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Le 10 juillet 2013

PRISONNIERS EN REVOLTE
QUOTIDIEN CARCERAL, MUTINERIES ET POLITIQUE PENITENTIAIRE EN FRANCE

(1970-1980)

Un ouvrage dAnne Gurin



Ce livre sappuie sur des sources nombreuses et varies pour dire la prison dans une priode cruciale qui voit clater, dans le sillage de Mai 68, des rvoltes de prisonniers audibles par lopinion publique. Aprs un tat des lieux de la vie quotidienne dans linstitution carcrale, lauteur analyse les rpercussions de l tablissement involontaire des maos dans les prisons franaises, puis la cration du Groupe information prisons (GIP) et le rle des intellectuels qui y participe. Suivent la prsentation des premires rvoltes de prisonniers (19711973), puis un tour de France des mutineries de lanne 1974, souvent trs mdiatises, qui entranent la rforme librale dHlne Dorlhac (1975). Mais les lendemains dchantent vite, et le pouvoir contrebalance ces timides avances par la cration des quartiers haute scurit (QHS) et laffirmation du droit de punir avec le ministre dAlain Peyreffite. Dhier aujourdhui, le livre sattache enfin aux consquences de lenfermement sur le corps des dtenus et sur la situation des femmes en prison. Il est complt par un entretien avec matre Henri Leclerc. Livre denqute sur la situation carcrale durant ces annes de rvoltes, il est aussi le mdiateur de la parole ordinairement inaudible des dtenus.

LAUTEURE :
Journaliste et sociologue, membre de lObservatoire international des prisons, Anne Gurin est galement lauteure de Les Pollueurs. Luttes sociales et pollution industrielle (Seuil, 1980).

EXTRAIT :
Le 11 dcembre 1971, les insurgs occupent la quasi totalit de la centrale Ney Toul. La situation semble bloque en leur faveur. Des prisonniers, surtout les jeunes, prennent dassaut les toitures aux cris de bas la dictature . Des tuiles devant servir de projectiles sont arraches. Les photos de presse les montrent sur les toits. Cest une premire. Car depuis que la prison existe, les corps et les visages de ses occupants sont invisibles, dissimuls derrire de hauts murs et de solides portes. Dobjets, voil quils deviennent sujets. Et quils parlent. Ainsi, ils tentent de sexpliquer, du haut de leur perchoir, auprs de la foule masse au pied des murs denceinte. Ils racontent leur vie en dtention. Nous ne pouvons plus vivre comme a. Nous voulons que tout se passe dans le calme. Mais si cest ncessaire, nous sommes prts y laisser notre peau.

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