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Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence
j3580
Dépoussiérage et dévésiculage
Par :
Bernard SIRET
Ingénieur de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI), Directeur Recherche et
Développement LAB SA
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Dépoussiérage et dévésiculage
Positionnement du problème Que ce soit dans le secteur de la génération d'énergie ou chaque fois que l'on
brûle un combustible fossile (charbon, fuel ou émulsions), dans le secteur pétro-
lier (par exemple, les unités de cracking catalytique FCC), dans le secteur indus-
triel (cimenteries, fusion d'aluminium...), on est confronté à un problème de
dépoussiérage ou de dévésiculage soit direct car les fumées contiennent déjà les
vésicules à éliminer, soit secondaire parce qu’une opération d'épuration d'un
polluant gazeux comme le SO2 a généré un aérosol ou un entraînement vésicu-
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laire qu'il faut traiter. La sélection d'un équipement ou d'un procédé de dépous-
siérage/dévésiculage délivrant les performances requises pour respecter des
réglementations de plus en plus sévères devient un exercice délicat dans lequel
les chances de se tromper ne sont pas négligeables. L'étude et le choix rationnel
d'un système de dépollution des gaz supposent une connaissance du problème
à traiter, c’est-à-dire de la nature de la suspension et des caractéristiques des dif-
férents séparateurs considérés. L'article qui suit a pour ambition de fournir à
l'homme de l'art des informations concises et utiles qui l'aideront à faire son
choix. Dans tous les cas, une étude plus fine que ce qui est possible avec les seu-
les informations données ici est nécessaire avant toute sélection définitive.
On définit sous le nom de dépoussiérage toute action ou procédé dans lequel Définitions
une fumée ou un gaz est débarrassé par une séparation gaz/solide d'une fraction
substantielle des solides qu'il véhicule. Les appareils ou équipements effectuant
cette tâche sont nommés dépoussiéreurs ou séparateurs de poussières. Sont
exclus de cette définition les filtres à très haute efficacité pour salles blanches, en
milieu médical ou nucléaire par exemple.
On définit sous le nom de dévésiculage toute action ou procédé dans lequel un
flux gazeux est débarrassé par une séparation gaz/liquide d'une fraction subs-
tantielle des gouttelettes qu'il véhicule. Les appareils ou équipements effectuant
cette tâche sont nommés dévésiculeurs.
de dépoussiérage
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PARTICULES
Le processus de sélection d'un procédé ou d'un équipement
Phase Liquide ou solide
commence par la caractérisation des fumées ou gaz à traiter. La qua-
lité des particules en suspension doit d'abord être déterminée. Taille et forme Distribution granulométrique
S'agit-il de vésicules de liquide ou de particules solides ? Quelle (attention au domaine submicronique !)
quantité est-elle présente ? Il est clair qu'une technologie visant à
traiter 10 mg/Nm3 ne sera pas la même qu'une technologie pour Caractère Collant ou pas ? Érosif ? Corrosif ?
100 g/Nm3. Quel est le fluide vecteur ? Quelle est la granulométrie ? Concentration En g/m3
Puis viennent les considérations relatives au procédé. Le débit de
gaz est-il sujet à des fluctuations de régime ou à des pulsations ? Densité Masse volumique réelle et non pas apparente
Est-on en milieu corrosif ou inflammable ? À quelle pression tra-
vaille-t-on ? Enfin viennent les questions économiques. Quel est le VECTEUR
coût d'investissement et de fonctionnement ? Le tableau 1 récapi-
tule les principales questions à se poser. Débit Débit volumique réel minimal et maximal
à la température et à la pression du procédé
Certains de ces facteurs ont sans doute une importance particu-
lière, en particulier : Densité,
viscosité
— la température, car elle influe à la fois sur la masse volumique,
la viscosité, le choix des matériaux ; elle joue sur le caractère des Température Minimale et maximale
poussières, les faisant collantes ou non, sèches ou humides et plus
ou moins conductrices ; Pression Fluctuante ou pas
— la taille des particules ;
Sécurité Produit explosif ? Inflammable ? Corrosif ou
— le débit à traiter car il faut faire attention aux débits variables. toxique ?
Certains appareils, comme les venturis, sont en général équipés de
dispositifs particuliers permettant d'en ajuster le fonctionnement de Fluctuations De débit ? Voire de pression ?
façon à garder une efficacité constante. Nous verrons que certains
équipements, dont les électrofiltres, sont sensibles au débit ; Point de rosée Attention à la présence de composés comme SO3
— la concentration. Si la teneur en sortie après traitement est
PROCÉDÉ
imposée par des réglementations ou des normes et varie entre quel-
que 300 mg/Nm3 et 10 mg/Nm3, la teneur en entrée peut fluctuer Continu Ou discontinu
entre 500 g/Nm3 et 100 mg/Nm3. Certains appareils comme les
cyclones sont assez insensibles à ce paramètre, mais il en va tout Exigences De quel rendement a-t-on besoin ? Quelle teneur
autrement pour les filtres. absolue cela fait-il ?
Nota : on rappelle qu’un normomètre cube (Nm3) correspond à un mètre cube pris dans
les conditions normales de température et de pression (101 325 Pa et 298,15 K). (0) Choix Procédé simple ? Performant ? Fiable ?
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Pour bien comprendre les différents mécanismes mis en jeu dans 1.1 Définition de l’état particulaire
le dépoussiérage, il est utile de passer en revue les différentes for-
ces qui peuvent s'appliquer aux particules.
On appellera poussière toute particule en phase solide portée par
■ La gravité : le gaz et d'un diamètre assez faible. Concrètement, et arbitrai-
rement, nous dirons que les poussières ont un diamètre aéraulique
3 moyen compris entre 0,05 et 100 µm. Les poussières peuvent être
ρ πd g
F g = ------------------ = mg d'origine mécanique, comme celles générées lors de la manuten-
6 tion de produits pulvérulents ou par des opérations de broyage.
Leur diamètre est rarement au-dessous de 20 µm. Elles peuvent
avec m masse de la particule, aussi être d'origine physico-chimique, comme celles obtenues lors
ρ masse volumique de la particule, d'opérations de combustion. Dans ce cas, on a à la fois de très fines
particules (de 0,4 à 2 µm) et des plus grosses. Enfin, on peut avoir de
d diamètre de la particule.
fines particules solides qui se forment lors du refroidissement de
■ La force centrifuge : gaz issus de l'industrie et qui vont laisser condenser des aérosols
dont le diamètre excède rarement 0,5 µm. Les aérosols produits par
2
mv l'industrie métallurgique en sont un exemple typique. En règle
F c = ------------
r générale, plus la trempe des gaz est rapide, plus l'aérosol sera fin.
Bien que la discussion sur le contrôle des aérosols sorte du cadre de
avec v vitesse, cet exposé, on peut essayer de faire grossir ces aérosols, les rendant
r rayon de la courbure. moins difficiles à capter, en évitant les chocs brutaux de tempéra-
ture et en augmentant le temps de séjour lors du processus de
■ La traînée aérodynamique : refroidissement des gaz pour que le processus de croissance des
noyaux puisse se faire.
2
CAv ρ gaz Les particules d'un diamètre inférieur à 0,05 µm, soit 50 nm,
F ac = -------------------------
-
2 seront classifiées comme aérosols. Au-delà de 100 µm, on ne parlera
plus de poussières mais de particules solides.
avec v vitesse relative,
La figure 2 donne une représentation de quelques poussières et
C coefficient de traînée, aérosols couramment rencontrés.
A aire effective.
Le coefficient de traînée dépend du nombre de Reynolds de la
particule : 1.2 Classification des particules solides
dpv p ρg
Rep = Bien entendu, on doit considérer en premier les caractéristiques
ηg intrinsèques du matériau ou de la substance dont les solides sont
constitués. Pour l'épuration des gaz, la masse volumique réelle de la
η étant la viscosité du gaz porteur (indice g). particule est d’une importance particulière puisque dépend d'elle la
La courbe donnant le coefficient de traînée en fonction du régime réponse inertielle aux forces qui seront appliquées. La plupart des
aéraulique est donnée dans le diagramme de la figure 1. applications industrielles présentent des particules de masse volu-
mique comprise entre 1 000 et 3 000 kg/m3. La dureté et le carac-
■ Les forces électrostatiques : tère abrasif et érosif sont importants également. Mais le facteur le
plus important reste la taille, associée à la distribution granulométri-
q1 q2 que. Signalons, puisque la littérature est de plus en plus internatio-
F e = -----------------
4π ε d
2 nale, que c'est la PSD (Particle size distribution des anglo-saxons).
■ La définition de la taille est aisée et unique quand la particule est
avec d distance séparant deux particules, sphérique. Mais, dès lors qu'elle ne l'est plus, soit on travaille avec
q charge de la particule, plusieurs paramètres, ce qui est malcommode, soit on travaille avec
une donnée moyenne unique pour une particule. On peut prendre,
ε permittivité électrique du milieu. par exemple, un diamètre recalculé comme si la particule était sphé-
rique en partant de sa masse. On a alors :
■ Si la particule est soumise à un champ imposé, alors d'autres for-
ces et facteurs comme les forces de cohésion et la diffusion brow- d = (6m/ρπ)1/3
nienne jouent également un rôle. Le tableau 2 donne quelques-uns des diamètres équivalents les
plus employés. (0)
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Tamis
Impacteurs électroniques Tamisage
Ultramicroscope (2) Microscope
Méthodes Microscope électronique
analytiques Centrifugation Élutriation
pour la Ultracentrifugation S
Sédimentation
édimentation
détermination Turbidimétrie
Diffraction des rayons X Perméabilité V
Visible
isible à l'œil nu
de la taille Adsorption (2) Scanners
Diffusion de la lumière (3) Instruments de mesure
Compteur à noyaux Conductivit
Conductivité (micromètres, pieds à coulisse, etc.)
Ultrasons
Sédimentation
(application limitée) Centrifugeuses
Laveurs
Technologies Filtres
Lits fixes
possibles Filtres à air classiques
Filtres (haute efficacité) S
Séparateurs
éparateurs à impact
Précipitation thermique S
Séparateurs
éparateurs mécaniques
Électrofiltres
Nombre de 10 –12 10 –11 10 –10 10 –9 10 –8 10 –7 10 –6 10 –5 10 –4 10 –3 10 –2 10 –1 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4
Dans l'air Reynolds 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 5
à 25 °C Vitesse de
sédimentation –5 –4 –3 –2 –1 0 1 2 3
Vitesse 1 atm 10 10 10 10 10 10 10 10 10
(cm/s) 2 3 5 2 3 5 2 3 5 23 5 235 235 23 5 23 5 2 3 5 7 1,5 2 2,5 3
limite
Nombre de 10 –15 10 –14 10 –13 10 –12 10 –11 10 –10 10 –9 10 –8 10 –7 10 –6 10 –5 10 –4 10 –3 10 –2 10 –1 10 0 10 1
10 2
10 3 10 4
de chute Reynolds 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
Dans l'eau
à 25 °C Vitesse de –10
sédimentation 10 10 –9 10 –8 10 –7 10 –6 10 –5 10 –4 10 –3 10 –2 10 –1 10 0 10 1
(cm/s) 23 5 23 5 23 5 23 5 23 5 23 5 23 5 23 5 23 5 23 5 2 3 5 2 3 4 5 6 7 8 9
Dans l'air à 1 10 –1 10 –2 10 –3 10 –4 10 –5 10 –6 10 –7 10 –8 10 –9 10 –10 10 –11
Coefficient de 25 °C 1 atm 5 3 2 5 32 5 32 5 32 5 32 5 32 5 32 6543 2 654 3 2 654 3 2 654 3 2 654 3 2
diffusion (4)
(cm2/s) Dans l'eau 10 –5 10 –6 10
–7
10 –8 10 –9 10 –10 10 –11 10 –12
à 25 °C 4 3 2 65 4 3 2 654 3 2 65 4 3 2 65 4 3 2 654 3 2 654 3 2 654 3 2 654 3 2
2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3 4 56 8 2 3
0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100 1000 10 000
(1 µm) (1 mm) (1 cm)
Diamètre des particules (µm)
(1) Diamètres moléculaires calculés à partir de la viscosité à 0 °C (3) La distribution de taille peut être obtenue par une mesure spéciale
(2) Donne la taille moyenne mais non la distribution des particules (4) Y compris le facteur de Stokes-Cunningham pour l'air mais non pour l'eau
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1 ( d – d ) 2
ƒ = --------------- exp – -----------------------
σ 2π 2σ
2
1.3 Méthodes de mesure
avec σ écart-type,
d diamètre moyen.
L'adéquation de cette distribution est douteuse, dans la plupart 1.3.1 Méthodes manuelles
des cas ;
— la distribution log normale qui est une distribution normale Elles constituent des méthodes de référence et la mesure ne peut
avec des échelles logarithmiques ; être dissociée du prélèvement. La réglementation et les protocoles
— la très utilisée distribution de Rosin/Rammler : se sont peu à peu renforcés au fil des années et un certain nombre
de principes majeurs doivent être respectés.
ƒ = 100nbd n – 1 exp(– bd n)
avec n et b deux constantes décrivant la distribution. ■ Isocinétisme
La distribution de Rosin/Rammler est particulièrement indiquée Les particules n'ayant pas la même masse volumique que le gaz,
pour décrire la distribution de gouttes émises par une buse de pul- chaque fois que l'on va forcer le gaz à changer de direction, que ce
vérisation. soit par un coude dans la gaine ou par une aspiration, par effet
d'inertie, les grosses particules ne suivent plus la veine gazeuse. La
Le plus pratique est de construire une courbe cumulative sur taille critique à partir de laquelle il y a ségrégation notable entre le
papier probabiliste, ce qui permet au technicien de voir ainsi plus gaz et les particules dépend des propriétés de chaque phase, mais
sûrement ce qui peut poser problème (figure 3). cette taille est comprise entre 5 et 20 µm. Il est donc capital, pour
s'affranchir de distorsions, de respecter un critère d'isocinétisme à
au moins 95 % et les normes l'imposent, précisément parce que les
Pourcentage de particules gaz ont pu subir avant le point de prélèvement des accidents de par-
de diamètre < d cours (vannes, coudes, rétrécissement ou élargissement).
100
98 ■ Normalisation
95
90 La norme impose d’effectuer les prélèvements en plusieurs points,
85 chacun étant positionné de façon à couvrir des sections de gaine
70 d'égales surfaces. La figure 5 précise ces points.
60
50
40
En théorie, deux axes perpendiculaires doivent être balayés. La
30 pratique, en particulier due au fait que la gaine n'est pas toujours
20 assez accessible, conduit souvent à n'en considérer qu'un.
10
5 ■ Réchauffage des gaz prélevés
2
1 Les cannes de prélèvement sont de petit diamètre, typiquement
0,5 6 à 16 mm. Il convient donc d'éviter les condensations parasites qui,
0,2
0,1 gênantes pour les poussières, deviennent dramatiques quand il
0,05
0,01
s'agit de mesurer des polluants très solubles tels que HCl. Pour cette
0,05 0,1 0,2 0,3 0,5 1 2 3 5 10 20 30 50 100 raison, il faut chauffer la gaine jusqu'au filtre qui servira à la mesure.
Diamètre d (µm) Pour s'écarter encore plus du point de rosée, on peut, en sus, diluer
avec un flux connu d'air sec. Le filtre lui-même doit ensuite être
Figure 3 – Représentation d’une distribution granulométrique maintenu à une température de 160 °C environ. En effet, si la tempé-
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D
Filtre plan Coffret de Pompe
Buse Canne de
maintenu en jonction
prélèvement température
Tube de Pitot
a points de prélèvement (exemple de la colonne 4)
Sonde de pression témoin
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1.4 Problèmes rencontrés ● Des gouttes ou des brouillards peuvent aussi avoir une origine
physico-chimique. Dans ce cas, il s'agit de brouillards submicroni-
ques obtenus par condensation.
1.4.1 Exigences induites par la présence d’autres Exemple type : brouillard sulfurique, dont la taille est comprise
polluants entre 0,4 et 2 µm, formé quand des gaz contenant de l'humidité et du
trioxyde de soufre à haute température sont refroidis. Ce brouillard
Souvent, les poussières ou vésicules liquides ne sont pas la seule donne naissance au fameux panache bleuté, bien connu des raffineurs.
source de pollution atmosphérique à éliminer et l’on doit tenir
■ Méthodes de mesure et de prélèvement
compte d'autres composés comme les gaz acides ou les composés
présents à l'état de traces tels que les métaux lourds, les dioxines ou La caractérisation et le prélèvement sont plus difficiles que pour
les furanes. Il est fréquent que l'exigence à atteindre sur les poussiè- des particules solides pour deux raisons : les liquides coalescent et
res soit en fait dictée par ces derniers, car ils sont présents sous s'évaporent.
forme condensée (métaux, en particulier plomb et cadmium) ou ● Les gouttes et gouttelettes sont particulières à plusieurs égards.
bien adsorbée (dioxines). Le prélèvement et la quantité de liquide entraîné posent des problè-
mes particuliers. L'isocinétisme doit être absolument respecté, mais
Exemple : le cas particulier des dioxines est illustré de la manière
il y a lieu de prendre en compte l'évaporation toujours possible.
suivante. Pour une application sur incinérateur de déchets ménagers, si
Pour quantifier les entraînements vésiculaires, on peut réaliser un
l’on veut respecter une limite à 0,1 ngTEQ/Nm3, il faut impérati-vement
prélèvement classique, refroidir les gaz prélevés dans un conden-
abattre les poussières à un taux inférieur à 10 mg/Nm3.
seur à une température de l'ordre de 5 °C, et déterminer la diffé-
Nota : TEQ (Toxic Equivalent) correspond aux facteurs multiplicatifs définis par l’OTAN rence avec un calcul basé sur l'humidité des gaz, déterminée par
pour passer de quantités en grammes à une « certaine équivalence de toxicité » utilisée exemple par la méthode de la température humide. Cette méthode
pour les dioxines.
est assez imprécise dès que les gaz contiennent beaucoup d'eau. Il
est possible d'installer un dévésiculeur performant sur la ligne de
prélèvement et de mesurer la quantité de liquide collectée. On peut
1.4.2 Devenir des poussières captées
aussi récupérer, à l'aide d'un petit cyclone, les plus grosses gouttes
et collecter sur un filtre rigide les plus fines gouttelettes. La somme
Les poussières et aérosols captés peuvent se retrouver dans deux des deux volumes récupérés donne, une fois divisée par le débit, la
types de flux : concentration. Il est aussi possible de réaliser une absorption de
— dilués dans un flux liquide, si l’on a utilisé des laveurs humides rayonnements radioactifs. Cette méthode est, en particulier, utilisée
ou des venturis. Dans un tel cas, le flux effluent peut être selon les en distillation pour quantifier les entraînements de plateau à pla-
cas soit rejeté tel quel, soit envoyé sur une station de traitement teau. Pour la caractérisation de la taille, les seules méthodes fiables
d'effluents, soit, si la concentration en solides le justifie, soumis à sont les méthodes optiques, comme la diffusion laser. Ces métho-
une décantation/clarification et à une opération de filtration ; des sont lourdes et ne peuvent pas toujours être mises en place
— ou bien secs si l’on utilise des technologies comme des élec- dans les équipements et conduits existants. On se reportera à la
trofiltres ou des cyclones. Il faut alors se poser la question de savoir publication de Levi et Belyaev pour plus de détails (cf. Bibliographie
si les solides ainsi collectés peuvent être recyclés ou bien mis en en [Doc. J 3 580]).
décharge, éventuellement après un traitement complémentaire ● Beaucoup d'équipements convenant à la séparation gaz/solide
d'inertage. Ce traitement d'inertage peut être un enrobage par un sont effectifs pour la séparation gaz/liquide. Dans certains cas, on
liant hydraulique à base de ciment ou une opération de lixiviation tire même avantage du fait que deux gouttes de liquide qui se ren-
forcée qui va viser à retirer aux poussières les constituants suscep- contrent coalescent ou qu'il est plutôt plus difficile d'arracher une
tibles d'être relâchés dans le milieu ambiant. Globalement, cela goutte de liquide d'une surface solide que d'arracher une particule
ajoutera au coût d'élimination des poussières proprement dit une sèche d'une même surface.
part non négligeable.
Le problème de l'évacuation des gouttes captées est bien sûr spé-
Enfin, une attention particulière est à apporter aux dispositifs cifique puisque c'est une phase liquide que l'on va récupérer. Nous
auxiliaires de stockage et de manutention des particules collectées. citons, ci-dessous, quelques équipements ou procédés qui s'appli-
Quand il s'agit de poussières, la rhéologie du système est à consi- quent sans problème particulier aux gouttes et vésicules liquides :
dérer et les silos, sas et écluses sont à concevoir avec soin. L'aspect
— les cyclones ;
sécurité, en particulier si les poussières sont explosives ou inflam-
— les matelas filtrants dévésiculeurs, les dispositifs filtrants à car-
mables, est à intégrer dès la conception.
touches, les filtres à tissu arrosé ;
— les séparateurs inertiels, comme les séparateurs à chevrons, à
plaques ;
— les électrofiltres humides ;
2. Principaux facteurs — les laveurs venturis et les laveurs humides.
caractérisant un problème Sont à proscrire :
— les électrofiltres ordinaires (secs) ;
de dévésiculage — les filtres à manche.
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avec dm diamètre critique (taille de la plus petite particule qui peut Sortie du gaz
être séparée avec 100 % d’efficacité),
µ viscosité du milieu,
v vitesse d’entrée, Entrée
b largeur de l’entrée, du gaz
ρp masse volumique des particules,
ρg masse volumique du gaz.
Ns est estimé à l’aide de la formule empirique suivante :
Ns = 0,92 v
teneur en sortie
Eff = 1 – ----------------------------------------------
teneur en entrée
Sortie des poussières
Elle peut être globale ou classe de taille par classe de taille. Une
courbe type est donnée figure 7. Figure 8 – Cyclone dépoussiéreur classique
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Figure 9 – Différents arrangements possibles pour les entrées Figure 11 – Assemblage de multicyclones (Western Precipitation
latérales d’un cyclone Corp.)
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permettre de dimensionner une chambre de sédimentation et de jusqu'à des problèmes de sécurité. Il faut donc que la particule
définir son pouvoir de coupure. Pour les très grosses particules reçoive, par un procédé externe, une charge suffisante.
(supérieures à 1 mm environ), la loi de Newton déterminant la
vitesse de chute s'applique. On a : ■ Charge de particules ou de gouttelettes
La charge est communiquée par ionisation du gaz vecteur, obte-
8gd ( ρ p – ρ g ) nue le plus souvent par un fil porté à un potentiel élevé et donnant
v = -----------------------------------
3 ρg « l'effet couronne ». Dans son principe, un fil tendu entre deux pla-
ques ou situé au milieu d'un cylindre est porté à une haute tension
Toutefois, pour les particules petites, c'est la loi de Stokes qui va
négative (rien n'interdit de porter le fil électrode à une tension posi-
s'appliquer. Pour des particules inférieures à 80 µm environ, on a
tive, mais le procédé est moins efficace, aussi emploie-t-on quasi
alors :
exclusivement les décharges couronnes négatives). À partir d'une
d 2 (ρp – ρg ) certaine tension, un halo lumineux violet apparaît autour du fil. Au
v=
18ηg sein de ce halo apparaissent de nombreuses espèces radicalaires
ainsi que de l'ozone, ce qui est parfois mis à profit pour éliminer
avec d diamètre de la particule, d'autres polluants comme les oxydes d'azote ou les composés orga-
niques volatils. Ce phénomène est stable dans une plage de tension
ηg viscosité dynamique du gaz,
importante, jusqu'à ce que, en augmentant toujours le voltage, des
ρp masse volumique de la particule, arcs et des étincelles apparaissent entre le fil et sa contre-électrode.
ρg masse volumique du gaz. On a alors atteint la tension de claquage. Au sein du halo violacé, le
gaz est dans un état d'excitation intense et des électrons sont arra-
Pour de l’air à la température de 60 °C, on a η = 1,8 × 10 – 5 SI.
chés qui, par effet de collision en cascade, fournissent une avalan-
Cette loi s'applique normalement tant que le nombre de Reynolds che d'ions et de radicaux. C'est par ce phénomène que les particules
de la particule n'excède pas 1. vont se charger. Un aspect intéressant à ne pas négliger est que la
Notons enfin que, pour des toutes petites particules, inférieures mobilité des particules et des électrons est très différente. Au fur et
au micromètre, il y a lieu d'appliquer la correction de Cunningham à mesure que les particules se chargent, autour de l'électrode émis-
sive se crée une charge d'espace qui contribue en quelque sorte à
λ
[vC = v (1 + 1,72 --- ), λ étant le libre parcours moyen des molécules]. isoler l'électrode par blindage et réduit le passage du courant. On
d
Cela n'a que peu d'intérêt en pratique, car, de toute façon, les parti- parle en anglais de « corona quenching » ; ce phénomène est à évi-
cules submicroniques ne se séparent pas par simple gravité. Les ter. Il apparaît plus particulièrement lorsque les gaz à traiter sont
chambres de sédimentation sont de moins en moins utilisées à très riches en fines particules. La valeur de la tension de seuil à partir
cause de leur encombrement et de leurs performances restreintes. de laquelle l'effet couronne est obtenu dépend de la pression et de
En fait, il est difficile de séparer au-dessous de 50 µm. Le diamètre la nature du gaz ainsi que de la géométrie. Typiquement, pour un gaz
de coupure peut être estimé par l'équation : comme l'air à pression ordinaire, on a des tensions d'amorçage de
20 kV environ. Le courant suit ensuite une loi non linéaire en fonc-
18ηgq tion du voltage. Un exemple de courbe intensité-tension est donné
dc = figure 12 ; elle montre l'influence d'une charge d'espace augmen-
g L(ρp – ρg ) tant jusqu'a l’effet de « corona quenching ».
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Tension (kV)
Électrode collectrice +
100 Fumées
Électrode (charge Corona) –––
––
Charge d'espace – H2O – –– – ––
– –
– SO2 –––––– –– –
Air – – –– ––
– –– ––
– – – O2 –– – –– ––
– – –– –
50 – – –––
– ––– ––
– – – H2O ––– ––– – ––
– –– –– –
– – – SO2 –– –– ––
– Poussière ––– ––
– –
– O2 –– ––
–– – – –
––
Molécules électronégatives ––
5 10 Valeur moyenne
du courant (mA)
Ainsi qu'il a été dit, les particules se chargent par choc quand elles
rencontrent des électrons ou d'autres particules chargées ou bien par
Figure 13 – Mécanisme de charge et de déplacement des particules
diffusion, liée à l'agitation thermique des ions. Le second mécanisme
dans le champ électrique
n'est important que pour les toutes petites particules submicroni-
ques. En pratique, la charge est atteinte en quelques dixièmes de
seconde. Il est à noter qu'il existe, pour une particule de taille donnée,
une charge maximale qui ne sera jamais dépassée. Eémission vaut
environ 109 V/m en émission d'électrons et 2 × 1010 V/m en émission
de charges positives, Eémission étant la valeur du champ électrique Efficacité (%) 99,9
(en V/m) où se produit l’effet.
Pour les particules liquides, un mécanisme différent va limiter le 99,8
phénomène : au-delà d'une certaine charge, dite charge de Rayleigh,
99,7
la goutte va tout simplement exploser.
99,6
On a alors : 99,5
1, 5
Q max = d 2π σ 99,3
F=QE 97
avec E champ électrique en (V/m), 96
95
Q charge (en C), égale au nombre de charges élémentaires
multiplié par la charge d’un électron. 93
QEC
u = --------------- Figure 14 – Efficacité d’un électrofiltre en fonction de la taille
3π µ d
des particules
avec C coefficient de traînée.
Les électrofiltres pouvant capturer des particules submicroniques,
le coefficient de traînée sera calculé en appliquant la correction de
Cunningham. Le mécanisme global est décrit par le schéma de la Une courbe d’efficacité type est représentée figure 14. Elle passe
figure 13. par un minimum caractéristique de beaucoup de procédés. Aux très
Pendant qu'elles sont attirées vers la contre-électrode, les particu- faibles tailles de particules, les mécanismes diffusionnels repren-
les sont aussi poussées par le gaz, ce qui fait que l'électrofiltre ne nent une importance considérable et l'efficacité augmente à nou-
dispose que d'un temps limité pour exercer son action. Si l’on sup- veau. Une fois arrivées à la surface collectrice, les particules vont
pose que les particules collectées à la paroi ne peuvent pas être constituer un dépôt plus ou moins cohérent qui devra être éliminé.
entraînées, on aboutit à la relation de Deutsch : Le procédé le plus courant consiste à frapper les plaques de manière
η = exp [– wA/G] périodique avec de gros marteaux. Des vibrations sonores peuvent
aussi être employées.
avec w vitesse de migration,
A surface offerte par les contre-électrodes,
G débit gazeux.
Il faut bien insister sur le caractère tout théorique de cette loi, qui 5.2 Principaux types de séparateurs
est de peu d'utilité dans l'absolu. Néanmoins elle est précieuse, car électriques
une fois w déterminé empiriquement par calage sur un point de
fonctionnement, elle permettra de dire ce qu'il en adviendra du ren-
dement à la suite d’une variation du débit à traiter. On distingue principalement les électrofiltres secs, les électrofil-
Des logiciels commerciaux comme ASPEN PLUS intègrent de tels tres humides et les appareils fondés sur d’autres procédés mettant
calculs dans leurs modules particuliers pour les électrofiltres. en œuvre les forces électrostatiques.
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ne pas dépasser. attention particulière doit être donnée à la bonne répartition de ces
Les propriétés des poussières et, particulièrement, leur résistivité agents dans la veine gazeuse.
sont capitales. Quand la résistivité devient trop importante (disons
supérieure à environ 1 × 1011 à 5 × 1011 Ω.cm), une chute de potentiel ■ Tension. Intensité
importante se produit dans la couche isolante ainsi formée. On peut Un électrofiltre opère normalement dans une plage de tension
même arriver à la situation où la différence de potentiel devient comprise entre 40 kV et 100 kV (crêtes), plutôt vers le haut de la
supérieure à la tension de claquage du gaz occlus dans le gâteau. Il plage. Plusieurs types de régulation ont été proposés et visent à éle-
y a alors amorçage avec formation d'un petit cratère et réenvole- ver la tension autant que faire se peut jusqu'au seuil de claquage et
ment de poussières. Inversement, si la résistivité est trop faible à s'y maintenir. Il faut donc détecter les arcs naissants ou suscepti-
(inférieure à environ 108 Ω.cm), des problèmes de conservation de bles de se produire par analyse des cycles u = f (t) et i = f (t), t étant
charge apparaissent. De ce point de vue, le noir de carbone avec une le temps. Une grande activité de recherche et plusieurs brevets exis-
résistivité inférieure à 104 Ω.cm pose problème. C'est pourquoi on tent sur la question. Des valeurs typiques d'intensité sont de 0,1 à
peut dire qu’une plage de 109 à 1011 Ω.cm est optimale. 0,5 mA/m2 de surface.
La figure 16 montre l'incidence de la composition et de la tempé- ■ Design des électrofiltres
rature sur la résistivité.
● Partie mécanique
Des plaques en tôles pliées sont les plus courantes ; elles ont un
espacement compris entre 15 et 30 cm, voire 50 cm. Des formes
variées, en W, en S, en zigzag ont été essayées, à la fois pour aug-
menter la rigidité et pour diminuer le réentraînement. Il faut se sou-
Haute tension Marteaux de frappage venir que plus l'espacement est important, plus le voltage à
appliquer devra être important. Il est possible d'avoir des formes
encore plus complexes qui permettent d'obtenir un champ électri-
que non uniforme. Beaucoup plus coûteuses, ces plaques ne se sont
pas jusqu'ici imposées. Très souvent, les électrofiltres sont agencés
en plusieurs modules fonctionnant les uns derrière les autres, cha-
cun possédant son propre système de contrôle. On parle d'électro-
filtre à un champ, deux champs ou trois champs. Avec des cendres
volantes d'incinération, un électrofiltre à un champ atteint facile-
ment 100 mg/Nm3 de poussières, à deux champs 50 mg/Nm3 et à
trois champs 20 mg/Nm3.
● Électrodes
Plaques collectrices Trémies
Plusieurs formes d'électrodes ont été essayées, depuis les sim-
ples fils jusqu'à des formes assez découpées présentant des arêtes
Figure 15 – Vue schématique d’un électrofiltre sec (source : Zero vives. Ce type d'électrode, plus rigide qu'un simple fil, est actuelle-
Emission Technology) ment préféré (figure 17).
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Isolateur Disques
Électrode
Contre-électrode
collectrice
Sortie du gaz
Figure 17 – Différentes formes commerciales d’électrodes Figure 18 – Schéma d’un électrofiltre humide (US Patents n° 4093930,
d’émission 4110086 et 4194888)
● Plaques Bien qu’ils soient chers, les électrofiltres humides, par leurs per-
Le frappage des plaques réceptrices est en général effectué à formances excellentes, connaissent un développement rapide,
l'aide de gros marteaux venant frapper, à intervalles fixes, les pla- poussé par des réglementations de plus en plus contraignantes.
ques dans le plan de la paroi. Des nettoyages par vibrations sono-
res, opérant à des fréquences de 50 à 350 Hz ont été proposés et 5.2.3 Autres technologies faisant intervenir
donnent satisfaction. La partie électrique comporte des éléments des effets électrostatiques
élévateurs de tension et des thyristors. La puissance totale à instal-
ler est de l'ordre de 1 kW/1 000 Nm3/h. ■ Venturi électrodynamique (EDV)
● Autres éléments Le groupe LAB commercialise sa technologie EDV. Il s'agit d'un
La répartition des gaz à l'entrée est un paramètre important et une venturi à faible perte de charge, au centre duquel est positionnée
bonne homogénéité est obtenue par une grille ou de petites chicanes. une électrode portée à un potentiel négatif d'environ 70 kV. Le
La sécurité est aussi un élément important, et il peut être néces- schéma de la figure 19 montre cet arrangement ainsi que les diffé-
saire de placer des disques antiexplosion ainsi que des capteurs rences avec un venturi classique.
permettant de détecter une situation pouvant donner naissance à un
incendie (capteur de température, de CO et de CO2). Un calorifu-
geage est parfois utile.
■ Précharge
Certains électrofiltres ont recours à une précharge. Dans une telle
configuration, la décharge corona se fait autour d'électrodes qui
vont induire un champ hautement non uniforme. Ce sont en général
des électrodes filaires, placées en regard de contre-électrodes cylin-
driques à la masse. Cela précharge les particules, qui sont ensuite
collectées entre des plaques entre lesquelles règne un champ plus Corps du venturi
uniforme. La différence de potentiel peut être plus importante dans
l'étage de précharge, et l'écartement interplaques est réduit dans
l'étage de collection. Ainsi, au prix d'une complexité un peu accrue,
on peut réduire la taille globale de l'équipement. Électrode
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adiabatique
filtres à manches.
0,05 0,1 0,5 1 Diamètre
des gouttes (µm)
6.1 Définitions et principe
Figure 20 – Mécanisme de croissance des gouttes dans un EDV de fonctionnement
6.1.1 Technologie
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∆p = K v n
avec n exposant compris entre 1,3 et 1,6 selon les applications. 0
En pratique, on va accumuler les poussières jusqu'à ce qu'une 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
perte de charge prédéterminée soit atteinte, ou bien à intervalles Temps
préfixés. Après un décolmatage, la perte de charge redescend à une
valeur basse et le cycle reprend. Simulation par un programme commercial (PJ Filter de SPS)
La figure 22 établie par simulation à l'aide d'un programme
commercial montre un profil type. Chaque dent de scie correspond à une séquence de décolmatage.
Chaque fois que le décolmatage (ou nettoyage) est initié, le gâteau de
La perte de charge est usuellement comprise entre 300 Pa poussières tombe et la perte de charge chute.
(dépoussiérage pur) et 2 500 Pa (dépoussiérage associé à l'élimina- Il est donc important de vérifier si la courbe atteint une asymptote ou si
tion de polluants acides). elle diverge, auquel cas le filtre est en mode d'échec car on ne le nettoie
Notons que l'on n'a pas spécialement intérêt à opérer à trop faible pas bien.
perte de charge, car une certaine couche de poussières présente en
permanence protège le média contre un encrassement à cœur par Figure 22 – Variation de la perte de charge d’un filtre à manches
pénétration des poussières. En sus, un décolmatage trop violent use en fonction du temps
prématurément les manches.
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(0)
Le mode de confection d'un média peut être de trois types, les tis-
sés, les feutres et les aiguilletés.
Le tissu classique, employé presque exclusivement jusque dans
le début des années 1970, a tendance à perdre du terrain face à
l'aiguilleté. Plusieurs types de tissage, symétriques ou asymétriques
sont proposés. L'incidence sur les propriétés dépasse le cadre de cet
article, mais il y a des effets marqués sur la résistance à la déchirure.
Les feutres aiguilletés sont obtenus par l'insertion, dans une grille
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graphe 6.1 de plusieurs facteurs : De telles unités sont utilisées dans l'industrie du ciment.
— le type de décolmatage (secouage, air inverse ou air pulsé) ;
D'un point de vue fondamental, le mécanisme dominant est celui
— le côté des manches où est récoltée la poussière captée (inté-
de l'interception. La probabilité d'interception est proportionnelle à :
rieur ou extérieur) ;
— le sens de passage des gaz dans la trémie (bas vers haut, haut 1 d particule 2
vers bas) ; ---------- ---------------------
-
2, 4 d
— l'orientation des manches (verticales ou horizontales). ε grain
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Figure 27 – Captation d’une poussière par inertie par une goutte 7.1.2 Laveurs à pulvérisation
d’eau
Les laveurs les plus utilisés dans les grandes tailles sont les
laveurs où l’on pulvérise un liquide. Un tel choix est effectué lorsque
D'autres phénomènes jouent comme les effets électrostatique ou la crainte d'un bouchage d'un garnissage est forte et fondée ; ces
de condensation par abaissement de la température. unités étant intrinsèquement vides, les phénomènes de bouchages
d'internes consécutifs soit à un défaut d'exploitation, soit à une
Dans tout type de laveur, on doit d'abord transférer la particule ou
accumulation au cours du temps de solides sont pratiquement nuls.
la gouttelette dans le liquide, puis évacuer les solides captés.
On distingue deux types principaux.
■ Les laveurs dans lesquels la pulvérisation est dirigée de haut en
7.1 Principaux types de laveurs bas, dits « laveurs en pluie ». Un schéma de ces laveurs est donné
figure 28.
On distingue plusieurs types de technologie pour les laveurs
humides :
— les laveurs à garnissage et à plateaux ;
Gaz épuré
— les laveurs en pluie ;
— les laveurs à courants croisés ;
— les intercepteurs à mousse ;
Matelas dévésiculeur
— les matelas dévésiculeurs ;
— les laveurs type venturi.
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Les laveurs en pluie sont les plus utilisés globalement, mais pas
pour le dépoussiérage. Des buses de pulvérisation situées en plu- Gaz épuré
sieurs rangées espacées les uns des autres de 30 cm à 1 m sont ali-
mentées par des pompes tandis que le gaz passe de bas en haut,
avec des vitesses variant de 1 à 4 m/s. Ces laveurs possèdent l'avan-
tage de ne faire circuler qu'une quantité limitée de liquide, d'où une
consommation énergétique moindre au niveau des pompes. Les
efficacités sont médiocres en ce qui concerne les poussières. Matelas dévésiculeur
■ Les laveurs à courants croisés (figure 29) proposés par un Pulvérisateur
constructeur particulier utilisent des pulvérisateurs projetant le
liquide pratiquement perpendiculairement à la direction de déplace-
ment des gaz à épurer et en grande quantité. Cela est favorable pour
la captation des poussières en particulier, mais se traduit par une
consommation énergétique plus élevée sur les pompes, partielle- Zone de mousse dense
ment compensée par une perte de charge moindre, donc une écono-
mie au niveau du ventilateur. Les pulvérisateurs supportant bien de
fortes concentrations de solides dans le liquide, ces laveurs sont
bien adaptés au dépoussiérage. Avec une perte de charge ne dépas-
sant pas 50 mm CE pour tout le laveur, l'efficacité dépasse 99 %
pour les particules d'une taille supérieure à 2 µm. Les vitesses utili-
sées dans les laveurs vides à courants croisés sont usuellement Gaz sale
dans la gamme 2,5 à 4 m/s, mais des vitesses supérieures sont par-
fois possibles. Les débits spécifiques de liquide pulvérisé sont com-
pris entre 2 et 6 litres de liquide par mètre cube de gaz, si l’on se
limite à la fonction dépoussiérage.
Gaz épuré tenant le produit tensioactif. La vitesse des gaz est en général de
moins de 2 m/s. Le phénomène dominant semble être un phénomène
de diffusion, ce qui explique que l'efficacité de tels laveurs pourra
Matelas dévésiculeur dépasser 90 % de rendement pour des particules de 0,5 µm. L'effica-
(optionnel) cité dépend beaucoup du temps de contact gaz-mousse, qui est de
l'ordre de la minute. L'avantage de ces laveurs est leur faible perte de
charge, l'inconvénient majeur étant le coût associé au produit surfac-
tant. Un dispositif de destruction et de récupération de la mousse est
Rinçage indispensable. Le flux de gaz peut être vertical ou horizontal.
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turi, les gaz sont accélérés jusqu'à des vitesses dépassant 50 m/s et
pouvant atteindre, dans certains cas, 150 m/s. Dans ces conditions, Rapport volumétrique liquide/gaz (L /G )
les interactions entre le gaz et le liquide de lavage sont facilitées par
la grande énergie cinétique disponible et ces laveurs peuvent être 3 x 10–3
classés comme les dépoussiéreurs humides les plus performants. 2
Le prix à payer pour cette efficacité est une perte de charge élevée
qui peut varier de 250 mm CE à plus de 1 000 mm CE. Si le principe –3
1 x 10
du venturi remonte au début du 20e siècle, la mise en œuvre indus- 8 τ.f = 10–6 s
trielle s'est réellement faite vers 1950. De nombreuses variantes du 6
venturi ont été proposées, visant soit à augmenter la turbulence au 4
col du venturi, soit à permettre un ajustement géométrique de façon
à conserver une efficacité raisonnable sur une plage de débit plus 2 10–7 s
importante. On trouvera figure 31 quelques types de venturis pro-
1 x 10–4
posés commercialement.
102 103 104 105
■ Fonctionnement
Perte de charge (Pa)
Dans tous les types de venturis, un liquide de lavage, en général
de l'eau, est introduit avec une faible vitesse en amont du col. Pro- Vitesse (perte de charge) optimale en fonction du rapport L /G avec pour
gressivement accélérée par le gaz, l'eau est atomisée au niveau du paramètre le produit τ.f
dp2 ρpC
col et contribue à capter les particules solides. On peut introduire ce avec τ temps de relaxation de la particule défini comme : τ =
liquide soit sous forme d'un film qui va mouiller la circonférence du 18 µg
col, soit en la pulvérisant avant le col. L'essentiel du travail étant C facteur de correction de Cunningham,
apporté par le gaz, ce mode d'introduction n'est pas critique et il faut f constante du venturi comprise entre zéro et un.
prendre en compte la complexité supplémentaire apportée par des On se reportera à l'article de Leith et Cooper, donné en [Doc. J 3 580].
On peut voir que la zone optimale est usuellement centrée sur :
pulvérisateurs par rapport à une prédispersion de l'eau. Il n'est pas
recommandé d'introduire le liquide au milieu du col ; aussi, si l’on L /G = 1 x 10–3
opte pour une solution sans pulvérisateurs, on pourra introduire
l'eau juste avant le col de manière tangentielle ou bien encore, plus Figure 32 – Perte de charge optimale pour des venturis (selon Leith et
simplement, directement par un tuyau donnant sur la paroi. Cooper)
L'efficacité dépend avant tout de la perte de charge. Les venturis à
haute perte de charge peuvent dépasser 99 % d'efficacité pour des
particules de la taille du micromètre, pour une perte de charge de pour fonctionner de manière optimale. On peut aussi, par un arran-
l'ordre de 1 000 mm CE. Plusieurs logiciels gratuits ou commer- gement géométrique astucieux, noyer les unités, et donc, par un
ciaux permettent un dimensionnement de ces unités. contrôle de niveau, activer ou désactiver celles-ci. Enfin, on peut
On arrive en général à un compromis énergie/efficacité satisfai- faire varier la section effective au col, par des papillons ou des cônes
sant, et des règles de sélection existent (figure 32). venant partiellement obturer celui-ci. Ces dispositifs sont en général
brevetés.
En général, le rapport des débits liquide/gaz est de l'ordre de 1kg/kg.
Un défaut important des venturis est l'étroitesse de la zone opéra- ■ Dimensionnement
toire. Au-delà de la vitesse sélectionnée, la perte de charge croît très Bien qu'il soit possible de faire des miniventuris comme l'on fait
vite, tandis qu'en deçà l'efficacité chute vite. On remédie à cet incon- des minicyclones, les dimensions pratiques donnent des longueurs
vénient de plusieurs façons. Dans le cas de venturis multiples on de col de 500 mm à 1 200 mm et des diamètres au col de 150 à
peut, par des vannes ou registres, activer le nombre d'unités requises 500 mm. Le graphe de la figure 33, établi avec un logiciel commer-
cial pour un débit de gaz de 10 000 m3/h, donne, pour des efficacités
exprimées en unités de transfert (NUT) :
NUT = In(Centrée/Csortie)
les pertes de charges pour un « design » classique et pour une taille
donnée de particules. De nombreuses variantes sont possibles.
Il est à noter que l'on peut facilement combiner le venturi avec
d'autres technologies, comme la captation par des voiles d'eau ou le
filtre électrostatique comme le montre le schéma de la figure 34.
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2 x 104
1 x 104
1,5 De nombreux autres types de séparateurs, qui sont souvent une
variante des principaux types considérés dans les paragraphes pré-
2
0,5 x 104 cédents, ont été proposés.
■ Filtration tangentielle
0 Dans ce système (figure 35), qui présente des analogies avec ce
1,5 2 2,5 3
qui se fait en ultrafiltration, seule une partie du gaz va passer au tra-
NUT vers d'un média filtrant. Les particules sont d'abord collectées sur le
média, puis réarrachées sous forme d'agrégats qui vont être plus
Figure 33 – Variation de la perte de charge à dépenser pour obtenir facilement séparés par un cyclone. Cette idée, émise par les cher-
une efficacité donnée cheurs de l'université de Haute-Savoie, a été reprise par le CEA. Il
n'y a pas de réalisation à grande échelle.
Venturi poussières. Des travaux ont été faits dans ce sens à l'université du
Divergent primaire Texas, mais les puissances sonores à mettre en œuvre dépassent
150 dB, ce qui pose un problème technologique à grande échelle, et
un problème d'émissions sonores, car la gamme de fréquences la
plus active est dans le domaine audible ;
Boîte à eau
— soit injecter de la vapeur d'eau. Si les gaz sont assez chargés
en humidité au départ, la vapeur va se condenser sur les particules
déjà présentes et les faire croître. Malheureusement, les quantités
a venturi b venturi c venturi
de vapeur à utiliser sont souvent prohibitives.
a filtrant b agglofiltrant c électrofiltrant
a sans b avec c EDV
■ Séparateurs centrifuges
a pulvérisation b pulvérisation Des séparateurs centrifuges avec un rotor mécanique actif sont
a d'eau b d'eau proposés, un peu sur le principe des machines tournantes utilisées
en séparation liquide/solide. La figure 36 présente un type de rotor
Figure 34 – Combinaisons de venturi avec d’autres technologies proposé. Les fumées sont alimentées par le haut, vont vers l'exté-
rieur et passent à travers des disques. Le mouvement de rotation et
la force centrifuge maintiennent les particules à l'extérieur.
présence de gypse est un cas fréquent. Deux solutions peuvent Toutes ces approches, qui ont un intérêt pour des secteurs bien
s'offrir. Une purge et un appoint d'eau fraîche suffisants, ou le main- particuliers ou des régions opératoires extrêmes en pression ou en
tien volontaire de cristaux en suspension dans les eaux du laveur, température devront être plus développées.
par exemple à l'aide d'un hydrocyclone, sur lequel le sel qui veut
précipiter viendra nucléer ;
— une construction saline dans une région sèche-humide, zone de
transition où des gaz non saturés et chauds vont se saturer. Comme
la limite exacte de saturation fluctue dans le temps, les sels se for- Retour
ment là. La solution consiste en un arrosage de la zone à risque.
Recyclé
Les laveurs sont très efficaces pour l'interception des gouttes pro- tangentiel
venant d'émissions mécaniques. En général, les gouttes d'un dia- Solides
mètre inférieur à 2 µm sont arrêtées. Il est fréquent de placer, Épuré
derrière un laveur humide, un matelas dévésiculeur qui est là princi-
palement pour intercepter les grosses gouttes émises par le laveur
lui-même. Il devient aussi de plus en plus indispensable de placer, Figure 35 – Procédé de filtration tangentielle
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Q –y
2 ( z – H ) 2 ( z + H ) 2
Sortie des gaz C ( x, y, z, H ) = ------------------------ exp ---------- exp – -------------------- + exp – --------------------
épurés 2πu σ y σ z 2 σy
2
2 σz 2
2 σ 2z
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Notons que l'équation donnée s'applique tant aux gaz qu'aux laveurs. La condensation crée un film d'eau qui peut être arraché.
poussières fines (moins de 20 µm). On peut montrer que la concen- Comme on ne peut pas toujours réduire la vitesse pour des raisons
tration maximale sera centrée dans la direction du panache, et que réglementaires, on peut placer, en tête de cheminée, des dispositifs
cette concentration s'obtient au sol en assignant à x et à y la valeur de collection comme des lèvres ou des viroles qui vont récupérer le
zéro. On a donc : liquide.
Q H2 La corrosion est un problème potentiel important et le matériau
c max = -------------------- exp – ---------- est à choisir avec soin.
πu σ y σ z 2 σ 2 z
■ La vitesse d'éjection des gaz est, en général, supérieure à 10 m/s Veut-on minimiser l'investissement, les coûts opératoires ? Veut-
et doit réglementairement dépasser un minimum variant entre 3 et on avoir un équipement simple et rustique par-dessus tout, ce qui
12 m/s selon les cas. peut être le cas pour une installation devant opérer dans un pays en
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8 4
6
3
5 Q (kg/h)
4 S 2
3 1,5
2 104
1,5 8
106 6
8 5
6 4
5 3
4
3 2
2 1,5
1,5 103
105 8
8 6
6 5
5 4
4
3 3
2 2
1,5 1,5
104 102
8 8
6
6
5
4 5
3 4
3
2
1,5 101 1,5 2
10
10 15 20 30 40 50 60 80 100 150 200 250300
8
6 t (°C) Hauteur de la cheminée H (m)
5
4
3
350 500
2 250
Diamètre 150 300
de la 200
cheminée 50 100
D (m) 1,0
0,8 20 H hauteur de la cheminée (m)
0,6 D diamètre (m)
0,5 t température (°C)
0,4 R débit (m3/h)
Q flux de poussière (kg/h)
0,3
S facteur adimensionnel. S = 0,2 pour les poussières fines
0,2
filtre que par le laveur, la préférence va aux laveurs, surtout pour les Nous présentons, tableau 7, une synthèse forcement réductrice
débits importants (> 100 000 Nm3/h). des différentes contraintes à considérer. Le tableau s'utilise en addi-
La réglementation de plus en plus draconienne imposant un recy- tionnant les points relatifs aux colonnes qui s'appliquent, le total le
clage toujours plus important des déchets, qui deviennent des sous- plus élevé permettant de déterminer l’équipement le plus adapté
produits, doit amener à des solutions séparant autant que faire se pour le cas considéré.
peut les différents polluants. De ce point de vue, les filtres à manche Enfin et pour terminer, il ne faut pas perdre de vue tous les
sont mal placés, mais il est difficile d'éviter une cascade de sépara- aspects, annexes, mais si importants de l'instrumentation et de la
teurs élémentaires, spécifiques à chaque sous-produit, qui aug- maintenance. Une instrumentation bon marché n’est souvent pas
mente considérablement le coût d'investissement initial. rentable dans le domaine de la mesure des poussières. Une bonne
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instrumentation permet un diagnostic fiable et précoce de problè- captées inadéquats. Une approche globale, aussi bien du point de
mes comme les déchirements de manches de filtres ou les colmata- vue visualisation de tous les flux et de tous les appareils ensemble,
ges de matelas dévésiculeurs. Trop d'unités sont encore handi- que de la considération de tout le procédé amont et aval avec
capées par des écluses et des sas de manutention des particules l'ensemble de ses polluants potentiels est la clef du succès.
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U
S
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