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Chapitre 8

L ' I N S TA L L AT I O N É L E C T R I Q U E

1. Règles générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131


1.1 Première règle : la coque est la « masse » (ou la « terre ») . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
1.2 Deuxième règle : la coque doit être en équipotentialité avec toutes les structures métalliques
des appareils électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
1.3 Troisième règle : la coque ne doit jamais servir de conducteur actif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

2. L’installation en courant continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133


2.1 Les batteries . . . . . . . . . . . ........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
2.2 La mise à la masse . . . . . . ........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
2.3 Le contrôle de l’isolement . ........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

3. L’installation en courant alternatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133


3.1 Le neutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
3.2 Le contrôle de l’isolement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
3.3 L’alimentation à quai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
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8. L’INSTALLATION
des
A VEC LE DÉVELOPPEMENT
navires de service et des
navires à passagers, la puissance
d’un bateau en acier. Dans les
deux cas, les coques sont métal-
liques et sont, de ce fait, exposées
Toutes les règles édictées par ces
normes et ces règlements visent à
assurer la sécurité des personnes
électrique installée à bord est de aux mêmes risques de corrosion et la continuité du service élec-
plus en plus importante. Elle est en cas de circulation (ou de fuite) trique à bord (dont dépend la sécu-
délivrée en courant alternatif sous de courant à travers la coque. rité du navire), qui sont des priori-
des tensions de 110, 220, voire tés absolues. Elles ne mettent pas
440 V. Il peut aussi y avoir un La coque métallique, en acier ou du tout en cause la tenue à la cor-
réseau de courant continu pour en aluminium, en contact perma- rosion des parties métalliques du
l’alimentation de certains appa- nent avec de l’eau de mer ne doit navire au contact de l’eau.
reillages. pas être parcourue en perma-
nence par un courant électrique Les recommandations qui suivent
À bord des bateaux de plaisance, continu (ou alternatif). n’ont pour seul but que de rappe-
les réseaux électriques sont dans ler quelques règles élémentaires
la majorité des cas en courant La circulation de courant a pour afin d’écarter les risques de corro-
continu fourni par des batteries. effet de polariser, en pôle + ou en
Elles sont régulièrement rechar- pôle –, la coque et par conséquent
gées par une dynamo couplée au de provoquer la dissolution des (1) Les parties anodiques (pôle +) de la
coque vont subir une dissolution tandis
moteur auxiliaire. La demande de zones les plus électronégatives du
que, sur les parties cathodiques, les ions
confort conduit maintenant à métal au contact de l’eau (1). H+ vont être réduits en hydrogène
installer à bord les équipements gazeux avec alcalinisation locale (excès
d’ions OH–) provoquant l’attaque de
ménagers standard (cuisinière, Quand la coque est peinte, la pein-
l’aluminium.
réfrigérateur) et la climatisation. ture est progressivement décollée
(2) Commission Electrotechnique
Ces appareils consomment beau- et présente alors des boursou- Internationale : Installations électriques à
coup de puissance en courant flures. bord des navires. Norme Internationale
CEI 92-101.
alternatif en 220 V, qui est produit
(3) Comité Européen de Normalisation :
par un alternateur couplé à un Les installations électriques à
Petits Navires – Systèmes électriques –
moteur Diesel. bord des navires font l’objet de Installations à très basse tension à
normes internationales émanant courant continu. Norme NF EN ISO
10133.
L’installation électrique à bord d’un de la CEI (2) ou du CEN (3), et des
Petits Navires – Systèmes électriques –
bateau en aluminium ne doit pas règlements des sociétés de Installations de distribution en courant
être traitée différemment de celle classification. alternatif. Norme NF EN ISO 1329.

PROJET VOILIER SLEEKER


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ÉLECTRIQUE
sion sur la coque en aluminium. Chacun des circuits de mise à la
Elles ne sont pas en contradiction 1. masse :
avec les normes et les règle- RÈGLES GÉNÉRALES  du réseau courant continu,
ments, d’autant que la plupart y  du réseau courant alternatif,
sont incluses ou implicites. L’installation électrique à bord d’un est connecté à une borne unique
navire à coque en aluminium doit placée dans une boîte de dériva-
Il faut rappeler que, si l’installation respecter trois règles. tion, à l’abri de l’humidité. Les
électrique est faite suivant les réseaux de mise à la masse doi-
règles de l’art, dans le respect des vent être en câble isolé.
normes et des règlements enca- 1.1
drant la construction navale, et Première règle : La liaison avec la coque est faite
que la surveillance est assurée la coque est sur une surface propre et non
normalement (4), il n’y aura jamais la « masse » peinte par soudage à l’arc du
de circulation de courant dans les (ou la « terre ») conducteur en aluminium pour
structures et dans la coque du Pour la sécurité des personnes assurer une bonne continuité élec-
bateau. Sauf, bien évidemment, (indispensable et obligatoire trique. Si le câblage du réseau de
en cas de défaut d’isolement qui lorsque la tension d’alimentation, mise à la masse est en cuivre, le
doit être bref, si la maintenance en courant continu ou alternatif, raccordement avec la coque est
est assurée normalement et/ou si est supérieure à 55 V) et pour le fait par l’intermédiaire d’un
les protections sont réglées au bon fonctionnement de l’installa- « bimétallique » aluminium-cuivre.
niveau requis. tion électrique et de l’électro-
nique, il faut toujours une masse à
l’ensemble. Celle-ci est constituée
par la surface mouillée de la coque
(4) En particulier la surveillance des
au contact de l’eau de mer (5).
installations en courant continu délivré (5) Ou de l’eau « douce », quand il s’agit
par des batteries pendant le service et C’est le Potentiel de Référence du de bateaux naviguant sur des rivières ou
pendant l’hivernage. Système (la « terre »). des lacs.

VICTORY LANE

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Cas du système propulsif
1.2 Il est fréquent de poser les pattes 1.3
Deuxième règle : de fixation du moteur et les sup- Troisième règle :
la coque doit être en ports d’arbre de transmission sur la coque ne doit
équipotentialité avec des « silent bloc » ou des semelles jamais servir
toutes les structures en élastomère. Ce montage a l’a- de conducteur actif
métalliques vantage d’amortir les vibrations (6). En d’autres termes, la coque ne
des appareils peut être utilisée comme circuit
électriques Seuls les goujons de fixation (s’ils de retour du courant, ainsi que
Toutes les carcasses et envelop- ne sont pas isolés par des canons cela se fait sur les automobiles.
pes des appareils électriques en matière plastique) assurent une
(moteurs, électroménager, etc.) continuité électrique entre le À cet effet :
doivent être électriquement moteur et la coque. Ce contact  en courant continu, il y aura
reliées à la coque. n’est pas excellent, compte tenu deux conducteurs isolés d’alimen-
du jeu entre vis et alésage et de la tation, un par polarité,
Il y a deux raisons à cela : présence de « gras » : huile,  en courant alternatif, il y aura un
 la sécurité des personnes, dès gazole, etc. conducteur isolé par phase et un
que la tension d’alimentation pour le neutre (s’il est distribué).
dépasse 55 V en continu ou en Ce montage est tout à fait correct
alternatif, pour protéger l’aluminium du Compte tenu de l’ambiance agres-
 le fonctionnement de l’appa- risque éventuel de corrosion galva- sive (due à la présence de sel) et
reillage électronique. nique, et pour réduire l’inconfort humide du milieu marin, on choi-
dû au bruit et aux vibrations. sira le matériel adapté aux condi-
En pratique, les mises en équipo- tions sévères de son emploi. Un
tentialité sont faites au plus près, au Cependant, il faut que le système soin particulier sera apporté aux
plus court, par des câbles ou des de propulsion soit en équipotentia- jonctions dont le niveau de protec-
tresses de section appropriée direc- lité avec la coque, pour au moins tion « IP » doit correspondre aux
tement connectées à la coque. deux raisons : normes et aux règlements.
 la sécurité incendie : si le démar-
Ces connexions doivent être loca- reur du moteur thermique n’est pas On utilisera de préférence des
lisées au-dessus de toute accumu- « bipolaire », en cas de court-cir- moteurs thermiques, dont les
lation d’eau prévisible, comme le cuit dans le démarreur, ce sont les auxiliaires électriques, démarreurs
recommandent les normes et les armatures métalliques des tubes et allumage, sont bipolaires (avec
règlements. d’alimentation en gazole, en retour câblé).
essence, qui vont servir de conduc-
Cas des superstructures teur au courant de court-circuit.
en alliage d’aluminium L’échauffement produit peut suffire
sur coque en acier pour enflammer le carburant,
Si, par construction, des super-  le fonctionnement normal de la
structures en alliage d’alumi- protection cathodique (7). (6) Cet aménagement peut aussi être
nium sur un navire en acier sont retenu pour empêcher une éventuelle
corrosion galvanique des supports :
isolées de la coque, la continuité On reliera donc par un câble sou-
varangues, profilés en aluminium au
électrique doit être assurée par ple la carcasse métallique du contact des semelles en fonte, en acier,
des conducteurs faciles à moteur au réseau « terre » ou au en cas de présence d’eau.
inspecter. support en aluminium. (7) Cf. chapitre 11.
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8. L'INSTALLATION ÉLECTRIQUE

2. 2.3
Le contrôle
3.
L’INSTALLATION EN L’INSTALLATION
COURANT CONTINU de l’isolement EN COURANT
Il est très souhaitable de vérifier ALTERNATIF
C’est la source unique de puis- régulièrement l’isolement du
sance électrique à bord de la plu- réseau de distribution du continu. C’est le moyen de disposer de for-
part des bateaux de plaisance. tes puissances électriques.
À cet effet, un montage simple
(figure 115) permet un contrôle
2.1 régulier de l’isolement (8). 3.1
Les batteries Le neutre
Elles doivent être placées dans un Si le neutre n’est pas distribué et s’il
endroit sec et aéré, en général une CONTRÔLE doit être relié à la masse (à la
« caisse » revêtue intérieurement DE L’ISOLEMENT coque), il le sera, de préférence, par
d’un matériau isolant et impermé- ligne de l’intermédiaire d’une forte impé-
able aux projections d’acide. distribution dance afin de limiter l’intensité des

courants de défauts éventuels.
Cette précaution est indispensable • inter. •

pour éviter, d’une part, les cou- 1


C •
rants vagabonds en cas de fuite de •
2
A 3.2
l’électrolyte et, d’autre part, l’at- Le contrôle
barette de l’isolement
taque du métal environnant par + -
➤de terre

V
l’acide des batteries. Il sera assuré par un appareillage
adapté, contrôlant en permanence
Pendant les périodes d’hivernage l’isolement de la distribution du
« Masse » = coque du bateau
pour les navires de plaisance ou réseau alternatif, en particulier par
d’arrêt prolongé, il est conseillé de des disjoncteurs calibrés (par
débrancher les deux pôles des exemple, les 35 mA).
Figure 115
batteries.

En fonctionnement normal, la bar- 3.3


2.2 rette de terre est fermée, le com- L’alimentation à quai
La mise à la masse mutateur C à l’arrêt (A), l’interrup- À quai, il est fréquent qu’un navire
S’il est nécessaire de mettre à la teur fermé. Périodiquement, la soit branché sur le réseau de dis-
masse l’une des bornes de la bat- vérification sera faite ainsi : tribution du port. Il faut que les
terie, on connectera le pôle –  barrette de terre ouverte, deux réseaux, celui du port et celui
(moins) à la masse.  interrupteur fermé, du navire, soient discontinus.
 commutateur sur position 2, un
défaut d’isolement du circuit À défaut, la coque en aluminium et
négatif provoque une déviation du les éléments immergés en acier
voltmètre, du quai (les palplanches, les arma-
 commutateur sur position 1, un tures du béton) constitueront les
défaut d’isolement du circuit posi- deux pôles d’une pile et l’alumi-
tif provoque une déviation du nium se corrodera.
voltmètre.
En d’autres termes, la coque en
aluminium devient l’anode de pro-
tection des éléments immergés
en acier et va donc être corrodée.
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Il existe un moyen très simple d’é-


liminer ce risque : placer un trans-
formateur d’isolement en tête de
(8) Il est également possible d’utiliser le
montage classique avec des voyants qui la distribution du courant à bord du
remplacent le voltmètre. navire. 133
BOCAYNA EXPRES
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