Les racines originelles

Par ses vises spirituelles et son attachement au christianisme, le martinisme se

rattache normalement au grand courant traditionnel qui traverse l Occident depuis
le mouvement gnostique des premiers sicles de notre re, sachant que la gnose chrtie
nne fut, en son temps, une tentative de synthse entre les dogmes enseigns par l Anci
en Testament, les leons des vangiles no-testamentaires et, plus particulirement, cel
ui de Jean, et les rflexions platoniciennes qui, du fait de la conqute et des bras
sages de population, avaient essaim dans tout le bassin mditerranen. D ailleurs, on a
ppelle souvent les gnostiques rassembls principalement dans les coles d Alexandrie,
les no-platoniciens.

Ces gnostiques sont donc les pionniers d un christianisme clair ; leur projet d instau
rer une religion universelle fonde sur la connaissance et la rflexion fut combattu
par les conciles et la plupart d entre eux furent considrs comme hrtiques. partir de
l empereur Constantin et du premier Concile de Nice (en 325), la doctrine officiell
e fut celle de l glise exotrique (celle de Pierre et de Paul) et les disciples d une gl
ise sotrique (celle de Jean et de Jacques) durent se rfugier dans une sorte de clan
destinit aux fins d chapper aux perscutions qui se prolongeront pendant tout le Moyen
ge et dont l histoire est bien connue.
Les avatars de cette gnose chrtienne portent les noms successifs d hermtisme, d alchim
ie (spirituelle) et, en guise de synthse, de rosicrucianisme dont nous verrons pl
us loin l influence sur les mouvements initiatiques qui lui sont ultrieurs.
En rsum, les sources originelles du martinisme se retrouvent dans la gnose judo-chrt
ienne et platonicienne, dans l hermtisme et dans le rosicrucianisme.

C est du fond mystique de la tradition occidentale qu a merg le courant illuministe au

18me sicle. Sicle qui donna naissance Louis Claude de Saint-Martin dont l uvre a inf
u sensiblement sur ses contemporains, lis tout comme lui la cause spiritualiste.