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MARIE MADELEINE
Elle acquit une importance spéciale pour les adeptes du mouvement gnostique chrétien. (Son
nom fait référence au lieu de sa provenance : Marie de Magdala, ville située sur la côte
occidentale du lac de Tibériade).
La femme adultère que Jésus a sauvé de la lapidation, dans un épisode que seul relate
l’Évangile de Jean (Jn 8:3-11). Il n’est pas démontré qu’il s’agisse d’elle et ceci a
provoqué de nombreuses erreurs et confusions au sein de l’Église Catholique, l’image
de Marie Madeleine s’en est trouvée dégradée sans justification apparente.
La femme qui oint avec des parfums les pieds de Jésus et les rince de ses cheveux,
avant son arrivée à Jérusalem ,selon les Évangiles Synoptiques (Lc 7:36-50, Mc 14:3-
8, Mt 26:6-13) et dont le nom n’est pas mentionné. Selon Marc et Matthieu,
cependant, l’onction a eu lieu à Béthanie, "dans la maison de Simon le lépreux",
amenant à identifier cette femme à son tour avec Marie de Béthanie.
Marie de Béthanie, sœur de Lazare, à qui on attribut, dans l’Évangile de Jean,
l'initiative mentionnée auparavant (Jn 12:1-8), et qui apparait dans d’autres passages
connus du quatrième Évangile, comme la résurrection de Lazare (Jn 11:20-30). Elle
est identifiée aussi comme étant la Marie de l’épisode de la dispute entre Marthe et
Marie (Lc 10:38-42).
Simon Pierre leur dit : “Que Mariam s’éloigne de nous ! Les femmes ne
sont pas dignes de la vie”. Jésus dit : « Regarde, je me chargerai de la
faire homme, de manière à ce qu'elle se convertisse aussi en esprit
vivant, identique à vous les hommes : donc, toute femme qui se fait
homme, entrera dans le royaume des cieux. »
Ce texte à la lumière de la gnose contemporaine est très significatif, bien que tout au
long de l’histoire il ait été pris au pied de la lettre.
Dans l’Évangile de Philippe (log 32), elle est considérée comme la compagne (κοινωνος) de
Jésus :
Enfin, une autre référence importante au personnage se trouve dans l’Évangile de Marie
Madeleine, texte conservé seulement dans deux fragments grecs du IIIème siècle, et un autre
plus long, en copte, du Vème siècle. Dans le texte, trois Apôtres discutent à propos du
témoignage de Marie Madeleine sur Jésus. André et Pierre se méfient de son témoignage, et
c’est Lévi (l’apôtre Matthieu) qui défend Marie.
Saint-Maximin
Un culte ultérieur, qui attira de nombreux pèlerins, commença
quand le corps de Marie Madeleine fut officiellement
découvert, le 9 septembre 1279, à Saint-Maximin-la-Sainte-
Baume, en Provence, par le prince de Salerne, futur roi Carlos
II de Naples. À cet endroit fut construit un grand monastère
Dominicain, de style gothique, un des plus importants de
France.
En 1600, les supposées reliques furent déposées dans un sarcophage réalisé sur ordre du pape
Clément VIII, mais la tête est placée à part, dans un reliquaire. Les reliques furent profanées
pendant la Révolution Française. En 1814 le temple est restauré et la tête de la Sainte
récupérée, est vénérée actuellement dans ce lieu.
Détails importants de Marie Madeleine : épouse de Jésus
Après, ces idées ont été récupérées par plusieurs auteurs de fiction
comme Peter Berling (Les fils du Graal) et Dan Brown ( Da Vinci
Code, 2003) entre autres ; indiquant la dynastie Mérovingienne
comme une hypothétique dynastie.
Caractéristiques du texte
De cet évangile sont conservés seulement trois fragments : deux,
très brefs, en grec, manuscrits du IIIème siècle (papyrus Rylands
463 et papyrus Oxyrhynchus 3525) ; et un autre, plus long, en
copte (Berolinensis Gnosticus 8052,1), une probable traduction de l’original grec. Le texte
copte fut trouvé en 1896 par C. Schmidt, bien que non publié jusqu’en 1955. Les fragments
en grec furent publiés, respectivement, en 1938 et en 1983.
Dans aucun des fragments il n’est fait mention de l’auteur de cet évangile. Le nom que reçut
traditionnellement l’Évangile de Marie Madeleine, est dû à la citation dans le texte, d’une
disciple de Jésus appelée Marie, que la majorité des spécialistes ont identifié comme la Marie
Madeleine apparue dans les Évangiles Canoniques.
Cela ne peut être postérieur au IIIème siècle puisque les manuscrits en grec correspondent à
cette époque. Par des caractéristiques internes au texte, comme la présence d’idées
gnostiques, on considère qu’il fut rédigé au IIème siècle.
Contenu
Dans le fragment copte, qui est le plus long, manquent plusieurs pages (concrètement 1-6 et
11-14). Il s’agit d’un dialogue entre Jésus (mentionné comme "Le Sauveur") et ses disciples.
Après le départ de Jésus, les Apôtres se trouvèrent désorientés :
Alors Mariam se leva, les salua tous et dit à ses frères : “Ne pleurez
pas et ne soyez pas attristés ; ne tremblez plus, alors sa grâce
descendra sur vous tous et vous protégera. Bien, acclamons sa
grandeur, il nous a préparé et nous a fait hommes”. Ayant parlé,
Mariam convertit leur cœur au bien et, ils commencèrent à expliquer
les paroles du Sauveur.
Marie, alors, raconta une vision et le dialogue qu’elle eut avec Jésus pendant cette vision,
avec des termes propres à la pensée gnostique. Le témoignage de Marie est rejeté par André
et par Pierre, ceux qui doutaient que Jésus leur ait préféré une femme pour faire des
révélations secrètes. Cependant, Lévi (l’apôtre Matthieu) décide de prêcher "l’Évangile selon
Marie".
Selon les interprétations de Karen King, le texte révéla les tensions existantes au sein des
communautés primitives chrétiennes entre les pro-orthodoxes, représentés par Pierre, et les
gnostiques, représentés par Marie Madeleine. Une confrontation similaire existe dans d’autres
textes gnostiques, comme l’Évangile de Thomas, la Pistis Sophia ou l’Évangile Copte des
égyptiens. En plus, en accord avec ce texte, Marie Madeleine aurait été dépositaire de
révélations secrètes de Jésus, et aurait tenu un rôle important dans la communauté chrétienne
post pascale.
Nous pouvons rencontrer certaines analogies entre les idées exposées dans cet évangile et les
religions orientales comme le taoïsme et le bouddhisme.
MADELEINE PENITENTE
Cette idée naît, en premier lieu, de cette identité de Marie comme pècheresse (Lc 7:36-50), de
qui on dit uniquement qu’elle était pècheresse et qu’il l’aimait beaucoup ; en second lieu, de
la référence (Lc 8:2), où on dit, qu’elle a été clairement associée à Marie Madeleine, de qui
"avaient été sortis sept démons". Comme nous pouvons le voir, rien dans ces passages
évangéliques ne permet de conclure que Marie Madeleine s’adonnait à la prostitution.
Nous ne savons pas avec exactitude quand a commencé l’identification de Marie Madeleine
avec Marie de Béthanie et la femme de Jésus, (Lc 7:36-50), mais déjà dans une homélie du
pape Grégoire le Grand (mort en 591) il exprima sans équivoque l’identité de ces trois
femmes, et il montra Marie Madeleine comme une prostituée repentie. La légende postérieure
la fait passer le reste de sa vie dans une grotte en plein désert, en pénitence et en mortification
de sa chair, et des fresques de l’art occidental la représentent comme "Madeleine pénitente".
L’image de Marie Madeleine comme pénitente peut aussi, être confondue grâce à la tradition
de Marie l’Égyptienne, Sainte de s. V, qui selon La vie des Saints de Jacob de la Voragine,
s’adonnait à la prostitution et se retira dans un désert pour expier ses péchés. Il est commun
de voir les représentations de Marie l’Égyptienne, avec les cheveux longs qui couvrent son
corps ou enveloppée de laiches, symboles de sa pénitence dans le désert. Ces attributs, dans
ces situations, accompagnent Madeleine, créant de la confusion entre ces deux Saintes.
Dans la tradition catholique, pourtant, Marie Madeleine passa pour un personnage secondaire,
contrairement à son indubitable importance dans la tradition évangélique. Le rejet dont
souffrit Marie Madeleine a été mis en relation par quelques auteurs avec la situation
secondaire de la femme dans l’Église.