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1.
AGHION (Janine). MORNAND (Pierre).
Gunandros. Suite de quatre contes en prose de monfieur
Pierre Mornand. Ornés de multiples dessins par mademoi-
selle Janine AGHION. Paris, A La Belle Edition, 1921, in-8
carré, broché, couverture crème illustrée d’un dessin bleu et
or. Quatre dessins in-texte et 8 hors-texte en bleu et or de
Janine AGHION. Infimes usures et salissures à la couverture,
brochage fragile. Tirage limité à 347 exemplaires numérotés.
De la bibliothèque Eugène Le Dauphin de Kerhamon, avec
ex-libris. Un des 300 exemplaires sur papier vélin d’Arches
(N°204). (Catalogue des Impressions de Feu Monsieur Fran-
çois Bernouard, p.23). [13998] (Voir planche couleur II.)
1000 €

3.
ALASTAIR. WILDE (Oscar).
The Sphinx. Illustrations et ornements par ALASTAIR. Préface
de Robert Ross. London-New-York, John Lane, 1920, in-4,
toile crème éditeur illustrée d’un sphinx dans un décor Art déco
doré par Charles RICKETTS, 36 pp. The Sphinx, recueil de
13 poèmes, a été écrit par Oscar Wilde, en 1874, à Paris quai
Voltaire. Il a été publié pour la première fois en 1894 chez John
2. Lane. Cette édition est illustrée d’un frontispice, d’une couver-
AGHION (Jeannine). LOÜYS (Pierre). ture, de dix hors-texte et 13 lettres enluminées en tête de
Les Chansons de Bilitis. Trois dessins à l’encre avec re- chaque poème. Le Baron Hans Henning Von Voigt, plus con-
hauts de couleurs aquarellés, titrés “L’Arbre”, “Le Vieillard et nu sous le pseudonyme d’ALASTAIR (1887-1969) est un illus-
les nymphes”, “Les Conseils”, le dernier dessin est signé en trateur d’origine allemande il commença l’illustration en 1908.
bas à gauche, (1920), 19 x 12 cm. Janine AGHION, pein- Son style est qualifié de “baroque décadent” et est influencé
tre et illustratrice française, expose au Salon d’Automne par Aubrey BEARDSLEY. “La surface et la ligne sont les seuls
(Bénézit, I, 54) mais se fait connaître surtout par sa partici- éléments avec lesquels ALASTAIR compose son monde. Ses
pation à l’Avant-garde. La galerie Bernheim-Jeune lui con- atmosphères sont étranges et néanmoins réalistes” (H. Slonim-
sacre plusieurs expositions, en 1912 avec Eugène Boudin, sky). (Osterwalder, “Dictionnaire des Illustrateurs”). [13335]
en 1914 avec Juliette Roche et Madeleine Bunoust. Elle tra- 1300 €
vaille avec le styliste Paul POIRET à l’atelier Martine et colla-
bore à la revue “Le Goût du jour” ; elle illustre certains livres
et revues dans les années 1920, notamment aux célèbres 4.
éditions Bernouard. Maquette originale d’un livre où Janine ALBIN-GUILLOT (Laure). MONTHERLANT (Henry de).
AGHION livre en trois dessins sa vision des “Chansons de La déesse Cypris. Douze études de nus par Laure ALBIN-
Bilitis” de Pierre Louÿs. Ce livre ne fut jamais publié. [7975] GUILLOT. Paris, Henri Colas éditeur, 1946, in-4 broché,
1500 € couverture rempliée, imprimée en rouge et noir, dos titré en
long, 42 pp., achevé d’imprimé. Edition originale, exem-
plaire n° 131, l’un des 190 ornées des douze photographies
gravées sur cuivre et tirées à la presse à bras, sur un tirage
2
de 250 exemplaires sur vlin blanc des papeteries de Lana.
Laure ALBIN-GUILLOT (1879-1962), la grande dame de la
photographie des années 1920 et 1930, commence à ex-
ercer son art dans l’atelier de son mari, un scientifique. Elle
développe parallèlement une oeuvre marquée par le pic-
torialisme. La Déesse Cypris, autre nom de la déesse de la
beauté et de la volupté, Aphrodite, constitue une nouvelle
vision de la femme et de sa beauté, puisque MONTHER-
LANT promeut une femme qui notamment par la pratique
sportive s’affranchit de son sentiment d’infériorité. Les pho-
tographies de Laure ALBIN-GUILLOT, rendent cette impres-
sion de force et de sensualité. Couverture jaunie et salie, 4. La déesse Cypris.
manques aux mors, légère déchirures au dos. [16263]
2700 €

5.
BAKST (Léon).
“Les Cariatides”. Dessin à l’encre de Chine, (1910), 9 x 16,4 cm., cadre doré à motif floral. Léon BAKST (1866-1924) est un
peintre, décorateur et créateur de costumes russe. Il travailla en Russie où sa carrière de décorateur de théâtre commence en
1902 pour une chorégraphie de Marius Petipa, au théâtre du ballet impérial de Saint-Pétersbourg. En France, il est surtout connu
pour sa collaboration avec Serge DIAGHILEV et les ballets russes dont il est à partir de 1912 le directeur artistique. Il travailla alors
avec notamment Stravinski et Nijinski. Il puise son inspiration de l’Orient, son chef-d’oeuvre est sans doute “Schéhérazade”, qui
marqua l’esprit des Parisiens, la polychromie de l’orchestration trouvant un riche écho dans la richesse et la beauté des décors
et des costumes. L’Antiquité est aussi une source d’inspiration, comme on le voit ici, dans ce dessin à la plume qui représente
un décor avec deux cariatides et, au premier plan, une statue d’une femme allongée. (Bénézit, vol. 1, pp. 391-392). [16215]
3000 €
3
6. similé de la lettre de Pierre Louÿs cité dans l’avant-propos. Cof-
BASTIA (Georges). ACHARD (Marcel). fret légèrement usé et sali. “Les Chansons secrètes de Bilitis”
Le zoo des vedettes. Trente gouaches originales de Georg- sont des poèmes en prose doublant “Les Chansons de Bili-
es BASTIA. Sans lieu ni date, aux dépens de l’auteur, grand tis”, parus seulement après la mort de Pierre LOÜYS : l’auteur
in-4, en feuilles, demi-toile marron, couverture titrée en de l’avant-propos, G.-C. Serrière, épousa la veuve de Pierre
blanc et cordons ocres, 30 planches signées. Exemplaire LOÜYS et fit passer en vente publique les manuscrits et inédits
n°119 d’un tirage de 150 exemplaires numérotés. Cet al- de l’auteur, de caractère privé ou non (Pia, I, 125/210). [12211]
bum a été peint à la gouache par l’auteur. Marcel ACHARD 270 €
signe la préface, présentant l’auteur comme “un des grands
champions de la caricature”, ou encore “le Buffon de la cari- 10.
cature”. Georges BASTIA (1904-1980) caricaturiste puis BELLANGER (Camille-Félix).
dessinateur chansonnier, fut Sociétaire des Humoristes, L’amour rayonnant. Peinture à l’huile sur panneau signée en bas
et travailla entre autre pour le “Rire”, “l’Auto” (lauréat de ce à droite, (1880), 22 x 13 cm., cadre en escalier au décor floral
concours en 1920), “la Rampe”, “Fantaio”, “Opéra”. Il lança noir et or. Camille BELLANGER (1853-1923) est un peintre et
à partir de 1936 un numéro de transformation d’artistes en lithographe français. Il suivit les cours de l’école des Beaux-Arts
animaux que l’on retrouve dans cet album du Zoo des Ve- de Paris, et reçut en 1875 le second prix de Rome. Peintre aca-
dettes. Parmi les vedettes on trouve Fernandel, Bourvil, Sim- démique, il excelle dans les sujets historiques et mythologiques.
one Signoret, Brigitte Bardot, Juliette Greco, Yves Montand, Ici, il représente dans un ciel bleu peuplé de nuages blancs,
Jean Gabin, Jean Marais,. (Bénézit, I, p. 500 ; Dico Solo p. une femme nue en pied. Dans une pose élégante, elle retient
55). Joint le bon de souscription. Petite déchirure à la toile, d’une main un voile rose, un angelot potelé vient l’embrasser.
usures et infimes taches. [16330] (Voir planche couleur II.) (Bénézit, vol. 1, p.593). [16261] (Voir planche couleur I.)
700 € 700 €

7. 11.
BEARDSLEY (Aubrey). WILDE (Oscar). BELTRAN-MASSES (Fédrico). BAUDELAIRE (Charles).
Salomé, a tragedy in one act. Drawnings by Aubrey Beards- Les Fleurs du Mal. Paris, Editions Colbert, 1946. in-4 en
ley. Boston, W. Luce Company, 1906, in-12, percaline noire, feuilles, couverture cartonnée, rempliée, imprimée en noir, étui
décor d’or représentant Salomé en costume de scène et titré, et emboîtage, 284 pp. Exemplaire n° 13, illustrée de 11 com-
87 pp. Douze dessins aux accents symbolistes ornent cette position du peintre BELTRAN-MASSES, elle a été tirée à 350
première édition américaine. Petites mouillures et tâches, fra- exemplaires, les 50 premiers, avec un état définitif en couleurs,
gilités au brochage, et légers frottements aux coins. [16275] un état en cours de coloris et un état en une couleur, numéro-
300 € tés de 1 à 50. Bien complet des 11 planches pour le cours
du texte et les 2 suites. BELTRAN-MASSES est un peintre
8. d’origine espagnole qui fut l’élève à l’Ecole des Beaux-Arts de
BECAT (Paul-Emile). Barcelone de J. Sorolla. Il exposa à Munich en 1909, à Paris
La naissance de Vénus. Huile sur toile, (1920), 31,5 X 39,5 cm, (où il arriva en 1916). Il fut invité en 1921 à la Société Nationale
encadrée. Sur le thème de la Vénus anadyomène, dans un style des Beaux-Arts. Il nous livre ici sa lecture des textes baudelair-
impressionniste, Paul-Emile Bécat représente dans un pay- iens dans des compositions aux couleurs vives, presque du-
sage de mer bordé de hautes falaises avec Vénus sortant des res. (Bénézit, vol. I, p. 612). [16245] (Voir planche couleur I.)
eaux. Elle se tient debout sur une coquille, entourée de tritons 400 €
venus lui rendre hommage. Son corps clair se détache sur le
fond sombre, ses cheveux blonds flottants rappelant la déesse
de Botticelli. Paul-Emile BECAT (1885-1960) est grand prix de
Rome, médaillé, expose au Salon des Artistes Français ; artiste
de facture classique, il exécute plusieurs portraits d’écrivains
d’avant-garde, comme Paul Valéry, Claudel, Léon-Paul Far-
gue, Jules Romains (Bénézit, I, 558). Il devient spécialiste de la
pointe sèche, et illustre par cette technique de nombreux livres
érotiques, dont “Trente deux poèmes d’amour” de Paul RE-
BOUX, “L’Oeuvre libertine des poètes du XIXe siècle”, “Aphro-
dite” et “Les Chansons secrètes de Bilitis” de Pierre LOÜYS,
les “Oeuvres badines” d’Alexis PIRON, “Les Bijoux indiscrets”
de DIDEROT, “Les Liaisons dangeureuses” de Choderlos de
LACLOS, “Les Amies” de VERLAINE, et “La Vie des dames
galantes” de BRANTÔME. [16166] (Voir planche couleur II.)
1000 €

9.
BECAT (Paul-Emile). LOUYS (Pierre).
Les chansons secrètes de Bilitis. Avant-propos de G.-C. Ser-
rière. Gravures orginales de Paul-Emile Bécat. Paris, Marcel
Lubineau, 1938, en feuillets sous chemise et étui, couverture
lettrée rouge et noir, 112 pp. Tirage limité. Un des 350 sur 12.
grand vélin d’Arches à la forme (n°372), comprenant le fac- BERANGER (Pierre Jean de).
4
Oeuvres complètes de P.-J. BERANGER. Nouvelle édi- charmes. Cet ouvrage contient 75 poèmes de Lover, 75 têtes
tion revue et corrigée par l’auteur ; gravures d’après CHAR- de chapitre, 75 culs-de-lampe, et 17 hors-texte de BON-
LET, DAUBIGNY, A. de LEMUD, JOHANNOT, GRENIER, FILS. Un des 450 ex num. sur vélin d’Arches des poèmes
JACQUES, PAUQUET, PENGUILLY, DE RUDDER, RAFFET, de Lover, auteur et artiste anglais du XVIIIème siècle (N°364).
SANDOZ, WATTIER. Paris, Perrotin, 1851-1860, plein ma- Le coloris au pochoir a été exécuté par CHARPENTIER. Pe-
roquin rouge à grains fins, triple filet d’encadrement doré sur tites usures à la reliure, dos légèrement insolé, piqûres sur
les plats, dos orné à 5 nerfs, entre-nerfs ornés, double filet sur les couvertures conservées. [15726] (Voir planche couleur II.)
les coupes, décor sur les coiffes, décor à la roulette sur les 550 €
gardes, tranches dorées (Capé). Pierre Jean de BERANGER
(Paris, 1780-1857) est le plus célèbre chansonnier du XIXe 15.
siècle. Sa carrière engagée commence très tôt : à neuf ans, BONNARD (Pierre). LOUYS (Pierre).
il assiste du haut du toit de son pensionnat à la prise de la Le Crépuscule des nymphes. Lithographies de Pierre Bon-
Bastille ; il suit les cours de l’Institut patriotique fondé par nard. Paris, Pierre Tisné, 1946, in-4, ff., sous chemise et
Jean-Jacques ROUSSEAU. A 14 ans, il entre dans l’atelier étui cartonnés verts, 99 pp. Pierre Loüys revisite les his-
d’un imprimeur, ce qui oriente sa vocation. Les petits métiers toires antiques des amours de femmes mortelles avec
se succèdent, durant lesquels il ne cesse d’écrire ; en 1815, des dieux vibrant sous le dessin sensuel de Pierre BON-
il publie son premier recueil de chansons, fort populaire, et NARD. Cinq lithographies hors-texte et nombreuses illus-
très critique envers le trône et l’autel, ce qui lui valut plusieurs trations intérieures. Edition limitée à 120 exemplaires, sur
condamnations et procès qui ne firent qu’accroître sa popu- vélin du Marais filigrané aux nymphes. Monod, II, 7400. In-
larité. Il idéalise dans ses chansons l’épopée napoléonienne, fimes taches, insolation de la chemise et de l’étui. [7786]
garante pour l’auteur des idéaux de 1789, et le peuple. Il 1300 €
s’efface de la scène en 1830, après la chute des Bourbons,
même s’il joue encore un rôle lors de la Seconde Répub-
lique. Son talent poétique est apprécié de tous bords, de Tal-
leyrand à Lamartine, en passant par Châteaubriand, et ses
obsèques sont nationales. Son oeuvre posthume “Ma Biog-
raphie” nous laisse un témoignage précieux (Dictionnaire des
auteurs, I, 293). Perrotin est le principal éditeur des oeuvres
de BERANGER ; nous présentons une édition en VI volumes
: Oeuvres complètes, deux tomes (I et II), en deux volumes
chacun (1-200, 201-410, 1-178 et 179-401 pp) ; Ma Biog-
raphie, un volume (416 pp.) ; Dernières chansons, un volume
(374 pp. et Supplément 8 pp) ; Réedition d’après celle 1846-
48, Brunet, I, 781. Belle édition, malgré quelques rousseurs
et reports, dans une très belle reliure signée CAPE. [16302]
1200 €

13.
BILLOTEY (Louis-Léon-Eugène).
Nu, genou à terre. Dessin à la mine de plomb, signé du cachet
de l’artiste en bas à droite, 28,8 x 24 cm. Louis-Léon-Eugène
BILLOTEY (1883-1940), après avoir remporté le prix de Rome
en 1907, fait un séjour à la Villa Médicis, où son style s’affirme :
femmes drapées ou dévêtues au milieu de paysages stylisés,
silhouettes intemporelles aux traits nobles. Cet artiste des an-
nées 30, à la fois figuratif et moderne tire son inspiration de 16.
l’Antiquité et des sujets religieux, auxquels il apporte son style, BONNAT (Léon).
simplifiant les volumes, et recherchant la pureté des lignes et L’Espagnole. Dessin à la mine de plomb et rehauts de pastel
la vivacité des couleurs. Il figure au Salon des Artistes français, blanc sur papier gris, (1860), 49 x 30 cm. Léon BONNAT
et a obtenu un grand prix pour l’exposition Universelle de 1937 (1833-1922) est un peintre académiste, né en Espagne qui
pour la grande fresque du Palais de Chaillot. Ce dessin prépara- étudia dans l’atelier de Léon Coignet à Paris. Il voyagea à Rome
toire, esquisse d’une silhouette féminine, nue, un genou à terre, pour firmer sa connaissance des classiques. Son style s’affirme
témoigne de l’importance de son travail préparatoire. (Bénézit, dans les années 1860, où il voyage en Orient. Il est surtout cé-
II, 38). Rousseurs et taches. [16298] (Voir planche couleur ) lèbre pour ses portraits et ses compositions. Nous présentons
600 € ici le portrait en pied d’une femme, le bras droit replié derrière sa
tête, le visage incliné vers le bas (Bénézit, II, 158-159). [16193]
14. 500 €
BONFILS (Robert). LOVER.
Au moins soyez discret ! Illustrations par Robert BONFILS. 17.
Paris, Georges Crès, 1919, demi-chagrin orange, couverture BONNOTTE (Louis).
originale brochée conservée, dessins en couleurs au pochoir Quatre dessins érotico-humoristiques. 4 dessins à l’encre
in et hors-texte de BONFILS, 202 pages. Les 17 pochoirs de Chine, (1950), 28,8 x 23 “Dans les sous-bois”; 23,5
hors-texte de Robert BONFILS sont un hymne à la femme et x 23,5 cm. “Sur le canapé”; 31 x 23 cm. “Camp natur-
à sa beauté par une déclinaison de son anatomie et de ses iste”, signé en bas à droite ; 30 x 22 cm. “Camp nud-
5
iste”. Louis Bonnotte (1895-1980) est un illustrateur, des- GRAVELOT que Delteil signale “comme le meilleur de son
sinateur humoriste et publicitaire. Il commença sa carrière oeuvre”. L’édition italienne est moins côtée que celle que nous
comme croquiste de mode notamment pour Paul Poiret, présentons “cette traduction, publiée par les mêmes éditeurs
Sociétaire des Humoristes, il travailla pour “Fantasio”, “Frou- que ceux de l’édition italienne, est plus recherchée et se paie
frou”, “Paris-Flirt”. (Dico solo, pp. 94-95). Il signe ici quatre le double plus cher...” Bel exemplaire à grandes marges, in-
dessins érotiques aux mises en scène comique. [16224] fimes restaurations aux reliures, coins très légèrements usés,
600 € infimes piqûres et brunissures internes, légers reports. (Bru-
net, nI, ,1007 ; Cohen, “Guide de l’amateur de livres illustrés
du XVIIIe siècle”, 49 ; Gordon N. Ray, “The art of the French
illutrated book N°15” - ouvrage qui figure dans la liste des
100 plus beaux livres illustrés entre 1700 et 1914 ; Quérard
“La France Littéraire” I, 361 ; Reynaud “Notes supplémen-
taires sur les livres à gravures duXVIIIe siècle”, 58). [16326]
8000 €

19.
BOUTET DE MONVEL (Bernard).
Figure érotique. Crayon sur calque, dessin préparatoire pour
une composition vers 1940, 50 x 64 cm., encadré. Belle
18. étude anatomique : homme représenté de trois quarts, son
BOUCHER (François), COCHIN Fils (Charles-Nicolas), dos puissant comme une invitation au moëlleux, au voyage
EISEN (Charles), GRAVELOT (Hubert-François). BOC- des sens. Boutet de Monvel est un peintre, aquarelliste et il-
CACE (Jean de). lustrateur français ; élève d’Olivier MERSON, il commence très
Le Décaméron. Traduit par Antoine Le Maçon. Londres, tôt sa carrière par des études de la campagne de Nemours et
[Paris], 1757-1761, 5 volumes in-8, maroquin rouge, dos des portraits ; son succès est immédiat et il travaille pour des
lisses ornés de fleurons et filets dorés, pièces de titre et de magazines de mode, comme Harpers’ Bazaar, Vogue, La Ga-
tomaison de maroquin vert, coupes et bordures décorées, zette du Bon Ton. Son art fait de lignes claires et de couleurs
tranches dorées, VIII-328, 292, 203, 280 et 269 pp. (reli- pâles en fait un des plus célèbres portraitistes des années
ures de l’époque). Giovanni BOCCACE (1313-1375 Italie), trente. Bernard BOUTET DE MONVEL s’essaie peu au nu ou
grand prosateur italien, imagine -suite à la peste qui sévit à au sujet érotique ; néanmoins en 1924 il décore la voûte et
Florence en 1348,- un receuil de nouvelles. Fuyant la peste le tympan de la chambre à coucher dédiée au “triomphe de
noire qui ravage Florence dix jeunes gens (trois hommes et l’amour”, de la villa de Jane Renouardt, puis en 1925 la salle
sept femmes) s’installent dans une maison de la campagne à manger de Mme Jacques Edeline, où il se livre à un beau
florentine aux allures de paradis terrestre. Pour tromper l’ennui, travail sur le corps, très sculptural. Le nu se retrouve aussi
chacun à leur tour, ils doivent quotidiennement inventer une dans ses études sur L’Abondance, pour la State Bank de Chi-
histoire et ce pendant une dizaine de jours. Cet ouvrage, cago (S. J. Addade, Bernard Boutet de Monvel, Paris, Edi-
écrit entre 1349 et 1351 à Naples, est dédié aux femmes. tions de l’Amateur, 2001, pp. 189-193, et 204-207). [9422]
Il traite de l’amour et fait une satire sur les moeurs du clergé. 1000 €
Belle et célèbre édition ornée de 5 frontispices, d’un portrait,
de 97 culs-de-lampe et de 110 figures hors-texte exécutés 20.
avec esprit, légèreté et grâce par les plus grands graveurs du BOUTET DE MONVEL (Maurice).
temps, d’après les compositions spécialement dessinées de Jeune femme à l’arrosoir - Salon de la Société des Aquarel-
François BOUCHER (1703-1770), Charles-Nicolas COCHIN listes Français. Huile sur toile, cachet de l’artiste en bas à
Fils (1715-1790), Charles EISEN (1721-1778) et Hubert- droite, étude pour l’affiche du 19ème Salon de la Société
François GRAVELOT (1699-1773). La plupart des épreuves des Aquarellistes Français, (1900), 54.7 x 46 cm. Une jeune
portent au dos le paraphe caractéristique du premier tirage. muse, nue, au profil arrondi, les genoux fléchis, tient à deux
Ces illustrations sont très réussies, particulièrement celles de mains un arrosoir, allégorie à l’aquarelle dont elle use sur fond
6
vert et décor esquissé. Beaucoup de grâce dans cette vi- 22.
sion de l’effort créatif. Légers plis marginaux sur les bords du BRENOT (Pierre-Laurent). [AFFICHE].
chassis. (Nous proposons l’affiche à la vente) ; la société des Pin-up. Portefeuille d’affichettes en noir et blanc sur papier
aquarellistes est fondée en 1879, suite à l’engouement qu’ont glacé, signées dans la planche du monogramme de l’artiste,
suscité les aquarelles de Mario Fortuny, peintre catalan ayant titrées, (1960) dans une chemise rouge, 59 x 40 cm. 6 af-
travaillé en Afrique du Nord. Maurice BOUTET DE MONVEL fichettes titrées : “Alors on ne joue plus”, “Voyons, un mot de cinq
(1851-1913), est l’élève de CABANEL. Il se différencie très tôt lettres commençant par A et finissant par R”, “Les chaussures”,
des naturalistes et des impressionnismes par un travail sur le “Et s’offrir aux hommes une nouvelle espèce de fleur très gra-
dessin et la couleur acidulée. Son tableau “Le Triomphe de la cieuse qui s’épanouit en avril”, “Franchement Hubert vous
Canaille” (1884, Musée des Beaux-arts d’Orléans), fustigeant voyez une telle différence entre vous et moi ?” “La Fourrure”.
la Commune et résolument anti-républicain, empêche pour Les poses coquines de la petite femme de Brenot... [16271]
un temps de grandes commandes et explique son orientation 200 €
vers l’illustration, à laquelle il consacre la majorité de sa carrière.
L’artiste est néanmoins plusieurs fois médaillé aux Salons, et
continue à exercer dans le portrait, surtout le portrait d’enfants.
On retrouve dans ce travail sur le nu ce qui caractérise l’artiste,
notamment un art de l’aplat : il était sensible au japonisme et aux
oeuvres de Pierre Puvis de CHAVANNES. Le nu est ainsi pour
lui l’occasion d’un manifeste esthétique et un passage tradition-
nel, au titre de sa formation, avant la figure “habillée”, comme
en témoignent des études préparatoires pour “Jeanne d’Arc”
(Louis GILLET, in “La Revue Hebdomadaire”, N°19, mai 1913
; Osterwalder, I, 163-164 ; Maurice Boutet de Monvel, master
of French Illustration and Portraiture, Washington, 1987, pp.
48-49). Carte d’entrée jointe. [9408] (Voir planche couleur II.)
5000 €

23.
BRENOT (Raymond-Pierre-Laurent). LOUYS (Pierre).
Sanguines. Illustrations de Raymond BRENOT. Paris, éditions
de l’Odéon, 1961, grand in-8, basane maroquinée brun clair,
silhouette féminine au fil d’or, dos titré, 164 pp. Edition illustrée
de 16 planches hors-texte en couleurs d’après les aquarelles
de Raymond BRENOT. Exemplaire n°170, d’un tirage de 450
exemplaires numérotés sur vélin de Reinage teinté. [16284]
180 €

21.
BRENOT (Pierre-Laurent).
Pin-up brune. Gouache, signée et datée en bas à gauche,
1957, 58 X 22 cm, encadrée. Une femme brune aux
longues jambes, représentée en pied, fixe le spectateur d’un
regard intense. Sa bouche maquillée, ses bras relevés, les
mains plongées dans ses cheveux et ses sous-vêtements
transparents suggèrent plus qu’ils ne cachent ses formes
généreuses. Cette gouache de BRENOT, affichiste des an- 24.
nées 1950, célèbre pour ses pin-up et ses Brenot Girls, est BRENOT (Raymond). [CURIOSA].
un tableau très sensuel. [16169] (Voir planche couleur I.) Jeou-P’Ou-T’Ouan - La Chair comme tapis de prière. Illus-
1600 € tré par Raymond Brenot. Paris, Editions de l’Odéon-Editions
7
André Vial, 1971, in-12, demi-basane ocre, plats recou-
verts de tissu moiré or, plaque en laque ornée de deux car-
actères chinois indiquant le titre du roman, tête dorée, 206
pp., achevé d’imprimer, justificatif, sous étui. Tirage limité à
1150 exemplaires, plus dix hors-commerce, dont 1028 sur
vélin chiffon de Lana, celui-ci N°1011. Les lettrines sont une
création originale de Yvette VIBERT - Le tirage en noir des
illustrations est dû aux ateliers “Arte” d’Adrien Maegth. La gra-
vure sur bois et le tirage en couleurs des compositions de
25. Nu au tabouret
Brenot sont l’oeuvre de Raymond Jacquet. Laque de la reli-
ure d’art “Au Pinçon d’or” de Gérard Lejeune. Reliure Yves-
François Wils. Cette édition de 1971 porte l’avertissement
suivant “Jeou-P’Ou-T’Ouan ou La Chair comme tapis de
prière roman écrit vers 1640 par le lettré LI-YU, a été traduit
en français pour la première fois par Pierre Klossowki et fut
publié par Jean-Jacques PAUVERT en 1962. La tradition de
Pierre Klossowki est établie sur l’édition originale chinoise sig-
nalée au Catalogue des romans populaires chinois de Souen
K’ai-ti. ” Variations érotiques sur le yang (objet yang, caratère
masculin) et le yin (ouverture yin, caractère féminin). Il s’agit
d’une réédition de l’édition de 1962 (Pia, II, 639-640). [16220]
280 €

25.
BRET KOCH (Ray).
Nu au tabouret de dos. Dessin à la plume à l’encre de Chine
signé et daté en bas à droite, 1976, 45 x 38 cm. Ray BRET
KOCH (1902-1996) a fréquenté dès son adolescence les
milieux artistiques et littéraires, il entretient notamment avec
Jean Cocteau une amitié jusqu’à la fin de sa vie. Il travailla
pour l’Olympia, confectionnant les décors et les costumes,
pour des revues comme “Monsieur” et “A la danse”. Après la
26. Jeune fille en buste
guerre, il s’affirme dans la décoration et la publicité et son style
d’illustrateur se particularise. Plus tardivement, il s’intéresse à
la publicité et l’information médicale. Sur un tabouret rond, de
dos, une jeune femme, ses cheveux noirs retombant sur ses
épaules se tient bien droite. (Dico solo, p. 106). [16184]
300 €

26.
BRET KOCH (Ray).
Jeune fille en buste. Dessin à la mine de plomb, signé et daté
en bas à droite, 1974, 55 x 46 cm. Ray BRET KOCH (1902-
1996) a fréquenté dès son adolescence les milieux artistiques
et littéraires, il entretient notamment avec Jean Cocteau une
amitié jusqu’à la fin de sa vie. Il travailla pour l’Olympia, con-
fectionnant les décors et les costumes, pour des revues 28.
comme “Monsieur” et “A la danse”. Après la guerre, il s’affirme BRISSAUD (Pierre). BOYLESVE (René).
dans la décoration et la publicité et son style d’illustrateur se “La Leçon d’amour dans un parc”. Illustration de Pierre BRIS-
particularise. Plus tardivement, il s’intéresse à la publicité et SAUD. Paris, aux éditions Lapina, 1925, grand in-8, broché,
l’information médicale. Il représente ici une jeune femme nue, imitation crocodile vert estampé sur les plats d’un médail-
en buste vue de trois-quart. (Dico solo, p. 106). [16187] lon or et argent aux motifs d’un parc, 245 pp. Illustré de 45
300 € aquarelles de Pierre BRISSAUD reproduites au pochoir et
retouchées à la main. Pierre BRISSAUD (1885-1964), pein-
27. tre, graveur et illustrateur, est le neveu de Louis Boutet de
BREVAL (Roger). BERAUD (Henri). Monvel. Il participa à l’illustration de la célèbre Gazette du
20 dessins de Roger Breval pour illustrer les Chansons de Bon Ton. Avec MARTY, MARTIN, LEPAPE, il fut l’élève de
Bilitis. Le Caire, Les Argonautes, 1930, in-4, sous chemise Fernand CORMON. (Benezit T.II Dico Solo-109 Edouard-
demi-toile brune, plats à bandes d’encadrement argentées et Joseph Dictionnaire biographique des artistes contempo-
roses, 20 planches, étui fermé par des cordons. 20 gravures rains (1910-1930 T.I- p. 207). Ses illustrations au pochoir
à la sanguine signées par l’artiste exécutées en 1929. La gardent une grande vivacité et agrémentent avec beaucoup
sanguine sied de manière charnelles aux courbes languides de charme le texte de BOYLESVRE. Dos insolé, coins et
du corps des femmes de Biblitis. Usures à l’étui. [12394] mors légèrement frottés. [16287] (Voir planche couleur I.)
350 € 500 €
8

30.
CALBET (A.). VIVANT DENON (Dominique, Baron de).
Point de lendemain. Avec un texte d’Anatole France et une
introduction de F. Fleuret. Illustrations de A. Calbet. Paris,
Editions de la mappemonde, 1934, in-12, broché, couver-
ture illustrée de deux petits amours enlacés sous un treillis
de roses, XXXVI-57 pp. Grand papier. Tirage limité à 750
exemplaires. Un des 15 exemplaires sur Japon, exemplaire
n°3. Joint un portrait de Vivant Denon dessiné et gravé par lui-
même (vers 1772), et une aquarelle reproduisant l’illustration
de la p. 7. Les 14 illustrations à l’aquarelle de Calbet illustrent
finement ce conte galant. [10729] (Voir planche couleur III.)
900 €

31.
CARRE (Léon), MOHAMMED (Racim). MARDRUS (Jo-
seph-Charles).
Le Livre des Mille Nuits et une Nuit. Traduction littérale et
complète du texte arabe par le Docteur J. -C. Mardrus, illus-
trations de Léon Carré, décoration et ornements de Racim
29. Mohammed. Paris, Edition d’art Henri Piazza, 1926-1932,
CABRAL (Ernesto-Garcia). broché, couverture rempliée sous étui orné, plats ornés d’un
Les merveilles du phonographe. Dessin à l’encre de Chine décor oriental, 12 volumes in-4, 199, 181, 269, 251, 263,
sur papier fort, (1925), mentions manuscrites pour l’éditeur, 269, 293, 295, 239, 227, 201 et 243 pp. Numéro 1134 sur
39 x 44.5 cm. Un homme, le casque sur les oreilles, re- 2200 exemplaires tirés sur velin chiffon. Le texte parut pour la
garde avec stupéfaction son phonographe d’où sort une première fois aux éditions de la Revue Blanche, non illustré.
épaisse fumée, et sur les nuages qu’elle forme, tel le génie L’éditeur Piazza rassembla autour de lui des artistes pour don-
de la lampe d’Aladin, un extra-terrestre, coiffé lui aussi d’un ner à cette oeuvre l’édition illustrée qu’elle méritait. C’est ainsi
casque et écoutant son phonographe. Ernesto Garcia CA- que Léon CARRE, orientaliste reconnu, fut choisi pour illustrer
BRAL (1890-1968) est un artiste mexicain : caricaturiste, ces Contes Arabes, le contrat prévoyant douze planches par
muraliste et illustrateur. Manifestant très tôt des dons pour le recueil. L’ornementation fut confiée à Racim MOHAMMED, et
dessin, il fit des études à l’Académie de San Carlos, l’école l’impression à Kadar. Le soin apporté à cette édition, et son
d’arts plastiques de l’Université nationale autonome du Mex- ampleur, en font un ouvrage de référence. La vivacité des cou-
ique. Il collabora par la suite avec des journaux comme La leurs (liée à un nouveau procédé d’impression mis au point
Tarántula, dirigée par Fortunato Herrerías. Ce dernier assista pour cette édition) et la finesse du trait permettent de rendre à
au premiers événements de la Révolution méxicaine, et sur merveille la sensualité des femmes, la luxuriance des jardins et
le récit qu’il en fit à Cabral, le peintre dessina dix vignettes qui des paysages, le pittoresque des scènes de rue, le caractère
sont les premiers documents iconographiques sur la Révolu- fantastique des génies et autres génnias, et nous permettent
tion méxicaine. Par la suite, il collabore avec la Risa et Milti- de dire que Léon CARRE a véritablement réussi à rendre ce
color, et ses dessins politiques marquent fortement les esprits. qui avait tant charmé ses contemporains dans la traduction
Il part pour Paris où il travaille pour la Baillonette, l’Assiette au de Mardrus. Légères insolations, petites déchirures et légères
beurre, le Rire. Ce voyage lui permet de s’ouvrir à de nou- taches, sur les étuis et dos. [16036] (Voir planche couleur III.)
veaux univers, à la bohème parisienne, mais aussi à l’art 1300 €
nouveau et à l’art déco naissant, qu’il fera découvrir, à son
retour au Mexique, à ses compatriotes. Papier jauni, déchiru-
res marginales dans la partie supérieure de l’image. [16280]
700 €
9
des 1.420 exempalires numérotés sur vergé à la Forme des
Papeteries d’arches (N°623). Michel CIRY (artiste vivant, né
en 1919 à la Baule), peintre et graveur, se spécialise dans
l’aquarelle et le pastel ; il expose à Bruxelles, Bruges, Am-
sterdam, Paris, Lausanne et New-York. Les musées du Petit
Palais à Paris et de l’Albertina à Vienne conservent ses oeu-
vres (Bénézit, III, 40). Son trait précis et anguleux exacerbe
sa vision personnelle du corps humain, dont le nu constitue
un parangon. “J’étais ingénu, je la regrettai ; j’avais vingt ans,
elle me pardonna : et comme j’avais vingt ans, que j’étais in-
génu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l’amant
le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes.” [10252]
100 €

32.
CASTELNUEVO (Guy de CHATEAUNEUF RANDON,
dit).
Nu. Eau-forte signée à la mine de plomb en bas à droite, 2008,
24 x 10.5 cm. CASTELNUEVO, artiste contemporain du Pays
basque, s’est fait une spécialité du travail de la gravure sous ses
différentes formes, il expose régulièrement ses oeuvres entre
Bayonne et Saint Jean de Luz. Belle gravure au burin et à l’eau-
forte évoquant avec poésie une silhouette féminine nue, en
longueur, de profil, le bras replié au-dessus de la tête. [16297]
250 €

35.
CLOUZOT (Marianne).
Nu aux roses trémières. Dessin à l’encre de Chine, signé et
daté en bas à droite, 1976, 33,8 X 18 cm. Marianne CLOU-
ZOT (1908-2007), commence sa carrière de manière très pré-
coce en exposant ses premiers dessins en 1918 à la galerie
33. Devambez, “Dessins pour la Victoire”. Elle s’oriente d’abord
CHIMOT (Edouard). vers les arts appliqués et reste cinq ans à l’Union des Arts
Le Châle noir. Eau-forte en couleurs signée sous la plaque et décoratifs, puis devient l’élève d’André LHOTE. Elle travaille en
numérotée 2/250, (1930), 28.7 x 43.7 cm. Assise sur un sol parallèle le livre pour enfants à la Bibliothèque Rose, les motifs
à damier, une jeune-femme au regard mutin, en partie nue, de tissus, en collaboration avec la famille HEIM, et l’illustration
s’amuse avec son châle noir à longues franges. Elle est coiffée libre. Mais c’est un livre, Le Cantique des Cantiques, qui fait
d’un chapeau et ses seins sont recouverts de bijoux. [15383] (selon ses propres dires) radicalement évoluer sa pratique :
350 € elle l’illustre dans un style épuré et sensuel, si sensuel qu’il est
refusé par l’éditeur et que l’artiste le fait publier à son compte
34. (Traduction d’André Chouraqui, Paris, Aux dépens de l’artiste,
CIRY (Michel). VIVANT-DENON (Dominique). 1951). Le nu, pudique, léger ou érotique, constitue désormais
Point de Lendemain. Illustrations de Michel CIRY. Paris, Edi- une pierre de touche de son art. Une jeune fille de dos, nue,
tions Emile Chamontin, collection “Petits chefs-d’oeuvre les cheveux ramassés en un chignon bas, contemple des
d’Autrefois”, 1942, in-8, broché, couverture bleue rempliée, roses trémières dont les tiges vont chercher le soleil. [16168]
titre contrecollé, 50 pp. Tirage limité à 1.530 exemplaires. Un 350 €
10
alise la maquette de ce livre, en trente et une compositions
à l’encre de chine, d’un trait stylisé aux accents surréalistes.
Cette maquette manuscrite et complète de ses trente-et-
un dessins originaux est à la recherche d’un éditeur. [4085]
2500 €

38.
CLOUZOT (Marianne). AUDISIO (Gabriel).
Les Amours de Jupiter. Gravures sur bois de Marianne
CLOUZOT. Paris, Michel Fouqueux, 1962. In-4, en feuilles
sous chemise cartonnée. Ce texte original de Gabriel Audisio,
imprimé sur papier gris moucheté, est illustré de 35 gravures
sur bois de Marianne CLOUZOT, sur papier noir mouche-
té. Envoi de l’artiste. Emboîtage un peu marqué. [13020]
350 €
36.
CLOUZOT (Marianne).
Nu aux coquillages. Aquarelle et pastel gras, signé et daté
en bas à droite, 1967, 32,5 x 50 cm. Marianne CLOUZOT
(1908-2007), commence sa carrière de manière très précoce
en exposant ses premiers dessins en 1918 à la galerie De-
vambez, “Dessins pour la Victoire”. Elle s’oriente d’abord vers
les arts appliqués et reste cinq ans à l’Union des Arts dé-
coratifs, puis devient l’élève d’André LHOTE. Elle travaille en
parallèle le livre pour enfants à la Bibliothèque Rose, les motifs
de tissus, en collaboration avec la famille HEIM, et l’illustration
libre. Dans un camaïeu de bleu et de gris, une femme est
allongée sur une plage. Le dos sur le sable, les jambes croi-
sées et les bras repliés sur ses yeux comme pour se pro-
téger du soleil, elle est entourée de coquillages. [16189] 39.
550 € COCHET (Gérard).
Nouvelle Grande Odalisque. Dessin à la mine de plomb
et aux crayons de couleurs, signé et daté en bas à droite,
1919, 32 x 49 cm. Gérard COCHET (1888-1969) est un
peintre et un illustrateur. Il exposa de 1922 à 1942 au Salon
d’Automne et de 1927 à 1944 au Salon des Indépendants. Il
illustra, entre autres, des oeuvres de Mauriac, Pagnol, Mau-
passant. Dans une position qui rappelle celle de la “Grande
Odalisque” d’Ingres, une jeune femme est représentée tour-
nant la tête au spectateur, qui ne voit que ses cheveux. Les
jambes croisées, les bras nonchalamment étendus, elle
présente au spectateur ses formes pleines, dont les propor-
tions, comme celle de son illustre aînée ne sont pas rigou-
reusement anatomiques, mais que plus sensuelles. [16175]
400 €

40.
COCHET (Gérard).
Triomphe de Bacchus. Dessin en forme de médaillon à
l’aquarelle et à la mine de plomb, signé du cachet d’atelier
en bas à droite, (1919), 32,5 x 47,2 cm. Gérard COCHET
(1888-1969) est un peintre et un illustrateur. Il exposa de 1922
à 1942 au Salon d’Automne et de 1927 à 1944 au Salon des
Indépendants. Il illustra, entre autres, des oeuvres de Mau-
riac, Pagnol, Maupassant. Dans les rues d’une ville antique, un
cortège s’avance. Au premier plan, à gauche de l’image, trois
hommes nus avancent en dansant, et en buvant. Bacchus est
majestueusement assis sur un char tiré par des princes orien-
37. taux vêtus de grandes robes aux couleurs vives, qui march-
CLOUZOT (Marianne). VALERY (Paul). ent auprès d’un lion et de deux lionnes. Au pied du char, une
Ebauche d’un serpent. Maquette originale manuscrite, 1987, Bacchante joue des cymbales. Le tout forme un ensemble
in-4, couverture sur fond noir contrecollé d’un serpent d’argent fort à l’énergie sauvage. Déchirure et salissures marginales qui
moucheté. Eve, un serpent, tentation et méditations... sur ces ne gênent pas le dessin. [16176] (Voir planche couleur I.)
variations poétiques de Paul VALERY, Marianne CLOUZOT ré- 500 €
11

41.
CULLET (A.).
Saint Jean-Baptiste. Médaillon oval en bronze signé en bas à gauche, (1900),
20,5 x 15,5 cm. A. Cullet est un artiste sculpteur à Paris qui exposa au Sa-
lon des Artistes français de 1889 à 1908. Saint Jean-Baptiste est représen-
té enfant, en petit berger. Il est assis et tient dans ses bras un agneau
qui se love contre son épaule. Son bâton de berger prend la forme d’une
croix tandis que le Saint qui tréssaillit d’allégresse dans le sein de sa mère
quand Marie rendit visite à Elisabeth est déjà coiffé d’une auréole. [16225]
400 €

42.
DARAGNES (Jean-Gabriel).
La Muse sur le poète. Gouache signée en bas à gauche,
(1928), 25,8 x 18,5 cm., encadré. Jean-Gabriel DARAGNES
(1880-1950) est un peintre et illustrateur français. Son ate-
lier qu’il ouvrit en 1925 à Montmartre rue Junot, était l’un des
lieux où se retrouvaient les artistes-illustrateurs et auteurs de
cette époque, comme Gus Bofa, Dunoyer de Ségonzac,
Chas Laborde et Giraudoux ou Pierre Mac-Orlan. Jouant sur
la complémentarité du vert et du rouge, il compose ici un
tableau qui représente une Muse, d’un vert amande, qui se
penche consolante sur un homme accablé. Celui-ci est peint
dans des teintes rouges, assis dans un grand fauteuil, il tient
sa tête dans ses mains. [16179] (Voir planche couleur III.)
500 €

43.
DERAIN (André).
Nu au collier. Dessin à la mine de plomb signé du cachet en bas à droite,
(1935), 21 x 12 cm., encadré. Un jeune modèle féminin pose nu les bas
croisés dans le dos avec, pour seul accessoire, un collier. Elle penche la tête
avec un air nostalgique. Petites brunissures de papier et insolations, cachet
d’atelier au recto et infime report au verso. André DERAIN (1880-1954) est un
des meilleurs représentant du fauvisme avec ses couleurs vives, son dessin
simplifié, sa composition claire. Proche de PICASSO, il aborde néanmoins un
retour à des formes plus classiques. Après la Première Guerre Mondiale il ré-
alise de très belles oeuvres pour Les Ballets Russes de DIAGHILEV. [15500]
1200 €
12
44. 47.
DIGNIMONT (André). BAUDELAIRE (Charles). DOMERGUE (Jean-Gabriel). PILLET (Roger), GRIVO-
Les Fleurs du Mal. Illustrations de DIGNIMONT, gravées sur LIN (Jeanne-Aurélie).
bois en couleurs par Gérard Angiolini. Paris, édition de la Mai- Les Oraisons amoureuses. Transcrites par Roger Pillet. Illus-
son française, collection des Chefs d’oeuvre français, 1947, trées d’eaux-fortes en couleurs de Jean-Gabriel DOMERGUE.
in-4, en feuilles, couverture cartonnée rempliée, imprimée en Paris, Collection du Lierre, S.P.E.L., 1951, relié plein buffle
rouge, sous étui et emboîtage cartonnés, dos en simili cuir crème mosaïqué chevron auburn serti, silhouette féminine à
brun, 225 pp., achevé d’imprimer. Exemplaire des Amis du l’or fin, monté sur onglets cousus, gardes peau de velours,
florilège, d’un tirage à 1000 exemplaires sur pur chiffon Corvol contres-gardes papier marbré à la cuve Marianne Peter, titre
l’Orgueilleux. Nous joingnons au livre 42 dessins originaux à tête-de-nègre à l’Oser, sous coffret toilé chocolat insérant le
l’encre de Chine, et 1 à l’encre de Chine, aquarellée d’André cuivre original (Martine Clamagirand-Roth). Ouvrage illus-
DIGNIMONT, maquettes préparatoires pour la présente édition. tré de dix eaux-fortes en couleurs et hors-texte sur le thème
Cet artiste qui fut étroitement mêlé aux milieux littéraires de son des ébats amoureux féminins. Jean-Gabriel DOMERGUE
époque et particulièrement à ce que l’on appelle le “milieu” (Bordeaux 1889-1962) peintre membre de l’Institut, est
désignant ainsi celui des mauvais garçons, dont était proche connu pour ses nus d’une coquetterie malicieuse. Tirage
Carco, illustre ici l’un des plus grands recueils poétiques du limité à 380 exemplaires numérotés. Un des vingt exem-
XIXème siècle, qui a aussi fait scandale en son temps. Le plaires sur Montval (N°23) avec un cuivre original gravé et en-
trait précis de Dignimont, que l’on découvrit lors du salon de cré et une suite en noir. Le cuivre original gravé représente
l’Araignée (fondé par Gus Bofa) fait écho aux vers de Baude- Jeanne-Aurélie amoureuse, à genoux, les bras levés vers
laire, dans des illustrations en couleurs, et dans de petits mé- son amour et prononçant ses mots : “Oh mon Dieu ! mon
daillons qui s’intercallent entre les poèmes. Dignimont fut Che- bien-aimé”, il correspond à l’illustration du poème “Cher-
valier de la légion d’honneur et Sociétaire du Salon d’automne, bourg”. Le livre s’achève ainsi “parce que je vous aime... Ici
(Bénézit, III, p. 584). [16278] (Voir planche couleur IV.) se terminent les notes de Normandie et le journal de Jeanne-
600 € Aurélie Grivolin”. Couverture originale conservée. (Monod
II, 9107). Infimes usures. [15463] (Voir planche couleur III.)
45. 2000 €
DOMERGUE (Jean-Gabriel). HAREL-DARC (Pierre).
Quand on parle d’amour ou le Vrai Dialogue Sentimental. Il- 48.
lustrations de Jean-Gabriel DOMERGUE. Paris, Collection DOMERGUE (Jean-Gabriel). SAINT-LAURENT (Cécil).
du Lierre, 1948, in-4, en feuilles, sous couverture imprimée La Parisienne. Lithographies originales en couleurs de Jean-
en rouge et rempliée, sous étui rose cartonné à motifs, titre Gabriel DOMERGUE. P., Joseph Foret, 1956, in-folio, en
contre-collé au dos, 161 pp. Ce livre composé en caractères feuilles, sous couverture illustrée en couleurs et rempliée, sous
Garamond a été imprimé par Georges Girard pour la typogra- chemise et étui cartonnés roses. Les textes inédits de Cécil
phie et Maurice Beaudet pour la lithographie et le “coloris” pour Saint-Laurent ont été illustrés de 20 lithographies originales
les aquarelles. Ouvrage orné de 10 hors-texte en couleurs et hors-textes en couleurs de Jean-Gabriel DOMERGUE (planch-
de 26 in-texte en noir et en couleurs. Tirage limité à 350 exem- es effacées après tirages). Tirage limité à 197 exemplaires nu-
plaires. Un des quarante exemplaires sur vélin de rives avec mérotés à la presse et signés par l’éditeur. Un des 25 exem-
une suite en noir composée de 18 planches (N°32) et une suite plaire sur Arches pur fil comportant une suite en couleurs avec
de 10 planches en couleurs. Nous joignons un dessin original remarque sur Japon Nacré, une décomposition des couleurs
préparatoire à la gouache réalise dans les tons de gris (32.5 x sur papier de Chine, une épreuve de trait en un ton sur Vélin
24.2 cm) signé en bas à droite par l’artiste. Une jeune-femme de Rives d’une des planches lithographiques (N°V). Ouvrage
coiffée d’un bibi converse avec un homme assis, le ventre composé en caractères Garamond, les lettrines ont été gravé-
adossé contre le dossier d’une chaise, portant une jaquette et es sur bois. Usures, taches, manque le dos à la chemise et
un haut de forme. (Monod 5838). Salissures, usures, manques manque le bord supérieur de l’étui. Ouvrage fort apprécié par
et accidents à l’emboîtage. [15495] (Voir planche couleur ) les amateurs de Jean-Gabriel DOMERGUE (Bordeaux 1889,
3600 € 1962 Paris). “Il devait devenir le peintre de ces nus et demi-
nus d’une agressivité modérée, d’une coquetterie malicieuse
46. qui firent sa réputation autant que sa fortune” (Bénézit). “De
DOMERGUE (Jean-Gabriel). son oeuvre jaillissent ces filles au long cou, à la poitrine menue
Eve. Huile sur panneau, signée en bas à droite, (1919), cadre et sensuelle, à la taille fine bien marquée, aux hanches étroites,
doré mouluré à décor floral, 73 x 58 cm, cadre doré. Sur aux très longues jambes, celles que nous croisons tous les
un fond à décor d’arbres fruitiers très art déco, Jean Gabriel jours au café, au théâtre, au restaurant, aux courses... vraies
DOMERGUE, (Bordeaux 1889 - Paris 1962), nous présente parisiennes (...)” (Gérard-Louis Soyer, Editions Sous Le Vent/
une Eve, jeune femme en buste nue, détachant une pomme Vilo). (Monod 1452). [15494] (Voir première de couverture.)
et la présentant de sa main droite. De sa main gauche, elle 3900 €
redresse sa chevelure au blond vénitien et, les yeux mi-clos,
se protégeant des rayons du soleil, elle affiche un regard per-
çant. Sa carnation est lumineuse. Cette oeuvre est à placer
sous l’influence du fauvisme par le traitement des couleurs.
Légères restaurations. [13150] (Voir planche couleur VI.)
12000 €
13
49. 52.
DOMIN (André). BAUDELAIRE (Charles). DOMIN (André).
Suite de vingt-six gravures au pochoir d’André DOMIN pour Femme allongée de dos. Aquarelle et encre de Chine, s.d.,
illustrer “Les Fleurs du mal” de Charles Baudelaire. Paris, (1920), 19,5 x 24,5 cm., encadrée. André DOMIN colla-
René Kieffer, 1920, en feuilles, in-8, sous chemise illus- bore aux “Feuillets d’art”, à “Fantasio” et illustre des ouvrages
trée en noir. Magnifique suite illustrée au pochoir par André comme “Les Litanies de la rose” ou “Les Fleurs du mal” de
DOMIN. Caricaturiste et illustrateur, André DOMIN colla- Baudelaire, dans un style à la fois riche et épuré. Artiste éclec-
bore aux “Feuillets d’art”, à “Fantasio” et illustre des ouvrag- tique, il entame une carrière de décorateur en créant la mai-
es comme “Les Litanies de la rose” ou “Les Fleurs du mal” son “Dominique”. L’artiste représente une femme allongée, de
de Baudelaire, dans un style à la fois riche et épuré. Artiste dos, très cambrée, les bras repliés sous sa tête aux boucles
éclectique, il entame une carrière de décorateur en créant blondes. Ses yeux clos et sa bouche serrée indiquent qu’elle
la maison “Dominique”. [16277] (Voir planche couleur IV.) est plongée dans un sommeil profond, ce qui rend la scène
550 € à la fois sensuelle et intime. [16164](Voir planche couleur IV.)
700 €

53.
DRIAN (Adrien Désiré ETIENNE dit). LAFAYETTE (Ma-
dame de).
La Princesse de Clèves. Paris, La Société Nouvelle des Edi-
tions d’art Devambez, 1929, grand in-4 en feuilles, couver-
ture cartonnée, étui demi-chagrin noir, plats en papier mar-
50. bré, emboîtage papier marbré noir et blanc, 182 pp. Réalisé
DOMIN (André). sous la direction artistique d’Edouard Chimot, illustré de vingt
Nu en contre-plongée. Encre de Chine datée 19 VIII (1920), ini- eaux-fortes originales gravées par Etienne DRIAN. Il provient
tiales de l’artiste en bas à droite, 27 x 20 cm. Le regard de l’artiste d’un tirage limité à 180 exemplaires, dont 40 exemplaires sur
s’est placé sous le corps féminin qu’il observe depuis les pieds papier Japon impérial contenant deux états des eaux-fortes,
jusqu’aux bras repliés dans un étonnant raccourci. [13040] le deuxième état avec des remarques et l’état définitif (n° 48).
750 € (...) Atelier d’Imprimerie en taille-douce de la Roseraie à Paris.
DRIAN (1885-1961) est un artiste aux multiples facettes. Il
51. est à la fois dessinateur de publicité (Fourrures Max, Revil-
DOMIN (André). lon, Le Printemps...), dessinateur de presse (“La Gazette du
Pénélope. Encre de Chine, gouache vernie, initiales de Bon Ton”, “Feuillets d’art”...), illustrateur (Sacha Guitry, Ré-
l’artiste en bas à droite, (1918), 17 x 17 cm. Un pagne rouge gnier, Géraldy...). Il dessina des costumes de théâtre et de
laisse voir une poitrine sculpturale et dénudée, sous un pro- Music Hall, des décors pour le Casino de Paris. Cet artiste
fil oriental de cheveux noirs. Etude préparatoire pour “Celles de la mode Art déco magnifie la femme et principalement la
qui attendirent.” “Celles qui attendirent. Pénélope, Aude, Pa- parisienne. Il y met en valeur l’atmosphère particulière du ro-
mela, Gaby.” Quatre dessins d’André DOMIN. P., Librairie man et en particulier celle de la cour des Valois, où régnait la
Lutécia, (1918), br., in-folio., présente quatre dessins au trait maîtresse d’Henri II, Diane de Poitiers. “La magnificence et la
pleine page, encadrés d’une large bordure orange, représent- galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que
ant quatre femmes mélancoliques dans l’attente du retour du dans les dernières années du règne de Henri second.” “Très
soldat mobilisé au front. [13102] (Voir planche couleur V.) intéressante publication cotée” (Carteret, IV, 224). [16216]
900 € 350 €
14
54. 55.
DUBOUT (Albert). DUFY (Raoul).
Adam et Eve revisités. Aquarelle et encre de Chine, signée en Nu féminin sur une plage. Pointe-sèche signée et numérotée,
bas à gauche, (1970), 31,5 x 24 cm. Albert DUBOUT (1905- (1930), 18.5 x 11 cm., encadrée. Une femme est assise, nue,
1976) est l’une des figures phares de l’illustration satirique sur une plage, un coquillage à ses côtés et regarde un bateau
française du XXème siècle avec à son actif plus de 80 ouvrag- passant au loin. Le trait incisif de Raoul DUFY donne un aspect
es. Dans une forêt luxuriante, près d’un lac où se reflète les sculptural à cette beauté estivale. Cette pointe-sèche porte
troncs de hauts arbres, un couple a trouvé refuge sous un im- le numéro manuscrit 103 sur 125. Raoul DUFY (1877-1953)
mense palmier, qui abrite un oiseau dans ses branches. Dans peintre cubisant, travaille pour de multiples supports (papier,
ce lumineux camaïeu de vert et de bleu, la dimension comique céramique, tissu) ; d’abord artiste fauve, il abandonne cette
n’est pas absente : elle tient au jeu d’échelle entre le les deux direction en découvrant les toiles de CEZANNE. Il se lance
figures perdues dans cette immensité verdoyante, et la forêt. dans la lithographie en 1920 en illustrant “Les Madrigaux”
(Dico Solo, pp.252-254). [16178] (Voir planche couleur V.) de MALLARME. Infimes plis et taches marginales. [14147]
1000 € 350 €

56.
DULAC (Edmund). ROSENTHAL (Léonard).
The Kingdom of the Pearl. New York, Brentano’s, (1921), pe-
tit in-4, demi-percaline blanche, plats tissu ornés de motifs
argentés de vagues et coquillages, étiquette de titre éditeur
collée en haut à droite, titre doré au dos, ex-libris manuscrit
en tête de l’ouvrage, 151 pp. Tirage limité à 675 exemplaires,
N°167. Histoire romancée des perles, dont on suit le trajet,
55. Nu féminin sur une plage. grâce à ROSENTHAL, de leur origine à leur commercialisa-
tion, en passant par les mythes et légendes dont elles furent
l’objet. C’est surtout l’occasion pour DULAC d’exprimer son
talent dans des planches contrecollées, réhaussées à l’or, au
dessin très fin et aux couleurs restées très vives, où la perle
prend la forme d’une femme dans la plupart des planches, dix
au total, protégées par des serpentes titrées. Serpentes ti-
trées légèrement brunies, coins émoussés, légères déchirures
aux coiffes, usures et taches. [16037](Voir planche couleur III.)
480 €

57.
ERTE (Roman TIRTOFF, dit).
Frivolité-Gros reproches. Gouache, encre de Chine, rehauts
de blanc et d’argent, signé en bas à droite, (1917), 23 x 14
cm., encadrée. Dans le cadre du spectable “Les Perversités 58.
féminines” Erte dessine ce ravissant modèle, buste dévoilé où ERTE (Roman TIRTOFF, dit). BARTHES (Roland).
la blancheur de sa robe s’harmonise avec le jeté de rose de Erté. Texte de Roland Barthes, suivi d’un extrait des mé-
sa traîne. Légère insolation, et infimes taches. Artiste russe, moires de Erté. Parma, Franco Maria Ricci éditeur, 1975,
Romain de TIRTOFF (dit ERTE Saint-Petersbourg 1892-Paris in-4, toile éditeur, titre doré, plat supérieur illustré d’une tête
1990), prend le nom d’ERTE (phonétiquement ses initiales) grecque à la peau noire, aux yeux bleus, lèvres et cheveux
en arrivant à Paris en 1912. Il commence par travailler pour dorés, titre en long doré sur le dos plat, 189 pp., sous étui
Paul POIRET puis dans l’illustration de mode avec notamment cartonné. Volume imprimé dans l’atelier de M. Nino Amoretti,
une collaboration avec le magazine Harper’s Bazaar con- et sous la direction de Franco Maria Ricci. Première édition,
juguée à une carrière de décorateur, de costumier de théâtre tirage limité à 3.000 ex. numérotés à la main, ex. n°1607. Le
et de music-hall, à la création de bijoux et d’accessoires. papier bleu a été fabriqué à la main dans le moulin de Pi-
“Erté, inventeur de la femme moderne (...). La femme d’Erté etro Miliani Fabriano. Luxeuse édition ornée de reproduc-
transfère dans son costume ses sentiments et sa morale : tions hors-texte. Plusieurs expositions ont été consacrées
sa pudeur dans ses voiles, sa sensualité dans ses perles, à l’artiste russe Romain de TIRTOF, dit ERTE, en 1967,
son sexe dans ses plumes (...)”. (Roland Barthes “Erté”, 1969 et 1986. Le travail de Barthes est à ce jour une des
Franco Maria Ricci, 1973). [16182] (Voir planche couleur .) seules monographies. [16305] (Voir lettrines abécédaire)
4500 € 500 €
15
59. 61.
ERTE (Romain de Tirtoff). ERTE (Romain de Tirtoff).
“S”. Lithographie en couleurs, (1977), 27 x 40 cm, signée. “J”. Lithographie en couleurs, (1977), 27 x 40 cm, signée.
L’alphabet d’ERTE est formé des vingt-six lettres sous leur L’alphabet d’ERTE est formé des vingt-six lettres sous leur
forme majuscule. Il a été commencé en 1927. Chaque lettre forme majuscule. Il a été commencé en 1927. Chaque
est figurée par la posture d’une ou deux femmes, de sa ch- lettre est figurée par la posture d’une ou deux femmes,
evelure et parures, qui forment grâce à un jeu de contor- de sa chevelure et parures, qui forment grâce à un jeu de
sions le corps d’une majestueuse lettrine. “L’iconicité de la contorsions le corps d’une majestueuse lettrine. Tirage lith-
lettre” (Roland Barthes) ce dialogue entre la lettre et l’image ographique limité à 350 exemplaires et signé. [16308]
prend avec ERTE un sens poétique et sensuel. Cet assem- 250 €
blage calligraphique, cette mise en scène, évoque le talent 62.
de graphiste et de décorateur de cet artiste célèbre. Citons ERTE (Romain de Tirtoff).
Roland Barthes dans “Erte ou la lettre” : “La mode n’est pas “F”. Lithographie en couleurs, (1977), 27 x 40 cm, signée.
obsédée par le corps. Elle est obsédée par la lettre, inscrip- L’alphabet d’ERTE est formé des vingt-six lettres sous leur
tion du corps dans un espace systématique de signes”. Ti- forme majuscule. Il a été commencé en 1927. Chaque
rage lithographique limité à 350 exemplaires et signé. [16303] lettre est figurée par la posture d’une ou deux femmes,
250 € de sa chevelure et parures, qui forment grâce à un jeu de
contorsions le corps d’une majestueuse lettrine. Tirage lith-
ographique limité à 350 exemplaires et signé. [16307]
250 €

60. 63.
ERTE (Romain de Tirtoff). ERTE (Romain de Tirtoff).
“M”. Lithographie en couleurs, (1977), 27 x 40 cm, signée. “P”. Lithographie en couleurs, (1977), 27 x 40 cm, signée.
L’alphabet d’ERTE est formé des vingt-six lettres sous leur L’alphabet d’ERTE est formé des vingt-six lettres sous leur
forme majuscule. Il a été commencé en 1927. Chaque forme majuscule. Il a été commencé en 1927. Chaque
lettre est figurée par la posture d’une ou deux femmes, lettre est figurée par la posture d’une ou deux femmes,
de sa chevelure et parures, qui forment grâce à un jeu de de sa chevelure et parures, qui forment grâce à un jeu de
contorsions le corps d’une majestueuse lettrine. Tirage lith- contorsions le corps d’une majestueuse lettrine. Tirage lith-
ographique limité à 350 exemplaires et signé. [16306] ographique limité à 350 exemplaires et signé. [16309]
250 € 250 €

64.
ESPINOS (Lucien).
Nu couché. Dessin à la mine de plomb, daté et signé dans le dessin, 1933, 21 x 31,5 cm. Dessin très élégant d’une jeune
femme nue, endormie. Nous possédons peu d’informations sur Lucien ESPINOS, actif dans le dernier quart du XIXe et le
premier quart du XXe ; le Musée Cantini de Marseille conserve trois dessins de lui, au pastel, dont un “Nu assis”. [16181]
550 €
16

65. 66.
FABIANO (Marie Jules Coup de Fréjac, dit Fabien Fa- FINI (Leonor). SHAKESPEARE (William).
biano). La Tempête. Paris, aux dépens d’un amateur (distribué par
Plaisirs féminins. Aquarelle sur papier fort, signée en bas à Trinckvel), imprimé par Roger Michel, 1965, in-folio, en feuilles,
gauche, (1910), 26 x 21 cm. Le “peintre de la femme” nous sous couverture rempliée illustrée en couleurs, sous étui toilé
livre une ode au plaisir sapphique, où la caresse donnée et gris. Traduction de André du Bouchet illustrée par Léonor FINI
reçue décuple la sensualité des corps allongés. Dans le lit (1908-1996). Cette artiste autodidacte fréquente dès 1933 le
brun défait au long rideau bleu éclatent le rose de la chair groupe surréaliste, dont elle reprend l’univers onirique, avec
et la moiteur des nuits. Fabien Coup de Fréjac, dit Fabien toutefois une approche classique de la forme. Elle réalise
Fabiano (1882-1962) est issu d’une famille de marins, et dit également des costumes de théâtre, ballet et opéra. Paul
volontiers qu’il a fait naufrage en pratiquant le dessin... Ama- ELUARD, de CHIRICO, MORAVIA écrivent sur elle. Tirage
teurs de jolis modèles, il réalise plusieurs albums, dont “Pris- limité à 200 exemplaires numérotés, signés par l’Artiste et le
cilla, journal intime d’un modèle”, “L’Art de séduire les hom- Traducteur. Un des 50 exemplaires sur Grand Vélin de Rives
mes”, “Gestes de parisiennes” ; sa petite parisienne à la mode (N°82) comportant l’état définitif des lithographies originales
sera popularisé sous le nom de “fabianette” (Dico Solo, 276 sur grand vélin de Rives tirées par René Guillard. Légères sal-
; Osterwalder, II, 377). Rousseurs marginales et rousseurs au issures à l’étui et petites usures. (Monod II, 10307) [16312]
dos, traces d’un autre dessin au crayon montrant les jambes 900 €
d’une femme et d’un homme. [16270] (Voir planche couleur II.)
500 €

67.
FAUTRIER (Jean).
Nu couché. Encre de chine et frottage de fusain, 1946, 22 x 31 cm., encadré. Ce nu aux formes voluptueus-
es, mêlé de courbes, s’inscrit dans la continuité de son travail sur les nus féminins où se mêle expressionnisme
et une certaine abstraction où affleure l’érotisme. Le peintre Jean Fautrier (Paris 1898 - Châtenay-Malabry 1964)
est avec Jean Dubuffet le plus important représentant du courant de l’art informel (basé sur la gestuelle) ; il dével-
oppe aussi la technique de haute pâte et un procédé complexe de chalchographie. Petites taches marginales. [14612]
3000 €
17

68.
FOUJITA (Léonard).
Le Rêve. Lithographie signée en bas à droite, justifiée hors commerce, 1947, 56 x 76 cm. Une belle endormie nue, allon-
gée sur un lit à baldaquin, se voit entourée, en rêve, de chiens, chat et colombes, la contemplant. Léonard FOUJITA (Japon
1886- Zurich 1968) éclaire d’un oeil onirique cette scène surréaliste, clin d’oeil à l’oeuvre “Suzanne et les vieillards”. [14509]
1100 €

69.
FRAGONARD (Jean Honoré). LA FONTAINE (Jean de).
Contes. Illustrations de FRAGONARD. Paris, Union Littérai-
re et artistique, 2 vol. in-4, broché, couverture jaspée, pièce
de titre sur le plat supérieur et au dos cartonnage bordeaux,
sous chemise cartonnée imitant le cuir cérusé, pièce de titre
chagrin bordeaux, sous étui. Impression pour le Club des
Bibliophiles. Tirage limité à 3500 exemplaires, exemplaire
n°490. Fragonard rend une bonne traduction des contes
sans tomber dans le scabreux, ni le grivois. Notice de Ray-
mond Escholier. Petites usures au cartonnage et à l’étui. Jean-
Honoré FRAGONARD (1732-1806), est l’élève de François
BOUCHER. Peintre libertain, il rompt avec les ornements et
les artifices du rocaille pour illustrer l’amour et le sentiment
avec un grand naturel. La réputation de fabuliste de Jean de
la FONTAINE éclipse celle du conteur, qui use de la litote et
de la périphrase pour décrire sans nommer les plaisirs de la
chair ; écrits en 1665, 1666, 1671 et 1674, les “Contes” il-
lustrés par FRAGONARD ont été publiés pour la première fois
en 1795 chez Didot l’Aîné (Tchemerzine, VI, 380). [11324]
230 €

70.
FREIDA (Raphaël). MIRBEAU (Octave).
Le Jardin des Supplices. Illustré d’eaux-fortes originales de
Raphaël Freida. Paris, Javal et Bourdeaux, 1927, in-4, bro-
ché, couverture verte rempliée, 1 feuillet, faux-titre, justifi-
catif, titre, 206 pages., achevé d’imprimé, 1 feuillet. Exem-
plaire N°I. Tirage limité à 525 exemplaires. Un des 13 sur
Japon ancien destinés à un groupe de bibliophiles, avec
cinq états (in-texte et quatre suites, japon, vélin, noir avec
remarque, bistre avec remarque). “Aux prêtres, aux soldats,
aux juges, aux hommes qui éduquent, dirigent, gouvernent
les hommes, je dédie ces pages de meurtre et de sang.” Il-
lustrations poignantes et marquantes. “Edition recherchée et
cotée. L’illustrateur a du talent” (Carteret, IV, 283). [15575]
70. Le Jardin des Supplices.
1000 €
18
71. l’entraîner aux îles du Pacifique” (André Salomon). Son oeuvre
GARINE (Viatcheslav). xylographiée est très riche et elle trouve ici, dans l’inspiration
“Grande baigneuse nue”. Sculpture en bois, taille directe, des légendes de Tahiti, un caracère expressif qui touche à
signée et datée sous le pied sur socle, 1944, 94 x 24 x 8 cm. l’enchantement. (Bénézit, IV, 636-639). Infime insolation in-
Ce sculpteur sur bois ukrainien, (Nikolaïeff 1891 - Pau 1957), terne, légères déchirures au dos, fragilité au brochage. [16238]
expose au Salon des Indépendants depuis 1925, à la Gal- 600 €
erie Bernheim à Paris, membre de la Horde, et plus récem-
ment à la Galerie Valois en 1989 et 1991, rétrospective de 73.
quarante oeuvres sculptées dont celle-ci. Fils d’un officier de GIERLOWSKI. DOSTOÏEVSKI (Fédor).
la marine impériale, il s’inscrit à l’Académie des Beaux-arts. Une Femme douce. Traduction de d’Ostoya, et de G.
Après le massacre de sa famille en 1919, il fuit en Grèce, Masson. Illustrations de Gierlowski. Paris, Editions Mar-
puis en Italie et en France ; il expose dans les trois pays, et cel Seheur, 1927, in-4, broché, couverture rempliée, 92
s’insère dans la “Ruche” de Montparnasse. Il participe à de pp., achevé d’imprimer. Tirage limité à 301 exemplaires,
nombreux salons, Salon d’Automne, des Indépendants... un des 275 exemplaires sur Arches, N°189. [15480]
En 1939, il rejoint les Landes, où il est arrêté en 1942, puis 450 €
libéré. Durant cette période, il travaille le bois, du jouet à la
statue. Il travaille le bois dans le sens naturel des fibres, et
doit à sa pratique de la danse la grande sensualité de ses
nus. Cette oeuvre, d’une grande force d’exécution et de taille
franche, représente cette baigneuse nue sculpturale sortant
de l’onde, nue, la tête tournée de trois quarts, au regard per-
çant, sa chevelure massive ramenée en arrière et tenant à
bout de bras son pagne ramené à l’arrière de ses longues
jambes. Légères griffures. [16260] (Voir planche couleur IV.)
9000 €

72. Marehurehu

72.
GAUGUIN (Paul). CHADOURNE (Marc), GUIERRE 74.
(Maurice). GRAU SALA (Emilio). VERLAINE (Paul).
Marehurehu, Entre le jour et la Nuit. Croyances, Légendes, Les Fêtes galantes. Paris, Imprimatur, 1953, in-4, en feuilles,
Coutumes et textes poétiques des Maoris d’O-Tahiti avec 14 couverture rempliée, imprimée en rouge, étui noir et emboî-
illustrations de GAUGUIN. Paris, Librairie de France, 1925, tage ocre, 151 pp. Vingt-deux hors-textes en couleurs gravés
in-8 broché, couverture rempliée, imprimée en noir de mo- par Gérard Angiolini. L’un des “exemplaires d’artistes” réservés
tifs maoris, 101 pp., table. Exemplaire numéroté 341, sur aux collaborateurs de la présente édition, d’un tirage de 250
un tirage de 525, dont 500 sur vélin teinté. Paul GAUGUIN exemplaires. Dans ce recueil de Verlaine, chaque poème est
(1848-1903) est surtout connu pour son oeuvre de peintre et accompagné d’une illustration de Grau Sala. GRAU-SALA
pour l’influence que ses théories exercèrent, notamment par le (1911-1975) est un artiste originaire de Barcelone, avant de
biais de l’école de Pont-Aven dont il est le chef de file. Proche venir à Paris en 1932, il suit les cours de l’Ecole des Beaux-
d’écrivains et de poètes symbolistes, sensible au charme du Arts de cette ville. A Paris, il remporte rapidement les faveurs
langage et de la musique des mots, il n’est donc pas éton- du public, car il a su “allier la grâce spirituelle et futile, qu’il est
nant qu’il illustre ici ce recueil de textes Maoris. “Après ses convenu d’accorder à l’art de Paris, et le sens de la gran-
premières recherches, Gauguin fut éveillé à un sentiment deur.” (Bénézit, V, p.175). Plats fendus et légers manques,
particulier de la nature et de l’humanité par ce qu’il crut re- petites piqûres marginales. [16288] (Voir planche couleur III.)
connaître de primitivisme en Bretagne ; c’est ce qui devait 380 €
19

76.
GROMAIRE (Marcel).
Nu assis. Dessin à l’encre de Chine signé en bas à gauche
et datée, 1925, 31 x 24 cm, cadre. Ce dessin de Marcel
GROMAIRE représente une jeune-femme nue assise sur une
chaise, aux épaules puissantes et aux seins lourds. Marcel
GROMAIRE (1892 Noyelles-Sur-Sambre- 1971 Paris) est
75. une peintre et décorateur français qui s’est formé dans di-
GRAU SALA (Emilio). COLETTE (Sidonie Gabrielle). verses Académies Montmartoises (Colarossi, Ranson, La
Gigi. Illustrations de GRAU SALA. Paris, Les Heures Claires, Pelette...). Son oeuvre est basée sur une recherche de la figu-
1950, in-8 en feuilles, couverture rempliée, imprimée en noir ration qu’il souhaite rendre moderne et libérée des influences
d’un médaillon représentant un buste de jeune fille, sous étui du passé à contre-courant de la révolution cubiste (in “L’Art
et emboîtage crème, imprimés en rose décoré d’une jeune moderne et notes sur l’art d’aujourd’hui”, 1919). Fidèle à un
fille au chapeau, 114 pp. Exemplaire n°1 des 25 exem- certain naturalisme il aimera à représenter des nus (d’après
plaires en Vélin pur Fil des papeteries de Rives auxquels on modèles), des paysans, des soldats, des paysages... [14422]
a ajouté une suite avec remarques sur rives, un cuivre en- 3500 €
cré figurant une jeune fille au bouquet et un dessin original
au lavis, maquette de la page 41 représentant Andrée repre- 77.
nant le journal. Envoi manuscrit à la plume avec un dessin GROMAIRE (Marcel). BAUDELAIRE (Charles).
de jeune fille de l’illustrateur : “A Madame Clerbout, hommage Petits poëmes en prose. Avec dix eaux-fortes gravées par
de l’illustrateur, Grausala, Paris, 1950.” GRAU-SALA (1911- Marcel GROMAIRE. Paris, Editions des Quatre Chemins,
1975) est un artiste originaire de Barcelone, avant de venir 1926, in-4, broché, couverture imprimée et rempliée, 144
à Paris en 1932, il suit les cours de l’Ecole des Beaux-Arts pp. Seul recueil en prose de Charles Baudelaire (Paris 1821-
de cette ville. A Paris, il remporte rapidement les faveurs du 1867), il est aussi intitulé “Le Spleen de Paris”. Les cinquante
public, car il a su “allier la grâce spirituelle et futile, qu’il est pièces qui le composent font état d’un malaise social que
convenu d’accorder à l’art de Paris, et le sens de la gran- les dix eaux-fortes de Marcel GROMAIRE (Noyelles-sur-
deur.” Il illustre donc avec naturel et élégance Gigi, roman de Sambre 1892-1971) traduisent à travers un univers taciturne,
Colette, qui retrace les aventures du personnage éponyme, des masses anguleuses et des volumes robustes. Ce re-
destinée à devenir une demi-mondaine. (Bénézit, V, p.175). cueil, bien qu’il soit en prose, reste proche du poème tant
Petites taches et légère insolation à l’emboitage. [16321] par le rythme que par l’unité et la structure du texte. [16132]
900 € 580 €
20

78. 81.
HEMARD (Joseph). HEROUARD (Chéri).
Danseuses aux folles chevelures. Six huiles sur isorel Levée du bon pied. Aquarelle ovale signée en bas à droite
signées, (1935),33 x 241 cm. Maquettes préparatoires pour (1920), 33,5 x 36,5 cm, cadre doré. Chéri HEROUARD (Ro-
des panneaux décoratifs, Joseph HEMARD représentent croi 1881 - Paris 1961) s’initie très tôt au dessin de presse
ces six danseuses aux couleurs fauves dansant avec leurs et est remarqué pour sa verve dans le Journal de la Jeu-
chevelures qu’elles mettent en scène. Très légers frotte- nesse dès 1904 puis comme collaborateur de Charles Sa-
ments et infimes éclats. [15453] (Voir planche couleur III.) glio dans le Petit Journal de la Jeunesse et enfin dans la Vie
700 € Parisienne dont il devient l’une des vedettes dès 1907. Cette
aquarelle représente, au lever du lit, une jeune blondinette
79. qui se lève avec énergie et dont la nuisette ne nous cache
HEMARD (Joseph). pratiquement rien. A ces côtés, on entrevoit l’homme s’étirant
Fille au panier. Aquarelle sur papier, (1925), 23.1 x tel le repos du guerrier! [16340] (Voir planche couleur VI.)
15.7 cm. Une femme nue, à la chevelure et à la pi- 2500 €
losité rousses, coiffée d’un chapeau, présente un pa-
nier rempli de fruits. [15250] (Voir planche couleur IV.)
180 €

80.
HEMARD (Joseph). VILLON (François).
Les Regrets de la Belle Heaulmière. Ja parvenue à vieillesse. Imaiges de Joseph HEMARD. Paris, Librairie Lutétia, 1921, in-8, demi-
maroquin rouge, plats de papier marbré, dos à quatre nerfs, orné, titré, non paginé. Edition illustrée de 25 illustrations in-texte. Le
temps qui passe est incarné par la Belle Heaulmière dont Joseph HEMARD illustre avec verve la vieillesse. Tirage limité à 601 exem-
plaires, un des 50 exemplaires avec la suite en noir, reliée avec texte qui porte le numéro 55. Infime usure au dos et aux coins. [16264]
270 €
21

82.
ICART (Louis). REGNIER (Henri de).
Contes à soi-même. Le Sixième mariage de Barbe-Bleue.
Calligraphié et imagé de 45 monotypes gravés par Louis
ICART. P., Le Livre d’Artiste, Levasseur et Cie éditeurs, 1938,
grand in-4, en feuilles, sous chemise crème rempliée, titre im-
primé en rouge, sous chemise et étui cartonnés en demi velin
ivoire, [3] ff., 93 pp., [2] ff. Cette édition du Sixième Mariage
de Barbe-Bleue a été tirée avec la collaboration de Charles
Meunier sur les presses de l’imprimerie en taille-douce Alfred
Porcabeuf & Cie à Paris. Tirage limité à 200 exemplaires. Un
des 150 exemplaires sur vélin teinté de Rives (N°117). Envoi
de l’artiste accompagné d’un superbe dessin original. Infimes
salissures à la couverture, très légères usures à l’étui et à la
chemise. (Monod II-9579). [15047] (Voir planche couleur III.)
1200 €

83. Danseuse

83.
IRIBE (Paul).
Danseuse. Dessin à la mine de plomb, à l’encre de chine et à l’aquarelle, encadré, signé en bas à droite, [1928], 42 x
24.5 cm. Sur la première page de Circé, Iribe annonçait la parution d’un autre album du même auteur, pour paraître en
novembre, 1928 : La danseuse et son ombre cinq dessins en couleur avec une suite de quinze dessins à la mine de
plomb”. Cet album, peut-ête à cause de l’échec commercial de Circé, ne parut pas. Mais l’artiste avait offert deux des-
sins de ce recueil à Andrée Guize, une jeune et jolie actrice de ses amies”. (Catalogue Paul Iribe, Bibliothèque For-
ney, 1983, N°271-pp.114). Paul IRIBE (Agoulême 1883-1935), artiste fécond aux talents multiples, fut tour à tour
illustrateur de mode et humoriste, dessinateur, publicitaire, directeur de revues, éditeur, décorateur, créateur de meu-
bles, de tissus, de bijoux, d’objets décoratifs, directeur artistique... (Osterwalder, I, 526 ; Dico Solo, 430-431). [7991]
3500€
22

84. 86.
JACQUELUX (Jacques LUX, dit). JOB (Jacques Onfroy de BREVILLE, dit). LIEGEARD
Danseuse aux seins nus. Encre sur papier à grains fins, mine (Stéphen).
de plomb, (1930), 31.6 x 24 cm. Plusieurs figures animent Aimer ! L’amour reste grand, quand tout se rapetisse. Par-
ce dessin. Dans le bas de la composition, une danseuse is, J. Barreau, 1914, in-4, broché, couverture rempliée, titre
esquisse un mouvement lascif des bras et du ventre. Ses doré estampé à froid, 222 pp. Stéphen Liégeard, poète,
cheveux courts à la garçonne, son visage mutin, sa nudité, sous-préfet puis avocat à Dijon et député (1830-1925), ré-
sa ceinture de perles en font une héroïne du pêché dans alise cette ode à l’amour qu’illustre de ravissants dessins
le style d’Aubrey BEARDSLEY. En haut à gauche, une tête par JOB. Tirage limité à 500 exemplaires sur papier des
de femme à la coiffure très “années folles”, savant mélange manufactures impériales du Japon, contresignés par l’artiste,
décoratif de plumes et de perles, la regarde, comme amu- N°201. Petites taches et infimes insolations, légère fragilité
sée, en vis-à-vis avec la tête africaine d’un homme au collier au brochage. Joints à l’ouvrage 6 dessins originaux de Job,
ouvrage. Illustre Félicien Champsaur et participe à plusieurs représentant des Amours ailés réalisés à la mine de plomb
journaux (Dico Solo, 435). Inscriptions au crayon. [12498] sur feuilles in-4 (Monod, 7187). Jacques Onfroy de BREVILLE,
300 € dit JOB (1858-1931), dessinateur et illustrateur français, spé-
cialisé dans l’illustration de l’Histoire de France, se distingue
par un trait clair et fin ; ses formes bien définies n’excluent
pas le détail léger et amusant (Osterwalder, I, 536). [16060]
1000 €

85. 87.
JAHAN (Pierre). [PHOTOGRAPHIE]. JOU (Louis).
Plain-Chant. Photographie en noir et blanc signée en bas à Buste féminin. Lavis signé en haut à gauche, (1930) 76 x
gauche, (1975), 23 x 29 cm, encadrée. Deux amants nus, 58 cm. Louis JOU (1881-1968) est un peintre, illustrateur
allongés sur un lit, dorment amoureusement l’un contre l’autre. et typographe espagnol. Il quitta l’Espagne pour la France
Cette photographie de Pierre JAHAN s’intègre dans une sé- en 1906, et il côtoie de nombreux artistes et auteurs com-
rie de nus illustrant le poème de Jean Cocteau “Plain-Chant” me Picasso, Apollinaire ou Francis Carco, et des éditeurs
(1923) : “(...) Ah ! je voudrais, gardant ton profil sur ma gorge, comme Bernouard qui lui permet de témoigner de son tal-
Par ta bouche qui dort Entendre de tes seins la délicate forge ent de typographe. Dans ce domaine, son oeuvre est unique
Souffler jusqu’à ma mort.” Cliché de 1947, tirage de 1975. au XXème Siècle, puisqu’il est le seul à avoir créé et fondu
Pierre JAHAN (Amboise 1909-Paris 2003) devint photog- sa propre police de caractère. Son travail dans les livres de
raphe professionnel grâce à sa rencontre avec l’illustrateur création concerne également l’illustration. Dans un réalisme
Raymond Gid et celle avec le grand photographe Emmanuel saisissant, Louis JOU dessine ici une femme en buste, lé-
SOUGEZ. Il deviendra membre du groupe “Rectangle” avec gèrement de trois quart. L’image est séparée en deux par-
Ergy Landau, Laure Albin Guillot, François Kollar, Cartier- ties la moitié droite de l’image étant peinte en noir, elle
Bresson, Man Ray..., puis en 1950 il rejoindra Le Groupe des semble s’appuyer sur cette partie sombre, elle regarde son-
XV avec Doisneau, Willy Ronis, René-Jacques... [14381] geuse un point dans le lointain. (Dico Solo, p. 455). [16180]
1100 € 450 €
23
88. 89.
JOU (Louis). JOU (Louis). WILDE (Oscar).
Chevauchée bibliophilique. Gravure sur bois en couleur, Salomé. Drame en un acte par Oscar WILDE, Paris, Georges
signée, épreuve avant la lettre numérotée 32/50. Paris, Crès et Cie, collection “Le Théâtre d’art”, 1917, in-16, reliure
(1925), 19,5 x 15,5 cm. Deux nymphes forment un bal- décorée par Malo Renault, plein box brun, dos titré en long,
let aérien, chevauchant un livre gigantesque, en compagnie plat inférieur orné d’un motif décoratif tissé, plat supérieur orné
d’un vol de chouettes sur un fond à décor floral. “Les Cent d’une corbeille de fleurs tissée dont les tiges entourent un
bibliophiles” sont une des plus importantes sociétés de bib- médaillon tissé représentant Salomé, gardes extérieures de
liophilie. Elle reçoit son impulsion d’Eugène RODRIGUEZ, qui tissu peint à décor de paysages, 144 pp., table. (J. Trinck-
vise à donner au livre illustré une nouvelle architecture par evel). Nous présentons ici l’exemplaire sur papier de Rives,
un choix éclairé de livres et d’artistes, dont Félicien ROPS et avec envoi manuscrit de l’éditeur : “n° Hors Commerce, des-
Louis LEGRAND dont il est l’ami. CHAHINE, RASSENFOSSE, tiné à M. Malo Renault, hommage de l’éditeur”. La pièce est
Lucien PISSARRO, Albert DECARIS, Jean-Emile LABOU- précédée de notes sur l’auteur par Ernest La Jeunesse, le
REUR et Louis JOU (entre autres), y participent, illustrant frontispice et les illustrations ont été dessinées et gravées par
des textes de Baudelaire, Musset, Mérimée, La Fontaine, Louis JOU. Il illustre ici l’une des pièces d’Oscar Wilde sur
Zola... (Carteret, II, 199-202). [2377] (Voir planche couleur IV.) l’un des thèmes que les artistes Arts-Deux ex-libris collés, “Ol-
250 € ivier Sainsere”, au motif de la “Naissance de Vénus” de Bot-
ticcelli, et de “J. C. Chalanson”, au motif d’arbre. [16217]
900 €

90. 91.
KISLING (Moïse). VILLEFOSSE (René HERON de). KRIER-LAMBRETTE (Françoise), MERSON (Luc-Oliv-
L’Epopée bohémienne. Préface par Jean Giono, sans lieu, ier).
(Paris), aux Dépens d’un Amateur, (1959), grand in-4 en Tristan et Yseult. Gouache, aquarelle et crayon annoté, titré,
feuilles, sous couverture jaune ornée d’une partition d’Erik daté et signé KRIER-LAMBRETTE, 1911, 30 x 24 cm. La
Satie et emboîtage de l’éditeur. Un portrait de Kisling par composition reprend les codes de l’enluminure médiévale,
Modigliani en frontispice, douze illustrations à pleine page, mêlant lettrage et dessins. De part et d’autre de la lettre C,
cinq grandes lettrines et un cul-de-lampe gravés sur bois en Tristan et Yseult se tiennent les mains. Au fond se détache
camaïeu par Pierre BOUCHER d’après les dessins de KIS- une architecture gothique, et des figures de rois et de drag-
LING. Tiré à 251 exemplaires, celui-ci, (lettré S), un des 21 ons encadrent le caractère d’imprimerie. Le cadre ancien
hors-commerce comprenant, non justifié, un second état sur porte le cachet du passage de la toile au Salon “mentionné
papier de Chine du frontispice, des cinq lettrines et du cul- antérieurement”. Nous joignons un ensemble de dessins et
de-lampe. Moïse KISLING (1895-1953) est un peintre fran- croquis préparatoires attribuables à une collaboration de Luc-
co-polonais, en Pologne, il a suivi les cours de Pankiewicz Olivier MERSON (Paris, 1846-1920), et Françoise KRIER-
qui l’encouragea à partir pour la France. Lors de la première LAMBRETTE (née en 1899 à Limoges, spécialisée dans les
guerre mondiale, il s’engagea dans la Légion étrangère, ce peintures de fleurs) qui fut son élève pour ce projet de livre
qui lui permit d’acquérir la nationalité française. Il s’installa à en commun de Tristan et Yseult dont voici le descriptif : Une
Paris et son atelier fut un lieu de rencontre, on y trouvait Modi- étude préparatoire sur calque, crayon et rehaut de blanc, 32
gliani, Derain (dont on ressent l’influence dans l’oeuvre de x 25 cm, reprenant le motif de la composition avec des pe-
KISLING), et des écrivains comme Cocteau et Radiguet. (Bé- tites figures et lettrines marginales, tels pommeau d’épée et
nézit, vol. 6, pp. 227-228). [16214] (Voir planche couleur IV.) queue de dragon. Une étude préparatoire au crayon, 32 x 25
600 € cm, représentant en fond la séparation de Tristan et Yseult,
qui n’a pas été retenue pour la composition finale. Le motif
des amants réunis autour de la lettre est encore présent. Pe-
tits croquis pour “Trisan et Yseult”, plume, encre de Chine,
crayon et rehauts de blanc sur papier ou calque, 13 x 17 cm
: chacun porte le numéro du chapitre et la page auxquels ils
sont destinés. Il y a 22 croquis de lettres (lettre A, 2 croquis
lettre C, 6 croquis lettre E, 1 croquis lettre F, 2 croquis lettre
L, 5 croquis lettre O, 2 croquis lettre P, 2 croquis lettre Q,
24
1 croquis, lettre S, 1 croquis ) et 10 projets d’illustration in-
texte. Trois dessins sur calque et papier, crayon noir, encre
de Chine et rehaut de blanc, projets pour des illustrations
hors-texte du conte, de Luc-Olivier MERSON. Papier insolé et
petites déch. pour les dessins, pet. acc. au cadre. [10451]
3500 €

92.
LABOUREUR (Jean-Emile).
Toilette, un cor. Dessin à la mine de plomb et au crayon sanguine, signé en bas à gauche, (1907), 21 x 19 cm.
Première pensée pour les gravures sur bois (Sylvain Laboureur, 631 et 632). Ancienne collection Mme La-
boureur. (S. Laboureur, T.III, 215 bis). Ce dessin évoque une scène à la fois banale et intime. [13058]
1000 €
25
93. 95.
LAMBERT (André). APULEE. LE TAN (Pierre).
Amour et Psyché. Illustré de compositions originales en cou- L’oeil écoute. Aquarelle, encre de Chine, lavis sur papier
leurs d’André LAMBERT. Paris, A la Tradition, 1939, grand à grains, signée et datée au dos, 2006, format ovale, 17 x
in-8, en feuilles, couverture rempliée, imprimée en noir, étui 12 cm, encadrée (cadre rectangulaire de velours bleu avec
et emboîtage crème, imprimée en lettres dorées. Edition fenêtre ovale). Le thème du spectacle et du spectateur est
enrichie d’une préface, de notes et du texte latin, manus- malicieusement évoqué par cet oeil vert qui nous observe
crite, ornée et illustrée de compositions originales en cou- sans rien dire à travers un cadre : le tableau se met ainsi à
leurs gravées à l’eau-forte par André LAMBERT. Exemplaire la place du spectateur. Pierre LE TAN, artiste fin et discret,
n°60, d’un tirage de 350, l’un des 75 sur Vélin d’Arches est l’illustrateur fétiche de MONDIANO. Ses dessins pour le
avec toutes les illustrations en leur état définitif, une épreuve Salon du Livre, les publicités pour Gucci, les Galeries Lafay-
de frontispice en ses deux planches couleurs réunies et un ette, sont immédiatement reconnaissables avec leurs fines
cuivre du texte numérotés 23 à 97. André LAMBERT (né en hachures, leurs ombres passées au lavis et les délicates
1844), dans l’oeuvre duquel on ressent l’influence d’Aubrey touches d’aquarelles. Les “Rencontres d’une vie” sont celles,
BEARDSLEY et Karl STRAHTMANN est un peintre et illus- réelles ou imaginaires, qui sillonnent la vie d’un passionné :
trateur suisse, qui s’est consacré surtout aux ouvrages my- avec Christian BERARD, Bernard BUFFET, Cecil BEATON, le
thologiques et aux légendes antiques. Son illustration d’Amour marquis de CUEVAS, mais aussi Sommerseth MAUGHAN
et Psyché s’intègre harmonieusement au texte, dans une ou les WINDSOR. [12689] (Voir planche couleur V.)
mise en page élégante alors que ses teintes pastelles et la 1800 €
finesse de son trait donnent une vision pleine de charme de
ce texte. (Osterwalder, II, p. 653 ; Bénézit, VI, p. 440). [16292] 96.
800 € LEGRAND (Louis). MAUCLAIR (Camille).
Louis Legrand, peintre et graveur. Paris, collection “Etude
sur quelques artistes originaux”, H. Floury et G. Pellet, in-
4, demi maroquin bordeaux à coins bordé d’un listel doré,
demi-basane bleue marine, dos à 5 nerfs, 274 pp. Edition
originale et premier tirage comprenant de nombreuses gra-
vures de Louis LEGRAND, illustrateur et graveur de premier
plan. La vastitude des sujets auxquels il s’intéresse lui don-
ne toute sa place parmi les artistes de son siècle. [13371]
500 €

94.
LE RICHE (Henri). LONGUS.
Daphnis et Chloé. Ill. de Henri LE RICHE. P., Henri Le Riche,
1928. In-8, demi-mar. bleu marine à coins, dos à 5 nerfs,
256 pp. Un des 150 ex. num. sur papier d’Arches filigrané
Henri LE RICHE de la traduction d’Amyot, revue et complétée
par Paul-Louis Courier, enrichie de 23 délicates eaux-fortes
en noir et en couleurs de LE RICHE. Signature autographe
de l’artiste. Henri LE RICHE (signe aussi HIRNE, 1867/1868-
1944) est un peintre, pastelliste et graveur français. Elève
de BOUGUEREAU et ROBERT-FLEURY, il se fait connaître
d’abord en tant que sculpteur, puis illustre des livres qu’il édite
lui-même (Osterwalder, I, 690). “Belle édition recherchée et co-
tée” (Carteret, IV, 243). “Daphnis et Chloé” est un roman écrit
en grec au IIe ou IIIe siècle de l’ère chrétienne, racontant sur un 97.
mode bucolique l’éduction sentimentale de deux adolescents. LEGRAND (Louis).
L’oeuvre influencera COLETTE pour “Le Blé en herbe”. [4867] Pygmalion. Dessin à l’encre de Chine et au cray-
530 € on bleu, signé en bas à droite, 33 x 23 cm., encadré.
26
Sur l’escalier d’une terrasse couverte, une jeune femme se tient née avec les ballets russes de DIAGHILEV présentés à Paris
debout, tandis qu’un vieil homme, tenant à la fois d’Asclepios et en 1909. Son style, serein, d’une matière fournie, perfection-
de Pygmalion lui prend le pouls. Louis LEGRAND (1863-1951) niste est particulièrement caractéristique (Georges Lepape, par
est élève de Félicien ROPS, spécialisé dans l’aquatinte ; em- Jacques Crépineau, 1978). [13142] (Voir planche couleur VI.)
prisonné pour des oeuvres jugées licencieuses, il abandonne 430 €
la satire dans les années 1890 ; il s’illustre dans la peinture de
la femme et des scènes de la vie nocturne parisienne. [15441] 102.
650 € LEPAPE (Georges).
Deux grâces pour Monsavon. Gouache sur papier fort signée
98. et montée sur un panneau en bois, (1935), 166 x 119 cm.
LELONG (René). BOYLESVE (René). Maquette d’une affiche publicitaire pour les shampoings Mon-
Suite pour La Leçon d’amour dans un parc. 33 planches, savon où Georges LEPAPE met en scènes deux femmes de
Paris, Veuve Romagnol, 1923, in-8, en feuilles, sous chemise rêves, offertes, telle Andromède, l’une blonde, l’autre brune,
et emboîtage. Une des meilleures illustrations de l’artiste, dans leur tenue d’Eve, donnant des effets à leur magnifique
qui a rendu agréablement le texte de l’auteur ; l’ouvrage est chevelure grâce aux vertus du shampoing Monsavon. In-
très coté (Carteret, IV, 80). Forme suite avec “Les Nouvelles fimes accrocs et taches. [14267] (Voir planche couleur II.)
leçons d’amour”, Paris, Veuve Romagnol, 1930. René LE- 8000 €
LONG (1871-1928) exposé et médaillé au Salon des Artistes
Français, illustre notamment “Les Vrilles de la vigne” de CO- 103.
LETTE et “Manon Lescaut” de l’Abbé PREVOST (Bénézit, VI, [LEROY]. LOUYS (Pierre).
559). C’est également un artiste et illustrateur publicitaire lié Oeuvres choisies, Chansons secrètes de Bilitis, Les Filles
à la maison Draeger. Usures à l’étui et à la chemise. [4691] de Loth, Compendium érotique, Ballade mythologique.
190 € Sans lieu ni date, aux dépens d’un amateur, ( 1940), in-8
en feuilles, couverture rempliée, titre imprimé en rouge
99. sur la couverture, sous étui et emboîtage cartonnés, 76
LEPAPE (Georges). pp. Exemplaire n°350 d’un tirage de 500 sur papier de
Rosine. Huile sur toile, signée du cachet d’atelier en bas à Lana, comprenant in-fine une suite libre en noir. Erotisme
droite, 1911, 38 x 61 cm., (encadrée). Une jeune femme, et saphisme se conjuguent en de multiples figures d’un
vêtue d’un simple collier et coiffée d’un turban à la façon de artiste qui ne nous cache que son nom. Dos de l’étui jau-
Paul POIRET, hume du bout des doigts une corbeille de fleurs ni, taches brunes sur les marges de l’emboîtage. [16333]
et de fruits parfumés. Elle repose nonchalamment sur un divan 200 €
couvert de coussins dans un intérieur typiquement Art déco.
Le fameux cordon pour “Les Choses de Paul Poiret vues par
Georges Lepape” est à portée de sa main. Ses paupières
sont légèrement closes afin de donner libre cours à cet ultime
sens qu’est l’odorat. Une affichette pour “Rosine parfumeur”
représente la même jeune femme, couverte d’une simple tu-
nique, où pose, geste, et environnement sont indentiques (re-
produite p. 56, in Claude Lepape et Thierry Leferre, “Georges
Lepape ou l’élégance illustrée”, Hersher, 1983). Légers plis,
châssis récent, petites traces de clous extérieures, infimes
traces de restauration. [12786] (Voir planche couleur VI.)
9500 €

100.
LEPAPE (Georges).
Aphrodite : Chrysis aux osselets. Estampe - maquette col-
oriée au pochoir par Pierre Bouchet, signée en bas à
gauche à la mine de plomb, et provenant de l’atelier de
Georges LEPAPE, pour les bibliophiles d’Amérique latine,
1954, 13.5 X 10 cm. Sur un fond rose que structure une
colonne dorique, une déesse blonde, ses cheveux blonds
ceints d’un bandeau bleu, lance en l’air un osselet. Tiré à
part pour Les Chansons de Bilitis, édition commencée par 104.
George BARBIER et terminée par Georges LEPAPE. [13139] LHOTE (André). CENDRARS (Blaise).
250 € L’Or. Paris, Les Exemplaires, 1936, in-4 oblong, sous chemise
et étui cartonnés noirs, couverture brochée, en feuillets, n. ch.
101. Les Exemplaires ont confié le soin de cette édition, dont le texte
LEPAPE (Georges). a été revu par Blaise Cendrars, à Maurice Darantiere. Les lith-
Maquette pour un billet de la Loterie Nationale. Dessin à la mine ographies d’André Lhote ont été tirées sur les presses à bras
de plomb rehaussé de gouache, 1938, 9.9 X 19.8 cm. Luxe, d’Edmond Desjobert à Paris. Tirage limité à 99 exemplaires
calme et volupté... Une pluie d’or tombe du baldaquin doré aux sur papier à la forme des Moulins de Vidalon, N°81, paraphé.
colonnes torses où repose, à demi dévêtue, une jeune fille aux Exemplaire nominatif de Mme Denyse Vuitton. [15060]
cheveux blonds. Ce dessinateur hors pair, dont la vocation est 900 €
27

105.
LOBEL RICHE. BENOIT (Pierre).
L’Atlantide. Édition définitive illustrée de 24 eaux-fortes origina-
les par LOBEL-RICHE. Paris, Albin Michel, 1922, in-4, broché,
200 pp. Tirage limité à 592 ex., un des 505 ex. num. sur
papier vélin d’Arches (N°88). “Belle édition très cotée” (Cart-
eret, IV, 69). Légères usures et petites marques à la couver-
ture. LOBEL-RICHE illustrateur, aquafortiste et peintre ne se
réclame d’aucune école “dans le vrai et le beau, choisir le plus
vrai et le plus beau”. Infimes insolations et taches. [15038]
600 €

106. 107.
LUKA (Madeleine). LYDIS (Mariette). 12780 SAMOSATE (Lucien de).
Le Grand chapeau. Gouache et encre de Chine, signée, ti- Dialogue des Courtisanes. Lithographies originales de Mari-
trée, dédicacée et datée en bas à droite, 1976, 26,5 x 21 ette Lydis. P., Govone, 1930, in-folio, br. remplié argent,
cm. Cette petite gouache, tirée d’un carnet à dessin, Mad- lettrage orangé, non paginé, en feuillets. Paris GOVONE 1
eleine LUKA la dédicace avec humour à une amie, “Grand 1930 Texte d’après Lucien de la traduction de N. Per-
chapeau et petits seins, A (...) Claire, ceci fait le jour de la rot, Seigneur d’Ablancourt, publié en 1654,”Il décrit icy les
Ste Claire par son amie, Madeleine LUKA, 11 Août 1976”. moeurs des courtisanes, et découvre leurs défauts et leurs
Il s’agit du buste d’une jeune fille à l’air rêveur, coiffée d’un artifices...” mis en lumière avec sensualité, teintée d’érotisme,
grand chapeau estival agrémenté d’un ruban bleu qui retient des lumineuses lithographies en couleur de Mariette LY-
une marguerite. Madeleine LUKA débute en 1924 au Sa- DIS, signées de sa main. Tirage limité à 75 exemplaires. Un
lon d’Automne ; participe aux Indépendants, aux Tuileries, à des 60 exemplaires sur Hollande Van Gelder Zonen. Très
l’Araignée ; “le poète Francis Jammes (...) aimait l’art tour à tour belles lithographies ou la féminité affleure violemment sous
scrupuleux et primesautier de ce peintre moins ingénu que féru la délicatesse du trait aux abords du saphisme. Inf. pliures à
d’ingénuité” (Bénézit, VII, 16). [16174] (Voir planche couleur I.) la couv., pet. accrocs, inf. déch., us. et tach. [12780]
350 € 1400€
28
650 €

108.
MAILLOL (Aristide). LONGUS.
Les Pastorales de Longus ou Daphnis et Chloé. Version d’Amyot revue et complétée par P.-L. Courier. Bois originaux
d’Aristide MAILLOL. P., Philippe Gonin, 1937, in-8, tête et tranches dorées sur témoin, maroquin vert strié de filets dorés
et argentés sur les plats, dos lisse strié, sous chemise et étui bordé de maroquin vert, titre doré, gardes en veau glacé
ocre, couvertures et dos conservés, [8], 218 pp., [6], (Pierre-Lucien MARTIN). Cette édition, réalisée avec la collabora-
tion amicale de M. Gustave Edouard Gentil, a été tirée à 500 ex. sur papier Maillol, numérotés de 1 à 500 et en outre
quelques épreuves à part des bois ainsi que des exemplaires hors-commerce marqués de chiffres romains. Le Carteret
et le Monod annoncent 20 ex. réimposés sur peau de chèvre et 25 ex. sur Chine avec états, dont 2 suites en noir et en
sanguine ainsi que 10 épreuves refusées et tirées à l’état de frisquette. Exemplaire sur papier Maillol n°436 signé à la mine
de plomb par l’artiste, avec in-fine la suite de bois originaux. La composition typographique, la mise en page, l’impression
du texte et des bois sont l’oeuvre de Philippe Gonin qui rend avec force ce travail d’incision d’Aristide MAILLOL, sculpteur
de formes saisissant l’instant en pur imagier. Cette oeuvre justifie cet éloge de la critique “il a haussé la création à la gran-
deur des dieux”. Belle édition très côtée selon Carteret. (Carteret IV-243 Monod 7261). Coin supérieur gauche de la reliure
légèrement cogné, dos de la chemise insolé, petits accidents, éraflures et légers manques de papiers sur l’étui. [13506]
6500 €

109. 110..
MAILLOL (Aristide). PONS (Joseph-Sébastien). MALATESTA (Narciso). HEREDIA (José-Maria de).
Concert d’été. Orné de bois originaux par Aristide MAILLOL. Les Trophées. Illustré de 11 aquarelles originales de MALAT-
Paris, Flammarion, 1945, in-4, en feuilles, couverture carton- ESTA. Paris, Alphonse Lemerre, 1893, in-8, plein maroquin
née imprimée en noir, sous étui et emboîtage beige, 149 pp. noir, dos à nerfs, titre doré, reliure postérieure, couverture et
Tiré à 250 exemplaires, exemplaire de collaborateur imprimé dos conservés, contre-plats de veau brun, encadrés d’un filet
spécialement pour Pierre BOUCHET, d’un tirage de dix exem- doré, gardes intérieures contre-collées de soie brune (Kieffer,
plaires hors-commerce sur pur fil de Lana. Les gravures sur rel.), 214 pp. Edition originale hors-commerce des Trophées,
bois d’Aristide MAILLOL (1861-1944) complètent avec force sans numéro, sans les additions de la p. 196 (Talvart, VIII,
et beauté les évocations poétiques de ce Concert d’été, qui se 156-157). Envoi manuscrit à la plume du poète à Bergerat :
décline autour de chapitres comme “Le Spectacle du jardin” ou “Au poète Emile Bergerat, son vieux complice, J. M. Heredia”.
“Le vent d’Espagne”, tableaux bucoliques plein de vie. Aristide L’oeuvre poétique de José-Maria de la Heredia (1842-1905)
MAILLOL est considéré comme l’un des plus grands graveurs est constitué de cet unique recueil des Trophées, qui retrace
dur bois du XXème S, c’est l’oeuvre de Gauguin qui le mit sur l’histoire du monde à travers différentes momens historiques et
la voie de la sculpture, qui lui permet de laisser s’épanouir les différents lieux, se succèdent donc les chapitres : “La Grèce
formes. Infimes salissures à la couverture et au dos. [16283] et la Sicile”, “Rome et les Barbares”, “Le Moyen Age et la Re-
29
naissance”, “L’Orient et les Tropiques”, “La Nature et le Rêve”, 112.
“Romencero” et “Les Conquérants de l’or”. A l’exception MALTESTE (Louis). ICY (Jacques d’).
des deux derniers chapitres, pour lesquels l’auteur privilégie Qui aime bien... ou la flagellation dans la vie moderne et ce
des formes poétiques longues, qui rendent mieux le souffle qu’en pense la jeune fille d’aujourd’hui. Recueil de faits au-
épique de son sujet, le recueil est composé de sonnets, thentiques choisis dans les milieux les plus divers, tels que
forme qu’affectionnait Baudelaire, dont la concision amène la famille, l’école, le couvent, l’atelier, et parmi toutes les
le poète à porter la forme à sa perfection. Onze aquarelles classes de la société. Récit, pour la première fois, accom-
originales en couleurs, six en pleine page et cinq in-texte, de pagnés de preuves à l’appui. Paris, Collection des Orties
Narciso MALATESTA (1835-1896), peintre italien qui s’illustra Blanches, 1937, 2 volumes en 1, in-8, demi-chagrin or-
notamment dans des scènes historiques, accompagnent ange à coins, dos à nerfs orné, tête dorée, couvertures et
avec beaucoup de fraîcheur et d’élégance ces poèmes par- dos conservés. Ouvrage marquant sur l’art de la Flagella-
nassiens. (Bénézit, VII, 112). Elles ne figurent dans aucun autre tion ou l’érotisme est teinté de sadisme. Tirage limité à 1.000
exemplaire et font de cet ouvrage un livre unique. Nerfs, coins exemplaires (N°32). Quelques pages se détachent, petites
et mors légèrement usés. [16268] (Voir planche couleur V.) usures, très légers manq. et frottements à la reliure. [16315]
2800 € 250 €

113.
MANARA (Milo).
Brigitte Bardot, Quella sera al Liberty. Dessin original au cray-
111. on de papier et à l’encre de Chine, sur papier fort, 25 x 35 cm.
MALO-RENAULT (Emile-A.). [MENU : Les Cent Bib- Planche originale pour “Genius” publiée à la p. 9 du n°19. Hom-
liophiles]. mage de Manara à l’icône féminine des années 1960, cette
Au cochon d’or. 1 dessin original à la mine de plomb et planche représente au premier plan, Birgitte Bardot défilant,
aux crayons de couleurs, 2 états et 1 menu, 1924, 21 x 15 vêtue d’une longue tunique transparente. Milo MANARA né
cm. Dans ce menu destiné aux Cent Bibliophiles, une jeune en 1945, est un auteur de bandes dessinées. Ses premières
femme nue est étendue dans une pose nonchalante, tournant planches professionnelles, des récits érotiques, datent de
le dos à la mer. Portant en tête une coiffe de plumes bleues et 1968 puis il publie Genius, pour les éditions Vanio. En 1976, Le
vêtue seulement d’un rang de perles de la même teinte, elle Singe, son premier récit ambitieux, paraît dans Alter-Linus puis
est absorbée dans sa lecture, alors qu’à ses pieds dort un dans Charlie Mensuel. En 1983, sa carrière prend une nouvelle
cochon doré. MALO-RENAULT (1870-1938) est un graveur et direction avec Le Déclic qui fait instantanément de lui un des
illustrateur, il suit les cours d’Auguste Lemoine. Il est sociétaire maîtres de la bande dessinée érotique. En 1987, Hugo Pratt
du Salon de la Nationale des Beaux-Arts où il expose à par- devient son scénariste pour Un été indien, expérience qu’ils
tir de 1910. Originaire de Bretagne, mais parisien d’adoption, rééditeront sept ans plus tard avec El Gaucho. Aujourd’hui,
ces deux mondes appartiennent à son univers pictural. Sa Milo Manara continue une production régulière d’histoires éro-
maîtrise des techniques de gravures sur bois et sur cuivre lui tiques aux éditions Casterman, mais il participe également à
permet d’illustrer des oeuvres de Jules Renard, Chateaubri- des projets plus originaux comme l’illustration de portfolios
and, Barrès ou encore Perrault. (Bénézit, VII, 124). Infimes plis divers ou comme un nouveau projet avec le scénariste Alex-
marginaux sur l’original, légère jaunissure aux états. [16300] andro Jodorowsky. Planche marginalement jaunie. [16289]
1200 € 1500 €
30
114.
MANARA (Milo).
Bene ! E’ la morte che vuoi ?. Dessin original à la mine de
plomb et l’encre de Chine, sur papier fort, (1960), 35 x 25 cm.
Planche originale pour “Genius” publiée à la p. 81 du n°12. Le
jeune Manara aiguise son style avec ces belles héroïnes sexy,
avec un clin d’oeil à son “crepax” principal. Milo MANARA (né
en 1945), est un auteur de bandes dessinées. Ses premières
planches professionnelles, des récits érotiques, datent de
1968 puis il publie Genius, pour les éditions Vanio. En 1976,
Le Singe, son premier récit ambitieux, paraît dans Alter-Linus
puis dans Charlie Mensuel. En 1983, sa carrière prend une
nouvelle direction avec Le Déclic qui fait instantanément de
lui un des maîtres de la bande dessinée érotique. En 1987,
Hugo Pratt devient son scénariste pour Un été indien, expéri-
ence qu’ils rééditeront sept ans plus tard avec El Gaucho.
Aujourd’hui, Milo Manara continue une production régulière
d’histoires érotiques aux éditions Casterman, et participe
à des projets originaux et ambitieux comme l’illustration de
portfolios divers ou une collaboration avec le scénariste Al-
exandro Jodorowsky. Infime jaunissure marginale. [16301]
1200 €

115.
MARQUET (Albert).
Femme au bain. Dessin à la mine de plomb signé du monogramme en bas à gauche, (1930), 20 x 9.5 cm, encadré. Albert
MARQUET (Bordeaux 1875, Paris 1947) est décrit par Francis Carco, dans son ouvrage “Nu dans la peinture moderne” comme
un peintre “du corps féminin... Celui de la figure nue, travaille patiemment et réalise, avec minutie, détails et ensemble.” Charles-
Louis Philippe évoque lui “un curieux don d’attendrissement devant toute créature lui semblant figurer la beauté menacée par
la misère”. Léon Werth témoigne aussi : “les nus de Marquet sont comme des témoignages irrécusables ... sa sensibilité
n’est pas un mysticisme”. Sa sensualité s’exprime dans ce dessin représentant une jeune-femme nue, de dos, rentrant dans
sa baignoire. Un déhanchement d’où émane une gracieuse souplesse apporte une touche animée à cette scène. [12278]
2500 €
31
118.
MARTY (André-Edouard). RONSARD (Pierre de).
Les Amours (Les Amours de Cassandre, Les Amours de
Marie, Sonnets pour Hélène). Aquarelles de André-Edouard
MARTY. Ornements de Raymond Jacquet. Paris, Les Heures
Claires, 1957, 3 fort volumes in-8, en feuilles, sous couver-
tures rempliées illustrées en couleurs, sous chemises et étuis
cartonnés, signets rouges. Les Amours de Ronsard sont des
poèmes dans lesquels “Le Prince des poètes” trouva son
inspiration auprès de trois muses Cassandre Salviati, Marie
l’Angevine et Hélène de Surgères. Il les célèbre par des chants
emprunts de rêverie, de mythologie, d’émotion, de mignardise.
Il créé grâce à l’harmonie de son langage, son habilité à manier
les vers, une certaine musicalité poétioque. Chaque volume
de cette trilogie contient 174 pages, 28 aquarelles illustrées
par MARTY, des ornements en encadrements de chaque
page et des culs-de-lampes. Tirage limité à 1.950 exemplaires
numérotés. Un des 1.650 exemplaires sur vélin pur fil de Rives
116. (N°1744) ; (Monod, 9899). [16134] (Voir planche couleur IV.)
MARTIN (Charles). LA FONTAINE (Jean de). 580 €
Les Contes et nouvelles en vers. Illustrations de Charles
MARTIN. P., Librairie de France, 1930, 2 volumes in-4, bro-
ché, couverture et dos conservés, en feuilles sous étui et
cartonnage à motifs floraux Art déco semi de violets, jaunes
et mauves. La Librairie de France propose une belle édi-
tion des Contes et Nouvelles en Vers, dans une présentation
réhaussée de l’interprétation pittoresque et sensible que peut
inspirer à Charles MARTIN la lecture de ces merveilleux chefs-
d’oeuvre de grâce et d’esprit français libertin. Les Contes et
Nouvelles de Jean de LA FONTAINE sont illustrés de soixante-
quatre hors-texte par Charles MARTIN. Un des quinze pre-
miers exemplaires sur Japon avec double suite (la seconde
sur Hollande). Joint sous étui in-folio 2 aquarelles originales de
Charles MARTIN pour le livre. La première aquarelle, signée en
bas à gauche, titrée “L’Amour mouillé”, 20 x 15.5cm, représen-
te un amour, en tenue d’Adam, armé d’un arc et tirant sur des
coeurs volants. La seconde est un lavis, titré “Féronde”, signé
en bas à gauche, 20 x 15.5cm : un moine égrillard, sur une
scène improvisée, éffeuille une jolie soubrette. Déch. et us.
aux étuis et coffrets. [11162] (Voir quatrième de couverture.)
1700 €

117.
MARTIN (Charles). LA FONTAINE (Jean de). 119.
Les Contes et nouvelles en vers de Jean de La Fontaine. Illus- MARTY (André-Edouard). SAPPHO.
trés de soignante-quatre hors-texte par Charles MARTIN. Paris, Poésies de Sappho. Traduction nouvelle d’A.-E. MARTY ornée
Librairie de France, 1930, 2 volumes in-4, brochés, couverture de 57 lithographies originales par le même. Fequet et Baudier
et dos conservés, en feuilles sous étui et cartonnage à motifs pour la typographie, Mourlot et Picard pour les lithographies,
floraux Art déco semi de violets, jaunes et mauves. La Librairie 1955. Gr. in-4, en feuilles, couverture crème rempliée, sous
de France propose une belle édition des Contes et Nouvelles chemise et étui cartonnés verts, 120 pp. Tirage limité à 150
en Vers, dans une présentation réhaussée de l’interprétation exemplaires, celui-ci n° 10 sur Grand vélin d’Arches. Les poé-
pittoresque et sensible que peut inspirer à Charles MARTIN la sies de Sappho ont été composées 600 ans avant Jésus-
lecture de ces merveilleux chefs-d’oeuvre de grâce et d’esprit Christ, il ne nous est parvenu que des fragments. Le traducteur
français libertin. Les Contes et Nouvelles de Jean de LA FON- s’est attaché à être aussi fidèle que possible l’illustrateur s’est
TAINE s’associent merveilleusement aux dessins vifs et libres laissé aller à son rêve. Le texte grec, les 57 vignettes au trait
de Charles MARTIN. Un des cinquante premiers exemplaires et les 57 lithographies originales, illustrant le texte français
sur Hollande van Gelder avec double suite. Joint le croquis ont été dessinés et gravés sur pierre par A.-E. MARTY. Cet
original à la mine de plomb de la planche “La jument du Com- ouvrage comporte une suite sur Malacca et un dessin repris
père Pierre” signée du cachet en bas à droite où Messire Jean en page 85 et représentant une plaine plantée d’arbres. De
et Pierre s’échauffent derrière la belle Magdeleine dévêtue, en plus, une coupure de journal annoncant la parution de ce
s’exclamant “Ou belle croupe, ou beaux flancs” (face à la page livre, un bulletin de souscription ainsi qu’une correspondance
225). Déch. et us. aux étuis et coffrets, petites piqures internes d’André-Edouard MARTY et une lettre de Pastré (Monod,
et mouillures éparses. [15323] (Voir quatrième de couverture.) 10163). Infimes salissures à la chemise et à l’étui. [14069]
500 € 700 €
32
121. 123.
MARTY (André-Edouard). LOUYS (Pierre). MERCIER (Jean-Adrien).
Les Chansons de Bilitis. Illustrations de A.-E. MARTY. Par- La Naïade endormie et ses sirènes. Aquarelle, signée et datée
is, éd. de Cluny, 1937, in-8, demi-maroquin bleu marine en bas à droite, 1941, 10.5 x 20 cm., cadre Gault, style Louis
à coins, dos à 5 nerfs, tête dorée, couverture et dos con- XIII, patine parisienne. Maquette originale de Jean-Adrien MER-
servés, 328 pp. Poèmes chantés, composés de phrases CIER (1899-1995) pour “La Naïade endormie”, un conte sous-
rythmées, sur l’amour antique illustrés avec beaucoup de marin de Pierre Valmigère, dont il assura l’illustration. Cette
fraîcheur par A.-E. MARTY. Ils racontent, en une trentaine oeuvre fut éditée dans une version légèrement modifiée pour
d’élégies, l’histoire de “l’amitié” entre Bilitis et Mnasidika. le numéro de Noël de l’Illustration de 1941. Jean-Adrien MER-
Le coloris des gravures a été exécuté par Eugène Char- CIER est un illustrateur et aquarelliste de premier ordre mais
pentier. Un des 1.500 ex. num. sur papier vergé de Voiron aussi un affichiste et un décorateur (Paquebot France). Une
(N°877). “Intéressante publication illustrée par un artiste de exposition rétrospective lui fut consacrée en 1995 à la Biblio-
talent” (Carteret, IV, 252). [14113] (Voir planche couleur II.) thèque Forney, ainsi que des expositions tournantes, notam-
400 € ment aux Etats-unis. Il représente ici, dans une première ver-
sion, la Naïade, héroïne du conte, plongée dans son sommeil
122. magique. Trois sirènes l’entourent, deux la soutiennent, tandis
MATHONNAT (Michel). VERLAINE (Paul). que la troisième esquisse un geste au-dessus se son beau
Parallèlement. Romances sans paroles (précédé de corps inanimé. Dans une déclinaison de vert et de gris, les ch-
Poèmes Saturniens). Chansons pour elle. Paris, Club du eveux et les algues flottent au gré du courant, rendant sensible
Livre, 1980-1987, 3 volumes grand in-4, maroquin noir, ti- l’atmosphère merveilleuse de ce conte nautique. Encadrement
tre frappé sur le plat supérieur, gardes toilées oranges. Ces commandé par l’artiste. [16299] (Voir planche couleur VI.)
trois recueils sont illustrés de gravures originales de Michel 2100 €
MATHONNAT. Parallèlement est l’un des 10 ex. num. sur
Auvergne. On joint une suite de dix gravures. Chaque gra- 124.
vure a été numérotée et signée par l’artiste. Michel MA- MERCIER (Jean-Adrien).
THONNAT (né en 1944) est connu pour ses gravures im- La danseuse nue. Aquarelle et mine de plomb en couleurs
itant la texture du crayon et du crayon de couleur. [3628] signée et datée en bas à droite, 1929, 23 x 13.5cm, encadrée.
680 € Une jeune femme nue, en pied, danse les bras levés. Jean-
Adrien MERCIER (1899-1995), affichiste et illustrateur angevin,
fut élève à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris. Rapidement
il réalisa des affiches pour le cinéma et la publicité (dont
Cointreau). En 1927 il épousa Yvonne Deflandre qui fut son
modèle et sa muse dans de nombreuses oeuvres. [14546]
700 €

125.
MERCIER (Jean-Adrien).
Zizi nue. Dessin à la mine de plomb, signé et daté en bas à droite, 1936, 23,2 x 13,6 cm., encadré. Jean-Adrien MERCIER
(1899-1995), affichiste et illustrateur angevin, fut élève à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris. Rapidement il réalisa des affiches
pour le cinéma et la publicité (dont Cointreau). En 1927 il épousa Yvonne Deflandre qui fut son modèle et sa muse dans de
nombreuses oeuvres. “Zizi” est le surnom donné à sa femme, Yvonne Mercier, représentée ici complètement nue, allongée,
les bras repliés sous la tête. Un léger sourire aux lèvres, elle semble rêver, sous le regard de son artiste de mari. [16165]
700 €
33
126.
MERSON (Luc-Olivier).
Cléopâtre sur le Nil, II. Dessin à la mine de plomb avec des
rehauts de craie blanche, 1920, 54,5 x 34,5 cm. Luc-Olivier
MERSON (1846-1920) est un peintre académique qui rem-
porta le prix de Rome en 1869. Il participa à de nombreux
travaux officiels, on lui doit notamment un billet de cent Francs.
En plus de ses activités de peintre, comme beaucoup à cette
époque, il se prêta à l’illustration, dans des revues, comme “La
Revue Illustrée” mais aussi pour des oeuvres littéraires. Il expo-
sa en 1921 à l’Ecole des Beaux-Arts un tableau “Cléopâtre sur
le Nil”, dont nous présentons ici une étude. Il s’agit d’une jeune
fille nue, représentée de profil, en pied, qui tend les bras, les
yeux levés vers Cléopâtre. Dans la partie droite de l’image, une
étude de parties isolées de son corps. Au verso, on trouve une
étude pour un autre tableau à la mine de plomb, d’une jeune
femme nue de face, saisie debout dans une attitude de dan-
seuse. Déchirures marginales. (Osterwalder I, p. 689). [16171]
500 €

128.
MICHELANGELI (André).
Nu aux talons aiguilles. Sanguine sur papier blanc à grains,
signée en bas à droite, (1970), André MICHELANGELI (né
à Ollioules 1948) s’est fait un nom dans les revues Pilote,
Métal-Hurlant et Lui. Il réalise des affiches et des travaux pub-
licitaires notamment pour des laboratoires. De nombreuses
expositions ont salué son talent : Arles, la Galerie Omagh,
Ogibus, la Maison de la Radio... Le nu est un de ses thèmes
prédilection. La jeune femme qui l’inspire est ici représen-
tée debout, ses longs cheveux dans le vent ; ses talons ai-
guilles soulignent le galbe de ses jambes fuselées. [16222]
300 €
127.
MERSON (Luc-Olivier). 129.
Cléopâtre sur le Nil, I. Dessin à la mine de plomb avec des MOREAU (Luc-Albert).
rehauts de pastel blanc, titré à la mine de plomb en bas à L’Amour Vénal. Deux dessins originaux à la mine de plomb
droite, (1910), 22 X 28 cm., cadre cartonné gris et un filet doré et un bon à tirer, montés sur onglet, sous couverture carton-
avec le monogramme de l’artiste. Dans un geste majestueux, née, toilée écrue, titrée en noir à la main. Suite de quatre
Cléopâtre, nue, est représentée donnant un ordre, le bras dessins préparatoires pour le Tableau de l’amour vénal de
levé, la main dirigée vers le ciel. Sa tête baissée indique Francis Carco, édité par la N.R.F en 1924. Cette édition origi-
qu’elle s’adresse à un auditoire qu’elle surplombe. [16167] nale contient 12 lithographies de Luc-Albert Moreau (1882-
400 € 1948). Formé à Comme l’Académie Julian, puis à celle de la
Palette, à Montparnasse, il se lie avec Segonzac et Boussin-
gault. Il se spécialise dans les images du milieu des plaisirs
et de la guerre. Son dessin virtuose souligne des formes un
peu molles et des couleurs aux tons souvent éteints. Il illus-
tre Colette, Marc Orlan, Carco, des ouvrages sur le sport...
On trouve ses peintures au M. N. A. M. Les deux dessins
représentent l’une une femme opulente, l’autre une femme de
dos, la jupe retroussée sur de larges cuisses. Le bon à tirer (3e
état, tirage de l’artiste) pour Les Tableaux de Paris montre une
foule humaine sur les boulevards. Toutes les illustrations sont
titrées et signées de la main de l’artiste. Joint un catalogue
de l’exposition Luc-Albert Moreau de 1939 à la galerie Mar-
cel Guiot. Piqûres, petites salissures à la couverture. [14777]
300 €
34
130.
MORIN (Louis).
Loups et brebis. Dessin à l’encre de Chine et aux crayons de
couleurs, titré en bas, (1920), 27,5 x 19,5 cm. Louis MORIN
(1855-1938) est un peintre, caricaturiste et auteur. Il fondat la
Société des Dessinateurs humoristes et participa à des re-
vues comme “l’Assiette au beurre”, “Le Chat noir” pour lequel
il créa les silhouettes pour théâtre des ombres chinoises, et la
“Revue des quatre saisons”. Il écrivit des textes qu’il illustra, et
illustra également des livres pour enfants et pour bibliophiles.
(Osterwalder, vol. I, pp. 718-719 ; Dico solo, p. 593). Cé-
dant à son goût pour le nu, Morin reprend ici le thème de
Phryné, courtisane antique célèbre pour sa beauté, qui fut
accusée d’impiété. Lors de son procès, son avocat misa
sur sa beauté et sur l’attrait qu’elle pouvait exercer sur ses
juges qui l’acquitèrent quand ils la virent nue. Morin remet ce
sujet au goût du jour : la courtisane devient une jeune pa-
risienne, debout, coiffée d’un chapeau avec la cocarde révo-
lutionnaire, elle cache son visage derrière ses bras. Derrière
elle, deux hommes, l’un portant un bonnet phrygien, l’autre
un bicorne avec une cocarde révolutionnaire, remplacent
les juges antiques, et l’expression libidineuse de leur visage
n’a rien a envié à celle de leurs illustres ancêtres. [16173]
230 €

131.
[NAUSIKAA]
LATENAY (Gaston de). HOMERE, LECONTE DE LISLE
(Charles Marie René).
Nausikaa. Compositions décoratives par Gaston de LAT-
ENAY. Paris, éditions d’art Henri Piazza, 1899, in-4 broché,
couverture rempliée, bleu-vert, imprimée en couleurs, dos titré
en long, 46 pp. Exemplaire n°381, des 330 exemplaires sur
papier vélin des Vosges à la Cuve, d’un tirage de 400 ex-
emplaires. Gaston de LATENAY (1859-1943) est un peintre,
aquarelliste apprécié pour la délicatesse de ses paysages.
Il suivit les cours de l’Académie Julian. Il fut aussi influencé
par les estampes japonaises et l’oeuvre des préraphaé-
lites. Son oeuvre est empreinte de sensibilité, d’élégance et
marquée par un grand sens de la nuance. (Bénézit, VI, 466 132.
; Carteret V, 106). Cette édition du 6e chant de l’Odyssée, NERVAL (Gérard de). FINI (Léonor).
éditée pour la première fois séparément dans un exemplaire Aurélia. Illustrations de Léonor FINI gravées à l’eau forte. Mo-
de luxe. Couverture légèrement passée, quelques taches, lé- naco, 1960, Club International de Bibliophilie, Jaspard, Polus
gère restauration au dos. [16282] (Voir planche couleur V.) & Cie, br., couv. rempliée, sous étui cart. toilé brun, titré sur le
900 € dos, 156 pp., en feuillets. Tirage limité à 300 ex. Un des 250
ex. vélin pur fil à la forme de Rives (N°162). Deuxième ouvrage
de la collection Livres de Peintres Contemporains. Jean Paul
Vibert imprimeur, Georges Leblanc taille-doucier. Très bel ou-
vrage, non rogné. [12387]
800 €
35

133.
OFFICE - [LIVRE DE PRIERES].
L’office de l’Eglise en françois et en latin contenant l’office de la vierge. Illustré de trois gravures au burin. Nouvelle édition aug-
mentée de la Bénédiction des Eaux, des prières du Prône, des messes des principales fêtes, de l’Examen de Conscience,
des prières pour la Confession et communion, de la Passion de notre Seigneur et de l’Office des Morts. A l’usage de Rome. A
Paris, chez Louis-Guillaume Hansy, 1764, in-12, maroquin brun, plats estampés dorés, frise d’encadrement à motif floral, motif
central composé de cinq fleurs mosaïqués soulignés d’un filet doré, dos à cinq nerfs orné dans les caissons ornés de motif
floraux, pièce de titre de maroquin rouge, alternance de caisson en maroquin rouge, filets dorés sur les coupes, frise dorée
intérieure, tranches dorées, gardes décorées d’un motif étoilé, 584 pp. Contenant : l’Office de la Vierge pour toute l’année,
l’Office des Dimanches et des Fêtes, les Sept Psaumes de la Pénitence, les Règles de la Vie Chrétienne, Prières tirées de
l’Ecriture Sainte et des Saints Pères, et les Hymnes traduites en vers françois, avec une Instruction pour les Fidèles. Paru avec
abrobation et privilège en 1764. Le frontispice est constitué d’une eau-forte représentant Saint Bruno, deux autres gravures p.
175 (Marie-Madelaine) et p. 205 (la Sainte Vierge et l’enfant Jesus avec Saint Jean-Baptiste). Coins légèrement abîmés, légère
restauration aux mors et aux coins, plats légèrement tachés, exemplaire d’usage, petite déchirure au frontispice, p. 41 déchirée
et restaurée, p. 147 légèrement déchirée, p. 285 noté, 185. p. 343 notée 345, tranches très légèrement usées. [16325]
1000 €

134.
PARY (E).
La Lutte. Dessin à la mine de plomb, signé et daté en bas
à droite, 1925, 26 x 32 cm. L’artiste représente une lutte
presque animale où le corps de l’homme épouse le dos de
la femme dans une étreinte charnelle ; les visages expriment
l’intensité de la passion amoureuse. Envoi “ A l’ami Gabriel
Laurenger avec mes voeux pour 1936”. Papier bruni. [16257]
300 €

135.
PICART LE DOUX (Charles). RONSARD (Pierre de). 136.
Ronsard. Choix de poésies. Illustrations de C. Picart Le PICHARD (Georges). WOLINSKI.
Doux, gravées sur bois en couleurs par Gérard Angiolini. Paulette. Paris, Editions du Square, 1975, “série bête et
Paris-Nice, Editions Sodac, 1947, in-4, plein maroquin bleu- méchante”, broché, couverture illustrée en couleurs, 79 pp.
gris mosaïqué, plats ornés d’un motif de feuilles multicolo- Cette histoire raconte le rapt d’une jeune héritière par deux
res, cerclées d’un trait noir estampé, 200 pp., 2 ff. n. ch., malfrats. Elle est toutefois consentante, et vit de multiples
achevé d’imprimé, sous étui. Tirage limité à 300 exemplaires, aventures avec les protagonistes de tous âges et sexes.
plus quelques uns aux collaborateurs. Un des exemplaires Joint le dessin original à l’encre de la planche 2. Georges PI-
de collaborateurs, sur vélin pur fil du Marais, avec une suite. CHARD (1920-2003) est un dessinateur prolixe de bandes
Joint deux dessins originaux de Charles PICART LE DOUX. dessinées pour adultes, humoristiques et érotiques. D’abord
Bonne édition dans une belle reliure ; Monod, II, 9904. Charles illustrateur et publiciste pour La Veillée des chaumières, il livre
PICART LE DOUX (1881-1959), peintre, graveur et dessina- ses premières bandes dessinées pour La Semaine de Su-
teur français, “est surtout considéré comme un peintre de zette en 1956. Sa rencontre avec Jacques LOB, scénariste,
nus” (Oserwalder, II, 907). [16254] (Voir planche couleur IV.) va modifier radicalement son style. Ils créent ensemble le per-
500 € sonnage de Blanche-Epiphanie, une orpheline livrée à toutes
36
les concupiscences, dont l’apparition dans les colonnes de Le texte calligraphié évoque les promesses amoureuses
France-Soir fait scandale en 1967. Sa série “Paulette” en col- du corps féminin, tour à tour offert, rêveur, sensuel, ployé,
laboration avec WOLINSKI, a été commencée en 1971 et a pudique. Les accessoires orientalisants (babouche, diadème,
fait l’objet de plusieurs rééditions jusqu’à 1998 (réédition inté- bracelets) renforcent l’érotisme des lithographies. Petites
grale). Georges WOLINSKI est né d’une mère franco-italienne marques à la couverture. [16219] (Voir planche couleur I.)
et d’un père polonais, venu en France à l’âge de treize ans, 950 €
Georges Wolinski entre en 1960 dans l’équipe de Hara Kiri 138.
puis chez Charlie, dont il est le rédacteur en chef de 1970 PROUVE (Victor).
à 1981. Durant cette période, il publie des auteurs recon- Odalisque au bain. Huile sur toile signée et datée en haut
nus ou débutants. Il a obtenu le grand prix d’Angoulême à gauche, 1880, 43.5 x 60 cm. Victor PROUVE (Nancy
en 2005. Nous présentons le tome I dans un bel état de 1858- Sétif 1943) présente, dans un décor oriental, cette
fraîcheur malgré des petits plis à la couverture. [13471] scène de bain d’une odalisque, nue, au bord d’un bassin.
1200 € D’un geste souple, elle dénoue sa longue chevelure brune
alors qu’une jeune servante noire lui verse des parfums capi-
137. teux. Un palmier, une vasque, un ibis, un brûle-parfum et un
POTSCH (Igo). RICKERT (Friedrich). nécessaire à fumer complètent ce décor aux notes égypti-
Indische Liebe. 12 Original lithographien von Igo Pötsch ; text ennes. Cette atmosphère sensuelle s’inscrit dans la veine
aus dem Indischen von Friedr. Rückert. Verlag Heinrich Saar, orientaliste dont Eugène Delacroix ouvrit le chemin. Victor
Wien, 1924, in-12 oblong, pleine suédine violette, nu féminin PROUVE, élève de CABANEL et de DEVILLY, participe, avec
couché en médaillon, estampé et doré, tranches dorées, 12 mention, au Salon des Artistes Français de 1885 et aux Ex-
planches lithographiées en couleurs. Tirage à 300 exem- positions Universelles de 1889 et 1900 en obtenant une re-
plaires dont 25 numérotés I-XXV ; un des 25 exemplaires connaissance de peintre voyageur et d’histoire, de sculteur
sur grand papier, N°XVII. Planches montées sur onglets. Igo et de décorateur. Petits accidents, infimes restaurations, ac-
POTSCH (1884-1943) portraitiste, paysagiste et lithographe ; crocs et usures à la toile. [14804] (Voir planche couleur I.)
le musée de Vienne conserve ses oeuvres (Bénézit, VIII, 448). 5300 €

139.
ROJANKOVSKY (Fédor). [CURIOSA].
Idylle Printanière. Dix dessins à la mine de plomb, (1936), 33 x 25.5 cm Vé-
ritable kama-sutra, ces croquis nous livrent en dix planches “diverses voies”
à l’épanouissement sexuel. Classique de la littérature érotique, cette suite
de dessins préparatoires est une des facettes du talent de l’artiste russe Fé-
dor Stépanovitch ROJANKOVSKY, qu’il déploie pour illustrer des livres éro-
tiques avec, notamment Pierre LOUYS et Raymond RADIGUET. Il s’installe
en France en 1925 “où il commence par exécuter des travaux publicitaires
pour Le Bon Marché et La Grande Maison de Blanc. En 1931 il travaille
pour Domino Press à Paris et publie “Daniel Boone”, suivie d’une longue col-
laboration avec les Albums du Père Castor”. (Dictionnaire des illustrateurs de
livres d’enfants russes, Bibliothèque de l’Heure Joyeuse, p.236). [14238]
1000 €
37

140.
ROUAULT (Georges). BAUDELAIRE (Charles).
Quatorze planches gravées pour Les Fleurs du Mal. Paris, 1966, L’Etoile Filante, couverture cartonnée toilée rouge vermillon,
lettrée noire, sous étui, 97 pages, en feuillets. Tirage limité à 450 exemplaires, un des 424 exemplaires sur Arches, (N°425). Les
14 planches de cet ouvrage ont été gravées par Georges Rouault, tirées en 1927 par Jacquemin, à 500 exemplaires à l’initiative
d’Ambroise Vollard et conservées par lui jusqu’à sa mort. Vollard songeait à éditer une série intitulée “Danse Macabre”, qui devint
“Les Fleurs du Mal”, et dont les 14 planches gravées à l’aquatinte et à l’outil sont reproduites ici. Des circonstances de guerre ay-
ant entraîné la perte ou la détérioration d’un certain nombre d’épreuves, et des exemplaires non numérotés ayant été distribués
par Ambroise Vollard, l’édition du présent ouvrage a été limitée à 425 exemplaires sur Arches et 25 exemplaires hors-commerce
(I à XXV). Cuivres rayés après tirage les planches portent la double numérotation du tirage définitif et de l’ouvrage, ici 425/425.
Georges Rouault a illustré les poèmes “Au Lecteur”, “Bénédiction” (2 planches), “La Beauté”, sans titre, XXV, “Remords Posthume”,
“Toute entière”, “L’Irréparable”, “Le Squelette laboureur”, “Le Crépuscule du soir”, “Danse Macabre”, “La Destruction”, “Les deux
bonnes soeurs”, et “Allégorie”. Une postface des enfants de Georges Rouault précise la genèse de l’oeuvre et explicite le choix
des poèmes, postérieur aux gravures. Typographie de Fequet et Baudier. Double suite des planches rayées du livre. [11360]
16000 €

141.
ROUBILLE (Auguste).
La Belle et la faucheuse. Maquette pour un calendrier
pour l’année 1935, gouache et aquarelle, 17.5 x 22.7 cm,
signée en bas à droite, encadrée. Une jeune femme nue,
accroupie, tire une des plumes de l’ange ailé armé de sa
faucheuse. Une fenêtre s’ouvre sur le calendrier imprimé
de 1935. Une belle dualité illustre, par le nu, la vie et la
mort. Auguste ROUBILLE (1872-1955) humoriste modern-
style, réalise des illustrations au parti-pris décoratif. Socié-
taire des “Humoristes”, il expose aux “Indépendants” et à
“L’Araignée” ; il illustre durant 30 ans la couverture de “Fan-
tasio”, et collabore à “Le Rire”, “La Vie Parisienne”, “La Baïon-
nette”, “L’Assiette au beurre”... (Dico Solo, 753-754). [6996]
300 €

142.
SAUVAGE (Sylvain). STERNE (Laurence).
Voyage sentimental en France et en Italie. Avec des figures de Sylvain Sauvage gravées sur bois par Pierre Bouchet. Paris, Chez
Creuzevault, 1939-1942, plein maroquin, décor à bandes horizontales vertes et rouges, dos titré doré, tête dorée, décor à la rou-
lette sur les gardes, 205 pp., 1 f., achevé d’imprimer. Tirage limité à 550 exemplaires, plus quelques exemplaires de collaborateurs.
Un des exemplaires de collaborateurs, imprimé pour M. Gérard Angiolini, avec deux variations sur le frontispice : un ensemble des
couleurs avant le tirage du trait et une épreuve du bois de trait du frontispice. “Edition recherchée et cotée” (Carteret, IV, 369). [16255]
320 €
38
super-nacré. En frontispice le hors-texte enluminé au pochoir
de F. -L. Schmied, “L’Archange de la poésie” porte également
le n° 119/150. Elle est accompagnée d’un tiré à part n° 119
bis/150, en noir et blanc. [16112] (Voir planche couleur I.)
550 €

146.
SCHMIED (François-Louis) KIPLING (Joseph-Rud-
yard).
Kim. Traduit par Louis Fabulet et Ch. Fountaine-Walker. Illustré
par F.L. SCHMIED. Lausanne, Gonin & Cie, 1930, 2 vol. in-4,
plein mar. orange, large bande verticale de triangles mosaï-
qués en marocain écru ou doré sur les plats, dos à 2 larges
nerfs, tranches dorées, contreplats encadrés de marocain or-
142. Voyage sentimental en France et en Italie. ange et d’un listel doré, étuis, (AIGNER). 57 compositions en
couleurs gravées sur bois par François-Louis SCHMIED : 15
hors-texte à pl.-page, 15 bandeaux, 15 lettrines et 12 culs-
143. de-lampe. Un des 160 ex. et un des 20 ex. H.-C. sur Japon
SAUVAGE (Sylvain). CREBILLON (Claude Prosper (N° XVIII). Suites en couleurs sur Japon et en noir sur vélin.
Jolyot de, fils). Reliure d’époque à l’esprit Art-Déco., signée. Cachet au chiffre
La Nuit et le moment ou Les matinées de Cythère. Paris, du collectionneur. Accidents aux étuis, infimes taches et plis,
Aux dépens d’un amateur, 1924, in-4, en feuilles, couverture très légères usures aux reliures. Kim est considéré comme le
rempliée, illustrée en couleurs, décoré à l’or, 103 pp. Ex- chef-d’oeuvre de Kipling. La qualité des bois gravés en cou-
emplaire de collaborateur, l’un des 230 sur vélin d’Arches. leurs, aux nuances d’une extrême finesse et aux constructions
Après les Egarements du Coeur et de l’Esprit, Crebillon fils, infiniment justes et rigoureuses, place cette oeuvre au sommet
l’un des grands écrivains du XVIIIe siècle, dans un ton libertin des livres à enluminures polychromes. (Monod 6539, Biblio-
conte la suite des aventures de son héros Clitandre et de ses thèque des Arts 2001-43). [7962] (Voir planche couleur V.)
aventures sentimentales. Sylvain Sauvage (1888-1948) est un 8000 €
illustrateur et artisan du livre, il était exposant au Salon des Ar-
tistes décorateurs. (Bénézit, IX, p. 316). Dans ses illustrations
dans des tons sombres on retrouve l’atmosphère sensuelle,
mais non dénuée d’humour de l’oeuvre libertine de Crébillon.
Carteret mentionne “une des meilleures illustrations de l’artiste
; elle est cotée” (Carteret, IV, 127). Déchirures aux mors,
étui et couverture salis. [16286] (Voir planche couleur VI.)
800 €

144.
SAUVAGE (Sylvain).
Douze Fantaisies sur une Fantaisie. Suite sur Vélin de 12
dessins en gravure sur bois, sans date, fenêtre de 13 x 8,3
cm, sous couverture lie de vin imprimée en noir. Suite éro-
tique parue séparément pour Les aventures du Roi Pausole
de Pierre Louÿs, sous l’appellation “Douze Fantaisies sur une
Fantaisie”. Sylvain Sauvage (1888-1948) illustrateur et ar-
tisan du livre, était exposant au Salon des Artistes décora-
teurs. Son illustration en bois gravés du Roi Pausole, roman
qui fait les délices des contemporains de Pierre Louÿs, est
pleine de malice et de charme. (Bénézit, IX, p. 316). Couver-
ture insolée, déchirure au rabat et petits plis internes. [16294]
200 €
147.
145. SEROV (Valentin).
SCHMIED (François-Louis). IMBERT (José). Nu penché au drap. Mine de plomb et aquarelle sur papier
Lueurs et pénombre. Edition originale. Florilège avec un Mes- préparé gris, signé du monogramme de l’artiste CB, Se-
sage du Docteur J. -C. Mardrus, Paris, “Les Amis de José rov, (1900), 27.5 x 20.5 cm. Valentin SEROV (1865-1911)
Imbert”, 1932. Petit in-quarto, en feuilles, tirage sur papier fréquente tôt les artistes. Paysagiste et portraitiste, il réalise de
japon, couverture cartonnée, demie toile violette, sous emboî- nombreux portraits de personnalités en vogue, Ida Rubinstein,
tage, titre collé au dos, Ce florilège est composé des textes Diaghilev, ainsi que des illustrations pour le théâtre. Pacifiste,
suivants : “Vers l’harmonie”, “Charme des saisons”, Arceaux il est classé parmi les impressionistes russes. Ce très beau
de l’amour”, Contrastes”, “Le cantique de l’eau”, “Quelques dessin représente une femme nue, penchée. Près d’elle, une
chants du souvenir”, “Bellum, Pax”, “Serbie, ô Serbie” et “Au cuvette émaillée et un drap. La réalité du corps soulignée par
peuple allemand”. Il s’agit de la première édition qui a été tirée le trait d’aquarelle sépia dégage une poésie certaine. [14400]
à 150 exemplaires numérotés (exemplaire n° 119), sur Japon 800 €
39
148.
SEROV (Valentin).
Nu masculin. Encre de Chine et lavis, signé du monogramme de l’artiste en bas à
droite (1900), 26.5 x 18 cm. Ce nu représente un homme debout, les bras croi-
sés sur sa poitrine. Il semble appuyé à son ombre. Valentin SEROV (1865-1911)
fréquente tôt les artistes. Paysagiste et portraitiste, il réalise de nombreux portraits
de personnalités en vogue, Ida Rubinstein, Diaghilev, ainsi que des illustrations
pour le théâtre. Pacifiste, il est classé parmi les impressionnistes russes. [14402]
800 €

149.
SOUVERBIE (Jean).
Nu cubisant dansant. Mine de plomb sur papier, signé en bas à gauche, (1930), 14 x 6 cm
(encadrée). Jean SOUVERBIE (1891-1981), est très tôt influencé par le monde du théâtre,
et des artistes comme REMBRANDT, PICASSO et INGRES, dont le nu reprend la pose de “La
Source”. Dès 1901, fasciné par les décors du Châtelet, il réalise une maquette de théâtre par
an. Ses tableaux se ressentiront toujours du traitement décoratif d’un espace scénique. [12661]
500 €

150. 151.
TALBERG (Boris). TREMOIS (Pierre-Yves).
“Hymne de la jeunesse à l’aviation”. Aquarelle et gouache, Vénus et Adonis. Dessin à l’encre de Chine sur papier Japon,
marques manuscrites pour l’impression, 21,5 x 36 cm. Boris signé et daté dans la partie supérieure de l’image, avec la
TALBERG (1930-1979) artiste russe vivant à Moscou a réalisé mention manuscrite, “Pour l’illustration d’Adonis de Jean de
de nombreux décors muraux, certains à l’échelle de la ville, la Fontaine”, titré en bas, 1955, 33 x 44 cm. Pierre-Yves
pour des bâtiments publics et le métro de Moscou ; cette TREMOIS est né en 1921, il est peintre mais aussi graveur
maquette préparatoire à un grand décor mural représente et sculpteur. Son travail de graveur et son expérience du burin
un groupe d’enfants et d’adolescents, nus ou en maillot de donnent à sa peinture une grande force qui tient à la sim-
bain, les pieds dans l’eau saluant le passage d’une patrouille plicité et à la franchise de son trait. Après une formation à
d’avions. Cadre architecturé néoclassicisant avec ailes au l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, il reçut en 1943, le Grand
fronton. Mise au carreau visible en vue d’une reproduction à prix de Rome de peinture. Il choisit de se mesurer à différents
l’échelle. Annotations manuscrites, trois trous d’épingle, pli cen- auteurs comme Montherlant, Tournier, Claudel, Giono, Ni-
tral et marques marginales. [16346] (Voir planche couleur V.) etzsche, Mallarmé pour donner un équivalent plastique à leur
550 € oeuvre. Pour Adonis de Jean de la Fontaine, l’une des oeu-
vres où le fablier révèle son côté sulfureux, TREMOIS, dessine
notamment le divin couple que nous présentons ici. La dée-
sse, adossée sur le torse de son Adonis, ses longs cheveux
40
lâchés, nourrit un cerf qui vient manger dans sa main. Au
verso, une esquisse d’Adonis rayée par le peintre. [16172]
800 €

152.
TREMOIS (Pierre-Yves). OVIDE.
L’Art d’aimer. Traduction originale de Joseph Griveaud. Gra-
vures de Pierre-Yves Trémois. Club du Livre, Philippe Leb-
aud éditeur, 1962, in-4 épais, plein maroquin rouge, dos
à 4 nerfs, tête dorée, 3 ff., [collection], faux-titre, titre, 230
p., justificatif, 1 ff. Ouvrage composé à la main en capitales
Pastonchi corps 18, burins tirés sur les presses à bois des
ateliers Lacourière. Tirage limité. Un des 315 ex. sur Rives,
N°86, signé par l’artiste. Cahier de notes séparé. Joint une
affichette de Trémois pour la Noël 1971. Rousseurs épars-
es, rousseurs. à la couverture, bel état sinon. [12874]
700 €

153.
TRIBOUT (Georges-Henri).
Nu en scène. Dessin à l’encre bleue sur papier fin filigramé, Cachet au verso de la vente d’atelier (du 19 mars 1982), (1930),
27 x 21 cm. Une jeune femme nue se tient assise sur une scène, une jambe relevée, le regard tourné vers son public,
le deuxième plan nous livre un second nu où n’apparaissent que ses jambes et ses hanches. Léger pli marginal. [16339]
180 €

154.
UZELAC (Milivoy).
“Si j’avais su”. Dessin au fusain sur fond d’aquarelle rose pâle,
signé en bas à droite, et titré, 1933, 42 x 32,5 cm. Milivoy
UZELAC (1897-1977) est un peintre, illustrateur et sculpteur
croate. Aux Beaux-arts de Prague, il suivit les cours Preisler.
A partir de 1922, il expose à travers l’Europe dans des Sa-
lons prestigieux, celui des Tuileries, d’Automne, à Bruxelles,
à Londres, à Amsterdam, Belgrad, Zagreb. On ressent dans
son oeuvre l’influence des artistes français. En 1946, il figurait
à l’Exposition Ouverte à Paris organisée par les Nations Unies.
Il a illustré en 1947 Joie des Sports. Il est exposé au Musée
du Jeu de Paume, de Zagreb et de Belgrad. Il a décoré le
Casino de Deauville et le Palais des Sports (Bénézit, X, 357 ;
Edouard-Joseph, III, 365). UZELAC, pour son album de vingt
“Chansons” sur un texte d’Albert Willemetz paru aux éditions
Le document tiré à 350 exemplaires sur le procédé Jacomet
réalise cette planche originale titrée “Si j’avais su” : dans sa
bibliothèque, un jeune homme se jette aux pieds d’une jeune
femme noire, qui n’a gardé que ses chaussures à talons et ses
bas de coton. Infimes plis et marques marginales. [16341]
900 €
41

155.
UZELAC (Milivoy).
“Valentine”. Dessin au fusain sur fond
151. Venus et Adonis d’aquarelle rose, signé en bas à droite,
et titré, 1933, 42 x 33 cm. Infimes
plis et marques extérieures. [16344]
900 €

156.
VAN DONGEN (Kees), BARBIER (George), BOUTET DE MONVEL, DUFY
(Raoul), IACOVLEFF (Alexandre), LEPAPE (Georges), MARTIN (Charles),
MARTY (A.-E.)...
Gazette du Bon Ton. Paris LUCIEN VOGEL 2 1920 Paris, Lucien Vogel, in-8, 1920
(1er tome janvier-juin 2nd tome juillet-décembre), demi-vélin à coins, plats stylisés à
motifs noir et blanc évoquant des bois. Reliure éditeur, dans le style des soieries
réalisées par Raoul Dufy pour Bianchini-Férier. 10 numéros. Première année de paru-
tion de la Gazette après la Première Guerre Mondiale : “elle continuera d’être la plus
élégante, la plus spirituelle et la plus neuve collection d’idées de costumes”. 1er vol-
ume : textes de Henri Bidou, Marcel Astruc, Sylviac, Bonnechose, Burnand, Mac Or-
land, Louis Léon-Martin, Bauer, Bernier, etc. Hors-texte de Lepape, Brissaud, Benito,
Bonfils, Boutet de Monvel, Charles Martin, Marty, Zig-Brunner, Siméon, Barjansky,
Mario Simon, L’Hom, Maurice Leroy suites de croquis par Dufy, Fauconnet, Mario
Simon, Süe et Mare. 2nd volume : textes de H. Duvernois, Célio, Jean de Bonnefon,
Mayotte, Roger Allard, Von Moppès, Mac Orlan, Duminy, George Armand Masson,
Roger Boutet de Monvel, Hervé Lauwick hors-texte de Brissaud, Siméon, Charles
Martin, Benito, Drian, Boutet de Monvel, Mario SImon, Iacovleff, Marty, Zinoview, Mar-
celle Pichon, Maurice Leroy, Lepape suites de croquis par Siméon, Dufy, Bagge et
Huguet, Ruhlmann, Francis Jourdain. Bien complet. Rousseurs. [ 1 4 9 8 8 ]
4500€
42

160.
VERTES (Marcel). MAC ORLAN (Pierre).
Maisons... Douze lithographies originales par Marcel VERTES.
Préface de Pierre Mac Orlan. Paris, éditions Pellet, s.d. (1925),
in-folio, sous chemise, toilée, cartonnée, fermée par des cor-
dons. Tirage limité à 1000 exemplaires, dont 900 sur vélin
avec la signature gravée (N°19). Lithographies présentées
157. sous marie-louise, titrées au crayon, évoquant sans fard
VAN MOPPES (Maurice). l’univers des maisons closes. Usures à la couverture, mou-
Vous ne voulez vraiment pas vous débarrasser ?. Des- illures et traces à la garde inférieure, légèrement gondolé,
sin à l’encre de Chine et au lavis, signé en bas à droite, in- usures et traces aux maries-louises. Les formes d’écriture de
dications à la mine de plomb pour l’imprimeur, date, 32 x Pierre MAC ORLAN (1882-1970) frappent par leur diversité ; il
24 cm. Confortablement installé dans un lit, adossés sur publie plusieurs textes de littérature érotique, sous des pseud-
leurs oreillers respectifs, un couple discute. Maurice VAN onymes. “Maisons” est le premier tirage de l’album qui a été
MOPPES amateur de Proust, Balzac, expose à l’Araignée et publié par la suite avec un nouveau texte de Pierre MAC OR-
à Satire 36 ; il illustre avec humour et finesse les petits tra- LAN sous le titre “Les Jeux du demi-jour” en 1926 (Michel Vo-
cas de la séduction (Dico Solo, pp. 865- 866). [16194] kaer, Bibliographie de Marcel Vertès, notice N°5, p. 7). [11385]
200€ 790 €

158. 161.
VARENNE VERTES (Marcel). PEYREFITTE (Roger).
“Etreinte érotique”. Sérigraphie signée, ( 2000), 50 x 30 cm. Nous les abstraits. Préface de Roger Peyrefitte. Paris, Léda,
VARENNE, renommé pour son dessin dans des bandes 1960, in-12 broché, sous chemise toilée verte à coins, format
dessinées érotiques, présente un couple nu, l’homme oblong, 31 planches. Tirage limité à 331 ex. Un des 17 ex.
enlaçant la femme de dos s’appuyant sur ses genoux, sur vélin d’Arches (N°22). Bien complet des trente planches
d’une grande intensité. [16349] (Voir planche couleur III.) plus la planche interdite “Ever since he became impotent he’s
250 € devoted himself to abstraction”. Caricature fine et amusante
des peintres abstraits, leur mondanité, l’incompréhension
159. du public, etc. Manquent le dessin original et le croquis.
VERTES (Marcel). MAC ORLAN (Pierre). Bel état intérieur malgré des rousseurs à la page de titre et
Les Jeux du demi-jour. Avec douze lithographies de Vertès. aux planches de légende (en anglais) et quelques reports
Paris, Les Arts et le livre, 1926, in-folio (38,5 X 29 cm) broché, au dos des planches. Non rogné. (Vokaer, 72). [12389]
sous couverture rempliée, 45 pp. Edition limitée à 600 exem- 750 €
plaires dont 100 sur papier d’Annam et Chine et 500 sur vélin
pur fil Lafuma (N°411). L’univers des plaisirs cachés est mis à 162.
jour avec talent par cet artiste hongrois qu’est Marcel VERTES. VILLON (Jacques).
Marcel VERTES (Ujpest 1895-1961 Paris), artsite d’origine Nu cubisant. Pointe sèche signée en bas à droite avec
hongroise, fut tour à tour illustrateur, graveur, aquarelliste, dé- mention manuscrite “Épreuve d’artiste”, (1935), 15,3 x
corateur... Il s’exila en France suite à la publication d’affiches 22,5 cm., cadre toilé. Jacques VILLON (1875-1963) est
politiques satiriques pendant la première guerre mondiale. Il un peintre, graveur et dessinateur français. Comme pein-
collabora à l’illustration de nombreuses revues (Fantasio, Le Té- tre, il se rallia au cubisme, et il travailla comme illustrateur
moin, La Vie parisienne, La Gazette du Bon Ton...). Pendant la pour des revues comme “L’Assiette au beurre”, “Cocorico”,
seconde guerre mondiale il s’exila à New-york et dès lors il part- “Frou-Frou”, “Le Cri de Paris”, etc. (Osterwalder, I, 1094).
agera sa vie entre les deux capitales (Dico Solo, 873-874). “Re- Ce dessin représente dans un style cubisant, une femme
cherché et coté” (Carteret, IV, 257) ; Monod (II, 7552). [11616] nue, de dos, la tête posée sur son bras replié. [16177]
490 € 500 €
43

162. Nu cubisant

163.
WILLETTE (Adolphe-Léon). WILLETTE (Adolphe-
Léon).
Frise à Paul-Menil. Dessin à l’encre de Chine et rehaut de
crayon bleu sur papier signé et daté “1916” en bas à droite,
26x61 cm. Ce dessin représente une frise avec des petits
enfants dansant. Adolphe WILLETTE (1857-1926) est l’élève
de Cabanel. Il fréquente Montmartre et le cabaret du Chat
Noir, où il se lie avec Toulouse-Lautrec. Il décore l’Hôtel de
Ville, le Tabarin, et invente le logo du Moulin Rouge. Lors
de l’affaire Dreyfus, il fonde le mensuel Pssitt... avec Fo-
rain, qui fera également partie de la “République de Mont-
martre” aux côtés de Willette et Poulbot. Accidents. [7580]
350 €

165.
WILLETTE (Adolphe-Léon).
Amor Omnia Vincit. Dessin à l’encre de Chine avec des rehauts de crayon de couleurs bleu, signé et daté dans le des-
sin, 1885, 26,7 x 20 cm. Adolphe WILLETTE (1857-1926) commença sa carrière avec la peinture, exposant à partir
de 1881 au Salon de la Société des artistes français. Par la suite, il se consacra à la lithographie et au pastel, fournis-
sant des dessins humoristiques et politiques à des revues comme “Le Chat noir”. Il fut l’un des fondateur en 1910 du
journal “Les Humoristes”. (Osterwalder, vol. I, p. 1132). Il signe ici une charmante allégorie qui illustre bien la netteté
et même la pureté de son style. Sur une grève, le regard tourné vers les flots, une jeune fille, ou fée, si l’on en croit les
ailes de libellule qui s’épanouissent dans son dos, est assise. Une pièce de tissu lui couvre les jambes, et elle retient un
voile transparent sur son visage. Sa main, tendue vers la ville côtière que l’on distingue en arrière plan, tient un lys, sym-
bole de pureté et d’amour chaste. Elle est adossée à un livre sur lequel on peut lire : “AMOR OMNIA VINCIT”. [16192]
700 €
44

166.
[XANTHIE - DISTRIBUTEUR DE CIGARETTES].
Xanthie ou la danse des sept voiles. Sculpture en régule chromé,
femme nue se dévoilant en haut d’un marchepieds, (1900), 18 x 8 x 8,5
cm. Telle Xanthie, papillon de nuit, cette danseuse ouvre son voile fleu-
ri d’un semi de roses et s’offre ainsi nue, masquant au dos de son voile une
réserve de cigarettes qui sortent à la base du marchepieds. Objet inso-
lite chargé d’érotisme meublant les maisons-closes. Petites usures. [16226]
400 €

167.
ZAMORA (José de).
Céleste. Encre de Chine et aquarelle sur papier, (1920), 32.5 x 25 cm. Une jeune femme, corsetée de résille argent, les
jambes voilées d’une longue traîne blanche se terminant en bouquets de plumes, se déhanche délicatement. Ses bras
sont cernés d’or, ses mains gantées de vert, avec des manchettes en plumes grises. Son immense chapeau recou-
vert de plumes, comme une aile d’oiseau, souligne la délicatesse de son visage ses cheveux sont retenus par un ban-
deau pailleté. Ses yeux en amande, ses pomettes délicatement rosies, sa petite bouche rouge soulignent sa féminité.
José de ZAMORA, artiste d’origine espagnole, travailla pour Paul POIRET avec ERTE en 1913 et se fit une réputation pour
ses décors et costumes de théâtre, pour les ballets et le Music-Hall. Numéro de revue, inscriptions au crayon. [12489]
350 €

LIBRAIRIE CHRÉTIEN JEAN IZARN

178, Faubourg Saint-Honoré – 75008 Paris MEMBRE DE LA CHAMBRE EUROPEENNE


Tél. : 01 45 63 52 66 - Fax : 01 45 63 65 87 DES EXPERTS D’ART
librairie_chretien@yahoo.fr SYNDICAT DE LA LIBRAIRIE ANCIENNE ET MODERNE
ACHAT DE BIBLIOTHÈQUE
Ouverture du lundi au samedi de EXPERTISE – VENTE PUBLIQUE – PARTAGE
10h30 à 13h et de 14h à 19h00
(Métro Saint Philippe du Roule – Parking Haussmann-Berri) MAISON FONDEE EN 1878

Ce catalogue a été rédigé par Claire ROUCHER-COELHO et Hélène DRUTINUS

- Nous remercions: Benjamin BOURQUE (Conception et infographie)


Raphaëlle LEOSTIC
Florence AUGUSTE-DORMEUIL (Encadrement)
Édouard CÉALAC (Site internet)

Conditions de ventes
Conditions de vente conformes aux usages du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne et aux règlements de la Ligue Internationale
de la Librairie Ancienne. Les prix indiqués sont nets : port en sus, emballage et assurance à la charge du client. Pour l’étranger, les règle-
ments par chèques doivent être majorés de 20 €. Toute commande téléphonique devra être confirmée par lettre. Pour les œuvres encadrées,
dont le cadre n’est pas annoncé dans la fiche, celui-ci sera facturé en plus. Nos factures sont établies en Euros et payables dans cette monnaie.

Exposition à la librairie: “Abécédaire du nu”


du 22 avril au 22 mai 2010

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