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I.
LA NAISSANCE DE MARKO
(LE MARIAGE DU ROI VOUKACIIINE)
Il, 25
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MARKO KRALIÉVITCH. 57
pourras les regarder à ton aise. » Puis il s'étend et
s'abandonne au .sommeil.
Momtchilo dort, son épouse ne dort point, elle écoute
sur son lit, attendant que les premiers coqs chantent; et
dès que la première voix se fait entendre, la jeune femme
saute de la molle couche, allume une chandelle qu'elle
met dans la lanterne, puis prend du suif et du goudron,
et s'en va tout droit à l'écurie neuve. Or, comme l'avait
dit Momtchilo, déjà les ailes d'Iaboutchilo se montraient,
elles lui tombaient jusqu'aux pieds. Elle alors d'oindre
les ailes du cheval, de suif et de goudron, d'y mettre le
feu avec la chandelle, et de les consumer j ce que le feu
n'avait pu brûler, elle le &erra fortement sous la sangle.
Alors elle court à la dépense, prend le sabre de Momt-
chilo, le plonge dans du sang mêlé de sel; puis retourne
s'étendre sur la molle couche.
Le matin, de bonne heure, quand l'aube commença à
blanchir, Montchilo se leva: « Vidosava, ma fidèle
épouse, dit-il, quel songe étrange j'ai eu cette nuit' Il
s'élevait, du pays maudit des Vaçoïévitch, un brouillard
floconneux, qui peu à peu enveloppa le Dourmitor j je
m'enfonçai dans ce brouillard avec mes neuf frères, mes
douze cous~ns et quarante soldats du château; la brume,
femme, nous sépara, nous sépara et nous ne parnes nous
retrouver j Dieu le sait, il n'arrivera rien de bon. - Sois
sans crainte, cher Seigneur, lui répond Vi dosa va j son.ge
est mensonge, et Dieu est vérité. »
Momtchilo le voïvode s'apprête, et descend du blanc
donjon; Au bas ses neuf frères l'attendaient, avec ses
douze cousins et quarante soldats du château; son épouse
lui amena le cheval blanc, tous sautèrent en selle sur
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CHA:-ITS AXClEXS. D'ÉPOQUES DIVERSES. 145
tomber! Ce n'est pas la un officier impérial, mais bien
mon seigneur, le ban Strahinia. Ne reconnais-je pas son
front et sous le front ses deux yeux, sa double moustache
noire, et sous lui son cheval blanc, et son lévrier fauve
Karaman? Ne plaisante pas, seigneur, il y va deta tête.»
Quand le Turc, Ali le Valaque, a entendu ces mots, la
fureur le rend fou, d'un bond il est sur ses pieds légers,
il met sa riche ceinture, y enfonce des poignards acérés,
puis il attache son sabre tranchant, et ses yeux ne quit-
tent plus Je coursier blanc.
Cependant le ban arrive devant la tente; c'était un
homme sage, et pourtant il commet une faute; on était
au matin, et il ne souhaite pas le bonjour, ni ne salue en
turc, mais il apostrophe outrageusement Ali : « Te voila
donc, bâtard! bâtard rebelle au sultan 1 quelle maison
as-tu pillée? quelle famille as-tu emmenée en esclavage?
l'épouse $le qui caresses-tu là sous la tente? Sors, que
nous nous battions bravement. »
Le Turc s'élance comme un fou furieux, d'un bond il
atteint son cheval, d'un autre il se jette en selle, et il
ramène a lui les rênes. Mais Strahinia non plus ne perd
pas de temps, il pique des deux et darde sa lance de
guerre, les deux guerriers se ruent l'un sur l'autre. Ali
le Valaque a étendu le bras, de la main il saisit au vol
la lance du ban, et puis lui adresse ces paroles: « Vil
bâtard, ban Strahinia, de quoi donc, manant, t'es-tu
avisé? Tu n'as pas affaire a une vieille femme de la
Choumadia, qu'on chasse devant soi en l'injuriant, mais
tu as affaire au fort Ali le Valaque, qui ne craint ni
sultan ni vizir, a qui toute l'armée impériale fait l'effet
de fourmis dans l'herbe; ct c'est avec lui, rustre! que
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206 L "EPOPEE
, SBRBE.
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216 L'ÉPOPÉE SERBE.
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222 L'ÉPOPÉE SERBE.
v
GROUITZA ET LE NÈGRE
III, ~
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304 L'ÉPOPÉE SERBE.
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310 L'ÉPOPÉE SERBE.
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