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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Département d’Électrotechnique
Mémoire de Fin d’Étude

Pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur d’État


OPTION :
RÉSEAUX ÉLECTRIQUES

Intitulé du mémoire :

Utilisation de la compensation série avancée dans


les réseaux électriques
Présenté par :
- Mr. El bordji Abderrahim
- Mr. Bousahla Djamel

Présenté devant le jury composé de :

Dr Hadjeri Samir Maitre de conférences Université Djillali Liabes Président

Dr zidi Sid-
id-Ahmed Maitre de conférences Université Djillali Liabes Encadreur

Dr Gherbi F-Zohra Maitre de conférences Université Djillali Liabes Examinateur

Dr Benhamida Farid Chargé de cours


cours Université Djillali Liabes Examinateur

PROMOTION 2008
Dédicace

Merci dieu puissant pour nous avoir aidés à mener à bien ce modeste travail.

je dédie ce modeste travail , tout d’abord à ma très chère mère qui m’a beaucoup
aidé avec ses conseils , mon grand frère Noureddine et sa femme Fatiha que j les
félicite pour leur mariage en les souhaitant le bonheur éternel , ainsi qu’à ma sœur
et mes frères , grands et petits .

Je dédiée ce travail, également, à mon collègue et mon ami Djamel Bousahla et mes
remerciements les plus chaleureux à toute sa famille.

Je désire exprimer ma profonde reconnaissance à Mr Boudjella Houari étudiant en


doctorat en électrotechnique à l’université de Sidi Bel Abbes et Mr Razkallah pour
leur appui scientifique qu’ils m’ont fourni très généreusement.

Mes dédicaces et mes remerciements à tous mes amis et mes collègues sans
exception, ni limitation notamment : (Chakib, Abdallah, Mustapha, Wassim,
Abdelkader, Nadjib, Ferhi, Maamar, Bouhendia, Sliman, Mahdi, Achour, Abbes,
Faycel, Zinou, Moulay, Farid Rakoto, Salim, Mohamed, Kharadji, zouaoui)

Je désire exprimer mes remerciements, ma gratitude, et ma reconnaissance à mon


encadreur : DR Zidi Sid-Ahmed qui m’a continuellement soutenu et encouragé
même dans les moments les plus difficiles et je tiens à dire qu’il sera éternellement
un exemple pour moi.

Et finalement à tous ceux qui nous ont épaulés pour achever ce modeste travail.
Dédicace

Merci dieu puissant pour nous avoir aidés à mener à bien ce modeste travail.

je dédie ce modeste travail , tout d’abord à mon père et ma chère mère qui m’a
beaucoup aidé avec ses conseils , mon grand frère Mohamed et sa femme et leurs
fille Fatima en les souhaitant le bonheur éternel , ainsi qu’à mes sœur (djazia,siham
et amina) et mes frères (rachid ,halim, ail) .

Je dédiée ce travail, également, à mon collègue et mon ami elbordji abderrahim et


mes remerciements les plus chaleureux à toute sa famille.

Je désire exprimer ma profonde reconnaissance à Mr Boudjella Houari étudiant en


doctorat en électrotechnique à l’université de Sidi Bel Abbes et Mr Razkallah pour
leur appui scientifique qu’ils m’ont fourni très généreusement.

Mes dédicaces et mes remerciements à tous mes amis et mes collègues sans
exception, ni limitation notamment : (Mustapha, bassel, faysel, chakib, fouad,
Wassim, Abdelkader, nadjib, Ferhi, Maamar, Abbes, Faycel, Salim, selimane,
Mohamed,)

Je désire exprimer mes remerciements, ma gratitude, et ma reconnaissance à mon


encadreur : DR Zidi Sid-Ahmed qui m’a continuellement soutenu et encouragé
même dans les moments les plus difficiles et je tiens à dire qu’il sera éternellement
un exemple pour moi.

Et finalement à tous ceux qui nous ont épaulés pour achever ce modeste travail.
SOMMAIRE
Introduction générale 1

Chapitre I : Perurbations et qualité de l'énergie

I.1 Introduction 3
I.2 Objectifs de la mesure de la qualité de l’énergie électrique 3
I.3 Caractéristiques des perturbations électriques 4
I.4 Perturbation harmonique 5
I.4.1 Origine des harmoniques 6
I.4.2 Principale source d’harmonique 6
I.4.3 Conséquence des harmoniques 6
I.5 Fluctuation de la tension (FLICKER) 7
I.6 Déséquilibre du système triphasé de tensions 8
I.7 Surtensions 8
I.7.1 Origine des surtensions 9
a- Surtension à fréquence industrielle 9
b- Surtension transitoire 10
I.7.2 Conséquence des surtensions
surtension 11
I.8 Creux de tension 12
I.8.1 Origine des creux de tension 12
I.8.2 Conséquences des creux de tension 13
I.9 Bosses de tension 14
I.10 Chutes de tension 14
I.11 Conclusion 16

Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

II.1 Introduction 17
II.2 Exploitation d’un réseau électrique 17
II.3 Compensation de la puissance réactive 18
II.4 Principe de la compensation 20
II.5 Les méthodes de la compensation traditionnelle 22
II.5.1 Compensation traditionnelle shunt 22
II.5 .2 Compensation traditionnelle série 27
II.5.2.1 Les effets de la compensation série sur les systèmes
électro-énergétique 29
1-L’effet sur la stabilité de tension 30
2-L’effet sur la stabilité angulaire 30
3-Effet sur la commande du flux d’énergie 31
II.5.2.2 Les avantages de la compensation série 31
II.5.2.3 Protection de la compensation série 31
II.6 Comparaison entre la compensation série et la compensation shunt 32
II.7 Conclusion 33

Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée


III.1 Introduction 34
III.2 Classification des dispositifs FACTS 34
III.3 Dispositifs FACTS shunt 35
III.3.1 Compensateurs parallèles à base de thyristors 35
III.3.2 Compensateurs parallèles à base de GTO thyristors 36
III.4 Dispositifs FACTS séries 36
III.4.1 Compensateurs séries à thyristors 36
III.4.2 Historique sur la compensation série avancée 37
III.4.3 Inductance série commandée par thyristors TCSR 37
III.4.4 Condensateur série commuté par thyristors TSSC 37
III.4.5 Condensateur série commandée par thyristors TCSC 39
III.4.5.1 Principe de fonctionnement du TCSC 40
III.4.5.2 La compensation série avancée et les réseaux électriques 43
a. Amélioration de la répartition de puissance 43
b. Amélioration de la stabilité 44
III.4.5.3 Compensation série avancée et résonance sous synchrone 44
III.4.5.4 Impédance apparente des TCSC 45
III.4.5.5 Les avantage du TCSC 45
III.4.5.6 Problèmes causés par le TCSC 46
III.4.6 Compensateurs séries à base de GTO thyristors 46
1- Compensateurs statique séries synchrone SSSC 46
III.5 Dispositifs FACTS combinés série-parallèle 47
III.5.1 Contrôleur de transit de puissance unifié UPFC 47
III.6 Les avantages principaux des systèmes FACTS 48
III.7 Conclusion 49

Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

IV.1 Introduction 50
IV.2 Caractéristique générales du TCSC 50
IV.2.1 Module de régulation 51
IV.2.2 Module de distribution et linéarisation 51
IV.2.3 Module de synchronisation 51
IV.2.4 Générateur d’impulsion 51
IV.3 Limites de fonctionnement du TCSC 52
IV.4 Circuit simulé 53
IV.4.1 Description 53
IV.4.2 Commande du TCSC 54
IV.4.3 Résultats des simulations 55
IV.4.3.1 Fonctionnement du TCSC 55
IV.4.3.2 Réponse dynamique du TCSC 57
1- Changement de l’impédance de référence 57
2- Modification de la tension de source 58
IV.4.3.3 Réponse dynamique du TCSC lors d’un défaut triphasé 61
IV.5 Conclusion 62

Conclusion générale 63
Bibliographie 64
Annexe

Shéma de bolc d'un Thyristor Controlled Serie Capacitor 67


Système de contrôle du TCSC 68
Circuit de mesure du TCSC 69
Introduction Générale

Durant les dix dernières années, l'industrie de l'énergie électrique est confrontée à
des problèmes liés à de nouvelles contraintes qui touchent différents aspects de la
production, du transport et de la distribution de l'énergie électrique. On peut citer entre autres
les restrictions sur la construction de nouvelles lignes de transport, l'optimisation du transit
dans les systèmes actuels, la cogénération de l'énergie, les interconnexions avec d'autres
compagnies d'électricité et le respect de l'environnement.

Dans ce contexte, il est intéressant pour le gestionnaire du réseau de disposer d’un


moyen permettant de contrôler les transits de puissance dans les lignes afin que le réseau
de transport existant puisse être exploité de la manière la plus efficace et la plus sûre
possible.

Plusieurs techniques de compensation traditionnelle du réseau ont été utilisées. Cela


comprend la technique de compensation shunt qui consiste en un groupe de condensateurs
en parallèle avec l'inductance équivalente de la ligne de transport qui intervient sur la tension
à chaque barre, par contre la compensation série consiste en un groupe de condensateurs
en série avec l'inductance équivalente de la ligne de transport qui intervient sur l'impédance
équivalente de la ligne de transport. L’importance de la compensation série dans le but
d'améliorer la capacité de transport des lignes, a été reconnue et n'a fait que croître au cours
des dernières années.

Les compensateurs série avancée (commandé par thyristors) sont des nouveaux
outils de compensation conçu pour rendre le réseau plus flexible. Les ingénieurs et les
chercheurs ont développé des dispositifs capables de diminuer des perturbations présentées
dans les réseaux électriques. Ces dispositifs utilisés par l’industrie sont les dispositifs FACTS,
(Flexible Alternatif Curent Transmission Systems). Ces techniques deviennent comme des
solutions acceptables permettant non seulement de supporter les changements brusques de
la charge mais également d'améliorer le profil de tension, ils augmentent la capacité de
transfert de puissance existante et ainsi améliorent la stabilité transitoire et dynamique du
réseau et mieux répartir des transits de puissance entre lignes parallèles. Ils limitent aussi
les effets des défauts et des défaillances de l'équipement.

Le travail de ce mémoire concerne, en particulier, le contrôle des puissances


réactives et des tensions dans un réseau de transport d’énergie électrique au moyen d'un
compensateur série avancée (Thyristor Controlled Series Capacitor) TCSC, et une
présentation des avantages offerts par le TCSC

Pour atteindre ces objectifs de recherche, ce mémoire est organisé en quatre


chapitres :

• Le premier chapitre est dédié à l’étude de la qualité d’énergie électrique

• Dans le deuxième chapitre on présente une analyse générale sur la compensation de


la puissance réactive classique en général, et sur la compensation série en particulier.

• Le troisième chapitre est une introduction à la compensation avancée de la


puissance réactive avec les différents dispositifs FACTS (parallèle, série et hybride)
et leurs impacts sur la qualité de l’énergie et la stabilité des réseaux. Le FACTS
utilisé au cours de ce mémoire est un dispositif de type compensation série avancé à
savoir le TCSC (Thyristor Controlled Series Capacitor).

1
• Le dernier chapitre est dédié à la simulation d’un dispositif FACTS (TCSC) par
MATLAB/SIMULINK, afin de voir sa performance en régime normale et dynamique.

2
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

I.1 Introduction :

Comme tout générateur d’énergie électrique, un réseau de puissance fournit de


l’énergie aux appareils utilisateurs par l’intermédiaire des tensions qu’il maintient à leurs
bornes. Il apparaît évident que la qualité de cette énergie dépend de celle de la tension au
point de livraison. Cette tension subit généralement beaucoup de perturbations de deux
origines distinctes [1]:

 Les perturbations de tension causées par des tensions perturbatrices comme


déséquilibre de tension et les creux de tension.

 Les perturbations de tension causées par le passage, dans les réseaux électriques,
des courants perturbateurs comme les courants harmoniques, déséquilibre et la
circulation de la puissance réactive.

La qualité de l’électricité est devenue un sujet stratégique pour les compagnies


d’électricité, le personnel d’exploitation, de maintenance ou de gestion de sites tertiaires ou
industriels et les constructeurs d’équipements, essentiellement pour les raisons suivantes :

 La nécessité économique d’accroître la compétitivité pour les entreprises.

 La réduction des coûts liés à la perte de continuité de service et à la non


qualité, le coût des perturbations (coupures, creux de tension, harmonique,
surtensions atmosphériques.)est élevé.

Ces coûts doivent prendre en compte le manque à produire, les pertes de matières
premières, la remise en état de l’outil de production, la non qualité de la production, les
retards de livraison. Le dysfonctionnement ou l’arrêt de récepteurs prioritaires tels que les
ordinateurs, l’éclairage et systèmes de sécurité peuvent mettre en cause la sécurité des
personnes (hôpitaux, balisage des aéroports, locaux recevant du public, immeubles de
grande hauteur…).

Ceci passe aussi par la détection par anticipation des problèmes par une maintenance
préventive, ciblée et optimisée. On constate de plus un transfert de responsabilité de
l’industriel utilisateur vers le constructeur d’appareillage pour assurer la maintenance des
sites ; le constructeur devient fournisseur du produit électricité.

I.2 Objectifs de la mesure de la qualité de l’énergie électrique :

Des relations contractuelles peuvent s’établir entre fournisseur d’électricité et


utilisateur final, mais aussi entre producteur et transporteur ou entre transporteur et
distributeur dans le cadre d’un marcher dérégulé. Une application contractuelle nécessite
que les termes soient définis en commun et acceptés par les différentes parties. Il s’agit alors
de définir les paramètres de mesure de la qualité et de comparer leurs valeurs à des limites
prédéfinies.

Malgré le respect des règles de l’art (conception de schéma, choix des protections, du
régime de neutre et mise en place des solutions adaptées) dès la phase de conception, des
dysfonctionnements peuvent apparaître en cours d’exploitation [1]:

3
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

 Les perturbations peuvent être négligées ou sous-estimées.

 L’installation a évoluée (nouvelles charges et / ou modification).

C’est généralement suite à ces problèmes qu’une action de dépannage est engagée.
L’objectif est souvent d’obtenir des résultats aussi rapidement que possible, ce qui peut
conduire à des conclusions hâtives ou infondées.

Des systèmes de mesure portatifs (sur des temps limités) ou des appareils fixes
(surveillance permanente) facilitent le diagnostic des installations (détection et archivage des
perturbations et déclenchement d’alarmes).

Pour réaliser des gains de productivité (économies de fonctionnement et / ou réduction des


coûts d’exploitation) il faut avoir un bon fonctionnement des procédés et une bonne gestion
de l’énergie, deux facteurs qui dépendent de la qualité de l’énergie électrique.

Disposer d’une qualité de l’énergie électrique adaptée aux besoins est un objectif des
personnels d’exploitation, de maintenance et de gestion de sites tertiaires ou industriels.

Des outils logiciels complémentaires assurant le contrôle commande et la surveillance


permanente de l’installation est alors nécessaire.

Des clients potentiels peuvent en effet demander des caractéristiques de fiabilité pour la
fourniture de l’électricité avant d’installer des nouvelles usines sur les performances en un
point particulier du réseau.

Elles permettent de déterminer l’environnement électromagnétique auquel une installation


future ou un nouvel équipement sera soumis. Des actions d’amélioration du réseau de
distribution et/ou de désensibilisation du réseau du client peuvent alors être engagées de
façon préventive et de spécifier et vérifier les performances auxquelles le fournisseur
d’électricité s’engage de façon contractuelle.

Ces informations sur la qualité de l’électricité sont particulièrement stratégiques pour


les compagnies d’électricité qui dans le contexte de la libéralisation du marché de l’énergie
recherchent la meilleure compétitivité, la satisfaction des besoins et la fidélisation de leurs
clients.

I.3 Caractéristiques des perturbations électriques :

Les perturbations électromagnétiques susceptibles d’entacher le bon fonctionnement


des équipements et des procédés industriels sont en général rangées en plusieurs classes
[2] :

 Perturbations à basse fréquence (< 9KHz).

 Perturbations à haute fréquence (≥ 9KHz).

 Décharge électrostatiques.

4
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

La mesure de la qualité de l’énergie électrique consiste habituellement à caractériser les


perturbations électromagnétiques conduites à basse fréquence (gamme élargie pour les
surtensions transitoires et la transmission des signaux sur réseau).

Les phénomènes observés sont nombreux : creux de tension et coupures, surtensions


temporaires ou transitoires, fluctuations lentes de la tension (flicker), variations de la
fréquence, déséquilibre du système triphasé, harmoniques et inter harmoniques.

En général, il n’est pas nécessaire de mesurer l’ensemble de ces perturbations. Elles


Peuvent être groupées en quatre catégories :

 La symétrie du système triphasé, caractérisée par l’égalité des modules des trois
tensions et/ou de leur déphasage relatif.

 L’amplitude des trois tensions.

 La forme d’onde qui doit être la plus proche possible d’une sinusoïde.

 La fréquence

Plusieurs de ces caractéristiques sont souvent modifiées simultanément par une même
perturbation.

Elles peuvent aussi être classées selon leur caractère aléatoire (foudre, court-circuit,
manœuvre…) permanent ou semi permanent.

I.4 Perturbation harmonique :

C’est une composante sinusoïdale de la variation de la grandeur physique possédant


une fréquence multiple de celle de la composante fondamentale. L’amplitude de
l’harmonique est généralement de quelque pour cent du fondamental (Fig. I.1) [3].

Figure I.1 : Distorsion provoquée par un seul harmonique (h=3)


5
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

I.4.1 Origine des harmoniques :

La prolifération des équipements électriques utilisant des convertisseurs statiques a


entraîné ces dernières années une augmentation sensible du niveau de pollution
harmonique des réseaux électriques. Ces équipements électriques sont considérés comme
des charges non linéaires émettant des courants harmoniques dont les fréquences sont des
multiples entiers de la fréquence fondamentale, ou parfois à des fréquences quelconques.
Le passage de ces courants harmoniques dans les impédances du réseau électrique peut
entraîner des tensions harmoniques aux points de raccordement et alors polluer les
consommateurs alimentés par le même réseau.

I.4.2 Principale source d’harmonique :

Les principales sources d’harmoniques sont :

1. Les charges industrielles qui se composent des équipements d’électronique de


puissance (variateurs de vitesse, redresseurs à diodes ou à thyristors, onduleurs,
alimentations à découpage) et les charges utilisant l’arc électrique (fours à arc,
machines à souder, éclairage (lampes à décharge tubes fluorescents)).

2. Les démarrages des moteurs par démarreurs électroniques et les


enclenchements des transformateurs de puissances sont aussi générateurs
d’harmoniques (temporaires).

3. Les différents secteurs industriels concernés sont aussi bien du type secondaire
(utilisation des gradateurs, des redresseurs, des variateurs de vitesse.), que du
type tertiaire (informatique ou éclairage dans les bureaux, commerces,…) ou
domestique (téléviseurs, appareils électroménagers en grand nombre).

I.4.3 Conséquence des harmoniques :

Leurs conséquences sont liées à l’augmentation des valeurs crêtes (claquage


diélectrique) et efficaces (échauffement supplémentaire) et au spectre en fréquence
(vibration et fatigue mécanique) des tensions et des courants.

Des nombreux effets des harmoniques sur les installations et les équipements électriques
peuvent être cités. Les effets les plus importants sont l’échauffement, l’interférence avec les
réseaux de télécommunication, les défauts de fonctionnement de certains équipements
électriques et le risque d’excitation de résonance.

Leurs effets ont toujours un impact économique du fait du surtout lié à :

 Une dégradation du rendement énergétique de l’installation (perte d’énergie).

6
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

 Un surdimensionnement des équipements.

 Une perte de productivité (vieillissement accéléré des équipements, déclenchements


intempestifs).

 L’influence sur les transformateurs du réseau (augmentation des pertes à vide à


cause de l’effet particulier des courants harmoniques).

 L’influence sur les câbles de HT (diminuent la durée de vie du câble, dégradation du


matériel isolant).

 Pertes supplémentaires dans les condensateurs, les transformateurs,….

 Bruit additionnel des moteurs et d’autres appareils.

 L’influence sur le fonctionnement des redresseurs.

 L’influence sur la télécommande dans les réseaux.

 L’influence sur les condensateurs des réseaux.

I.5 Fluctuation de la tension (FLICKER) :

La fluctuation lente de la tension est une diminution et variation rapide de la valeur


efficace de la tension de moins de 10 % (Fig I.2). La tension est modulée en amplitude par
une enveloppe dont la fréquence est comprise entre 0,5 et 25 Hz. Le phénomène est dû à la
propagation sur les lignes du réseau d’appels de courants importants à la mise en service ou
hors service d’appareil dont la puissance absorbée varie de manière rapide (les fours à arcs,
les machines à souder, les moteurs à démarrages fréquents,…).

Les conséquences de la fluctuation lente de la tension s’observent essentiellement


sur des lampes à incandescence où elle provoque un papillotement du flux lumineux
(Flicker). Cette gêne visuelle est perceptible pour une variation de 1 % de la tension [4].

7
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

I.6 Déséquilibre du système triphasé de tensions :

Le déséquilibre du système triphasé s’observe lorsque les trois tensions ne sont pas
égales en amplitude et/ou déphasées de 120° les une s par rapport aux autres (Fig. I.3). La
quantification du phénomène fait appel à la décomposition de la composante fondamentale
selon les composantes symétriques de Fortescue. On définit un degré de déséquilibre
inverse et un degré de déséquilibre homopolaire [5] :

 Le degré de déséquilibre inverse est le rapport entre la composante inverse du


fondamental de la tension et sa composante directe :

U 1I
∆U I =
U1d

 Le degré de déséquilibre homopolaire est le rapport entre la composante


homopolaire du fondamental de la tension et sa composante directe :

U 10
∆U 0 =
U1d

I.7 Surtensions:

Toute tension appliquée à un équipement dont la valeur de crête sort des limites d’un
gabarit défini par une norme ou une spécification est une surtension.

8
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

I.7.1 Origine des surtensions :

Les surtensions sont de deux natures :

• Les surtensions à fréquence industrielle.

• Les surtensions transitoires : elles peuvent être :

1- D’origine externe (la foudre).

2- D’origine interne (manœuvre).

a- Surtension à fréquence industrielle :

Par définition elles sont à la même fréquence que celle du réseau (50 Hz ou 60 Hz). Elles
sont aussi causées par les défauts d’isolement.

 Ferro-résonance, il s’agit d’un phénomène oscillatoire non linéaire rare, souvent


dangereux pour le matériel, se produisant dans un circuit comportant un
condensateur et une inductance saturable [1].

 Rupture du conducteur de neutre.

 Défauts d’isolement.

 Ligne à vide ou faiblement chargée.

 Surcompensation de l’énergie réactive.

La figure I.4 présente une surtension causée par une ligne à vide.

9
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

b- Surtension transitoire :

Les surtensions transitoires illustrées sur la figure I.5, sont des phénomènes brefs,
dans leur durée et aléatoires dans leur apparition. Elles sont considérées comme étant des
dépassements d'amplitude du niveau normal de la tension fondamentale à la fréquence
50 Hz ou 60Hz pendant une durée inférieure à une seconde.

Quelques équipements tels que les dispositifs électroniques sont sensibles aux tensions
transitoires.

Figure I.5 : Exemple de surtension transitoire

On distingue particulièrement deux types de surtension de transitoire :

1- Surtensions atmosphériques :

La foudre est un phénomène naturel apparaissant en cas d’orage. On distingue les


coups de foudre directs (sur une ligne ou sur une structure) et les effets indirects d’un coup
de foudre (surtensions induites et montée en potentiel de la terre) (Fig. I.6) [6].

10
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

Figure I.6 : Surtension due à la foudre

2- Surtension de manœuvre :

Elles sont provoquées par des modifications rapides de la structure du réseau


(ouverture d’appareils de protection…), elles peuvent être provoquées par la
commutation en charge normale, par l’établissement et l’interruption de petits
courants inductifs ou bien par la manœuvre de circuits capacitifs (lignes ou câbles à
vide, gradins de condensateurs).

I.7.2 Conséquence des surtensions :

Leurs conséquences sont très diverses selon le temps d’application, la répétitivité,


l’amplitude, le mode (commun ou différentiel), la raideur du front de montée et la fréquence.

• Claquage diélectrique, cause de destruction de matériel sensible (composants


électroniques…etc.).

• Dégradation de matériel par vieillissement (surtensions non destructives mais


répétées).

• Coupure longue entraînée par la destruction de matériel (perte de facturation pour


les distributeurs, pertes de production pour les industriels).

• Perturbations des circuits de contrôle commande et de communication à courant


faible.

11
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

I.8 Creux de tension :

Les creux de tension sont une baisse brutale de la tension en un point d’un réseau
d’énergie électrique, à une valeur comprise entre 90 % et 10 % d’une tension nominale
suivie d’un rétablissement de la tension, leur durée peut aller de 10 ms à plusieurs
secondes, comme représenté la figure I.7. La tension de référence est généralement la
tension nominale pour les réseaux BT et la tension déclarée pour les réseaux MT et HT.

Ils sont caractérisés par leurs : amplitude (∆v) et durée (t) et peuvent être monophasés ou
triphasés selon le nombre de phases concerné [7].

I.8.1 Origine des creux de tension :

Il y a deux types de phénomènes à l’origine des creux de tension :

 Ceux provenant du fonctionnement d’appareils à charge fluctuante ou de la mise en


service d’appareils appelant un courant élevé au démarrage (moteurs,
transformateurs …etc.).

 Ceux liés aux phénomènes aléatoires, comme la foudre ou tous les courts-circuits
accidentels sur les réseaux de distribution, ou les réseaux internes des clients (défaut
d’isolation, blessure de câble, projection de branches sur les lignes aériennes).

12
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

I.8.2 Conséquences des creux de tension :

Les conséquences des creux de tension sont susceptibles de perturber le


fonctionnement de certaines installations industrielles et tertiaires.

En effet, ce type de perturbation peut causer des dégradations de fonctionnement


des équipements électriques qui peuvent aller jusqu’à la destruction totale de ces
équipements.

Le tableau I 1, montre les conséquences des creux de tension sur les équipements.

Types d’appareils Conséquences néfastes

Eclairage Moins de luminosité, extinction et ré allumage (lampes à arc)

Systèmes à base Arrêt du dispositif


d’électronique de puissance

Dispositifs de protection Ouverture des contacteurs

Moteurs asynchrones Ralentissements, décrochage, surintensité au retour de la


tension

Moteurs synchrones Perte de synchronisme, décrochage et arrêt du moteur

Variateurs de vitesse pour ralentissement de la machine


un moteur à courant continu

Variateurs de vitesse pour Ralentissement, décrochage, surintensité au retour de la


un moteur asynchrone tension, destruction éventuelle de matériel au niveau du
convertisseur

Tableau I.1 : Conséquences des creux de tension sur quelques équipements électriques sensibles

13
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

I.9 Bosses de tension :

La bosse de tension est une augmentation de la tension au dessus de la tension


nominale de 1.1 p.u pour une durée de 0.5 cycle à 1 min. Elle est caractérisée par son
amplitude et sa durée. Elle peut causer l'échauffement et la destruction des composants [2].

I.10 Chutes de tension :

Lorsque le transit dans une ligne électrique est assez important, la circulation du
courant dans la ligne provoque une chute de la tension. La tension est alors plus basse en
bout de ligne qu’en son origine, et plus la ligne est chargée en transit de puissance, plus la
chute de tension sera importante [7].

La figure I.8, montre une chute de tension causée par l’alimentation d’une charge par une
ligne depuis une centrale.

Si la consommation double, la chute de tension double (Fig.I.9).

14
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

Un réseau dans lequel la consommation est éloignée de la production, présentera un


profil de tension différent de celui d’un réseau dans lequel production et consommation sont
uniformément réparties (Fig. I.10). Chaque centrale impose la tension à sa sortie, et la
tension évolue dans le réseau en fonction de la consommation alimentée.

C’est pourquoi dans les réseaux maillés THT, la tension est différente suivant
l’endroit où l’on se trouve. A la pointe de consommation, la tension est forte aux nœuds du
réseau où les centrales débitent, et relativement basse aux points de consommation
éloignés des centrales. Les figures (I.8), (I.9), et (I.10), sont valables pour un instant donné,
à un niveau de consommation donné. Lorsque la consommation varie au cours du temps, la
tension évolue, baissant lorsque la consommation augmente, remontant lorsque la
consommation diminue. Le fait que la tension ne soit pas identique en tout point du réseau
est normal. Cette différence est compensée par des réglages de tension réalisés dans les
postes de transformation. Cela permet de garantir que la tension reste dans la plage
admissible en tout point de livraison.

15
Chapitre I : Perturbations et qualité de l’énergie

I.11 Conclusion :

Dans ce chapitre, nous avons présenté différents types de perturbations affectant


l’onde de tension du réseau électrique. Comme nous avons pu le constater, le déséquilibre
de tension, les harmoniques et les creux de tension ont des effets néfastes sur la qualité de
l’énergie et sur les équipements électriques.

Enfin, on peut dire, que les perturbations ont des conséquences différentes selon le
contexte économique et le domaine d’application, de l’inconfort à la perte de l’outil de
production, à la dégradation du fonctionnement jusqu’à la destruction totale de ces
équipements.

La compensation traditionnelle de l’énergie réactive (série et shunt) fera l’objet du


prochain chapitre, comme moyen d’améliorer la qualité de l’énergie dans les réseaux
électriques.

16
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

II.1 Introduction :

Les bouleversements récents apparus dans le domaine de la fourniture d'électricité


ont placé les exploitants des réseaux de transport face à des nouvelles opportunités mais
également à de nouveaux défis. Ils proviennent principalement de la forte augmentation des
transferts d'énergie entre régions et/ou entre pays, des effets de la dérégulation, de
considérations politiques, économiques et écologiques en ce qui concerne la construction
des nouvelles lignes [8].

Techniquement, il est possible de remédier au manque de capacité de transport en


créant des nouvelles lignes et/ou des nouveaux générateurs. Dans la pratique, pour diverses
raisons, cela n'est pas toujours réalisable, ni souhaitable. La création des nouvelles lignes
et/ou l'extension des postes existants peuvent se révéler trop coûteuses et demander des
délais trop longs.

L'obtention des nouveaux droits de passage peut être difficile voire impossible à obtenir.

Enfin, l’impact sur l'environnement prend de plus en plus d'importance et doit être
sérieusement pris en compte dans les procédures de développement du transport
d'électricité.

Ce chapitre est dédié à la compensation traditionnelle de l’énergie réactive qui peut


aider à s’affranchir de ces contraintes, dans tous les cas où il est nécessaire de transporter
des grandes quantités d'énergie sur de longues distances ou lors de la mise en place de
liaisons entre pays ou entre régions. C'est une alternative très favorable du point de vue
technique, économique et environnemental.

II.2 Exploitation d’un réseau électrique :

La puissance active P, transitée entre deux réseaux de tensions V1 et V2 présentent


un angle de transport δ (déphasage entre V1 et V2) et connectés par une liaison d’impédance
X (Fig. II.1), est donnée par l’équation suivante [9] :

V1.V2
P= sin δ (2-1)
X

17
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

L’équation (2-1), montre qu’il est possible d’augmenter la puissance active transitée entre
deux réseaux, soit en maintenant la tension des systèmes, soit en augmentant l’angle de
transport entre les deux systèmes, soit en réduisant artificiellement l’impédance de la liaison.

II.3 Compensation de la puissance réactive :

Un réseau électrique est défini comme un ensemble d'appareils destinés à la production,


au transport, à la distribution à partir de la centrale de génération jusqu'aux centrales
industrielles, commerciales et résidentielles.

Le transport de cette énergie se fait sur les conducteurs tels que les lignes aériennes et les
câbles souterrains.

Afin que l'énergie électrique soit utilisable, le réseau de transport et de distribution doit
satisfaire les exigences suivantes:

 Assurer au client la puissance dont il a besoin.

 Fournir une tension stable dont les variations ne dépassent pas ± 10% de la tension
nominale.

 Fournir une fréquence stable dont les variations ne dépassent pas ± 0.5%.

 Fournir l'énergie à un prix acceptable.

 Maintenir des normes de sécurité.

 Veuillez à la protection de l'environnement.

Dans toute installation électrique alimentée en courant alternatif, la puissance consommée


se décompose en:

 Puissance active qui se transforme en puissance mécanique et en chaleur.

 Puissance réactive nécessaire à l'excitation magnétique des récepteurs


inductifs (tels que les moteurs, les transformateurs …etc.).

La consommation excessive, pour une centrale industrielle de l'énergie réactive,


entraîne des dépenses élevées.

Pour réduire ces dernières, il faut agir sur le cosϕ de l'installation. En effet, dés qu'il y a
diminution du cosϕ, le courant de charge d'une centrale électrique et des postes de
transformation augmente, malgré que la puissance distribuée reste la même. C'est pourquoi
le cosϕ, caractérisant la puissance installée, est souvent appelé facteur de puissance.

En Algérie, le facteur de puissance est considéré normal s'il atteint 85% à 90%, des que le
facteur de puissance est faible dans une entreprise consommant de l'énergie électrique,
l'entreprise paye une amende et lorsque ce facteur est élevé, elle reçoit une prime. Donc,
l'amélioration du cosϕ est une tâche extrêmement importante pour l'économie.

18
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

Le consommateur devrait donc soit payer la part de la puissance réactive correspondante,


soit prévoir une installation de compensation de la puissance réactive. En principe, il est
possible d'agir sur le facteur de puissance en intervenant sur la puissance active, en pratique
on fait varier la puissance réactive soit en la diminuant, soit en l'augmentant, ce réglage
s'appelle évidemment la compensation.

La puissance réactive est définie par la formule (2-2) :

Q = U .I . sin ϕ (2-2)

ϕ : étant le déphasage entre le courant et la tension.

Le cas du circuit R, L, C (série) permet de comprendre la signification physique de Q


(Fig. II.2). Pour ce circuit on a [1] :

X I2
Q = U .I . sin ϕ = Z .I .I . = I 2 . X = L.ω.I 2 − = U L .I − U C .I (2-3)
Z C.ω

Figure II.2 : Circuit R L C (série)

La puissance réactive Q, traduit l'importance de l'échange d'énergie entre la source et


l'inductance ou la capacité, échange à bilan nul puisqu'on rapporte sur R l'ensemble des
pertes.

Les tensions UL et UC, étant toujours en opposition de phase, il a fallu adopter une
convention de signe pour caractériser ces échanges. On dit que les inductances absorbent
de la puissance et que les capacités en créent.

La source fournit donc une puissance réactive Q.

19
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

1
 Si L.ω = , les charges d'énergie s'équilibrent à chaque instant, Q = 0 .
C .ω

1 I2
 Si L.ω 〉 , la source fournie, Q = L.ω .I −
2
.
C .ω C.ω
1
 Si L.ω 〈 , la source reçoit du réactif, ܳ est négatif.
C .ω
Donc, le sens physique de cette puissance réactive c'est une énergie accumulée dans
les éléments non dissipatifs tels que les inductances et les condensateurs. Cette énergie est
liée aux champs électriques et magnétiques. En régime variable, elle est emmagasinée par
l’inductance puis basculée vers les capacités.

II.4 Principe de la compensation :

Le fonctionnement du réseau dans des bonnes conditions de la qualité, de sécurité et


d'économie implique une maîtrise de l'évolution de son état électrique.

Le maintient d'une tension correcte nécessite de la part du dispatcher, des ajustements de la


production d'énergie réactive par un dialogue avec les centrales. Dans ces conditions, la
coordination des divers moyens de réglage est délicate. Il en résulte des variations de
tension importantes entres heures creuses et heures pleines.

Ces variations peuvent être gênantes et il peut dans certains cas en résulter un risque d'auto
dégradation du plan de tension qui peut conduire à un effondrement partiel ou total du
réseau.

Sans disposition particulière, la puissance réactive consommée par les charges et le réseau
provient essentiellement des alternateurs. Le transit de cette puissance à travers les
éléments du réseau produit non seulement des chutes de tension mais aussi des pertes
actives et réactives par effets joule.

La chute de tension et les pertes par effet de joule dans un réseau électrique sont données
par les équations (2.4), (2.5) [1 ,10] :

P.R + Q. X
∆U % = × 100 (2-4)
U2

S² P² + Q² P² Q²
∆P = 3.I ².R = .R = .R = .R + .R (2-5)
U² U² U² U²

La figure II.3, présente un circuit monophasé non compensé et son schéma de Fresnel des
courants et des tensions.

20
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

Figure II.3 : Circuit sans compensation : (a) schéma unifilaire,

(b) représentation de Fresnel

On peut réduire ces perturbations de tension ainsi que les réactions dues aux
charges asymétriques et aux harmoniques, en évitant le transport de la puissance réactive et
la produire autant que possible là où elle est consommée et cela est possible en installant
des dispositifs appelés les compensateurs réactives (Fig. II.4) [11].

Figure II.4 : Circuit avec compensation : (a) schéma unifilaire,

(b) représentation de Fresnel.

Les caractéristiques idéales pour un système quelconque de compensation sont les


suivantes:

• Réponses instantanées à des variations brusques des charges.

• Réponses indépendantes pour chaque phase de manière à ce que les variations des
charges équilibrées et déséquilibrées sur les phases soient atténuées.

Le principe de la compensation serait donc, selon la demande du réseau, de fournir


de la puissance réactive ou de l'absorber.

En analysant la nature de la puissance réactive, on peut conclure que la puissance


réactive est une chose très importante pour les réseaux électriques (en courant alternatif).

On distingue les sources principales et les sources complémentaires (ou secondaire) :

21
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

1- Les sources principales : sont destinées pour la production de la puissance


active et la puissance réactive, ce sont les générateurs des centrales électriques
qui produisent ces puissances.

2- Les sources complémentaires (ou secondaire) : sont des installations


électriques destinées pour la compensation du surplus ou des déficits de la
puissance réactive dans les réseaux électriques et pour des différents réglages
dans ces régimes de fonctionnement.

Leur puissance installée et leur emplacement sont en relation directe avec des
critères d'ordinaire technique et technico-économique. Les installations électriques sont
installées dans des sous stations directement ou sous formes de consommateur.

II.5 Les méthodes de la compensation traditionnelle :

La compensation traditionnelle peut être classée en deux grandes catégories :

- Compensation traditionnelle shunt.


- Compensation traditionnelle série.

II.5.1 Compensation traditionnelle shunt :

La compensation parallèle (shunt) consiste à enclencher des condensateurs shunt


et/ou des inductances shunt connectés entre les phases du réseau et la terre en général par
le biais de disjoncteurs à différents endroits sur le réseau pour modifier l'impédance des
lignes, dans le but de maintenir des niveaux de tension acceptables suivant l'état de charge
du réseau.

Parmi les moyens de compensations traditionnelle shunt de l’énergie réactive on a:

1. Compensateur synchrone.

2. Inductance.

3. Batterie de condensateur.

1- Compensateur synchrone :

Il peut être assimilé à un moteur synchrone fonctionnant à vide, c’est à dire que son
arbre n’est pas soumis à aucun couple résistant, qui serait peut-être considéré comme
charge. Le stator est branché au réseau à un courant triphasé, sur le rotor est enroulée une
bobine d’excitation. On peut donc considéré que le compensateur synchrone consomme une
très faible quantité de puissance active égale aux pertes par échauffements dans ces
enroulements du stator et par frottement (Fig. II.5) [12].

Il existe deux régimes de fonctionnement pour le compensateur synchrone :

22
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

 Consommation de la puissance active et fourniture de la puissance réactive au


réseau, un tel régime est appelé régime de surexcitation donc le compensateur
synchrone injecte de la puissance réactive dans le réseau.

 Consommation de la puissance active et réactive, un tel régime est appelé un sous


excitation donc le compensateur consomme de la puissance réactive.

GS : Générateur synchrone

Figure II.5 : Schéma d’alimentation d’un réseau avec compensateur synchrone

2- Inductance :

Les inductances sont utilisées pour compenser la puissance réactive fournie par les
lignes (THT) et les réseaux de câbles souterrains en heures creuses et lors de manœuvre de
mise sous tension. Elles sont branchées soit directement, soit au secondaire d’un
transformateur et permettant une limitation des surtensions [13].

3- Batterie de condensateur :

Les batteries de condensateurs sont actuellement le moyen le plus économique et le


plus simple de production d’énergie réactive.

Les batteries de condensateurs peuvent être implantées en trois modes différents [11] :

 Globale : La batterie est raccordée en tête d’installation et assure une compensation


pour l’ensemble de l’installation.

 Partielle : par secteur, au niveau du tableau de distribution.

 Individuelle : La batterie est raccordée directement aux bornes de chaque récepteur


de type inductif.

23
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

La figure II.6, présente les différents modes de la compensation traditionnelle shunt

Figure II.6 : Différents types de compensateur shunt

La variation de la puissance réactive des condensateurs peut être obtenue par le


branchement ou le débranchement des condensateurs. Cette action est obtenue par une
combinaison dans la connexion des condensateurs (Fig. II.7).

La puissance réactive générer par une batterie de condensateur est donné par l’équation
suivante [1] :

U2
QC = (2-6)
XC

Figure II.7 : Représentation du couplage des condensateurs (étoile ou triangle)

24
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

Dans le cas d’un couplage triangle on a :

U 2 L. L
QC (∆) = 3. (2-7)
XC

Et dans un coulage étoile on aura [1] :

U L. L
2
( )2
V L. N 3 U 2 L. L
QC (Υ ) = 3. = 3. = (2-8)
XC XC XC

D’après les équations (2-7) et (2-8), on conclut que la puissance réactive produit par des
batteries de condensateurs en couplage triangle est trois fois supérieure que la puissance
réactive générée par un couplage étoile :

QC (∆) = 3.QC (Υ ) (2-9)

Ces éléments permettent de compenser les réseaux en puissance réactive et de maintenir la


tension dans les limites contractuelles.

Cette technique de compensation est dite passive, car elle fonctionne en tout ou rien.
C'est-à-dire qu'elle est soit en service, par exemple lorsqu'une inductance ou bien un
condensateur shunt est enclenchés, soit complètement hors service lorsque l'inductance ou
bien le condensateur est retirés. Lorsqu'elle est en service, aucune modification des
inductances ou des condensateurs n'est effectuée pour essayer de contrôler la tension ou
l'écoulement de puissance.

Une ligne de transport d’énergie électrique HT, peut être modélisée par un schéma en π
représenté par la figure II.8 [7].

Figure II.8 : Modèle en π d’une ligne de transport

25
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

Lorsque le réseau n'est pas ou peu chargé, c'est-à-dire que l'impédance de la charge
est très élevée, la tension sur la ligne a tendance à monter considérablement (effet Ferranti).
Cette augmentation de tension est d'autant plus importante que le réseau est exploité à
tension élevée et que les lignes sont longues.

Pour réduire la tension en bout de ligne, il faut augmenter artificiellement l'impédance


caractéristique de la ligne en diminuant sa capacité shunt. Des inductances shunt sont
enclenchées à différents postes sur le réseau. Cependant, lorsque le réseau est fortement
chargé, dans ce cas l'impédance de la charge est très faible et la tension a tendance à
diminuer sur le réseau. Pour compenser cet effet, il s'agit de diminuer artificiellement
l'impédance caractéristique de la ligne pour la rendre égale, ou la plus près possible, de
l'impédance de la charge. Les réactances shunt deviennent inutiles.

Pour maintenir la tension dans les limites contractuelles, le gestionnaire du réseau doit donc
augmenter la capacité shunt de la ligne et connecter des condensateurs shunt dans
différents postes du réseau selon la charge.

Les bancs de condensateurs vont compenser la puissance réactive absorbée par la charge
et ainsi éviter la transmission de puissance réactive sur de longues distances. De même que
les réactances, ces bancs de condensateurs doivent être connectés ou bien déconnectés
par des disjoncteurs.

Dans le cas théorique ou la compensation est répartie sur toute la longueur de la


ligne, le degré de compensation shunt d'une ligne est défini comme étant le rapport de la
valeur absolue de la susceptance du compensateur par unité de longueur (Bsh) sur la
susceptance de capacité de ligne par unité de longueur (Bc) :

Bsh
K sh = (2-10)
BC

Ksh est positif si le compensateur shunt est inductif, et négatif s'il est capacitif.

La figure II.9-a, représente le digramme de Fresnel de la tension d'un réseau


électrique sans compensation. La figure II.9-b, illustre l'amélioration de la tension de ce
réseau après compensations shunt [7].

Figure II.9 : Principe de compensation shunt, (a) sans compensation, (b) avec compensation

26
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

En pratique, la compensation shunt passive est utilisée principalement pour maintenir


la tension à toutes les barres du réseau à un niveau proche de la tension nominale, et ce
pour les différents niveaux de charge du réseau. Il est clair que les équipements de
compensation ne sont pas distribués de façon uniforme le long de la ligne comme le sont les
inductances et les condensateurs du circuit équivalent d'une ligne. La compensation est
localisée dans des postes qui sont répartis à des endroits stratégiques sur la ligne. Puisque
la compensation n'est pas répartie d'une façon uniforme, il est impossible de maintenir la
tension à sa valeur nominale en tout point de la ligne. II est donc important de bien
sélectionner les endroits où la compensation shunt est installée pour éviter que la tension
s'écarte trop de sa valeur nominale.

II.5 .2 Compensation traditionnelle série :

L'équation (2-1), montre que la puissance active échangée entre deux systèmes peut
être augmentée si l'on réduit l'impédance de la liaison. C'est ce que réalise la compensation
série par l'adjonction d'un banc de condensateurs d'impédance XC en série avec la ligne.

Les condensateurs sont placés en série sur une ligne dont ils compensent partiellement la
réactance, et ils diminuent la longueur électrique de la ligne. La compensation série est
utilisée sur certaines lignes à haute tension à la fois très chargées et très longues [14].

Figure II.10 : Principe de la compensation série, (a) sans compensation, (b) avec compensation

Artificiellement l'impédance de la ligne est donc réduite de XL à (XL-XC) et le transit de


puissance est augmenté. De plus, comme la montre le diagramme de Fresnel illustré sur la
figure II.10, l'angle de transport δ est réduit.

Pour transporter la puissance de façon stable il est nécessaire que l'angle de transmission,
δ, soit inférieur à 90° et idéalement assez faible p our prévoir les cas d'un appel de puissance
à la suite d'une perturbation sur le réseau.

En pratique, la compensation série est localisée dans des postes situés à des
endroits stratégiques sur les lignes. Pour mieux comprendre son influence il est utile de
considérer qu'elle est répartie uniformément sur toute la longueur de la ligne. Dans ce cas, le
degré de compensation série se définit comme étant la valeur absolue du rapport de la

27
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

susceptance inductive série (BL), de la ligne par unité de longueur sur la susceptance par
unité de longueur de la capacité série (BSe), qui est ajoutée.

Figure II.11 : Caractéristique P(δ) d’un réseau compensé série avec des valeurs

de la capacité de condensateur variable

BL
K se = (2-11)
B se

La figure. II.11, montre la courbe de la puissance active le long de la ligne en fonction


de l'angle δ pour trois valeurs différentes du degré de compensation kse. Plus la valeur de kse
augmente, plus P/Pmax augmente, permettant ainsi un transit de puissance de plus en plus
grand. Même si théoriquement, on peut réaliser une compensation de 100%, la pratique
limite la compensation fixe aux alentours de 40 à 75 % pour se mettre à l'abri des risques de
résonance sous synchrone [15].

Le phénomène de résonance est défini comme étant une réponse particulièrement


élevée d'un système suite à une excitation périodique dont la fréquence correspond à la
fréquence propre du système excité.

Le branchement d’une batterie de condensateur aux bornes d’une charge (Fig. II.9), diminue
la puissance réactive dans une ligne d’alimentation de cette charge, pour cette raison la
batterie dans ce cas est considérée comme générateur de puissance réactive.

28
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

Figure II.12 : Schéma d’alimentation d’un réseau électrique avec une compensation série

Si on examine un cas simple d'une charge alimentée par une source de tension
constante, à travers une ligne (Fig. II.12), on peut écrire de façon approchée, que la chute de
tension dans la ligne ∆V, induite par les flux de puissance active et réactive (P et Q) appelés
par la charge, est égale à [1] :

P.R + (Q − QC ). X
∆V = (2-12)
V

Pour une ligne THT, X >10 R :

On a :

(Q − QC ). X
∆V ≈ (2-13)
V

C'est la circulation de réactif qui crée généralement les chutes de tension.

Tension et puissance réactive sont donc des grandeurs très liées. Ainsi, la puissance
réactive se transporte mal (elle crée des chutes de tension). Cela a pour conséquence
qu’au-delà d'une certaine distance, la puissance réactive fournie par les alternateurs ou les
condensateurs ne peuvent pas parvenir jusqu'à l'endroit où on en a besoin.

II.5.2.1 Les effets de la compensation série sur les systèmes électro-énergétiques :

La tension insérée par un condensateur série est proportionnelle et perpendiculaire


au courant de la ligne. Ce faisant, la puissance réactive fournie par le condensateur est
proportionnelle au carré du courant. Il en résulte que le condensateur série à un effet
d’autorégulation. Lorsque la charge du système croît, la puissance réactive produite par le
condensateur série augmente également [16].

29
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

1- L’effet sur la stabilité de tension :

Un condensateur série est en mesure de compenser la chute de tension sur une ligne
de transport due à l’inductance série. A faible charge, la chute de tension est plus faible et la
tension de compensation série est plus basse. Lorsque la charge augmente et que la chute
de tension devient plus importante, la contribution par le compensateur série augmente et la
tension du système est réglée de manière correspondante. La compensation série élargit
aussi la zone de stabilité de la tension en réduisant la réactance de la ligne. De cette façon,
elle aide à prévenir les chutes de tension.

La figure. II.13, montre que la capacité de la puissance, s’accroît de P1 au niveau P2 plus


élevé [17].

Figure II.13 : Impact de la compensation série sur la stabilité de la tension

1- L’effet sur la stabilité angulaire :

Il résulte de l’équation (2-1), que la puissance active échangée peut être augmentée
en diminuant la valeur de la réactance série de la ligne. De plus, on peut montrer à l'aide de
l’équation (2-1) que l'introduction d'une capacité en série avec X, permet de diminuer le
déphasage δ de δ1 au niveau δ2 en conservant la même puissance échangée, ce qui
correspond à une augmentation de la stabilité angulaire de la ligne (Fig. II.14) [17].

Figure II.14 : Impact de la compensation série sur la stabilité angulaire

30
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

La modification de la réactance à l'aide de la compensation série permet également


d'optimiser le partage des courants entre les circuits parallèles, entraînant là encore une
augmentation des capacités de transport de l'ensemble du réseau. De plus, cette installation
peut être valorisée par la diminution des pertes actives correspondant à ce transfert
d'énergie.

2- Effet sur la commande du flux d’énergie :

La compensation série peut être utilisée dans les systèmes électro-énergétiques pour
la commande du flux d’énergie en régime permanent. En cas de lignes de transport avec
une capacité thermique suffisante, la compensation peut soulager des surcharges
éventuelles sur d’autres lignes parallèles [16].

II.5.2.2 Les avantages de la compensation série :

La compensation série des lignes électriques apporte plusieurs avantages utiles:

• Une augmentation de la puissance active transmise par la ligne sans remise


en cause de la stabilité angulaire ou de la stabilité de tension.

• Une augmentation de la stabilité angulaire et de la stabilité de la tension sans


diminuer la capacité de transport.

• Une diminution des pertes dans la plupart des cas.

II.5.2.3 Protection de la compensation série :

Dans les installations typiques de condensateurs série, il existe plusieurs techniques


utilisées pour protéger les condensateurs. Lors d'un court-circuit sur la ligne, la tension aux
bornes du condensateur peut dépasser le seuil admissible. Afin de limiter la surtension, on
installe un varistor en parallèle avec le condensateur. Par mesure de sécurité
supplémentaire, on ajoute un éclateur en parallèle avec l’ensemble. Lorsque l'éclateur est
amorcé, il court-circuite le condensateur et le varistor. Ensuite, le courant important est
détecté par les relais de protection qui font ouvrir les disjoncteurs à chaque extrémité de la
ligne [14].

31
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

Figure II.15 : Protection du condensateur série contre la surtension

Le disjoncteur permet de contourner le tout et de mettre la compensation hors service.


L'ouverture de ce disjoncteur permet aussi de remettre la compensation en service lorsque la
ligne est en charge (Fig. II.15).

II.6 Comparaison entre la compensation série et la compensation shunt :

L’effet d’ajouter un condensateur en parallèle avec la ligne à pour conséquence de


diminuer la chute de tension dans la ligne. Aussi pour une valeur de capacitance élevée, il
est possible que la chute de tension soit neutralisée [10].

Donc le rôle principal de la compensation parallèle est d’améliorer la chute de tension


causée par la charge dans la ligne.

Les compensateurs série ont été utilisés avec sucés pendant des nombreuses
années, pour améliorer la stabilité et les aptitudes de charge des réseaux de transport haute
tension.

La compensation série est aussi utilisée pour régulariser la tension au long de la ligne
lorsque la charge subit à des variations brusque [11,13].

Par contre leur utilisation dans les lignes longue est très fréquente. L’impédance de la ligne
réduite, augmente la stabilité du réseau électrique, qui nous permet de transité des grandes
puissances.

32
Chapitre II : La compensation traditionnelle de l’énergie réactive

II.7 Conclusion :

Dans ce chapitre nous avons présenté différents types de la compensation


traditionnelle de l’énergie réactive (série et shunt). On a décri clairement ce qu'est un réseau
compensé par rapport à un réseau non compensé, et expliquer l'intérêt de la compensation
des longues lignes.

La technique de compensation shunt consiste en un groupe de condensateurs en


parallèle avec les inductances shunt équivalentes de la ligne de transport, qui permet
d'injecter la puissance réactive demandées pour le système au point de raccordement du
banc des condensateurs. Le but de cette compensation est de maintenir la tension constante
au bout de la ligne indépendamment des variations de la charge.

La compensation série consiste en un groupe de condensateurs en série avec


l'inductance équivalente de la ligne de transport qui permet diminue l'impédance de la ligne,
il réduit la dégradation de la tension et augmente la capacité de transport de la puissance.
Contrairement à la compensation shunt, la technique de compensation série change
instantanément avec les variations de la charge ce qui crée un effet de dépendance.

D’autre part nous avons présentés une étude détaillée de la compensation série et ses effets
sur les réseaux électriques.

Par contre ces systèmes de compensation classiques ont des temps de réponses
plus lents et ne peuvent agirent efficacement en régimes dynamiques

Les FACTS (flexible alternative curent transmission systèmes) à base d’électronique


de puissance apportent des solutions fiables et flexibles et éprouvées à la conduite des
réseaux électrique. Ils sont caractérisés par des temps de réponse plus courts et donc
pressentent plus d’avantages. Ces systèmes seront traités avec plus de détail dans le
prochain chapitre.

33
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

III.1 Introduction :

L’amélioration de la qualité de l’énergie, l’augmentation de la capacité transitée et le


contrôle des réseaux existants peut être obtenus grâce à la mise en place des nouvelles
technologies.

Devant les problèmes de transit de puissance, la compagnie américaine EPRI


(Electric Power Research Institue) a lancé, en 1988, un projet d’étude des systèmes FACTS
(Systèmes de Transmission en Courant Alternatif), afin de maîtriser le transit de puissance
dans les lignes électriques.

Le concept FACTS regroupe tous les dispositifs à base d’électronique de puissance


qui permettent d’améliorer l’exploitation du réseau électrique. La technologie de ces
systèmes (interrupteur statique) leur assure une vitesse supérieure à celle des systèmes
électromécaniques classiques. De plus, elles peuvent contrôler le transit de puissance dans
les réseaux et augmenter la capacité efficace de transport tout en maintenant voir en
améliorant, la stabilité des réseaux. Les systèmes FACTS peuvent être classés en trois
catégories [18] :

1. Les compensateurs parallèles.

2. Les compensateurs séries.

3. Les compensateurs hybrides (séries – parallèles).

Dans ce chapitre nous parlerons de ces compensateurs en général et de la compensation


série avancée (TCSC et TSSC) en particulier.

III.2 Classification des dispositifs FACTS :

Depuis les premiers compensateurs, trois générations de dispositifs FACTS ont vu le


jour; Elles se distinguent par la technologie des semi-conducteurs et des éléments de
puissance utilisés [7].

1. La première génération est basée sur les thyristors classiques, ceux-ci sont
généralement utilisés pour enclencher ou déclencher les composants afin de fournir
ou absorber de la puissance réactive dans les transformateurs de réglage.

2. La deuxième génération, dite avancée, est née avec l’avènement des


semi-conducteur de puissance commandables a la fermeture et à l’ouverture, comme
le thyristor GTO (Gate Turn-Off). Ces éléments sont assemblés pour former les
convertisseurs de tension ou de courant afin d’injecter des tensions contrôlables dans
le réseau.

3. Une troisième génération de FACTS utilisant des compensateurs hybrides et qui est
adaptée à chaque cas. contrairement aux deux premières générations, celle ci
n’utilise pas de dispositifs auxiliaires encombrants tels que des transformateurs pour
le couplage avec le réseau.

Une autre génération des contrôleurs FACTS basée sur les cinq caractéristiques
indépendantes :

34
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

1. Selon le type de raccordement sur le réseau (connexion).

2. Selon le mode de commutation.

3. Selon la fréquence de commutation.

4. Selon le mode de stockage d’énergie.

5. Selon le mode de connexion au port DC.

Selon ces critères, trois familles de dispositifs FACTS peuvent être mises en évidence :

1. Les dispositifs shunt connectés en parallèle dans les postes du réseau.

2. Les dispositifs séries insérés en série avec les lignes de transport.

3. Les dispositifs combinés série-parallèle qui recourent simultanément aux deux


couplages.

III.3 Dispositifs FACTS shunt :

Vers la fin des années 60 plusieurs équipements utilisant l’électronique de puissance


ont fait leurs apparitions. Ces derniers avaient l’avantage d’éliminer les parties mécaniques
et d'avoir un temps de réponse très court. Ces équipements étaient constitués
essentiellement d’une inductance en série avec un gradateur. Le retard à l’amorçage des
thyristors permettait de régler l’énergie réactive absorbée par le dispositif.

En effet tous les compensateurs parallèles injectent du courant au réseau via le point
de raccordement. Quand une impédance variable est connectée en parallèle sur un réseau,
elle consomme (ou injecte) un courant variable. Cette injection de courant modifie les
puissances actives et réactive qui transitent dans la ligne.

III.3.1 Compensateurs parallèles à base de thyristors :

Il s'agit de [18] :

• TCR (Thyristor Controlled Reactor)

Dans le TCR (ou RCT : Réactance Commandée par Thyristors), la valeur de


l’inductance est continuellement changée par l'amorçage des thyristors.

• TSC (Thyristor Switched Capacitor)

Dans le TSC (ou CCT: Condensateur Commandé par Thyristor), les thyristors
fonctionnent en pleine conduction.

• SVC (Static Var Compensator)

L’association des dispositifs TCR, TSC, bancs de capacités fixes et filtres


d’harmoniques constitue le compensateur hybride, plus connu sous le nom de SVC
(compensateur statique d’énergie réactive)

35
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

• TCBR (Thyristor Control Breaking Resistor) :

Ce type de compensateur connecté en parallèle est utilisé pour améliorer la stabilité


du réseau pendant la présence des perturbations.

III.3.2 Compensateurs parallèles à base de GTO thyristors :

Il s'agit du STATCOM (Static Compensator) qui a connu jusqu’à présent différentes


appellations :

Le principe de ce type de compensateur est connu depuis la fin des années 70 mais
ce n’est que dans les années 90 que ce type de compensateur a connu un essor important
grâce aux développements des interrupteurs GTO de forte puissance.

Le STATCOM présente plusieurs avantages :

• Bonne réponse à faible tension : le STATCOM est capable de fournir son courant
nominal, même lorsque la tension est presque nulle.

• Bonne réponse dynamique : Le système répond instantanément.

III.4 Dispositifs FACTS séries :

La réactance des lignes est une des limitations principales de la transmission de


courant alternatif à travers les longues lignes. Pour remédier à ce problème, la compensation
série capacitive a été introduite il y a plusieurs dizaines d'années afin de réduire la partie
réactive de l'impédance de la ligne.

Les dispositifs FACTS de compensation série sont des évolutions des


condensateurs série fixes. Ils agissent généralement en insérant une tension capacitive sur
la ligne de transport qui permet de compenser la chute de tension inductive. Ils modifient
ainsi la réactance effective de la ligne. La tension insérée est proportionnelle et
perpendiculaire au courant dans la ligne.

III.4.1 Compensateurs séries à thyristors :

Les premiers schémas de compensateurs série à thyristors ont été proposés en


1986. A l'heure actuelle, trois conceptions principales de compensateurs série à thyristors
peuvent être distinguées:

• Le condensateur série commuté par thyristors.

• Le condensateur série commandé par thyristors.

• Le condensateur série commandé par thyristors GTO.

36
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

III.4.2 Historique sur la compensation série avancée :

Jusqu’à maintenant la compensation série avancée, basée sur le compensateur série


à thyristors, n’a été utilisée que de façon expérimentale. Par contre, elle connaît les
développements les plus importants au niveau de la recherche. Depuis 1991, quelques
prototypes sont en fonctionnement aux États-Unis [15].

Comme installations pilotes, on peut citer une installation de TSSC sur le réseau
AEP (American Electric Power), et une autre construite par Général Electric sur le réseau
Bonneville Power Administration (BPA) au USA.

Le premier TCSC à été installé en 1992 dans le système de la WESTERN AREA


POWER ADMINISTRATION (USA), et en 1993 dans le réseau de 500 kV (USA). En 1999, il
a était installé dans le système d’interconnexion Nord-Sud du Brésil, pour augmenter la
capacité de transmission.

III.4.3 Inductance série commandée par thyristors TCSR:

TCSR est un compensateur inductif qui se compose d'une inductance en parallèle


avec une autre inductance commandée par thyristor afin de fournir une réactance inductive
série variable (Fig. III.1) [19].

Lorsque l'angle d'amorçage du réacteur commandé par thyristor est de 180 degrés, il cesse
de conduire, et la réactance non contrôlable X1 agit comme un limiteur de courant de défaut.

Pendant que l'angle d'amorçage diminue en dessous de 180 degrés, la réactance


équivalente diminue jusqu'à l'angle de 90 degrés, où elle est la combinaison parallèle de
deux réactances.

Figure III.1 : Structure du TCSR

III.4.4 Condensateur série commuté par thyristors TSSC :

Le schéma de base d'un condensateur série commutée par thyristors TSSC


(Thyristor Switched Series Capacitor) est constitué de plusieurs capacités montées en série,
chacune étant shuntée par une valve à thyristors montée en dérivation (Fig. III.2).

Le degré de compensation est contrôlé par paliers. Une capacité série est insérée
dans le circuit en bloquant les thyristors lui correspondant. L'extinction a lieu de manière

37
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

spontanée lors du passage par zéro du courant. Une fois la valve bloquée, la capacité se
charge sur une demi-période puis se décharge le demi-cycle de la polarité opposée. Pour
minimiser les transitoires, les thyristors sont enclenchés lorsque la tension aux bornes de la
capacité est nulle [20].

Figure III.2 : Condensateur série commuté par thyristors TSSC

Le TSSC peut être considéré comme une réactance contrôlable en série avec la
réactance de ligne (Fig. III.3). Le degré de la compensation de la ligne (K), est donné sous
forme de rapport de la réactance du TSSC (XTSSC) sur la réactance de la ligne (X).

− X TSSC
K= (3-2)
X

−1
X TSSC = (3-3)
ω.C

Figure III.3 :(a) Un système composé de deux machines avec TSSC, (b) la puissance transité
Correspondante en fonction de l’angle d’amorçage des thyristors

La puissance active transportée est donnée par l’équation suivante :

U 1 .U 2 U 1.U 2
P= . sin α = . sin α (3-4)
X + X TSSC X .(1 − K )

38
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

L’équation (3-4), montre que le degré de la compensation (K) détermine la puissance


maximale transportée comme nous la montre la figure III. 3 (b).

III.4.5 Condensateur série commandée par thyristors TCSC :

Un condensateur série commandée par thyristors TCSC (Thyristor Controlled Series


Capacitor) est formé d'une inductance commandée par thyristors en parallèle avec un
condensateur. Ce montage permet un réglage continu sur une large gamme de la réactance
capacitive à la fréquence fondamentale du réseau. Les montages peuvent varier selon les
fabricants. La figure III.4, illustre le schéma du TCSC composé de plusieurs modules
identiques tous contrôlés de la même façon [7].

En pratique, une varistance à oxyde métallique ou MOV (Metal Oxide Varistor) est
insérée en parallèle afin de protéger le condensateur contre les surtensions.

Le compensateur comprend un module commandable (TCSC), un module


manœuvrable électroniquement (TSSC) et un module fixe. Pour activer chaque capacité d'un
TSSC, les thyristors sont éteints en agissant sur la gâchette, ce qui permet le transfert du
courant. Pour déconnecter le banc de TSSC, les thyristors sont allumés au moment où la
tension passe par zéro. Pour le TCSC, l'impédance varie dans une plage capacitive et
inductive de façon continue, contrairement au TSSC, qui ne prend que des valeurs discrètes,
0, ou XC [15].

La figure III.5, montre la caractéristique d’impédance d'un module de TCSC en fonction de


l'angle d’allumage

39
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

Il est ainsi possible de moduler de manière continue le degré de compensation de la


ligne, rapidement et aussi souvent que nécessaire. On obtient donc, une plus grande
flexibilité de compensation avec un TCSC qu'avec un banc fixe ou avec des TSSC.

L'augmentation des transits de puissance sur une ligne est limitée par des critères
liés à la stabilité transitoire et oscillatoire du réseau, à des limites de tension ou à des limites
thermiques des lignes.

La privatisation de l'industrie de l'électricité aux USA à engendré une prolifération


d'entreprises multiples qui produisent et vendent de l'énergie à travers un réseau de
transport et de distribution conçu au départ par une seule compagnie. Il en a résulté un
problème de circulation d'énergie dans des corridors non désirés.

Par rapport à ces contraintes, le TCSC apparaît comme un élément qui améliore la
stabilité du réseau. Il permet également de résoudre le problème d’écoulement de puissance
parasite. Enfin, le TCSC est apparu comme un élément qui diminue considérablement les
risques de résonance sous-synchrones.

III.4.5.1 Principe de fonctionnement du TCSC :

Les configurations TCSC comprennent des inductances commandées par thyristors


en parallèle avec des sections d’un banc de condensateurs (Fig. III.6). Cette combinaison
permet la régulation douce sur une vaste gamme de la réactance capacitive à la fréquence
fondamentale. Le banc de condensateurs de chaque phase est monté sur une plate-forme
pour assurer l’isolation complète contre la terre. La valve contient une chaîne de thyristors
haute puissance branchés en série. La bobine d’inductance est du type sans fer. Une
varistance à oxyde métallique est brochée sur le condensateur pour éviter les surtensions.

40
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

Figure III.6 : Un condensateur série commandé par thyristor TCSC

La caractéristique du circuit TCSC principal dépend des réactances relatives du banc de


condensateurs qui est donnée par l’équation [16] :

1
XC = − (3-5)
ω n .C

Et la réactance de la branche des thyristors est donnée par l’équation :

X L = ω n .L (3-6)

Tel que :

ω n = 2.π . f n (3-7)

ƒn : Fréquence industrielle du réseau (50 Hz).

C : Capacitance du banc de condensateurs.

L : Réactance inductive de l’inductance parallèle.

L’expression de l’impédance est donnée par l’équation (3-8), où α représente l'angle


de retard à l'amorçage des thyristors :

j.L.ω
X (α ) = (3-8)
2 sin(2.α )
.((π − α ) + ( − L.C.ω 2 ))
π 2

Il est aussi pratique de définir le facteur de survoltage KB sous forme de rapport de la


réactance totale du TCSC (XTCSC) sur la réactance capacitive des bancs du condensateur
(XC) donnée par l’équation (3-9) :

X TCSC
KB =
XC
(3-9)

41
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

Le TCSC peut travailler en plusieurs modes en variant les valeurs de son impédance X.
Trois régimes de fonctionnement de TCSC peuvent être distingués :

1- Mode de blocage :

Lorsque la valve à thyristors n’est pas enclenchée et que les thyristors restent à l’état
non passant, le TCSC travaille en mode de blocage. Le courant de la ligne passe
uniquement à travers le banc de condensateurs (Fig. III.7).

La tension aux bornes de banc du condensateur (UC), est donnée par l’équation (3-10)
suivante :

U C = j . X C .I C (3-10)

Tel que :

X C <0

Dans ce mode, le TCSC fonctionne comme un condensateur série fixe, avec un


facteur de survoltage (KB) égal à un.

2- Mode by-pass :

Si la valve à thyristors est commandée en permanence, elle reste constamment à


l’état passant et le TCSC se comporte comme la connexion parallèle d’un banc de
condensateurs série et de la réactance de la branche de la valve à thyristors (Fig. III.8).

Figure III.8 : TCSC en mode de by-pass

42
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

La réactance totale du TCSC est donnée par l’équation suivante :

X L .X C
X TCSC = (3-11)
X L + XC

Dans ce mode, la tension du condensateur pour un courant de ligne donné est


beaucoup plus faible qu’en mode de blocage. Par conséquent, le mode by-pass est utilisé
pour réduire la sollicitation du condensateur pendant les défauts du système.

3- Mode de conduction partielle :

Les thyristors sont commandés en conduction partielle. Un courant de boucle circule


dans le TCSC et la réactance apparente de ce dernier est supérieure à celle de la capacité
(ou de l'inductance) seule (Fig. III.9) [19].

Si le thyristor Th1 est amorcé, le thyristor Th2 est bloqué et vice versa. Quand Th1 conduit
l’impédance équivalente est inductive (Fig. III.12. (a)) et si Th2 est amorcé, l’impédance
équivalente est capacitive (Fig. III.12. (b)).

III.4.5.2 La compensation série avancée et les réseaux électriques :

Un des grands avantages des dispositifs à réglage par thyristors dont le TCSC , est
leur grande vitesse de réaction combinée avec un grand nombre de manœuvres qui peuvent
être initiées sans usure accélérée. Cet avantage résulte de l'absence d'organes mobiles
dans les thyristors. II engendre une plus grande stabilité et ce en liaison avec les temps
d'élimination des défauts et une fiabilité accrue du réseau comparativement aux réseaux
traditionnels avec des dispositifs de commande mécaniques ou électromécaniques.

Les TCSC sont des dispositifs utilisés pour accroitre la qualité de la puissance, ils ont
deux rôles principaux dans les réseaux électriques :

A- Amélioration de la répartition de puissance :

Le problème d’écoulement de puissance à travers des corridors non désirés


(Fig. III.10), est abordé suivant deux stratégies de régulation.

43
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

La première consiste à réaliser un asservissement de l'impédance de la ligne


compensée, de sorte que tout le surplus de puissance non désirée passe par cette ligne.
Dans ce cas, le reste du réseau n'est pas perturbé [15].

Figure III.10 : Schéma de contrôle des transite de puissance

Une deuxième stratégie consiste à régulariser le transit de puissance sur la ligne


compensée, de sorte que la puissance soit plus ou moins constante sur le tronçon.

Dans ce cas, la compensation de la ligne diminue au fur et à mesure que la charge du


réseau augmente ou inversement, les lignes non compensées absorbant le surplus de
puissance.

Une combinaison de ces deux stratégies constitue une alternative.

B- Amélioration de la stabilité :

L'étude de la stabilité d'un réseau suite à des perturbations est subdivisée en deux
catégories. La stabilité transitoire ou stabilité de première oscillation et la stabilité oscillatoire
qui traite de l'amortissement des oscillations subséquentes. Dans les réseaux où la stabilité
est un facteur qui limite le transit de puissance, surtout ceux composés de longues lignes,
l’addition d'un TCSC permet d'améliorer l'efficacité du réseau.

En effet, améliorer la stabilité de première oscillation nécessite l'augmentation de la


puissance synchronisante en disposant du maximum de compensation en régime
permanent. En pratique, ceci n'est pas toujours possible. A cet égard, il a été démontré qu'un
TCSC bien dimensionné permet de travailler avec une puissance synchronisante plus faible
et obtenir d'excellentes performances en termes de stabilité transitoire et oscillatoire.

III.4.5.3 Compensation série avancée et résonance sous synchrone :

L'introduction de la compensation séries améliore le comportement du réseau vis à


vis à la stabilité de la tension et de l'angle. Cependant dans certaines conditions
défavorables, cela peut également provoquer l'appariation d'un phénomène de résonance
électrique dans le réseau. L'expérience a montré qu'il pouvait s'en suivre, parfois, une
interaction avec la résonance mécanique de torsion de l'arbre de l'ensemble

44
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

turbine-générateur d'un groupe de production thermique. Il s'agit alors d'une résonance


sous-synchrone (SSR), phénomène bien compris aujourd'hui, et pris en compte au moment
de la conception de la compensation série.

Pour supprimer ou réduire les risques de résonances sous-synchrones, des moyens


existent. Entre autres, limiter la compensation série à un niveau pas trop élevé. En général,
cette compensation est limitée entre 40 et 75%.

III.4.5.4 Impédance apparente des TCSC :

Les conditions de résonance sous synchrone dépendent de l’impédance du réseau,


telle qu’elle est vue par les machines synchrones aux fréquences sous- et sur-synchrones
qui correspondent à leur fréquence de résonance ωR.

La réactance d’un condensateur série fixe varie inversement avec la fréquence. Une
fois que sa réactance à la fréquence nominale a été sélectionnée, celle-ci détermine sa
réactance à toutes les fréquences. Toute fois, tel n’est pas le cas pour les TCSC dont l’effet
de survoltage dépend d’actions de commande qui peuvent influencer l’enclenchement des
thyristors à chaque demi-cycle du courant de la ligne.

L’impédance apparente Zapp du TCSC peut être définie par le quotient complexe suivant:

Z app (ω R ) = Rapp (ω R ) + jX app (ω R ) (3-19)

Il y a lieu de constater que l’impédance apparente est une propriété du circuit


principal du TCSC et de son système de commande. En général, l’impédance apparente
d’un TCSC dans un réseau spécifique doit être déterminée par simulation ou par des
mesures. Les procès-verbaux de différents schémas de commande montrent que dans le
domaine des fréquences sous-synchrones, l’impédance apparente est du type résistif-
inductif [16].

III.4.5.5 Les avantage du TCSC:

Le TCSC accroit [21] :

 La longueur “électrique” d’une ligne de transmission à courant alternative (AC).

 L’amortissement des oscillations de puissance.

 La stabilité de la tension.

Permet :

 Le control dynamique du flux de puissance, par palier ou de façon continue


L’équilibrage des flux de charge dans les réseaux de transmission.

 Une grande plage de variation de l’impédance équivalente (capacitive à inductive).

45
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

 La réduction des problèmes dus au phénomène de résonance sous synchrone


(prévention des risques de rupture des arbres mécaniques).

III.4.5.6 Problèmes causés par le TCSC :

Les TCSC utilisés dans les réseaux électriques sont le siège des pertes électriques et
sources d’harmoniques [22].

a- Pertes électriques :

Les pertes apparaissant dans le module TCSC sont d’origine électrique selon le
mode de fonctionnement, on peut distinguer les pertes suivantes :

 Pertes dues au passage d’un état à un autre des interrupteurs.

 Pertes apparaissant à l’état conducteur.

 Pertes d’inductance.

 Pertes de condensateur.

b- Harmonique :

Les dispositifs à base de l’électronique de puissance sont des sources de courants


harmoniques.

III.4.6 Compensateurs séries à base de GTO thyristors :

1- Compensateurs statique séries synchrone SSSC :

Ce type de compensateur série (Compensateur Synchrone Statique Série) est le plus


important dispositif de cette famille. Il est constitué d’un onduleur triphasé couplé en série
avec la ligne électrique à l'aide d'un transformateur (Fig. III.13) [18].

46
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

Figure III.11 : Schéma de base du SSSC

Son rôle est d’introduire une tension triphasée, à la fréquence du réseau, en série
avec la ligne de transport. Cette tension est en quadrature avec le courant de ligne.

III.5 Dispositifs FACTS combinés série-parallèle :

Les dispositifs FACTS en générale permettent d'agir uniquement sur un des trois
paramètres déterminant la puissance transmise dans une ligne (tension, impédance et
angle). Par une combinaison des deux types de dispositifs (shunt et série), il est possible
d'obtenir des dispositifs hybrides capables de contrôler simultanément les différentes
variables précitées.

III.5.1 Contrôleur de transit de puissance unifié UPFC :

Le contrôleur de transit de puissance unifié UPFC (Unified Power Flow Controller) est
formé de deux convertisseurs de tension reliés par une liaison à courant continu formée par
un condensateur. Il s'agit en fait de la combinaison d'un STATCOM et d'un SSSC. Son
schéma est représenté à la figure III.16.

Le principe de l'UPFC consiste à dériver une partie du courant circulant dans la ligne
pour le réinjecter avec une phase appropriée. Le convertisseur 1, connecté en parallèle, a
pour fonction de prélever la puissance active et de la délivrer au convertisseur série (2). Ce
dernier génère une tension Upq, contrôlée en amplitude et en phase, qui est insérée dans la
ligne [7].

47
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

Figure III.12 : Schéma de base d’un UPFC

L'UPFC est capable de remplir toutes les fonctions des autres dispositifs FACTS. Il
peut être utilisé en particulier pour:

o le réglage de la tension.

o l'amélioration des flux de puissances active et réactive.

o la limitation des courants de court-circuit.

o l'amortissement des oscillations de puissance.

III.6 Les avantages principaux des systèmes FACTS :

Les systèmes FACTS peuvent assurer les fonctions suivantes [19]:

 Grandes fiabilité grâce à l’utilisation de contrôleurs d’électronique de puissance


caractéristique par une grande rapidité de réaction.

 Grande flexibilité dans le contrôle de la puissance de telle sorte qu’elle s’écoule le


long de l’itinéraire de transmission prescrit.

 Limitation des variations de la tension à une valeur assignée en un point de réseau et


ce qu’elles que soient les variations de la charge.

 Amélioration de l’oscillation de puissance et de tension susceptibles d’apparaitre


dans les réseaux à la suite d’un défaut.

 Commande des transites de puissance sur les lignes.

48
Chapitre III : FACTS et la compensation série avancée

III.7 Conclusion :

Le problème de la stabilité, après un défaut important, peut devenir un facteur de


limitation de puissances transitée dans les lignes de transport d'énergie. Les équipements à
base de l'électronique de puissance, y compris leurs commandes appropriées, offrent des
solutions efficaces à ce problème. Grâce aux avancées récentes dans la technologie des
systèmes FACTS, le temps de réaction de ce dernier est diminué à quelques millisecondes.
En effet les systèmes FACTS ont la capacité d’améliorer la stabilité transitoire et la
puissance transmissible [18].

Dans ce chapitre nous avons présenté une étude sur les systèmes de compensation
modernes (FACTS) shunt, série et hybrides.

Nous avons choisi d’étudier en détaille le TCSC (Thyristor Controlled Série Capacitor)
comme dispositifs FACTS série pour contrôler et améliorer la stabilité et la puissance
transité dans un réseau de transport d'énergie électrique.

La commande et la simulation du TCSC avec le logiciel MATLAB/SIMULINK fera


l’objet du prochain chapitre.

49
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

IV.1 Introduction :

Les réseaux de transport d’énergies électrique peuvent être améliorés par


renforcement ou création de nouvelles lignes. Pour diverses raisons cela n’est pas toujours
possible. Les capacités séries contrôlées par thyristor représentent une bonne alternative
pour optimiser les liaisons électriques, existantes ou nouvelles, car elles permettent
d’accroître la stabilité dynamique, d’amortir les oscillations de puissance, tout en équilibrant
les charges entre les circuits parallèles.

Dans ce contexte, plusieurs simulations on été réalisées sur la commande d’un TCSC
inséré dans un réseau électrique par MATLAB/SIMULINK, afin de tester sa performance et
voir son impact sur l’évolution du système.

Le TCSC permet la régulation douce sur une vaste gamme de la réactance inductive
et capacitive, et surtout un contrôle plus fin de cette dernière.

IV.2 Caractéristique générales du TCSC :

Un module de TCSC est composé d'un banc de condensateur en parallèle avec une
inductance commandée par thyristors. L'impédance totale de compensation vue par la ligne
est une combinaison parallèle de la capacité et de l'inductance équivalente variable selon
l'angle d'allumage des thyristors. Le cas particulier du TSSC provient de la suppression de
l'inductance parallèle, de sorte que la capacité est mise en service ou hors service par
l'allumage ou l'extinction des thyristors.

On peut aligner plusieurs modules commandés en série dans la ligne à compenser.


En plus des modules contrôlés, on peut ajouter des modules de type TSSC, ou même des
modules conventionnels non contrôlés. La figure IV.1, montre un schéma général de
compensation série (TCSC) variable avec un module commandée. Il est d'usage de protéger
les bancs de condensateurs contre les surtensions par des varistances à oxyde de métal
(MOV) [15].

Figure IV.1 : Schéma d’un bloc de TCSC

50
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

IV.2.1 Module de régulation :

Le module de régulation constitue l'élément de base de la commande, il est constitué


d'un élément de filtrage de la grandeur à asservir, suivi d'un comparateur. Une fonction de
transfert pour un régulateur de type PI ou PID vient assurer l'élément principal
d'asservissement.

Le régulateur permet au TCSC de fonctionner suivant plusieurs modes : mode à


impédance constante, Mode à courant constant, mode inductif, mode capacitif.

1- Le mode à impédance constante est quasiment un mode en boucle ouverte. Le


TCSC ajuste l'angle α, dans la limite de l’impédance de référence pour maintenir une
impédance constante.

2- Le mode à courant constant permet de maintenir une ligne à une charge constante,
en utilisant une boucle de rétroaction sur le courant, en comparaison avec un courant
de consigne. Il nécessite un régulateur de type PI ou PID.

3- Le mode normal de fonctionnement est le mode capacitif avec α variant entre αmin, et
αmax. Les cas où les thyristors sont continuellement en pleine conduction (α= 90°) ou
continuellement bloqués (α= 180°) constituent des cas limites.

IV.2.2 Module de distribution et linéarisation :

La sortie du régulateur est une variation d'impédance d'ajustement. Le module


détermine sur quelle partie du TCSC agir pour obtenir l'incrément désiré, tenant compte du
nombre de modules et des limitations d'impédance. La correspondance entre la valeur
d'impédance et l'angle d’allumage à travers le module de linéarisation permet d'avoir une
réponse quasi linéaire.

IV.2.3 Module de synchronisation :

Il permet la synchronisation des signaux en modes TCR (Thyristor Controlled reactor)


ou en mode TSR (Thyristors Switch Reactor). Le module comprend une série de 3 filtres du
signal de synchronisation : les 2 premiers enlèvent les traces de la fréquence
d’échantillonnage, tandis que le filtre à 51 Hz sert de compensation du délai. Le module
comprend ensuite un détecteur de phase combiné avec les fonctions d’un oscillateur pour
réaliser un asservissement de phase (Phase Lock Loop : PLL). Le module compare la phase
d'un signal connecté à l'entrée à une phase d'un signal de référence. Une compensation
d'amplitude est ajoutée au cas où l'amplitude serait supérieure à une certaine valeur.

IV.2.4 Générateur d’impulsion :

Le module fournit les impulsions d'allumage des thyristors dans les 2 directions.
L’angle d’allumage est défini comme étant l'angle électrique entre le passage par zéro du
signal de synchronisation et l'instant où l'impulsion doit être envoyée.

IV.3 Limites de fonctionnement du TCSC :

51
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

Le passage instantané d'un point de fonctionnement inductif à un point de


fonctionnement capacitif provoque des oscillations à éviter. Par conséquent, des protections
appropriées sont à prévoir pour éviter ce mode de fonctionnement. Dans le même ordre
d'idée, il est exclu de fonctionner dans la zone de résonance et des limiteurs sont à prévoir
pour éviter ce mode de fonctionnement.

La combinaison des contraintes sur l'angle d'allumage, des contraintes de nature


thermique et des contraintes de surtension aux bornes du condensateur commandé, il en
résulte une caractéristique de fonctionnement d'un module de TCSC qui à l'allure de la figure
III.12 [15].

Figure IV.2 : Caractéristique de fonctionnement d’un module de TCSC


(Réactance en fonction du courant de ligne)

Dans la partie capacitive, les limitations apparaissent comme suit, à faible courant, la
réactance maximale est limitée par l’angle d'allumage pour éviter la zone de résonance. A
plus forte intensité de courant, la limitation provient des surtensions aux bornes du
condensateur. Plus le courant augmente, plus on doit diminuer la valeur de la réactance
capacitive.

Dans la zone inductive et à plus faible intensité, la réactance maximale est limitée par
l'angle d'allumage afin de ne pas être trop proche de la résonance. A plus forte intensité, la
génération d'harmoniques provoque beaucoup d’échauffement de sorte que si le courant
augmente, la réactance maximale doit être diminuée. Une dernière butée est due à la
limitation du courant dans les valves.

En pratique, on subdivise le module en plusieurs sous-modules. Ce qui permet de


réduire la zone de fonctionnement interdite et un passage de la zone capacitive à la zone

52
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

inductive moins brutal. On peut même combiner plusieurs modules qui n'ont pas les mêmes
dimensions.

IV.4 Circuit simulé [23]:

IV.4.1 Description :

Le TCSC est introduit dans une ligne de transport d’énergie électrique de


500 kV pour améliorer le transfert de puissance.

Les paramètres de la ligne sont :

R=6.0852 Ω
L=0.4323 H

Le TCSC se compose d’un condensateur fixe et d’une réactance parallèle (TCR)


commandé par thyristor dans chaque phase. La compensation nominale est de 75%,
c.-à-d ; à l’aide seulement des condensateurs (angle d’amorçage est de 90°). La fréquence
d’oscillation naturelle du TCSC est de 163 Hz, qui est 2.7 fois la fréquence fondamental du
système de simulation.

Les paramètres du TCSC sont :

Le TCR : L= 0.043 H
La capacité : C= 21.977. e-6 F

Le TCSC peut fonctionner en mode capacitif ou inductif, bien que ce dernier soit
rarement utilisé dans la pratique. La résonance du TCSC est autour d’angle d’amorçage de
58°, le fonctionnement du TCSC est prohibé pour de s angles d’amorçage entre 49° et 69°.

La résonance du système global (quand l’impédance de la ligne est incluse) est


autour de 67°. Le mode capacitif est réalisé avec d es angles d’amorçage entre 69° et 90°.
L’impédance est la plus basse à 90°, par conséquent le transfert de la puissance augmente
lorsque l’angle d’amorçage est réduit.

En mode capacitif, la gamme des valeurs d’impédances est approximativement entre


120 Ω et 136 Ω. Cette gamme correspond à la gamme de transfert de la puissance
approximativement entre 490 et 830 MW (100% -110%compensation).

Dans notre exemple de simulation (Fig.IV.3), le transfert de la puissance est autour


de 110 MW sans l’insertion du TCSC. L’introduction du TCSC, permettra une amélioration
significative dans le niveau de transfert de la puissance active.

Le mode inductif correspond aux angles d’amorçage de 0° à 49°, et la plus basse


impédance est obtenue à 0. Dans ce mode, les impédances sont de 19 Ω à 60 Ω, ce qui
correspond à des niveaux de transfert de puissance de 100 à 85 MW.

53
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

Figure IV.3 : Schéma générale de simulation d’un réseau électrique avec deux générateurs avec un TCSC

IV.4.2 Commande du TCSC :

Lorsque le TCSC fonctionne en mode d’impédance constante, il utilise la tension et le


courant pour calculer l’impédance du TCSC. L’impédance de référence détermine
indirectement le niveau de puissance, bien qu’un mode automatique de commande de
puissance puisse également être introduit.

Un régulateur PI séparé est utilisé dans chaque mode de fonctionnement.

Pour le mode capacitif on a des gains de :

Kp=0.8
Ki=4.6

Et en mode inductif on a :

Kp=0.6
Ki=17

Chaque régulateur inclut une boucle d’asservissement adaptative pour améliorer la


performance dans une large plage de fonctionnement. Le régulateur compense les
changements de gain du système, provoqués par les variations dans l’impédance.

Le circuit d’amorçage utilise trois unités monophasées pour la synchronisation avec


le courant de la ligne.

54
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

La figure IV.4, présente un schéma de bloc sur la commande d’un TCSC

Figure IV.4 : Schéma de la commande du TCSC

Le but de la commande est la création d’impulsions sur chaque demi-cycle à un


instant bien précis pour commander l'angle d'allumage (α) ou la durée de conduction. De
cette façon, on règle le courant qui passe dans l’inductance. Le changement de la durée de
conduction des thyristors provoque une modification de la réactance inductive apparente. La
commande peut être basée sur un asservissement de courant, de puissance ou
d’impédance.

IV.4.3 Résultats des simulations :

IV.4.3.1 Fonctionnement normal du TCSC :

Avant 0.5 s, le TCSC est désactivé, le transfert de puissance est alors autour de
110 MW et l’impédance est à sa valeur la plus basse (10 ohms).

A 0.5 s, le TCSC est activé. Au début, le TCSC est en mode de régulation capacitif
est l’impédance de référence passe de 10 Ω à 128 Ω. On voit alors (Fig. IV.5), que la
puissance active augmente brusquement et atteint un pique correspond au régime transitoire
puis diminue pour se stabiliser autour de 610 MW. Cette variation de la puissance active
est due à l’action du régulateur pour ramener l’impédance de TCSC à sa valeur de
référence de 128 ohms (Fig.IV.6).

On constate sur la figure IV.7, que l’angle d’amorçage passe après quelques
oscillations de 90° à 75°.

55
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

Figure IV.5 : Variation de la puissance en fonction du temps

Figure IV.6 : L’impédance mesurée et l’impédance de référence

Figure IV.7 : L’angle d’amorçage α

56
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

IV.4.3.2 Réponse dynamique du TCSC :

1- Changement de l’impédance de référence :

A t=2.5 s, on a applique un changement de -5% dans l’impédance de référence. Les


figures (IV.8), (IV.9) et (IV, 10) montrent que le TCSC répond correctement à cette
perturbation et permet de suivre la consigne.

La réponse du TCSC est rapide et le système se stabilise au environ de 500 ms.

Figure IV.8: La variation de puissance en fonction du temps

Figure IV.9 : L’impédance mesurée et l’impédance de référence

Figure IV.10 : L’angle d’amorçage alpha

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Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

2- Modification de la tension de source :

A t= 3.3 s, on a appliqué une réduction de 4% de la tension de la source 1, suivi par


le retour à 1 pu à t=4.1 s. On voit sur les figures (IV.11), (IV.12) et (IV, 13) que le régulateur
du TCSC compense ces perturbations et l’impédance de TCSC reste constante. Le temps
de réponse du TCSC est autour de 300 ms.

Figure IV.11 : La variation de la puissance en fonction du temps

Figure IV.12 : L’impédance mesurée et l’impédance de référence

Figure IV.13 : L’angle d’amorçage alpha

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Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

Les figures (IV.14), (IV.15) montrent les résultats de notre simulation pendant un temps de 0
à 5 s, afin de voir les variations de la puissance active et réactive et de courant du TCSC
avec le changement de l’impédance de référence et la tension de la source 1
respectivement.

Figure IV.14 : La puissance active et réactive de la ligne

Figure IV.15 : variation de courant du TCSC en fonction de temps

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Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

Les formes d’onde du courant de la ligne et du TCR sont montrées sur la figure IV.16.
Les thyristors sont misent en marche après un retard α (angle d’amorçage des thyristors).

Figure IV.16: La variation de courant de la ligne et de TCR en fonction de temps

60
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

IV.4.3.3 Réponse dynamique du TCSC lors d’un défaut triphasé :

A t=4 s un court circuit triphasé à été produit au point P pendant un temps de 0.5 s. La
figure IV.18, montre que la puissance active transité diminue, et le TCSC répond à cette
perturbation et bascule en mode by-pass (α=90º) pour améliorer les oscillations produites, et
une augmentation du l’impédance mesurée du TCSC pour supporter le courant de court
circuit.

On remarque après le temps de court circuit que le TCSC revient à l’état stable après
quelque oscillation avec un temps de réponse de 500 ms.

Figure IV.17 :

(a) La variation de puissance active et réactive en fonction du temps


(b) L’impédance mesurée et l’impédance de référence
(c) L’angle d’amorçage alpha
(d) La variation de courant de TCSC en fonction de temps

61
Chapitre IV : Commande et simulation d’un TCSC

IV.5 Conclusion :

Les résultats obtenus par les différentes simulations réalisées par


MATLAB/SIMULINK, montrent que le TCSC est un dispositif FACTS rapide et performant.
Ces caractéristiques spéciales permettent d’accroître la stabilité dynamique, d’amortir les
oscillations de puissance et de jouer un rôle capital dans la stabilisation des réseaux
électriques perturbés.

Il est ainsi possible de moduler de manière continue le degré de compensation de la


ligne, rapidement et aussi souvent que nécessaire. On obtient donc, une plus grande
flexibilité de compensation avec un TCSC qu’avec un banc fixe.

La commande du TCSC continue est très avantageuse lors des régions devient
instable. Dans ces circonstances, les oscillations de puissance engendrées sur la ligne
peuvent être amorties en modulant la conduction des thyristors. La commande quasi
instantanée des thyristors, effectués par ordinateur, permet de stabiliser très rapidement le
réseau.

62
Conclusion Générale

La dérégulation de l'industrie de production d'électricité conjuguée avec le besoin


croissant d'interconnexion des réseaux électriques, nécessite d'apporter plus de souplesse
dans les réseaux ainsi que de nouvelles solutions techniques.

Nous avons montré dans ce mémoire l’intérêt de la compensation traditionnelle de


l’énergie réactive en générale, et la compensation série en particulier.

La compensation série joue le rôle d’autorégulation devant les variations de la charge


et permet d’augmenter la capacité de transport de l’énergie électrique. Ces moyens
classiques de contrôle des réseaux pourraient s'avérer trop lents et insuffisants pour
répondre efficacement aux perturbations du réseau grâce à leur commande mécanique ou
électromécanique.

La compensation série avancée a base de thyristor propose des solutions fiables,


flexibles, à coût d’investissement limité, avec faible impact sur l’environnement et des délais
d’installation courts à ces nouvelles problématiques des réseaux. Si aujourd’hui les FACTS
sont encore peu utilisé par rapport a leur potentiel, les évolutions techniques de
l’électronique de puissance vont rendre les solutions FACTS de plus en plus compétitives
face aux renforcements traditionnels des réseaux.

Les capacités série et surtout les TCSC, permettent d'exploiter les interconnexions à
leur meilleur niveau en optimisant les capacités de transfert d'énergie, en préservant la
stabilité des réseaux dans diverses conditions d'exploitation.

D’après les résultats obtenus en termes de temps de simulation sur le module du


TCSC permet d'envisager l’amélioration la qualité du service. Si les paramètres sont bien
choisis (les gains), cela permet d’obtenir d'excellentes performances en termes de stabilité
transitoire et de résoudre le problème d’écoulement de puissance parasite.

Les perspectives de développement de nouveaux types de semi-conducteurs


amèneront encore des progrès du point de vue de la commande de la compensation série
avancée

63
Bibliographie

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tension dans la qualité de l’énergie électrique" Thèse de doctorat, université de Batna
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64
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65
[23] MATLAB/SIMULINK "Version 7.4.0 (R2007a) ".

66
Annexes

67
Annexes

68
Annexes

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