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INTRODUCTION.
Le mot ‘histoire’ est un mot équivoque, qui souffre d’une ambiguïté féconde, riche en
enseignements. Le sens commun de ce mot est que l’Histoire est l’ensemble des évènements
du passé concernant les sociétés humaines. Au sens philosophique, l’Histoire est l’ensemble
du devenir humain, de l’évolution des sociétés humaines, car les évènements d’aujourd’hui
seront l’Histoire de demain.
Souvent, on ne comprend ce qui se passe au présent que plus tard.
Y a-t-il la possibilité de comprendre son propre présent, et donc de comprendre, de
prédire ce qui va se passer par la suite ?
Marx s’est demandé quelle est la logique du devenir humain ? Y a-t-il une possibilité
de comprendre la suite des changements et des mutations que connaissent les sociétés ?
Poser la question du sens de l’Histoire, c’est en général exprimer une quête
d’intelligibilité. Cela veut dire qu’il y a en l’Homme un désir de comprendre sa propre
condition. L’Homme ne se contente pas de vivre sa vie, il veut aussi l’expliquer, la rendre
intelligible.
L’Histoire, avec un grand H, à partir du XIXème siècle devient la clé de la
compréhension de cette énigme qu’on appelle l’Homme, de la condition humaine.
Quand on demande si l’Histoire a un sens, c’est la question de la rationalité de
l’Histoire qui est posée.
Peut-on expliquer ce qui se passe ? Si on ne peut pas expliquer ce qui se passe, alors
l’Histoire devient absurde.
A partir du milieu de XVIIIème siècle, on commence à s’interroger sur le devenir de la
société humaine. A partir d’une réflexion sur les évènements, on se pose la question ‘qu’est-
ce qui pourra advenir demain ?’
Peut-on, sur la base de la connaissance du passé, prédire l’avenir ?
Or, une façon très répandue de considérer l’Histoire est de considérer qu’elle est une
suite d’évènements accidentels, que le hasard joue un rôle déterminant dans la trame des
évènements humains. Cette conception a été immortalisée par une phrase de Pascal : ‘Si le
nez de Cléopâtre avait été plus court, la face du monde eût été complètement changée’.
Pascal fait référence à la période où César vient d’être assassiné, et il a légué e
pouvoir à Octave, son fils adoptif, mais d’autres revendiquent sa succession. L’un des rivaux
d’Octave est Marc Antoine, à qui on confie l’Egypte et le Moyen-Orient. En Egypte règne
Cléopâtre, dernière descendante des Ptolémées. Marc Antoine impose la Pax Romana, et
tombe amoueux de Cléopâtre. Certains historiens de l’époque que c’est le grand nez de la
reine qui faisait son charme. Marc Antoine, qui a amené toute son armée en Egypte, se
soulève contre Octave, avec le soutien de l’armée égyptienne. Octave a vent du plan et détruit
complètement l’armée de Marc Antoine. Ce dernier se suicide pour éviter l’humiliation, et il
est suivi dans la mort par Cléopâtre.
Pascal veut nous montrer que ce soulèvement de Marc Antoine, aveuglé par sa
passion du pouvoir et amoureuse, était déraisonnée. Il veut nous montrer que la beauté peut
nous entraîner dans des aventures qui vont changer le cours de l’Histoire.
De petites causes peuvent avoir de grands effets. L’histoire des sociétés humaines est
donc déterminée par des causes insignifiantes.
Les gens qui méditent la phrase de Pascal sont conduits à dire que l’Histoire est
complètement irrationnelle car gouvernée par le hasard. Des civilisations entières, des
milliers d’hommes peuvent être engloutis à cause du hasard.
L’Histoire n’est pas gouvernée par des grands principes, mais par des détails
insignifiants.
C’est ce que veulent montrer les auteurs des livres d’Histoire ‘What if… ?’. Ces
historiens anglais essaient de dire que pour mieux comprendre la portée d’un événement, il
faut formuler des hypothèses sur ce qui se serait passé si ces évènements n’étaient pas
survenus.
Par exemple, ils se demandent que se serait-il passé si Hitler, plein d’ambitions
artistiques, avait réussi son concours d’entrée aux Beaux-Arts de Vienne. Ils essayent ensuite
de voir si, dans l’Histoire de la deuxième guerre mondiale, Hitler joue un rôle décisif et
déterminant, ou si, au contraire, les évènements de cette guerre auraient quand même eu lieu
s’il n’avait pas été là.
Il semblerait que le devenir des sociétés humaines dépende d’évènements
contingents, sur lesquels les hommes ont peu de prise.
Est contingent tout ce dont le contraire est possible, c’est-à-dire tout ce qui, tout en
étant, aurait aussi bien pu ne pas être.
Le contraire de la contingence est la nécessité. Est nécessaire tout ce qui ne peut pas
ne pas avoir lieu, ce dont le contraire est impossible.
Si l’Histoire est gouvernée par le hasard, alors n’importe quoi peut sortir de
n’importe quoi, l’Histoire devient imprévisible. On est dans l’incapacité de lire l’avenir dans
le présent. Une Histoire gouvernée par le hasard incite au fatalisme et à une forme de
résignation. Parce que ça veut dire que pendant qu’on forme des projets, ce qui va se passer
dans l’avenir proche va être déterminé par des facteurs sur lesquels on ne peut exercer aucun
contrôle. Cette idée de hasard anéantit de ce fait toute idée de projet.
Une Histoire gouvernée par le hasard est une Histoire qui n’a pas de sens. Cela
conduit au fatalisme ou à une mentalité de l’urgence, de l’instant présent : on ne sait pas ce
que nous réserve l’avenir et tout peut s’effondrer du jour au lendemain.
Plus on accorde d’importance au hasard, c’est-à-dire aux causes particulières plutôt
qu’aux causes et principes généraux, plus le cours des évènements est difficile à maîtriser et
plus il conduit à une forme de résignation, de désespoir. C’est une vision qui conduit au
pessimisme.
La passion est un phénomène affectif caractérisé par la mobilisation de tout mon être,
de toute mon énergie psychique dans la poursuite d’un objet.
Les philosophes ont critiqué la passion car ils disent que c’est une source de conflit,
de désordre affectif (au niveau individuel) et social, qui empêche l’exercice du jugement de la
raison.
Kant dira que les passions peuvent être rendues responsables des guerres, des
désordres sociaux.
A propos de l’Histoire, il dit que ‘on ne voit en fin de compte, dans l’ensemble, qu’un
tissu de folie, de vanité puérile, souvent aussi de méchanceté puérile et de soif de
destruction’. A travers cette citation, il dit que quand on regarde l’Histoire, on n’y découvre
pas l’amour, la philanthropie, la bienveillance, la générosité… mais la bêtise de l’Homme, la
méchanceté gratuite.
On peut donc tenir les passions responsables du chaos dont nous sommes les témoins.
Comment les passions peuvent-elles entraîner la guerre ? Kant dit que les trois
passions fondamentales sont la cupidité (l’avidité, la passion du lucre, de l’avoir), l’ambition
(car elle pousse les hommes à agir et même à entrer en situation de conflit) et l’inclination
dominer. Ces trois passions réunies forment un ensemble qui reçoit le nom chez Kant
‘d’insociable sociabilité’.
L’insociable sociabilité est ‘l’inclination à entrée en société, doublée d’une répulsion
générale à le faire, menaçant constamment de désagréger cette société’.
Par là, Kant répond à la question qui est de savoir si les hommes sont faits pour vivre
ensemble.
Puisque les sociétés constituent un fait, comment se fait-il que les hommes soient
ensemble ? Qu’est-ce qui pousse les hommes à s’agréger alors qu’on sait que la vie en société
s’accompagne de contraintes ? Pourquoi vivons-nous ensemble si nous ne partageons pas les
mêmes convictions et les mêmes idées ?
De très nombreux philosophes ont essayé d’y répondre. La réponse classique, la plus
communément partagée est celle d’Aristote. Il dit que l’Homme est un animal politique. Il y a
une disposition naturelle à vivre avec les autres, et donc on n’a pas d’effort particulier à faire.
De nombreux auteurs vont disserter là-dessus. Ils auront des philosophies très
différentes.
- Thomas Hobbes, un philosophe anglais qui a toujours été très critique à l’égard
d’Aristote, dit que les hommes ne sont pas faits pour vivre ensemble. ‘L’homme est
un loup pour l’homme’, il n’y a pas de disposition naturelle à la sociabilité, à
l’urbanité. Au contraire, l’Homme est plutôt méchant, il a plutôt une disposition à
faire du tort aux autres. Si jamais on constitue un obstacle pour notre voisin, il nous
écrasera s’il le peut.
- Kant, lui, a une position intermédiaire, en fait plus subtile. Il dit qu’il y a une
disposition à vivre avec les autres. L’Homme ressent le besoin de vivre avec les
autres, mais dès qu’il est avec eux la vie sociale lui est insupportable. Les autres sont
des entraves, et l’Homme a le désir de reconquérir son indépendance. Il va donc
vouloir briser le lien social, et nous avons tous cette tendance.
- Schopenhauer, un philosophe allemand du XIXème siècle, a utilisé la métaphore des
hérissons pour illustrer cette théorie. Il dit que les hommes sont semblables à des
hérissons, qui pendant l’hiver vont se rapprocher pour se réchauffer, mais qui se
piquent dès qu’ils s’approchent et donc s’éloignent à nouveau, ont froid, se
rapprochent, se piquent… et ainsi de suite. Les hommes ont des relations en
accordéon, ils veulent s’éloigner, mais quand ils sont seuls ils veulent revenir vers les
autres.
La thèse qu’il y a une identité du drame humain, est présentée par Arthur
Schopenhauer. Celui-ci est considéré comme le philosophe le plus pessimiste et le philosophe
de l’anti- Histoire.
L’Histoire est l’ensemble du devenir humain et des changements qui affectent les
sociétés et qui font que chaque époque est différente et irréductible.
Schopenhauer pense que ces changements sont purement superficiels, et que, en fait,
‘du commencement à la fin, c’est la répétition du même drame, avec d’autres personnages et
sous des costumes différents’. Il veut dire qu’on a l’impression que les choses changent, mais
qu’il s’agit en fait toujours de la même chose.
Il dit ‘eadem, sed aliter’, c’est-à-dire ‘les mêmes choses, mais d’une autre manière’.
Les passions qu’ont connu les hommes de l’Antiquité sont les mêmes que les nôtres, et les
raisons qui les animaient sont celles qui nous aussi nous animent.
Si l’on admet ce que dit Schopenhauer, cela veut dire qu’il n’y a pas de progrès, et
donc qu’il n’y a pas non plus d’espoir. C’est une philosophie qui ôte toute forme d’espoir à
l’Homme.
‘Celui qui a lu Hérodote a étudié assez l’Histoire pour en faire sa philosophie’. Par
cette phrase, Schopenhauer dit que l’on n’a pas besoin d’étudier toute l’Histoire, car on sait
déjà tout sur l’Homme. Selon lui, ce qu’on va découvrir chez Hérodote, qui ne relate dans ses
écrits que quelques siècles d’Histoire ne concernant qu’une seule civilisation, permet d’en
savoir assez sur l’Homme pour en faire une philosophie.
I – Conclusion.
Pour toutes les raisons citées précédemment, on peut penser que l’Histoire n’a pas de
sens.
II. L’Histoire a un sens, ou l’affirmation de la rationalité de
l’Histoire dans les conceptions finalistes de l’Histoire.
C’est une conception rassurante, car elle introduit un ordre, une stabilité. Rien de
nouveau ne peut surgir car l’avenir est à l’image du passé. L’idée de périodicité apaise nos
inquiétudes.
L’eschatologie est une branche en théologie. Elle est l’étude de la fin des temps, à
travers l’étude des signes de cette fin des temps.
L’Histoire n’est pas un processus qui se déroule au gré du hasard. Au contraire elle se
dirige vers une fin, qui est considérée comme un achèvement, une réalisation ou un
accomplissement.
Par exemple, pour Marx, qui a une conception finaliste de l’Histoire, celle-ci a une
fin, c’est un processus orienté. Il pense que l’Histoire se dirige vers la destruction du
capitalisme et l’avènement du communisme. Il dit que puisque l’Histoire est l’Histoire de la
lutte des classes, quand il n’y aura plus de lutte des classes il n’y aura plus d’Histoire non
plus. Les marxistes attendent la fin de l’Histoire, et essaient, par leur combat, d’accélérer le
processus qui doit entraîner la chute, la décomposition du régime capitaliste.
B. La ‘ruse de la raison’, cheville ouvrière du progrès du genre
humain.
Pour Kant, le mal, c’est-à-dire les passions, peut être l’instrument du bien, et les
passions égoïstes contribuent au développement et au progrès du genre humain.
Au XVIIIème siècle, Kant exprime une conviction générale partagée par de nombreux
auteurs (qui se réclament tous d’un certain libéralisme).
Mandeville, un philosophe hollandais, fait partie de ces auteurs. Il a vécu la plupart
de sa vie en Angleterre, et il est l’auteur d’un livre, La fable des abeilles. C’est un conte
philosophique qui raconte la vie de deux ruches complètement différentes. L’une est habitée
par des abeilles honnêtes et soucieuses des règles morales, prônant l’égalité… On s’aperçoit
cependant que cette ruche vit mal, qu’elle est constamment menacée de famine et qu’elle a
des problèmes de ravitaillement. Au contraire, il n’y a dans l’autre ruche que des abeilles
égoïstes. Or, on s’aperçoit que cette ruche est riche et que les abeilles y vivant sont heureuses
et satisfaites. Le sous-titre de ce livre est Comment fabriquer du bien public avec des vices
privés. Il y a ici un apologue des passions égoïstes, pourtant si critiquées sous le poids du
christianisme qui critique les richesses, l’avidité, la cupidité, la passion de l’avoir. Ici, au
contraire, Mandeville dit que les vices créent la prospérité, et donc le bien-être public.
Par exemple, la morale dit que c’est mal de voler. Mandeville, lui, dit que s’il n’y a
plus de voleurs, les serruriers et d’autres artisans n’auront plus de travail.
Mandeville dit que les passions égoïstes des individus placent la société sur les rails
du progrès.
Ce thème va être développé de manière plus impressionnante par Hegel, qui lui aussi
reconnaît que l’Histoire est épouvantable et que ‘les pages de bonheur dans l’Histoire sont
des pages blanches’.
Ruser, c’est utiliser le comportement de l’autre pour le retourner contre lui. On ruse
lorsque, pour parvenir à obtenir ce que l’on veut, on retourne une chose contre elle-même, on
détourne un processus naturel de sa propre fin. Par exemple, comme le vent empêchait les
bateaux d’avancer, l’homme a inventé les voiles, lesquelles, grâce à ce même vent, lui ont
permis d’avancer plus vite.
Hegel montre comment la raison va utiliser les passions au lieu de s’opposer à elles.
A un niveau individuel, chacun essaie de s’opposer à ses propres passions et d’être
raisonnable. Au niveau de l’Histoire, la Raison (qui est la raison universelle) utilise les
passions au lieu de s’y opposer bêtement. Elle manipule les passions afin de faire triompher
la liberté.
Hegel dit que l’humanité progresse, elle s’achemine vers la liberté en passant par le
travail destructeur de la passion. Par exemple, Napoléon, croyant servir ses propres appétits
de conquête, répand de ce fait les idées de la révolution française de par le monde.
Fukuyama dit, dans une reprise moderne de la philosophie d’Hegel, que l’on
s’achemine vers la liberté. La fin de l’Histoire est le triomphe de la liberté. Il associe à cette
liberté le modèle libéral.
Les hegéliens disent que s’il n’y avait pas eu Hitler et la deuxième guerre mondiale,
jamais il n’y aurait eu la décolonisation, car jamais les pays colonisés n’auraient pu imaginer
se révolter contre leurs colonisateurs. Ils disent donc que c’est les horreurs de cette guerre,
qui ont permis l’affaiblissement des puissances européennes, qui ont ensuite permis la
décolonisation.
Selon Hegel, il y a une ruse de la raison au sens où la Raison laisse les hommes
poursuivre leurs passions, leurs buts. Donc les hommes croient agir d’après leurs buts privés,
ils se croient maîtres de leur action, mais en fait, en poursuivant des buts privés, souvent
dictés par l’égoïsme, ils réalisent des fins universelles, voulues par la Raison qui gouverne
l’Homme. En effet, toutes ces passions sont utilisées par elle à la réalisation du progrès de la
liberté.
Dans ce cadre, l’Histoire retrouve un sens : le devenir humain est le progrès de la
liberté. Pour Hegel, le négatif, la contradiction (et donc la guerre) sont des étapes nécessaires
dans la conquête de la liberté. Il faut passer par une odyssée de souffrances pour arriver à la
liberté, qui n’est pas conquise par la connaissance. Il y a donc une sorte de justification de la
guerre, que l’on retrouve chez Hegel et chez Marx.
III. La remise en question de l’idée d’Histoire totale ou
universelle : le dépassement de la question du sens.
Marx dit que l’Histoire est l’avènement de la société communiste, et Hegel dit qu’elle
est le triomphe de la liberté.
Toutes ces conceptions reposent sur le concept d’une Histoire avec un grand H, c’est-
à-dire d’une Histoire universelle. Mais peut-on parler d’Histoire universelle au sens où tout le
monde ne constituerait qu’un seul acteur, qu’une seule pièce ?
Y a-t-il une seule Histoire ? Les philosophes aujourd’hui s’orientent vers la remise en
cause de la conception de Marx et d’Hegel. Il y aurait une multitude d’Histoires, car il n’y a
pas d’unité chez les humains.
L’idée d’Histoire universelle, d’Histoire totale, est une pure idée de la raison.
En fait, Marx n’a fait que reprendre le mythe eschatologique du christianisme, avec
l’Antéchrist, la fin du monde, le jugement dernier et le manichéisme.
CONCLUSION.
Il faut comprendre qu’en philosophie, plus personne ne croit à la fin de l’Histoire, à
la clôture du processus historique, sauf quelques figures intellectuelles isolées comme
Fukuyama et certains marxistes.
Il faut aussi renoncer à l’espoir de prédire l’avenir des sociétés humaines (ce qui
n’interdit pas des études de prospective, qui essaient de voir quel sera le visage futur de nos
sociétés). Ce qu’on ne peut pas prédire, c’est les nouvelles spirituelles. On ne peut pas prédire
l’Histoire fondamentalement, car il n’y a pas de sens de l’Histoire.
Quand on se pose la question ‘l’Histoire a-t-elle un sens ?’, la réponse est que non,
l’Histoire n’a pas de sens, et ce non parce qu’elle est absurde, mais parce que l’Histoire est
avant tout l’aventure de la liberté humaine, et que la liberté humaine est créatrice. Créer, c’est
faire surgir quelque chose d’inédit, et donc d’absolument irréductible à ce précède. Une chose
qui émerge ne peut pas se réduire à ses propres conditions quand on crée.
L’Histoire nous montre qu’étant donné certaines conditions, ce qui va se passer n’est
pas forcément la suite logique de ces conditions.