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Que l’on en soit réellement conscients ou pas, nous nous trouvons à présent sur la ligne du
partage des eaux de la « grande histoire », soudain proche de son terme : quelque chose y
prend fin définitivement, et quelque chose d’autre va bientôt s’y passer, abyssalement,
quelque chose d’absolument nouveau.
La terreur sournoise et dégradante exercée, à l’échelle planétaire, par la subversion
suractivée de la conspiration mondialiste qu’arme, justifie et n’en finit plus d’imposer sa
doctrine du « politiquement correct » soi-disant démocratique, atteint, à l’heure présente, les
ultimes limites dé l’insupportable, du cauchemar permanent et total. Arrivant, ainsi, en ces
extrémités, à ce paroxysme final de l’affirmation active, des impositions subversives et
totalitaires de la conspiration mondialiste en place et de sa terreur démocratique incapacitante,
l’histoire mondiale semble s’être momentanément arrêtée dans sa marche, comme auto-
immobilisée dans l’attente de l’instant fatal où il lui faudra basculer, inéluctablement, dans un
état absolument contraire à celui de son actuel blocage négatif total, changer entièrement de
sens.
Car une nouvelle forme spécifique de changement est à présent apparue dans le devenir
visible de l’histoire mondiale, une nouvelle forme ontologique d’action directe dans le cours
immédiat de l’histoire, qui implique et décide, à terme, quand l’heure en vient, l’auto-
destitution aussi totale qu’instantanée, sans la moindre intervention extérieure, de toute
situation de pouvoir fondamentalement constituée, s’affirmant politiquement et fût-elle
apparemment inexpugnable en ses assises du moment : ce qui semblait ainsi devoir durer
indéfiniment, disparaîtra alors d’une mystérieuse manière soudaine, sans laisser de trace,
effacé à jamais du courant de l’histoire ; comme si rien il n’y avait eu.
C’est que, lors de ses grands changements, lors de ses grands tournants décisifs,
imprévisibles, soudains, l’histoire se trouve forcée de muer, de se transformer de par le
mystère même de ses propres profondeurs irrationnelles, mystère en action que seules mènent,
depuis l’invisible, les décisions révolutionnaires occultes de la Divine Providence toujours là,
toujours dissimulée derrière les événements immédiatement visibles. Comprendre l’histoire
dans sa marche, ce n’est pas en pénétrer les raisons objectives, qui ne sont jamais que des
apparences arrangées, mais ne pas méconnaître l’identité abyssale de ce qui la mène et fait
avancer vraiment, par en-dessous, suivant un dessein providentiellement conçu et conduit
d’en dehors des temps.
Ainsi en avait-il été de la fin abrupte du communisme soviétique et de l’ensemble de ses
conspirations subversives de dimensions planétaires : sans la moindre intervention visible
venant de l’extérieur de ce qui était en train de se passer au moment décisif, sans absolument
aucune raison objective, à l’heure prévue - et que personne n’attendait, parce qu’il s’agissait
d’une heure occulte, supra-historique - il s’en était produit comme un brusque effondrement
total, de l’intérieur de celui-ci, comme un soudain éclair noir, annulant tout, et la plus grande
puissance politico-militaire du monde a cessé d’exister, s’est trouvée comme aspirée par le
néant qu’elle portait secrètement en elle, instantanément. Et tout à fait définitivement, sans
trêve ni recours.
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Or cette même nouvelle structure ontologique d’auto-destitution instantanée, mystérieuse
dans ses apparences, vient également de frapper l’ensemble de l’actuelle situation politique
européenne. Disparues, dans le néant de leur propre auto-destitution, les toutes-puissantes
démocraties chrétiennes italienne et allemande, tout comme semble s’être évanoui le grand
rêve impérial européen du « gaullisme de la fin » et, en France aussi, le vaste mouvement de
mobilisation populaire qu’avait mis en place le Front National, ainsi que le Parti Communiste
lui-même, éclaté, de l’intérieur, en des morceaux disparates. Alors que, sous les apparences
mêmes de leur pouvoir, à l’heure présente inconditionnellement encore en place - en France,
en Allemagne, en Italie - la social-démocratie, sous-traitance locale de la conspiration
mondialiste, installée partout en Europe, ainsi qu’en Grande Bretagne, se trouve malgré tout,
elle-même, désormais, à la merci du brusque mouvement sismique des profondeurs qui va la
renvoyer, d’un moment à l’autre, à son trou noir d’origine. Ainsi, de Bucarest à Lisbonne, un
immense désert vide, calciné, morne, immobile, « suintant des maléfices secrets,
imprévisibles », s’étend au comble de la désolation, au comble de l’impuissance. L’histoire
démocratique de l’Europe est morte, qui est en train de devenir sa propre fosse commune.
Or c’est bien au-dessus de cette fosse commune déliquescente que va devoir se lever,
bientôt, et de quelle manière inattendue, l’immense tourbillon de feu de l’entreprise
révolutionnaire grand-européenne de salut et de libération visant à mettre en piste,
politiquement et historiquement, ce qu’il est déjà convenu d’appeler l’Empire Eurasiatique de
la Fin.
Car, si, désormais, en ces temps d’interrègne, sans heure ni espérance ni plus aucune
attente légitime, quand l’évidence de l’abdication politique de l’Europe fait fonction d’un
champ d’épandage final, seule risque encore d’avoir cours, précisément, l’ontologie de l’auto-
destitution instantanée de cet ensemble politique en situation terminale - ainsi que cela s’était
déjà vu avec l’auto-destitution politique de l’Union Soviétique, ou avec le mystérieux
évanouissement sur place des démocratie chrétiennes européennes - il n’est pas moins certain
que le mouvement dialectiquement contraire, celui d’une ontologie de renversement total et
de reconstitution abyssale, d’une soudaine remontée paroxystique de l’Être originel, d’une
émergence de renversement absolu et de recommencement absolu d’une situation
apparemment fermée sans recours puisse également avoir, lieu, à tout instant. Et tout faire
basculer, d’un seul coup.
Un prochain basculement
Aujourd’hui, partout, dans l’espace intérieur propre de la plus Grande Europe, de l’Europe
en tant qu’avant-garde révolutionnaire du Grand Continent Eurasiatique, le feu du retour à
l’être, du redressement politique révolutionnaire de l’ensemble du continent couve
souterrainement, se maintient envers et contre tout, clandestinement disponible dans l’attente
de cette « émergence de renversement absolu et de recommencement absolu » qui doit
marquer le prochain basculement de l’actuelle situation politique européenne en son propre
contraire. Cela, c’est bien la dialectique agissante de la nouvelle forme d’intervention
ontologique dans l’histoire qui l’exige, à travers son double commandement de l’auto-
destitution du passé, des formes condamnées et déjà révolues, et de la mobilisation abyssale
de ce qui, soudain, sera appelé à donner son nouveau visage à l’avenir déjà, secrètement, en
marche.
Du projet océanique fondamental de l’Amiral
Gorchkov
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En conclusion à un travail de recherche politico-révolutionnaire que je faisais paraître, en
1976, sous le titre de La ligne géopolitique de l’URSS et le « projet océanique fondamental »
de l’Amiral G. S. Gorchkov, j’avais placé, prophétiquement - à présent je m’en rends compte -
les lignes suivantes, dont l’actualité me paraît tout à fait saisissante, plus que jamais
immédiatement opératoire :
« C’est sous le jour de cette conception intériorisante de l’histoire qu’il faudra savoir -
savoir d’avance, tout est là - qui, en Union Soviétique, finira par l’emporter, à l’heure voulue,
sur l’autre camp, implacablement, pour s’engager aussitôt à changer - dans un sens ou dans
l’autre - la direction et jusqu’à la face même de l’histoire du monde. Aujourd’hui comme hier,
tel est le but unique : changer la face du monde. Cependant, dans la perspective du but unique,
lequel des deux camps l’emportera sur l’autre? Celui qui saura laisser apparaître, en son sein,
la volonté de destin de l’homme providentiel, qui sera, aussi, l’homme de la dernière bataille.
Quand viendra-t-il, celui-là ? Inéluctablement, à l’heure prévue. »
Or c’est très précisément l’apparition - l’avènement - de ce que j’appelais, alors,
l’« homme providentiel » que, aujourd’hui que les temps sont prêts, va devoir provoquer le
basculement final de l’actualité politique européenne immédiate dans le sens de son retour
révolutionnaire à l’Être, fournir - au-delà de l’actuel désastre de celle-ci - sa forme
ontologique décisive à un autre recommencement total de l’histoire et de la conscience
politique européennes, de leurs structures d’affirmation et de présence agissante propres,
renouvelées depuis leurs profondeurs originelles retrouvées.
Car c’est un fait : la déflagration révolutionnaire finale est à présent prête à éclater. Partout
en Europe, des « groupes géopolitiques » de conscience et d’intervention politique clandestine
impériale grand-européenne, agissant déjà sur des dimensions continentales eurasiatiques, se
trouvent à l’affût de l’imminent changement de l’histoire proche de sa fin, changement qui est
en train de s’amorcer souterrainement et dont ces « groupes géopolitiques » mobilisés sur
place constituent la masse explosive, à laquelle l’apparition de l’« homme providentiel », du
nouveau « concept absolu » de l’histoire arrivant à son point critique suprême, apportera le
détonateur prédestiné.
La définition idéologico-doctrinale de ce changement annoncé, on peut la trouver,
exhaustivement arrêtée, dans un récent document émanant d’une des centrales opérationnelles
à l’œuvre, à demi-clandestinement, de ce vaste mouvement politique souterrain, dont celle-ci
représente une des actuelles instances décisives d’affirmation révolutionnaire immédiate. De
cette définition idéologico-doctrinale, en voici donc, ci-dessous, le document faisant état de
son projet opérationnel de base, document connu plus ou moins confidentiellement sous le
titre de « Pacte Impérial Eurasiatique ». Je cite, textuellement.
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mobilisés en avant par une même vision impériale irrévocable, par la décision du Pacte
Fondamental.
Le deuxième des trois stades opérationnels de l’IMPERIUM ULTIMUM vers la réalisation
effective de l’Empire Eurasiatique de la Fin, constitué par l’intégration politico-historique
totale de l’Europe de l’Ouest et de l’Est, de la Russie et de la Grande-Sibérie, de l’Inde et du
Japon.
Le « signe du départ » : l’apparition d’un nouveau « concept absolu », d’un nouvel « homme
providentiel »
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demandé de s’incarner pour qu’elle puisse agir au niveau de l’histoire visible, encristalliser
brusquement, en polariser suractivement sa nouvelle identité révolutionnaire à venir, ou plutôt
qui est déjà en train de nous en venir.
Or, avec l’accession de Vladimir Poutine à la magistrature politique suprême de la
« Nouvelle Russie », le « concept absolu » de la nouvelle histoire mondiale déjà
souterrainement en cours, l’« homme providentiel » du recommencement abyssal de celle-ci,
vient assez mystérieusement d’apparaître à la lumière du jour, et faire de par cela même que
tout se jette, brusquement, en avant vers cette Totale Weltrevolution dont secrètement nous
attendions tous, et depuis si longtemps, la venue définitive, l’« affirmation polaire de la
fin ».
Mais qui est, en fait, Vladimir Poutine? Vladimir Poutine, c’est avant tout et très
essentiellement l’émanation directe des conseils secrets révolutionnaires permanents des
Forces Armées de l’Union Soviétique, qui se cherchaient, et qui guettaient l’occasion de faire
surface, de franchir la ligne du passage à l’histoire visible, active, depuis déjà les années
1948-1952, quand il y avait eu les premières manifestations de taille de leur action, de leur
présence combattante, de leur volonté d’affirmation politique propre, non pas contre l’État
Soviétique, mais confidentiellement au sein même des structures de pouvoir propres de celui-
ci. C’est depuis lors que l’on a pu parler d’une doctrine national-révolutionnaire immanente
des Forces Armées de l’Union Soviétique, doctrine qui est allée en se précisant d’une manière
de plus en plus décisive à partir des années soixante, et dont les thèses géopolitiques de base
se sont trouvées confidentiellement soutenues par L. I. Brejnev et, par la suite, ouvertement -
ou presque - par Y. V. Andropov.
Chtemenko et Ogarkov
Deux personnalités militaires de tout premier plan passent pour avoir été, et restent encore
des représentants emblématiques de pointe de la doctrine politico-militaire immanente des
Forces Armées Soviétiques, doctrine globale, à demi-clandestine, ou plutôt implicite, mais,
dans son temps, de plus en plus active et suractivante là où elle parvenait à agir, et qui,
aujourd’hui, est en passe de devenir, effectivement, et tout à fait à découvert cette fois-ci, la
doctrine géopolitique officielle de la « Nouvelle Russie ». Ces deux personnalités militaires
soviétiques, sont l’ancien chef du CRU et, par la suite, de l’État-major Général des Forces
Armées de l’URSS, ainsi que ultérieurement, commandant en chef des forces du Pacte de
Varsovie, le Général-Colonel S. M. Chtemenko, et le Maréchal N. V. Ogarkov qui, lui aussi,
tout comme le Général-Colonel S. M. Chtemenko, devait accéder, quelques années après, à la
tête de l’État-major Général des Forces Armées soviétiques. C’est en tant que chef de l’État-
major Général des Forces Armées de l’URSS que le maréchal N. V. Ogarkov avait tenté, et
failli même réussir, une prise de contrôle totale de la direction politique de l’URSS par les
Forces Armées, ayant finalement échoué à cause de la contre-conspiration rivale, qui allait
amener au pouvoir, à travers le secrétariat général du Parti Communiste, Mikhaïl Gorbatchev,
pour aboutir, en dernière instance, à l’auto-destitution politique irréversible de l’ancienne
Union Soviétique.
Dans son livre capital, qui avait définitivement compté pour toute une génération de
chercheurs, GRU, le plus secret des services soviétiques, 1918-1988 (Stock, Paris 1988),
Pierre de Villemarest appelait le général-colonel S. M. Chtemenko « un des premiers
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géopoliticiens de l’URSS, peut-être même le premier de tous ». Aussi, sur le général-colonel
S. M. Chtemenko, Pierre de Villemarest écrira-t-il que celui-ci « appartient à un clan
d’officiers supérieurs, certainement "soviétiques", mais avant tout grand-russiens d’esprit, et
parfaitement expansionnistes. » Et aussi : « Pour cette caste, l’URSS est un empire appelé à
dominer le continent eurasiatique, non seulement de l’Oural à Brest, mais de l’Oural à la
Mongolie, de la Centre-Asie à la Méditerranée. » Et ensuite : « Sur ce dernier point,
Chtemenko est en effet l’homme qui a proprement inventé, de 1948 à 1952, non l’invasion
éventuelle de l’Afghanistan, mais son absorption lente par interpénétration économique
continue, avec subversion assortie. Et, parallèlement, l’irruption de l’URSS dans les capitales
arabes, à Beyrouth, Damas, Le Caire, Alger. Fin 1948, il exposait déjà qu’à l’intersection de
l’Orient et de l’Asie, l’Afghanistan offrait le moyen stratégique de couvrir les flottes que
commençait à développer l’amiral Serge Gorchkov - un de ses amis personnels - pour
déboucher de la Mer Noire vers la Méditerranée. » La puissance visionnaire de la géopolitique
d’avant-garde du général-colonel S. M. Chtemenko nourrit, encore aujourd’hui, la démarche
active des positions géopolitiques armant les bases idéologiques révolutionnaires de la
« Nouvelle Russie » dont Vladimir Poutine incarne et assume les destinées, le projet impérial
grand-continental eurasiatique et la mission eschatologique finale.
En allant donc à l’essentiel, on peut effectivement avancer que, par dessus l’état de fait du
régime soviétique en place, et néanmoins de l’intérieur même de celui-ci, la doctrine politico-
militaire immanente des Forces Armées de l’URSS comportait une double perspective
opérationnelle intérieure, à la fois géopolitique et transcendantale. Sa doctrine géopolitique
comprenait le projet fondamental d’une intégration politique finale, « totale », « impériale »,
du grand continent eurasiatique dans son ensemble, alors que sa doctrine transcendantale ne
faisait que reprendre, renouveler les grands objectifs supra-historiques du tsarisme et d’une
certaine conception visionnaire eschatologique, « polaire », de la prédestination spirituelle
salvatrice finale, « apocalyptique », de la plus Grande Russie.
Ainsi, quand, vers la fin des années soixante, le maréchal N. V. Ogarkov, alors chef de
l’État-major Général de l’URSS, lançait l’appel - et tentait d’en imposer la doctrine - de la
« militarisation intégrale » et de la « mobilisation générale et permanente » de l’appareil de
production industrielle et de l’économie soviétique dans son ensemble, le tout petit nombre de
ceux que l’on dit « au courant des choses qu’il ne faut surtout pas savoir » - « tout petit
groupe » présent, et confidentiellement à l’œuvre en URSS aussi bien qu’en Europe de l’Est,
ou en Europe de l’Ouest - n’avait pas manqué de comprendre que l’« Ordre Secret »
s’apprêtait à passer à l’offensive finale, décisive, l’« Ordre Secret » de la grande conspiration
immanente des Forces Armées soviétiques en place, agissant au cœur même du pouvoir
soviétique, qu’elles comptaient changer de l’intérieur. D’où, alors, presque sur le coup même,
le limogeage du maréchal N. V. Ogarkov, rentré provisoirement - mais ne faut-il pas plutôt
dire subversivement - dans l’ombre, en attendant la suite. Car l’heure, il faudrait bien le
croire, n’en était pas encore tout à fait venue de cette « offensive finale » ni, surtout, de ce que
celle-ci eût impliqué et, du coup, rendu irréversible sur le plan encore non entamé des grandes
stratégies politico-militaires soviétiques renouvelées par la reprise à découvert de la ligne
grand-continentale eurasiatique.
Or, si tout cela n’avait pas pu se faire à ce moment-là, c’est très certainement à présent que
cela va devoir se faire, à travers tout ce que signifie la prise du pouvoir, à Moscou, par
Vladimir Poutine et le grand renversement révolutionnaire que celle-ci implique depuis les
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profondeurs.
Cette évidence est fondamentale pour ce qui est là, réellement, en jeu : la thèse
immédiatement opérationnelle de la mobilisation totale, de la « mobilisation révolutionnaire »
des structures politico-administratives, sociales et culturelles, voire religieuses de la Russie en
vue d’un « grand dessein » supra-historique, constituait le noyau central de la doctrine
révolutionnaire immanente des Forces Armées russes d’hier et d’aujourd’hui, retrouvant ainsi
les principes suractivants de l’Empire Russe des origines, suivant son identité
missionnaire, « romaine, impériale », de ses premiers débuts en armes, suivant son « identité
abyssale, occulte », « polaire ».
Or c’est bien de cette vision politico-historique visionnaire et de ses grandes thèses
opérationnelles géopolitique et transcendantales que Vladimir Poutine est, lui, aujourd’hui,
l’héritier, le porteur direct, l’« homme providentiel » appelé à une tâche prédestinée, qu’il lui
appartiendra de mener jusqu’au bout.
Et c’est bien dans la lumière révolutionnaire de cette vision qu’il s’agit à présent de situer
le véritable sens, tout le sens des récentes déclarations de Vladimir Poutine concernant la
mission prédestinée des Forces Armées russes dans le travail de redressement et de salut
révolutionnaire de la Russie et partant de l’ensemble du grand continent eurasiatique en tant
qu’Empire Eurasiatique de la Fin que lui, Vladimir Poutine, se sait tenu d’assumer, d’une
manière inspirée, et sans plus tarder. Car les portes du destin se sont refermées sur lui, et il
faudra qu’il fasse ce qu’il incombe désormais de faire. Sans la moindre hésitation.
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secret révélateur d’une ancienne habitude impériale russe, reprise en continuité par le pouvoir
soviétique).
D’autre part, on n’ignore pas l’influence directe et profonde exercée, sur les milieux
proches du groupe de commandement politico-militaire personnel de Vladimir Poutine, par le
« manuel de géopolitique » impériale grand-européenne, eurasiatique et « transcendantale »,
« polaire », d’Alexandre Douguine, conseiller politique du Président de l’Assemblée
Nationale de la Russie, chargé plus particulièrement de la direction active de la « cellule
géopolitique » de celle-ci, entité responsable de la définition des grandes lignes de force
géopolitiques actuelles et à venir de cette « Russie naissante » dont Vladimir Poutine entend
forger les nouvelles destinées révolutionnaires.
Aussi l’importance qu’Alexandre Douguine et ses conceptions géopolitiques impériales
eurasiatiques sont en train de gagner actuellement auprès du groupe de commandement
politico-militaire de Vladimir Poutine apparaît-elle comme extrêmement significative, lourde
de promesses d’avenir, parce que la pensée de notre camarade Alexandre Douguine est celle,
précisément, de l’ensemble de nos « groupes géopolitiques » actuellement en action, les
positions de combat et les thèses opérationnelles d’Alexandre Douguine sont les mêmes que
celles avancées par le « Pacte Impérial Eurasiatique » cité déjà dans lé courant du présent
article. Là, une boucle est bouclée, qui va profondément marquer les futures destinées
politico-spirituelles du continent eurasiatique, et plus particulièrement de la plus Grande
Europe.
Les anciennes républiques musulmanes d’URSS : une chaîne d’instabilité sur laquelle il ne
faut pas céder
Il est d’autre part certain que si Vladimir Poutine a choisi d’axer sa propre prise de pouvoir
politique sur le problème d’un règlement intégral et définitif du conflit de Tchétchénie, il avait
parfaitement compris que, céder en Tchétchénie, ce serait devoir céder, ultérieurement, sur
toute la ligne face au permanent complot suscité par la conspiration mondialiste, à travers la
Turquie et derrière les manigances de l’islamisme fondamentaliste, sur le flanc méridional du
continent eurasiatique, tout le long de la chaîne d’instabilité des républiques islamistes de
l’ancienne Union Soviétique. Dans mon for intérieur, j’ai décidé que ma mission, que ma
mission historique consisterait à régler le problème du Caucase-Nord, affirmait Vladimir
Poutine dans un entretien avec la revue Kommersant de Moscou.
Or, si, comme il n’arrête pas de le dire, pour Vladimir Poutine, la guerre de Tchétchénie,
guerre de déstabilisation et d’infiltration aux objectifs essentiellement subversifs, représente la
ligne d’opposition de l’Islam et de la Chrétienté, il ne pouvait pas non plus ne pas
comprendre, aussi, que, dans une guerre de religions, il s’agit de la confrontation irréductible
de deux religions qui ne saurait prendre fin que par l’abdication de l’une devant l’autre de ces
religions, et par conséquent d’une guerre totale.
Mais ce n’est certes pas là seulement la raison pour laquelle Vladimir Poutine ne cesse
d’accentuer la nécessité de l’intégration à part entière de l’orthodoxie dans le bloc actuel du
patrimoine révolutionnaire de la « Nouvelle Russie ». C’est qu’en même temps qu’il n’y a pas
d’Empire sans une religion d’Empire, que l’acte fondationnel de la création - ou du
renouvellement - d’un Empire ne saurait être que d’une nature exclusivement religieuse. Et
que la grande mission eschatologique finale de la « Nouvelle Russie » se doit d’être, en
dernière analyse, une mission religieuse.
Dans l’entretien déjà cité avec la revue Kommersant, Vladimir Poutine déclarait, aussi,
que, quelques années après la mort de sa mère, qui l’avait fait baptiser clandestinement dans
la religion orthodoxe, celle-ci lui avait donné sa croix de baptême, pour que, lors d’un voyage
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qu’il lui avait fallu faire en Israël, il la fasse bénir « sur le tombeau du Christ ». Et, ajoute-t-il,
« pour ne pas la perdre, je l’ai mise autour de mon cou. Et, depuis, je l’y ai gardée. »
De toutes les façons, la « Russie Nouvelle » doit absolument se souvenir, sans cesse,
qu’elle doit le miracle inconcevable de sa brusque libération du communisme, « comme par
enchantement », au fait que, en communion avec tous les Évêques du monde, le Pape Jean
Paul II avait consacré la Russie au Cœur Immaculé de Marie, suivant le vœu et la promesse
sous condition qu’avaient prononcés la Vierge Marie lors de son apparition à Fatima, au
Portugal, en 1917, l’année même où la Russie sombrait dans le cauchemar halluciné, dans le
cauchemar sanglant et sombre de soixante-dix années de terreur communiste.
Mais il y a plus. Suivant la prophétie de Saint Maximilien Kolbe, le martyr de la charité
d’Auschwitz, pour que la « Nouvelle Russie » puisse être vraiment au rendez-vous de ses
retrouvailles prévues avec ses plus grandes destinées à venir, il faudrait que, sur la plus haute
tour du Kremlin, l’Étoile Rouge soit remplacée par une statue votive de la Vierge Marie,
symbole annonciateur du Regnum Mariae. Ce n’est qu’un symbole, mais c’est sans doute de
ce symbole que dépend entièrement l’avenir eschatologie de la Russie et partant de
l’ensemble impérial du grand-continent eurasiatique Cela, je ne sais pas si Vladimir Poutine le
sait. Mais il faudra le lui faire savoir.
Pour le moment, la somme maximale des efforts à déployer par les « groupes
géopolitiques », et par les formations politiques européennes que ceux-ci pourraient
influencer, doit concerner la mise en piste de l’axe Paris-Berlin-Moscou. En même temps, si
la plus Grande Europe est, désormais, à cause de la Russie, à la fois catholique et orthodoxe, il
faudra s’empresser d’arriver à une réintégration des deux religions, catholique et orthodoxe,
revenir en arrière jusqu’aux temps où leur séparation n’avait pas été consommée. Ce qui à
présent paraît impossible, une volonté transcendantale le fera, soutenue par certaines centrales
occultes à l’œuvre, et par la sainteté.
Jean Parvulesco
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