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NANON ET MOI

CHEVALIER DE SAINT-GEORGE
Dossier de presse

Parution
Octobre 2010

DAGAN EDITIONS
Collection de romans historiques dumas-pouchkine
Nanon et moi, Chevalier de Saint-George
Jeanne Romana

Sommaire

• LA COLLECTION DE ROMANS

HISTORIQUES: DUMAS-POUCHKINE - P 3

• PRESENTATION DU ROMAN :

«NANON ET MOI, CHEVALIER DE SAINT-

GEORGE» -P4

• L’AUTEUR : JEANNE ROMANA - P5

• DAGAN EDITIONS -P6

•EXTRAITS

2 Collection Dumas-Pouchkine
Nanon et moi, Chevalier de Saint-George
Jeanne Romana

Collection de romans historiques


dumas - pouchkine

Cette collection propose de faire revivre dans


le genre romanesque l’histoire méconnue de
l’Afrique et de ses diasporas des Caraïbes,
d’Amérique, d’Asie. Elle porte les noms de
deux des plus grands écrivains européens
d’origine africaine, Alexandre Dumas et
Alexandre Pouchkine.

Alexandre Pouchkine Alexandre Dumas (1802-


(1799-1837), le plus grand 1870) l’écrivain français
écrivain russe de tous les le plus lu au monde, était
temps était le descendant le petit fils de l’Africaine
du général nègre de Rus- Césette Dumas, esclave à
sie, Abraham Petrovitch Saint-Domingue (Haïti) et
Hanibal. le fils du général Dumas.
Poète national, Pouchkine Il est le père du roman his-
fut également le fondateur torique français.
du roman historique russe. .

Collection Dumas-Pouchkine 3
Nanon et moi, Chevalier de Saint-George
Jeanne Romana

Présentation du roman
«nanon et moi chevalier de saint-george»

Nanon et moi, Chevalier de Saint-George

Jeanne Romana a découvert l’épopée de Saint-


George à travers une série d’émissions radiophoni-
ques en 1995: on évoquait un parcours exception-
nel et mettait en exergue ses dons physiques, sa
beauté, ses succès, musicaux, mais Jeanne Ro-
mana ne pouvait s’empêcher de voir derrière ces
apparences beaucoup de solitude.

Par ailleurs, Jeanne Romana constate une grande lacune : les biogra-
phes du chevalier ne se préoccupaient pas de la mère. Où était donc
Nanon,
la mère de Saint-George, quand son fils brillait à Paris auprès de la
reine Marie-Antoinette, du roi Louis XVI, de Philipe d’Orléans, de
Mozart, de Haydn, du chevalier d’Eon, de la noblesse anglaise ? Ce
vide a créé une frustration chez la romancière. Aussi, faute d’éléments
existants elle décide de redonner vie à Nanon. Ce livre est un vibrant
hommage à la mère de Saint-George, l’esclave oubliée par tous ceux
qui ont tant admiré son fils.
Jeanne Romana a reconstitué un itinéraire pour Nanon, semblable à
celui de toutes ces jeunes filles africaines
Genre : Roman historique arrachées à leur vie quotidienne pour finir
Collection : Dumas-Pouchkine dans une plantation des Amériques loin de
Parution : Octobre 2010 leur terre d’origine où elles allaient mener
Format : 13 * 20 cm une vie d’esclave.
Pagination : 320 pages
ISBN : 978-2-9532838-8-4 Puis, l’auteur s’est plu à replacer Nanon
EAN : 9782953283884
dans le contexte révolutionnaire français,
Prix Public : 17 €
dans les années 1770-1789. Elle y côtoie
Illustration de couverture:
Nanon, Joëlle Esso, 2010
les bonnets phrygiens des hommes et des
femmes qui voyaient enfin émerger des
valeurs de fraternité, de liberté, d’égalité.
4 Collection Dumas - Pouchkine
Nanon et moi, Chevalier de Saint-George
Jeanne Romana

Jeanne ROMANA

Originaire de la Guadeloupe comme son héroïne, Jeanne


Romana a fait une école de cinéma, le CLCF, et travaillé
dans un premier temps comme assistant de réalisation
dans plusieurs sociétés de production.
Puis, cet environnement professionnel a cessé de lui conve-
nir, alors, elle s’est déplacée dans un autre univers qui lui
a fait voir les gens dans leurs spécificités quotidiennes.

Elle a mis en place des ateliers vidéo pour mobiliser les


personnes en vue d’intégrer un savoir-faire et élaborer
des projets personnels. Cette forme de travail lui a permis
de réaliser des films dans le champ social et d’ expérimen-
ter une forme particulière de filmer.

NANON et moi, Chevalier de Saint-George, est le pre-


mier roman de Jeanne Romana

Collection Dumas - Pouchkine 5


DAGAN éditions

Notre vocation :
Publier des livres pour faire découvrir l’histoire méconnue de
l’Afrique et de ses diasporas caribéennes, nord et sud-amércaines et
asiatiques.

Le fondateur : Dieudonné Gnammankou


Responsable des partenariats : Sydney Kotto
Conseillère artistique : Joëlle Esso
Contact presse: info@editionsdagan.com
Tél : 01 39 799507
Fax : 0955 959507
Site internet : www.editionsdagan.com

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tura, etc.
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Collection Dumas - Pouchkine 6


www.editionsdagan.com
Eclats de vers de voix de rires
Jeanne Louise Djanga

DAGAN éditions

NANON ET MOI,
Chevalier de
Saint-George

Un roman historique
de Jeanne ROMANA

Collection Dumas - Pouchkine


Nanon et moi,
Le Chevalier de Saint-George

Jeanne Romana

Editions DAGAN
Collection Dumas-Pouchkine

2010
Première édition, ©DAGAN , Achères, France

www.editionsdagan.com

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Désordres amoureux

Ma bien-aimée,

« Je suis rempli de vos douces et pudiques étrein-


tes ; sans vous la confusion s’empare de moi et je
ne sais comment la vaincre. Vous me manquez tant.
J’aimerais inventer un moyen qui nous sauve à tout
jamais de ce que vous craignez, n’est-ce pas ? Je
ne doute pas de votre amour, mais alors pourquoi
n’en parlons-nous pas à nos familles ? Quelle est
cette chose étrange que je ne puis nommer qui nous
fait nous sentir coupables ? Pourquoi mon père qui
possède une des plus grandes fortunes de France
ne peut aller trouver votre père et demander votre
main ? Aude, je veux ce que vous voulez, je suis votre
serviteur, je respecterai ce que vous m’imposez. »

Votre Obligé.

Aude lit à haute voix dans sa chambre ; Aubépine


est assise dans le lit, elle pleure. Nous ne devrions

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Nanon et moi, le Chevalier de Saint-George

pas l’entraîner dans cette aventure, mais Aude n’a


personne d’autre. Elle doit cacher ses sentiments
quand elle me rencontre, faire semblant quand je
suis avec sa cousine pour qui je suis seulement un
agrément. Tout est bon pour amuser la cour et je
suis une cible parfaite. Mon histoire particulière fait
de moi un objet intéressant qu’il est bon d’avoir dans
son salon. Je suis une attraction que tout Paris veut
admirer et Aude hurle de me voir si fragile, si seul,
dans cette foule pernicieuse.

– Mademoiselle, quelle délicatesse, comme il


vous aime !
– Il me manque tant, je le vois si rarement. Je dois
faire reconnaître cet amour.
– Et risquer de vous perdre ! Peuvent-ils vous
comprendre ?
– Braver tous ces dangers pour être avec lui, mais
c’est du bonheur ! Je ne m’ennuie jamais. Sa voix est
si douce que, quand il me parle, je n’ai plus envie de
rien d’autre que de l’écouter. Il me suffit de fermer les
yeux pour voyager avec lui dans ce monde si secret
qui l’entoure. Sa voix berce mon cœur et m’apporte
quelque chose qui me plaît.
Aubépine met un doigt sur sa bouche.
– Chut !
– C’est vrai, je suis submergée par cet être
immense. Il est plus que l’amour. Il me raconte une

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Désordres amoureux

histoire, il essaie de me transmettre un message et


c’est comme si…
Aubépine l’observe :
– Comme si ?
– Il n’arrête pas de me parler, de me dire, j’ai si
peur des mots !
– Mademoiselle...
– Il me demande de l’aimer, de partager ses
cauchemars, ses doutes, son amertume.
– Oh là, là ! Pourquoi parlez-vous comme cela ?
Pourquoi dites-vous ces choses-là ? C’est un peu
étrange malgré tout.
– Sans doute Aubépine. Cela vous paraît insensé.
Je suis transportée loin d’ici. J’aimerais tant. Je ne
sais pas quoi faire !
– Qu’aimeriez-vous ?
– Je veux parler à Mère dès qu’elle viendra nous
voir ici mais...
– Mais vous avez peur parce qu’il est mulâtre !
– Non, non bien sûr ! Sa couleur est une raison
de plus pour l’aimer. Il ne parle pas beaucoup, mais
je lis dans ses yeux. Je me fonds dans sa musique.
Toutes ses aventures des îles et toutes ses souffran-
ces arrivent à moi et me bouleversent.
– Ne vous mentez pas, Mademoiselle. Et pour-
quoi hésitez-vous à en parler à votre mère ?

Aude me raconte cette confidence offerte à Aubé-


pine qui est pour elle plus qu’une simple servante.

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Nanon et moi, le Chevalier de Saint-George

– Un bruit de pas dans le couloir nous fit sursau-


ter, la porte du boudoir s’ouvrit brusquement. Comme
nous avons tremblé, Aubépine et moi ! Anne toqua à
la porte de ma chambre et entra sans attendre une
réponse ; Aubépine et moi restâmes figées comme
prises en flagrant délit. Anne nous regarda alternati-
vement et lâcha en direction d’Aubépine :
– « Veuillez préparer Mademoiselle ! »
– « Bien, Madame. »
– Tandis que Aubépine sortait de la pièce elle
lâcha :
– « Vous allez bien, Aude ? »
– J’ai fait une erreur, j’ai tourné la tête vers Aubé-
pine ; j’ai hésité avant d’esquisser un signe de la tête.
Maintenant elle a des soupçons, j’en suis sûre. Si vous
aviez vu comment elle s’est approchée de moi, m’a
pris dans ses bras, cet élan d’affection froid comme
la langue d’un serpent était un avertissement et une
menace. Elle ajouta :
– « Parce que vous savez bien, Aude, je serais
toujours là pour vous écouter. Je suis responsable de
votre séjour à Paris. »
– C’est ainsi qu’elle me parla, Joseph.

Mes cauchemars sont revenus, ils montent à l’as-


saut. Les chemins sont fermés de toutes parts pour moi.
Nanon entre dans ma chambre ; un flambeau d’argent
à la main. Elle me secoue tandis que je hurle :

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Désordres amoureux

– Le fouet, Nanon. Appelez Emma, Toussaint ! Non !


Non !
Nanon me prend la main :
– Réveille-toi ! Joseph.
J’ouvre les yeux, Nanon est assise sur mon lit,
son visage inquiet m’observe. Elle porte une robe
grise à grandes manches avec un corsage remonté
jusqu’au cou. Nanon est toujours très digne et très
belle malgré l’absence des attifements des Antilles.
Elle ressemble à une déesse drapée dans sa douleur.
Comme après chaque cauchemar, mon réveil est
pénible. Nanon caresse mes cheveux.
Je parle comme dans un rêve :
– Nanon ?
– Tu as encore fait cet horrible cauchemar.
Je bâille :
– Rien Nanon. Je suis seulement fatigué après la
chasse et toutes ces fêtes, vous savez bien.
Je me mets brusquement à parler :
– Figurez-vous Nanon que j’ai…
Je ne continue pas ma phrase ; que vais-je racon-
ter à Nanon ? Une histoire qui n’aura pas de fin ? Je
deviens triste tout à coup. Mon cœur se déchire. Ce
rêve. Rien ne nous sauvera. Nanon me scrute atten-
tivement avant de me demander :
– Raconte.
Je n’en ai pas le courage, je me tais. Nanon me
couve des yeux. Je ne peux pas la tromper. Elle est à

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Nanon et moi, le Chevalier de Saint-George

l’affût, mais elle respecte mon silence, puis elle finit


par se lever et dit :
– Viens, j’ai préparé ton bain.
Je me lève péniblement et me dirige vers la salle
d’eau.

Nanon me rejoint. Je suis dans la baignoire, elle


prend une serviette parmi celles accrochées au mur
à des clous ciselés d’or. Elle me frotte en silence
pendant un moment, puis elle se retire de la pièce.
Quelques minutes plus tard, je suis entouré d’un
grand drap de bain. Je reviens dans ma chambre. Je
la retrouve, elle m’aide à enfiler mes vêtements. Un
lourd silence s’installe ; je l’interroge :
– Nanon, avez-vous un souci ?
Nanon ne répond pas, elle va vers la commode.
Elle prend quatre missives, revient vers moi :
– Le valet de ton père m’a donné cela cet après-
midi.
– Nanon, approchez la chandelle.
Je reconnais le pli carré frappé du « sceau person-
nel » d’Aude, je hume son parfum.
– Nanon, pourriez-vous me laisser ?

Nanon réintègre alors sa chambre. Assise devant


son miroir, elle touche son visage, ses oreilles sans
boucles, son cou sans collier. Des larmes piquent ses
yeux. Elle se lève, se jette en travers du lit.

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Désordres amoureux

Au bout d’un moment, elle va à son armoire, décro-


che rageusement ses vêtements, des jolies robes, de
la dentelle, des bijoux qui contrastent avec ce qu’elle
porte. Elle lance tout cela par terre.
Des pas résonnent dans le couloir. La porte s’ouvre,
mon père est là. Il avance doucement vers elle tout en
dardant un œil sur les vêtements éparpillés au sol
. Il prend la main de Nanon et l’oblige à s’asseoir sur
le lit. Pour la première fois, ma mère craque.
– Nanon, Nanon ! Nanon, que se passe-t-il ? Tu
es si triste. J’étais passé voir Joseph.
Au lieu de répondre, Nanon le foudroie des
yeux :
– Que va devenir Joseph ?
Mon père s’alarme.
– Joseph, il lui est arrivé quelque chose ?
Nanon secoue la tête.
– Alors, pourquoi cette détresse ?
– Joseph aime une fille.
Comme à son habitude, mon père a ce geste
désinvolte pour répondre :
– Alors c’est bien, tout va bien. Joseph est doué,
il est riche, il est noble, il est l’ami des princes. Où est
le problème ?
Nanon le regarde d’un air courroucé.
Mon père feint de ne pas comprendre.
– Quoi Nanon ?
– Aucune famille ne va accepter Joseph !
Il sourit.

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Nanon et moi, le Chevalier de Saint-George

– Joseph a tout ce qu’il veut.


– Joseph n’a pas ce qu’il veut. Il aura des maîtres-
ses, comme moi j’ai été votre maîtresse, mais il ne
pourra pas se marier, faire des enfants à une dame
bien née.
– Nanon, laisse-lui une chance. Toutes les familles
ne sont pas pareilles, attendons un peu, il aura une
chance.
– Et à moi, on m’a laissé une chance ?
– Ce n’est pas la même chose.
– Mon Dieu !
Mon père s’arrête. Ses propres mots le conster-
nent. La voix de Nanon est une note à peine audi-
ble, mais il y a saisi toute l’épouvante. Jamais depuis
toutes ces années Nanon ne s’est plaint de quoi que
ce soit. Ses yeux se posent encore une fois sur les
vêtements.
Nanon a une voix orageuse :
– Je vais tout vendre ; cela ne sert à rien puisque
je m’étiole dans cette maison et je ne sais où aller.
Je ne peux pas retourner en Guadeloupe ou à Saint-
Domingue ; même en tant qu’esclave affranchie, la
vie ne me serait pas possible.
Le plus doucement, la voix de mon père vibre :
– Je n’ai pas réussi à vivre avec toi à Paris. J’ai
essayé, je suis vaincu par le monde.
– Je sais, ce n’est pas votre faute. Mais Joseph aura
le même destin que moi et je ne peux pas l’aider.

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Désordres amoureux

– Ne t’inquiète pas. Il a la musique, Nanon, ne


l’oublie pas. La musique lui donnera sa liberté, cette
liberté-là, personne ne la lui prendra, aucun système
colonial, aucun ostracisme, aucune haine contre la
couleur de sa peau ne la lui volera. Il possède le monde
et l’éternité avec la musique.
– Qu’allons-nous devenir ?

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