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LIVRE I
DES PRINCIPES DE L'TRE.
IV.
Ou pourrait d'ailleurs avec les principes mmes que ces
philosophes admettent dans leurs dmonstrations, les
mieux employer, et rsoudre assez aisment les difficults
qui les arrtent. Je viens de dire que le raisonnement de
Mlissus et de Parmnide est captieux, et que partant de
donnes fausses ils ne concluent mme pas rgulirement.
J'ajoutais que le raisonnement de Mlissus est pl us
grossier et moins soutenable encore, parce qu'il suffit
qu'une seule donne soit fausse pour que toutes les
conclusions le soient comme elle, ce qui est trs facile
voir. Mlissus se trompe videmment en partant de cette
hypothse que tout ce qui a t produit ayant un principe,
ce qui n'a pas t produit ne doit point en avoir. A cette
premire erreur, il en ajoute une autre non moins grave,
c'est de croire que tout a eu un commencement, except le
temps, et qu'il n'y a point de commencement pour la
gnration absolue, tandis qu'il y en aurait pour l'altration
des choses, comme s'il n'y avait pas videmment des
changements qui se produisent tout d'un coup. Puis, ne
peut-on pas demander pourquoi l'tre serait immobile par
cette raison qu'il est un ? Puisqu'une partie du tout qui est
une, de l'eau par exemple, a un mouvement propre,
pourquoi le tout dont elle fait partie n'aurait-il pas le
mouvement au mme titre ? Pourquoi n'aurait-il pas, lui
aussi, le mouvement l'altration ? Enfin l'tre ne peut tre
un en espce, que sous le rapport du genre unique qui
comprend les espces, et d'o elles sortent. Il y a des
Physiciens qui ont entendu l'unit de l'tre de cette faon,
croyant l'unit du genre et non point celle de l'espce ;
car il est par trop vident que l'homme n'est pas le mme
spcifiquement que le cheval, tout aussi bien que les