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La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome XII. Une étude épistémologique de l'énergie de la Conscience atomique de l'Homme. Le corps des désirs est-il notre Corps ?
La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome XII. Une étude épistémologique de l'énergie de la Conscience atomique de l'Homme. Le corps des désirs est-il notre Corps ?
La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome XII. Une étude épistémologique de l'énergie de la Conscience atomique de l'Homme. Le corps des désirs est-il notre Corps ?
Ebook3,203 pages44 hours

La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome XII. Une étude épistémologique de l'énergie de la Conscience atomique de l'Homme. Le corps des désirs est-il notre Corps ?

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About this ebook

Une étude de l'épistémologie de l'énergie se doit de définir les termes du discours sur le monde, prendre position sur leur existence réelle et statuer sur le degré de vérité des affirmations les concernant. Dans cette visée de l'activité du Logos, en tant qu'expression de l'Amour intelligent de Dieu et de sa Volonté aimante, dans le Cosmos, le Cosmohomme est cosmovore, non pas qu'il soit carnivore mais ignivore, comme toutes ces fleurs somptueuses se nourrissent de toute substance ignée qui passe à leur portée. Il se réserve de cracher le feu et est apte à résorber le feu vomi. Les êtres relativement "évolués", comme vous, présentent déjà une certaine quantité de feu dans leur aura. Le Cosmohomme est l'Homme spirituel versus le Terahomme. Ce dernier se nomme : "moi, je suis scientifique". Mais vulgaire matérialiste qu'il est il ne sait pas qu'il est émasculé de l'Âme divine. Il est ignivome. C'est l'homo terator. Son monde est un petit monde : le Megacosme. Celui-ci est n'est pas identique au Macrocosme. Le Megacosme du Terahomme est situé en dessous du seuil du Microcosme, celui-là étant le petit monde du Cosmohomme. À l'inverse et simultanément, oserions-nous penser avec Alice Bailey, le Microcosme est un soleil en miniature, caractérisé par les qualités de chaleur et de lumière. Actuellement, cette lumière est "sous le boisseau", cachée sous un voile de matière, mais le processus de l’évolution l’amène à briller. L'âme du Cosmohomme est tout entière un être de désir. Sa volonté a pour objet l'union à Dieu dans l'Amour. L'objet du Terahomme est son identité personnelle : ce microcosme ou l'ego qui entre en acte. Le Terahomme n'a pas l'intelligence de soi de la mémoire de la Gloire Divine. Comment peut-il réactiver le souvenir ontologique de Dieu, contrairement à l' homo viator qui a une mémoire de l'avenir en fonction de l’espérance qui l'habite, via le présent ?
LanguageFrançais
Release dateSep 1, 2014
ISBN9782312024615
La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome XII. Une étude épistémologique de l'énergie de la Conscience atomique de l'Homme. Le corps des désirs est-il notre Corps ?

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    La matrice de l'âme - Sekou Sanogo

    cover.jpg

    La matrice de l'âme :

    Le siège des antennes psychiques

    Tome XII

    Sekou Sanogo

    La matrice de l'âme :

    Le siège des antennes psychiques

    Tome XII

    Une étude épistémologique de l'énergie

    de la Conscience atomique de l'Homme.

    Le corps des désirs est-il notre Corps ?

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-02461-5

    "Comme un éclair et un frisson de joie, une idée me traversa : la décadence et la mort de cette langue n'avaient pourtant pas abouti au néant, sa jeunesse, sa fleur, son déclin s'étaient conservés dans notre mémoire, dans la connaissance que nous avions d'elle et de son histoire, et elle continuait à vivre dans les signes et les formules scientifiques, ainsi que dans les définitions hermétiques du Jeu des Perles de Verre ; à chaque instant, elle pouvait être reconstruite. Je compris soudain que, dans la langue, ou tout au moins dans l'esprit du Jeu des Perles, tout avait effectivement un sens total, que chaque symbole et chaque combinaison de symboles n'aboutissaient pas à tel ou tel point, à des exemples, des expériences ou des démonstrations isolés, mais au Centre, au secret et au tréfonds du monde, à la science fondamentale. Chaque transition du majeur en mineur dans une sonate, chaque évolution d'un mythe ou d'un culte, chaque formule d'art classique, je le reconnus dans l'éclair de cet instant, à la lumière d'une méditation authentique, "n'était qu'une voie directe menant au coeur du secret de l'univers, où dans les échanges de l'inspiration et de l'expiration, du ciel et de la terre, du Yin et du Yang, le saint mystère s'accomplit.

    ( ... )

    Il se pourrait même précisément, qu'un homme qui en aurait l'intuition et la connaissance, finît par être pour le Jeu plus dangereux qu'eux, s'il en devenait un spécialiste ou s'il en était le dirigeant. Car les arcanes, l'ésotérisme du Jeu, ont pour objet, comme tout ésotérisme, l'Un et le Tout, les abîmes où ne règne plus que l'éternel souffle qui, dans une inspiration et une expiration éternelles, se suffit à lui-même. Quiconque aurait pleinement pris conscience du sens du jeu ne serait déjà plus capable de se plaire à inventer, à construire et à combiner, ca r il connaîtra des désirs et des joies tout autres".

    Hermann Hesse, Le Jeu des Perles de Verre, Chapitre IV, trad. J. Martin, pp. 122-125.

    "Tout ce qui fait naître un mythe, et en particulier la conception magique du monde, est pénétré de cette croyance en la force et l'essence objective du signe. Tous les sortilèges, par l'image, le mot et l'écriture, constituent la base de la pratique magique et de sa vision du monde". Ernst Cassirer

    Table des matières

    Introduction

    Première partie : L'idéologie du débat polémique entre des scientifiques.

    Chapitre I : La science dans le combat idéologique.

    1. 1. La vision aveugle de la science naïve.

    1. 2. Le combat idéologique et l'économie

    Chapitre II : La science et l’Évolution de la Conscience divine.

    2. 1. L'idéologie matérialiste

    2. 2. L'étroitesse du paradigme matérialiste dévoilée

    2. 3. Le Dieu intime de l'Homme

    2. 4. La dé-chosification du réel

    2. 5. Structures énergétiques et champs d’énergies.

    2. 6. Des éléments d'explication scientifique

    2. 7. La corrélation quantique et l'organisme

    Chapitre III : Dualité et chosification de la conscience

    3. 1. La physique quantique casse le paradigme de l’objectivité forte

    3. 2. La croyance dans l'objectivité faible.

    3. 3. Vigilance et lucidité

    3. 4. Une réalité plus grande, plus vaste

    3. 5. Idéologie des Lumières

    3. 6. L'évolution de l'homme, le penseur.

    Deuxième partie : La Science et l'Âme Divine

    Chapitre IV : L'enchevêtrement quantique

    4. 1. Les Lois cosmiques et l'Univers

    4. 2. La nature des Lois cosmiques

    4. 3. L’Intelligence divine et les Entités divines

    4. 4. L’extraordinaire monde de l’atome

    4. 5. L’importance de la pensée positive

    Chapitre V : La connaissance, le corps, l'esprit, l'âme

    5. 1. La nature de l'homme d’être, l’immobilité de la matière, le dynamisme infini du Temps.

    5. 2. L'ordre de la nature

    5. 3. La connaissance et l'ignorance

    5. 4. Réalité matérielle et apparences sensibles

    5. 5. L'Observation intérieure

    5. 6. La Demeure intérieure de Dieu en nous.

    5. 7. Le profane et le sacré

    5. 8. Une confiance humble et paisible

    5. 9. La tradition ésotérique et l'approche métascientifique

    Troisième partie : Le magnétisme planétaire ou les énergies cosmiques.

    Chapitre VI : Les courants Divins : Mouvement, intelligence.

    6. 1. L’unité de vie et l'harmonie de vie.

    6. 2. L'évolution des formes et des pensées-formes.

    6. 3. La Vie dans l'Univers.

    6. 4. Le magnétisme planétaire

    Chapitre VII : Le Grand Mystère du Dieu vivant

    7. 1. La Vie, la Conscience, la Forme et l’Âme immortelle

    7. 2. La recréation de l’ordre intérieur et l’éveil de l’intelligence

    Considérons maintenant quelques comptes-rendus directs d'expériences

    7. 2. 1. Voyage dans le Centre omniversel : une expérience akashique transformatrice

    Commençons par Oliver Markley

    7. 3. Le Cosmos, la conscience et l'esprit

    7. 4. Jung et les archétypes universels

    7. 5. Le mystère de l’impulsion créatrice

    7. 6. Les dynamiques du processus créateur

    7. 7. Le jeu mystérieux de l’univers

    Chapitre VIII : L'unité de la conscience dans ses différentes manifestations

    8. 1. La conscience comme unité

    8. 2. Signification du terme : conscience physique

    8. 3. Le mécanisme de la conscience

    8. 4. États humains de la conscience

    8. 5. Le désir

    8. 6. La monade à l'œuvre

    Chapitre IX : Les énigmes de la biologie : L'élasticité de l'organisme vivant

    9. 1. Une étude des énigmes sur la conscience et la mémoire

    9. 2. Le vide de la mémoire de l'univers

    Puisque nous sommes tant intéressé par les effets et la signification du "Champ A" que par la reconstruction de la preuve de celui-ci, nous allons maintenant nous laisser amener en voyage... un voyage agréable, en se rendant au Chapitre V : Nés pour appartenir, du livre de Lynne McTaggart sans perdre le fil du sujet. La connaissance du champ akashique repose sur deux réalités essentielles : d'une part le savoir ancien, d'autre part les découvertes scientifiques contemporaines. Le savoir de l'homme, au cours des dernières décennies, s'est accru dans des proportions inimaginables. À telle enseigne que l'on ne mesure plus les progrès en siècles ni en décennies, mais en années ou en mois dans tous les domaines de la science et de la technologie. De tels progrès dépassent, par leurs acquis et leur portée, tout ce que l'homme a accompli dans le passé. Est-ce bien sûr ? Les historiens nous disent que l'humanité s'est arrachée des temps primitifs puis de son Moyen- Âge, qu'elle a atteint le Siècle des Lumières, vécu la Révolution industrielle, mis en œuvre l'ère du high-tech, de la manipulation génétique et du voyage spatial ... Et si nous n'avions fait que redécouvrir, au final, le savoir des temps anciens ? Pour des générations entières, la Bible et ses enseignements ont ancré les recherches de l'humanité. Puis la science moderne a pris le relais.

    Et comme notre mince savoir sur ces énigmes ne pourra s'accroître lentement qu'en référence à des spécialistes en la matière, nous évoquerons aussi volontiers la pyramide de savoir que constitue le Chapitre V : L'entrée dans l'hyperespace du livre Lynne Mc Taggart, La Science de l'intention.

    9. 3. Nés pour appartenir

    9. 4. L'entrée dans l'hyperespace

    9. 5. L'effet Backster, l'énergie libre et les conséquences.

    Chapitre X : Les énigmes de la biologie : L'élasticité de l'organisme vivant

    10. 1. La genèse de l'eau et de l'homme

    10. 2. L'univers-sujet et la boucle du mouvement de la conscience

    Chapitre XI : L'Amour de Dieu et la Signification de la Vie Humaine

    11. 1. Le Christ historique et le Christ Mystique

    11. 2. La Rédemption.

    11. 3. La résurrection et l'ascension.

    11. 4. Le sacrement.

    Quatrième partie : La connaissance de l'âme par elle-même.

    Chapitre XII : La trinité

    12. 1. Le coté caché des religions

    12. 2. Le coté caché du christianisme.- Le témoignage des Écritures

    12. 3. Le coté caché du christianisme-. Le témoignage de l'Église

    12. 4. La prière

    Chapitre XIII : Le retour scientifique au centre divin

    13. 1. Le christ dans l'Œuf cosmique

    13. 2. Le Christ et l’univers

    13. 3. Rencontre des religions

    13. 4. Science, foi et recherche

    13. 5. - La confusion dans l'étendue humaine.

    Chapitre XIV : La généalogie spirituelle

    14. 1. Évolution spirituelle de l'homme

    14. 2. La généalogie physique

    14. 3. La généalogie intellectuelle

    14. 4. Le divin et le matériel

    14. 5. Coup d'œil rétrospectif sur l’état de la lumière du Divin

    Chapitre XV : Dieu l'inconcevable, le Mystère des Mystères.

    15. 1. Le judéo-christianisme

    15. 2. La gnose

    15. 3. Dieu et la science.

    15. 4.  L'énergie, le Corps cosmique, le corps humain, la Tradition

    Dans notre introduction, nous parlé de l'énergie. Nous y revenons ici. Le terme de l'énergie vient du grec et signifie force en action . Le docteur Brinette parlait d'information en mouvement et prenait comme exemple une vague de la mer : s'il y a un bouchon sur l'eau il monte au passage de la vague mais reste sur place .11 n'y a pas de déplacement de matière et, pour voir l'énergie de la vague, il faut y mettre un obstacle.

    Chapitre XVI : La liberté d'action dans le monde intérieur et le monde extérieur.

    16. 1. La conscience infinie et l’ignorance

    Des esprits enchevêtrés.

    16. 2. En résonance avec le monde.

    16. 3. S'abandonner au Tout.

    Chapitre XVII : Les questionnements de la métascience sur l'action cosmique.

    17. 1. Pourquoi une métascience ?

    17. 2. Le scientisme matérialiste et l'existence spirituelle

    17. 3. L'amalgame entre objectivité et rationalité

    17. 4. Ce qui paraît recevable comme ayant un caractère scientifique

    17. 5. Le crucial défaut de scientificité sévissant en biologie

    Chapitre XVIII : La cohérence dans le monde vivant.

    18. 1. L’apport de Bohm : vers un mode de penser non réductionniste et fragmenté

    18. 2. La cohérence de type quantique

    Article : Pour la science n° 220 Février 1996

    La danse de la conscience dans un cerveau synthétique

    18. 3. La danse quantique de l'univers

    Chapitre XIX : Le paradigme dominant et le constructivisme

    19. 1. Ce qu’est un paradigme

    19. 2. Le paradigme constructiviste/socio-constructiviste

    19. 3. Le Cosmohomme est cosmovore

    19. 4. Les conditions mentales produites par l'ignorance et la nature du Soi.

    Conclusion.

    Introduction

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    Le corps de l’homme est le creuset du Roi qui transforme ou transmute en lui la materia prima" en "ultima materia"

    img2.pngimg1.png

    "Qui veut aller dans le jardin aux roses sans la clé est semblable à qui voudrait marcher sans pieds{1}".

    img3.pngimg4.pngimg1.png

    "La vie une, qui se manifeste dans la matière, produit un troisième phénomène : la conscience. Celui-ci, résultat de l’union de deux pôles, l’esprit et la matière, est l’âme de toutes choses. Elle imprègne toute substance ou énergie objective ; elle est à la base de toutes les formes, que ce soit la forme de l’unité qu’on appelle atome, la forme de l’homme, d’une planète ou d’un système solaire{2}".

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    La Table d’Émeraude d’Hermès Trismégiste

    Il est vrai, sans mensonge, très véritable.

    Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour faire les miracles d'une seul et même chose.

    Et comme toutes choses ont été et sont venues d'Un, ainsi toutes choses sont nées dans cette chose unique par Adaptation.

    Le Soleil en est le Père, la Lune en est la Mère, le vent l'a porté dans son ventre, la Terre en est sa nourrice ; le Père de tout, le Thélème de tout le monde est ici; sa force est entière si elle est convertie en Terre.

    Tu sépareras la Terre du Feu, le subtil de l'épais, doucement, avec grande industrie. Il monte de la Terre au Ciel et, derechef, il descend en Terre et il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. Tu auras par ce moyen toute la gloire du monde et toute obscurité s'éloignera de toi.

    C'est la force forte de toute force, car elle vaincra toute chose subtile et pénètrera toute chose solide. Ainsi le Monde a été créé.

    De ceci seront et sortiront d'innombrables Adaptations desquelles le moyen est ici.

    C'est pourquoi j'ai été appelé Hermès Trismégiste ayant les trois parties de la Philosophie du Monde. Ce que j'ai dit de l'opération du Soleil est accompli et parachevé.

    img1.png

    "Vous ferez de la géométrie et de la métaphysique tant qu’il vous plaira ; mais moi qui suis physicien et chimiste, qui prends les corps dans la nature et non dans ma tête ; je les vois existants, divers, revêtus de propriétés et d’action ; et s’agitant dans l’univers comme dans un laboratoire{3}".

    img1.png

    Une étude de l'épistémologie de l'énergie se doit de définir les termes du discours sur le monde, prendre position sur leur existence réelle et statuer sur le degré de vérité des affirmations les concernant. Ici, cependant, nous ne nous occupons que des implications des théories de l'énergie pour l'épistémologie. Nous nous demandons seulement comment ces théories, justes ou fausses, ont contribué à façonner les conceptions de certains scientifiques sur l'homme. Des remarques, des témoignages de certains d'entre eux, retranscrits mot pour mot, illustreront ce qui nous semble être une attitude générale. Vous ne pouvez pas atteindre un objectif sans dépenser une quantité adéquate d'énergie.

    Il est alors juste sous cet angle optique de déclarer, oserions-nous le faire avec Pierre Duhem{4}, que la science physique est issue de deux sources : l’une, de certitude, qui est le sens commun ; l’autre, de clarté, qui est la déduction mathématique ; et la science physique est à la fois certitude et clarté parce que les flux qui naissent de ces deux sources concourent et mêlent intimement leurs eaux. Après tout, l'homme est non seulement un corps, mais également et principalement, une conscience ou une âme. Et l'homme vit non seulement en contact étroit avec l'air, l'eau, le sol, les animaux, les plantes, les virus, et les bactéries{5}, mais aussi il interagit avec différentes consciences non incarnées -esprits de personnes et d'animaux -et plus spirituellement avec Dieu. L'homme qui commence à peine d'entrevoir la fin de sa destinée, qui ne possède qu'une infime part des forces de Vie, ne peut même entrevoir l'étendue de l'Univers{6}, ni la variété des êtres dans cet Univers, pas plus que l'harmonie et l'unité de la vie universelle ; l'homme qui ne sait pas se connaître, prétendrait être roi de l'Univers… quelle ironie ! Pauvre petite créature perdue dans l'océan de Vie, jouet de forces invisibles que tu ignores et souvent, épave du mal et de la souffrance, comment peux-tu oser te croire si grande et nier Dieu, ne pas reconnaître qu'ignorant tout de ta propre destinée, tu ne peux prétendre dominer et diriger toute la Vie !

    C'est donc dire que l'homme n'est grand que par la parcelle Divine qui est en lui, comme en toute créature, et ce n'est que dans la connaissance de la vie Divine qu'il peut vraiment s'élever ; mais qu'il ne se figure jamais être roi du monde, parce que son pauvre cerveau humain aura compris ou cru découvrir quelques vérités : menue monnaie ; pâle reflet de la Vérité.

    Dans cette visée de la Vérité, l'homme se manifeste grâce à un certain nombre de véhicules. En réalité, l'être humain est constitué de sept niveaux de corps entre lesquels les chakras jouent le rôle de voies de passage. Bien qu'ils soient enchevêtrés, ces véhicules peuvent être utilisés indépendamment les uns des autres, chacun ayant la faculté de capter le type de vibration avec lequel il fonctionnera le mieux. La question des corps subtils est fort compliquée ; en discuter à fond nécessiterait un volume entier ; on ne peut dans cet ouvrage qu'en donner un aperçu. Le véhicule le plus grossier, le plus dense et le plus familier est le corps physique, la corbeille à papier en fin de circuit comme on l'appelle parfois. Quand nous maîtrisons parfaitement notre corps physique, nous sommes capables de communiquer efficacement avec nos corps supérieurs.

    Inversement, tout abus ou mauvais emploi du corps physique limitera notre potentiel, et toute faiblesse de notre part retardera notre progrès. Ainsi est-il utile de renforcer ce corps pour qu'il soit une aide dans notre travail spirituel. Nous devrions considérer notre corps non pas comme notre Moi ou nous identifier à lui, mais plutôt le voir comme un véhicule que nous utilisons et qui doit être progressivement transmuté jusqu'à ce qu'il devienne lumière et perde sa structure matérielle. Le corps éthérique est une réplique directe du corps physique, un champ d'énergies qui interpénètre, soutient et conditionne le corps physique, une sorte d'échafaudage composé d'innombrables fines lignes de forces qui se croisent et se recroisent et peuvent s'accélérer, se ralentir ou se trouver au point mort, qui fonctionnent avec des longueurs d'onde variées et qui inter-agissent avec le cosmos.

    Aux croisements de nombreuses lignes, on trouve les chakras majeurs, aux croisements moins importants les mineurs. Dans cette perspective, vous pouvez mener la vie vertueuse prônée par toutes les religions, votre corps éthérique sera pur et magnifique ; au contraire, si elle est chaotique et désordonnée, il se souillera, se congestionnera, deviendra lourd et grossier et, finalement, détruira le corps physique. La tâche du corps éthérique est de donner de la vigueur au corps physique et de lui insuffler les énergies de la terre et du cosmos qui devraient circuler librement dans ses canaux subtils, tout comme le sang circule dans les artères. Nous y reviendrons ultérieurement dans notre travail.

    De façon succincte, le corps astral vibre à un taux plus élevé que les corps physique et éthérique. C'est le corps du désir qui ressent les émotions - le plaisir, la douleur, l'amour et la haine - et qui, avec ses appétits et ses humeurs, façonne le corps physique.

    Donc, l'homme transforme mais ne peut créer dans le domaine spirituel comme dans le domaine matériel ; il emprunte les éléments de ses constructions, de ses intentions, de ses conceptions aux forces naturelles ou Divines{7}. Il aura beau faire, accumuler les systèmes, les arguments en faveur de l'athéisme et du néant, il en viendra toujours à l'obligation de puiser au Vacuum akashique, c'est-à-dire au Réservoir de Vie pour faire quoi que ce soit.

    Les premiers matériaux qu'il emploie ne viennent pas de lui. Certes, à mesure qu'il avance, qu'il progresse, il sait mieux et plus. Connaissant davantage les forces, il sait mieux les employer et en varier les infinies applications mais quoi qu'il fasse, il faut qu'il demande à la nature le premier capital bâtisseur. Ceci prouve, mieux que n'importe quelle argumentation, que l'homme doit reconnaître, en même temps que sa faiblesse, l'existence d'une Puissance, d'une Intelligence qui lui est supérieure et par la perfection de ses conceptions et par les forces créatrices qu'Elle exhale.

    Dans le même ordre d'idées, Pierre Teilhard de Chardin{8} pense que, sous l'effort convergent de la physique, de la chimie, de la biologie et de l'histoire planétaire, nous commençons à voir s'esquisser une réponse, qu'il ramène volontiers aux trois propositions suivantes :

    1. - D'une façon tout à fait générale, on pourrait dire que la vie (définie par ses principaux attributs d'assimilation, de reproduction, d'hérédité et de conscience) se présente désormais à la Science, non plus comme une anomalie physicochimique, mais comme la forme extrême prise sous certaines conditions (température favorable, durée suffisante de transformation, etc.), par une propriété universelle, bien que généralement dissimulée, de l'étoffe cosmique. Ce qui revient à dire que la vie peut être légitimement regardée comme en pression, depuis toujours et partout, dans l'univers, -naissant, dès qu'elle peut, partout où elle peut, -et, là où elle est apparue, s'intensifiant autant qu'elle le peut, dans les immensités du temps et de l'espace.

    2. - Plus précisément, la vie tend toujours davantage à nous apparaître, scientifiquement, comme un effet Spécifique de complication corpusculaire, lié à l'édification de très grosses et très complexes particules. Malgré la présence de nombreux seuils critiques, en effet, c'est sans aucune rupture que se suit la courbe menant des grosses molécules aux êtres multicellulaires, cette courbe étant précisément celle suivant laquelle émergent (hors des jeux de hasard et de grands nombres) les effets vitaux d'indétermination, de self-arrangement et de conscience.

    3. - Ceci posé, entre cette mystérieuse dérive du monde vers des états de plus en plus complexes et intériorisés, et l'autre dérive (bien plus étudiée et mieux connue, celle-là) qui entraîne le même monde vers des états de plus en plus simplifiés et extériorisés, -entre ces deux dérives, existe-t-il une relation? Et laquelle ? Les deux mouvements (vie et entropie), quantitativement (dirait-on) d'importance si inégale, ne seraient-ils pas en réalité de même amplitude, de même ordre, et en quelque façon complémentaires l'un de l'autre ? Et, dans ce cas, sous quelle forme prévoir l'équilibre final du phénomène ? En cette ultime question tend peut-être à se ramasser et à se formuler, pour la science de demain, l'énigme essentielle de l'univers{9}.

    Dans un glissement sur cette pente, il faut avant tout que l'homme se rende compte, et soit convaincu, de sa minusculité ou de sa petitesse extrêmale dans l'Univers, de sa valeur d'atome dans le Grand Tout et par conséquent, de la faiblesse de ses moyens, de la pauvreté de son savoir. Quand il a notion qu'il n'est ni un centre ni un maître, qu'il emprunte à tous les êtres les éléments de son existence, qu'il tient à toute la vie par des attaches nombreuses, il a déjà conscience de la cohésion de la vie et peut remonter à la Source même de cette Vie, en comprendre l'Unité, découvrir la Pensée directrice des forces universelles, se faire enfin une idée de Dieu{10}.

    Par un second travail de déduction, il en vient à rechercher, alors, ses relations avec l'Être primordial : cela est à dire le Principe de tout être et de toute vie ; et c'est alors qu'il découvre le lien qui le rattache à cet Être et qui se nomme l'Âme. Aussi se rend-il compte que, dans la faiblesse, la pauvreté, il a cependant un bien Suprême, un apport Divin et que, c'est en cette âme que tient toute sa puissance, toute sa faculté de vie, toute l'espérance de son bonheur ! Après l'Humilité vient en lui la Foi : puissant flambeau et suprême espoir de l'âme{11}.

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    Dans cette optique, avançons notamment que, en Géométrie, la connaissance claire produite par la logique déductive et la connaissance certaine issue du sens commun sont si exactement juxtaposées qu’on ne saurait apercevoir cette zone mixte où s’exercent simultanément{12} et à l’envi tous nos moyens de connaître ; voilà pourquoi le géomètre, lorsqu’il traite des sciences physiques, est exposé à méconnaître l’existence de cette zone. Pourquoi veut-il construire la Physique, à l’imitation de sa science préférée, sur des axiomes immédiatement tirés de la connaissance vulgaire ; à la poursuite de cet idéal, que Ernst Mach nomme si justement{13} une fausse rigueur ? Il risque fort de n’atteindre que des démonstrations hérissées de paralogismes et tissées de pétitions de principes.

    Comment le maître chargé d’exposer la Physique prémunira-t-il ses élèves contre les dangers d’une telle méthode ? Comment pourra-t-il leur faire embrasser du regard l’immense étendue du territoire qui sépare le domaine de l’expérience vulgaire, où règnent les lois de sens commun, d’avec le domaine théorique, ordonné par les principes clairs ? Comment pourra-t-il, en même temps, leur faire suivre la double démarche par laquelle l’esprit établit une communication continuelle et réciproque entre ces deux domaines ; entre la connaissance empirique qui, privée de théorie, réduirait la Physique à une matière informe{14}, et la théorie mathématique qui, séparée de l’observation, détachée du témoignage des sens, ne donnerait à la science qu’une forme vide de matière ?

    Mais cette méthode, pourquoi chercher à l’imaginer de toutes pièces ? N’avons-nous pas sous les yeux un étudiant qui, dans l’enfance, ignorait tout des théories physiques et qui, dans l’âge adulte, est parvenu à la pleine connaissance de toutes les hypothèses sur lesquelles reposent ces théories ? Cet étudiant, dont l’éducation s’est poursuivie durant des millénaires, c’est l’humanité. Pourquoi, dans la formation intellectuelle de chaque homme, n’imiterions-nous pas le progrès par lequel s’est formée la science humaine ? Pourquoi ne préparerions-nous pas l’entrée de chaque hypothèse dans l’enseignement par un exposé sommaire, mais fidèle, des vicissitudes qui ont précédé son entrée dans la Science ?

    La méthode légitime, sûre, féconde, pour préparer un esprit à recevoir une hypothèse physique, c’est la méthode historique. Retracer les transformations par lesquelles la matière empirique s’est accrue, tandis que la forme théorique s’ébauchait ; décrire la longue collaboration par laquelle le sens commun et la logique déductive ont analysé cette matière et modelé cette forme jusqu’à ce que l’une s’adaptât exactement à l’autre, c’est le meilleur moyen, voire le seul moyen, de donner à ceux qui étudient la Physique une idée juste et une vue claire de l’organisation si complexe et si vivante de cette science.

    Sans doute, il n’est pas possible de reprendre étape par étape la marche lente, hésitante, tâtonnante, par laquelle l’esprit humain est parvenu à la vue claire de chaque principe physique ; il y faudrait trop de temps ; pour entrer dans l’enseignement, il faut que l’évolution de chaque hypothèse se raccourcisse et se condense ; il faut qu’elle se réduise dans le rapport qu’a la durée de l’éducation d’un homme à la durée de la formation de la science ; à l’aide d’une abréviation semblable, les métamorphoses par lesquelles un être passe de l’état d’embryon à l’état adulte reproduisent, disent les naturalistes, la lignée, réelle ou idéale, par laquelle cet être se rattache à la souche première des êtres vivants.

    Cette abréviation, d’ailleurs, est presque toujours aisée, pourvu qu’on veuille bien négliger tout ce qui est simplement fait accidentel, nom d’auteur, date d’invention, épisode ou anecdote, pour s’attacher aux seuls faits historiques qui paraissent essentiels aux yeux du physicien, aux seules circonstances où la théorie se soit enrichie d’un principe nouveau, où elle ait vu se dissiper une obscurité, disparaître une idée erronée{15}.

    Cependant sans aller loin dans les détails, voyons cette importance de l’extrême différence entre la Physique et la Géométrie.

    En Géométrie, où les clartés de la méthode déductive se soudent directement aux évidences du sens commun, l’enseignement peut se donner d’une manière entièrement logique ; il suffit qu’un postulat soit énoncé pour que l’étudiant saisisse aussitôt les données de la connaissance commune que condense un tel jugement ; il n’a pas besoin, pour cela, de connaître la voie par laquelle ce postulat a pénétré dans la science. L’histoire des Mathématiques est, assurément, l’objet d’une curiosité légitime ; mais elle n’est point essentielle à l’intelligence des Mathématiques.

    Il n’en est pas de même en Physique. Là, il est interdit à l’enseignement d’être purement et pleinement logique. Dès lors, le seul moyen de relier les jugements formels de la théorie, à la matière des faits que ces jugements doivent représenter, et cela tout en évitant la subreptice pénétration des idées fausses, c’est de justifier chaque hypothèse essentielle par son histoire.

    Faire l’histoire d’un principe physique, c’est, en même temps, en faire l’analyse logique. La critique des procédés intellectuels que la Physique met en jeu se lie d’une manière indissoluble à l’exposé de l’évolution graduelle par laquelle la déduction perfectionne la théorie, en fait une image toujours plus précise, toujours mieux ordonnée des lois que révèle l’observation.

    Seule, d’ailleurs, l’histoire de la Science peut garder le physicien des folles ambitions du Dogmatisme comme des désespoirs du Pyrrhonisme. En lui retraçant la longue série des erreurs et des hésitations qui ont précédé la découverte de chaque principe, elle le met en garde contre les fausses évidences ; en lui rappelant les vicissitudes des Écoles cosmologiques, en exhumant de l’oubli où gisent les doctrines autrefois triomphantes, elle le fait souvenir que les plus séduisants systèmes ne sont que des représentations provisoires, et non des explications définitives.

    Et, d’autre part, en déroulant à ses yeux la tradition continue par laquelle la science de chaque époque est nourrie des systèmes des siècles passés, par laquelle elle est grosse de la Physique de l’avenir ; en lui citant les prophéties que la théorie a formulées et que l’expérience a réalisées, elle crée et fortifie en lui cette conviction que la théorie physique n’est point un système purement artificiel, aujourd’hui commode et demain sans usage ; qu’elle est une classification de plus en plus naturelle, un reflet de plus en plus clair des réalités que la méthode expérimentale ne saurait contempler face à face.

    Chaque fois que l’esprit du physicien est sur le point de verser en quelque excès, l’étude de l’histoire le redresse par une correction appropriée ; pour définir le rôle qu’elle joue à l’égard du physicien l’histoire pourrait emprunter ce mot de Pascal{16} :

    "S’il se vante, je l’abaisse ; s’il s’abaisse, je le vante".

    Elle le maintient ainsi en cet état de parfait équilibre d’où il peut sainement apprécier l’objet et la structure de la théorie physique.

    Dès lors, les discours sur la nature peuvent avoir un caractère ontologique ou épistémique. Le discours ontologique{17} concerne la structure et le comportement d’un système en lui-même, lorsque personne ne l’observe. Il présente un caractère d’immanence. Le discours épistémique concerne la constitution de la connaissance du système par l’obtention d’information et par l’action. Le discours ontologique n’est pas toujours possible et seul subsiste le discours épistémique, comme c’est le cas en mécanique quantique ou en théorie des probabilités. Il faut souligner sous ce rapport qu'en mécanique, le mot action exprime tantôt l'effort qu'une force déploie contre un corps, tantôt l'effet, le mouvement résultant de cet effort. Un des axiomes fondamentaux de la mécanique consiste à soutenir l'idée que la réaction est toujours égale à l'action{18}- troisième loi de Newton{19} -. Mais chez Leibniz, puis Maupertuis, le mot action désigne une caractéristique du mouvement lui-même. Une fonction des variables décrivant l’état et définissant totalement la dynamique du système.

    C'est ainsi que le principe de moindre action de Maupertuis présuppose que lorsqu'il survient quelque changement dans l'état des corps, la quantité d'action qu'ils perdent est la plus petite possible. C'est ce dernier sens qui va faire fortune dans la Physique au point que l'Action va devenir une notion fondamentale au même titre que la Force ou l'Energie.

    Historiquement, en mécanique l’action a été introduite comme l’intégrale{20} par rapport au temps de la différence entre l’énergie cinétique et l’énergie potentielle du système, la fonction de Lagrange{21}. Les équations de Newton{22} de la mécanique s’obtiennent par extrémisation, de cette action. Toutes les théories de la Physique peuvent s'exprimer à l'aide d'un principe de moindre action (action stationnaire), à condition de définir chaque fois l'action d'une manière spécifique convenable. C’est la formulation de la théorie à l’aide d’un principe variationnel. Les équations de la théorie s'obtiennent comme les conditions d’extrémisation. La formulation des théories physiques au moyen de l'action prend un intérêt particulier pour les théories des champs, car le rôle fondamental qu'y jouent les principes d'invariance s'y exprime de la manière la plus commode et la plus compacte comme invariance de l'action{23}.

    Cette universalité de la notion d'action- la constante de Planck{24} représente une action- liée sans doute à l’invariance adiabatique{25} et à l’invariance relativiste (partagées avec l’entropie) plaide en faveur d'une interprétation physique générale, liée sans doute à la notion d'information. Mais il subsiste bien des mystères autour du concept d'action{26}.

    Dans la théorie des systèmes dynamiques, les deux discours coexistent. C’est ainsi que le chaos déterministe a un caractère ontologique lié à la perte de mémoire lors de l’évolution et un caractère épistémique qui se manifeste dans les problèmes de prévisibilité et de prédictibilité.

    Dans cette perspective, s'agissant de jeter un faisceau d'éclairage un tant soit peu sur l'épistémologie, l'on pourrait noter qu'elle est l'étude critique des conditions et des méthodes de la connaissance scientifique. Entre l'ontologie{27} et l'épistémologie{28}, il y a le même rapport qu'entre la théorie et la pratique, c'est-à-dire la prise en compte du rôle de l’observateur{29}. Deux pôles fondamentaux s'opposent dans les discours sur la nature de la connaissance scientifique. Deux attitudes qui recouvrent en un certain sens deux visions de la Nature. À cela s'ajoute qu'il existe une nature profonde indépendante de notre discours et de nos observations : Le "Comme çà. L'appréhension de cette nature passe à travers les constructions mentales de la raison : Le Comme si. Il faut préciser que le comme si ou le comme ça" est un slogan utilisé pour résumer la problématique essentielle de la théorie de la connaissance centrée autour du débat entre le réalisme scientifique et l’antiréalisme.

    Mais toute opposition dramatise une problématique sans pour autant prétendre réaliser une dichotomie. Le Comme si ou le comme çà veut polariser l'opposition entre connaissance et réalité, conceptuel et réel, pensée et chose, discours et monde, empirisme et réalisme, matière et esprit.

    Le "Comme çà, c'est le monde-là". Le Dasein dans l'allemand de Heidegger. À partir de Platon et jusqu'à l'époque actuelle, on voit supposer un monde-là, initialement opposé au langage ou à la pensée. Cela engage l'humanité gréco-occidentale dans un processus de conciliation progressive avec ce monde extérieur, dans des démarches d'adéquation du sujet à l'objet, de réduction d'un écart supposé avec le monde, de rattrapage du vrai. Le "Comme çà, c'est le monde des choses en dehors de nous, existant en notre absence. Les choses en soi comme les nomme Kant en les jugeant inconnaissables. Le Comme çà", c'est le Réel, connaissable ou pas.

    Le "Comme çà, c'est l'essence des choses, c'est la cause profonde des apparences fournies par notre perception : le Comme ça". Il est à remarquer ici l'absence de l'accent grave sur le a. Mais le "Comme ça" ne prend un sens qu'à travers le Comme si, les productions du discours et de la pensée.

    Toute observation ne prend un sens qu'à travers une conceptualisation. Tout se passe comme si les objets du discours étaient véritablement réels, sans qu'il soit toujours possible de s'en assurer, tout au moins par l'observation. En conséquence, on est en présence de trois instances de la connaissance du monde : le monde sensible - le comme ça-, le monde conceptuel ou monde du discours de la science –le comme si-, et le monde réel –le comme çà.

    Il faut cependant remarquer que le positivisme n'admet que le monde sensible et le monde conceptuel. Son discours sur le monde se borne au comme si, avec paradoxalement la tentation du constructivisme radical{30} qui défend l’autonomie de la pensée. Alors, seuls les faits observables du point de vue empirico- positiviste sont source de connaissance scientifique. Dès lors, tout en sachant que les faits observables n’existent pas en eux-mêmes et dépendent toujours d’une construction théorique, tout le reste est métaphysique au plus mauvais sens du terme pour l'attitude positiviste.

    En conséquence de quoi et sauf à user par commodité des formulations langagières en usage, comme le fait remarquer Jean Alphonse{31}, cela paraît présomptueux d'énoncer dans l'absolu, autant qu'un abus d'autorité que de présenter ce qu'on asserte comme logiquement universel. C'est avant tout affranchir notre pensée des incitations de conformité qui maintiennent insidieusement les mentalités dans les limites de clôtures doctrinales. L'assertion ne paraît valide qu'en rapport à quelque chose. Pour conséquence, on ne juge dans les relations à autrui que dans les limites du but visé. Pour autant qu'une vérité est avancée à ne pouvoir être partagée par l'ensemble des penseurs, il ne peut s'agir que d'une vérité relative.

    Sous ce rapport, la réification matérialiste{32} est sans doute le point le plus important pour éclairer l'attitude sujet-objet des scientifiques du XXème siècle face au monde, en ce qu'elle rend compte en profondeur des options prises à notre époque en science. Le matérialisme scientifique, puisqu'il découle des activités des personnes elles-mêmes, ne peut qu'être en rapport aux réifications psychologiques des acteurs du domaine scientifique. Cette réification est de ce fait du type comportemental, au sens qu'elle ne dépend d'aucune nécessité logique. Voici succinctement de quoi en esquisser l'idée.

    On connaît plusieurs classes de réification psychologique, c'est-à-dire la façon dont l'individu chosifie les individuations de son altérité. C'est un problème qui peut apparaître crucial en épistémologie, en ce que la volonté d'appropriation s'établissant dans le rapport sujet-objet supprime, ou rend impossible, le niveau relationnel{33}. Or, même vis-à-vis des corps du règne minéral qu'on suppose inconscients, le sujet peut décider d'âme et de conscience édifier une relation au sens d'échange, donc à n'être pas à sens unique, quand à partir du cas extrême opposé, le sujet peut considérer l'autre, même proche et semblable, en tant qu'objet. Ce dernier cas est privatif de la possibilité d'échange de sujet à sujet, pour cause de ne pouvoir considérer que le rapport d'appropriation à son extériorité. Des choix qui restent évidemment sous la dépendance du libre-arbitre de la personne, et non pas rendus par nécessité logique. Quatre paliers de réification psychologique constituent à l'heure actuelle la grande majorité des appréhensions humaines :

    1. Au dernier échelon, l'individu se représente toute entité comme étant matérielle, y compris lui-même, par identification aux substrats corporels. Cette chosification vient de ce qu'on ne peut dépasser mentalement le concept d'agrégat substratif pour se représenter ce qui constitue l'individuation associée aux substrats individualisateurs ;

    2. Au second échelon également bien connu en psychologie, l'individu se représente étant le seul sujet (stade immature normal de l'enfant, et stade pathologique à l'âge adulte) : toutes les autres individuations de son environnement sont considérées ainsi que des objets, même les proches, le mental ne se représentant que des corps animés ;

    3. Avec l'extension limitée des relations de sujet à sujet, ce sont des sujets pris parmi les membres de la communauté d'appartenance qui permettent des relations entre semblables, les étrangers étant encore réduits au rôle d'objets appropriables ;

    4. Enfin, on en arrive à considérer l'humanité comme soi-même, mais à l'exclusion de ce qui constitue le grand reste cosmique. À ce niveau d'appréhension de l'altérité à l'humanité, tout est donc appropriable (aucune relation n'est envisageable à l'Univers lui-même){34}.

    Ce sont les cas communément reconnus. Mais il y a bien entendu des possibilités psychologiques d'étendre les frontières individuellement participatives. Elles sont généralement considérées comme étant irréelles ou mythiques par ceux qui positivent à se suffire de "réalisme''. Il semble qu'une minorité de personnes au cours des siècles franchissent le pas consistant à englober chaque individuation du Cosmos{35} en tant que sujet donné à relation, pour cause de ne plus considérer son altérité ainsi qu'une chose appropriable ; mais c'est alors aborder des connaissances ésotériques. Au total, on dénombrerait sept cercles d'appréhension par expérience mentale relationnelle de sa propre altérité d'être, au terme desquels est censée résulter une pleine clairvoyance métaphysique.

    Pourquoi métaphysique ?

    En raison de ce qu'à ce stade il s'agit du terme de l'ontologie d'être, complètement surajoutée aux organisations corporelles ou physiques substratant le Cosmos. Y adhérer ou pas, reste que le présupposé est à considérer dans la logique des possibilités de l'évolution : une extension allant dans le sens de la diminution des réifications psychologiques communes énoncées supra, jusqu'à son terme signifiant. Autrement dit, concevoir à l'opposé de l'attitude réifiante l'aperception ontologique complétant la perception substantivée du corporel, faisant qu'on peut non seulement appréhender les autres animaux du règne comme sujets de relation, mais aussi les plantes, pourtant sujets végétatifs à conscience limitée, le règne minéral et, bien sûr, jusqu'à l'Être suprême vu en tant qu'individuation ultime surajoutant au corps cosmique lui-même.

    Donc, ce qu'il convient de faire apparaître dans ce contexte est que si des individus font le choix de réifier jusqu'à chosifier leurs proches en ne considérant comme réel que leur viande dans l'assiette, le choix opposé est également possible jusqu'à l'extrême. Il s'agit de choix personnels qui ne semblent pas impliquer une pertinence épistémologique (vrai/faux), mais bien le résultat escompté : appropriation dans un cas, relation dans l'autre.

    Pourtant et encore, sur la base de la chimie organique, comme l'affirme, mordicus, Jean Alphonse{36}, rien sur le plan de la continuité ne semble varier pour constituer la fine pellicule biosphérique qui apparaît alors comme la peau vivante surimposée au corps minéral substratant la planète, par rapport à ce qui se passe d'être semblablement substraté pour l'incarnation des individus vivant à sa surface. Cependant une différence de taille advient à n'être pas directement manifestable. Pour le comprendre, remarquons que de façon conjointe nous trouvons dans la constitution du rapport entre le corps planétaire et les vastitudes du vide sidéral, lieu de l'invisibilité de l'Esprit Infini, une inversion centripète/centrifuge à passer d'une strate à l'autre du microcosme au macrocosme{37}. Au sujet de la strate au sein de l'évolution, nous commençons à comprendre que le microcosme et le macrocosme sont tous deux constitués de centres d'énergie plus ou moins importants, de même que la nature dynamique de l'univers est évidente non seulement aux échelles les plus réduites mais aussi quand nous considérons des phénomènes tels que les étoiles et les galaxies. Grâce aux télescopes, nous pouvons observer l'univers, sans cesse en mouvement, des masses d'hydrogène se contractant pour former des étoiles, se dilatant en spirale pour former des planètes, des explosions gigantesques, des trous noirs et des trous blancs, des galaxies s'organisant en sphères tournantes, en spirales et en disques. Le cosmos possède une sorte de système nerveux ; dès lors, un changement se produisant sur une planète fort éloignée touche tout le cosmos, tout comme un changement se produisant à un endroit du corps se répercute dans le corps tout entier.

    Les spirales évolutionnaires

    Partout dans la nature, alors qu'il existe une multitude de symétries cachées qui sous-tendent le monde manifesté et des myriades de symétries qui créent des cycles de stabilité, c'est la présence des asymétries, telles que celles qui sont inscrites dans Phi, qui permettent aux spirales des processus évolutionnaires de se dérouler{38}. Nous y reviendrons dans notre conclusion.

    L'apparent écoulement du temps est une asymétrie fondamentale qui imprègne nos expériences de la réalité intégrale. Notre univers a commencé d'une façon incroyablement ordonnée - un état d'entropie extrêmement basse - qui a permis à la flèche du temps de prendre son envol{39}. Alors que l'on décrit généralement l'entropie comme une mesure de l'ordre ou du désordre à l'intérieur d'un système, il existe deux autres façons de la concevoir qui sont cruciales pour que nous comprenions non seulement comment l'univers est constitué, mais aussi pourquoi il est constitué ainsi.

    La deuxième façon d'exprimer l'entropie, selon Ervin Laszlo, c'est de la décrire comme la probabilité qu'un système soit dans un état énergétique particulier, l'échelle de ce système pouvant s'étendre de l'infiniment petit d'une entité quantique à la taille de l'univers entier. Et la troisième façon, c'est de la voir comme la mesure de la quantité d'information comprise dans le système.

    Ces trois expressions enchevêtrées de l'entropie, toutes décrites par la même équation simple et holographique, révèlent quelques intuitions profondes.

    La première : l'information comprise dans un système est plus fondamentale que l'énergie par laquelle elle s'exprime. La deuxième : les probabilités qui décrivent un système ne sont jamais aléatoires, comme on fait souvent l'erreur de le croire ; elles représentent plutôt toujours l'information, qu'elles décrivent les possibilités quantiques ou la distribution de la taille des individus. La troisième : l'augmentation inévitable de l'entropie - et donc de la quantité d'information - à partir de son niveau minimal au début de notre univers est le processus physique permettant l'évolution de la complexité et, avec elle, l'expression consciente de niveaux croissants de conscience.

    Les harmoniques de la cocréation

    L'approche réductionniste de la science, qui se concentre sur la déconstruction des systèmes pour en examiner les parties, utilise toujours le langage désuet des choses et de la matérialité, ce qui perpétue les séparations illusoires inhérentes à cette façon limitée de chercher à comprendre le monde. C'est toujours là l'attitude de la science dominante, qui, avec toute son habileté technique, divise plutôt qu'abolit le démembrement de notre psyché collective ainsi que les schismes existant entre nous-mêmes et la Nature.

    On assiste toutefois à l'émergence d'une nouvelle science holistique qui reconnaît que tout ce qui existe dans l'univers et que tout ce que nous appelons réalité est interconnecté et fait partie d'un monde-entier cohérent. Alors que la redécouverte de cette entièreté gagne du terrain, la dualité a cédé la place aux polarités et aux relativités complémentaires.

    Il y a plus de deux mille ans, le Bouddha a décrit le Cosmos comme une toile de fils d'or unissant des joyaux à multiples facettes dont chacun reflétait la lumière multicolore de tous les autres. À la fine pointe de la science et des études sur la conscience, on redécouvre maintenant cette magnifique vision symbolique.

    Les harmoniques de la cocréation, révélées par les résonances du son et de la lumière ainsi que par les géométries relationnelles, depuis les formes idéalisées des solides platoniques et des fractales sous-jacentes aux systèmes complexes jusqu'aux spirales évolutionnaires inscrites dans Phi et jusqu'à la géométrie dynamique de l'espace-temps lui-même, montrent la cohérence de l'univers manifesté.

    La réalité est donc dans le détail à désambiguller, voire désosser la complexité sous-jacente à la nature humaine. Cette remarque n'est pas gratuite. Elle est introduite aux fins d'éclairer un peu plus le lien de la complémentarité avec les propos avancés.

    Sur cette pente glissante, il est intéressant de noter ici que pour Élena Rœrich{40} le déplacement des énergies s'opèrent pendant la raréfaction la plus poussée d'une substance donnée. L'adaptabilité des énergies à la génération d'un nouveau corps est déterminée par l'attraction. L'affinité des éléments devient une force de propulsion. Le Feu Spatial propulsé crée cette chaîne qui détermine sa force d'attraction. L'affinité des éléments intensifie le principe formateur mis en œuvre. C'est sur ce principe que toutes les actions sont bâties. L'humanité est attirée vers la chaîne du Feu affirmé. Lorsqu'elle réalisera que son salut réside dans l'action du Feu projeté, l'affinité avec les énergies subtiles lui permettra de franchir un nouveau pas.

    L'affinité avec les énergies subtiles s'intensifie lorsqu'elle est harmonisée avec qui porte ces dernières. Le courant est créé quand tout fusionne dans le Feu, d'où le caractère d'accélération de la créativité du Feu. La créativité est engendrée par l'effort vers l'affinité. L'effort mutuel dote les formes de psycho-spiritualité. Les combinaisons qui donnent vie aux formes sont réellement très nombreuses.

    L'introduction de dynamique psychique dans une nouvelle planète ne peut être manifestée que par un Atome unifié. D'où l'aspect d'une strate à l'autre du microcosme au macrocosme. La base cosmique doit donc être imprégnée de l'énergie qui contient tout et le Tout. Nous sommes, par conséquent, unis dans une synthèse de fusion cosmique. Seule, la synthèse d'une conscience absolument ardente, contenant tous les feux de l'esprit et du coeur, peut affirmer la spiritualité psychique et la vie psychique{41}.

    En l'occurrence, par rapport à la strate des êtres habitant les planètes et pour lesquels la relation à leur altérité est extérieure depuis une source spirituelle d'intensivité intérieure{42} et se concevant pour une grande part à intégrer l'Être suprême (suprême en tant qu'il n'y à plus de strate extérieure à son individuation), la structuration planétaire commençant avec la strate corpusculaire, pour se poursuivre en des agglomérations sidérales, semble conduire à son propre ordre de recevoir de l'extérieur son intensivité en rapport aux réalisations systémiques intermédiaires à la constitution du corps cosmique lui-même.

    Autrement dit et à généraliser, on conçoit une inversion centripète et centrifuge alternant les phases intensives et extensives d'une strate systémique de complexification à la suivante dans le processus de réalisation progressant du microcosme au macrocosme. Cependant qu'à cerner cette inversion, on voit que c'est la corporéisation se propageant jusqu'au corps cosmique, à constituer les choses par la substance, qui reçoit son impulsion formatrice de l'extérieur, par rapport aux êtres qui reçoivent en essence d'être l'impulsion de leur relationnel à leur altérité à partir de leur intériorité.

    Cette configuration entraîne que la riche structuration atomique à pouvoir composer les unicellulaires en passant par la diversification de la chimie organique, se complexifie encore avec les organismes biologiques pluri-cellulaires à permettre le relationnel de l'insécabilité individuelle.

    En sorte que rien n'étant à pouvoir assimiler ce stade de complexification au niveau planétaire avec le finalisable, on puisse entendre sa continuité étendue à la dimension de la corporéisation du Cosmos lui-même. Ce qui pose l'essence dans l'insécabilité individuelle finale en rapport à cette corporéisation du Cosmos par la substance.

    Aussi, dans un rapport symétrique aux supra-organisations cosmologiques advenant par la substance, c'est la hiérarchisation individuatrice des étants à prendre sa source dans l'ubiquité propre à l'unicitairement déifié dans l'Infini qui, par dissémination en existence, génère en essence la diversification localisée des individualisations d'être. C'est à concilier le principe de génération au principe de transformation, dans l'encours de l'instance cosmogonique de réalisation performative du réalisé au Cosmos.

    La dissémination en existence relative est alors fondée en essence comme mouvement inverse de celui propre à la corporéisation fondée sur un assemblage de substances. Pour les êtres parvenus, après les étapes de complexification biologique, aux composants de leur complexion nouménale, ce sont des participations multi-individuelles qui vont, en ce qu'elles sont potentialisées, se complexifiant jusqu'à la possibilité d'une collectivité embrassant tous les êtres de l'Univers dans le genre, c'est-à-dire à pouvoir dépasser la frontière planétaire d'une seule collectivisation des relations complexifiées à l'échelle planétaire. C'est à ne pas oublier que la fonction sociale repose d'abord sur le principe de relation.

    Nous avons maintenant opportunément la possibilité d'introduire l'entendement séculier du premier stade de survie sous-jacent à la phénoménie religieuse. Le concept de réincarnation est en effet le clivage initial à pouvoir introduire la longue suite de transits à permettre la maturation individuelle en rapport aux complexifications relationnelles de l'individu à pleinement intégrer son altérité d'être{43}. À déchiffrer les signes des passages par une continuité de constitutions substratives de moins en moins matériellement substantivantes et de plus en plus existentielles ou spirituellement de mieux en mieux essentialisées, les croyances évoluèrent de l'entendement particulier à la simple réincarnation animique à joindre un Paradis, jusqu'aux 570 transferts{44} nécessaires, en référence au Livre d'Urantia, pour atteindre le plein achèvement de la spiritualité acquise réalisant les potentialités relationnelles de chaque être mortel à son altérité. Considérations se posant en coalescence et convergence attenante aux harmonieuses perfectibilités conduisant l'être jusqu'à l'Oméga galactique, notion à poursuivre celle d'oméga planétairement noosphérique introduite par Pierre Teilhard.

    Soyons plus précis ! Dans la conscience chrétienne, l'apparition d'un Christ ainsi magnifié résulte immédiatement, il est facile de le voir, de l'apparition, dans la conscience humaine, de la Super-Humanité : "Apparuit humanitas". De l'Humanité, par nature et par fonction, le Christ résume en soi, il consomme la totalité et la plénitude{45}. Sur ce point, tous les croyants sont unanimes. Si, par suite, l'évidence s'impose à notre raison que quelque chose de plus grand que l'Homme actuel est en gestation sur la Terre, c'est donc que, afin de pouvoir continuer à adorer comme autrefois, nous devons pouvoir répéter, les yeux fixés sur le Fils de l'Homme : " Apparuit Super-Humanitas ". Le Christ coïncide (quitte à l'approfondir encore) avec ce que Pierre Teilhard de Chardin appelle le Point Oméga. Le Christ, par conséquent, possède tous les attributs super-humains du Point Oméga. Deux propositions où se résument les attentes passionnées et les progrès (déjà en cours) de la Christologie.

    Qu'on tourne et retourne les choses comme on voudra, l'Univers ne peut avoir deux têtes, -il ne peut être bicéphale. Quelque surnaturelle par suite que soit finalement l'opération synthétisante revendiquée par le Dogme pour le Verbe incarné, celle-ci ne saurait s'exercer en divergence de la convergence naturelle du Monde. Centre universel christique, fixé par la théologie, et Centre universel cosmique, postulé par l'anthropogenèse : les deux foyers, en fin de compte, coïncident (ou du moins ils se recouvrent) nécessairement dans le milieu historique où nous nous trouvons placés. Le Christ ne serait pas le seul Moteur, la seule Issue de l'Univers, si l'Univers pouvait, d'une façon quelconque, se grouper, même à un degré inférieur, en dehors de lui. Le Christ, bien plus, se serait trouvé apparemment dans l'incapacité physique de centrer sur lui-même, surnaturellement, l'Univers, si celui-ci n'avait pas offert à l'Incarnation un point privilégié où toutes les fibres cosmiques, par structure naturelle, tendent à se rejoindre. C'est donc vers le Christ, en fait, que se tournent nos yeux lorsque, à n'importe quel degré d'approximation, nous regardons en avant vers un Pôle supérieur d'humanisation et de personnalisation. Le Christ, occupe pour nous, hic et nunc, en position et en fonction, la place du Point Oméga.

    Quelles sont, pour notre intelligence et notre cœur, les conséquences théoriques et pratiques de cette identification ?

    Ainsi que Teilhard de Chardin écrivit sur son "sens et sentiment des liaisons organiques qui rattachent l'esprit à la matière{46}'', nous pouvons, à partir de cette nouvelle disposition, méditer sur la portée d'une organisation supramatérielle{47}, dont le concept est propice à faire apparaître des moyens qui dépassent la simple phénoménologie psychosomatique du fait humain, autant que favorable à découvrir son propre domaine de réalité. Examinons maintenant l'énoncé sous ce rapport. La réification matérialiste est sans doute le point le plus important pour éclairer l'attitude sujet-objet des scientifiques du XXème siècle face au monde, en ce qu'elle rend compte en profondeur des options prises à notre époque en science{48}. Le matérialisme scientifique, puisqu'il découle des activités des personnes elles-mêmes, ne peut qu'être en rapport aux réifications psychologiques des acteurs du domaine scientifique. Cette réification est donc du type comportemental, au sens qu'elle ne dépend d'aucune nécessité logique. Voici succinctement de quoi en esquisser l'idée.

    Cela est à dire que notre époque appartient au scientisme matérialiste, avec tous les bandeaux psychologiques que cela comporte vis-à-vis d'un domaine d'existence spirituelle formant pour nous un monde non manifestable. Selon Jean Alphonse{49}, il s'agit d'une phase nécessaire aux développements ultérieurs de l'humanité. Mais faut-il rappeler fréquemment, certainement toujours insuffisamment, les conséquences de penser ainsi{50}. Des gens occupés du contrôle de leurs semblables auront beau jeu d'épingler certaines particularités de ce que Jean Alphonse expose à tenter l'émergence de concepts nouveaux, afin d'en déclarer l'iniquité autant que l'immoralité. De telles opinions à vocation émancipatrices ne peuvent en effet que contrarier la pensée unique gérant le paradigme contemporain dans une isolation idéologique de la dynamique naturelle des libres mouvements individuels.

    C'est dans ce contexte que la question de l’objectivité devient l'un des points névralgiques de notre approche épistémologique{51}. À dire les choses autrement, l’épistémologie de la physique se doit de statuer sur la valeur de la connaissance physique autorisée par ses différentes ontologies{52}. À vrai dire, toute ontologie suppose une prise de position épistémologique (et idéologique) implicite, souvent inconsciente, sur l’existence réelle et le degré de vérité des termes du discours sur le monde. Ainsi l’ontologie émerge souvent d’une épistémologie a priori, qui réévalue par la suite la nature des concepts engendrés.

    Essayons là de donner davantage une forme aux questions fondamentales de l'ontologie. Dans cette disposition, l'ontologie se définit comme l'étude, le discours ou la connaissance de "l'être en tant qu'être" ; ou des choses en elles mêmes, indépendamment des aspects particuliers, des apparences ou des attributs. L'ontologie et la métaphysique sont souvent confondus mais se distinguent l'une de l'autre. Cela est à dire que si la métaphysique est un discours dans l'absolu, l'ontologie se présente plutôt comme une démarche opposée à l'épistémologie. L'ontologie s'intéresse à la nature, à l'essence et au mode d’existence des choses, à la structure de la réalité ; alors que l'épistémologie est concernée par la connaissance des choses. Elle se demande bien sûr quel rapport la structure de la réalité entretient avec la structure de la connaissance.

    L'on peut distinguer entre des caractères ontologiques et des caractères épistémiques d'un phénomène ou d'un objet, ou des caractères intrinsèques et caractères révélés à l'observation{53}. Voilà pourquoi l'ontologie et l'épistémologie entretiennent des rapports subtils, sources de bien des confusions, comme c'est le cas dans l'étude des systèmes dynamiques ou des systèmes quantiques. Il n'est pas toujours aisé de distinguer ce qui relève de la nature des choses et ce qui dépend de nos stratégies d'observation.

    Il faut noter qu'en Occident, comme le suggère Jean Alphonse{54}, l'ontologie trouve son origine avec la formation des langues indo-européennes en ce sens que ces langues permettent d'attribuer de l'être à l'être en distinguant l'être d'existence, de l'être d'attribution. En Asie de même : les écritures figuratives par lesquelles on combine entre eux des sens pour suggérer le signifié, menèrent à des variantes qu'on retrouve jusque dans le Tao Te King de Lao Tseu, en ce que la multitude des êtres s'égrène dans les temps pour cause de l'existence intemporelle du Tao :

    "La voie qui peut être exprimée par la parole n'est pas la Voie éternelle ; le nom qui peut être nommé n'est pas le Nom éternel. (L'être) sans nom est l'origine du ciel et de la terre ; avec un nom, il est la mère de toutes choses.

    C'est pourquoi, lorsqu'on est constamment exempt de passions, on voit son essence spirituelle ; lorsqu'on a constamment des passions, on le voit sous une forme bornée.

    Ces deux choses ont une même origine et reçoivent des noms différents. On les appelle toutes deux profondes. Elles sont profondes, doublement profondes. C'est la porte de toutes les choses spirituelles{55}".

    "Le ciel et la terre n'ont point d'affection particulière. Ils regardent toutes les créatures comme le chien{56} de paille (du sacrifice). Le saint homme n'a point d'affection particulière ; il regarde tout le peuple comme le chien de paille (du sacrifice). L'être qui est entre le ciel et la terre ressemble à un soufflet de forge qui est vide et ne s'épuise point, que l'on met en mouvement et qui produit de plus en plus (du vent). Celui qui parle beaucoup (du Tao) est souvent réduit au silence. Il vaut mieux observer le milieu{57}.

    Mais ce n'est que depuis l'évolution des langues attiques, qu'émerge une nouvelle abstraction. C'est en effet tout naturellement que les anciens grecs purent opérer le rapprochement dans leur raisonnement opéré entre le non-être de l'être, posé en tant que cela qui est caché ou inaccompli, donc inconnaissable et conséquemment indicible, et l'être-là qui est seul mais qui est dicible pour cause de manifestation.

    De cela, l'opposé à la vérité faite sur l'être manifesté ne représente pas le faux, mais le manque de lumière faite : le non-être pour cause d'être caché à l'expérience du connaissant par suite d'obscurité{58}. Disposition ayant aujourd'hui pour conséquence incontournable que l'être est par présence, tel que le non-être n'est pas uniquement pour cause d'absence ; pour autant que l'existence du non-être ne soit pas moindre que celle de l'être.

    Ce distinguo mena tout naturellement la pensée des philosophes helléniques à concevoir une continuité existentielle, à laquelle absoluité on ne peut rien attribuer qui puisse être en rapport aux discontinuités relatives d'être, d'avoir et de faire permettant d'identifier les individuations au monde s'exprimant en temps, en espace et en attributs.

    Le sens latin d'existence réfère à des considérations métaphysiquement abstraites pour surdéterminer dans la philosophie grecque les faits d'être et d'avoir tenant au principe d'accomplissement auquel on renvoie l'activité. Esse, l'acte d'être, et ens, l'étant comme substantif désignant l'être concret, se fonde sur leur essence (essentia), se discriminant d'existencia : cela par lequel l'essence est possible.

    Ce qui pose ontologiquement l'existence de l'être dépendant des états d'être en rapport à l'activité, sous peine de considérer comme étant synonymes être et exister. Ce que font précisément les modernes raisonnant exclusivement dans le principe de transformation appliqué aux instances processuelles, allant jusqu'à ignorer une ontologie nécessairement sous-jacente. Ils éprouvent des difficultés à saisir des significations métaphysiques, tant l'habitude est prise dans les disciplines scientifiques de raisonner dans le seul contexte des transformations phénoménologiques, sans fondement ontologique. Pour en savoir avec plus de détails, nous y reviendrons ultérieurement, ci-dessous.

    Tout de même, tentons de relativiser les choses et évoquons,

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