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Conseil d'Etat
statuant
au contentieux
N° 86949
Publié au recueil Lebon
ASSEMBLEE
M. Cassin, président
M. Desprès, rapporteur
M. Delvolvé, commissaire du gouvernement
lecture du 17/02/1950
REPUBLIQUE FRANCAISE
Conseil d'Etat
statuant
au contentieux
N° 25521
Publié au recueil Lebon
M. Pichat, rapporteur
M. Romieu, commissaire du gouvernement
28 Decembre 1906
REPUBLIQUE FRANCAISE
Sur la requête du syndicat des patrons coiffeurs de Limoges : Considérant que si, aux
termes du dernier paragraphe de l'article 8 de la loi du 13 juillet 1906, l'autorisation
accordée à un établissement doit être étendue à ceux qui, dans la même ville font le
même genre d'affaires et s'adressent à la même clientèle, l'article 2 suppose
nécessairement que la situation de tout établissement pour lequel l'autorisation est
demandée fait l'objet d'un examen spécial de la part du préfet ;
Considérant, d'autre part, que s'il appartient aux syndicats professionnels de prendre
en leur propre nom la défense des intérêts dont ils sont chargés aux termes de l'article
3 de la loi du 21 mars 1884, ils ne peuvent intervenir au nom d'intérêts particuliers
sans y être autorisés par un mandat spécial ; que, par suite, le syndicat requérant ne
pouvait adresser de demande au préfet que comme mandataire de chacun de ses
membres pour lesquels la dérogation était sollicitée ;
Considérant que la demande collective présentée au préfet par le syndicat, et qui
d'ailleurs ne contenait l'indication ni du nom des patrons coiffeurs pour lesquels elle
était formée ni du siège de leurs établissements, n'était accompagnée d'aucun mandat ;
que, dans ces conditions, cette demande n'était pas régulière, et que, dès lors, la
requête contre l'arrêté qui a refusé d'y faire droit doit être rejetée ;
DECIDE : Article 1er : L'intervention de la chambre syndicale des ouvriers coiffeurs
de Limoges est déclarée non recevable. Article 2 : La requête du syndicat des patrons
coiffeurs de Limoges est rejetée. Article 3 : Expédition de la présente décision sera
transmise au Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale.
Conseil d'Etat
statuant
au contentieux
N° 46707
Publié au recueil Lebon
M. Perret, rapporteur
M. David, commissaire du gouvernement
l'omission de son nom sur la liste des généraux de division publiée dans l'annuaire
militaire de 1873, a déclaré que c'était avec raison que le nom du requérant n'avait pas
été porté sur la liste de l'état-major général de l'armée ;
Vu la constitution du 14 janvier 1852 et les art. 4 et 6 du sénatus-consulte du 7
novembre 1852 portant modification de cette constitution ; Vu le décret du 18
décembre 1852 conférant le titre de Prince français, au prince Napoléon-Joseph X... ;
Vu le décret du 24 janvier 1853 disposant que le prince Napoléon-Joseph X... aura le
titre et le rang de général de division et qu'il en portera l'uniforme et les insignes ; Vu
le décret du 9 mars 1854 portant que le prince Napoléon-Joseph X... est nommé au
grade de général de division ; Vu la loi du 14 avril 1832 sur l'avancement dans
l'armée, et l'ordonnance du 16 mars 1838 rendue pour l'exécution de cette loi ; Vu la
loi du 19 mai 1834 sur l'état des officiers ; Vu la loi du 4 août 1839 sur l'organisation
de l'état-major général de l'armée ;
Considérant que pour demander l'annulation de la décision qui a refusé de rétablir son
nom sur la liste des généraux de division publiée dans l'Annuaire militaire, le prince
Napoléon-Joseph X... se fonde sur ce que le grade de général de division que
l'Empereur, agissant en vertu des pouvoirs qu'il tenait de l'article 6 du sénatus-
consulte du 7 novembre 1852, lui avait conféré par le décret du 9 mars 1854, était un
grade qui lui était garanti par l'article 1er de la loi du 19 mai 1834 ;
Mais considérant que, si l'article 6 du sénatus-consulte du 7 novembre 1852 donnait à
l'empereur le droit de fixer les titres et la condition des membres de sa famille et de
régler leurs devoirs et leurs obligations, cet article disposait en même temps que
l'Empereur avait pleine autorité sur tous les membres de sa famille ; que les situations
qui pouvaient être faites aux princes de la famille impériale en vertu de l'article 6 du
sénatus-consulte du 7 novembre 1852, était donc toujours subordonnées à la volonté
de l'Empereur ; que, dès lors, la situation faite au prince Napoléon-Joseph X... par le
décret du 9 mars 1854, ne constituait pas le grade dont la propriété définitive et
irrévocable ne pouvant être enlevée que dans des cas spécialement déterminés, est
garantie par l'article 1er de la loi du 19 mai 1854, et qui donne à l'officier qui en est
pourvu le droit de figurer sur la liste d'ancienneté publiée chaque année dans
l'Annuaire militaire ; que, dans ces conditions, le prince Napoléon-Joseph X... n'est
pas fondé à se plaindre de ce que son nom a cessé d'être porté sur la liste de l'état-
major général de l'armée ;
DECIDE : Article 1er - La requête du Prince Napoléon-Joseph X... est rejetée. Article
2 - Expédition de la présente décision sera transmise au ministre de la Guerre.
Abstrats : 08-01-02-01-01 ARMEES - PERSONNELS DES ARMEES -
QUESTIONS PARTICULIERES A CERTAINS PERSONNELS MILITAIRES -
OFFICIERS D'ACTIVE ET OFFICIERS GENERAUX - OFFICIERS GENERAUX -
Grade de général de division conféré par l'empereur à un prince de sa famille -
Radiation - Excès de pouvoirs - Propriété du grade.
Conseil d'Etat
statuant
au contentieux
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N° 55049 55055
Publié au recueil Lebon
ASSEMBLEE
M. Parodi, président
M. Théry, rapporteur
M. Henry, commissaire du gouvernement
lecture du 02/03/1962
REPUBLIQUE FRANCAISE
Vu, sous le n° 55049, la requête présentée pour les sieurs Rubin de I... Guy, C...
Pierre, Z... Marcel, Y... Michel, F... Antoine, A... Roger, E... Joseph, Durand-Ruel
G..., Picot d'X... d'Assignies, B... Jean, incarcérés à la prison de la Santé, ladite
requête enregistrée au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat le 5 juillet 1961 et
tendant à ce qu'il plaise au Conseil annuler pour excès de pouvoir une décision du
président de la République en date du 3 mai 1961 instituant un Tribunal militaire et
subsidiairement ordonner qu'il soit sursis à son exécution ;
Vu, sous le n° 55055, la requête présentée pour le sieur H... de Nedde, demeurant ... à
Saint-Cloud et pour le sieur D... Jacques-Claude demeurant ..., ladite requête
enregistrée comme ci-dessus le 5 juillet 1961 et tendant à ce qu'il plaise au Conseil
annuler pour excès de pouvoir une décision en date du 3 mai 1961 par laquelle le
président de la République a institué un Tribunal militaire, subsidiairement ordonner
le sursis à l'exécution ; Vu la loi constitutionnelle du 3 juin 1958 ; Vu la Constitution
du 4 octobre 1958 ; Vu l'ordonnance du 31 juillet 1945 et le décret du 30 septembre
1953 ; Vu la loi du 4 août 1956 ;
Considérant que les requêtes susvisées présentent à juger les mêmes questions ; qu'il y
a lieu de les joindre pour y être statué par une seule décision ;
Considérant que, par décision en date du 23 avril 1961, prise après consultation
officielle du Premier Ministre et des présidents des Assemblées et après avis du
Conseil constitutionnel, le Président de la République a mis en application l'article 16
de la Constitution du 4 octobre 1958 ; que cette décision présente le caractère d'un
acte de gouvernement dont il n'appartient au Conseil d'Etat ni d'apprécier la légalité,
ni de contrôler la durée d'application ; que ladite décision a eu pour effet d'habiliter le
Président de la République à prendre toutes les mesures exigées par les circonstances
qui l'ont motivée et, notamment, à exercer dans les matières énumérées à l'article 34
de la Constitution le pouvoir législatif et dans les matières prévues à l'article 37 le
pouvoir réglementaire ;
Considérant qu'aux termes de l'article 34 de la Constitution, "la loi fixe les règles
concernant ... la procédure pénale, ... la création de nouveaux ordres de juridiction" ;
que la décision attaquée en date du 3 mai 1961, intervenue après consultation du
Conseil constitutionnel, tend d'une part à instituer un tribunal militaire à compétence
spéciale et à créer ainsi un ordre de juridiction au sens de l'article 34 précité, et,
d'autre part, à fixer les règles de procédure pénale à suivre devant ce tribunal ; qu'il
s'ensuit que ladite décision, qui porte sur des matières législatives et qui a été prise par
le Président de la République pendant la période d'application des pouvoirs
exceptionnels, présente le caractère d'un acte législatif dont il n'appartient pas au juge
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administratif de connaître ;
DECIDE : Article 1er - Les requêtes susvisées n° 55049 et 55055 présentées par le
sieur Rubin de I... et autres sont rejetées comme portées devant une juridiction
incompétente pour en connaître. Article 2 - Expédition de la présente décision sera
transmise au Premier Ministre.
Conseil d'Etat
statuant
au contentieux
N° 55125
Publié au recueil Lebon
M. Mayniel, président
M. Vergniaud, rapporteur
M. Chardenet, commissaire du gouvernement
pour but de conférer au préfet le droit de refuser, par voie de décision individuelle, le
permis de construire, au cas où le projet présenté porterait atteinte à une perspective
monumentale ; que les seules restrictions apportées au pouvoir du préfet, dont la loi
n'a pas subordonné l'exercice à un classement préalable des perspectives
monumentales, sont celles qui résultent de la nécessité de concilier la conservation
desdites perspectives avec le respect dû au droit de propriété ;
Mais considérant qu'il appartient au Conseil d'Etat de vérifier si l'emplacement de la
construction projetée est compris dans une perspective monumentale existante et,
dans le cas de l'affirmative, si cette construction, telle qu'elle est proposée, serait de
nature à y porter atteinte ;
Considérant que la place Beauveau ne saurait être regardée dans son ensemble comme
formant une perspective monumentale ; qu'ainsi, en refusant par la décision attaquée
au requérant l'autorisation de construire, le préfet de la Seine a fait une fausse
application de l'article 118 de la loi précitée du 13 juillet 1911 ;
DECIDE : Article 1 : L'arrêté susvisé du Préfet de la Seine est annulé. Article 2 :
Expédition ... Intérieur.