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AFFAIRE

MINISTERE PUBLIC CONTRE APATIQUE

CONCOURS NATIONAL – QUARTS DE FINALE


NIVEAU LICENCE 2
CONTACT : CLEMENT BOUSQUET (SECRETAIRE GENERAL) 06 79 32 64 65
Jean-Mie APATIQUE est un grand journaliste et tous les médias se l’arrachent tant il est au
courant des dernières rumeurs qui circulent sur les hommes politiques. D’ailleurs, chaque
soir, avec son « parler vrai » et son accent inimitable, il délivre une chronique dans un grand
talk show pour parler des faits et gestes du personnel politique. Les finances publiques font
partie de ses sujets de prédilection.

Sa bête noire est le secrétaire d’Etat aux Hautes Technologies, Monsieur PISTON qu’il juge
« au mieux inutile, au pire incompétent ». Le journaliste a institué un rendez-vous
hebdomadaire, la « minute PISTON », où Jean-Mie commente l’agenda, les discours et les
réceptions du ministre. Et il conclut toujours de la même manière : « Monsieur PISTON ne
fait rien, et profite de son portefeuille ministériel pour effectuer de grandes réceptions aux
frais du contribuable ».

Monsieur PISTON est un jeune homme politique, ami fidèle du Premier ministre. Il est
moqué par certains de ses collègues derrière son dos : « Avec son simple bac, le pauvre ne
peut rien comprendre ». Mais Monsieur PISTON, qui se dit autodidacte, est un informaticien
de talent. C'est pourquoi il considère qu’il est la seule personne apte à occuper cette
fonction ministérielle : « Avec ma haute connaissance des failles des systèmes de sécurité,
je suis le seul à pouvoir créer une législation efficace pour lutter contre le piratage
informatique ». En outre, Monsieur PISTON fait la une de la presse people, car sa femme
n’est pas des plus fidèles. C'est ainsi qu'au mois de février dernier, le journal « Voilou »
révèle que Monsieur PISTON, en plus d’être mal aimé de ses collègues du gouvernement, est
cocufié dans les grandes largeurs. D’ailleurs, face à ces révélations, Jean-Mie APATIQUE
publie une tribune dans laquelle il qualifie ces attaques de « dégueulasses » et apporte son
soutien entier au ministre afin qu’il poursuive ce journal pour atteinte à la vie privée. Mais
au nom du principe sacré de la liberté de la presse, celui-ci décide de ne pas porter cette
affaire devant les juridictions, et considère qu’il va faire son grand retour devant l’opinion
publique par le vote de sa loi anti-piratage informatique.

Mais alors que la loi passe devant le Sénat, après avoir été votée à l’unanimité par les
députés, de nombreux journalistes apprennent une rumeur « folle » par certains
informateurs du ministère de l’Education. En effet, le ministre de l’Education, pour asseoir sa
candidature au poste de Premier ministre et faire rire l’ensemble des membres du
gouvernement, aurait demandé à la Maison des examens d’avoir les copies de bac de
Monsieur PISTON. Selon les dires des informateurs, les notes ne lui permettaient pas
d’obtenir son bac et il aurait même obtenu zéro à son épreuve de sciences économiques.
Cette rumeur est largement diffusée sur Internet, et il suffit de taper Monsieur PISTON dans
un moteur de recherche pour obtenir sa note en sciences économiques.

Dans les couloirs du Sénat et de l’Assemblée Nationale, les rumeurs s’amplifient. Tout le
monde considère que c’est avec ses grandes connaissances en informatique que Monsieur
PISTON a réussi à pirater le système informatique du rectorat. Par peur de représailles,
aucun parlementaire n’ose s’exprimer publiquement, mais dans la salle des quatre colonnes
de l’Assemblée Nationale les supputations sont nombreuses, mais toujours hors caméra et
hors micro.

Jean-Mie ne supporte plus cette hypocrisie. Aussi, souhaite-il au plus vite faire exploser la
vérité et convie le ministre de l’éducation, à participer à son talk show le mercredi 1er avril
2009. Monsieur Jean-Mie APATIQUE, avec son habilité décide d’interroger le ministre
principalement sur la diffusion des copies du bac de Monsieur PISTON à l’ensemble des
membres du gouvernement. Mais alors que le ministre de l’Education nie, Jean-Mie perd
patience et rend public l’ensemble des informations qui figure sur Internet et les rumeurs
circulant dans les couloirs de l’Assemblée Nationale.

Monsieur PISTON, apprenant de telles révélations, qui mettent en cause son honneur,
organise une conférence de presse pour annoncer qu’il décide de porter plainte contre Jean
Mi APATIQUE.

Le procureur de la République, considérant qu’on ne peut porter atteinte à l’honneur d’une


personne dépositaire de l’autorité publique en toute impunité décide de poursuivre
Monsieur Jean-Mie APATIQUE pour diffamation selon les articles 29 et 31 de la loi du 29
juillet 1981 relative à la liberté de la presse.

Le psychiatre commis par le procureur de la République ne constate aucun trouble de


personnalité chez Jean-Mie APATIQUE. Son casier judiciaire est vierge.

Par une plaidoirie aussi éloquente que juridiquement fondée, et d’une durée maximale de
dix minutes, vous défendrez, en tant que procureur de la République, les intérêts du
Ministère Public, et, en tant que défendeur, ceux de Mr Jean-Mie APATIQUE.

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