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MANON
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Janvier 2010
SOMMAIRE
4___ Le compositeur
7___ L’argument
9__ La musique
14___ La production
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Vendredi 15 (19h30) et dimanche 17 janvier 2010 (15h30)
Durée 4h10 (avec entractes)
OPERA EN 5 ACTES
Musique de Jules Massenet
Livret d’Henri Meilhac et Philippe Gille
(d’après le roman éponyme de l’Abbé Prévost)
Création à l’Opéra comique ( 19 janvier 1884)
AVEC
Nathalie Manfrino Manon
Florian Laconi Chevalier des Grieux
Olivier Heyte Lescaut
Jean-Marie Frémeau Comte des Grieux
Sergeï Stilmachenko De Brétigny
Christophe Mortagne Guillot de Morfontaine
Laure Baert Poussette
Sophie Haudebourg Javotte
Juliette Mars Rosette
Xavier Seince L’Hôtelier
ORCHESTRE DE L’OPERA DE MASSY
Chœurs de l’Opéra-Théâtre d’Avignon et
des Pays du Vaucluse
Opéra surtitré en français
Surtitrage Max Rey
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LE COMPOSITEUR
JULES MASSENET (1842-1912)
Jules Massenet est un compositeur français, né à Montaud le 12 mai 1842 et mort à Paris le 13
août 1912. Il est le benjamin d’une famille de douze enfants. Sa maman lui enseigne le piano.
A 11 ans, Jules Massenet s’enfuit de chez ses parents pour entrer au conservatoire de Paris. A
17 ans, il obtient un premier prix de piano. Au début pour gagner sa vie il joue du piano dans
les cafés et des timbales dans les théâtres. Il étudie ensuite la composition, remporte le Grand
Prix de Rome et enseigne en Italie au côté du célèbre Franz Lizt. Trois ans plus tard, il regagne
Paris et y connaît ses premiers succès à l’opéra.
Jules Massenet remporta un succès international avec ses opéras Manon et Werther. La médi-
tation de Thaïs, son superbe solo de violon si célèbre aujourd’hui, ne connaît le succès que 10
ans après sa création. C’est à l’apogée de sa notoriété qu’Henri Cain lui proposa le sujet féerique
de Cendrillon.
Il compose Cendrillon d’après le conte de Charles Perrault, en 1899. Faire un opéra à partir du
conte de Perrault, l’idée n’était pas nouvelle. La Cenerentola de Rossini, caractérisée par son
style quotidien et son humour typiquement italien de l’opéra buffa, connaissait déjà depuis 1822
un fort succès.Contrairement à l'oeuvre de Rossini, Cendrillon de Jules Massenet contient tous
les éléments du conte de fées et renoue avec la dimension magique du conte de Perrault : l'his-
toire d'une misérable, inconnue et malheureuse jeune fille qui est découverte et enfin célébrée...
Il travaille énormément comme compositeur et comme professeur au Conservatoire. Il est ca-
pable de composer de nombreuses heures d'affilée, ses journées commencent dès quatre heures
du matin, alternant compositions, enseignements et auditions. Il a laissé une oeuvre essentiel-
lement pour la voix (vingt-cinq opéras), mais aussi beaucoup de pièces pour le piano et pour l’or-
chestre symphonique.
Massenet est l'un des plus significatifs représentants de l'esprit français dans l'art musical du
XIXe siècle, par ses qualités d'élégance, de finesse, de clarté, de charme et de grâce. Les inter-
prètes d'aujourd'hui s'accordent à dire combien chanter Massenet leur est agréable du fait de
la parfaite adéquation de sa musique aux capacités vocales, aux tessitures. Il s'est attaché à tra-
duire toutes les inflexions de la langue française, et de ce fait la ligne mélodique semble souvent
issue de la prosodie. Enfin, son sens théâtral et son goût pour les couleurs orchestrales lui ont
permis de créer des oeuvres d'une grande efficacité dramatique. Pour toutes ces raisons, il est
quasi incontournable pour qui souhaite aborder l'opéra français.
Manon, 2010
Cendrillon, 20
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SES OPÉRAS
- Les Deux boursiers (1859) - La Vierge (Légende sacrée 1880) - Sapho (1897)
- Esmerelda (1865) - Robert de France (1880 - Cendrillon (1899)
- Noureddin (1865) - Hérodiade (1881) - Grisélidis (1901)
- Valéria (1865) - Les Girondins (1881) - Le Jongleur de Notre-Dame (1902)
- La Grand'tante (1867) - Montalte (1883) - La Cigale (1904)
- La Coupe du roi de Thulé (1867) - Hérodiade (1884) - Chérubin (1905)
- Le Florentin (1868) - Manon (1884) - Ariane (1906)
- Manfred (1869) - Le Cid (1885) - Thérèse (1907)
- Méduse (1870) - Don César de Bazan (1888) - Bacchus (1909)
- Don César de Bazan (1872) - Esclarmonde (1889) - Don Quichotte (1910)
- Les Templiers (1873) - Le Mage (1891) - Roma (1912)
- Marie-Magdeleine (Drame sacré 1873 / - Werther (1892) - Panurge (1913)
sous forme de drame lyrique: 1903) - Kassya (1893) - Cléopâtre (1914)
- L'Adorable Bel'-Boul' (1874) - Thaïs (1894) - Amadis (1922)
- Bérangère et Anatole (1876) - Le Portrait de Manon (1894)
- Le Roi de Lahore (1877) - La Navarraise (1894)
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MANON : POINTS DE REPÈRES
1728-1731 Rédaction de l’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut par l’abbé Prévost.
1733-1735 Le livre est jugé scandaleux, il est saisi et condamné à être brûlé.
1753 L’abbé Prévost publie une nouvelle édition de Manon Lescaut revue, corrigée et augmentée d’un épi-
sode important.
1884 Création de Manon à l’Opéra Comique le 19 janvier avec Marie Heilbron dans le rôle titre.
1890 Puccini compose sa Manon Lescaut et oublie sa passion pour Tosca.
1893 Création de Manon Lescaut de Puccini au teatro Regio de Turin le 1er février.
1894 Jules Massenet crée Le portrait de Manon d’après un livret de Georges Boyer.
1912 Jules Massenet décède le 13 août d’un cancer de l’estomac dont il souffrait depuis de nombreuses an-
nées. Il terminait son dernier opéra, Cléopâtre.
1980 Manon Lescaut, enregistrement pour la télévision de l’opéra de Giacomo Puccini, dirigé par Kirk Brow-
ning et joué par Renata Scotto et Plácido Domingo.
1984 Pour le centenaire de Manon de Massenet, une autre production (direction musicale de Reynald Gio-
vaninetti et mise en scène de Jean-Reynald Prêtre ) a été présentée en 1984 à la Salle Favart, avec Catherine Mal-
fitano (Manon), Vinson Cole (le chevalier des Grieux.
1997 En juin 1997, Manon faisait son entrée sur la scène de l’Opéra Bastille dans une mise en scène de Gil-
bert Deflo, avec Renée Fleming et Mary Mills (Manon), Richard Leech (des Grieux), Jean-Luc Chaignaud et Franck
Leguérinel (Lescaut), sous la direction de Gary Bertini. Cette production est reprise en 2004, avec Alexia Cousin et
Roberto Alagna dans les rôles-titres.
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MANON : L’OPÉRA
MANON, UN OPÉRA COMIQUE
L’Opéra comique est un genre lyrique du 18eme siècle dérivant de la comédie-ballet avec de nombreux emprunts
au répertoire des airs sérieux et à boire. Il nait sur les tréteaux des Foires St Laurent et St Germain, où, après avoir
été interdit, le chant est à nouveau autorisé (1714).
Il fera les beaux jours du théâtre de l’Opéra -Comique à Paris.
Opéra comique ne signifie pas que l’opéra est comique et que le dénouement sera heureux mais il correspond à
des œuvres ou des airs chantés alterneront avec des dialogues parlés (avec des apartés au public). L’Opéra co-
mique aborde des sujets de la vie quotidienne et n’hésite pas à faire référence à des sujets d’actualités.
Quelques auteurs d’opéras- comique : Adolphe Adam, Hector Berlioz, Georges Bizet, Marc Antoine Charpentier,
Charles Gounod, Maurice Ravel, Jacques Offenbach, Francis Poulenc, Camille St Saens.
Manon :
Ni libertine, ni romantique, c’est l’énigme, « le sphinx étonnant » selon l’expression de Musset reprise ici. Elle at-
tend beaucoup de la vie. Poursuivie par l’idée de la mort « Et si Manon devait mourir », du temps qui fuit « pro-
fitons bien de la jeunesse », la beauté, le luxe, les plaisirs la fascinent. L’or de Guillot la fait rire parce que l’homme
est rebutant ; celui de Brétigny l’attire parce que Brétigny lui apporte la promesse d’un amour plus exaltant que
ce qu’elle a connu avec Des Grieux.
Quand Des Grieux se rend inaccessible en entrant dans les ordres, elle abandonne tout pour le rejoindre, mais elle
n’entend pas pour autant renoncer au luxe : elle veut l’amour et la fortune.
Lorsque ce rêve s’effondre, elle meurt. On ne sait chez elle où finit la sincérité, où commence le calcul ; « Je ne
suis que faiblesse et fragilité » : même si vocalement le rôle est plus exigeant, il faudrait la même transparence un
peu irréelle.
Des Grieux :
Impulsif, il veut arracher Manon au sort qui l’attend, l’enlever et l’épouser aussitôt… il menace Lescaut de lui cou-
per les oreilles, court à la porte dès qu’il entend un bruit suspect, se jette dans l’austérité de la vie religieuse puis
quitte Saint- Sulpice dès que Manon l’y rejoint. A l’hôtel de Transylvannie, il voudrait jeter Guillot par la fenêtre,
et au dernier acte, prétend attaquer seul la colonne de soldat. Mais il est faible aussi : « j’aurais dû résister, dira-
t-il, je n’en ai pas eu le courage. Et d’une naïveté plutôt touchante.
Lescaut :
C’est un héros de roman picaresque (Gil Blas), ni bon ni mauvais, ne connaissant que son intérêt : quelques louis
à gagner qu’il dépense aussitôt avec les femmes. C’est le personnage le plus haut en couleur de l’ouvrage. Il sert
tour à tour les intérêts de Brétigny, de Guillot et de Des Grieux, cela empêche de lui donner un contour fixe et au-
torise des interprétations variées. C’est un véritable rôle de composition.
Brétigny
Il à l’assurance du séducteur et le sans-gêne d’un riche fermier général. Il n’hésite pas à balayer Des Grieux de sa
route, et d’ailleurs il a certainement davantage à apporter à Manon qu’un ingénu, fût-il tendre et constant. Son
lyrisme à l’acte II et son attitude attentionnée au Cours-la-reine semblent indiquer qu’il est vraiment amoureux : il
en devient même un peu bête, ce que Manon ne lui pardonnera pas.
LES PERSONNAGES
__ Manon Lescaut - soprano
__ Le Chevalier Des Grieux - ténor
__ Lescaut, le cousin de Manon - baryton
__ Guillot de Morfontaine, un noble - ténor
__ Monsieur de Brétigny - baryton
__ Le Comte Des Grieux, le père du Chevalier - basse
__ Poussette, une comédienne - soprano
__ Javotte, une comédienne - mezzo-soprano
__ Rosette, une comédienne - mezzo-soprano
T E 1
chercher ses bagages. Guillot aperçoit la jeune fille ; il tente de la séduire en faisant
A C
étalage de sa fortune et lui propose de mettre son carrosse à sa disposition. Lescaut re-
vient et le chasse, puis quitte de nouveau Manon pour aller rejoindre ses amis au ca-
baret voisin. Mélancolique, Manon songe à son avenir ; la gaieté, les bijoux et les
toilettes des trois jeunes femmes qui accompagnaient Guillot lui ont fait entrevoir une
vie beaucoup plus attirante que celle qui l’attend au couvent. Ses tristes réflexions sont
interrompues par l’arrivée du chevalier Des Grieux. Au premier regard, il s’éprend de
Manon, qui, de son côté, tombe sous le charme du jeune homme. Des Grieux n’a pas
de mal à persuader Manon de le suivre à Paris, en profitant de la voiture de Guillot.
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gny prévient discrètement Manon que son amant sera enlevé le soir même sur ordre de
A C
son père. Il lui propose un marché : si elle n’avertit pas Des Grieux, il veillera à ce qu’elle
vive dans le luxe. Manon est incapable de résister à la tentation. Tandis que Des Grieux
sort pour aller porter la lettre, elle adresse un touchant adieu à la petite table, témoin
de leur bonheur éphémère. A son retour, Des Grieux s’aperçoit du trouble de Manon
mais la jeune femme feint la gaieté pour le rassurer. On frappe de nouveau à la porte.
Manon tente d’empêcher Des Grieux d’ouvrir, mais il est trop tard : le chevalier est en-
levé.
Le Cours-la-Reine / Saint-Sulpice
C’est jour de fête au Cours-la-Reine. Manon fait une entrée très remarquée, accompa-
gnée de Brétigny, son nouvel amant. Elle clame son bonheur et sa joie d’être jeune et
belle. Une conversation surprise par hasard entre Brétigny et le comte Des Grieux lui ap-
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prend que le chevalier a décidé d’entrer au séminaire de Saint-Sulpice. Guillot de Mor-
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fontaine, qui espère séduire Manon et l’enlever à Brétigny, a fait venir pour elle le ballet
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de l’Opéra. Mais elle décide de partir sur-le-champ pour Saint-Sulpice et quitte la fête.
Au séminaire de Saint-Sulpice, Le comte Des Grieux tente encore une fois de dissuader
son fils d’entrer dans les ordres, mais le jeune homme reste inflexible. Pourtant, la prière
qu’il adresse au ciel, une fois seul, montre qu’il lutte encore contre le souvenir de
Manon. L’arrivée de la jeune femme le trouble au plus haut point. Il la repousse et lui
reproche sa trahison. Elle réclame le pardon. Des Grieux voudrait résister mais le charme
de Manon est trop puissant. Il cède et fuit avec elle.
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L’hôtel de Transylvanie
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Les dépenses de Manon ont déjà épuisé les ressources de Des Grieux. Il se laisse en-
C T E
traîner dans une maison de jeu dont Lescaut est un habitué. Il commence par refuser
A
de jouer mais Manon le pousse à tenter sa chance. Il cède une fois de plus et engage
une partie contre Guillot. La fortune sourit au chevalier. Guillot l’accuse d’avoir triché.
Il sort en proférant des menaces et revient peu après avec la police qui arrête Manon et
Des Grieux. Le chevalier est remis en liberté peu après grâce à l’intervention de son
père, mais Manon est condamnée à la déportation.
La route du Havre
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Des Grieux et Lescaut attendent le passage du convoi des filles condamnées à la dé-
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portation en Louisiane. Lescaut réussit à acheter la complicité du sergent des archers
A
pour que Manon et Des Grieux puissent rester un moment seuls. Prise de remords, la
jeune femme s’accuse d’avoir gâché leur amour et implore le pardon. Des Grieux la ras-
sure, tente de lui redonner espoir. Mais Manon est trop épuisée pour essayer de fuir avec
lui et meurt dans ses bras en rêvant à leur bonheur passé.
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LA MUSIQUE
JULES MASSENET
« IL APPARAÎT TOUT DE SUITE QUE SA MUSIQUE N'EST JAMAIS LA VOIX UNIVERSELLE QU'ENTENDIRENT BACH
ET BEETHOVEN : IL EN FIT PLUTÔT UNE CHARMANTE SPÉCIALITÉ. » CLAUDE DEBUSSY
La force de Manon est d'utiliser les arcanes de l'opéra-comique en les renouvelant. Le public de la première fit un
triomphe à l'oeuvre, mais la critique resta réservée, un rien dubitative devant tant de nouveauté. Dans Manon, Mas-
senet systématise son utilisation de motifs récurrents, ce qui renforce la structure de l'ouvrage et affûte son pou-
voir expressif.
UN PEU DE VOCABULAIRE :
Mélodie : Dans un système musical, la mélodie désigne la dimension qui prend en compte des hauteurs émises,
par une source individuelle ou collective, instrumentale ou vocale, au sein d’une réalisation musicale quelconque.
La mélodie s’oppose principalement au rythme, autre composante de la musique. Parce qu’elle fait se succéder
des sons aux fréquences différentes,
Une mélodie est une succession d’intervalles. En effet, du point de vue de l’interprète, comme de celui de l’audi-
teur, chaque note d’une mélodie est déterminée par l’intervalle mélodique qui sépare celle-ci de la note précédente.
Harmonie : Dans son sens le plus large, le mot harmonie désigne traditionnellement une des quatre composantes
de la musique les trois autres étant le rythme, la mélodie et le timbre. L’harmonie relève de l’utilisation délibérée
de fréquences simultanées, dans la perspective d’apporter relief et profondeur au chant ou au jeu instrumental :
elle représente donc l’aspect vertical de la musique, tandis que la mélodie représente l’aspect horizontal.
La musique tonale : Elle désigne l’ensemble des principes et des lois régissant, non seulement la notation de l’in-
tonation, mais la structure, le fonctionnement et la mise en mouvement de celle-ci, dans ses deux dimensions :
mélodique et dramatique.
La musique atonale :
La musique atonale remet tous les fondements du langage tonale. Elle rejette le principe de centre tonal, de hié-
rarchie entre les notes et garantit l’égalité de toutes les notes entre elles. Elle s’appuie sur des accords non clas-
sés et remet largement en cause l’emploi traditionnel des gammes. Le musicien atonal ne considère plus la tonique
comme devant être le pôle d’attraction particulier autour de laquelle l’œuvre devrait se construire. La musique ato-
nale privilégie les dissonances, pour éviter justement les relations qui rappelleraient l’organisation tonale. Cette mu-
sique tend souvent, du fait de cette dissonance et d’absence de centre tonal à évoquer des ambiances inquiétantes
ou morbides.
(Retrouvez d’autres pistes sur la musique atonale dans notre dossier pédagogique sur Schönberg).
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ACTE III “Je suis seul, ah fuyez douce image”
(Deuxième tableau, scène III)
Le chevalier des Grieux, maintenant abbé, tente de rejeter sa passion pour Manon Lescaut. Il prie pour trouver la
sérénité. Mais l’air «ah fuyez douce image» le laisse brisé.
Le «nom maudit» que Des Grieux veut chasser de sa mémoire sans le prononcer, c’est bien sûr celui de Manon,
mais phonétiquement il en prononce déjà la seconde moitié.
« Je suis seul!
Seul enfin!
C’est le moment suprême!
Il n’est plus rien que j’aime
Que le repos sacré que m’apporte la foi!
Oui j’ai voulu mettre Dieu même
Entre le monde et moi!
Ah fuyez douce image à mon âme trop chère,
Respectez un repos cruellement gagné,
Et songez, si j’ai bu dans une coupe amère,
Que mon coeur l’emplirait de ce qu’il a saigné!
Ah, fuyez! Fuyez loin de moi! Ah, fuyez!
Que m’importe la vie et ce semblant de gloire!
Je ne veux que chasser du fond de ma mémoire
Un nom maudit!... Ce nom qui m’obsède... et pourquoi?
J'y vais!
Mon Dieu!
De votre flamme
Purifiez mon âme...
Et dissipez à sa lueur
L'ombre qui passe encore dans le fond de mon coeur!
Mon Dieu! purifiez mon âme!
Ah! fuyez, douce image, à mon âme trop chère!
Ah! fuyez!»
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MANON A L’ÉCRAN
1912 Un film d’Albert Capellani (avec Emile Matrat). France, N&B, muet.
1914 Une mise en scène de Herbert Hall Winslow (avec Lina Cavalieri, Lucien Mu-
ratore, Dorothy Arthur, William L. Abingdon, Charles Hammondo, Franck H. Wester-
ton...). USA, N&B, muet, 60 minutes.
1918 Une mise en scène de Mario Gargiulo (avec Giuseppe Giuffride, Raffaello
Mariani, Tina Xeo...). Italie, N&B, muet.
1926 Une mise en scène d’Arthur Robinson (avec Lya de Puti, Vladimir Gajdarov,
Eduard Rothauser, Fritz Greiner, Hubert von Meyerink). Allemagne, N&B, 78 minutes.
1939 Une mise en scène de Carmine Gallone (avec Alida Valli, Vittorio De Sica,
Lamberto Picasso).Italie, N&B, mono, 1h32.
1968 Manon Lescaut 70, un film français réalisé par Jean Aurel (avec Catherine De-
neuve, Jean-Claude Brialy, Samy Frey).
1978 Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, une série en 6 épi-
sodes de 52 minutes (avec Fanny Cottençon, Franck David, Jacques Balutin, Maurice
Vaudaux, André Reybaz, Jacques Castelot, Bernard Le Coq, André Dumas, Philippe Ron-
dest, Gérard Caillau, Maurice Jacquemond, Marc Fayolle, Philippe Desboeuf, Jacques
Monod, René Monod, René Morard, Georges Lycan).
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SECRETS DE PRODUCTION :
COIFFURES & ACCESSOIRES
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LA PRODUCTION
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LA DIRECTION MUSICALE _ Dominique Rouits
Tout en étudiant le piano, le clavecin, l’orgue, l’écriture et l’orchestration, Dominique
Rouits suit un cursus de mathématiques. Une rencontre décisive avec Yehudi Menu-
hinva le conduire à l’Ecole Normale de Musique de Paris où il travaille avec Pierre Der-
vaux. En 1977, il obtient, premier nommé, sa Licence de direction d’orchestre. Il dirige
pendant vingt ans l’Orchestre de Chambre Français, une longue période durant la-
quelle se forge son expérience : aux côtés de Marc Soustrot à l’Orchestre des Pays de
la Loire, Jean-Claude Casadesus à l’Orchestre Philharmonique de Lille, Pierre Boulez à
l’Ensemble Intercontemporain.
Puis, il est tour à tour directeur de l’atelier lyrique du Maine et directeur de l’orches-
tre d’Antenne 2 pour “Kiosque à musique”.
Dominique Rouits est également très concerné par l’enseignement. De 1986 à 1992, il est chargé du cycle de per-
fectionnement au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. De 1988 à 1998, il enseigne la direction
d’orchestre au Festival Bartok en Hongrie où il travaille avec Kurtag, Eötvös et Ligeti. Il enseigne à l’Ecole Normale
de Musique de Paris où il succède à Pierre Dervaux en 1981. Dominique Rouits mène également une carrière in-
ternationale. Sa baguette le conduit en Bulgarie, Hongrie, Angleterre, Allemagne, Italie, Mexique... où il aime in-
terpréter son répertoire de prédilection : Beethoven, Tchaïkovski mais aussi et surtout la musique française avec
Berlioz, Debussy, Ravel...
Cette saison, il dirige deux opéras : Manon et Norma avec l’Orchestre de l’Opéra de Massy et de nombreux concerts
en Essonne. Il vient de célébrer les vingt années d'existence de l'Orchestre lors d'un concert de musique française,
ponctué de la Symphonie fantastique de Berlioz.
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LE CHOEUR DE L’OPERA D’AVIGNON
ET DES PAYS DU VAUCLUSE
Les artistes du Chœur travaillent à temps complet et sont recrutés sur audition. Le large éventail des styles abordés exige
d'eux une technique musicale, vocale et chorale complète et particulièrement souple.
Le Chœur de l'Opéra-Théâtre d'Avignon et des Pays de Vaucluse participe à la réalisation de l'ensemble de la saison lyrique -
opéras et opérettes - et à un certain nombre de concerts lyriques et de chœurs, et sont ap-
pelés à se produire dans d’autres Maisons d’opéras, dans le cadre de co-
productions.
Il chante également devant un jeune public dans le cadre des
Animations Scolaires et devant le public du 3ème âge dans celui
des Après-Midi de l'Age d'Or.
Le Chœur est par ailleurs régulièrement invité aux Chorégies d'Orange.
LA CHOREGRAPHIE
Eric Bélaud / CHOREGRAPHE
Originaire de Saumur, Eric Belaud effectue ses classes au Conservatoire d'Angers. Dès
l'âge de dix-sept ans et à l'issue de sa formation, il est engagé au Ballet du Rhin, avant
de se rendre à Toulouse. Il restera trois ans au Théâtre du Capitole, sous la direction
de Juan Giuliano et Jacques Fabre. Après une saison au Grand Théâtre de Bordeaux,
il est engagé à l'Opéra-Théâtre d'Avignon et des Pays de Vaucluse où on a pu l'ap-
précier dans les rôles de soliste des répertoires classique et contemporain, sous la di-
rection de chorégraphes tels que Vladimir Skouratoff, Joseph Lazzini, Michel Bruel,
Jacques Fabre ou encore Jean-Pierre Bonnefous et, durant la saison 1996/1997, dans
Le Chant de la Terre de Jean-Luc Leguay. Il a dansé le rôle de l'Oiseau dans L'Oiseau
de Feu sur une chorégraphie de Philip Lansdale. Il a travaillé sous la direction d'Eric Vu-
An avec lequel il a dansé plusieurs créations : L'Histoire du Soldat, La Marseillaise Noire sous les Flamboyants, ainsi
qu'Ivresse (s) de Dionysos.
Eric Belaud a signé sa première chorégraphie avec La Fille de Madame Angot en 1999, et a réalisé durant les deux
saisons suivantes les chorégraphies du Petit Duc, du Pays du Sourire, de La Grande Duchesse de Gerolstein et des
Mousquetaires au Couvent.
En 2002 et en 2004, il a assuré les chorégraphies de La Fille du Tambour-Major, de Valses de Vienne, de Cendrillon
à l’Auditorium de Vaucluse Jean Moulin scène départementale et à l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vau-
cluse. En 2003, il a chorégraphié La Belle Hélène, Un de la Canebière et Barbe-Bleue ; en 2004 Ciboulette, le Mi-
kado, La Fille du Tambour-Major et La Belle au Bois Dormant. En 2005 celles de Trois Valses, de Rêve de Valse, du
Pays du Sourire et du Nègre des Lumières.
En 2006, il a repris la chorégraphie de La Belle au Bois Dormant à l’Auditorium de Vaucluse Jean Moulin-scène dé-
partementale, qu’il a par ailleurs remontée pour le Ballet de l’Opéra de Toulon Provence-Méditerranée, celle de Trois
Valses à l’Opéra National de Bordeaux et à l’Opéra-Comique à Paris, celle de La Fille de Madame Angot et de Cen-
drillon à l’Opéra-Théâtre d’Avignon.
En 2007, il a assuré les chorégraphies des Pêcheurs de Perles, de Princesse Czardas et d’une soirée de ballets, du
Pays du Sourire, de L’Auberge du Cheval Blanc, et a également repris la chorégraphie de La Belle au Bois Dormant.
En 2008/2009, il a chorégraphié La Belle-Hélène, a assuré une soirée de ballets au Festival des Taillades, a réalisé
La Nuit Transfigurée (Arnold Schoënberg), ainsi que celle du Chanteur de Mexico lors des dernières fêtes de fin
d’année, et Véronique.
Parmi ses projets 2009/2010 pour Avignon, on notera une soirée Stravinski, le Ballet du Bout de l’An, Valses de
Vienne, Aida, Le Petit Prince et Les Années Folles.
Après avoir été assistant du Directeur du Ballet de l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse de 2001 à
2004, il en est depuis le Directeur.
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LES DECORS, LES COSTUMES ET LES LUMIERES
CONFÉRENCE
Manon
HÉLÈNE PIERRAKOS (musicologue)
Mardi 12 janvier 2010 _ 19h à l’auditorium
Musicologue et critique musical, Hélène Pierrakos a collaboré avec les revues Le Monde
de la Musique, Opéra International, L’Avant-Scène Opéra, Ligne 8 (revue de l’Opéra Na-
tional de Paris), etc. et produit des émissions sur les radios : France Musique, France
Culture, Radio Suisse Romande et Fréquence Protestante (où elle présente depuis deux
ans l’émission La Malle à Musiques). Elle est aussi réalisatrice de films documentaires
sur la musique (Thierry Escaich au miroir de J.S. Bach - 2007 ).
Renseignements et inscriptions au 01 69 53 62 26
EXPOSITION
Carte blanche au Musée de l’Opéra de Vichy
Du 12 janvier au 11 mai 2010 _ Mezzanine exposition
Vernissage de l’exposition le vendredi 15 janvier 2010 à 18h30
Sélection d’oeuvres (affiches, photos, maquettes) du musée de l’Opéra de Vichy sur le
thème de la programmation 09/10 de l’Opéra de Massy.
Avec l’aimable collaboration de Josette Alviset, directrice du musée et commissaire de
l’exposition.
Renseignements et inscriptions au 01 69 53 62 26
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L’Opéra de Massy est subventionné par