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INTRODUCTION
La crise politico-militaire en Côte d'Ivoire commence le 19 septembre
2002, un début de solution se profile le 24 janvier 2003 avec la signature
des accords de Linas-Marcoussis. Cependant, une brusque crispation en
novembre 2004 remet en cause toutes les avancées obtenues. Une
promesse de règlement final se dessine enfin avec la signature de
l’accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007, avant d'être remis en
cause à l'occasion de l'élection présidentielle ivoirienne de 2010.
Le 19 septembre 2002, des soldats rebelles dont certains seraient venus
du Burkina Faso1 tentent de prendre le contrôle des villes d'Abidjan,
Bouaké et Korhogo2. Ils échouent dans leur tentative de prendre Abidjan
mais parviennent à occuper les deux autres villes, respectivement dans
le centre et le nord du pays.
La rébellion qui prendra plus tard le nom de « Forces nouvelles » occupe
progressivement la moitié nord du pays, le coupant ainsi en deux zones
géographiques distinctes : le sud tenu par les Forces armées de Côte
d'Ivoire (FANCI) et le nord tenu par les Forces armées des Forces
nouvelles (FAFN).
Sommaire
1Forces en présence
2Origine du conflit
o 2.1Le règne de Félix Houphouët-Boigny
o 2.2Le concept d'ivoirité et son application politique
o 2.3Coup d'État militaire
o 2.4Dégradation du climat politique
3Le conflit militaire (septembre 2002–2007)
o 3.1La rébellion
o 3.2Intervention de la France
o 3.3Les accords de Linas-Marcoussis (dits « Kléber »)
o 3.4Les exactions et crimes commis depuis 2002
4La reprise de la guerre (depuis octobre 2004)
o 4.1Facteurs de reprise
o 4.2L'opération Dignité
o 4.3Les journées des 6 au 9 novembre
4.3.1L'appel du 6 novembre
o 4.4Départs des étrangers
o 4.5Reprise du processus de paix
o 4.6Bilans des journées de novembre 2004
52005
o 5.1Affaire Mahé-Poncet
o 5.2Attaque
62006
72007
o 7.1Accords de Ouagadougou
o 7.2Attentat du 29 juin
o 7.3Flamme de la paix
82010
92011
10Citation
11Chronologie
Forces en présence
Trois grandes composantes armées sont en présence sur le territoire
ivoirien :
les Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) qui sont les forces
officielles, également appelées loyalistes, constituées et équipées pour
l'essentiel depuis l'indépendance du pays en 1960,
les Forces armées des forces nouvelles (FAFN), qui sont les forces de la
rébellion, tiennent 60 % du pays, avec environ 7 000 hommes armés3
(chiffre variable, en fonction des va-et-vient d'une partie de ces hommes
avec le Libéria) constituées et équipées pour l'essentiel depuis le début de
la crise en 2002. Le mouvement rebelle a pu émerger et prendre autant
d'importance avec le climat politique insoutenable qui suit l'élection
contestée de Gbagbo en 2000, notamment à cause du concept d'ivoirité et
des tentations xénophobes qui exclut tout un panel de la population de la
vie politique. Ainsi, le mouvement rebelle est concentré dans le nord et
vers les frontières du pays, là où l'on retrouve une grande part d'étrangers.
Le mouvement rebelle est aussi apparu en contestation d'abus et de
discriminations menés par la police et les gendarmes,
elles sont renforcées par des supplétifs ivoiriens et non ivoiriens dont de
nombreux chasseurs traditionnels (Dozo) ;
les forces françaises : le 43e BIMa et les troupes envoyées dans le cadre
de l'opération Licorne et sous mandat de l'ONU (Opération des Nations
unies en Côte d'Ivoire), soit 3 000 hommes en février 2003 et 4 600 en
novembre 20044,
les soldats de la CEDEAO, les Casques blancs, eux aussi sous mandat de
l'ONU.