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Sécurité dans les aéroports : réalité ou fiction ?

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Christophe Casalegno 02/11/2007 2:29 am

Suite à quelques vacances programmées dans les caraïbes, j'en ai profité pour examiner d'un peu plus près les nouvelles
normes de sécurité appliquées à l'embarquement aéroporté, et notamment celles concernant l'interdiction des liquides en
cabine. Ma conclusion est sans appel : Si ces mesures auront probablement pour effet de rassurer l'inconscient collectif,
elles ne sont d'aucune utilité pratique dans la lutte contre le terrorisme.
En effet, quelques heures après un départ à Orly pour Point-à-Pitre, le charmant personnel d'Air France ,qui par chance n'était pas en grève,
nous sert une collation tout ce qu'il y a de plus complète, avec notamment une petite bouteille de rhum, ainsi qu'une petite bouteille de vin par
personne. N'étant pas nous même amateurs d'alcool hormis dans le cas d'occasions particulières, nous décidons de conserver ces dernières
pour une distribution familiale.
Arrivé à Point-à-Pitre, nous devons reprendre un petit coucou d'une capacité d'une douzaine de personnes pour Saint-Barthélemy,
nécessitant un passage obligé par le poste de sécurité. Arrivé au poste, le sac est passé aux rayons X, et un agent de sécurité s'empresse de
venir confisquer ladite marchandise, car cette dernière n'est pas autorisée en cabine, ok, c'est la loi.
Premier point important, ce contrôle n'existe que dans le sens point-à-pitre -> Saint-Barthelemy, depuis Saint Barths, aucun contrôle, alors que l'on emprunte le même
appareil dans l'autre sens...
Second point qui sera vérifié lors de notre retour à Orly : la fouille corporelle n'a lieu que si l'on "sonne" au détecteur de métaux ; dans le cas contraire, on peut
embarquer tranquillement. Or, les mêmes bouteilles qui seront là encore confisquée à Orly pour un trajet "Paris / Marseille", peuvent très facilement se glisser dans une
poche en toute discretion, ou bien être fixé dans le dos par exemple, à l'aide de ruban adhesif, ce qui n'entrainera aucune alerte au poste de sécurité, et
permettra d'embarquer le liquide de son choix à bord de l'appareil.
Les terroristes agissant rarement seuls, je n'ose imaginer avec quelle facilité il est possible d'embarquer à 2 ou 3 une dose très importante de substances (au
passage une bouteille remplie de l'explosif adéquat suffit largement à découper l'appareil en deux) qui pourront être alors mélangées afin d'obtenir le composé approprié
à la destruction de l'appareil ou à l'élimination chimique des passagers...
De même, un tas d'ustensiles sont désormais interdits en cabine (oubliez tout de suite votre couteau suisse fétiche). Là encore on se demande pourquoi :
1) Il est facile de se procurer des armes "blanches" en céramiques aussi tranchantes que l'acier.
2) Une carte de crédit (simple exemple) falsifiée, en céramique tranchante comme du rasoir, passe parfaitement le détecteur à rayon X dans un porfeuille,
3) Les couverts en métal, fournis en cabine lors du diner sur les vols long courrier, (couteau, fourchette et cuiller en métal), peuvent être transformés en arme
mortelle par des mains expertes en quelques minutes.
On pourrait citer des dizaines d'autres exemples de ce type.
Au final, on a du mal à comprendre à quoi sert cette opération, qui ne fait que créer des goulets d'étranglement dans les aéroports et augmenter les coûts de
production, sans apporter de réelle sécurité supplémentaire contre le terrorisme. Il serait bon que les personnes en charge de ce type de décisions, prennent le
temps de consulter quelques experts indépendants en la matière, avant de mettre en place ce type de décisions arbitraires, je pense que nous y aurons tous à y
gagner : ce n'est pas un problème de parti, ni d'opinion : la sécurité est l'affaire de tous, ce sera la conclusion de cet édito.

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