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SÎRBU PETRONELA

Master Studii Francofone

An II

Metodologia Criticii literare

Prof.Univ.Dr. Marina Mureşanu Ionescu

Les Métamorphoses du Cercle


Georges Poulet
I
Georges Poulet (Chênée, 1902 – Bruxelles, 1991) est un critique littéraire belge, associé à l'école de Genève.
Auteur de la tétralogie intitulée Études sur le temps humain, Poulet rejette l'approche formaliste de la critique
textuelle et suggère d'étudier en premier lieu la conscience de l'auteur, notamment à travers sa perception de la
durée.

Biographie
Georges Poulet naquit à Chênée, près de Liège. Après avoir obtenu son doctorat à l'Université de Liège en
1927, il enseigna à l'Université d'Édimbourg. En 1952, Poulet devint professeur de littérature française à
l'Université Johns-Hopkins. Il enseigna plus tard à l'Université de Zurich et à celle de Nice.

Tout en n'étant pas enseignant à l'Université de Genève, Poulet travaillait en étroite collaboration avec l'école
de critique littéraire dite « école de Genève », qui comprenait des critiques tels que Marcel Raymond, Jean
Rousset,Jean Starobinski ou Jean-Pierre Richard. Il était également influencé par les œuvres critiques
de Jacques Rivière, Charles Du Bos.

Le premier volume de ses Études sur le temps humain parut en 1949, en France, et reçut le prix Sainte-
Beuve en 1950. Le deuxième volume, La Distance intérieure, obtint le Grand Prix de la Critique littéraire et le
prix Durchon-Louvet de l'Académie française. Les deux autres volumes furent publiés en 1964 et 1968. Dans
cette tétralogie, Poulet étudie l'expérience de la temporalité chez des auteurs
comme Molière, Proust, Flaubert, Montaigne, René Char ou Baudelaire pour y chercher l'expression de ce qu'il
appelle le cogito, ou la conscience, de chaque écrivain.
Le fonds d'archives de Georges Poulet se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne.

Publications
 Études sur le temps humain, Plon, 1949 (Prix Sainte-Beuve 1951; Pocket, « Agora », 1989
 La Distance intérieure (Études sur le temps humain, vol. 2), Plon, 1952 ; Pocket, « Agora »,
 Le Point de départ (Études sur le temps humain, vol. 3), 1964 ; Pocket, « Agora », 1989
 Mesure de l’instant (Études sur le temps humain, vol. 4), Plon, 1968 ; Pocket, « Agora », 1990
 Les Métamorphoses du cercle, préface de Jean Starobinski, Plon, 1961 ; Flammarion, coll. « Champs »,
1979
 L'Espace proustien, Gallimard, 1963
 Benjamin Constant par lui-même, Seuil, 1968
 Trois Essais de mythologie romantique
 Les Chemins actuels de la critique : colloque du Centre culturel international de Cerisy-la-Salle,
septembre 1966
 La Conscience critique (prix quinquennal de l'essai 1976)
 Entre moi et moi : Essais critiques sur la conscience de soi, José Corti, 1977
 La poésie éclatée : Baudelaire - Rimbaud, PUF, 1980.
 La Pensée indéterminée, 3 vol. (1985-1990) : De la Renaissance au romantisme ; Du romantisme au
début du XXe siècle ; De Bergson à nos jours

II
La rédaction des Métamorphoses du Cercle date de la période ou Georges Poulet enseignait la
littérature française à l’université Johns Hopkins de Baltimore (1952-1957). Ce livre fait donc
suite aux deux premiers volumes des Etudes sur le temps humain.

Georges Poulet approfondit sa réflexion dans Les Métamorphoses de cercle. Quelques-unes des
idées fondamentales sont données dans l’avant-propos et dans l’introduction. Pourquoi le
Cercle ? C’est qu’il n’y a pas « de forme plus achevée dans le Cercle, pas de forme plus durable,
non plus », comme il le dit. Le cadran de l’horloge, la roue de la fortune (roata norocului)
traversent intacts le Temps. Le Cercle est donc la forme par excellence. Et les « Métamorphoses
du Cercle » ne consistent pas dans les métamorphoses d’une forme, mais dans les changements
de sens de cette forme.

L’introduction commence par un rappel de la fameuse définition de Dieu : « Dieu est une sphère
dont le centre est partout, la circonférence nulle part », définition qui vient du Le Livre des vingt-
quatre philosophes. Cette idée même se rattache à l’idée de Trinité : puisque le Père se reflète
dans le Fils, que le Fils se reflète dans le Père , et que cette réciprocité d’amour est la Troisième
Personne de la Trinité, le cycle est complet « l’immensité de la circonférence se retrouve dans
l’unité du point central ».
Le thème choisi dans Les Métamorphoses du cercle, c'est le cercle ou plus précisément la
relation du centre à la circonférence, ce qui est à la fois une des grandes métaphores
fondamentales qui de tout temps servirent aux hommes à penser le monde et l'un des schémas
essentiels où se trouve, si l'on veut, résumée l'une des structures de notre vie intérieure,
spirituelle, et de notre vie tout court.

Le point de départ de son ouvrage est fourni à Georges Poulet par la fameuse définition de Dieu
que formula Hermès Trismégiste : « Une sphère infinie dont le centre est partout et la
circonférence nulle part. » Voici donc le schéma de pensée, d'abord théologique puis
métaphysique (il servira à apprécier la notion d'éternité) et enfin plus généralement
philosophique et même humaniste dont Georges Poulet examine les variations innombrables à
travers les penseurs et poètes depuis saint Augustin jusqu'à Dante, puis à travers la pensée et la
poésie de la Renaissance, tant en Italie qu'en France, en Allemagne et en Angleterre.

Maurice Scève, Pascal, Diderot, Rousseau, Goethe, Lamartine, Vigny, Nerval, Baudelaire,
Balzac, puis, plus proches de nous, Flaubert, Mallarmé, Henry James, Claudel et les poètes
étrangers, Rilke, T.S. Eliot, Jorge Guillén, tels sont ensuite les principaux auteurs dans l'œuvre
desquels l'analyse de Georges Poulet s'exerce avec une assurance, une acuité et une érudition qui
nous étonnent et nous ravissent à la fois.

Georges Poulet a déjà bien démontrée comment le point, la plus minuscule partie de l’espace,
induisait à la saisie de la totalité de l’entendue : « L’homme est comme un point et un centre,
auquel les parties du monde se rapportent ». Georges Poulet a aussi signalé la valeur temporelle
de la figure du cercle et montré comment elle accorde l’appréhension de l’instant à celle de
l’éternité : « En tant que circonférence infinie, l’éternité est donc le cercle le plus vaste possible
de durée ; en tant que centre de cette circonférence, elle est le point fixe, le moment unique, qui
est simultanément en rapport avec tous les points circonférentiels de cette durée ».

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