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la mer, le paysage s’apparenterait

Les occupations donc plus à un estuaire avec ses


préhistoriques de la îles, promontoires, rias, chenaux et
colline de Port-Punay à vasières.
Châtelaillon-Plage La première occupation est datée du
Néolithique ancien lorsque premiers
par Jérôme Rousseau
agriculteurs apparaissent dans notre
région (il y a près de 7000 ans). Elle

Photo. J. Rousseau
À l’occasion de travaux se caractérise par un sol d’occupation
d’aménagement (construction d’un (fig. 1) dont subsistent les vestiges
lotissement) sur la colline de Port- d’une petite installation (foyers,
(fig. 1) Sol d’occupation néolithique ancien sur
Punay, un site archéologique a dépôts coquilliers, fosses et trous nappe de cailloux (Empierrement B) issue de
préalablement été fouillé et notre de poteau). Outre les nombreuses dépôts de pente pléistocène
mémoire a ainsi été préservée. coquilles ramassées sur le bord de (cliché J. Rousseau).
L’opération a été réalisée par côte, consommées puis abandonnées,
l’Institut National de Recherches ont été laissés sur place d’autres
Archéologiques Préventives, du 6 témoignages alimentaires (os de
décembre 2004 au 4 février 2005. faune terrestre), de la vaisselle cassée
Le décapage d’environ 6600m2, à la (céramiques) et de l’industrie lithique
pelle mécanique et manuel, a permis (outillage en pierre et débitage
la reconnaissance d’au moins trois du silex). Le mobilier céramique
phases d’occupations, du Néolithique illustre bien une inspiration

Photo. J. Rousseau
à l’Age du Bronze. méridionale et envisage une séquence
Au début du Néolithique, on imagine d’implantations cardiales, voire
la colline de Port-Punay comme épicardiales (Culture qui tire son (fig. 2) Poterie néolithique moyen 1 découverte
un îlot ou une presqu’île allongée nom d’une technique décorative dans le remplissage d’une fosse. Structure 39
parmi d’autres buttes plus ou moins rencontrée sur certains vases, à (cliché J. Rousseau).
détachées du continent. Cet archipel savoir l’impression à la coquille de
se dessinait au sein de golfes (celui cardium). Elle va se développer sur
de Sèchebouc et d’Angoute au nord près d’un millénaire dans la région,
du Vieux-Châtelaillon ou celui du entre 5500 et 4500 av. J.-C. grosso
Voutron, au sud) dont les marges se modo. Les données concernant
couvrent et se découvrent au gré des les ressources alimentaires sont
marées (schorre et slikke). Ces bassins remarquables au regard des autres
maritimes, profondément échancrés sites. Elles indiquent une exploitation
par endroits mais généralement de du territoire immédiat avec la collecte

Photo. J. Rousseau
bas fonds, sont envahis par l’eau à de coquilles marines aisément
marée haute. A marée basse, le trait accessibles et une activité de chasse
de côte s’éloignait considérablement. encore majoritaire. Cependant, (fig. 3) Enclos du Bronze ancien. Structure 5
Plutôt qu’un trait de côte ouvert sur l’élevage est bien représenté alors (cliché : J. Rousseau).

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que le diagramme pollinique,
malheureusement peu exploitable
en raison d’une très mauvaise
conservation des taxons, révèle
l’existence de pratiques agricoles.
L’analyse des matières premières
siliceuses indique des déplacements
sur de courtes distances, la stratégie
d’approvisionnement privilégiant les
galets accessibles plus au sud du site.
Une seconde occupation est un
peu plus tardive. Il s’agit d’une
fosse à l’intérieure de laquelle fut
collectée une petite série de poteries
comparables à d’autres connues
dans le sud du département et
attribuées au Néolithique moyen 1
(fig. 2). Ces « Inconnus » de l’Ouest
pourraient illustrer une influence
tardi-danubienne dans la région, de
tradition Cerny. La présence de faune
terrestre dans la structure apporte
des informations sur l’économie
alimentaire qui demeurent quasi-
absentes pour le début du Néolithique
moyen, tout au moins à partir de séries
assurées homogènes. On notera un
spectre faunique finalement proche de
celui observé au Néolithique ancien
avec une pratique encore importante
de la chasse par rapport à l’élevage.
Les témoignages de fréquentations
au Néolithique final, puis au Bronze
ancien (il y a environ 4000 ans),
ont été observés sur la colline avec,
particulièrement, un petit enclos
palissadé dont la fonction n’est pas
encore établie (domestique, funéraire
ou rituelle ?) (fig. 3).

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