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Version 6.9β
24 septembre 2015
écrit sous LATEX 2ε
Elric THOMAS
ii
Machines électriques
Table des matières
2.2.2 Le stator . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3 Principe de fonctionnement en génératrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.4 Schéma électrique monophasé équivalent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.4.1 Couplage au réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5 Pertes et rendement en mode génératrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5.1 Cas de la génératrice monophasée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5.2 Cas de la génératrice triphasée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.6 Principe de fonctionnement en moteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.6.1 Modèle et rendement d’un moteur synchrone . . . . . . . . . . . . . 23
2.7 Moteurs pas à pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
II Annexes 35
B Différentes utilisations 3
C Notions d’électrotechnique 5
C.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
C.1.1 Représentation de Fresnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
C.1.2 Représentation complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
C.2 Puissance électrique en régime sinusoïdal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
C.2.1 Théorème de Boucherot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
C.2.2 Bilan des puissances pour différents dipôles . . . . . . . . . . . . . . 9
C.2.3 Facteur de puissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
C.3 Système de tension triphasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
C.3.1 Récepteur triphasé équilibré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
C.3.2 Puissance en régime triphasé équilibré . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
C.4 Transformateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
C.4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
C.4.2 Étude générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
C.4.3 Schéma équivalent, étude en charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Machines électriques
Première partie
a machine à courant continu a été inventée à la fin du XIX° siècle, elle a rapidement été
L utilisée pour de multiples applications. Au cours du XX° siècle, la machine à courant
continu est restée incontournable dans de nombreuses applications :
— la traction qui demande un fort couple à très basse vitesse,
— le domaine de la vitesse variable,
— les systèmes embarqués alimentés par batteries.
Actuellement, suite aux progrès réalisés dans le domaine de la commande des machines à
courant alternatif (variateurs de vitesse), la machine à courant continu tend à être remplacée
par celles-ci (elle a quasiment disparu des entrainements de forte puissance), mais elle reste
présente dans les petites puissances et la robotique : elle est par exemple très utilisée en
automobile, pour des actionneurs annexes (climatisation, sièges, rétroviseur...).
La machine à courant continu est une machine électrique tournante qui fonctionne,
comme son nom l’indique, à partir de tensions et de courants continus. Dans le cas de petits
moteurs, elle est donc adaptée à des sources d’énergie électrochimiques (batteries, piles).
Pour de plus fortes puissances, on la trouve dans le domaine des transports (métro, véhicule
hybride) ou elle fonctionne soit en moteur (traction) soit en génératrice (freinage).
1.1.2 L’inducteur
L’inducteur, c’est la source de champ magnétique situé au stator, il est constitué soit
d’un aimant permanent, soit d’un électro-aimant (bobines enroulées autour d’un noyau de
fer). Nous allons nous intéresser maintenant à l’inducteur bobiné : Le bobinage inducteur
est traversé par un courant continu constant j (appelé courant inducteur) qui crée un champ
magnétique B ~ uniforme.
1.1.3 L’induit
L’induit, il est situé au rotor, il est constitué d’un ensemble de conducteurs reliés de
manière “astucieuse”. (Les conducteurs diamétralement opposés sont reliés 2 à 2 pour former
une spire dont les extrémités sont reliées au collecteur). Le collecteur est constitué de bagues
conductrices où frottent 2 balais appelés charbon. Quel que soit le type de bobinage, l’induit
Machines électriques
1.2 Principe de fonctionnement en génératrice 5
se comporte comme une seule et même bobine lorsqu’il est alimenté par les balais. Les
bobinages (spires) sont fermés sur eux-mêmes.
Les axes sur lesquels le champ magnétique B(θ) change de signe sont appelés
lignes neutres. Leur nombre dépend du nombre de pôles de la machine à courant
continu considéré.
Cette force électromotrice induite dans une spire est de forme sinusoïdale, comme le
champ B(θ). Il va maintenant falloir exploiter l’ensemble des forces électromotrices induites
dans les différentes spires pour obtenir, en sortie, une tension continue. Le dispositif per-
mettant de réaliser cette opération est appelé collecteur.
E = k 0 · Ω · Φ(j) (1.5)
avec :
— E le force électromotrice en volts (V)
— Ω la vitesse angulaire en rad.s−1
— k 0 la constante de la machine
Souvent, la machine travaille à flux constant (en maintenant le courant d’excitation j
constant ou avec des aimants permanents) ; alors la f.é.m. est proportionnelle à la vitesse de
rotation :
E =k·Ω (1.6)
En fonctionnement génératrice, l’emploi de la convention générateur pour le courant s’im-
pose.
Machines électriques
1.3 Principe de fonctionnement en moteur 7
Expérience de Laplace
Un conducteur (une barre) de longueur l qui est placé dans un champ magnétique
B~ et est parcouru par un courant I, est alors soumis à une force électromagnétique
F~ telle que :
F~ = I · ~l ∧ B
~ (1.7)
Rappel
E 0 = E = k 0 · Ω · Φ(j) (1.8)
E0 = E = k · Ω (1.9)
Le fonctionnement en moteur impose en général le choix d’une convention récepteur pour
le sens du courant.
U = E0 + R · I (1.10)
E0 U −R·I
Ω= = 0 (1.11)
k0 · Φ(j) k · Φ(j)
Donc pour un flux constant ou pour un moteur à aimants permanents, la vitesse baisse
si on charge le moteur (augmentation de I). En négligeant la résistance R (qui de toute
façon reste faible de l’ordre de l’ohm), on en déduit :
U
Ω= (1.12)
k0 · Φ(j)
Machines électriques
1.4 Différents types 9
donc :
E0 · I
Cem = = k 0 · Φ(j) · I (1.14)
Ω
Si le moteur fonctionne à flux constant (comme ce sera souvent le cas dans les asservis-
sements de vitesse ou avec des moteurs à aimants permanents), alors :
Le sens de rotation peut être changé en inversant les polarités d’un des 2 circuits électro-
magnétiques. Bien que le rendement soit globalement mauvais, ce type de machine tournant
à une vitesse importante mais avec un couple faible est très utilisée du fait de son faible
coût.
Machines électriques
1.5 Réversibilité de la MCC : notion de quadrants 11
• Limite thermique : donnée par le courant maximal dans l’induit qui développe
les pertes Joules P j = R · I 2 . A basse vitesse la ventilation de la machine
n’est pas suffisante, il faut alors la déclasser.
On peut alors écrire les 4 équations qui régissent les fonctionnement de la MCC :
• équation électrique :
dI(t)
U (t) = R · I(t) + L · + E(t) (1.16)
dt
• équation issue de l’application du TMD en projection suivant l’axe de rotation du
moteur :
dΩ(t)
J· = Cm (t) − f · Ω(t) − Cf − Cr (t) (1.17)
dt
• les 2 équations de couplage électromagnétique :
Cm (t) = K · I(t) E(t) = K · Ω(t) (1.18)
avec :
— L, l’inductance de l’induit et R, la résistance de l’induit,
— J, l’inertie équivalente rapportée à l’arbre moteur,
— f , le coefficient de frottements visqueux et Cf , le couple de frottements secs,
— Cr , le couple résistant rapporté à l’arbre moteur,
α · T · (1 − α)
L= E (1.19)
Remarque
∆i
avec T la période de hachage et α, le
rapport cyclique.
Machines électriques
1.7 Courbes caractéristiques 13
Toutes ces grandeurs sont nécessaires à la mise en place d’un modèle de connaissance.
Pertes
fer
(hystérésis
et
courants
Pertes
Joule
Induit
de
Foucault)
Pertes
mécaniques
𝑃𝑃 = 𝑅𝑅 ∙ 𝐼𝐼
(frottements
secs
et/ou
visqueux)
fer sont liées à des variations de flux locales occasionnant des courants de Foucault. Ces
pertes vont dépendre de la vitesse de rotation de la machine.
Pu Cu · Ω U · I + Uj · Ij − pmeca − pf er − R · I 2 − r · Ij2
η= = = (1.20)
Pa U · I + Uj · Ij U · I + Uj · Ij
Pertes
fer
(hystérésis
et
courants
de
Foucault)
Pertes
mécaniques
Pertes
Joule
Induit
(frottements
secs
et/ou
visqueux)
𝑃𝑃 = 𝑅𝑅 ∙ 𝐼𝐼
Puissance
absorbée
Puissance
Puissance
utile
à
l’induit
Puissance
mécanique
électromagnétique
Puissance
électrique
𝑃𝑃 = 𝑃𝑃 = 𝐶𝐶 ∙ Ω
𝑃𝑃 = 𝐸𝐸 ∙ 𝐼𝐼 = 𝐶𝐶 ∙ Ω
𝑃𝑃 = 𝑈𝑈 ∙ 𝐼𝐼
Pu U ·I Cm · Ω + Uj · Ij − pmeca − pf er − R · I 2 − r · Ij2
η= = = (1.21)
Pa Cm · Ω + Uj · Ij Cm · Ω + Uj · Ij
Machines électriques
Chapitre 2
es moteurs à courant continu, bien que parfaitement maîtrisés tendent à être remplacés
L dans un grande nombre d’applications par des machines à courant alternatif. Il existe 2
principaux types de machines à courant alternatif : les machines synchrones et asynchrones.
Nous allons dans ce chapitre introduire la notion de champ tournant ainsi que l’étude des
machines synchrones.
Avec les trois bobines réparties sur 360° (1 tour), le champ magnétique en un point M
de l’entrefer vaut :
Avec ω = 2πf , la pulsation du réseau alimentant les trois bobines exprimée en rad.s−1 .
Le champ magnétique est radial et tourne à la vitesse : Ωs = ω.
Il est possible d’obtenir une vitesse de rotation du champ tournant plus faible que ω en
plaçant plusieurs paires de pôles p sur la circonférence du stator. Pour cela, on dispose les
ième
trois bobines sur p1 de tour.
Machines électriques
2.2 Descriptif et constitution 17
De manière générale, on peut écrire une relation entre la pulsation du réseau ω alimentant
les bobines et la vitesse angulaire du champ tournant (Ωs vitesse de synchronisme) :
ω
Ωs = (2.3)
p
• p = 2 : Ns = 1500 tr/min
• p = 3 : Ns = 1000 tr/min
2.2.1 Le rotor
Le rotor porte des aimants ou des bobines d’excitation parcourues par un courant continu
qui créent 2p pôles Nord et Sud intercalés (inducteur). Le rotor, à la différence des machines
asynchrones tourne sans glissement à la vitesse du champ tournant Ωs . Il existe donc deux
types distincts de moteurs synchrones : les moteurs à aimants permanents (moteurs Brush-
less) et les moteurs à rotor bobiné.
2.2.2 Le stator
Le stator comprend une carcasse et un circuit magnétique généralement constitués de
tôles d’acier au silicium et d’un bobinage triphasé généralement couplé en étoile (l’induit),
alimenté en courant alternatif triphasé pour produire un champ tournant. Les conducteurs
de l’induit, placés dans des encoches autour de la carcasse de la machine, sont groupés en
bobine. Il possède le même nombre de paires p de pôles que le rotor.
Machines électriques
2.3 Principe de fonctionnement en génératrice 19
Tout circuit électrique soumis à une variation de flux est le siège de f.é.m. induite,
qui selon la loi de Lenz, s’écrit :
dΦ
e=− (2.5)
dt
Avec
— e : f.é.m. en V
Rappel
— dΦ : variation de flux en Wb
— dt : variation du temps en s
Lorsque le rotor tourne, chaque bobine est soumise à un flux magnétique variable et il
se crée alors une f.é.m. sinusoïdale e(t) aux bornes de chaque enroulement du stator. On
montre que la tension e(t) a pour valeur efficace E telle que :
Avec
— k : coefficient de Kapp caractéristique de la machine
— N : Nombre de conducteurs d’une phase de la machine (1 spire= 2 conducteurs)
— Φ : flux maximum à travers un enroulement (Wb)
— f : fréquence du courant statorique
— p : nombre de paires de pôles
— ns : vitesse de rotation en tr/s
Le flux Φ est proportionnel au courant traversant l’inducteur Ie , la f.é.m. est aussi
proportionnelle à ce courant.
Les enroulements sont disposés dans le stator de telle façon que la f.é.m. e(t) soit le plus
possible de forme sinusoïdale. En triphasé, le stator comporte trois enroulements ou phases.
On obtient trois f.é.m. e1 (t), e2 (t) et e3 (t) de même valeur efficace E et déphasées de 2π
3 .
A vide, le courant d’induit I = 0, le rotor est entraînée à la fréquence de rotation ns
constante. On relève, en fonction du courant d’excitation Ie , les variations de la tension aux
bornes d’un enroulement ; à vide V0 = E.
On note :
— E i : fem induite (V)
— I i : courant de ligne (A)
— V i : tension entre phase et neutre (V)
— RS : résistance d’un enroulement statorique (couplage Y) (Ω)
— XS = LS ω : réactance synchrone d’un enroulement statorique (Ω)
Loi des mailles avec les grandeurs complexes :
~ =V
E ~ + U~R + U~L (2.8)
Vi
' ✓ E
i
jLS · ! · Ii
Ii
RS · I i
Figure 2.4 – Représentation vectorielle des différentes tensions en jeu dans le modèle monophasé
Machines électriques
2.5 Pertes et rendement en mode génératrice 21
résis et aux Courants de Foucault. Elles peuvent être déterminées lors d’un essai à vide.
Pu V · I · cos ϕ V · I · cos ϕ
η= = = (2.9)
Pa Cm · Ω + Ue · I e V · I · cos ϕ + Re · Ie2 + Pc + Rs · I 2
√ √
Pu U · I · 3 · cos ϕ U · I · 3 · cos ϕ
η= = = √ (2.10)
Pa Cm · Ω + Ue · Ie U · I · 3 · cos ϕ + Re · Ie2 + Pc + 32 r · I 2
3. Dans une système triphasé équilibré, on appelle tension simple, la tension V mesurée entre la phase
et le neutre et tension composée, la tension U mesurée entre 2 phases.
Machines électriques
2.6 Principe de fonctionnement en moteur 23
Il n’est pas possible de faire démarrer correctement, sans aide extérieure, une machine
synchrone en connectant ses enroulements statoriques directement sur un réseau alternatif.
Si l’on n’entraîne pas le rotor par une force extérieure, il est possible de la faire tourner en
alimentant ses enroulements statoriques par un courant alternatif dont la fréquence aug-
mente progressivement de zéro à la fréquence de synchronisme désirée et en faisant en sorte
que la tension aux bornes des enroulements soit proportionnelle à la fréquence. Sa vitesse
de synchronisme sera directement liée à la fréquence de l’alimentation électrique. Un autre
moyen est de réaliser l’auto-pilotage de la machine, c’est-à-dire de maintenir l’orthogonalité
du flux magnétique rotorique par rapport au flux statorique, par exemple, en disposant sur
son axe un capteur qui délivre une information de la position du rotor. Cette information
est traitée par un convertisseur électronique qui fournit le courant statorique à la machine,
en phase avec sa force contre-électromotrice.
Un moteur sans balais, ou “moteur brushless”, ou machine synchrone auto-pilotée à
aimants permanents, est une machine électrique de la catégorie des machines synchrones,
dont le rotor est constitué d’un ou de plusieurs aimants permanents et pourvu d’origine d’un
capteur de position rotorique (capteur à effet Hall, synchro-résolver, codeur incrémental par
exemple).
Le modèle monophasé équivalent utilisé est le même que celui de la génératrice synchrone.
On change seulement le sens du courant (convention récepteur).
Pu C ·Ω
η= = √ u (2.11)
Pa U · I · 3 · cos ϕ + Ue · Ie
Machines électriques
Chapitre 3
e chapitre est consacré à la présentation des moteurs asynchrones triphasés, moteurs les
C plus utilisés pour l’entraînement des machines. Ces moteurs s’imposent en effet dans un
grand nombre d’applications en raison des avantages qu’ils présentent : normalisés, ils sont
robustes, simples d’entretien, faciles à mettre en œuvre et de faible coût, “brushless” pour
les rotors à cage. Il sont donc utilisés dans de nombreuses applications à vitesse constante
(moteur de pompes de piscine, portail électrique, etc.) ou à vitesse variable (machine à laver
ou climatiseur “inverter”).
3.1.1 Le stator
C’est la partie fixe du moteur. Une carcasse en fonte ou en alliage léger renferme une
couronne de tôles minces (de l’ordre de 0,5 mm d’épaisseur) en acier au silicium. Les tôles
sont isolées entre elles par oxydation ou par un vernis isolant. Le “feuilletage” du circuit
magnétique réduit les pertes par hystérésis et par courants de Foucault. Les tôles sont
munies d’encoches dans lesquelles prennent place les enroulements statoriques destinés à
produire le champ tournant (trois enroulements dans le cas d’un moteur triphasé). Chaque
enroulement est constitué de plusieurs bobines. Le mode de couplage de ces bobines entre
elles définit le nombre de paires de pôles p du moteur, donc la vitesse de rotation.
3.1.2 Rotor
C’est l’élément mobile du moteur. Comme le circuit magnétique du stator, il est constitué
d’un empilage de tôles minces isolées entre elles et formant un cylindre claveté sur l’arbre du
moteur. Il comporte des conducteurs en court-circuit parcourus par des courants induits par
le champ magnétique créé par les courants statoriques. Cet élément, de par sa technologie,
permet de distinguer deux familles de moteurs asynchrones : ceux dont le rotor est dit “à
cage”, et ceux dont le rotor bobiné est dit “à bagues”.
Plusieurs types de rotor à cage existent (simple cage, double cage, cage résistante), ils
sont tous conçus selon l’exemple de la figure ci-dessous.
Le rotor est constitué de barres conductrices court-circuitées par deux anneaux aux
extrémités. Un empilement de tôles permet le maintien de cette cage d’écureuil. Il n’existe
aucun accès électrique à ce type de rotor. Un moteur asynchrone à cage d’écureuil comporte
6 bornes correspondant aux trois bobines du stator.
Le rotor est constitué de tôles à encoches dans lesquelles on place des conducteurs (fils).
Pour un moteur triphasé, ces conducteurs forment trois enroulements couplés en étoile. Un
système de trois bagues et de trois balais permet d’accéder à ces trois enroulements. Le point
neutre de l’étoile n’est pas accessible. Ce type de machine possède en tout neuf bornes (6
pour le stator et 3 pour le rotor). L’accès aux enroulements du rotor permet de modifier la
résistance rotorique et de faciliter le démarrage (fort couple de démarrage et faible courant),
il peut permettre aussi la variation de vitesse du moteur.
Machines électriques
3.2 Principe de fonctionnement 27
Cette solution est de plus en plus abandonnée au profit de solutions électroniques as-
sociées à un moteur à cage standard (démarrage et variation de vitesse aisée grâce aux
variateurs électroniques). En effet ces dernières permettent de résoudre des problèmes de
maintenance (remplacement des balais d’alimentation du rotor usés, entretien des résistances
de réglage), de réduire l’énergie dissipée dans ces résistances et aussi d’améliorer de façon
importante le rendement de l’installation.
Ces courants sont responsables de l’apparition d’un couple qui tend à mettre le rotor en
mouvement afin de s’opposer à la variation de flux : loi de Lenz-Faraday. Le rotor se met
donc à tourner pour tenter de suivre le champ statorique.
La machine est dite asynchrone car elle est dans l’impossibilité, sans la présence d’un
entraînement extérieur, d’atteindre la même vitesse que le champ statorique. En effet, dans
ce cas, vu dans le référentiel du rotor, il n’y aurait pas de variation de champ magnétique ;
les courants s’annuleraient, de même que le couple qu’ils produisent, et la machine ne serait
plus entraînée. La différence de vitesse entre le rotor et le champ statorique est appelée
vitesse de glissement.
Supposons que le rotor soit à l’arrêt. Si on alimente les trois enroulements statoriques
par un système de tension triphasé, alors on crée un champ magnétique tournant à la
vitesse Ωs = ωp = 2πf p . Les enroulements du rotor fixe sont donc le siège d’un champ
magnétique variable. Il y a donc induction électromagnétique et création d’une fém induite :
dt dans le rotor, comme les enroulements du rotor sont court-circuités, un courant
e(t) = − dΦ
induit de fréquence f prend naissance. En vertu de la loi de Lenz, et comme le rotor est
libre en rotation, ce dernier réagit en s’opposant à la cause du phénomène d’induction
électromagnétique.
Le rotor va donc suivre le champ tournant pour qu’il n’y ait plus de dΦ
dt mais il ne
rattrapera jamais le champ tournant : Ω < Ωs . On dit qu’il y a un glissement noté
g:
Ωs − Ω ns − n
g= = (3.1)
Ωs ns
La vitesse angulaire de rotation Ω (en rad.s−1 ) peut alors être exprimée par :
ω
Ω = Ωs · (1 − g) = · (1 − g) (3.2)
p
fréquence f r :
fr = g · f (3.4)
Machines électriques
3.3 Schéma électrique équivalent 29
On note :
— z1 = R1 + j · l1 ω, l’impédance d’un enroulement statorique (primaire),
— z2 = R2 + j · l2 ω, l’impédance d’un enroulement rotorique (secondaire),
— Rf , la résistance équivalente aux pertes ferromagnétiques,
— Lm , l’inductance magnétisante.
En négligeant z1 et les pertes fer, on en déduit le schéma équivalent simplifié pour une
phase :
V1 −E 2 /gm E 1
Z1t = = = 2·
I 1t −mI 2 I 2 g · m2
z2 R2 l2 ω R
⇒ Z1t = 2
= 2
+ j · 2 = + j · Lω
g·m g·m m g
En négligeant l’impédance de fuite primaire et les pertes fer, le schéma équivalent à une
phase à retenir est donc le suivant :
avec :
R2
R =
m2
l2
L =
m2
R 2
Pem = 3 ·I (3.6)
g 1t
Le couple électromagnétique est définie par :
Pem f
Cem = et Ωs = 2π · ns = 2π (3.7)
Ωs p
Or d’après le schéma électrique précédent :
V1 V1
I 1t = R
⇒ I1t = r (3.8)
g + jLω R
2
g + L2 ω 2
Machines électriques
3.5 Pertes et rendement 31
En effectuant la dérivée dg ,
dCem
on trouve la valeur du glissement qui donne le couple
maximal :
R
gM ax = (3.10)
Lω
2
V12
1 V1 1
CemM ax = Cem (gM ax ) = 3 · =3 · (3.11)
Ωs 2Lω Ωs 2L
Ω = Ωs n = ns g≈0 (3.13)
On utilise les notations définies sur le schéma électrique monophasé équivalent que nous
avons mis en place précédemment.
Pertes
Joule
Rotor
Pertes
Joule
Stator
𝑃𝑃 = 3𝑅𝑅 ∙ 𝐼𝐼 = 𝑔𝑔 ∙ 𝑃𝑃
𝑃𝑃 = 3𝑅𝑅 ∙ 𝐼𝐼
Pertes
fer
rotor
Pertes
fer
stator
Pertes
mécaniques
Puissance
Puissance
absorbée
électromagnétique
Puissance
utile
𝑃𝑃 = 𝑈𝑈 ∙ 𝐼𝐼 ∙ √3 cos 𝜑𝜑
𝑅𝑅 Puissance
mécanique
𝑃𝑃 = 3 𝐼𝐼 = 𝐶𝐶 ∙ Ω
𝑃𝑃 = 𝑃𝑃 = 𝐶𝐶 ∙ Ω
𝑔𝑔
Pm = Cem · Ω (3.15)
On retrouve bien l’expression des pertes Joule au niveau du rotor :
Pu Cu · Ω
η= = √ (3.17)
Pa U · I · 3 · cos ϕ
C =K ·I ·Φ (3.18)
Avec K un coefficient constant dépendant de la machine
Dans le schéma équivalent défini précédemment, le bobinage Lm est celui qui produit le
flux et I10 est le courant magnétisant. En première approximation, en négligeant la résistance
devant l’inductance magnétisante (c’est-à-dire pour des fréquences de quelques Hertz) le
courant I10 a pour expression :
V1
I10 = (3.19)
2πLm f
et le flux aura pour expression :
Φ = k · I10 (3.20)
Le couple de la machine a donc pour expression :
C = KkI10 I (3.21)
Machines électriques
3.6 Variation de vitesse d’un moteur asynchrone 33
I10 et I sont les courants nominaux pour lesquels le moteur est dimensionné. Pour ne
pas dépasser les limites il faut maintenir I10 à sa valeur nominale, ce qui ne peut s’obtenir
que si le rapport V /f reste constant.
Par conséquent, il est possible d’obtenir le couple et les courants nominaux tant que la
tension d’alimentation V peut être ajustée en fonction de la fréquence. Quand cet ajustement
n’est plus possible, la fréquence peut toujours être augmentée, mais le courant I10 diminue
et le couple utile également car il n’est pas possible de dépasser de manière continue le
courant nominal de la machine sans risque d’échauffement.
Machines électriques
Deuxième partie
Annexes
Différentes utilisations
Notions d’électrotechnique
C.1 Généralités
Un dipôle alimenté sous une tension sinusoïdale u(t) est traversé par un courant d’in-
tensité i(t) tel que en utilisant la convention récepteur :
√
u(t) = U √ · 2 · cos(ωt)
i(t) = I · 2 · cos(ωt − Φ)
Avec U la valeur efficace de la tension : U = U
√M
2
Avec I la valeur efficace du courant : I = I√M2
Avec Φ le déphasage de i(t) par rapport à u(t)
L’impédance du dipôle Z exprimée en ohms (Ω) est le rapport des valeurs efficaces U et I :
U
Z=
I
Les grandeurs complexes U et I peuvent être représentées dans le plan complexe ; elles
tournent autour de l’origine O avec la même fréquence f .
P = u(t) · i(t)
P = U · I · cos Φ
avec
— U : valeur efficace de la tension (V)
— I : valeur efficace du courant (A)
— Φ : déphasage entre la tension et le courant
• la puissance réactive Q (VAR : voltampère réactif) s’écrit sous la forme sui-
vante pour un dipôle linéaire en régime sinusoïdal :
Q = U · I · sin Φ
p
S = U · I = P 2 + Q2
I2
Q = U · I · sin Φ = Z · I 2 · sinΦ = −
Cω
P
λ= = cos Φ
S
Ce facteur de puissance doit être le plus proche de 1 pour les installations industrielles,
cela afin de diminuer l’intensité du courant en ligne (notamment pour diminuer les pertes sur
les lignes EEC). Pour cela, il est donc nécessaire de diminuer l’énergie réactive absorbée (uti-
lisation de compensateurs d’énergie réactive : batteries de condensateurs ou compensateurs
synchrones). Pour les industriels ayant un mauvais cos Φ, EEC facture l’énergie réactive
consommée.
Les tensions vi sont appelées tensions entre phase et neutre (ou tensions simples). On dit
que le système est équilibré car v1 (t) + v2 (t) + v3 (t) = 0 à chaque instant, donc en notation
complexe que V1 + V2 + V3 = 0 et V1 = V2 = V 3 = V .
√
v1 (t) = V √2 cos (ωt)
2π
(C.1)
v (t) = V √2 cos ωt −
2 3
4π
v3 (t) = V 2 cos ωt − 3
V désigne la valeur efficace des tensions simples. Les tensions uij sont appelées tensions
entre phases (ou tensions composées).
Les courants i1 , i2 et i3 sont appelés courants de ligne. Un récepteur triphasé est équilibré
s’il est constitué de trois dipôles identiques. Autrement, on parle de récepteur triphasé
déséquilibré.
Pour ce couplage, il n’y a pas de neutre. Les courants j1 , j2 et j3 sont appelés courants
de phase. Si le récepteur est linéaire et équilibré, les courants de phase forment un système
de courants triphasés, de valeurs efficaces J.
C.4 Transformateur
C.4.1 Introduction
Le transformateur monophasé est constitué de deux enroulements indépendants qui en-
lacent un circuit magnétique commun.
Sur les lignes de champ magnétique B, ~ on place une orientation du flux magnétique Φ
arbitraire pour désigner le flux positif. Les orientations des bobinages primaire et secondaire
sont choisies telles qu’elles engendrent avec un courant positif un flux positif. On choisit
habituellement la convention récepteur pour le primaire et la convention générateur pour
le secondaire. Les bornes homologues donnent des tensions pratiquement en phase à vide.
Avec les références choisies pour u1 et u2 , nous avons donc un déphasage de π.
Dans le cas où le primaire est relié à une source de tension et que le secondaire est relié à
une charge modélisable par une inductance Zc , on peut réaliser les deux schémas équivalents
suivants.
Zc
U2 = E2 = Zc · I2 U1 = Z 0 · I 1 et Z 0 =
m2
Le transformateur étant parfait, les pertes sont donc négligées, ce qui donne donc le
bilan des puissances suivant :
P1 = P2 Q1 = Q2 S1 = S2