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REVUECATHOLIQUE
D'ALSACE
NOUVELLE SÉRIE
F. X. LE ROUX 6r CIEE
Û Imprimeurs-Editeurs
STRASBOURG (Als.).
1910.
A LA REVUE CATHOLIQUE.
1 Cf. Victor
Hugo, Le dernier jour d'un condamné.
HARO SUR. LES ÏEOXIBLE-FÉTE
1
Bressolette, Hist. de France, p. 66.
2 Ibid. p. 5.
HARO SUE. LES TROUBLE-FÊTE.
( A
propos du rôle, du clergé sous la Révolution, la mauvaise
foi de l'auteur de ce Manuel est aussi perfide que révoltante. Il
commence par soutenir (p. 136) que ,,seuls, les évêques, à la nuit du
4 août, refusèrent de s'associer au mouvement pour la renonciation
,,aux privilèges", alors que la vérité est que, précisément, ils furent
les premiers, Mgr de la Fare, évêque de Nancy, et l'évêque de
Chartres, à proposer la suppression de leurs droits. L'archevêque
de Paris fit même chanter un Te Deum à Notre-Dame en souvenir
de cette nuit mémorable.
HARO STJB. LES TBOUBLE-FÊTE.
1 J. Gust et Fr.
Masse, Hist. de France. C. sup., p. 56.
1 Aulard et
Débidour, Notions d'hist. générale, pp. 19, 21, 23.
8 Albert
Bayet, Leçons de morale, p. i55, 6 et 7.
HARO STJB. IiEB TBOTJBI.E-Ï'ÊTE.
1
Ampère, Hist. littér. de la France avant le XIIe siècle.
Fr. Morin, Origine de la Démocratie.
8 M. l'abbé
Lausser, Etude historique sur le X" siècle.
LA LÉGENDE DE L'AN MILLE.
1
Guinguené, Histoire littéraire d'Italie. Paris 1811, t. I, p. m.
2 Henri
Martin, Hist. de France.
LA LÉGKNDE DE L'AN MILLE.
1 Manuel de diplomatie.
Géry,
LA LÉGENDE DE L'AN MILLE.
AVANT-PROPOS.
I.
Ban-de-la-Roche.1 l
1 E.
St Tablettes chronologiques sur l'histoire du Ban-de-la-
Roche, 608-610. Annales d'Oberlin, 84-107. Dictionnaire de
Baquol. M. Schickelé, Etat de l'Eglise d'Alsace, p. 143-145.
Schoepflin, Alsatia illustrata, II, t6g. Grandidier, Inéd. V, 281. –
Mme E. Roehrich, Le Ban-de-la-Roche. Geschichte und Beschrei-
bung des Elsass (Basel 1782), p. 229-230. Massenet, Description
du Ban-de-la-Roche (Strasbourg, an VI).
Laguille, Histoire d'Alsace, I, 353. Dom Calmet, Histoire
de Lorraine.
LA LÉGENDE D'OBEBLIN.
1 H. Scheube.
2 Portraits et histoire des hommes utiles,
1833-1834, Oberlin.
Ed. Parisot. P. ia3.
Intendant de la province d'Alsace de 1716 à 1724.
° Tradition locale
consignée dans un manuscrit du professeu
Rheinwald de Wissembourg.
6 V. Protocole des
registres presbytéraux de Lauterecken.
LA LEUKNDE d'OBEBLIN.
II.
III.
d'Oberlin. l
Jeunesse
1 IX ann., p. gS ss.
Magasin pittoresque,
2 V. Archives de un des prédécesseui
l'église de Colroy. Jolet, s
de Mourot fut curé de 1612 à i656.
Revue. Janvier 1910.. 33
L,A LÉGEKDE D'OBKKLIN.
1 E. Si., p. 45.
s E.
S: 5o-55. Lutteroth, Notice sur J. F. Oberlin.
LA LÉGENDE D'OBERLIN.
IV.
Oberlin éducateur.
1 Ibidem, p. 8.
3 Edm. P. 200-201.
Registre des Lois et Règlements, p. 4.
Notre collaborateur nous permettra d'ajouter qu'à la même
époque, notre Saettler dans ses Monita ad parochos (1779) insistait
fortement sur l'obligation scolaire. Que le curé, dit-il p. 306, con-
trôle les listes d'absence et emploie tous ses efforts pour faire fré-
quenter l'école assidûment. L'expérience enseigne que les enfants qui
ne sont à l'école qu'en hiver oublient en été ce qu'ils ont appris. Si
donc dans un village l'autorité prescrit la fréquentation de l'école en
été, le curé exigera sévèrement l'observation de cette loi; là où il n'y
a pas de loi pareille, le curé insistera auprès des magistrats muni-
cipaux et des parents pour que l'école reste ouverte même en été."
Tout ce chapitre de Ludimoreratore et cura scolarum est à lire il
démontre avec quelle sollicitude le clergé catholique alsacien
s'occupait de l'école. (N. d. 1. R)
LA LÉGENDE D'OBEELIÎî.
1 V. aux Archives de la
paroisse de Waldersbach le Manuscrit
sous le titre: Bibliotheque où sont enregistrés, par villages et sexes,
tous ceux qui empruntent des livres et tout ce qui a rapport au
trafic charitable des livres.
8 Ed. P.
157.
S Mss. Andrex
Witz, cités par Ed. P., p. 220.
LA Ij15gknbiî D oishbllm.
1 E. St.
508-9.
2 V. Stœber,
chap. VII, au sujet de Basedow, son Institut de
Dessau et son Elementarweik.
3 Ed. P., chap. III, m, 112. Louis Grégoire, Dictionnaire
encyclopédique. Palis 1876. Portraits et histoire des hommes
utiles.
Ed. P.. chap. 111. Oberlin.
LA LEGENDE D'OBERLIN.
A la noble mémoire
de la Marquise Joséphine Reggio.
I.
II.
Dix ans après.
Arvède Florence venait de rentrer à Smyrne après un
stage en Italie où il avait fait de sérieuses études, s'était pro-
mené avec ravissement, et longuement enivré aux horizons de
Rome. M trouva Bournabat, le beau village de son enfance,
planté de thuyas odorants, de lauriers et de myrtes, en
pleine fraîcheur de renouveau, en sève radieuse et triom-
phante. Toute sa génération à lui s'y était épanouie, fré-
tillante de santé, impatiente de vivre. Une folle jeunesse
s'y agitait qui ne songeait qu'à s'amuser et se faire du bon
temps, mais cela le plus gentiment, le plus innocemment
du monde. Il rejoignit avec transport ses amis d'autrefois
et ses anciens camarades, grandis et presque méconnais-
sables.
Comme il était intelligent, instruit, de tournure ave-
nante, on lui fit fête partout. Les salons de Bournabat, inau-
gurés depuis peu, animés, d'un charme délicieux, et recher-
chés de toute la ville, s'ouvraient au mois d'août pour ne
se fermer que fort tard, dansla saison des primevères époque
d'excursions, d'ébats en plein air, où l'on prenait gaiement
le vol, comme font les hirondelles, étourdies de lumière
et grisées de printemps, au lendemain de leur retour, vers
les espaces purs et sereins. On l'y accueillit à bras ouverts.
Ce fut alors, parmi toute cette jeunesse ardente, sa-
turée d'illusions et de naïve inexpérience, éclose seulement
d'hier et n'ayant pas encore passé le seuil qu'on franchit
tôt ou tard des réalités choquantes, des brusques réveils,
des cruelles mises au point, un véritable enchantement,
un rêve blanc, ~libre de tout nuage. Bournabat, jusque-là
L'ASCENSION D'UNE AME.
Débats, 27 Janvier.
REVUE DU MOIS
J. PH. RIEHL.
MONSIEUR L'ABBÉ AHLFELD,
ET M.UBDN.
Tome I, p. V.
M. Métrot était apparenté aux Grandidier. (Cf. ib. II, p. 2g6,
note 2.)
Cette copie se composait de 55 cahiers in-i2. Rendue à M.
Ahlfeld par M. Libhn, elle fut acquise, à la mort du curé de Saint
Pierre-te-Vieux, par la ville de Stiashourg, pour la somme de
go francs. (1 ettre a M. Libhn de M. l'abbé Metz, exécuteur testa-
mentaire de M. Ahlfeld, 3 février iS~-o.)
MHXSIEUR L'ABBÉ AHLFELD.
Monsieur,
J'ai fait des recherches pour essayer de découvrir un exem-
plaire du bréviaire de I4./8; Je n'en ai obtenu aucun résultat. J'ai
trouvé dans la bibliothèque du Grand-Sëminatre un bréviaire sur le
dos duquel se trouve le millésime de 14.8~, mais cette date me
parait erronee: il me semble peu probable, en effet, qu'une édition
du breviaire faite en i-).yS ait eté suivie d'une autre dès i-).8o. J'ai
voulu voir le titre, il est arrache. J'ai \u dans la même bibliothèque
une autre édition qui a paiuu en i5i: la aussi manque le titre. Il est
hors de doute pour moi, Monsieur, que le mot inachevé par vous
cite. est le mot MMn~fUM: mais le reste??~' Je continuerai mes
recheiches et, dans tous les cas, j'aurai l'honneur de vous commu-
niquer le resultat, soit positif soit négatif, de mes perquisitions.
Je vous remercie a\ec effusion, Monsieur, des vœux que vous
avez la bonte de former pour mot au commencement de cette
année-ci. A mon tour, je prends la liberté de \ous offrir les
miens, et je prie Dieu qu'il vous accorde, pendant de longues
annees, une santé robuste, afin que vous puissiez, longtemps en-
core, vous rendre aussi utile que vous l'avez éte jusqu'ici.
Je partage entièrement, Monsieur, votre passion pour Grandi-
dier. C'est en ma qualité de prêtre surtout que )e sais apprécier
un homme qui a éte l'un des ornements du sacerdoce.
Avec son inflexible logique, il sait toujours iaire une juste dis-
(Suite.)
(~~
V.
Louise Scheppler'
Servante d'Oberlin.
VI.
Educateurs catholiques
Contemporains d'Oberlin.
VII.
Dom Fréchard"
Voisin d'0ber)!n.
Marton, 83.
Revue. Février 1910.
LA IjÉGESDE d'oBERLIX.
(A suivre.)
L'ASCENSION D'UNE AME.
(Suite)
III.
(Suite.)
II.
groupes.
Le compte-rendu surtout de l'assemblée générale est
intéressant. Nous traduisons mot à mot
de M. Gilg,
,Le congrès arriva à son apogée avec le rapport
5jr l'Année JQOO regards en arrière et en avant. L'assemblée avait
e itendu avec une impatience difficilement contenu la conférence sur
l'^Jucation pénitentiaire des jeunes condamnés, et l'attention se porta
t,,ut entière sur le nouveau sujet. Les évenements de l'année et
en première ligne la question du traitement avec leur répercussion
Jsns la presse et l'opinion publique méritaient bien de faire l'objet
d un rapport. Ce fut une liquidation magistrale de tous les fac-
teurs qui s'opposent à la marche progressive et ascensionnelle d'une
de la demande
puissante couche sociale. Partant d'augmenta-
tion de traitement de l'année précédente, l'orateur passa en revue
le détail des faits qui suivirent, tantôt avec une fine humeur, tantôt
a. ce une satire mordante ou un calme sérieux. Il appuya surtout
s ir la tenue du Centre et de la presse cléricale dans cette question
pécuniaire. Les coups tombaient dru comme la grêle. Les citations
do l'orateur mirent en lumière le prétendu dévouement des cléricaux
pour l'école et les maîtres d'ecole il consacra une partie spéciale
a Al. Wetterlé et à son .Nouvelliste. Le Bloc lorrain avec son inertie
et le groupe des notables ne fut pas moins énergiquement blàmé.
Le rapport de la Commission du Landesausschuss fut soumis à une
critique acerbe très méritée pour son esprit réactionnaire. Les
tonnerres répétés d'applaudissement qui retentirent dans la salle a
chaque attaque contre le Centre montrèrent clairement que le corps
enseignant sait maintenant où sont ses veritables amis et qu'il a
rompu avec le nparti le plus puissant du pays."
,,Si comme nous n'en pouvons plus guère douter, nos craintes
se réalisent pour le 29 déc., des centaines d'instituteurs catholiques
passent au camp du D. L. V., pour suivre comme dépouilles opimes
le char des triomphateurs au congrès général de Strasbourg en
igio. Une pitié intense s'empare de nous à cette vue, et au dernier
moment nous supplions ces messieurs de rentrer sérieusement en
eux-mêmes pour voir si les prétextes de leur démarche sont dignes
d'eux, ou s'ils n'apparaissent pas sous une toute autre forme à la
lumière du cierge des agonisants qu'en ce moment d'excitation.
1. C'est l'esprit de corps qui me guide, je ne puis pas aban-
donner cette grande cause des instituteurs la majorité le veut, je
la suis. Ce sont vos paroles d'aujourd'hui mais que penserez-
vous à l'agonie ? C'est l'esprit de parti et non l'esprit de corps
qui vous menait. La sainte cause de l'école catholique de ton pays,
tu l'as abandonnée la complicité de ta faiblesse et du respect hu-
main a été d'un mauvais exemple pour tes collègues.
2. La grandeur du D. L. V. m'en a imposé. Il a rendu puissant
les primaires d'Allemagne, il ouvre une ère nouvelle pour leur bon-
LE KULTURKAMPF ALbACIEN-LOItRAIN.
régiment a ses quartiers dans une petite garnison des que le régi-
ment y est transféré, les officiers nobles passent à un régiment e si
garnison dans une grande ville ou, quand ils n'y arrivent pas
donnent simplement leur démission. Il faudra bien que tôt ou tard
cet esprit de caste disparaisse sous la pression de l'opinion publique,
qui n'admet plus qu'une preposition augmente la valeur d'un homme
et qu'on ait des droits sociaux parce que le nom des ancêtres est
connu, tandis que les registres de l'état civil des autres se son;
perdus dans le tourbillon des révolutions. On s'est plaint aussi de
maints abus dans les ateliers militaires, où l'on n'est pas presst
d'introduire les reformes sociales imposées à l'industrie pihe'e. et
où l'on travaille fort cher, notamment dans les ateliers d'habille-
ment. Cela tient surtout à ce que l'on y détache trop d'officiers et
trop d'officiers supérieurs. Les ateliers du corps de la Garde sont
diriges par n officiers, dont un lieutenant-colonel et quatre majois s
"Une usine, dit M. Erzberger, qui aurait 11 directeurs ne donnerait
guère de dividendes, au contraire, elle ferait banqueroute tambour^
battants." D'autres deputés demandent, comme cela se fait dans
d'autres pays, que la commission du budget puisse faire examinei
ces ateliers par des délégués, et que les officiers détachés à ce ser-
vice reçoivent une formation spéciale, une education commerciale.
pour qu'ils n'encombrent pas les magasins de stocks inutiles, comme
ce chef d'un corps colonial qui avait une réserve de 5oo,ooo paires
de bas et de caleçons 11 faudra supprimer bien des habitudes rou-
tinières pour arriver enfin au système d'économie prisé et promis
par le prince de Bulow.
C'est peut-être le secrétaire d'Etat aux colonies qui s'applique
le mieux à le réaliser' dans son ressort, aussi a-t-il l'oreille de la
majorité du Parlement. C'est un homme d'affaires qui ne risque ses
capitaux que contre des probabilités serienses, qui mesure ses en-
treprises à ses ressources et qui ne fait une étape en avant que
quand les expériences de l'etape précédente ont donné des résultats
favorables il s'ingénie surtout à réduire les dépenses militaires a
leur plus simple expression. De même, il tient la main à ce que le
sauvage soit traite humainement, et s'il ne favorise pas les mission,
au degré où cela serait désirable, cela provient non pas de senti-
ments hostiles, mais de ce que dans les milieux administratifs on
est trop facilement disposé a abaisser les missions au rôle d'un fac-
teur économique. Et puis nous répétons ici volontiers ce que disai;
récemment un députe qui s'occupe beaucoup de choses coloniales
Nulle part on ne voit mieux que dans les missions combien yranJ d
a eté le malheur du schisme religieux du XVI° siècle. Tandis qut
les premiers missionnaires convertissaient des Japonais, des Chinoi-
et des Indiens par millions, parce qu'ils etaient seuls, les travaus
des missionnaires actuels sont relativement stériles à cause des dis-
sidences confessionnelles. Le payen ne sait pas faire son choix entre
REVUE DU MOIS.
pondre de
ce méfait. Violemment pris à parti par le socialiste Frank,
lo chancelier chercha une echappatoire en prétendant qu'il ne son-
geait pas à modifier la loi électorale de l'empire et que la loi
n'était pas de la compétence de l'assemblée. M. Grôber,
prussienne
c-ntre autres, lui barra le passage en lui rappelant que des fonction-
naires de l'empire avaient eu beaucoup a souffrir (Kattowitz) du
svstème prussien, que la double qualité de chancelier et de chef du
cabinet prussien était fort justifiée en droit, mais qu'elle exigeait
l'unité de vues et l'unité d'action que dans un pays où tous sont
soumis à l'impôt et à l'impôt du sang, il sera impossible à la longue
Je refuser le suflrage universel, ct que le but de lYlection, la mani-
festation des opinions des électeurs, ne peut être atteint que par le
\ote secret. Le langage des oiateurs démocrates, fut plus véhément
encore, et il y eut un corps à corps oratoire, cela va sans dire,
entre le chancelier et le Dr Wiemer, le leader du Freisinn, qui
cette fois a coupe toutes les communications entre lui et le succes-
seur du prince de Bulow.
Les gens qui ne sont pas habitués à ces collisions parlementaires
sont seuls à être stupéfaits des chocs sous lesquels a tremblé le sol
de notre Landesausschuss depuis la rentrée. Nous autres, qui \ivons
dans l'atmosphère de Berlin, nous ne pouvons pas croire qu'il faille
dernellement laisses suspendus les droits constitutionnels de l'Alsace
paice que tel député aura secoue un peu fortement un membre du
gouvernement. Les secrétaires d'Etat de l'empire et les commissaires
du Conseil federal auraient fort d faire s'ils voulaient suspendre la
Constitution, proclamer la nécessite: de lois d'exception pour Bade,
pour la Saxe, pour la Prusse, parce que les orateurs les ont pris
trop violemment à parti, parce que l'un d'eux aura manifesté des
sentiments anarchistes ou républicains, parce que le président, à
tort ou à raison, aura donne à l'autre un rappel a l'ordre. Ce sont
des enfantillages, et on nous prend pour des imbéciles, quand on
\eut nous faire croire que l'autonomie ne nous sera accordee que
quand tous les députés et tous les electeurs seront coules dans le
moule de M. Albert Wolff. Tous ces prétextes valent ce que valait
le boniment du prince de Bismaik quand il disait à propos de
M. Simonis: “ S'il y avait dix députes comme lui au Reichstag, je
ne pourrais plus garantir la paix europeenne." Quand ce n'etait pas
Simonis lui empêchait l'autonomie c'était M. Winterer, à défaut de
celui-ci, M. Guerber, ensuite M. Kuchly, après cela M. Spies, puis
le redacteur de la Revue, M. Preiss, première manière, et après une
tiève de près de dix ans avec M. de Keller, M. Preiss, deuxième
manière, finalement f lauss, Pfleger, Wetterle il y en aura toujouis s
un. Ces prétextes valent tout autant que celui de notre situation
topographique comme pays frontière; cette allegation idiote remuait
naguère la bile même de la Uùrge>"eitung. ,Si, disait-elle, ce motif
en est un, il faut dire
que nous n'aurons jamais l'autonomie parce
que jamais nous ne cesserons d'être pays frontière."
REVUE DU MOIS.
D'où venons-nous, par l'abbé Tir. Moreux. 125 p., in-8° ill. i fr.
Bonne presse, 5, rue Bayard, Paris, VIIIe.
A l'heure où les matérialistes se font de la science une arme
vontre le Créateur, la Bonne Presse commence une nouvelle collec-
tion scientifique de beaux volumes de science catholique. Le pre-
mier, D'où venons-nous, paraît aujourd'hui, et c'est un veritable coup
de maître du savant très goûté et très recherche, même chez les
incrédules, M. l'abbé Moreux, qui est une gloire à la fois pour
Eglise et pour le monde savant. L'histoire de l'origine du monde,
des plantes, des monstres primitifs, est illustrée par plus de i5o
du sujet, le texte est clair et attrayant,
gravures. Malgre l'elévation
car l'abbé Moreux a le don de transformer en un rêve agréable les
problèmes les plus complexes.
La Curie romaine. Notes histor. et canon. d'après la Constitu-
tion Sapienti consdio et les autres documents pontif. par le P. Jules
Simier, A. A. (texte latin des documents en appendice). in-i6 de 265 p.
fr. bo.
Des nombreuses reformes réalisées par Pie X, l'une des plus
marquantes est la réorganisation de la Curie romaine, par la Consti-
tution Sapienti consilio du 29 juin iqo8 et les documents annexes.
1 esprit pratique avec lequel Pie X a modifie les divers rouages du
gouvernement ecclésiastique central est mis en pleine lumière dans
ce livre, indispensable à tous ceux qui s'occupent de droit canon.
Avec Lui (La Passion Méditée), par Leopold Gros. Jolie brochuit
de luxe in-32 jésus, de 84 pages, caractères elzéviriens. Jmpressior
rouge et noir. Broché 1 fr.
NOTESAUTOBIOGRAPHIQUES.
La Revue catholique a publié un Journal de M.le Vicaire-gcner.il
Rapp" commençant à l'époque de son expulsion d'Alsace
Nous ne savions pas alors qu'il existait encore deux parties anu
meures à cette date La première datant de son enfance à l'année
i85q, a ete, malheureusement seule, retiouvee parmi les papiers de
M le chanoine J. Guerbei. Son exécuteur testamentaire, M. l'abbe
Issenhart, a bien voulu la mettre a notre disposition, et nous n'he-
sitons pas à en publier de larges extraits. Ils ne relatent pas seul-
ment des faits personnels, mais contiennent de petits tableaux fort
curieux" de l'histoire diocésaine du XIXe siècle.
(A suivre.)
LA LEGENDE D'OBERLIN
Pasteur au Ban-de-la-Roche.
(S
ni
le.)
VIII.
Croyances d'Oberlin.
1 E. Parisot, 93
LE LÉGENDE D'OBEKLIN.
E. St. 48.
E. St. 129.
3 E. St.
557
LA LÉGENDE b'OMERLIN.
IX.
Visions d'Oberlin.
'E.Sl.p.220,SS.
Bergier. Dictionnaire, au mot Henenhuters.
Mss, Andreœ-Witz.
LA LÉGENDE D'OBERLIN.
'E.S[.22J.
LA LÉGENDE D'OBEBLIN.
R. C. B.
(A suivre.)
CHOSES D'IRLANDE
L'Irlande et le Congrès Eucharistique
de Cologne Ig0g.
Le Sauveur de l'humanité,
Le Fils de Dieu qui règne au ciel,
En mourant sur la croix pour nous,
Nous rend à l'amour de Son Père.
~1Cor. XL 2~.
CHOSES D'IRLANDE.
J. M. E13ENRECHT, C. S. SP.
I.
II.
~nenheim, ou elle
passa l'hiver. Vers le printemps iy56.
'jr le point de devenir mère, elle se fit conduire, accom-
de sa servante Thérèse et du s' Steinmetz, major
".innëe
[ régiment d'Alsace, par le cocher du baron Joham de
a Niederkutzenhausen 1 dans la maison
~.jundolsheim,
J'un certain Ravache, cabaretier, qui, prévenu de leur
,,jivce, les attendait près de la forêt de Soultz. Elle avait
(A ~M~re.~)
LE KULTURKAMPF
ALSACIEN-LORRAIN.
(~~<?.)
in.
Dès le lendemain du jour où la fusion avait été dé-
cidée, la Me~r Zc//z< dont on connaît le caractère
chauvin et anticlérical, infligeait un blâme au
gouverne-
ment pour sa passivité vis-à-vis de ce mouvement, et lui
donnait l'avertissement que dorénavant il avait à tenir
'i5 janvier.
LE KULTUBKAMfJF ALSACIEN-LORRAIN.
Mgr l'évéque de
Strasbourg aurait encore pu relever
bien des points, dans l'acte ministériel; il a sans doute
trouvé au-dessous de sa dignité de se payer la tête et de
celui qui l'avait rédigé, et de celui qui avait apposé sa
N. DELSOR.
(A suivre.)
JOSEPH GUERBER.'1
N. DELSOR.
REVUE DU MOIS.
N. DELSOR.
Direction pour rassurer dans leurs doutes tes âmes timorées, par le
R. P. QUADRUPANI. In-18, 178 p. 1 fr.
Les âmes pieuses qui devraient être les plus saintement joyeuses
semblent être de toutes les plus craintives et les plus affligées. Pourquo
tant de craintes, pourquoi cette pusillanimité et ces défiances quand
on est en possession d'une morale si auguste et si consolante. Ce
livre résoud à merveille ces difficultés et est à même de rendre la
paix à toute âme troublée.
Direction pratique et morale pour vivre chrétiennement, par le R. P.
Quadrupani. In-i8, 106 p. i fr.
Cet opuscule renferme, pour les âmes, une nourriture exqu~e
Le R. P. Quadrupani, illustre prédicateur italien, l'avait redige, n'~n
pour l'impression, mais uniquement pour la direction de quelques
personnes. II fallut l'ordre formel de ses supérieurs pour le décider
à le livrer a un éditeur.
Le but du R. P. Quadrupani est clairement énoncé dans ces ligpe~
de S. François de S. ,,J'ai en vue une âme qui, par le desir de ta
devotion, aspire à l'amour de Dieu. J'adresse mes paroles à Phi~-
thée, car, voulant faire profiter un grand nombre d'âmes des cons~
que d'abord je n'avais adressés qu'à une seule, je lui donne un no~
commun à toutes celles qui sont désireuses de la dévotion."
&
N. DELSOR, rédacteur !*<oHM~e.
E. B. L.
Mars igio,
L'AUTONOMIE
DE L'ALSACE LORRAINE.
J. PH. RIEHL.
Nach demUnterricht.
z.
Lob, Dank und Preis und Ehre O lasst uns nef eingraben
Sey dir, Herr Jesu Christ; In's Herz das Gottes Wort,
Dass uns dein heil'ge Lehre Das wir vernommen haben,
Zu Theil geworden ist. An diesem heil'gen Ort.
Wir glauben und bekennen O lasst uns stets fort wandlen,
Was du gelehrt, o Gott Auf Jesu heil'ger Bahn
Nichts soll uns von dir trennen, Nach seiner Lehre handlen,
Im Leben und im Tod. Und thun was Er gethan.
(A '[suivre.)
LE DERNIER DES BŒCKLIN
VON BŒCKLINSAU.
(Suite et fin.)
III.
1
Albert, Jean-Bernard, avocat plaidant et consultant au Con-
s -1souverain, en 1765, membre de la Chambre royale des consul-
tions, en 1784, fut député du Tiers-Etat, en 1789, député à la
invention nationale où il se refusa à voter la mort de Louis XVI,
,[) 1793, député à l'Assemblée législative, en 1795, membre du Con-
eil des Cinq-Cents, en 1797 et, enfin, membre de celui des Anciens,
jn VI, se retira, de son mandat, à Colmar et
après l'expiration
ourut, lors d'un voyage qu'il fit à Paris, le 29 juillet 1807, à l'âge
62 ans. (Voy. mon Dict. de Biogr., I, 14.)
LE DEHU1ER DES BlECKIjIN VON BlKl'JCIiINSAU.
tient qu'à vous de lui rendre bien doux, il oublie les maux
j'il ne
vous lui avez faits, il se livre avec transport au plaisir de vous
,0
1, pardonner.
Après plus de douze ans de procédure, la bonne
cause put enfin célébrer son triomphe. Sur les conclu-
rions de Me Thomassin, avocat du demandeur contre le
défendeur non-comparant, le jugement final fut prononcé,
o Strasbourg, en l'hôtel de la Noblesse, le 1 février 1790
et porte en substance: «a déclaré François-Joseph fils
légitime, né constant le mariage d'entre feu le sieur
François-Jacques-Chrétien, Baron de Bœckel de Bœck-
linsau, en son vivant Seigneur de Ruest, Obenheim et
autres lieux, et dame Charlotte-Françoise-Sophie, née de
Dungern, ses père et mère ce faisant a ordonné que
l'acte de baptême du 25 avril 1756 sera rectifié en con-
formité du présent jugement, dont mention sera faite en
marge du Registre baptistaire. En conséquence, a con-
damné le défendeur à donner partage au demandeur de
tous les biens et revenus, tant féodaux qu'allodiaux par
feu leur père commun, conformément à l'inventaire qui
a été fait ou sera incessamment fait, lequel sera affirmé
véritable par le Baron de Bulach, Conseiller-Assesseur,
Commissaire nommé à cet effet, sauf l'information de
îecelé,
A la restitution des fruits perçus, ou qu'il a pu per-
cevoir de la portion des biens du demandeur- à compter du
jour du décès du feu Baron de Bœcklin.»
Voilà donc François-Joseph Bœcklin de Bœcklinsau
en possession de ses nom, titres et biens; le voilà devenu
seigneur de Bischheim, Obenheim et autres lieux. Mais on
était à la veille du i o août, où le vote de l'Assemblée
nationale, renversant l'ancien système féodal, passa le
niveau égalitaire sur toute la France, abolissant titres et
privilèges. Cette même année, il épousa Marie-Anne Al-
bert, fille de son généreux défenseur. Devenu propriétaire
de Weinbach, près de Kientzheim, ancienne maison
dixmière des Prémontrés d'Etival, que son beau-père
avait acheté comme bien national et dont il lui avait fait
LE DERNIER DKS HIUKHK VON BOICKLINSAU.
X.
4 V. les archives de
l'église de Colroy-la-Roche.
LA LÉGENDE D'OBERLIN.
1 C'est le
père du premier maire de Strasbourg, lequel porta
sa tête à l'échafaud, victime du sanguinaire Schneider, accouru
d'Allemagne à son appel avec d'autres apostats.
a Voir le Bulletin de la Société des mo-
pour la conservation
numents historiques.
LA LÉGENDE D'OBERLIN.
1 Ed. P. i57.
Bodmann, J. Fr. Oberlin.
Ed. P., p. 164.
S. Luc, XIII, 3 et 5.
LA LÉGENDE D'OBERLIN.
1 Ed.
Parisot, p. i65.
2 C.
Fischer, p j3.
3
Magasin pittoresque, ge année, p. 99.
4 Ed. St., 403.
s
Ibidem, 147-48.
LA LÉGENDED'OBERIiIN
XI.
1 des protes-
Koch, Christophe-Guillaume, Principes généraux
tants de la Confession etc. 1790.
d'Augsbourg,
Heitz, F. C., Les sociétés politiques de Strasbourg pendant
'es années
1790 à 1795. Extraits de leurs procès-verbaux. Strasb.
iS63.)
3 Revue
d'Alsace, 1874, p. 117. L'abbé Grégoire et le pasteui
Oberlm.
LA LÉGENDE d'OIERUN.
4
Magasin pittoresque, ge année, p. gg. St., p. 241.
» E. St., p. 246.
E. St., p. 266.
LA LÉGENDE D'OBERLIN.
(A suivre.)
(Suite et fin.)
J. M. EBENRECHT, C. S. SP.
Blackrock College Irlande.
REVUE DU MOIS.
Ceux qui ont cru c'était à peu près tout le monde que
le programme du Reichstag serait peu chargé avant la session
automne se sont trompés du tout au tout. Coup sur coup, le gou-
~.nement a déposé, peu de semaines avant Pâques, plusieurs projets
j~ toi sur le vote desquels il insiste avant de consentir à une pro-
m~ation jusqu'en octobre. Tel député espérait pouvoir boucler ses
nettes dans les derniers jours d'avril qui trime encore comme un
forçât, quelquefois dans plusieurs commissions. Jamais le travail
n a été aussi intense que dans ces derniers temps on siège de
(; h. du matin à t h., pour recommencer à 6 h. et finir à n. La
commission des pétitions est débordée par les requêtes les plus
déparâtes, depuis la vieille fille qui voit partout des galants et de-
mande à être internée aux frais de l'empire dans un hospice pour
échapper aux regards indiscrets des marcheurs, jusqu'à l'inventeur
d'une méthode nouvelle pour fabriquer la bière qui réclame ySoooo
marcs d'indemnité, parce que les nouvelles lois rendent son brevet
Illusoire, sans compter les multiples projets de percée des Vosges
qui échouent à Berlin comme à Paris devant des motifs qui ne sont
pas les vrais. A Berlin en effet on manque d'argent et a Paris, le
manque d'argent se complique de la crainte de desobliger quelques
députes en donnant la préférence à un arrondissement sur un auue.
a commission du budget se débat contre toute une arrière-garde
de crédits supplémentaires, et de projets de dépenses nouvelles.
Elle devrait trouver une vingtaine de millions pour donner une
maigre pension aux plus necessiteux des combattants de 1866 et
/o, et elle a l'embarras du choix, mais un embarras très réel entre
Ji\ moyens les uns moins pratiques que les autres. Les socialistes
proposent un impôt additionnel à l'impôt sur la plus-value des
immeubles les démocrates, la suppression du privilège des bouil-
)eu;s de crû, de la fameuse Liebesgabe, comme il s'est appelé;
d'autres, l'impôt sur les dispensés du service militaire, dont les par-
tisans eux-mêmes ne savent pas trop bien quelle extension il faudra
lui donner. Les logiciens à outrance vont jusqu'à prétendre qu'il
faudra imposer le père de famille privé de progéniture masculine,
a quoi d'aucuns répondent que plus d'un père de famille préférerait
entretenir sept garçons a la caserne que de trouver à sept filles un
tiancé et de les pourvoir d'une dot. Il faut hélas 1 constater que le
gouvernement se tient sur cette question dans une passivité regret-
'able; on aimerait à voir plus de zèle pour ceux qui ont aidé à
fonder l'empire. Compte-t-il peut-être sur la mort, qui fait tous les
'urs des fauchées plus larges parmi les vétérans, pour le débarrasser
lu souci d'adoucir un peu leurs derniers Nous lui faisons
jours.
honneur de croire qu'il ne partage pas la belle théorie que la
n~trassb. Post" a développée à propos des droits de l'Alsace-Lorraine,
'fue l'empire ne leur doit rien parce qu'il n'a pas passé de conven-
REVUE UU MOIS.
Mon avec eux et qu'ils ne sont pas en état de revendiquer les arn~
à la main l'objet de leurs requêtes.
Une grosse question à régler, c'est la liquidation des frais de
guerre dans l'Afrique occidentale; comme de juste, un assez g)ar,~
nombre de députés voudraient en imposer une partie, sous u~e
forme ou sous une autre, aux colons eux-mêmes, notamment
aux grandes sociétés qui s'y sont enrichies. Mais toucher a<
capitalistes, c'est blesser la prunelle des veux du gouvernement
de ses amis les nationaux libéraux et les démocrates. C'est
surtout à M. Erzberger, le jeune et actif député du Centre, qu'us
en veulent, même la A~ Fb/A-~c;~)!~ s'est mis de la partie poi.r
le morigéner comme un simple Wetterlé. Cette mercuriale, don
M. Erzberger se soucie du reste comme une carpe d'une pomme.
laisse supposer que les gens qui sont derrière la feuille de Cologne
tripotent de nouveau dans les coulisses quelques combinaisons oue
troublent les allures indépendantes du jeune député wurtembereeni~
dont on ne peut qu'admirer les connaissances vraiment encyclo-
pédiques.
En tout cas, ce n'est pas M. Erzberger qui est cause du nu'j-
veau coup que le chancelier vient de porter au Centre dans la d)s-
'cussion de la loi électorale prussienne. M. de Bethmann-Hollweg ne
veut pas recevoir cette loi d'une majorité constituee par les conse!-
vateurs et le Centre; il a la nostalgie de l'ancien bloc, et il a hûu-
tenu, sinon provoqué, à la Chambre des Seigneurs, des amendement
qui peuvent lui amener les voix des nationaux-libéraux, mais qui rend<U t
la loi inacceptable au Centre. Le tiercement, c'est-à-dire la division
des contribuables en trois classes, se ferait dans la circonscription
entière et non plus dans les sections, ce qui enlèverait à la troisième
classe toute possibilite de faire passer un candidat. Le Centre, qu'.
a ses électeurs surtout dans les classes populaires, se trouve pat
cette mesure très sérieusement menace dans un grand nombre de
ses positions. Il en est de même de l'adjonction des soi-disant,
capacités: faire passer quelqu'un d'une classe dans une classe supL-
rieure, par exemple parce qu'il a été sous-officier, ce n'est plus le ic'-
gime capacitaire, ce n'en est que la caricature. Du reste le régin)L
capacitaire est lui-même un non-sens, car la valeur civique d'un
homme, provient de ses capacités morales, et non pas de ses qualité
intellectuelles ou de ses ressources financières. Un paysan qui n a
qu'un lopin de terre, mais qui est sobre, travailleur, économe e~.t
pour la société un appui autrement solide qu'un fils à papa joui~
seur, qu'un docteur en incrédulité, ou un inventeur diplômé d'explosif
dont il pourvoira des bandes anarchistes. Quoi qu'il en soit, nom
féliciterions le Centre si ce projet de loi devait echouer: les prog"
que, même amendé, ce projet contenait, étaient si minimes, qu'ils
ne compensaient pas l'impopularité qui en résultait pour ceux qui 1s
REVUE DU MOIS.
,le scrutin d'après lequel elle a éte elue; elle ne crée pas facilement
.jn~ loi dont la première conséquence est la dissolution. On se con-
t~n:era d'instituer une commission qui ne déposera jamais son rap-
lequel d'ailleurs concluera qu'il faut abandonner cette rëfotme
nr't
a :a Chambre suivante. H n'est pas impossible qu'on fasse de même
l'impôt sur le revenu et pour la mise en vigueur de la loi sur
pour
)~ pensions ouvrières.
Le grand triomphateur de la journée est incontestablement
M Briand, et M. Briand serait un libéral tout à fait idéal, si la
un bon répu-
m~snon posée par lut à quoi reconnaître désormais
blicain? n'avait pas reçu la réponse que ,,le vrai républicain est
ce~'i qui tout en souhaitant de nouveaux progrès, ne renie rien
d".as l'ceuvre de laïcité accomplie pendant ces dix dernieres années;
c'~t celui qui la revendique, cette œuvre, et entend la defendre et-
jj maintenir." C'est la contradiction flagrante des tirades qu'il
ja'sait dans ce même discours de Saint-Chamond sur ,,1'apaisement,
)a liberté, la justice", en affirmant que ,,Ia République n'est la pro-
pneté d'aucune secte, qu'elle n'appartient pas à des catégories d'in-
dr tdus qui auraient le droit de s'en emparer pour la mettre à leur
sctvice exclusif. Si ce discours devait être le programme sincère
de la législature qui va s'ouvrir, on ne pourrait abstraction faite
dd côté religieux et scolaire qu'en approuver un grand nombre
de points. Il veut reconnaître aux syndicats ouvriers la personnalité
c~ile, mais il exige aussi d'eux la fidélité aux conventions passées
a\ec les patrons. Il promet aussi de s'atteler sérieusement à la ré-
forme électorale, quoique ses collaborateurs ministériels ne soient
pas complètement d'accord sur son étendue. M. Ruau, le ministre
d; l'agriculture, déclarait dans la Haute Garonne "Je voterai peut-
être le scrutin de liste, mais je me déclare l'adversaire de la pro-
portionnelle", tandis que M. Millerand disait dans sa profession de
foi que ,l'adoption du scrutin de liste et de la représentation pre-
portionnelle honorera la prochaine législature". M. Briand rêve
m~me des groupements régionaux, qui seraient comme la résurrection
de l'ancienne province.
Le fait est que la France serait bientôt régénérée, si elle
mettait en pratique les enseignements du discours que M. Roosevelt
a prononcé à la Sorbonne. Ce discours nous a réconcilié avec
ancien président de la grande République américaine: il nous
donnait sur les nerfs, moins encore pour sa manie de s'exhiber à
toutes les cours que pour les allures byzantines des souverains et
des foules qui l'acclamaient. Ce discours est de tout point admirable:
contient du républicain une tout autre definition que celle de
Briand et le code de morale qu'il proclame pour la prospérité
~'nne république est aux antipodes des principes en honneur dans
France moderne, républicaine ou monarchiste. ,,Dans une répu-
~'que, le succès ou l'échec résultera, à la longue, de la manière
RKVUEDUMOIS.
J. PH. RiEHL.
NOTES HISTORIQUES SUR UÈPVRE
ET ALLEMAND-ROMBACH.
AVANT-PROPOS. ·
On peut dire que nous assistons dans tous les pays à une
renaissance des études historiques, à une étude approfondie du
passé, de ses mœurs, de sa situation politique, économique et so-
ciale. Les archives sont fouillées avec soin et l'investigateur conscien-
cieux sait en dépouiller tout ce qui favorise ses recherches.
L'Alsace n'est pas restée en arrière dans ce travail d'érudition.
Quoi de plus doux, en effet, pour un homme bien né de faire aimer
davantage sa petite patrie, en racontant les événements des temps
passés, qui ne furent pas sans gloire. Montalembert a dit ,S'il y
a quelque part une forêt touffue, une onde pure, une cime majes-
tueuse, on peut être sûr que la religion y a laissé son empreinte
par la main des moines." Cela est également vrai pour le Val de
Lièpvre. Souvent, pendant mes excursions dans cette romantique
Ya!)ce, je me couchais sur la mousse à l'ombre d'un vieux chêne,
rêvant à la vie de prières et de labeur qu'ont menée les moines de
l'abbave de Saint-Fulrade, aux princes et même aux souverains qui
l'ont visitée, aux combats sanglants qui se livrèrent parfois dans ce
pa~s. Quels sont les gens qui ont une connaissance adéquate des
sites pittoresques qu'ils habitent? Connaissent-ils le sens des termes
qu'ils emploient Champ-le-Moine, Bois-l'Abbesse, Champ-le-Comte,
~ilemont? 7
Nous n'avons pas l'intention de faire l'histoire du Val de Lièpvre,
de l'abbaye de Saint-Fulrade. Plusieurs fins savants ont employé
r~r ce travail une érudition sincère et scrupuleuse, faisant revivre
CHAPITRE I.
Rapp: Saint-Fulrade, p. t.
Ego Futradus haesi indignus sacerdos vocatus, filius Riculfo
et Ermengarde condam. pro anime mec et gemtore meo Riculfo
~t genetrice mea et germano meo Gaustberto et Boni-
Ermengarde
'acio et sorore mea Waldradane (Orig. Arch. Nat. K. y). On ne voit
pas sur quels documents s'appuient quelques historiens pour faire
naître Fulrade à Saint-Hippolyte ou ailleurs. H en est de même
'~ec sa parenté avec Charlemagne.
V. Charte 5o des Pièces justificatives de Dom Félibien, et
~chœpnin-Ravenez, t. III, p. 312.
NOTES HISTORIQUES SUR LIÈPVRE
Denys.
Après avoir gouverné l'abbaye de Saint-Denys pen-
LÉONARDFISCHER.
(A suivre.)
CAUSERIES JAPONAISES.
(~<)
(1567-1595)
2. Fondation de la résidence.
(1604)
4. Fondation du collège.
(Suite.)
XIII.
Propagande d'Oberlin.
1 E. St. 552.
a E. St. 38o ss.
XIV.
(Suite.)
IV.
public.
N. DELSOR.
(A suivre.)
REVUE DU MOIS.
tel point que les stratégistes en chambre pointent déjà sur leur es
l'endroit où la Hotte française fera sa jonction avec la flotte anqla,
et le port de la Manche où l'armée anglaise débarquera pour foui
l'aile gauche de l'aimée fiançaise.
Après s'être réconcilié avec la France, Edouard VII emploie, a
ses efforts à se rapprocher de la Russie; il y arrivera indirectem,
en pesant sur le Japon pour lui faire conclure un accord a\ec -i
rivale en Mandchourie, et en faisant comprendre à Saint-Pétersbou1
par les diplomates français, qu'il vaudrait mieux être à trois qp
deux pour reprimer les ambitions de l'Autriche dans les Balkar
C'est de ces ententes successives qu'on a deduit la conclusion q,i
voulait encercler l'Allemagne le voyage à Berlin en igog donnât
à ces suppositions un démenti formel.
A l'interieur l'action d'Edouard VII pour être moins publique
n'en fut pas moins efficace. Son hostilité à toute réaction protc
tionniste n'est sans doute pas étrangère au résultat des derniers
élections, et l'on fait aussi remonter à lui l'idee première de refoi-
mer la Chambre des lords. Evidemment il ne voulait pas d'urv
réforme aussi radicale que celle proposee par M. Asquith, et il seian
certainement arrivé à trouver le juste milieu entre l'abaissement d?
la Chambre des Seigneurs au niveau d'un simple bureau d'enregis-
trement et le maintien de privilèges aussi injustifiés que suranné^
Malgré ces préférences, il jouissait de la confiance respectueuse ue
tous les partis, et la solennité que la présence d'une foule immense
donna à ses funérailles montrait la place qu'il tenait dans la Me du
peuple anglais, comme les nombreux souverains qui suivaient son
convoi témoignaient de la place qu'il tenait dans le monde. Jamais
on n'avait vu à un enterrement royal autant de chefs d'Etat, accou-
rus en personne pour rendre les derniers honneurs à un collègue.
surtout on n'avait jamais vu une assistance fortuitement réunie
autour d'un cercueil, transformée par les circonstances en une sorte
de Congrès, où la conversation de Guillaume II avec M. Pichon a
pris les proportions d'un grand e'vènement politique. Au lieu d'y von
un simple acte de courtoisie qui marque une détente très notable
entre les rapports des deux nations, des politiques trop pressés
ont déjà voulu voir les préliminaires d'une entente générale on
n'en est pas encore là entre Paris et Berlin et il n'y a que des uto-
pistes pour s'en étonner c'est déjà un progrès qu'on cesse dans le
règlement d'affaires concrètes de se regarder comme deux chiens de
faïence et qu'à Berlin on ne prétende plus, comme au temps du
prince de Bulow, qu'a priori tous les droits sont du côté des Alle-
mands.
Le Reichstag a encore eu le temps, avant d'interrompre ses
travaux, d'envoyer ses condoléances à la famille royale d'Angleterre
et au peuple anglais. Il s'est ajourné au mois de novembre, plus
tôt que ne l'aurait désiré le gouvernement, qui souffre d'un manque
REVUE DU MOIS.
d'argent très aigu et qui par conséquent aurait bien voulu voir
achever la loi sur l'impôt de la plus-value des immeubles. Le
Reichstag estimait au contraire que cette loi était trop importante
pour être discutée par des députés impatients d'aller en vacances
c'est presque à son corps défendant qu'il a encore voté quelques
projets de lois sur les bureaux de placement, sur la propriété artis-
tique et sur l'exploitation des sels de potasse.
Ce dernier projet regardait l'Alsace d'une façon toute particu-
lière et les deputés alsaciens, à l'exception des socialistes, l'ont re-
jeté unanimement. Aussi bien ce projet lèse-t-il considérablement et
les intérêts des mines de potasse récemment découvertes dans les
environs de Mulhouse, et ceux de l'agriculture qui pourrait en tirer
ses engrais à bas prix. Il n'est pas étonnant que les socialistes
aient voté pour ce projet, il constitue une étape très considérable
sur le chemin de la nationalisation de l'industrie privée et du com-
merce. Sous prétexte d'empêcher la vente des engrais artificiels aux
Américains, en realité pour maintenir à un taux très élevé les ac-
tions et les dividendes de certaines sociétés et les revenus de quel-
ques Etats, où l'exploitation des mines de potasse est monopolisée,
l'empire déterminera la quantité de sels à produire. En outre il
répartira cette production entre les différentes mines, fixera les prix
minima et dictera les conditions auxquelles des mines nouvellement
découvertes participeront à ce syndicat d'un genre tout nouveau.
Comme il s'agissait de l'Alsace, on pouvait prévoir a priori qu'elle
serait traitée en Cendrillon. Nous avons donc dans le pays des mines
d'une richesse exceptionnelle et nous serons obliges de laisser ces
trésors enfouis, uniquement pour éviter aux Nordistes un concurrent
gênant, et nos paysans qui ont ces engrais artificiels devant leur
porte seront, par une fiction légale, obliges de payer un supplement
de transport, comme s'ils venaient d'un point imaginaire distant d'à
peu près 5oo kilomètres. C'est dans des circonstances de ce genre
que l'on sent le plus péniblement notre infériorité comme simple
pays d'empire. Si le grand-duché de Bade s'etait trouvé dans notre
situation et qu'on y eût trouvé récemment des gisements de potasse
aussi considerables que chez nous, on n'aurait pas osé le traiter par
dessous la jambe, comme on vient de le faire de l'Alsace, au grand
détriment des particuliers et de notre tresor provincial, qui aurait
eu grand besoin des revenus que lui aurait procurés l'impôt sur une
exploitation pleinement libre. Nous n'en serons guère plus avancés
quand nous serons sous le régime de la boiteuse autonomie qu'au
dire de la presse officieuse le gouvernement de Berlin veut bien
nous octroyer. Elle ressemble au caractère d'un Etat fédéral, comme
le système électoral proposé par M. de Bethmann-Hollweg pour le
royaume de Prusse ressemble au suffrage universel ce n'en est pas
même la caricature.
La Chambre des Seigneurs était arrivée à déformer encore le
REVUEDU MOIS.
il 'en 1
juridiction paroissiale, conçut quelque ombrage.
\[. Martin chercha alors, sur les conseils de Mgr Rœss,
i attirer M. Maimbourg au collège, afin de regagner ainsi
sa bienveillance et surtout de la rendre ostensible. II
réussit; et M. Maimbourg vint, accompagné de deux vi-
caires, faire une visite annoncée en 1854. J'étais bien
jeune à cette époque, et, cependant, j'ai encore devant
les yeux ce beau vieillard à chevelure blanche étalée en
éventail, de mise très soignée, portant le petit manteau
de cérémonie, plein de grâce et de dignité.2 M. Martin
nous avait fait ranger dans la cour, comme on faisait
pour les visites de Mgr Rœss et, n'ayant rien de mieux
a offrir en spectacle, il fit donner un assaut d'armes par
Louis d'Andelarre et Louis Lorber qui passaient pour
être forts en escrime. 3 L'assaut fut attaqué et poussé
vigoureusement les nombreux regards fixés sur les com-
battants y aidaient. Tout à coup, le fleuret de Louis
d'Andelarre dévie, érafle l'épaule gauche de Louis Lorber
et déchire la manche de sa chemise. Malgré cela, les
adversaires étaient si surexcités que M. Martin eut toutes
les peines du monde à faire cesser le combat.
Ce n'est pas sans inquiétude que les petits Séminaires
avaient appris la fondation du Collège libre ils voyaient
naître un dangereux concurrent et rendaient l'autorité
diocésaine attentive au préjudice qu'ils allaient subir.
M. Martin dut s'employer à dissiper leurs craintes le
Collège libre, en effet, n'était pas un petit Séminaire.
Le Collège libre, bien qu'il fut uniquement catho-
lique, pouvait devenir un concurrent vraiment redoutable
pour le Collège de Colmar. Aussi, en prévision de la
BRUNCK DE FREUNDECK.
LA COMMISSION BIBLIQUE
ET LE PENTATEUQUE.
1
Renan, Histoire genérale des langues sémitiques.
LA COMMISSION 1SIBLIQUE ET LE PENTATEUQUE.
1 Voici
quelques exemples cites par M. H. Lesêtre dans la "Revue
Apologétique": Le roi d'Egypte était appelé per ad, d'où "Pharaon"
la nacelle de Moise est une tebah, de l'egyptien tba ou teb les ro-
seaux dont elle est faite, gomel, de l'égyptien kam ou gam, le roseau
LA COMMISSION BIBLIQUE ET LE PENTATEUQUE.
(Suite.)
6. Le P. Vogler.
7. Congrégations. Marienthal.
g. Procès de sorcellerie.
P. MURY.
(A suivre.)
LA LÉGENDE D'OBERUN
au Ban-de-la-Roche.
Pasteur
(Suite.)
'E.St.t44–
'Scheube,I.citë3i3.
'C.Fischer,p.6~~s.
LA LKGENM 1) OBERLIM.
1 Rohrbacher.
Giry et Guérin, Vie des Saints, T. XI, p. 282.
Histoire de l'Eglise, T. 25, p. 2t2.
Mss. Andréas Witz, cités par Ed. P.
LA LÉGENDE D'OBERLIN
Edm. P. X.
'St.t5:–3.
Dans les manuscrits conservés par Mss. Andréa: Witz il y a
livre de recettes (Receptenbuch) de la main d'Oberlin.
un
E. St. :58.
LA LÉGENDE D'OBEBHN.
E. St. 179–80.
*Edm.Parisot,26o.
M. LE VICAIRE GÉNÉRAL RAPP.
(Suite.)
(A ~<~rc.~
LETTRE ENCYCLIQUE
DE NOTRE
PIE X, PAPE.
Vénérables Frères,
Salut et bénédiction apostolique.
Ce que les Saintes-Ecritures repètent si souvent, a savoir que
le juste vivra dans une memoire eternelle de louanges, et qu'il parle
encore mort, se vérifie éminemment dans l'œuvre et dans l'ensei-
gnement perpétuel de l'Église. Mère et promotrice de sainteté, ra-
jeunie toujours et fécondée par 1', Esprit-Saint qui habite en nous",
elle est seule à engendrer, à nourrir et à elever dans son sein la
noble descendance des justes, et elle est très attentive, par instinct
d'amour maternel, à en conserver la mémoire et à en raviver l'amour.
Elle se réconforte divinement à un pareil souvenir et perd de vue
les misères de notre voyage mortel, en voyant dans les saints ,,sa
joie et sa couronne", en reconnaissant en eux l'image sublime de
son Hpoux céleste, et en inculquant à ses fils, avec une nouvelle
assurance, la parole antique ,Pour tous ceux qui aiment Dieu,
pour tous ceux qui, suivant les desseins de Dieu, ont été appelés
LKTTItKI:Xt'YCLHtUJ':
(A suivre.)
REVUE DU MOIS.
tend la patrie en danger, dès que le budget ne crée pas à jet continu
de nouveaux postes d'officiers et de sous-officiers. Le gouvernement
aurait d'ailleurs bien tort de se gêner pour serrer toujours davan-
tage la vis au contribuable tel parti votera les nouveaux impôts
parce qu'il est national, au sens du prince de Bulow, et tel autre
les consentira parce qu'il a peur de ne pas le paraître.
L'Espagne aussi goûte les douceurs du Kulturkampt. Au gré
de M. Canalejas, le Saint-Siège ne se presse pas assez pour procéder
à une modification du Concordat, surtout en ce qui concerne le
statut des congrégations. Certes, il est possible qu'un concordat puisse
être révisé et que des changements à l'organisation des ordres religieux
soient désirables aucun code n'est éternel, et en vieillissant trop, le droit
canon, comme les autres, devient plutôt nuisible qu'utile. Mais la
prudence comme la justice et le respect des traités exigent qu'on
procède lentement. M Canalejas et le parti anticlérical qu'il repré-
sente sont au contraire impatients sachant que leur règne sera de
courte duree, ils veulent agir rapidement, afin d'avoir achevé leur
œuvre de destruction, avant que l'indignation du peuple catholique
les ait balayés du banc ministériel. Comme l'on voit de nouveau
dans cette politique sectaire la sincérité du libéralisme dans ses
protestations de zèle pour l'instruction populaire Tandis que le
gouvernement conservateur tolérait les ecoles Ferrer, le cabinet Ca-
nalejas ferme des écoles congreganistes, comme si l'Espagne souffrait
d'une pléthore d'instruction et d'écoles primaires. Mais comme en
France, la franc-maçonnerie, tout en décrétant l'instruction obliga-
toire, jette des centaines d'enfants dans la rue; plutôt que d'apprendre
à lire dans des écoles congréganistes, ils resteront des ignorantins
et iront grossir le nombre des illettrés, dont le libéralisme se pré-
vaudra de nouveau pour déblatérer contre l'infériorité des peuples
catholiques.
M. Briand est-il plus sincère dans sa promesse de maintenir
la liberté d'enseignement? !) en parle longuement dans le grand
discours qu'il a prononce pour repondre aux nombreuses interpel-
lations qui lui avaient été adressees sur le programme ministeriel.
Si on ne savait par une longue expérience que le contrôle de l'Etat
sur la liberté de l'école équivaut à peu pres partout à son étrangle-
ment, on pourrait souscrire à plus d'une idée emise par le président
du conseil. Personne ne le contredira quand il dit .Mettre un en-
fant entre quatre murs devant un homme ou une femme, cela ne
suffit pas. encore faut-il que cet homme ou cette femme soit ca-
pable d'enseigner. Si vous mettez dans une école privée un brave
homme ou une brave femme qui n'a aucune instruction, aucune
formation pédagogique. vous ne pouvez pas dire que le principe
de l'obligation soit respecté." Mais si par ces paroles M. Briand
prétendait que les catholiques veulent avoir de pareils maîtres pour
REVUE DU MOIS.
N. DELSOR.
BIBLIOGRAPHIE.
AUBES ET CRÉPUSCULES.
Sous ce titre, Aubes et Crépuscutes, M. Laroppe publie chez
M.Alfred Cattier, éditeur à Tours, au prix de fr. 3,5o, un beau vo-
lume que nous recommandons aux lecteurs de la Revue catholique.
C'est le commencement d'une serie de Lettres d'ac~MH sociale, et ce
premier volume est consacré à la campagne.
Nous avons lu le livre avec un vif intérêt et nous le croyons
nppele à un légitime succès. Sous forme de lettres, les questions du
jour se succèdent, traitées tour à tour par des amis et des adver-
saires. Elles prennent ainsi une physionomie vivante, d'autant plus
attirante, qu'elle est encadrée par les beautés d'une nature que Dieu
a faite éternellement belle et feconde. Ouvrez le livre à votre gré,
partout les pages débordent de captivant intérêt. Ce sont des vues
précises, des pensées nettement exprimées, sur l'influence des œuvres
sociales à la campagne, fondées et conduites en dehors de préoccu-
pations politiques, sur la reconstitution de la commune rurale, sur
le rôle du curé de campagne dans des milieux réfractaires, sur l'ac-
tion de la presse, du bon journal, sur les tenanciers de la motte de
terre, sur la nature des syndicats, sur la manière de les conduire,
pour les rendre féconds au point de vue matériel, comme au point
de vue social. Vous tournez les pages avec d'autant plus de plaisir,
que vous y trouvez l'expression de vos sentiments, de vos aspira-
tions, de vos réserves, de vos critiques, vous arrêtant aux person-
nages qui prennent part aux debats en écrivant les lettres qui com-
posent le volume.
Ici, c'est l'homme du passé, le noble vivant dans ses terres,
fier de ses titres de noblesse, attaché à son idéal politique et social
d'antan, conduit avec son ami vers l'orientation sociale actuelle. Là,
c'est l'instituteur aux gages de la libre-pensée et de la franc-maçon-
nerie, dévoilant son âme et ses ambitions, victime de ses illusions
et entièrement désabusé au soir de sa vie. C'est son ami de Paris,
journaliste de profession, qui écrit en toute sincérité ,,Ne m'accuse
pas d'être un faux frère; je reste pratiquement et sans conviction
republicain, mais je hais l'autorité sous toutes les formes."
Le personnage principal est F. Bermont, un croyant obstiné à
l'amour pour les autres, parce que l'amour est la seule réalité vi-
BIBLIOGRAPHIE.
ADOLPHE ALVÉRY.
VERSAILLES ROYAL.
1 L. cit., p. io5.
VERSAILLES BOYAL.
J. PH. RIEHL.
UN CASTEL FÉODAL
OU LE
§ 8. Henri.
Henri, fils aîné de Sigebert, était associé depuis plu-
sieurs années déjà à la dignité landgraviale, lorsque son
4
Senckenberg, Dissert. de interitu landgraviatus inferioris AI-
satis in parergis Gœtting., p. io5.
UN CASTEIi FÉODAL OU LE CHATEAU DE WERDE ETC.
(Suite.)
P. MURY.
(A suivre.)
LA LÉGENDE D'OBERLIN
Pasteur au Ban-de-la-Roche.
(Suite.)
XV.
Apothéose d'Oberlin.
1 V.
Spach, L. Adrien Lezay-Marnésia. Notice biog. (Strasb.
1854, in-18).
» E. St.
487.
3 J. Elsassische
Rathgeber, Geschichtsbilder aus der franz. Rev.
Ch. XII.
4 V. Mémoires de la baronne
d'Oberkirch, publiés par le comte
de Montbrison (2 vol. Paris i85o).
Son frère, Fréd. Sigismond, baron de Berckheim, devint lieu-
tenant-général des armées du roi de France. Né à Ribeauvillé en
1775, décédé à Pans en 1819. Son autre frère, François de Berck-
heim, épousa Juliette de Krudener, fille de la fameuse baronne de
Krudener.
LA LÉGENDE DOBERLIN.
(A suivre.)
La prédication.
La Réforme morale.
des moeurs, Il opposa, comme une digue, les écoles et les collèges,
qu'il ouvrit pour l'éducation des enfants et des jeunes gens. Congré-
gations d'Enfants de Marie, qu'il fit prospérer, après les avoir vues
a Rome dans leur première floraison hospices de jeunes orphelins,
refuges pour les gens en péril, les veuves, les mendiants, ou ceux,
hommes et femmes, que la maladie ou la vieillesse rendaient impo-
tents il défendit aussi les pauvres contre la puissance des patrons,
contre les usuriers, contre la traite des enfants, et fonda des insti-
tutions analogues en grand nombre. Mais il le fit en repoussant
totalement la méthode de ceux qui, pour renouveler à leur sens la
vie chrétienne, mettent tout à l'envers et dans l'agitation, avec un
vain fracas, oublieux de la parole divine ,Le Seigneur n'est pas
dans l'agitation."
Et voici précisément un nouveau signe qui permet de distin-
guer les vrais réformateurs des faux, comme plusieurs fois vous avez
pu, V. F., en faire l'expérience. Les faux reformateurs cherchent
Bleurs propres intérêts, non ceux de Jésus-Christ" ils prêtent
l'oreille aux conseils pernicieux adresses naguère au divin Maître
BVa, et montre-toi au monde" ils répètent eux-mêmes les paroles
ambitieuses nFaisons-nous aussi un nom". Par suite de cette té-
mérité, comme nous le deplorons, hélas même de nos jours, ,des
prêtres sont tombés au cours du combat, parce qu'ils pretendaient
faire de grandes choses et qu'ils se jetaient sans prudence dans la
mêlée.
Au contraire, le réformateur sincère ne ncherche pas sa gloire,
mais la gloire de Celui qui l'a envoye", et comme le Christ, son
modèle, Bil ne disputera ni ne criera personne n'entendra sa voix
sur les places publiques, il ne sera ni trouble ni inquiet" mais il
sera doux et humble de cœur". C'est pourquoi il plaira au Seigneur
et recueillera en abondance des fruits de salut.
Il y a encore un autre signe distinctif qui les diffaencie l'un
de l'autre tandis que le premier appuyé seulement sur les forces
humaines, nse fie à l'homme et etablit sa force sur la chair", l'autre
place en Dieu toute son espérance; c'est de Lui et des moyens sur-
naturels qu'il attend toute force de vertu, s'écriant avec l'Apôtre
,Je puis tout en Celui qui me reconforte."
Ces moyens que le Christ nous a communiqués abondamment,
le fidèle les cherche dans l'Eglise pour le salut commun au pre-
mier rang, il place la prière, le sacrifice, les sacrements, qui de-
viennent comme une ,source d'eau qui jaillit à la vie éternelle".
Mais ceux-là supportent mal tous ces moyens, qui par des chemins
de traverse, et oublieux de Dieu, s'emploient à l'oeuvre de la ré-
forme et ne cessent jamais de troubler les sources pures, sinon pour
les dessecher totalement, du moins pour en tenir eloigné le trou-
peau de Jésus-Christ. En cela, leurs imitateurs modernes font pire,
lorsque, sous le masque d'une plus haute religiosité, ils n'ont aucune
IiK'ITBB ESCYCLIQUE
le discrédit sur
considération pour ces moyens de salut et jettent
eux, particulièrement sur deux sacrements celui par lequel les
péchés sont pardonnés et celui qui fortifie les âmes par une nourri-
ture céleste. Aussi chaque fidèle fera-t-il de son mieux pour que des
bienfaits d'un si haut prix soient tenus en très grand honneur, et il
ne souffrira pas que l'affection des hommes se montre languissante
vis-à-vis de ces deux œuvres de la charité divine.
C'est à cela que s'employa S. Charles qui a écrit entre autres
qui est d'autant et
choses: Le fruit des sacrements plus grand
d'autant plus abondant que l'on peut s'en expliquer plus facilement
la valeur; aussi doivent-ils être considérés et reçus avec d'autant
exté-
plus de soin et une plus intime pieté de l'âme, avec un culte
rieur et une plus grande vénération."
De même, des recommandations dignes d'être signalées sont
celles par lesquelles il exhorte les curés et les autres prédicateurs
sacrés à rappeler à la pratique ancienne la fréquence de la sainte
communion, ce que Nous-mêmes avons fait par le décret Trlden-
tina Synodus"
"Les curés et les prédicateurs, dit le saint evêque, devront ex-
horter le peuple aussi souvent que possible, à la pratique salutaire
de la réception frequente de la sainte Eucharistie, s'appuyant sur
les institutions et les exemples de l'Eglise naissante, sur les recom-
mandations des Pères les plus autorisés, sur la doctrine du cate-
chisme romain, plus largement etendue sur ce point, et enfin sur
l'avis du Concile de Trente qui voudrait qu'à chaque messe les
fidèles communient à la fois spirituellement et sacramentellement".
Il indique ensuite en ces termes, avec quelle intention et avec quelle
affection l'on doit fréquenter ce banquet sacré. BLe peuple devrait
non seulement être dirige avec insistance vers la pratique de la ré-
ception fréquente du Saint Sacrement, mais aussi être averti de
l'étendue du danger funeste que l'on court en s'approchant indigne-
ment de la table sainte de cet aliment divin." Un pareil soin semble
surtout nécessaire à notre époque de foi vacillante et de charité
languissante, afin que la frequence n'arrive pas à diminuer le res-
pect dû à un si grand mystère, mais a pousser l'homme à s'éprouver
lui-même et qu'il mange ainsi de ce pain et boive de ce calice.
De ces sources jaillira un afflux abondant de grâces, où les
moyens naturels eux-mêmes s'alimenteront et puiseront leur vigueur.
L'action du chretien ne méprisera certes pas les choses utiles et
agréables à la vie elles viennent, elles aussi, du même Dieu qui
est auteur de la grâce et de la nature. Mais en recherchant les choses
exterieures et les biens du corps, il évitera avec grand soin d'ou-
blier la fin et, à vrai dire, le bonheur de toute la vie. Aussi bien
celui qui veut user de ces moyens avec rectitude et tempérance les
subordonnera au salut des âmes, en obéissant à la parole du Christ:
DE NOTRE TEÉS SAINT VÈEE LE l'APE PIE X.
Par cela même qu'il suivait un genre de vie plus austère, qu'il
soutenait toujours la droiture et l'honnêteté, qu'il se dressait comme
le vengeur incorruptible des lois et de la justice, il s'attira l'aver-
sion des puissants, il encourut ensuite la défiance des nobles, du
clergé, du peuple et enfin il fut en butte à la haine mortelle des
méchants qui en voulurent à sa vie. Mais à tous, il sut résister avec
une âme invincible bien que douce et suave.
Non seulement il ne céda jamais à une chose qui aurait éte
funeste à la foi ou aux mœurs, mais il n'accepta pas davantage les
prétentions contraires a la discipline et onéreuses pour le peuple
fidèle, même quand elles venaient d'un monarque très puissant et
d'ailleurs catholique. Il se rappelait la parole du Christ .Rendez à
Cesar ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu", et celle des
apôtres ,,11 vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes". Ce faisant,
il merita bien non seulement de la religion, mais encore de la so-
ciété civile qui, portant la peine de sa fausse prudence et pour ainsi
dire submergee par les tempêtes et les séditions qu'elle avait elle-
même excitées courait à une perte certaine.
La même louange, la même gratitude seront dues aux catho-
liques de notre temps et à leurs vaillants chefs, les évèques. Ni les
uns ni les autres, en effet, ne manquent jamais en aucune façon aux
devoirs spéciaux des citoyens, soit qu'il s'agisse de garder la fidélité
et le respect aux gouvernants même hostiles quand ils commandes
des choses justes, soit qu'il faille désobéir à leurs ordres quand ils
sont iniques. Ils se preserveront egaiement de la revolte effrontée
de ceux qui courent aux séditions et aux tumultes et de la servile
abjection de ceux qui accueillent comme des lois sacro-saintes les
règlements manifestement impies des hommes pervers auxquels le
nom de liberté sert de prétexte pour bouleverser tout et imposei
la tyrannie la plus dure.
(Suite.)
pire, mais ce que nous n'admettons pas, c'est que l'Alsace reste
Terre d'empire dans le sens où elle l'est actuellement, et ce que
nous comprenons encore moins, c'est que l'Empire reste souverain
de ce "butin de guerre" et en soit en même temps totalement de-
possède par l'exclusion du Bundesrat et du Reichstag. Il y aurait
là évidemment contradiction dans les termes. L'appartenance à l'Em-
pire et la réalité de l'autonomie pourraient, de l'avis de M. Hœffel,
se concilier dans la nomination par l'empereur d'un Statthalter a vie,
qui serait en pleine independance autorisé à instruire des délègues
au Conseil fédéral. Et ceux-ci y auraient voix deliberative et non pas
seulement consultative. C'est un problème ardu, mats dans la séance
du 14 mars, le chancelier a prononce cette remarquable parole que
,les difficultés existent pour être surmontées." Jamais il ne trouvera
une meilleure occasion pour mettre ce principe en pratique.
M. Hœffel ne repousse pas à priori l'idée d'une Chambre haute
à côté du Landtag. Cette Chambre existe dans tous les pays à charte
constitutionnelle, même dans les pays republicains. La Suisse même,
qui est le type des Etats democratiques, a une Assemblée fédérale
composée de deux Chambres, le Conseil national et le Conseil des
Etats. Nous ne serions donc pas encore des décadents de l'idée dé-
mocratique par le seul fait de l'existence d'une Chambre haute et
d'une Chambre basse La question d'argent ne peut pas venir toute
seule en consideiation si les deux Chambres se restreignaient dans
leurs elucubrations oratoires, elles ne nous coûteraient pas plus cher
que le Landesausschuss, qui, en ne siégeant que trois fois par se-
maine, a trouvé moyen de prolonger la session |usqu'au milieu de
l'été. La Chambre haute peut bien n'être qu'un ornement en carton-
pierre, il sera difficile de l'écarter de notre édifice parlementaire. La
question est de savoir comment cette Chambre haute sera composée:
il est inadmissible que les membres en soient nommes, ni à temps
ni à vie, par le pouvoir executif. Qu'elle comprenne comme membres
de droit ce que l'on est convenu d'appeler les autorités religieuses
et judiciaires, il n'y aurait pas grand'chose à y redire parce que les
personnes revêtues de ces charges sont inamowbles mais il faut
qu'à côté de celles-ci il n'y ait que des représentants elus des
grandes corporations commerciales, industrielles et ouvrières. Si
démocrate que l'on soit, on peut concéder qu'il faut a côté de la
seconde chambre qui reflète les fluctuations souvent très passa-
gères – de l'opinion publique quelque chose de stable; a côte du
courant des passions populaires, il peut ne pas être inutile d'avoir
des digues qui canalisent le torrent. Nous disons bien canaliser, et
non pas arrêter, car chez aucun peuple la Chambre haute n'a pu à
la longue se mettre en travers des aspirations de tout un peuple,
lorsque ces aspirations sont légitimes et ne lèsent pas les intérêts
vitaux de la nation. On prétend que le Centre n'acceptera aucune
Chambre haute nous ne sonvnes pas dans le secret des dehbcra-
REVUK DU MOIS.
nons de cette fraction, mais 11 est probable qu'elle prendra ses dé-
cisions sans se soucier de l'approbation ou du blâme de certains
politiques qui n'ont que trop contribué par leurs intrigues et leurs
^opinions successives" à gâcher notie situation.
Il en est de même de la seconde Chambre. Le groupe alsacien
a, avec l'appui du Centre, déposé un projet de loi, demandant pour
le Landtag le suffrage univeisel du Reichstag, avec un député par
3o.ooo habitants, ce qui nous ferait une chambre de 60 députes. Le
groupe alsacien n'a aucune raison de se departir de cet article de
son programme. Mais, si au Reichstag il n'y avait pas de majorité
pour faire passer ce mode de suffrage, nous ne romprions certaine-
ment avec aucun puncipe libéral et démocratique en acceptant le
suffrage universel avec le vote plural de l'age. Il n'y a dans cette
pluralité rien de ploutocratique ni d'oligarchique la longévité n'est
le privilège d'aucun groupe ni d'aucune opinion, et le socialiste le
plus radical serait bien oblige de convenir que Bebel a un peu plus
d'expérience que ce blanc-bec de Ferdinand, dont les socialistes
rougissent aujourd'hui et qu'ils avaient jadis envoyé représenter
Mulhouse au Reichstag. Ce n'est pas dans la pluralité d'âge qu'il y
a un danger pour les libertes alsaciennes, mats bien dans la géomé-
trie électorale que pourrait pratiquer un gou\ernement auquel nous
n'avons aucune raison d'accoider une confiance sans réserve. Aussi
ne pensons-nous pas que le groupe alsacien et les diverses fractions
auxquelles ses membres sont afhliés soient disposes a voter une loi
électorale, sans qu'elle ait comme annexe le tableau des circonscrip-
tions.
Nous avons d'autant plus de raison d'être defiants que le flirt
de notre gouvernement avec les partis anticléricaux et les panger-
manistes se pratique presque au grand jour. Nos hommes d'Etat
ont d'ailleurs d'illustres exemples et d'ardents protagonistes dans le
ministère du grand-duche de Bade, où les socialistes ont reçu pu-
bliquement du banc des ministres une mention très honorable pour
leur attitude gouvernementale. Il est vrai que les socialistes ont
capitulé devant le gouvernement aussi bien que celui-ci a capitule
devant eux. De la, grand scandale chez les purs disciples de Marx
et de Bebel, de là grand tintamarre chez les radicaux du Nord contre
les révisionnistes du Sud. Ceu\-là veulent rester à cheval sur le
principe intransigeant de leur lutte à outrance contre l'Etat bour-
geois leur ideal est plutôt la guerre contre le capitalisme ceux-ci
sont prêts à tout renier et à s'allier aux exploiteurs du peuple,
parce qu'ils n'ont d'autre objectif que la haine du cléricalisme. Le
socialiste du Nord est assez honnête pour reconnaitre que sans le
Centre aucune réforme sociale n'aurait été faite; le socialiste du
Sud, pour assouvir ses passions antn eligieuses, préfère contracter
les alliances les plus bâtardes avec les pires adversaires de la légis-
lation ouvrière. Du reste, les nationaux-libéraux du Nord ne semblent
REVUE DU MOIS.
CHAPITRE 1er,
Sa disgrâce.
I.
II.
(Suite.) q
en question.
En foi de quoi, j'ai jugé à propos de faire munir de mon
sceau le présent acte.
« Fait en l'an du Seigneur t236, au mois de juin,
devant les témoins présents. »
Dans la même séance, le marquis de Bade, voulant
donner encore plus de sécurité à l'abbé de Neubourg,
rédigea, à Stephansfeld, devant les mêmes témoins, la
relation de ce qui venait de se passer, y fit mention des
différentes péripéties de la querelle, des violences du
comte de Werde, des promesses qu'il avait violées et de
la mission que lui personnellement avait reçue de l'em-
pereur de terminer le débat à l'avantage des religieux
dont le droit était reconnu et démontré depuis longtemps.
Il munit la pièce de son sceau et du nom des témoins
présents.
L'année !238 s'ouvrait sous d'heureux auspices,
puisque la comtesse Elisabeth avait maintenant l'espoir
de devenir mère tout présageait des jours meilleurs.
Vers le milieu de l'été, Henri tomba sérieusement ma-
lade. Sentant que ses jours étaient comptés, il assura de
nouveau, au mois de juillet, le douaire de Hipsheim à la
comtesse Elisabeth, lui confirma, le 22 septembre, la
même donation et déclara lui en laisser l'usufruit et même
la propriété, s'il venait à mourir sans enfants. Cette der-
nière pièce semble avoir été son testament, puisque, dans
la même année, Elisabeth de Montfort nous apparaît
comme veuve du comte de Werde. On ignore le lieu de
sépulture du landgrave.
§ g Henri-Sigebert.
Obin cornes de Werde, qui a matre sua non filius suus sed
61tus moledinarii fuisse dicebatur; hoc ideo probavit frairis dispo-
sitio corporis et natura." Annal. p. 68.
UN CASTEL FÉODAL
CHAPITRE II.
6" Les dits arpents et t3o arbres sapin du rapport d'une année
à l'autre 1800 livres pour les deux objets.
y" Le susdit Chapitre perçoit des mains du dit fermier par un
bail pour la dite montagne t~o livres de francs.
8" Le même Chapitre perçoit annuellement sur différents ter-
rains pour rentes, fonciers etc. 100 1.
9° Perçoit le dit Chapitre sur un moulin au dit lieu no 1.
10" Sur une portion de terres arables dit les Chanipts de ?MOt'~e
par tous Bail yo 1.
!i" Perçoit le dit Chapitre sur trois moulins au dit Lièpvre tz
Reseaux de grains chaque année, moitié en seigle et moine
en froments du produit en argent 180 I.
UO Le susdit Chapitre perçoit les tiers des Grosses et menues
Dixmes du ban de Lièpvre consistant dans la perception du
douzième à charge par lui de l'entretient et réparation de la
nef de l'église paroissiale du dit Lièpvre.
i3 Le dit fermier paye annuellement ~.35o livres de Lorraine
par bail de la ditte ferme non compris 120 livres de L.A. R.~
y compris dans la ditte somme ggz Jiv. d'une sorte faisant
le montant de la moitié des dixmes de la paroisse de St. Croix
avenant au dit Chapitre et d'une autre sorte 620 livres pour
tier de celle de L. A. R. avenant aussi au dit Chapitre, fan
une somme totale de t6o~ 1. à déduire de la dite somme de
~.35o reste pour la ditte ferme de Lièpvre 2~58 livres.
Laquelle declaration signée par le dit J. N. Mathieu et
remise double à la municipalité du dit Lièpvre et certifie
sincère et véritable.
A Lièpvre, le 29 avril 1790.
Dans un autre document de la même année nous
lisons
,La communauté évalue en estimation la montagne de Chale-
mont et les dits autres que le dit Chapitre possède à environ 36.ooo
livres.
,La municipalité demande que sy les biens doivent être vendus
à l'avenir la communauté de Lièpvre soit privilégiée avant toutes
autres personnes, d'en faire l'acquisition sy elle souhaite et après
elle la preférance soit aussy aux particuliers du même Lieu pour ne
pas geainer plus d'avantage la ditte Communaute sur ces objets et
suivant toutes autres Estimations qui en seront faites par experts."
On sait que l'Assemblée nationale (1780, ig dé-
CHAPITRE III.
l'orthographe du manuscrit.
(A suivre.)
Vicomte de Melun.
BŒUEROSALIE.
Comte de Falloux, 1. c.
SŒURROSALIE.
1 M. de Melun.
Lamennais.
SŒUR ROSALIE.
M. de Melun.
COLLÈGE DE HAGUENAU.
1604-1692.
(~Xt'~et~î)!.)
P. MURY.
LA LÉGENDE D'OBERLIN
auBan-de-la-Roche.
Pasteur
(Suite et fin.)
Traduction libre
Oui naguère, pareil homme céleste,
Pareil héros, magnanime et modeste,
A délivré des âmes de la mort,
De l'ignorance et de leur triste sort
Muni par Dieu. d'une force divine,
Et de la foi, qui du ciel illumine,
Il a planté sur les Vosges la croix,
Et réveillé les esprits par sa voix.
Scheube écrit que le monde a perdu en Oberlin un
bienfaiteur de l'humanité, peut-être sans pareil au cours
des siècles.
Du reste, la glorification d'Oberlin avait déjà com-
mencé de son vivant. Augustin Périer, frère du ministre
de Louis-Philippe, son hôte en 1794, le qualifiait d'Homme
trois fois bon, trois fois religieux. Et le préfet Lezay-
Marnésia se plaisait à l'appeler la providence du Ban-
de-la-Roche, Homme quasi divitt. 3 C'est, si l'on veut, une
manière emphatique de parler. Un jour même, quelqu'un
prétendait, par suite d'une illusion d'optique, avoir vu
et admiré Oberlin dans une auréole de gloire, pendant
qu'il descendait de Solbach, comme autrefois Moise du
mont Sinaï.
Etant déjà si vénéré de son vivant, il n'est pas éton-
nant que de nombreuses biographies aient été écrites
après sa mort.
1 A. Gedichte.
Stœber, 1893.
V. Mlle F. Tourette, Le pasteur Oberlin ou le Ban-de-la-
Roche (Strasb. 1824, in-12). P. 'Merlin, Promenades alsaciennes
(Paris 1824, in-S").
» E. St.
176.
LA LÉGENDE D'OBERLIN.
Hor. I Od. 2.
REVUE DU MOIS.
magne trop lâches pour protester avec dégoût contre des instincts
aussi bestiaux, qui cherchent hypocritement à s'abriter sous un des
plus nobles sentiments de l'homme: l'amour de la patrie.
Nous ne nous exposerons pas comme d'autres au ridicule de
faire en chambre de la stratégie aérienne de l'avenir. Aussi bien les
autres nations auront, avant deux ou trois ans, regagné l'avance si
incontestable des aviateurs français il suffira même d'un Pelletan
quelconque pour la leur faire dépasser, comme cela est arrivé, est
en train d'arriver, pour les sous-marins, où la France qui avait
produit les inventeurs, qui possède un personnel sans rival pour le
courage et l'endurance, était longtemps seule à en avoir, mais est
déjà devancee par l'Angleterre et fortement talonnée par l'Allemagne.
Les enseignements que nous \oudnons tirer du magnifique succès
du Circuit de l'Est sont d'oidre plutôt social, que militaire ou poli-
tique. Ces inventions admirables, ces rapides progrès, l'organisation
remarquable de cette randonnée d'aéroplanes par un journal, le Matin,
démontrent la supériorité de l'action des particuliers sur celle de
l'Etat: tout a été fait en dehors de celui-ci et sans son intervention,
tout était l'oeuvre de l'initiative privée, trop heureuse de n'avoir pas
eté entravée par le concours paralysant du bureaucratisme admini-
stratif. Que de progres ferait l'instruction publique, p. ex., si le mono-
pole de l'Etat n'étouffait pas tous les eflorts de l'initiative libre des
individus et des associations Mais il y a encore une autre leçon
qui se dégage de la genèse de l'aviation, c'est la nécessité de la
coopération du capital avec le travail. Le plus sublime génie, la
science la plus vaste et la plus profonde, le travail le plus opiniâtre
ne peuvent rien sans argent. Il faut lire dans le Matin, écrits par
M. Blériot lui-même, ses rêves et ses angoisses", pour voir combien
est criminelle la guerre faite, non pas seulement aux abus du capi-
talisme, mais au capital lui-même, par les purs du socialisme.
Mais l'espèce des purs n'a-t-elle pas fait son temps? On est
bien tenté de l'affirmer quand on voit l'assentiment presque général
que les ^compagnons" sudistes viennent de donner à la fraction socialiste
de la seconde chambre badoise pour son attitude dans le vote du budget.
Ils ont même fait davantage; ils ont fait passer à une grande majorité
la motion de proposer au Congres général de Magdebourg, l'abro-
gation de la clause du programme, dite de Nuremberg, qui fait du
rejet du budget un des articles fondamentaux du Credo socialiste.
La discussion sera violente, car les Nordistes prétendent avec raison
que l'abandon de la tactique pratiquee jusqu'ici est une révolution
à rebours, qui ramène le socialisme sur le terrain de la bourgeoisie
ce ne serait plus la guerre de la classe ouvrière contre le capital et
le patronat, ce serait tout au plus l'alliance de l'anticléricalisme en
queue de morue, en souliers vernis et en haut de forme à huit
reflets. Les roués du parti trouveront-ils la formule pour allier l'eau
du Sud avec le feu du Nord? Il est probable; car il reste assez de
REVUE DU MOIS.
des monarchies. Cela n'a pas empêché l'entrevue d'être très cordiale
les Suisses ont bien voulu ne pas se souvenir de ce que leur pays
a souffert quand il fut pietine par les armées de la Révolution et
quand leur liberté fut pres d'être étouffée par la Médiation de Na-
poléon: ils n'ont voulu se rappeler que l'alliance seculaire de leurs
aieu\ avec la France, et M. Fallieres a dû se rappeler avec émotion
ce que les Suisses ont tente en 1870 pour les malheureux habitants
de Strasbourg bombarde, et en 1871, pour les pitoyables debris de
l'armee de Bourbaki. Et puis, Il n'y a pas que la sentimentalité qui
joue un rôle dans les apports des peuples, les intérêts économiques
en sont un iacteur prepondetant, et la Suisse tient a être ménagée
par le tarif douanier français et à attirer de nouveau les touristes
de France, qui, un moment s'étaient éloignés quand l'influence alle-
mande se faisait remarquer d'une façon trop sensible. La France de
son côte cherche par de nouvelles jonctions de ses chemins de fer
avec le reseau suisse de reconquérir les profits d'un transit que lui
avait fait perdre la ligne du Saint Gothard et du Simplon.
La montagne n'inspire pas par elle-même l'aversion pour la
vanité des titres, sinon nous ne verrions pas le souverain du pays
montagnard par excellence, du Montenegro, changer son titre de
prince contre celui de roi. Cela n'ajoutera pas un pouce à son terri-
toire et pas un rayon de gloire que les Monténégrins se sont jadis
acquise dans leurs luttes pour leur independance. Cela ne changera
rien non plus a l'équilibre si instable des Balkans, où le gouverne-
ment turc est oblige de faire lace de tous côtes à de nombreuses
difficultés. Les intrigues des Vieux Turcs troublent à chaque instant
la tranquillite intérieure; la Bulgarie fait a tout instant des repre-
sentations aigres-douces, appuyées par une forte armee, à propos
des duretés exeicees contre les Bulgares ottomans par les troupes
chargées de les desarmer la Grèce continue à attiser le feu dans
l'ile de Crète et elit le commissaire cretois comme membre de
l'Assemblee nationale pour se donner l'illusion que cette election
constitue l'annexion. Nous avons fait reellement du progrès dans le
sens de la paix generale il y a soixante ans, une seule de ces in-
nombrables etincelles aurait suffi pour mettre le feu aux poudres.
N. DELSOR.
BIBLIOGRAPHIE.
Anoi.Piir. Ai.viIry.
Vendémiaire.
Nivose.
Germinal.
Au travail, les semeurs au travail, villageois
C'est le printemps qui passe.
Vite ôte ton rouet, montre ton frais minois
Joyeuse enfant d'Alsace;
Saison du renouveau, tu mets l'espoir au cœur,
Ta sève fait partout renaître le bonheui.
Messidor.
LE CURE MAIMBOURG.
(Suite.)
III.
quand on veut, ce que font la plupart de ceux qui croient avoir des
plaintes fondées à me porter. Tout le monde sait que je suis acces-
sible à toute heure, à tous les hommes, et qu'il ,n'y a que les
femmes d'exceptées. C'est donc sans aucun fondement qu'on inculpe
mon Secrétaire, homme aussi probe, aussi e.\act qu'il est intelligent
instruit et laborieux. Ses principes sont comme les miens, toujours
conformes à ceux du Gouvernement, et bien loin de favoriser les
fanatiques, il s'est attiré leur haine par sa fidélité à me les faire
connaître et à exécuter mes oidres. Tout homme vraiment juste
doit s'attendre à faire des mécontents et souvent des calomniateurs,
à mesure qu'il se montre peu dispose à epouser les passions d'autrui.
Je ne serais pas surpris si M. Ghée eut trempé dans ces tracasseries
et qu'il ne cherchât à faire aujourd'hui ce qu'il a fait à son arrivée
ici, me priver de mes secrétaires. Il a un moyen très facile dans le
commissaire général de la Police, l'homme faible, entièrement de-
voué à ses volontés, ainsi qu'au parti luthérien dont il est un
membre zélé."
La seconde lettre du 16 août est une reproduction
de la première, plus explicite encore en faveur de son
Secrétaire.
,Quoi qu'il en soit de sa dénonciation contre lui, la vérité est
qu'il exécute fidèlement mes ordres, dont l'un des principaux est,
qu'il m'avertisse de tout ce qui se passe et qui vient à sa connais-
sance. Les plaintes à cet égard sont mal fondées, d'autant plus que
chacun est le maître de me les porter directement ou de m'écrire
en particulier, comme font un très grand nombre, à qui je réponds
exactement, souvent par moi-même.
On n'ignore pas que je suis accessible à tous, en quelque temps
que ce soit, sans faire attendre personne. Ceux qui ne parlent pas
le français, se font accompagner de quelqu'un qui le parle. Il n'est
donc pas possible que j'ignore ce qu'on veut que je sache, quand
même mon Secretaire voudrait me le cacher. Cette accusation contre
lui est donc absurde et les calomniateurs ont éte pour le coup
maladroits. Je suis sûr de mon Secretaire; il est peu d'hommes
dont je pourrais répondre comme de lui, aussi probe, aussi exact,
aussi intelligent et laborieux; connaissant parfaitement le diocese,
il m'est infiniment utile, même absolument necessaire, surtout dans
les circonstances où nous sommes. C'est pour cela même que la
malveillance cherche à l'attaquer, pour me nuire, ainsi qu'à mon
administration.
V. Exc. doit connaître la droiture et la purete de mes inten-
tions, mon application constante à mes devoirs, mon attachement
et mon zèle pour les intérêts du gouvernement. J'espère bien qu'elle
voudra s'en rapporter à moi, pour tout ce qui concerne mon ad-
ministration que je ne perds jamais de vue, plutôt qu'à ceux qui
LE CURÉ MAIMBOtTBG.
nous sommes, exigent que celle qui vaque aujourd'hui soit remplie
au plutôt par quelqu'un qui résidera et assistera exactement. Rien
ne le presse d'ailleurs ne voulant pas, avec raison, quitter la place
si honorable qu'il occupe auprès de V. A. I., il peut attendre tran-
quillement cette décision, sans que ses intérêts soient compromis
d'aucune manière."
5 Le geste épiscopal était dans ce cas ce qu'il devait
être. Quelques jours après, le chanoine Klein on se dont
(A suivre.)
NOTES HISTORIQUES SUR UÈPVRE
ET ALLEMAND-ROMBACH.
(Suite.)
était une église la mieux construite et la plus belle que l'on puisse
voir.
Les deux Messes se célèbrent aujourd'hui dans une chapelle
de rien très t'H~M~n~e(sic) où il n'y a ny lampe ny autre Lumination
n'y même d'eau bénite ce qui doit cependant être de coutume dans
une église et dans laquelle dit Chapelle repose corporellement
St. Alexandre Pape et Martyre, enfin plus des trois quarts du monde
qui assistent à cet office divin sont obligés de rester devant la porte
attendu que cette dite Chapelle n'est qu'un reste du choeur du
prieuré ne peut-on pas dire que ce Chapitre a commis un sacrilège
en faisant démolir une pareille église sans nécessité."
Hélas! d'autres sacrilèges furent bientôt commis, car
la Révolution approchait. Les Mémoires adressés au
Chapitre de Saint-Georges à Nancy, à la Cour souveraine,
à l'Intendant Général, au Roi et à l'Assemblée nationale
restèrent lettre morte.
Encore en tySg, M. l'abbé Mosser, vicaire, puis curé
de Lièpvre (tyôi–1790) célébrait les deux messes basses~
dans le chœur de l'ancienne église prieurale. Le chœur était
en pierre de taille, de style gothique. On y avait ajouté un
petit clocher. La chapelle était sous l'invocation de Saint-
Georges en souvenir du Chapitre Saint-Georges à Nancy.
On y voyait encore les vitraux représentant Saint-Fulrade
et Charlemagne, et comme nous l'avons déjà dit, un tombeau
représentant de profil le buste d'une femme dont la tête
était ornée d'une longue tresse de cheveux. Renfermait-il
les restes d'une fille de Charlemagne, comme le voulait
la légende populaire ? Peut-être était-ce plutôt le tombeau
de la femme d'un seigneur d'Eckerich. Quelques seigneurs
d'Eckerich, sous-avoués ou fondés de pouvoirs des ducs
de Lorraine avaient, en effet, reçu l'honneur de la sépul-
ture dans l'église du monastère. Telle était la chapelle,
quand elle fut vendue comme propriété nationale en 1791.
Curés. Vicaires.
1723. Cloux.
1724. Dupin D.
[728. La Paix Augustin.
1723–1732. Pot d'Argent Joseph. Muller Joseph.
j~g.
1732. Ferrotte B.
i/32. Link, vicaire et administra-
teur.
1733. Vatet.
B. Drouel, administrateur.
1732–1734.. Colin, { ~733.
1 1737. Bruton.
:73S. Marchai, J.
De Pierrevalle Septime.
1742.
1734–[744. Deviot, J. '743- Streicher.
j 1744. Klingelfus, vie. et admi-
nistrateur.
(. 1744. Schaumann.
1746. Scherer, Fr. Antoine.
174~. Fingado, Philippe.
175o. Douay, Guillaume.
1751. Bernard, M. L.
1752. Edel.
1754. Michot, Antoine.
1744.–1761. Joly de Morey. '755. Stem, J G.
1756. Vogel.
1757. Wittmesser, J. V.
1758. Decary, A.
1759. Rumpler.
1760. Herrenberger, J.
1761. Mosser, L.
1761. Humann.
1763. Rousselot.
1764. Derre.
1764. Hceld.
1766. Mathis, J.
1766. Gelin.
e
176:–1790. Mosser, L.
e
'767. r-
Franoux.
1768. Philippe.
i76g. Anstett.
1770. Schlosser, J. L.
1771. Chalon.
Curés. Vicaires.
!77!. Schwaab.
i~~t. Englender, A.
iy~2.Fettet.
i773.Beva!et.
17~. Raoul.
'77S. Eggs.
!~76. Beck.
lyy~.Stoiz.
176!–1790. Mosser, L. ~778. Marschall.
780. Andre.
ySi.Fuchs.
1 ~82. Simon.
782. Gue;and, Louis.
y8-)..Hurste).
1787. Husson.
1788. Neuville.
178q. Burckart.
179°–:838. Guérand, Louis.
Guérand Louis, né à Schlettstadt, le 5 juillet 1758, administra
ia paroisse de Lièpvre en secret pendant la Terreur, réunit les
paroissiens restés fidèles sur les hauteurs de l'Allemand-Rombach.
Les habitants montrent encore l'endroit où il célébrait la Sainte-
Messe. Traqué à outrance par les gendarmes, il emi~ra, puis retourna
à son poste où il mourut octogénaire, en l'année !83S. Sa mémoire
est restée en bénédiction dans le pays.
A la même époque, un autre héroïque prêtre, M. l'abbé Simon
Seck, curé de Fouchy, reunissait au lieu dit la ,Roche des Fées"
(Hexenfelsen) les vaillants catholiques de Fouchy, de Neuve-Eglise
et de Brettenau. Il y célébrait les saints Mystères, organisait des
processions avec le Saint-Sacrement, exhortait les habitants à per-
sévérer dans la religion de leurs pères. Cela duia pendant tout le
temps de la Terreur jusqu'en 1798. Plus habile que son confrère de
Neuve-Eglise, M. François Antoine Stackler, guillotine à Strasbourg,
le 3 février 1796, il échappa aux sbires de la Révolution. Nous
tenons en réserves dans nos cartons la vie complete du saint martyr,
du généreux confesseur de la foi, notre illustre prédécesseur à Neuve-
Eghse.
Après la Révolution.'
Curés.
1790–t838. Guérand, Louis.
i838–i85o. Lavigne, Joseph.
Curés.
t85o–i85z, Lang, Aloyse.
1852–i863. Hutt, Louis PhUippe.'
t863–i872. De Hombourg, Ch."
1873–1877. Rohmer, Mathias.
:8y7–190~).. Legay Henri.
!C)04– Gyss Edouard.
LÉONARD FISCHER.
M. le pasteur Kunlin.
M. Reichard~ alors malade.
3 M. le trésorier Fix.
M. LE VIOAIRE GÉNÉRAL RAPP
Messieurs,
Bien que la mission du prêtre semble exiger qu'il se
renferme modestement dans son temple et qu'il ne prenne
la parole que pour annoncer les saintes vérités de l'Evan-
gile, il existe néanmoins des rapports tellement intimes
entre la religion et la vraie liberté que je n'ai pas hésité
un instant de m'associer à cette fête patriotique. Qu'il
me soit donc permis d'exprimer ici franchement ma
pensée. Vous voulez la liberté, vous la voulez vraie, sin-
cère, durable? donnez lui pour base la religion. Avant
l'établissement du christianisme, les peuples n'avaient pas
même l'idée de la liberté une moitié de l'humanité était
l'esclave de l'autre. Les écoles si savantes de la Grèce
enseignaient que le maître avait le droit de vie et de
mort sur ses esclaves. Cet état de dégradation pesait sur
la société lorsque l'arbre de la liberté par excellence fut
planté sur le Calvaire. Du haut de la croix retentirent
ces sublimes paroles Hommes vous êtes tous frères
aimez-vous les uns les autres que celui qui est le plus
grand parmi vous soit comme le serviteur des autres.
(Luc 22.) Dès lors la vraie liberté et la religion furent
soeurs. Toutes deux, filles du ciel, reçurent de Dieu la
mission de marcher à la conquète du monde, pacifiant et
civilisant les hommes en les rendant meilleurs.
Vous avez donc eu une pensée sage d'associer la re-
ligion à cette fête. Vous êtes donc convaincus que vous
pouvez bien planter et arroser l'arbre de la liberté; mais
qu'il n'appartient qu'a Dieu de donner l'accroisement.
Vous êtes donc convaincus que la liberté ne saurait
exister sans la religion, parceque la liberté ne peut exister
sans l'ordre et que l'ordre n'a de meilleure garantie que
la religion. Le chantre le plus sublime de l'ancienne loi
a dit une parole qui résume ma pensée: « Si Dieu ne
M. LE VICAIRE GÉNÉRAL RAIT.
Prions
Dieu tout-puissant, daignez répandre vos bénédictions
sur cet arbre, symbole de la liberté, afin que ses racines
~implantent, profondément dans la terre. Qu'il soit là
comme un monument élevé a l'amour de la patrie, comme
un monument élevé à la concorde qui existe et qui existera
touj.ours entre les habitants de B., de cette cité paisible
et calme dans ces derniers temps, s'est distinguée
qui,
par son esprit de sage modération. – Et si jamais le
génie du mal voulait semer la discorde et les troubles
parmi nous, que la vue de cet arbre nous rappelle que
nous sommes tous enfants de la commune mère, notre
chère patrie, la France, et que nous devons nous aimer
les uns les autres et être prêts à tout sacriher pour
l'honneur et la gloire de la patrie.»
RevM.ScptemhieM~. 36
M. LE VICAIRE GÉNÉRAL RAPP
Monseigneur,
Je crois de mon devoir d'informer Votre Grandeur d'un
fait grave qui vient de se passer dans l'église de Kirrwiller.
M. le curé Fix, obtempérant au vœu de ses paroissiens,
conçut la pensée de placer à l'entrée du chœur une table
de communion. Pour prévenir toute difficulté M. le curé
consulta d'abord l'évêché et eut pour réponse qu'il devait
s'entendre avec le conseil presbytéral et avec le pasteur.
M. Fix s'adressa d'abord au pasteur, M. Winter, qui
lui déclara dans une lettre que non seulement la balus-
trade ne gènait pas, mais qu'elle serait un ornement.
M. le curé consulta ensuite le conseil presbytéral qui
donna son consentement, en mettant pour condition que
les portières de la balustrade ne seraient fermées que
pendant l'office des catholiques et ne dépasserait la hauteur
de centimètres, qu'il n'y aurait pas de serrure à
clefs. M. le curé accepta ces conditions et prit par écrit
l'engagement de s'y conformer.
M. Fix comptant sur la loyauté du conseil presbytéral
commanda la balustrade qui fut placée le 18 octobre
dernier. Quel ne fut pas son étonnement quand le lende-
main le pasteur lui fit dire d'ôter la balustrade. Sur le
refus du curé, le pasteur fit enlever la balustrade, en en-
dommageant considérablement les dalles du chœur. Cet
acte de vandalisme exaspéra les catholiques et même un
grand nombre de protestants, entre autres le maire qui
est protestant. M. Sch. que j'ai vu hier pour l'informer
de ce fait, m'a fortement engagé à en écrire à Votre
Grandeur.
Agréez, M. etc.
Pendant que cette affaire était portée devant les auto-
rités compétentes, le pasteur fit faire une nouvelle table
de la cène sans même demander l'autorisation. M. le curé
saisit cette occasion pour s'opposer au placement de cette
table. Le conseil presbytéral et le pasteur obligés de re-
M LE VICAIRE S~t~ÉBAL RAPP.
Conférences ecclésiastiques
Monseigneur,
Messieurs mes confrères du canton viennent de
m'adresser une lettre au sujet des conférences. Ils
demandent que toutes les matières se traitent dans
une séance, pour leur épargner la peine de se déplacer.
Je leur ai répondu que je ne prendrai pas sur moi
de trancher cette question, que je la soumettrai à l'au-
torité compétente, décidé à me conformer à ce qu'elle
aura statué. Votre Grandeur verra par la lettre ci-
jointe ce que ces messieurs pensent des conférences. J'ai
le regret de dire que depuis une année les absences aux
conférences sont devenues plus fréquentes et que j'ai
rencontré de la part de deux de mes confrères une op-
position d'inertie très regrettable, il n'y avait que
M. Laroche qui fournit exactement ses dissertations. Le
moyen de réveiller leur zèle serait une lettre ostensible
de l'autorité diocésaine que je m'empresserai de leur
communiquer.
Cette lettre vous prouvera, Mgr, que, si les conférences
ne se tiennent pas exactement, c'est contre mon intention.
J'ai toujours regardé cette institution comme extrêmement
utile et le moyen le plus efficace pour réveiller le goût
de l'étude parmi le clergé. Comme curé de Riedisheim
j'ai été très exact à fournir mes dissertations, et comme
secrétaire des conférences de Molsheim j'ai eu à cœur
de remplir consciencieusement ces fonctions. Je crois
devoir dire cela pour ma justification personnelle.
M. LE VICAIRE GENERAL RAPP.
Monsieur le principal,
En ma qualité d'aumônier du collège et de membre
délégué du comité supérieur de l'instruction, je crois de mon
devoir de veiller à ce que la conscience des élèves catho-
liques soit respecté. Or il résulte du témoignage unanime
de ces élèves que M. Magnus fait, dans son cours d'histoire,
des commentaires haineux et contraires à la vérité en
parlant de la confession qu'il dit avoir été instituée par
Grégoire VII, etc., etc. M. Magnus oublie qu'il est insti-
tuteur d'une école mixte, qu'il doit par conséquent éviter
tout ce qui peut blesser les convictions religieuses de
ceux de ses élèves qui ne professent pas le culte qu'il
professe.
Je sais, Monsieur, que c'est contre vos intentions que
ces choses se passent et qu'il aura suffi de vous les avoir
dénoncées pour en prévenir le retour. Ce n'est qu'à cette
condition que je continuerai à prêter mon concours au
collège. II me serait d'ailleurs pénible d'avoir à porter
mes plaintes devant le comité mixte ou devant le comité
supérieur.
Agréez, M. etc. B., 2~ juin 18~.8.
suivre.)
REVUE DU MOIS.
lisme est le point de jonction entre deux tendances qui sont diamé-
tralement opposées sur toutes les autres questions. C'est la singerie
la plus évidente de la politique française de la part de gens qui se
prétendent Allemands A tous crins.
On verra plus bas la raison pour laquelle nous avons réservé
pour la fin le Contres eucharistique dont nous aurions dû parler
en tête de cette Revue, non seulement en raison de sa dignité, mais
en raison de l'éclat avec lequel il a été tenu. Les Canadiens ont
rendu leurs devoirs au Dieu du tabernacle en catholiques de vieille
roche et en vrais Americains. Tout y a été grand, immense, autant
par l'afliuence des foules que par l'enthousiasme des fidèles et la
respectueuse sympathie de ceux qui ne partaient pas leur foi. L'en-
thousiasme a été d'autant plus giand que le congrès coïncidait avec
l'abolition, dans la formule du serment du roi d'Angleterre, des
passages concernant la présence léelle et la messe.
Quelle piètre figure certains pavs d'Europe qui se targuent de
tolérance et de libéralisme font avec leurs règlements de police
étroits, chicaneurs, en face de la liberté dont jouissent les cultes
dans cette colonie Anglaise du Nouveau-Monde. Ces règlements ont
été édictés sous prétexte de protéger la liberté religieuse et de
maintenir la paix confessionnelle: on a pu voir à Québec et a
Montréal que la paix confessionnelle existe précisément parce que les
manifestations du culte s'v font sans entraves. Et à ce point de vue
déjà nous aurions \u avec plaisir que notre gouvernement d'Alsace-
Lorraine eût envové un dé)égué au Congrès eucharistique. Nous
l'aurions désiré encore à un autre point de vue, car ce délègue aurait
pu ~oir là, comment par la concession sincère d'une autonomie
véritable on fait la conquête morale d'un peuple qu'on a d'abord
réduit par la force des armes.
En effet si au Canada on retrouve par la langue, les mœurs,
la vieille France plutôt que sur les boulevards de Paris, une vielle
France qui garde avec une fierté inébranlable le souvenir des sol-
dats dont les exploits auraient dû empêcher l'annexion à l'Angleterre,
une vieille France qui éle\e des statues aux héros de la guerre de
l'indépendance, on y trouve aussi une vieille France si loyalement
soumise à la couronne d'Angleterre que si une flotte française
essayait de la reconquérir, les canons des forts partiraient tout seuls
pour la repousser. Les Canadiens enverraient surtout promener des
archivistes qui viendraient leur prouver avec de poudreux parchemins
que le Canada doit revenir à la République française parce qu'un
jour il fut soumis à la monarchie des fleurs de lys. Ce loyalisme
n'est pas venu au lendemain de la conquête anglaise il a même
passé par des crises assez violentes, chaque fois que les Anglais
prétendaient gouverner avec la main forte, tandis qu'il a augmenté
en raison même des libertés que la metoprole accordait à sa colonie.
Aujourd'hui ces libertés sont si grandes, qu'on peut reellement parler
REVUE DU MOIS.
N. DELSOR.
BIBLIOGRAPHIE.
CONFESSEUR ET DIRECTEUR. 1
CHAPITRE II.
LE CURÉ D'OBERNAI.
(A suivre.)
LE ,,BON V!EUX~ VOLKSFREUND.
etfin.)
(Suite
Deuxième district
Troisième district
QiMfrt'PtHC ~)~f)'Ct
Guebwiller 21310 1075 302
Massevaux 13854 2C6 101
Roufach 13783 52 711
St Amarin 17938 183 106
Cernay 13258 647 500
Souliz. 9427 226 776
Thann. 20 MO_626_380
109 714 3015 2876
retenir, c'est que les écoles dans lesquelles les deux langues
allaient de pair, étaient de beaucoup supérieures à celle
où l'on négligeait l'une d'elles. Les enfants savaient s'ex-
primer dans les deux langues et les écrire correctement,
ou bien ils n'en savaient aucune H résulte des affir-
mations catégoriques de nos gouvernants actuels et de nos
pédagogues que l'annexion a rendu plus bête notre
jeunesse d'Alsace Il est impossible aujourd'hui, paraît-
il, de lui enseigner deux langues; cela n'est plus possible
qu'en Suisse ou dans le Luxembourg
A ce moment tout le monde était d'accord a faciliter
l'enseignement de l'allemand dans nos écoles et à en
recommander l'étude a côté de la langue nationale. Le
ministre Duruy avait déclaré le g mars 1867 à la tribune
du Corps législatif: ((Nous ne pouvons songer a détruire
chez nous l'usage de l'allemand, alors que nous nous
attachons à la propagation des langues étrangères dans
nos collèges, et qu'en Alsace l'allemand est un moyen de
communiquer avec les populations voisines de l'Allemagne.»
Aussi lorsque le couple impérial, revenant de la fameuse
entrevue de Saltzbourg, passa par Strasbourg le 2~. août
1867, on organisa une manifestation impériale en faveur
de cet enseignement. L'empereur Napoléon reçut les
instituteurs de la ville avec leurs élèves, l'impératrice
Eugénie, les écoles de filles avec leurs maîtresses, et les
deux firent des allocutions dans lesquelles ils recom-
mandèrent l'étude de l'allemand. Le préfet, baron Pron,
s'empressa de porter ces encouragements à la connaissance
du conseil départemental pour l'enseignement primaire
en octobre 1867.
On voit que le gouvernement français ne se contentait
pas simplement d'avoir mis dans le règlement des Ecoles
primaires du Bas-Rhin: « En raison de la situation topo-
graphique et des besoins du département du Bas-Rhin,'
l'enseignement primaire comprend, en outre, dans ce
département, la lecture et l'écriture allemandes ».
Ce n'est donc pas l'administration qui était en défaut,
et ceux qui ont rappelé depuis qu'il y avait eu, a un
Revue. Octobre 1910. 38
LE nBON VIEUX" YOLKSFBEUitD.
PAUL-ALBERTHelmer.
UN CASTEL FÉODAL
OU LE
{Suite.)
1 Voir
plus liaut, p. 9.
1 Wir Berchte Grave Sigeberchtis vrowe von Werde, dun kunt
allen den die disen Brief gisehunt oder gehorent, das wir mit gune-
meme rate unserren siinne Ulnches, Egenolfes unde Philipeses, itn-
seren ho/ der da heistt Wartenwinckil, der gelegen is bie Rinowe
(Grandidier, Œuv in., T, 3, p. 406, N° 482.)
J Cf.
Kraus, Kunst u Allerthum in Elsass, p. 542.
UN CASÏEL FÉODAL
Jean iei.
Jean succéda à son père dans le landgraviat de la
Basse-Alsace. Toutefois ses frères y eurent aussi quelque
part et portèrent, comme lui, le titre de landgraves, car
nous voyons les nobles d'Uttenheim investis, en 1280,
non seulement par Jean, mais encore par ses frères Sige-
bert, Henri et Ulric. Bien plus, du vivant même de Jean,
les fils de Berthe, Ulric, Egenolf et Philippe, ont aussi
possédé quelques parties du landgraviat; il est seulement
probable que Jean a toujours joui de l'autorité princi-
pale. On peut admettre que Jean, soit par préférence,
soit par une convention, s'est principalement occupé des
affaires de la partie méridionale du landgraviat, tant que
son demi-frère Ulric gérait la partie septentrionale, con-
clusion que l'on peut tiret de l'exposé des faits, car Jean
ne figure dans aucune affaire qui concerne le pays au-
dessous de Strasbourg on est même tenté de croire que
sa résidence habituelle était Franckenbourg ou Chàtenois
quand on considère ses fréquents rapports avec la famille
de Ribeaupierre, le choix qu'il fit pour son fils d'une
épouse de la maison de Blàmont qui avait des terres dans
la vallée voisine de Lièpvre, et enfin l'élection de sa sé-
pulture dans l'église des franciscains à Schlestadt.
Les premières années de l'administration du land-
grave se passèrent assez tranquilles, sauf qu'il se prêta à
une alliance avec Egon III, comte de Fribourg, contre
le roi Rodolphe. Voici à quel sujet: Egon, sans contredit,
un des magnats les plus turbulents de l'époque, était
toujours en hostilité avec les villes impériales et parti-
culièrement avec Fribourg. Or, lorsqu 'après un séjour de
trois ans a Vienne, Rodolphe annonça son retour sur le
OU LE CHATEAU DE WERDE ET SES PROPRIÉTAIRES.
1
Rodolphus Dei gratta Romanorwn rex semper augustus nobili
viro landgravto Ahatie mjerions, Jîdeli suo dilecto gratiam tuam et
omne bonum. Strenui et prudentes viri cives Argentinenses fidèles
nostri dileeti querelose nobis suis literis intimarunt, quod tu, tua
nolens uti jundictione, ipsos cives Argent, in causis et questionibus
sibi motis coram te proscnbis et proscriptions sententiis ittiplicas et
involvis. In quo scias te injuriari eisdeni. cum sic et in tantum liber-
tati sint predicti cives Argent., quod nullui* landgravii proscriptionis
sententie debeant subjjcere Dalum ante Waldecke IV non. Xovem-
bris regni nostri XIIo. (V. Als. dipl. ex antiquo cod. tabul. civit. Arg.)
Revue. Octobre t91O. 39
UN CASTEL FÉODAL
G, liasse^ 1 6.
LES CHIENS DE CONSTANTINOPLE.
Grandeuret décadence.
Les cent mille chiens de la capitale de la Turquie
ne sont plus. Ils sont morts, occis, décarcassés, après une
rélégation de cinq mois à l'ile d'Oxia. Telle est la lamen-
table nouvelle qui nous arrive de là-bas, et les âmes sen-
sibles auront de quoi être fortement émues au récit de
leur longue agonie.
Mais avant de relater la mort infernale de ces pauvres
bêtes, et afin de mieux faire ressortir cet épouvantable
cataclysme, il convient de jeter un coup d'œil rétrospectif
sur leur gloire passée et sur leur ancienne grandeur dans
la ville des Sultans.
Les villes de l'Afrique septentrionale et de l'Inde
possèdent des corbeaux pour dévorer les détritus des
rues; le Siam, ses vautours noirs, appelés perenoptères le
Mexique et l'Amérique du Nord, ses zopilotes. A Con-
stantinople, ce sont les chiens qui exercèrent durant de
longues années les modestes et peu ragoûtantes fonctions
d'agents-voyers dans les rues. Partout pullulaient les
chiens, sur les trottoirs, dans la rue, devant les maisons,
surtout devant les hôtels. Jouissant de leur ancien privi-
lège de bêtes, quasi sacrées, il ne se gênaient pas pour
rôder dans les couloirs des départements ministériels et
montraient leurs museaux à travers les portières aux
ministres de la Sublime Porte, voire même aux augustes
habitants du Divan impérial.
LES CHIENS DE CONSTANTINOPLE.
Décadence.
Léonard Fischer.
LE PREMIER CONGRÈS DU CENTRE
ALSACIEN-LORRAIN.
N. DELSOR.
UN SAINT CURÉ.1
Un élève un peu original du grand Séminaire de
Strasbourg ayant eu comme sujet de sermon La Tous-
saint, prit pour texte le verset du Psalmiste « Sauvez-moi,
Seigneur, parce qu'il n'y a plus aucun saint,» 2 et déve-
loppa cette thèse de la façon la plus paradoxale, sans
même épargner la cléricature.
Cette thèse était réfutée par la présence même du
saint abbé Mechler; elle est encore démontrée fausse par
la biographie de M. Lintzer que vient d'écrire cou amore
son ancien curé de Ste-Madeleine, M. le Chan. Schickelé.
Et c'est un double amour qui a inspiré ces belles pages
l'affection pour le vicaire, qui était devenu un ami, et
l'admiration du prêtre pour la grandeur insoupçonnée
d'une âme sacerdotale qui se dévoilait plus haute, plus
belle, plus pure, à mesure qu'il y pénétrait davantage,
guidé par le peu de notes trouvées dans les papiers du cher
défunt et par quelques lettres heureusement conservées.
M. le Chan. Schickelé aurait pu prendre comme épi-
graphe Ascensiones in corde disposuit son coeur aspirait
à monter.3 En effet, la vie de M. l'abbé Lintzer n'a été
qu'une ascension continuelle. Dans sa vie extérieure d'a-
bord, du sein d'une famille profondément chrétienne, par
les sentiers de l'éducation cléricale, jusqu'à l'honneur de
la prêtrise et aux différents offices, toujours plus élevés,
auxquels l'appela la confiance toujours croissante de ses
supérieurs.
Comme il est à la fois bienfaisant et humiliant de
voir dans ce portrait si ressemblant, un prêtre, qui se
donne tout entier à son ministère, qui rempli, de dilec-
tion pour la beauté de la maison de Dieu, restaure admi-
rablement un antique pèlerinage, qui tient avec une
exactitude parfaite ses comptes et ses registres, qui fonde
des œuvres, et trouve encore des loisirs pour fouiller les
1 L'abbé E. Lintzer, Chanoine honoraire, curé de Ste-Marie à
Mulhouse, par M. le Chan. M. Schickelé, officier d'Académie. 174 pp.
>n 12 jés. Sutter, Rixheim. igio.
2 Ps, XI, 1.
a Ps. LXXXIII, 8.
UN SAINT CURÉ.
1 Dr
Caleb, dans la Bïïrger^eitung z5 oct. igio.
Revue Française 23 oct. igio.
REVUEDU MOIS.
N. DELSOR.
BIBLIOGRAPHIE.
<
1 Vu le
pér)l d'une nouvelle invasion et d'un nouveau blocus
de la ville episcopale, le Chapitre arrêta le 26 avril i8i5, qu'il serait
encore pourvu à l'administration du dioccse par le moyen de pro-
vicaires, au cas que les communications fussent interrompues avec
les vicaires généraux.
Furent désignes
MM Paulus pour Wissembourg 1
Prevot Saverne
Oberle Schlestadt
Oberlé et Prévôt “ Strasbourg
Lorenzino Colmar
Chevrier “ Altkirch et Belfort.
MM. les curés de Landau, Schlestadt, Neuf-Brisach, Huningue
et Belfort dans leurs villes respectives,
avec les mêmes pouvoirs qu'avaient en t8i-). leurs predecesseurs:
ajoutant qui si l'un ou l'autre venait manquer, ces dus pouvoirs
seraient exercés par celui des Provicaires qui par sa résidence serait
le plus proche de la residence du manquant.
LN CUREMAIMBOUEG.
M. ScmCKELh..
(A ~/wc.)
LE UVRE DE MAISON
D'UN BtSAÏEU al
(~M~.)
§ 11. Ulric.
fief mouvant.
Arch. dep. G, n5.
OU LE CHATEAU DE WERDE ET SES PROPRIÉTAIRES.
'Ats.dipLN~c~o.t.DK'~M~E'c'M/e)'), ~~n!,wj;Mc/io/f,
/e M. g'Kfcr t'en der ~f ~H ~)\7;&Hr~ ~M /e/:eH. 7: M';?- eines
bischoves von ~~t:Mr~ zt. ~r .< o&c~ferÂ'c'rcr u. Ir oberster
d')'M/i~e/P ~7"?'!<C/M). H. non (.M;atn&jAf ~K//C/! ))'r C;HCM
/tc/t0)'e ~MS~r.t~xrg- yi;tische ~~tc/f, c'n!~ A'e;~fr.s' o~er eines
A';<M /;0~f)! ~;< /HC/(C<r~, !;Mt e:): ?'OA', da H~?' Jf?M?!C :~e
t!e?! ~M sullent M~HtCH M)Mcrf KH/o\Kc/MM~;n (les Rathsam-
hausen et les Schonau). Après les dignités, les reversales specifient
les biens V; davon /~t)! w~' ~M/eAen ~ze ~K /rt7;:L'/f<?;;&Krs',
t~e der stifi A'L7~!yMcr M// vnd Jj~ tal MH~ die /!f/c ~ar!<c~, M.
yH ~MteH/!0/fy ~C)t /e~t: ~eAcK~e~! M. den ~))'C/;C~Mf? )P~t~ -H
/rt!):c/fett~ws' /!()rc< voit Alter /te~' ~)! a'if den Z'o/. So /M~: )f:'r
dt7;:Me ~M manichen yo;ï der Stift ~!< 6'/ra~Hrg' t'Fer~s die &Mrs' ~M~
t! 7Ma)Mc/M//t :<M~ ~n~fr~ ~M Werde haret, y; alle die ~or/crt?,
etc., etc. G&~f~e;! .M n"<?; u~'e M):~pre ~H/ jj'~6, a;: ~a~cte
~!<&er:'He!: ~4&f;e.e (Fonds de l'évêche. Bez.-Arch. des U.-Els., G.,
? g_j.. Grandidier, Oeuv. inéd., T. 6, p. 56~.) Voy. aussi Aïs.
dipl., T. 2, p. 157 et 22-)..
UN CASTEL FEODAL
I. Appendice.
les futures époux demandent que l'on dise à leurs intention une
Messe, pendant laquelle on doit faire la Sermonie (sic) du mariage,
il sera permis de recevoir l'honorer de la messe, tel qu'il est fixe
cy-après au n. :2, ou s'ils demandent que la messe soit chantée,
l'honorer sera fixé tel qu'il est fixé cy-après au n. )5.
6. Si les parties contractant sont de différantes paroisses pour
les publications des Bans et pour le certificat des dites publications
donné à l'une des parties afin que le mariage soit célébré par le
curé de l'autre partie on donnera de même un florin et demy.
7. Pour la bénédiction d'une femme après ses couches, Rien
il sera cependant permis de recevoir ce que l'on offrira pieusement
et volontairement.
S. Pour l'enterrement d'un adulte 2 livres tournois ou un florin.
q Pour la messe soit le jour de l'enterrement, soit qu'on de-
mande qu'elle soit ditte le troisième, septième et huitième jour avec
absoute qui doit se faire après la messe; si on la chante, une livre
tournois et dix sols, ou les trois quarts d'un florin, si la messe n'est
pas chantee, une livre tournois ou un demi-florin.
io. Pour les Vespres des Morts dans les paroisses où l'on a
coutume de les dire, ou si l'on demande qu'elle soit dite huits sols
tournois, ce qui fait deux sols d'Allemagne.
11Pour la Psalmodie de matines ou vigiles à trois nocturnes
avec les laudes, une livre tournois et quatre sols; si on ne psalmodie
point qu'un nocturne et les laudes 16 sols ou quatre sols d'Alle-
magne. Ce qui reste du cierge allume sur l'autel et autour de la
bierre ou l'on a accoutumée d'en donner aux funérailles appartiendra
au curé à moins qu'il y ait usage contraire, mais le curé ne
pourra s'approprier n'y exiger les cierges que les assistants auront
porte au convoy.
12. Pour l'enterrement d'un enfant, une livre tournois.
i3. Pour une messe votive de la Tr. S. Vierge ou de la Tr. S.
Trinité ou des Anges ou du jour, si on demande qu'elle soit dite
au funeraille de l'enfant, on donnera le même honorer que pour la
messe dite au funeraille d'un adulte.
i.).. Pour quelque messe que ce soit, si on la chante, i livre
tournois.
n. Pour une messe basse que l'on demandera à une heure
fixé et à laquelle on doit assister t In re tournois.
16. Pour toutes les autres messe ils percevront t5 sols.
17. Pour l'enregistrement d'un extrait Baptismaux, Matrimoniaux
et mortuaire, Rien.
18. Pour un extrait du livre selon l'usage et à condition que
l'on le prendra, Rien.
!Q. Pour l'inscription de ces actes dans les registres on recevra
une livre tournois.
NOTES HISTORIQUES SUR LIÈPVRE
grandes lignes, il
ressemble, positis po~H~, à la taxe
des honoraires actuels. L'Eglise, à part quelques rares
11= Appendice.
précieuses
,,Ce jour d'hui, septième Mars mil sept cent soixante-deux, en
consequence de deux publications faites par M. Laurent Mosser,
recteur de ta paroisse de Liepvie à la messe paiotssia)e du dernier
fevrier et a celle de L. A. R. pour choisir a la pluralité des voix !H:
mailre d'ecole, laquelle a ete taite et prise a la maison curiale par-
devant mondtt Recteur et des Maires composant la ditte com-
munaute de Liepvre et de Rombach, laquelle pluralité faite a eté
nomme P;erre Grossir, sous-maitre au d)t Liepvre pour servir en
qualité de maître d'ecole, Mas~<cr de la date paroisse pendant
une annee qui commence au vingt-trois avul prochain, dont le dit
Grossu s'est soumis aux charges, clauses et conditions suivantes:
Qu'il percevra pour Retributton de chaque Bourgeois ou habi-
tants qui ont charrue une demi ,,zette" de seigle, de ceux qui ne
sement qu'a ia houe un ~vierlin" et de ceux qui ne sèment rien
quatre sols dix deniers de Lorraine et ce pour les fonctions de la
Maguellerie, savoir pour les sonnages, tant pour les orages que pour
les processions.
Pour la façon de la cire qu'il convertira en cierges au sujet
des confreries qui sont érigées a la dite paroisse cinq sols par livres
qu'il percevra des Rois de chaque confrérie pour façons d'autres
cierges communs pour l'église trois sols par livres payables par la
fabrique.
Pour le sonnage au moment d'une grande personne morte et
aux Angelus y compris la fosse trente sept sols.
Pour les vigils sept sols et pour chacune Messe haute six sols.
Pour un mariage y compus la Messe dix sept sols.
Pour les messes basses, nt-ante.
Pour l'enterrement d'un enfant y compris la fosse treize sols
six deniers.
Pour le blanchissage des linges de l'église et décoration d'icelle
vingt et une livies sur Ij fabnquc.
Vingt huit Itvies dix sols pour le chant de l'église payable par
les deux communauté.
Vingt huit hvies pour la conduite de l'hoiloge et dégraissement.
Le du maître d'ecole tiendra école depuis la St. Martin'jusqu'à
la Saint Georges et percevras pour droits des enfants qui écriront
et apprendront l'ortographe, chiffre et pleinchant deux sols trois
denier par semaine et ceux qui apprennent a écrire un sol six deniers
et pour les commençants un sol trois deniers aussi par semaine. Et
1 Du [i novembre au 23 avril.
Rovae. Novembre 1910.
NOTES HISTORIQUES SUR LIËl'YRE
'A'.ate.ActciJI Scène V.
Maître Jacques Est-ce à votre cocher, Monsieur, ou bien a
votre cuisinier. que vous parlez ? car je suis l'un et l'autre.
Harpagon C'est à tous les deux.
ET ALLEMAND-EOMBACH.
CHAPITRE IV.
(A suivre.)
1 indécente.
REVUE DU MOIS.
N. DELSOR.
BIBLIOGRAPHIE.
CHAPITRE III.
LE CURÉ DE COLMAR.
Chérissime ami
"Sans avoir pu apprendre comment votre installation s'est passée,
je me repose sur votre bon esprit qui aura su donner à cette im-
portante cérémonie toute la pompe convenable et à laquelle j'aurais
désire de mon coeur pouvoir contribuer. Dès que vous ne m'aurez
pas vu, vous étiez sûr qu'il m'avait été impossible de quitter. Les
contrariétés de tous genres sont depuis longtems mon partage. L'on
s'habitue à tout, mais il en coûte souvent. Je vous félicite de la
belle et intéressante alliance que vous venez de contracter. Dieu
veuille vous conserver de longues annees pour le bonheur de la
paroisse et votre propre satisfaction 1 Il est consolant de trouver en
entrant dans une commune tous les esprits reunis en sa faveur
C'est un avantage inappréciable pour un nouveau pasteur: cet avan-
tage est le vôtre. Dieu en soit loué
Ci-joint vous recevrez le mandement pour la Paix au nombre
d'exemplaires que vous-même m'aviez fixé dans le temps. Le Te
Deum, qui nous était venu à contre-temps, a été chanté avec en-
thousiasme chez nous. S. Etc. le gouverneur Kellermann y assista
en grand capitaine. Nous fûmes lui faire visite au Palais, à son
arrivée de Molsheim, qui a eu lieu à une heure après-midi. Je serais
embarassé de vous dire si nous avons été bien ou mal reçus. La
question n'est pas décidée.
Il est en revanche tres décidé que j'ai besoin d'argent; ainsi
je vous prie de vous intéresser à l'aquittement des arrières dans
votre arrondissement, c'est-à-dire dans votre commissariat. Vous en
trouverez les notes ci-jointes.
Ne sachant pas qui sont vos alentours aujourd'hui, je fais
abstraction des formes et vous prie in genere de leur présenter mes
devoirs avec l'honnêteté convenable. Quant à vous, je vous embrasse
avec toute l'affection que vous porte.
Votre tout dévoué ami
G. Ritleng."
Les lettres qui précèdent nous font croire que
l'installation du curé de Colmar a eu lieu mais voici
une lettre de M. Vion, vicaire capitulaire et chanoine
i:
(Suite.)
Brumat inné sind gesessen uni da^u aile unsere Dorf die ^u Brumath
und $11 Arnsberg gehôren hmach gênant und geschriben stehen mit
Namen Gncs, Wilre, Witpruch, Kur^enhausen, Bernersheim, Ratol-
nisheim (Rottelsheim), EckendorJ, AltorJ, Rmgendorf, Schalkendorf,
Upjern (Niefern), Mytensheim (Mietisheim), Gumprechtshowen und
Zinswilre, einsite des IVjssers Rippolswdre, Obenidorf, Dypfenb.ich,
Brunmgesdorf, Rutenhowt', Hatten, Westheim und aile unsere recht
an den ^weien Bettensdorjern (Betschdorf) und dapi all die recht und
Gewalt um fùnf und pvan^ig Hundert Mark Silbers lùlers und lotiges
die wir empfangen haben Der wart gegeben an dem montage vor
sankt Gregorientag iSJj". (Als. dipl., II, 146, num, 277.)
Revue. Décembre 1910. 47
UN CASTEL FEODAL
1 Le
village de Guémar existait déjà au 8- siècle. Lorsqu'en 1287
Rodolphe de Habsbourg y eut éleve le château de Molkenbourg, il se
forma autour de cette forteresse un nouveau village qui prit le nom
OU LE CHATEAU DE WERDE ET SES PROPRIÉTAIRES.
CHAPITRE V.
L'Allemand Rombach.
(~4 ~M~'rc.~
C'était une chapelle romane, située au milieu d'un bouquet
de peupliers; à côté coulait une petite fontaine due de sainte
Rosalie. Les gens du pays invoquaient la sainte patronne contre la
peste. Dès 1786, l'église tut dédiée à sainte Rosalie comme patronne
principale et à saint Blaise et à saint Quirin comme patrons
secondaires.
Boulanger Jean Joseph, né à Sainte-Marie-aux-Mines, le
3i mars 1742, curé de ThanviIIé, puis curé de l'Allemand-Rombach,
émigra pendant la Terreur, revint à son poste après la réorgani-
sation du culte, et mourut dans sa paroisse, âgé de St ans.
Cette charge se perdit pendant la Revolution.
N. Dn~soR.
REVUE DU MOIS.
Un Docteur de l'Eglise écrivait que "le Christ avait prédit les hor-
reurs de la fin des temps. afin qu'elles troublassent d'autant moins l'hu-
manité qu'elles seraient mieux connues d'avance. Les traits dont on
prévoit la trajectoire sont moms dangereux, et les maux sont plus tolé-
rables quand on peut les parer par le bouclier de la prévision Notre
gouvernement celui d'Alsace-Lorraine ou celui de Berim Chi lo sà
a voulu imiter cette miséricordieuse conduite à propos de notre Cons-
titution Il a laissé avec préméditation la porte de la salle de ses conseils
entrouverte, et les curieux admis dans l'antichambre ont pu nous verser
goutte à goutte un échantillon du brenvage que nous offre le projet offi-
ciel. Sous ce rapport nous n'avons pas éprouvé de déception sauf quel-
ques gouttes de fiel en moins dans tel paraphe, en plus dans tel autre,
la livraison concorde avec l'échantillon des commis-voyageurs de la rue
Thomann.
Il y a quelque trente ans, la Revue avait, dans l'absence presque
complète d'une presse catholique alsacienne, le douloureux privilège de
communiquer a ses lecteurs de vraies nouvelles Heureusement il n'en est
plus ainsi; dans notre causerie mensuelle nous n'avons plus qu'j, disserter
sur des faits déjà connus. Nos lecteurs savent donc que le projet de
Constitution réalise dans la perfection la prophétie de M. Preiss, au Lan-
desausschuss "L'autonomie, vous ne l'aurez point' M. Preiss, en cela,
n'était du reste qu'un prophète de la tonte dernière grandeur, car aucun
de ceux qui s'occupent de politique alsacienne et qui savent ce qu'on
pense là-dessus :), Berlin n'avait d'illusion cet égard. L'Alsace-Lorraine
ne devient pas un Etat indépendant, membre autonome de la Confédéra-
tion des Etats allemands, elle reste Terre d'Empire, simple province, sou-
mise constitutionnellement et aux souverains de ces Etats et aux soixante
millions de leurs habitants, agissant par l'organe du Conseil Fédéral et du
Reichstag. Et comme conséquence logique de cette situation, elle reste
privée d'une représentation a. ce même Conseil Fédéral, 0!'i elle ne peut
pas à la fois jouer le r<*Jede serf et d'homme libre. L'empereur continuera
donc d'exercer le pouvoir souverain. non pas au nom de l'Alsace, ni en vertu
RKVUEDUMOIS
seule chose certaine est que dans son ensemble le Reichstag est aussi mal
disposé pour l'Alsace que le gouvernement lui-mf'me la grande majorité
ne peut pas se dépétrer de l'idée que l'Alsace est un butin de guerre et
qu'il faut la traiter comme telle Les pires de nos ennemis sont le parti
progressiste et l'aile gauche des nationaux-libéraux non pas que les
progressistes ne soumettent le projet a, des critiques violentes et ne pro-
posent des amendements d'un radicalisme tout a. fait effréné. Mais l'auto-
nomie est contraire a leur conception pnmordiule de l'empire le fédérT,-
lisme est leur bête noire, et bien loin que la réduction de l'Alsace en
province prussienne leur répugne, ils n'ont qu'un regret, c'est de ne pas
encore voir l'aurore du jour, où tous les Etats Confédérés subiraient cette
métamorphose unitariste. Leur ignorance et leur méconnaissance du ca-
ractère alsacien sont du reste chez eux aussi grandes que chez le gou-
vernement la mentalité alsacienne reste et restera éternellement pour
eux un mystère, et comme la force a réussi a l'Empire pour s'emparer
du sol, ils ne croient pas avoir besoin de recourir a. d'autres moyens pour
conquérir les cœurs. Qu'un peuple soit idéaliste, cela dépasse leui intel-
ligence uniquement occupée d'intérêts matériels, et le souvenir du passé.
cela n'a de valeur que quand cela rapporte quelque chose.
Nous souhaitons, sans l'espérer trop fermement, que dans ces débats,
d'où dépendra notre sort pour quelques dizaines d'années sinon pour
toujours, le choc des opinions ne soit pas aussi violent qu'il l'a, été dans
la discussion générale du budget. Provoqué par l'insolente philippique de
l'orateur socialiste, le chancelier a eu un carps corps très serré avec
l'extrpme-ga.uche, qui avait reproché à !a police berlinoise d'avoir suscité
les désordres de Moabit par des agents 'provocateurs. II s'est d'ailleurs
défendu de vouloir créer des lois d'exception contre le socialisme, tout
en faisant remarquer que le droit commun offre quelques lacanes pour
la défense de l'ordre public et de la liberté du travail Ce n'était pas
cependant aux socialistes eux-mêmes qu'il en voulait le but manifeste de
tout son discours était de montrer au parti national-libéral et aux pro-
gressistes quelle faute énorme ils commettaient contre l'ordre social, contre
la monarchie, contre leurs propres intérêts, en s'alliant ouvertement pour
la prochaine campagne électorale av(c les pires ennemis de la société,
par pur dépit de la réfoirne financière. Il a prêché dans le désert ni
M. Bassermann ni M. Wiemer n'ont promis de s'amender ils continuent
à déblatérer contre la réforme Bn&nciere, malgré les démentis que les
chiffres officiels des recettes de l'empire donnent aux prophéties pessi-
mistes qne les blocards du prince de Bulow avaient faites sur la produc-
tivité des nouveaux impôts. M. Wermuth, le nouveau secrétaire d'Etat
aux finances, a pu montrer, chiffres en mains, que les recettes de l'année
1910 ne sont pas restées au-dessous des prévisions, malgré les perturba-
tions causées par les importations absolument anormales de 1909. Il en
est de même de 1911 M. 'Wermuth ne doute pas un in&tant que la pro-
gression tranquille et normale des derniers mois ne suive son cours dans
la nouvelle année budgétaire. Ce n'est pourtant pas seulement par des
REVUE DU MOIS.
gens que cela ne regarde pas se permettent nn jugement snr des choses
où ils n'entendent rien, sur des Encycliques qu'ils n'ont même pas Inès?"
Combien M. Erzberger a raison de dire que ces discussions sont irri-
tantes et inquiétantes. Cela ressort des déclarations qu'à. faites M. Schra-
der, qui, notez bien, est le plus modéré de tonte la gauche. "Pent-on
encore confier à un prêtre qui a prêté le serment antimoderniste nn poste
àl'agrément de l'Etat ? Peut-on lui confier l'inspection scolaire, instruo-
tion retigieuse à )'éco!e? Je voudrais même prier ceux de nos collègues
ici présents qui ont prêté ce serment de se demander si en conscience ils
peuvent encore siéger dans ce parlement. C'est leur affaire; pour l'Etat
au contraire, je ne désire pas seulement mais je l'exige que le
gouvernement se demande s'il est encore possible d'employer des prêtres
catholiques au service de l'Etat." Si ce n'est pas là du Kutturkampf, les
mots ont perdu leur sens naturel, et si le plus mansuet orateur de la
gauche a parlé sur ce ton, on peut se figurer le diapason auquel est
montée la rhétorique de M. Everling, le directeur de la Ligue Evangé-
lique. La presse libérale, démocratique et socialiste ne nous laisse d'ail-
leurs aucun doute a, l'égard du terrain sur lequel se livrera. la bataille
électorale Le mot d'ordre sera ,Sns aux catholiques"; peu importe
d'ailleurs que l'on mette à ce cri de guerre la sourdine des formules
hypocrites et mensongères du Grand Bloc, d'ultramontains, de cléricaux,
d'obscurantistes, de réactionnaires, toutes épitMtes que nous autres vieux,
nous connaissons encore des luttes politiques et religieuses du second
Empire. Surtout ne nous imaginons pas qu'il eu sera en Alsace autrement
que dans le reste de l'Empire. Aussi faudrait-il être aveugle et sourd pour
ne pas sentir que c'est sur ce point avant tout que devra se faire Mtn'on
nécessaire de tous les amis de la vraie liberté. La masse de nos popula-
tions en a une vue très nette nos catholiques seuls, qui se piquent d'une
fausse culture, ne MM/Mf ni voir ni entendre approcher la tempête; il
est vrai que la presse qu'ils lisent attire systématiquement leur attention
sur des intérêts secondaires dont on exagère à plaisir l'importance.
A côté de ces assauts venant d'3 l'extérieur, 1 Eglise est soumise :t,
des crises intérieures, plus douloureuses et plus angoissantes encoie, té-
moin l'incident provoqué par le D' Max de Saxe. Nous ne nous étendrons
pas ici sur le fait lui-même, élucidé p'us haut par un de nos collabora-
teurs, nous nous contenterons de faire remarquer que l'on marche vers
ces abîmes quand on a la manie de la paix, de la concorda religieuse a
tout prix, surtout avec des arrieres-pejsées politiques Nous ferons remar-
quer en second lieu que la presse soi-disant démocratique a le plus vive-
ment attaqué le Pape qlli a osé forcer à une rétractation. un prince
de Saxe Un prince passe encore, si c'avait été nn vulgaire curé de
campagne, mais un prince, et encore un prince du sang Comme s'il y
avait dans l'Eglise un symbole à l'usage de la noblesse et un autre pour
la roture. Et ces gans-)a. trouvent des gogos qui croient à leur républica-
nisme et à leur démocratie
REVUE DU MOIS.
N. DELSOB.
BIBLIOGRAPHIE.
Pages
Lettre 7?t:c~'c/t'~Mg de Pie X sur S. Charles Borromëe 365, 407
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Colmar 327
Le Livre de maison d'un bisaïeul. 656
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Un saint curé M. le Chan. Lintzer, par M. le
Chan.Sehickelë. 63lt
La Cathédrale de Strasbourg par G. Delahache. 7$~
Ephemendes Alsaciennes de l'Année terrible par
.P.Ga/ie;! 756
– Revue du Mois 56, 117, 181, 256, 3i2, 3~5, ~o, 5o6,
566, 633, 6o5, 759
J. M. EBENRECHT. Choses d'Irlande i52, 2-).o
L. FiscHER. – Les tribulations d'un mariage franco-grec. t3
– – Notes historiques sur Lièpvre et Allemand-
Rombach. 25o, 5~.5, 685, 7~.8
– – Les Chiens de Constantinople 6t55
– – Le Prince Max de Saxe et les Eglises Orientales, ~i
P. A. HELMER. Le bon vieux Volksfreund" 533, 588
M. C. INGOLD. – M. le Chan. Ahlfeld et M. Liblin
NORBERT MERSANNE. L'ascension d'une âme. 52, 89
P. MuRY. – Le Collège de Haguenau (t6o~i692) 277, 3~3, 4oi, 491
IGN. RAPP.- Memoiresde M. le Vicaire Général i3o,2io,3oo,358,55~.
TAULE DES MATIERES.
p.
0. RABAYOfE. – La Légende d'Oberlin 27, 85, t38, 225, 288, 35!,
4!0,5oo
J. Pu. RtEHL. – A la Revue catholique (Poésie) 3
– –Haro sur les trouble-fête! 5
– –A propos de Jeanne d'Arc 67
– –Resurrexitt (Poésie). 129
– –La Comète (id.) 25y
– – La Commission Biblique et le Pentateuque 33y
– – Versailles roya). 35y
– –Soeur Rosalie ~8~
– –St Nicolas (Poésie). 703
M. ScmcKELÉ. – Le Curé Maimbourg 4-). 5i6, 577, 6~.t, 707
Eu. StTZMANN. – Le dernier des Bœcktin von Boecklinsau 160, 2tf)
– Le Château de Werde.. 392, ~.59, 6ot, 666, 728
J. DE WESCH. – La Légende l'an mille. 3
Causeries japonaises 78,270,678
– L'Autonomie de l'Alsace-Lorraine (traduction du dis-
cours du député Naumann au Reichstag) 195