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Discours d’Alain Rousset

Président de l’ARF
Congrès de l’Association des Régions de France
10 décembre 2009
Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs les Présidents de Région
Messieurs les Présidents de CESR
Mesdames, Messieurs, les élus régionaux et membres des CESR
Mesdames, Messieurs

Je voudrais vous raconter l’histoire d’une République décentralisée.


Le chef de l’Etat sort de sa réunion semestrielle avec les Présidents de Région sur le
suivi de la stratégie « industrie durable 2020 ». Nous avons évoqué l’évaluation à mi-
parcours du programme pilote d’écologie industrielle (économie circulaire) mis en
place dans trois pôles de compétitivité en Aquitaine, en Rhône-Alpes et en Alsace.
Nous avons aussi préparé ensemble, Etat et Régions, la position de la France dans
le cadre des négociations du budget européen 2014-2020. Une PAC et une politique
de cohésion rénovées, en prise avec les territoires seront ainsi défendues et il est
acté que les Régions seront gestionnaires des programmes opérationnels FEDER
pour cette prochaine période de programmation. La rénovation des politiques
économiques est en marche avec à l’esprit la prise en compte de l’empreinte
carbone et environnementale des investissements quels qu’ils soient.

Les Régions sont devenues les référents uniques pour la politique de l’emploi et
coordonnent ainsi les pôles emplois, les politiques d’insertion, de formation,
d’apprentissage, d’enseignement supérieur, ainsi que les aides aux entreprises. Elles
ont mis en place une politique ciblée sur la jeunesse de l’éducation à l’insertion
pleine et entière dans la société du XXIème siècle. La culture de l’innovation
commence à imprégner les jeunes générations grâce aux passerelles organisées par
les Régions entre le lycée, l’université et l’entreprise. Les schémas de
développement économique durable sont devenus prescriptifs et la Région
contractualise avec les départements, les métropoles et les agglomérations pour la
mise en œuvre des objectifs sur les territoires concernés, en faisant le lien entre
politique économique, politique sociale et aménagement urbain.

Les TER sont au cœur d’une armature dense de transports collectifs, connectées
aux transports des agglomérations et irriguant tous les territoires, désenclavant les
zones rurales et limitant l’étalement urbain des métropoles.
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Les Régions sont aussi les animatrices des plans Climat sur leur territoire, assurant
la cohérence des initiatives des acteurs publics et associatifs dans le cadre fixé par la
Loi. Elles sont aussi les premiers investisseurs et les premiers soutiens des
technologies et énergies à faibles émissions carbone.

Bref les Régions sont ces collectivités qui impulsent, qui agissent, qui anticipent, qui
préparent l’avenir. Echelon charnière entre les territoires et l’Etat et l’Europe, elles
ont renouvelé la gouvernance pour optimiser les complémentarités, rendre
cohérentes les politiques de développement économique et d’emploi. Leurs élus sont
responsabilisés devant leurs électeurs pour les politiques qu’ils conduisent en
matière de transports et d’emploi.

Mais cette évolution logique, attendue, espérée, risque bien de ne devenir qu’un vœu
pieux au regard des propositions aujourd’hui sur la table. Vous nous apportez la
démonstration, Monsieur le Ministre, que toute réforme n’est pas forcément un
progrès et pour reprendre les mots de Jean-Noël Jeannenay ce matin, qu’en
histoire, il n’y a pas d’effet cliquet.

A l’instar de la logique imprimée par la toute jeune République française pour affaiblir
les provinces, l’Etat jacobin cherche aujourd’hui à multiplier ses interlocuteurs pour
affaiblir les régions. Bruno Rémond citait le député Bouche ce matin : « l’Etat préfère
parler à une multitude de roquets qu’à une meute de chiens-loups ». Vu sous cet
angle de la défiance on le comprend, mais il est aussi permis d’espérer que la
France arrive à travailler dans le partenariat, dans la subsidiarité, sans qu’un
fonctionnaire ait besoin de rappeler à un élu issu du suffrage universel le sens de
l’intérêt général.

Alors que se discutent simultanément deux projets de loi portant réforme à la fois sur
la fiscalité locale et sur les collectivités territoriales, ce 5ème congrès des Régions de
France est l’expression d’une incompréhension manifeste à l’égard du processus de
recentralisation en cours et d’un besoin de concertation des premiers concernés, les
élus locaux.

Aucun des objectifs affichés ne peut être rempli par ces projets de loi : la clarification
du qui fait quoi est repoussée à plus tard ; la démocratie locale se trouve affaiblie par
le mode de représentation et d’élection des élus régionaux ; les économies restent à
démontrer ; et le millefeuille reste d’actualité : mais c’est celui de l’Etat qui continue à
doublonner les compétences des collectivités…

Une clarification repoussée à des jours meilleurs…


L’enjeu premier de la réforme est que les Français comprennent enfin qui fait quoi
sur leur territoire. La clarification des compétences est la première raison invoquée
pour entreprendre la réforme. L’idée est bien de rendre lisible à la fois l’action
publique mais aussi son maître d’ouvrage qui s’en trouve dès lors responsabilisé. De
cette définition des tâches découlent les moyens et les structures pour les mettre en
œuvre de manière appropriée.
Sur cet aspect le plus attendu par les élus comme par les citoyens, celui qui aurait
suscité un débat de fond, sans doute passionné, mais essentiel, rien. On renvoie à
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une loi ultérieure le soin de répartir les compétences entre collectivités, mais au
détour d’un article de loi on voit apparaître la métropole qui récupérerait la
compétence économique des Régions, sans que cela n’ait jamais été discuté, ni
même évoqué dans aucun rapport. On ne sait pas ce sur quoi les régions vont être
compétentes, mais elles savent déjà ce qu’elles vont perdre… Les Régions n’ont
jamais été concertées sur ce point alors qu’elles sont directement concernées.

Bref on procède à l’envers. Est-ce à dire que l’attribution des compétences dépendra
des budgets disponibles pour les exercer ? des élus disponibles pour les conduire ?

Faute de débat, deux contre-sens font figure de feuille de route pour la réforme.
- Premier contresens : considérer que la vie des institutions et des politiques
publiques distingue d’un côté l’Etat et de l’autre les collectivités locales. Au contraire,
comme le souligne la Cour des Comptes, la vraie révolution est bien dans la
réorganisation globale des relations entre l’Etat et les collectivités pour la
conduite de l’action publique sur le terrain.
- Deuxième contresens : le Rapport Balladur lui-même identifie deux logiques
d’action avec d’une part les compétences sociales, de proximité, centrées sur la
commune, l’intercommunalité et le département, et les compétences stratégiques,
« d’investissements pour l’avenir », exercée par la Région, l’Etat et l’Europe. Et les
budgets le prouvent : la Région et le Départements sont les deux acteurs qui ont le
moins de financements croisés, qu’il s’agisse d’investissements, de fonctionnement,
de subventions par rapport aux multiples possibilités qu’offrent les relations entre
communes, intercommunalités, départements, régions et Etat.

Or c’est bien le rapprochement du Département et de la Région qui guide la réforme.


Dans ce contexte, quel est l’avenir des contrats Etat- Région, Monsieur le Ministre?

… une complexification immédiate grâce au conseiller territorial

- des économies à démontrer :


Je rappelle que seuls 1% des élus sont concernés par la fusion des mandats de
conseiller général et régional. Concrètement passer de 6.000 à 3.000 élus signifie
diminuer le nombre d’élus de la République de 0,7%, et non de la moitié (à moins de
considérer les 550 000 conseillers municipaux comme quantité négligeable). Il faut
savoir que, parallèlement, les dispositions portant sur l’achèvement de la carte de
l’intercommunalité et l’élection des représentants augmentera le nombre d’élus
communautaires.
Qui plus est, les conseillers régionaux et généraux représentent moins de 4% des
élus percevant une indemnité. Et les indemnités versées aux conseillers régionaux
pèsent moins de 1% dans les budgets de leur collectivité. Ainsi non seulement les
économies réalisées seraient dérisoires, mais la création de l’élu territorial pourrait
être source de dépenses supplémentaires pour les Régions.
De fait, l’élu territorial deviendra systématiquement un élu professionnel à plein
temps. Il faudra donc l’indemniser en conséquence. De plus dans certaines régions
le nombre d’élus siégeant à l’assemblée augmentera mécaniquement si un minimum
de 15 élus par département est respecté : L’Auvergne, la Basse-Normandie, la
Bourgogne, Champagne-Ardenne, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes verraient ainsi
leur nombre d’élus doubler. Le projet de loi prévoit un accroissement de 30% des
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indemnités mais ne dit mot sur le coût politique et administratif d’une telle réforme,
terriblement plus lourd à payer : quid des politiques dites stratégiques par rapport au
poids des politiques de proximité ou de quartier ?

- une démocratie locale affaiblie


De nombreux spécialistes observent les failles d’une idée présentée dans la
précipitation. Ils pointent notamment du doigt un mode de scrutin qui fait reculer la
parité et la légitimité des assemblées. La constitutionnalité même de ce conseiller
territorial élu au scrutin mixte 80% majoritaire à un tour/ 20% proportionnelle est
soulevée. La Région est inscrite dans la Constitution. Mais qu’en est-il Monsieur le
Ministre de la constitutionnalité de cette fusion ou plutôt de cette confusion d’élus ?
• La Région ne serait plus que le « congrès » des départements, ce qui va à
l’encontre de son autonomie et de l’absence de tutelle d’une collectivité locale
sur une autre inscrite deux principes constitutionnels. La présence
institutionnelle des Présidents de conseil généraux dans les assemblées
régionales va en transformer singulièrement le fonctionnement.
• La parité serait remise en cause par le retour du scrutin majoritaire dans les
élections régionales alors que la Constitution oblige le législateur à la
favoriser en matière d’accès aux mandats électoraux et fonctions électives.
• Le scrutin majoritaire uninominal à un tour pose un sérieux problème de
légitimité politique. Plus qu’une personnalisation, c’est une politisation
partisane qui se profile, là encore au détriment de la culture de projet et de
concertation que doit adopter une collectivité publique au XXIème siècle, avec
en prime, un bonus pour le parti dominant qui, avec 30% des voix, raflerait la
mise. N’est-ce pas encourager la défiance du citoyen vis-à-vis d’élus de
moins en moins représentatifs? Je crois que, fruit de l’histoire, le scrutin direct
à deux tours est une composante de notre identité nationale.
• Le mode de scrutin envisagé, où le vote compte double, est par ailleurs
tellement incompréhensible pour l’électeur que le Conseil d’Etat a émis de
sérieux doutes quant à la sincérité et à l’égalité du suffrage qui serait ainsi
exprimé.
• Ajoutez à cela, une double campagne électorale sur des bilans parfois
contradictoires selon que l’élu siégeait dans la majorité à la région et dans
l’opposition au département, et le projet politique pour le territoire, s’il existe,
sera illisible pour nos concitoyens.
Je vous rappelle quand même que l’objectif premier de la réforme est la clarification.

- Instituer le cumulard institutionnel alors que l’air du temps est plutôt à la remise
en cause de cette pratique et aux réflexions qui devraient conduire à en finir avec le
cumul et pour le moins paradoxal. Avec le conseiller territorial, c’est le conflit
d’intérêts permanent comme au temps de l’EPR dans les années 1970, avec des
élus qui auront à la fois la casquette régionale, départementale mais aussi
municipale…
On ne dit pas assez que l’histoire de la décentralisation est certes l’histoire de
l’émancipation des collectivités vis-à-vis de l’Etat tutélaire mais qu’elle est
également celle des régions vis à vis des départements. Il aura fallu 20 ans pour
que le cumul des fonctions régionales et départementales passe de 27% à 4%. Tout
comme les financements, les croisements de fonction sont très faibles aujourd’hui.

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Cette évolution a permis l’émergence d’une vision d’un projet régional, qui n’est pas
réductible à la somme des projets cantonaux.

Le conseiller territorial met ainsi à terre 20 ans d’efforts pour affirmer le fait régional.
Il revient en arrière comme jamais en enfermant les régions dans une gouvernance
de juxtaposition d’intérêts comme en souffrent, d’ailleurs, les agglomérations.
Il serait pour le moins étrange que le Législateur cherche à remédier aux problèmes
de gouvernance des intercommunalités tout en en créant de nouveaux pour les
Départements et les Régions. Comme je l’ai dit à maintes reprises, et sans jugement
de valeur pour les élus des conseils généraux : avec cette réforme, c’est le rond
point qui sera préféré à l’innovation, et la salle polyvalente à la recherche !
C’est la fin de la réactivité et des politiques de long terme d’une administration qui
perdrait le lien avec les élus et le terrain.

Car on reproche déjà aux élus de ne pas être suffisamment sur le terrain en prise
avec le quotidien, avec la réalité de nos concitoyens. Pourtant, en créant le conseiller
territorial, on le confine encore plus dans son assemblée départementale ou
régionale. On tue l’intérêt même de la démocratie locale, à savoir sa proximité et sa
réactivité aux attentes des territoires et de ses habitants.

- Enfin pour conclure sur la tentative de clarification et de simplification de la vie


politique locale à travers la réforme, je ferais remarquer que l’émiettement communal
n’est pas remis en question et que si les pays ont vocation à disparaître, les
métropoles et pôles métropolitains font leur entrée dans les structures de
coordination des collectivités locales. Le soit-disant millefeuille n’en a pas perdu une
seule et tend à renforcer l’échelon communal et intercommunal au détriment de la
région et du département.

En fin de compte, on nous présente un projet de loi pétri de bonnes intentions mais
qui ne se donne aucun moyen de les mettre en œuvre. D’ailleurs, la réforme de la
fiscalité locale liée à la suppression de la taxe professionnelle confirme une tendance
lourde à la recentralisation.

Des régions sous tutelle financière


En effet, la suppression de la TP est l’occasion d’une remise en cause de
l’autonomie financière des régions qui pourtant font montre d’une gestion saine de
leurs comptes.
- Sur notre gestion :
Faut-il rappeler que les comptes des régions sont en équilibre et que leur dette de
141 milliards concerne les investissements, « de la bonne dette » comme la
caractérise lui-même le Président de la République ? C’est ce qui permet aux
Régions d’investir autant que l’ANR pour l’innovation et la recherche.
Faut-il rappeler que les dépenses de fonctionnement ne sont pas des dépenses de
personnel ? En l’occurrence les dépenses de fonctionnement en hausse des
Régions permettent de faire rouler des TER modernisés ou de proposer toujours plus
de formations professionnelles.
- Sur la fiscalité :
Augmenter de 3 € par an et par habitant la fiscalité régionale pour sauver les TER,
offrir des conditions décentes d’éducation, d’orientation, de formation à nos jeunes,
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et respecter le droit du travail ne me paraît pas exagéré. Il est plus gênant en
revanche de devoir augmenter les impôts locaux pour pouvoir financer de projets de
la compétence de l’Etat, qui sans ces co-financements régionaux, ne pourrait lancer
ni les LGV, ni l’Opération Campus, ni le plan de relance. A défaut de transférer les
compétences, l’Etat cherche à transférer la responsabilité fiscale… Les collectivités
locales, ce sont 75% des investissements publics, rappelons-le. Ou dit autrement :
l’Etat, ce n’est plus que 25% de l’investissement!

- Sur la réforme de la TP
Faire passer dans la précipitation, la suppression de la TP avant même le débat sur
la réforme institutionnelle n’est pas le moindre des paradoxes. Le résultat n’est pas à
la hauteur du fait régional et déséquilibre complètement le panier fiscal de la Région.
En effet, les Régions se retrouvent dans le projet de loi à dépendre à 90% de
dotations et transferts de l’Etat. L’autonomie fiscale des Régions est réduite à
seulement 10% et porte sur les permis de conduire, les cartes grises et la TIPP. Plus
grave encore, la Région ne percevrait plus d’impôt direct sur les ménages si la
part régionale de la taxe foncière sur les propriétés bâties venait à disparaître. La
contribution économique ne serait plus territorialisée : Est-ce bien pertinent au regard
des objectifs de développement économique ?

Si je résume, les Régions ne disposent plus que du levier des taxes « voiture »
pour financer les TER et les TGV. Elles perçoivent par ailleurs l’IFER payées
par tous les opérateurs de transport ferroviaires… dont elles font partie. Donc,
plus elles feront préférer le train, plus elles perdront de ressources. C’est
ubuesque !

La région est reconnue comme échelon d’avenir par les Français mais ses actions
sont contraintes, ses moyens coupés et son projet politique enterré en même temps
que l’élection de ses conseillers. Pourtant assumer la décentralisation permettrait de
rendre efficace l’intervention publique à tous les niveaux.
Renforcer les Régions plutôt que les affaiblir
Le plaidoyer en faveur des régions n’est pas le seul fait des élus régionaux ou de
militants régionalistes. Pour la Cour des comptes, la décentralisation était la
promesse d’une gestion collective plus proche, plus adaptée, moins coûteuse, et
mieux maîtrisée par des autorités responsabilisées par la prise en compte directe de
l’intérêt public local.
Si les sages de la rue Cambon reconnaissent l’impact de la décentralisation sur la
qualité des services publics, ils dénoncent les doublons de personnels encouragés
par un Etat qui a tardé à faire sa mue. Celui-ci s’est maintenu dans des dispositifs
décentralisés : la formation des travailleurs sociaux reste encore une compétence
partagée, on assiste même à un retour de l’Etat dans la politique d’apprentissage
pourtant transférée aux Régions depuis 1983…. Alors que faire, une fois la cause
entendue ?
Voici déjà plusieurs congrès de l’ARF où l’aspiration décentralisatrice est mise en
avant comme nouvelle marche à gravir. Le dernier de cette mandature ne fera pas
exception.
Nous réaffirmons que la France ne peut rester au milieu du gué. Le projet de
réforme, dont l’examen débute la semaine prochaine au Sénat, voudrait nous
replonger trente ans en arrière. Comment croire que c’est le sens de l’histoire ?
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Nous attendions une autre réforme. Une réforme qui clarifie les compétences au
lieu dire tout et son contraire. Nous revendiquons un pouvoir réglementaire sur les
compétences régionales de plein exercice. Nous persistons à réclamer la gestion
régionale des fonds européens parce que nous définissons les politiques et
mettons les contreparties financières. Tout cela signifie changer de
gouvernance, donner au chef de file régional le pouvoir d’appliquer les schémas
directeurs, d’imposer la coordination au long continuum de la formation, de
l’orientation et de l’emploi, de conduire une stratégie et d’en être responsable. Cela
signifie surtout donner une visibilité, des moyens et des ressources à nos
institutions pour qu’elles restent en capacité d’impulser, de créer une
dynamique pour l’avenir avec les acteurs de leurs territoires.
Nous voyons la Région comme la collectivité des investissements pour l’avenir avec
l’Etat, celle qui est la courroie entre les grandes orientations nationales ou
européennes et la mise en œuvre sur le terrain avec toutes les parties prenantes.
C’est cette liberté et ce leadership qu’il faut préserver, c’est cette action du
temps long qu’il faut encourager.
La décentralisation est au cœur de toutes les réussites en Europe. Et il n’est pas de
métropole rayonnante qui ne s’adosse à une Région puissante : Barcelone à la
Catalogne, Munich à la Bavière, Milan à la Lombardie. Nous voulons pouvoir
défendre nos chances, nous en avons la possibilité.
Nous pensons que l’Etat ne pourra se renforcer que s’il sait déléguer aux Régions la
mise en œuvre du développement durable au quotidien : par l’emploi, la formation,
l’innovation, l’éducation, la jeunesse, les transports. Nous avons rempli notre part du
contrat et démontré tout le potentiel de projets régionaux visionnaires et dynamiques.
Il faut que l’Etat parvienne à dépasser cette défiance stérile vis-à-vis des
collectivités afin que la France soit enfin forte de ses régions comme le
souhaitait notre regretté collègue et ami Adrien Zeller.

Je vous remercie

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