La Grande Époque

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ÉDITION 164
WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION 16 – 31 OCTOBRE 2009 • BIMENSUEL

► P. 10 Environnement ► P. 9 Nouveau regard ► P. 15 Art de vivre

Les orchidées Page d’histoire Comment
sauvages à du cinéma faire sa
l’étude américain lessive bio

Chine P. 5
Obama, prix Nobel de la paix, en recherche
121 enfants
de stratégie pour l’Afghanistan meurent suite à
une contamination
au plomb

Iran P. 2
Infréquentable
pour certains,
opportun pour
d’autres

Le président Barack Obama rencontre le Général Stanley McChrystal, commandant en chef des forces américaines en Afghanistan, le 2
octobre, alors qu’il est sous la pression de l’opposition républicaine sur la question afghane.
La Croatie poursuit ses efforts pour entrer dans
l’Union européenne
La Croatie reprendra les pour-
parlers pour entrer dans l’Union
européenne après que son voi-
sin la Slovénie a retiré son long
véto de dix mois sur l’ex-répu-
blique yougoslave.
es deux pays ont été impliqués dans
L un conflit de frontière, qui date de
1991, quand ils ont séparé le territoire de
cernait la baie de Piran, située en Mer
Adriatique. La Croatie, connue pour ses
belles stations balnéaires, a voulu que
sa frontière soit reconnue comme s’éten-
dant jusqu’au milieu de la baie. Mais la
Slovénie a rejeté la demande puisqu’elle
possède une partie plus courte de la côte
et craignait que la démarche empêche
l’accès de ses bateaux à la haute mer.
Au début du mois, les Premiers minis-
tres de la Croatie et de la Slovénie ont
consenti à avoir des pourparlers privés
Page 3
ceux-ci entravent le projet de la Croatie
d’entrer dans l’Union.
Dans une déclaration faite à la BBC, le
ministre des Affaires Étrangères suédois
Carl Bildt a notifié que c’était une journée
critique pour la Croatie dans sa volonté
de rejoindre la communauté. Actuelle-
ment, la Suède préside l’Union euro-
péenne. Il a également confirmé que la
Croatie a obtenu l’agrément de l’Union
sur cinq points et est en bonne voie pour
le sixième.
Pete Souza/The White House via Getty Images
États-Unis P. 3
Des employés
municipaux de New
York impliqués avec
la mafia
péenne et la Croatie aboutissent positi-
vement, le pays deviendra le 28e membre
titulaire de la famille européenne, proba-
blement dès 2011.
Avant cela, le pays doit relever des
défis importants comme la lutte contre
la corruption, l’amélioration de l’efficacité
des systèmes administratifs et judiciaire,
ainsi qu’assainir ses relations avec le Tri-
bunal Criminel International pour l’ex-
Yougoslavie.

l’ancienne Yougoslavie. Le conflit con-
EUTELSAT
Réunions d’actionnaires
mouvementées pour
l’opérateur.
Page 7
Page 2 ................ International
Page 3 ................ International
Page 4 ................. International
sur le problème des frontières sans que
ÉCONOMIE
Europe : le traité de Maastricht
malmené.
Page 7
Page 5 .............................. Chine
Page 6 .............................. Chine
Page 7 ....................... Économie
Si les négociations entre l’Union euro- Lire la suite page 3
Guatemala P. 4
ENVIRONNEMENT SANTÉ Nouveau scandale
Grenelle II : adoption du projet La grippe H1N1, ses rumeurs, après l’assassinat
de loi en première lecture au sa pandémie et son vaccin.
Sénat.
de Rodrigo
Page 10 Page 14 Rosenberg
Page 8 ................................. Insolite Page 11 .................................... Petites annonces Page 14 ........... Santé et bien-être
Page 9 ................... Nouveau regard Page 12 .............................................. Outre-mer Page 15 ..................... Art de vivre
Page 10 .................. Environnement Page 13 ................................................... Société Page 16 ...... Traditions chinoises

Epoch Times Paris Genève Bruxelles Londres Berlin New York Dublin Lima Taipei Tokyo... 1 700 000 exemplaires
2 International www.lagrandeepoque.com 16 – 31 OCTOBRE 2009 ● La Grande Époque

Iran : infréquentable pour certains, opportun pour d’autres

Il a été dernièrement révélé
que des compagnies chinoi-
ses vendaient des produits
pétroliers à l’Iran, mettant en
relief les efforts possibles de la
Chine pour saper les éventuel-
les sanctions visant à faire plier
Téhéran sur le nucléaire et à
réduire son influence au Moyen-
Orient.

Les entreprises d’État chinoises

« ont commencé ce mois-ci [septem-

bre] à fournir l’Iran en essence, ce
qui représente maintenant le tiers de ses
importations, dans un développement qui
menace de miner les efforts menés par
les États-Unis visant à interrompre son
approvisionnement en carburant, essen-
tiel à son économie », rapporte le Finan-
cial Times.
Selon des sources non identifiées de
l’agence Reuters, la Chine serait impli-
quée silencieusement dans cette affaire
depuis au moins un an.
L’Iran, un des plus importants produc-
teurs de pétrole au monde, exporte le
brut mais n’a pas de capacité suffisante
pour le raffiner. Il s’approvisionne donc à
l’étranger en essence et autres produits
pétroliers.
Le Financial Times cite Lawrence
Eagles, chef de la recherche sur les mar-
chandises chez JP Morgan, affirmant
que l’Iran reçoit de la Chine de 30.000 Atta Kenare/AFP/Getty Images

à 40.000 barils de pétrole raffiné cha-
que jour. Des opérateurs en bourse esti-
ment que l’Iran importe environ 120.000
barils du produit raffiné, de ce nombre 25
à 33 % proviennent de la Chine.
Le commerce du pétrole avec l’Iran
n’est pas encore interdit par des sanc-
tions. Cependant, la Chine utiliserait
des intermédiaires asiatiques pour four-
nir l’Iran, manœuvre suspectée de tenter
de diminuer la transparence des opéra-
tions.
Un représentant chinois à Washing-
ton a déclaré au Financial Times que
« les entreprises chinoises ont des rela-
tions d’affaires normales avec l’Iran, en
accord avec les résolutions pertinen-
tes de l’ONU », ce qui n’empêche pas
les médias de se demander si Pékin ne
tente pas d’ébranler les efforts des États-
Unis pour freiner les ambitions nucléai-
res de l’Iran.
Bien qu’un des plus grands producteurs de pétrole, l’Iran doit néanmoins importer la majorité de son essence faute de capacité de raffinage.
Vente de produits pétro-
liers à l’Iran
Mais la Chine n’est pas le seul pays
à vendre des produits pétroliers à l’Iran.
L’Iran recevrait la plus grande partie de son
pétrole raffiné du groupe indien Reliance
Industries Limited, du suisse Vitol Group
ainsi que de Glencore International AG,
Total S.A., BP Plc et Trafigura. Les repré-
sentants de BP affirment cependant que la
compagnie britannique a maintenant mis
fin à ses ventes à l’Iran.
Une précaution diplomatique que le pré-
sident vénézuélien Hugo Chavez ne prend
pas : le grand allié sud-américain de Téhé-
ran a déclaré récemment que son pays
allait fournir à l’Iran 20.000 barils de pétrole
raffiné chaque jour, ce qui représenterait
environ 16,7 % de ses importations quo-
tidiennes.
« Le Venezuela a accepté d’exporter
20.000 barils de pétrole par jour vers l’Iran
à partir d’octobre, une entente d’une valeur
de 800 millions de dollars », a annoncé
Chavez aux médias locaux dans la ville de
Mashhad, dans le nord-est de l’Iran.
L’Iran s’active à augmenter sa capacité
de raffinement et espère éliminer complè-
tement le besoin d’importer du pétrole raf-
finé d’ici à 2012, selon les statistiques de
l’Energy Information Administration (EIA)
américaine. Tandis que la demande locale
en Iran concerne essentiellement l’essence
et le diesel, le gouvernement encourage
l’utilisation du gaz naturel afin de réduire le
besoin de telles importations.
La National Iranian Oil Refining & Distri-
bution Company a ainsi raffiné environ 1,5
million de barils de pétrole par jour en 2008,
et ce, via neuf raffineries.
« L’Iran prévoit augmenter sa capacité
de raffinement à 3 millions de barils par jour
d’ici à 2012. Cette augmentation, par l’ex-
pansion de raffineries existantes ainsi que
par la construction prévue de raffineries
en sol iranien, pourrait éliminer le besoin
en importations d’ici 2012 », fait obser-
ver l’EIA.
Le plan d’action de la Chine
Dans ce dossier, comme dans d’autres,
certains analystes indiquent que la Chine
trouve son meilleur intérêt dans une posi-
tion d’affaiblissement de l’Occident. Selon
la société de renseignements privée amé-
ricaine Stratfor, il s’agirait essentiellement
d’un stratagème visant à augmenter le
pouvoir de négociation de Pékin face aux
États-Unis dans le dossier du nucléaire
iranien. En soutenant Téhéran, le régime
chinois obtient non seulement des avan-
tages économiques – comblant le vide
laissé par les autres compagnies pétro-
lières – mais aussi des avantages poli-
tiques lui permettant d’avoir des pièces
à échanger contre d’éventuelles conces-
sions américaines.
Concernant l’Iran, le président Barack
Obama a qualifié les relations avec ce pays
de « question vitale » et d’importance pour
la sécurité nationale américaine. Au vu de
la réponse embarrassée d’un représentant
de la Maison Blanche aux questions, la
même chose semble vraie pour la Chine :
« Je ne voudrais pas, je veux dire, je crois
vraiment que c’est la responsabilité des
Chinois de répondre à la question. Simple-
ment, par principe, je ne veux pas répondre
au nom des Chinois. »
HEIDE B. MALHOTRA

Des Iraniens seraient recrutés Disparition d’un

comme espions américains à Dubaï
DUBAÏ – Un nouveau livre affirme
que les milliers d’Iraniens qui se ren-
dent chaque année à Dubaï pour
obtenir des visas américains se font
questionner sur des sujets politiques
sensibles relatifs à leur pays d’ori-
gine.
es responsables américains au consulat à
L Dubaï chercheraient à recruter des sour-
ces potentielles parmi ces Iraniens souhaitant
voyager aux États-Unis. L’ouvrage, Dubai :
The Story of the World’s Fastest City, cite des
sources diplomatiques affirmant que le con-
sulat est utilisé pour effectuer la collecte de
renseignements, étant donné qu’il n’y a plus
d’ambassade américaine formelle à Téhéran
depuis 1979.
Selon l’auteur Jim Krane, le volume d’infor-
mations recueillies par le consulat est tel que
la Central Intelligence Agency (CIA) aurait
fait pression pour que le Département d’État
– influencé par des considérations budgétai-
res – ne ferme pas la mission. « [Les gens de]
la CIA voulaient la garder ouverte à cause de
la valeur des renseignements qu’ils obtenaient
[…] Elle est importante pour eux car ils n’ont
pas d’agents à Téhéran bénéficiant de l’immu-
nité diplomatique », écrit Jim Krane.
Les responsables liés aux services de sécu-
rité du consulat ont refusé de commenter les
allégations lorsqu’ils ont été contactés le 30
septembre. Un porte-parole officiel de la CIA
a également décliné tout commentaire. Jim
Krane estime que les questions principales
Le Dubai Trade Centre abrite les bureaux du consulat américain.
posées aux demandeurs de visas concernent
le programme nucléaire iranien et les attitudes
face au gouvernement.
L’auteur affirme que d’ex-employés du con-
sulat lui ont dit qu’on demandait aux sources
« utiles » de revenir à plusieurs reprises afin
d’en extraire un maximum d’informations, et
que c’est seulement après coup qu’une déci-
sion était prise quant à l’octroi du visa.
La communauté iranienne de Dubaï s’élève
à 200.000 membres, dont beaucoup sont impli-
scientifique iranien
e mystère reste entier autour
L de la disparition au mois de
juin cette année d’un scienti-
fique iranien qui pourrait avoir
été impliqué dans le programme
nucléaire de Téhéran.
Shahram Amiri, un chercheur
à l’université Malek Ashtar, fai-
sait le petit pèlerinage de la Mec-
que lorsqu’il a disparu au mois de
juin. Sa femme indique avoir eu
pour la dernière fois des nouvel-
les de lui lorsqu’il l’a appelée de
Médine, et lui a expliqué avoir été
longuement interrogé lors de son
passage de la frontière d’Arabie
Saoudite.
Dans une démarche inha-
bituelle, l’Iran s’est plaint au
Secrétaire Général des Nations
unies et a accusé le 7 octobre
les États-Unis d’avoir enlevé
le scientifique. « Nous avons
trouvé des documents qui prou-
Karim Sahib/AFP/Getty Images vent qu’il y a eu interférence par
les États-Unis dans la dispari-
tion du pèlerin iranien Shahram
qués dans les échanges commerciaux volumi- Amiri en Arabie Saoudite », a
neux entre l’Iran et les Émirats arabes unis. indiqué le ministre iranien des
La Grande Époque a contacté deux rési- Affaires Étrangères Manouchehr
dents iraniens qui ont fait la demande de visas Mottaki à l’agence Fars. « Nous
américains. Ils affirment ne pas avoir été ques- considérons que l’Arabie Saou-
tionnés par des responsables du consulat. dite est responsable et que les
Tous les deux ont préféré garder l’anonymat. États-Unis sont impliqués dans
Un porte-parole de l’ambassade iranienne à son arrestation ».
Abu Dhabi a affirmé ne pas être au courant C’est le journal Al-Sharq al-
de cette affaire. Awsat qui a le premier diffusé
STEPHEN JONES
la nouvelle. D’après le Haaretz,
un autre scientifique qui pourrait
également être une pièce impor-
tante de la recherche nucléaire
iranienne, se serait enfui lors
d’un séjour en Géorgie
D’après sa femme citée par les
médias iraniens, le Dr Amiri serait
spécialiste en imagerie médicale,
qui utilise des radioéléments,
et pas en recherche nucléaire.
L’université Malek Ashtar est
pourtant bien connue pour sa
recherche nucléaire et pour son
lien étroit avec les Gardiens de la
Révolution Islamique. Nombreux
supposent donc que la dispari-
tion du chercheur n’est pas étran-
gère à la révélation lors du G20
de Pittsburgh de l’existence d’un
second laboratoire d’enrichisse-
ment d’uranium en Iran proche
de la ville sainte de Qom
Enlèvement ou défection, la
réponse n’est pas encore don-
née. Les porte-parole du Dépar-
tement américain ont nié être liés
en quoi que ce soit à la dispari-
tion du scientifique.
Il pourrait s’agir du plus impor-
tant passage à l’Ouest d’un res-
ponsable iranien depuis la
défection en 2007 du vice-minis-
tre de la Défense et vétéran des
Gardiens de la Révolution, Ali
Askari.
AURÉLIEN GIRARD
La Grande Époque ● 16 – 31 OCTOBRE 2009 www.lagrandeepoque.com International 3

Joe Corrigan/Getty Images

Le président Barack Obama rencontre le General Stanley McChrystal, commandant en chef des forces
américaines en Afghanistan le 2 octobre.
Obama, prix Nobel de la paix, en
recherche de stratégie pour l’Afghanistan
e président Barack Obama, son
L administration et des responsables
militaires ont tenu début octobre
des réunions de discussion stratégique
sur le futur de la présence américaine
en Afghanistan. Les réunions ont inclus
la discussion d’une proposition du Géné-
ral Stanley McChrystal, commandant
des forces américaines et de l’OTAN en
Afghanistan. Pour celui-ci, il est indispen-
sable de déployer plus de troupes au sol
en Afghanistan, et les chiffres cités vont
jusqu’à 40.000 soldats supplémentaires.
La Secrétaire d’État Hillary Clinton, le
Secrétaire à la Défense Robert Gates, et
le Général David Petraeus, Commandant
en chef de l’armée américaine ont parti-
cipé à ces réunions.
L’idée d’une diminution du contingent
est cependant d’ores et déjà exclue.
C’était la proposition du vice-président
Afghanistan : réflexions sur la bataille de Kamdesh
’attaque de grande ampleur contre
Joe Biden pour qui l’efficacité ne pouvait
venir que d’une présence plus limitée,
avec des troupes focalisées sur les opé-
rations à la frontière avec le Pakistan.
Le 6 octobre, Barack Obama a reçu
des membres du Congrès pour qu’ils
donnent leur opinion et discutent avec le
Général McChrystal.
Les Républicains sont globalement en
faveur d’un accroissement de la présence
militaire, et encouragent le président à
agir rapidement.
Vitesse et volontarisme
Le Sénateur John McCain a demandé
un accord rapide sur les stratégies de
déploiement militaire : « Ce que j’es-
père est qu’en soupesant les différentes
options, le président va prêter attention
aux conseils des dirigeants qui ont déjà
eu du succès en Irak, et qu’il utilisera ce
Pete Souza/The White House via Getty Images
modèle pour réussir », a indiqué le Séna-
teur McCain dans une interview sur CNN.
« Nous devons agir et nous devons agir
avec vitesse et volontarisme ».
De nombreux sympathisants démo-
crates opposés à la guerre sont eux plus
favorables à un retrait progressif qu’à une
intensification des efforts militaires.
Le Sénateur Whip Dick Durbin leur fait
écho : « Je pense qu’il y aurait des opi-
nions différentes au Parlement, au Sénat,
et entre camps politiques », a-t-il indiqué
au magazine Politico. « Ce n’est pas une
question toute blanche ou toute noire».
Les rencontres stratégiques, deux jours
avant que le président Obama ne reçoive
la lourde tâche de mener une guerre en
étant prix Nobel de la Paix, marquaient
le huitième anniversaire de l’attaque des
positions des talibans en Afghanistan.
JIM FOGARTY
e
Vue extérieure de la 1 Enceinte du NYPD (Police de New York) à
New York.
Des employés
municipaux de New York
impliqués avec la mafia
V ingt-neuf personnes et quatre entre-
prises accusées ont été arrêtées
dans une affaire de grand banditisme
à New York. Parmi les prévenus figu-
rent des membres et des associés de
la famille du crime Lucchese, dont trois
inspecteurs anciennement employés du
Service de construction de New York
(DOB en anglais). Les prévenus rece-
vaient de généreux pots-de-vin pour fer-
mer les yeux sur les permis de construire
invalides, ou pour accélérer la délivrance
de permis en règle.
L’accusation a été possible après
deux longues années d’enquête menée
conjointement par le Bureau Anti-Racket
du Représentant du ministère public, la
section d’Enquête sur les Crimes Orga-
nisés de la Police de New York (OCID) et
le Département d’Enquête (DOI).
« Le crime organisé traditionnel
n’a pas disparu, il reste une menace
actuelle », révèle Morgenthau. « Non
content des activités de ventes de nar-
Raymond W. Kelly, commissaire
de police de New York, commente :
« Il s’agit de fermer un jeu illicite et un
réseau de corruption qui s’étend auprès
des salariés du Bâtiment d’au moins six
départements de la ville de New York, et
qui concerne des appartements dans les
gratte-ciel ainsi que des établissements
commerciaux ».
L’enquête a débuté en septembre 2007
et a utilisé plusieurs techniques d’inves-
tigation, y compris l’autorisation du tri-
bunal d’écouter 64 téléphones cibles et
l’installation d’un système d’écoutes
dans un restaurant. De plus, trois passa-
ges au tribunal pour obtenir 54 mandats
de perquisition, dont les bureaux et les
espaces de travail des salariés de DOB
et trois mandats de perquisition Internet,
perquisitions toutes menées entre mai
2008 et avril 2009 et au cours desquelles
plus de 430.000 dollars en espèces, des
carnets de jeu, des armes à feu et des
narcotiques ont été saisis.

L une base américaine au Nouristan

début octobre a amené de nombreux
blogueurs à reconsidérer leur position sur
le conflit.
K, un formateur tactique incorporé dans
les Marines de retour depuis peu (il a tra-
vaillé avec l’armée nationale afghane), fait
remarquer que l’attaque elle-même n’était
pas une fatalité.
« Il y a de quoi désespérer à nous voir
perdre autant d’hommes en une seule
bataille, mais je persiste à affirmer qu’avec
une sélection du terrain et une tactique
d’unités correcte, ce genre de chose n’ar-
rivera pas. Si vous construisez un petit
poste avancé dans une zone où les insur-
gés vous surplombent pour vous tirer des-
sus, avec peu voire aucune position de
soutien pour vous venir en aide, alors
cette position ne peut s’attendre qu’à des
ennuis. À Kunar, nous avions des postes
d’observation plus loin dans les collines, ou
même tout au sommet dans certains cas,
et d’autres positions de soutien mutuel,
précisément pour empêcher des insurgés
ou autres de réussir à nous encercler et à
nous tirer dessus d’en haut. »
Tim Lynch pense qu’il pourrait y avoir
quelque chose de louche en germe dans la
riposte américaine :
« Si mes informations sont exactes,
cette affaire comporte une “non-vérité” dite
cotiques et du jeu, le groupe Lucchese/
DOB a en réalité cherché à placer des
partenaires au sein d’agences gouverne-
Pendant la seule durée de l’enquête,
la famille du crime Lucchese a engrangé
pas moins de 400 millions de dollars
mentales afin d’influencer le fonctionne- issus des paris sportifs illégaux.
ment de ces agences. » EVAN MANTYK
La Croatie poursuit ses
efforts pour entrer dans
l’Union européenne
Suite de la première page
Chip Somodevilla/Getty Images Sept pays dans l’attente
Le colonel de l’US Air Force Robert Edmondson, le sergent major de Actuellement sept pays espèrent
l’US Air Force Dailey, le général David Perkins et le lieutenant général former la nouvelle vague d’extension
David Huntoon saluent les soldats qui portent le cercueil de Kevin C. à l’Union Européenne : la Croatie, la
Thomson de Reno, au Nevada, à la base de Dover, au Delaware, le 6 Turquie, l’Albanie, la Bosnie-Herzé-
octobre 2009. govine, la Macédoine, le Monténégro
et l’Islande.
Cependant un colonel de l’armée U.S. cité tants du HiG dans la région sont des locaux La Turquie est dans une position
dans l’article du New York Times a dit que soit payés pour attaquer les forces améri- inconfortable en raison de la difficulté
« les forces américaines contrôlent toujours caines soit qui le font par simple fierté pour à résoudre le conflit avec la Grèce et
l’enceinte, qu’elles partagent avec les for- le rôle du HiG dans la défaite de l’Union Chypre. On s’attend à ce que l’Alba-
ces de sécurité afghanes. » Soviétique. » nie termine les premières négociations
Registan.net remarque que la bataille Enfin, le blog Canada-Afghanistan relève en 2015 au plus tôt. Même chose pour
de Kamdesh se situe dans un vaste con- que l’objectif de cette attaque pourrait avoir la Bosnie-Herzégovine, une ancienne
texte social. été psychologique : partie de la fédération yougoslave.
« Kamdesh est un endroit où il est tel- « Ce qui m’est venu à l’idée, c’est que les La Macédoine connaît des obsta- Hrvoje Polan/AFP/Getty Images

par un colonel – et c’est le genre de chose
qui me donne vraiment du souci. Je me fais
du souci parce que je sais ce qui est arrivé
à notre corps expéditionnaire au Vietnam
et ça me détruirait de les voir encore une
fois dans ma vie tenus en si faible estime
et même dans un mépris total par l’opinion
américaine. »
À la fin de cet engagement, les Pedros
sont arrivés par les airs et ont extrait tous
les Américains et Afghans de Keating
complètement détruit dans les combats.
lement dangereux et difficile de travailler
[parce que] les postes avancés les plus
éloignés ne peuvent être ravitaillés que par
hélicoptère – et même eux essuient des tirs
d’armes légères pendant les rotations d’ap-
provisionnement. Le défi de la gestion de
la violence dans la zone, c’est qu’alors une
grande partie est le fait d’outsiders comme
al Qaïda, la plupart des combattants du
HiG sont en réalité des gens du cru – une
dynamique très similaire à celle du sud de
la province de Kapisa, où beaucoup de mili-
talibans sont probablement en train d’or-
chestrer ces attaques dans le cadre d’un
plan de propagande et d’action psycholo-
gique. Les Américains ont déjà annoncé
leur retrait de ces postes avancés expo-
sés au Nouristan; grâce à des attaques
comme celle-ci, les talibans vont revendi-
quer le retrait comme une victoire militaire
et morale. »
On n’a sans doute pas fini d’en enten-
dre parler.
GlobalVoicesOnline
cles importants pour accéder à l’Union
européenne en raison du conflit à pro-
pos de son nom avec la Grèce – un ter-
ritoire grec est appelé Macédoine, et la
Grèce s’oppose à ce qu’un pays porte
le même nom. En 2008, la résolution
de ce différend a été posée comme
condition préalable à l’entrée à l’Union
européenne. La Suède et Malte ont
annoncé que la candidature de l’Is-
lande serait prioritaire, bien que le
dernier référendum dans le pays mon-
Le Premier ministre croate
Jadranka Kosor (g) serre la main
du Procureur Chef du Tribunal
International de l’ancienne
Yougoslavie (ICTY) Serge
Brammertz avant leur réunion à
Zagreb, le 28 septembre 2009.
trait que la majorité de la population
est contre l’adhésion à l’Union euro-
péenne.
KREMENA KRUMOVA
4 International
Guatemala : l’ONU récuse des juges soutenus par la gauche présidentielle
Nouveau scandale après l’assassinat de Rodrigo Rosenberg
ix des treize juges de la Cour
S suprême de justice du Guatemala,
élus une semaine plus tôt par le
Congrès de la République (Parlement),
ont été récusés le 6 octobre par la Com-
mission internationale contre l’impunité
au Guatemala (CICIG). Émanation de
l’Organisation des Nations unies (ONU),
la CICIG accuse de graves délits les
magistrats contestés. Ils sont néanmoins
soutenus par le parti d’Alvaro Colom, pre-
mier président de gauche du Guatemala
depuis 1954.
Ce nouveau scandale survient cinq
mois après celui de l’assassinat de l’avo-
cat Rodrigo Rosenberg. La Cour suprême
est précisément appelée à connaître
cette affaire à la fois criminelle et politi-
que qui a vivement polarisé le Guatemala
lors de manifestations en faveur et con-
tre le président socialiste modéré Alvaro
Colom.
Trois jours avant d’être abattu à coups
de feu par des inconnus, le 10 mai dans la
capitale, Ciudad de Guatemala, Rodrigo
Rosenberg impliquait, dans son assassi-
nat qu’il pressentait, le président Colom,
sa femme Sandra Torres de Colom, le
secrétaire privé de la présidence Gustavo
Alejos et plusieurs hommes d’affaires. Sur
une vidéo posthume diffusée sur Internet,
l’infortuné avocat, juriste réputé de 47
ans, responsabilisait en outre ces person-
nalités de l’assassinat, le 14 avril, de l’un
de ses clients et de sa fille. Selon Rodrigo
Rosenberg, les trois crimes, dont le sien,
visaient à étouffer des accusations de
détournement de fonds publics, de blan-
chiment d’argent et de narcotrafic frap-
pant les plus hautes sphères de l’État.
Menée en coordination avec la CICIG,
l’enquête sur l’assassinat de l’avocat
Rosenberg a débouché sur l’arrestation
de ses auteurs matériels présumés. Parmi
www.lagrandeepoque.com
Le juriste espagnol Carlos Castresana, directeur de la Commission internationale contre l’impunité au
Guatemala
les neuf détenus figurent un policier, ainsi
qu’un ancien militaire et un ancien poli-
cier. Les investigations se poursuivent
pour déterminer qui furent les comman-
ditaires de l’assassinat.
Une élection cruciale
Créée en décembre 2006, onze mois
avant l’élection d’Alvaro Colom, par un
accord entre les Nations unies et le gou-
vernement du président conservateur
Oscar Berger, la CICIG jouit d’une large
autonomie. Elle a pour mission d’enquê-
ter et de démanteler des organisations
criminelles qui seraient responsables non
seulement du crime généralisé au Guate-
mala, mais aussi de la paralysie du sys-
tème judiciaire guatémaltèque par des
infiltrations dans les institutions étatiques.
Le 5 octobre, la porte-parole du Secré-
taire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon,
diffusait la déclaration suivante : « Le
Secrétaire général prend note des préoc-
cupations exprimées par la Commission
internationale contre l’impunité au Guate-
mala (CICIG) et par le Rapporteur spécial
sur l’indépendance des juges et des avo-
cats, concernant l’élection des magistrats
à la Cour suprême du Guatemala. C’est
une question de grande importance pour
la lutte contre l’impunité dans le pays. Le
Secrétaire général fait confiance au Con-
grès du Guatemala pour qu’il s’assure
que des juges d’une compétence irrépro-
chable, indépendants et intègres, seront
nommés au sein des plus hautes instan-
ces juridiques du pays ».
L’élection des treize juges de la Cour
suprême du Guatemala par les députés du
Congrès ayant eu lieu cinq jours plus tôt,
le 30 septembre, la note de Ban Ki-moon
a nécessairement l’allure d’une désappro-
bation du choix de ces magistrats. Knaul
de Albuquerque, rapporteur spécial des
Nations unies sur l’indépendance des
juges et des avocats, est plus directe lors-
qu’elle affirme que cette élection a ignoré
Les géants de l’industrie bovine prêts à lutter
contre la déforestation
es groupes de défense de l’environne-
L ment ont arraché un accord historique
aux quatre plus grands producteurs de
viande bovine au monde. Le 5 octobre à
Sao Paulo, les entreprises Bertin, JBS-Fri-
boi, Marfrig et Minerva ont annoncé avec
l’association Greenpeace qu’elles s’inter-
diraient d’acheter du bétail élevé sur des
zones d’élevage créées par la déforesta-
tion.
Bertin (premier exportateur de cuir
au monde), JBS-Friboi (premier produc-
teur mondial de viande bovine), Marfrig
(quatrième négociant mondial de viande
bovine) et Minerva (troisième exportateur
brésilien de bœuf) ont accepté de s’en-
gager, après dix ans d’efforts des asso-
ciations.
L’annonce, faite au Brésil, est particu-
lièrement significative : le pays est le plus
grand éleveur mondial de bovin et le pre-
mier exportateur, et la création de zones
d’élevage par la destruction de la forêt tro-
picale est responsable d’environ un cin-
quième des émissions mondiales de gaz
à effet de serre.
D’après un rapport de Greenpeace
16 – 31 OCTOBRE 2009 ●
EITAN ABRAMOVICH/AFP/Getty Images
les principes « de transparence, d’objecti-
vité et d’aptitude nécessaires ».
Groupe « parallèle » de
pouvoir
Le 6 octobre, le directeur de la CICIG,
le juriste espagnol Carlos Castresana,
nommé à ce poste par le secrétaire géné-
ral de l’ONU, démontrait son autonomie
en entrant au Congrès de la République
du Guatemala avec un dossier d’un millier
de pages pour tenter de convaincre les
députés, exposition power point à l’appui,
de l’incompatibilité entre une saine justice
et leur choix de six des treize magistrats
de la Cour suprême.
« L’information que nous avons fournie
au Congrès correspond à une enquête de
la CICIG que nous, nous aurions préféré
ne pas révéler, mais [nous le faisons], vu
l’importance de l’élection des magistrats,
qui conditionne le futur du pouvoir judi-
ciaire pour les cinq prochaines années »,
a expliqué Carlos Castresana lors d’une
conférence de presse à Ciudad de Gua-
temala.
Ses griefs à l’égard des six juges qu’il
récuse portent sur leur appartenance
présumée à un groupe « parallèle » de
pouvoir que dirigerait l’avocat et chef
d’entreprise Roberto Lopez Villatoro,
connu au Guatemala sous le surnom de
« Roi du tennis » pour le rôle qu’il jouerait,
à en croire certains journaux, dans la con-
trebande de chaussures de sport.
Leur attribuant des liens privilégiés
Brent Stirton/Getty Images Mato Grosso, qui subit la plus grande défo-
Là où s’arrêtent les camions
– préserver le reste.
publié en juin dernier, l’élevage bovin en tes pour surveiller la région.
Amazonie est responsable de 80 % de la
La Grande Époque
« L’information que
nous avons fournie au
Congrès correspond
à une enquête de
la CICIG que nous
nous aurions préféré
ne pas révéler, mais
[nous le faisons],
vu l’importance
de l’élection des
magistrats, qui
conditionne le futur du
pouvoir judiciaire pour
les cinq prochaines
années. »
Carlos Castresana
avec divers partis politiques, dont le parti
présidentiel, et des intérêts dans des opé-
rations commerciales avec l’État, Car-
los Castresana et la CICIG accusent les
magistrats contestés d’avoir facilité des
milliers d’adoptions illégales, au prix de
30.000 à 50.000 dollars par enfant, ainsi
que d’avoir favorisé la défense de trafi-
quants de drogue, de militaires soupçon-
nés de violations des droits de l’homme
et de fonctionnaires poursuivis pour cor-
ruption.
La Cour constitutionnelle a ordonné
au Congrès de la République d’enquêter
sur l’honorabilité des magistrats élus à la
Cour suprême et de confirmer ou d’amen-
der la composition de cette Cour à la date
limite du 13 octobre.
Curieusement appuyée par le Front
républicain guatémaltèque (FRG) de l’ex-
général putschiste et dictateur José Efrain
Rios Montt, accusé de génocide lors de la
guerre civile, l’Union nationale de l’espoir
(UNE) du président Alvaro Colom s’op-
pose à la remise en question du choix des
treize magistrats de la Cour suprême.
Le secrétaire général de l’UNE pré-
sidentielle, Juan Alfaro, prétend qu’en
prônant la destitution des magistrats con-
testés, la principale formation de l’opposi-
tion, le Parti patriote (PP, droite), « veut
créer des mouvements de déstabilisa-
tion, comme il l’a fait en utilisant l’affaire
Rosenberg ».
Mardi, des journalistes de divers
médias balayaient, savonnaient et asper-
geaient d’insecticide le trottoir devant l’en-
trée du Congrès de la République pour
le décaper symboliquement de « l’impu-
nité » et de la « saleté » politique.
LatinReporters.com
déforestation de la région. Dans ce rap-
port, l’association accusait vigoureuse-
ment les producteurs aussi bien que les
distributeurs et fabricants de produits déri-
vés : Carrefour, Wal-Mart, Adidas, Nike,
Timberland et bien d’autres.
Ceux-ci ont donc réagi : non seule-
ment les grands de l’industrie bovine, mais
aussi l’Association brésilienne des super-
marchés, ont annoncé suivre l’appel de
Greenpeace, indique le groupe. « C’est
une belle victoire, mais nous restons vigi-
lants. Nous espérons que cet engagement
de ces grands noms sera maintenu dans le
temps et entraînera celui de tout le secteur.
Nous demandons également au gouverne-
ment brésilien de s’engager vigoureuse-
ment dans la lutte contre la déforestation.
Notre objectif est l’arrêt total de la défores-
tation au Brésil d’ici à 2015. »
Blairo Maggi, le gouverneur de l’État de
restation de toute l’Amazonie, a indiqué à
CNN vouloir soutenir les efforts de protec-
tion, en particulier par l’utilisation de satelli-
AURÉLIEN GIRARD
La Grande Époque ● 16 – 31 OCTOBRE 2009 www.lagrandeepoque.com Chine 5
121 enfants sont morts
d’une intoxication au
plomb dans le Fujian
es examens médicaux ont confirmé
D l’intoxication au plomb d’au moins
121 enfants sur 287 qui habitent près
d’une usine de piles dans le comté de
Shanghang, dans la province de Fujian
au Sud-Est de la Chine.
Selon une déclaration des autorités
locales le 26 septembre, les examens
réalisés dans deux hôpitaux locaux
ont révélé que tous les enfants exami-
nés présentaient des concentrations de
plomb dans le sang supérieures à la nor- NTDTV

male. Au moins 121 enfants sont morts

Les enfants vivent tous près de l’usine
locale de piles de Huaqiang qui a ouvert
en 2006. Ses déchets auraient affecté
environ 3.000 habitants de trois villages
environnants.
Cette vague d’intoxication au plomb
a été révélée grâce à un villageois qui a
emmené son fils à l’hôpital provincial en
Getty Images juin. Trois autres enfants ont été exami-
Actuellement 70.000 taxis à Pékin sont équipés de micro-moniteurs de surveillance. Ce moniteur est relié à nés et diagnostiqués de la même façon.
un système de GPS par satellite. Inquiets, des habitants de la région ont
emmené leurs enfants faire des exa-
mens, confirmant des taux de plomb
d’une intoxication au plomb
sur 287 qui habitent près d’une
usine de piles dans la province
de Fujian.
les mêmes prélèvements, par des hôpi-
taux d’autres provinces. Les habitants de
la zone sont donc allés massivement à
l’extérieur de la province faire examiner
leurs enfants, jusqu’à ce qu’ils soient blo-
qués par la police locale, rapporte le jour-
nal d’Etat China Daily.
La peur de l’intoxication au plomb a

70.000 taxis sur écoute à Pékin anormalement élevés.

Des micro-moniteurs cachés,
susceptibles de retransmettre
par satellite les conversations
des passagers, ont été instal-
lés dans 70.000 taxis à Pékin,
d’après des chauffeurs de taxi et
des représentants de l’industrie.
Des voix critiques s’élèvent pour
s’inquiéter de ce tour de vis sup-
plémentaire dans le contrôle de
la vie privée.
’est en fait durant les Jeux olym-
C piques de Pékin qu’a débuté cette
installation de nouveaux moniteurs. Les
autorités chinoises ont alors expliqué que
le but était de protéger les chauffeurs des
manifestations d’étrangers agressifs.
Zhao, chauffeur de taxi à Pékin, dit à La
Grande Epoque que le système de sur-
veillance précédent dans les taxis géné-
rait des signaux analogiques retransmis
vers un central d’écoute, par simple pres-
sion sur un bouton. Mais c’est maintenant
un tout nouveau système qui équipe les
CERN MEYRIN
(terminus bus 56-CERN)
entrée B - bâtiment 500 - amphithéâtre
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D’après le fabricant de autorités peuvent détecter puis « agir
pour la sécurité du pays ». D’après le
ce nouveau système, fabricant de ce nouveau système, les
moniteurs peuvent maintenant être allu-
les moniteurs peuvent més à distance sans que le chauffeur en
maintenant être soit conscient. Ils peuvent aussi être con-
trôlés à distance pour fermer les véhicu-
allumés à distance les.
Une habitante de Pékin, du nom de
sans que le chauffeur Wu n’est pas au courant de l’existence
de ces moniteurs. « Je crains que nous
en soit conscient. n’ayons plus de vie privée », s’inquiète-
taxis de Pékin.
t-elle. Peng Dingding, écrivain à Pékin,
s’interroge lui sur le problème juridique
« Cela ne me dérange pas si le but dans cette affaire. Car quand le passager
est la sécurité des véhicules », dit Zhao. d’un taxi a réglé sa note, le taxi devient un
« Mais si c’est pour espionner les passa-
gers, c’est déplacé. Les gens à l’autre
lieu privé, explique t-il, comme la cham-
bre que l’on occupe dans un hôtel, qui est
bout du système de surveillance peu- aussi un lieu privé.
vent entendre ce que dit le passager à la Mme Wu, qui a vu des policiers por-
minute où je presse le bouton. » ter des armes équipées de baïonnettes,
Wang, un autre chauffeur de taxi à ainsi que la police spéciale et des forces
Pékin, confirme que le système a été ins- armées patrouillant en véhicules blindés
tallé dans tous les nouveaux taxis. « Ils lors de la fête nationale, commente : « Ca
l’utilisent pour surveiller toute personne rend les gens nerveux. Je ne comprends
qui viole la loi », dit Wang. pas comment des mesures de sécurité
Avec ce système de surveillance cou- peuvent prendre de telles proportions. »
plé à de la géo-localisation par GPS, les GU QING’ER
Situation toujours tendue
à Kokang
Les heurts du mois d’août entre l’ar-
mée birmane et les rebelles kokang
MARDI 20 OCTOBRE 2009 (chinois ethniques) ont provoqué un
20h 30 mouvement vers une quasi guerre
civile. Dans cette zone du Nord-Est
John DEVORE de la Birmanie, des affiches officielles
violoncelle demandent aux Birmans d’origine chi-
noise de quitter le pays.
Blandine EYNAUD D’après le « Groupe de soutien bir-
piano man », un groupe de Chinois fronta-
liers, la résistance de la population
Au programme : ethnique chinoise continuera jusqu’à
Bach – Fauré - Eynaud la fin. Le nouveau gouvernement de
Kokang a donné quinze jours aux Chi-
nois de la région pour partir ou « faire
face aux conséquences ».
SOH
L’affaire a pris une dimension politi-
que quand les parents ont remarqué que
les examens effectués dans les hôpi-
taux locaux révélaient des taux de plomb
très inférieurs à ceux annoncés, pour
Un journal communiste interdit
de publication par les autorités...
...pour avoir affiché un slogan anti-communiste !
n journal chinois a été interdit de publi-
U cation pour avoir accidentellement
imprimé sur sa couverture un slogan invi-
tant à démissionner du Parti communiste
chinois (PCC), deux jours avant la fête
nationale du 1er octobre.
De nombreux médias chinois et étran-
gers ont rapporté que Le Jinzhou du Soir,
journal affilié au Comité du parti commu-
niste de la ville de Jinzhou, dans la pro-
vince de Liaoning au nord-est de la Chine,
a provoqué la colère du pouvoir en affi-
chant le slogan « le Ciel élimine le parti,
quittez le parti pour avoir un meilleur ave-
nir » sur la photo de première page de son
édition du dimanche 27 septembre.
Sur le très populaire site Sina Web, un
internaute rapporte : « Quelqu’un offre une
somme astronomique pour avoir un exem-
plaire d’une certaine édition du Jinzhou du
Soir ».
Prise à l’extérieur d’un petit marché où
flottent des drapeaux rouges, la photo
visait à montrer les festivités de la fête
nationale du 1er octobre. Mais les lecteurs
ont vite découvert dans le coin en bas à
gauche de la photo le slogan écrit sur le
poteau d’un parking de bicyclettes.
Un commercial du journal Le Jinzhou du
Soir explique au journal Mingpao de Hong
Kong que le lendemain, les autorités ont
ordonné au journal de stopper toute publi-
cation en invoquant une « violation des
lois publicitaires ». Il n’est pas certain que
le journal puisse à nouveau diffuser.
« Notre journal a fait une petite erreur,
certes. Mais je ne peux pas faire de com-
mentaires. Je ne sais pas trop ce qui est
arrivé et je ne peux pas répondre à votre
question. Je suis occupé. Ne m’appelez
plus », a dit cet employé de la rédaction,
joint également par un de nos journalis-
tes.
Les autorités ont envoyé des fonction-
naires au siège du Jinzhou du Soir pour
enquêter sur cet incident et ont dépêché
des policiers pour retirer de tous les kios-
ques les exemplaires du journal. Cepen-
dant, quelques exemplaires de l’édition
dominicale du journal continuent de cir-
culer et se vendraient à prix d’or. Une
personne aurait par exemple offert sur
Internet une somme astronomique pour
obtenir un exemplaire de l’édition en ques-
tion
Guo Baofeng, internaute de la province
de Fujian, a dit à La Grande Epoque le 28
septembre : « Les autorités ont été trop
sensibles et ont réagi de façon dispropor-
conduit de nombreux parents à garder
leurs enfants à la maison plutôt que de
les envoyer à l’école. Une crèche, située
à 800 mètres de l’usine, a également
rapporté un fort taux d’absentéisme.
RÉMI BLEIBTREU
Un slogan pour encourager
à démissionner du Parti
communiste chinois apparaît
dans le coin en bas à gauche de
la photo de première page de
l’édition dominicale du journal Le
Jinzhou du Soir (fournie par un
internaute en Chine).
tionnée face à un incident mineur. Cela a
eu l’effet inverse de celui escompté, en
provoquant une vaste discussion sur le
sujet ».
Des slogans anti-commu-
nistes dans tout le pays
Depuis plusieurs années, des graffitis
invitant la population à démissionner du
parti communiste se multiplient en Chine.
De nombreux Chinois ont également affi-
ché leur « déclaration de démission du
Parti » sur des panneaux publics, des
arrêts de bus, des poteaux électriques, ou
des panneaux de publicité.
He Weihua, activiste démocrate de la
province du Henan, dit dans un article
que ces slogans de démission du parti
fleurissent partout dans sa ville. M. Xu
de la ville de Shenyang confirme voir sou-
vent de telles déclarations à Shenyang,
et notamment sur les billets de banque.
« Beaucoup de Chinois ont perdu leur tra-
vail. Ils haïssent le parti pour sa corruption
et maintenant ils osent l’insulter ouverte-
ment. » Il ajoute : « Ce n’est plus quelque
chose de secret. Maintenant ça saute aux
yeux, on voit ça partout. Tout le monde le
sait ».
FANG XIAO
6 Chine www.lagrandeepoque.com 16 – 31 OCTOBRE 2009 ● La Grande Époque

AUJOURD’HUI EN CHINE
Nouvelles des correspondants de la radio Son de l’Espoir
(Sound of Hope Network : www.sohnetwork.com)

Pour l’honneur d’un père

a bataille légale commence pour Jiang Li, la plus jeune fille d’un membre du mouvement
L bouddhiste Falun Gong décédé en prison. Elle accuse les autorités d’avoir incinéré son
père vivant et se base sur le passage à la morgue de la famille : le corps couvert des plaies
et d’hématomes de M. Jiang Xiqing était chaud lorsqu’il leur a été présenté, alors qu’il sortait
d’une chambre frigorifique.
Mlle Jiang Li affirme que la police de la ville de Chongqing a tenté de les forcer de signer
un engagement de ne tenter aucune action légale. Elle dit également recevoir des mena-
ces de mort. Inquiète, elle déclare : « Je souhaite que cette déclaration soit conservée par
les médias : toute déclaration que je pourrai faire dans le futur si je suis détenue, persécu-
tée ou dans toute autre circonstance sera nulle et sans effet. Mon père a été incinéré vivant.
Le bureau de sécurité publique a non seulement tué mon père mais continue de torturer
ma mère. Nous fils, filles et proches sommes aussi violemment persécutés. Les avocats de
Pékin Li Chunfu et Zhang Kai qui demandaient justice pour notre famille ont été frappés et tor-
turés. Leur cabinet subit aussi de grandes pressions. »
STR/AFP
Les censeurs Internet incapables de
Les parents de victimes du séisme vaincre Freegate
sous pression A l’occasion du 1er octobre 2009, fête nationale de la Chine, le régime communiste chi-
nois a renforcé le dispositif de blocage internet et la plupart des logiciels anti-cen-
sure sont devenus inefficaces. Beaucoup d’internautes ont rapporté qu’ils ne pouvaient
P lus d’un an après le séisme du
Sichuan, les parents d’enfants
« C’étaient des être plus de cinq, ou ce serait con-
sidéré comme une manifestation
plus accéder à des sites outre-mer. La société américaine Dynamic Internet Technology
(DIT) a répondu en lançant une nouvelle version du logiciel Freegate pour aider les utili-
morts dans l’effondrement d’éco-
les mal construites cherchent tou-
constructions en papier. illégale. Et si les mêmes cinq per-
sonnes font constamment appel,
sateurs à passer le blocus. Bill Xia, le directeur de DIT, nous explique qu’il est impossible
au régime communiste chinois de bloquer le logiciel dynamique Freegate : « Nos logi-
jours justice.
Pour un des parents des 240
[...] Ils savent tout, je ne ils appellent cela du harcèlement
des bureaux d’appel, et les con-
ciels sont très secrets. Une personne travaillant sur le logiciel connaît seulement quel-
ques détails… mais ne connaît pas l’essence du contenu global. Le mode de cryptage
enfants tués dans l’école primaire
de Dujianyan, le cauchemar con-
peux pas dire grand- damnent ».
Mme Li, la mère d’une victime, dit
utilisé est théoriquement impossible à découvrir ».
« Actuellement les logiciels les plus utilisés sont toujours Freegate et Ultrasurf. La
tinue : « Cela fait plus d’un an
et je ne peux toujours pas dor-
chose. Tout ce que je que les autorités lui ont interdit de
parler aux journaux. « C’étaient des
nouvelle version 6.89U de Freegate est plus stable et plus facile d’utilisation ». La guerre
de la liberté d’accès à l’information est devenue en Chine une guerre entre informati-
mir. Ils étaient si jeunes et inno-
cents et n’auraient pas dû mourir.
peux vous dire c’est constructions en papier. Depuis plus
d’un an ils n’ont rien fait. Je ne sais
ciens.
Ceux qui auraient dû mourir sont qu’ils ne nous autorisent même pas s’ils écoutent notre con-
En prison pour avoir parlé à des
ces fonctionnaires avides et cor- versation téléphonique maintenant.
rompus et ces promoteurs immo- pas à parler. » Ils savent tout, je ne peux pas dire
représentants des Nations unies
biliers au cœur noir ». grand-chose. Tout ce que je peux
« Quand nous sommes allés Une victime du séisme vous dire c’est qu’ils ne nous auto-
faire appel, le gouvernement a risent pas à parler ». ne militante des droits civiques chinoise, Liang Liwan, a récemment été arrêtée
décrété que nous ne pouvions du Sichuan SOH U dans la ville de Hangzhou. L’activiste avait au mois d’août apostrophé des repré-
sentants des Nations unies présents en Chine pendant la conférence internationale du
budget en Asie et Europe, pour leur parler des expulsions forcées d’habitants d’un quar-
tier de la ville.
ÉDITORIAL NEUF COMMENTAIRES
Suite du septième commentaire Shangba, le « village de la mort »
Les policiers frappent les femmes sur la poitrine et
les parties génitales. Ils les violent individuellement ou
6 1.728.932 Chinois ont démissionné
du Parti après avoir lu les Neuf
commentaires sur le Parti Commu- L a zone minière de Dabaoshan est située dans la province de Guangdong, à l’in-
tersection entre les cantons Wengyuan et Qujiang. Cette zone du Sud de la
en groupe. Ils utilisent aussi des matraques électriques Chine est riche en ressources minérales comme le fer, le cuivre, le plomb et le zinc.
pour les électrocuter sur la poitrine et les parties génita-
niste. Ce mouvement de démissions Soixante entreprises d’extraction et de raffinement opèrent dans la zone.
les, des briquets pour leur brûler les mamelons. Ils insè- reste pour le peuple un moyen d’ex- Dix kilomètres plus bas en allant en aval de la rivière Hengshi, le village de
rent des matraques électriques dans leur vagin pour les pression non violent, apolitique et sans Shangba, 3.000 âmes et plus de 250 morts par cancer depuis 1987 : « C’est un vil-
électrocuter. Il y a des cas où ils attachent quatre bros- précédent dans la société chinoise. lage de cancer », dit un habitant, M. Liang. « Les gens tombent malades à la tren-
ses à dents ensemble et les insèrent dans le vagin des La Grande Époque publie un extrait taine, et ils meurent en trois mois. Il y en a eu deux l’année dernière. Tout cela est
pratiquantes tout en frottant et en les faisant tourner. traduit de cette série éditoriale chinoise dû à la mine de Dabaoshan. Ceux qui ont pu ont déjà déménagé. On ne peut même
Ils percent les parties génitales de pratiquantes par des pas manger le riz produit localement ».
crochets en fer. Ils leur attachent les mains derrière le
dans chacun de ses numéros. D’après un article de Human Rights in China, les pierres de la rivière, autre-
dos et accrochent à leurs mamelons des fils métalliques fois blanches, sont incrustées de résidus noirâtres, et les poissons ont disparu il
dans lesquels ils envoient ensuite du courant électrique. membres du PCC, spécialement des hauts fonctionnai- y a bientôt vingt ans. « Deux de mes proches sont morts d’un cancer du foie, ils
Ou encore ils les déshabillent pour les jeter dans la cel- res, jusqu’au dirigeant suprême est une question cru- avaient à peine trente ans », explique M. He, un autre habitant. Shangba n’est pour-
lule des prisonniers masculins pour qu’ils les violent. ciale. De ce fait, il est primordial pour le Parti de créer tant pas le village le plus affecté, comparé à ceux qui sont plus proches de la mine,
une atmosphère de terreur en tuant ses membres, de comme Yanghe, Tangxin et Liangqiao. Le secrétaire du parti communiste de Lian-
Ils forcent les pratiquants de Falun Gong à porter sorte que les survivants voient bien que si le dicta- gqiao reconnaît lui-même que rien ne peut pousser dans un champ irrigué par la
des « camisoles de force » puis ils leur croisent les teur veut tuer quelqu’un, cette personne n’a aucune rivière Hengshi.
bras pour les leur attacher derrière le dos. Ils leur tirent chance.
ensuite les bras par-dessus les épaules pour les repas-
ser devant la tête jusqu’à hauteur de poitrine, ensuite Les luttes internes des factions communistes sont
ils attachent les pratiquants par les pieds à un encadre- bien connues. Tous les membres du Politburo du Parti
ment de fenêtre. En même temps, ils leur bâillonnent la communiste russe dans les deux premières périodes,
bouche avec un chiffon pour les empêcher de crier et à l’exception de Lénine qui était déjà mort et de Staline
leur mettent des écouteurs aux oreilles pour leur faire lui-même, ont été exécutés ou se sont suicidés. Trois
écouter des cassettes diffamant le Falun Gong. Selon des cinq maréchaux ont été exécutés, trois des cinq
des témoins oculaires, les gens qui subissent ce type commandants en chef ont été exécutés, les dix com- 01 48 94 35 72
de torture finissent par avoir les bras cassés, les ten- mandants en chef de la deuxième armée ont été exécu-
dons déchirés, les épaules, les poignets et les coudes tés, 57 des 85 commandants des corps de l’armée ont
démantibulés. Ceux qui sont ainsi torturés pendant une été exécutés et 110 des 195 commandants de division
longue période de temps ont leur colonne vertébrale bri- ont été exécutés.
sée et meurent dans des souffrances atroces.
Le PCC préconise toujours des « luttes brutales
Ils jettent aussi les pratiquants dans des fosses rem- et des attaques sans merci ». De telles tactiques ne VERANDA, FENÊTRES PVC-ALU, STORES
plies d’eau d’égout. Ils leur insèrent des tiges de bam- visent pas seulement les gens en dehors du Parti. Dès
bou sous les ongles et les forcent à vivre dans des la période révolutionnaire dans la province de Jiangxi, Service technique :
pièces humides, aux plafonds couverts de moisissu- le PCC avait déjà tué tellement de gens dans la Ligue 06 60 72 91 76
res, rouges, vertes, jaunes, blanches qui font suppurer anti-bolchevique (la Ligue AB) que seuls quelques uns FAX : 01 48 94 35 72
leurs blessures. Ils font mordre les pratiquants par des ayant survécu ont pu aller à la guerre. Dans la ville de
chiens, des serpents ou des scorpions et leur injectent Yan’an, le Parti a mené une campagne de « rectifica-
des drogues qui endommagent leur système nerveux. tion ». Une fois politiquement établi, il a éliminé Gao
Ce ne sont pourtant que quelques unes des manières Gang, Rao Shushi, Hu Feng et Peng Dehui. Au temps
dont on torture les pratiquants de Falun Gong dans les de la Révolution culturelle, presque tous les hauts fonc-
camps de travaux forcés. tionnaires du Parti ont été éliminés. Aucun des anciens
secrétaires généraux du PCC n’a bien fini.
III. La lutte sans merci au sein du
Parti Pour en savoir plus : Les neuf commentaires sur
www.lagrandeepoque.com
Parce que le PCC est basé sur les principes du Parti Version audio disponible sur le site de la radio Son de
plutôt que sur la moralité et la justice, la loyauté des l’Espoir www.sondelespoir.org
La Grande Époque ● 16 – 31 OCTOBRE 2009
Réunions d’actionnaires mouvementées
pour Eutelsat
Les dernières réunions d’actionnai-
res d’Eutelsat organisées en province
ne sont pas passées inaperçues. Le
29 septembre à Lyon et le 8 octobre à
Nantes, des manifestations de soutien
à la chaîne de télévision chinoise libre
New Tang Dynasty Television (NTDTV)
ont été organisées devant les locaux où
se rassemblaient les actionnaires d’Eu-
telsat.
n effet, l’opérateur de satellites a interrompu
E la diffusion de NTDTV en Chine depuis juin
2008 en prétextant des problèmes techni-
ques, mais d’après un rapport d’enquête de Repor-
ters sans frontières, la raison de cette suspension
relevait d’une décision politique pour complaire aux
autorités chinoises. NTDTV est la seule chaîne de
télévision chinoise libre qui permette un accès à
une information non censurée pour des millions de
citoyens chinois.
En janvier 2009, le Parlement européen a adopté
une résolution demandant à Eutelsat de rétablir la
diffusion des programmes de NTDTV et d’expli-
quer les raisons de l’interruption. Plus de 300 élus
français ont interrogé le gouvernement français, à
l’instar du député jurassien Jean-Marie Sermier :
« La Caisse des Dépôts et Consignations – outil
d’intervention de l’État – est le deuxième action-
naire d’Eutelsat. Avec 26 % du capital, la France
est en mesure de peser de manière déterminante
sur les choix d’Eutelsat – en l’espèce pour repren-
dre la retransmission de NTDTV en direction de la
Chine ». Sans aucun résultat à ce jour.
« Je ne connaissais pas du tout ce problème »,
a signalé l’un des actionnaires d’Eutelsat lors de sa
venue à la réunion à Lyon. « J’ai trouvé inadmissi-
ble qu’un citoyen ne puisse pas s’exprimer en toute
liberté et je vous soutiens de tout mon cœur ».
« J’ai demandé des explications à Gilles Janvier
[responsable des relations investisseurs d’Eutel-
Europe : le traité de Maastricht malmené
es plans de relance annoncés un peu par-
L tout en Europe, tout d’abord pour endiguer
la crise financière de 2008 puis faire face à
la crise économique actuelle, font plonger dans
le rouge les budgets de la quasi-totalité des pays
européens, et mettent à mal deux des trois critè-
res de convergence définis lors de la signature du
traité de Maastricht en 1992 : le déficit budgétaire
et la dette publique.
Accroissement généralisé des
dettes et des déficits publics
Le tableau ci-dessous présente les évaluations
de ces deux critères effectuées par la Commission
Européenne pour les neuf principaux pays euro-
péens, en % du Produit Intérieur Brut (PIB), tout
d’abord sur 2009 ainsi que la projection sur 2010.
Comparés aux critères de Maastricht, à savoir une
dette publique limitée à 3 % et un déficit public
maximum de 60 %, ces chiffres sont éloquents :
mise à part la Suède qui fait figure de bon élève,
aucun pays européen ne réussit à respecter stric-
tement les critères du traité. Il est vrai que, hor-
mis la Pologne qui reste en croissance de 1 % en
2009, la récession a touché quasiment toute l’Eu-
rope avec un recul de PIB de 4 % en moyenne.
Celle-ci a entraîné une baisse importante des ren- et la politique budgétaire menée. D’un côté, les
trées fiscales dans tous les pays, au moment où pays vertueux, comme la Suède, l’Allemagne,
chacun engageait des plans de soutien à son éco- les Pays-Bas, et la Pologne. Avant la crise, ces
nomie, ce qui a brusquement accru les déficits et pays étaient relativement peu endettés et s’étaient
la dette. déjà engagés dans une politique de rigueur bud-
gétaire, parfois en inscrivant dans leur Consti-
Deux groupes de pays : les ver- tution la nécessité d’avoir des finances saines,
tueux et les autres comme en Allemagne ou en Pologne. Ainsi en
Comme souvent en Europe, la coordination 2008, ces pays dégageaient des excédents ou se
des politiques économiques et budgétaires est trouvaient à l’équilibre (2,5 % pour la Suède, 0 %
inexistante. On peut cependant distinguer deux pour l’Allemagne). De l’autre, les mauvais élèves,
groupes de pays, selon l’ampleur de ces dettes comme le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie et l’Ir-
Déficit et dette des 9 principaux pays européens
En % du PIB Déficit budgétaire Dette publique
Pays 2009 2010 2009 2010
Allemagne 3,9% 5,9% 73,4% 78,7%
Espagne 8,6% 9,8% 50,8% 62,3%
France 8,2% 8,5% 79,7% 86,0%
Irlande 12,0% 15,6% 61,2% 79,7%
Italie 4,5% 4,8% 113% 116,1%
Pays-Bas 3,4% 6,1% 57% 63,1%
Pologne 6,6% 7,3% 53,6% 59,7%
Royaume-Uni 11,5% 13,8% 68,4% 81,7%
Suède 2,6% 3,9% 44,0% 47,2%
Critères de Maastricht 3,0% 60,0%
Source : Commission Européenne
Des sympathisants de NTDTV informent les actionnaires d’Eutelsat le 8 octobre
2009 à Nantes devant les locaux où s’est déroulée la réunion des actionnaires.
sat], mais il ne m’a pas répondu, ce qui a réduit
ma confiance en lui », a-t-il confié. Lors de l’assem-
blée, un autre actionnaire a demandé : « Pourquoi
Eutelsat n’a pas fourni un autre moyen de transmis-
sion à NTDTV depuis tout ce temps ? ». En guise
de réponse, le représentant d’Eutelsat s’est con-
tenté de prononcer trois fois comme une formule
magique : « problème technique », sans donner
plus de détails.
Opacité du comportement d’Eu-
telsat
Dans son dernier communiqué, Eutelsat déclare
que sa politique actuelle ne l’autorise à diffuser que
des signaux à faible portée en Asie Centrale, ce qui
exclut NTDTV. Lorsqu’Eutelsat a été interrogé sur
les dates et motivations d’une telle politique, il n’y a
Eric Feferberg/AFP/Getty Images mesures draconiennes de réduction du déficit,
Christine Lagarde (d.), ministre de
l’Économie, et Eric Woerth (g.), ministre ques, soit en préparant une hausse importante des
du Budget, ont présenté le 30 septembre impôts.
le projet de loi de finance pour 2010.
lande, soit qui accusent des déficits
énormes (11,5 % au Royaume-Uni)
en espérant que la reprise permettra
un accroissement des recettes fisca-
les, soit dont les dettes publiques déjà
très élevées (113 % en Italie) et n’ont
d’autre choix que de couper à vif dans
les dépenses publiques tout en aug-
mentant fortement les impôts (comme
l’Italie et l’Irlande).
La France en position
dangereuse
Depuis le début de la crise, la
France annonce des plans de relance
et se félicite officiellement d’être moins
www.lagrandeepoque.com
Rémi Bleibtreu /La Grande Epoque
pas eu de réponse.
Après plus d’un an d’efforts restés vains pour
restaurer la diffusion par le satellite W5 d’Eutelsat,
NTDTV a saisi le tribunal de commerce de Paris
par l’intermédiaire de son avocat William Bourdon
pour faire la lumière sur les faits concernant le dys-
fonctionnement prétendu du satellite. L’audience a
eu lieu le mardi 13 octobre 2009. Cette requête est
la dernière action en date de NTDTV pour repren-
dre sa diffusion en Chine.
La Grande Époque a interrogé Eutelsat pour
connaître sa position au sujet des manifestations
et du procès. « La situation est la même, elle n’a
pas changé, il n’y a pas d’information à ajouter »,
a déclaré la Direction de la communication d’Eu-
telsat.
LAUREN SMITH
touchée que ses confrères européens. La situa-
tion financière du pays ne mérite cependant pas
de pavoiser, au contraire. En effet, avec un défi-
cit budgétaire de 8,2 % du PIB et une dette publi-
que 2009 de près de 80 %, la France ne respecte
aucun des deux critères de Maastricht, et cela dure
depuis plusieurs années déjà. Le pays a lancé
début 2009 un vaste plan de soutien à l’investis-
sement, mais sa dette dépasse déjà nettement la
moyenne des pays européens (79 %), et le seul
remboursement des intérêts est devenu le premier
poste de dépense du budget de l’État ! Ajouté à
cela, les déficits de 141 milliards d’euros annoncés
pour 2009 et 116 milliards pour 2010 rendent vain
tout espoir de renouer à brève échéance avec les
critères de Maastricht, contrairement aux promes-
ses de Nicolas Sarkozy.
Malgré des annonces rassurantes et la pers-
pective d’un grand emprunt national, on voit mal
comment l’État français pourra échapper à des
soit en arbitrant massivement les dépenses publi-
PATRICK C. CALLEWAERT
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Économie 7
... ON EN PARLE ...
Par Lauren Smith
Pfäffikon attire les
géants de la finance
a commune de Pfäf-
L fikon située au bord
du lac de Zurich en
Suisse avec ses 10.000
habitants est l’un des
centres de hedge funds
les plus renommés au Miguel Villagran/ Getty Images News
monde. Avec une impo-
sition de 18 % sur les rémunérations, ce paradis fis-
cal a attiré des géants de la finance planétaire tels que
Man Group, Horizon 21, Aeris Capital ou LGT Group.
Ils ont transféré leurs activités de Londres ou Francfort
vers cette petite bourgade il y a déjà quelque temps. La
crise finie, les restructurations du secteur achevées, les
affaires reprennent et des projets de relocalisations de
la gestion des hedge funds se multiplient pour s’instal-
ler à Pfäffikon.
Le chômage approche
les 10 %
algré des signes de stabilisation de l’économie,
M les pertes d’emploi se poursuivent.
Dans la zone euro, le taux de chômage est en
hausse à 9,6 % en août 2009, contre 7,6 % en août
2008. Il s’agit du taux le plus élevé depuis mars 1999.
Au total cela représente 15,1 millions de sans-emploi
pour les 16 pays, d’après les chiffres publiés le 1er
octobre dernier par Eurostat, l’Office statistique des
Communautés européennes. Parmi les États mem-
bres, le taux de chômage le plus bas a été enregis-
tré aux Pays-Bas (3,5 %) et le plus élevé en Espagne
(18,9 %). En France ce taux ressort à 9,9 %. Outre-
Atlantique, le taux de chômage atteint 9,8 % fin sep-
tembre, a annoncé le département de travail américain
le 2 octobre dernier. Il s’agit d’un taux jamais vu depuis
1983. Depuis le début de la crise, on chiffre à 8 millions
les emplois détruits aux États-Unis. La plupart des
économistes prévoient que le taux de chômage améri-
cain et de la zone euro dépassera la barre des 10 % à
la fin de l’année ou en début d’année prochaine.
Les banques françaises
s’empressent de
rembourser les aides
d’État
e calendrier du remboursement des aides publiques
L initialement prévu pour le début 2010, s’est récem-
ment accéléré. En effet, les banques profitent du rebond
du marché pour lever des fonds et retrouver leur autono-
mie financière. En moins d’une semaine trois annonces
se sont succédées. Après le Crédit Mutuel qui le pre-
mier a remboursé l’aide de 1,2 milliard d’euros accordé
par l’État sous forme de titres de dette hybrides, BNP
Paribas a annoncé une augmentation de capital de
4,3 milliards d’euros pour rembourser à l’État 5,1 mil-
liards. Puis ce fut le tour de la Société Générale avec
une augmentation de capital de 4,8 milliards d’euros,
plus que nécessaire pour rembourser l’aide consentie
par L’État. La banque a bénéficié de 3,4 milliards sous
forme de dettes hybrides ainsi que des actions préféren-
tielles souscrites par l’instance publique. L’État a prêté
au total 19,8 milliards d’euros aux cinq banques fran-
çaises pour faire face à la crise. Le Crédit Agricole et
le groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne)
n’ont pas pour l’instant annoncé leur échéancier de rem-
boursement.
Hausse surprise des
taux en Australie
a Banque de réserve d’Australie (RBA – Reserve
L Bank of Australia) a créé une surprise en annon-
çant la hausse d’un quart de point de son principal taux
directeur pour le porter à 3,25 % le 6 octobre 2009. Il
s’agit d’une première, car depuis le début de la crise
c’est la première fois que la banque centrale d’un
grand pays décide de remonter ses taux. D’autant plus
que d’habitude c’est la Réserve fédérale américaine
qui donne le ton en matière de politique monétaire et
ce n’est qu’après que les autres banques centrales
suivent le mouvement. Certains y voient les prémis-
ses d’un changement dans des équilibres établis sur la
planète économique mondiale. D’autres justifient cette
décision par l’économie australienne qui a bien résisté
à la crise, mais c’est surtout un frémissement de l’in-
flation qui a incité les autorités monétaires australien-
nes à relever son taux. Les actions australiennes sont
quant à elles en hausse de 50 % depuis mars 2009.
8 En images www.lagrandeepoque.com 16 – 31 OCTOBRE 2009 ● La Grande Époque

JAY DIRECTO/AFP/Getty Images

PHILIPPINES - Un homme transporte trois cercueils en bateau à travers les rues inondées de l’Est de Manille. Les inondations ont tué plus de 300 personnes et submergé 80 %
de la capitale des Philippines. Le pays a d’abord été frappé il y a deux semaines par la tempête Ketsana dans la région de Manille. Depuis plus d’une semaine, c’est maintenant la
tempête Parma qui provoque inondations et glissements de terrain meurtriers.

MANAN VATSYAYANA/AFP/Getty Images

INDONESIE – Une femme indonésienne tient un parapluie alors

FRANK PERRY/AFP/Getty Images
FRANCE – Dites-le avec des mots. Les producteurs de lait français font avec leurs tracteurs les trois
lettres acronymes de l’European Milk Board (EMB) et la forme d’une étoile européenne dans un champ.
Les producteurs espèrent une sortie de crise face à la chute des cours du lait.
qu’elle passe devant des immeubles endommagés par le tremblement
de terre d’intensité 7,6 à Padang. Des pluies intenses ralentissent
l’arrivée des secours sur les zones sinistrées et les spécialistes
médicaux craignent des épidémies liées aux milliers de corps non-
enterrés depuis le 30 septembre, date du séisme.

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NOUVEAU REGARD
WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM
►Chronique d’un observateur du 7e
Une page d’histoire du cinéma américain
es États-Unis restent le pays phare
L du cinéma mondial. Des scénarios
sur la vie réelle des femmes et des
hommes ont très tôt alimenté la créati-
vité et la production des films américains.
Dans Naissance d’une nation (1915) et
Intolérance (1916), David Wark Griffith,
le cinéaste, conte le long périple que doit
supporter un État pour exister. Un ensem-
ble d’individus doit décliner des règles
pour vivre ensemble. La vie serait ainsi
possible dans un État où les institutions
joueraient un rôle stabilisateur. Le chan-
teur de Jazz (1927) d’Alan Croslan sera
un vrai cataclysme avec l’apparition du
son et une autre façon de penser et de
construire le cinéma.
Faute de pouvoir hisser la parole au
niveau de la gestuelle, des centaines d’ac-
teurs perdront tragiquement leur aura. Un
séisme d’une ampleur artistique et intel-
lectuelle va secouer l’industrie du cinéma.
Seuls quelques grands artistes vont
s’adapter, revoyant au passage leur style
et leur jeu d’acteur. Buster Keaton, l’une
des références du film comique et burles-
que, aura du mal à s’intégrer à ce monde.
Chaplin revisitera ses propres œuvres en
les sonorisant et en leur donnant de la
voix. Les temps modernes (1936) est un
exemple de ce passage du muet au par-
lant. Ce tremblement de terre artistique
est pertinemment analysé dans Chantons
sous la pluie (1952) de Gene Kelly.
Cinéma et justice sociale
Les films de Chaplin sont souvent
interprétés comme la quintessence de
la résistance à la souffrance d’un peu-
ple qui naît petit à petit d’un long accou-
chement, comme dans L’émigrant (1917).
Peu avant la première guerre mondiale,
l’Amérique domine déjà le marché mon-
dial du film et étend aussi grâce à Hol-
Instant terrestre www.instanterrestre.com
Une région qui ne manque
pas d’Eire
Lovée dans son écrin, la baie de Ballinskelligs reflète ses eaux calmes et bleutées. Le Ring of Kerry (l’an-
neau de Kerry) est une région d’Irlande bénéficiant d’un climat doux et favorable. En effet, les courants de mer
chauds ont un rôle modérateur sur la nature, empêchant le gel en hiver et la chaleur excessive en été. C’est
l’effet du Gulf Stream et dans son sillage, le vent d’Ouest, vif et régénérant, qui façonne les contours de cette
péninsule lumineuse et si verdoyante. Pour la végétation comme pour ses habitants, les clameurs venues du
large en ont fait une parfaite terre d’accueil, un lieu où souffle la vie.
La Grande Époque
EpochTimes.com
ÉDITION 164
UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION 16 – 31 OCTOBRE 2009 • BIMENSUEL
pour les communistes. Ceux-ci ne pour-
ront plus travailler si ce n’est sous des
noms d’emprunt. De petites productions
se frotteront les mains – elles qui ne pou-
vaient pas s’offrir de grands scénaristes
ou metteurs en scène – le pourront désor-
mais sous des noms d’emprunt. Ainsi par
exemple Dalton Trumbo qui était lui aussi
sur la liste noire remportera en 1957 l’Os-
car du meilleur scénario pour le film réa-
lisé par Irving Rapper Les clameurs se
sont tues, scénario qu’il avait écrit sous le
pseudonyme de « Robert Rich ».
Mais, bien des acteurs refuseront de
dénoncer leurs amis ; Edward G. Robin-
son ou Joseph L. Mankiewicz qui produira
All about Eve (1950). Charlie Cha-
plin, quant à lui, quittera les États-Unis,
dégoûté par cet esprit où aucun artiste
ne peut travailler. Joseph Losey partira,
lui aussi, convaincu que la planète amé-
ricaine ne tourne plus bien rond.
Le troisième homme (1949) de Bien des acteurs vont errer de studio
Carol Reed. en studio pour trouver du travail. Le mac-
carthysme va provoquer bien des drames
lywood une image morale voire puritaine sociaux et des catastrophes humaines.
de sa société. Billy Wilder exprime cette dépression
Dans La guerre des étoiles (1977) qui atteint les États-Unis avec Sunset
de George Lucas ou bien comme dans Boulevard (1950). Épuisé, déprimé par
Rencontres du troisième type (1977) de une situation absurde, John Garfield
Spielberg, les politiques se sont faits les refuse de donner des noms et se sui-
chantres du bien contre le mal. cide en 1952. Un grand acteur disparaît
À l’aide de son documentaire Bow- sans que le sénateur McCarthy ne fasse
ling for Columbine (2002), Michael Moore aucune déclaration à ce sujet. Dans ses
tente une critique de la société américaine
Reed, sur fond de début de guerre froide, à la paranoïa. Ainsi la chasse aux sorciè- films John Garfield s’investissait complè-
et du rôle joué par le port d’armes autori-
illustre bien le climat propice à la suspi- res, période tragique où des hommes du tement comme par exemple dans Le fac-
sées par la constitution américaine. Dans
cion. À la fin de la seconde guerre mon- monde du cinéma ont été confrontés à la teur sonne toujours deux fois (1946) de
cet univers paradoxal cohabitent le démo-
diale, le monde est partagé à Yalta comme politique de la délation, reste une période Tay Garnett. Les films eux-mêmes en
cratique et le religieux presque à force
un gâteau entre les régimes communistes sombre de l’histoire cinématographique disent long sur cette société prise d’une
égale. dominés par l’Union soviétique et le bloc américaine. maladie chronique de la dénonciation en
libéral représenté par les États-Unis. En effet, Joseph McCarthy, soucieux de famille, un vrai sport national. Fred Zin-
Guerre froide et chasse Cette séparation du monde et la montée sa carrière politique, se sert de la renom- nemann met en scène le courage indivi-
aux sorcières du communisme ont développé dans la mée du cinéma américain, très médiatisé, duel face à la lâcheté collective dans Le
Le troisième homme (1949) de Carol société américaine une certaine tendance pour s’attaquer à l’industrie en prétendant train sifflera trois fois (1952). La parabole
qu’elle était gangrenée par des agents de cette obligation de suivre cette pensée
communistes dont la mission lui semblait
tout évidente : saboter l’Amérique.
Ainsi, les studios désireux de continuer
dominante, sous peine d’être rejeté pure-
ment et simplement par la société, s’il-
lustre dans le film de Delmer Daves, La
à mener leurs affaires collaborent avec flèche brisée (1950) qui aurait dû être ini-
la commission des affaires anti-américai- tialement tourné par Losey, parti travailler
nes, présidé par McCarthy lui-même. Ils sous d’autres cieux plus propice à la médi-
établissent une liste de deux cents noms tation.
environ ayant une quelconque sympathie ALAIN PENSO
Photo et texte de Stéphane Cabaret
10 Environnement www.lagrandeepoque.com 16 – 31 OCTOBRE 2009 ● La Grande Époque

Les orchidées sauvages sont à l’étude sur le

territoire français
Les orchidées sauvages de France
métropolitaine, sont menacées et font
désormais parties de la liste rouge du
Comité Français de l’Union internatio-
nale pour la conservation de la nature
(UICN). Un communiqué de presse du 6
octobre montre que sur les 160 espèces
d’orchidées vivant en France, sans soins
particulier, 27 d’entre elles seront mena-
cées de disparition du territoire et que 36
autres seront en passe d’appauvrisse-
ment. Cette étude est réalisée en parte-
nariat avec le Muséum national d’Histoire
naturelle, la Fédération des conserva-
toires botaniques nationaux, la Société
française d’Orchidophilie et le Comité
français de l’UICN.
L’assèchement des zones maréca-
geuses le problème des orchidées JOE KLAMAR/Getty Images
D’après les spécialistes, les orchidées de France
Métropolitaine sont menacées, principalement à Les orchidées sauvages sont plus petites que celles des tropiques. Orlando Sierra/Getty Images

cause des activités humaines. L’assèchement des Les orchidées sont menacées de
zones marécageuses, le recul des cultures tradition- nin, une variété endémique du territoire des Grands Par ailleurs, 36 autres espèces d’orchidées sont disparition.
nelles et l’élevage intensif, ont provoqué le dépérisse- Causses, qui après la transformation de son habitat classées dans un groupe nommé « Quasi menacé »,
ment de plusieurs espèces : l’Orchis à fleurs lâches, au profit des plantations de conifères, disparaît peu à ce qui correspond à une espèce sur cinq. Ces espè- méconnues, pour celui qui ne sait pas observer la
l’orchidée Sabot de Vénus, subissent, en plus des peu du terroir, le Malaxis des marais est aussi devenu ces pourraient changer de catégorie si des mesu- nature au moment des floraisons, elles sont plus peti-
problèmes environnementaux, les effets des cueillet- vulnérable, l’assèchement des terrains, et la richesse res particulières de conservation n’étaient pas prises tes et plus discrètes que les orchidées tropicales,
tes sauvages en milieu naturel. Bien qu’elles soient excessive des sols, provoquent son dépérissement. pour améliorer leur habitat. elles se cachent dans les taillis, les fourrées, les her-
considérées comme des espèces protégées, elles Une espèce endémique du Var : l’Ophrys de Phi- Malgré ce constat, l’étude n’a pu étudier que 20 % bes folles. Néanmoins elles conservent la grâce, la
ont été classées, dans l’étude, comme espèces « vul- lippe, est répertoriée « en danger », le piétinement des espèces d’orchidées, qui sont classées dans la beauté, elles ont fasciné les hommes de science, les
nérables ». des ovins, des caprins et le labourage du sol fait par catégorie « données insuffisantes », comme la Nigri- poètes et les « curieux de nature », car comme l’a dit
les sangliers constituent une autre menace. telle du Mont-Cenis, connue seulement depuis 1998. l’écrivain belge Maeterlinck, dans L’intelligence des
La plantation de conifères fleurs : « C’est parmi les orchidées que nous trouvons
D’autres cas sont aussi très parlant dans la catégo- 36 autres espèces d’orchidées Un brin de poésie les manifestations de l’intelligence végétale ».
rie « en voie de disparition », c’est l’Ophrys d’Aymo- « quasi menacées » Les orchidées sauvages de France sont souvent HÉLOÏSE ROC

La balise Argos fête ses trente ans et offre Grenelle II :

une balise à la LPO
La balise Argos fête ses 30 ans.
Ce système satellitaire français
est devenu célèbre pour le suivi
des navigateurs. Mais sa mis-
sion première était de recueillir
des informations pour la com-
munauté scientifique. Argos
devait en effet prendre le pouls
de la planète terre, et de son
atmosphère. Le Centre Natio-
nal d’Étude Spatiale a suivi
aussi avec succès les espèces
animales et, des milliers d’ani-
maux ont pu être observés : des
ours polaires, des éléphants
d’Afrique, des manchots empe-
reurs, (connaissance des lieux
de reproduction, des migrations,
des profondeurs de plongée)
etc. La balise Argos a indiqué
les menaces encourues par la
planète, telles que celles du
réchauffement climatique, par
exemple.
e Centre National d’Étude Spatiale
Le Milan royal est une espèce en déclin.
et observer ainsi les comportements du
milan royal, pour comprendre son apti-
sée au cou d’un milan royal, une femelle
adulte, née et élevée en captivité au Puy
Dan Kitwood/Getty Images
che-Comté. L’un de ces jeunes a été
suivi jusqu’en Espagne, on pense qu’il
Adoption du
projet de loi
en première
lecture au
Sénat
Lle ebreprojet
Sénat français a adopté jeudi 8 octo-
2009, après déclaration d’urgence,
de loi « portant engagement
national pour l’environnement », et plus
communément appelé Loi Grenelle II.
Le ministre de l’Écologie, de l’Éner-
gie, du Développement Durable et de la
Mer Jean-Louis Borloo, qui « rêvait que
l’on aille au-delà des contingences », a
regretté que le texte n’ait pas réuni un
consensus plus fort, d’autant plus que le
Sénat avait adopté, le 10 février dernier et
à la quasi-unanimité, la loi de programma-
tion dite Grenelle I.
Le texte adopté est constitué des 120
articles répartis en 7 titres traitant des
sujets relatifs à la protection de l’environ-
nement : bâtiments et urbanisme, trans-
ports, énergie et climat, biodiversité,
risques, santé, déchets et gouvernance.
Alors que la loi Grenelle I reprenait les
conclusions des concertations du Gre-
nelle de l’Environnement sous la forme

L puise ses informations au bout du

monde, il est informé d’une pêche
désastreuse au Chili, de l’avancée des
déserts, du retard de la mousson en
Inde, par exemple… Ces phénomènes
climatiques sont un tout, ils sont liés aux
océans qui couvrent 70 % de notre pla-
nète. À travers le monde, des milliers
de bouées et de flotteurs sont équipés
d’émetteurs Argos qui envoient des infor-
mations par l’intermédiaire du système
satellitaire Argos, c’est un outil précieux
pour les scientifiques qui cherchent à
déchiffrer et envisager les changements
climatiques.
Argos offre une balise
pour l’étude du milan royal
Le 30e anniversaire d’Argos a été l’oc-
casion, pour le CNES, d’offrir à la Ligue Une balise passée au cou
pour la Protection des Oiseaux (LPO) d’un Milan royal
une balise pour suivre les déplacements Le 7 octobre une balise a été pas- de jeunes milans royaux nés en Fran-
tude à s’intégrer dans un milieu naturel.
Les ornithologues français ont déjà fourni
de grands efforts dans la protection de ce
rapace, qui, autrefois, se déployait dans
toute l’Europe. Mais depuis 20 ans il est
en perdition sur le territoire français.
D’après une étude réalisée en 2008,
21 % des oiseaux nicheurs ont dis-
paru, au cours des 6 dernières années.
Le milan royal fait partie de la catégo-
rie d’espèces « dites vulnérables ».
L’habitat du milan royal est dégradé, l’in-
tensification des techniques agricoles, la
pollution, ont nuit à la prolifération de l’es-
pèce. Selon Michel Terrasse, vice-prési-
dent de la LPO. « On ne compte plus que
2.700 couples nicheurs en France, 20 %
de perdus en cinq ans »
En 2007 un plan national de restaura-
tion de l’espèce avait été mis en place, et
3 balises Argos avaient été posées sur
du Fou. C’est à la Cité des sciences de
la Villette à Paris, qu’Adrian Aebischer
un spécialiste suisse, a posé la balise
sur le jeune rapace. Ce chercheur étu-
die la population helvétique de milans
royaux grâce à la technologie Argos. Il a
ainsi collecté de précieuses informations
sur la migration, les déplacements, les
comportements reproducteurs, l’occu-
pation des territoires des milans royaux
équipés, améliorant ainsi considérable-
ment les connaissances sur l’espèce. Et
après une période d’adaptation dans un
centre de soins de Millau, le milan royal
sera relâché dans un milieu naturel, en
Aveyron.
Expériences
serait probablement mort, victime d’un
empoisonnement.
Actuellement, les oiseaux équipés
sont tous issus des milieux naturels,
les ornithologues français souhaitent
actuellement étudier la réinsertion
des oiseaux issus de l’élevage. Des
expériences de ce genre ont déjà été
menées avec succès en Écosse, en
Angleterre et en Italie.
Pour la LPO, la technologie Argos
est un précieux outil de connais-
sance, au service de la protection de
la nature, plus particulièrement lors-
qu’il est utilisé pour des espèces en
fort déclin, comme le milan royal en
France. La LPO se félicite du don de
la balise Argos fait par le CNES, qui
offrira une occasion de sensibiliser le
public à la sauvegarde de ce rapace
en déclin.
HÉLOÏSE ROC
d’une « loi de programmation », la loi Gre-
nelle II définit les mesures concrètes et les
moyens juridiques et économiques néces-
saires à leur mise en œuvre.
Prenant acte du changement clima-
tique à venir, des engagements de la
France dans les instances internationales
et européennes et de la nécessité d’orien-
ter l’économie du pays vers un dévelop-
pement durable, ces mesures ont pour
objectif d’inciter chaque acteur à écono-
miser l’énergie, favoriser le recours aux
énergies renouvelables, réduire nos émis-
sions de gaz à effet de serre, favoriser les
transports collectifs, sauvegarder la bio-
diversité, développer l’agriculture raison-
née, maîtriser la gestion des déchets, et
mieux prévenir les risques sanitaires.
Le texte passe maintenant à l’Assem-
blée Nationale avec pour objectif un vote
en fin d’année.
PATRICK CALLEWAERT
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12 Outre-mer www.lagrandeepoque.com 16 – 31 OCTOBRE 2009 ● La Grande Époque

« Mission Corail » en Guadeloupe

Au cours du mois de septembre
dernier, la « Mission Corail », un
programme de recherche scien-
tifique, s’est déroulée en Guade-
loupe. La DIREN Guadeloupe,
Océanopolis (le parc de décou-
verte des océans de Brest),
l’aquarium de La Rochelle et
riums, la construction des récifs est très
lente. Elle s’étale sur plusieurs milliers d’an-
nées et l’on risque de les détruire en quel-
ques décennies. La zone intertropicale
abrite 550.000 km² de coraux et la France
est responsable de 10 % de cette superficie
dans trois océans. Le récif de la Polynésie
est, par chance, en excellent état. Par con-
tre, ce n’est pas le cas des récifs guadelou-
péens et de leurs écosystèmes associés, Franck Mazéas ©

l’aquarium de la Guadeloupe ainsi c’est-à-dire herbiers de phanérogames et La larve se développe en

que la Direction régionale de l’en- mangroves. Le problème reste grave, car pleine eau, pendant une
nombre de ces espèces sont endémiques phase planctonique, avant de
vironnement de Guadeloupe ont et leurs extinctions seraient donc inévita- chercher un endroit du récif pour
collaboré à cette étude. bles. » s’accrocher.

a récupération de gamètes de poly- Le processus de maturation L’intérêt pour la Guadeloupe réside dans

L pes au moment de la ponte (Montas-

trea faveolata et Montastrea annularis,
deux espèces de la région) et l’observation
et la date des pontes la formation des équipes de l’aquarium à la
Les recherches qui sont effectuées par
les trois aquariums à La Rochelle, à la
stabulation des larves en laboratoire afin de
pouvoir ultérieurement refaire cette manipu- Franck Mazéas ©

de leur évolution dans les trois aquariums
vont permettre de faire avancer la con-
naissance sur la reproduction et le déve-
loppement des coraux. À l’heure actuelle,
certains dangers sont accablants pour les
récifs coralliens. Ce milieu plus que fragile
a déjà, hélas, subi de trop grandes pertes
au niveau mondial. Le but est de travailler
sur le développement in vitro des larves
issues de ces pontes afin de parvenir à
leur récolte.
La température élevée,
ennemie des coraux
« Lorsque la température de l’eau excède
de 30 à 31 °C pendant plus d’une quinzaine
de jours d’affilée, on peut examiner un phé-
nomène de blanchissement des coraux. Ils
peuvent alors mourir à cause du départ des
algues symbiotiques qui leur donnent leur
Guadeloupe et à Brest sont d’une grande
importance. Matthieu Coutant, biologiste
marin de l’aquarium de La Rochelle expli-
que : « Nous recueillons un échantillon de
gamètes de polypes en les piégeant lors
de la ponte. Chaque année à date fixe,
les polypes lâchent des œufs qui remon-
tent à la surface et sont portés au hasard
des courants pendant quelques jours avant
de couler et de se fixer sur des rochers pour
fonder une nouvelle colonie. Pour chaque
espèce, nous connaissons exactement la
date de ponte avec une fourchette de plus
ou moins trois jours. » Les espèces choi-
sies ont une reproduction sexuée, ce qui
veut dire qu’elles pondent des œufs qui,
une fois fertilisés, donnent vie à une larve
appelée planulae. La ponte et la fertilisa-
tion des œufs se font de manière externe,
lors d’évènements extraordinaires et rapi-
lation localement et ainsi développer des Prises de vue effectuées par Yves Gladu.
coraux en laboratoire. On peut imaginer
dans le futur « des fermiers de la mer » qui
feront pousser des coraux en bassin pour
les réimplanter en mer sur des zones abî-
mées, ou bien fournir l’aquariologie et éviter
ainsi les prélèvements en mer.
L’opération délicate : le
brassage génétique
Munis d’une autorisation, les scientifi-
ques effectuent des prélèvements. C’est au
bout de vingt minutes qu’ils vont séparer les
gamètes mâles des femelles sur le bateau.
Puis ils les mélangent à nouveau. L’opéra-
tion consiste à simuler le brassage généti-
que de ces espèces à reproduction sexuée.
Au laboratoire de l’aquarium, ils les dépo-
sent dans un bassin et recréent les mouve-
ments de l’eau. Franck Mazéas ©

couleur, d’où le terme de blanchissement.
Le phénomène a déjà été observé en 2005,
et plus de la moitié des coraux a été tou-
chée », rappelle Franck Mazéas, plongeur
scientifique de la DIREN. Il redoute la répé-
tition de ces phénomènes avec l’élévation
moyenne de la température des océans.
La pollution terrestre con-
tribue à la disparition des
coraux
La pollution terrestre, qui termine sa
course dans la mer, a été abordée lors du
dernier congrès IFRECOR (Initiative Fran-
çaise pour les Récifs Coralliens), qui s’est
tenu l’an dernier en Guadeloupe. Ainsi, la
pollution des eaux, causée notamment par
les produits phytosanitaires utilisés dans
l’agriculture et les défaillances de l’assai-
nissement des eaux usées parfois rejetées
directement dans la mer, aggrave la situa-
tion et met en péril les coraux qui sont pro-
ches du littoral.
La disparition des coraux
Le temps presse et si l’on ne lutte pas
rapidement contre la pollution et le réchauf-
fement climatique, les coraux vont douce- Une mission d’un grand
ment et sûrement disparaître.
« Selon les scientifiques des trois aqua- Guadeloupe
des où tous les coraux se mettent à pondre
au même moment. La larve se développe
en pleine eau pendant une phase plancto-
nique, avant de chercher un endroit du récif
pour s’accrocher.
Cette reproduction sexuée ne peut abou-
tir que si toutes les colonies d’une même
espèce pondent en même temps. Les chan-
ces de fertilisation croisée sont augmentées
et les prédateurs (poissons, zooplancton et
invertébrés divers) ne peuvent pas gober
tous les œufs émis, ce qui permet à quel-
ques larves de survivre. Cette synchronisa-
tion dépend étroitement des phases de la
lune et de la température de l’eau.
Ce processus est contrôlé par la tempé-
rature, alors que l’heure de déclenchement
est pilotée par la lune.
Cette manipulation n’est possible
qu’avec la participation de Franck Mazéas,
chargé de mission écologie marine à la
DIREN Guadeloupe. Il observe depuis plus
de quatre ans ces pontes dans les eaux
des Antilles. Il est donc capable de savoir
à l’avance à quelle date exacte auront lieu
les expulsions.
intérêt pour l’aquarium de la
En mer, les œufs se fixent sur les parois
rocheuses. En bassin, les scientifiques utili-
sent un substrat adéquat, souvent des mor-
ceaux de céramique, car c’est une matière
poreuse sur laquelle les polypes vont pou-
voir se fixer et commencer leur lente cons-
truction. Les polypes sont de petits animaux
à tentacules qui construisent leur habitat.
Une microalgue baptisée zooxanthelle vit
en symbiose à l’intérieur du polype. De jour,
la zooxanthelle tire sa nourriture de la pho-
tosynthèse. C’est pour cette raison que les
récifs se situent dans les eaux peu profon-
des et très claires des lagons. Les zooxan-
thelles fournissent du sucre au polype. La
nuit, le polype se nourrit de plancton. La
concrétion calcaire qui en résulte donne sa
forme et sa couleur au corail. Le polype, tout
au long de sa vie, construit son habitat. Il lui
faut un an pour fabriquer de 1 à 10 cm² de
squelette calcaire.
Faire avancer la connais-
sance
Pour les scientifiques, c’est essentielle-
ment en amont qu’il faut agir en protégeant
les récifs de la destruction. Car, même si
l’objectif ultime de cette expérience est de
réussir à maîtriser les élevages, la lenteur
avec laquelle les récifs s’édifient ne permet-
Photo de l’équipe, au centre Franck Mazéas.
trait pas de reconstituer une zone détruite
avant de longs siècles.
L’autre objectif de l’expérience est aussi
de mieux comprendre pourquoi et comment
cela fonctionne sur les coraux, car tous les
coraux n’ont pas une reproduction sexuée.
En aquarium, les expériences ont porté sur
des bouturages. On casse donc un mor-
ceau du récif et on le réimplante ailleurs.
C’étaient les tout premiers balbutiements
concernant la reproduction in vitro d’espè-
ces sexuées.
Cette expérience s’est déroulée du 8 au
13 septembre dernier à l’aquarium de Gua-
deloupe. Elle est destinée à déterminer un
protocole pour initier d’autres élevages. Le
développement des œufs prélevés sur les
récifs guadeloupéens va être observé à la
loupe dans les trois aquariums. Un tiers de
l’échantillon a été transporté à Brest, un
tiers à la Rochelle et un tiers reste à l’aqua-
rium du Gosier. Les différences de milieu
entre ces aquariums peuvent donner des
résultats différents. Cette expérience sera
partagée ensuite avec les autres aquariums
européens.
Selon Philippe Godoc, directeur de
l’Aquarium de Guadeloupe, « c’est une
première pour ces deux espèces ». L’ob-
jectif est de réussir à maîtriser les pro-
cessus d’élevage in vitro à l’avenir et les
réintroductions. Le rôle de l’aquarium est de
faire découvrir au grand public la vie sous-
marine et de le sensibiliser. Mais c’est aussi
de participer à la recherche et à la conser-
vation des espèces.
Une grande équipe mobili-
sée
Cette opération a mobilisé une douzaine
de personnes (plongeurs, techniciens,
scientifiques et caméramen). L’ensemble
des moyens techniques de l’aquarium a été
consacré à cette expérience qui constitue
une grande première. Un film sera produit
à cette occasion à des fins pédagogiques
et pour une diffusion sur les grands médias
nationaux. Yves Gladu, spécialiste de la
prise de vue sous-marine et chef opérateur
sous-marin, a été chargé avec son équipe
de réaliser les images.
SUZI LOO
Pour en savoir plus : www.guadeloupeaqu
arium.com
Aquarium de Guadeloupe, Bas-du-Fort,
97190 Le Gosier. Tél : 05 90 90 92 38

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La Grande Époque ● 16 – 31 OCTOBRE 2009
L’absentéisme scolaire en question
Depuis le 5 octobre dernier, trois
lycées professionnels de l’aca-
démie de Créteil expérimentent
dans certaines classes la mise en
place d’une cagnotte collective
dont le montant s’élèvera en fonc-
tion de l’assiduité et du comporte-
ment du groupe. Cette « manne »
financière sera destinée à finan-
cer un « projet éducatif » défini
avec les élèves.
Cette expérimentation constitue l’une
des 165 propositions rendues publiques le
16 juillet dernier par le Haut-Commissariat
à la jeunesse, dans le cadre du Fonds d’ex-
périmentations pour la jeunesse. Elle est
destinée à favoriser l’assiduité des élèves
de lycées professionnels et à lutter contre
l’absentéisme.
On parle d’absentéisme scolaire dès
lors qu’il est comptabilisé quatre demi-jour-
nées d’absence non régularisées (par un
mot des parents) pour un élève. Cet élève
dit « non assidu » fera donc l’objet d’une
ouverture de dossier individuel d’absences
et ses parents seront convoqués par le chef
d’établissement.
En cas de réponse d’impuissance de
la part des parents, le dossier de l’élève
est alors transmis à l’inspecteur d’acadé-
mie qui peut, en particulier, inviter la famille
à suivre, si elle l’accepte, un module de
soutien à la responsabilité parentale. Si,
en dépit de l’ensemble des mesures pri-
ses, l’assiduité scolaire de l’élève n’est pas
restaurée, le procureur de la République
pourra être saisi. Les parents encourent en
ce cas une amende d’un montant maximal
de 750 euros. Une commission de suivi de
l’assiduité scolaire, installée dans chaque
département (1), permet de mobiliser sous
l’autorité du préfet, au côté de l’Éducation
nationale, tous les partenaires concernés
au niveau local par la lutte contre l’absen-
téisme scolaire.
Ce dispositif a été mis en place en 2004
et annule celui qui visait à supprimer ou
suspendre les allocations familiales per-
çues par la famille pour cet élève non-
www.lagrandeepoque.com
chés, deux fois plus que les lycées d’ensei-
gnement général et technologique (LEGT),
qui ont eux-mêmes deux fois plus d’absen-
téisme que les collèges.
Mais dans ces mêmes lycées profes-
sionnels, on note, là encore, des diffé-
rences puisque l’étude souligne que « en
janvier 2007, l’absentéisme touchait moins
de 6 % des élèves dans la moitié des éta-
blissements, 15 % des élèves dans un
quart d’entre eux et plus de 30 % dans un
sur dix ».
Les raisons de ces absen-
ces injustifiées
Jacqueline Costa-Lascoux, chercheur
au CEVIPOF (2) et présidente de la Ligue
de l’enseignement proposait en 2002 à
Grenoble quelques éléments de réponse
en catégorisant les types d’absentéisme
(3). L’élève en situation d’absentéisme ou
carrément « décrocheur » est un élève en
souffrance, soit pour des raisons propres
à l’école elle-même, soit, et c’est le cas le
plus fréquent, pour des raisons extérieures
à l’école.
Un élève qui habite trop loin, qui doit
multiplier les transports ou encore « squat-
photos.com
ter » chez un copain ou un membre de la
assidu… famille ; un élève qui connaît des tensions
Alors, si le problème de l’absentéisme dans le milieu familial et devient alors un
fait autant couler d’encre, c’est qu’il a une
élément fragilisé du système scolaire ; ou
existence réelle et non négligeable au sein
un élève dont la précarité sociale et ses
de la communauté scolaire. Selon une conséquences prennent le pas sur sa fonc-
étude du ministère de l’Education natio- tion « d’élève »…
nale publiée en juin dernier et portant sur Et puis, il y a le cas où au fil des années,
le second degré sur l’année 2006-2007, il l’élève en situation d’échec scolaire va
toucherait 5 % des élèves en moyenne, développer un sentiment d’injustice et d’im-
avec une forte disparité en fonction du puissance face à cet échec scolaire.
type d’établissement scolaire. Ce sont les
lycées professionnels qui sont les plus tou- Les différentes formes d’ab-
Société 13
sentéisme
Autant de facteurs différents vont alors
entraîner des processus de dissimula-
tion plus ou moins évidents. Jacqueline
Costa-Lascoux parle d’abord des « pré-
sents absents », ces élèves qui vien-
nent faire « leurs heures », assis en cours
mais sans aucune production, et régulière-
ment « malades » lors des contrôles. Puis,
il y a ceux qui pratiquent l’absentéisme
« ciblé », fonction des matières ensei-
gnées et des jours de contrôles… L’ab-
sentéisme « perlé » lui, est plus délicat à
endiguer car c’est une sorte « d’école à
la carte », puisqu’on va à l’école quand
on n’a rien de mieux à faire, et le « rien de
mieux » se décline du match de football au
petit boulot « bien » rémunéré, en passant
par le rendez-vous avec des copains… Le
problème des petits boulots devient vite la
porte de sortie de l’école ! Imaginons un
jeune qui, depuis l’élémentaire, vit l’école
comme un échec, et qui du jour au len-
demain, se retrouve à effectuer une acti-
vité qui lui procure de l’argent et donc une
forme de reconnaissance sociale… le cal-
cul est vite fait.
L’absentéisme scolaire constitue donc
un véritable souci de société qu’il faudrait
pouvoir gérer dès le plus jeune âge, en
élémentaire, en tenant compte des souf-
frances internes ou externes à l’école et
en tentant d’y apporter des éléments de
réponses, par le biais des différents acteurs
de l’éducation…
FRÉDÉRIQUE PRIVAT
(1) directive du 18 octobre 2003
(2) laboratoire de recherches de Scien-
ces Po
(3) disponible sur www.lamaisondesensei-
gnants.com

« Nul n’est sensé ignorer la loi »

De récentes affaires de jus-
tice ont placé sur les devants
de la scène sociétale la jus-
tice et la procédure judiciaire.
Certains termes, comme pro-
cédure pénale, enquête prélimi-
naire, parquet, mise en examen,
sont assez souvent inconnus
du public. En tant que citoyen,
tout individu peut être l’objet de
la mise en mouvement de l’ac-
tion publique. Dans ce con-
texte, « nul n’est sensé ignorer la
loi » et tout citoyen doit pouvoir
répondre de ces actes.
Le système pénal en
France
Le droit français reconnaît plusieurs
types de responsabilités, dont la respon-
sabilité civile – l’obligation de réparer le
dommage subi par un autre – et la respon-
sabilité pénale, l’obligation pour un indi-
vidu impliqué dans une infraction de subir
la sanction pénale qui y est rattachée.
L’évolution sociétale, qui a vu le chan-
gement d’état d’esprit des victimes et le
rôle des médias, a été à l’origine d’un véri-
table besoin de transparence et du déve-
loppement de procédures relevant de photos.com
la responsabilité pénale. Le tout vise à « En tant que citoyen, tout individu peut être l’objet de la mise en mouvement de l’action publique. »
défendre l’intérêt général.
miner si les faits portés à la connaissance est souvent appliquée en matière d’infrac- s’entretenir avec un avocat. Les compétences juridictionnelles
Que représente la procé- du parquet, constituent ou non une infrac- tions commises un certain temps après La mise en examen est le moment où, varient en fonction de la répartition tripar-
dure pénale ? tion. Pour y répondre, le procureur déclen- qu’elles ont eu lieu. par décision du juge de l’instruction, il tite des infractions. Le Tribunal de police
Elle vise la recherche et le jugement che une enquête de police. Au regard des L’enquête de flagrance est effectuée est notifié à un individu qu’il fait officiel- est compétent dans le domaine des con-
des délinquants, est composée par l’en- éléments apportés, il décidera des suites dans le cadre de la constatation d’une lement l’objet de poursuites. Cette per- traventions, le Tribunal correctionnel pour
semble des règles de procès pénal et est à donner à l’affaire : la transmission à un infraction flagrante. On qualifie l’infraction sonne est l’auteur possible d’infraction. les délits et la Cour d’assise dans celui
rendue au nom de l’État. Elle est menée juge d’instruction ou à une juridiction de de crime ou de délit flagrant. Désormais l’individu peut bénéficier des des crimes.
par le ministère public, dit le parquet. jugement. La garde à vue est la détention d’une droits de la défense et procéder à tous Le jugement se traduit par une peine
En France c’est un mélange de procé- L’instruction est composée d’une part personne suspecte aux fins d’audition. les actes nécessaires à la manifestation principale sous forme de peine de prison,
dures dites inquisitoires et accusatoires. de la recherche de preuves et d’autre Elle se déroule dans les locaux de la police de la vérité. « La personne mise en exa- assortie ou non d’un sursis : une dispense
Inquisitoire dans la phase préparatoire part d’une appréciation sur les charges judiciaire et peut durer jusqu’à 48 heures men, présumée innocente reste libre ». provisoire de la peine. Certaines infrac-
au procès qui constitue la recherche des résultant de la procédure. Elle relève de au maximum. Soit 24 heures, renouve- Mais à titre exceptionnel, selon la gra- tions peuvent être assorties de peines
preuves. Accusatoire dans la phase de juridictions d’instruction, dont le juge d’ins- lées une fois, après accord du procureur vité des faits, elle peut être soumise à complémentaires et accessoires.
jugement qui se traduit par une audience truction. Elle se matérialise par deux types de la République. Les personnes gardées contrôle judiciaire et placée en détention Parmi ces peines la privation des droits
publique, orale et contradictoire. d’enquêtes : l’enquête préliminaire et l’en- à vue disposent d’un certain nombre de provisoire. civils, civiques et de famille.
Cette justice se découpe en trois pha- quête de flagrance. Elle est suivie de l’ar- droits. L’intéressé doit être informé de la Il existe divers voies de recours : l’appel
ses : la poursuite, l’instruction et le juge- restation et du placement en garde à vue, durée de sa garde à vue, des faits qui lui Le procès et les compéten- qui a pour finalité de réexaminer l’affaire
ment. jusqu’à la mise en examen si nécessaire. sont reprochés ou de la nature de l’infrac- ces juridictionnelles en droit et en faits dans les dix jours qui
La poursuite est la phase de la mise L’enquête préliminaire a pour objectif tion sur laquelle porte l’enquête, son droit La juridiction de jugement va rendre suivent le jugement et le pourvoi en cas-
en mouvement et de l’exercice de l’ac- d’obtenir les premiers renseignements sur à ne pas répondre aux questions posées une décision statuant sur la responsa- sation dont le but est d’apprécier la régu-
tion publique. Elle est confiée au ministère une infraction afin de permettre au minis- par l’enquêteur. Il peut aussi prévenir un bilité pénale des personnes renvoyées larité de la décision.
public. L’objectif à ce stade est de déter- tère public de prendre une décision. Elle proche, se faire examiner par un médecin, devant elles. EDWIGE ANSAH
14 Santé et Bien-être www.lagrandeepoque.com 16 – 31 OCTOBRE 2009 ● La Grande Époque

La grippe H1N1, ses rumeurs, sa pandémie

et son vaccin
ès cet été l’OMS a lancé un avis Le vaccin contre la grippe saisonnière

D de pandémie pour la grippe H1N1.

Dans les faits, les comptes ont
révélé après que l’épidémie a « ravagé »
existe depuis les années 50. La différence
entre le vaccin de la grippe saisonnière et
le vaccin de la grippe H1N1 est que, dans
l’hémisphère sud, que cette grippe est ce dernier, sont ajoutés des adjuvants
moins dangereuse que la grippe saison- pour renforcer son effet. Or ce sont juste-
nière. Pour la deuxième fois, l’OMS lance ment ces adjuvants qui sont en cause. Ils
une alerte alors que la réalité n’est pas si seraient à l’origine de maladies auto-immu-
grave. Cela laisse place à toutes les inter- nes comme la maladie neurologique du
rogations et insinue le doute sur la fiabilité syndrome Guillain-Barré chez les person-
de l’OMS. Cette exagération laisse la place nes sensibles à ce problème.
aux rumeurs les plus folles, apocalyptiques, La commission européenne a approuvé
dignes des pires livres de sciences fictions. la commercialisation des vaccins Focetria®
Qu’en est-il ? de Novartis et Pandemrix® de GlaxoSmi-
On sait que les virus ont la capacité de thKline composés de l’adjuvant AS03 (poly-
muter. La crainte est grande de voir un sorbate 80, a-tocopherol et squalène). Ils
virus spécifique aux animaux muter et s’at- ont préalablement été validés par l’agence
taquer à l’homme. Il est potentiellement européenne des médicaments (EMEA).
réaliste de penser que ce virus décimerait Celle-ci vient d’émettre un avis positif pour
une partie de l’humanité puisque celle-ci une troisième préparation, celle de l’autri-
n’a aucun anticorps capable de résister à chien Baxter, le Celvapan®. Ce dernier
ce nouveau virus comme ce fut par exem- contrairement aux deux autres ne contient
ple le cas pour les Indiens d’Amérique du aucun adjuvant.
Sud, décimés par des maladies européen- À savoir que seuls 70 à 84 % des per-
nes comme la coqueluche. Il est donc logi- sonnes vaccinées vont développer des
que que l’OMS lance l’alerte à chaque anticorps contre cette grippe. En sachant
nouveau virus sous le couvert du principe que la grippe H1N1 actuelle n’est pas vrai-
Mario Tama/Getty Images
de précaution. ment dangereuse et que ce vaccin ne pro-
L’infirmière Melody McKever administre une dose nasale du vaccin de grippe de H1N1 au Dr Philip Ozuah, tégera pas contre ce virus s’il mute en virus
Les rumeurs président du centre médical pédiatrique de Montefiore à New York. Environ 68.000 doses du vaccin mortel, il est à se demander à qui rapporte
Une journaliste autrichienne, Jane Bur- sont arrivées dans la ville. Certaines des premières doses sont administrées aux membres du personnel réellement cette démarche.
germeister, accuse l’OMS, des firmes phar- soignant et aux enfants dans un programme de vaccination massif. Si l’organisme est sain et fortifié, il résis-
maceutiques et d’autres personnes d’avoir tera beaucoup mieux aux attaques des
organisé un complot en fabriquant un vac- des furets et ces derniers en sont morts. sans problème dans l’embout d’une serin- les symptômes jusqu’à la disparition des virus et des bactéries. On peut faire la com-
cin qui serait en fait une arme biologique Bien que ce fait soit, semble-t-il, avéré gue, c’est-à-dire qu’elle peut être injectée signes cliniques. Il se transmet par pos- paraison avec une maison-forte construite
qui transmettrait une variante mortelle du par la police tchèque, il n’y a pas eu d’en- dans les tissus sans que l’on s’en aper- tillons, par le contact de mains infectées ou pour résister aux tremblements de terre,
virus H1N1 pour anéantir cinq milliards d’in- quête menée pas l’OMS ni par aucun çoive si elle est positionnée dans la partie autres objets contaminés. Le virus est très même si elle subit quelques dommages,
dividus sur cinq ans. Cela paraît incroyable gouvernement. Cela lui fait dire que les avant de l’embout de la seringue » (1). fragile et meurt après quelques minutes sur elle ne s’effondrera pas. Dans l’article Pré-
et pourtant ce message est véhiculé par laboratoires diffusent volontairement des Certains prétendent que la grippe espa- un objet froid et deux ou trois heures sur vention et soins naturels contre la grippe
divers intermédiaires sur Internet ce qui finit virus modifiés afin de créer une pandémie gnole proviendrait de la vaccination de une main. L’incubation est de 24 à 68 heu- (4), vous trouverez plusieurs idées qui vous
par mettre le doute dans l’esprit des gens. qui rendra la vaccination obligatoire. En l’époque. Or, le premier vaccin contre la res. Le taux de mortalité est faible puisqu’il permettront de fortifier votre organisme.
Elle dit avoir des preuves selon lesquel- effet, tous les pays ayant adhéré à l’OMS grippe date de la fin de la deuxième guerre est de 0,1 %. Toute grippe peut amener CATHERINE KELLER
les les laboratoires Baxter AG, Novartis ont l’obligation de lui laisser les pleins mondiale. Si cette grippe a fait tant de rava- à la mort un jeune qui est génétiquement
et Avir Green Hills produiraient délibéré- pouvoirs en cas de pandémie avérée et ges, c’est parce qu’à la sortie de la guerre, prédestiné à réagir trop puissamment au (1)www.hitachi.com/New/cnews/
ment des vaccins contaminés par la grippe tout gouvernement doit se soumettre aux les gens étaient affaiblis par des années de virus. La crainte qu’ont les médecins est 030902.html
aviaire. Elle affirme que Baxter AG, filiale ordres de l’OMS. privation. Par contre des archives semblent que ce virus mute soit par lui-même, soit (2) www.influenzah5n1.fr/index.php?topic=
autrichienne de Baxter International, à déli- Autre rumeur, celle rapportée par le doc- prouver que l’acide salicylique, l’aspirine, en entrant en contact avec un autre virus 3045.0;wap2
bérément envoyé 72 kilos de virus vivant teur Hamer qui affirme que « les vaccins par son action calmante, est nuisible car il de la grippe et ajoute à sa contagion active (3) pour en savoir plus : http://
de la grippe aviaire, fournies par l’OMS contiennent une puce létale qui peut éli- provoque l’épuisement du patient qui déve- actuelle la dangerosité mortelle d’un virus www.france5.fr/allo-docteurs/index-
durant l’hiver 2008, à 16 laboratoires, dans miner en moins d’une heure, par simple loppe alors une pneumonie (2). type grippe aviaire. Ce n’est actuellement fr.php?page=archives « Grippe A : toutes
quatre pays sans avoir pris les précautions pression sur un bouton, n’importe qui par pas le cas (3). vos questions »
de rigueur pour ce genre de transport. Un mort naturelle : crise cardiaque, insolation, La contagion et la dangero- (4) www.lagrandeepoque.com/LGE/Sante-
membre du personnel de BioTest, basé en attaque cérébrale, etc. ». Il dit aussi qu’« il sité du virus H1N1 Le vaccin est-il vraiment et-bien-etre/Prevention-et-soins-naturels-
République tchèque, a utilisé le vaccin sur existe la micro puce de Hitachi4 qui passe La contagion se fait dès 24 heures avant dangereux ? contre-la-grippe.htm

Phosphénisme : développement et éveil des facultés

supérieures de l’esprit
Le phosphène est la transforma-
tion de l’énergie lumineuse en
énergie mentale par la fixation
d’une source lumineuse. Bien que
le phosphène soit connu depuis
des siècles, c’est au docteur Lefé-
bure que nous devons la redécou-
verte de cette méthode qui stimule
les facultés cérébrales. Elle s’est
révélée très efficace dans les dif-
ficultés d’apprentissage causées
par les problèmes de mémoire et
d’attention.
Qui est le docteur Francis
Levèbure ?
Le docteur Francis Lefèbure est né le 17
septembre 1916 à Paris. Élève médiocre,
son destin a changé lorsque ses parents
ont déménagé dans un appartement plus
spacieux et plus lumineux. Il prenait plai-
sir à regarder le soleil jouer sur le carrelage
blanc, et sans s’en rendre compte, a expéri-
menté ses premiers phosphènes.
Ses résultats scolaires se sont rapide-
ment améliorés. Plus attentif, il est devenu
un élève brillant. Dès l’âge de 13 ans, il a
été rapidement séduit par les méthodes de
développement personnel.
Il s’est intéressé plus particulièrement
aux sciences spirituelles et aux diverses
techniques de développement du corps et
de l’esprit.
Il avait une grande admiration pour le phi-
losophe Rudolf Steiner, fondateur de l’an-
throposophie, dont il a étudié toute l’œuvre.
La personne se place à environ un mètre de la lampe.
Au fil des années, il a eu la chance de ren-
contrer des personnes de valeur qui ont su
le guider dans ses recherches. Plus tard, il a
découvert le premier phosphène phosphé-
nique : l’entraînement du phosphène par le
balancement de la tête.
Qu’est-ce que le phosphé-
nisme ?
Le phosphénisme est un ensemble de
techniques qui permet de développer les
facultés cérébrales à partir d’une méthode
basée sur des réactions physiologiques. Il
s’agit de fixer une source lumineuse puis
de fermer les yeux. Le phosphène appa-
raît tel un rond lumineux qui change de cou-
leur et qui persiste dans l’obscurité pendant
trois minutes.
Depuis des siècles, l’homme connaît
l’existence des phosphènes sans pour
autant en connaître les effets ni les bien-
faits. Nos parents faisaient du phosphé-
nisme sans le savoir en étudiant à la
lueur des bougies. Pendant leur temps de
réflexion, en fixant la bougie, ils accrois-
saient leur faculté de mémorisation : adul-
tes ils s’en souvenaient encore.
D’autres développent leurs facultés en
fixant le reflet du soleil dans de l’eau par
exemple.
Maggy Sanner
Lorsque l’on associe les phosphènes à
n’importe quel exercice de développement
individuel, il est donné à celui-ci une pulsion
et une force qui multiplie et accroît considé-
rablement ses effets. C’est une méthode
simple, rapide et agréable dont les effets
bénéfiques se font ressentir dès les premiè-
res séances.
Même si la pratique du phosphénisme
remonte aux temps les plus anciens, tout
le mérite de sa redécouverte et sa divul-
gation revient au docteur Lefébure. Ses
résultats ont été plus probants en utilisant
le mixage phosphénique, en pédagogie,
sur des enfants qui présentaient des fai-
blesses d’apprentissage et qui ont retrouvé
toutes leurs facultés seulement en quelques
semaines.
Le docteur Lefébure ne s’est pas arrêté
pas là. Il a poussé ses recherches vers les
facultés psychiques. Il a alors pu prouver
également que le phosphénisme non seu-
lement améliorait et accroissait les facultés
psychiques mais aussi les facultés spiri-
tuelles.
Quel en est le principe ?
Le phosphénisme du docteur Lefébure
consiste à utiliser l’éclairage direct d’une
lampe dépolie de 75 watts environ. Les lam-
pes de photographes sont parfaites pour les
exercices. La personne la regarde à une
distance d’un mètre, pendant 30 secondes,
puis ferme les yeux. Le post-phosphène,
c’est-à-dire le rond lumineux, perdure alors
pendant trois minutes. Les couleurs se
modifient, passent du jaune au gris laiteux,
au vert, au rouge, au bleu, puis au fushia.
Le mixage du phosphènique et d’une
pensée ou d’une image, permet de déve-
lopper de nombreuses facultés de l’être.
Les effets se révèlent sur le cerveau et l’in-
dividu en général, et entraînent un « déve-
loppement de l’attention, de la mémoire, de
l’intelligence, de l’intuition artistique, de la
créativité, de l’esprit d’initiative, de la socia-
bilité et de la confiance en soi ».
Tout ce que le phosphénisme peut appor-
ter à l’individu sur le plan du développement
personnel ne peut se résumer en un article.
Cette méthode, ayant déjà fait ses preuves
dans le monde entier, est maintenant à la
portée de tout un chacun.
MAGGY SANNER
La Grande Époque ● 16 – 31 OCTOBRE 2009 www.lagrandeepoque.com Art de vivre 15
Faire soi-même sa lessive bio
ourquoi faire sa lessive maison ? ment propre. l’oxygène actif (sodium percarbonate) qui

P Tout d’abord parce que cela coûte

moins cher. Mais aussi parce que
l’on maîtrise la composition et que l’on se
préserve des additifs indésirables. En effet,
si dans le domaine de l’alimentation, le
« bio » existe et permet des produits totale-
ment exempts d’additifs, pesticides et her-
bicides chimiques, ce n’est pas le cas des
produits d’entretien. Pour arborer le label
écologique, le produit n’a pas besoin d’être
totalement exempt de conservateurs chimi-
ques ni de parabène.
Voici quelques expériences personnel-
les. J’ai testé plusieurs solutions pour laver
le linge de manière écologique. Conclu-
sion, les noix de lavage ne sont pas très
efficaces, l’odeur laisse à désirer et les iné-
vitables tâches incrustées restent. Cette
solution est par contre satisfaisante pour
du linge foncé et sans tache qu’il faut juste
rafraîchir. Car même avec l’oxygène actif
(du sodium percarbonate) recommandé en
complément, le linge ne m’a pas paru vrai-
Le savon de Marseille est par contre,
selon mon expérience, la meilleure solu-
tion. Le linge dégage une odeur agréable
de fraîcheur, il est assez propre mais il faut
s’occuper des tâches incrustées avant de
mettre le linge en machine.
Préparation de la lessive
50 grammes de savon en copeaux (on
peut acheter du savon en flocon) pour un
litre d’eau.
Chauffer l’eau avec le savon jusqu’à
ce qu’il fonde et le verser dans un ancien
bidon de lessive. S’utilise à raison d’1/4 de
litre par machine. Pour éviter d’en refaire
chaque semaine, on peut en préparer trois
litres à la fois.
Les taches
Avant de mettre le linge dans la machine,
repérer les taches et les frotter avec du
savon au fiel de bœuf. Une autre possibi-
lité pour le linge blanc ou grand teint est de
mettre le linge dans la machine, de démar- heure, la graisse et les taches se ramollis- ne parfument pas le linge, elles sont agréa-
rer le programme et de l’inerrompre après sent. Ceci facilite le lavage.
cinq minutes. Laisser reposer au moins une
est biodégradable ou du bicarbonate de
sodium à raison de trois cuillères à soupe
par machine. Le bicarbonate adoucit l’eau
et supprime les mauvaises odeurs. Il peut
aussi être utilisé pour le linge de couleur,
car ce n’est pas un agent blanchissant à
proprement parler. 2 cuillères à soupe suffi-
sent pour la couleur.
Côté adoucissants, je n’ai pas trouvé de
produit miracle. J’ai fait le test avec une eau
moyennement à faiblement calcaire.
En employant aucun adoucissant, le
linge est rugueux. Avec un peu de vinai-
gre, le linge est un peu moins rugueux mais
si l’on en met trop, le linge sent le vinaigre.
On peut ajouter du bicarbonate de sodium
au vinaigre mais attention à la réaction chi-
mique qui fait énormément mousser. Il faut
La Grande Époque prévoir un récipient assez grand pour éviter
les débordements. Les huiles essentielles
bles juste sur le moment.
Pour le linge blanc on peut rajouter de CATHERINE KELLER

Des fleurs pour les

mariages en automne
i vous souhaitez que votre mariage soit vrai- En complément, on peut aussi utiliser des déco-

S ment un jour parfait, qu’il reflète votre appa-

rence, votre personnalité, vos valeurs et vos
couleurs préférées, vous pourriez penser que la
mariée de juin, ornée de fleurs roses, ne repré-
sente pas votre image. Le choix d’un mariage en
automne peut vous apporter beaucoup de varian-
tes.
Le tournesol a beaucoup de succès. Imagi-
nez comment, par sa couleur, sa grandeur et son
symbole, il va illuminer la célébration. Les cosses,
les pommes de pin et les brindilles ajoutent une
richesse visuelle à un bouquet par leurs variétés
de textures. Citons par exemple la fleur de Celosia
avec ses plumeaux. Les dahlias, les roses et les
lys vont offrir une palette de nuances automnales.
Il est important de mettre de la couleur pour que le
bouquet ne soit pas terne.
La Grande Époque
Les fleurs cultivées localement sont plus adap-
Il est possible de faire briller sa maison sans produits chimiques. tées car les fleurs d’automne ont souvent une vie
de courte durée après avoir été coupées. Sur les
rations comestibles, comme des noix et des noiset-
tes, des petites pommes et des légumes miniatures
que les invités grignoteront.
Les tendances actuelles des couleurs des robes
de mariée sont au bleu nuit, au brun chocolat, aux
dégradés d’azur et au vert lime. Les fleurs qui se
marient avec ces robes sombres sont flamboyan-
tes ou pétillantes, de couleur framboise, orange ou
citron vert. On peut aussi choisir les tons rouille,
corail et des fleurs vertes.
Les orchidées comme le phalaenopsis blanc
immaculé, le dendrobium violet, le cymbidium vert
avec une gorge de rouille et les orchidées appe-
lées « sabot de Vénus » sont vraiment raffinées.
D’autres fleurs, peu utilisées pour cette circons-
tance, feront merveille et étonneront positivement
les convives : c’est le cas des gerberas, des mini
callas de couleur framboise, prune ou vieil or, des
hortensias de toutes les nuances.
Les bouquets sont de styles différents : le Bie-

Nettoyer facilement sans

tables, au milieu de ces fleurs, on peut placer des dermeier rond ou pointu, le bouquet ouvert ou
éléments naturels, de petits fruits et des photopho- retombant. La diversité des feuillages permet de
res. Dans de nombreuses régions, les gens vont créer des bouquets vraiment magnifiques, par
facilement se promener à cette période de l’année. exemple en tissant des herbes, différentes formes

produits d’entretien Pourquoi ne pas rapporter des matériaux récoltés

au fur et à mesure de ces pérégrinations ?
et textures, et en y incorporant des cosses.
CK

chimiques
Un bouquet d’automne
l est bien connu que la pollution intérieure, spécia- prendre deux chiffons spécifiques à la tache, en humi- réalisé avec

I lement en hiver, est bien plus importante que la

pollution extérieure. Pourquoi ? Parce que les meu-
bles, les peintures, les assainisseurs d’air et les pro-
duits d’entretien contiennent des substances comme
le benzène, le toluène, le xylène ou le formaldéhyde
qui endommagent les systèmes nerveux et hormonal,
contribuent à l’apparition du cancer et sont soupçon-
nés d’atteindre les fœtus.
Ces produits sont évacués par les canalisations.
L’eau est généralement récupérée et assainie pour
être réutilisée. Malheureusement, les stations d’épu-
ration sont habituellement incapables de supprimer
tous ces produits. On voit là l’importance d’être pru-
dent face à ce danger.
La loi actuelle n’oblige pas les entreprises à énumé-
rer tous les ingrédients. Il est donc impossible de se
fier à l’étiquette. Certains produits, dits écologiques,
sont efficaces et exempts de produits dangereux. Véri-
fiez leur certification et les règles qu’elles établissent
car chaque certification a ses propres règles.
Faire son ménage sans produits
chimiques
Les microfibres, comme leur nom l’indique, sont
des microfilaments extrêmement fins qu’on mesure
en décitex (dTex), c’est-à-dire que 10 kilomètres de fil
pèsent un gramme au maximum. Les chiffons sont soit
tissés et servent au nettoyage des surfaces vitrées et
des finitions, soit tricotés et dans ce cas ils s’utilisent
pour enlever les taches ou nettoyer les sols, les sani-
taires, etc. Les microfibres sont composées de poly-
ester qui, sous cette forme, a la capacité d’absorber le
gras en évitant qu’il se redépose et de polyamide qui
absorbe le gras et retient l’eau. Plus la part de microfi-
bre polyamide est importante, plus la surface est nette
et sans traces. La durée de vie d’une microfibre est
de deux ans.
En pratique, les vitres et miroirs se lavent avec une
facilité déconcertante, sans laisser de traces. Il faut
difier un, laver le carreau et le sécher avec le chiffon
sec.
Pour enlever la poussière sur les meubles et les
des rudbeckias
et du saule
tortueux.
appareils électroniques, utiliser le même principe de
chiffons mais à sec. Ils agissent par électrostatique, la
poussière ne vole plus dans tous les sens. Il faut chan-
ger de chiffon dès qu’il est sale ou le laver et l’esso-
rer si les meubles ne sont pas en bois. Pour le sol, la
serpillière microfibre vient à bout des taches collantes
sans aucun autre produit que de l’eau mais là aussi, il
est nécessaire de la rincer régulièrement.
Nettoyer les sanitaires et la cuisine
Le chiffon microfibre peut aussi nettoyer la bai-
gnoire et le lavabo sans aucun produit si l’entretien
se fait quotidiennement. Pour éliminer le calcaire et
dégraisser, on peut mélanger du vinaigre à du bicar-
bonate (attention au moment du mélange le volume
triple) ainsi que de l’huile essentielle de citron et de
pépins de pamplemousse ou de palma rosa pour par-
fumer et désinfecter. Si l’endroit est particulièrement
sale, ajouter du savon noir, laisser reposer un peu
pour ramollir la saleté et le calcaire avant de passer le
chiffon. Attention, le vinaigre attaque l’inox, juste une
à deux minutes suffisent. Le vinaigre sert aussi à net-
toyer la cuvette des WC.
Pour la cuisine, utiliser les mêmes types de pro-
duits que pour la salle de bain. Pour nettoyer le four
et les plaques de cuisson, l’argenterie, les cuivres et
l’évier en inox, le blanc d’Espagne appelé aussi blanc
de Meudon est un vieux produit oublié mais très effi-
cace. Mélanger trois parts de blanc d’Espagne, une
part de bicarbonate de soude, une part de savon noir,
une part d’eau et quelques gouttes d’huile essentielle
de citron. Étaler le produit, laisser agir un moment et
rincer.
Il faut vraiment bien rincer, sinon il reste une fine
couche blanche peu esthétique.
CK Sharon McGukin
16 Traditions chinoises
La légende de Yao
Le premier empereur de la Chine antique
Récit de la légende du premier
empereur de l’antiquité chinoise,
l’empereur Yao. La bonté dont
aurait fait preuve cet homme
s’est manifestée aussi parmi
le peuple, ce qui aurait permis,
selon la légende, de faire face et
d’endiguer tous les problèmes.
our montrer la force de l’empereur
P et manifester le respect et l’affec-
tion infinie du peuple pour l’empe-
reur, les ministres voulaient lui construire
un palais. Ils voulaient couvrir le sol d’or,
construire des marches en jade, des
piliers en marbre et damasquiner (incrus-
ter d’or, d’argent et de cuivre) le soleil, la
lune et les étoiles sur les plafonds. Quand
Yao fut au courant, il dit : « On va cons-
truire un palais, c’est certain, mais c’est
moi qui décide comment il sera ».
Yao conduit alors les ministres à bâtir
quelques chaumières en utilisant les
grumes et les roseaux de la montagne.
L’empereur voulait coucher dans l’une
des chaumières.
Tous les ministres parlaient de cet évé-
nement : « Votre majesté loge dans une
chaumière ? Comment votre majesté
peut-elle montrer sa puissance impo-
sante ? » Mais Yao répondit : « En ce
moment le peuple est dans la peine, la
construction d’un palais luxueux gaspille
les ressources en hommes et en maté-
riel. Si l’empereur fait souffrir son peuple,
de quelle puissance imposante parlerez-
vous ? Ce que doit faire l’empereur c’est
éliminer les soucis du peuple et l’aider à
surmonter les difficultés », suite à quoi il
envoya des ministres se renseigner sur
les conditions de vie du peuple.
Un jour, Yao vit un homme se jeter
sur le bord de la route. Yao lui demanda
avec sollicitude : « Qu’est-ce que vous
www.lagrandeepoque.com
avez ? ». L’homme répondit avec une
voix faible : « J’ai faim… » Alors Yao lui
remit ses provisions de voyage et lui dit :
« Allez manger, c’est moi qui vous fait
souffrir de faim ! » L’homme fut si ému
qu’il se mit à pleurer à chaudes larmes et
mangea comme un affamé. Yao dit à sa
suite de ministres : « Affectez une partie
de ma nourriture aux gens qui souffrent
de faim ». Les ministres rétorquèrent :
« Et vous alors ? » Yao répondit : « Je
peux manger plus léger avec davantage
de nourriture provenant de la forêt ». Les
ministres firent alors ce que Yao leur avait
demandé. Ils distribuèrent une partie de
leur nourriture aux gens affamés.
Le lendemain, Yao et sa suite de
ministres allèrent à la porte d’une grotte.
Ils voulaient boire à cet endroit. La voix
d’une fille dans la grotte se fit entendre :
« Il n’y a personne chez moi, n’entrez
surtout pas ! ». Les ministres répondi-
rent : « N’ayez pas peur, c’est l’empereur
qui est arrivé, ouvrez vite la porte ». La
fille était presque en pleurs d’inquiétude
et refusait toujours d’ouvrir.
Alors un homme portant un fagot sur
le dos s’approcha et dit : « Excusez-moi,
c’est ma fille, elle n’a pas de vêtement à
mettre malgré son âge, c’est pour cela
qu’elle ne peut pas vous ouvrir ». Yao
fut au bord des larmes quand il enten-
dit cela, il ouvrit son sac en toute hâte
et sortit un pantalon qu’il donna au père
de la fille. Le père refusa et s’exclama :
« Comment puis-je prendre votre panta-
lon ! » Yao répondit alors avec tristesse :
« Je n’ai pas bien gouverné le pays, c’est
pour cette raison que votre fille n’a pas
de vêtement à mettre, je suis indigne de
vous ! ». Le père ému fondit en pleurs, sa
fille et les ministres également.
Pour rentrer au palais, il fallait passer
par un petit bourg où un criminel était
attaché. Yao demanda au garde : « De
quel crime l’accuse-t-on ? », le garde
16 – 31 OCTOBRE 2009 ●
Image tirée du site http://www.guoxue.com/
Le portrait du premier empereur de la Chine antique, Yao.
répondit : « Avoir volé de la nourriture ». dit : « Cela n’a rien à voir avec vous, il
Yao demanda au coupable : « Pourquoi a commis un crime parce qu’il n’y avait
avez-vous volé de la nourriture ? » Le pas de nourriture à cause de la séche-
coupable répondit : « Il y a eu une séche- resse ! » Yao répondit : « Le peuple est
resse chez nous, nous n’avons pas eu de incapable de résister à la calamité, c’est
récoltes ». Yao demanda alors au garde : ma responsabilité. S’il vole quand il n’y a
« Attachez-moi, car c’est moi qui le rends pas de nourriture, c’est moi qui ne l’ai pas
coupable ». Le garde et les ministres se bien instruit. Comment peut-on dire que
mirent à genoux à la hâte. Un ministre cela n’a rien à voir avec moi ? » Yao com-
Shen Yun Performing Arts se lance
à la conquête de Hong Kong
HONG KONG – La compagnie de
danse classique chinoise, Shen Yun
Performing Arts, fera ses débuts
longtemps attendus à Hong Kong en
début d’année prochaine, selon Vina
Lee, directrice de la compagnie, lors
d’une conférence de presse à Hong
Kong le 4 octobre.
hen Yun Performing Arts de New York est
S programmée pour donner au moins quatre
représentations à l’Académie de Théâtre lyri-
que de Hong Kong pour les Arts de la scène, du
27 au 31 janvier 2010.
Lors de son discours à la conférence de
presse, Vina Lee a remercié l’organisation hôte
d’avoir invité Shen Yun à se produire. L’asso-
ciation Falun Dafa de Hong Kong, Da Ji Yuan
(la version chinoise de La Grande Époque) et
New Tang Dynasty Television co-accueille-
ront les spectacles. Elle a également remer-
cié le public pour son soutien à la compagnie
de danse.
« Hong Kong est la prestigieuse Perle orien-
tale. Elle est belle et prospère », a-t-elle dit.
« La population de Hong Kong jouit de la démo-
cratie, de la liberté et de la protection de la loi.
Nous sommes ravis d’avoir reçu l’invitation. »
Kan Hung-Cheung, président de l’associa-
tion Falun Dafa, qui est l’hôte principal à Hong
Kong, a déclaré : « La présentation de Shen
Yun à Hong Kong amènera assurément une
immense chance à Hong Kong. Nous sommes
très heureux d’accueillir l’arrivée de Shen Yun
en 2010 ».
La mission de Shen Yun est de faire revivre
la véritable tradition vieille de cinq mille ans de
la Chine, qui florissait avant les décennies de
répression par l’État communiste chinois, selon
leur site Internet.
Lee a dit que les représentations à Hong
Kong sont la première étape avant de se pro-
duire un jour en Chine continentale.
« Je crois que Shen Yun se produira un jour
en Chine et que la population chinoise aimera Pour en savoir plus :
Shen Yun autant que l’aiment les spectateurs www.ShenYunPerformingArts.org
La Grande Époque
manda donc aux ministres de l’attacher et
il se mit debout à côté du coupable. Les
gens venaient de partout pour regarder,
ils étaient très touchés, on les enten-
dait pleurer. Tout à coup, une dizaine de
personnes sortirent de la foule, elles se
mirent à genoux devant Yao, confessè-
rent tous les crimes que chacune d’entre
elles avaient commis et exprimèrent leur
volonté d’accepter la punition.
Après le retour des ministres qui
étaient partis enquêter sur les condi-
tions de vie du peuple, Yao parla à tous
les ministres dans la salle d’audience de
la chaumière : « Il y a des gens qui souf-
frent de faim, qui n’ont pas de vêtements
à mettre, qui sont en train de commet-
tre des crimes. Tout cela est ma faute, je
vais avouer ces crimes pour qu’on exa-
mine mes fautes envers le peuple ».
Les ministres réagirent en masse : « Si
le peuple ne vit pas bien, c’est parce
qu’il y a trop de calamités. Le peuple
doit apprendre la patience pendant cette
période difficile ». Mais Yao dit : « Le
peuple est dans la gêne, il ne faut pas se
soustraire à nos responsabilités et reje-
ter la faute sur les calamités. Par contre,
il faut chercher en soi les raisons de ce
mal. Je ne peux pas me plaindre que le
peuple ne soit pas patient. Je dois réflé-
chir sur mes torts dans ma façon de gou-
verner le pays ».
Quelques jours plus tard, Yao fit con-
voquer une assemblée populaire. Le peu-
ple pouvait exprimer des critiques envers
l’empereur, lui montrer ses fautes. Yao
aimait le peuple, se mettait à sa place
constamment, menait une vie simple et
recherchait sa propre responsabilité cha-
que fois qu’un problème se présentait. Il
était aimé et respecté de tous. Ainsi, peu
à peu le peuple vécut de plus en plus
dans l’aisance et on pouvait entendre
partout des éloges à son sujet.
Clearharmony.net
du monde entier », a-t-elle dit.
Kan Hung-Cheung espère aussi voir venir
des gens du continent. « Je crois que les gens
en Chine continentale qui ont entendu parler de
Shen Yun aspireront à voir le spectacle et qu’ils
seront heureux de faire le voyage à Hong Kong
pour y assister », a-t-il affirmé. « Je crains que
quatre représentations ne puissent satisfaire à
la demande », a-t-elle conclu.
Des personnalités de Hong Kong ont assisté
à la conférence de presse ou envoyé des mes-
sages de bienvenue à Shen Yun.
Szeto Wah, président de l’Alliance de Hong
Kong en soutien aux mouvements patriotiques
démocratiques a assisté à une représentation
de Shen Yun lors de sa visite au Canada cette
année. Il a eu la sensation que son âme était
purifiée en regardant le spectacle.
Il a employé le terme « grâce divine » pour
décrire Shen Yun. « Le mot ‘divine’ signifie spi-
ritualité et pensées en chinois », a-t-il expliqué.
« Le spectacle Shen Yun est riche de spiritua-
lité et de pensées. ‘Grâce’ en chinois signifie
harmonie. Le spectacle de Shen Yun mon-
tre l’harmonie de nombreuses façons différen-
tes. »
Jin Jong, rédacteur en chef de l’Open Maga-
zine à Hong Kong, attend beaucoup du specta-
cle Shen Yun. Il a dit avoir été impressionné par
les spectacles qu’il avait vus aux États-Unis.
Ching Cheong, journaliste réputé de The
Straits Times, a également pris connaissance
de l’annonce et dit qu’il était impatient de voir
ce que la compagnie allait offrir.
Shen Yun a plus que triplé l’étendue de sa
tournée ces trois dernières années. Elle donne
aujourd’hui plus de 300 représentations dans
100 grandes villes du monde. En 2007, Shen
Yun avait seulement un groupe de danse et un
orchestre. Cette année elle compte trois grou-
pes et trois orchestres.
« Il y aura plus de 100 interprètes, incluant
un orchestre, pour la première de Shen Yun à
Hong Kong », a annoncé Vina Lee.
WU XUER ET LI YI