You are on page 1of 10

LE VENT : UNE ENERGIE QUE LE

MONDE REDECOUVRE

INTRODUCTION.

Comparée à d’autres pays européens, la France a très peu développé, durant le


dernier quart de siècle, la production d’énergie électrique à partir de l’énergie
éolienne.

Les raisons essentielles de ce choix ont certainement été la priorité donnée au


nucléaire, un coût de production relativement élevé et un manque d’affinité culturelle
certain pour les énergies nouvelles.

Aujourd’hui, il semble que « le vent tourne » :

 Les préoccupations environnementales occupent le devant de la scène politique


internationale et les gouvernements, qui se sont engagés à promouvoir « un
développement durable pour la planète », encouragent le développement
des énergies renouvelables.

 Les progrès techniques réalisés dans la conception et la réalisation des


aérogénérateurs (amélioration des rendements) alliés à l’industrialisation de la
production (fabrication en série) ont fait baisser sensiblement le prix de revient de
l’électricité éolienne. D’après l’association européenne de l’énergie, le coût de
production du kWh éolien varie aujourd’hui, selon la fréquence des vents, les
sites d’implantation et les technologies retenues, entre 4 et 7 centimes d’euro.
On approche ainsi du seuil de compétitivité économique.

 Les nuisances liées à l’implantation d’une éolienne (bruit, perturbations


radioélectriques, impact sur le paysage, etc.) ont été considérablement
minimisées.

C’est dans ce contexte, ou l’éolien a atteint un niveau de faisabilité et de crédibilité


qui en fait une énergie complémentaire d’avenir, que le gouvernement français a
lancé, en février 1996, le programme EOLE 2005 .

Destiné à favoriser l’exploitation progressive du potentiel éolien national, ce


programme, piloté par le Ministère de l’Industrie, l’Agence de l’Environnement et de
la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et EDF prévoit, le développement de centrales
éoliennes raccordées au réseau électrique, pour une puissance totale équivalente à
500 MW à l’horizon 2005.

- PR 1 -
CARACTERISATION DU POTENTIEL EOLIEN.

Classé au deuxième rang européen derrière le Royaume-Uni, la France dispose de


nombreux « gisements éoliens », principalement en Bretagne, sur les côtes de la
Manche et dans le Roussillon. Les cartes ci-dessous donnent une image de
l’importance des potentiels éoliens européen et français :

Carte des vents en Europe :

Carte des vents en France :

- PR 2 -
LE PARC EOLIEN DE PLOUARZEL

Le parc éolien de PLOUARZEL, d’une puissance totale de 3,3 MW, appartient à la


première tranche du programme de développement EOLE. Sa réalisation a nécessité
un investissement total de 3,4 millions d’euros.

Initié par le conseil municipal de PLOUARZEL en 1994, le projet a finalement été


retenu dans le cadre du programme EOLE 2005 en octobre 1997.

Sa réalisation et son exploitation ont été confiées à la société « LA COMPAGNIE DU


VENT ». L’ouvrage, dont la construction a durée six mois, a été mis en service le 30
octobre 2000 et inauguré le 2 février 2001.

Les grandes étapes du projet :

- PR 3 -
Caractéristiques techniques du parc :

Implantation : Le parc éolien est implanté à la pointe du Nord Finistère, face aux
vents dominants :

Vent dominant

Production annuelle : La production annuelle du parc est de l’ordre de 9,8 millions


de kWh, pour une puissance totale de 3,3 MW. Cette production correspond à
l’équivalent de la consommation électrique des 4000 habitants des communes de
Plouarzel et Lampaul-Plouarzel.

Constitution : Le parc est constitué de cinq éoliennes tripales de type VESTAS


V47-660kW.

Caractéristiques dimensionnelles

VESTAS V47-660

Hauteur de la tour : 38,4 mètres ;

Tour tubulaire en acier :

O base : 3 mètres
O tête : 2 mètres

Masse :

tour : 28,9 tonnes,


nacelle : 20,4 tonnes,
rotor : 7,2 tonnes.

- PR 4 -
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DE L’EOLIENNE VESTAS V47-660 kW

Quand le vent se lève, le calculateur (1), grâce à la girouette (2) située à l'arrière de
la nacelle, commande aux moteurs d'orientation (3) de placer l'éolienne face au vent.
Les trois pales (4) sont mises en mouvement par la seule force du vent. Elles
entraînent avec elles l'axe lent (5), le multiplicateur (6), l'axe rapide (7) et la
génératrice asynchrone (8).

Dès que la vitesse du vent est suffisante (15 km/h), l'éolienne peut être couplée au
réseau. Les pales tournent alors à environ 30 tours par minute et entraînent la
génératrice à 1515 tours par minute. Cette vitesse de rotation restera constante tout
au long de la période de production. Lorsque la vitesse du vent atteint 50 km/h,
l'éolienne fournit sa puissance nominale. La génératrice délivre alors un courant
électrique alternatif à la tension de 690 volts dont l'intensité varie en fonction de la
vitesse du vent. Ainsi, lorsque la vitesse du vent croît, la portance s'exerçant sur les
pales augmente et la puissance délivrée par la génératrice s'accroît.

Pour des vitesses de vent supérieures à 50 km/h, la puissance est maintenue


constante en réduisant progressivement la portance des pales. L’unité hydraulique
(9) régule la portance en modifiant l'angle de calage des pales qui pivotent sur leurs
roulements (10).

Lorsque la vitesse du vent dépasse 90 km/h, les pales sont mises en drapeau
(parallèles à la direction du vent) et leur portance devient quasiment nulle. L’éolienne
cesse alors de tourner : elle ne produit plus d'électricité. Tant que la vitesse du vent
reste supérieure à 90 km/h, le rotor tourne « en roue libre » et la génératrice est
déconnectée du réseau. Dès que la vitesse du vent diminue, l’éolienne se remet en
production.

Toutes ces opérations sont entièrement automatiques et gérées par ordinateur. En


cas d'arrêt d’urgence, un frein à disque (11) placé sur l'axe rapide permet de mettre
l'éolienne en sécurité. Au pied de chaque éolienne, un transformateur convertit la
tension de 690 volts en 20000 volts, tension du réseau national d'Électricité de
France sur lequel toute l'électricité produite est déversée.

- PR 5 -
AUTOMATISME DE POSITIONNEMENT DE LA NACELLE

Pour obtenir un rendement optimal de l’éolienne, il est indispensable que le « disque


éolien » (surface virtuelle définie par la rotation des pales) soit constamment
perpendiculaire à la direction du vent. A défaut, la puissance disponible en sortie du
générateur diminue rapidement et des vibrations, néfastes à la longévité de
l’aérogénérateur, risquent d’apparaître.

Les éoliennes VESTAS sont équipées de nacelles orientables, dotées d’un dispositif
de régulation automatique dont la fonction est de maintenir en permanence le
disque éolien face au vent.

axe direction
du vent

11° 0°

axe direction
de la nacelle

Avant intervention de la régulation Après intervention de la régulation

L’information relative à la direction du vent est délivrée « en continu » au dispositif de


régulation par une girouette associée à un codeur de position. L’unité centrale stocke
ces informations puis calcule, toutes les 30 secondes, l’angle de décalage moyen
entre l’axe du rotor et la direction du vent. La décision de régulation est alors
élaborée par le calculateur qui pilote les deux moteurs chargés d’aligner l’axe de la
nacelle avec la direction moyenne du vent.

Schéma fonctionnel de la boucle de régulation de position :

orientation axe orientation de la


nacelle / sens du vent nacelle
girouette décodage angle de face au
n Entrées Commande Sorties Interfaces moteurs vent
logiques gray binaire décalage - logique
TOR à de rotation
n µp et stockage moyen + µp
hystérésis puissance nacelle
pendant 30s nacelle
consigne
angle de de décalage axe
E1
+
E1 - E2 décalage nacelle / direction du vent
- souhaité
E2
différentiateur

N.B. Lors du fonctionnement de l’éolienne, la nacelle, en s’alignant sur la direction


du vent, peut effectuer plusieurs tours sur elle même. Pour éviter le phénomène de
vrillage des câbles dans la tour et le sectionnement qui en résulterait, deux capteurs
inductifs de proximité détectent les mouvements de la nacelle.

Ces détecteurs permettent au système de contrôler le nombre de tours (noté CPT),


réalisés par la nacelle lors du fonctionnement. Au delà de 3 tours maximum en
fonctionnement normal et systématiquement lors toute « mise en marche » de
l’éolienne, la nacelle est automatiquement repositionnée à « CPT = 0 ».

- PR 6 -
AUTOMATISME DE REGULATION DE PUISSANCE

Sous l’action du vent, les pales sont soumises à deux forces : la portance et la
traînée. La puissance « mécanique » transmise au rotor par les pales de l’éolienne
est proportionnelle à la portance.

Vent

Plan de rotation du rotor

Dès 50 km/h, l'éolienne fournit sa puissance nominale. Pour des vitesses de vent
supérieures, la puissance transmise au rotor risquerait de devenir destructrice, aussi
est-elle maintenue constante par réduction progressive de la portance.

La modification de la portance est obtenue par action sur l’angle d’inclinaison des
pales. Plus l’angle d’inclinaison est important, plus la surface de contact (Sc) du vent
sur la pale sera faible

• A vent constant, la diminution de la surface de contact Sc entraîne une baisse


de la portance.

• A vent forcissant, la diminution de la surface de contact permet de maintenir


une portance constante et donc un couple quasi constant (C ~ F.R). La vitesse de
rotation étant constante, la puissance reste également constante.

Les schémas et graphiques ci-dessous mettent en évidence le principe de la


régulation

Vent de 50 km/h Vent de 65 km/h Vent de 80 km/h

F F F
Plan de
rotation

SC1 SC2 SC3

- PR 7 -
Variation de la puissance utile en fonction de l’angle d’inclinaison des pales

P
25
Puissance utile en KW

Angle d'inclinaison °
20
Pu en Kw
15
10 Angle d'inclinaison
5 en degré

0 0
-1 V
Vent en m.s

Pour des vitesses de vent supérieures à 90 Km/h, la régulation par variation de la


portance des pales n’est plus efficace. Les pales sont alors mises en drapeau, la
génératrice électrique joue momentanément le rôle de frein puis l’éolienne est
découplée du réseau.

En ultime secours, un frein à disque monté sur l’arbre rapide entre en action pour
immobiliser le rotor de l’aérogénérateur.

Schéma fonctionnel de la boucle de régulation de puissance :

générateur
entrée comptage calcul de la contrôle de la qualité
anémomètre arrêt /
logique des impulsions vitesse moyenne de l'information marche
vitesse
µp pendant 1min du vent vitesse du vent : Traitement
moyenne
elle doit être dans des vents
tensions vmax du vent
6 entrées calcul de estimation des la fourchette excessifs
courants validée
analogiques la puissance vitesses de d'estimation
6 vmin
µp électrique vent possibles (vmin<vmesuré<vmax) mise en drapeau
puissance des pales
générateur

Correcteur Sortie
E1 E1-E2 Consigne - Vanne moteur
+ + PID analogique
- de puissance hydraulique hydraulique
E2 automate µp
différentiateur
puissance modifiée orientation des pales modifiée

La mesure de la vitesse du vent est réalisée par un anémomètre non directionnel,


associé à un générateur d’impulsions.

La qualité et la fiabilité de cette mesure sont essentielles puisque la vitesse du vent


est à l’origine du déclenchement de la majorité des procédures d’arrêt de
fonctionnement de l’éolienne.

Pour éviter tout risque d’arrêt intempestif, l’information vitesse est moyennée
pendant quelques secondes puis corrélée avec d’autres paramètres permettant de
valider le bon fonctionnement de l’anémomètre ( puissance fournie par le générateur
et orientation des pales) avant d’être utilisée par le calculateur de l’unité centrale.

- PR 8 -
GENERATRICE ASYNCHRONE.

La génératrice électrique de l’éolienne est une machine asynchrone de type INDAR,


dont la construction s’apparente à celle d’une machine à rotor bobiné. Sa facilité
d’accrochage sur le réseau, sa robustesse et l’absence de contact tournant lui
confèrent des avantages déterminants pour ce type d’application .

Caractéristiques techniques :

Puissance 660 kW
Indice de protection IP 54
Tension nominale 690 V
Fréquence 50 Hz
Nombre de pôles 4
Facteur de puissance 0,88
Rendement 96,5 %
Courant nominal 628 A
Courant à vide 215 A
Pertes fer 4000 W
Pertes mécanique 3000 W
Vitesse de rotation 1515 tr.min-1 < n < 1650 tr.min-1

Le procédé OPTISLIP© :
La régulation de la puissance utile de
l’aérogénérateur est obtenue par
action sur l’angle d’inclinaison des
pales. Cette régulation mécanique,
dont le temps de réaction est estimé
à huit secondes minimum, est
parfaitement adaptée à des variations
lentes de la vitesse du vent.

Pour limiter les fluctuations de


puissance électrique liées aux
variations rapides (fortes rafales,
turbulences dues au passage des
pales devant la tour, etc.), le
constructeur a équipé ses éoliennes
du dispositif de régulation
©
électronique OPTISLIP qui permet,
par modification de la valeur de la
résistance rotorique, d’obtenir une
puissance de sortie de la génératrice
la plus constante possible.

- PR 9 -
SCHÉMA ÉLECTRIQUE ÉOLIENNE VESTAS V47-660 kW

- PR 10 -

You might also like