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,UMONT
c:;ORIGÈNE' L Perpetua, Paris, 1949,p, 92. A. MIVRA-STRANGE,
ux
Cel 1, 48; 57' Cf,
çelsum,
6 UV,!nd Ori Contra Giessen, 1926,pp, V, 107-108, par
Sus nd ri eizes, du Nouveau et de l'Ancien Testament rassemblés
Testaments in reU-
6. Wn<ENHAUS xtes DI Traumgeschichte des Neuesi Müns-
ter,
A.WIKENHAUSER,
r, DÕlger),
Licht, dans Pisciculi (FestchriftF. J.
gions geschichtlicher
,Voir' 320"333- III, TT
n« iQ
iq.
exemple AUGUSTIN, Confessions,
8. Voir Par Pachôme, par exemple, dans celled'Hypatiospar
lanlus (cf A eJde FSTUGIÈRE, Les moinesde
Callinicus(cf A.-J Le
Le 1961).P; P. Festugière souligne le
Paris,
de ces écrits: « C'est ce milieu(celui
la régionde Constantmople, dufois dans
peupleet le
caractèrepopulaire des campagnes) qui, pour la première
d'Orient, I1, Culture
Moines
spécialement fait entendre sa voix Il (Les
dupeuple
monde antique, 1961,p. 25). 2e éd.. Bruxelles,
ouSaint^e'
9. Par's, Les origines du culte desmarvr, l'antiquité
I U 73- AYE, rapporte les cas les plus significati : ccDans rêves,
IG33,DPN73-91. de la divinité par des apparitions et des au
1acroYance touche à la religion, était si universellement
à 1; intervention répandu.
entoutcequi milieux populaires, que l'on ne saurait atbbuuee~
ordre, Les dieux
rexclusi-
moins dans les chrétienneles préoccupations de cet
ou et nombreux
vement montraient aux mortels endormis
à l'éducation éveillés,
et les hérosse votives placées à la suite d'une
sont IPBlnscriptions renvoie à l'étude deA. DEMARCHI, Il visu
culto»
Delehaye apparition,ex
le Pré
(pp.73-74).li. t. I, Milano, 1896. Dans SpIrItuelde
reliques
privato di Roma antica,
Chrétiennes, 12), de nombreuses inventions de
MOSHUS (Sourceslieu par songes, cf, n08 84, 87, 89, 92,120, 121.
ded Cf, A, II des Christentums
Die Mission undAusbreitung 221-222,qui
10.Cf.A.HARNACK, hrhunderten, 3e éd., t. I, Leipzig. 1924,PP- A. HARNACK,
in denerstenja
Cyprian cas. Sur Cyprien, voir spécialementWissenschaft, III (1902).
Signal,P«hEnthusiast,
lusieurs dans Zeitschrift f. Neut.
472 PSYCHOLOGIE
ET SPIRITUALITÉ
de
Néanmoins, les Pères de l'Église font en général preU ve -en
discrétion
discrétion etet adoptent même une
adoptent mêmeune attitude
attitude réservée. I^s fi en
réservée. Ils
traitent guère dans leurs sermons ou écrits, ou ble, de
comme Grégoire de Nysse, ils consacrent un chapitre dUO les
leurs traités à cette question, c'est plutôt pour
détourneeti.
chrétiens d'attribuer à leurs rêves une telle valeur pop ept
que, à moins qu'ils ne soient déjà saints et parfaitent
purifiés11, Tertullien, Basile, et même Grégoire de Nazlauve
pour qui un rêve de son enfance décida de sa vie, font P 5
d'une si grande méfiance qu'ils mettent la plupart des ute
prémonitoires au compte des démons12, Et c'est sans dotite
Augustin, pourtant si crédule sur certains points, qui InSPun
les textes du concile de Carthage qui tenta de
mettr la
terme à la contagion des songes et révélations menant
découverte de reliques13.
de son d'un 1
moignage expérience de « Père spirituel M,
teur
teur très perspicace, car
très perspicace, car «« ilil y ya aenenluiluiununpsychologue
psychologieIvse
profond, un moraliste affiné, qui a été fort loin dans 1 an rs
du cœur humain19 ». Palladius assure du reste qu'au Ç
de son séjour dans le désert, Évagre purifia son eSPrlt
suprême degré et fut jugé digne du don de science, de sagedit,
et de discernement des esprits (H. L., 38, 10). Autrement eIle
il reçut le charisme (car en ce temps, la direction Splntncs
était considérée comme tel), de diriger les autres dlit
sur les voies de Dieu. A en juger par son influence, tdút
1
avoir de nombreux disciples.
Ceux qui venaient à lui avaient le devoir d'ouvrir jellr
a
cœur, de « manifester leurs pensées », afin d'apprendre Se
connaitre eux-mêmes et à discerner leurs pensées. et
Pour
Anciens en effet (de Platon à Épictète, à Marc-Aurèe
Plotin), la première loi du progrès moral est le « Connais
toi-même » socratique. Comment corriger ses e a des
les connaitre et sans avoir découvert les tendances prfon our
de sa nature20? Il en va de même pour les Pères, mais ollr
eux, il s'agit de découvrir, par-delà ses propres inchnatlOle
les « esprits » qui sont à l'ceuvre dans nos facultés,
caron-
combat que le chrétien doit soutenir n'est pas seulement er-
tre la chair et le sang, mais contre des « esprits » qUIiri-
chent à l'asservir et à le posséder. C'est un « combat Ptre
tuel » au sens fort du mot. L'homme se trouve en lutte conStc
d êtres personnels, anges ou démons,
des attcdont
l'Écriturede a
naturels
l'existence, et qui utilisent les mouvements
ou de « 9ànle
pour le bien pour le mal21. D'où la nécessité
vrir » ces puissances, car c'est seulement à découvertd que
la lutte peut être victorieusement menée contre les puissan
du mal. De là cette introspection implacable, qui mena
j
qui
moines fort loin dans la connaissance du « moi », Je
masé
eut aussi comme revers de souvent substituer à un « tra
l'amour de Dieu» un « traité de la lutte contre le diab e
Cette remarque du P. Festugière nous parait juste22,
p. r3°' Cf.
(Fr. trad.
,,,d. HAUSHERK,
HAUS"ERR. l.eçon.,,,.. p. T30.
apparaît
Cf.
23. Protrepticos
sAntirrheticus, «4),
554). démon de l'orgueil)
ë
nus1lae'"u,. VIII
sous (Fr.541) : celui-ci(le
forme
2*°*. VIII,
d'un24
ange de lumière.
476 ET SPIRITUALITÉ
PSYCHOLOGIE
acquise par des livres. C'est une grâce que le moine doit de
mander à Dieu24, mais qui requiert de lui vigilance et
lité25. Néanmoins, il y a des signes permettant de « d' cer-
et di.scer-
ner » l'origine des esprits qui ont envoyé les rêves £vOS-
les expose à diverses reprises. Il se borne du reste à
teot
poser au cas des rêves les règles valant pour le discern
des pensées. « Sois le portier de ton coeur, écrivait-il aOs
de ses correspondants, et ne laisse aucune pensée entrer saris
une à une et dis à chacune -
l'interroger. Interroge-les e la
de notre parti ou du parti des adversaires? et si elle est
ire,
maison, elle te comblera de paix; si elle est de l'adversooc
elle t'agitera de colère ou te troublera de désir. Il donc
faut je
scruter à tout instant l'état de ton âme26. » Dans PC
malignis cogitationibus, Evagre applique ces principe
songes. S'ils viennent du diable, ils rendront le moine inqujet
et troublé; s'ils viennent des anges, ils mettront son cole
dans la paix (c. 28, éd. Muyldermans). Dans le bref
De l'instruction, il indique les signes par lesquels onopus00-
nS,
naîtra s'il s'agit de visions venant des anges ou des qUI
Le cas des rêves et celui des visions sont analogues,
Ce,qti
s
nous autorise à invoquer ce texte. « Lorsque les démons tal-
prochent de nous sous les apparences des anges, ils 1
lent en nous la crainte et le trouble. Le signe auque
pas
reconnaît que ce sont des démons, c'est qu'ils ne
la crainte de nos âmes. Par contre les peuventges,
saints an
apaiser eO.
bien qu'ils nous troublent par leur apparition, peuvent ce et
dant rendre la paix à notre âme et par leur souffle
leur toucher27. » « Les les su:vrit_il
par rêves envoyés par
anges,
ailleurs, laissent l'âme dans une grande paix et unejoie s
inexprimable28. » ou, plus brièvement dans le Mtfotf
T
B. VVV,
LA.
Vie
37. ATHANASE, d'Antoine, 5; P. G., 26, 848, trad.
Antoinele Grand, Père des Moines, Lyon, 1943,p. 12. sseú's,
38. Les Vies coptes de saint Pachôme et de ses premiers sucee
trad. française de L. LEFORT,Louvain, 1943,p. 93.
RÊVES ET VIE SPIRITUELLE 481
il est difficile
de Sa 3), Ici, plus que dans le cas précédent, Dans les
de rêves ou d'hallucinations.
savoir s'il less'agit comme la comparaison
visions sont identiques,
deux cas, le visions sont multIples:
de textes prouve suffisamment. Ces
, de fauves, rampant
oIes
ou bienles d' démons viennent sous forme
et ou sous celle de
dos sur le flanc (Antirr., IV, 18),
surle
rplon et nous fouettan
fouettant les
«es s'attachant à nos
nos corps
corps
01 b s encore ils viennent en
» (Ibid., IV, 33), ou bien
nembres à avec De or or:,
brandissant des épées (Ibid., IV, 38; comparer
92), Ou volant dans l'air
Sous forme d'oiseaux d'oiseaux sauvages volant ans et
(Ibid; IV 45 ou sous .forme d'étoiles brûlant nos yeux
notre' ,45), £vagre relate
IV, 53; cf. Deor., 99).
Ctiotr evis^ W, mais sans les mettre
d'autres visions du même type,
çJJKbre dans
en rapport avec la nuit ou les songes. Si,
}. Alternent nature exacte de ces visions reste incer- le
l'4mlr^^cus> est la Practica et
pas de même dans les Capita
^\np.>11n'en « De nuit, pendant le sommeil,
ogztatwnibus. ont en-
De a^Snis vagre dans ce dernier traité, les anachorètes
corea autour
des serpents ailés, des fauves rodant
eux da des reserpents qui les enlacent; ils sont précipités de
aUtes
montagnes, Et il arrive que s'étant éveillés, de
à les mêmes fauves les encerclent, qu'ils
aussitôt,
n°Uv^aU cellule en feu et remplie de fumée» (c, 26,
r u leur - Ce passage est particulièrement
J.Muyldermans, car vagrepp.50-51) les des hallucina-
y distingue songes
Sn'? ans les Capita Practica, il évoque rapidement les
tions. se VOlent forcés
lesquels « les anachorètes
ertîars emons dans à ou voient venir
parles eux prendre des chemins escarpés,
des hommes en armes et des bêtes sauvages ou
nll11e Dans es
Centuries gnostiques, Évagre se borneà à 1248A).
borne renvoyer ses lec-
eUrs a gnostzques, « qui dans Êvagre sehallucinations des songes sont
les
ceux par les démons» (IV, 60).
époUjv*** le Pères du désert abondent en
i0n sait, les vies des
Slons d
vision de ce genre et etles lesviesartistes
des Pères du
ont desert
les Daniel souvent
le a on e
y
te s-nous àà un ou deux exemples.
1 nd Pres' Comme il va de soi,
rend près d'un temple païen abandonné. deux nuit sans
ont la possession. Il y passe car
les dé'nOnsen
r troisième de
nuit, « le sommeil triompha lui,
dia, qu'un homme qui porte un corps. Alors il se presenta
'1ui
dl Un des êtres gigantesques..,te-
^°u^ede spectres, comme se
^'aiUrf»s
lui ne qui d'énormes pierres,
portaient, semble-t-il,
3
482 ET SPIRITUALITÉ
PSYCHOLOGIE
Historia jitid
43. Monachorum, II, éd. PREUSCHEN, dans Palladt,us
Rufinus, Giessen, 1897,p. 25, n. 10 sq.
44. H. M., VIII, PREUSCHEN, p. 33, 11 sq. — Cf. A.-J. FES'f'UG'È'rr'
Les Moinesd'Orient, t. I, pp. 4Q-'?o.
45. Lesvies coptesde Pachôme., p. 83.
46. Cette attitude est celle de presque tous les Pères, cf. note 12.
47. I. HAUSHERR, Les Leçons., p. 149.. pré
48. Les attestent
écrits populaires comme Les vies coptes de Pachôrne,fiqUe
Spirituel, ce goût des visions. Mais ce trait n'est pas spé des
de ce milieu, il est plutôt caractéristiquedu temps. La même atten
visions se retrouve dans les courants religieux comme l'hermétisn^ >
A.-J. FESTUGIÈRE, La Révélation d'Hermès Trismégiste, t. 2
L était
Paris, 1950,ch.3, La vision de Dieu, pp. 45-67. « Combien ! o" était
avide de voir le dieu, un détail le prouve, qui montre que ce dési
primait jusque dans les rêves » (p. 51).
4^5
485
RÊVESET VIE SPIRITUELLE
intellectuelles et
sont purement ne comportent
I'na's Celles-ci il
image sensible. Dans ses lettres, etrevient sans cesse
aucune idée, que Dieu est pur Esprit que pour cette
sur cette gnostIque doit se tenir devant
raison le Dieu avec un intel-
Lausiaque, qui l'histoire
lect nu 49. L'Histoirel'a établi R. Draguer,reflète la spiritualité
raconte
de Valens, à qui le diable était apparu
d'Évagre, comme en songe
Rentableune vision d'un millier d'anges tenant des
flambeaux
dans cercle de feu où il figurait le prenait
Sauveur, et l'un
et un et disait : Le Christ s'est complu il
Il est venuta te
et
les devantset dans
conduite franchise de ta vie,
ans la franchIse
voir »
(H.L., 25, 4 sq.).
55. CASSIENCollationes,
«Hees'
Cf. 64 PariSi Iqi.9) a,t. p. i87). I e textepublié
cit.,
cit.. P^rpar
56. RONaRA
M.-J.RONDEAU, art.
II' pp. 3J3 ncupiscible,QUI, se 1
la partie
M.J, Ronda' ne mentionne pas pp. 3! 3 et
v 316,I,e texte. publiépa<
Nous présumons
des autres q
mentionnée
par est eelle
la mentionnait, car cette division
texteprimitif
d'Evagre.
488 PSYCHOLOGIE
ET SPIRITUALITÉ
les rêves
mentionne l'autre opinion selon laquelle il tient
mais
assien seraient provoqués par les pollutions,
visiblUes comme la plus vral-
ement la re atlon rêves-pollutions
relation rêves-pollutions comme a p
semblable59
ceux qui les
entraînent-ils une culpabilité pour
Ces ? rêves
Tertullien qui les attribue à une action diabolique (De
anirn le rêveur en
i) ne semble pas penser que soit ces
res-
ltna, 47, en avouant que
4) « Augustin, tout même dans le
rêves1le
e (Ibzd.,
troublent45,et demandant à Dieu que,
Ves cessent « ces images grossièrement sensuelles
42), me qui
toute
ébranl;t la chair » (Conf., X, 30,
ébranlent intimementDans le De Genesi ad litteram, il écrit ainsi :
responsabilité. alors ce qui a l'habitude de
est ébranlée, et suit
La chairet il est hors de doute que cela sans
(XII, arrive péché »
({v*lTb
T 15; P.L., 34, 466). EnOrient, les Pères pnaarra aisssseenntet
plus hésitants pour dégager toute responsabilité
été de la de ceux font ces rêves. C'est qu'ils
culpabilté part qui
étaient par la tradition stoïco-platoni-
davantage influencés à
Cienne selon
avantage mfluencés le .par la tradition
parvenir stoïco-platom-
laquelle sage pouvait Nous l'Apatheia et
reVIen-
cienne les mouvements charnels. y
surmonter mêmed'Alexandrie assure que le vrai gnostique n'a
Clément
qUede et sans car la une
purs saints, péché, vertuest
habitu rêvesqui ne saurait se perdre même dans le sommeil,les
ltude autrement61. Origène, commentant le psaume 15,
rêves ou même idée et assure que le saint à
Sauve lan'est des l'exemplenoc- du
plus troublé pas plus par pollutions 12,
uveur Ps. 15, 7; P. G.,
par des rêves impurs (In un temps,
turnes queCette opinion devait frapper Jérôme qui, Ctési-
1 avec faveur. Plus tard , dans une lettre à
la présenta
de avec blâme comme expri-
4.5, il devait la rejeter
S,0"' la
1 doctrine
pélagienne de YApatheia62.
'0
lantes, sed de per somnum quidem, id est, non solum in die, sed neCI
nocte superentur » (Tractatus de psalmoXV, publié par G. MoR;i
AnecdotaMaredsolana,vol. III, 3, Maredsous, 1903,p. 23, 14-19;oris
dans MIGNE, Patrologie Latine Supplément,vol. II, Paris, 1960,col. ; lo).
- Comparer ce passage avec Epist., 133,3 (C.S.E.L., 56, p. 247, 1.
- cette lettre critique aussi Evagre. JÉRÔME écrit alors: « Adserit vl eit
sanctum. cum ad virtutum venerit summitatem, ne in nocte quide111
pati, quae hominumsunt, nec cogitationevitiarum aliqua titillari.
63. CASSIEN, Inst., VI, 7; P. G., 49, 276-277: « quo sciticetme Il
rigore genitalibus membris apllicito, obsceneshumores valeant inhtbe
Les anciens pensaient en effet que les lamellesde plomb avaient la v M,
d'apaiser l'appétit sexuel, cf. PI.INE, Nat. Hist., XXXIV, 18, ices
C. MAYHOFF, p. 222, 17 sq. : « In medicina per se plumbi usus cicatrice",
reprimere adalligatisque lumborum et renium parti lamnis fri.g1.j;0rf
natura inhibere impetus veneris visaque in quiete veneria sponte na
erumpentiausque in genus morbi n: Theodorus PRISCIANUS, Euporisto*'
33 (éd. ROSE, p. 131, 16-18) 1 « Vero passionis hius molestia diltl"
perseveraverit. lamminem plumbi renibus et partibus vicinis apponO
A. CORNELIUS CELSUS, De Medicina,V, 26, 36.njre
64. CASSIEN, Coll. XXII, 3 (éd. PICHERY, p. 118); ibid., 6 : hts qUe
du frère qui était très pur, mais était souillé d'un flux impur chere-
fois qu'il se préparait à la communion. Longtemps, la fraveur toire
nait de participer aux mystères sacrés. - De même, dans l' tetSco!11-
Lausiaque, Moïse l'egyptien, obsédé par ses rêves lubriques, n osec0m-
munier, jusqu'au jour où le prêtre Isidore lui dit: « Au non, de
Christ, tes rêves ont pris fin: communiedonc en toute franchise.
491
RÊVESET VIE SPIRITUELLE
6, Memesius nie
G., 1268). toute responsabilité dans
21; P. même accompagnées de rêves, car c'est unc.mou- 25;
les pollutions
totalement involontaire (De nau avoir
vement
P-G., 40, 7oo A). Ailleurs d'autres tendanceSsseemmblent
prév¡ 4a, 700 A). Ailleurs d'autres tendances nocturnes
semblent avoir (il
valu. Basile le Grand,
à la communion les exemple,
après par in e
détruire
pollutians en effet
se rendre
pas questionsIan des es rêves ) : le moine 01 P. G"
n'est
en lui 1 chair de Qg. p. G.,
péché (Regulae breviustractatae, 309;
enluila
1301-1304).Peut-être cette prescription rigoureuse vient-
31,
® le de ce
que Basile les met en rappor a jes pensées
en effet ces der-
de
la vei ce comme
que Basile pour lesles met
rêves.
cn il
rappart
considère aVec les « tels
pensees nous
de
la veille, et que
niers comme des vesti g es de la vieéveie, e
VIVon tels sont nos longes » (Hom. m julittam,
sont 31, 244 D). De un tempérance
4; P. G., toute la
tempérance
car, assure-t-il, vraie" » à l'égard
destruction du péché, la « désappropration
signe d'imperfection, ses mou-
est la mortification du corps Jusquedans
xyUj 2;
des passions, la
naturels et ses désirs » (Grandes Règles, nette-
vements spécifie 2 ;
XVII,
964 B). Ailleurs, cepcndan t, Basile si l'homme
P. G., 31, ne devient un péchéque ait
ent que la concupiscence En ne il semble qu'on
devient un p
ment que laet concupiscence
s'y complaît65. Égypte,
y adhèreune solution plus nuancée. est accom-
Timothée, évêque d'Alexan-
cheché la communion que si la pollution
drie, n'interdit
pagné En
d'unl'absence
rêve de rêves,
sensuel que la pollution pens le gdémon coUpable,précisé-
e
^er- peut avoir même été provoquée par
(Theodo-
1 eHe en vue d'amener le fidèle à ne pas communier 138,
ment
en vue d'amener le fidèle à ne pas - « Que celui
Us Balsamon, In Canones fixé
Titnothaei ce quiex& prêtre
suit
Atre Dioscore,
pioscore,
Scété, avait
898). de désert de Scété avait fixé femme
ce qui n'ase
dans dans
le désertla de nuit a rêvé d'une ne se présenter
qui aCcom- mais les pollutions qui Snza-
et sans sont
péché 6pas
6. accom-
„
à la communion, rêves sont involontaires implicitement
pagnéesde son Histoire ecclésiastique, rapparte
mène,solution
dans comme preuve de la puretéqu'exigeait ";tteste atteste que
cette
de ses
nombreux disciples, ce qui indirectement
67. Même opinion, dans Inst., VI, 70; P. L., 49, 279; 22, col. 2.9IêniS
68. Cf. Inst., VI, 20; P. L., 49, 289 : « Itaque hic est integritatis 113
ac perfectaprobatio, si quiescentibusnobis titillatio voluptatlsnUge- ege'
subrepserit, ac pro necessitate naturae nobis inconscii concretiones
rantur obscenae. »
493
RÊVES ET VIE SPIRITUELLE
faut eil
Grégoire répond qu'il Prendre ° du
crés? du songe, s'il vient d'une simple diposition le songe a
l'origine d une pensée entretenue la veille: « Si
corpssuou. meur avait
par une pensée honteuse que le
été suscité il est clair qu'il ya pec ptnour de
appré-
eue durant la journée, il convient de en
gravité prendre cansidération
avec délec-
ciersa nature fut cette
pensée (simple suggestion,
tation ou avec consentement) 69.
taatl°n, au IVe siècle pour apprécier
solution qui prévalut donc leur
la a
des pollutions nocturnes, tient compte de ne
la moralité à l'activité onirique; mais tandis cons-
JUgent celle-ci coupable que pour autant qu une pensee que certains
esti-
jugent cours de la journée, en fut la cause d'autres cou-
^te, au est toujours en rapport avec une passion au
mentqu'elle
nature, mais qui peut être devenueinconsciente sur ce point les
pable Par
(ou même le fut toujours),
rêveur lui-même
précisent pas leur pensée. il
a UUrsneà cette dernière ce
tradition qu'appartient Évagre
ait fait orévaloir et
C'est possible que ce soit lui qui
Point rne
de vue dans les milieux monastiques Les
égyptiens.
le «
point naturel s du corps, qui, dans sommeil, sur-
mouvements sans images, écrit-il dans les est
viennent CaPlta sont
l'âme se porte bien. La fixation des images le signe
l'indicedeque vois-y
maladie. Si les visages sont vagues, d'une blessure
signe sont-ils c'est le signe
ancien; précis,
récentrnal (Pract., II,
53; p. G., 4°. 1243A). que
récente 1alors que, aussi bien chez ceux qui l'ont précédémorale
Mais l'ont le de la
des Ceux qui suivi, problème signification
rêves érotiques,
n'est posé qu'en fonction des
des rêves même
Évagre, me SI si sasa solution
solutian futfutd'abord
d'abordélaborée
elabar à crêvesocca- et
l'occa-
sion d' tels
songes, généralise celle-ci saà tous les
doctrine
chercha lui donner place au sein de ascétique
amené à attri-
cherchaà lutte contre les vices. Évagre fut ainsi révélatrice
buera rêves une double fonction, une fonction
Unf fonction dynamique, qu'il distingue nettement.
et Une
DES RÊVES
A. FONCTIONRÉVÉLATRICE
des es-
Évagre met les rêves au service du discernement
il
prits. Nous avons déjà relevé précédemment combien llTlpla
tait au moine de se connaître soi-même et de discerner la
nature de ses pensées, s'il voulait faire des progrès dans ar
vie spirituelle. Il s'agit essentiellement des pensées, car
comme A. et C. Guillaumont le soulignent, l'analyse d kv »
se rapporte presque exclusivement à l'anachorète. « Avec s
séculiers, en effet, les demons uttent au moyen es G.,
avec les anachorètes ils combattent nus» (Pract., 5; P.ci.,
40, 1245 B), c'est-à-dire au moyen des « pensées paS
nées» (IbidII, 48). La lutte contre de telles pensées ère
bien plus difficile (Ibid., I, 28), car les pensées n'offrent
gUfait
de
de prise, c'est une lutte quasi immatérielle. S'il est des
relativement facile de reconnaître le caractère mauvais
hl5
actions et d'y mettre fin, celui des pensées est souvent P
subtil et sait se dissimuler parfois sous des prétextes nOe le
Par exemple, un anachorète peut être tenté de quitter le
désert pour soigner ses parents; c'est une tentation qu'£vare
et les Vies des moines rapportent souvent. Cette lutte co
les pensées passionnées est nécessaire si le moine
asplre à
la vraie gnose (Lettre 25, Fr. 580). Il doit s'en
dpoUldes
parfaitement car elles laissent sur l'esprit l'empreintedes v
choses du monde (Lettre 39, Fr. 582), elles le tournent ue
ce monde qu'il avait quitté (Lettre 6, p. 580). Et tant
qlle
l'esprit gardera l'empreinte des réalités sensibles, il ne pourau
voir Dieu car Dieu est pur esprit et totalement
étranger éeS
monde (Lettre 39, Fr. 582). Ce ne sont pas les Pensées
comme telles qui sont coupables, mais leur caractère
attachée à ces P.
31al.
sionné, quelque volupté pensées (De
cogit., c. 19; P. G., 79, 1221 C).
Mais ces passions, Evagre le sait par expérience, nOusteS
ignorons nous-mêmes bien souvent, nous sommes aveug
à leur égard (Capita Practica, I, 55; P. G., 1233 C), et pousi
tant nous ne pouvons les combattre et les anéantir
qUsi
lurnl
nous avons appris à les reconnaître, à les mettre à la
ère,
Une comparaison de Cassien éclaire bien cette pensée: Il 0
arbre géant étend au loin son ombre malfaisante; il
est
moyen facile de le faire mourir: que l'on mette d'abordDes
nu les racines qui le soutiennent ou qu'on les coupe!
495
RÊVES ET VIE SPIRITUELLE
4
498 PSYCHOLOGIE
ET SPIRITUALITÉ
B. FONCTIONDYNAMIQUE
DES RÊVES
es
des Si ces
ernples fournis par par
les es
écrits retiens
ecnts cchrétiens premiers si
sont in rêve rapporté par Palla-
innombrables depuis le d'Ëvagre de
sont Grégoire
celui que fit dans sa prime jeunesse
:azian ne met d'ailleurs pas en question
Evagre cette
Influeze, sains écrit-il dans les Centuries
influence. « Les anges, ils en gnos-
ramè-
instruisent certains hommes par la parole;
9ues, au moyen des songes. » (VI, 26). Néanmoins,
nt autres les rêves sont souvent provoqués par des démons
c ^rtie actions ou font mIroIter
qui présentent de belles
de belles promesses, Évagre et les Pères le plus souvent
recorn aux fidèles de se défier de leurs rêves. aux Le
Pscud mandntustin assure ainsi que les démons présentent
eudo-J l'espoir de les
rêve de bonnes actions dans voir
oines en et des mauvaises actions pour qu ils en
prou nt de e la
volupté (P. G., 6, 12-68 B).
éPneuvent outre cette influence, certains auteurs ont relevé celle
Mais
onirique comme telle sur la pensée éveillée, en
raISon ded la continuité de la vie affective. Ainsi Synésius de
CYrèn « bien de
son Traité des Songes, assure que loin
f ne> dans visions forcent notre assentiment,
indifférents, ces au
n Uslaisser quand nous ne le repoussons pas,
Inclinations s imposencon-
avec horreur. Leurs sortilèges multipliés
t*lre» sommeil. Il n'est de moment où la
pas volupt de ait
ces
à notre sont
charme, de sorte que nos âmes marquées
hainese de ces amours au-delà de notre revei » (P. G., 66,
de conséquences de
13161J) Mais Synésius ne tire guère
131613)n. Les moines
si juste jetée comme en passant,
sembl "ue dans cette Ils
être allés parfois plus loin voie. avaient
ent les
rêves, surtout les rêves érotiques, roihSfflt
notéqueles
les affaiblissaient, les rendaient plus accessiblesfaisaient à la tentation à
appel
avons même signalé que certains
nous écarter de tels songes.
techniques pour ces Ils
craignI'lItIves assure
Cassien, de perdre par ne songesrester des
craignaient, en beaucoup de temps et de
forces acquises VI, plus
dans leur propos de chasteté (Inst., 7; p, L" 49,
fermes relève encore qu'après de mau-
277).Saint Jean Climaque
nous nous réveillons mal disposés (Échelle, 15e de-
vais rêvesG., Encore au moyen âge, InnocentII
gré;
rediraP. : « 88, 896 B). somnns ima
in
Apparent enim frequenter turpes
Synesiosde
cette traduction à C. LACOMBRADE,
Yrène,
ene, HeU:pruntons
elléniste et chrétien, Paris, 1951,p. 1
500 PSYCHOLOGIE
ET SPIRITUALITÉ
DES RÊVES
C. MÉCANISME
en branle par
la vie éveillée, les Prac-
Dans passions lesont misesdes
chapitre Capita
par la mémoire. Dans cau-
les sens ou si c'etaient les penséesqui susci-
qui Evagre se demandaitsusci- les qui
tica où passions, ou inversement
saient les « passions
pensées, il répondait: Naturellement, c'est par
taientles que les passions sont excitées » (I, 26; P. qui ont
les sens Ailleurs, il précise: « Parmi les passians sens (littérale-
qui ont
1228D). les unes l'ont été parles d'autres
mentIes
ment à en branle, la mémoire,
partIr des sens), d'autres par
codiçis bibliorumtnattCJ,
l E. SCHANDORF,
4. Notitia editionisCf
74.'P2lg,
Cf. A.
1860,p. 86,
502 PSYCHOLOGIE
ET SPIRITUALITÉ
D. EXTINCTIONDE L'ACTIVITÉONIRIQUE
-
Le mécanisme des rêves, tel que le chapitre du De malignis
cogitationibus le présente, explique à 4a fois comment les
songes sont révélateurs des passions de l'âme et comment Ils ils
peuvent influencer l'esprit, même au-delà du sommeil.
constituent donc un réel danger pour la vie spirituelle et les
moines doivent chercher à modérer leur activité onirique, -
même à l'éteindre progressivement. Pour parvenir à ce resu
tat, Évagre n'indique pas d'autres moyens que ceux u
visent à extirper les passions de l'âme. Puisque la sensuahte
naît de la gourmandise - « l'esprit de l'impureté, écrit Par
exemple Évagre, suit ceux qui remplissent leur ventre, cornrTle
le loup affamé suit la trace des troupeaux» (Evagriana, p- z,
n° 17) - pour mettre un terme aux rêves érotiques, le rnole
devra mortifier son corps, c'est-à-dire jeûner, coucher sur
sol et veiller. Pour mettre fin aux cauchemars, il devra apu-
ser son thumos par les œuvres de miséricorde, la lecture des
psaumes, etc. Évagre ne cesse de recommander ces refl1
des, qui sont d'ailleurs traditionnels dans la tradition ascet-
que et monastique. Ainsi au chapitre 27 du De malignis cog1
tationibus, où il traite des songes relevant du concupiscible
et de l'irascible, il poursuit: « Les anachorètes doivent donc
veiller et prier pour ne pas entrer en tentation et garder leur
oœur avec une grande vigilance, apaisant leur irascible Par
la douceur et les psaumes, calmant le concupiscible par la
faim et la soif » (J. Muyldermans, p. 57, 15 sq.). Les deU"
brèves maximes suivantes résument bien l'enseignement d'Éva
gre : « Donne peu à manger à ton corps et tu n'auras PaS
de mauvais rêves, écrit-il dans le Miroir des moines, car de
même que le feu consume les chênes, la faim éteint les phan-
tasmes honteux» (n° 11, éd. Gresmann, p. 154). « L'honHï^
qui jeûne chasse de son cœur les mauvaises visions », « Que
celui qui a des visions fasse usage de la parole de Dieu
(J. Muyldermans, Evagriana Syriaca, Proverbes et considéra-
tions, n° 36 et 46)77.
ET MONASTIQUE
A. TRADITIONCHRÉTIENNE
à la fois à son
certainement faire une large part
faut
Personnelle et à son expérience de directeur rva g spln-
nous
expérience très discret sur lui-même,
tuel. Encorequ'il soit re,
fait dans YAntirrheticus des allusions
l'avons vu, transparentes
a violence des attaques auxquelles et il de fut
1iuxure en
la part des démons du blasphème
mentde faut-il voir une allusion à son expénence des
Peur-êtredansmême une comparaison curieuse des enturles gnosti-
rêves « De
même qu'étant éveillés, nous disons diverses
S" : le sommeil et que, quand nous
n tout cas
chosessur p prenons par sommesendormis,
l'expérience. » (I, 38). connaissance
nous(les) a
son expérience de directeur qu'il doit sa tenter l'ana-
c'est des multiples ruses des démons pour
si Darf, aitedont il donne tant
chorète, d'exemples concrets,« les encorequ'il
manœuvres
assure-t-il, de décrire toutes de
soit impossible, honte de faire le catalogue
des démonset qu'il ait même
en effet le trouble du thumos qui susciteles images J)e inali-
terri-
1 37;
eneffet habituellement
Prac.,I l; P. G 40, 1248 Cf. Prac., 11, 49;
fiantes»; dans l,.Orrent
gnis cog., Penthos.c. La doctrine
2, de la componction
etc.
irêtkn
78. I. HAUSHERR,
Kome, 1944,p. 95, note 117.
506 PSYCHOLOGIE
ET SPIRITUALITÉ
leurs artifices » (De mal. cogit., 16; P. G., 79, 1217 C),
rêves qu'il rapporte sont de fait sociologiquement marques Lee
ne peuvent provenir que d'un milieu monastique. Il est mêroe
ce furent les discussions des moines sur la
probable que en
culpabilité des rêves érotiques, qui l'amenèrent à prendre
considération le rôle du subconscient dans la vie
spiritUeleé
Ses idées sur l'absence des rêves chez les parfaits avaient e
déjà soutenues par Clément d'Alexandrie, Origène et Basile
et il est vraisemblable qu'elles étaient communes parmi l
moines de Scété. C'est manifestement à ces derniers
sa sa doctrine du combat Qu
doit démonologie, spirituel, el e
du discernement des esprits. Sans doute, ces trois doctrine
se trouvent-elles déjà chez Origène, mais les moines du désert
les avaient simplifiées et systématisées, comme en témoigne
la Vie d'Antoine par Athanase et c'est sous cette forme qu
nous les retrouvons chez Évagre. Ces faits sont bien connu
et bien établis, et nous n'avons pas besoin d'y insister
Mme Cl. Guillaumont assurait, à la suite d'une pare"
enquête, qu'elle n'a malheureusement pas publiée, que la pa
la plus importante de la doctrine d'Évagre sur les rêves re\,e-
nait « à cette expérience collective qu'était la vie monastiqUe
au désert et à l'enseignement oral qui s'y propageait ». Cette
conclusion nous paraît rigoureusement exacte et nous la fl'
sons volontiers nôtre.
B. TRADITIONMÉDICALE
ET PHILOSOPHIQUE
DeAnima,pp.Munich, 1921,
1921.
87. Cf. J- H. WASZINK, TertulHanus 501-502;
C.
pp.B..u,
447sq.op H.
1 WASZINK,T "tuth an'" , V, A mma.
Õ CliALCIIHUS
T cit., ch p. 235- der Traume bei
88. op 24, v ^f Hpilunc
ChaiCf- J. H. WASZINK, Die sogenannte
Chai^rijlusund.ihre ASzrNK. DM'° g ,"«nnt' F iinft"lun g d" T,a um'b"
K. RAS,Macrobius Kommentarzu Wissens Ciceroschaften,
, .dans
P Sttzungs-
hil.Hist.Klasse,
193, pp. preussischenAkademieder
berichteder
237-238.
510 PSYCHOLOGIE
ET SPIRITUALITÉ
90. Cf. K. MRAS,op. cit., pp. 235-238;P. COUR CELLE,Les lettres 9"1(l 24,
ques en Occidentde Macrobeà Cassiodore, 2e éd., Paris, 1948, p.
note 2. ,:..j.
91. Sur l'influencede la nourriture sur les rêves, cf. CICERONE, DEai",
natione, I, 60, et la note de A. S. PEASE,dans son édition de ce tf
(Universityof Illinois Studies in Language and Literature, VI, 1920,
Urbana, p. 201). Voir aussi BOUCIIÉ-LECLERCQ, op. cit., t. 1, pp. 286-21
Les auteurs chrétiens ont souvent insisté sur ce facteur, cf. entre atV
BASILE. Epist., 22, 3 : « Il ne faut pas se laisser tromper par un esto,;s.
repu d'où proviennent les mauvaises images »; Nicephore (-,pFc,OIZ.%q,
Commentairedu traité des songes de Synesios;P. G., 149, 608; PSEL
AUGUSTIN, Liber de spirituet anima, 23: P.L., 40, 798, etc. c.
92. MACROBE, Commentairedu songe de Scipion de Cicéron, 1. 3' (
ARTEMIDORE avait déjà distingué entre les songes (enupnia)qui ne
que les signes des dispositions de l'âme ou du corps, et les soliges Sge,
« oneiroi » qui révèlentl'avenir (Onirocriticon,I, ch. 1, éd. R. HERCfl
p. 3, 1 sq.). Cf. DEUBNER, De Incubatione, Giessen, 1899,pp. 4-5'
S11
511
RÊVES ET VIE SPIRITUELLE
Plutarque a
menta, I, 234; III 240.
93. Cf. Storicorum Vcterum Frag théra-
cf. G. SoCRsemblables,
,J^^Jémonologie
G.So~. ait « les
La A~ISU'ait de iM"*
développé desidées pp.124-127. De même que
tarque,Paris,1942, plus de mauvais songes)(DeContinentia, sq.
94. Cf. MaxPOH aHLRNZ,Die Sta, t. I. die
Gottingen, 11?48,pp.26).
54 sq.
95.
ge Cf. Max Poseidonios
und jiidisch-christlicheGenesisexe-
gese, Cf.K. GRONAU,
g rhn, 1914, p. 187, note 3*
512 PSYCHOLOGIE
ET SPIRITUALITÉ
VI. ÉV AGRE
ET LA PSYCHOLOGIE DES PROFONDEUKS
A. L'APPORT ORIGINALD'ÉVAGRE
B. ÉVAGREET LA PSYCHOLOGIE
DES PROFONDEURS
nous voudrions du
ici dans le détail, mOIllS
aux
pouvoirentrer SItuer le point de vue d'avagre par rapport
théories mmodernes de psychologie.
théories
La moderne ne saurait qu'approuver l'insis-
1) psychologie dans
de Platon et d'Évagre sur le rôle des
la for en tendances
effet
des rêves. Elle considère ades rêves)
la formationfacteur dans l'élaboration
comme un prédominant
pour autant le rôle des représentations. Même-
sans négliger
d'école ont pu amener à insister plus spéciale-
l'un de ces deux aspects (affectif ou noétique)97, on
si les querelles
Voit sur corrélatifs, les
aujourd 'hui qu'ils sont enchaîne-
voit lieux
d'images et le dynamisme des sentimentsconexprimant dUlte
desCo mêlées de la oni-
mo-
de composantes
rique totale. Toutefois,inextricablement
oute OIS, àà la la différence de la psychologIe
rique différence de la psycho et g
passionsrno-
re tient pour l'existence de tendances en re Uire
et ne cherche pas à
et différenciées, en-
nombreuses à un nombre de pulsions fondamentales,
petit
la ni Ura^^ à les réduire toutes à 'la libido comme ont cru pou-
Cor le f' qui se mon-
un certain nombre de psychanalystes,
Freud.
aIent d" d'ailleurs en cela fort mauvais disciples de
tra;fnt modernes ont fait admettre que
rêvesLes Psychanalystes les
pro-
pr 1vilégié d'exploration des
rêVes constituent l'âme, un mais
moyenleurs théories, quoiqu'en fait sou-
fondeurs de entre
vent complémentaires, présentent elles aux
de grandes diver-
Évagre ne s'intéresse nullement affabulations
secOnd" des rêves; il n'en retient que le
secondaires con
latent et le con-
eaffectif.
distingue entre le contenu ne correspondent
Freud également du
rêve, mais ces catégories en jeu
Pas à lanIfst:distinction d' Évagre. Elles mettent
pas à la effet en
s. ones freudiennes de la symbolisation et de la dramati-
Évagren'a pas le moindre pressentiment. de
rOUr dont miroir
les rêves sont avant tout le l'état
Pour Evagre,
l'âme. Freud retient ce point de vue,
présent le maisil intro-
mm<'temps une dimension la du
duiten qu' nouvelle,
Freud, en celle
effet, dynamique
dévelop-
desrê 4vagre ignore. Pour le
es rêves renvoie tout autant au passé, voire au nassé
98. Cf. Paul BJERRE, Das Triiumenals Heilungsweg der Seele, 1.1
et Leipzig, 1936. d1(0/1'
6
99. A la différence,par exemple de C. G. JUNG, L'homme à la i,,Icol"
verte de son âme, Genève, 1944; W. KEMPER, Der Traum une rtlit,
Paul BJERRE, D rommens helande /;rajt,
k~
Bedeutung, Hamburg, 1955;
Stockholm, 1952, etc..
100. Ch. BAUDOUIN, De l'instinct à l'esprit (Études Carméllto
Paris, 1950,p. 59.
515
RÊVESET VIE SPIRITUELLE
de direction
de mettre les rêves au service la mot un
En proposantËvagre fut au contraire au sens
spirituelle C'est seu lement de nos jours stnct du
osychanalyse que dIvers auteurs
prévurseur. sur la base des résultats acquis
chrétiens l'idée d' parla psychanalyse
Evagre, d'ailleurs indépendammentde
,. Il est curieux
lui
ont Sun
apport original demeure encore ignore.
apport' direc-
carson
par exemple que le P. Meseguer, traItantreprend
de constater
du rapport des rêves à la direction des
exacte la causalité
spiritueIle,
les thèmes abordés par Evagre
exactement les tentations, le problème de la sur
les rêves, les rêves comme source information
dans dans culpabilité morale
l'état
tat d ;nrline à re-
du dirigé. Mais le P. Meseguerincline à re-
l'état de l'âme
aux rêves, au moins à certains
connâtre de et de Baudouin,
et, à la suite en
fonction praspective Jung et de peuvent,
Baudouin,
que les rêves et les au progrès
tant images en général
contribuer
source d'énergie psychique,
CaSe 2
MorZLI
LT' l'ascèseorthodoxe,
P 101
101. IlieromoineSOPFIRONY, I)es fondenientsde
Paris, pOS4,Extraits des faits du Staretz „neP l'Mc"eor'hodoxe, Vitte,
E.Vitte,
102. P. MESEGUER, s.j., fatts du Staretz J.-M-
Silouane, Êd.E..
p. 38.
5> par
théologie,
^yon ch. Ttraduit
9580. de l'espagnol pal J-
516 PSYCHOLOGIE
ET SPIRITUALITÉ
F. REFOULÉ, 0. P-