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n° 173

les schémas des


liaisons à la terre
dans le monde et
évolutions
Bernard Lacroix Roland Calvas

Ingénieur ESPCI 74 (Ecole Ingénieur ENSERG 1964 (Ecole


Supérieure de Physique et Chimie Nationale Supérieure d'Electronique
Industrielle de Paris), il a travaillé et Radioélectricité de Grenoble) et
5 ans chez Jeumont Schneider où diplômé de l'Institut d'Administration
il a participé, entre autre, au des Entreprises, il est entré chez
développement du variateur de Merlin Gerin en 1966.
vitesse à hacheur du TGV. Lors de son parcours professionnel,
Entré chez Merlin Gerin en 1981, il a il a été responsable commercial,
été successivement technico- puis responsable marketing de
commercial dans l'activité onduleur, l'activité protection des personnes.
puis responsable commercial de Il est aujourd'hui en charge de la
l'activité protection des personnes. communication technique du groupe
Depuis 1991, il est en charge de la Schneider.
prescription dans le domaine de la
distribution BT de Puissance.

CT 173 édition juillet 1995


lexique

CEM Compatibilité Electro Magnétique


CPI Contrôleur Permanent d’Isolement
CR protection Court Retard, (protection contre les surintensités de court-circuit par disjoncteur avec
déclencheur rapide)
DDR Dispositif Différentiel Résiduel
DLD Détecteur Localisation de Défaut
DPCC Dispositif de Protection contre les Courts-Circuits (disjoncteurs ou fusibles)
Electrisation application d'une tension entre deux parties du corps
Electrocution électrisation qui provoque la mort
GTB Gestion Technique des Bâtiments
GTE Gestion Technique de la distribution d’Energie électrique
GTP Gestion Technique du process (automatisation des...)
Dn
ID seuil de fonctionnement d’un DDR
UL tension limite conventionnelle (tension de contact maximale admissible) dite de sécurité
MT/HTA Moyenne Tension : 1 à 35 kV selon le CENELEC (circulaire du 27.07.92)
Haute Tension de classe A : 1 à 50 kV selon le décret français du 14.11.88

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.2


Après un rappel historique sur la
les schémas des liaisons à la terre naissance des Schémas des Liaisons
dans le monde et évolutions à la Terre - SLT -, le lecteur trouvera
dans ce Cahier Technique des
informations sur les pratiques de
quelques pays au niveau de la
moyenne tension, des postes HT/BT,
mais surtout en distribution BT
publique, industrielle et tertiaire.
Les installations électriques évoluent,
l'électronique est partout ; ceci nous
amène à jeter un regard nouveau sur
sommaire les SLT (régimes du neutre) utilisés
en BT ; et pourquoi pas, à prédire une
évolution qui devrait rapprocher les
1. Rappel sur les SLT normalisés Historique p. 4 schémas TN-S et TT.
Emergences des régimes p. 4 Les critères de choix des SLT ont
du neutre changé... il est conseillé à ceux qui
Les SLT de la CEI 364 p. 7 connaissent peu les SLT normalisés
par la CEI 364 de lire d'abord le Cahier
2. Schéma de liaison à la terre Généralités p. 9
Technique n° 172.
dans le monde Influence du SLT MT p. 9
SLT en BT p. 10
Les SLT des réseaux BT p. 11
privés dans quelques pays
3. Evolution et choix des SLT Evolution des installations p. 15
électriques
SLT et perturbations p. 15
des systèmes électroniques
Evolution des SLT p. 17
Choix du SLT p. 19
4. Conclusion p. 21
Annexe 1 p. 22
Annexe 2 : bibliographie p. 24

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1. rappel sur les SLT normalisés

L’utilisation de l’énergie électrique a


pratiquement débuté en 1900.
Aujourd’hui les normes d’installation
électrique sont très développées et
traitent tous les aspects importants
pour la réalisation d’une installation
correcte.
En BT, la norme de référence est la
CEI 364, (cf. annexe n° 1), et en
France la NF C 15-100.
Les normalisateurs ont porté une
attention toute particulière aux photo
dispositions à mettre en œuvre pour
assurer la protection des personnes et
des biens (partie 4 des normes sus-
citées).
Cette préoccupation a conduit à la
normalisation de trois Schémas de
Liaisons à la Terre - SLT - encore
appelés régimes du neutre.
Avant de rappeler ce que sont ces trois
schémas, il est intéressant de faire un
petit rappel historique.

historique
Risque électrique et protection des fig. 1 : installation de M. Desprez dans le palais de l'exposition de Munich.
personnes
c au 18e siècle, l'électricité statique
produite par le frottement de certains c en 1886 : première installation de s'électrocute et brûle pendant une
corps isolants est une distraction distribution en courant alternatif aux demi-heure en plein centre de New York.
"scientifique" qui fait sursauter les USA : alternateur 12 A/ 500 V CA et c en 1890 : Kremler monte sur la
expérimentateurs ... dans les salons. 16 petits transformateurs fournissent le chaise électrique et est électrocuté
Quelques expériences dangereuses 100 V alternatif aux premiers abonnés. avec ... du courant alternatif ;
montrent la nature électrique de la c en 1889 : c'est la guerre du Ainsi, à la fin du 19e siècle, il était clair
foudre. continu et de l'alternatif en Amérique du pour la communauté technico-
Et en 1780 : par hasard, une "machine Nord : scientifique que le courant électrique
électrostatique" fait bouger les pattes v Edison défend le courant continu, était dangereux... pour l'homme, et
d'une grenouille. Galvani observe la décrit les dangers du courant alternatif l'alternatif plus dangereux que le
contraction des muscles par l'électricité ; pour les personnes et fait des essais continu.
c en 1880 : pour transporter l'électricité sur les chiens, les chevaux,
sur plusieurs kilomètres, la tension v Westinghouse est partisan de
continue quitte le domaine des 100 V l'alternatif.
émergence des régimes du
(nécessaires au fonctionnement des Edison propose un duel à neutre
lampes à arc) pour monter à 1 300 V Westinghouse : chacun sera soumis à Ceux-ci sont le résultat d'une longue
(exposition de 82 à Munich) (cf. fig. 1), des tensions identiques de 100, 150, évolution guidée par la recherche de la
puis à 3 000 V (liaison Grenoble-Vizille) 200 V etc. en courant continu pour meilleure protection des personnes.
en 83. Edison et en courant alternatif pour De 1880 à 1920, le transport
Les défauts d'isolement provoquent Westinghouse... ; prédiction : et la distribution de l'électricité
fuites et courts-circuits. à 200 V CA, Westinghouse sera mort ! se font en "neutre isolé", les lignes
La tension de 100 V CC peut, dit-on, Le duel n'eut pas lieu ... un sont nues, mises hors de portée,
être touchée sans danger. télégraphiste monté sur un poteau supportées par des isolateurs ;

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.4


aucun point du réseau n'est mis
volontairement à la terre.
Dans les habitations, la tension est 1er défaut
de 100/110 V CA. rien ne se passe
c en 1882, une recommandation de la
Société Britannique des Ingénieurs
Télégraphistes et Electriciens, indique a
que, dans les habitations, si la tension
est > 60 V CA il faut disposer
appareillage et conducteurs de telle
façon qu'il n'y ait pas de risque
d'électrisation.
Pendant toute cette période, les
fusibles fondent et les personnes "sont
électrisées", (cf. fig. 2), mais, compte-
tenu du niveau de la tension de défaut double
distribution, il y a peu d'électrocution. le fusible fond
c en 1923, en France, une "norme" si défauts francs
relative aux installations électriques
"impose" la mise à la terre des masses : a
v carcasses de moteurs fixes et
mobiles, susceptibles d'être touchées
d'un endroit non isolé, dans les
installations à courant alternatif de
tension supérieure à 150 V,
v appareils électrodomestiques fixes et
portatifs d'une puissance supérieure
à 4 kW,
v enveloppes de chauffe-bains mise à la terre des
électriques installés dans les salles de masses des récepteurs
bains, (1923) pour éviter
v pièces métalliques situées dans les a
l'électrisation par
locaux imprégnés de liquides "contact indirect"
conducteurs et qui, par suite de défaut
d'isolement, pourraient se trouver sous
tension.
La norme ne donne aucune indication
sur les conditions de mise à la terre,
sur la valeur de la résistance de
la prise de terre et ne prévoit aucun
dispositif de protection. Elle comporte fig. 2 : à l’origine : l’émergence du neutre isolé.
bien quelques règles concernant
les coupe-circuit mais il s'agit
seulement de conditions d'installation. En 1951, les premiers CPI "à tubes",
Pour éviter la fusion des fusibles sur à injection de courant continu, sont
double défaut d’isolement, il est vite installés dans les mines :
apparu souhaitable d'être averti de la
l'isolement des phases et du
présence du premier défaut.
neutre est contrôlé.
C'est pourquoi le premier contrôleur
d'isolement à sécurité positive fut En 1962, sont fabriqués les
installé dans les installations premiers CPI à transistors
industrielles, (cf. fig. 3). Si une lampe (Vigilhom TA) et en 1972 les
s'éteint, c'est qu'il y a un défaut entre la premiers CPI à injection de courant une lampe qui s'éteint
phase correspondante et la terre. alternatif basse fréquence. prévient d'un défaut d'isolement
Ainsi est né le premier schéma des sur la phase correspondante
liaisons à la terre : le neutre isolé. En 1927 un arrêté impose, en
Le contrôleur permanent d'isolement France, la mise à la terre du neutre
fig. 3 : contrôleur d'isolement à lampe dans
(CPI), à trois lampes (en triphasé), est du transformateur en distribution l'industrie.
utilisé jusqu'en 1955. publique (tension 150 V CA).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.5


A cette époque, la production Elle distingue bien les contacts directs Son emploi, s'agissant de protection
d'électricité en France est d'environ et indirects. Elle liste les mesures de des personnes contre les contacts
350 kWh/habitant/an, (elle était de 7 en protection primaires (A) et les moyens indirects, nécessite une maîtrise
1900) ; le dixième de cette production de protection par dispositifs de coupure rigoureuse des impédances de
est distribuée en BT. automatique (B), sans toutefois donner boucle (quel que soit le point de
Les sociétés d'électricité alimentent d'indication de temps de défaut) pour être certain du
plusieurs abonnés par transformateur. fonctionnement. fonctionnement du DPCC qui va
Or, en neutre isolé, deux défauts à la Parallèlement à la norme, le décret du déconnecter la partie en défaut dans
terre chez deux abonnés différents ne 14.11.62 légalise le neutre isolé et le les temps impartis.
provoquent pas toujours la fusion des neutre à la terre. La définition de ces temps par les
fusibles et le risque “incendie” est En 1973, un arrêté du Ministère du experts de la CEI dans les années 70,
certain, (le risque “contact indirect” travail autorise la mise au neutre en en fonction de l'impédance du corps
existe, mais il est ignoré) ; France. humain, et des effets
Ainsi, l'application du décret de 1923 Entre 1962 et 1973 chaque régime du pathophysiologiques, a autorisé son
permet de mettre hors tension, plus neutre a ses partisans convaincus en emploi.
sûrement, l'abonné en défaut et ainsi France et dans les autres pays. La
de garder un réseau sain. mise au neutre a le mérite d'être simple Il convient de noter que transformer un
dans son principe ; ce sont les DPCC défaut d'isolement en court-circuit
En 1935, le décret sur la protection des
qui mettent hors tension les récepteurs augmente les risques de détérioration
travailleurs et la norme C 310, (reprise
par la norme C 11 de 1946) (ou abonnés BT) qui ont un défaut des matériels et les risques d'incendie.
commencent à parler du risque inhérent d'isolement. A ce propos, rappelons que la
au défaut d'isolement. C'est à ce La mise au neutre (schéma) TN est protection est basée sur l'hypothèse
moment que l'association "mise à la pratiquée dans certains pays en de l'évolution rapide d'un défaut
terre des récepteurs et dispositifs de distribution publique (pas en France) : d'isolement vers l'état de défaut franc
coupure automatique" apparaît. Ces (cf. fig. 5). entre phase et neutre.
derniers peuvent être des fusibles, des
"différentiels" ou des relais voltmétriques
de tension masse/terre (cf. fig. 4).
Ph
A noter que les dispositifs de protection
de seuil inférieur à 30 A sont sensés DPCC DPCC
assurer la sécurité ! ou ou
Les premiers disjoncteurs de DDR DDR
a
branchement différentiels sont fabriqués
en 1954. Outre la protection des
personnes et le découplage des N
abonnés, ils ont permis de lutter contre
les branchements sauvages (vol de
courant entre phase et terre au moment
du passage du 127 V monophasé au
220 V biphasé (un seul enroulement de fig. 4 : neutre à la terre en distribution publique monophasée.
mesure du courant dans le compteur).
Ainsi est né, en France, le neutre
à la terre, mais il faut attendre le décret Ph
du 14.11.62 sur la protection des
travailleurs et la norme C 15-100 bleue
DPCC DPCC
du 28.11.62 pour que soit définie avec
précision l'impédance de la boucle de a
défaut, donc les prises de terre, en
fonction du calibre des fusibles ou du
seuil des DDR alors fixé par la norme N
C 62-410 à : 450 ± 200 mA
La norme C 15-100 de 1962 officialise
ainsi le neutre isolé et le neutre à la
terre (mesure B1) ainsi que la mise au fig. 5 : neutre TN-C en distribution publique monophasée.
neutre (mesure B3).

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les SLT de la CEI 364
Les trois SLT normalisés au niveau schéma TN-C
international sont aujourd’hui repris par
bon nombre de normes nationales : en
France, par la norme d’installation BT
NF-C 15-100.
Ces trois régimes du neutre sont
étudiés en détail dans le Cahier
Technique n° 172 ; avec, pour chacun, PEN
présentation des risques, et des
appareillages de protection associés.
Il convient toutefois de rappeler
succinctement leur principe de défaut
protection.
Le schéma TN
(cf. fig. 6)
c le neutre du transformateur est mis à
la terre ; schéma TN-S
c les masses des récepteurs
électriques sont reliées au neutre.
Le défaut d'isolement se transforme en
court-circuit et la partie en défaut est
déconnectée par la protection contre
les courts-circuits (DPCC). N
La tension de défaut (masse/terre
PE
profonde) dite de “contact indirect”
est ≈ Uo/2 si l’impédance du circuit
“aller” est égale à celle du circuit défaut
“retour”. Supérieure à la tension limite
conventionnelle (UL) qui est
généralement de 50 V, elle nécessite
une déconnexion d’autant plus rapide
que Ud est grand devant UL . fig. 6 : schémas TN-C et TN-S
Le schéma TT
(cf. fig. 7)
c le neutre du transformateur est mis à
la terre ;
c les masses des récepteurs
électriques sont aussi reliées à une
prise de terre. N
Le courant de défaut d'isolement est
PE
limité par l'impédance des prises de
terre et la partie en défaut déconnectée
par un Dispositif Différentiel Résiduel défaut
- DDR -.
La tension de défaut est :
RA
Uc = Uo , supérieure à la
RB + R A RB RA
tension UL, le DDR entre en action dès
UL
que Id u fig. 7 : schéma TT.
RA

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.7


Le schéma IT La tension développée dans la prise
c le neutre du transformateur de terre des masses (tout au plus
n'est pas relié à la terre. Il est quelques volts) ne présente pas de
théoriquement isolé ; en fait, il danger.
est relié à la terre par les Si un deuxième défaut survient
capacités parasites du réseau (cf. 2e schéma de la fig. 8), alors
et/ou par une impédance de forte que le premier n'est pas éliminé,
valeur ≈ 1 500 Ω (neutre impédant). il y a court-circuit et ce sont les
c les masses des récepteurs DPCC qui assurent la protection
électriques sont reliées à la terre. nécessaire.
Si un défaut d'isolement se produit, un Les masses des récepteurs
faible courant se développe du fait concernés sont portées au potentiel
des capacités parasites du réseau développé par le courant de défaut
(cf. 1er schéma de la fig. 8). dans leur conducteur de protection (PE).

1er défaut

RA

défaut double

PE

A B
fig. 8 : schéma IT.

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2. schéma des liaisons à la terre
dans le monde

généralités c d’avoir une meilleure continuité de La même norme indique si Rp > 1 Ω,


service (disponibilité de l’électricité) en la tension Rp . IhMT doit être éliminée
Dans tous les pays industrialisés, les
autorisant la non coupure sur défaut par exemple :
réseaux et récepteurs BT sont mis à la
temporaire ; c en moins de 500 ms pour 100 V ;
terre pour des raisons de sécurité face
c de relier ou non les masses du poste c en moins de 100 ms pour 500 V.
au danger que représente le courant
MT/BT et celles du neutre BT pour
électrique pour les personnes. Si ce n'est pas le cas Rp et R N
éviter les risques aux usagers et aux
Les objectifs sont toujours les mêmes : doivent être distinctes, ceci quel
matériels BT.
c fixer le potentiel des conducteurs que soit le SLT BT. Cette règle,
La CEI 364-4-442 indique que le
actifs par rapport à la terre en pas toujours respectée dans
schéma des liaisons à la terre dans un
fonctionnement normal ; certains pays, conduit souvent
poste MT/BT doit être tel que
c limiter la tension entre les masses à la séparation des deux prises
l'installation BT ne soit pas soumise à
des matériels électriques et la terre en de terre (ceci pour les réseaux MT
une tension par rapport à la terre de :
cas de défaut d’isolement ; ayant un fort courant de défaut
c Uo + 250 V : plus de 5 s ;
c mettre en œuvre des dispositifs de homopolaire). Si toutes les prises de
c Uo + 1 200 V : pendant moins de 5 s,
protection qui suppriment le risque terre (poste-neutre-utilisations) n'en
(Uo een IT). Ceci signifie que les
d’électrisation, voire d’électrocution des forment plus qu'une, il est observé une
divers équipements raccordés au
personnes ; montée en potentiel des masses BT qui
réseau BT doivent pouvoir supporter
c limiter les montées en potentiel dues peut être dangereuse (cf. fig. 9b).
cette contrainte (cf. fig. 9a) ;
aux défauts d’origine MT.

influence du SLT MT HT MT MT BT
Si les trois premiers objectifs ci-dessus
sont du domaine des SLT BT, le
quatrième a des répercussions non N
négligeables sur la sécurité des
personnes et des biens en BT. Ainsi,
au niveau des postes MT/BT, un défaut IhMT
phase MT/masse, ou entre les
enroulements MT et BT, peut créer un
danger pour les matériels et les RP RB
usagers du réseau BT.
fig. 9a : si Rp et RB sont reliées le courant de défaut fait monter le potentiel des réseaux BT
En MT publique ou industrielle, sauf par rapport à la terre.
cas particulier, le neutre n’est pas
distribué et il n’y a pas de conducteur
de protection (PE) entre les postes ou MT BT
entre poste et récepteur MT. Ainsi, un
défaut phase/terre se traduit par un
courant de court-circuit monophasé
limité par la résistance des prises de
terre et la présence éventuelle
d’impédances de limitation (générateur IhMT
homopolaire).
La tendance actuelle, dans les divers
pays, est de limiter les courants de RT (RPBA)
défaut homoplaires des réseaux MT ; fig. 9b : les masses des récepteurs BT sont portées au potentiel IhMT . RT.
ce qui permet :

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.9


Le tableau de la figure 10 donne
quelques exemples relatifs à la pays SLT MT connexions observations
distribution publique dans le monde. des masses
Il montre que, dans beaucoup de pays, Allemagne isolé ou compensé reliées si Rp < 2 Ω ou 5 Ω
les prises de terre du poste et du neutre 10 et 20 kV Id < 60 A Id x RT < 250 V
doivent être séparées si leur résultante Australie direct à la terre séparées Rp < 10 Ω
n’est pas inférieure à 1 Ω. 11 et 12 kV Id = quelques kA sauf si RT < 1 Ω
A noter que pour les réseaux MT Belgique impédance de séparées Rp < 5 Ω
industriels, le SLT IT impédant est le 6,3 et 11 kV limitation d u 15 m
plus souvent utilisé. Le “générateur Id < 500 A
homopolaire” fournit un courant résistif France impédance de séparées
de l’ordre de 2 fois le courant capacitif 20 kV limitation sauf si RT
aérien Id i 300 A <3Ω Rp < 30 Ω
du réseau (cf. Cahier Technique n° 62),
souterrain Id i 1 000 A <1Ω Rp < 1 Ω
ceci permet l'utilisation de DDR pour
Grande Bretagne direct ou impédance séparées Rp < 25 Ω
assurer la protection par déconnexion 11 kV de limitation sauf si RT < 1 Ω
du départ en défaut. Id < 1 000 A
Italie isolé séparées Rp < 20 Ω
SLT en BT 10-15 et 20 kV Id i 60 A
(plus en réalité)
Les transformateurs MT/BT utilisés Irlande isolé en 10 kV séparées des impositions
sont en règle générale des Dy 11 10 et 38 kV compensé en 38 kV sauf si RT < 10 Ω sur la façon
(triangle/étoile) ; à signaler toutefois Id < 10 A de réaliser Rp
pour la distribution publique aux USA et Japon isolé reliées
au Japon, l’emploi de la distribution 6,6 kV Id < 20 A RT < 65 Ω
monophasée à point milieu, (cf. fig. 11). Portugal impédance de séparées sauf Rp < 20 Ω
La très grande majorité des pays 10 à 30 kV limitation si RT < 1 Ω
appliquent ou s’inspirent de la norme aérien Id i 300 A
CEI 364 qui définit les SLT TN, IT, et souterrain Id i 1 000 A
TT ainsi que les conditions de USA direct à la terre reliées les terres du poste
protection ; ceci pour la distribution 4 à 25 kV ou par faible source, du poste
impédance MT/BT et du neutre
publique et la distribution privée.
Id = quelques kA BT sont reliées
En distribution publique
Les régimes les plus utilisés sont le TT fig. 10 : exemples relatifs à la distribution publique - SLT MT.
et le TN ; quelques pays, notamment la
Norvège, utilisent le régime IT.
Le tableau de la figure 12 liste quelques pays SLT BT observations
exemples relatifs à la distribution Allemagne TN-C et TT le TN est le plus utilisé ; RT doit être < 2 Ω
publique (abonnés BT). 230/400 V prise de terre chez l'abonné, même en TN
Belgique TT Ru < 100 Ω
Ce tableau montre que les pays anglo-
230/400 V DDR 30 mA pour les prise de courant
saxons utilisent surtout le TN-C, alors
Espagne TT Ru < 800 Ω avec DDR 30 mA en tête d'installation
que le TT est employé dans le reste du 230/400 V
monde. France TT Ru < 50 Ω, (100 Ω prochainement)
230/400 V DDR 30 mA pour les prises de courant
Grande Bretagne TN-C et TT les installations nouvelles sont en TN-C
240/415 V (15 % des installations sont en TN-C), la prise de terre
a) triphasé b) monophasé à (< 10 Ω) du neutre est fournie par le distributeur
étoile point milieu Italie TT DDR avec I∆n fonction de Ru (I∆n < 50/Ru).
230/400 V Pour les abonnés sans prise de terre : DDR 30 mA
Japon TT Ru < 100 Ω, forte utilisation de DDR 30 mA
100/200 V pas de recherche d'équipotentialité
Norvège IT locaux en matériaux isolants et mauvaises prises de terre
230/400 V expliquent ce choix logement avec DDR 30 mA en
signalisation.
déclenchement du disjoncteur de branchement si 2
défauts
Portugal TT Ru < 50 Ω (100 Ω à partir de 1995).
USA TN-C mise du neutre à la terre chez l'abonné BT (toutes les
fig. 11 : couplage des enroulements 120/240 prises de terre sont reliées jusqu'au poste source).
secondaires du transformateur MT/BT. fig. 12 : exemples relatifs à la distribution publique dans le monde (abonnés BT) - SLT BT.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.10


Le TN-C nécessite une recherche de court-circuit peuvent, si le PE est relié, incendie, explosion, dégâts matériels et
l’équipotentialité coûteuse : dans la distribution, aux structures perturbations électromagnétiques.
c pour le distributeur : métalliques, créer des perturbations Son point faible est le risque de
v aux USA, mise en place d’un électromagnétiques préjudiciables au claquage en retour lors d’un défaut
conducteur supplémentaire tout le long bon fonctionnement des équipements d’isolement dans le poste côté MT si le
de la distribution MT et BT avec mise à électroniques (somme des courants courant de défaut homopolaire est
la terre tous les 400 m, dans le câble non nulle et courants important et si les masses du poste et
"vagabonds". du neutre sont reliées.
v en Grande Bretagne, de multiples
prises de terre sont installées sur le Enfin, le neutre n’étant pas protégé Il n’existe pas de statistique sur l’emploi
neutre du réseau BT public, ce qui dans certains pays, (disposition des SLT dans le monde, mais le
dispense l’abonné d’avoir sa prise de autorisée par la norme CEI 364)..., SLT TT est de loin le plus utilisé.
terre, celui-ci peut être détérioré par C’est par ailleurs, le régime
v en Allemagne, une prise de terre pour surintensité notamment lorsque des certainement le mieux adapté aux pays
le neutre est réalisée juste en amont du récepteurs générant des courants en voie de développement (simplicité).
harmoniques de rang 3 et multiples Après ces quelques considérations sur
branchement de l’abonné ;
sont alimentés par le réseau. Ceci les trois SLT officiels, il est intéressant
c pour l’abonné :
conduit, dans certains cas, à doubler la d’examiner leur mise en œuvre
en général, connexion au conducteur
section du neutre (vu aux USA)... A particulière dans quelques pays.
de protection des structures
métalliques du bâtiment et de toutes les terme, la normalisation internationale
canalisations métalliques. devrait prescrire la protection les SLT des réseaux BT
systématique du neutre, voire la privés dans quelques pays
En distribution BT industrielle et protection (sans coupure) du PEN en
tertiaire TN-C. Aux USA
Les 3 SLT sont utilisés à des degrés c le schéma IT nécessite autant de Les différents SLT sont utilisés : le
divers dans tous les pays : sérieux que le schéma TN-S. La TN-S (cf. fig. 13) est le plus employé,
c le schéma TN-C est surtout employé surveillance permanente de l’isolement mais l'IT et l'IT impédant sont utilisés
dans les pays anglo-saxons pour les permet la prédiction du défaut, dans les usines à process.
installations étudiées et réalisées avec aujourd’hui facilitée par les systèmes c deux particularités importantes dans
soin (adéquation DPCC/impédances de numériques qui permettent de suivre la mise en œuvre du TN-S :
boucle) correspondant à des dans le temps l’évolution de l’isolement v le neutre est non protégé et non
immeubles modernes où tout ce qui est coupé, ce qui peut présenter des
départ par départ.
métallique est relié au conducteur de risques pour les personnes ou les
Il nécessite la recherche et l’élimination
protection et pour lesquels les risques biens :
du défaut et donc, de préférence, la
- le potentiel du neutre par rapport à la
d’explosion et d’incendie sont très présence d’électriciens sur le site. terre peut être élevé en cas de défaut
faibles, (cf. NF C 15-100). Dans quasiment tous les pays, le prenant son origine au niveau MT, ce
Il est aujourd’hui déconseillé dans les neutre isolé est utilisé chaque fois que qui est dangereux,
locaux équipés de systèmes la continuité de service est importante - les courants harmoniques de rang 3
électroniques communicants (réseaux ou que la vie des personnes est en jeu et multiples de 3 s’additionnent dans le
informatiques, de GTC, GTP ou GTB) (hôpitaux par exemple). neutre et peuvent provoquer des
du fait que les courants dans le neutre, c le schéma TT est le plus simple à échauffements inadmissibles ;
donc dans le PE, font varier les mettre en œuvre, les courants de v le conducteur de protection est
références de potentiel. Rappelons que défaut d’isolement sont 1 000 fois plus souvent constitué par le chemin de
le TNC ne peut être utilisé dès que la faibles qu’en TN ou IT (2e défaut) d’où câble et les tubes métalliques
section des conducteurs actifs est ≤ son intérêt vis-à-vis des risques acheminant les conducteurs actifs :
10 mm2 Cu.
c le schéma TN-S est aussi utilisé
dans les pays anglos-saxons et son
emploi est de plus en plus fréquent
en France, notamment dans le tertiaire.
Il nécessite un conducteur
supplémentaire, impose également
des études et une réalisation N
soignées, mais il est plus souple
d’emploi ; il utilise des DDR pour la
protection des personnes (dans le cas
de câbles de grande longueur), pour la
protection incendie ainsi que pour les a charge
extensions sans calcul de l’impédance
de boucle.
Il reste que les courants de défaut fig. 13 : schéma du SLT TN-S aux USA.
d’isolement qui sont des courants de

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.11


- l’impédance de ce PE est difficile à
maîtriser, ainsi le NEC § 230-95
(National Electrical Code) considère
que les DPCC ne garantissent pas
toujours la sécurité en cas de défaut
d’isolement,
- le PE n’étant pas lié mécaniquement
au conducteur actif défaillant (câbles
sur chemin de câble qui sert de PE), R
disjoncteur
les efforts électrodynamiques dus au avec protection
fort courant de défaut écartent le câble de terre intégrée
de son support, (les réseaux BT
N
américains sont très puissants). Ceci
provoque un défaut intermittent avec,
pour conséquence, un risque de non
fonctionnement des DPCC et une
augmentation du risque incendie.
A noter que lorsque le PE est un fig. 14 : residual sensing.
conducteur distribué, la mise à la terre
du neutre du transformateur est
quelquefois réalisée à travers une
faible impédance, ceci pour limiter les
I2t au point de défaut (Id i à 1 000 A).
c protections utilisées en TN-S
Outre l’emploi des DPCC, rappelons
que dans l’esprit américain les
protections “de terre” utilisées ont R
essentiellement pour objet la protection
des biens et la limitation du risque
incendie. N
Dans ce domaine le NEC impose le
minimum, c’est-à-dire l’utilisation de
protections différentielles sur les
installations BT lorsque les 3 conditions
suivantes sont remplies :
- neutre directement mis à la terre, fig. 15 : source ground return.
- tension simple supérieure à 150 V et
inférieure à 600 V,
- intensité nominale de l’appareil de
tête supérieure à 1 000 A ;
v mise en œuvre des DDR R
Cette protection peut être effectuée de
3 manières :
- “Residual Sensing” : (détection de
courant résiduel par addition vectorielle
des courants dans les conducteurs
actifs), (cf. fig. 14). Ce montage, dit de
Nicholson, nécessite l’installation d’un N
transformateur de courant sur le neutre,
le neutre étant aux USA non coupé et
non protégé.
- “Source Ground Return” : (dispositif
différentiel résiduel placé dans la
liaison neutre-terre), utilisable
uniquement en tête d’installation; il
permet la mise en parallèle des fig. 16 : zéro séquence.
sources (cf. fig. 15).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.12


- “Zéro séquence” : (DDR classique) ; il
permet de détecter des courants
a)
faibles, et peut être employé à
différents niveaux de l’installation pour tableau secondaire
réaliser une protection sélective
(cf. fig. 16). R
D1
v réglages du dispositif de tête : M25 + GFP
- seuil maxi : 1 200 A, 3
- temps de déclenchement : il ne doit
pas dépasser 1 s pour un courant de
défaut de 3 000 A.
D2
Nota R M10 + GFP
Le NEC ne précise pas de temps
de déclenchement à 1 200 A, mais il 3
est d’usage de mettre en place des
protections avec des seuils plus
bas et les plus instantanées
possible. tableau principal
c sélectivité des protections
différentielles
La NEC 230 § 95 n’impose la D3
protection terre que pour C161
l’appareil de tête. Bien évidemment,
il est nécessaire d’installer aussi
cette protection en aval afin d’éviter la
mise hors service de l’installation
complète en cas de défaut terre. b)
Il est alors nécessaire aussi d’assurer
la sélectivité entre les différentes ts
D2 D1
protections. Ce problème peut être D3 STR38 STR58
réglé de deux manières :
v entre les protections terre avec une
sélectivité :
- chronométrique par temporisation de T1200 A - 0,2 s
0 à 1 s,
T1000 A - 0,1 s
- logique ou “Zone Sélective
Interlocking” recommandée aux USA,
elle permet d’éviter d’avoir des
temporisations longues (réduction du 5
I2t traversant) et de réaliser facilement 0,2
la sélectivité sur 3 niveaux ou plus. 0,1
v entre protection terre et magnéto-
thermique
La sélectivité sera déterminée par la
comparaison du seuil de réglage de la
protection terre amont avec la courbe
I = f(t) du réglage magnéto-thermique
de la protection aval (cf. fig. 17). 875 IpA
L’économie d’emploi de protections de 1000
"terre" dans les divisionnaires est faite 1200
au détriment du seuil de 2500
fonctionnement des protections et donc fig. 17 : sélectivité entre protection contre les courts-circuits aval (D3) et protections de terre
des risques de détérioration plus (GFP) amont, en orange.
importants.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.13


En République Sud Africaine masses (IhMT . R) ; un limiteur de c impédance de boucle incertaine :
En RSA, les installations électriques surtension réduit ce risque. mines chantiers ;
industrielles et tertiaires sont réalisées Par ailleurs un relais différentiel placé c limitation des dégats et/ou risque
selon les normes CEI. sur le circuit neutre/terre, provoque incendie : process - mines -
Les trois régimes du neutre sont l’ouverture instantanée du pétrochimie (A noter que British
utilisés, avec une prédominance du disjoncteur MT s’il détecte un courant Petroleum (BP) réalise toutes ses
TN-S. de défaut supérieur à 20 A. installations dans le monde en utilisant
Pays minier, la RSA utilise dans les c disposition complémentaire le TN-S impédant (idem fig. 18) avec
mines d’or, par exemple, un SLT La résistance de limitation est une résistance de 3 Ω en BT et 30 Ω
mi-TN-S, mi-TT (cf. fig. 18), les surveillée par un relais ohmique : en 3,2 kV).
protections mises en œuvre étant des v si la résistance est coupée : le SLT En Chine
DDR. devient un IT ; l’exploitation peut La Chine s’éveille! mais elle a
Caractéristiques de ce SLT : continuer mais il y a ouverture d’un longtemps été sous l’influence
c le conducteur de protection est départ en cas de défaut double par technique de l’URSS, qui est membre
distribué ; DDR, de la CEI (le russe est une des langues
c les masses des récepteurs sont v si la résistance est en court-circuit, le officielles de la CEI avec l’anglais et le
reliées au PE qui est mis à la terre au SLT devient TN-S et le premier défaut français).
niveau du poste MT/BT ; d’isolement provoque l’ouverture d'un De ce fait, les trois SLT sont connus et
c une résistance placée entre le neutre disjoncteur BT, à moins, bien sur, que utilisés à des degrés divers :
du transformateur et la prise de terre le service électrique de maintenance ait c l’IT est utilisé lorsque la continuité de
limite le courant de défaut d’isolement à agi à temps. service est importante ainsi que lorsque
moins de 20 A. le risque pour les personnes est réel
Ce schéma a des avantages et des Comparativement au schéma TT ou
(hôpitaux) ;
inconvénients : TN-S classique, ce SLT est meilleur
c le TT utilisé en distribution publique,
c avantages : lorsque la tension Uo est supérieure à
l’est aussi dans l’industriel et le tertiaire
v une tension de contact faible malgré 400 V (ce qui est le cas dans les
mais de moins en moins, peut-être à
l’emploi d’une tension réseau 525/ mines) car il limite la tension de cause de la faible utilisation de la
900 V, contact. sélectivité chronométrique ;
Uo . RPE Le souci de limiter les courants de c le TN-C, qui était d’origine URSS,
défaut d'isolement est assez général n’est plus du tout employé ;
RPE + RPh + 27 Ω
avec des motivations diverses : c le TN-S est de plus en plus souvent
v un courant de défaut faible, donc une c puissance de court-circuit choisi par les “Design institutes” pour
forte limitation des risques d’incendie et importante : USA ; les gros projets.
des détériorations des récepteurs en
défaut,
v une protection sélective par DDR
avec utilisation de la sélectivité 525/900 V
chronométrique.
A noter que l’emploi de DDR N
est d'autant plus intéressant que la
topologie du réseau BT est en
perpétuelle évolution (impédance de R = 27 Ω
boucle !).
c inconvénients :
En cas de claquage HT/BT dans le
transformateur, il y a risque d’élévation
du potentiel des conducteurs actifs du fig. 18 : SLT utilisé en RSA.
réseau BT par rapport à la terre et aux

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.14


3. évolutions et choix des SLT

évolution des installations électromagnétique (CEM) est c de la sensibilité aux perturbations ;


indispensable. c de la génération des perturbations ;
électriques C’est le choc des cultures techniques : c des effets sur les systèmes courants
En 1960 le secteur tertiaire était très c l’électricien est géné par les faibles.
peu développé; les usines, harmoniques générées par les Pour le lecteur, qui désire approfondir
généralement importantes, étaient convertisseurs statiques. Ces ses connaissances dans ce domaine,
souvent installées à proximité des harmoniques provoquent des signalons les Cahiers Techniques :
postes sources. échauffements des transformateurs, la c n° 149 - La Comptabilité
Les industriels avaient comme principal destruction des condensateurs, des Electromagnétique - CEM - ;
souci le fonctionnement des process; courants anormaux dans le neutre ; c n° 141 - Les perturbations électriques
disposant d’un service électrique c l’électronicien met des filtres devant en BT ;
compétent, ils allaient être séduits par ses produits, lesquels ne résistent pas c n° 177 - Les SLT et les perturbations
le neutre isolé (le décrêt du toujours aux surtensions et font baisser électromagnétiques
14 novembre 1962 a fortement Nous ne rappelons ici que l'essentiel,
l’isolement des réseaux ;
participé à sa promotion). sans revenir sur le comportement des
c le fabricant de lampes ignore les
Petit à petit, la sécurité qu’apporte ce SLT vis-à-vis des défauts (50 Hz)
problèmes que peuvent poser les d'origine MT.
régime l’a fait adopter par le législateur courants de mise sous tension, les
dans les installations tertiaires où la harmoniques, les hautes fréquences Face aux harmoniques
sûreté était primordiale : ex. hôpitaux. générées par certains ballasts Le TNC est à éviter car les
En 1990, l’énergie électrique fait tout électroniques ; harmoniques de rang 3 et multiples
fonctionner dans les logements, le c l’informaticien (idem pour les de 3 circulent dans le PEN (en plus du
tertiaire et l’industrie. courant de neutre) et font que celui-ci
concepteurs de systèmes à intelligence
La distribution publique a fait de gros ne peut être utilisé comme référence de
répartie) s’inquiète de l’équipotentialité
potentiel pour les systèmes
progrès en terme de disponibilité de des masses et des parasites conduits électroniques communicants (systèmes
l’énergie électrique mais celle-ci n’est et rayonnés. à intelligence répartie).
pas toujours suffisante d’où l’utilisation Ces spécialistes ont quelquefois du mal De plus si le PEN est relié aux
de groupes électrogènes et à se comprendre, n’ont pas structures métalliques, celles-ci, ainsi
d’alimentation sans interruption : nécessairement des démarches que les câbles électriques, deviennent
c le résidentiel n’accepte plus les cohérentes... et peu nombreux sont des perturbateurs électromagnétiques.
coupures de courant ; ceux qui connaissent les SLT, leurs
Nota
c le tertiaire est gros consommateur avantages et leurs inconvénients face à Le TNC-S (TN-S en aval d’un TN-C)
d’informatique ; l’évolution des techniques évoquées est aussi à éviter même si les risques
c l’industrie s’installe en zone rurale, ci-avant. sont plus faibles.
est grosse consommatrice
d’automatismes et utilise de plus en Face aux courants de défaut
plus de convertisseurs statiques; par SLT et perturbations des c courts-circuits : éviter de séparer les
conducteurs actifs, sinon l’Icc crée, par
exemple, les moteurs sont pilotés par systèmes électroniques la boucle ainsi réalisée, une impulsion
un variateur de vitesse et liés Les perturbations électromagnétiques
fonctionnellement à un automate. électromagnétique ;
sont de nature très variées; elles c défaut à la masse électrique : le PE
De plus en plus et dans tous les peuvent être : doit suivre au plus près les conducteurs
bâtiments, des appareils ‘intelligents” c permanentes ou occasionnelles ; actifs, ou mieux, être dans le même
sont pilotés par des systèmes de c basse ou haute fréquence ; câble multi conducteurs sinon, comme
gestion technique (process- distribution c conduites ou rayonnées ; ci-dessus, l'effet de boucle émettrice
électrique - utilités du bâtiments). c de mode commun ou de mode apparaît. Cet effet est d'autant plus
Ces systèmes numériques, y compris différentiel ; important que le courant de défaut est
l’informatique répartie, exigent c d'origine externe ou interne au élevé, donc avantage au SLT TT, les
aujourd’hui de faire cohabiter sans réseau BT. SLT TN et IT (2e défaut) peuvent
gêne courant fort et courant faible, en Le choix du SLT n'est pas neutre développer des courants 1 000 fois
d’autres termes la compatibilité vis-à-vis : plus importants.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.15


En TN et IT il faut éviter de relier le PE mais les surtensions arrivent planchers maillés) ou pour certains
aux masses métalliques en différents aussi sur les phases BT ; en effet, locaux du bâtiment réservés aux
endroits dans le bâtiment car les aux fréquences considérées, équipements sensibles :
courants de retour peuvent prendre des l’impédance phase/neutre des c découpler le réseau de masses (de
chemins variés et se transformer en enroulements BT est très élevée structure et fonctionnelles) du réseau
antenne émettrice. Il en va de même (les phases sont “en l’air” par rapport de terre (PE) ;
d'ailleurs pour le câble de puissance, à la terre même si le neutre est relié à c éviter les boucles que peuvent former
la terre). les circuits courants forts et courants
intégrant le PE, dans lequel la somme
faibles des appareils communicants ou
des courants n'est plus nulle. Face aux perturbations HF placer sous “effet réducteur” les
En ce qui concerne l'équipotentialité Tous les SLT sont équivalents. liaisons courants faibles (plans de
des masses, le TN et l'IT (au 2e défaut) Ce qui est souhaitable pour masse - gaines/écrans métalliques -
sont équivalents car le potentiel de la minimiser les effets des masses d’accompagnement) ;
masse au point de défaut monte perturbations HF : c éviter de les faire cheminer à
brutalement à ≈ Uo/2 alors qu’il reste à c utiliser l’effet cage de Faraday pour le proximité des câbles de puissance et
0 V à l’origine de l’installation. bâtiment (structures métalliques et croisement à 90° ;
Ceci conduit certains spécialistes à
prescrire en TN et IT la réalisation d'un
circuit de masse courant faible séparé
a)
du circuit de terre (PE), les deux étant
reliés à la prise de terre à l'origine de
∆V
l'installation BT.
∆V
Le TT avec PE distribué dans toute
l'installation est de ce point de vue le
meilleur (Id faible et même référence PE
de potentiel pour tous les équipements
communicants), (cf. fig. 19). 1 2 3
Face aux surtensions de foudre et
de manœuvre liaison numérique
Ces surtensions, de mode commun ou
de mode différentiel et de fréquence
1 kHz à 1 MHz peuvent endommager En TN : lors du défaut d'isolement, la chute de tension dans le PE fait varier le potentiel de
certains appareils électroniques si leur référence des appareils communicants.
alimentation ne comporte pas de Les masses des appareils 2 ; 3... sont au potentiel ≈ Uo alors que les appareils près de la
transformateur d'isolement à faible 2
source sont au potentiel de la terre.
couplage capacitif primaire/secondaire.
Vis-à-vis des surtensions de mode
b)
différentiel, tous les SLT sont
équivalents ; la solution consiste :
c à mettre en œuvre des réducteurs de
surtension au niveau des éléments
perturbateurs (exemple RC sur bobine PE
de contacteur) ;
c à protéger les matériels sensibles en
installant directement à leurs bornes un
limiteur de surtension (varistance, liaison numérique
parafoudre ZnO).
Vis-à-vis des surtensions de mode
commun (foudre), il convient d'installer
En TT : avec une seule prise de terre des masses des récepteurs, toutes les masses sont au
des parafoudres ZnO à l'origine de même potentiel, même pendant un défaut ; pas de perturbations des communications
l'installation BT avec des connexions par bus.
à la terre les plus courtes possibles.
Ici les SLT TN et TT peuvent fig. 19 : équipotentialité du PE lors d’un défaut d’isolement.
apparaître comme meilleur que l'IT

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.16


c utiliser des câbles torsadés, mieux,
torsadés blindés. a) SLT TN-C
Les normes sont encore rares dans ce
3
domaine et souvent préparées (normes
MT BT Ph
CEM) par des électroniciens. La norme
PEN
d'installation CEI 364 sections 444 et
548 doit donner de plus en plus de
recommandations.

évolution des SLT


b) SLT TN-C-S
Evolution du TN
3
Ce régime du neutre visait à l'origine la
MT BT Ph
simplicité, l'efficacité et le coût
N
d'installation minimum PE
(cf. le TN américain où le neutre n'est
(2)
même pas protégé).
La sécurité des personnes est assurée, (1)
celles des biens (incendie, détérioration
des matériels électriques) l'est moins. (1) nouvelle prise de terre souhaitable si le transformateur est éloigné (distribution publique),
La prolifération de l'électronique de améliore l'équipotentialité locale par rapport à la terre ; solution utilisée en Allemagne et en
puissance et à courant faible augmente expérimentation en France (en DP).
et va augmenter encore la complexité (2) en France, la norme C 15-100 exige le passage en TN-S lorsque la section des
de sa mise en œuvre. conducteurs est i 10 mm2 Cu. ≤
Issu du TT des années 20, le TN a été
c) SLT TN-S
la solution pour maîtriser la valeur des
courants de défaut et s'assurer que tout 3
défaut d'isolement pouvait être éliminé MT BT Ph
par un DPCC. N
Il s'est développé dans les pays anglo PE
saxons où la rigueur des concepteurs
d'installation et des exploitants est
bonne.
L'évolution logique est TN-C ➙ Evite les perturbations de l'équipotentialité dues à la circulation du courant de neutre et des
TN-C-S➙TN-S ➙ TN-S avec harmoniques 3K dans le PEN.
limitation du courant de défaut pour d) SLT TN-S impédant
limiter les risques d'incendie, les
détériorations des récepteurs et les DDR
dysfonctionnements dus à la
généralisation de l'électronique 3
distribuée (cf. fig. 20). MT BT Ph
Une enquête réalisée en Allemagne en N
1990 a montré que 28 % des PE
problèmes électriques (électronique) r
étaient dus à la CEM.
En terme de protection, le régime TN
utilise souvent des fusibles, déjà gênés
par un temps de coupure trop long
lorsque la tension limite de sécurité UL Solution utilisée aux USA (Id de l'ordre de 500 A) en RSA, (I∆ z 20 A) ; limitation du risque
est de 25 V ; ceux-ci le seront encore incendie, des détériorations et des problèmes de référence de potentiel pour l'électronique
plus à long terme si les réseaux BT de distribuée.
tension supérieure au 230/400 V se Ce régime du neutre se rapproche du SLT TT.
développent. L'emploi de DDR (TN-S fig. 20 : évolution du TN.
impédant) résout ce problème.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.17


Evolution de l'IT
Les premières installations électriques a) à l'origine
(1920) étaient réalisées en IT, mais très
rapidement les défauts doubles l'ont 3
discrédité (non maîtrise des MT BT Ph
impédances de boucle). N
La normalisation l'a officialisé dans les
années 60 pour faire face aux
impératifs de continuité d'alimentation
des industries à process et de sécurité
dans les mines.
Aujourd'hui le régime IT est très proche
du TN-S en terme d'installation (un
limiteur de surtension et un contrôleur b) en 1960
d'isolement en plus).
C'est le champion de la continuité
MT BT Ph
d'exploitation et de la sécurité au
N
premier défaut, si celui-ci est recherché
PE
et éliminé rapidement !
Après la généralisation du PE distribué limiteur CPI
dans toute l'installation (comme en TN)
ce régime, pour lequel le courant de
deuxième défaut ne peut être limité, ne
devrait pas évoluer si ce n'est au
niveau des techniques de recherche
rapide du défaut. Limitation du nombre de prises de terre et interconnexion des masses ou emploi de DDR pour
La probabilité de défaut double maîtriser le défaut double.
augmentant avec le nombre de départs
et l'étendue de l'installation, son emploi c) 1990
devrait être réservé à des parties de
réseau, aux circuits de contrôle-
commande avec bien sûr utilisation de MT BT Ph
transformateurs d'isolement (cf. fig. 21). N
Sur ces circuits, peu étendus, l'emploi PE
de l'IT impédant autorise l'emploi de
limiteur CPI
DDR en signalisation pour la
localisation du défaut.
Evolution du TT
A l'origine, la distribution électrique, en
France, se faisait en 110 V
monophasé, puis l’alimentation s’est Rapprochement avec le TN-S (PE distribué, calcul des impédances de boucle).
faite en 220 V biphasé. La mise à la
d) 2000
terre des masses, associée à la mise
en œuvre de DDR, avait pour but de
mettre hors tension les abonnés ayant
un défaut d'isolement et les fraudeurs. MT BT
Le souci de protéger les personnes
contre les contacts indirects est venu
avec le développement du gros TN-S
ou
électroménager.
TT
La protection contre les contacts IT
indirects par DDR avec des temps de
fonctionnement normés a été
officialisée dans les années 60.
Aujourd'hui, la tendance est (comme en L'IT est surtout utilisé sur de petits réseaux ou parties de réseaux en aval des régimes TN
TN et IT) de distribuer le PE dans toute ou TT.
l'installation et donc à n'utiliser qu'une fig. 21 : évolution de l'IT.
prise de terre des utilisations (cf. fig. 22).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.18


Cette tendance devrait se poursuivre
par l'utilisation de la seule prise de terre a) à l'origine
du neutre BT (comme en TN et IT) DDR
mais en conservant l'avantage (dégâts,
3
incendie, CEM) d'un courant de défaut
HT BT Ph
d'isolement faible.
N

choix du SLT
Le choix du SLT devrait être influencé
par les utilisateurs de l’énergie
électrique et par les exploitants du
réseau (le service électrique).
L’expérience montre que le choix est b) en 1960
DDR
surtout fait par le bureau d’étude,
concepteur de l’installation.
Pour l'utilisateur et l'exploitant HT BT Ph
L’utilisateur et l’exploitant réclamant la N
SURETE totale, l'énergie électrique doit PE
être toujours disponible et ne présenter
aucun risque, donc "se faire oublier". DDR DDR
Les composantes de la sûreté de
l’installation :
c la sécurité ;
c la disponibilité ; Multiples DDR avec sélectivité chronométrique, équipotentialités locales et minimisation du
c la maintenabilité doivent donc être nombre de prises de terre.
optimisées.
De plus, et c'est nouveau, l'électricité c) en 1990
ne doit pas perturber les nombreux
équipements courant faible.
HT BT Ph
Ce sont ces critères qui permettent de
faire le meilleur choix en fonction : N
c du type de bâtiment ; PE
c de l'activité qu'il abrite ;
c de la présence ou non d'un service
électrique.
En terme de sécurité, le TT est le
meilleur,
En terme de disponibilité c'est l'IT Même utilisation des DDR. PE distribué comme en TN-S et IT.
qui est le mieux adapté, Dans certaines installations, les deux prises de terre sont reliées... c'est du TN-S sans calcul
En terme de maintenabilité la d'impédance, vu l'emploi de DDR.
localisation du défaut est rapide en TN
(action du DPCC) mais le temps de d) 2000
réparation est souvent élevé. A DDR
l'inverse, en IT, la localisation du
premier défaut peut être plus difficile
mais la réparation est plus rapide et HT BT
moins onéreuse.
Le TT est un bon compromis.
En terme de fiabilité, les matériels de r
protection mis en œuvre sont fiables,
mais la fiabilité de l'installation et des
récepteurs peut être affectée :
c en TN-C par le fait que le PEN, non Pour conserver l'avantage du faible courant de défaut (dégâts et CEM) apparition d'un TT
protégé, peut être détérioré par les impédant (r ≈ 12 Ω/Id = 20 A) avec une seule prise de terre. Ce schéma nécessite l'utilisation
courants harmoniques ; d'un limitateur de surtension si le courant homopolaire MT dépasse ≈ 80 A - même emploi des
c en TN-C et TN-S ; DDR (sélectivité chronométrique).
v par le manque de rigueur lors fig. 22 : évolution du TT.
d'extensions,

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.19


v par la mise en œuvre de sources de
remplacement (ex. EJP) à puissance
TN-C TN-S TT IT(1) IT(2) Observations
de court-circuit faible,
v par les effets des efforts sécurité
c des personnes + + + ++ - Uc # 0 au 1er défaut en IT
électrodynamiques.
c incendie -- - + ++ - TN-C déconseillé
c en IT, en cas de défaut double, les c explosions -- - + ++ - TN-C interdit
risques inhérents au TN exprimés disponibilité- + + + ++ + fonction de la sélectivité des
ci-dessus existent aussi, par contre si (suite à 1 défaut) DPCC ou des DDR (plus facile
la recherche et l'élimination du 1er à mettre en œuvre)
défaut sont rapides, la fiabilité de maintenabilité - - + ++ - l'IT autorise la maintenance
l'installation est très bonne, préventive, voire prédictive
c en TT, par le claquage en retour des fiabilité - + ++ ++ + avantage aux Id faibles
récepteurs dû à un défaut dans le de l'installation (dégâts - efforts électro-
transformateur HT/BT, mais la dynamiques)
probabilité d'apparition (l'occurence) de perturbations
ce défaut est faible et des parades c émission - - + ++ - avantage aux Id faibles
existent, par exemple, mise en œuvre de rayonnement EM
d'un parafoudre entre les conducteurs c équipotentialité -- + ++ + + attention aux harmoniques
du PE en TN-C
actifs et la prise de terre des
récepteurs. (1) : 1er défaut d'isolement.
En terme de perturbations, le TT est à (2) : 2e défaut.
préférer au TN-S dont les forts courants
fig. 23 : comparaison des SLT.
de défaut peuvent être perturbateurs.
Le tableau de la figure 23 rappelle les
points forts et les points faibles de a) association "série" des SLT
chaque SLT.
Pour le concepteur de l'installation 3
L'étude est plus simple en TT, idem HT BT
PEN N
lors d'une extension (pas de calculs); PE
elle est d'une complexité équivalente
en TN-S et IT.
Sur le plan des coûts : TN-C TN-S TT IT
c le TN-S est le moins coûteux à
l'installation, par exemple si le neutre
n’est ni protégé, ni coupé, mais
attention au coût de la maintenance b) association "antenne" des SLT
curative ;
c l'IT est un peu plus coûteux à TN-S - éclairage
- chauffage
l'installation, (matériel de contrôle de - centre informatique
l'isolement et de recherche de défaut).
La recherche de la meilleure
disponibilité de l'énergie électrique 3
nécessite la disponibilité d'un TT - machines
HT BT - systèmes communicants
électricien, dont l'action va minimiser la N
maintenance curative. PE . automatique
PE . bureautique
c le TT, si des DDR sélectifs sont TN-S
. GTB
installés en nombre suffisant est un peu
- locaux à risque incendie
plus coûteux à l'installation que l'IT,
mais la localisation du défaut est simple - systèmes de sécurité
IT
et la maintenance curative moins - équipements médicaux
coûteuse qu'en TN. - Process industriel
En terme de coût complet sur 10
fig. 24 : cœxistence de plusieurs SLT dans une installation BT.
à 20 ans, les trois SLT sont équivalents.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.20


Le bon choix Le niveau de développement du
Dans un certain nombre de pays, pour pays est aussi un critère à prendre
certains bâtiments ou partie de en compte, ainsi que les habitudes
bâtiment, le choix est imposé par le nationales, le climat... Si l'on trace
législateur ou le normalisateur, citons : un axe nord-sud, en ce qui
les hôpitaux, les écoles, les marina, les concerne la distribution publique,
chantiers, les mines etc. Dans d'autres on trouve le SLT IT en Norvège,
cas, certains SLT sont interdits, par TN-C en Allemagne, TT en
exemple le TN-C dans les locaux à France et dans la plupart des pays
risque d'explosion. d'Afrique.
Hormis ces choix imposés, ce sont les Dans les pays tempérés et
objectifs de SURETE (sécurité,
industrialisés, les trois SLT sont utilisés
disponibilité, fiabilité, maintenabilité et
dans les installations privées.
bon fonctionnement des systèmes
communicants à courant faible) qui Il faut enfin noter que le mixage des
doivent permettre de déterminer quel SLT est possible (en série ou en
est le SLT à retenir pour un type de antenne) et même souhaitable,
bâtiment. (cf. fig. 24).

4. conclusion

Les trois SLT (TN, IT, TT) sont très c la prolifération des appareils c minimise le risque incendie ;
bien définis, ainsi que leur mise en électroniques courant fort c peut réduire la tension de contact ;
œuvre, par les normes d’installation (perturbateurs) et courants faibles c et, pour les systèmes sensibles
(CEI 364, NF C 15-100…). (perturbés), lesquels s’érigent de plus minimise les perturbations par
Leur emploi respectif varie en fonction en plus en systèmes communicants. rayonnement électromagnétique et
des pays : Ainsi la tendance générale au niveau impédance commune.
c majorité de TN dans les pays des SLT est , tant en MT qu’en BT, de Vu la prolifération des systèmes
anglo-saxons ; limiter les courants de défaut numériques communicants
c TT souvent utilisé dans les autres d’isolement. (informatique, vidéo, automatique,
pays ; Aujourd’hui les courants de défaut des GTB etc., il est essentiel que les
c IT utilisé lorsque la sécurité SLT BT traditionnels sont en valeur SLT procurent une référence de
des personnes et des biens ainsi que la typique : potentiel non perturbée par les
continuité de service sont importantes. c IT (1er défaut) : Id ≈ A < 1 A; forts courants de défaut et les
Ils sont tous les trois réputés assurer la c TT : Id ≈ 20 A ; harmoniques.
protection des personnes. c TN : Id ≈ 20 kA ; Ainsi, l’évolution devrait favoriser les
Deux évolutions importantes ont une c IT (2e défaut) : Id ≈ de 20 kA. SLT qui génèrent des courants de
influence non négligeable sur le choix Limiter les courants de défaut : défaut ne dépassant pas quelques
d’un SLT : c facilite la maintenabilité de dizaines d’ampères.
c la recherche de la meilleure l’installation électrique, et donc Le SLT TT devrait donc être de plus en
continuité de service ; améliore la disponibilité ; plus employé.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.21


annexe n° 1 : la norme CEI 364

Cette norme, dont l'intitulé est : tions à haute tension. v 364-5-56 - 1980 -
Installations électriques des bâtiments, v 364-4-443 - 1993 Chapitre 56 : Services de sécurité.
comporte différents chapitres et sous- Chapitre 44 : Protection contre les v 364-5-523 - 1983
chapitres dont voici les principaux : surtensions - Section 443 : Protection Chapitre 52 : Canalisations - Section
c 364-1 - 1992 contre les surtensions d'origine atmos- 523 : Courants admissibles
1re partie : Domaine d'application, phérique ou dues à des manœuvres. (NF C 15-100 - 523).
objet et définitions fondamentaux v 364-4-473 - 1977 v 364-5-537 - 1981
(NF C 15-100 - Partie 102). Chapitre 47 : Application des mesures Chapitre 53 : Appareillage - Chapitre
c 364-2-21 - 1993 de protection pour assurer la sécurité - 537 : Dispositifs de sectionnement et
2e partie : Définitions - Chapitre 21 - Section 473 : Mesures de protection de commande
Guide pour les termes généraux. contre les surintensités (NF C 15-100 - 537).
c 364-3 - 1993 (NF C 15-100 - 473). v 364-5-537 - 1 - 1989
3e partie : Détermination des caracté- v 364-4-481 - 1993 Modification à la publication
ristiques générales Chapitre 48 : Choix des mesures de 364-5-537 - 1981.
(NF C 15-100 - Partie 3). protection en fonction des influences c 364-6
c 364-4 externes - Section 481 : Choix des 6e partie : Vérification
4e partie : Protection pour assurer la mesures de protection contre les chocs v 364-6-61 - 1986
sécurité. électriques en fonction des influences Chapitre 61 : Vérification à la mise en
externes. service.
v 364-4-41 - 1992
Chapitre 41 : Protection contre les v 364-4-482 - 1982 v 364-6-61 - 1993
chocs électriques Chapitre 48 : Choix de mesure de Modification à la publication
(NF C 15-100 - chapitre 41). protection en fonction des influences 364-6-61 - 1986.
externes - Section 482 : Protection c 364-7
v 364-4-42- 1980
contre l'incendie 7e partie : Règles pour les emplace-
Chapitre 42 : Protection contre les
(NF C 15-100 - 482). ments spéciaux
effets thermiques
(NF C 15-100 - chapitre 42). c 364-5 v 364-7-701 - 1984
5e partie : Choix et mise en œuvre Section 701 : Locaux contenant une
v 364-4-43 - 1977
des matériels électriques. baignoire ou une douche.
Chapitre 43 : Protection contre les
surintensités v 364-5-51 - 1979 v 364-7-702 - 1983
(NF C 15-100 - chapitre 43). Chapitre 51 : Règles communes Section 702 : Piscines.
(NF C 15-100 - 51).
v 364-4-45 - 1984 v 364-7-703 - 1984
Chapitre 45 : Protection contre les v 364-5-51 - 1 - 1982 Section 703 : Locaux contenant des
baisses de tension Modification à la publication radiateurs pour saunas.
(NF C 15-100 - chapitre 45). 364-5-51 - 1979.
v 364-7-704 - 1989
v 364-4-46 - 1981 v 364-5-51 - 2 - 1993 Section 704 : Installations de chantiers.
Chapitre 46 : Sectionnement et Modification à la publication v 364-7-705 - 1984
commande 364-5-51 - 1979. Section 705 : Installations électriques
(NF C 15-100 - chapitre 46). v 364-5-53 - 1986 dans les établissements agricoles et
v 364-4-47 - 1981 Chapitre 53 : Appareillage. horticoles.
Chapitre 47 : Application des mesures v 364-5-53 - 2 - 1992 v 364-7-706 - 1983
de protection pour assurer la sécurité - Modification à la publication Section 706 : Enceintes conductrices
Section 470 : Généralités - Sec- 364-5-53 - 1986 (Mod. 1 - 1988 exiguës.
tion 471 : Mesures de protection contre incorporée). v 364-7-707 - 1984
les chocs électriques (NF C 15-100 - v 364-5-54 - 1980 Section 707 : Mises à la terre des
471). Chapitre 54 : Mises à la terre et installations de matériel de traitement
v 364-4-442 - 1993 conducteurs de protection de l'information.
Chapitre 44 : Protection contre les (NF C 15-100 - Chapitre 54). v 364-7-708 - 1988
surtensions - Section 442 : Protection v 364-5-54 - 1 - 1982 Section 708 : Installations électriques
des installations à basse tension contre Modification à la publication des parcs de caravanes et des carava-
les défauts à la terre dans les installa- 364-5-54 - 1980. nes.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.22


annexe n° 2 : bibliographie

Normes c Les perturbations électriques en BT,


c CEI 241 : Coupe-circuit à fusibles Cahier Technique n° 141
pour usages domestiques ou R. CALVAS
analogues. c Introduction à la conception de la
c CEI 269 : Fusibles basse tension. sûreté,
Cahier Technique n° 144
c CEI 364 : Installation électriques des P. BONNEFOI.
bâtiments.
c La foudre et les installations
c CEI 479 : Effets de courant passant électriques HT,
par le corps humain. Cahier Technique n° 168
c NFC 15-100 : Installations électriques B. DE METZ NOBLAT.
à basse tension. c Les schémas des laisons à la terre
c NFC 63-150 : Limiteurs de dans le monde et évolutions,
surtension : règles. Cahier Technique n° 172
B. LACROIX et R. CALVAS
c NFC 63-080 : Dispositifs de contrôle
permanent d'isolement et dispositifs de c Connaissance et emploi du SLT
localisation de défauts associés. neutre isolé,
Cahier Technique n° 178
c CEI 947-2 : Appareillage à Basse E. TISON et I. HERITIER
Tension - 2e partie : Disjoncteurs. (édition prévue fin 1995)
c CEI 755 : Règles générales pour les c Perturbations électriques dans les
dispositifs de protection à courant installations électriques BT et schémas
différentiel résiduel. des liaisons à la terre,
Décret français du 14.11.88 Cahier Technique n° 177
R. CALVAS
Cahiers Techniques (Edition prévue fin 1995).
c Mise à la terre du neutre dans un Publications diverses
réseau industriel HT,
Cahier Technique n° 62 c Guide de l’installation électrique
(partie G)
F. SAUTRIAU.
Ed. FRANCE IMPRESSION
c Les dispositifs différentiels résiduels, CONSEIL 1991.
Cahier Technique n° 114 c Guide de l’ingénierie électrique
R. CALVAS. Ed. ELECTRA 1986.
c Protection des personnes et c Electrical Review
alimentation sans coupure, novembre 1991 - octobre 1992.
Cahier Technique n° 129
c La protection différentielle
J.-N. FIORINA. Cahier Technique J3E - 02/90

Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.23


Réal. : Illustration Technique Lyon -
Cahier Technique Merlin Gerin n° 173 / p.24 DTE - 07/95 - 3 500 - Imprimeur : Clerc

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