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L'huitre et les plaideurs

I. Structure de la fable

Le récit et la moralité

La fable à la forme d'un récit qui illustre un moralité finale.


Elle commence par « un jour » qui fixe l'action dans un cadre temporel indéfini
néanmoins le récit s'engage au présent et il prend donc une dimension visuelle

On distingue trois moment dans le récit


Vers 1-4 = présentation de la situation des personnages,lorsque l'objet du litige
se présente
Vers 5-14 = contestation des deux personnages
Vers 15-21 = L'arrivé de Perrin Dandin met fin à la contestation aux dépend des
deux plaideur
Vers 16-Fin = morale

La moralité final se présente a travers un généralisation qui apparaît comme un


leçon: v.22= « plaider aujourd'hui »

Le « je » du fabuliste est implicitement présent v.24: « vous » et v.20: « tenez »


Présence de terme généralisant « vous » et d'une symétrie des termes qui relève
du ton sentencieux.
Dissociation présent/futur --- Logique de l'expérience : faite ceci vous verrez

Rôle des discours

La partie centrale de la fable est dominée par un échange de paroles au discours


direct
La parole vient relayer la première attitude ou apparaît une violence physique

C'est celui qui pousse son compagnons qui prend la parole le premier = la
violence première se dilue dans la parole qui est un autre forme d'affrontement

L'anonymat des personnages s'oppose au pronoms du style direct: vers.14 = «


vous », « moi », « je » --- marque de la dispute

II. Une satire de la justice

Le personnage de Perrin Dandin


Perrin Dandin est un personnage issu de l'œuvre de Rabelais et il est aussi présent
dans « les plaideurs » de Racine
C'est un magistrat dans le registre de la comédie et du burlesque.
Il est donc apte à illustrer les traits satiriques ou caricaturaux.

Dans la fable on retrouve la sonorité [den] de Dandin: « Dandin » « incident » «


regardant » « président » « dent »
Cela annonce les visées gloutonnes du personnage et donc la voracité de la
justice en général.

La justice: simulacre et réalité

Les pèlerins prennent Perrin Dandin comme juge mais il ne l'est pas à proprement
dit --- Il joue un rôle.
Ceci dit il adopte le ton d'un président et utilise des termes techniques :
« la cour » « sans dépens »
Cela donne force a son arrêt

Vers. 24: Perrin Dandin devient dans la morale un véritable juge

L'enjeu de la fable est de nous montrer pourquoi la justice existe. La fable nous
raconte la naissance de la justice.
Elle est impliquée par la sottise des hommes et le désordre dans les rapports
humains.
Ici le retour à l'ordre est de partager équitablement se qui peut être partagé et la
seul chose que Perrin Dandin trouve a partager sont les deux écailles.

Le retour a l'ordre supprime l'objet du litige et la situation initial est renversée


--- les «deux pèlerins » se retrouvent séparés et perdent leurs statue de voyageur «
chacun chez sois s'en aille »

La justice se manifeste par un reversement total de l'ordre dans lequel vivaient les
deux pèlerins.

III. L'esthétique ironique

Le ton ironique

Vers 14 Comique de situation --- Insistance


Vers 15 « ce bel incident » = Proche de l'antiphrase
Vers 18 « Nos deux messieurs » tonalité familière et faussement apitoyée et
faussement apitoyée
Vers 17 « la gruge » = Burlesque

Décalage entre le statut « pèlerins » et leur comportement

Statut ironique de l'huitre

Procédé de rejet du vers 1, « une huitre » se retrouve en début de vers.

Un simple coquillage devient objet l'objet du litige --- décalage entre la valeur du
coquillage et l'importance que les pèlerins lui donne.
L'huitre est qualifié de « proie »

Effets de renversement

Arguments puérils = en se livrant a la parole ils s'éloignent de leur but,la parole


devient un obstacle à l'action.

Conclusion:

Dans cette fable, la Fontaine montre le paradoxe de cet appareil d'état qui est la
justice.
Pour La Fontaine la justice est nécessaire pour le bien général mais pour les
particuliers elle est désastreuse.
Commentaire : L’Huître et les Plaideurs.

Jean de la fontaine est le fabuliste le plus connu de la littérature française. Il se fit


connaître durant la deuxième moitié du 17e siècle en éditant des recueils de
fables critiquant et dénonçant la société et les mœurs de son époque. C’est dans
l’un de ses recueils les plus connus, intitulé Fables, que la fable L’Huître et les
Plaideurs que nous allons étudier a été tirée. Le poète nous met en scène ici deux
Pèlerins marchant au bord d’une plage et se querellant pour savoir qui allait
manger l’Huître, c’est à ce moment là que la justice va entrer en jeu. Le poème
est riche en thèmes mais nous allons nous limiter à ses trois-là, qui sont les plus
intéressants. Nous commencerons donc par la structure de la fable, tout d’abord
avec la composition de la fable et le rôle du discours direct. Nous passerons après
à l’étude l’ironie de l’auteur, avec en premier lieu la satire de la justice, en
deuxième lieu le personnage de Perrin Dandin puis nous parlerons de l’Huître.
Enfin pour terminer nous parlerons de la réflexion sur la nature humaine avec la
satire des hommes et de la religion et enfin nous aborderons la morale de la fable.

Le récit se fait du vers 1 à 21 et la moralité du vers 22 à 25.


Le récit est divisé en trois parties : une partie narrative du vers 1 au vers 4 avec la
présentation du décor et des personnages, une partie théâtrale avec le jeu de scène
où les deux pèlerins se poussent pour avoir l’Huître aux vers 5 et 6 ainsi que le
moment où Pierre Dandin va arriver du vers 15 au vers 21, et nous possédons
aussi un dialogue du vers 6 au vers 14. Si l’on cherche plus, on peut remarquer
que la fable est constituée à part égale d’un récit et d’un dialogue. Le cadre
spatio-temporel est très restreint. On ne trouve seulement que deux compléments
de lieux avec, l’action se déroule« sur le sable » vers 1 et il y a « un flot » vers 2.
En ce qui concerne le temps, l’action déroule « un jour » vers 1, on se sait pas
vraiment quand, il n’y a donc pas de repère précis dans le temps. La narration du
récit se fait à l’imparfait avec « se baissait » vers 5, au passé simple avec « fallut
» vers 6 pour exprimer des actions précises et soudaines, et enfin le présent de
narration avec « rencontrent » vers 1 pour rendre la scène plus présente. Etant
donné que la première partie est au présent cela donne de la vivacité au lecteur,
cette partie décrit la situation initial et donne l’élément perturbateur, de ce fait le
lecteur est directement placé en situation.
Le fait qu’il y ai un discours direct, permet de rendre la scène plus vivante, à cela
s’ajoute l’utilisation de verbes de mouvements comme « se baissait » et « l’autre
le pousse » vers 5 et 6. Le dialogue est introduit par le passage de l’imparfait («
se baissait » vers 5) au présent (« le pousse » vers 6), il est aussi introduit par le
comportement violent de l’un des deux plaideurs qui reflète son mécontentement,
à la suite de cela la dispute est entamée. Dans le dialogue nous trouvons 2
enjambements, le premier est « il est bon de savoir Qui de nous deux en aura la
joie » vers 6 et 7, si on le met en relation avec « l’autre le pousse » vers 6,
l’enjambement peut suggérer la bousculade. Quant au deuxième enjambement, il
se trouve vers 8 et 9 « celui qui le premier a pu l’apercevoir en sera le gobeur »,
l’enjambement permet de mettre en relief le mot « gobeur ». On trouve aussi une
paronomase aux rimes des vers 9 et 10 avec les mots « faire » et « affaire », cela
permet d’insister sur le deuxième mot « l’affaire » et donc de mettre l’accent sur
la justice. On peut remarquer une tournure impersonnelle au vers 6 que l’on
retrouve au vers 13, cela donne un effet de mise à distance du conflit et montre le
refus de s’impliquer se la part de ce personnage. Ainsi, ce discours est à l’image
d’un discours de justice de par son souhait de neutralité.

Jean de La Fontaine parle beaucoup de la justice, c’est le thème principal de sa


fable. C’est avec ironie qu’il va effectuer une critique de la justice. Mais ce n’est
pas n’importe laquelle, celle de Louis XIV qui s’acharne sur les plus démunis.
Cette justice dont le fonctionnement était désastreux car celle-ci était lente,
coûteuse et rendait des verdicts souvent injustes. Jean de La Fontaine veut
montrer ici, que les hommes croient pouvoir se fier à la justice mais celle-ci
profite des procès pour récupérer l’argent des plaignants. On voit dans la fable la
justice ne peut pas être rendu dans la réalité puisque l’enjeu est une malheureuse
huitre, mais La Fontaine prend cet exemple puisque beaucoup de personnes
doivent plaider pour rien. Les deux Pèlerins décident de prendre Perrin Dandin
comme juge étant donné qu’ils ne peuvent pas se mettre d’accord sur celui qui
aura le droit de manger l’Huître, évidemment cette scène est totalement ridicule.
On trouve une antiphrase avec « ce bel incident » au vers 15 qui montre une fois
de plus l’ironie de l’auteur puisque le juge lui est content que ce conflit soit
arriver, il va pouvoir s’en « remplir pleins les poches ». Ce juge est évidemment
un juge vénal donc pour l’argent. On trouve une paronomase avec les rimes des
vers 16 et 17 qui accentue le lien entre les deux mots. De plus le mot « guger »
est une syllepse, d’une part elle veut dire que Perrin mange l’Huître et de l’autre
gruger veut dire tromper quelqu’un, la justice nous escroque. Après on remarque
une tournure hyperbolique au vers 19 concernant Perrin Dandin avec « d’un ton
de Président », en moquant les allures graves que la justice prend pour rendre ses
jugements, sans parler de l'habit. Cette fable touche au genre de la caricature. Il
s'agit bien plutôt, à travers ce personnage d'une caricature des juges, plutôt que
d'une représentation allégorique de la justice. La Fontaine fait la satire de la
justice. Pour finir l’affaire, les deux Pèlerins ne récupèrent chacun qu’une
malheureuse écaille de l’Huître que Dandin leur donne pour rendre justice, ce
dernier lui à manger l’Huître. La justice a toujours tout.
Jean de la Fontaine a pris pour jouer le juge, Perrin Dandin. C’est un personnage
de fiction du roman de Rabelais, le Tiers Livre. Il s’agit d’un simple citoyen qui
s’autoproclame juge. Ce personnage apparaît aussi chez Racine dans les
Plaideurs. Ce nom propre a fini par désigner un juge ignare ou vorace. Chez la
Fontaine, Pierre Dandin sort de nulle part sur la plage et se désigner lui-même
juge des deux Pèlerins. Il n’a aucune pitié pour les deux personnages, il se permet
de manger l’Huître que ces deux derniers désirent tant devant eux pour rendre
justice en leur offrant une écaille chacun. Il tient des propos du vers 20 à 21 et
met un terme à la dispute.
L’enjeu de cette dispute est très dérisoire, une huître. Cette Huître, qui
est l’objet du litige, est mise en valeur dès le titre de la fable avec le déterminant
« l’ » et par la majuscule qui lui ai attribuée pour lui donner de l’importance. Aux
vers 1 et 2, il y a un enjambement avec « deux Pèlerins sur le sable rencontre
Une Huître », cela permet de mettre en relief l’Huître. On trouve des caractères
hyperboliques quand la Fontaine compare l’Huître à la « proie » vers 5 et à la «
joie » vers 7. On peut remarquer que l’Huître est personnifiée par la majuscule
ainsi que par le fait que les Pèlerins la « rencontrent », on trouve une huître on ne
la rencontre pas. Le comportement des deux Plaideurs face à l’Huître est
paradoxal.

Face à ce comportement nous allons nous focaliser sur la nature


humaine. La Fontaine fait une satire des hommes. Les deux pèlerins ne sont pas
du tout des personnes matures, on pourrait même dire qu’ils sont loin d’être
intelligents. Tout d’abord gâcher leur amitié juste pour manger une huître est
totalement ridicule. Ils sont totalement sous l’emprise de l’huître, on le voit avec
un chiasme au vers 3 qui met en relation un pronom personnel et un verbe
conjugué « l’avalent » avec un adjectif démonstratif et un nom « des yeux » en
miroir avec un adjectif démonstratif et un nom « du doigt » et un pronom
personnel et un verbe « se la montrent ».On voit après que celui qui aura le droit
de manger l’Huître est celui qui la vu en premier, or personne ne peut savoir,
même pas eux et encore moins le juge, qui la vu en premier. Le désir de l’Huître
est aussi mis en valeur par l’énumération ternaire des vers 4 et avec les mots «
yeux », « doigts » et « dent », les deux pèlerins désirent l’Huître d’abord en la
regardant, puis en voulant la toucher et enfin ils veulent la manger. On a dans la
fable un champ lexical de la vision avec « des yeux », « se la montrent » vers 3, «
l’apercevoir » vers 8, « le verra faire » vers 9, « j’ai l’œil bon » vers 11, « je l’ai
vu » vers 13, « vous l’avez vu » vers 14 et « le regardant » vers 18, les deux
Pèlerins sont toujours passifs, ils n’exécutent pas d’action. Au moment où Perrin
gruge l’Huître juste devant les deux hommes, ils le regardent mais ne font rien.
En conséquence, le juge n’est pas si responsable que cela, ils auraient dû l’arrêter.
Le juge n’est qu’un profiteur de la situation, les deux Pèlerins ne sont pas très
intelligents.
Le mot pèlerin dans la fable est une syllepse, il désigne d’une part une personne
chrétienne qui fait des pèlerinages, et d’autre part c’est une personne qui n’est pas
recommandable. Le fait que les deux Pèlerins se disputent juste pour une Huître
montre bien qu’ils ne sont pas de vrais chrétiens, si ils l’étaient vraiment soit un
des deux l’aurait donné à l’autre, soit ils l’auraient partagé. Cela nous confirme
que les pèlerins sont seulement des personnes non recommandables. Un des deux
est même capable de parier sur sa vie vers 13, cette tournure est hyperbolique. On
trouve d’autres formules religieuses comme « la joie » vers 7 qui est une syllepse
et qui désigne d’une part l’Huître et d’autre part la religion, on trouve également
un « Dieu merci » au vers 11, juste pour remercier Dieu de lui avoir donné une
bonne vue et donc qu’il en déduit que c’est lui qui a vu l’Huître le premier. La
Fontaine critique la religion. Il nous donne des conseils dans sa morale.
Comme le récit, la morale est ici généralisée par le « aujourd’hui » au vers 22.
Elle ressemble à une sorte de proverbe. Ici, l’auteur nous parle directement
puisque La Fontaine utilise la deuxième personne du pluriel. Il nous donne des
conseils avec l’emploie de l’impératif. De plus, la morale fait le lien entre les vers
précédents car La Fontaine reprend le personnage de Perrin Dandin, qui
représente ici la justice. Mais la portée de la morale est beaucoup plus large que
ce seul personnage puisqu’il est adressé à « beaucoup de famille » vers 23. La
morale de l'histoire à mon avis est qu'elle fait comprendre qu'il ne faut pas se fier
à la justice de l’époque. Ses représentants, imbus de leur pouvoir pensent à se
servir en premier, et de ce fait ne sont pas équitables. Dans la fable, Perrin arrive,
considère le problème, avale l'huitre et rend un semblant de justice en donnant à
chacun une partie de la coquille, vide. Les deux Pèlerins sont donc victimes
d’injustice.

La fable a une composition structurée, et le dialogue, les verbes de


mouvements et le présent sont là pour rendre la fable plus vivante, et donc que le
lecteur rentre plus facilement dans la situation. Jean de la Fontaine fait une
critique de la justice sur le ton de l’ironie avec des antiphrase, paronomase,
syllepse et hyperbole. C’est à ce moment là qu’il fait entrer en jeu Perrin Dandin,
qui joue le rôle de juge entre les deux Pèlerins qui se dispute l’Huître. Cette
dernière est personnalisée et a beaucoup d’importance dans la fable, elle est
l’objet du litige. Dandin finit par manger l’Huître devant les deux Pèlerins qui le
regardent faire, ils sont passifs et pas très intelligents. Ils sont censés être des
hommes de religion, or ils nous pas voulu se partager l’Huître. La Fontaine fait
une satire des hommes et de la religion. La fable se finit par la morale qui est à
l’impératif, elle veut nous faire passer un message et nous mettre en garde contre
la justice qui n’en veut qu’à notre argent. La morale n’est pas contre la justice,
comme on aurai pu croire, mais contre les gens naïfs qui font confiance à la
justice. La morale est en relation avec le récit, mais ce n’est pas le cas dans toutes
les fables.

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