Retranscription de l'interview radio france info du 28 mai 2009 de patrice franceschi depuis la Boudeuse en plein démâtage pour son départ vers le Havre
Retranscription de l'interview radio france info du 28 mai 2009 de patrice franceschi depuis la Boudeuse en plein démâtage pour son départ vers le Havre
Retranscription de l'interview radio france info du 28 mai 2009 de patrice franceschi depuis la Boudeuse en plein démâtage pour son départ vers le Havre
Interview du capitaine Franceschi par Bernard Thomasson sur France Info le jeudi
28 mai 2009
DB : Bonsoir patrice Franceschi. Aventurier, écrivain, capitaine du trois mâts
goelette La Boudeuse, le bateau construit en 1916 et le seul trois mâts français avec le Belem à naviguer encore. Il vient de passer un an et demi à Paris devant la Bibliothèque François Mitterrand et là vous démâtez depuis ce matin, Pourquoi ? FP :Voilà, vous arrivez au bon moment, on vient juste de terminer le démâtage. C’est une opération à la fois impressionnante parce qu’elle nécessite des grues, des barges etc … et extrêmement délicate bien évidemment. Et on démâte simplement pour passer sous les ponts de la Seine pour rejoindre Le Havre probablement demain soir ou samedi matin à l’aube où va avoir lieu le carénage du navire jusqu’à peu près certainement la mi-juillet pour préparer évidemment sa future longue mission de deux années. BT : On va en reparler de cette mission. Juste un mot sur la présence de la Boudeuse à Paris, elle était accessible à la visite. Vous avez eu du monde ? FP : Ecoutez, on a fait un calcul assez rapide. Les visites étaient gratuites et avaient lieu les mercredis, samedis et dimanches, il y a eu 70 000 visiteurs donc c’était plus que satisfaisant et en plus cela nous a permis de voir un petit peu pourquoi les gens venaient voir ce bateau.
BT : Oui, justement, pourquoi ?
FP : Alors c’est très simple : dans les interrogations qui se faisaient, parce que c’était des visites artisanales et non pas de l’abattage, il y avait deux choses qui nous ont vraiment frappé : -Ce navire, après son tour du monde de trois années consacré à la rencontre des peuples de l’eau, les faisait rêver -Et la seconde chose c’est que la future mission avait du sens. Et ça nous a profondément marqué, et comment dirais-je, non pas réconforté, mais encouragé à mener la mission à bien telle qu’elle était prévue c'est-à-dire non seulement maintenant pour les deux années à venir mais pour le plus long terme. BT : Ce sont des missions officielles mandatées par toutes les autorités scientifiques. Quelle est la nature de cette mission pendant deux ans, vous allez où, faire quoi ? FP : C’est une mission centralement pour le ministère de l’écologie, de l’énergie et du développement durable de Jean Louis Borloo, Dominique Bussereau et Chantal Jouano et qui associe effectivement le reste des pouvoirs publics et beaucoup de missions scientifiques et qui va durer deux années et va se dérouler la première année sur le continent sud-américain, surtout sur les grands bassins des grands fleuves sud-américains : l’Orénoque, l’Amazone, les canaux de Patagonie, le Paranà. Nous passerons ensuite le Cap Horn et la deuxième année se passera pour l’essentiel dans l’Océan Pacifique et cela aura pour objectif, pour sujet, beaucoup de problèmes de développement durable et aussi de dialogue des cultures. Si je dois résumer, si j’ai un peu de temps, sur le Pacifique par exemple, ça va être la grande question de la disparition d’un certain nombre d’îles du fait de la montée des eaux du au réchauffement climatique. Et dans certaines zones de Micronésie, de Mélanésie, ou de Polynésie, il n’y a pas de données parce que ce sont des zones, des îles, que l’on ne peut atteindre que par bateau, et c’est donc centralement l’objectif de la Boudeuse, et sur lesquelles il y a des gens et on sait qu’à l’horizon de trois ou quatre générations leur patrie va disparaître ; c’est la problématique des réfugiés climatiques et dans des zones inaccessibles.
Retranscription bordencre .com à partir du site de l’interview audio en ligne :