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CHAPITRE VII et ch VIII (bilingue)

Les hommes d'Etat peuvent adapter les règles de la société aux préceptes christiques, de telle sorte que toutes les
relations au sein de la famille, de la communauté et du domaine public se passent dans la plus grande tranquillité.

Quelle est la condition nécessaire à l'état de paix et de tranquillité dans un pays ? C'est un état d'esprit commun à
tous les membres de la société, c’est ce qui constitue la communauté. Si les opinions sont divergentes, si les
projets ne sont pas communs, s'il y a différentes décisions et entreprises, l'unité est brisée. “Tout royaume divisé
contre lui-même court à la ruine” (Mt. 12, 25)23. Il doit nécessairement s'écrouler comme la maison vacillante
sur ses fondations, dont les murs s'effritent et qui perd ses tuiles.
2. Que peut-on faire pour garder l'unité ? Il faut un ordre certain pour les personnes et les actions. Les uns
doivent gouverner, les autres doivent obéir et chacun doit connaître sa place, connaître son devoir et l’appliquer
en temps voulu. Tout ceci doit se faire librement, sans se forcer et avec bon sens, sans ruse et sans tromperie. Car
la nature humaine veut être gouvernée de façon humaine, elle préfère être conduite et non tirée, elle préfère être
persuadée et non forcée. Elle est, à l'image de Dieu, douée de raison et libre et dotée du libre-arbitre. L'art de
gouverner réside dans la sagesse et non dans la violence, dans l'intelligence et non dans la ruse. La nature de
l'homme n'est pas plus mauvaise que celle de l'animal. Aucun taureau, aucun chien, aucun chat, aucun animal ne
supporte d'être traité cruellement. Enervé, il frappe, mord, donne des coups ou se sauve si possible. Un noble
cheval portera volontiers un bon cavalier, mais il jettera à terre le maladroit. Nombreux sont ceux qui ont fait
cette expérience, tel Alexandre avec son royaume. Pour arriver à une parfaite unité il faut donc comme base ou
une égalité fondée sur la liberté ou alors un gouvernement où l’obéissance est librement consentie. La liberté est
l'étoile qui nous guide dans toutes nos actions, elle est la dot de la nature humaine, le sceau de l'image divine en
nous.
3. Mais que veut dire la liberté en général ? Ne se transforme-t-elle pas rapidement en effronterie et anarchie
pour conduire finalement à une confusion générale ? Il y a toujours abus, même des bonnes choses. Il ne faut pas
pour cela tout rejeter. Un mauvais usage de la liberté doit être évité par des lois et la répression doit être utilisée
pour chaque écart. Les gardiens de la loi sont les administrateurs qui, nantis de respect et de pouvoir,
récompensent les bons et punissent les méchants. On peut ainsi facilement obtenir de l'ordre et de la sécurité si
chacun vit de façon honorable et ordonnée, si personne ne fait du tort à l'autre et si chacun est respecté dans ses
droits.
4. Comment se fait-il alors qu'une telle confusion règne dans les relations humaines ? On néglige l'Unique
Nécessaire et on laisse une large place à l’inutile ; on tolère une quantité incroyable de dirigeants, de lois, de
gens qui expliquent les lois. Ils les faussent simplement et les obombrent par des choses extérieures, enseignant
le mépris et le détournement des lois - cela s’appelle la raison d'Etat - Ils attisent la jalousie parmi les
gouvernants pour finalement appeler à la guerre et la faire.
5. Depuis la nuit des temps, on le sait, la multiplicité des dirigeants est une calamité pour leur pays. Car “le mal
vient de la pluralité des gouvernants, un seul doit être roi”. Les anciens connaissaient cet adage : la décadence
d'un royaume est due au fait qu'il y a trop de gouvernants. Si beaucoup doivent s'occuper des affaires d'un Etat
ou d'un royaume, bientôt leurs opinions et leurs décisions divergeront - autant de têtes, autant d'intentions - et des
partis se formeront. Chacun cherchera uniquement son intérêt et tentera de tirer le plus de monde à lui. Mais
chaque être vivant, même s'il possède de nombreux sens, n'a qu'une seule âme. Même si dans les républiques
libres, le bien et la sécurité de l'Etat sont confiés à plusieurs personnes, elles sont cependant toutes sous l'unité
d'une même loi. Elles sont liées et ainsi le Sénat forme une seule âme sous la coupe d'un seul président. Si la
discorde surgit, le moyen extrême pour rétablir l'unité, est de donner tous les pouvoirs à un seul homme de grand
mérite, comme on le faisait dans la Rome antique ; cette mesure a toujours eu, dans ces cas-là, des conséquences
bénéfiques. Ainsi on voit ici aussi la justesse de la règle christique : l'unité fait nécessité.
6. Mais on peut se demander si c'est une bonne chose que toutes les actions des hommes soient circonscrites par
une série de lois et qu'ils soient empêchés de les outrepasser. L'Apôtre ne dit-il pas “... tandis qu'en l'absence de
loi il n'y a pas non plus de transgression” (Rom. 4, 15)24. On peut donc dire : là où il y a beaucoup de lois, il y a
beaucoup de transgressions. Le fruit défendu est tentateur et la parole de ce juriste est vraie : “ Les mauvaises
mœurs produisent de bonnes lois ”. Mais il est vrai aussi que plus les lois sont nombreuses, plus la mémoire
faiblit et plus l'outrecuidance apparaît. Nous en avons un triste exemple avec le peuple juif. Dieu lui a donné,
avant tous les autres peuples, de bonnes lois. Pourtant il vit tellement dans le péché, qu'il en est méprisable. Nous
les chrétiens, nous avons le Corpus Juris Civilis de l'empereur romain. Il comporte six cents fois plus de lois que
la loi de Moïse et nous avons en plus le droit canon des papes romains. Il en fait encore le double ! Et tout ceci
permet-il l'amélioration des mœurs ? Chez aucun autre peuple les abominations ne sont aussi énormes !
Comment peut-on alors interpeller le monde et lui dire : seul l’unique est nécessaire ! Et de quoi s’agit-il ? Des
dix commandements, base de tous les préceptes de Dieu. Si seulement les juristes voulaient enseigner le
décalogue de façon concrète et les chrétiens en faire une utilisation pratique ! Maints labyrinthes nous seraient
épargnés ! Et si en plus nous voulions faire nôtres les dix commandements, où, comme Christ nous l'a enseigné,
un seul, c'est-à-dire aimer Dieu et son prochain, il ne serait bientôt plus nécessaire de donner des lois aux justes
(1 Tim. 1, 9)25. Qui craint Dieu et aime son prochain n'a pas besoin de lois. La conscience seule suffirait pour
lui enseigner tout ce qui plaît aux hommes et agrée à Dieu.
7. Que doit-on dire des juristes qui expliquent le droit ? Diminuent-ils ou augmentent-ils les difficultés avec leurs
recherches ? Ils les diminuent, paraît-il. Mais les faits prouvent le contraire. Combien de centaines et de milliers
de volumes ont été écrits, combien de savants n'ont pas été cités dans chaque volume. Veut-on y comprendre
quelque chose, on avance comme dans une jungle épaisse dans un enchevêtrement de plantes. Si seulement les
philosophes, les médecins et les théologiens n'avaient jamais suivi le mauvais exemple de retarder le lecteur dans
sa lecture, en lui faisant faire d'innombrables détours. Aujourd'hui, rares sont les livres non pourvus d'une
énorme bibliographie, sans autre utilité que de montrer l’abondante culture de l’auteur. De même un thérapeute,
se vantant de belles paroles et en définitive mauvais médecin, promet lui aussi la lumière tout en n'apportant que
ténèbres. Un homme de notre époque a remarqué très justement : “La vie est courte, mais l'art dure longtemps.
Nous ne pouvons nous l'approprier que sous forme abrégée. Qui écrit de gros volumes cependant, ne le donne
pas sous forme abrégée”. Il ne donne pas pour preuve de ses affirmations la vérité simple et accessible, mais une
quantité de connaissances péniblement rassemblées et souvent tirées par les cheveux.
8. Le labyrinthe du droit est rendu encore plus compliqué par les tribunaux et les procès. Les avocats les font
durer avec maintes ruses et subterfuges. Déjà St Bernard se plaignait : les hommes ne vivent plus selon la loi du
Christ, mais selon leurs propres lois laïques héritées des païens. Il en donne la raison suivante : les chrétiens ne
se sentent plus capables de vivre selon la loi divine à cause de leur dégénérescence. Le Christ a pourtant fait de
la seule conscience un tribunal intérieur édictant la justice du cœur au même titre que celle de l'Eglise. “Oh !
Comme nous serions bienheureux si nous n'avions pas besoin d'autres tribunaux,” dit-il. “Personne n'aurait
besoin de s'embarrasser d'avocats et de témoins si l’on avait mauvaise conscience.” Ainsi parle St Bernard, le
théologien, dans son œuvre De Consideratione. Un procès chrétien normal, d’après certains juristes, n'a en fait
rien de très chrétien. Ainsi Nicolas VIGELIUS a prouvé dans l'introduction de son petit livre sur le droit paru en
1579, que la science juridique actuelle a causé de grands dommages à l'honneur de Dieu et au bien-être général.
Il montre dans le même livre comment on peut rendre justice facilement, véritablement, en conciliant tous les
partis en présence. A la fin, il adresse une prière aux gouvernants, se pose des questions quant à la déchéance de
notre système juridique et pointe entre autre le manque d'intégrité ; il prouve que la science du droit humain
serait parfaitement inutile si les chrétiens voulaient vraiment se conduire comme tels, c'est-à-dire parler et agir en
vérité.
9. Octavius PISANI aborde les mêmes thèmes dans son Lycurgue, en italien.
10. Des moyens pour préserver la paix, Christ nous en a montré un seul, c'est de supporter l'injustice ; ceci suffit
à éviter tous les procès contraignants (Mt. 5, 38)26. St Pierre ajoute : “Et qui vous ferait du mal, si vous deveniez
zélés pour le bien ? Heureux d'ailleurs quand vous souffririez pour la justice ! N’ayez d'eux aucune crainte et ne
soyez pas troublés” (1 Pierre 3, 13 et 14)27. Ceci est un conseil qui provient de l'esprit et de l'intelligence de
Christ, en vérité élevé et divin. Si seulement les chrétiens n’avaient pas délaissé cette maxime apparemment
insignifiante, ils se seraient épargnés tous ces procès compliqués et dévastateurs de notre juridiction actuelle. Si
seulement ils voulaient concevoir la création dans chaque pays, à côté de leur juridiction figée, d’un tribunal de
l'humilité où siégeraient des hommes honnêtes. Ils en seraient les arbitres et ne rendraient pas la justice dans un
but de profit, mais dans le but de servir la paix et la justice. Ils aplaniraient les oppositions avec justice et
simplicité et apporteraient l'équité au sein des gens pieux, justes ou simplement pauvres.
11. Il existe un quatrième labyrinthe où l'esprit humain se perd, à savoir la course aux diplômes et aux titres et
l'orgueil afférent, ainsi que la grande pompe des cérémonies - il y en a d'ailleurs de plus en plus - ce ne sont
pourtant que des choses extérieures et passagères. Bientôt arrivera le moment où plus personne ne fera plus rien
de sérieux. On passera son temps à des futilités et des choses sans importance. Il n'a pas tout à fait tort, cet
ancien dicton : l'étiquette régit le monde ou encore, le monde entier n'est qu'une comédie. Partout règnent
l'hypocrisie et la flatterie, bien plus que la vérité. Tout ceci n'est qu'ombre sans forme, plume sans oiseau, filet
sans cheval, bâton de pèlerin sans pèlerin, manteau sans philosophe, bruit sans signification, mot dénué de sens.
On recherche l'extérieur, ce qui comble l'œil, l'oreille et l'imagination, on ne veut pas aller à l'essentiel. Prenons
un exemple ! Quel est le critère de choix pour un monarque s’il veut envoyer un messager à un monarque
étranger ? D'après les méthodes modernes, il tiendra compte de la personnalité engageante du messager, il
prendra soin de le pourvoir d'une grande suite, de beaucoup de luxe et d'un faste extraordinaire. Cela exige de
puiser fortement dans les caisses de l'Etat. Avec la méthode christique, un seul homme, fidèle et intelligent,
suffit. Dieu a envoyé un tel messager dans le monde, son fils unique. Il a accompli sa mission dans la douceur,
sans pompes terrestres et sans agitation, et le Tribunal sur la terre est ainsi assuré. Mais le monde n’en tient
aucun compte et ne juge pas les choses selon leur essence mais selon leur apparence extérieure. Ainsi, il
s'illusionne et s'enfonce toujours plus dans la confusion.
12. A cette vilaine habitude, de préférer l'enveloppe à la graine, s'ajoute un autre fléau dévastateur, à savoir de
contourner à volonté la loi divine dès qu'il y a un espoir d'arriver à ses fins et d'atteindre l'objet de sa convoitise.
Nous entendons ainsi la liberté, faire tout ce qui pousse à notre avantage sans tenir compte des contrats et des
promesses. Si personne n'endigue ce fléau, les vertus comme la fidélité et la foi vont disparaître, personne ne
sera plus sûr de ses contractants ; le droit ne régnera plus, mais bien plutôt la ruse et la violence. Ainsi, les
rapports entre les hommes, cela est à craindre, peuvent se transformer en un labyrinthe infini où ils roulent des
pierres sans fin et où l'espoir, l'entraide et l'amour ne sont plus que des mirages. Le monde entier sera envahi par
les athées et les renégats ne reculant devant aucun moyen. “Parcourez les rues de Jérusalem, regardez donc,
renseignez-vous, cherchez sur ses places si vous découvrez un homme, qui pratique le droit, qui cherche la vérité
: alors je pardonnerai à cette ville, dit Yahvé”. Mais s'ils disent : “Par Yahvé vivant”, ils jurent pour un
mensonge.” (Jér. 5, 1-2). Les paroles suivantes (Jér. 5, 1-2) 28 “N'est-ce pas la vérité que tes yeux veulent voir,
Yahvé ?” Ne montrent-elles pas comment on peut échapper au courroux ? Oui en vérité ! La vérité doit monter
au cœur de chacun (Psaume 5) et on ne doit écouter d’autre discours que “oui, oui” et “non, non” (Mt. 5, 37).
Ceci devrait finalement permettre aux hommes de s'extraire de leurs relations confuses et compliquées.

13. Un sixième labyrinthe dans lequel se perdent les hommes, c'est la divergence d'opinions et les différentes
formes de gouvernement. De là provient cette animosité sournoise mettant continuellement le monde à la torture.
Jusqu'à présent, les hommes n'ont pas pu tomber d'accord sur la meilleure façon de gouverner et ne savent pas si
cette meilleure façon serait la démocratie, où le peuple se gouverne soi-même, l'oligarchie, où le pouvoir est
concentré aux mains d'une minorité d'aristocrates ou alors la monarchie, où un seul homme détient le pouvoir.
Les uns défendent une forme, les autres l'autre, aucun accord n'a pu se faire dans les 6000 ans de notre ère. Quel
est ici l'unique nécessaire ? La réponse se trouve dans Mt 22, 2129 : “Rendez donc à César ce qui est à César, et
à Dieu ce qui est à Dieu” et dans 1 Pierre 2, 13 “Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute institution
humaine.”. En d'autres mots : une fois que l'ordre est établi pour réguler les rapports humains, cet ordre doit être
maintenu et non pas renversé. Dieu a créé l'homme libre, il n'est soumis à aucune autre créature humaine, pas
même aux anges. Mais là où la population est nombreuse, la confusion règne si cette masse humaine n'est pas
maintenue par un ordre. Dieu a laissé à l'homme le soin de choisir sa forme de gouvernement. Il n'a pas pris
parti à ce sujet, il s'est contenté de donner des modèles, par exemple parmi les animaux vivant en communauté :
les fourmis vivent en démocratie et les abeilles sous le régime de la monarchie. Avant le déluge, les hommes
respectaient le patriarcat, c'était un gouvernement qui se fondait sur la démocratie et l'aristocratie et que Dieu
approuvait. Après le déluge, Nemrod a fondé la monarchie en mettant sous son pouvoir des communautés
familiales et des tribus. Pour l'Apôtre, ces formes gouvernementales de l'origine étaient d'ordre divin et voulu par
Dieu. (1 Pierre 2, 13).
14. Puisque nous avons abordé ce thème, de quoi un royaume a-t-il besoin nécessairement ? La réponse, nous la
trouvons dans la règle christique : une seule chose est nécessaire. Un royaume demande un roi, comme le corps
qui a une tête et le monde un seul soleil. Un royaume n'a que faire de deux monarques et un monarque n'a pas
besoin de deux royaumes, sinon l'harmonie est brisée. Ainsi que dans le couple où le bonheur repose sur l’union
d'un homme et d'une femme, il en est de même avec le lien qui unit un monarque avec son pays. Un corps
demande une tête - un corps. Le roi qui convoite plusieurs royaumes, risque de s'enferrer dans des labyrinthes et
de passer son temps à rouler des pierres de Sisyphe. L'administration d'un seul royaume lui demandera tout son
temps et sera une charge suffisante.
15. Comment un prince doit-il s'y prendre s'il ne veut pas voir l'administration de son royaume se transformer en
labyrinthe ? Réponse: il doit posséder l'art de gouverner et doit avoir la volonté et les compétences pour mettre
cet art à profit. Il doit savoir faire la guerre et préserver la paix, il doit connaître les lois pour exercer la justice et
la clémence, il doit avoir les yeux partout où quelque chose se passe, il doit tout voir par lui-même et non par le
regard des autres. Les chevaux et les baudets ont besoin d'une longe, dit David, il leur manque la raison ; il ne
serait pas raisonnable pour un monarque devant gouverner, de laisser les gens se gouverner par eux-mêmes.
D'autre part, le prince doit avoir une forte volonté, c'est-à-dire que le poids du gouvernement ne doit pas
l’effrayer. Prendre soin du royaume devrait même être un plaisir. Il doit aussi posséder les compétences pour
gouverner, il doit avoir du charisme, de l’autorité et de la témérité pour pouvoir faire face à tous les perturbateurs
de la paix du royaume. Et enfin, il doit pouvoir guider mais aussi se laisser guider. Il doit guider son peuple, il
doit se laisser guider par Dieu et ses préceptes. Sans la première condition il ne serait pas roi, sans la deuxième il
serait plutôt un tyran haïssant Dieu et les hommes et se détruisant lui-même. Tous les gouvernants doivent donc
être en même temps aimés et craints. L’homme bon doit les aimer, le mauvais les craindre. Il est pourtant
possible pour un bon capitaine de faire naufrage et pour un bon politicien faire le malheur de son pays, si Dieu
ne lui est pas favorable. Celui qui gouverne doit donc vivre dans la crainte de Dieu, prier et rester humble sa vie
durant.
16. Que doit-on faire si une guerre nous est imposée afin qu’elle ne se transforme pas en labyrinthe ? Réponse :
ou refuser de la commencer ou la terminer rapidement ou encore la mener pour assurer la victoire donc, ne pas la
perdre. La première chose est facile, la deuxième beaucoup moins, la plus difficile c'est la troisième. Christ
recommandait toujours la première (Mt. 5, 25, 37 30 ; Luc 14, 31). Car la guerre est bestiale. A l'homme il sied
d'être humain et doux et toutes les disputes peuvent être résolues par un jugement équitable (Job 34, 4) 32.

CHAPITRE VIII

Comment les théologiens, les prêtres et les évêques peuvent, en observant très précisément la règle christique,
pourvoir au bien-être de toute l'Eglise et à la paix de la conscience de façon inéluctable.

Jetons un regard dans l'inextricable labyrinthe de la religion. On y voit l'inanité des soucis et des efforts
accomplis et on observe combien elle roule de pierres de Sisyphe. Il suffit d'ouvrir le livre d'Alexandre
ROSSAEUS “Des religions du monde entier” pour se rendre compte du triste et effrayant chaos où elle est
plongée. Seule la règle christique de l'Unique Nécessaire, face à une telle confusion, pourra servir de référence :
c'est le retour à l'origine, source de tous les chemins, le retour à la religion originelle accordée au premier homme
par son créateur et notre créateur. Dieu, l’unique créateur, sait mieux que quiconque comment il veut être
honoré. Il l'a enseigné aux premiers hommes. L’originel, le primordial est comme un modèle pour le futur.
Quand la suite dégénère, il faut revenir à la forme primordiale.
2. La première religion était aussi simple que possible. Lorsque le créateur de toutes choses s'est fait connaître du
premier homme en tant qu'unique Dieu, la soumission et rien d’autre, fut la seule exigence. Elle devait se
traduire en une obéissance permanente et ainsi la vie éternelle lui était promise. Cette religion du paradis était
simple ! Croire au Dieu unique, obéir à lui seul et recevoir de lui, source de Vie, la vraie Vie ! Dieu n'a pas
donné d'autre religion à Abraham, au père de tous les croyants, lorsqu'il lui disait : “Je suis le Dieu tout puissant
(c'est la foi simple en l'unique Dieu), marche devant moi et sois pieux (c'est-à-dire que ta vie soit pure et simple,
agis toujours comme si Dieu te voyait). Alors je serai ton bouclier et ta grande récompense.” Quelle récompense
simple et pourtant grandiose ! Moïse enseigna cette même façon simple de louer Dieu : “Tu dois aimer ton cher
Dieu, ton Seigneur, de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même”. Moïse a donné de nombreuses
directives, mais en tant qu’exercices pour l'obéissance, modèles pour parfaire sa foi et pour fortifier son espoir.
Dieu l'a dit maintes fois par la bouche des prophètes. Comparons avec les paroles de Michée : “Tu sais, homme,
ce qui est bon et ce que le Seigneur attend de toi : tu dois garder sa parole, être tout amour et rester humble
devant ton Dieu.” Telles étaient les exigences de la religion avant la loi et sous la loi : saisir Dieu par la foi,
rester en lui par l'amour et garder son espoir en lui. Ceci est l'Unique Nécessaire : se savoir dépendant et rester
lié à son Dieu de toutes ses forces, dans ses pensées et sa raison, par sa volonté, ses désirs, et son espérance.
3. Mais le monde s'est séparé de son centre, de Dieu. En un mouvement circulaire, il passe par toutes ses
imaginations. Il erre dans un labyrinthe sans en trouver la sortie, roule des pierres sans fin et court après des
désirs jamais réalisés. Seul demeure l'unique nécessaire : chacun doit délaisser les choses de ce monde et se
tourner vers Dieu. Pour faciliter aux hommes l'accès à la connaissance et à ce but, le créateur de toutes choses
s’est mis à l’œuvre : il s'est donné en exemple. Le fils de Dieu a pris forme humaine, s'est fait pareil aux
hommes, excepté le péché. Il leur a appris, par la parole et l'exemple, à parvenir à la reddition, à retourner à Dieu
et à lui rester toujours fidèle, dans la foi, l’espérance et l’amour. Ceci est un résumé de l'Evangile, l'unique
nécessaire pour tous les prétendants à la rédemption. Seul Christ pouvait dire en vérité : “Je suis le chemin, la
vérité et la vie ; personne ne vient au Père que par moi.” (Jean 14, 6), et plus loin : “Je suis la lumière du monde.
Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la Vie.” (Jean 8, 12). Lui seul
pouvait dire : “Venez à moi vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, je vous soulagerai. Chargez-vous de
mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez du repos pour vos
âmes. Oui mon joug est doux et mon fardeau léger.''(Mt.11, 28-30)33. Malheureusement, les chrétiens oublient
l'unique nécessaire.
4. Qu'est-ce qu'un chrétien ? Un chrétien, est un élève et un disciple de Jésus. Il croit en cet enseignement, fait ce
qui lui est demandé et espère en ces promesses. Ou, autrement dit, un chrétien est semblable à Christ et, grâce à
cette ressemblance, appelé à devenir divin. De par sa nature, l'homme aspire à se sanctifier, tout son être aspire à
la perfection. Comme l'homme est, à côté de Dieu, l'être le plus élevé, il veut devenir comme Dieu. Satan a piégé
l'homme pour le tromper en se servant de cette aspiration. Christ, le fils de Dieu, donne réellement ce que Satan
a faussement promis : il a redonné aux hommes le pouvoir de devenir enfants de Dieu (Jean 1, 12) 34.
ORIGENE dit à ce propos : Dieu s'est incarné dans la chair. Ainsi la chair, le croyant, sera ennoblie par le Verbe,
le Fils de Dieu. Par cet acte, beaucoup devinrent des fils adoptifs de Dieu. Le Verbe s'est incarné dans la chair
non pas pour lui mais pour nous. Grâce à cette incarnation dans la chair, et à elle seule, nous pouvons devenir
des enfants de Dieu. Il s'est incarné seul dans la chair mais remontera au ciel avec beaucoup d’autres. D’un Dieu,
il a fait un homme, et fera des hommes des Dieux.
5. Ceci est grandiose. Mais comment les hommes doivent-ils s'y prendre pour devenir semblables à Christ ? Ils
doivent se concentrer uniquement sur lui, le prendre en exemple dans leur foi, dans leur vie, dans leur espoir,
dans leurs pensées, dans leurs paroles et dans leurs actes. Dieu le Père reconnaîtra en eux l'image de son Fils et il
pourra les transposer dans l'être divin de Christ (Eph.2, 6)35. L'Ecriture sainte utilise différentes expressions
pour décrire ce processus : avoir l'esprit de Christ, revêtir le Christ, marcher dans le Christ, ne pas vivre pour soi
mais pour Dieu, non pas nous, mais Christ en nous. Le croyant doit se laisser régir par l'esprit de Christ comme
les membres du corps se laissent régir par l'esprit, dont le siège est dans la tête et se transmet à toutes les parties
du corps.
6. De quoi a besoin le corps des croyants - l'Eglise - en tout premier ? D’une entente générale. Christ la nomme
Amour, et il la donne aux siens comme marque distinctive (Jean 13, 35)36. Les apôtres parlent de l'amour entre
les hommes comme du lien de la perfection (Col. 3, 14)37. Ils recommandent de garder précieusement cette
unité de 1'esprit par le lien de la paix. Tous forment un seul corps et un seul esprit, tous sont dans le même
espoir, unis dans le même Père, dans la même foi, dans le même baptême. Les vertus personnelles en Christ n’y
sont cause d’aucune différence (Eph. 4, 3-7)38. Cependant la règle supérieure de l'unité en Christ est triple :
garder l'unité dans toutes les choses nécessaires, dans les choses moins importantes ou personnelles laisser
l'entière liberté, mais agir en toutes choses et envers tous en amour.
7. Existe-t-il de tels chrétiens ? Oui, il en existait au temps des apôtres lorsque tous les croyants formaient un
seul corps et une seule âme. Aucun ne prétendait alors posséder quelque chose en propre et tous partageaient tout
(Actes des Apôtres. 4, 32)39. Il y en eut aussi après l'époque des apôtres. Ils vivaient pour Christ mais
s'investissaient aussi pour les autres (1 Jean 3, 16)40. Plus tard, l'amour s’atténua, ils oublièrent complètement la
loi christique et s'enfoncèrent dans l'inutile, incompatible avec leur état de chrétien, néfaste et dommageable. La
conséquence ? Tout leur devint labyrinthe, et même l'Eglise, au lieu de se placer hors du monde et d'être une
communauté d'élus, devint temporelle. De Christ elle n’eut alors plus que le nom. L’Eglise, le navire de Christ,
devint comme le navire de Thésée, dont Plutarque disait : les Athéniens l'ont tellement réparé, ont tellement
remplacé les vieilles planches par de nouvelles, qu'en fin de compte il ne reste plus rien du navire tel qu'il était au
début. Est-ce que l'Eglise est un tel navire ? Je pense que non. Car Christ a construit le navire de son Eglise lui-
même. Son œuvre ne peut pas périr, qu'on y apporte de bonnes ou de mauvaises modifications. Le mauvais
semeur sème de la mauvaise herbe sur le champ de Dieu, semé avec de bonnes graines : il ne peut cependant
enlever le blé (Mt. 13, 25)41. Ainsi on peut construire sur les fondations de l'Eglise avec de l'or, de l'argent et des
pierres précieuses, mais aussi avec du bois, de la paille et de l'herbe. Tout sera révélé par le feu de la
purification : l'or et l'argent resteront, la paille et l'herbe brûleront.
8. Il en est ainsi. Ce qui reste de vraiment chrétien dans l'enseignement, dans la vie et dans l'investissement de
Christ, c'est le blé, c'est l'or, ce sont les pierres précieuses, c'est tout le nécessaire. Tout ce que l'homme y a
ajouté, ce sont les mauvaises herbes, c'est la paille, c'est l'herbe destinée a être brûlée. Ou, en d’autres termes, ce
sont les labyrinthes, les rochers de Sisyphe, les illusions en quantité ! Une seule solution pour les faire disparaître
: retourner à la règle christique, revenir à l'unique nécessaire.
9. C'est là que vient la question principale. Quel est pour les chrétiens, perdus dans des labyrinthes infinis,
l'unique nécessaire ? La seule chose nécessaire est de porter son regard vers le Christ, modèle de toute
perfection, envoyé du ciel vers nous, et d'arranger notre vie selon ce modèle, ainsi que Dieu l'a enseigné et
montré à Moïse : “Veille à faire les choses selon l'image que tu as vue sur la montagne” (Exode 25, 40). Deux
fois une voix a retenti du ciel concernant le Christ : « Celui-ci est mon fils bien-aimé qui a toute ma faveur »
(Mt. 3, 17). Et Christ disait de lui-même : “Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et je
vous soulagerai. “ (Mt. 17, 28)42.
10. Quelles sont toutes les choses que nous devons apprendre de Christ ? Christ a résumé tout son enseignement
et sa vie en paroles : vous en avez eu un exemple. Il dit : “Vous devez faire aux autres ce que vous voulez qu'on
vous fasse” (Jean 13, 15)43. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Tout ce que j'ai eu de
mon Père, je vous l'ai enseigné (Jean 14, 14-15)44. Le sens de ces paroles est dans l'Evangile. ERASME l'a
résumé à sa façon dans son opuscule sur la théologie véritable. Il en parle ainsi : Christ, le maître divin, a mis sur
terre un nouveau peuple dont la patrie est le ciel. Il rejette tout ce qui vient de ce monde. C'est un peuple riche,
sage, noble, puissant et heureux. Il atteint au bonheur bien qu'il méprise toutes ces choses que la masse admire. Il
ne connaît ni l'envie ni la jalousie, son œil n'est pas troublé par la fausseté, il n'a aucun instinct impur, il est
continent par choix et a une vie d'ange bien qu'il soit fait de chair. Il ne connaît pas l’erreur, ne faisant et ne
soutenant pas le mal. Il ne rompt aucun serment. Il ne se méfie de personne, il ne trompe personne, il ne veut rien
posséder car ses trésors sont au ciel. Il ne connaît pas le frisson de la gloire orgueilleuse car tout acte est posé
pour la gloire de l'Un, Christ. Il ne connaît aucune ambition car plus il est haut placé plus il se soumet aux autres
selon la volonté de Christ. Il ne se met jamais en colère, même lorsqu'il est provoqué, il ne connaît pas la
calomnie et encore moins la vengeance, il rend le bien pour le mal. Même les païens se rendent compte qu'il a
des mœurs pures, par la renaissance il est devenu comme les enfants, pur et innocent. Il vit comme l'oiseau,
comme le lys, sans se soucier du lendemain, dans une unité parfaite, tous étant les membres d'un seul corps.
L'amour les unit et donc ils mettent tout en commun, le riche donne au pauvre. Si le mal surgit au milieu d'eux
ou en eux, ils tentent de l'éloigner ou du moins de le réduire, ainsi que le commandement le leur impose. L'Esprit
du ciel est leur maître, ils vivent selon l'exemple de Christ, ils sont le sel et la lumière du monde, la ville sur la
montagne visible pour tous. Chacun met sa force et ses compétences au service des autres. La vie est sans valeur,
la mort est souhaitée du fait de la promesse de l'immortalité. Le chrétien ne craint ni la tyrannie, ni la mort, ni
même le diable. Christ est son protecteur et son berger. Dans ses actions il se tient prêt pour le jour du Jugement
dernier.
11. Voyez, ceci est le nouveau et court chemin vers la sainteté de Sion, que le Seigneur nous a montré. Aucun
impur ne pourra le fouler ; il est si simple et si droit que même les insensés ne peuvent pas se tromper (Isaie. 35,
8)45. Mais on voit tant de chemins dans la chrétienté et aucun ne ressemble à celui-ci. Ces chemins sont
malheureusement très nombreux, ils sont impraticables, font des détours, ont des ornières, des pièges et des
précipices. Contentons-nous de lire le cinquième chapitre de l'Evangile de Matthieu et comparons-le avec les
mœurs actuelles des chrétiens. Alors, on verra une dysharmonie hurlante à travers toutes les relations. On
réalisera en vérité l’absolue nécessité pour la chrétienté de retourner à Christ, notre seigneur et maître envoyé
par Dieu. Il ne conduit personne vers l'arbre de la fausse connaissance mais uniquement vers l'arbre de la Vie, il
ne veut pas des paroles mais des actes. Soyons, nous aussi, parfaits, comme il l’exige, dans les œuvres de la
piété, comme notre Père céleste est parfait (Mt. 5, 48)46.
12. Tu dis : il est impossible à un homme d’être parfait comme Dieu au ciel. Ecoute sa réponse : “C’est
impossible pour l'homme mais possible pour Dieu” (Luc 18, 27)47. Personne ne peut rien par lui-même, par sa
propre force, mais il peut tout avec l'aide de Dieu comme le dit Paul : “Je puis tout en Celui qui me rend fort,
Christ” (Phil. 4, l 3). Donc, si nous ne sommes pas des chrétiens comme Christ l’aimerait, ce n'est pas de sa
faute. Lui veut nous aider, et nous refusons son aide. Nous nous opposons toujours par notre nature corrompue
depuis la chute d'Adam. Nous refusons continuellement d'utiliser la force renouvelante de Christ. Ou alors
voulons-nous soupçonner de mensonge Celui qui est la vérité quand il dit : “Mon joug est doux et mon fardeau
léger ? ” Ce qui arrange notre nature humaine, il est vrai, est léger, mais Christ est venu pour reconduire notre
nature à son état d'innocence originelle - en réalité, tout ce qui n'est pas alourdi par l'impiété et ne contient que le
nécessaire est léger. Aussi quand il s'agit de notre renaissance, nous devons nous délester du vieil Adam et
revêtir l'homme nouveau. Alors nous découvrons des difficultés illusoires, en réalité inexistantes. Nous ne
voulons pas voir les vraies difficultés, confusions, pièges et labyrinthes, où nous plongent les plaisirs mauvais de
notre nature déchue et qui alourdissent les habitudes et les mœurs des hommes. Nous ne voulons pas en tenir
compte, alors qu’il s’agit en réalité d’un labyrinthe. Et, là comme partout ailleurs, ne peut compter que la loi
christique. Nous allons tenter d’examiner l'une après l'autre les différentes confusions et les chemins d'illusions
qui existent.
13. Qu'en est-il de la théologie actuelle telle quelle est enseignée dans les écoles et les universités ? L'explication
de l'Ecriture sainte devrait être faite par l'Ecriture sainte elle-même, comme le fit le grand-prêtre Esdras (Ne 8, 8-
9) 48. Mais de nos jours, on laisse des hommes, ni prophètes ni détenteurs de l'esprit de Dieu, expliquer les
prophètes et les apôtres. Ce ne sont que des magistères et des docteurs faits par les hommes. Ils n'expliquent pas
l'Ecriture sainte à travers les prophètes et les apôtres, mais à travers Aristote, à la mode actuellement, ou
Descartes ou à travers l'un ou l'autre maître ou même parfois par la petite lorgnette de leur propre raison en
utilisant des règles élaborées par les hommes. Ainsi, la parole de Dieu doit supporter d'être éclairée par la parole
des hommes et le sens divin d'être dominé par le sens humain. Quelle en est la conséquence ? La théologie n'est
plus que verbiage creux (1 Tim. 1, 6-7) 49, et les élucubrations humaines sont données comme étant des
mystères divins. Elle n'est même pas unifiée, mais plurielle, selon le nombre de ceux qui se disent les guides, les
maîtres et les pères du peuple de Dieu, malgré le commandement sans appel de Christ (Mt. 23)50. Chacun s'écrie
: “Christ est ici” et cherche à convaincre le peuple que sa théologie est la vraie lumière. Il n'y a pas assez de mots
pour décrire à quel point toute cette agitation a divisé le peuple chrétien, a saccagé et endommagé la religion
même.
14. Les difficultés sont encore rendues plus ardues : on n'est pas capable de se mettre d'accord sur le fondement
de la théologie, sur la parole même de Dieu. Est-ce que la parole écrite, c'est à dire les écrits prophétiques et
apostoliques, est suffisante ou faut-il aussi prendre en compte le non-écrit, la tradition ? Là est la question. Où la
parole écrite est-elle la plus pure ? Dans les codex hébraïques et grecs ou dans les chaldéens et latins ? Quelles
sont les meilleures traductions des sources hébraïques et grecques ? Tout ceci a suscité de nombreux doutes, des
affirmations aléatoires et maintes confusions. La théologie en est devenue une étude pénible et douteuse. Mais si
Dieu éveille un homme à la Lumière, on ne l'entend pas, on ne le reconnaît pas et on ne veut pas le comprendre,
c'est comme si on entendait parler un étranger (Isaie. 28)51.
15. La perfection des apôtres consistait à “ne connaître rien d'autre que Christ, le Crucifié” (1 Cor. 2, 2) 52 et de
ne tirer les enseignements que de la Bible (1 Tim. 3, 16-17)53. Mais maintenant, on exige le diplôme de
magistère dans les sept arts (grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, musique et
astronomie), en plus du doctorat, auquel est lié toute la connaissance des choses dialectiques. Connaître Christ
seul semble être une théologie trop facile. On devrait éditer une bibliographie à l'usage de l'étudiant en théologie,
on verrait alors les centaines d'écrits au programme de l'étudiant. Ceci est-il l'Unique nécessaire pour sonder
l'esprit de Christ ? Oui, sûrement pour pouvoir bavarder à propos de Dieu et de ses mystères mais non pas pour
parler de la parole de Dieu. Ce serait bien si un écrivain voulait commenter en quelques pages (pas des
centaines) les paroles que le Seigneur adresse à Josué : “Que le livre de cette Loi soit toujours sur tes lèvres :
médite-le jour et nuit afin de veiller à agir selon tous ses écrits. Alors tu seras heureux dans tes entreprises et
réussiras.”, ou les quelques paroles de ce psaume : “Bienheureux celui qui parle de la Loi de Dieu jour et nuit”
ou les paroles d'Isaïe : “Pour l'instruction et le témoignage, on s'exprimera sûrement selon cette parole d’après
laquelle il n'y a pas d'aurore.” (Esaïe 8, 20)54 ou cette parole du Seigneur : “Cherchez dans l'Ecriture” (Jean 5,
39)55 ou ces paroles de Paul : “Toute parole donnée par Dieu sert l'enseignement, pour punir, pour améliorer,
pour se parfaire dans la justice, car un homme de Dieu est parfait et destiné à faire les bonnes œuvres.” Ou
encore si on pouvait éclairer ces quelques paroles d'Hyperius : “Le théologien naît à l'Ecriture Sainte”. De tout
ceci un pauvre futur prêtre n'entendra pas parler, mais il devra affronter six cents pédagogues. Ceci ne peut que
le plonger dans des labyrinthes, dans des travaux vains et dans d'amères illusions. Et rien de tout ceci ne rassasie
son âme.
16. Cette prolifération de maîtres est due aux nombreuses sectes pour lesquelles les noms vont nous manquer
pour les nommer. Chaque église croit qu'elle est la plus proche de la vérité ou du moins la plus pure d'entre
toutes, et les oppositions entre elles sont si grandes qu'elles se transforment en haine. Elles entretiennent
l'animosité : une entente ne semble pas possible et aucune réconciliation n’est en vue. Elles se forgent leurs
propres actes de foi à partir des Ecritures Saintes, ce sont leurs forteresses. Elles se tapissent derrière leurs
murailles et font de la résistance. D’après moi ces actes de foi - et la plupart sont des actes de foi - ne sont pas
mauvais, à vrai dire. Mais ils le deviennent car ils entretiennent le feu de la discorde. Seule leur complète
disparition permettra d’envisager la guérison de l'Eglise. Car actuellement, le peuple chrétien ne sait plus où
donner de la tête.
17. Ce labyrinthe des sectes et des croyances individuelles porte en gestation un autre labyrinthe : celui de la
dispute. A l'époque du paradis, Satan avait déjà semé la zizanie au sein des fils de l'Eglise et aujourd'hui cette
zizanie s’est accrue. Les apôtres et leurs disciples menaient le combat dans la force de l'Esprit-Saint. Mais déjà à
partir du IIème siècle, on a pris les armes et les conclusions d'Aristote pour mener le combat. A-t-on réussi quoi
que ce soit ? A-t-on seulement réussi à éliminer un seul sujet de discorde ? Pas du tout. Au contraire ! La
discorde a augmenté. Satan est le plus grand des sophistes, personne ne peut le vaincre quand il s'agit
d'argumenter. Mais nous, pauvres débutants, nous, les fils d'Eve, nous nous laissons éloigner de la bonne vérité
et nous nous précipitons dans la médiocrité générale, loin de la foi en Christ, loin de la Vie, loin de l'espoir.
18. Le but des synodes et des conciles était d'apporter une aide, ils ont essayé partiellement de le faire : lucides,
certains voyaient les manquements de l'Eglise et s'opposaient courageusement à ceux qui étaient perdus dans
l'illusion. Mais, les faits le montrent, et c'est grand dommage, les conciles aussi sont devenus d'inextricables
labyrinthes. Satan est rusé et a toujours su trouver des comparses, lors des discussions, s’opposant de façon
astucieuse à la vérité. Après avoir compris comment formuler des conclusions mensongères et erronées, il saura
aussi les faire perdurer et s'engendrer de façon automatique.
19. Cela est vrai, les apôtres et leurs successeurs ont défini des règles claires à propos de la vocation et de
l'exercice des serviteurs de l'Eglise. Ils y ont mis un ordre certain, mais malgré cela, beaucoup de désordre est
venu se mélanger à ces dispositions. Combien deviennent serviteurs de l'Eglise sans avoir la vocation ? Combien
sont ceux qui s'occupent de façon superficielle de leur tâche, ne se soucient pas de leurs ouailles mais d'eux-
mêmes ? Plus l'Eglise se montre magnanime pour les serviteurs de Christ, plus ceux-ci s'empressent d'utiliser
cette richesse pour leur bien-être personnel et ôtent ainsi le pain aux vrais serviteurs de Christ.
20. Les gardiens de l'Eglise auraient dû veiller à ne laisser entrer que de vrais pasteurs dans la bergerie (Jean l0,
2-3)56. Les évêques sont sensés guider ces pasteurs. Mais là aussi les abus foisonnent. Et, à l'instar de Simon le
Magicien, contre lequel Pierre s'est mis en colère, il pourrait aussi se mettre en colère à cause de cette mise sur le
marché du sacré, aujourd'hui où tout peut se vendre et s'acheter. Ce mauvais usage a ouvert la porte à toute sorte
de corruption et de malversation.
21. Dans les services religieux, on entend souvent des paroles d'hommes, peu de paroles de Dieu. Chacun
bavarde comme il veut ou alors on tue le temps avec des élucubrations savantes et des arguments formulés par
d'autres. Mais il n'est jamais question de la renaissance ou de comment l'homme doit opérer un revirement en
Christ pour avoir part à la nature divine (2 Pierre 1, 4)57. A force d'asséner ses conclusions, l'Eglise a perdu l'art
de relier, elle ne pratique plus que l'art de délier, poison dangereux pour le vieil Adam, privé de contrepoison.
Venons-en enfin aux sacrements, donnés comme symboles de l'unité et de l'amour dans notre vie en Christ. Ils
sont devenus de tristes objets de dispute, des causes de haine réciproque, des lieux où se déverse l'esprit sectaire.
Que de raisons de se plaindre !
VII and VIII CHAPTER c.

Statesmen can adapt the rules of society to Christ-like precepts, so that all relationships within the
family, community and public domain are happening in greater peace.

What is the condition for the state of peace and tranquility in a country? It is a state of mind common to
all members of society, is what constitutes the community. If opinions are divergent, if projects are not
common, if different decisions and business unit is broken. "Every kingdom divided against itself runs
to ruin" (Mt 12, 25) 23. It must necessarily crumble like the house on shaky foundations, the walls are
crumbling and losing its roof tiles.
2. What can we do to keep the unit? It takes a certain order for people and actions. Some must
govern, the other must obey, and everyone must know his place, knowing his duty and timely
implementation. All this must be done freely, without force and with common sense, without guile and
without deception.Because human nature is to be governed humanely, she prefers to be driving and
not pulled out, she prefers to be persuaded, not forced. It is in God's image, endowed with reason and
free and free will. The art of government lies in the wisdom and not in violence, in intelligence and not
in cunning. The nature of man is no worse than animals. No bull, no dog, no cats, no animal can not
stand to be treated cruelly. Very tense, he hits, bites, blows his or saved if possible. A noble horse will
willingly a good rider, but will fall to the earth awkward. Many people have experienced this, as
Alexander and his kingdom. To achieve a perfect unity must therefore as a base or a tie based on
freedom and then a government where obedience is voluntary. Freedom is the star that guides us in
all our actions, it is the portion of human nature, the seal of the divine image in us.
3. But what is freedom in general? Do changes does not rapidly lead to anarchy and effrontery finally a
general confusion? There is always abuse, even the good things. Do not dismiss it all. Misuse of
freedom must be prevented by laws and punishment must be used for each gap. The guardians of the
law are the directors, pledged to respect and power, reward good and punish the wicked. One can
easily obtain the order and security so everyone lives with honor and ordered, if no one hurts the other
and if people are respected in their rights.
4. How is it then such a confusion in human relations? We neglect the One Necessary and left a large
place to unnecessary, it tolerates a tremendous amount of leadership, laws, people who explain the
laws. They simply distort and obombrent by external things, teaching contempt and abuse laws - this
is called raison d'etat - they stir up jealousy among the leaders call for end to war and do it.
5. Since the dawn of time, as we know, the multiplicity of leaders is a calamity for the
country. Because "evil comes from the plurality of rulers, one should be king." The ancients knew the
adage: the decay of a kingdom is because there are too many leaders. If many must deal with the
affairs of a state or a kingdom, soon their opinions and decisions diverge - all men, so many intentions
- and the parties will form. Everyone will look solely to its interest and try to get as many people to
him. But every living thing, even if it has many meanings, not a single soul. Even if in the free
republics, the good and safety of the state are assigned to several people, yet they are all under the
same law unit. They are linked and the Senate as well as one soul in the grip of a single president. If
discord arises, the extreme measure to restore the unit is to give all powers to one man of great merit,
as they did in ancient Rome, this has always been, in these cases, theconsequences beneficial. Thus
we see here also the truth of Christ rule: the unit is necessary.
6. But one wonders if it's a good thing that all the actions of men are circumscribed by a series of laws
and they are prevented from exceeding them. The Apostle does not he say "... whereas in the
absence of legislation there is no transgression "(Rom. 4, 15) 24.We can therefore say: where there
are many laws, there are many transgressions. The forbidden fruit is the tempter and the lawyer's
word is true: "Bad manners produce good laws." But it is also true that the laws are, the more memory
fades and the arrogance displayed. We have a sad example of the Jewish people. God gave him,
before all other peoples, good laws. Yet he lives in sin so that it is despicable. We, as Christians, we
have the Corpus Juris Civilis of the Roman emperor. There are six hundred times more law than the
law of Moses and we have more canon law Roman popes. It is still double! And all this makes it better
manners? In no other people are abominations such huge! How then can we challenge the world and
say: only one is needed! And what is it? Of the ten commandments, the basis of all the
commandments of God. If only the lawyers wanted to teach the Ten Commandments in a concrete
and Christians make a practical use! Many labyrinths are spared! And if in addition we wanted to
endorse the Ten Commandments, which, as Christ taught us, one, that is to say, love God and
neighbor, he would soon be necessary to legislate for fair (1 Tim. 1, 9) 25. He who fears God and
loves his neighbor does not need legislation.Consciousness alone is sufficient to teach him everything
that appeals to men and acceptable to God.
7. What should we say lawyers explaining the law? They decrease or increase the difficulties they and
their research? They fall, it seems. But the facts prove otherwise. How many hundreds and thousands
of volumes have been written, how many scholars were not cited in each volume. Do we want to
understand something, as we advance in a thick jungle in a tangle of plants. If only philosophers,
doctors and theologians had never followed the bad example of delaying the reader in his reading,
making him make countless detours. Nowadays, few books are not equipped with a huge bibliography,
no other function than to show the rich culture of author. Similarly, a therapist, boasting beautiful words
and ultimately bad doctor, also promises the light while providing only darkness. A man of our time has
rightly remarked: "Life is short, but art lasts. We can not appropriate it as an abbreviated form. Who
writes large volumes, however, do not give in abbreviated form. It does not demonstrate the truth of
his assertions simple and accessible, but a wealth of knowledge gathered and often painfully learned
by the hair.
8. The maze of law is further complicated by the courts and trials.The lawyers are the last with many
wiles and subterfuges. Already St. Bernard complained: men no longer live under the law of Christ, but
according to their own secular laws inherited from the pagans. He gives the following reason: the
Christians no longer feel able to live according to God's law because of their degeneration. But Christ
is the only consciousness a domestic court to establish the justice of the heart the same way as that of
the Church. "Oh! As we would be happy if we did not need more courts, "he said. 'No one needs to
bother with lawyers and witnesses if they had bad conscience. "Thus says St Bernard, the theologian,
in his work De Consideratione. A normal Christian trial, according to some jurists, has nothing very
Christian. Thus Nicolas VIGELIUS proved in the introduction to his little book on the Law published in
1579, the current legal science has caused great damage to God's honor and well-being. It shows how
the same book you can easily do justice, really, reconciling all parties involved. In the end, he wrote a
prayer for the rulers, has questions about the downfall of our legal system and another peak between
the lack of integrity, he proves that the science of human right would be quite useless if Christians
really wanted to such as lead, that is to say, speak and act in truth.
9. Octavius Pisani discusses the same themes in his Lycurgus, in Italian.
10. Ways to preserve peace, Christ showed us one, is to bear the injustice this is sufficient to prevent
all cases binding (Mt 5, 38) 26. St. Peter adds: "And who do you harm if you become zealous for
good? Blessed indeed when you suffer for righteousness! Do not fear them and do not be troubled "(1
Peter 3, 13 and 14) 27.This is advice that comes from the spirit and mind of Christ, truly high and
divine. If only Christians had not abandoned the maxim seemingly insignificant, they would spared all
these trials complicated and devastating our current jurisdiction. If only they would design the creation
in each country, next to their frozen court, a court of humility where men sit honest. They are the
referees and not render justice in a for profit, but in order to serve peace and justice. They would
smooth the opposition with ease and bring justice and equity within the pious, or just simply poor.
11. There is a fourth maze where the human spirit is lost, namely the race for diplomas and
qualifications and relevant pride and the pomp of ceremonies - there are also more and more -
they But things that are external and temporary. Soon the time comes when no one will be nothing
serious. We'll spend his time on trivialities and unimportant things. It was not entirely wrong, that old
saying: etiquette governs the world or the world's a comedy.Everywhere prevailing hypocrisy and
flattery, rather than the truth.All this is only shades without form, without feather bird net without a
horse, hit the trail without a pilgrim cloak without philosopher, sound without meaning, the word
meaningless. We search the outside, which fills the eye, ear and imagination, we do not want to go to
the essentials. Take an example! What is the criterion of choice for a monarch if he wants to send a
messenger to a monarch overseas? According to modern methods, it will consider the engaging
personality of the messenger, take care to provide a large suite, lots of luxury and splendor
extraordinary.This requires a strong draw in the state coffers. With the method Christ, one man, faithful
and intelligent enough. God has sent such a messenger in the world, his only son. He accomplished
his mission in the sweetness, without land and without agitation pumps, and the Tribunal on the
ground is ensured. But the world will be ignored and do not judge things according to their essence but
according to their outward appearance. Thus, he is deluding himself and is sinking ever deeper into
confusion.
12. At this nasty habit of preferring the envelope to the seed, add another devastating scourge, namely
the desire to circumvent God's law when there is a hope of achieving its goals and achieve the object
of his lust. We hear and freedom, do everything to push our advantage without regard to contracts and
promises. If someone n'endigue this evil, virtues such as loyalty and faith will disappear, no longer
sure of its contractors, the law does not prevail over, but rather cunning and violence. Thus, the
relations between men, it is feared, could become an endless maze where they rolled stones and
where the endless hope, mutual support and love are more than mirages. The world will be overrun
with atheists and renegades shrinking from no way. "Walk the streets of Jerusalem, look, learn, look at
his places if you find a man who practices law, which seeks the truth, then I will forgive this city, saith
the Lord". But if they say: "For Yahweh lives", they swear to a lie. "(Jer. 5, 1-2). The following words
(Jer. 5: 1-2) 28 "Is not it the truth that your eyes want to see, Lord?" Do not they show how one can
escape the wrath? " Yes indeed! The truth shall rise in the heart of each (Psalm 5) and we should
listen to another speech that "yes, yes" and "no, no" (Mt 5, 37). This should finally allow men to get out
of their confused and complicated relationships.

13. A sixth labyrinth in which men are lost, it is the divergence of opinions and different forms of
government. Then comes the animosity sneaky putting the world to continuously torture. Until now,
men have not been able to agree on how best to govern and do not know if this would be the best way
democracy where the people govern themselves, oligarchy, where power is concentrated in the hands
of a minority of aristocrats, so the monarchy, where one man holds the power. Some advocate a form,
the other the other, no agreement could be in 6000 AD. What is here the one thing necessary? The
answer is found in Matthew 22, 2129: "Render unto Caesar what is Caesar's and unto God what is
God" and 1 Peter 2, 13 "Be subject for the Lord's sake to every human institution .. In other words,
once the order is established to regulate human relationships, this order must be upheld and not
overturned. God created man free, it is not subject to any other human being, not even the angels. But
where the population is large, the mass confusion if that is not maintained by human order. God has
allowed man to choose its form of government. It has not taken sides on this, he just provide models,
for example, among animals living in a community: live ants and bees in democracy under the
monarchy. Before the flood, people respected the patriarchy, which was a government based on
democracy and aristocracy and that God approved. After the flood, Nimrod founded the monarchy
under his power through family communities and tribes. For the Apostle, these forms of government
were originally a divine order and willed by God. (1 Peter 2, 13).
14. As we approached this theme, what kingdom does it need necessarily? The answer, we find in
Christ the rule: only one thing is needed. A kingdom demand a king, as the body has a head and the
world one sun. A kingdom that has done two monarchs and monarch did not need two kingdoms, if the
harmony is broken. As the couple where happiness is based on the union of one man and one
woman, he is even with the bond between a monarch with his country. A body requires a head - a
body. The king who covets several kingdoms, risk becoming set in mazes and spend time rolling stone
of Sisyphus. The administration of a single kingdom will ask all his time and will be a sufficient charge.
15. How a prince should he do that if he does not see the administration of his kingdom into a
labyrinth? Answer: it must possess the art of government and must have the willingness and skills to
bring this art to benefit. He must know how the war and preserve peace, he must know the laws to
exercise justice and mercy, it must have eyes everywhere when something happens, he must see
everything for himself and not through the eyes ofothers. Horses and donkeys in need of runs, "David
said, they lack the reason he would not be reasonable for a monarch to govern, let the people govern
themselves. On the other hand, the prince must have a strong will, that is to say that the weight of
government should not frighten him. Take care of the kingdom should even be fun. It must also have
the skills to govern, he must have the charisma, authority and boldness to cope with all the disturbers
of the peace of the kingdom. And finally, it must be able to guide but also be guided. He must lead his
people, he must be guided by God and his precepts. Without the first condition would not be king, but
the second it would be rather a tyrant who hated God and men and destroying itself. All leaders must
be both loved and feared. The good man must love them, the worse the fear. Yet it is possible for a
good captain of shipwreck and a good politician to the misfortune of his country, if God did not favor
it. He who rules must live in fear of God, pray and stay humble throughout his life.
16. What should you do if a war is forced upon us so it does not turn into a maze? Answer: or refuse to
start or finish quickly, or the lead to ensure victory, therefore, do not lose it. The first thing is easy,
much less the second, the more difficult is the third.Christ always recommended the first (Mt 5, 25, 37
30, Luke 14, 31). For war is brutal. A man befits a human being soft and all disputes can be resolved
by a fair trial (Job 34, 4) 32.
CHAPTER VIII

How theologians, priests and bishops can, by observing the rule precisely Christ, provide for the well-
being of the whole Church and the peace of conscience so inevitable.

Let's take a look into the tangled maze of religion. It shows the futility of worry and efforts and we
observe how she rolls stone of Sisyphus. Just open the book of Alexander ROSSAEUS "Religions of
the world" to realize the sad and frightening chaos where it is immersed. Only the rule of Christ the
Only Necessary face of such confusion, can serve as reference: it's back to the original source of all
roads, the return to the original religion given to the first man by his creator and our creator. God, the
sole creator, knows best how he wants to be honored. He taught the first men. The original, the
primary is like a prototype for the future. When subsequently degenerate, we must return to the
primordial form.
2. The first religion was as simple as possible. When the creator of all things has become the first man
known as the only God, the bid and nothing else, was the only requirement. It would result in a
permanent and obedience and eternal life was promised. This religion of heaven was simple! Believing
in one God, obey him and receive him only, source of life, real life! God has not given any other
religion to Abraham, the father of all believers when he said: "I am God Almighty (that's simple faith in
the one God), goes before me and am thinking (that is to say that your life is pure and simple, always
acting as if God saw you). So I'll be your shield and your great reward. "What incentive is simple and
yet grand!Moses taught the same simple way to praise God: "Thou shalt love thy dear God, your Lord
with all thy heart and thy neighbor as thyself". Moses has given many guidelines, but as exercises for
obedience, perfect models for his faith and to strengthen his hope.God has said many times by the
prophets. Compare the words of Micah: "You know, man, what is good and what the Lord expects of
you: you must keep his word, be all love and be humble before your God." Such were the exigencies
of religion before the law and under the law: take God by faith, remain in him by the love and keep his
hopes in him. This is the One Necessary: knowing oneself dependent and remain tied to his God with
all his strength, his thoughts and his reason, by his will, desires and hopes.
3. But the world has separated from its center, God. In a circular motion, it goes through all his
fantasies. He wanders in a maze without finding the exit, rolling stones and endless runs after desires
ever made. Only remains the one thing necessary: everyone must abandon the things of this world
and turn to God.To help people access to knowledge and to this end, the creator of all things began to
work: he has given an example. The son of God took human form, has done the same to men, but
sin. He taught them by word and example, to achieve surrender, to return to God and to always
remain faithful in faith, hope and love. This is a summary of the Gospel, the only necessity for all
pretenders to redemption. Only Christ can truly say: "I am the way, the truth and the life: no man
cometh unto the Father except through me." (John 14, 6), and further: "I am the light of the
world. Whoever follows me will never walk in darkness but will have the light of Life. "(John 8,
12). Only he could say: "Come to Me all you who are weary and burdened, I will refresh you. Charge
my yoke upon you and put you in my school, for I am meek and humble of heart and ye shall find rest
for your souls. Yes, my yoke is easy and my burden is light.''(Mt.11, 28-30) 33. Unfortunately,
Christians forget the one thing necessary.
4. What is a Christian? A Christian is a student and a disciple of Jesus. He believes in this teaching,
do what is asked of those promises and hopes. Or, in other words, a Christian is like Christ and
through this likeness, to become divine. By nature, man aspires to be sanctified, his whole being
aspires to perfection. As the man next to God, being the highest, he wants to become like God. Devil
trapped man to deceive by using aspiration. Christ, the son of God, what Satan really gives a false
promise: he has restored to men the power to become children of God (John 1, 12) 34. Origen says
about this: God became incarnate in the flesh.Thus the flesh, the believer will be ennobled by the
Word, the Son of God. By this act, many became the adoptive son of God. The Word became
incarnate in the flesh and not for himself but for us. " With this incarnation in the flesh, and it alone, we
can become children of God. He was incarnate in the flesh but only ascend into heaven with many
others. On a god, he was a man, and make men Gods.
5. This is great. But how must men go about becoming like Christ? They should focus solely on him,
take him as an example in their faith in their lives, their hope in their thoughts, their words and their
actions. God the Father recognize in them the image of His Son, and he can translate them into the
divine being of Christ (Eph.2, 6) 35. The Bible uses different words to describe this process: having the
mind of Christ, putting on Christ, walking in Christ does not live for ourselves but for God, not us, but
Christ in us. Believers must leave by respecting the spirit of Christ as members of the governing body
let the spirit, which is based in the head and spreads to all parts of the body.
6. What needs the body of believers - the Church - first of all? In a general agreement. Christ called
Love, and he gives as his hallmark (John 13, 35) 36. The apostles speak of the love between men as
the bond of perfection (Col. 3, 14) 37. They recommend this unit treasured 1'esprit by the bond of
peace. All form one body and one spirit, all are in the same hope, united in the same Father, in the
same faith, the same baptism. The personal virtues in Christ because there is no difference (Eph. 4, 3-
7) 38. However the superior rule of unity in Christ is threefold: to maintain the unity of all things
necessary in the less important things or personal leave complete freedom, but act in all things and to
all in love.
7. Are there such Christians? Yes, it existed at the time of the apostles when all believers formed one
body and one soul. None claimed to have something so clean and all shared everything (Acts of the
Apostles. 4, 32). 39 There were also after the time of the apostles. They lived for Christ, but has also
contributed to another (1 John 3, 16) 40. Later, the love died down, they forgot law completely
Christlike and plunged into the useless, incompatible with their status as a Christian, harmful and
damaging. The result? Everything became their maze, and even the Church, instead of being placed
outside world and be a community of politicians, became temporal. In Christ, she did so only in
name. The Church of Christ the ship, the ship became as Theseus, Plutarch said that the Athenians
have so repaired, so have replaced the old boards with new, ultimately there is nothing left of ship as it
was at first. Does the Church is such a ship? I think not. Because Christ has built his Church of the
ship itself.His work may not perish, that brings good or bad changes. Bad sower sows the weeds in
God's field, planted with good seed: it can not remove the wheat (Mt 13 25) 41. Thus we can build on
the foundations of the church with gold, silver and precious stones, but also with wood, straw and
grass. All will be revealed by the fire of purification: the gold and silver remain, straw and grass burn.
8. It is so. What remains of the true Christian teaching, in life and in the investment of Christ, the wheat
is gold, what are the gems, that's all you need. All rights are added, they are weeds, it is straw, grass
is intended to be burned. Or, in other words, what are the labyrinths, the rock of Sisyphus, the illusions
in quantity! One solution to make them disappear back to the rule Christ, back to the one thing
necessary.
9. Here comes the main question. Which is for the Christians, lost in endless mazes, the one thing
necessary? All it takes is to turn its gaze to Christ, Model of all perfection, heaven sent to us, and
arrange our life according to this model, as God has taught and revealed to Moses: "Watch to things
according to the image you saw on the mountain "(Exodus 25, 40). Two times a voice came from
heaven concerning Christ: "This is my beloved son with whom my favor" (Mt 3, 17). And Christ said of
himself: "Come unto me all ye that labor and are heavy laden, and I will refresh you. "(Mt 17, 28) 42.
10. What are all the things we must learn of Christ? Christ summed up all his teaching and his life in
words: you have had an example. He said: "You must do to others what you want them do unto you"
(John 13, 15) 43. You are my friends if you do what I command you. Everything I had my Father, I
have taught (John 14: 14-15) 44. The meaning of these words is in the Gospel.ERASMUS has
summarized in his own way in his essay on the true theology. He speaks thus: Christ, the Divine
Master, was put on earth a new nation whose homeland is heaven. He rejects everything that comes
from this world. They are a people rich, wise, noble, powerful and happy. He achieved the happiness
that he despises all things that the mass admires. He knows neither envy nor jealousy, his eye is not
disturbed by the falsehood he has no instinct impure, it is the mainland by a life choice and although it
is an angel made of flesh . He does not know the error, and that do not supporting evil. It does not
break any oath. He does not trust anyone, he does not fool anyone, he will not have as its treasures
are in heaven. He does not know the thrill of the glory proud because any action is performed for the
glory of the One Christ. It knows no ambition for higher it is placed over it submits to the other
according to the will of Christ. He never gets angry, even when provoked, he does not know the
slander and even less of revenge, he returns good for evil. Even the pagans realize his pure morality,
the revival became like children, pure and innocent. He lives like a bird, like the lily, without worrying
about the next day in a perfect unity, all being members of one body. Love unites them and then they
put everything together, the rich give to the poor. If evil arises in the midst of them or in them, they try
to remove or at least reduce it, and the command imposes. The Spirit of the sky is their master, they
live by the example of Christ, they are salt and light of the world, the city on the hill visible to
all. Everyone puts his strength and skills to serve others. Life is worthless and death is preferable
because of the promise of immortality. The Christian is not afraid of tyranny, nor death, nor even the
devil. Christ is his protector and shepherd. In his actions he is ready for the day of Judgement.
11. See, this is the new and shorter path to holiness of Zion, the Lord has shown us. No unclean thing
can trample on it is so simple and so right that even the insane can not be wrong (Isaie. 35, 8) 45. But
we see so many roads in Christianity and none like this one. These paths are unfortunately very
numerous, they are impassable, make detours, have ruts, pitfalls and precipices.Suffice it to read the
fifth chapter of the Gospel of Matthew and compare it with the present manners of Christians. So, you
see disharmony through screaming all relationships. We truly realize the absolute need for Christianity
to return to Christ, our lord and master sent by God. It leads one to the tree of knowledge but only
false to the tree of life, he does not words but deeds. Let's us also perfect, as it requires, in works of
piety, as our heavenly Father is perfect (Mt 5, 48) 46.
12. You say it is impossible for a man to be perfect as God in heaven. Listen for his answer: "It is
impossible for man but possible for God" (Luke 18, 27) 47. Nobody can do nothing by himself, through
his own strength, but it can with the help of God as Paul says: "I can do everything through him who
gives me strength, Christ" (Phil. 4, 3) . So if we are not Christians as Christ would, it is not his fault. He
wants to help us, and we refuse to help. We oppose ever by our corrupt nature since the fall of
Adam.We refuse to use force continually renewing of Christ. Or do we suspect of lying Whoever is the
truth when he said: "My yoke is easy and my burden is light? "This suits our human nature, it is true, is
light, but Christ came to renew our nature to its original state of innocence - in fact anything that is not
burdened by impiety and contains only the need is light. So when it comes to our renaissance, we
must jettison the old Adam and put on the new man. Then we find difficulties illusory in fact
nonexistent. We do not want to see the real difficulties, confusion, traps and mazes, which we plunge
bad pleasures of our fallen nature and that increase the habits and manners of men. We do not want
to take this into account, so he is actually a maze. And, like elsewhere, can expect only the law of
Christ. We will try to examine one after another the different paths of confusion and illusions that exist.
13. What is the present theology as it is taught in schools and universities? The explanation of the
Scriptures should be made by the Scripture itself, as did the high priest Ezra (Do 8, 8-9) 48. But
nowadays, men are allowed, nor prophets nor holders of the spirit of God, explain the prophets and
apostles. These are just Magister and doctors made by men. They do not explain the Holy Scriptures
through the prophets and apostles, but through Aristotle's fashionable now, or Descartes or through
one or another master or sometimes even by the small lens of their ownBecause using rules
developed by men. Thus, the word of God must endure being illuminated by the word of men and the
divine sense of being dominated by the human sense. What is the consequence? Theology is more
than empty verbiage (1 Tim. 1, 6-7) 49, and rantings are human data as the divine mysteries. It is also
not unified but plural, as the number who say they are guides, teachers and fathers of God's people,
despite the final command of Christ (Matt. 23) 50. Everyone exclaims: "Christ is here" and tries to
convince people that his theology is the true light. There are not enough word to describe how all this
turmoil has divided the Christian people, ransacked and damaged the religion itself.
14. The difficulties are made more difficult: we are unable to agree on the basis of theology, on the
very word of God. Is the written word, ie the prophetic and apostolic writings, is sufficient or should it
also take into account the non-written tradition? That is the question. Where the written word is the
purest it? In Hebrew and Greek codices or in Chaldean and Latin? Which are the best translations of
the Hebrew and Greek sources? All this has raised many doubts and confusion and many random
statements.Theology is study hard and become a suspect. But if God awakens a man to the Light, we
do not hear, we do not recognize and it does not understand is as if we had heard a stranger (Isaie.
28) 51.
15. The perfection of the apostles was to "not know anything else that Christ was crucified" (1 Cor. 2,
2) 52 and to draw the lessons of the Bible (1 Tim. 3, 16-17) 53. But now, it requires a degree of
teaching in the seven arts (grammar, rhetoric, dialectic, arithmetic, geometry, music and astronomy),
in addition to the doctorate, which is bonded the entire dialectical understanding of things. Knowing
Christ alone seems to be a theology too easy.We should publish a bibliography on the use of the
student in theology, we would then see the hundreds of messages to the student's program. This Is
the One needed to probe the mind of Christ? Yes, surely can talk about God and his mysteries, but not
to speak of the word of God. It would be nice if a writer wanted to say a few pages (not hundreds) the
words the Lord speaks to Joshua: "That book of this Act is still on your mouth: meditate on it day and
night to make sure to act according all his writings.Then you will be happy in your business and
succeed. "Or some words of this Psalm:" Blessed is he who speaks of God's law day and night "or
words of Isaiah:" For the instruction and the testimony, Surely we speak according to this word from
which there is no dawn. "(Isaiah 8, 20) 54 or the Lord's words:" Look in the Scriptures "(John 5: 39)
55 or the words of Paul: "Every word of God is teaching, to punish, to improve, to perfect in justice, for
a man of God is perfect and for doing good works." Or if could clarify these few words of Hyperius:
"The theologian born in Sacred Scripture." From all this a poor future priest will not hear talk, but he
will face six hundred teachers. This can only plunge in labyrinths, in work in vain and bitter
illusion. And none of this fails to satisfy his soul.
16. This proliferation of teachers is due to the numerous sects which names will be missed to
name. Each church believes it is closer to the truth or at least the purest of them all, and conflicts
between them are so great that they turn into hatred. They maintain the animosity: a cartel does not
seem possible, and no reconciliation is in sight. They forge their own acts of faith from the Holy
Scriptures, what are their strongholds. They crouched behind their walls and are resisting. In my view
these acts of faith - and most acts of faith - not bad, actually. But they become so because they keep
the flame of discord. Only their complete disappearance will consider the recovery of the Church. For
now, the Christian people do not know where to turn.
17. This labyrinth of sects and beliefs in individual gestation is another labyrinth: the dispute. At the
time of paradise, Satan had sown discord among the son of the Church and now the discord
grew. The apostles and their followers led the fight in the power of the Holy Spirit. But already from the
second century, it took up arms and conclusions of Aristotle to lead the fight. Has any one managed
anything? Was only able to eliminate a single point of contention? Not at all. On the contrary! Discord
grew. Satan is the greatest of sophists, nobody can beat him when he is arguing.But us poor
beginners, the son of Eve, let us move away from the truth good and we're filling in the general
mediocrity, from the faith in Christ, far from life, far from hope.
18. The purpose of synods and councils was to provide help, they tried to do in part: lucid, saw some
shortcomings of the Church courageously opposed and those who were lost in illusion. But the facts
show, and it is a pity, as the councils have become an inextricable labyrinth. Satan is crafty and has
always managed to find extras, during the discussions, as opposed to clever way to truth. After
understanding how to formulate conclusions misleading and erroneous, he will also continue to beget
and automatically.
19. True, the apostles and their successors have set clear rules about the vocation and the exercise of
the servants of the Church.They have a certain order, but despite this, a lot of confusion came to
mingle with these provisions. How become servants of the Church without a vocation? How are those
involved in a superficial way of their task, does not care about their flock but themselves? More
Church appears magnanimous for the servants of Christ, the more they are eager to use this wealth to
their well-being and take away the bread and the true servants of Christ.
20. The guardians of the Church would have ensured not to let that true shepherds in sheep (John l0
2-3) 56. The bishops are supposed to guide these pastors. But here too the abuses abound. And, like
Simon the Magician, against which Peter became angry, he could also get angry because of the
marketing of the sacred day, when everything can be sold and whether buy.This misuse has opened
the door to all sorts of corruption and embezzlement.
21. In church services, we often hear words of men, a few words of God. Each talkative as he wants or
we kill time with rants and scholarly arguments made by others. But there is no mention of rebirth or
how the man must make a turnaround in Christ to share in the divine nature (2 Peter 1, 4) 57. Dint
impose its conclusions, the Church has lost the art of linking, she no longer practices the art of loose,
dangerous poison for the old Adam, private antidote.Finally we come to the sacraments, given as
symbols of unity and love in our life in Christ. They have become objects of contention sad, causes of
mutual hatred, places where drains sectarianism.How many reasons to complain!

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