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MANUEL
DES

SOLDATS SANITAIRES
L'ARMÉE SUISSE

Imprirrl3 par les soins du Syndicat des ~la l'tres imprin1eurs


de la Suisse :romande.

1899
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MANUEL
DES

SOLDATS SANITAIRES
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L'ARMÉE SUISSE

Imprin1é par les soins du Syndicat des Maîtres imprimeurs


· de la Suisse romande.

1·899 ·'.

1
1
l

INTROD·UCTION

En campagne, les soldats sont exposés non seulement


aux blessures les plus diverses, n1ais encore par suite
du genre de vie irrégulier, des fatigues, des privations,
des marches forcées, des intempéries, de la chaleur, du
froid, etc., à toutes sortes de maladies.
On est par conséquent obligé de prendre dans chaque
arn1ée toutes les 1nesures qui d'une part pourront assu-
rer lrt guér·ison des malades et des blessés et qui de l'autre
con-serveront la santé et la force des troupes.
C'est dans ce double but, qu'il a été institué dans
l'armée suisse la branche spéciale de service appelée
service de santé ou sanitaire; il incombe donc à cellli-ci
de pourvoir à l'établissement d'installations appropriées
,pour les malades ainsi qu'à faire observer, en tant que
le coinrr1anden1ent en chef ou que d'autres branches de
service n'en aient pas été chargés, tout ce qui a trait à
l'hygiène du soldat, tant ali point de vue de sa bonne
alimentation, de son habillement, de son logen1ent, qu'à
celui de prévenir les maladies.
Les troupes en campagne ne peuvent que raren1ent
stationner longten1ps au n1ême endroit et y être com1no·
démènt logées; elles sont au contraire souvent obli-
gées de changer de cantonnement, de faire nuit et jour
de longues marches et même qtlelquefois de can1per en
plein air (bivouaquer); elles ne save11t jamais où les
mèneront les ordres de leurs chefs et les chances de la
guerre. Il est donc in1possible de soig11er et de traiter
d'une n1anière convenable les soldats n1alades ou bles·
sés en les gardant auprès de leur troupe, vu qu'ils y
resteraient exposés aux influences défavorables et aux
l vicissitudes d'une campagne.
1
2 Introduction.
Par conséquent, il n'y a que les hommes simplen1ent
indisposés ou légèren1ent blessés qui seront gardés auprès
de leur troupe; ceux-là seuls, en effet, pourront repren-
dre assez vite leur service et supporter, sans suites
fâcheuses, la vie errante du soldat.
Quant aux hommes atteints d'une maladie ou bless·ure
grave, on se bornera à les secourir au moyen d'un •
traitement ou d'un pansement dit d'urgence et on
s'empressera de les transporter dans tln hôpital. Ce
n'est que dans ce dernier qu'il sera possible de leur
procurer, non seulement la tranquillité et la sécurité
désirables, mais encore ce qu'il faut, sinon pot1r les
guérir, du moins pot1r soulager leurs souffrances (les
médicaments nécessaires, un abri st1ffisant, un bon lit
et une r1ourriture convenable).
Les grands hôpitaux se trouvant le plus souvent
éloignés des positions occupées par les tro11pes, il est
nécessaire d'a voir à proxirr1ité de celles-ci de petits
établissements hospitaliers, capables de suivre les mou-
vements de l'armée et destinés à recueillir et à soigner
les malades qui se présentent en attenda11t leur trans-
port dans un hôpital propremer1t dit. De plus, lorsque
des combats ont été engagés et lorsque les champs de
bataille sont parsemés soit de morts, soit de blessés
soupirant après un secours, il est indispensable d'avoir
à proxirnité du lieu même de l'action, des établîssenleilts
où l'on puisse les transporter; on y procédera soit au
pansement de leurs plaies, soit à des opérations chirtlr-
gicales urgentes, on cherchera à ranimer et à réconforter
ceux d'entre eux qui sor1t épuisés par les douleurs ou
par les pertes de sang, en un mot, on les y soig11era
j11squ'à ce qu'il soit possible de les transporter à l'hô-
pital.
l
Introduction. 3
Telle est la t:lche des tl1nbttlarlces ou hôp-itaux mobiles
-de campagne.
L'éva.cuation des malades et des blessés depuis ces
ambulances jusqu'aux hôpitaux permanents situés plus
en arrière, nécessite enfin l'organisation d'tlne branche
spéciale de service sanitaire, à sav·oir le service (les
transports.
Dans l'arrr1ée st1isse, le service de santé est confié tout
entier à la troupe san-ita-ire; elle est responsable de son
exécution et forme l1n corps de troupe spécial ayant les
n1êmes droits, les mêmes obligatior1s et les mê111es 11ré·
rogatives que les autres.
La troupe sanitaire est cornposée :
1° D'officiers, comprenant :
a. les rnédecins militaires,
b. les pharmaciens milita/ires j
2° De Ja troupe proprement dite, formée :
a. de solts-officiers,
b. d'infi·rrniers,
c. de brancardt"ers.
Tous les ho1n111es qtli, recrt1tés pour la troupe sani·
taire, ont tern1iné avec succès leur école d'instructio11,
sont désignés cotnrne brctncardiers j les r11eillet1rs de ces
derniers sont ensuite appelés par le médecin en ehef
de l'arn1ée, selon les besoins, à passer un coztr3 lt'lu1pital
d.e trois sernaine~, afin de corr1pléter leurs connaissances
pratiques; e11suite, s'ils le rnéritent, ils sont nom111és
in.firmiers (soldats sanitaires de pren1ière classe).
Les infirmiers proposés à l'ava11cerrler1t so11t comn1ar1-
dés dans 11ne école de sous-officiers sanitaires et après
avoir été déclarés qt1alifiés, ils sont I10nltnés au grade de
caporal par leur médecin de division. Potlr passer sergent,
etc., il faut avoir fait d'une 111anière satisfaisante pltl .
4 Introduction.
sieurs services dans le grade in1n1édiatement précédent.
Le grade de fourrier ne ·s'acquiert que par les sous-
officiers qui ont obtenu un certificat de capacité dans
tlne école de souswofficiers d'adn1inistration.
Il est adjoi·nt aux unités de la troupe sanitaire :
1o Le nombre nécessaire d'officiers d'administration
(quartiers-maîtres),
2° des aumôniers militaires,
3° la compag1~ie du train sanita,ire pour les attelages du
train du lazaret de corps, de division et. des an1bu-
lat1Ce3 de landwel1r,
4° pour les colonnes de transport, des cadres tirés de
I'ar1ne de l'artillerie,
5° 1e personnel fourni par les sociétés de secours aux blessés.
Le service de santé comprend les branches de service
suivantes :
1o ·La haute dit~ectl~on,
2° le ser·vice sanitaire auprès des COJjJS de tro1)_pe,
Bo le service des lazarets de campag1~e et des a1nbulances,
4° le service des hô]Jita~tx 1nilitaires,
5° le service dit des transports.

Î
1. Haute direction.

L'officier sanitaire chargé de la haute direction de tout


. le service de santé porte le titre de tnédecin en. chef de
l'armée j il a le grade de colonel. En ,ten1 ps de guerre,
son état-n1ajor se co111pose :
1o D'un offieier sanitaire supérieur, en qualité de ren1-
plaça11t,
2° du chef du service des hôpitaux, 1
3° du chef du service des secours volontaires,
4° du pharr11acien d'état-major.
l
Introduction. 5

Le service de santé d'une armée en campagne, formée


de plusieurs corps d'armée,· est dirigé par un colonel
sanitaire non1mé m,édecin d'arJFtée, auquel sont adjoints :
2 médecins comme adjudants,
1 secrétaire d'état·major, et
2 infirmiers.
Dans chaque corps d'armée, le service sanitaire est
dirigé par un colo11el no1nmé médecin de corps d'armée et
auquel sont attachés :
1 médecin comme adjudant et
2 infirmiers.
Comme matériel sanitaire : une caisse sanitaire pour
armes spéciales et un brancard.
Le service de santé d'une division d'armée est confié
à un lieute11ant-colonel nommé médecin de division et
auquel sont attach.és :
1 médecin. en qualité d'adjudant,
1 secrétaire d'état-major, et
1 infirmier.
Cornn1e matériel : une caisse sanitaire pour armes
spéciales et un brancard.
La direction du service de santé à la brigade d'infan-
terie est entre les mains d"un médecin de brigade, major,
et ali régiment d'infanterie, d'un médeci·l~ de régiment,
capitaine.
Chaque état-major de réqi-1nent d'in.fanterie possède une
voiture médicale d'infanterie, sur laquelle sont chargés:
1 caisse sanitaire pour infanterie,
1 fanion 11ational et 1 fanion international, et en
cas de nécessité, une partie du rnatériel des
3 bataillons.
La voiture une fois déchargée, peut servir au trar1sport
des rnalades ou des blessés.
6 Introduction.

2. Service de santé auprès des corps


de troupes.
Répartition du personnel et du matériel sanitaires.
Equipement sanitaire d·u personnel sartitaire.- Chaque .
médecin attaché à un corps de troupes reçoit ur1e sacoche
de tnédecin re11fermant des médicaments et des objets de
pansement.
Chaque sous-officier reçoit une sacoche de sous-officier
et une cornette.
Chaque injir1nier attaché à un corps de troupe reçoit
une sacoche appelée bo~tl,g~te, et un bido11 à eau.
Tout brancardier reçoit une sacoche de brancardier et
1 11 bidon à eau.

Sont attachés :
1o A tl bataillon· d'infanter·ie:
a. état-major :
2 médecins, montés,
2 sous-officiers,
2 infirrniers,
12 brancardiers (20 aux bataillons de la garnison
de sûreté du St-Gothard et de St-Maurice).
b. à chaque compagnie (4-6) :
1 infirmier.
Matériel : 1 caisse sanitaire pour i11fanterie, 2 paires
de havresacs sanitaires, 12 brancards de campagne,
dont 2 avec attelle de Schnyder, 1 fanion nationa] et 1
fanion international, 4 couvertures en laine au 1ninimutn.
2° Chaque batterie attelée possède :
1 médecin, rnonté,
1 infirrnier, et
2 brancardier:s.
1
Introduction. 7

Matériel : 1 cajsse pour armes spéciales, contenant


entre autres 1 havresac sanitaire, 1 brancard de cam-
pagne, contenant une attelle_ Schnyder.
3° Chaque demi-bataillo~n du gétlie :
1 médecin, n1onté,
par compagnie (2) :
1 infirmier,
2 brancardiers.
Matériel: 1 caisse potlr armes spéciales, 2 brancards
de campagne contena11t une attelle Schnyder.
4° Chaque régiment de cavalerie, à l'état-major :
1 n1édecin, monté,
à chaque escadron de dragons et compag11ie de gui-
des (à la division) :
1 infirmier, monté.
Com111e matériel, à l'état-major du régin1ent :
1 caisse sa11itaire pour arn1es spéciales,
1 brancard de campagne avec attelle Sehnyder.
5° A l'état-major duparc de corps (landwehr):
parc 1nobile :
2 médecins, rn ontés ;
parc de dépôt :
1 n1édecin, non monté.
A chaque compagnie de parc (mobile ou de dépôt) :
1 infirmier.
Le parc de corps du corps d'armée possède :
3 caisses sanitaires po11r armes spéciales, et
1 brancard de campagne par compagnie de parc,
soit 6.
6° A l'état-major de l'équipage de ponts :
1 médecin, monté.
A chaque compagnie de pontonniers (2) :
l infirmier et
2 bra11cardiers.
8 Introduction.
Matériel : 1 caisse pour armes spéciales, 2 brancards
de campagne, avec une attelle Schnyder.
7 o A la compagnie des télégraphistes :
1 médecin, monté,
1 infirn1ier,
2 brancardiers.
Matériel : 1 caisse sanitaire pour armes spéciales, 1
brancard de campagne avec attelle Schnyder.
8° A la compagnie d'administration (2) :
1 médecin, non monté;
et à la section des subsistances :
1 infirmier.
Au train du détachement des subsistances :
1 médecin, monté.
A chaque subdivision du train (2) :
1 infirmier.
Chaque compagnie du train ainsi que l'état-major du
train poss~dent 1 caisse sanitaire pour armes
spéciales.
Les compagnies d'administration ont seules chacune
1 brancard de campagne.
9° A la batterie de montagne :
1 médecin, monté,
1 infirmier,
2 brancardiers.
Matériel: 1 havresac sanitaire équipé con1me les pré-
cédents, 1 second havresac renfermant la boîte de chi-
rurgie et une réserve de pièces de pansements, et 1
brancard de campagne articulé, contenant une attelle
Schnyder.
1Qo A la compagnie de position .·
1 médecin, non n1onté,
1 infirrr1ier,
1
Introduction. 9
2 brancardiers.
Matériel: 1 caisse sanitaire pour armes spéciales, 1
brancard de campagne avec attelle Schnyder.
11 o A la compagnie du train de position et au convoi de
montagne:
1 infirmier.
12° A la compagnie d' aérostiers :
1 infirtnier à la section mobile.
13° A l'état-major du bataillon des chemins de fer :
1 médecin, non monté,
1 sous-officier,
4 infirmiers.
Matériel: 1 caisse sanitaire pour arn1es spéciales, 4
brancards de campagne. ·

3. Service· des lazarets et des ambulances.

Personnel et matériel.
1o Chaque corps d'armée possède un laza1~et de corps,
composé:
1. d'un état-major,
2. de 4 ambulances,
3. d'une subdivision de la compagnie du train
sanitaire de landwehr,
4. de la réserve du lazaret,
5. de la colonne de voitures.
L'état-major du lazaret de corps comprend en per-
sonnel:-
1 chef du lazaret de corps (lieut.-colonel, ou major,
n1onté),
10 Introduction.
1 adjudant (capit. ou premier lient., n1onté),
1 officier d'administration, monté,
2 pharmaciens,
1. 2 aumôniers,
1 sergent-major sa11itaire,
1 sous-officier (chargé des écritures),
1 infirmier.
La subdivision du train de lazaret de corps comprend:
4 officiers, 82 hommes, total : 86 hon1mes,
11 chevaux de selle, 130 de trait, total : 141
chevaux.
Chaque lazaret de corps comprend :
4 fourgons de réserve, à 4 chevaux,
36 chars de réquisition, à 2 chevaux, dont 32 des-
.tinés au transport des malades et
2 cuisines roulantes, à un cheval.
2° Chaque division d' arm,ée possède un lazaret de divi-
sion, composé de l'état· major, de 3 arnbulances
et d'une subdivision du train.
L'état-n1ajor dtl lazaret de division comprend :
1 chef du lazaret de division, major, monté,
1 officier d'admir.tistration, monté,
1-2 aumô11iers et
1 sous-officier.
La subdivision dtl tra1:n du lazaret de division corn ..
prend :
1 officier, 21 hommes, total : 22 hommes,
4 chevaux de selle, 31 chevaux de trait : 35
chevat1x.
Chaque lazaret de division comprend en matériel :
1 cuisine roulante à un cheval.
3° Chaque an~bulance se con1pose du personnel suivant:
1 chef d'ambulance, capitaine, monté,
1
Introduction. 11

3-5 médecins, capitaines ou Jers lielitennnts,


1 officier d'administration,
1 pharmacien, lieutenant ou 1er lieutenant,
4-6 sous-officiers,
10 infirmiers,
20-24 brancardiers.
Chaque ambulance de landwehr reçoit en outre:
1 sous-officier du train et 6 appointés ou soldats
du train et
10 chevat1x de trait.
Les ambulances de montagne, de~servies par le per-
sonnel d' an1bulances ordinaires, sont équipées avec un
matériel spécial.
Les ambulances normales possèdent :
1 fourgon d'ambulance à 4 chevaux,
2 voitures à blessés, chacune à 2 chevaux,
1 char à .provision, à 2 chevaux.
Chaque fourgon d'ambulance renferme une sacoche
de médecin, tln équipe1nent d'infirmier seulement et 24
sacoches de !Jrancardiers.
Pour chaque corps d'armée, il est formé une compa-
gnie du train sa1lita-ire, dont le personnel fait partie de la
landwehr et qui fournit le personnel et les attelages
au lazaret de corps, aux lazarets de division et aux
ambt1lanées de land·vvehr. Elle comprend:
170 officiers et soldats et 151 chevaux de selle et
de trait. Elle se fractionne en 7 subdivisions,
soit :
1 subdivision du train de lazaret de corps,
2 » » des lazarets de djvis., et
4 » » des atnbulances de ]and w.
12 Introduction.

4. Service des hôpitaux militaires.


Les hôpitaux militaires sont dirigés par le médecirt chef
d·u service des hôpitaux.
Les hôpitaux militaires sont desservis par du person-
nel sanitaire de landwehr. Dans chaque arrondissement
de division, il est for1né une section d'hôpital, composée
de:
1 médecin-chef,
5 médecins-adjoints,
1 pharmacien,
20 infirmiers,
10 brancardiers.

5. Service des transports.


·Le service des transports est dirigé par un lieutenant-
colonel ou major portant le titre de médecin chef du ser-
vice des étapes et faisant partie de l'état-major du com-
mandant en chef des étapes.
5 colonnes de transport et 3 trains sanitaires, dont le
personnel appartient à la landwehr, sont destinés au
service des transports.
Chaque colonne de transport se compose de :
1 médecin-chef, capitaine,
1 médecin-adjoint,
~ sous-officiers sanitaires,
10 infirmiers.
Matériel : 30 voitures pour le transport des malades,
1 char pour les bagages et 1 pour les fourrages.
Les attelages des colonnes de transports sanitaires 0
sont fournis par les con1pag11Îes dtl train <le land\vehr à
numéros impairs : 1, 3, 5, 7 et 9.
l
Introduction. 13
Chaque train sanitaire con1prend :
1 médecin·chef, capitaine,
1 Inédecin-adjoint, èapitaine OU 1er lieutenant.
1 pharmacien,
~ sotls-officiers,
5 infirmiers et
10 brancardiers.
Le matériel destiné à l'aménagement des wagons
pour le transport des malades et blessés par chemin de
fer est déposé dans les magasins sanitaires, de même
que celui qui est destiné à l'installation d_es hôpitaux
militaires secondaires, pour tln total d'environ 5000 lits.

6. Secours volontaires.

Lorsqt1e le nombre des blessés et des malades est


très considérable (par exemple après de sanglantes
batailles), le personnel sanitaire de l'armée ainsi que
son n1atériel ne suffisent plus ni aux soins à donner
dans les ambulances et hôpitaux, ni à l'évacuation
prompte des n1alades et blessés sur une vaste échelle.
Afin de remédier à cet état de choses, on tend à s'assurer
de la coopération des sociétés de secours aux blessés,
sociétés composées de personnes des deux sexes qui se
vouent volontairement aux soins des malades en temps
de guerre, en se pourvoyant du n1atériel nécessaire à
cet effet.
Afin d'arriver plus facilernent à ce bt1t et afin d'amé-
liorer d'une manière générale le sort des malades et des
blessés, les gouverr1ements de tous les pays civilisés ont
conclu en 1864 un traité appelé Convention de Genève
(voir l'annexe 1), par lequel non seulen1ent le matériel
sanitaire, 1nais encore tous ceux qui sont destinés ou
14 Introduction.
qui s'engagent à porter des secours aux malades et aux
blessés, ainsi que ces derniers eux-mêmes sont déclarés
neutres. il a été adopté, à cet effet, tln signe distinctif,
international, leqt1el consiste en une croix rouge sur fond
blanc (drapeau, brassard).
Tandis que les médecins secot1rent les malades et les
blessés en exerçant leur art, les soldats sanitaires ont
l'importante et noble tâche d'assister les médecins dans
leurs fonctions et de sot1lager les souffrances de leurs
camarade~ ma1he11reux, par des soins consriencieux et
affectueux; tout en étant leurs gardiens fidèles et désin-
téressés, ils chercheront er1 outre à les consoler et à les
encourager.
Pour que les inflrmiers et les ])rancardiers soient à
rnême de satisfaire à ces devoirs in1porta11ts et notll-
})reux, il faut qt1'ils montrer1t autant de zèle qtle d'intérêt
po11r leur service; ile plus ils doivent s'efforcer d'acqué-
rir l'estime et la .considération de ]eurs car11arades, atissi
bien par une connaissance approfondie ·que par l'ac-
com.plissetnent rigouretlx de leurs attributions.
En agissant de la sorte et avec la certitude d'avoir
rempli un devoir sacré, c'est sans peine qt1'ils surmon-
teront toutes les fatigues ir1hérentes à letlr belle vocation.
1

Jre PARTIE

Service des soldats sanitaires.

1. Attributions générales.
§ 1.
Le service sanitaire d'une ar1née se divise e11 soins à
donner aux hon1111r·s bien porta11ts et en soins à donner
aux malades. Il a donc potlr bt1t d'une part de main·
tenir la santé cles soldats en les préservant de tomber
n1alad.es et en en1pêchant la propagation des maladies
et d'autre part de proct1rer atlx 1n.alades et aux blessés
les secours que 11écessite let1r état. Par conséquent, les
soldats sanitaires 011t le devoir cle veiller à la santé de
leurs can1aradés, de leur donner les pre1niers secours
jusqu'à l'arrivée dtl méCI.ecin, de seconder celui-ci dans
l'exercice de ses fonctions et de soigner les n1alades et
blessés.
§ 2.
Er1 ce qui concerne le maintie11 de la santé cie la
trot1pe, il faut vot1er tlne atte11tion particulière à la
propreté dtJ corps, des vêtements, des loge1nents et des
tlstensiles de cuisine. Les alirr1ents et les boissons devront
être de bonne qualité et les 111ets bien préparés. Or1
avertira ]es soldats des dangers de l'intempérance dans
lè 111anger et dans le boire, des excès de tous genres, de
même que des écl1auffeme1tts et des refroidissen1ents.
Lorsqu'un soldat sanitaire rernarq11era quelque chose
de préjudiciable à la santé d.e la trot1pe, il en avertira
aussitôt sol1 Irléficcirl. E11 particulier il 11e doit souffrir
-------~---~~---

16 I. Service des soldats sanitaires.


sous aucun prétexte que des maladies de quelque gravité
et· principalement des maladies contagieuses soient te-
nues cachées à ce dernier.
Ce sont surtout les infirmiers attachés aux co1npagnies
qui auront le plus souvent l'occasion d'intervenir pour
la conservation de la santé de leurs camarades; ils
agiront le plus favorablement sur la troupe en do11nant
eux·mêmes le bon exemple.

§ 3.

Très fréquetnment le médecin ne peut arriver à l'ins-


tant mêtne où sa présence est nécessaire; le soldat
sanitaire prendra en attendant les premières dispositions,
en agissant toutefois avec prudence, cal1ne et réflexion.
C'est dans ce but, qu'il devra savoir donner les secours
les plus urge11ts, lorsque, la vie est subitement mise en
danger, soit par. un éval10tlissement, soit par une violente
perte de sang, soit en cas de mort apparente, etc. En cas
de blessure, il devra être à même d'appliquer tln pan-
sement provisoire ou de transport convenable, afin de
pouvoir effectt1er celui-ci sans crainte d'aggraver l'état
de la blessure, et lors des combats, il doit savoir trans-
porter les blessés.
Le soldat sanitaire cherchera avec zèle et animé du
sentiment de l'amour du prochain, à acquérir les con-
naissances qui lui sont nécessaires; en agissant ainsi,
il se rendra dig11e de sa belle et difficile vocation.
Il devra se borner à donner les pre1niers soins jusqu'à
l'arrivée du médecin et ne s'oubliera jamais au point de
soigner de son propre chef des malades ou des blessés.
Il s'exposerait ainsi à être puni_ très sévèrement et en-
COlirrait tolite la responsabilité des suites résultant de
ce fait.
1
1. Attributions générales. 17

§ 4.
Le soldat sanitaire est en outre le subordonné, et en
cette qttalité l' at1xiliaire naturel du médecin; il assistera
ce dernier dans ses fonctions, surtout lors de !~appli­
cation des pansen1ents et pendant les opérations chirur-
gicales. Avcc de l'attention et de l'exercice, il acquerra
assez vite l'habileté indispensable da11s ces occasions.
Lorsque ses n1ains ont été rendues calleuses et rudes
par ses occupations civiles journalières, il fera bien de
les laver fréquemment avec du savon pour les rendre
plus douces et plus souples.

§ 5.
Le soldat sanitaire est enfin chargé de soigner les
n1alades et les blessés. Comme très souvent la vie de ces
derniers dépend· de l'exécution ponctuelle et conscien-
cieuse des prescriptions médicales, il doit une obéissance
absolue aux ordres du médecin.
Il ne devra par conséquent., sous aucun prétexte, soit
en croyant bien faire, soit par paresse, soit encore pour
céder à l'entêtement d'un malade, chercher à les modifier.
Il est en outre sévèrement défendu de discuter ces
ordres, ce qui pourrait ébranler la confiance nécessaire
du malade en sen médecin. Une ponctualité rigoureuse
fait ici beaucoup plus de bien, qtie toute la prétendue
sagesse que l'infirmier pourrait s'imaginer avoir. Si enfin
une faute quelconque a été comrnise, soit par lui, soit
par un malade, il est beaucoup plus digne et., dans l'in-
térêt du malade, aussi plus sage, d'avouer au médecin
ouvertement et franchement ce qui s'est passé.
Le soldat sanitaire, tout en étant bon chrétien, doit
laisser à l'a ur11ônier le soin de distribuer les secours
2
18 I. Service des soldats sanitaires.
de. la religion et s'abstenir d~ toute exhortation, de toute
ingérence auprès des malades qtti ne l'en auraient pas
sollicité .
. Il doit enfin être discret, ne pas divulguer les secrets
qt1e les malades auraient pu lui confier ou dont il
aurait eu fortuitement connaissance en vaquant à son .i
service. Dans une conversation avec des tiers, il ne de-
vra en outre jamais parler de ce qu'il a vu ou entendu
au service de garde-malade.

§ 6.

Le personnel sanitaire tout entier a l'obligation de


secourir de son mieux les soldats tnalades ou blessés et
cela er1 tout temps, en tout lieu et quel que soit le corps
auquel ils appartiennent, lorsque celui qtli lui est attaché
n'est pas présent ou pas disponible dans ce moment.
D'a.près la Convention de Genève on doit même_ en ten1ps
· de guerre les recueillir et les soigner quelle que soit leur
nationalité.
§ 7. ·~

Le soldat sanitaire est responsable du matériel sani-


taire qui lui a été confié, c'est-à-dire de sa boulgue ou
de sa sacoche et de son bidon à eau; la perte ou la dé-
térioration d'un objet quelconque, de même que son
emploi non justifié, tombe à sa charge. Il devra par
conséquent, avoir le plus grand soin de maintenir son
équipement en bon état; c'est à cette condition seule-
ment qll'il pourra remplir convenablement son devoir,
soit pendar1t le combat, soit lors d'un accident quel-
conque. Pour le remplacement des objets dûment em-
ployés, il s'adressera par la voie du service à son supé~
r1eur.
1
2. Service auprès des corps de troupes. 19

2. Service auprès des corps de troupes.

§ 8.
Les soldats sanitaires, incorporés dans les différents
corps de troupes, sont placés sous le comn1anden1ent
direct de leurs officiers sanitaires; il sont par conséquent
responsables vis-à-vis de ceux-ci de la stricte exécution
des ordres reçus.
Quand le personnel sanitaire n'en a pas reçu de ces
derniers ou quand un ou plusieurs soldats sanitaires
se trouvent seuls avec un corps de ~roupe, ils ·011t alors
à suivre les prescriptions données par le commandant
de la troupe. Dans le cas d'ordres contradictoires, c'est
celu~ de l'officier sanitaire qui fait règle.

§ 9.
En entrant au service, tous les soldats sanitaires, y
compris les infirmiers de compagnie, ont à se présenter
à leur médecin de corps de troupe. Celui-ci dresse l'état
nominatif de ses subordonnés et leur remet leur matériel
sanitaire personnel. Il commande ensuite, suivant l'ordre
du jour, le nombre de soldats nécessaire pour accompa-
gner les troupes allant à l'exercice; ceux-ci ont à être
présents au service aux mêmes heures que la troupe. Ce
service dure un ou plusieurs jours et est commandé les
jours suivants lors de l'appel principal, comme cela se
pratique pour le service du reste de la troupe.

§ 10.
Dans les bataillons d'infanterie, c'est le sous-officier le
plus ancien en grade qui est chargé de la surveillance
20 I. Service des soldats ~anitaires.

des soldats sanitaires. Il fait l'appel et commande les t


différents services suivant les instructions du tnédecin
de bataillon. Il devra par conséq11ent dresser avant
tout, le jour d'entrée, une liste d'appel et de service
comrnandé; il désignera un chef de chambrée et veillera
à ce que la liste de ehambrée réglementaire soit irr1mé- "l
diatement établie et affichée. Il comn1unique aux soldats,
ordinairement lors de l'appel du matin, les ordres qu'il
a reçus. Il tâchera d'apprendre à connaître la conduite
et la valeur de chacun de ses hommes. C'est à lui de
recevoir leurs dema·ndes ou leurs plaintes ; il est en
outre responsable de l'exécution ponctt1elle des punitions
infligées. Il veillera à ce que ses homn1es; aient toujours
la tenue et l'équipement réglementaire lors des sorties,
et à ce qu'ils tiennent leur chambre dans un bon ordre.
C'est à lui que le chef de chambrée, dont il a à surveil-
ler le service, fait rapport sur l'appel du matin et du
soir. Il s'assurera d'une façon particulière de ce que le
matériel sanitaire de corps, ainsi que celui qui a été
délivré à chac:un des soldats sanitaires, soient mainte-
nus au complet et en parfait état. Il fera enfin régulière-
ment rapport au médecin de bataillon sur tout ce qui
a été porté à sa connaissance.

§ 11.

Le sous-officier moins ancien en grade fonctionne 1


comme ren1plaçant du plus ancien; il doit par conséqtlent
l'aider dans sa tâche. En outre, ses attributions spéciales
consistent à faire procéder au chargem.ent du n1atériel
sanitaire de corps sur le fourgon de bataillon, à diriger,
pendant le combat, le service des brancardiers et enfin
à surveiller les évacuations quelque peu considérables
de malades 011 de blessés.
1
2. Service auprès des corps de troupes. 21

§ 12.

Partout où se trouvent cles tro11pes, on rassemble ]es


malades dans un local par_ticulier appelé infirmerie. En
· caserne 11ne ou plt1sieurs chambres sont désignées à cet
effet; dans les camps on établit t1ne tente ou tine bara-
que spéciale dans ce but; au bivouac on cherche à 1nettre
les malades à couvert dan:3 une maison ou dans u11e
grange voisine; enfin si la troupe est cantonnée ou logée
chez les habitants, on étalJlira l'infirn1erie dans le bâti-
Inent où se troliVe le corps de ·garde 011 au moins da11s un
local situé à proxim.ité imn1édiate de ce dernier.
Il est interdit aux soldats q11i ont été déclarés malades
de quitter l'infirmerie sans la permission du médecin.
Dans les bataillons d'infanterié, on remet à chaque sous-
officier, alternativem.ent, le service de surveillance de
l'infirmerie; celui-ci est alors respo11sable des objets qui
s'y trouvent et e.n outre chargé d'y faire maintenir le
bo11 ordre.
§ 13.

A l'heure fixée, au plus tard une demi-l1eure après la


diane, le personnel sanitaire doit se trouver à l'infir-
n1erie au complet~ excepté les l1ommes qui ont été com-
mandés pour un service spécial at1tre part. Les soldats
qui se sont portés malades, y so11t alors amenés par des
sous~officiers de leur troupe spécialemer1t désignés à cet
effet, lesquels remetter1t le rapport du tnédecin au Iné-
decin de service. La visite des malades terminée, celui-ci
comn1ande le non1bre de soldats sanitaires nécessaire
pour soigner les malades restants . soit à l'infirmerie
n1ême, soit dans les chambrées (officiers). Pour ce ser-
vice on ne change le personnel qu'environ tous les trois
0

JOUrs.
22 I. Service des soldats sanitaires.

Le sous-officier commandé à l'infirmerie ne peut quit-


ter ce local sans la permission dtl n1édecin; chaque
soldat sanitaire ne peut égale1nent s'en éloigner sans le
consentement du sous-officier précité. Parmi ce person-
nel, il est désigt1é une garde de nuit, fonctionnant
depuis la retraite jusqu'à la diane; les autres couchent
da11s leurs chambres. Lorsqu'il ne se trotlve point de
malades à l'infirmerie, on y co1nn1ande quand n1ême un
homme de garde, afin d'être stîr d'av.,.oir consta1n1nent
un secours au quartier; il est interdit à celui-ci de quitter
l'infirmerie, ou du moins il ne doit s'en éloigner que fort
peu et cela jamais sans en avoir préalablement averti le
con1mandant de la garde.
Les soldats sanitaires q11i n'ont été commandés pour
aucun service seront occupés pendant les l1eures de
travail prescrites pour le reste de la troupe, et cela
d'après les dispositions du médecin, ou dans l'absence
de celui-ci, d'après celles dtl comm.andant; ces hommes
doivent également être prése11ts aux appels.

§ 14.

Dans les écoles de recrues, ou bier1 auprès des corps


de troupes qui ne possèdent qu'un personnel sanitaire
très restreint, le médecin organise le service des infir-
miers et des brancardiers selon les circonstances. En
cas IJareil, celui qui a été désigné pour être de service ou
])ien qui est seul pour le faire, doit toujours, s'il s'éloi-
gne du lieu où se trouve ]a troupe, en donner avis au
commandant ott bien à la garde de police.

§ 15.

Quand les troupes sont disloquées dans des cantonne-


1nents éloig1~és, les infirmiers des con1pagnies seront avisés
2. Service auprès des corps de troupes. 23
1
du lieu où se trouvent les médecins. Lorsque dans ces
conditions, il survient un cas de maladie otl un accident,
ils doivent rester auprès du inalade et prier le comman-
dant de la.garde de police d'envoyer un de ses hommes
quérir le médecin, auquel ils font parvenir par cet
homme un rapport écrit et précis sur le cas dont ils'agit.

§ 16.
Lorsqu'on évacue des malades et des blessés sur une
ambulance ou sur un l1ôpital, on commande, pour les
accompagner, un infirmier ou un brancardier qui a à
les soigner pendant le trajet selon les ordres du méde-
cin; il est en outre responsable de la remise régulière
des malades, ainsi que de letlrs feuilles de route à l'éta-
blissement sanitaire désigné.
L'hornrne transféré dans un hôpital prend avec lui tout
son équipen1ent personnel; il doit toutefois rendre la
munition, la ration de réserve et ce qt1'il petit détenir
n'appartenant pas à l'équipement person11el.

§ 17.

Avant qu'une troupe se mette en marche, il faut,


d'une part, veiller à ce qu'aucun 1nalade ou blessé ne
soit laissé en arrière sans secours, et, de l'autre, à ce
que le matériel sanitaire st1ive le corps. Dans 11n batail-
lon d'infanterie, le chargement du rr1atériel sanitaire sur
les voit11res est du ressort du second sous-officier. Les
infirmiers et les brancardiers auront en outre à s'assu-
rer que l'équipement de leurs boulgues et de leurs
sacoches à pansement soit au complet, puis ils rem-
pliront leurs bidons avec de l'eau bien fraîche; celle-ci
devra naturellen1ent être renouvelée aussi souvent qtle
l'occasion s'en présentera, afin de pouvoir restaurer les
24 I. Service des soldats sa11itaires.
hommes épuisés par la fatigue et ranimer ceux· qui se- 1
raient pris d'évanouissement. j

§ 18.
Lorsqu'un bataillon d'infanterie est en marche, les
infirmiers des compagnies se placent derrière la dernière
file de leur compagnie respective; le reste du personnel
sanitaire marche à la suite du bataillon, immédiatement
avant les voitures.
Dans les autres unités de troupes, le personnel sani-
taire marche toujours à la quèue de la colonne.

§ 19.

Pendant la marche. les soldats sanitaires engageront


leurs camarades à éviter tout ce qui peut être nuisible
à la santé, con1me de sortir des rangs et de rester en
arrière, de prendre des boissons alcooliques ou de fumer
avec excès, ou encore de se coucher sur la terre humide,
etc. Quand un soldat tombe malade, ils lui donnent les
premiers soins jusqu'à l'arrivée d'un médecin.

§. 20.
Dans les bataillons d'infanterie, un des sous·officiers
veillera à ce que personne ne monte Sllr les voitures
ou n'y dépose ses armes ou son sac, sans présenter une
autorisation signée par un des médecins (permis de
transport).
§ 21.
En arrivant au lieu de destination, on réunira dans
une infirmerie commune, tous les soldats incapables de
marcher, ainsi que les autres malades, afin de pouvoir
mieux les soigner.
1
2. Service auprès des corps de troupes. 25

§ 22.
Dès qu'un combat est à prévoir, on remplit autant
que possible de pièces de pansement les boulgues et les
sacoches; havresacs sanitaires, boîtes d'instruments de
chirurgie, brancards et fanions sont chargés sur la voi-
ture médicale d'infanterie ou bien sont portés par les
brancardiers. Selon les circonstances et selon la forn1a-
tion des troupes, le personnel Eanitaire est alors réuni
par bataillon otl par régi1i1e1~t, et les suit à quelq11e
distance, so11s le commar1dement dtl 1nédecin le plus
ancien en grade. Il n'y a que les infirmiers attachés aux
compagnies qui accompagnent ces dernières au feu.
Dans une 111arche de guerre, la voiture médicale
d'infanterie suit imrnédiate1nenl le perso11nel sanitaire
du régiment. Lorsqt1'elle ne le peut rzour fun ou l'autre
motif, il faudra e11 déeharger de. suite le n1atériel (à l'ex-
ception de la caisse sanitaire et des couvertt1res) et le
faire porter doi'énavant par les brancardiers. Ces der-
nier~ peuvent être autorisés dans ee cas à déposer leurs
sacs sur la voiture.
§ 23.
Le combat une fois sériet1sement engagé, on chercl1e
1111 emplacerr1ent situé à proxirnité des troupes e_t aussi
abrité que possible, par exen1ple un repli de terrain, ou
bien derrière un bois ou retltblai, etce, et le personnel
sanitaire d'un, ou ce qui est préférable·, de plt1sieurs
bataillons, y établit la place de pansement de troupe (poste
de secours), que l'on rend visible a tl loin en arborant les
deux fanions. On choisit de préférence un endroit ayant
D un accès facile et dans le voisinage dt1qt1el il y a de
l'eau. On distrihtle à chacun son rôle; on installe tout
potlr être à 111ême ~de donner imr11édiate111ent les pre-
26 I. Service des soldats sanitaires.
miers secours aux blessés, et on tient prêts les instru-
ments de chirurgie, les attel~es, les havresacs sanitaires;
on se procure de l'eau, et l'on arrange aussi bien que
possible une couche convenable et sûre. On procède
ensuite à l'installation d'une place de réception, d'une
place de chirurgie, d'un emplacement pour les hon1mes
en état de n1archer et de places de couchage pour les
blessés pansés à évacuer en voiture et potlr les mori-
bonds. Le médecin <JUÏ commande répartit le personnel
ainsi qlie le matériel <lisponibles sur ces emplacen1ents.

§ 24.

Pendant ce temps, l'officier sanitaire commandant


donnera l'ordre aux brancardiers de déposer leurs sacs
à la place de pansernent et de s'avancer, avec lertrs
brancards et sous la conduite de sous-officiers, dans la
directio11 du champ de bataille. Les brancardiers n'ont
à s'occuper què du transport des ble:5sés dPpuis les
théâtre de l'action jt1squ' à la place de pansement, service
qui doit s'exécuter de la manière la plus prompte et la
plus douce possible. En fait de pa11sen1ent, on se }lor-
nera à assurer par les moyens les pltls simples la posi-
tion des membres fracturés (au bras application d'é-
charpes; un 111embre inférieur fracturé sera fixé à celui
du côté sain) et à arrêter les pertes de sang violentes au
tnoyen d'un bandage compressif. Ce sera en pren1ière
ligne 'la tâche des infirn1iers de compagnie qui ont
accornpagné la trot1pe jusque sur la ligne de feu·. Il ne
sera pas appliqué d'autres pansements.
Les soldats attejnts de blessures légères et qui potlr-
ront marcher, seront envoyés à pied à la place de
pansement la plus rapprochée; ceux qui sont grièvement
attei11ts y seront transportés avec tous les tr1énagements,
1
2. Service auprès des eorps de troupes. 27

sans oublier d'emporter aussi leurs havresacs, ou si le


temps manqt1e, on les rassemblera au moins provisoi-
rement dans un lieu, où ils sont à l'abri du danger d'être
écrasés par les sabots des chevaux ou par les roues.
On couvrira avec des capotes les blessés qui a11ront
des frissons; on ramassera consciencieusement l'argent
et les objets de valeur, pour que l'on puisse les remettre
plus tard à leurs propriétaires. Les armes des blessés
étant le plus sot1ve11t chargées, on n'y touchera qu'avec
précaution afin d'éviter des accidents et on les déchar-
gera, mais sans tirer. Aussitôt que les bran.cardiers
auront reçu l'ordre d'avancer, ils devront le faire avec
le courage et l'intrépidité que l'on est en droit d'attendre
de tout brave soldat, tout en utilisant cependant les
abris nat11rels qu'offre le terrain.
L'action une fois terminée, il faut explorer très soi-
gneusenlent tout le champ de bataille, afin r1u'aucun
blessé ne reste sans secours. Ce n'est qu'après l'e11lève·
ment complet de tous les blessés que les brancardiers
se replieront vers la place de pansement.
Les sous-officiers doivent veiller à ce que les bran-
cards soient soigneusement nettoyés et séchés, puis à
ce que le matériel endommagé soit réparé ou remplacé,
après qtloi ils feront rapport à leur supérie1.1r immédiat.

§ 25.

Si les troupes victorieuses a van cent, le personnel en


entier les st1ivra mt111i de tout le n1atériel, à l'exception
de ce qui sera indispensable pour le soin des blessés, qtli
se trouvent encore à la place de pansement. Lorsqu'au
contraire les trot1pes sont forcées de battre en retraite,
le personnel sanitaire fera de même, en ne laissant
égalernent que le strict nécessaire auprès des blessés.
---- -----~--

28 I. Ser,rice dr.s soldats sanitaires.


C'est l'officier sanitaire comn1andant qui désignera ·cetlx
qui devront rester et ce que l'on devra laisser.

3. Service des lazarets et des ambulances~

§ 26.
On appelle lazaret la réunion sotlS un comn1ande111ent
ut1ique, d'au n1oins trois ambulances, c'est-à~dire de
petits hôpitaux mobiles, indépendants les uns des at1tres.
Chaque ambulance peut, suivant les circonstances,
être utilisée à s'établir comme : dépôt de malades
(infirmerie gé11érale), ambulance d'évacuation, place de
rassemblement penda11t une marcl1e, place de pansement
principale (ambulance de co1nbat), et enfin cornme hô-
pital de campagne.
§ 27.
L'tin des deux sous-officiers sa11itaires attachés à
l'état-major du lazaret de corps fonctionne comme aide
des pharn1aciens de lazaret, il les secondera principa-
lement dans l'administration de la réserve du matériel
sanitaire. Il devra, par conséquent, tenir avec exactitude
les registres de l'augmentation et de la dirninution du
matériel et procéder au paquetage et à l'expédition des
objets à envoyer aux différents corps de troupes, ainsi
qu'atlX ambulances. Le second so11s-ofticier se trouve
sous les ordres directs dtl chef du lazaret ..
§ 28.
Le personnel sanitaire faisant partie d'une ambulance
est placé sous le commanden1ent militaire et sanitaire
du chef d'ambulance; celui-ci est à- son tour sot1s les
ordres du chef de lazaret. Les rapports de subordination
sont ici les mêmes que dans toute autre troupe.
1
3. Service des lazarets et des ambulances. 29

§ ~9.

Les sous-officiers sont les premiers aides des médecins;


en outre, le plus ancien e11 grade d'entre eux remplit
les fonctions de sergent-·maJ·or. Il surveille les infirmiers
et les brancardiers dans l'exercice de leurs attributiùns,
dresse le rapport du médecin et dirige les appels; il
comn1unique de plus les ordres du jour et commande le
service; il est responsable de l'exécution des punitions
infligées, de la tenue réglementaire de sa troupe, de
l'ordre dans les chan1brées, etc., comme cela a été indi·
quéau§ 10.
Ce dernier ou un autre sous-officier fait le service de
fourrier. Il tient en règle le livre d'ordinaire ainsi que le
registre des punitions, établit enfin le rapport journalier,
les listes de prêt, etc. Il est de plus responsable des effets
d'habillement, d'armement et tl'équipement des malades
en séjour à l'ambulance et doit les leur restituer lors
de leur sortie; aux jours fixés, il fait la paye aux sous-
officiers et aux soldats.

§ 30.
Un troisième sous-officier fonctionne en qualité de
chef de cuisine et est chargé comme tel du service de la
cuisine. Il reçoit de l'officier d'administration les avan-
ces indispensables en argent et fait les achats nécessaires
en présence de l'un des cuisiniers; il doit toujo11rs payer
comptant et en faire l'inscription dans le livret d'ordi-
naire. Il est responsable de la ponctualité des repas, de
la quantité et de la qualité des aliments, ainsi que de
l'observation de la plus scrupuleuse propreté, soit des
ustensiles et de la cuisine elle-même, soit surtout lors de
la préparatio11 des 111ets. Après chaque repas, le feu doit
30 I. Service des soldats sanitaires.
être éteint; puis dès que la vaisselle est relavée et que
le bois nécessaire pour le repas suivant est préparé, les
hommes de cuisine sont libres.
Les autres sous-officiers sont spéeialement chargés de
la surveillance du service cles infir~1niers et des brancarcliers j
ils comtnandent les patrouilles sanitaires et les petits
convois de blessés; enfin là oi1 une garde d'amJJulance
(voir § 45) ou de parc devient nécessaire, ils en sont
les commandants.
§ 31.
Les infirmiers, en leur qualité d'auxiliaires de médecins,
ont avant tout à s'occuper de la surveillance et des soins
à donner atlx malades et aux blessés. Pour cette raison,
ils doivent être parfaitement au courant de ce qui est
enseigné aux chapitres VII et VIII de ce manuel.
§ 32.
Les brancardiers sont chargés du transport des mala-
des et des blessés. Ils sont, en outre, les aides des infir-
n1iers et doivent en cette qualité faire les différents tra-
vaux de ménage, tels qu'arrangement des salles de
malades et d'opérations, paquetage et chargement du
matériel d'ambulance, travaux de propreté, le service
de Ja cuisine; ils fournissent enfin le personnel pour la
garde d'ambulance ou de parc.
§ 3il. •
L'ordre d'une ambulance ert marche est le suivant : en
premier viennent les officiers, puis les infirmiers et les
brancardiers en colonne de marche; les sous-officiers se
placent comn1e guides de droite et de gauche et comme
chefs de groupe; les voitures suivent ensuite avec une
distance de qt1atre pas de l'une à l'autre; en premier lieu
1
3. Service des lazarets et des am bu lances. 31
vient le fourgon, ensuite les voiturés à blessés, puis le
char à provisions ; pour chacune de ces voitures, on
commande un bran.cardier comme garde de voiture ;
celui-ci se place à gauche de la voiture, près de la Inéca-
nique. Son service consiste à surveiller la voiture, à
serrer 011 desserrer la mécanique et à mettre le sabot ou
l'anneau à glace, si cela est nécessaire. Quand une
ambulance rnarche isolément, on forme une avant-garde
composée d'un sous-officier avec 2 ou 4 hommes, suivant
les circonstances. Celle-ci doit marcher à 15() ou 200
pas en avant de la colonne; elle a pour mission de
s'orienter sur la route à suivre et, comme dans certaines
occasions elle est obligée de déblayer le chemin, on lui
remettra les ustensiles des pionniers. Quand l'avat1t-
garde est trop avancée potlr être vtle par la colonne,
elle laisse à chaque bifurcation un homrne pour lui
indiquer la route.
On peut de rn·ême organiser une garde en arrière de
la colonne; elle suivra la troupe à une distance d'en-
viron 200 pas, veillera à ce que personne ne reste en
arrière et ramassera les objets qui auraient pu être égarés.

§ 34.

Lorsque la troupe reçoit l'ordre de se mettre en


marche ou lorsqu'elle est continuelle1nent en mouve-
ment, il n'est plus possible à chaque corps de troupe de
traiter et de garder ses malades dans son infirmerie.
On donne alors à certaines ambulances l'ordre de s'éta·
blir en qualité de dépôt de malades (infirn1erie générale),
et on dirige sur celle-ci tous les malades des différents
corps de troupe; tandis que les cas légers pourront
s'y rétablir, ceux q11i sont gr3~ves seront évacués de
là sur les hôpitaux désignés à cet effet.
32 I. Service des soldats sanitaires.
Lorsque le chef d'ambulance aura désigné le bâtiment
qui doit être aménagé dans ce but, on préparera les
chambres de service pour le médecin de garde, pour le
pharmacien, pour le qtlartier-maître, de plus un certain
nombre de salles de n1alades garnies, selon les besoi11s,
de lits d'urgence; on organisera une cuisine et on arr an-
gera un local destiné à recevoir l'armen1ent et le bagage
des malades.
Lorsque le transport des blessés ou malades de
l'ambulance jusqtl'à l'étape ne peut se faire en un seul
jour, il faut pourvoir à ce qu'ils trouvent en route 11n gîte
où (ils peuvent être nourris et soignés en attendant la
continuation du voyage. Pour établir ce gîte, on peut
employer une arnbulance qui devra s'établir à peu près
de la même manière qu.e celle qui vient d'être décrite ;
elle prend alors le nom d'ambulance d'évacuation.
Lorsque l'on prévoit une marche très pénible, on
détache une arr1bular1ce en avant avec l'ordre de s'établir
sur la seconde moitié du trajet, afin de pouvoir y loger
et nourrir les éclopés ainsi que tous ceux qtli sont
incapables de suivre. Une ambulance installée dans ce
but prend le nom de place de ra.ssembler;tent.

§ 35.
Le service le plus important des ambulances est celui
pendant et après les combats. Elles établissent alors, à
une certaine distance en arrière des postes de secours,
les places principales de pansement.

§ 36.

Dès que les bâtiments et les locaux nécessaires à cet


effet auront été désignés·, les soldats sanitaires procé-
1
3. Service des lazarets et des ambulances. 83
deront de suite à leur installation au moyen du matériel
contenu dans le fourgon d'ambulance.
Le chef d'ambulance répartit son personnel par grou-
pes et prescrit à chacun ses attributions. Dans la règle
l'un est chargé d'amener les blessés à l'ambulance,
l'autre s'occupe du triage de ceux-ci, d'autres ·de l'ap-
plication des pansements, des opérations chirurgicales,
du traitement des patients et de la cuisine.
§ 37. ~

En vue du transport des blessés à l'ambulance, on prend


du fourgon les brancards de can1pagne, ainsi que quel-
ques attelles, puis on les met sur les voitures à blessés
(soit d'ordonnance, soit de réquisition spécialement
aménagées dans ce but).Les soldats sanitaires com-
nlandés aux voitures font avancer celles-ci vers les pos-
tes de secours dans le but de ,charger les blessés qui y
ont été réunis et de les ramener à l'ambulance. On uti-
lise aussi pour èe transport les voitures médicales d'in-
fanterie.
§ 38.
Le triage des blessés consiste à répartir ceux-ci à leur
arrivée à l'ambulance, suivant la gravité de leurs lésions,
en légèrement, grièvement et mortellement blessés. Ce
sont les rnédecins du poste de réception qui sont char-
gés de ce service avec l'aide de quelques infirmiers et
brancardiers.
§ 39.
Les hommes désignés com1ne aides des n1édecins pen-
dant les opérations chirurgicales et pendant l'applica-
tion des panseme11ts, déposeront à l'emplacement de la
section d'opérations ainsi que d:ans le local annexe de la
section de pansements., les caisses suivantes du fourgon:
matériel de pansement, instruments et appareils pour
3
34 I. Service des soldats sanitaires.
fractures, réserve du matériel de pansement, pharma- ·~
cie; ils y apporteront de plus la caisse à attelles, la
table d'opérations, les pliants et 11n ou deux brancards
d'ambulance. Un sous·officier de service sera cl1argé de
la surveillance dans ces deux locaux.
§ 40.
On prendra les dispositions nécessaires pour cauchet
les blessés. Ceux qui sont grièvement atteints et qui ne
peuvent supporter un transport, seront placés dans les
meilleures chambres où l'on installe les lits dont on dis-
pose; tous les autres n'auront qu'une couche de paille;
quant aux mourants, on les placera dans un local tran-
quille et situé un peu à l'écart. Pour remplir une pail-
lasse avec son traversin, il faut compter 15 kilos, soit
deux bonnes gerbes de paille; on peut remplacer celte
dernière par du foin, du chaume, des feuilles sèches, etc.
Les caisses d'effets d'hôpital seront réparties entre les
différentes salles de blessés, dont un sous-officier aura
la surveillance.
§ 41.
Lorsqu'une ambulance fonctionnant comme place prin-
cipale de pansement at1ra été obligée de recevoir 11n grand
non1bre de blessés graves, pour lesquels un nouveau
transport immédiat serait nuisible, son chef peut recevoir
l'ordre de garder ceux-ci sur place et de les y soigner
en s'établissant comme hôpital de campagne propren1ent
dit. Dès cet instant, le service y sera réglé selon les pres-
criptions du service des hôpitaux (§ 44 et suivants).
§ 42.
Lorsque dans le bâtiment dans lequel on a installé
une ambulance, ou dans son voisinage immédiat, il ne
se trouve pas de cuisines utilisables et qu'on ne dispose
pas d'tlne cuisine roulante~ on est obligé de construire
l
4. Service des hôpitaux militaires. 35
une cuisine de campagne, ce qui se fait de la manière sui-
vante : on enfonce en terre, à deux pas de distance l'un
de l'autre, deux paires de piqt1ets croisés en forn1e d'X
et forteme11t attachés ensemble au moyen d'osier ou
d'a tl tres branches flexibles; on place alors sur l'entre-
croisement de ceux-ci et à environ 70 centimètres elu
sol une perche horizontale afin de pouvoir y suspendre
les chaudières. On entasse e11suite de grosses pierres,
des mottes de gazon ou de la terre jusqt1'à 30 centitnè-
tres de hauteur autour des piquets et des chaudières,
afin de protéger les pren1iers contre le feu et de coi1Cel1-
trer la chaleur autour de celles-ci.
Un autre systèn1e consiste à adosser la cuisine contre
un talus ou au bord d'une route dans lequ.el on fait une
sorte de tranchée. On peut aussi creuser un fossé de la
longueur nécessaire et de 45 cm. de profondeur et d'au-
tant de largeur, derrière et sur les côtés duquel 011
an1oncelle de la terre recouverte des mottes de g~zon,
jusqu'à une hauteur de 15 cm. On peut enfin forn1er
un foyer avec deux tas de gazon suffisamn1ent élevés
Sllr lesquels repose une perche portant une ou d.eliX
chaudières suspendues . Ces dernières doivent être sus-
pendues de manière à ce que leur fond se tro11ve à envi .
ron 30 cn1. du so].
§ 43.
Tout en1placement sur leqt1el on aura établi une aln-
hulance devra êt.re de loin reconnaissable comme tel au
rnoyen de deux drapeaux, l'un portant la croix fédérale et
l'autre la croix rouge de la convention de Genève; de nuit,
on remplacera ceux-ci par une lanterne à verre b]eu.
4, Service des hôpitaux militaires.
§ 44.
On entend par hôpitaux, les établissement3 dans les-
se I. Service des soldats milita1res.
qt1els les n1ilitaires malades ou blessés sont traités et
soigr1és jusqu'à la terminais·on définitive de letlr affec-
tion soit par gt1ériso11, soit par invalidité, soit par la
n1ort.
Les fonctions des soldats sanitaires de service dans
un hôpital, tout en étant paisibles, n'en sont pas moins
difficiles, souvent repoussantes et n1ême dangereuses.
§ 45.
Pour maintenir l'ordre et la diseipline à l'intérieur et
aux alentours irr1médiats d'un hôpital ou d'une ambu-
lance, on organise une garde ou bien on comn1a11de une
ordonnan.ce ayant la consigne suivante :
Il est interdit à quiconque n'appartie11t pas à l'éta..
blissement, les officiers en uniforme et les aumôniers
militaires exceptés, d'y pénétrer sans autorisation par
écrit de l'officier sanitaire commandant ou sans pern1is-
sion verbale du médecin de garde.
Il est défendu· aliX malades d'en sortir sans atltorisa-
tion.
Il fat1t veiller sévèrement à ce qu'il n'y soit apporté
en cachette des vivres ou des liquides.
Les pardessus mouillés devront être déposés dans le
local désigné à cet effet.
§ 46.
Une affiche placée à l'intérieur de l'établissement fera
sa,roir aux malades, qu'il leur est défendu de pé11étrer
soit dans la cuisi11e, soit dans les magasins; de jouer •
pour de l'argent dans les salles, d'y fun1er sans autori-
sation du médecin ou de comn1ettre quoi que ce soit
qui puisse trot1bler le repos gé11éral.
§ 47.
Le chef de l'l1ôpital fixera suivant les circonstances
l'ordre du service J·ourJ~alier, qu'il fera afficher à l'inté-
l
4. Service des hôpitaux militaires. -37
rieur du bâtiment. En général, les prescriptions stlivan-
tes font règle :
L'l1ôpital est ouvert tous les n1a.tins par la garde ou
par l' ordonna11ce, en été à 5 heures et en hiver à 6
heures. A ce moment les soldats de service se rendent
dans les salles de malades qui leur sont désignées potlr
procéder au chauffage, à l'aératio11 et atlX travaux de
propreté des salles, sans oublier ni les corridors, ni les
escaliers, ni les lieux d'aisance; ils font les lits, puis ils
lavent et peignent les malades. Ils passeront ensuite à
la distribution du déjeuner; ce repas termi11é, ils prépa-
rent tout en vue de la visite cltt 1nati1·~, qui a liet1 en été à
8 heures environ et en hiver à 9 heures. Tous les mala-
des doivent s'y trouver présents soit dans leurs lits,
soit debout devant ceux-ci. S'il y a changement de ser-
vice, le personnel qtli va reprendre le service se place
à côté de celui qui va être relevé. Ce dernier fait au
médecin les rapports nécessaires sur les malades; le
premier prendra exactement note des prescriptions mé-
dicales.
Pendant toute la visite, qui est en général dirigée par
~, le chef de l'hôpital, on gardera tln maintien calme et
sérieux, afin que les malades aient la soulageante certi-
tude qu'on voue à leur état toute l'attention et tous les
soins possibles.
La visite d~t soir est faite par le médecin de garde
accon1pagné par l'infirn1ier de service.
La distrib~ution du dî1~er des n1alades a lietl entre 11 .
heures et midi et celle du sou1Je1~ e11tre 6 et 7 heures du
soir. Une heure après, tous les malades devront être au
lit, on procèdera ensuite à l'extinction des lumières,
sauf de celles nécessaires au service de la garde de nuit,
après quoi un sjlence parfait devra régner.
A 8 heures du soir, l'hôpital sera fermé.
38 I. Service des soldats sanitaires.
§ 48.
C'est le sous-officier de service qtli est responsable de
la marche régulière du service. Il accompagne les mé-
decins lors de la visite et surveille la distribution des
repas; il délivre aux infirmiers le linge propre néces-
saire pour les lits et se fait remettre celui qui est sale ;
il commande à tour de rôle le service des hommes qtli
lui sont attachés, y compris celui de la garde de nuit. Il
sera toujours présent lors de la réception des malades,
car c'est à lui qu'il incombe de les faire nettoyer, ainsi
que d'indiquer la salle et le lit qui leur sont destinés.
Il rentre enfin spécialement dans ses attribt1tions de
prendre soin des instruments de chirurgie et des objets
de pansernent, ainsi que de faire les ~préparatifs néces-
saires soit pour la visite, soit en vue d'une opération
chirurgicale.
Voir, pour plus de détails le chapitre VII, service de
gardes-malades. ·
5. Service des transports.
§ 49.
Le transport d'un nombre peu considérable de bles-
sés ou de malades se fait au moyen des voitures de
l'an1bulance ou par la colonne de voitures du lazaret de
corps ; les corps de troupes ·se servent à cet effet de
leurs chars à bagages ou de réquisition.
On entend par évacuation le transfert des militaires 1
malades ou blessés d'un établissen1ent sanitaire dans
un autre; à part les cas d'urgence, on évacuera le ma-
tin après le déjeuner.
§50.
Le médecin commandant désigne, la veille, suivant le
nombre des patients et l'importance de leurs lésions, •
un officier ou un sous-officier con1me chef du convoi au-
l
5. Service des transports. 39

quel sera adjoint un certain nombre d'infirmiers et de


brancardiers. Ces derr1iers ont à aménager préalable-
rrletlt les voitures de transport sous la direction d'un
sous-officier.
§ 51.
Le chef dtl convoi fait procéder au chargement des
r11alades et blessés sur les voitures; il prend réception
des feuilles de route, des effets et du matériel à empor-
ter. En ce qui concerne la subsistance et les soins à don-
ner pendant le trajet, le médecin commandant lui re-
met les instructions, ainsi que les avances de fonds
nécessaires. Lors de son retour, il devra produire les
pièces justificatives (quittances) à l'appui de toute dé-
pense faite en route. Il est responsable de la bonne dis-
cipline, ainsi que de l'exacte surveillance des malades
pendant le trajet. Après qu'il se sera fait certifier la re-
tnise des malades par le directeur de l'hôpital, il rega-
gnera immédiatement son corps avec les hommes qui
l'auront accompag11é, les chars, le matériel, les couver-
ttlres, etc.
§ 52.
Les infirmiers et brancardiers formant l'escorte d'un
convoi de blessés ou de malades devront leur vouer les
soins les plus attentifs. Il faudra souvent améliorer leur
position ou leur donner de l'eau fraîche à boire, ou leur
aider à satisfaire leurs besoins naturels. Ils ne quitte-
ront pas un instant de vue ceux qui sont dans un état
grave et ils n'oublieront pas que, pendant le transport,
les pansements se relâchent ou se déplacent facilement
et que les hémorragiès consécutives sont fréquentes.
Dès qu'un blessé commencera, par exemple, à pâlir
d'une façon singulière, il faudra intervenir sans le moin-
dre retard.
40 II. Le corps humain.
§ 53.
On comprend sotls le nom de service des transports
proprement dit, le transfert des blessés et des malades
depuis les ambulances d'une armée en campagne, jus-
que dans les hôpitaux militaires permanents, situés à
l'intérieur du pays. L'exécution de ce service, à la tête
1
duquel, comme nous l'avons déjà vu, se trouve le méde-
cin-chef du service des étapes, est assurée par les colon-
nes de transport, les trains sanitaires, les convois par
eau et enfin par l'organisation d'un service spécial le
long des lignes d'étapes.
IJme PARTIE
Le corps humain, ses différentes parties
et ses fonctions.
§ 54.
Il est indispensable que le soldat sanitaire ait qtiel-
ques notions positives sur la structure du corps humain
et des fonctions norn1ales de ses différentes parties, afin
de pouvoir reconnaître les maladies et les lésions, se-
courir convenable1nent ceux qui en sont atteints et faire
au médecin un rapport exact et sensé.
Conformation extérieure du corps humain.
§ 55.
Les trois parties principales du corps sont la tête, le
tronc et les membres, se divisant chacune en un certain
non1bre de régions.
Les régions de la tête sont celle du crâne et celle de
la face. La première se compose : en haut du sommet, en
avant du front, des rieux côtés des tempes et en arrière
de l'occiput.
La face contient les ye·ux avec les sourcils et les pau-
[Jières, le nez avec sa racine, ses ailes et les narines; les
1
Conformation extérieure. 41
joues, les oreilles, la bottche avec la lèvre supérieu.re et i1~­
férieltre et le 1nenton.
Plus bas est sittlé le cott avec le larynx (po1nmc

Fig. 1

1. Région du la~ynx.
2. Région des clavi-
cules.
3. Sommet de
l'épaule.
4. Creux de l'esto-
mac.
5. Région du foie.
6. Région de l'esto-
mac.
7. Région du nom-
bril.
8. Région des intes-
tins et des
hanches.
9. Région du pli de
l'aine.
10. Région du pu bis

d'Adam) en avant, au-dessous duquel se trouve le creu~


sus-sternal et la nuque en arrière.
42 II. I . e corps hurnain .
§ 56.
Les parties princi1Jales du tronc sont la poitri11e et
l'abdo1nen.
La poitrine s'étend depuis le cou jusqu'au bord in-
térieur des côtes ; en haut elle présente de chaque côté
la région des clavicules avec la fosse clavicuiaire, plus bas
la régio1't du 1narrtelon et plus bas encore entre celui de
gauche et le sternurr1 la région du co;;ur, au dos, on a
spécialement la région des om-oplates.
L'abdomen commence au-dessous de la poitrine et
s'étend jusqu'atl bassin. Sur le devant et en haut on
distingt1e, droit au-dessotls dtl sternum, le creux de l'esto-
rnac; à droite et au-dessous des côtes la région du foie;
à gauche la région de l'estomac; sous le creux de l'esto-
mac et au milieu de l'abdomen on a la région du ftom-
bril ou ombilicale, et des de11x côtés la région des intes-
tins; au-dessous de la région ombilicale se trouve celle
du pubis, et des· deux côtés la région du pli de l'airte ou
inguinale, enfin en dehors la région de la hanche. Au-
dessous de la région du pubis se trouve le membre viril
et le scrotun1. Derrière la région intestinale, des deux
côtés de l'épine dorsale, on rencontre la région lombaire
011 des reins et au-dessous de celle-ci la région du sa-
crurn; plus bas, à droite et à gauche, sont les fesses, et
cnfi11, entre l'anus et le scrotum la région du périnée.
§ 57.
Chacun des memb.res supérieurs ou bras se ratta-
cllc au tronc par l'épaule, dont la partie supérieure
forn1e le so·1n1net de l'épaule et la partie inférieure l'ais-
selle. De l'épaule, le bras descend jusqu'au coude, où
comn1ence l'avant-bras, suivi du poignet, puis de la n~ain
avec le dos et le creu-x de la tnain, ainsi que les doigts
avec les ongles. i

1
1
Structure intérieure du corps. 43

Les membres inférieurs ou jambes commencent à


la ltanch~e, d'où s'étend la cuisse jusqtl'au geno·u~. En avant
de celui-ci on ren1arque la rotule, en arrière, le jarret. A
partir du genou commence la jambe proprement dite,
avec le lnollet derrière; elle va jusqu'à l'articulation du
1

pied avec la cl~eville extérieure et intérieztre; puis vient le


pied qui se divise en clos et plante dt"' pied, ainsi qu'en
talo1~ et qui se tern1ine par les orteils.
Structure intérieure du corps.
§ 58.
Le corps hurnain est co11stitué par les organes princi-
paux st1ivants :
1o Les os avec les ligaments,
2° Les mliscles Olila chair,
3° Le cerveau et les nerfs,
4° Le sang et les vaisseaux sanguins,
5° Les viscères de la poitrine et de l'abdon1en,
6° Les· organes des sens,
7° La peau.
1. Les os.
§ 59.
Les os sont durs et solides; ils sont totls reliés en-
sernlJle et forr11e11t ainsi la base 011 cl1arpente osseuse
du corps appelée squelette j sa structure générale et sa
solidité en dépende11t. En outre, le squelette offre d'une
part aux n1uscles des points d'appui et de l'autre il
sert à loger, au n1oyen des cavités qu'il forme, et à pro~
téger les organes les plus importants, tels que cetlx des
sens, le cerveau, les viscères, etc.
Le nombre des os du corps humain s'élève environ à
250; ils sont en partie solidernent et étroitement soudés
entre eux; la pltlpart sont, par contre, reliés ensemble
par des jointt1res mobiles.
44 II. Le corps humain.
§ 60.
La jointure mobile de plusieurs os entre eux s'appelle
articulation; celle-ci est conformée de la façon stli-
vante : deux ou pl11sieurs os vie11nent se toucher par
leurs extrén1ités, en s'ajustant exactement l'un contre
l'autre au moyen de surfaces arrondies· et recouvertes
de cartilages. Le bord de chaque sttrface artictttlaire est
réuni à celui de la surface correspondante de l'autre os,
par une espèce de membrane fibreuse et élastique ;
cette membrane forme ainsi une sorte de gaine nom1née
capsule articula-ire j l'espace intérieur libre s'appelle
cavité articulaire. Celle-ci contient u11 liquide particulier
filant, ressemblant quelque peu à du blanc d'œuf et
portant le nom de syno1,ie j il sert pour ainsi dire à
graisser l'articulation, afin que les mouvements s'y fas-
sent sans frottement. Il se trouve encore at1tour de la
capsule articulaire des faisceaux de fibres ou ligaments,
qui vont aussi d'un os à l'autre et qui servent à assurer
la solidité de l'articulation ; pour augmenter celle-ci,
quelqt1es articulations en possèdent dans la cavité arti .
culaire elle-même.
§ 61.
Les articulations présentent de grandes différences
au point de vue de leur mobilité; cela dépend de la con-
formation des surfaces articulaires et des ligaments.
Lorsque deux os se touchent par des surfaces planes,
comme c'est le cas entre les os du carpe ou entre ceux
dtl tarse, les mouvements sont fort restreints. Dans
d'autres articulations, par contre, les deux os for1nent
une charnière, par exemple à la mâc.hoire inférieure, au
coude, au genou, au pied, etc.; le II10t1vèment se fait
alors dans un seul sens. Les articulatior1s de l' épat1le et
de la hanche offrent enfin la mobilité la plus parfaite :
l
1. Les os. 45

tandis que l'un des os présente une ca vi té presque ronde,


l'autre forme une tête spl1érique q11i peut s'y mouvoir
dans tous les ser1s.

Fig. 2.
1. Os du crâne.
2. Orbite.
3. Fosses nasales. . ,.
..

4. Mâchoire supérieure.
5. Mâchoire Inférieure.
6. Vertèbres cervicales.
7. Clavicule.
8. Sternum.
9. Première côte.
10. Dernière côte inférieure.
11. Articulation de l'épaule.
12. Os du bras.
13. Articulation du coude.
14. Radius.
15. Cubitus.
16. Articulation de la main.
Il. Os du carpe.
16
18. Os du métacarpe.
19. Phalanges des doigts.
20. Vertèbres lombaires.
21. Os iliaque.
22. Pubis.
23. Ischion.
24. Sacrum.
25. Articulation de la hanche.
26. Fémur.
27. Rotule et articulation :du
genou.
28. Tibia.
29. Péroné.
30. Articulation du pied.
31. Tarse.
32. Calcanéum.
33. l\tlétatarse.
34. Phalanges des orteils.
46 · 1!. Le corps humain.
§ 62
Les os de la tête sont, à l'exception de celtli de la mâ-
choire inférieure, tous soudés ensemble.
Ü11 distingue les os de la boîte cranienfle (crâne pro·
prement dit) entourant. (entre le front et /l'occiput) la
cavité du crâ·ne et les os de la face, limitant la cavité cle la
boucl~e.
Le plancher du crâne forme le toit des cavités des
yeux ou orbites, celui des fosses nasales et enfin c~lt1i de
la cavité de l'arrière-bouche ou du pharynx, lesquelles
sont entourées en bas et sur les côtés également par les
os de la face. Il renferme de chaque côté le co1~duit audi-
tif ou cavité de l'oreille; en arrière se trouve enfin le
trou occipital qui conduit de la ca vité du crâne clans le
canal vertébral.
Les os de la face _sont : les os du nez, ceux des joues
ou des pommettes, puis la mâchoire supérieure et infériel~re,
portant chacune. une rangée de dents ; cette dernière
est en outre des deux côtés reliée au çrâne, par une
articulation,.
L'homme adulte possède à chaque mâchoire qt1atre
dents itzcisives sur le devant, de chaque côté une ca11,1:lle,
et pltls en arrière 5 molaires, en tout 32 dents.
§ 63.
Les os du tronc sont : l'épine dorsale ou colonne ver-
tébrale, les côtes, le sternum et le bassin. i

La colonne vertébrale. se compose de 24 os distincts, •


appelés vertèbres, et s'étend à partir du trou occipital du
crâ11e sur toute la longueur de la partie postérieure du
tronc jusqu'au bassin.
Chaqtle vertèbre est forrnée d'une partie épaisse 011
corps de vertèbre, située en avant, et en arrière d'une
sorte d'arc surmonté de plusieurs prolongen1ents appe-
1
1. Les o~. 47
lés épines ou apopl~yses. Par leur superposition, ces arcs
constituent le ca12al vertébral, leq11el renferme la moelle
épinière.
Les vertèbres sont reliées entre elles par des articula-
tions fort peu 1nobiles, il est vrai, mais dont l'ensemble
donne pourtant une grande flexibilité à la colonne tout
e11tière. Celle-ci se subdivise en 7 vertèbres du cou ou
cervicales; en 12 dorsales ou vertèbres dtl dos, et en 5 ver .
tèbres lo;nbaires ou des reins.
§ 64.
Les côtes viennent s'articuler des deux côtés des ver-
tèbres dorsales ; ce sont des os minces recourbés en
avant et en dedans, se terminant en cartilages et for-
n1ant avec le sternum une sorte de cage appelée thorax.
Les 7 supérietires ou vraies côtes s'y rattachent directe-
nlent; les 5 inférieures ou fau.sses côtes sont, vers le bas,
cle plus en pltls courtes et se relient en avant par leur
cartilage à celui·de la côte précédente.
Au ]Jas de l'épine dorsale se trouvent les os du bassi,J~
limitant la cavité du même nom et se composant : en
arrière du sacrtt1n., des .deux côtés des os iliaques, en avant
des os dtl pubis et en bas de ceux de l'ischion. Les deux
os iliaques sont, à leur face externe, pourvus d'un creux
circt1laire large et profond, nommé cavité cotyloïcle, dans
lacttielle vient s'articuler l'os de la ct1isse.
§ 65.
Os des 1ne1nbres sttpérieurs : ils sont reliés à ceux du
tronc par les os de la ceinture de l'épaule, composés de
chaque côté de la clavicule en avant et de l'o1nOJJlate en
arrière : ce dernier os est triangulaire, large, mince et
appliqué à la face postérieure du thorax à gauche et à
droite de la colonne vertébrale; sa partie supérieure
}Jrése11te u11e surface creuse dans laquelle vient· s'ernboî-
48 II. Le corps hurnain.
i' ter la tête de l'os du
Fig. 3.
bras, pour former
l'articulation de l'é-
paule. Celui . ci appelé
aussi humér·us va jus-
qu'au coude où il
forme avec les os de
l'avant-bras, qui sont
le radius du côté du
pouce et le cubitus du
côté du petit doigt,
l'articulation du C01t-
de.
Les os du poignet
ou du carpe sont au
nombre de 8; ils s'ar-
ticulent avec les 2 os
de l'avant-bras et
sont suivis par les 5
os du métacarpe, puis
enfin par ceux des
doigts ou phalanges;
le pouce en a 2, les
autres doigts 3.
§ 66.
Os des me1nbres in-
férie1-trs : Le {é1nur
ou os de la cuisse s' é-
1. Os du crâne. 2. Mâchoire iuférieure. 3. Co- tend depuis la cavité
lon ne vertébrale. 4. Omoplate. 5. Sacrum.
cotyloïde, avec la-
quelle il forme l'articulation de la hanche, jusqu'à ce11e
du genou, protégée en ava11t par la rotule.
La jambe se compose de deux os, à savoir : en de-
1
2. r. . es tnuscles. 49
dans et en avant du tibia, os assez épais, et en de~hors
du péroné, lequel est au contraire fort mince ; ils pré-
sentent tous deux à leur extrémité inférieure un renfle-
ment appelé clteville (interne et externe) et aident à for-
mer l'articulation du pied.
Les os de ce dernier sont disposés d'une manière
semblable à ceux de la main : nous avons, en effet,
d'abord 7 os du tarse, puis ceux du 1nétatarse au non1-
bre de 5, et enfin les phalan.ges des orteils.
2. Les muscles.
§ 67.
Tandis que les os forment le squelette du corps hu-
main, mobile par ses articulations, les muscles sont des-
tinés à faire exécuter à celtli-ci les mouvements propre-
met1t dits.
Ils sont disposés tout autour des différents os, forment
la masse principale des parties 1nolles du corps et consti-
tuent ce que l'on appelle con1munément chair j ils se
composent de fines fibres de couleur rouge, réunies er1
faisceaux et ayant ]a propriété de pouvoir se contracter,
c'est-à-dire de se raccotlrcir, sous l'influence de notre
volonté. Un groupe pareil de fibres musculaires, ou
muscles, se termine par un tenclon.
Les muscles volumineux se rencontrent en général
dans les membres, parce que ce sont ces derniers qui
ont à exécuter la plupart des mouvements.
§ 68.
D'ordinaire chaque muscle est attaché à un os par sa
partie supérieure, .le longe et va s'insérer au moyen de
son tendon à l'os suivant, après avoir passé par-desstls
l'articulation qui les réunit. Lorsqu'on veut exécuter un
mouveme11t, le muscle qui y est préposé, en se raccour-
cissant (en se contractant), attire vers lui l'os auqu~l
4
11. Le corps l1umain.
son tendon est fixé, et fait alors mouvoir l'articulation;
suivant l'insertion des muscles et des tendons, il y a ou
flexion ou extension ou rotation.
Certains muscles ont enfin une forme circulaire et
·sont placés comme tels autour des yeux, de la bouche,
de l'anus; lorsqu'ils se contractent, ces orifices se fer-
n1ent.
3. Le cerveau et les nerfs.
§ 69.
Le cerveau est une masse molle et blanchâtre, compo-
sée uniquement de substance dite nerveuse, renfermée
dans la cavité du crâne et la remplissant tout à fait; il
se subdivise en cerveau proprement dit en avant et en
cervelet en arrière. l\. partir. du trou occipital, il se pro-
longe sous forme d'un cordon portant le nom de 1noelle
épinière, lequel traverse le canal vertébral tout entier.
Les nerfs sont des filaments blanchâtres, de consis-
tance n1olle, qui partent soit du cerveau soit surtout de
la moelle épinière pour se répandre dans toutes les par-
ties du corps en se ran1ifiant en branches toujours plu3
petites et plus fines.
§ 70.
Le cerveau est le siège de notre volonté et le point de
départ de toutes nos sensations. Les nerfs sont comm~
des fils télégraphiques qui le mettent en communication
avec les différer1ts organes; les uns appelés nerfs de la
sensibilité, lui transmettent les impressions prodtiites par
le monde extérietlr; les autres sont nommés nerfs du
mouve1nerït parce qu'ils conduisent l'influe11Ce de la vo-
lonté dans les muscles et les excitent à agir, c'est-à-dire
à se contracter.
Lorsque par conséquent, les nerfs de sensibilité d'une 1
partie du corps viendront à être coupés, les impressions
1
3. l.ie cerveau et le~ nerfs. 51
ne pouvant alors plus êt1~e tr~nsmises jusqt1'au cerveau,
cette rég;io11 sera dès ce moment i1~sensible.
Si la lésion a ·atteint au contrajre les nerfs du mouve-
nlent l'influence de la volonté n'arrivant plus jusque
dans les 1nuscles correspondants, ceux-ci sont incapa-
bles de se co11tracter et l'on dit alors que Ie:n1embre est
paralysé.

Fig. 4.

1. 1. 1. Cerveau. 2. 2. Cervelet. 3, ~Ioelle épinière. 4. Fosses nasalbs.


5. Palais. 6. Luette. 7. Langue. 8. Larynx. 9. Œsophage.

Le cerveau est, cotnme on le voit, l'organe le plus


in1portant du corps humain; il est le siège central de la
pensée; c'est Jà que toutes les impressions venant de
52 TI. Le corps hutnaîn.
l'extérieur sont perçues et c'est de là at1ssi que par suite
de ces sensations notre voloi1té se n1anifeste et que les
mouvements les plus divers sont exécutés.
4. Le sang et la circulation.
§ 71.
Les mouvements et en général l'activité de chaque
partie du corps ne peuvent avoir lieu sans t1ne certaine
usure de l'organisme; la fatigue, par exen1ple, n'est autre
chose que le. sentiment produit par l'usure des muscles
et des nerfs.
Potlr que l'existence soit possil)le, les pertes de nos
organes doivent cependant être rernplacées à n1esure;
c'est le sa1~g qui a pour fonction de procéder à ce ravi-
taillement; en d'at1tres termes, il enlève les déchets
orga11iqt1es inutiles au corps et ramène en mê1ne temps
de nouvelles n1atières nutritives; il est par conséquent
inc1ispensable pour l'entretien de la vie.
Afin que le sang ptlisse arriver dans to.utes les diffé-
rentes parties du corps, celt1i-ci est sillonné de canaux
ou tubes particuliers, nommés và·isseaux sanguins,. se
ramifiant à l'infini. En outre, grâce à l'existence d'une
sorte de pompe aspirante et foulante, appelée cœttr, le
sang peut y couler et y circuler librement.
§ 72.
Le sang est un liquide rouge ,et chaud qui contient
toutes les rr1atières nécessaires à la vie et qui donne en 1
j
!
même temps au corps une chaleur propre; sa quantité 1
pet1t être évaluée à 1 / 13 du poids du corps.
§ 73.
Le cœur est un rnusc]e creux, soit une espèce de poche
charnue de forme eonique et de la grosseur du poing
environ; il est situé derrière et un peu à gauche de la
1
4. I_Je sang et la circulatiog_./_.· · 53

moitié inférieure du ster11un1 entre la quatrième et la


septième côte et est renfermé dans une enveloppe nom-
mée pér;·icarde.
Une paroi le divise de haut en bas en deux moitiés
ne communiquant pas entre elles, le côté gauche et le
côté d1~oit j celles· ci sont à le11r totlr partagées transver-
saleme11t e11 deliX compartiments commliniquant entre
eux et dont le supérieur est appelé oreillette el l'inférieur
ventricule,: ce dernier est plus grand que le précédent.
Chacun a un orifice qui aboutit à un gros vaisseau san-
guin; ces ouvertures sont pourvues de soupapes qui
force11t le sang à couler toujours dar1s la même direction.
Comn1e le cœt1r est un n1uscle, il a le pouvoir de se
resserrer et cle se relâcher; dans le premier cas (en se
contractant) il cl1asse à travers les vaisseatlX sanguins
le sang contenu dans ses cavités; en se dilatant, il en
aspire au contraire de nouveau. Ces mouvements de
contraction et de dilatation ont lieu d'une manière égale
et régulière et se répètent environ 70 fois par minute
chez l'adulte; on perçoit à la région du cœur lors de la
contraction de celui-ci une légère secot1sse appelée sui-
vant les cas choc ou battement.
§ 74.
Le sang circule dans le corps de la manière suivante :
lorsque le ventricule gauche se contracte, le sang qui y
est contenu se troliVe chassé à travers l'orifice qui con-
duit dar1s le tronc principal des artères (aorte); celui-ci
se dirige d'abord en haut, puis après s'être recourbé en
forme de crosse dans la partie supérieure de la poitrine,
redescend ensuite le long de la colonne vertébrale en
passant par les cavités thoracique et abdominale. Deux
vaisseaux sanguins secondaires partent de la portion
· recourbée de ce tronc pour se diriger vers la tête et deux
54 II. Le corps hutnain.
Fig. 5. atrlres vo11t se
rendre dans les
membres supé-
rieurs; plu-
sieurs autres
se répandent
dans les vis-
cères de la poi-
trine et de l'ab-
domen, et lui-
même, à la
hat1teur des
vertèbres lom-
baires, se par.
, tage enfin en
deux pour cha-
cun des mem~
bres inférieurs.
Dans leur par-
cours, tous ces
.
vatssea ux se
subdivisent en
branches , ra·
meaux et ra-
muscules tou~
jours ph1s pe·
tits, amenant
ainsi le sang
nutrit-if da11s les clifférentes par lies du corps: ce sont les
artères.
Chaque contraction du cœur chassant dans les artères
une nouvelle portion de sang artériel rouge-clair, elle
leur imprime par là une secousse (p1~lsation) que, dans
les artères ~sse~ ~randc;; et peu profondes 1 le doi~t peut
1
4. !Je sang et la circulation. 55

sentir. La succession de ces pulsations s'appelle pouls.


-Les rarnifications excessivement fines et nombreuses
des aetères, invisilJles à l'œil ntl, quoique forma11t 11n
Fig. 6.

véritable réseau, se nomment vaisseaux capillaires. C'est


à travers les parois de ceux-ci que suintent les matières
nutritives et vitales contenties dans le sang et que sont
absorlJés les résidus provenant de l'usure des organes.
Ce sang ainsi appa~tvri est ran1er1é au cœur par d'autres
conduits provenant de la réunion des vaisseatlX capil-
laires en rameaux toujours pltls grands, appelés ~veines,
dont les deux troncs principaux a])outissent à l'oreillette
droite et de là au ventricule droit. Le sang veineux a une
couleur foncée et circt1le sans produire de pulsations.
§ 75.
Pour que le sang puisse resservir à la rmtrition du
:; " ' - ' .
56 II. I.Je corps humain.
corps, il est projeté par la contraction du ventricule droit
dans ~une grosse artère qui aboutit aux pou1nons j celle-ci
s'y rarnifie alors en plusieurs branches secondaires, qui
se terminent toutes par un réseau excessivement fin de
vaissea11x capillaires. C'est dans ces derniers que le sang
est mis en contact avec l'air qui se trouve dans les der-
nières ramifications de la trachée; aprè_s l'avoir absorbé
à travers leurs minces parois, il se décharge de ses ma-
tières usées sous forme de vapeurs et redevient d'une
belle couleur rouge, soit sang artériel, le seul capable
d'entretenir l'organisme. Les vaisseaux capillaires qui
contiennent ce sang ainsi transformé, se réunissent petit
à petit, pour former des canaux plus considérables,
aboutissant à l'oreillette gauche; il passe enfin au ven-
tricule gauche potlr être de nouveau chassé dans les
différentes parties du corps.
Con1n1e nous le verrons plus loin, il y a encore d'au-
tres organes dest.inés à purifier le sang, tels que les reins
et la peau.
On entend par ,grande circ1~lation le trajet que fait le
sang depuis le ventricule gau~he à travers tout le corps
jusqu'à l'oreillette droite; parti du cœur en qualité de
sang nutritif Oli artériel, il y revient sous forme de sang
appatlvri ou veineux. La petite circulation comprend au
contraire le trajet que fait ce dernier depuis le ventricule
droit à travers les poumons pour revenir, comme sang
- régénéré, à l'oreillette gauche.
5. Viscères de la poitrine et de l'abdomen.
§ 76.
On appelle viscères les grands organes dtl corps qui
servent à la circulation, à la respiration, à la digestion
et à la sécrétion urinaire.
Le cœur et les poumons étant renfermés dans la ca-
1
5. Viscères. 57

vité thoracique constituent les viscères de la poitr~ine j les


autres se trouvent dans celle du ventre et forment les
viscères abdominaux.
§ 77.
La cavité de la bouche et celle du gosier donnent à l .-l
fois accès aux organes de la respiration et à ceux de lt
digestion.
La première est limitée en haut par le palais, en avant
et sur les côtés par les mâchoires supér-ieure et i1~{érieu1 J
et par les dents qui sont fixées à celles-ci; en arrière pa~.
le voile du palais avec les arnygdales et la luette et enfi~
en bas par la langue qui la re1nplit presque entièremen ~
lorsqu'elle est tenue fern1ée.
Plusieurs glandes, situées dans le voisinage de la botl·
che, ont pour fo11ction de sécréter la salive.
Derrière la bouche se trouve l'arri~re-bo1tche ou pha-
rynx, cavité au fond de laquelle on distingue detlx ori-
fices : l'un placé en avant et pouvant être fermé par
l'épiglotte conduisant dans le larynx, l'a11tre, situé en
arrière, me11ant à l'œsophage j la partie supérieure et
antérieure de l'arrière-bouche est enfin en communica-
tion avec les fosses nasales (voir fig. 4).
§ 78.
La cavité de la po·itrine est limitée par le thorax (voir
§ 64), leqt1el est recouvert de différents n1uscles; sa par-
tie supérieure se rétrécit de n1anière à ne livrer passage
qu'à la trachée, à l'œsophage et aux grands vaisseaux
sanguins; sa partie inférieure va au contraire en s'élar-
gissant et est fermée par une cloison à la fois n1embra-
neuse et charnue, appelée diaphragme; ce muscle s'en-
serre tout autour et en dedans des dernières côtes et
sépare la cavité thoracique de celle de l'abdomen. Les
poumons r~ssemblent à d~ux sacs spongieux1 de même
58 II. Le corps humain.
grandeur, occupant l'tln à gauche, l'autre à droite du
cœt1r, la moitié correspondante de la poitrine; ils sont
entourés chacun d't1ne enveloppe particulière nom111ée
JJlèvre ....
Fig. 7.

1. Larynx.
2. Trachée.
3. Poumons.
4. Cœur.
5, Diaphragme.
6, Foie.
7. Estomac.
8. Rate.
9. In tes tin grêle.
10 Colon.
11. Vessie.

~-JO

~--t\\rr--\f-+.-.f....- __ J

L'air est introduit dans les poun1ons au moyen d'un


gros tube composé d'anneaux cartilagineux superposés
les uns sur les autres et appelé trachée j celle-ci prend
pf1-jssft,nce ~ l'arrière-bouche, passe au milie~l et en av~~nt
• " - • • .. ~ - !· ' 1 .•• • :./ '· ; :.. • • ~ : • ·}
1
5. Viscères. 59

du cou et se bifurque en deux grosses branches dont cha-


cune pénètre dans un des poumons; elles s'y ramifient
en une infinité de tt1bes de moyen et de petit calibre qui
se terminent par les petites vésicttles pulntonaires renfer-
nlant de l'air aussi et entourées d'url riche réseau de
vaisseaux capillaires.
Le haut de la trachée est re11forcé par plt1sieurs carti-
lages faisant saillie à travers la peau du cou; c'est dans
cet organe, appelé larynx, que se forme la voix.
§ 79.
La poitrine en se dilatant et en-se resserrant alterna-
tivement d'une façon régulière, comme le ferait un souf-
flet, produit la res]Jiration. Cette dilatation est le rést1ltat
du soulèvement du thorax d'une part et de la cor1trac-
tion du diapl1ragn1e de l'autre; l'air pénètre alors par
le ,nez ou par la bouche dans la trachée et arrive de là
dans les poumons; on appelle i1tspiration cette première
phase des mouvements respiratoires. Lorsqu'au con-
traire la poitrine se rétrécissant, par suite du relâche-
ment des muscles jusque-là en activité, les poumons
sont contractés et que l'air est chassé au dehors, or1 a
la seconde phase ou expiration; le diaphragme, d'aplati
qu'il était, reprend alors sa forme primitive, c'est-à-dire
bombée en haut.
Pendant l'inspiration, l'air pur qui pénètre dans les
poumons y transforme le sang vicié et chargé des ma-
tières impropres à la nt1t.rition du corps en sang arté-
riel; l'expiration a pour bt1t de rejeter l'air chargé des
produits volatils qui résultent de l'usure des organes.
§ 80.
Comme nous l'avons vu plus haut, on comprend sous
le 11om de viscères abdominaux les organes de la digestion
~t ceux de la sécrétion -u.rinaire. La cavité de l'abdomen
<,; ' .; • .. .. '\. ~ ~ j. ·. ; ' ..:: -' .. ., • . ·• 'loi .. . .. .. • ...... • <i ... i; ~ . '. "' :; ... ·~
60 II. Le corps humain.
est limitée en hat1t par le diaphragrrte, en arrière par les
vertèbres lombaires, en a va nt et sur les côtés par les
muscles qui, du bord inférietlr des côtes, viennent s'atta-
cller aux os iliaques et à ceux elu ptlhis et enfin en bas
par le bassin.
§ 81.
Organes de la digestio1~.

Au fond du pharynx, in1médiaten1ent en arrière de


l'e11trée dtl larynx, se trouve un second orifice condui·
sant dans un long tt1be à la fois musculeux et membra-
11eux, appelé canal digestif; celui-ci n'aboutit de nouveau
à la s11rface dtl corps qu'à l'ouverture de l'anus. Sa pre~
·mière portion, située derrière la trachée se nomme œso-
phage et passe par la cavité de la poitrine, en longeant
le devant de la colonne vertébrale; après avoir traversé
le diaphragme, il aboutit, du côté gauche da11s l'esto1nac.
Ce dernier n'est. qu'un élargissement en forme de sac,
du canal digestif; il est placé au-dessous dtl diaphragme
et est en partie recouvert par les côtes inférieures gau-
ches; il se contit1ue à droite et en bas par le petit in-
testin.
A droite de l'estomac,, sous le diaphragn1e également,
se trouve le foie. Cet organe sert à préparer la bile qui
est rassen1blée dans un petit réservoir, placé en-dessous
et appelé vésicule biliaire; elle en ressort par un canal
s'ouvrant dans l'intestin un peu au-dessotls de l'estomac,
afin de se mélanger aux aliments.
Derrière celui-ci est en outre situé le pancréas, grande
glande sécrétant tln liquide semblable à la salive, qui,
comn1e le précédent, va se déverser par un petit canal
spécial dans l'intestin. A gauche de l'estomac se trouve
enflr1 un viscère particulier nommé rate.
La plus grande partie de la cavité abdominale est
1
61
ren1plie par les intestins, lesquels sont librement suspen-
dus à une men1brane spéciale appelée mésentère et s'éten-
dant depuis l'estomac jusqu'à l'anus; ils so11t recouverts
e11 avant par l'épiploon, organe en forme de tablier et
riche en tissus graisseux.
La portion supérie11re des intestins, de petit calibre,
rn ais très longue, se nomme in,test1~n grêle j elle débouche
dans le g1~os intestin ou colon, qui entoure de droite à
gauche le précédent, en décrivant un cercle.
On entend par rectum le segment inférieur des intes-
tii1S qui dèscend dans le bassin et qui se termine par
l'orifice de l'a~nus, situé e11tre les deux os de l'ischion.
§ 82.
Les organes qui viennent d'être décrits ont P.our fonc-
tion de transformer les aliments en un liquide pareil. au
sang et de conduire ensuite celui-ci dans le torrent cir-
culatoire; ce travail de l'éconotr1ie constitue la digest~ion
et a lieu de la n1anière suivante :
Les aliments introduits dans la bot1che sont mâchés
au moyen des dents, puis humectés par la salive, afin
de pouvoir descendre plus facilen1ent, à travers l'œso-
phage, dans l'estomac. Là, ils sont n1is en contact avec
un liquide acide sécrété par celui-ci, appelé suc gastrique,
qui a la propriété de les transfor111er en une bouillie
nommée chyme. Ce dernier, une fois ~rrivé dans l'intes-
tin grêle, se n1élange à la bile et au suc pancréatique, ce
qui concourt à le séparer, d'une part en élén1ents nutri-
tifs et de l'autre en parties impropres à la nutrition. Les
pren1iers sont alors liquéfiés et absorbés par des 1Jais-
sealJ;X particuliers, dit chylifères, qui forment un réseau
entourant la surface tout entière de l'intestin.
Leur contenu, appelé chyle, après avoir été rassen1blé
dans un tronc principal, le canal thoracique, finit par être
62 II. Le corps huinain.
déversé dans le sang veineux un peu avant so11 entrée
dans le cœur. Qua11t aux n1alières no11 11utritives, elles
descendent peu à peu par le gros intestin dans le recturn
et quittent le corps par le moyen de la défécation, sotls
forme de dé_jections (garde-robes, selles).
C'est au moyen de cette assimilation que le sang se
procure sans cesse les nouveaux éléments dont il a be-
soin pour remplacer ceux qu'il dépose dans les différents
organes.
§ 83.
Organes urinaires.
Les reins ou rognons sont deux grandes glandes, aya11t
chacune la forn1e d'un haricot, situées contre la paroi
postérieure de l'abdomen, à droite et à gauche de la
régio11 lombaire de la colonne vertébrale.
Leur fonction est de sécréter d'une manière continue
un liquide particulier appelé urine. On peut les compa-
rer à des filtres, où le sang est amené par deux grosses
artères, potlr y être purifié de divers résidus de l'usure
des organes.
L'urine s'écoule des reins goutte à goutte dans deux
canaux nommés urétères, aboutissant dans la vessie
sitt1ée dans le bas de l'abdomen, derrière le pubis. Lors-
que celle-ci est pleine, le besoin d'uriner se fait sentir;
un canal traversant le membre viril dans sa longueur,
et portant le nom d'urètre, sert à amener au dehors
son contenu (miction).
6. Organes des sens.
§ 84.
Les organes des sens n1ettent le corps en relation
avec les objets qui l'environnent; des nerfs de sensibilité
particuliers conduisent leurs impressions au cerveau et
1
B. Les organes des sêns. 63
nous font de cette n1anière connaître tout ce qui se
passe autour de nous.
Nous avons cinq sens, à savoir : la vue, l'ouïe, l'odo-
rat, le goût et le toucher.
§ 85.
L'organe de la vue se compose du globe de l'œil et rles
pa·upières, destinées à couvrir et à protéger celui·ci.
A11 milieu de l'œil on distingue une partie tratlspa-
rente appelée cornée, par laquelle la lumière pénètre
dans sor1 intérieur; derrière celle-ci se trouve l'iris avec
la -pupille, ouverture pouva11t s'agrandir ou se rétrécir
et permettant aux rayons lumineux d'arriver jusqu'à la
rétine; c'est sur cette dernière n1embrane tapissant le
fo11d de l'œil que viennent se forn1er les images des ob-
jets du monde extérieur perçues par les terminaisons du
1~er{optique.
Afin d'assurer la n1obilité du globe de l'œil (lans l'or-
}Jite, celui-ci est· humecté d'une façon continue par les
lar1nes; ce liquide aqueux s'écoule ensuite dans les fos-
ses nasales par un conduit spécial appelé naso-lacrymal.
§ 86.
L'oreille est le siège du sens de l'ouïe j elle se compose
du canal au.ditif externe abot1tissant à une membrane
tendtle comme la peau d'un tambour, appelée ty1npan,
puis d'une partie moyenne contenant des osselets, et se
termine enfin dans les profondeurs de l'os temporal par
l'oreille interne j c'est dans celle-ci que viennent se ré-
palldre les terminaisons du nerf acoustique. Les sons,
après s'être propagés à travers le conduit auditif ex-
tern~, viennent ébranler le tympan, lequel transmet ses
vibrations par le moyen des osselets.
§ 87.
Le nez est l'organe de l'odorat. Ses cavités, appelées
64 II. Le corps humain.
fosses 11asales, s'ouvrent en arrière dans Je pharynx et
sont tapissées d'une membrane sinueuse sur laquelle
vient se ramifier le nerf olfactif.
§ 88.
Le sens du goût a son siège dans la bouche, principa-
lement dans la langue sur la surface de laque] le viennent
se terminer les ran1ifications du nerf gustatif.
§ 89.
Le se11s du tact ou du toucher est répandu dans toutes
les parties du corps qui contiennent des nerfs de sensi-
bilité; ils se trouvent surtotlt dans la peau. Les princi-
paux organes du toucher sont les doigts où une qtlantité
considérable de nerfs semblables viennent se ramifier.
7. La peau.
§ 90.
La peau enveloppe le corps tout e11tier et est un de
ses organes les .plus importants; a11x ouvertures natu-
relles comme la bouche, le nez, etc., elle se continue par
une membrane appelée muqueuse, qt1i tapisse l'intérieur
des cavités où celles-ci aboutissent, telles que le tube
digestif, les bronches, la vessie, etc.
Cet organe se compose de deux couches superposées
dont l'une, extérieure, nommée épiderm.e, n'a ni nerfs, ni
vaisseaux sanguins; lorsqu'on blesse celui-ci, il reste par
conséquent insensible et ne saigne pas; l'at1tre, inté-
rieure, appelée derme, est au contraire très riche en
éléments de ce genre, ce qui explique les fortes douleurs
que l'on ressent et l'hémorragie qui se produit quand on
vient à l'atteindre.
Les ongles, les poils et les cheveux sont des appendices
de l'épiderme: lorsque celui-ci s'épaissit, il donne lieu à
la formation de cors et de durillons, les douleurs qu'oc-
casiorlnent ces derniers proviennent uniquernent de ce
1
7. La peau. 65
qu'ils -exercent une pression continue et par conséqt1ent
une irritation Sllr le dern1e si riche en nerfs qui se trouve
immédiatement a11-dessous.
Sous la peau se trouve une cot1che plus ou moins
épaisse de tisstl graissetlx.
La peau renferme un nombre considérable de. très
petites glandes, dont les ouvertures forment à sa surface
ce que l'on désigne sous le· nom de pores,· les 11nes de
ces glandes sécrètent la sueur, les autres une espèce de
graisse qui lui donne, ainsi qu'aux cheveux, une sou-
plesse particulière.
Il rést1lte de ce qui précède que la peau a des fonc·
tians excessivement importantes à remplir dans l'écono-
n1ie; en pre1nier lieu elle est, par suite de sa richesse en
éléments nerveux, le siège principal de la sensibilité du
corps; en second lieu, par le fait de la production de la
sueur et de la transpiration en général, elle p11rifie le
sang de même qtle les pot1mons, en débarrassant celui-ci
d'une qtlantité de substances devenues int1tiles.
Cette dernière fonction étant indispensable pour le
mai11tien de notre santé, il est absolun1ent nécessaire de
maintenir la peau propre, afin que les pores ne soient
pas obstrués par la crasse et que la transpiration puisse
se faire librement.
§ ~1.
En résumé, les fonctions des différe11tes parties du
corps sont les sui vantes :
Les os et les m~tscles sont les organes du mouvement;
le sa1zg sert à entretenir, à nourrir et à réchauffer le
corps; par le moyen de la respi-ration, de la sécrétion de
l'urine et de l'activité de la peazt, les matières viciées ou
inutiles qu'il renferme, lui sont enlevées; de pltls, la
respiration lui rend ses propriétés vivifiantes.
5
66 III. Blessures.
Il est nécessaire de n1anger et de boire, afin que les
alitnents, après avoir subi le travail de la digestion, répa ..
rent les pertes journalières de l'organisme.
Les organes des sens nous mettent en rapport avec les
choses environnantes; le cer·oea·l,t, qui est le siège de
notre volonté, perçoit enfin d'une part les diverses senu
sations et de l'autre fait exécuter les différents mouve-
ments par l'entremise des nerfs.
IIJme PARTIE
Des blessures et des premiers secours
à donner aux blessés.
A) PLAIES
1. Division, symptômes, nature, marche
et gravité des plaies.
§ 92·.
On entend par plaie ou blessure une solution de conti-
nuité, ou comme on dit communément, une ot1verture
de la peau, quelquefois aussi des parties molles recou-
vertes par celle-ci, produite par l'action violente ou la .
pénétration d'un instrument ou de tout autre objet.
Par suite de ce déchirement, ainsi que de la lésion des
vaisseaux sanguins et des nerfs qui en résulte, chaque
plaie présente les signes caractéristiques suivants : l' écar-
tement de ses bords, l'hémorragie ou perte de sang et la
douleur, auxquels viennent s'ajouter souvent des symp-
tômes généraux, tels que la syncope ou perte de connais-
sance, la stupeur et le choc.
Quelques plaies peuvent cependant n'offrir ces parti-
cularités que d'une manière très peu marquée; c'est
ainsi que l'écartement des bords dans certaines bles-
sures par instrument piquant ou bien l'hémorragie dans
des plaies contuses, font plus ou moins défaut.
1
A) 1. Plaies. 67
§ 93.
La nature des pla,ies varie selon la forme et l'action
des objets qui atteignent le corps.
On appelle plaies par i,nstruments tranchants les plaies
produites par des armes tranchantes (sabres, cot1teaux,
etc.) ;plaies pa.r ittstruments piquants, celles faites par des
arn1es pointues (baïonnettes, épées, lances, etc.); plaies
par armes à feu, celles produites par les balles; plaies
contttses ou déchirées, celles faites par des objets COI1ton-
dants, obtus ou angulet1x (coups de crosse, éclats de
pierres, de n1itraille ou d'obus, etc.). Les plaies par
armes à fe tl sont celles qui se présentent le plus souvent
en campagne; il peut arriver que le même homme soit
atteint de plusieurs blessures de ce genre à la fois.
§ 94.
Selon leur forme et leur étendue, les plaies sont :
.allongées ou oblongues, anguleuses ou arrrondies, à bords
lisses ou à bords déchirés j il y a des plaies à la·mbeaux et
d'autres qt1i sont accompagnées de pertes de substance
plus ou moins considérable. On distingue e11 outre des
plaies superficielles, profondes, pénétrantes 011 1nême perfo-
rantes. Les plaies simples sont celles qui ne présentent
que les symptômes précités; on entend par plaies com-
pliquées celles qui, outre la solution de continuité, sont
accompagnées d'autres lésions ou complications telles
que contusion grave, fracture, commotion, hémorragie
abondante, etc.
Dans chaque plaie on distingue enfin l'ouverture de la
plaie, sa surface, ses bords, des la1nbeaux, des angles, un
trafet, etc.
§ 95.
Les plaies par instruments tranchants sont plutôt allon·
gées, béantes, superficielles et simples; elles sont à bords
68 III. Rlessures.
Fig. 8. lisses, souvent à larn·
beaux et saignent forte·
ment.
Les plaies par instru·
ments piquants sont au
contraire profondes, pé-
nétrantes ou perforan-
tes; elles sont souvent
compliquées; letlr ori-
fiee est petit, anguleux
et ne présente pas d'é-
cartement; elles sont
accompagnées d'une hé-
nlorragie parfois très
abondante ou au con-
traire insignifiante; dans
le premier cas, la perte
de sang visible à l'ex-
térieur se borne sou-
vent à quelques gouttes,
tandis qu'une quantité
considérable de sang
s'épanche dans t1ne des
cavités du corps.
Les plaies par armes
à feu ont une certaine ressemblance avec les précé ·
dentes; lorsqu'en pénétrant dans le corps humain, une
balle n'a plt1s tot1te sa force, on observe un trou
d'entrée arrondi, de la grandeur environ de celle-ci et à
bords plus ou mojns déchirés; cette ouverture donne
accès à l1Îl trajet ou canal en cul·de-sac au fond duquel
se trouve le projectile. Quand celui-ci aura encore eu
une force suffisante, il percera de part en part la région
du corps en question, ira même plus loin et blessera
1
A) 1. Plaies. 69
parfois d'autres soldats. Dans ce cas, il y aura outre
l'orifice d'entrée et le trajet de la b.alle un orifice de
sortie plus grand et à bords pltls déchirés que le pré-
cédent; lorqu'il s'agit d'un coup de feu tiré à petite dis-
tance, la plaie qui en résulte peut être énorme.
A n1oins qu'un gros vaisseau n'ait été lésé, on n'ob-
serve guère de fortes hémorragies dans les plaies par
armes à feu.
Dans les coups de feu tirés à bout portant, on trouve
souvent autour de l'orifice d'entrée des traces de brû-
lure et des grains de poudre ayant pénétré dans la
peau.
Lorsqu'u11e balle atteint un os avec toute ·sa force,
celui-ci se ]Jrise et éclate généralement en formant des
esquilles; sJil s'agit au contraire d'un projectile amorti,
il est ou bien détour11é de son trajet, ou bien n1ême com-
plètement arrêté par l'os.
On trouve ~auvent dans les plaies par armes à feu,
011tre la balle, d'autres corps étrangers, tels que des
lan1beaux de vêtements, etc.
Les plaies cont~uses sont plutôt superficielles; leur sur-
face et leurs bords sont dentelés, déchirés et blet1âtres;
la peau y présente souvent des lan1beaux ou des pertes
de substa11ce. Au début elles saignent petl, n1ais sot1vent
les parties a.voisinantes ou profondes sont égale1nent
contusionnées ou détruites; cle plus, des organes impor-
tants ont été forteme11t ébranlés ou sont le siège d'épan-
chenlents sa11guins.
§ 96.
Il est de toute importance de savoir distingt1er les
plaies suivartt leur clegré de gravité, en d'autres termes
d'être à même de reconnaître si un soldat est l~gèrement,
·grièverrtertt ou ,mortellement blessé, afin d'accourir en pre·
70 III. Blessures.
mi er lieu vers celui do11t l'état exige un prompt secours.
On entend en général par plaies légères, celles qui sont
simples et nettes, celles dont l'hémorragie n'est pas
forte et celles qui n'intéres:.;ent qu.e la peau ou les mus-
cles soit superficielle111ent, soit profo11dét11ent, quand
tnême un membre est transpercé de part en part.
Une plaie est au contraire grave, lorsqli'elle est accon1-
pagnée d'une lésion d'organes importants, tels que le
cerveau ou les viscères. Il en est de même des blessures
des gros vaisseallX entraîna11t llne l1é1norragie considéra-
ble, ainsi que de celles ayant atteint un tronc nerveux
important; des plaies con1pliqt1ées de fra et ures des os,
en particulier de ceux du cr:lne ou de la colo11ne verté-
brale, ou de lésions articulaires; enfi11lorsque des n1e111-
bres entiers ont été emportés ou écrasés, ou bien lors-
qu'il y a contusion violente ou ébranleme11t du corps
tout entier.
Une plaie est ~nfin da11s la règle 1nortelle, lorsqu'il
s'agit d'une lésion considérable du cerveau, de ]a maëlle
épinière, des gra11des artères ou bien d'u11e perforation
d'une des cavités du corps par un grand projectile avec
destructio11 des viscères qui y sont contenus. La mort
est amenée dans ces cas soit par hén1orragie foudroyante,
soit par suppression Î11stantanée de l'activité des centres
r1erveux. Toute plaie légère, qtlelle qu'elle soit, peut ce-
pendant donner lietl à de graves complications et, e11
cas d'un traitement non approprié so11s l'influence de
conditions défavorables, conduire même à la mort.
§ 97.
Toute plaie abandonnée à elle-même devient ordinai..
rement, au bout de quelques heures après la blessure, le
siège d'une inflammation. Celle-ci se manifeste par les
symptômes suivants : tu1né{action, rougeur, chaleur et
l
A) 1. Plaies. 71
douleurs des parties avoisinant la plaie et de la plaie
elle-même. Plus la lésion a été considérable et grave,
plus il y a tendance à ce qu'elle s'enflamme.
Quand le traitement a été correct dès le début, et
quand la cicatrisation a lieu favorablement, cette inflam-
mation n'a rien d'inquiétant, même lorsqu'il. s'agit de
blessures considérables. Elle disparaît peu à peli dans
l'espace de quelques jours en même ten1ps que la gué-
rison se produit.
§ 98.
La cicatrisation (guérison) d'une plaie peut avoir lieu
par suite de l'accolement de ses bords et de sa surface
sans supptlration ni fièvre dans les conditions uniques
suivantes :
1o Lorsque les bords de la plaie ne sont que peu
ou point contusionnés et lorsqu'ils ont été mis en con.
tact exact;
2° Lorsque ~a moindre malpropreté n'a pu pénétrer
d'aucune rnanière dans la blessure (contact avec des
pièces de pansement, des doigts ou des instruments
sales, introduction de poussières co11tenues dans l'air,
etc.), à moins que son action nuisible n'ait été supprimée
au moyen d'un nettoyage et de soins suffisants.
Quoique les plus grandes plaies puissent guérir de
cette façon, c'est le n1ode de cicatrisation particulier
aux blessures superficielles produites par un instrument
tranchant ou piquant. Le but principal que l'on se pro-
pose lors du traiterr1ent d'une plaie, c'est justement
d'atteindre autant que possible·~ ce genre favorable de
, .
guerison.
Quand une plaie n'est au contraire pas absolument
propre 011 quand elle renferme des corps étrangers, ou
bien encore quand ses bords sont contusionnés et qu'ils
ne peuvent pas être maintenus accolés l'qn contre l'au'! ·
72 III. Blessures.
tre, ou que des parties plus ou moins considérables du
corps ont été emportées, l'inflammation augmente de
plus en }Jlus et, au bout de quelq11es jours, la fièvre dite
traumatique se déclare et la suppuratio1~ apparaît. Il 1
s'établit alors d'lille part une sécrétion continue de ]Jus,
et de l'autrP, la formation de ]Jourgeons charnus, sur la
surface de la plaie; ceux·ci se recouvrent ensuite petit à •
petit de la périphPrie au centre d'épiderme et forrnent
alors une véritable cicatrice.
Il peut survenir, pendant la guérison d'une plaie,
diverses complications, les unes retardant la cicatrisa-
tion, les. autres m.ettant la vie du blessé en danger; telles
sont en particulier les hérnorragies consécutives, la gan-
grène, l'érysipèle, la fièvre JJUtride ou l'i1~{ection pur,ulente
et le tétanos.
§ 99.
On entend par hémorrag1~e consécutive toute perte de
sang qui se déclare dans une plaie quelque ten1ps après
que celle qui s'était produite au début de la blessure a
complètement cessé. Une con1plication pareille, due en
général à l'ébranlement ou au cahotement de la voitu.re
pendant le transport d'un blessé, s'observe surtout dans
les cas de coups de feu ou de plaies contuses ayant pri-
mitiv_en1ent peu saigné ou encore à la suite d't1r1e grande
opération.
Les soldats sanitaires agiro11t donc en conséquence en
se souvenant qu'une hémorragie sen1blable peut très faci~
lement être mortelle.
§ 100.
La gangrène est une mort locale, c'est-à-dire la cessa-
tion de la vie dans une partie plus ou moins étendue du
corps. Elle apparaît volontiers lors d'une contusion, ou
bien lorsque par suite de la destructio11 des vaisseaux
-~

l
A) 1. Plaies. 73

sanguins et des nerfs d'une région, l'activité vitale est


en totalité ou en partie complètement interrornptle, par
exemple dans les plaies déchirées, accompagnées d'écra-
sement ou de formation de lambeaux.
Les syrrtptômes caractéristiques de la gangrène sont
les suivants : la partie en question est tantôt dure et noi-
râtre, tantôt au contraire elle est le siège d'une tumé-
faction livide et pâteuse; elle est froide au toucher, in-
dolente et même complètement insensible.
Au bout de peu de terr1ps, elle se recouvre d'une sé-
crétion putride et nauséabonde et, si la peau est intacte
à cet endroit, on y remarque bientôt la formation d'am-
poules remplies d'un liquide aqueux.
Parfois il n'y a que certaines parties d'une plaie qt1i
deviennent gangreneuses; elles s'en détachent alors petit
à petit par suite de la suppuration qui se forme à leur~·._
base. Lorsqu'il s'agit de lésions très étendues et très
graves, la gangrène peut alors envahir un membre tout
entier et menacer la vie du blessé ; elle peut enfin être
accompagnée d'une fièvre dite putride qui, à elle seule,
présente les mêmes dangers.
§ 101.
Sous le nom de fièvre putride ou d'infectior;z pu tulen te,
on comprend une fièvre 1naligne, qui s'observe chez les
blessés do11t les plaies sont gangreneuses ou recouvertes
de pus décom.posé, soit que celui-ci n'ait pas eu d'écou-
lemeJ1t (par exemple dans celles qui sont profondes ou
sinueuses), soit que sa déco1nposition ait été atnenée par
le contact d'in1puretés qui ont pot1r ainsi dire empoisonné
la blessure.
Cette sécrétion pt1tride est alors absorbée par le sang
et provoque une fièvre qui se manifeste surtout par de
violents frissons j- elle peut même rapidement amener un
74 III. Blessures.
véritable empoison11en1ent du sang. Les malades qui en
sont atteints s'émacient e11 peu de temps de plus en
ph1s et finissent par 1nourir, par suite des dépôts ptlrtl-
lents qui se forment da11s les différents organes du
corps.
L'infection pur11le11te s'observe surtout dans les éta""
blissements sanitaires st1rchargés de blessés; l'atrnos· ..
phère y est, en effet, ren1plie de corpuscules très fi11s
semblables à des poussières qui ont la propriété de
provoqt1er et de fa voris er la décomposition putride des
plaies.
On pet1t dire d'une façon générale que cette compli-
cation est la plus dangereuse d'entre toutes pour la vie
des soldats grièvement atteints.
La fièvre traumatique n'est, du reste, pas autre chose
qu'une sorte d'infection purulente bénigne et, par con-
séquent, peu dangereuse; elle peut, toutefois, dégénérer
en véritable fièyre putride.
§ 102.
L'érysi]Jèle trau111atique est une inflan1mation de la
peau aux alentours d'une plaie; elle débute avec une
très forte fièvre et est contagieuse pour les blessés. Il y
a de la tun1éfaction, une rougeur très accentuée et une
forte douleur à la pression. Ces symptômes peuvent
petit à petit envahir une surface considérable du corps.
Cette maladie a également pour cause soit la décom-
position des liquides sécrétés par line plaie, soit le
contact de celle-ci avec des substances putrides ou
infectieuses, telles que peuvent en avoir les doigts, les
instruments, les pièces de pansement, etc.
Tout en étant moins dangereuse que l'infection puru-
lente, elle peut cependant aussi être mortelle, particu-
lièrelnent lorsqu'elle a son siège sur le cuir chevelu;
1
A) 1. Plaies. 75
dans ce cas on la reconnaît moins à la rougeur qu'à la
tutnéfaction de la peau.
§ 103.
Le tétanos tratlmatique est 1111e affection rare, qt1i
s'observe toutefois à la st1ite de blessures insignifiantes.
Au début, le malade éprouve des contractions convul-
sives dans la région du cou et de la nuque, la déglu-ti-
tion devie11t pé11ible et même impossible, et son visage
est contracté.
D'autres syn1ptômes st1rviennent bie11tôt, tels que res-
serrement involontaire des mâchoires, fermeture de la
bOllChe, VOÎX indistÏllCte; plus tard, le corps entier est
pris de convulsions, il s'allonge tout de son long et se
raidit, ou bier1 il se recourl)e violen1n1ent en arrière ou
en avant. Ces attaques se propagent enst1ite a11x viscè-
res de la poitrine, se répètent de plus en plus fréquem-
ment, et c'est ordinairement pendant l'attaque que la
mort survient.
Comme tin simple refroidissement,· par exen1ple pen·
dant 11ne nuit fraîche, favorise l'éclosion du tétanos, on
veillera à ce que les blessés n'y soient point exposés.
§ 104.
La ga11grène, l'érysipèle et le tétanos, de mên1e que
la suppuration sont causés dans la règle par la pénétra-
tion dans l'organisme d'êtres vivants, analogues à ceux
de la fertnentation. Les divers agents de ces contagions
sont des cl1ampignons microscopiqt1es, les 1nicrobes, re-
connaissables seulement au moyen de très forts grossis-
sements ; ils se rencontrent dans la poussière et dans
toute espèce de malpropreté.
Les plaies sous-cutanées, en règle générale, ne sup-
purent pas, par exemple citons le cas d'une fracture
simple, d'une contusion; par contre toutes les plaies ou-
76 III. Blessures.
vertes sont exposées à l'envahissement de ces champi- .
gnons qui se multiplier1t très rapidetnent, tandis que la
plaie cherche à les combattre ~et à s'en débarrasser au
moyen de la suppuration.
En dehors de 11otre corps, ils peuvent être sûrement
détruits d'un côté par l'eau bouillante et par la vapeur
d'eau surchat1ffée, d'un autre par certains rnédicaments •
toxiques (ant-iseptiques et désinfectants), tels que le su-
blimé corrosif1 l'acide pl1énique, le Iysol, ai11si que le
iodoforme et l'acide boriqt1e.
On évitera autant que possible de mettre en cor1tact
les deux antiseptiques d'abord cités, avec les blessures
n1êmes, parceque leurs solutions même très diluées
peuvent déjà causer de graves accidents; aussi leur em-
ploi n'est permis qu'aux médecins. On veillera de pré-
férence minutieusement à ce que les pièces de panse-
ment qui seront ensuite en contact in1médiat avec les
· blessures, soient débarrassées complèten1ent et sûre-
ment de tous les microbes de la st1ppuration qui au-
raient pu s'y loger, soit en les exposant à la vapeur
d'eau surchauffée, soit en les i1nbibant de solutions anti-
septiques.
Les objets ainsi traités et destinés à être appliqt1és
directem.ent sur les blessures, ne doivent pas avoir été
souillés au contact de doigts n1alpropres et ne sero11t
saisis que par un côté qui ne touchera pas la I)laie.
Les ambulances possèdent des appareils spéciatlx
pour la désinfection des o])jets de panse~ent à la va-
peur (stérilisation), et d'autres pour le bouillissage des
instruments.
2. Traitement des plaiese
§ 105.
Le traitement d'une plaie a pour but de faire dispa-
raître les désordres causés dans le corps l1umain par le
l
A) 2. Plaies. 77
traum.atisme, c'est-à-dire principalement d'arrêter l'hé·
morragie et d'obtenir l'occlusion de la plaie. C'est une
des attributions exclrtsives des médecins; par conséq11ent,
toutes les fois qu'un médecin militaire est à portée ou
qu'il petit rapidement être ma11dé, ou encore lorsqtl'il
n'y a pas d'obstacle pour effectuer le transport d'un
blessé à la place de pansement, il est absolument dé-
fendu aux soldats sanitaires d'appliquer eux-mên1es le
pansement d'une plaie.
Il y a par contre des cas où il est impossible de dis-
poser du secours d'un médecin, où le transfert à la place
de pansement est in1pratical)le et où il y a cependant
péril en la demeure, con1me cela a spécialen1ent lieu
lors d'une forte hémorragie : c'est alors set1lement qtie
le soldat sanitaire a le devoir d'agir à la fois avec rapi-
dité et réflexion, et e~ est pot1rqt1oi il possède aussi des
pièces de pansement dans son équipement personnel.
Lorsqu'il y aura fracture ou plaie artict1laire, il appli-
quera tln appareil dit de transport convenable, de ma-
nière que l'enlèven1ent du blessé puisse avoir lieu avec
tous les n1énagements possibles et sans suites fâcheuses
pour ce dernier. Il est donc indispensable que chaque
soldat sanitaire possède quelques notions sur le traite-
ment des plaies et stlr les premiers soins à donner aux
blessés, car l'isstle favorable ou fatale d'une blessure en
dépend souvent.
a. Exploration des pla·ies.
§ 106.
Le soldat sanitaire trouvera le blessé soit assis, soit
étendu à terre et con1plèt ement habillé et équipé. Le
premier devoir d'tln soldat sanitaire est, dans ce cas, de
débarrasser son camarade de ses effets, de défaire sa
cravate, de déboutonner les vêten1ents qui le gênent et
78 III. Blessures.
l'oppressent, et de le placer dans une position aussi
commode que possible, soit ·en général de le mettre sur
son séant. Dans la plupart des cas il sera en outre
lirgent qu'il le désaltère au moyen dtl contenu de sa
gourde ou de son bidon à eau. Lorsque le blessé sera
épuisé ou évanot1i, il placera sous sa tête un havresac, 1

afin de lui <lonner une position plt1s comrnode ; il cher-


chera enfin le siège de sa blessure, à moins que le blessé
n'ait pu le lrti i11diqt1er.
Insistons toutefois à ce qtle sur le champ de bataille,
les brancardiers n'ont à perdre leur temps ni par une
exploration approfondie, ni par le nettoyage et le pan-
sement des plaies (sauf dans les cas de violentes hémor .
ragies ou de fractures graves, voir § 24), 1nais qu'ils ont
à s'occuper avant tout de transporter en arrière le
blessé aussi promptement et aussi doucement que pos-
sible.
§ 107.
Dans les cas prévus au § 105, le soldat donnant les
premiers soins procédera de la manière suivante :
Si la région lésée est recouverte de pièces d'habille-
ment, on les enlève pour ne pas être gêné dans l'exa-
men et dans l'application du pansement. ,.foutes les fois
que le temps et les circonstances le permettent, il faut,
avec les plus grandes précat1tions, mettre complètement
à nu la partie du corps où siège la blesst1re, ou bien se
contenter de retrot1sser les vêtements ou enfin de les
fendre en suivant autant que possible les coutures.
Lorsque l'on veut déshabiller la poitrine ou les mein-
bres supérieurs, il faut toujours commencer par ôter la
manche du côté non atteint ; quant à la chemise on
peut la retrousser ou la couper ; pour enlever les pan-
talons, il faut les tirer les deux jambes à la fois et quant
l
A) 2. Nettoyage des plaies. 79

aux bottes, si elles ne cèdent pas à un lég.er effort, on


n'hésitera pas à les cottper. ·
Une fois le siège de la blessure ·mis à ntl, on recher-
che s'il s'agit d'une plaie st1perficielle, profonde, péllé-
trante, perforante, puis si elle est simpl~ ou compliquée
d'une fracture, d't1ne forte l1émorragie, etc. Dans la pl tl-
part des cas, l'œil suffira pour reconnaître ce qui en est.
On pourra en outre admettre qu'il y a fracture, lorsque
le blessé sera dans l'impossibilité absolue de soulever
otl de mouvoir le n1embre.
Quand on est dans le doute si une plaie condt1it ou
non jusque dans une des cavités du corps, 011 doit toll-
jours procéder comme s'il s'agissait d'une blessure pé-
nétrante ; cela est particulièretnent le cas lors d't1ne
lésion située dans le voisinage d'une articulation.
b. Nettoyage des plaies.
§ 108.'
Il faut distinguer entre le nettoyage d't!Jne blessure
elle-rnême et celui de ses parties avoisinantes intactes.
Pour ce dernier on peut se servir d'une éponge, mais
en faisant bien attention à ce que ni elle-même ni l'eau
qui en découle ne viennent à être mises en contact avec
la plaie.
Les corps étrangers se trouvant dans une plaie pro-
duisent ou bien une irritation des parties n1olles en
agissant d'tine façon mécanique, comme le feront, par
exemple, des esquilles d'os otl des éclats de gros projec-
tiles; ils peuvent déterminer de cette manière de l'in-
flammation, de la suppuration, et par conséquent une
:g11érison plus lente ; 011 bien ils empoisonnent ou infec-
tent la plaie en y introduisant des impuretés; c'est ainsi
qu'agiront des lambeaux de vêten1ents, des cheveux, de
la boue, de l'eau sale.
80 III. Blessures.
§ 1Q9.

La règle principale à observer est qu'on ne doit ab-


solument pas toucher une plaie, ni avec les doigts, ni
avec des instruments et encore moins avec tine éponge,
mais uniquement avec des pièces de pansement parfai-
tement propres. Non seulen1ent les doigts, les instru-
ments, les pièces de pansernent malpropres salissent
11ne plaie sans la nettoyer, mais encore ils l'infectent.
Lorsque tle petits corps étrangers ou des impuretés
se trouvent à la surface d'une plaie, on essaiera de les
détacher au n1oyen d'un mince filet d'eau ou bien de les
enlever doucement avec un petit tampon de ot1ate sans
exercer la moindre pression. Ce n'est que lorsque ce
seront de plus gros objets, tels que des lambeaux de
vêten1ents, des esquilles d'os et quelquefois des cheveux
dépassant suffisamment la blessure pour pouvoir être
pris sans toucher à la plaie, que l'on pourra les enlever
avec les doigts ou avec la pincette.
Exception tt·nique à la règle principale : Lorsq11'on se
trouve en face d'tine très forte hémorragie provenant
de la profondeur d'une blessure, il faut presser au
moyen dtl doigt un tampon st1r le point d'où jaillit le
sang, puis remplir, petit à petit toute la plaie avec de la
ouate et fixer le tout par un bandage serré, afin d'arrê-
ter si possillle la perte de sang par compression. directe
(voir § 114).
La .présence d'une balle de plon1b dans une plaie n'a
pas fatalement de suites fâcheuses, parce que ces pro-
jectiles, tels qu'ils sortent du canon de l'arn1e, ne sont
généralement pas malpropres et ne causent par consé-
quent que peu ou point d'inflammation. Ceci explique la
fréquence de balles de fusil Oll de revolver qtli restent
dans le corps sans jamais causer d'inconvénients.
l
A) 2. Hémorragies .. 81

§ 110.
Dans les cas de plaies pénétrantes à armes à feu ou par
ttn inslr·ument piquant, blessures qui ne saignent que peu
ou même point du tout, le nettoyage de la plaie est du
ressort exclusif d'un médecin.
Le soldat sanitaire ne devra par conséquent sous au-
cun prétexte et avec aucun objet quelconque, toucher
des plaies de cette nature; lorsque la place de panse-
ment n'est pas à proxitnité, il se bornera à fermer l'ou-
verture d'entrée aussi bien que l'ouverture de sortie par
u11 pansement approprié.
Dans les blessures produites par un instrurnent tra,n-
chant et dans les plaies contuses, qui généralement pré-
sentent un fort écartement des bords de la plaie, il agira
selon la règle principale et appliquera un pansement,
8oit immédiaternent, soit après avoir nettoyé la partie
si cela est nécessaire.
Lorsque la perte de sang n'est pas considérable~ on
ne s'en inquiétera pas, car elle cessera d'elle-même sous
le pansement; si par contre l'hérnorragie est forte, il
faudra avant tout l'arrêter.
c. Moyens d'arrêter les hémorragies.
§ 111.
Une blessure peut otl bien n'atteindre qtle de petits
vaisseaux sanguins, ou bien il y a rupture ou ouverture
d'un gros tronc artériel ou veineux. Dans le pren1ier
cas, le sang s'écoule d'une manière uniforme de toute
la surface de la plaie et l'abondance de l'hémorragie
correspond environ à la grandeur et à l'étendue de
celle-ci. Par contre, lorsqu'une grande artère a été ou-
verte, le sang jaillit de la blessure en décrivant un arc ;
ce dernier, quoique continu, est renforcé par des sacca-
des qui ont le même rythme que les pulsattons et les
6
82 Ill. Blessures.
battements du cœur ; on peut même apercevoir parfois
dans la blessure l'artère coupée sous forme d'un anneau
blanchâtre entourant le jet de sang. Quand celui-ci pro·
vient d'une grande veine, il peut aussi jaillir en arc,
mais cet arc n'est point saccadé, ou bien le sang se dé-
verse de la plaie en torrent assez considérable ; sa cou-
leur est beaucotlp plus foncée que celle du sang arté-
riel.
§ 112.
Les hémorragies provenant de petits vaisseaux sail-
guins sont insignifiantes en cessant ordinairement d'elles-
mêmes peu de temps après que la .blessure a été n1ise
au contact de l'air frais. Celles qui proviennent de g'ros·
ses artères ou de grosses veines sont au contraire totl-
jours dangereuses et exigent un prompt secours. Lors-
que plusieurs grandes artères ou un tronc artériel ou
veineux principal a été coupé, comme cela arrive dans
certaines blessures du coll ou quand un membre entier
a été en1porté, le malade peut au bout de quelques mi-
nutes mourir d'hémorragie foudroyante. Un des devoirs
les plus importants des soldats sanitaires sur le chan1p
de bataille et surtout des infirmiers de compagnies est
par conséquent de savoir arrêter une hémorragie grave
(voir § 24).
§ 113.
L'hémorragie fournie par les veines et autres petits
vaisseaux est augmentée par tout ce qui fait obstacle au
reflux du sang au cœur : position déclive du Inembre •
blessé, jarretières, manches ou pantalons retroussés ou
trop étroits, etc. Donc, lors d'une hémorragie considé-
rable, 1nais non saccadée, la règle à observer est de
donner à la partie blessée une position élevée et d'écarter
toutes les pièces de vête1nent serrant le membre entre la
blessure et le cœur (col, cravate, manche, jarretière). •
A) 2. Hémorragies. 83
Ainsi les hémorragies provenant de veines de moyenne
grandeur ou de petites artères cesseront sous peu avec
l'aide de l'air frais sinon l'application de compresses froi-
des (eau, neige, glace), suffira pour s'en rendre maitre.
Il est absolun1ent défendu de se servir de toiles d'a-
raignées, d'urine ou d'at1tres remèdes dits populaires,
car leur application n'aboutit qt1'à ir1fecter la plaie, sans
résultat effectif.
En revanche, on peut se servir, mais qnique111ent potlr
les blessures insignifiantes, d'amadou. Cette substance
agit en absorbant le sang et en se collant contre les ou-
verttlres des vaisseatlX qui saignent.
§ 114.
Lorsque l'hémorragie provient d'une n1oyenne ou
d'une grande artère (le sang jaillissant par saccades),
il faut, sans Fig. 9.
perdre une nli-
nute en voulant
appliquer les
moyens indi-
qués plus haut,
.
com·vrzmer Im·
.
..L
a. Artère temporale.
médiatement b. « faciale.
l'artère dont c. Carotide.
provient l'hé- d. Artère sous-clavière.
morragie en la e. « du bras.
serrant vigou · f. c de la cuisse.
reusement con- g. « du jarret.
tre ~ln os à une
place con vena-
ble entre le
cœur et la bles- ~
sure. Cette
con1pression peut se faire de trois manières différentes :
84 III. Blessures.
1o au moyen de la compression digitale,
2° au moyen de la constriction du n1embre, et
3° de la flexion forcée de l'extrémité.
§ 115.
Les troncs principatlX des artères sont représentés
dans la fig. 9 qui indique en mê111e ,temps au moyen de •
traits (a, b, etc.) les points où se fait la compression digi-
tale (toujours contre l'os sous-jacent) et par des anneaux
les places où devront être ap})liqtiés les appareils pour
la constriction (e, f, g).
La n1anière de se servir de ces deux. derniers moyens
d'hen1ostase est décrite plus en détail ci-après.
La {lexio1~ forcée ne peut être employée qu'au coude
et au genou. L'artère se trotlve ainsi repliée sur elle-
même et par conséque11t comprimée. Pour maintenir le
rr1e·mbre da11s cette position, il faut le fixer au moyen
d'u11 1nouchoir ou d'une courroie.
§ 116.
Lorsc1ue par les moyens indiqués jusqu'à présent, 011
ne réussit pas à arrêter le sang avant l'arrivée du mé-
decit1, il ne reste plus qu'à trtmpon.ner la blessure, c'est-
à-dire c't exercer ~·tne pressio·n sur le vaisseau dans la pro-
fondeur de la plaie elle-même. Après avoir recouvert la
plaie d'u11e compresse propre étalée, on serre dans l'en-
tonnoir de la plaie, en lès pressant constan1rnent avec
le doigt contre le point saignant des tampons formés
d'ouate ou de gaze, jusq11'au·dessus du niveau de la •
peau ; enst1ite on fixe ces tampons n1oyennant un pan-
sement bien contentif avec un triangle ou une bande, et
on don11e au membre une position élevée.
d. Description et modes d'emploi des cotnpresset.trs.
§ 117. 1
Jusque dans les vingt dernières années, on se servait •
1
A) 2. Hémorragies. 85
en général des compressettrs qui sont encore mis en usage
de nos jours dans certains cas.
Un compresse11r se compose d'une pelote qu'on appli-
que sur le trajet de l'artère, d'une bande fixée sur la
pelote et qu'on passe autour du n1embre, et d'un méca-
nis!fle au moyen duqtlel on peut serrer la bande de
façon à presser fortement la pelote contre l'artère.
Dans l'application du compresseur 011 tottrniquet, on
cherche tout d'abord le tronc artériel qui conduit à la
blessure aux points désignés dans la figure 9 par un
anneau. L'extré1nité des doigts placés e11 cet endroit
exerçant 11ne pression plus ou moins forte percevra les
battements de l'artère et les comprimera. Si le sang
cesse de couler, c'est une preuve qu'on se trouve à
la bonne place.
On pose alors la pelote exactement à l'endroit où
l'on a senti les pulsations, puis on serre le tourniquet
jusqu'au mon1e-qt oi1 l'hémorragie s'arrête, toutefois
pas au delà.
Les compresse11rs outot1rniquets encore e.o usage sont :
1. Le compressetlr à boucle,
2. le compresseur à vis.

§ 118.
Le co·tnpresseur à boucle (fig. 10) se compose d't1ne
bande à laquelle est fixée tlne boucle, qui sert à tendre
celle-ci et à la Inaintenir en· place. Un des côtés de
la boucle est gar11i de trois
ou quatre pointes solides,
nommé ardillons. C'est à JTig. l O.
ce bord que l'un des bouts
de la bande est cousu; une
autre bande plus courte est
assujettie au bord opposé.
86 III.· Blessures.
Pour appliquer ce compresseur, il faut placer la
longue bande autour du men1bre en question, mettre
exactement la pelote st1r le trajet de l'artère, et
faire ensuite passer l'extrémité de cette longue bande
par la boucle. On saisit alors ce bout d'une main, la
}Jande plus courte de l'autre et tirant vigoureusement
et en sens opposé jusqu'à ce que le sang cesse de couler,
on arrête alors la lor1gue bande par le moye11 des ardil-
lons. La courte bande n'est donc qu'une espèce de
poignée qtri permet de serrer plus forten1ent et d'em-
pêcher que la pelote ne change de place pendant que l'on
tire sur l'autre. Pour empêcher une pression trop vio-
lente de la boucle, on met au-dessus une compresse ou
une plaque en corne ou e11 ct1ir légèrement bombée.
Dans la fig. 10, la pelote n'est pas visible. Elle se
trouve placée de l'autre côté du membre, en opposition
à la boucle.
Fig. 11.
A) 2. Hémorragies.
l
87
§ 119.
Lors d'une opération chir~rgicale, les médecins em-
ployaient autrefois presque exclusivement le tourniquet à
vis (fig. 11) ou tourniq·uet proprement dit, dans lequel
la bande est fixée à deux plaques et tendue par leur
écartement au n1oyen d'une vis.
§ 120.
Au moyen d'une bande non élastique comme celle des
compresseurs, on ne parvient en l'absence de pelote et
sans l'emploi d'une très forte traction, qu'à interrompre
le coura11t sanguin dans les veines, mais non dans les
artères principales. Un bandeau élastique peut parfaite-
filent par lui-même faire cet usage.
Cette propriété a été mise en pratique par Esmarch
dans son appare2·l hén~ostatique, qui remplace avec a van-
tage les appareils à pelotes. Il se compose d'une forte et
longue bande élastique ainsi que d'lin tuyau de la gros-
seur du petit doigt, égalen1ent en caoutchouc.
Pour employer cet appareil, on applique d'abord la
bande élastique au moyen de tours circulaires bien ser-
rés sur le membre en question, en commençant à son
extrémité inférieure pour finir au-dessus de l'endroit où
l'opération doit avoir lieu. De cette manière, tout le
sang qui s'y trouve est refoulé vers le tronc et cela pour
ainsi dire jusqu'à sa dernière goutte. Ensuite on fait
faire au tube en caoutchouc, au bord sup~rieur de ce
bandage, trois à quatre tours autour du membre tout en
le tendant avec force, puis on noue ses deux bouts. La
compressio11 d'un tube semblable est telle, qu'il n'y a
plus possibilité qu'une seule goutte de sang puisse en-
core circuler; après avoir enlevé la bande on dispose
d'un champ opératoire absolument exsangue.
Le tube de caoutchouc peut à lui seul servir de compres-
seur; il faut cependant surveiller son action, car elle est
88 III. Blessures.
encore plus efficace que celle des précédents (voir § 123).
§ 121.
Une autre simplification du compresseur consiste à le
ren1placer par une longue bande élastiqtte ordinaire (bre-
telle). On applique celle-ci au-dessus du siège de la
blessure, r1on pas comme la bande, mais bien comme le 1
tuyau de l'appareil hémostatique décrit plus haut. Après 1
en avoir entouré le membre comme d'une bague, de
façon à ce que les tours soient bien tendus et qu'ils se
recouvrent complètement les uns les autres, on la fixe
au moyen d'une imperdable; une pelote est inutile. Des
bandes élastiques de ce genre remplacent les tourni 40

quets à boucle, dans le matériel sanitaire de dernière


ordonnance.
§ 122.
Comme en campagne il arrive fréquemment que l'on
ne dispose pas d'un tourniquet d'ordonnance, il faut que
les soldats sanit~ires soient en tout temps capables d'y
suppléer promptement par l'in1provisation de compres-
seltrs d'urgence.
On en1ploie alors à titre de bande un linge plié en
cravate et à titre de pelote un globe de bande, une
pierre arrondie, une pomme, un couteau de soldat bien
enveloppé ou tout autre objet semblable enrot1lé dans la
cravate ou placé entre elle et la peau. Pour serrer plus
fortement la cravate, on peut passer entre elle et le
membre une tige de bois qu'on tot1rne jusqu'à constric-
tion suffisante.
§ 123.
Il faut éviter de prolonger l'application d'un compres-
seur ou d'une bande élastique trop longtemps, parce
que la circulation cesse dès cet instant dans le membre
tout entier et que la gangrène peut facilement en résulter.
Lorsque par conséquent, dans ce membre, il se pro-
l
A) 2. Hémorragies. 89
duit de l'engourdissement, des fourmillements ou même
une insensibilité cotnplète, et lorsque la peau prend une
teinte livide, il faut desserrer l'appareil ou mên1e l'enle-
ver et se borner à arrêter l'hémorragie jusqu'à l'arrivée
d'un tnédecin, soit au moyen de la compression digitale,
soit par un bandage compressif.
Fig. 12. 1

§ 124.
On trouve le plus facilement le trajet de l'artère du
bras en se plaçant en dehors et en arrière du bras étendu
blessé, et en posant le milieu du bras sur le creux de sa
main étendue. Lorsqu'on fern1e les doigts, ces derniers
pénètrent alors d'eux-mêmes dans le sillon situé entre
les muscles extenseurs et fléchisseurs et dans lequel se
trouve l'artère et comprimeront cette dernière contre
l'humérus.
§ 125.
Si l'artère est blessée dans l'aisselle ou plus haut, on
la comprimera contre la première côte derrière le milieu
de Ia·clavicule (fig. 9 d), là où on la sent battre après avoir
amené l'épaule du côté blessé en avant et unpeuenbas.
§ 126.
A la cuisse, le point pour la compression digitale et
celui pour l'application du tot1rniquet sont différents
(fig. 9 f). Le premier se trouve à un travers de doigt en
dedans du milieu du pli de l'aine. On fait le mieux en
superposant les deux pouces afin de prévenir la fatigue.
90 III. Blessures.
Fig. 31 L'endroit ]e pltls fa-
. vorable pour appliquer
un compresseur se
trouve être placé à la
largeur d'une n1ain au-
dessous du point précité
dans un sillon facile- 1
ment reconnaissable
(fig. 13), qui à partir du
bord antérieur de la
crête de l'os iliaque,
s'étend d'une manière
oblique en bas et en de· ·
dans (fig. 13). Pour aug-
me11ter la pressio11, qt1i
doit être assez forte, on
intercale entre la pelote
et la peatl, une com-
presse pliée en plusieurs
doubles.

§ 127.
A la région dtl genott l'artère passe entre les tendons
qui se trouvent
des deux côtés du
jarret. Pour bien
pouvoir la corn-
. primer, il faut
· également renfor-
cer la pelote au
moyen d'une com-
presse pliée en
plusiellrs doubles;
la ;plaque avec le
l
A) 2. Pansement. 91
garrot ou la boucle se fixe au-dessus de la rotule.
Le jarret ne se prête ni à la compression digitale r1i à
la compression élastique.
e. Panse1ne1~t des plaies.
§ 128.
Tout pansen1ent a pour ])ut de protéger la plaie con-
tre les différentes influences nuisibles qui favorisent la
décon1position et la suppuration, telles que l'accès de
l'air, de la poussière, etc., d'obtenir une réunion dura-
ble de ses bords, et enfin d'arrêter l'hémorragie.
§ 129.
Qua11d il s'agit d'une blessttre produite par un instru-
ment tranchant, ou d'une plaie contuse, on cherche à
réunir les bords de ]a plaie en touchant aussi peu que
possible à cette dernière et en replaçant ceux-ci dans
la situation nat~relle qu'ils occupaient avant le trauma-
tisrne; on do11ne dans ce but à la partie lésée u11e posi-
tion et une direction telles, qu'il n'y ait tension, ni de la
peau, ni des rr1uscles. Les bords de la plaie sont recou-
verts de cornpresses et de tampons de Ollate pas trop
fermes, qtle l'on fixe avec des triangles ou des bandes;
on donne enfin au 1nembre blessé une positio11 favorable
a tl moyen d'écharpes ou d'appuis.
Dans les blessures par instruments tranchants chez
lesquelles t1ne rétlnjon exacte des bords de la plaie est
le plus souvent et le plus facilen1ent réalisable, on peut
employer à cet effet du sparadrap.
Les plaies contuses ou accompagnées de perte de
st1bstance trop considérable pour permettre la réunion
des bords sont recouvertes ert entier de otlate dégrais-
sée, tant pour arrêter le sang que pour protéger la par-
tie lésée; on fixe la ouate au rnoyen de compresses, de
92 III. Blessures.
bandes ou de triangles, suivant la manière indiquée plus
haut.
§ 130.
Lorsqu'il s'agit de blessures par armes à feu 011 par
un instrument piquant qui ne présentent qu'u11e petite
ouverture, on applique sur celle-ci url tan1po·n cle ouate
1
que l'on r~eouvre, surtout quand il y a pénétration pro-
fonde ou forte hén1orragie, d'une corn,presse, et l'on fixe
ensuite le tout au moy·en d'tine bande ou d'un triangle.
Un pansement de ce genre doit être appliqué avec 11n
soin tout particulier lorsque ce sont des plaies par
armes à feu compliquées de fractt1res ou de perforation
des cavités du corps ou de celles des articulations, vtl
que c'est surtout dans ces cas-là qlie l'infection de la
plaie amène un empoisonnement général du sang et
la mort, par suite de la décomposition des liquides
sécrétés.
§ 131G
Dans ces occasions, les soldats sa11itaires se serviront
toujours en première ligne des cartottches de pansement.
Le pansement appliqué, on place la partie malade,
surtout en vue du transport, dans une position à la fois
naturelle et aussi immobile que possible. On se sert, à cet
effet, d'une écharpe ou d'appuis divers. Les blessures
accompagnées de fractures des os ou de pénétration des
articulations nécessitent l'emploi d'un appareil dit de
transport, que l'oh fixe par· dessus le pansement de la
plaie proprement dite.

f. Règles à observer lors du traitement consécutif des plaies.


§ 132.
Le point prineipal à observer dans le traitement con-
sécutif des plaies consiste, de mêmé que lors du premier 1
l
A) 2. Pansement. 93
pansement, dans la p-ropreté la plus grande à tous les
points de vue. On devra sans cesse avoir présent à l'es-
prit les graves complications qt1i résultent de la trans-
mission d'impuretés dans une blessure, telles que la
fièvre putride, l'érysipèle trat1matique, la gangrène.
L'age·nt infectieux le plu.s dangere·ux pour une plaie est le
pus provenant d'une autre blessure, que celui-ci soit encore
à l'état liquide ou qu'il soit desséché dans des pièces de
pansement ayant déjà servi, ou sous forme de poussières
atmosphériques. On observera donc avec la plus scru-
puleuse exactitude les règles suivantes :
1o Propreté minutieuse et assidue et aération abon-
dante des salles de blessés; le matériel de pansement
ne doit jan1ais s'y trouver à découvert.
2° Eloignen1e11t immédiat en dehors des salles, de
tot1tes les pièces de pansement usagées; destruction
· complète, de préférence par le feu, de toutes celles qui
sont. de peu de valeur, telles que les petites compresses,
la ot1ate. Quant aux plus grandes, on ne pourra s'en
servir u:1e seconde fois que si elles ne sont ni trop usées,
ni trop salies; il faudra préalablement les laver à fond
et les faire passer à la lessive.
3° Soins de propreté les plus parfaits du corps et de
ses vêtements; après chaque pansement, les soldats
sanitaires de service se laveront les mains avant de tou-
cher à un autre malade; ils changeront de tablier dès
que l'on y remarquera la n1oindre trace de saleté.
§ 133.
Les soins consécutifs que l' 011 donne aux blessures
ont pour but d'empêcher l'inflammation et la suppura-
tion ou, du moins, de l'arrêter dans une sage limite. On
arrive à ce résultat en 1naintenant la partie malade dans
un repos absolu et dans une position élevée, et en obser-
94 III. Blessures.
1
vant, en ce qui concerne l'application du pansement,
certains préceptes généraux.·
Dans la règle, le premier panserpent reste pour autant
qu'il remplit son but, environ 3 à 4 jours sur la plaie; il
faudra, par contre, l'enlever aussitôt dès qu'il se produit
un gonflement inflammatoire considérable ou une forte 1
tension au-dessous de lui; il en sera de même lorsqti'il
est trop serré, ou lorsqu'11ne n1auvaise odeur annonce
l'existe11ce d't1ne décon1position dans la plaie, ou bien
lorsque le pansen1ent est imprégné de sarig frais prove-
nant d'u11e hén1orragie consécutive, ou e11fin dès qu'il
surgit des symptômes cle fièvre. Les soldats sanitaires
de service auront à faire rapport à leur stlpérieur médi-
cal toutes les fois qt1'ils o})serveront des symptômes
sen1blables 011 qu'tln malade commencera à s'en plaindre.
§ 134.
Lors de l'enlève1nent d'un pansement, on comn1encera
par ramollir et ·détacher au moyen de l'irrigateur les
linges qui ne se laissent pas enlever avec facilité, parce
qu'ils sont collés entre eux ou avec ]a plaie par les liqui·
des qui suintent de cette dernière; on évitera de eette
façor1 de produire des tiraillemer1ts qui peuver1t déchirer
la cicatrisation déjà commencée et provoquer des hé-
Inorragies et cles doule11rs.
§ 135.
Lorsqu'une hétnorrragie consécutive survient, il faudra
chercher à la combattre par les mo~rens capables d'ar- •
rêter une perte de sang qui ont été jncliqués précéden1-
ment; c'est là qu'il faudra souvent, tout en observant les
précautions déjà mentionnées, recourir à un con1presseur.
Ces hén1orragies consécutives pouvant facilement de-
venir fatales pour tln blessé sans cela affaibli, on y fera
l'attention la plus minutieuse. •
1
A) 3. Plaies des différentes régions. 95

3. Des plaies des différentes régions du corps.


§ 136.
Quant aux plaies du crâne, il faut distinguer les cas
où il n'y a de blessé que la peau (le cuir cheveltt), cetlX
oi1 les os du crâne sont en mê111e temps brisés et ceux
enfin qui sont accompagnés d'ur1e lésion cérébrale.
On trot1ve souvent le blessé évanot1i ét sans connais-
sance par suite de l'ébranlement ou d'une lésion du
cervea11, surtout lorsqtle la plaie provient d'tln coup 011
d'une chute sur la tête 0u d'tln projectile.
Les tratlmatismes de ce genre sont des plus dangereux,
à cause de l'inflammation ou de la paralysie cérébrale
qui peut en résulter.
§ 137.
L'hé1norragie pe11t presque toujours être arrêtée dans
certains cas par l'emploi d'eau froide et par la réunio11
des bords de la· plaie. Si cette dernière siège dans la
région des tem1=es et c1u'une forte perte de sang artériel
a lie tl, il faut cotnprimer l'artère temporale qui est facile
à sentir en avant de l'oreille (fig. 9 a). Ü11 prend à cet
effet une compresse n1oyenne repliée en plusieurs dou-
bles ou un fort tampon de ouate, que l'on place sur la
plaie et que l'on fixe solidement par un bandage appli-
qué transversalement autour de la tête.
§ 13&.
Autour de to11tes les plaies du crâne, il faut coliper,
et si possible, raser les cheveux. On nettoie ensuite exac-
ten1e.nt le voisinage de la blessure, ptlis on appliqt1e un
bandage à l'aide d'tine cartot1che à pansement, d'une
fronde ou d'un triangle, et cela même dans les cas où le
cerveau est mis à nu.
Il faut en op.tre toujotlrs placer la tête du malade dans
96 III. Blessures.
une position élevée, appliquer avec assiduité des com-
presses froides, si possible avec de l'eau glacée, et s'en
rapporter pour le reste au médecin.
§ 139.
Les plaies de la face intéressent ou sirr1plement la peau
ou bien différents organes importants, tels.:que les yeux, •
les paupières, le nez, les oreilles, la cavité de la bou-
Fig.15. che, la mâchoire in-
férieure, avec des-
truction plus ou
moins complète de
ceux-ci.
.
De fortes hémor-
ragies se présentant
à la région du front
seront ordinaire-
ment arrêtées par
une pression exercée
sur l'artère tetnporale;
pour celles qui sur-
viendraient dans le
bas du visage, on peut comprin1er l'artère faciale, la-
quelle venant du cou, monte des deux côtés de l'os
de la mâchoire inférieure et passe au milieu de la por-
tion transverse de cet os (fig. 15); c'est là que la coin-
pression doit avoir lieu; dans la plupart des cas un
pansement ouaté et bien serré suffira du reste entière-
ment.
§ 140.
Les plaies de la face doivent être réur1ies aussi exac-
tement que possible, afin d'éviter la formation de cica-
trices défigurant es; lorsque certaines parties, telles que
le nez, les oreilles, auront été tout à fait séparées du
l
A) 3. Plaies des différentes régions. 97
corps, il faudra les replacer soignet1sement dans leur
position naturelle.
Lors d'une lésion oculaire, il faut ren1plir exactement
l'orbite avec des tampons de ouate peu serrés, et recou-
vrir le tout d'tln triangle.
En cas de blessure considérable du nez, surtout quand
celui-ci aura été écrasé, on applique de chacun de ses
côtés une compresse ou une bande roulée qtl'on fixe au
moyen d'une cravate.
Si une oreille a été blessée, on remplit la région située
derrière le pavillon, air1si que ce dernier lui-même de
011ate, puis on entoure le tout d'une cravate également.
I.Ja fronde est le pansement de préférence pour les
blessures du menton ou de la mâchoire inférieure.
§ 141.
Dans les plaies du cou, il peut y avoir lésion de la
peau, des n1uscles, de la trachée, de l'œsophage, des
gros vaisseaux sanguins et enfin des vertèbres cervi-
cales.
Celle de la grande artère appelée carotide, ainsi que
de la grande veine qtli lui est voisine, sont des plus dan-
gereuses, une hémorragie en peu d'instants mortelle
pouvant s'ensuivre. Le pansement une fois appliqué, il
faut, dans le cas de plaie allongée, maintenir la tête dans
tlne position telle que la plaie ne puisse pas rester
béante; s'il s'agit d'une blessure transversale, on l'incli-
nera par conséquent du côté de cette dernière et, si
elle est longitudinale, du côté opposé.
§ 142.
Le seul moyen pour arrêter une hémorragie provenant
de l'artère carotide, ce qui équivaut à sauver la vie du
blessé, consiste à comprimer celle-ci, soit dans la plaie
elle-même, soit en dessous. Dans ce dernier cas, on se
'1
98 III. Blessures.
place Jdu côté non atteint, puis après avoir appuyé la
tête du malade contre sa propre poitri11e, on glisse les
doigts des deux mains de chaque côté du cou par-des-
SOllS le muscle qui venant du haut du sternum s'étend

Fig·. 16.

jusque derrière l'oreille, et on presse l'artère contre la


colonne vertébrale, en évitant d'agir sur la trachée (voir
fig 16).
Si 1nalgré cela, le sang continue à jaillir, il faut sans
tarder emplo)rer la compression digitale directe, en in-·
traduisant le doigt dans la profondeur de la blessure,
et on procédera ensuite au tamponne1nent de la bles-,
sure comn1e il a été indiqué au § 1 J6. Ü11 procédera de--
nlême lors de l'ouverture de la grande veine du cou.
Les hémorragies considérables dont 11ous venons de·
parler ne pet1vent être définitiveme11t arrêtées que par
le médecin.
§ 143.
Les plaies de la poitrine n'intéressent ou bien que la
-~:

1
A) 3. Plaies des différentes régions. '99

peau et les muscles externes du thorax, ou bien elles


pénètrent à travers les parois jusqt1e dans la cavité de
la poitri11e en hlessant le cœur ou les poumons; elles
peuvent être accompagnées de fractures des vertèbres
dorsales, des côtes ou du sterr1um.
Lorsqu'elles ne sont que superficielles, elles n'offrent
pas plus de danger qu'autre part~ par contre, certains
.coups de feu, en apparence insignifiants et ne causant
iqu'une simple contusion cle la peau peuvent être accom-
_pagnés d'un ébranle·Jrtent de la poitrine tellement violent
qu'il s'en suit une perte de connaissance prolongée, sur-
tout lorsque le projectile est de gros calibre.
Les plaies qui perforent le thorax sont très dange-
reuses à cat1se de la pénétration de l'air; la lésion des
poun1ons l'est e11 particulier à cause de l'hémorragie in·
terne considérable qui peut se produire. Dans ces derniers
cas, on observe toujours des crachetnents de sang ainsi
·qu'une forte oppression, causée par l'épanchement san-
guin à l'i11térieur de la poitrine; les blessés éprouvent
une grande angoisse, leur pouls est petit et accéléré et
leur peau est froide et pâle. 1-,rès raren1ent on voit une
partie du poumon faire issue à travers la plaie.
Les blessures qui atteigner1t le cœur sont, comme il a
déjà été dit pltls haut, irnmédiaten1ent mortelles.
§ 144.
Lors d'une plaie pénétrante quelconque de la poi-
;trine, il faut avant tout fern1er les ouvertures de la bles-
:sure contre l'accès de l'air. On appliquera avantageuse·
,_ment à cet effet, stlr la plaie, un morceau de sparadrap
~qu'on recouvrira de ouate.
Afin de diminuer autant que possible le danger d'une
··hémorragie interne, on fera boire au blessé de l'eau
:..salée. On le placera dans une position élevée, de préfé ..
100 III. Blessures.
renee plus ou moins assise et on lui fera éviter tot1t '
mou\'"ement. Les n1alades de· ce genre ne doivent être
transportés qu'avec les plus grandes préca11tions,
jamais à grande distance et toujours couchés sur un
brancard.
§ 145.
Dans les plaies de l'abdomen, la cavité dll ventre peut

être Ollverte ou transpercée; les viscères qui y sont con-
tenus peuvent être blessés ou faire issue atl del1ors.
Ces trat1matismes sont toujours dangeretlX, non seu-
lement à cause de l'entrée de l'air dans la cavité abdo-
minale, mais aussi par suite d'hén1orragie interne et de
lésion des viscères; l'épanchen1ent de bile, de chyr11e,
d'urine ou d'excréments qt1i e11 rést1lte, provoqt1e une
inflammation du péritoine, maladie presque to11jours
mortelle.
§ 146. •
Le traitement de ces plaies est le tnême que celui des
plaies pénétrantes de la poitrine; il ne faut, par contre,
jamais donner à boire quoi que ce soit à ceux qui en
sont atteints. On placera ces derniers dans une position
recourbée avec flexion des genoux en glissant au . dessous
de ceux-ei une capote pliée ou un rouleau de paille ou
bien e11 les coucl1ant sur le côté.
L'occlusion de ees plaies devra avoir lieu le plus tôt
possible. Lorsque l'ouverture est considérable et qu'une
partie de l'épiploon 011 des intestins fait issue au dehors, 1

il faut la recouvrir d'une compresse absolurnent propre


que l'on fixe légèrement au moyen d'un triangle. Ces
blessures sont souvent accompagnées de choc.
§ 147.
Les plaies pénétrantes des grandes articulations, et
en particulier celle du genou, rentrent aussi dans la ca-
1
B) Brûlures. 101
tégorie des traumatismes les plus graves. Lorsque la
plaie est prodtiite par un · instrument tranchant, ou
piquar1t, les premiers sy1nptôn1es en sont souvent si peu
marqt1és, qt1'on serait tenté de la croire totlt à fait insi-
gnifiante. Mais quand on n'a rien fait pour etnpêcher
l'accès de l'air ou l'infection de la plaie, on voit bientôt
la suppuration s'établir dans l'articulation; celle· ci se
tuméfie, le blessé a de la fièvre et dans beaucoup de
cas sa vie est dans le plus grand da11ger; on est Inême
alors souvent forcé d'an1puter son membre potlr le
sauver.
Lorsqu'une blessure pénètre dans une jointure, il en
découle souvent un liquide limpide ou jaunâtre, clair et
filant, 3})pelé synov~:e (voir § 60). Dans ce cas, la plaie la
plus légère en apparence est une lésion très grave.
Les plaies articulaires pénétrantes par suite de coup
de feu sont de plus ordinairement accorr1pagnées de
fractures des extrémités osseuses de l'articulation. Ce
qu'il y a de plus importa11t' est ici également de fermer
sans retard 1'ouverture de la blessure selon les règles
indiquées et de faire rapport à son supérieur médical.
Outre l'occlusion in1médiate de la plaie, il est tout
aussi important de maintenir l'articulation malade da11s
un état d'iri1n1obilité complète. Pour y arriver, on agira
selon les préceptes indiqués plus loin pour le traiten1ent
des fractures.
Lorsqu'on est dans le doute si la lésion est articulaire
ou nor1, 011 la supposera toujours pénétrante et on la
traitera co111me telle.

B) BRULURES
§ 148.

Les cas de lJrûlure qui surviennent en can1pagne sont


102 III. Blessures.
ordinairement produits par l'action de la poudre, du
feu ou de l'eau bouillante.
Dans les cas les moins graves, la peau est sin1plement
rougie j à un degré de brûlt1re plus considérable, il se
forme des a1npoules ou vessies par suite du décollement
de l' épidern1e; enfin, dans les cas encore plus gr a ves, 1a
peau est détruite, et il en résulte tlne eschare. ~.
.
Les brûlures sont toujours très douloureuses et l'in-
flammation ne tarde pas à paraître; dans celles dtl
troisième degré, la ~uppuration s'établit de bonne
heure. Ces plaies, lorsqu'elles sont profondes, ne gué-
rissent que fort lenten1ent et en forn1ant de larges cica-
trices. Lorsque la brûlure s'étend sur 11ne grande partie
du corps, elle est très souvent suivie de n1ort, mê1ne si
la lésion n'est que superficielle et lorsqu'il n'y a pas
même eu production d'an1poules; cela est dû au désor-
dre causé dar1s l'activité si importante de la peau.
§ 149.
Dans les brûlures d11 premier d.egré, il suffit de plol1-
ger le membre atteint dans de l'eau froide pendant plu-
sieurs heures 011 d'y appliquer d'une façon contint1e des
co1npresses froides pour faire disparaître tout à fait
l'inflammation.
Ql1a11d des ampoules se sont formées, ou que l'épi-
derme a été détaché, il faut, en déshabillant le malade,
prendre bien soin de ne pas déchirer les ampoules ou
arrachér l'épiderme. Il est pern1is de percer délicate- •
ment les vessies au n1oyen d'une épingle parfaiten1e11t
propre sans er1lever la peau qui les forme. On recotl-
vrira la région brûlée d'un linge fin trempé dans de
l'huile ou bien d'une bonne couche de ouate ou de coton
dégraissé. Afin de ne pas augmenter inutilement les dou-
leurs du patient, on évitera de toucl1er à ce pansement.
1
o) Contusions. 103

Lorsque la peau est· tout à fait détrt1ite, il faudra re-


couvrir la partie mise ainsi à nu d'u11e couche de ouate
et fixer légèrement celle-ci à l'aide d'une bande.
Les brûl11res causées par la poudre noire paraissent
souvent beaucoup plus dangereuses qu'elles ne le sont
en réalité, à cause de la couche noirâtre qui les re-
coLlvre; il est vrai qu'il pénètre ordinairen1ent beaucoup
de grains de poudre dans l'épaissetlr de la peau.
c) CONTUSIONS
§ 150.
En campagne, les contusions sont fréquen1ment pro-
duites par un coup, par u11e ckute, par une forte pres .
sion ou bien par suite d'un coup de pied de cheval, par
les roues des voitures, ou enfin par certains cotlps de feu
dit par ébranle1nent, par des projectiles mats, par les
éclats d'tln obus ou d'une bombe, etc.
Dans un traun1atisme de ce genre, tandis que la
peau reste inta.cte, il y a déchirure des parties molles
sous-jacentes, c'est-à-dire des muscles, des nerfs et par-
ticulièrement des petits vaisseaux sanguins ; il se forme
alors sous la peau un épanchernent sanguin, qui porte
le nom d'ecchymose. Il peut enfin aussi y avoir fracture.
Lorsque la pression qt1i a agi a été considérable, comme
cela peut arriver si l'on vient à tomber sous une lot1rde
voitt1re ou à être pris sous un amas de grosses pierres
ou de poutres, ou enfin sous 11n éboulen1ent, la mort
peut être instantanée ou du moins arriver atl bout de
peu de temps ensuite de la destruction non seulernent
des tissus situés imn1édiatement au-dessous de la peau,
mais enc.ore d'un viscère quelconque.
§ 151.
On reconnaît qu'une région du corps a été contusion-
r!ée, à la cot1leur .bleuâtre ou noirâtre qui rést1lte de
104 III. Blessures.
l'épanchement sanguin sous-cutané, ainsi qu'à la tumé- •
faction qui se produit; la partie est dot1loureuse, et ses
I11ouvements sont gênés. L'inflan11nation se manifeste
bientôt; lorsqu'il y a eu écrasement, la partie broyée
devient gangréneuse. Les contusions graves peuvent par
conséquent avoir des suites très fâcheuses et nécessiter
l'ablation d'un men1bre. •
§ 152.
Les premiers soins à donner en cas de contt1sion con-
sistent dans l'application de compresses froides, tout en
immobilisant le membre dans une position élevée; plus
tard, lorsque l'inflamn1ation a disparu, des frictions spi-
rittleuses avec de l'eau-de-vie~ ordi11aire ou camphrée
rendent de bons services.
Lorsqu'il y a, par contre, eu écrasement 011 broye-
ment, et que la gangrène menace de se déclarer, on
applique sans retard stir les parties contusionnées, qui
sont alors insensibles et froides au toucher, des com-
presses trempées dans du vin chaud ou dans de la tisane
de camomilles; s'il y a, en outre, fracture, on prépare
un appareil à attelles et l'on fait surtotit quérir un mé-
decin au plus vite.

n) FOULURES
§ 153.
Un~ foulure, appelée aussi entorse, peut survenir
lorsque dans une chute ou par tln saut ur1e articulation •
a été trop fortement tendue, pliée ou tord·ue; il en ré-
sulte que les surfaces articulaires glissent Inomentané-
ment trop loin l'une sur l'autre et que la capsule articu-
laire, les ligaments et les vaisseaux sanguins avoisinants
sont violemment distendus, et que même ils se déchirent
souvent en partie.
l
D) Foulures. 105
Les foulures les plus fréquentes sont celles de l'arti-
culation du pied (e11torse propren1ent dite) et du poi-
gnet; il n'est pas rare qu'elles soient accompagnées
d'une fracture dtl radius ou du péroné.
§ 154.
Une articulatio11 foulée se tritnéfie et devient doulou-
retise; les mouvements sont ou bien impossibles ou bien
causent de très vives douleurs.
Par suite de la déehirure des vaisseaux, il se forme
u.n épanchement sanguin sous la peau et dans le voisi-
nage de l'articulation, ce qtli se reconna..ît à la coloration
bleuâtre de la région, du n1oins lorsque l'e11torse et cet
épa11chen1ent ont été assez considérables. Pour s'assurer
qu'il n'y a pas luxation ni fracture, il faut comparer le
men1})re foulé avec celui qui n'a pas été atteint, et exa-
n1iner sa 1nobilité dans les différentes directions.
Chaqt1e foulure ~st Sllivie d'une i11flam.n1ation de l'ar-
ticulatiol1; leur dt1rée est assez longue jusqu'à ce que les
ligaments distendus et déchirés se cicatrisent et se con-
solidei1t de nouveau, que l'épanchement sa11guin soit
résorbé et que la jointure ait repris sa souplesse primi-
tive.
§ 155.
Le traitement est sernblable à celui des contusions.
Au début, on immobilisera par conséquent l'articulation
dans une position élevée, 011 l'e11veloppera exactement
d'une bande n1ouillée et on appliquera par- dessus avec
assiduité des co1npresses froides. Un excelle11t mode de
traiten1ent, quoique d'abord un peu dot1loureux, est
celui par le 1nassage }. on entend par là des frictions pro·
longées pren1ièreme11t douces, puis peu à peu énergi-
ques, que l'on exécute au n1oyen des deux pouces, après
les a·voir bien enduits d'un corps gras, et en allant tout
106 III. Blessures.
autour de la jointure, mais toujours dans la direction du .
corps.
Grâce à ces manœuvres so11vent répétées, on refoule
cle plus en plus l'é_panchement sanguin ainsi que la tu1né- .
faction inflammatoire, et la cicatrisation des ligaments
s'effectue plus facilen1ent et plt1s rapidement. Plus tard,
:afin de faire disparaître con1plètement les dernières •
traces de la foulure, on peut employer avec avantage
des frictio11s avec de l'eau-cle-vie sin1ple 011 camphrée.

E) LUXATIONS
§ 156.
Les mêmes accidents qui cat1sent les entorses peuvent
a11ssi prodt1ire 11ne lztxation. Dans ce cas, la jointure est
démise, c'est-à-dire qlJe l't1ne de ses ,surfaees articulai-
res est complèten1ent po11ssée en dehors de la ca vi té et
que les os restent ainsi déplacés.
Les luxations s'observe11t dans toutes les artict1lations
du corps; pl11s cepenclant 11ne joi11ture est n1obile et
libre, pltls elle peut facile111ent se détnettre; les luxations
des vertèbres sont par conséquent très rares, tandis CJUe
celles de l'articulation de l'épaule sont les pltls fré-
qtlentes.
§ 157.
Les syrnptômes au moyen desquels il est possible cle
dire qu'il y a luxation sont les suivants: défortnation du
me1nbre causée par la saillie a11or1nale de la tête d'arti-
culatiol1 démise et par la cavité articulaire CJUÎ reste
vide; cléviation et souve11t raccourcisseme11t de celui-ci,
ce dont on s'aperçoit le mieux en le con1parant avec le
mernbre sain correspondant; difficulté ou impossibilité
complète de s'en servir; er1fin douleur, augmentant à
chaque essai que l'on fait pot1r le 11-lOuvoir q
l
E) Luxations. 107

Qtlant à savoir distin.guer s'il y a vraiment luxation,


ou fracture de la surface articulaire d'un os, c'est ttn
m.édecin seul qui pourra le faire.
§ 158.
Lors d'une Z.u:1:ation de la. mâcJ~o1:re inférie1~tre, la bou-
che reste béante et ne peLtt se fermer; les dents i11cisives
inférieures dépassent celles de la rangée supérieure, la
salive s'écoule à flots au dehors de la bot1che, la parole
est très indistir1cte et la n1astication est i111possible.
Quand l' articttlation de l' épa1~le est dé1n1:se, celle· ci perd
sa rondetlr; le bord supérieur et extérieur de l'omoplate
devient proérninent et on sentiinmédiateme11t au·dessous
un vide Otl enfoncerr1e11t anormal. La douleur a son
siège dans l'épaule; le bras est dévié et mainten11 dans
cette position vicieuse corn1ne par tln ressort; ·le cot1de
se trouve éloigné du tronc et il faut une certaine peine
pour l'en rapprocher, sa11s parler des doule11rs que .ce
mot1vement produit; on ne peut plus se servir de son
bras.
Les symptômes qtli caractérisent les luxations des a·u~tres
articulations, dtl reste beaucoup moins frécltler1tes, sont
semblables aux précédents.
Toute jointure démise devient bientôt le siège d'tlne
inflammation articulaire accompagnée d'une tuméfac-
tion considérable et de douleurs de plus en plus fortes.
§ 159.
Le traitenzent des luJ atio1~s consiste à replacer la sur-
face osseuse démise dans sa cavité et à rétablir les rap~
ports articulaires norn1at1x.
Comme cette réduction ne peut et ne doit être effectuée
que par l'inter·vention d'un rnédecin, l~s soldats sanitaires,
tout en en faisant quérir un :1u plus vite, se borneront à
appliquGr avec assiduité des compresses froides 1 çar
108 III. Blessures.
cette opération est plus difficile et plus douloureuse,
lorsqt1e la jointure est une ·fois enflammée; ils cherche-
ront en outre à mai11tenir- le membre dans la position la
plus supportable pour le malade, soit en le 111ettant dans
une écharpe, s'il ~'agit d'un des men1bres SU}Jérieurs,
soit en l'immobilisant au n1oyen d'appuis convenables,
s'il s'agit d'un des n1en1bres inférieurs.
F). FRACTURES
1. Des fractures en génèral.
§ 160.
Le brisement d'un os ou fractu,re résulte soit d'un
choc violent, soit d'une cl111te du corps depuis une cer-
taine l1auteur, soit par celle d'olJjets très pesants sur le
corps, tels que des pierres, des poutres, ou bien par
l'écrasement sous les roues d'tine voiture, et, en can1-
pag11e, prit1cipale1nent par l'action des projectiles.
§ 161.
On distingue plusieurs espèces de fractures : les u.nes
sont dites 1:ncon1plètes, lotsque l'os n'a pas perdu sa con-
tirluité, c'est-à-dire lorsqu'il n'est pas séparé en mor-
ceaux. On ra11ge dans cette catégorie les fêlures et fissu-
res qui s'observent souvent aux os du crâne, puis les
infractions, les perforations à travers un os ou l'arrache-
ment d'u11e partie de celui-ci.
011 appelle 1111e fracture coJ,nplète, lorsque l'os a perdu
sa continuité et qu'il est cassé e11 det1x ou plusieurs •
morceaux appelés fragments; dans les fractures des
membres, les frag1nents se déplacent er1 se croisant, par
suite de l'action des rnuscles qtli y sont attachés; le
men1bre perd, par conséque11t, sa solidité, et il est it11-
possible de s'en servir.
Dans les os longs, les fractures sont parfois transver-
1
F) 2. Traitement des fractures. 109
sales, mais plus souvent obliqttes; dans celles par coups
de feu l'os est brisé en de ·nombret1x éclats appelés
esquilles, ou écrasé Oll complètement broyé. Il peut, de
plus, être brisé à un selll endroit ou bien à plusieurs en
n1êine ten1ps; il peut aussi arriver que plusieurs os
soient cassés 8imultanén1ent, par exemple un certain
nombre de côtes, les deux os de l'avant-bras ou de la
jambe. Enfin le brisen1ent osseux est très souvent co1n-
pliqué d'une contusion des parties adjacentes ou d'une
ou de plt1sieurs plaies, ce qui est le résultat ordinaire
d'un coup de feu, ou bien les fragtnents pointllS ont tra-
versé la peau. Les fractures avec plaies s'appellent par
excellence cotnpliquées ou 01);Vertes.
§ 162.
On reconnaît qu'il y a frac1 ure d'un os particulière-
ment des 111embres atlx symptômes suivants :le membre
blessé apparaît, par suite de la dislocation des fragn1ents
plus épais et plus courts; en le con1 parant à l'autre, con1me
cela a été indiqué au sujet des luxations, on remarque
que sa forrne n'est pas normale et qu'il se trot1ve dans
une position déviée; le blessé est incapable de le rnouvoir
et surtout de le soulei'er. En essayant de le remtler dotl..
cement en vue d'effectuer son transport, on cause au
blessé de violentes douleurs, et l'on s'aperçoit que l'os
cède et plie ou qtl'il est déjà courbé à un endroit qt1i de-
vrait être solide; on entend otl l'on sent même très sou-
vent à cette occasion une crépitation caractéristique
causée par les fragments d'os qui se frottent.
2. Traitement des fractures.
§ 163.
Le traitement des fractures consiste à ramener l'os
brisé dans sa position naturelle et à l'y maintenir dans
une immobilisation absolue par le moyen d'un pansement
110 III. Blessures.
approprié composé d'attelles placées tout autour du n1en1..r •
bre ou à l'aide d'u11 aJJ]Jareil plâtré; on laisse ensuite à la.
nature le soin d'opérer la consolidatior1 des fragments,.
·qui est en général terminée atl botlt de 4 à 8 semaines ..
Celle-ci a lieu de la façon suivante : il se dépose all··
lour des fragtnents de la Stlbstance osset1se de néofor-·
~mat ion, qui finit par pre11dre l'aspect d'un anneau reliant
!cetlx-ci solidement entre etix et disparaissant plus tard,.
(dès que les os sont eux-mêtnes bien soudés ensemble.
Les fractures ou vertes sont imn1obilisées comme les frac-
·turessitnples; mais il faut, en premier lieu, tâcher d'obtenir
·une marche favorable de la plaie. Il importe surtout de
:prévenir par des soins entendus, dès le début, la suppu-
:,ration de celle-ci et d'arriver à sa guérison par sa réu-
~nion immédiate. '"fot1te fracture compliquée dans laquelle
iQll 11e peut réussir de la sorte, st1rtout s'il s'ag·it d'un
~coup de feu avec production de beaucoup d'esquilles,
tConstitue un véritable danger pour la vie du blessé. Le
~pus n'ayant pas d'écot1lement suffisant subit une décom-
:position qui engendre bientôt à son tour Finfection pu-
:rulenteG Il est alors souvent nécessaire d'avoir recotlrs à
]'ablation du mem.bre ou à d'a11tres opérations chirur-
:gicales. La pltls légère impureté qui n'atlrait· pe11t-être
:pas de conséquence dans une autre plaie peut avoir ici
]a pl11s fâcheuse influence. On devra do11c, dans les bles-
:sures de ce genre, s' occtlper en tollt premier lieti du
·traitement rationnel de la plaie, et seulement ensuite du
:·brisement de l'os, qui n'est pas si grave en lui·même.

C'est au médeci11 set1l qu'il incorrJbe de réduire la frac-
·ture et <l'appliquer un appareil pro1Jren1e11t dit; les sol-
~dats sanitaires doivent ce})endant, lorsqu'il s'agit de
:fractures des membres et lorsqu'il est nécessaire de pro·
~céder au transfert du blessé, savoir appliquer un appareil
·d'urgence dit de transport j par ce dernier, on obtiendra

1
F) 2. Traiten1ent des fractures. 111

l'immobilité si importante de l'os brisé, on dimi11uera


les douleurs du malade et on empêchera surtout que,
lors de son soulèverr1ent, la pointe d'u11 frag1nent vien11e
transpercer la peau en compliqua11t la fracture.
§ 164.
Dans des circonstances pareilles, les pren1iers soins à
donner seront, par conséqtlent, les suivants :
Après a.voir arrêté, s'il y a lieu, l'hé111orragie, 011
appliquera avant tout le pansement de la plaie selon les
préceptes én1is aux §§ 130 et 131. Ensuite on passera à
l'it11lnobilisation du 1ne111bre atl mo)Ten d'un appareil
approprié; dans ce btlt, deux aides saisiror1t le membre,
chacun des deux 1nains, en se plaçant l'un au·dessus et
l'autre au-dessous de l'endroit où il est fractt1ré; ils
essaiero11t alors, par des tractions douces.. successives
et égales, à ramenP.r les fragments déviés dans leur po-
sition naturelle et à donner au membre tout entier sa
direction normale; pendant qu'ils feront ainsi l'extension
et la contre-extension, tln troisième placera les attelles
et fixera l'appareil tout entier au n1oyen d'un ba11dage
conve11able en appliquant les liens spéciale1nent at1tour
du siège de la fracture, ainsi qu'aux deux extrémités de
l'os brisé. Les attelles doiven.t toujours être plus longues
que ce dernier, de manière à immobiliser également les
:articulations placées en dessus et en desso11s; à la rigueur,
ion peut les appliquer par- dessus les vêtements qui, soi-
.gneusement repliés, petlvent servir comme ren1bot1r-
.rage.
On dépose enfin le blessé sur un brancard en cher-
·chant à y maintenir son men1bre atteint dans la position
la moins douloureuse au moyen d'écharpes ou d'appuis.
(Pour les pansements et appareils de transport sur le
'·champ de bataille, voir § 24).
112 III. Blessures.
3. Des fractures des différents os
en particulier.
§ 165.
Lors d'une fracture des os d1~crâne, lésion tot1jours
extrêmen1ent dangereuse pour la vie, on trouve en gé·
néral le blessé privé de connaissance; si elle n'est pas 1

ouverte, elle ne peut être constatée que par un n1édecin.


Une perte de sang par le canal auditif parle e11 fave11r
d'une fracture de la base dtl crâne; il faudra y faire bien
attention.
Lorsqu'il y a t1ne plaie, on agira con1me cela a été
indiqllé au § 138 au sujet des blessures de la tête; dans
le cas contraire et si l'on soupço11ne quand n1ême l'exis-
tence d'une fracture, par exemple par suite de l' éva-
nouissement du n1alade, on se bornera à appliquer avec
assiduité des compresses froides Stlr la tête.
Lorsqu'il y aura fracture d'un des os de la face, on
procédera d'une ·façon semblable.
§ 166.
Dans une fracture de la mâchoire inférieure, l'os est
Fig. 17. brisé d'un seul côté ou des
deux à la fois ou même fra ..
cassé avec esquilles ; ordi-
. nairement des dents en sont
détachées. On essayera par
l'introduction dans la bouche
de quelques doigts envelop-. •
pés d'une compresse propre,
de remettre l'os brisé et les
dents ébranlées en place, puis
on appliquera autour de la
mâchoire inférieure une corn~
presse allongée et solide et
1
F) 3. Fractures des différents os. 113
on la fixe à la supérieure au moyen d'tine cravate ou
d,'une fronde (fig. 17).
§ 167.
Lors d'une fracture de côte, il ne peut guère y a voir
de dislocation considérable des fragments, les côtes voi-
sines s'y opposant. On sent tine saillie à l'endroit où l'os
est brisé, ainsi qu'une n1obilité anormale surtout lors
des rnouvements respiratoires: le malade accuse une
douleur poignante au siège de la fracture lorsqu'il tot1sse
ou qu'il fait des inspirations un peu fortes; il éprouve
par conséquent de l'oppression.
Le meilleur traitement consiste à appliquer une lon-
gue bande ou un grand mouchoir tout autour du thorax:
quand la fracture sera ouverte, on agira comme pour
t une plaie pénétrante de la poitrine.
§ 168.
Dans le cas de fracture de la clavicule, l'épaule du côté
atteint est plus basse que l'autre et retombe en avant;
le malade est incapable de
lever son bras; l'endroit où Fig. 18.
l'os est brisé est douloureux
et facile à trouver, lors-
qu'on essaye de soulever
le bras.
L'appareil provisoire le
plus recommandable se
compose a·une grande
écharpe dans laquelle on
suspend le bras du côté /
blessé en la serrant un !
peu fort~ment de manière l1
à relever l'épaule; on fixe ·
enfin le bras contre le tronc
8
114 III. Blessures.
1
au moyen d'une large bande ou d'une grande cravate.
I_Jes soldats sanitaires ne ·pourront guère reconnaître
les fractltres de l'omoplate, que lorsqu'elles auront été le
résultat d'un coup de feu; il suffit alors comn1e panse-
n1ent d'appliquer une grande écharpe.
§ 169. 1
f
Quand il y a fracture d·u bras, soit de l'hun1érus, un
aide se placera en arrière du blessé et fixera l'épaule en
introduisant les deux mains dans l'aisselle l'une de· de-
vant et l'autre de derrière; un second saisit avec les
deux mains l'avant-bras et tire de son côté et en bas, ·
c'est-à-dire en écartant un peu le membre du tronc. Un
troisième enfin applique les attelles, puis après avoir
plié le coude avec précaution à ang·le droit, il place le
tout dans une écharpe (fig. 19).
En cas d'urgence, on pourra se passer d'attelles, en
entourant la partie fracturée d'tln triangle large111ent ~
plié et en fixant ·au moyen d'une large cravate, le bras
mis en écharpe contre le thorax qui servira alors d'attelle.
Fig.l9 § 170.
Dans les f:r·actures de
l'avant-bras il peut y avoir
ou brisement des detlX os
à la fois, soit du radius
et du cubitus, ou d'un seul
de ces os. Dans ce dernier
cas, on n'observe ordinaire- •
ment pas de déplacement
notable des fragments; le
me:r:q.bre peut mên1e en-
core plus ou moins bien
.
servir.
Lorsque les det1x sont
l
F) 3. Fractures des différents os. 115
brisés, ce qt1e l'on reconnaît facilement à ce que l'en-
droit du siège de la fracture ·est recourbé, il faut leur
donner un soutien suffisant au moyen d'une gouttière
bien rembourrée et bien appliquée ; si, par contre, un
seul des os est fracturé, il suffit con1me pansement pro-
visoire d'entourer la partie lésée d'un large mouchoir.
Dans ces deux cas on fixera le tout dans u11e grande
écharpe après avoir plié le coude (fig. 19).
Il faudra bien se garder, lors de l'application d'un
appareil pour les fractures du membre supérieur, de
produire par la flexion du bras, un resserrement quel-
conque, soit dans le creux de l'aisselle, soit dans le pli
du coude.
§ 171.
Lorsque les os de la main sont brisés, on applique sur
la paume de celle-ci une petite attelle ou une planchette
bien rembourrée allant de l'extrémité inférietlre de
l'avant-bras jusqu'au bout
des doigts ; on la fixe en-
suite par un bandage a p-
proprié (fig. 20). On peut
aussi se borner à placer le
bras dans une écharpe ,
après avoir solidement enveloppé la n1ain dans un mou·
choir.
§ 172.
Lorsqu'un seul doigt est fracturé, on l'attache à ses
deux voisins ou à une petite attelle, après l'avoir bien
entouré. de ouate. Si plusieurs doigts sont brisés, on se
sert avec avantage de l'appareil pour les fractures des
os de la main.
§ 173.
Dans les cas de fracture de la cuisse, soit du fémur, on
place le membre cassé dans l'extension complète, de
116 III. Blessures.
1
façon à ce qu'une ligne passant par le gros orteil, l_a
rotule et l'épine antérieure de l'os iliaque soit parfaite ..
ment droite. A cet effet, tln aide fixe le bassin au moyen
d'un triangle qu'il fait passer en avant depuis la hanche,
par-dessus le pli de l'aine, pour le faire revenir en arrière
par-dessous le périnée et la fesse en le ramenant de nou-
veau à la hanche pour l'y nouer; un second aide saisit
pendant ce temps le pied avec les deux mains et tire la
jambe à lui. On fixe dans cette position l'appareil qui
doit en tout cas aller depuis les fesses jusqu'au pied et
cela en dépassant le talon.
~ 174.
Lors d'une fracture de la J·ambe, le tibia et le pérotté
peuvent être brisés à la fois, ou un seul de ces os; dans
le premier de ces cas, ainsi que lors de la fracture du
tibia, il y a ordinairement dislocation des fragments;
dans celle dtl p~roné, elle peut ma11quer, ce qui rend sa
reconnaissance souve11t difficile.
Fig. 21.


Lors de l'application d'un a pp are il de transport, un
aide saisit la jambe malade des deux mains, un peu au-
dessous du genou, ce dernier étant légèrement fléchi ;
un second s'empare du pied en 1nettant une de ses
mains sur le dos de celui-ci et en soutenant de l'autre le
dessous de la jambe, près du talon. Pendant qu'ils exer- •
l
F) 3. Fractures des différents os. 117

cent une traction, chacun de son côté, un troisième


fJOSe la gouttière et cela de façon à ce qu'elle dépasse
le ge11ütl et le talon et à ce qu'elle donne un soutien so-
lide au pied. Il est très avantageux de lier ensen1ble les
deux extrémités, ce que l'on peut du reste faire à la
rigueur sans se servir d'un bandage proprement dit en
fixant les jambes sur un sac de soldat, ou sur une bonne
couche de paille.
§ 175.
Lorsqu'il y a fracture ntultiple ou même écrasement
·des deux jambes à la fois, l'appareil d'urgence qui con-
vient le mieux pour le tra11sport, consiste à les fixer sur
Fig. 22.

une planche bien rembourrée en ayant soin de caler


suffisamn1ent l'espace situé entre les deux extrémités.
§ 176.
Dans les fractures cles os dt,t pied, on attache celui-ci
sur une pianchètte que l'on place contre la plante du
pied et que l'on fixe au moyen de triangles et de tours
de bande se croisant de bas en haut.
§ 177.
En cas de fracture des os de la colonne vertébrale ou
du bassin, on ne peut pas appliquer d'appareil propre-
ment dit; on se borne à coucher soigneusement le blessé
sur le dos, et de manière à immobiliser son corps au-
tant que possible.
118 IV. P-remiers secours en cas d'accident, etc.
IVme PARTIE
Premiers secours ·à donner en cas
d'accident ou d'un danger immédiat pour
la vie.
§ 178.
Sans cornpter les blessures de guerre, le soldat est
plus souvent exposé que le simple citoyen à divers acci-
dents ainsi qu'à des dangers imn1édiats pour ~a vie et
exigeant des secours prompts et bien entendus.
Dans les occasions de_ ce genre, les soldats sanitaires
sont en général plus rapidement sur les lieux que le mé-
decin. Leur devoir est alors de rechercher sans retard
ce qui est arrivé à leur camarade et de lui prodiguer les
pren1iers soins en s'en te11ant à ce qui est indiqué dans
les lignes qui vont suivre; ils devront garder leur pré-
sence d'esprit sans essayer- d'autres moyens ou se lais-
ser déranger par ceux que cela ne concerne pas.
D'autre part, toutes les fois où il ne s'agira pas d'un
simple évanouissement, ils devront au plus vite en faire
rapport à leur supérieur médical par l'entremise d'un
l1omme disponible; s'il n'y a qu'un seul soldat sanitaire
présent, celui-ci ne qtiittera en aucun cas son poste.
Le jugement que la troupe se fera sur l'aptitude ou
sur l'incapacité des soldats sanitaires en général, dé·
pendra souvent de laJ manière dont ceux qui les repré-
sentent sauront se cotnporter dans des cas pareils.
1. De l'évanouissement.
§ 179.
On entend par évanouissement un état privé de con-
naissance da11s lequel tombe tout soldat épuisé par une
cause quelconque, telle que la fatigue, une march·e pro-
longée lorsqu'il -fait très chaud, la fain1 et la soif, les •
1
1. Evanoui3sement. 119
variations br11sques de la température, le manque de
6omn1eil, la peur, la douleur,. les hémorragies, etc.
Dans la plupart des cas, l'homme en question pré-
sente les symptôn1es avant-cotlreurs suivants : il est ha-
rassé, faible, c< se sent mal, )) a de fréquents ])âille-
ments, des frissons; ]a face et les lèvres sont pâles, une
suetlr froide recouvre sa face et son cou, il a des botlr-
donnements d'oreilles, des vertiges, des angoisses et des
tremblements ; enfin sa vue se trouble et s'obscurcit et
ses forces viennent à 1nanquer.
Un soldat complètement évanoui est étendu à terre
avec le visage pâle et défait, les yeux hagards ou fer-
n1és, la mâchoire inférieure pendante et par conséquent
avec la bot1che légèrer11ent ouverte; ses men1bres sont
froids et inertes, son pouls est faible et 1nême à peine
perceptible ; on ne sent les battements de son cœur que
lorsqtle l'on applique l'oreille sur la région de ce der-
nier, sa respira~ion est lente et faible; il survient e11 ou-
tre parfois des convulsions, des vomissements ou une
défécation involontaire.
La si1nple défaillance ainsi que l'évanouissement pro-
prement dit dure tantôt quelques secondes et tantôt au
contraire une demie ou même une heure entière.
Le malade reprend alors peu à peu connaissance, en-
tend ce qtli se passe autour de lui, ouvre ]es yeux, fait
de temps en temps 11ne profonde inspiration, soupire,
bâille; le pouls se ranime, la chaleur du corps reparaît;
les lèvres, puis bientôt après les joues reprennent leur
coloration naturelle; il ne lui reste enfin plus qu'un sen-
timent de lassitude qui disparaît bientôt aussi.
§ 180.
Les secours à donner à un soldat pris d'épuiseme11t,
d'affaiblissement ou de syncope sont en somme les mê-
120 IV. Premiers secours en cas d'accident, etc.
mes que ceux à prodiguer lors d'un évanouissement tel
qu'il vient d'être décrit. ,.
On commencera par le débarrasser de ses effets
d'équipement, on lui ôtera en premier lieu sa cravate,
puis on déboutonnera son uniforme et ses pantalons.
On le transportera ensui te dans un lieu frais, si pos-
sible à l'ombre; on le couchera avec la tête non élevée,
on lui lavera le front et les tempes avec de l'eau fraîche
ou avec des gouttes d'Hoffmann, en ayant soin de faire
en sorte que ces dernières ne pénètrent pas dans les
yeux. Si l'homme frappé de syncope a complètement
perdu connaissance, on aspergera son visage et sa poi-
trine avec de l'eau froide, et lui fera respirer le médica-
ment précité ; au bout de peu de temps et grâce à ces
moyens, le malade reprendra ses sens. Dès qu'il en
sera ainsi et qu'il pourra avaler, on lui donnera à boire
de l'eau fraîche additionnée de quelques gouttes d'Hoff- •
mann ou de vin .ou d'eau-de-vie ou un peu de bouillon,
après quoi on le laissera reposer; le sommeil surviendra
bientôt et à son réveilles forces auront reparu.
§ 181.
Lorsqu'à la baignade, on observera chez un soldat
une rougeur particulière de la peatl appara_issant tout à
coup, ce fait est même malgré un bien-être apparent
complet, le symptôme précurseur d'U:n évanouissement,
qui dans ces circonstances peut conduire à la mort par
sulJmersion. Dans des cas de ce genre, le soldat présent
obligera l'homme en question à sortir immédiaten1ent
de l'eau et à se rhabiller; en face d'une opposition de
sa part, il fera sans retard rapport à qui de droit.
2. Attaque d'épilepsie.
§ 182.
Lorsqu'un homme ton1be pris du haut mal, ille fait
l
3. Etourdissement et co1nmotion cérébrale. 121

environ de la mên1e manière que quand une syncope se


produit ; ses membres étant. toutefois en outre le siège
de contractions et de convulsions violentes, il se tord
de côté et d'autre, on remarque aussi très souvent de
l'écume sur ses lèvres. Dans une occasion pareille les
soldats sanitaires présents auront uniquement à faire
attention que l'épileptique, par suite de ses mouvements
désordonnés, 11e vienne pas à se blesser lui-même ; ils
pourront tout au plus se borner à placer entre ses dents
un bouchon ou un tnouchoir roulé, afin qu'il ne puisse
se n1ordre la langue.
3. Etourdissement et commotion .cérébrale.
§ 183.
Il n'est pas rare d'observer chez des soldats, ensuite
d'un ébranlement dtl cerveau causé par une chute de
cheval de certaine hauteur, ou par un coup reçu sur la
tête, un étourdissement ou une perte complète de con-
naissance, accompagné souvent d'une hén1orragie à tra-
vers le nez, la bot1che ou les oreilles et parfois de vo-
n1issernents, de plaie ou même de fracture du crâne.
S'il s'agit d'tln simple étourdissen1ent, cet état dispa-
raît bientôt de lui-même. Si par contre l'ébranlement a
été très violent, la stupeur qui en résulte dure un cer-
tain temps, et il peut même arriver que le malade ne
reprenne plus connaissance. .
§ 184.
On ouvrira les habits de la victime de l'accider1t, on
lui enlèvera ses effets, on le couchera dans tll1 endroit
tranquille et si possible à l'obscurité, la tête élevée, et
. on appliquera sur celle-ci avec assiduité des compres-
ses froides.
Si le malade revient à lui, on le maintiendra quand
même dans un repos absolu en continuant les compresses.
122 IV. Premiers secours en cas d'accident, etc.
La commotion du cerveau peut avoir des suites très 1
· fâcheuses. Il faut encore longten1ps après éviter tout ce
qui pet1t causer un affitix du sang vers la tête. Le 111a-_
lade ne devra prendre absolument aucune boisson
alcoolique et 011 ne lui donnera que la notlrriture que le
n1édecin permettra; to11te imprudence à cet égard peut
occasionner une i11flammation -cérébrale mortelle.
On devra en tout cas, même lors d'un étourdissen1ent
en apparence insignifiant, faire rapport à son supérieur
n1édical, afin que celui-ci puisse s'assurer de l'existence
ou de l'absence de lésions plus graves.
4. Coup de chaleur.
§ 185.
Le coup de cl~ale·ur
est une maladie particulière qui
atteint e11 marche les fantassins, rarement les cavaliers.
Cette affection redoutable se présente presque exclu .
sivement pendant les marches pénibles faites par tine
chaleur considérable dans des contrées poudreuses et
sans ombrage ni eau. Elle est le résultat du surcha-lt{fe·
1nent du corps par la chaleur de l'air et celle produite
par le travail cle marche, st1rchauffen1ent qui s'établit
quand la tra11spiration et la respiration ne suffisent
plus au rafraîchissernent du corps. Elle surviendra j
j
.j
par conséquent de préférence dans les cas suivants : l
1

1o Lors d'u11e marche serrée dans la poussière avec


1
arn1es et bagages et les vêter11ents boutonnés, ce qui
re11d la respiration difficile;
2o Lor-sque l'air est calrr1e et par conséquent défavo-
rable atl rafraîchissement par l'évaporation de la sueur.
~
J

1
3o Qtland le corps n1anquera de liquide, ce qui en..
traîne une formation incon1plète de cette sécrétion et
l1
un épaississement des sucs nourriciers de l'économie.
Le coup de chaleur se présente particulièrement cl1ez
i
1
4. Coup de cl1aleur. 123
les jeunes soldats peu habitués au service de campagne
et aux marches forcées, chez ceux qui sont épuisés par
la faim, la soif et les fatig;t1es, enfin surto11t chez ceux
CJUÎ font excès de boissons alcooliques.
Les symptôn1es 11' en sont pas difficiles à reconnaître;
l'homme atteint commence par se traîner silencieuse-
ment, péniblement et cornme hébété, il prend une tenue
indolente, une démarche incertaine, sa respiration d'a-
bord accélérée et superficielle devient haletante et sif-
flante.; son pouls est petit, n1ais très accéléré, sa peau
sèche, brûlante et bouffie, son visage pâle ou au contraire
rouge ou bleuâtre ; tout en se plaignant de lassitude, de
maux de tête, de vertiges, il finit par s'affaisser sans
connaissance, avec des mouvements convulsifs, parfois
en ayant une écl1me sanguinolente devant la bouche et
sot1vent pour ne plus se relever.
§ 186.
Le n1eilleur n1oyen de se préserver de cette maladie
consiste à observer les règles de l'hygiène des marches
· (§ 232). Lorsqtl'on l'aura reconnue dans son début, on
pourra très sot1vent en et11pêcl1er les suites fâcheuses.
Les soldats sanitaires qui accompagnent une troupe
pendant une n1arche par une chaleur excessive devront
surveiller attentivement let1rs camarades. S'ils décou.
vrent chez un de cetlx·ci les pren1iers signes de ce n1al,
ils de\rront l'appeler par son nom 011 lui parler afin de
se convair1cre s'il entend encore bien ce qti'on lui dit.
Si l'homme ne répond pas, le soldat sanitaire devra le
faire sortir des rangs et le présenter atl médecin qui suit
la colonne.
IJorsque malgré toutes les précautions prises un sol-
dat est violet11ment atteint d'un coup de chaleur, il fau-
dra immédiatement le conduire à l'o1nbre et l'étendre à
124 IV. Premiers secours en cas d'acoident, etc.
terre. Tout en éloignant les spectatet1rs inutiles on lui 1
enlèvera ses effets, ouvrira ses vêten1ents et ôtera sa
tt1nique. Afin de produire un rafraîchissement plus com-
plet on ne se bornera pas d'asperger ses tempes, son
front et sa nuque avec de l'eau fraîche, mais on l'en
lavera et on lui en versera stir le corps tout entier. En
mêtne temps on lui en donnera à boire par gorgées, soit
pure, soit additionnée de quelques got1ttes d'Hoffmann.
Si le malade ne respire pas d'une manière suffisante,
on pratiquera sans retard la respiration artificielle (voir
§ 197).
Même si le malade se rétablit, il ne poltrra plus conti-
nuer de rnarcher et devra donc être transporté en voi-
ture.
5. Coup de soleil.
§ 187.
· On appelle coup de soleil, une inflammation survenant
très souvent, par suite de l'influence des rayons du
soleil, en particulier dans la 1nontagne, ou lors de la
baignade sur les parties du corps portées à découvert,
telles que le visage, la nuque, les mains. La peau devient
rouge, se tuméfie, est dotiloureuse et ressemble à une
brûlure du premier degré. Le traitement consiste dans
l'application de compresses froides ou imbibées d'huile.
Dans les pays chauds, où le soleil est brûlant, l'inso-
. lation est très grave, car lorsqt1'elle se présente à la tête
ou à la 11uque, il peut s'ensuivre une inflammation qui,
gagnant le cerveau, amène la mort au bout de peu de
jours. Dans nos climats, cet accident n'offre pas de dan-
ger et a très rarement des suites fâchetlses.
6. Ivresse co~plète.
§ 188.
L'ivresse, même arrivée au point où l'homme perd
l
7. Mort apparente. 125
toute connaissance, disparaît ordinairement sans suites
fâcheuses, grâce au sommeil et aux vomissements qui
surviennent; cet état peut toutefois dans certaines cir-
constances n1ettre la vie en danger et même amener une
mort subite. Ceci s'observe lorsque l'estomac a été sur-
chargé ou après 11ne surexcitation violente causant une
telle affluence de sang vers ]e cerveau, qu'une apoplexie
sinon s'établit, devient du moins in1minente, et surtout
lorsque l'homme ivre a été exposé au froid.
La mort petlt aussi survenir par asphyxie, lorsque
chez un individu de ce genre, et sans connaissance, des
matières rejetées par l'estomac viennent à pénétrer dans
la trachée (vomissements incomplets). Le seul moyen cle
le sauver consiste à pratiquer t1ne opération, soit l'ou-
verttlre de la trachée; il ne faudra par conséquent pas
perdre un insta11t pour faire quérir un médecin.
§ 189.
Les hommes ivres doivent être débarrassés des vête-
ments qui les gênent et placés dans un local frais et si
possible obscur, la tête et le tronc élevés; on leur asper-
gera le visage et la poitrine avec de l'eau fraîche et on
leur appliquera des compresses froides sur la tête. S'il
ne survient pas de vomissements spontanés, on tâchera,
J•Our vider l'estomac, d'en provoquer en chatouillant
leur gosier avec une barbe de plume ou avec son index
ou bien encore en leur faisant avaler de l' eatl tiède.
rrout danger itnmédiat étant écarté art moyen de ces
procédés, on laissera reposer le malade, le sommeil
étant dans ces cas-là le remède le plus naturel et le plus
efficace.
7. Mort apparente.
§ 190.
L'orgar1isn1e humain peut, par suite d'asphyxie, de
submersion ou de congélation, ton1ber dans un état res-
l

l
126 IV. Premiers secours en cas d'accident, etc.
semblant tout à fait à la mort et pouvant y conduire si
1
l'on ne s'empresse pas de lui.porter de prompts et éner-
giques secours. Cette mort appctrente est difficile à distin-
guer de la mort véritable; dans les- deux, en effet, la
connaissance, le pouls et la respiration font défaut et le
corps est froid.
Lorsqu'un soldat sanitaire sera arrivé auprès de quel- •
qu'un présentant depuis peu de temps ces symptômes, il
devra toujours le co11sidérer comme atteint de mort ap-
parente et par co11séquent chercher au plus tôt à le rap-
peler à la vie e11 employant les moyens tels qu'ils vont
être décrits; on a des exemples où un homme atteint de
la sorte 11'a été ranimé qu'au_ bout de 12 et même de
24 het1res. Il fera touJ·ours et i1nmédiate1nent chercher
un n~édecin tout en continuant jusqu'à son arrivée ses
essais pour rappeler l'homn1e à la vie; il ne s'en abstiell-
dra que quand il observera des signes sûrs et certains
de la mort, tels qt1'ur1e odetlr de putréfaction, ur1e colo-
ration verdâtre de l'abdomen ou er1fin des taches rou-
geâtres sur les parties du corps sur lesquelles le ca da vre
est couché.
§ 191.
Une asphyxie peut résulter : 1o de ce que l'accès de
l'air est intercepté, soit par st1ite d'un étrangle·ment Oll
d'u11e obstruction d11 larynx causée par la présence de
corps étrangers dans cet organe, soit par submersion de
la tête dans un liquide, soit enfin lors d'un éboulement •
de terrain Oll d'une avalanche; 2° quand des érnanations
gazeuses délétères se n1êlent en grande quantité à l'air
qtle l'on respire, par exemple dans un local où il y a
trop de monde, ou un poêle en fer surchauffé ou d'atl-
tres installations déterminant la production de vapeurs
de charbon, ou enfin en cas de fuite de gaz. Il se forme
l
7. Mort apparente. 127
aussi des vapeurs dangereuses dans les caves où du vin
se trouve en fern1entatio11, ainsi que dans des fosses con-
tenant des matières en putréfaction.
Lorsque l'asphyxie a été causée par une obstruction
subite dans le canal aérien, le malade prend une colo-
ration blet1âtre, il fait de vains efforts de respiration, sa
face est bouffie, ses yeux deviennent proéminents; il a
des convt1lsions, perd connaissance et en très peu de
tetnps il passe à un état de mort apparente ou met1rt
mème rapidement, à moins qu'on ne vienne immédiate-
ment à son secours.
Lorsque l'asphyxie a été au contraire amenée par
l'aspiratio11 de gaz dangereux, la respiration s'arrête
tout d'tlll coup et le malade totnbe à terre comme frappé
d'étourdissem.ent; parfois il ressent certains symptômes
précurseurs, tels que de l'oppression, du malaise, des
vertiges, des maux de tête~ des scintillements devant les
y·etlx, des tintements d'oreilles; peu à peu il perd alors
sa connaissance, s'évanouit, présente souver1t des con-
vulsiot1S et tombe enfin dans un état de mort apparente;
ce dernier peut aussi se produire pendant le sommeil
sans qu'on s'en aperçoive.
§ 192.
L~ mort par submersion résulte de ce que le corps se
trouvant dans l'eau, cette dernière pénètre lors de l'ins-
piration dans les poumons à la place d'air.
§ 193.
La rnort par cortgélation a lieu par suite de l'influence
du froid. Certaines parties du corps plus exposées que
d'autres, telles que les oreilles, le nez, les orteils, les
doigts peuvent se refroidir set1les à tel point qu'il en
résulte des engelures otl même la gangrène; mais un
froid excessif et continu peut aussi amener un engou/r-
128 IV. Premiers secours en cas d'accident, etc.
dissement général j les hommes fatigués ou ivres, en mar-
che ou de garde, en sont le plus souvent atteints. En gé-
néral cet état débute par un sotnmeil indomptable auquel
succède la mort apparente suivie bientôt de mort réelle.
:rraite1ne·nt de la 1norrt apparente.
i
§ 194.
L'air étant absolun1ent nécessaire à la vie, on ne peut
s'en passer que fort peu de temps ; donc dans tous les
cas de mort apparente, soit lorsqu'on aura devant soi
un homme q1ti ne resp1~re plus, le point essentiel sera de
faire pénétrer de l'air dans les poumons. Le meilletlr
moyen dans ce but sera de pratiquer la respiration arti-
ficielle, qui va être décrite plus loin. Un autre point non
n1oins important consiste à enlever au plus vite la cause
du 1nal, soit de retirer le n1alade de l'inflt1ence délétère
qui a amené son état de n1ort apparent; c'est ainsi que:
a) S'il s'agit d'un pendu, on coupera la corde ou le
lien qui resserre son cou en évitant toutefois de l'exposer
à une chute;
b) Si l'accès de l'air est intercepté par un corps étran-
ger, il faudra soigneusement en débarrasser la bouche,
le n.ez ou le gosier, soit par l'introduction d'un doigt en-
veloppé d'une compresse propre dans ces cavités, soit
au In oyen de l'insuffiation;
c) Lorsqu'enfin l'asphyxie a été produite par suite du
séjour dans un local dont l'atn1osphère était infectée par
la vapeur de charbon, le gaz d'éclairage ou de fermen- •
tation ou d'autres vapeurs n1alsai11es, il faut avant tout
en sortir le n1alade et le transporter à l'air frais.
Cette action n'est toutefois ni sans danger, ni sans
difficulté, car là où le malade 11'a pu respirer, .celui qui·
viendra à son s(lcours ne pourra pas non plus le faire.
Il faudra par conséquent o])server les préeautions sui-
7. Traitement de la mort apparente. 129
vantes : lorsque l'asphyxié se trouvera dans une cham-
bre ou dans un local semblable, on ouvrira rapidement
la porte et on la laissera grande ouverte; le sauveteur,
après avoir préalablement fait quelques profondes ins-
pirations, s'élancera contre la fenêtre, puis 1' ouvrant ou
l'enfonçant de façon à établir un courant d'air, saisira
le malheureux et l'emportera au dehors. La difficulté
sera encore plus grande s'il s'agit de ressortir quelqu'un
.d'une cave; dans ce cas, on ne devra pas opérer seul;
lon pourra, il est vrai, essayer d'établir ici aussi un cou-
:rant d'air en ouvrant les portes et les soupiraux; mais
<Cela ne servira pas à grand' chose, ceux-ci étant en géné-
Jral à une certaine hauteur et les gaz de fer1nentation
:rrestant, par suite de leur densité, dans les bas-fonds.
Avant d'y descendre, le sauveteur s'attachera une corde
autour de la ceinture et en fera tenir l'autre extrémité
par un camarade, lorsqu'il voudra remonter, il pourra,
en tirant sur la Corde, donner un signal. On procèdera
de même lorsque l'on devra se rendre dans un puits ou
dans tout autre endroit profond.
§ 195.
Pour porter secours à un noyé, il faut avant tout le
retjrer le plus vite possible de l'eau; ceci n'est toutefois
·pas sans danger, les malheureux se débattant dans l'eau,
-ayant dans leur angoisse mortelle la propension de s'at-
tacher convulsivement à chaque objet qu'ils rencontrent;
·ce fait explique pourquoi même d'excellents nageurs, en
étant saisis aux pieds ou aux mains par celui qu'ils veu-
lent sauver, sont incapables d'avancer et finissent par se
·noyer également. On devra donc toujours saisir celui
~qui se noie par les cheveux ou par les habits, de ma-
nière à ce qu'il ne puisse pas empêcher les mouve-
ments du sauveteur_.
9
130 IV. Premiers secours en cas d'accident, etc.
1
Le noyé étant ramené au .rivage, on commencera par
faire ressortir de ses pou·mons l'eau qui y a été introduite
par les mouvements respiratoires. Dans ce but, après
l'a voir déshabillé complètement soit sur place, soit dans
un local situé à proximité; on le couchera sur le ventre,
puis on glissera au-dessous de lui un rouleau de vête-
ments secs, de façon à ce que la région inférieure de la •
poitrine soit plus élevée que la bouche j on comprimera
alors son thorax plusieurs fois de suite, en appliquant
sur les côtés de celui-ci ses deux mains à plat, jusqu'à ce
que l'eau soit sortie en grande partie par cette ouver-
ture. Ensuite on se hâte de.retourner le corps pour pro .
céder à la respiration t1rtificielle (§ 197) qui, continuée
au besoin pendant 2 et même 3 heures, promet dans ces
cas les succès les plus brillants.

§ 196.
Quant aux h'ommes inanimés ensuite de congélation,
les soldats sanitaires devront bien se garder, comme ils
pourraient être tentés, de les exposer directement à la
chaleur. Cette manière d'agir ne ferait qu'aggraver leur
état, le réchauffement ne devant se faire dans ces circons-
tances que tout à fait graduellement. Ils devront désha-
biller le malheuretlX à l'endroit même oi1 ils l'auront
trouvé; ceci doit tot1tefois se faire avec précaution et en
fendant les vêtements, afin d'éviter que les membres
gelés ne viennent à se fracturer; après avoir recouvert
son corps tout e11tier de neige, ou après l'avoir arrosé •
avec de l'eau froide, ils le frictionneront à l'aide de
nejge égalen1ent ou de linges mouillés et cela sans inter-
ruption pendar1t longtemps; tout en continuant ces n1a-
nœuvres, ils le plongeront ensuite dans un bain froid,
dont on augmentera peu à peu la température; si l'ad-
nlinistration de ce dernier n'est pas possible, on le rem-
l
7. Traitement de la mort- apparente. 131
placera par 11n maillot; ce n'est qu'au bout de 2 à 3
het1res qu'il sera permis de· transporter le malade dans
un lit chaud. Dès qu'il pourra avaler, on llii donnera un
peu de vin ou d'eau-de-vie.
Toutes les fois qu'un l~omm,e gelé ne respirera pas, il
faudra mên1e pendant les frictions avec la neige ou les
linges mo11illés, faire usage de la respiration artificielle.
§ 197.
La respiration artificielle ne devra être exécutée qu'en
plein air, dans une attnosphère pure, les fenêtres étant
ouvertes et le haut du corps complètement mis à
nu; on la pratiquera dès que l'asphyxié aura été amené
à l'air frais ou que le noyé aura été retiré de l'eau .
(dans ce dernier cas, après avoir fait sortir celle qui se
trouve dans ses poumons) et en opérant de la manière
suivante :
On étend le malade sur le dos et on lui glisse sous ses
reins un coussin en forme de rouleau fait avec des vête-
ments; le soldat sanitaire se met alors à cheval par-
dessus luî, de manière à ce que ses genoux viennent
reposer à droite et à gaucl1e du bassin.
1er temps (fig. 23) : Le soldat sanitaire pose ses n1ains
à plat sur la région inférieure de la poitrine du malade,
de façon à ce que les pointes de ses deux pouces vien-
nent se rencontrer à l'extrémité inférieure du sternum,
que les mains reposent avec leur paume à droite et à

Fig. 23.
132 IV. Premiers secours en cas d'accident etc.
gauehe sur le cercle formé par les fausses côtes et les
doigts étant tournés en dehors le long des côtes égale-
ment; il se penche ensuite en avant jusqu'à ce que ses
coudes viennent à s'appu)rer contre l'abdomen; il laisse
alors, dans cette position, retornber lè poids de son corps
:sur ses mains et en avant, de manière à co1nprimer le· j
j

~
thorax du malheureux pendant environ deux seco11· •

:des.
2me temps (fig. 24) : Le soldat sanitaire relève le haut
rde son corps; il en résulte que la poitrine du mort appa·
:rent se trouve alors être con1plètement déchargée.

Fig. 24.
'

Le soldat sanitaire doit répéter ces mouvements dans


la n1êll).e cadence que ceux de sa propre respiration et
de façon à ce que l'entrée et la sortie de l'air dans les
poumons du n1ort apparent produisent un bruit percep-
tible. Il pourra continuer de cette manière sans trop de
fatigue la respiration artificielle pendant des heures jus-
qu' à l'arrivée d'un médecin ou jusqu'à ce que le patient •
commence à respirer.
Si plusieurs personnes sont présentes, elles pourront
frictionner en même temps les membres; on ne devra
toutefois jamais interrompre la respiration artificielle
_pour ces autres moyens de secours beaucoup moins
importants.
l
8. Empoisonnements. 133
8. Empoisonnements.
§ 198.
On con1prend sous le 11om de poisor~s des substances
de diverse nature qui, introduites en quantité relative-
n1ent minime dans l'organisn1e, déterminent des symp-
tômes maladifs graves, capables de mettre la vie en
danger et 1nême de causer la mort. Il y a deux catégo-
ries principales de poisons, ayant chact1r1e une influence
autre sur le corps humain et potlr lesqt1elles il faut aussi
employer des remèdes ou contre-poisons différents.
·§ 199.
La première catégorie comprend les poisons dits âcres
ou corrosifs, tels que l'arsenic, le vert-de-gris, le st1blin1é
corrosif, les alcalis, l'acide sulfuriqt1e ou huile de vitriol,
l'acide nitrique ou eau forte, l'acide muriatique ou esprit
de sel, l'amrnoniaque, etc.
· L'action de ces substances est comparable à une brû-
ltire. Plusieurs d'entre elles qui sont liquides détruisent
et cautérisent la peau; tels sont l'alcide sulfurique et les
alcalis; d'autres l'irritent en y produisant une inflamma-
tion. Les poisons solides de cette espèce, comme l'arse-
nic, le sublimé corrosif, etc., étant dissous par la salive
et le stlc gastrique deviennent des liquides d'une pro-
priété caustique excessive.
ï..,outes ces substances agissent soit da11s l'eston1ac,
soit da11s le tube digestif en général, en irritant princi-
paleme11t la 1nuqueuse : l'inflammation qt1i _en résulte
peut même amener la destruction gangreneuse des pa-
rois tout entières de ces organes.
Lorsque par conséquent des poisons de cette espèce
at1ront été avalés, ils produiront d'abord presque immé--
diatement ou en peu de temps ur1e douleur violente cui-
sante, soit dans le gosier, soit dans l'estomac et dans les
134 IV. Premiers secours en cas d'accident, etc.
intestins; plus tard surviendr<?nt des renvois bruyants, de
la constriction, des vomissements, des crampes d'eston1ac,
des coliques, des angoisses, une soif ardente, des selles dou-
loureuses, de violents battements de cœur; lorsque enfin
l'empoisonnement sera arrivé à un plus haut degré, on
observera une tuméfaction des lèvres et de la langue,
des évanouissements, 11n pouls faible et accéléré, des.
tremblements, des convulsions, du délire; il se produira
enfin une insensibilité subite comme symptôme précur-
seur et certain d'une mort prochaine.
§ 200.'
Les po·isons narcotiques se rencontrent principalement
dans le règne végétal; tels sont par exemple : l'opium
ou suc desséché du pavot, la jusquiame, la pomme épi-
neuse, la morelle, la belladonne, l'acide prussique et le
cyanure de potasse. L'action de ces substances vénéneu·
ses 11'est pas pour toutes la même; elles ont to11tefois la
propriété commune de produire d'abord une excitalion,
à laquelle font suite un étourdissement et une paralysie j
chez les uns le premier de ces états est plus accentué
qtle le second, chez les au.tres, c'est le contraire qui a
lieu. On observe très souvent des défaillances ou des
nausées, mais jatnais d'une manière aussi violente qtle
lorsqu'il s'agit d'un poison âcre.
Il faut toujours dans ces cas-là avoir soin d'examiner
la p~upille, qui sous l'influence de certains poisons narco- 1

tiques se trouve dilatée ou au contraire rétrécie et insen-


sible à l'action de la 1um.ière.
L'acide prussique et le cyanure de potasse causent
ordinairement la mort au bout d'un qt1art d'heure.
L'acide phénique agit en solution concentrée comme
un poison corrosif et à l'état dilué plutôt comn1e un •
narcotique.
1
8. Empoisonnements. 135
§ 201.
Secours à donner: Toutes les fois qu'il s'agira d'un
empoisonneme11t, les soldats sanitaires présents devront
faire chercher un médecin en lui indiquant par écrit le
nom de la substance vénéneuse présumée, afin qu'il
puisse faire irnmédiatement chercher ou préparer le
contre-poison nécessaire. Jusqu'à son arrivée on procé-
dera selon les préceptes suivants :
Il s'agit avant tout d'éloigner le plus promptement le
poison de l'estomac, surtot1t lorsqu'il s'est écoulé peu de
temps depuis qu'il y a pénétré, de sorte qu'il n'est pas
encore digéré. On essayera par conséquent de produire
des vomisserr1ents en introduisant l'index dans le gosier
ou en le chatouillant au moyen d'une plun1e, et cela jus-
qu'à ce que l'eston1ae soit complètement vide.
Lorsqu'il s'agit d'un poison corrosif, il faut favoriser
les vomissements en donnant à boire une grande quan-
tité d'eau tiède. ou de lait; ces liquides auront la bienfai-
sante influence de diluer la substance et par ce fait de
la rendre moins active. Si c'est au contraire un poison
narcotique, les \ 0lllissements auront de la peine à s' éta-
7

blir; il faudra dans ces cas-là faciliter leur production


en frictionnant le creux de l'estomac à l'aide d'un drap
de laine ou n1ême d'une brosse, ce qui ne devra absolu-
ment pas se faire lorsqu'il s'agit d'un poison âcre. La
dilution d'un poison narcotique ne sert absolumer1t à
rien; on ne donnera à boire au malade que du café noir
en petite quantité ou de l'eau vinaigrée, on fera en sorte
que l'air frais puisse st1ffisamment circuler a11tour de lui
et on aspergera sa tête et sa poitrine avec de l'eau vinai-
grée également.
Quand on n'arrivera auprès d'un homme qu'une heure
ou davantage après l'ingestion du poison, on devra sur-
tout lui administrer des remèdes fortifiants, tels que de
136 V. Premiers soins en cas de maladie.
l'eau-de-vie mélangée à de l'eau chaude, du café fort ou
du vin; s'il ne peut ou ne veut pas boire, on lui donnera
ces liquides en lavernent.

yme PARTIE

Maladies fréquentes des soldats et prem.iers


..
soins à- leur donn.er.
§· 202,'.
Lorsqu'un hom·me tombera malade au service, le·
soldat sanitaire prés-ent devra d'abord se re·ndre compte·
des symptômes que le malade présente, puis, tout e·n.
faisant immédiatem-ent rapport à son supérieur médical,_
prendre les dispositions nécessaires jt1squ'à l'arrivée de·
celui-ci; il veillera enfin à ce que le patient soit par
ignorance, soit par charlatan·erie,. soit en écoutant de
mauvais conseils, n'aggrave son état.
Il est par conséquent indispensable que les soldats
sanitaires connaissent les signes distinctifs des r11aladies
les plus fréquentes, ainsi que les mesures générales les
plus urgentes à leur appliquer.

1. Fièvre.
§ 203.
Un grand nombre d'affections débutent ou évoluent
avec de la fièvre, état qui offre des symptômes princi~
paux suivants :
1o Accélération ou augmentation du pouls:
2° At1gn1entation de la terr1pératt1re dti corps.
De plus, les malades présentent ordinairement : un
abattement non motivé par des fatigues, des maux de
tête, des frisso11nements plus ou moins prononcés, ou
même de violents frissons suivis de chaleur, puis de
transpiration et de soif. De plus, il y a inappétence, une
1
1. Fièvre. 137
langue chargée, des nausées, de la diarrhée ou de la
(constipation, une urine trouble, rougeâtre et peu abon-
\dante, de l'abasourdissement et même du délire.
§ 204.
On compte chez l'homme sain et à l'état de repos de
(60 à 70 pulsations par mint1te. Lorsqu'il est en fièvre,
{celles·ci augmentent en force et en nombre, de n1anière
.à en avoir 90, 100, 120 et mên1e davantage; on dit
.alors que le pouls est accéléré ou fréquent. C'est par con-
.séquent un indice excellent de cet état, n1ais cependant
moins sûr que la mensuration de la température; des
_pulsations rapides peuvent, en effet, se présenter sans
-qu'il y ait fièvre et inversement.
On peut tâter le pouls à chaque artère d'une certaine
épaisseur et dont le trajet n'est pas situé trop profon-
dément. De préférence on choisit dans ce but l'artère
rad,iale qui se trouve à la face inter11e de l'avant-bras,
du côté du pouce, à 2 ou 3 largeurs de doigt au-dessus
du poignet, endroit où l'on peut la serrer contre l'os dtl
radius en dehors des tendons des n1uscles fléchisseurs.
Pour compter les pulsations, le 1nieux est de se ser-
vir d'une montre à secondes ; en général, on cherche
leur nombre pendant 15 secondes et on le multiplie
alors par 4 pour obtenir celui par mi11ute. A défaut
d'une montre de ce genre, on compte. pendant une
n1inute entière, en commençant lorsque l'aiguille est
exactement sur tln trait marquant les minutes et e11
finissant lorsqu'elle arrive exacternent sur le suivant;
ce procédé est toutefois moins recon1mandable.
§ 205.
L'a1tgmentation de .la température du corps est au fond
l'unique symptôme absolument certain de la fièvre.
La température intérieure du corps humain à l'état
~138 V. Premiers soins en cas de maladie.
:sain ne varie que dans des limites très restreintes; elle 1
:s'élève en moyenne à 37 degrés du thermomètre centi-
:grade, descend jusqu'à 36, monte jusqu'à 38 sans
~.qu'on puisse dire pour cela qu'elle indique absolument
(quelque chose de maladif. Ces cl1iffres sont toutefois à
Jla limite extrême ; 36 degrés font, en effet, prévoir un
;refroidissement anormal du corps , et 38 degrés dé-
montrerlt souver1t que le mouvement fébrile est au dé-
but.
· Lorsque au contraire la température du corps compte
tde 38 à 39 degrés, c'est une preuve de l'existence d'une
ifièvre modérée; e11tre 39 et 40 celle-ci est forte, et au
(delà de 40 elle est très considérable. Il est très rare
~d'observer une ten1pérature supérieure à 42 degrés, sui-
vie presque toujours de n1ort, quelle que soit la nature
de la maladie.
La température du corps varie dans le courant de la
journée, même .chez l'homme sain, d'une façon régu .
]ière ; celle du matin est environ d'un demi-degré plus
basse que celle du soir. Une variation semblable, mais
(cependant plus acce11tuée, s'observe lors de la pl tl part
!des maladies fébriles; c'est pourquoi la fièvre est géné-
ralement n1oins forte le matin que le soir. Il est par
tConséquent très important de mest1rer la température
(des fiévreux au moins deux fois par jour, soit le matin
~et le soir. A défaut d'autres n1oyens, on pourra taxer la
ichaleur du corps en appliquant sa mai11 sur la poitrine
:nue du n1alade; cette sitnple palpation permettra déjà
·de reco11naître si la peau de celui·ci est plus chaude que
normalement; quand la fièvre est forte, on aura une
sensation de chaleur et même de brûlure; cette mé-
thode étant toutefois trop peu sûre pour évaluer avec ·
exactitude la ternpérature du corps, on se sert à cet
effet d'u11 instrument particulier appelé tl~ermomètre;
1
1. Fièvre. 139
son 1node d'emploi est décrit au § 244 de l~ VIIme par-
tie de ce manuel.
§ 206.
La marche des symptômes de la fièvre varie. Tantôt
il n'y a qu'un seul accès avec frissons, sentiment de
chaletlr et transpiration, co1nme après un léger refroi-
dissement ou une indigestion, puis la guérison s'établit;
tantôt le premier accès passé, les synl})tôrl1es fébriles
tels que l'accélération d·u pouls, la sensation de cha-
leur, la soif, l'abasourdissen1ent s'accentlient de plus en
plus, surtout le soir; ceci s'observe lorsqu'il s'agit d'une
grave maladie, telle q11'une inflamn1ation ou un typhus.
Dar1s certaines affections évolt1ant cl'une manière favo-
rable, il se produit au bout d'un certain nombre de jours
de fièvre, tout d'un coup de3 symptômes décisifs, tels
qu'une transpiration abondante, une urine cle même et
. présentant un fort dépôt, un sommeil fortifiant, après
quoi tous les ·autres disparaissent petit à petit pour
faire place à la période de convalescence.
§ 207.
Au point de vue du traitemeFtt, les premiers soins à
donner à un fiévreux sont les suivants : comme il lui
faut en première ligne tln repos absolu, on le mettra au
lit en le couvrant d'une façon modérée, tot1t en auginen-
tant pendant qu'il aura des frissons. L'air de la salle
devra être frais et la ventilation par conséquent bonne.
Les malades de ce genre ayant dans la règle une
soif ardente, 011 leur donnera souvent à boire une bois-
son rafraîchissante, de préférence de l'eau de fontaine
bien fraîche, telle quelle ou sucrée. Il est par contre dé-
. fendu de leur administrer des liquides alcooliques,
comme du vin ou de la bière, sans autorisation tnédi-
cale.
140 V. Premiers soins en cas de maladie.
Quant à leur nourriture, il faudra la surveiller d'tlne
façon toute particulière; c'est ainsi qu'on évitera tous
les aliments solides, épicés ou échauffants ; ce qui leur
convient au contraire le mieux, sont des soupes claires,
telles qtle des panades 011 bien du lait, etc.
Si, après un accès, lt~ malade se met à transpirer, on
1
devra faire er1 sorte à ce que cette productior1 de sueur
ne soit point entravée, mais a11 contraire favorisée, car
il s'enst1it souvent une cessation des syrnptômes graves
et le patient est alors sauvé. Dans ce bt1t, il faudra le
couvrir un peu pltls chauderr1ent, prendre soin à ce
qu'il reste immobile et lui don11er les boisso11s mention-
nées plus haut, mais chaudes. Dès que la transpiration
aura din1inué, on l'essuiera soigneusement, on lui pas·
sera une cherr1ise sèche et réchauffée et on le changera
de lit; le sommeil réparateur qui s'ensuivra le fortifiera
et à son réveil il se sentira mieux.

2. Inflammations.
§ 208.
Les inflan1mations des organes internes du corps, en
particulier celles du cerveau et des viscères de la poi-
trine et de l'abdon1en, s11rviennent pour la plupart, soit
après des fatigues considérables, soit par suite d'une
irritation, d'un refroidissement ou d'un échauffement,
soit encore par le fait d'une blessure ou d'un empoisoi1-
nement. Toute 111aladie inflan11natoire commence en
général par tin for·t accès de fièvre et évolue égaleme11t
d't1ne façon plus otl moins fébrile ; les sy1nptômes prin-
cipaux d'une affection pareille se composent de dou-
leurs continues dans l'organe atteint, s'augme11tant par
la pression ou les mou,rements, ptlis d'une altération
des fonctions de celui-cL
Lors d'tlne iJ~flammation cérébrale la têt~ est en outre
1
2. Inflammations. 141
rouge et brûlante; il y a de violents maux de tête allant
jusqu'au délire, une grand·e sensibilité vis-à-vis de la
lumière et des sons, enfin des nausées.
Da11s tlne i1T{larntnat1:on cle la gorge ou du cott, on remar-
,que à travers la cavité buccale que l'tine ou les deux
.amygdales, ainsi que le voile d.u palais, sont rouges et
tuméfiés ; la dégl11tition est en outre douloureuse .
. I_Jorsque l'infla·Jn-tnatioJt est 1ocalisée dans le larynx, le
malade est enrot1é ou n1ême il perd complètement la
voix; il ressent tl ne douleur cuisante dans le cotl, sur-
tout en voulant parler àu en toussant; la toux est sou-
vent très fréquente, sèche au début et ht1n1ide dans la
suite.
Dans le cas d'itr{tamrnation de poitrine, le malade se
plaint de points douloureux c< de côté )) s'augrrle·ntant
d'une profonde inspiration ou lors d'une expectoration;
les mouvements respiratoires sont accélérés, mais su-
perficiels; il a .de l'oppression et des angoisses; il est
tourmenté par une forte toux accompagnée de crachats
sangui11olents ; il a enfin tlne fièvre et une soif intenses.
Lors d'une in{iatn1nation d'entrailles, l'abdomen est
dur et plus ou moins ballonné, très sensible à la pres-
sion et aux mouvernents ; le malade présente des vomis-
sements ou de la diarrhée.
L'inflammat-ion de la 'ress~:e est enfin accompagnée de
tranchées dans le bas·ventre, de fréquentes envies d'uri-
ner e1 d'une mixtion très douloureuse; l'urine est peu
,abo11dante, trouble et contient souvent du sang.
/

§ 209.
'Les premiers soins à donr1er en cas d'une inflanlnia-
lion sont en général ceux que nécessite la fièvre; il fau-
dra en outre, lors de celle du cerveau. faire des com-
presses froides sur la tète tout entière et installer le
142 V. Premiers soins en cas de malad1e.
malade dans une obsct1rité modérée, ainsi qu'observer
la plus parfaite tranquillité autour de lui.
Dans les inflammations de la gorge et du larynx on
entourera le cou d'une compresse rn ouillée qt1' 011 enve-
loppera de flanelle ou d'un bas de laine; on la laissera
se réchat1ffer et on 11e la changera qtle lorsqt1'elle sera
sèche.
Dans celles de poitrine et des entrailles, 011 donnera au
malade des boissons n1ucilagineuses et pas trop froides,
puis on recouvrira les parties douloureuses d.e cataplas-
mes chat1ds o·u de linges trempés dans de l'eau chaude,
mais qu'on aura soin de bien égoutter.
3. Toux.
§ 210.
La toux est un symptôme qui acco111pagne toutes les
n1aladies des organes respiratoires, aussi bien celles du
larynx, de la trachée, qt1e celles des bronches et des
poumons; lorsqu'elle est causée par. une ir1flammation
de ces derniers, le patient accuse en outre d'autres
souffrances, telles qu'elles viennent d'être décrites, et
on devra par conséquent le soigner comme lors d'une
inflammation de poitrine.
Si, par contre, elle n'est que la manifestation d'tln
r·h1~1ne 011 d'un catarrhe, il n'y a ordinairement que peu
ou pas du tout de fièvre, petl de douleurs, pas de points
de côté et ni crachats sanguinolents ni oppression.
D'une manière générale, on désigne par catarrhe toute •
inflammation de muqueuse, c'est~à-dire de la peau qui
tapisse les surfaces internes d.u corps, depuis la bouche
jusqu'à l'anus. Au début du mal, cette membrane est
plus sèche et plus sensible qu'à l'ordinaire; plus tard,
elle est au contraire le siège d'ur1e abondante sécrétion, Il

aqueuse d'abord, et plus épaisse ensuite.


1
4. Rhumatisme. 143

Le catarrhe proprement dit commence souvent par un


rhume, c'est-à-dire par des éternuements fréqtlents, par-
fois accompag11és de saignements de nez et suivis d'u11
écoulement de mt1cosités âcres d'abord, mais qui s'épais-·
sissent bientôt de plus en plus; le rhume descer1d al.ors,!
comme on le dit, dans le cou., par suite de la propaga··
tion de l'inflammation, depuis le nez jt1sque dans le~
larynx et la trachée, ce qui, donnant lieu à tine irrita-·
tio11 et à la formation de glaires, constitue la toux ordi-·
naire. D'autres fois, le catarrhe débute directement dansî
la poitrine et dans le larynx.
Ces affections sont potlr la plupart causées par de·.s
refroidissements, par l'humidité, surtout des pieds, par
les brusques changem.ents de température, par les. cou-
rar1ts d'air, par des vêtements trop légers, etc.
§ 211.
Lors du traitement des maladies de ce genre, il fat1t
en première lighe activer la transpiration du corps. On
mettra par conséquent le patient au lit, on le tiendra.
au chaud en ]ui faisant boire de l'eau tiède, ou de la.
tisane de guimauve, Oll de sureau, et on entretiendra les:
sueurs qui ne tarderont pas à s'établir. On guérira de·
cette manière, en peu de temps, une toux qui aurait été·
produite par un refroidissement; si, par contre, on la~.
néglige, le catarrhe pourra facilement se transforn1er enl,
tlne inflammation grave ou mên1e en phtisie ou d'autres;
affections pulmonaires.
4. Rhumatisme.
§ 212.
Le rhumatisrne est également une maladie causée dtir.is;
la règle par des refroidissernents et tout particulièremenb-.
par !~humidité. Il cause de violentes douleurs dans une·
ou plusieurs jointures; celles-ci s'enflamment en dev.e.o .
144 V. Premiers soins en cas de maladie.
nant raides, enflées et douloureuses, soit spontané""·
ment, soit lorsque l'on essaye de les remuer; le patient
présente en outre une fièvre élevée, ce qui constitlie
alors le rhumatisme articulaire inflammatoire. Une autre
forme, appelée musculaire et ayant la mêrne origine,
offre beaucoup moins de danger, quoique étant accom-
pagnée de , . ives douleurs par suite de la raideur des
muscles.
§ 213.
Le traitement de ces deux espèces de rhumatismes
consiste, avant tout, dans le repos à la chaleur du lit, et·.
dans la production de la transpiration.
Lorsqu'on les soigne bien dès le début, ces affections~,
comme le catarrhe, guérissent assez facilement, tandis:
que négligées, elles deviennent long11es et même incu-
rables.
5. Indigestion.
§ 214.
On provoque une irzdi_gestion soit en introduisant dans
son e.stomac une nourriture à laquelle on n'est pas accou-
ttlmé, soit en le surchargeant d'aliments ou de boissons,
surtout quand on est échauffé ou agité, ou bien encore
lorsque par imprudence on a pris, ayant chaud, une
boisson trop froide.
On ressent alors une pesanteur de l'estomac avec un
goût fade et amer dans la bouche, ou bien des re11vois 1
aigres ou amers également, de l'inappétence, des ma-.
laises, des nausées et enfin des von1issements; la langue:
· est chargée, on a de la lassitude et des maux de tête.
Ces symptômes sont parfois très violents, surtout·.
lorsqu'ils se présentent à la suite d'un repas trop co- .
pieux ou qui a été composé de substances indigestes ou .~
gâtées.
1
6. Diarrhée. 145
La guérison s'établit souvent d'elle-même, par le
n1oyen de vomissements naturels et de diarrhées, débar-
rassant l'estomac surchargé.
Si le malade ne ressent que des nausées, on cherchera,
jusqu'à l'arrivée d'un médecin, à le faire vomir en lui
donnant à boire de l'eau tiède ou une tisane légère de
camomilles; il faudra, en outre, accorder du repos à un
estomac ainsi affaibli et ne faire prendre, par consé-
quent, aucune nourriture sauf un peu d'eau; on conti-
nuera de la sorte jusqu'à ce que tous les symptômes
maladifs aient cessé et que l'appétit normal ait reparu.
Les mêmes causes qui prodt1isent les indigestions, soit
les dérangements ou catarrl1es gastriques, peuvent dé-
terminer, souvent en même temps que ces affections,
d.es douleurs plus ou moins violentes, localisées dans ]a
région stomacale, que l'on appelle crampes d' eston~ac j de
l'eau, additionnée de quelques gouttes d'Hoffmann, les
soulagera généralement.
6. Diarrhèe.
§ 215.
La diarrhée est un catarrhe siégeant dans les intestins.
Tandis qu'en hiver et au printemps les refroidissements
donnent ordinairement lieti à un catarrhe de poitrine,
ils déterminent au contraire en été et en automne des
diarrhées, par exemple lorsque le soldat, échauffé par
suite de la marche, se met à boire froid tout d'un coup
et en grande quantité; il en est de même lorsqu'il s'étend
sur tin terrain humide, Otl bien encore si obligé de can-
tonner sur la paille mouillée, il garde ses habits égale-
ment h11n1ides, et lorsque enfin, des nuits fraîches succé-
dant à de chat1des journées, il se trouve être habillé
trop légèrement.
Les mên1es causes qui déterminent une indigestion,
10
146 V. Premiers soins en cas de maladie.
pet1vent aussi amener la diarrhée; ces affections sont
plus fréquentes chez les soldats arrivés depuis peu de la
campagne (recrues) par suite de la 11ourriture fortifiante,
trop exclusiven1ent. composée de viande et de bouillon,
à laquelle ils ne sont point accoutumés. Elles rést1ltent
en outre très souvent de l'abus des boissons rafraîchis-
santes et de l'ingestion de fruits mal mûrs. •
§ 216.
Un malade atteint de diarrhée présente des selles
liquides fréquentes, d'une odeur souvent repoussante et
généralement accompagnées ou précédées de douleurs
dans !;abdomen, d'inappétence, ou 1nême d'un léger
mouvement fébrile.
Lorsque le mal aura été la suite d'un refroidissement,
on emploiera les n1oye11s indiqués pour le traiten1ent de
l:::t toux, en donnant surtout à boire des soupes chaudes
et mucilagineus~s, s'il a été le résultat d'une surcharge
d'aliments ou de boissons, on agira selon les prescrip-
tions données à propos de l'indigestion.
Le soldat sanitaire devra immédiatement faire rapport
à son médecin sur chaque homme souffrant d'une diar-
rhée opiniâtre, ces cas pot1vant se transformer er1 dys·
serrtterie, maladie grave et contagieuse qt1i peut facilement
se propager parmi les troupes et devenir un véritable
fléau; dans cette affection, les selles sont non seulement
très fréquentes et très violentes, n1ais encore ordinaire~
ment rr1êlées de sang. •
§ 217.
On observe souvent des douleurs dans l'abdomen,
précédant ou accompagnant la diarrhée; lorsqu'elles
s'accentuent sous forme de crampes, on les appelle coli-
ques ou tranchées de ventre ; elles siègent en particulier
dans le gros intestin et changent s·ouvent de place.
1
7. Maux de pieds. 147
Il est important de savoir distinguer le~ coliques sim-
ples d'une inflammation d'entrailles ou péritonite. Dans
le premier cas, la douleur n'est ni continue, ni augmen-
tée par une pression exercée Sllr l'abdomen, celui-ci
11' est pas partict1lièrement ballonné, enfin il n'y a pas de
fiè,Tre; on se souviendra cependant que cet état pet1t
dégénérer dans l'autre. Il ne faudra, par conséquent,
jamais tarder d'avoir recours à l'intervention médicale
et se borner à do1111er à boire en attendant, quelques
gouttes d'Hoffmann, de la tisane de can1on1illes, du lait
chaud, puis frictionr1er la région on1bilicale avec de
l'huile chaude et couvrir l'abdon1en entier de linges
chauffés.
7. Maux de pieds.
§ 218.
Les maux de pieds tels que les ongles incarnés, les
cors, l'inflammation et les ampoules atlx pieds, quoi-
qu'en apparence insignifiants, n'en sont pas moins pré-
judiciables et douloureux pour le soldat, car ils lui ren-
dent la marche fort pénible, n1ême souvent impossible
pendant plusieurs jours de suite. Ils sont généralement
causés par la confection défectueuse des souliers ainsi
que des chaussettes ou bien par la n1alpropreté et la
transpiration exagérée des pieds.
Le meilleur moyen de s'en préserver est de suivre
d'une manière rigoureuse les préceptes de l'hygiène des
pieds, tels qu'ils sont indiqués au § 231.
§ 219.
Les ongles incarnés ne se développent, en général,
qu'aux gros orteils. Ils occasio11nent une rougeur doulou-
reuse, soit une inflammation suivie de suppuration des
parties molles. Ils proviennent d'une forn1e anormale
de l'ongle, produite par la pression d'une chaussure
1l
'

148 V. Premiers soins en cas de maladie.


trop étroite à la pointe et du côté interne du pied, sur-
tout quand on se taille les o·ngles d'une façon irration-
nelle. Il ne faut jamais porter ceux des gros orteils trop
courts ou les arrondir, mais au contraire leur laisser une
certaine longueur et les couper transversalement.
Le traitement de cette affection consiste à soulever
légèrement l'ongle rnalade, et à glisser sous l'angle ren-
trant un tout petit tampon de ouate; lorsqu'il est très
épais, on l'amincit dans le milieu en le raclant à l'aide
d'une brique de verre. Il faudra en outre donner au sol-
dat le conseil de laisser croître son ongle.
Lorsqu'il s'agit d'un cor douloureux, on attache sur
ce]ui·ci, pendant la nuit, des pelures d'oignons humec-
tées ou bien, a.près avoir fait prendre à l'homme un bain
de pieds, on le coupe avec la plus grande pr~caution de
manière à n'enlever que les couches superficielles dur-
cies sans faire écouler la moindre gouttelette de sang.
Un excellent moyen pour se préserver de la pression du
soulier ou de la bott.e sur un cor, est d'entourer ce der-
nier de petites bandelettes de sparadrap superposées 1
1i
les unes sur les autres.
Les pieds qui transpirent sont très souvent atteints j
j

d'1~rr{la1n1nation; dans ces cas-là, la région de la plante,


les bords et les orteils sont fortement colorés et très j
douloureux. Le mieux est de saupoudrer ces parties avec
de la « poudre pour les pieds » ou bien de les recouvrir
de compresses froides ou in1bibées d'huile. Lorsqu'il y a 1
des ampoules ou vess1·es, on peut les percer avec une épin- •
gle parfaitement pro:rre afin que le liq11ide qui y est
contenu puisse s'en écouler; on se gardera toutefois
bien de déchirer l'épidern1e ainsi soule.vé. Lorsque les 1
alentours imn1édiats d'une telle ampoule seront enflam-
més, on agira comme il a été indiqué plus haut.
Les parties excoriées !Jar suite du frottement, seront
'
1
8. Furoncles. 149
poudrées également et ensuite protégées par un ban-
dage composé, pour les orteils, de longues bandelettes
étroites de sparadrap qui les enveloppent complètement,
et pour les autres régions du pied, d'un pansement
approprié quelconque.
§ 220.
Les cavaliers, qui n'ont jamais de grandes marches à
faire, souffrent raremPnt de 1naux de pieds ; ils 011t, en
revanche, souvent des blessures aux fesses, aux cuisses
et aux genoux, provenant du frotternent de la selle.
Il est i11diqué, à la fin du § 231, de quelle façon on
peut prévenir des accidents de ce genre. Les places
excoriées ou c..( entamées >) seront soignées de la même
manière que les lésions correspondantes des pieds.

8. Furoncles.
§ 221.
Les f~troncles ou clou.s so11t des inflarrtmations cir-
conscrites de la peau, qui surviennent particulière1nent
dans les régions exposées à tln frotten1ent par les ha-
bits, telles que la nuque et chez les eavaliers les fesses.
Ils se terminent ordinairement sans conséquence
grave, par l'élimination d'un }Jotlchon purulent appelé
bourbillon; ils sont toutefois très douloureux et peu-
vent, surtout lorsqtl'ils se présentent sin1ultanén1ent en
grand nombre, empêcher le soldat de faire son service.
Un clou en appart"~nce fort simple, peut parfois en-
gendrer l'éclosion d'tln anthrax, ou ulcère, en forme
d'écumoire, affection souvent très grave, accompagnée de
fièvre et de fortes douleurs. C'est pourquoi le traitement
d'un furoncle rentre dans les attributions exclusives des
médecins; on pourra cependa11t toujours le recotivrir de
sparadrap, afin de le protéger contre le frottement.


150 V. Premiers soins en cas de maladie.
9. Saignements de n.ez.
§ 222.
On observe les saignements cle nez surtout chez les
soldats qui sont obligés de manœuvrer ou de marcher
· par une forte chaleur, ou bien chez ceux qui ont fait un
excès de boisso11s alcooliques; lorsqu'ils surviennent 1
chez des individus de faible constitution, c'est lin signe
d'appatlvrissernent dtl sang. Ils sont ordinairement sans
grande importance et s'arrêtent d'eux-n1êmes. Lorsque,
par contre, l'hémorragie est très abo11dante ou qu'elle
se répète souve11t, elle finit par l'affaiblir et il faut, par
conséquent, la faire cesser atl pltis tôt.
On dégagera le cou du tnalade en débot1tonnant sa
tunique et le col de sa chemise et en enlevant sa cra·
va te, afin de supprimer tot1t obstacle à la circulatio11;
on lt1i a11pliquera ensuite des compresses froides sur le
front, les tempe? et le nez. Il se tiendra au frais, debout
ou assis, la tête baissée et les mains croisées sur celle~ci.
Si cela ne suffit pas, il faudra alors essayer de pratiqt1er
le ta1nponnetnent des fosses nasales, c'est-à-dire de bou-
cher la narine qtli saigne à l'aide de petites boulettes
de ouate attachées chacune à un fil qu'on laisse pendre
sur la lèvre, de manière à potlvoir les enlever plus faci-
len1ent.
Il peut arriver que ce moyen soit insuffisant ; alors le
sang ne sort plus, il est vrai, par la narine que l'on î
vient de ferrr1er, mais il contintle à couler par derrière, '
er1 descendant dans le gosier, et le malade l'avale sans
s'en apercevoir . Il faudra, par co11séquent, dans les cas
où l'on 3:lira été forcé de tan1ponner le nez par devant)
inviter le malade à cracher de ten1ps en temps, mais
sans tousser~ polir se convaincre que le sang ne coule
pas à travers le pharynx dans l'estomac .


1
~t\.eration. 151
On ne négligera jamais de faire rapport à son méde-
cin, quand il s'agit d'lin soldat présentant des saigne-.
ments de 11ez considérables ou qui se répètent souvent.
VJme PARTIE
Hygiène du soldat.
Moyens de conserver la santé du soldat
et précautions à prendre contre les maladies.
§ 223.
Le soldat a besoin d'une santé parfaite pour pouvoir
remplir d'une manière convenable son service, souvent
fort pérâble ; mais le métier des armes l'expose à des
maladies très diverses. Il devra par conséquent faire
son possible polir se rnaintenir valide et pour se tnettre
à l'abri des maladies. Il est du devoir des soldats sani·
taires d'instruire et de prévenir à cet effet leurs calna-
rades des autres troupes et de leur venir en aide autant
par des conseils ·que par des actes.
§ 224.
Pour les soldats sanitaires attachés à des corps de
troupes, ce rôle aura même plus d'importance que ce-
lui de donner des soins aux soldats tombés malades.
L'expérience de la plupart des guerres a démontré
qu'en campagne il meurt bie11 plus d'hommes ensuite
de maladies que par les blessures reçues dans les corn- ·
bats. Le plus grand nornbre des affections qui menacent
le soldat peuvent toutefois être évitées, si l'on prend à
temps les précautio11s nécessaires.
§ 225.
Une des conditions principales pour assurer la santé,
c'est l'état de pureté de l'air qui nous environne.
Les causes les plus fréquentes de la production d'un.
air vicié sont les suivantes :
152 VI. Hygiène du soldat.
1o La présence d'un grand nombre de personnes res- ••
.pirant dans un espace trop. petit et fermé. Nous avons
vu dans un chapitre précédent que l'air qui sort des
poumons est détérioré par des produits de l'usure du
corps ; lorsqu'il y a beaucoup de monde dans un local in-
suffisamment aéré, l'air en est bientôt chargé à tel point
que l'on se sent mal, et si le nombre des personnes aug-
mente encore, la mort par asphyxie peut même stlrvenir.
2° L'air peut aussi être vicié par d'autres vapeurs ou
des gaz agissant sur le corps comme un poison et pou-
vant produire l'asphyxie encore plus rapidement. Telles
sont les vapeurs de charbon, le gaz d'éclairage, celui
qui se forme dans les caves lors de la fermentation du
vin, dans les fosses d'aisa11ce, dans les puits, ainsi que
partot1t où se trouvent des matières en putréfaction.
3° L'air peut encore être vicié par des émanations
ou des poussières qui sans produire l'asphyxie, peuvent
causer des maladies graves, con1me la dyssenterie, la
fièvre typhoïde, "le choléra ou bien, dans des salles de
blessés, l'infection purulente.. Ces exhalaisons provien-
ne11t soit de personnes atteintes d'une de ces maladies,
soit de leurs vêtements, puis aussi trèE souvent des
liet1x d'aisance ou de n'importe quel endroit où les dé-
jections de malades· de ce genre ont été vidées sans
avoir été préalablement rendues inoffensives.
4° Une autre cause de corruption de l'air est dt1e à la
présence de poussières, même quand celles-ci ne renfer-
ment pas de germes de maladies. En pénétrant dans le •
larynx, dans la trachée, dans les poumons, elles finis-
sent avec le temps par irriter ces organes à tel point,
qu'il s'ensuit des affections souvent très graves.
En général, toute odeur révèle un vicié de l'air par
émanations malsaines; elle peut cependant faire défaut
malgré la préeence de ces dernières.
1
Aération. 153
§ 226.
Nous devons par conséquent nous efforcer ·de main-
tenir l'air qui nous environne aussi pur que possible. Il
faut donc que les salles où beaucoup de personnes ha-
bitent ensen1ble et dont l'air est bientôt altéré soit par
la respiration, soit par diverses autres exhalaisons,
soient aérées d'une façon continue, afin que l'air vicié
puisse sortir et être remplacé par une atmosphère pure
ct fr-aîche. Cela s'applique surtout aux chambres à cou-
cher des casernes, aux corps de garde, salles de police,
cachots et encore plus aux salles de malades dans les
hôpitaux.
Quand on a ouvert une porte ou une fenêtre d'une
chambre chauffée, la flamme d'une bougie suffit pour
démontrer que l'air chaud du dedans sort par le haut
du local tandis que l'air froid du dehors entre par le bas;
on ne s'apercevra toutefois de cel échange de courants
que dans le voisinage immédiat de l'ouvertt1re en ques-
tion.
Si par contre on ouvre en même temps la porte qui
est vis-à-vis de la fenêtre, l'air entre par toute l' ouver-
ture du côté froid ou du côté du vent, tandis qti'il sort
du côté opposé; en se plaçant entre les deux ouvertures,
on percevra distinclen1ent ce phénomène sous forme de
courant d'air. Celui-ci n'est pas nuisible pour les gens en
bonne santé à condition qu'il agisse sur le corps tout
entier et de manière à le rafraîchir également; il est au
contrafre nuisible, lorsqu'il ne frappe qtle des parties
isolées du corps et surtout si celles-ci sont en transpira-
tion, car un tel refroidissement partiel dérange la répar-
tition de la chaleur dans l'organisme, surtout lorsque
celui-ci n'a pas été endurci contre des influences sembla-
bles par des lavages fréquents à l'eau froide.
Le meilleur moyen pour vite aérer une chambre à
154 VI. Hygiène du soldat.
fond consistera donc à ouvrir largement non seulement ••
les portes et les fenêtres sitt1ées sur un de ses côtés,
n1ais de pltls celles qui se trouvent au côté opposé.
Même par un froid des plus rigoureux ce local se ré-
chauffera de nouveau rapiden1ent parce que les parois
reste11t chaudes.
D'autre part, lorsque l'on voudra préserver d'une cor-
ruption rapide l'air d'tl ne salle habitée, le miellX sera
de n'ouvrir que les battants d'en haut des fenêtres et des
portes afin que le courant d'air réglé circule par le haut
à travers tot1t le local sans frapper directen1ent ceux
qui s'y trouvent. Si la porte n'a pas de battants d'en
haut o·u de vasistas, on ouvrira ceux des fenêtres d'autant
plus largement ou bien on la laissera elle-mên1e ouverte.
Les émanations provenant des latrines ou d'autres
sources semblables seront combattues par l'observation
de la propreté la plus scrupuleuse dans ces endroits.
Lorsque ces rr;tesures ne suffiront pas, on sera obligé
de faire usage de certaines substances (appelées d.ésin-
fectants), capables de rendre ces exhalaisons inoffensives;
elles seront prescrites par le médecin.
On ne devra, sous aucun prétexte, tolérer que des
matières en décomposition soient accumulées à proxi-
mité des lieux où l'on habite.

§ 227.
La natt1re nous avertit par les sensations de faitn et
de soif que le corps a besoin de prendre de la nouiriture;
la satiété nous indique que ce besoin a cessé d'exister.
Pltls l'air est pur, plus un homme se <lonne du mouve-
111ent et travaille, pltls il s'expose à des fatigt1es ou
efforts, plus son sang s'11se et s'appauvrit; ces pertes
doivent par conséquent être remplacées par d'autant
plus de 11ourriture.
1
Aliments et boissons. 155
Pour maintenir sa santé et ses forces, il fat1t donc
prendre la quantité d'aliments nécessaire à la formation
du nouveau sang dont on a besoin. En se notlrrissant
trop, on court le risque de surcharger son estomac et
ses intestins et de troubler sa digestion, ce qui peut de-
venir la source de diverses n1aladies. Il est en ot1tre mal-
sain de manger vite et beaucoup qtiand on est échauffé;
il fat1t attendre que le corps se soit u11 pe11 remis. On ne
doit en outre pas s'exposer à de grandes ïatigt1es irnmé-
diate111ent après avoir fait un repas abondant.
§ 228.
On cl1oisira de préférence ceux d'entre les alimertts et
les boissons qui contie11nent le plt1s de n1a.tières nutritives
et qt1i, par le fait de leur rapide transformation en chy.tne,
se digèrent le mieux; tels sont le lait, la viande, les pois,
les haricots, les mets farineux, le pai11, les graisses et
l'ea11.
Il est, en outre, très important de se not1rrir d'ali-
lilents frais et sains, afin de ne pas corrompre notre
sang par des n1atières nuisibles, capables d'engendrer
des malaclies. Do11c, toute viande gâtée ou ayant de
l' odetlr doit être refusée; le pain cl oit être bien cuit et
dater d'au moins 24 heures, etc. Plus la préparation des
alirr1ents est sirnple et naturelle, plus ils sont sains et
nourrissants.
Les boissons doivent être, elles aussi, prises avec rrlo-
dération; la n1eillet1re d'er1tre elles est tout sin1plement
de la bonne eau.
Une eau bonne est pure, limpide, fraîc.he, Î11odore et
ne présente 11i goût ni coloration quelconques; 011 pré-
férera l'eau courante de source ou de ruisseau; l'eau des
lacs et surtout des étangs est moins bonne; celle des
citernes doit être considérée comme suspecte, et celle,
lb6 Hygiène du soldat.
provenant d'un puits situé à proximité d'un furnier est
presque toujours malsaine. .
Le soldat est souvent soumis à la tentation d'user de
liquides qui ont fermenté et qui par conséquent pris en
trop grande quantité causent l'ivresse.
Le vin et la bière, de bonne qualité et pris avec mo-
1
dération, raniment et fortifient même les nerfs; ces bois-
sons sont utiles et bienfaisantes surtout lors d'un travail
fatigant et soutenu. Le cidre et les sirops (jus de fram-
boises, etc.) causent facilement des diarrhées chez ceux
qui n'y sont pas habitués.
Les boissons a]cooliqtles distillées ou eaux- de- vie,
quelles qu'elles soient, sont er1 général nuisibles pour le
soldat. Elles ne produisent qu'une excitation momenta-
née et on est trop facilement porté à en abuser. Il est.
st1rtot1t dangereux d'en prendre d'une façon démesurée
par un grand froid, vu qu'elles ne réchauffent pas comme
on se l'imagine s<?uvent à tort. Dans certaines circons-
tances elles peuvent toutefois rendre de bons services,
par exemple lorsque l'on s'en sert pour additionner une
eau suspecte, ou }Jien lorsque les troupes ont une pré-
disposition à la diarrhée. Il faut cependant toujours se
souvenjr qu'on ne doit employer des boissons de ce genre
qu'en très petite quantité à la fois et jamais d'une n1a-
r1ière habituelle.
Les liquides spiritueux co11tiennent souvent des ma-
tières nuisibles qui les rende11t d'autant plus malsains.
Les soldats devront tout particulièrement se garder de
faire usage d'absi11the, boisson qui attaque les nerfs à
un l1aut degré.
§ 229.
L'état de propreté de la peau est d'une importance ca pi-
tale au point de vue de la conservation de la santé. Les
fonctions multiples de cet organe ont été décrites dans
1
Propreté. Habillement. 157
un chapitre précédent. Or, si les pores de la peau sont
obstrués par la malpropreté de n1anière à empêcher la
perspiration, cela peut devenir l'origine de maladies di-
verses; la saleté qui adhère à la peau peut en outre
causer elle. même des affections de cet organe.
Le moyen le plus simple d'éviter des suites fâcheuses,
consiste à faire usage de lotions fréquentes sur le corps
avec de l'eau fraîche ou à prendre des bains. Une fois
par jour, au n1oins, il faut se laver les parties du corps
non recouvertes par les habits et qui par conséquent
sont plus exposées à être salies, telles que le visage et
les mains, puis aussi se brosser et se peigner les che-
veux, que l'on portera de préférence coupés courts. Le
soldat transpirant presque chaque jour, surtout dans la
saison chaude, par suite de la nature dt:s habillements
et des fatigues, ce qui favorise la saleté du corps, il de-
vra se nettoyer d'autant plus souvent et prendre si pos-
sible des bains. répétés. Il fera toutefois bien attention
d~, ne pas se laver à grande eau ou de prendre un bain
froid aussi longtemps que son corps sera échauffé ou en
transpiration; une interruption subite de l'activité de la
peau peut, en effet, engendrer des maladies très dange-
reuses et amener n1ême la mort par apoplexie ou par
paralysie.
§ 230.
L'habille1nent du soldat doit lui aussi être composé de
n1anière à garantir sa santé. On a besoin de se vêtir pour
protéger son corps contre la chaletlr, le froid, l'hun1idité
et en vue de se mettre à l'abri des refroidissements. Pour
ces différentes raisons, le soldat possède plusieurs uni-
formes, afin de pouvoir. s'habiller plus chaude1nent lors-
que le froid augn1ente et d'être à même de se changer
lorsque ses vêtements sont mouillés.
Les effets que le soldat reçoit ont une coupe et sor1t
158 VI. Hygiène du soldat.
fabriqués avec des étoffes qui correspondent à ces divers
buts. Ceux qu'il doit fournir· lui-même ne doivent pas
moins contribt1er à l'entretien de sa santé. L'un des plus
essentiels est la chemise. Chaque soldat doit en posséder
au moins deux, afin d'en avoir une de rechange. Les
chemises de fil sont les moins avantageuses pour la
santé, parce c1u' elles ne garantissent pas des refroidis-
serrlents. Celles de coton valent, sous ce rapport, déjà
mieux; les meilleures de toutes ~ont les chemises de fla ..
nelle, mên1e pour l'été. On ne peut pas assez en recon1-
n1ander l'en1ploi aux soldats. Pour développer leurs
avantages, il faut cependant qu'elles soient propres;
c'est une erreur beaucoup trop répandtle de croire
qtl'une chen1ise de ce genre puisse être portée plus long-
temps qu't1ne de fil ou de coton, sans être lavée. Quand
elle a été stlr le corps pendant un certain temps, elle est
telle111ent imprégnée de la crasse qui se sécrète avec la •
transpiration, qt1~elle perd presque entièrement les pro-
priétés bienfaisar1tes qt1'elle possède, à savoir d'absorber
avec facilité la s11eur et d'en ralentir, au contraire, l'éva-
poration.
En hiver, en automne, au printemps et en général
lorsque les troupes sont prédisposées atlx diarrl1ées ou
à la dysse11terie, le port de ceintures de flanelle autour
d.e l'abdomen est très utile.
§ 231.
Hyg,iène des pieds. La valeur d'une armée en campa- •
gne dépend principalement de son aptilttde à la marche
et celle-ci à son tour de l'état des pieds et de la chaus-
sure de la troupe.
La vie militaire ordinaire, et surtot1t en campagne,
demande aux pieds beaucoup plus de travail que la vie
civile, et un n1al insignifiant en apparence (§ 218) peut •
1
Hygiène des pieds. 159
entraver sériet1sement Ie·urs fonctions. Ils réclament
donr. des soins particuliers, afin de rester valides.
Ces soins concernent :
1o L'hygiène des pieds proprement dite. La première
condition est de tenir cetlx*ci dans un parfait état de
propreté. Toute saleté n'obstrue pas seulement les pores
de la peau, mais ce qt1i est encore plus grave, elle agit
sur la moindre écorchure 011 plaie tout à fait superficielle
comme un poison en donnant souvent lieu à des suppu-
rations profondes.
Il est en outre important d' endurc·ir la peau de ses
pieds, c'est-à-dire de la rendre moins sensible vis-à-vis
des refroidissements et de l'humidité et de diminuer la
téndance à des transpirations excessives, s'il y en a.
Le meilleur n1oyen pour atteindre ce double but con-
siste à laver (non pas baigner) fréquemment, si possible
chaque jour, les pieds à l'eau froide, et à les essuyer en-
suite à fond en. les frottant de manière à ce qu'il ne
reste pas la moindre hun1idité, surtortt entre les orteils.
Après une forte marche, il sera avantageux de les fric ..
tionner avec de l'eau-de-vie.
Potlr garantir les pieds à peatl délicate et sujette à la
transpiration, on se sert de la poudre poltr les pieds.
Celle-ci a por1r action de desséeher la peau et de la ren-
dre lisse (ce qui diminlle les frottements produits par
les bas) et d'empêcher la décomposition (l'action corro-
sive) de la sueur. Toutefois il ne faudra pas oublier, que
malgré cette poudre le ren1ède principal et indispensa·
ble pour l'hygiène des pieds n'e11 reste pas rnoins l'eau
froide.
Il est défe11du de distribt1er la poudre potlr les pieds
directen1ent aux soldats; quand il y a lieu d'en faire
usage, l'i11firmier en saupoudrera (au moyen du poudrier
se trouvant dans la boulgue), ou bien la peatl enflammée
160 VI. Hygiène du soldat.
de ceux qui transpirent trop fortement, ainsi que les
petites excoriations qui peuvent s'y présenter, ou bien
les bas des hommes qui en ont besoiJL On peut rempla-
cer cette poudre par du son.
2° .La cl~aussure. Entre le pied et la chaussure propre-
ment dite, une couche intermédiaire souple est néces-
saire. Dans ce llut ce sont les chaussettes qui conviennent
le mieux; celles-ci doivent être de coton pour ]'été et de
laine pour l'hiver et pour la n1ontagne. Elles ne doivent
être ni trop longues ni trop courtes, mais correspondre
exacten1ent au volume du pied et ne former nulle part
des plis; celles qui ont été tricotées pour chaque pied
en particulier, sont les meilleures. Les linges de pied en
laine ou en toute autre étoffe douce sont également
a·vantageux, à condition d'être bien appliqués.
Les bas ne sont par contre pas recommandables, à
cause des jarretières qu'ils nécessitent; celles· ci perdent,
en effet, rapidement leur souplesse et donnent alors lieu
à l'infirtnité connue sous ]e nom de varices, laquelle en-
traîne à son tour la formation d'éruptions· et d'ulcères
et quelquefois même d'hémorragies.
En marche il faut toujours porter les cl1at1ssettes de
manière à ce qtle le « bon côté » soit tourné en dedan.s;
il est tltile de frotter préalablement celui-ci avec du sa-
von, afin de le rendre encore plus lisse.
On devra procéder avec le plus grand soin au raccom-
modage des chaussettes; il est absolument défendu de
les rapiécer à l'aide de morceaux de drap et surtout de •
.
CUir.
Il va sans dire qu'on devra tenir ses chaussettes pour
le moins aussi propres que les pieds eux-mêmes.
Les souliers et les bottes doivent correspondre exacte-
ment à la configuration et au volume du pied. La coupe
doit en être rationnelle (Fig. 25), c'est-à-dire qu'elle doit
1
Hygiène des pieds. 161
garantir à totts les orteils, au gros con1me aux petits,
assez de place, une direction· naturelle (droit en avant)
et la liberté parfaite des mouvements. Les talons doi-
vent être larges, bas, et Fig. 25.
ne pas présenter des bords
taillés en biseau, afin d'em-
pêcher les entorses de se
produire. L'empeigne ne
doit pas former de plis pou-
vant exercer une pression
sur des parties sensibles
du pied, telles que les· orteils, le coup de pied et la ré-
gion située au-dessus du talon. Les coutt1res et en par-
tictilier les clous ou chevilles ne devront pas ressortir
en dedans. Lorsque les chaussures sont très grandes, on
y introduit des dot1bles sen1elles de cuir, de liège, de
paille ou de carton, etc.
Pour conserver la souplesse de l'empeigne, il faut
l'enduire de temps en temps avec de la graisse; ce qui
importe à cet égard, ce n'est pas tant l'espèce de graisse
à employer que la méthode à suivre, dont la meillet1re
est la suivante : on ne graissera ses souliers qu'après
les avoir mouillés d'une façon modérée; on pourra fon-
dre la graisse en la chauffant, mais on se gardera bien
de mettre ses souliers à proximité du feu avant le
graissage ; celui· ci terminé, on pourra les faire sécher
à une chaleur dottce j ils se sè.chent le mieux sur les pieds
· eux·mêmes. On aura soin de ne pas mettre trop de
graisse, afin que celle-ci, traversant le cuir, ne vienne
salir les chaussettes.
Pour qu'un cavalier reste en état de faire son service,
il devra observer pour les parties de son corps qui repo-
sent sur la selle à partir des fesses jusqu'aux genoux,
les mêmes soins que le fantassin pour les pieds. Il doit en
11
162 VI. Hygiène du soldat.
outre porter des caleçons souples, ne formant pas de
plis et ne présentant aucune·couture grossière.
§ 232.
Hygiène des marches. 1o Avant la marche. Le meilleur
. moyen de se préparer en vue d'une marche pénible con-
i
siste à éviter la veille tout excès, à se coucher tôt et à
bien dormir. Avant de partir on doit prendre ur1 d.éjeu-
ner chaud et faire en sorte que pour la grande halte on
ait dans son sac à pain de quoi en faire u11 second, mais
froid. Le repas principal n'est donné que lors de l'arri-
vée au lieu de destination. La gourde doit être remplie
de café et non pas de vin, car ce dernier prend par suite
de la chaleur un goût fade, et encore moins d'eau-de-vie
quelconque qui sont absolument impropres à cet effet.
2° Pendant la marche. Lorsqu'il fera très chaud, on
ouvrira le haut de sa tt1nique, on enlèvera sa cravate et 1
on mettra des fetiilles vertes dans son képi. La tête de
la colonne devra, surtout au commencen1ent, observer
une cadence régulière et modérée, puis elle l'allongera
petit à petit et ne la raccourcira de nouveau que lors
d'une montée. Ceux qui sortent des rangs ou qui restent
en arrière se fatiguent eux-mêmes et fatiguent leurs ca-
marades; on devra par conséquent dans son propre in..
térêt tenir à une discipline de marche rigoureuse.
Afin d'éviter les coups de chaleur lors d'une n1arche
pénible par un temps lourd, il faudra prendre une allt1re
pl11s lente, observer de plus grands intervalles et faire
des haltes plus fréquentes en des endroits aussi frais que
possible. Il sera ordonné par qui de droit que les hom-
mes ne soient pas trop chaudement vêtus ni trop char-
gés et que chacun ouvre à temps son col de tunique,
qu'il enlève sa cravate, etc. Chaque soldat sanitaire de-
1
vra pourvoir à ce qu'il ait consta1nment son bidon
1
Marche. Vie réglée. 163
rempli d'eau fraîche, afin de ranimer ceux qt1i sont
épuisés.
La première halte que l'on ordonne a pour but de
donner au soldat le temps de satisfaire ses besoins et de
mettre la dernière n1ain à sa tenue de marche; il en
profitera pour faire disparaître des plis à ses chaussettes,
pour desserrer les lacets trop serrés de ses souliers,
pour mieux suspendre son sac, etc.
Lors de la halte princ1:pale, on se -débarrassera de ses
bagages et si le sol est humide, on y placera son sac
avant de s'y asseoir; après s'être un peu reposé, on
apaisera sa faim et on se désaltèrera en buva11t de l'eau
en suffisance, surtout par un temps chaud.
La seconde moitié de la marche sera animée par des
chants, et à mesure qu'on s'approchera du lieu de desti-
nation, on ralentira le pas.
3° AprÀs la ·marche. Une fois arrivé, on laissera au
corps le temps de se rafraîchir et <le se remettre avant
d'enlever sans précat1tions ses habits otl de se remplir
l'estomac d'aliments et de boissons; le meilleur moyen
de se remettre pour le jour suivant consistera de nou-
veau à se coucher de bonne heu.re.
§ 233.
Régularité des heu~res de t~ravail et de sommeil.
Un genre de vie réglé et conforme à la dignité de l'hom1ne
contribtle e11fin pour beaucoup à la conservation de la
santé. Nous avons vu que J'organisn1e a besoin d'air et
d'alirr1ents potlr entretenir ses forces corporelles; pour
réparer les forces usées par l'activité de l'esprit et du
corps, il lui faut en outre un n1ode et un temps de repos
déterminé, c'est le sommeil. Mieux on suivra à cet égard
les lois de la nature, mieux aussi la santé et la vigueur
se conserveront-elles! Le jour sera donc réservé à la
164 VII. Service de garde-malade.
veille, soit au travail j la nuit servira au contraire au
repos du corps, soit au so1nmeil; on prendra enfin ses
repas à des heures fixes.
Un genre de vie irrégulier, l'inten1pérance dans le
manger et dans le boire, les veilles prolongées et tant
d'autres excès engendrent tôt ou tard des maladies ou
des infir1nités de diverse nature.
§ 234.
Les refroidissements constituent une cause fréquente
de maladies; ils sont la suite d'un rafraîchissen1ent in-
tense et rapide, surtout inégal, du corps, et ils survien-
nent notamment quand ce dernier était en transpiration
ou en habits 1nouillés.
Par conséquent, lorsqt1'un soldat, échauffé à la suite
d'une marche par une forte chaleur ou de telle autre
fatigue, aura beaucoup transpiré, il ne devra pas immé-
diatement s'étendre sur le sol frais; arrivé au quartier il
ne devra pas non plus ôter de suite ses vêtements, et
s'exposer aux courants d'air. En marehe, et surtout lors
·d'une halte, il se gardera bien, ayant le corps fortement
,échauffé, de boire tout d'un coup une grande quantité
,d'eau froide; il commencera au contraire par s'humec-
ter le front et les mains, puis il ne boira que par petites
~gorgées, la quantité d'eau nécessaire pour apaiser sa soif.
Quand pendant une marche ou étant de garde il aura
~été mouillé par la pluie ou par la neige, soit aux pieds
seulement, soit par tout le corps, il ne tardera pas de
changer d'habits et en particulier de mettre des chaus-
sures sè-ches.
VIJme PARTIE
Service de garde-malade.
'§ 235.
Qualités de l'infirmier. La guérison de bien des mala-
1
Qualités de l'infirmier. 165
dies et des blessés dépend des soins de tous les moments
dont ils sont entourés. Le service de donner ces soins,
service pénible, sot1vent désagréable, rebt1tant, et par-
fois dangere·ux, rentre dans les attributions spéciales
des infirmiers. Il faut avant tout que ces derniers soient
parfaitement valides, qualité que leurs Sllpérieurs leur
maintiendront au n1oyen d'tlne bonne alimentation, d'un
logen1ent convenable et en leur accordant, de temps à
autre, des heures de repos, en plein air. Letlr corps de-
vra être aussi d'un extérieur agréable et exempt d'infir-
mités repoussantes telles que la punaisie, l'haleine fétide,
etc.; s'ils sont atteints de transpirations exagérées des
aisselles ou des pieds, ils s'efforceront de les combattre
en maintenant leur corps et leur linge dans un complet
état de propreté.
Chaque soldat sanitaire s'habituera pendant le service
à observer une discipline sévère, une exactitude parfaite et
une propreté scrupuleuse. Ce n'est que lorsque ces quali-
tés seront devenues pour lui une seconde nature, q11'il
sera possible d'éviter les négligences et les irrégularités
les plus diverses et d'atteindre, surtout en campagne, un
résultat favorable. Quant à la propreté, on devra com-
mencer par soi-même, car celui qui ne l'observe pas sur
sa personne y pensera encore moins lorsqu'il s'agira de
celle des autres, et il est prouvé que la malpropreté cor-
porelle est une des causes les plus fréquentes de la pro·
pagation des rr1aladies contagieuses. Pour se préserver
de celles·ci et afin de ne pas transmettre à d'autres les
germes infectieux, les infirrniers devront par conséquent
se laver, se bajg11er et changer de linge très fréquem-
ment. Ils tiendront leurs mains propres de la façon la
plus minutieuse et nettoyeront en particulier les extré-
mités de leurs doigts avec une brosse à ongles.
Enfin, lors de l'exécution de leur service, les infirmiers
---~------ ---~---~~-~ ~

166 VII. Service de garde-malade.


1
n'oublieront jamais que les patients ren1is à le11rs soins 1,
sont des hommes comme eux, mais qui par suite de
l'influence de la maladie ne doivent pas toujours être
considérés comme étant responsables de leurs actes. Ils
ne perdront donc jamais la patie11ce ou le caln1e lorsqu'un
malade sera de mauvaise humeur ou se montrera sus-
, ceptible, irritable ou même i11supportable. Un bon infir·
mier restera malgré tout amical, prêt à rendre serviee
et aura la ·tïtême co1npassio1~ et la même attention indistinc-
tement pour tous ses 1nalades. Il lui est défendu de leur
parler sans raison, de les incomtnoder par du bruit
inutile, et surtout de témoigner, même apparemment, de
la préférence pour certains malades; cela ne ferait
qu'éveiller la susceptibilité d'autres, qui se croiraient
alors mis de côté. Quant au reste de sa conduite, l'infir-
mier désirant sincèren1ent se perfectionner n'aura qu'à
suivre au lit mêrne des malades, l'exemple et les ensei-
gnements incessants des médecins.
1. Soins personnels.
§ 236.
Propreté du malade. Avant d'installer un malade quel- 1J
conque dans un lit, il faut préalablement faire subir à ~

son corps un nettoyage minutieux. Dans les cas où il est î


a.tteint d'une maladie contagieuse ou de vermine, tous ses
habits sans exception devront être immédiaten1ent mis
à l'écart, soit dans l'endroit désigné à cet effet; afin de J
détruire les germes nuisibles qui s'y trouvent, on devra l
1

les (lésinfecter suivant les prescriptions du n1édecin. Il !


1
j

n'est permis sous aucun prétexte de déposer des habits


sales ou n1ouillés dans une chan1bre de malades. Lors-
que cela n'aura pas encore été fait autre part, il faut en
déshabillant le malade bien examiner s'il n'est pas atteint
de vermine (gale, poux de tête ou de vêtements, morpions),
1
1. Soins personnels. 167
ce qui en campagne peut facilement se présenter. Le meil-
leur remède pour tuer les poux de tête consiste à couper
d'abord les cheveux ras, puis à bien frictionner le cuir
chevelu avec du savon noir. S'il s'agit de poux des vête-
'lnenls, on commence par placer le malade sur un drap
étendu à terre et à le déshabiller complètement, de
façon à ce que tous ses habits reton1bent sur ce drap;
au moyen d'un second jeté par-dessus ses épaules on lt1i
fait de vigoureuses frictions sèches sur le corps tout en-
tier; après avoir empaqueté les vêtements dans ces deux
draps, on veille à ce que le tout disparaisse au plus vite
de la chambre où l'on se trouve. Lorsque l'infirmier de
service suspectera chez un malade l'existence de la gale
Oll de morpions, il devra sans retard en faire rapport au
1nédecin de service; il agira ensuite d'après les instruc-
tions de ce dernier.
Dès qu'un malade aura été ainsi déshabillé, on ltii
passera une che.mise propre et chauffée, puis après lui
avoir fait prendre un b~in de pieds et nettoyer ses mains,
on l'essuiera et enfin on lui assignera son lit.
Tous les matins avant le déjeuner, l'infirmier de ser-
yice obligera ceux dont l'état ne présente pas de gravité,
de bien se laver la figure, les mains et les pieds, puis de
se rincer la bouche, de se peigner et de se brosser les
cheveux. Cl1ez les autres malades, il procédera lui-même
à ces soins; il leur nettoiera en outre la bouche et les
dents au moye11 d'un petit linge mouillé et il leur cou-
pera de temps à autre les ongles, mais de façon aussi
bien pour les mains que pour les pieds, à ne pas les
tailler plus profondément sur les côtés. Il ne devra enfin
pas oublier, après avoir enlevé le bassin de lit de des-
sous un malacle grave, de laver et d'essuyer les parties
souillées.
,.fous ces détails ayant leur importance et leur signi..
168 VII. Service de garde-malade.
fication, l'infirmier ne devra jamais en faire petl de cas
et encore moins se croire humilié en les exécutant.
§ 237.
Manière d'habiller et de déshabiller u1~ malade. Les pa-
tients forcés de garder le lit sont simplement vêtus d'une
chemise; ce n'est que lorsqu'ils se 1nettent stlr leur
séant, par exemple lors des repas, qu'il faut leur couvrir
le dos d'une couverture de laine; à ceux qui sont chauves
ou qui ont l'habitude de porter un bonnet de nuit, on
pourra en fabriquer un au moyen d'un triangle. On
fermera portes et fenêtres avant de changer de chert~ise à
un malade, et s'il est en transpiration, il faut l'essuyer
soigneusement par-dessous le drap et réchauffer la che-
mise propre, soit au soleil, soit près d'un fourneau. On
devra vouer une attention spéciale aux membres blessés
s'il y en a, et let1r éviter autant que possible tout choc
e,t tout mouvement. La meilleure méthode potlr passer
la chemise a-u malade consiste à engager d'abord ses
bras dans les manches, puis, après avoir enroulé
la partie postérieure de la chemise, on l'engage par-
dessus la tête et les épaules et pendant qu'un autr~
infirmier relève un peu le patient, on l'étend, sans faire
de plis, le long de son dos. Pour l'ôter, on commence à
soulever légèrement le malade, puis après l'avoir passée
sur ses épaules, on la rejette au devant d,~ sa tête de
manière à ce qu'on puisse complètement l'en dégager,
en exerçant une légère traction sur les deux manches en
même temps. Pour faciliter dans certains cas cette opé-
ration, on fait usage de chemises fendttes soit en arrière,
soit le long des manches que l'on maintient fermées au
n1oyen d'attaches. Lorsqu'il est très difficile de soulever
un malade ou qu'on lui cause chaque fois de grandes
~
douleurs, on lui passera les bras dans une chemise i
1
1. Soins personnels.. 169
fendue derrière, de façon à ne lui recotlvrir que le de-
vant du corps, tandis que le .dos reste nu.
§ 238.
Observation du 1nalade. Afin que l'assistance dont on
entoure un malade soit vraiment bienfaisante et utile, il
faut qu'elle soit faite avec discernement. Tout infirr11ier
devra donc, lors de l'exercice de sa belle vocation,
s'habituer avant tout à réfléchir, puis à observer exac-
tement et avec soin les malades confiés à sa charge;
c'est de cette manière seulement qtl'il sera capable de
les soigner correctement et de faire à son 1nédecin urt
'rapport fidèle et conforme à la vérité sur leur état. C'est
d'autant plus i1nportant que dans beaucoup de cas, le
médecin lui-même ne peut reconnaître telle ou telle
maladie que grâce à une observation n1inutieuse et sotl·
tenue. Le débutant retiendra les points essentiels à
observer, en suivant avec attention la visite du médecin
et en se gravant dans la mémoire les questions que
celui-ci pose soit au malade, soit à l'infirmier lui-n1ên1e.
Il fera bien de se noter ces qt1estions , ou de demander
au médecin ce qt1'il doit observer plt1s spécialement
pour chaque patient.
§ 239.
Au point de vue du som·1tleil d'un malade, l'infirmier
de service dev·ra s'assurer de sa d·urée, puis s'il est calme
et réparateur ou bien s'il est agité et s'il fait n1ême
con1 piètement défat1t. Chez certains patients le som1neil,
au lieu d'être tranquille, est accompagné de délire ou,
lorsqu'ils ressentent des douleurs, de contractions du
visage, de soupirs; ils font avec les mains des mouve-
n1ents comme potlr chercher un oJ)jet placé quelque
part sur leur cou vert ure, ou bien ils ont des grincements
de de11ts, mettent les mains à la tête ou à une partie du
170 VII. Service de garde-malade.
corps quelconque, ou bien encore ils se réveillent en
sursaut totrt effrayés. D'autres malades sont simplement
étendus dans une irnmobilité et ,11ne apathie complète
sans dormir, d'autres enfin dorment contintlellement,
ce qui, malgré l'actio11 en général bienfaisante et salu .
taire du sommeil, n'est pas de bon at1gure. On pet1t
faciliter le son1meil des malades agités ou fiévreux en
faisant régner autour d'eux une tranquillité parfaite, ou
bien en arrangeant leur lit et en leur donnant souvent
à boire un -liquide rafraîchissant. En revanche, les
causes qui peuvent empêcher un malade de dorn1ir,
sont l'air frais, t1ne chambre très éclairée, une attitude
plus ou moins assise dans le lit ou enfin la parole qu'on
lui adresse fréquemment.
Les infirmiers se souviendront qu'en règle générale il
faut respecter le so1nme·il d'·un 1nalade et ne jatnais le réveil-
ler d'une manière précipitée, ni intentionnellement ni
par mégarde.
§ 240.
La peau des malades est tantôt singulièren1ent pâle,
jaunâtre ou enflammée, tachetée, flasque, flétrie ou au
contraire tei~due, pâtetlse; atl toucl1er elle est ou froide
ou bien sèche, chaude ou même brûlante. Il est impor-
tant de noter si le malade trans_lJire ou non, et dans le
premier de ces cas, si sa transpiratio11 est intense ou
modérée, de plus, si elle comprend le corps tout entier
ou 11'est localisée que sur telle ou telle région; si les
sueurs sont froides ou chaudes, visqueuses, si elles ré- •
pandent t1ne odeur particulière otl présente11t une cer- f
taine coloration.
Lorsqu'il s'agit de faire transpirer un ntalade, on ne
doit pas avoir recours à des moyens viole11ts tels que de
le recot1vrir ou de chauffer sa chambre d'une n1anière
..
exagérée. Il suffit de lui m.ettre simplement une couver-
1
1. Soins personnels. 171
ture de plus vers le matin et de lui donner à boire à
plusieurs reprises u11 liquide tiède. Une fois la transpi-
ration passée, on l'essuie à fond et on lui change de
linge; afin d'éviter penda11t celle-ci un rafraîchissement
trop brusque de la surface du corps, il faudra surveiller
son malade avec le plus grand soin et par exemple ne
pas n1ême lui permettre de se lever pour satisfaire ses
besoins.
§ 241.
Organes de la digestio·n. Les lèvres seront parfois pâles,
bleuâtres, sèches, ou elles présenteront des gerçures; les
gencives et la muqueuse de la boucl1e pourront être ou
enflammées ou recouvertes d'un enduit blanchâtre ou
r
grisâtre ou même saigner facilement; haleine pOllrra
être fétide, la lang·ue chargée ou enflammée, crevassée
ou trop sèche, la déglutition pénible. Le malade souffrant
de l'estomac se plaindra d'une sensation douloureuse
.ou non, de pes.anteur, de compression, de gonflement,
de dégoût; il aura des nausées (envie de rejeter), ou des
renvois (éructations) de gaz ou de chyme ou bien de
véritables vomissements. Dans ce dernier cas on exarr1inera
si les rn asses vomies contiennent des glaires, de la bile,
du sang ou même des matières fécales ou des vers ou
si elles ressemblent à dtl marc de café.
Lorsqu'on veut faire vo1nir le malade pour le guérir,
011 administre, de préférence le matir1 avant déjeuner,
lln vomitif. Le malade reste alors au lit en position
demi-assise, 011 lui débouton11e sa cl1emise et on place
devant lt1i une cuvette ·suffisan1n1ent grande. Dès qu'il
commence à ressentir des envies de vomir, on lt1i donne
à boire beaucoup d'eau tiède ou de la tisane de camo-
tnilles peu chargée, puis on lui soutient la tête pendant
qu'il vomit. On combat les nausées qui persistent après
les vomissements en faisant avaler au malade de petits
172 VII. Service de garde-malade.
morceaux de glace ou un peu de café noir; enfin l'infir-
mier n'oubliera pas de lui faire nettoyer la bouche au
moyen de gargarismes à l'eau froide.
De la part de l'intestin on observe du gargouille1nent
lorsqu'il y a accut11ulation de gaz (vents, flatuosités).
Qua11d le malade souffre de constipatio1z, ses selles sont
dures et sèches; lorsqu'il est atteint de diarrhée, elles
sont fréquentes et liquides; certains n1alades ont des
garde·robes involontaires. Les matières fécales peuvent
contenir des glaires, du pus, du sang ou bien a voir un
aspect grisâtre, ressembler à de l'eau de riz, ou bien
elles renferrnent cles parasites tels que des ascarides ou
des fragments de vers solitaires.
Pour les malades atteints de diarrhée auxquels il
n'est pas permis de quitter la chambre, il doit y a voir
une chaise percée. A ceux qui ne peuvent quitter le lit, on
passera tln bassin de nuit après l'avoir chauffé en le
rinçant avec de .l'eau chaude. Les infirmiers devront
enfin bien se rappeler qtle les déjections de certains
malades renferment et propagent les germes de leurs
n1aladies (fièvre typhoïde, dyssenterie, choléra). Le
médecin indiquera de quelle manière ils devront les
désinfecter.
§ 242.
Dtl côté des organes ·urinaires il faudra observer :
1o La miction qui petit être rare ou au contraire abon-
dante. Parfois elle est douloureuse et ne se fait que
goutte à got1tte otl sous forme d'un jet très mince; des •
malades graves ont même souvent u11e rétention telle
que leur vessie peut se remplir jusqu'à sauter.
2° L't~rine dont la quantité est chez un homme sain
d'environ un litre et demi dans les 24lleures; elle dépend
en général de la quantité de liquide absorbé; l'action de
transpirer, la fièvre et les diarrhées la font diminuer;
1
1. Soins personnels. 173
dans bien des cas une augtnentation ou une diminution
notable de l'urine est un signe important d'affections
graves. Sa coloratlon devient d'autant plus foncée qu'elle
est moins abondante. L'urine de personnes en bonne
santé ne prend l'odeur piquante connue que lorsqu'elle
se décompose. Elle ne forme enfin presque aucun dépôt,·
lorsqu'il s'en produit dans l'urine d'un malade, on verra
s'il est blanchâtre ou coloré (par exemple noirâtre par
du sang) et si la masse du liquide qui surnage reste
trouble ou si elle devient lin1pide. Le dépôt pourra
contenir du sable ou du gravier. Toute urine présen-
tant un aspect anormal devra être conservée et montrée
au médecin.
L'infirmier de service devra veiller à ce qu'en se levant
pour uriner, les rnalades ne prennent pas froid; il glis-
sera entre les cuisses de ceux qtli sont forcés de garder
le lit, tln urinoir propre et suffisamment chauffé, de ma-
nière à ce qu'ils n'aient qu'à y introduire leur membre
viril. Il fera rapport au médecin de service lorsqu'11n
malade n'aura pas uriné depuis trop longtemps.

§ 243.
Les voies respiratoires feront atissi l'objet de l'attention
particulière des infirmiers. Des fosses nasales, il peut
s'écouler des glaires ou du sang; elles peuvent répandre
une mauvaise odeur (punaisie). La respit·ation petlt être
difficile, brllyante ou siffiante ou accompagnée d'enroue-
ment ou de points doulotlreux à la poitrine. L'expectora-
tion peut être faible, abondante ou particulièrement
fétide; les crachats dont elle se compose peuvent conte-
nir des glaires. du pus, du sang. Les malades serontobli-
gés de se servir d'11n crachoir, afin que les médecin~ puis-
sent juger de l'aspect et de la quantité des produits de
l'expectoratio11. Il leur sera sévèrement interdit de cra-
174 VII. Service de garde-malade.
cher dans un mouchoir ou sur le plancher. Aux crachats
de personnes atteintes de rr1aladies infectieuses (phtisie,
dipl1térie, par ex.) s'applique ce qui a été dit au § 241
sur les déjections alvines contagieuses.
§ 244.
La température du corps est d'une telle itnportance
pour apprécier une maladie que dans la plupart des
affections d'une certaine gravité, on est obligé de la me-
stlrer deux à trois fois par jour à des heures fixes (par
exernple 7 heures du matin, 1 l1eure de l'après-n1idi et
7 heures du soir), même dans certains cas à des inter·
valles encore pltis rapprochés.
Les soldats sanitaires devront par conséquent tous se
farniliariser avec l'emploi du therJnomètre centigrade, gé .
néralen1ent en usage dans ce but. Son échelle est divisée
en 100 parties égales appelées degrés (le zéro corres-
pondant à la température de la glace fondante et le 1OOme
à celle de l'ébullition de l'eau.) Chaque degré est divisé
en dixième de degré. Ces derniers sont écrits à la droite
dtl chiffre des degrés entiers dont ils sont séparés par une
virgule : 37,5 signifient donc 37 degrés et 5 dixièmes.
Il y a detlX espèces de ces thermomètres : 1o le ther-
momètre ordi1~a1:re stlr leqt1el il faut lire la chaleur pen-
dant qu'il est en place sur~Ie malade; 2° le thermomètre
à maxi1num qu'on peut lire même après avoir retiré
l'instrun1ent. A près lectt1re il ne faudra pas ot1blier de
. faire redescer1dre l'index (c'est-à·dire la partie supérieure •
séparée de. la colonne de 1nercure) au·dessous de 36 de-
grés en saisissant l'instrument renversé (la boule dirigée
en avant et en haut) en pleine main et en donnant un
cotlp sec dans l'air comme avec une cravache.
Pour mesurer la température, on place en général le
thermomètre dans l'aisselle). après l'avoir séchée et in-
1
1. Soins personnels. 17 5
traduit l'instrun1ent, on applique l'avant-bras sur la
poitrine de façon qu'il soit de toutes parts bien entouré
par la peau; on devra toujours s'assurer qtle la boule
ne glisse pas trop en arrière. Lorsque la colonne de
mercure a cessé de bouger, ce qui a ordinairement lieu
au bout de 15 minutes, on fait exactement la lecture et
on inscrit la température observée. Lorsque par excep-
tion on est obligé de mesurer celle du rectum, il faut pla-
cer le malade sur le côté et enduire le thermon1ètre d'un
corps gras; l'opération tertninée, on nettoiera l'instru-
n1ent avec le plus grand soin.
Les pieds et les n1ains de malades épuisés, par exem-
ple ensuite de pertes de sang, deviennent parfois telle-
ment froids que l'on doit les réchauffer artificiellement.
L'i11firmier devra donc souvent examiner les membres
des patients de ce genre, et dès qu'il aura constaté cet
état, chercher à les ranimer en les enveloppant dans des
draps chauds ou en leur plaçant aux pieds et des dèux
côtés des jambes des cruches remplies d'eau chaude ou
des pierres chaudes entot1rées d'un linge.
§ 245.
Il est utile que l'infirmier ait pour chaque malade une
feuille de papier spéciale, sur laquelle il inscrit, outre les
données en chiffres (température, pulsations, selles, etc.),
tous les symptômes et changements s11rvenant dans
l'état du n1alade; il lui est permis de faire usage à cet
effet du revers de l'écriteau de lit. Il mettra de côté tou-
tes les déjections que les médecins désirent examiner
eux-mêmes ou qui lui paraissent être anormales; il an·
noncera enfin sans retard tout événe1nent extraordi-
naire au médecin de servîce.
§ 246.
Distribution des aliments. En distribuant la nourriture
176 VII. Service de garde-malade.
aux malades, l'infirmier ne perdra pas de vue combien
ceux-ci so11t souv·ent difficiles et combien le moindre dé-
goi1t leur cause de la répugnance et leur enlève tout
appétit. Il se lavera donc auparavant bien les mains et
se nettoiera les ongles; il mettra un tablier propre et si
sa chemise a été salie pendant la visite ou en donnant
d'autres soins, il la changera. Afin que tout ce qu'il pré-
sente at1x malades soit aussi appétissant que possible, il
veillera à ce que les 11stensiles de table soient d'un lui-
sant irréprochable. Si par hasard des corps étrangers
(cheveux, mouches, etç.) étaient tombés dans un aliment,
il les fera disparaître avant de pénétrer dans les salles.
Les heures prescrites pour les repas doivent d'autant
plus être respectées avec llne exactitude militaire que
les malades eux-n1êmes les connaissent et les attendent
avec impatience. Enfin l'infirmier se rappellera exacte-
ment ce qui est pern1is ou défendu par le médecin à
chaque malade en fait d'aliments; la Inoindre confusion
à cet égard peut avoir des suites désagréables et même
funestes.
Les malades qui ne peuvent quitter le lit, seront mis
dans une attitude demi-assise convenable, et soutenus
au moyen de coussins; on place alors devant eux le pla-
teau qui contient leurs aliments, on leur coupe leur
viande, etc. On est obligé de donner à manger à certains
blessés ou patients graves; il faut alors avoir soin de
laisser refroidir les différents mets, puis on les leur pré-
sente peu à peu avec précaution et sans brusquerie, afin '
qu'ils ne s'étranglent pas. Les ct1illers n'étant pas com-
~odes dans ces circonstances, il vaut mieux les rempla-
cer par un verre, une tasse, un gobelet ou un biberon.-
On s'abstiendra de goûter les aliments devant le malade·
de peur de lui inspirer de la répugnance.
Quand un malade dormira au moment d'un repas,.
1
· 1. Soins personnels. 177
l'infirin.ier devra se rappeler s'il a peut-être été privé
longten1 ps de sommeil qui lui est alors salutaire; il ne
devra alors pas le réveiller sans autorisation du médecin
de service. Il stlffit er1fin souvent d~un mot amical pour
exciter l'appétit ·chez un malade qui n'a pas envie de
manger.
Il y a d'autres malades qui ont besoin de repas plus
fréquents que ceux qui sont prescrits et chez lesquels
l'inobservance de ce fait peut amener de la pâlet1r, de la
faiblesse et même un évanotlissement; ceci s'observe en
particulier après l'administration d'un bain ou lorsqu'on
leur a changé le lit ou le pansement. Les infirmiers de-
vront d'autre part veiller de la manière la plus scrupu-
leuse à ce qu'un malade ne reçoive absolument rien que
ce qui lui a été ordonné par le rr1édecin et surtout qu'il
ne lui soit pas apporté de got1rmandises. C'est surtout
vis-à-vis des convalescents qu'il faudra à ce point de vue
user de la plus grande prudence et n1ême de sévérité.
On doit parfois engager certains malades à boire plu-
tôt ctu'à 111anger. Dans ce but, on relève let1r tête avec
douceur en la soutenant .à l'aide du cot1ssin, on leur
adresse quelqt1es paroles arnicales, on fait en sorte qu'ils
s'ht1rnectent au moins les lèvres, tout en prenant garde
qu'ils ne s'étranglent et en évitant autant que possible
d'user de contrainte.
§ 247.
Ad·minist1"ation des médicaments. Une des attributio11s
principales d'un infirmier de service consiste à faire
prendre à ses malades les remèdes ordonnés. Il irnporte
à ce propos d'observer la plus rigoureuse exactitude
tant au point de vue de l'heure p·rescrite, q_ue du procédé
suivant leqt1el il doit les administrer. L'heure doit être
exacten1ent respectée déjà à cause de la sensibilité des
n1alades. Pour éviter des irrégularités, on conservera les
12
178 VII. Service de garde~malade.

médicaments divers en bon ordre dans un endroit spé-


cial, et afin que le malade ne· puisse s'en servir selon ses
propres convenances, c'est à l'infirmier lui-n1ême à les
distribuer et cela également pour les malades peu gra-
ves. Le seul moyen d'empêcher que des confusions sou-
vent désastreuses ne se produisent, c'est de lire chaqtle
fois et avec le plus grand soin, l'inscription de l'étiquette.
Pour faire prendre le médicament, on se sert d'une
cuiller ou d'un petit verre; lorsque plusieurs cuillerées
doiver1t être données à la fois, on peut employer une
tasse ou un verre plus grand; après chaque usage on
11ettoiera 111int1tieusement ces différents ustensiles. On
devra toujours bien agiter la bouteille contenant tln nlédi-
cament liquide avant de verser, car il peut sans cela
arriver que les substances actives restent au fond de la
bouteille. ·Les médicaments que l'on prescrit sous forn1e
de gouttes ayant pour la plupart des propriétés très éner-
giques, il est nécessaire d'en compter exactement le
non1bre; si l'on doit les administrer ptlres, on les laisse
torr1ber stlr un morceau de sucre ou dans une cuiller à
café; si on doit les mélanger à de l'eau, on les compte
dans une cuiller à sot1pe ou dans un verre co11tenant ce
liquide. Les got1ttes spiritueuses étant in{lam1nables
(celles d'Hofftnann par exemple), il faudra éviter de les
n1anipuler dans le voisinage d'une })ougie allt1mée, etc.
Les poudres sont déposées directeme11t sur la langue
du 1nalade forn1ar1t cuiller et avalées avec une gorgée
d'eau, ou bien on les délaie dans une cuiller avec de •
l'eau en répétant ce procédé avec le résidu.
I.Âes pilules sor1t n1ises sur la -Iangt1e et avalées avec
une gorgée d'eau. On pet1t enfin envelopper tant les
poudres que les pilules dans une hostie humectée que
l'on fait de même descendre avec un peu d'eau.
Pour faciliter aux malades de prendre des huiles qui
1. Soins personnels. 179
possèdent un goût désagréable, on peut leur perll!..ettre
de se rincer la bouche avee un peu d'eau·de-vie avant et
après leur ingestion. Afin d'empêcher toute action sur
les dents, il est recommandable de se rincer la bouche
avec de l'eau fraîche après avoir pris un remède quel-
conque. Il est sous-entendu que les malades qui en ont
besoin seront soulevés avec leur coussin lorsqu'ils prei1-
nent u11 médicament tout comme lorsqu'ils mangent.
S'il y en a de récalcitrants, l'infirn1ier doit tâcher de
les persuader au 111oyen de quelques paroles raisonna-
bles et sérieuses; pour s'assurer qu'un ren1ède a réelle-
ment été avalé et qu'il n'est pas resté dans la bouche
du malade pour être rejeté dès que l'infir1nier aura
tourné le dos, il suffit de lui faire prononcer qt1elques
paroles. C'est au médecin de décider si l'on doit ré-
veiller un malade qui dort pour lui donner ses Inédica-
ments.
§ 248.
Pendant la nttit, les soins à donner aux malades, loin
de subir la moindre interruption, doivent être donnés
avec la plus grande attention.
Dans ce but, on désigne potlr la garde de nuit des
i11firn1iers expérimentés et de toute confiance auxquels
le médecin donne des· instructio11s et des indications
spéciales pour chaqt1e cas. Les malades ne doivent pas
ressentir une diminution des soins vis-à-vis du service de
jour ni a11 point de vue de l'aération, 11i de la tenlpéra-
ture des salles, ni de l'assistance proprement dite. Afin
que ces différentes opérations soient pratiquées avec
égard et sans bruit, il faut que les infirmiers y apportent
tout le calme et toute la sûreté possibles. Pour ne pas
risquer de commettre une négligence, ceux qui seront de
garde auprès de malades graves, ne devront pas se
180 VII. Service de garde-malade.
coucher, n1ais rester assis tantôt auprès d'un lit, tantôt
près d'un autre, afin de les s·oigner et les observer.
Ce service de nuit étant particulièrement pénible, on
donne· à ceux qui en sont chargés, une ration supplémen-
taire de vin et de pain ou bien du thé ou du café.
§ 249.

Les mo~~rants ont besoin d'une assistance attentive et
de tous les égards possibles. On tâchera de placer leurs
lits dans une chambre particulière, on leur procurera le
repos et la tranquillité en éloignant d'autour d'eux les
personnes qui ne font que pleurer et se lamenter. Les
infirmiers préposés à leurs soins devront conserver leur
calme et leur bon se11s et chercher à les encourager et à
les remonter; ils resteront auprès du motlrant en redou-
blant de soins, en veillant à ce qu'ils soient bien couchés,
en leur donnant de temps à autre de quoi humecter leurs
lèvres, en leur essuyant les sueurs et en veillant surtout à •
ce qu'ils ne s'échappent pas de leurs lits. L'ouïe des ago-
nisants étant parfois très fine, l'infirmier sera prudent
dans ses paroles, et lorsque les secours de la religion
seront réclamés, il fera en sorte qu'un aumônier e11 soit
averti sans retard. Lorsqtle la mort sera survenue, on
usera, envers le cadavre, de toute la considération que
l'on doit au souvenir d'un camarade. On lui fermera les
paupières, on lui relèvera la n1âchoire inférieure non
pas immédiatement, mais avant que la raideur cadavé-
riq11e se soit établie; enfin il ne sera transporté ·à la 1
chambre des morts que lorsque le médecin l'aura or-
donné.
2. Service de salle.
§ 250.
Aération.__ L'atmosphère d'une salle de malades ou d'une
· infirfiterie est celle dont la corrt1ption est la plus rapide.
2. Service de salle. 181
La respiration, les émanations cutanées de ceux qui s'y
trouvent, en particulier si ce· sont des fiévreux, l'odeur
des déjections, des gaz intestinaux, des produits de
l'expectoration, des liquides que les plaies sécrètent,
quelquefois mêrne des médican1ents, tout en un rnot y
contribue d'une manière plus ou moins active. De ro-
bustes infirmiers qui séjournent dans un air ainsi vicié,
perdent l'appétit, deviennent pâles, maigrissent et souf-
frent de diarrhées; si n1ême des hommes sains ton1bent
malades dans un air pareil, il ne faudra pas s'étonner si
à plus forte raison les patients qui y sont installés ne
recouvrent point la santé. Il est donc nécessaire d'em-
pêcher ce résultat de se produire en remplaçant l 1 atmos-
phère mauvaise de la salle par de l'air pur en suffisance,
atl moyen d'ut1e aération lJien comprise. Il faudra en
d'autres termes établir tln courant capable de chasser
l'air vicié et de le remplacer dtl dehors par un air vrai-
n1ent frais. On prendra en C011séquenee bien garde de ne
pas ouvrir à cet effet une porte donnant sur un corridor
fermé dans leqt1el toutes les exhalaisons malsaines de
l'hôpital viennent se concentrer, mais on Olivrira les
fenêtres, en particulier celles qui se trouvent vis-à-vis;
dans certains cas le mieux sera de les dépendre et de
les enlever tout à fait. En été, quand l'air extérieur est
chaud, il ne faudra pas hésiter, sauf peut-être lors de
la visite, à les laisser constamn1ent ouvertes; en hiver,
il est préférable de bien chauffer les salles et de les
aérer toutes les fois que la moindre odetlr sera percep-
tible. L'aération devra en outre régulièrement avoir lieu
lorsqu'on fait la chambre, ainsi qu'après les repas et la
visite; afin de garantir pendant ce tem.ps les malades
des courants d'air, on enverra dans ce but les cas légers
dans une autre charnbre, on cotlvrira soigneusement
ceux qui doivent garder le lit et on fera usage de para-
182 VII. Service de garde-malade.
vents. Lorsque quelques malades se trouveront en trans-
piration, on attendra encore un peu avant d'aérer.
L'usage de ftlmigations dans une salle de malades est
interdit.
§ 251.
Propreté. La meillet1re aération devient insuffisante,
lorsque les infirn1iers 11e cherehent pas au moyen d'une
propreté rigoureuse à empêcher la corruption de l'air.
Quand leur paresse et leur négligence iront jt1squ'à jeter
à travers les fenêtres les pièces de pansement usagées
ou même le contenu des vases de nuit, il n'y aura rien
de surprenant à ce que l'air des salles soit empesté et à
ce que les malades succombent en masse.
La propreté la plus n1inutieuse doit s'éte11dre sur tout
et con1prendre par co11séquent aussi bien la personne
même des infirmiers que celle de chaque malade, le
linge, le lit, les ustensiles, la cl1ambre, le bâtin1ent où
l'on se trouve et jusqu'à. ses alentot1rs. Les lieux d'ai-
sance doivent être te11us fern1és et nettoyés plt1sieurs
fois par jour en y faisant passer de l'eau en suffisance,
et même désinfectés. Ü11 fera en sorte qu'ils soient vidan-
gés d'une façon régulière, et lorsque, malgré les moyens
employés, ils contir1ueront à répandre u11e mauvaise
odeur, le mieux sera de les mettre hors d'usage et de
clouer leur porte. Le linge sale, les pièces de pansen1ent 1
...

souillées, pas plus que les diverses déjections, ne devront


jamais séjourner dans une salle de malades. Lorsqu'il
fat1dra présenter certaines de ces dernières au 1nédecin, 1

on devra co11vrir le vase qui les contient et le mettre


dans un endroit à l'écart. Les infirmiers nettoieront
scrupuleusen1ent totls les tlstensiles de malades, tels que
cuvettes, vases de nuit, bassins de lit, urinoirs et cra .
chairs chaque fois après les avoir employés; ils devront
ensuite les rincer avec une solution qui leur sera in di-
2. Service de salle. 183
quée par le médecin. Les malades qt1i répandent des
exhalaisons particulièrement fortes , seront installés
dans leur propre intérêt at1ssi bien que dans celui des
autres loin de ces derniers, par exemple sous une tente
bien aérée ou dans 11n pavillon de jardin.

§ 252.
'"fous les rnatins avant déjeuner on doit bala)Ter et
fa·ire la cha1·nbre ou l'infirmerie à fond. Pour être en état
de la maintenir plus facilement propre, on n'y laissera
que les objets indispensables et on enlè\rera ceux qui
sont inutiles, tels que les rideaux, les tapis ou d'autres
nids à poussière. En fait de mobilier, il suffit d'avoir à
côté de char1ue lit t1ne table de nuit sur laqt1elle on peut
placer un gobelet et un crachoir; il faut en outre pour
chaque salle quelques chaises en bois et une grande
table; on pose sur cette dernière une cruche à eati, 11ne
veilleuse et les ~édica1nents. Afin qt1e le nettoyage de
la. chambre ne produise pas un tourbillon de poussière r

inutile et fort désagréable pour les malades qui gardent


le lit, il faut entourer le balai d'un torchon mouillé 011
bien frotter le plancher à la main avec ce dernier; dans
les deux cas on n'oubliera pas les coins, les parois et le
plafond. On essuiera ensuite à fond avec u11 linge hu-
Inide les bois de lit, les tables, les chaises et en un n1ot
tous les objets de la chambre pouvant être recouverts
de pot1ssière; en dernier lieu or1 nettoiera les vitres
a11ssi bien que les croisées des fenêtres. Après la visite
ainsi qu'après chaque repas on procédera immédiate-
ment aux travaux de prorJreté de rigueur. Les infirmiers
devront enfin· être exercés à exécuter tous ces travaux
avec douceur et sans brt1it, afin de ne pas incornmoder
ceux des malades qui ne peuvent s'endormir que vers le
tnati11.
184 VII. Service de garde-malade.
§ 253.
La ternpératttre des salles doit e11 général se régler
d'après le bien-être des malades et être la même de jour
que de nuit; ce dernier point a surtout son importance
pour les affections des voies respiratoires. Lorsqtle les
malades gardent le lit et quand la température de leur
corps est normale, il stlffit de chauffer jusqu'à 15° à 18°
centigrades (C). Pour les fiévreux, il faut maintenir la
chambre plus fraîche et ne pas dépasser avec le chauf-
fage une ten1pérature de 12° à 15° C. Lorsqu'il s'agit au
contraire de n1alades faibles ayant subi des pertes no-
tables de sang, etc., ou qt1i ont facilement des frissons,
il est permis de chauffer jusqu'à 20° C.
En ltiver la visite ne doit pas con1mencer avant que les
salles soient bien réchauffées. En été il faut au contraire
faire son rossible pour y maintenir de la fraîcheur. On
atteindra ce but en les aérant bien, surtout de nuit, puis
en fermant de bonne heure les contrevents ou les volets •
du côté du soleil, enfin en aspergeant le plancher avec
de l'eau. Dans toute saison, des plantes vertes et fraî-
ches seront un ornement bienfaisant po11r une salle de
malades, et ces derniers seront toujours réjouis par l'as-
pect de la verdt1re.
§ 254.
Eclairage. Certains états, comme le délire des fiévreux,
etc., ainsi que plusieurs 1naladies (des yeux, du cerveau,
le tétanos, etc.) nécessitent J'installation dans des salles
obscures; les autres malades aiment la lumière dtl jotlr
qui égaie leur esprit. Il est défe11d11 d'allumer et d' étein-
dre des bougies ou des lampes dans une salle de ma-
lades, vu que cela développe toujours une mauvaise
odeur. Dans l'intérêt du service, les corridors, les esca-
liers et les lieux d'aisance devront sans cesse être Stlffi·
samment éclairés.
1
=1. Lit d'un malade, accessoires. 185
§ 255.
Tranq·uillité . Les infirmiers devront enfin veiller à ce
qtle le calrne et la tranquillité la pltls parfaite règnent dans
les salles de malades. Là où il passe beaucoup de voi-
tures, il est recommandable d'étendre de la paille devant
le bâtiment. Il faudra en outre huiler les portes qui crient,
assujettir ou solidifier les contrevents et les fenêtres et
enfin recouvrir de draps ou de nattes les escaliers très
fréqtlentés. Les infirmiers témoigneront let1rs égards en-
vers les malades en évitant tout bruit inutile tel que de
frapper les portes ou de faire du vacarme dans les cor-
ridors et stlr les escaliers, de se heurter co11tre les tables
et les chaises, d'aller et venir dans les salles sans raison
ou de se quereller, etc.; il faudra de même restreindre
les visites trop non1breuses ou causant de l'émotion. On
se rappellera que les malades s'agitent beaucoup rr1oins
par suite d'une conversation qu'ils compren11ent qtle
lorsqu'on chuchote autour d'eux; quand par conséquent
les infirtniers auront à se communiquer quelque chose
que les malades ne doivent pas entendre, ils ne devront
le faire qu'en dehors des salles. Ils porteront enfin des
pantoufles et s'habitueront à n1archer légèrerne11t, afin de
ne pas ébranler à chaque pas la chan1bre entière.
3. Lit d'un malade, accessoires.
§ 256.
Le lit d'ambulance se compose dtl bois de lit, d'une
paillasse avec traversin, de deux draps et d'une ou de
plusieurs couvertures; le lit d'hôpital possède en plus un
matelas et un oreiller de crin animal ou végétal; dans
certains cas, la paillasse y est remplacée par un so1nmier
à ressorts. On exige de tout bois de lit d'tlrg·ence at1ssi
bie11 que d'hôpital, qu'il soit facile à aérer et qu'il11'offre
pas de refuges à la vermine; il doit avoir une base solide
186 VII. Service de garde-malade.
et mesurer dAux mètres de longueur sur à peu près 90
centimètres de large11r; pour faciliter l'assistance des
malades, il doit enfin avoir une hauteur d'au moins 60
centimètres. On doit toujours placer le bois de lit la tête
contre une paroi, sans~, cependant la toucher, et de ma-
nière à ce qu'il reste facilement accessible sur ses trois
côtés; on évitera de le n1ettre soit trop près d'un po~le,
soit dans des coins obscurs. Tout le linge du lit deyra .
être parfaitement sec et d'une propreté irréprocha-ble.
Pour re1nplir une paillasse avec traversin, il faut compter
au moins 15 kilos ou 2 bonnes gerbes de paille de blé;
la paille sera répartie également dans le sac et de façon
à ce qtle les coins soient aussi rem.plis. Dès qu'elle y
aura séjourné un certain temps ou qu'elle sera devent1e
humide ou moisie, il faudra la remplacer par de la fraî-
che. Les draps ou couvertures humides seront séckés
non dans t1ne salle de malades, mais devant le fourneau

d't1ne autre chan1bre ou au soleil.
Afin de garantir contre l'humidité et la souillure le lit
d'un malade atteint d'incontinence de la vessie ou du
rectum (miction et selles involontaires), d'hémorragies
ou de plaies à abondante stlppuration, on se sert d' alè-
zes et d'imper1néables en pliant un drap en plusieurs dou-
bles sous lequel on interpose u11e pièce de tissu imper-
méable en toile cirée ou en papier parchemin, de gran-
deur c.orrespondante; on fixe le tout au drap de lit au
rnoyen de quelqt1es épingles de sûreté et en évita11t tout
pli.
Pour faciliter à un malade de s'asseoir dans son lit,
on improvise un levier en adaptant au-dessus ou au pied
une vis solide, à laquelle on fixe une corde qui se ter-
Inine par une poignée en bois. Pour empêcher que des
patients très agités ne ton1bent de leurs lits, on glisse de
chaque côté entre le bois de lit et le matelas des cadres
1
2. Lit d'un malade, accessoires. 187
en bois formés de planches ou alors de liteaux articulés
deux à deux et présentant lorsqu'ils sont en place la
forme d'tln A renversé.
§ 257.
Décubitus. Les mala lies amaigris, affaiblis par suite de
longues suppurations, de fi~vres graves, ou paralysés
étant forcés de rester contintlellement couchés, finissent
par être atteints, aux parties dtl corps sur lesqt1elles ils
reposent, de plaies devenant sot1ve11t gangréneuses et
que l'on 11omme décubitus. Celui-ci s'observe le plus sou-
vent à la région du sacrt1m, mais aussi sur d'autres en-
droits du corps dans lesquels un os n'est recouvert que
par la peau, comme atlX talons, aux omoplates, aux
coudes et, lorsqlie le patient est obligé de ~ester long-
temps couché sur un même côté, à la hanche. Ce décu-
bitus se produit le plus rapiden1ent lorsque les malades
repose11t dans la saleté ott sur une surface inégale, tel
qu'un drap tren1pé d'urine ou sur u11e chen1ise ou alèze
présenta11t des plis.
Or1 peut dire que la rareté otl la fréquence du décu-
bittls chez les patients graves est une preuve d'avoir été
bien ou mal soignés. Chaque infirmier devra par consé-
quent tout faire pour qu'il ne se produise pas. Dans ce
but, il examinera de temps à autre, par exemple lors-
qu' il fera leurs lits OL1 bien lorsqu'il les assistera pendant
la défécation, la région du sacrum de tous les malades
graves; ils ne devront au cor1traire pas se fier aux indi-
cations que fo11t cet1x-ci à ce sujet, en disa11t par exemple
qu'ils ne sentent rien a tl dos. Il est vrai que dans certains
cas, ils se plaignent dès le début de cette affection, tan-
dis que chez d'autres 1nalades, tels que les paral)Ttiques
ou fiévreux graves, une ulcération tnêtne co11sidérable
peut se produire sans douleur.
Les prescriptions que les infirmiers devront suivre
188 VII. Service de garde-malade.
potlr en1pêcher le décubitus de se produire, sont les sui-
vailtes :
Ils feront avant tout en sorte qt1'un patient de ce genre
soit installé sur un des meilleurs rr1atelas à disposition,
c'est-à-dire sur tlt1 matelas lisse, pas trop mou et ne pré-
sentant pas d'enfoncements partiels. Une paillasse cor-
rectement remplie ou un sommier élastique interposé
au-dessous du n1atelas fournit une couche plus douce et
n1eilleure qu'un n1atelas mou. La chemise du malade,
ses draps aussi bien que les in1perméables do11t 011 petlt
avoir besoi11 11e doivent pas présenter le moindre pli;
ceci s'obtient en les fixant au lit au n1oyen d'imperda-
bles (v. § 256). Ils laveront avec de l'eau tiède la peau
des parties en danger at1ssi souvent que cela est néces-
saire, en tout cas totls les jours; après cette opération,
ils devront la sécher minutieusement. Si malgré ces pré-
catrt.ioi1s, il se prodt1it un petit gonfle1nent rotlgeâtre. ils
saupoudreront c~lui-ci avec de la poudre pour les pieds
ou de la farine fine, puis ils feront reposer cette partie
sur un an11eat1 formé d'un sachet étroit à balle d'avoine,
et enfin ils feront rapport au médecin lors de la pro-
cllaine visite.
Un remède excellent contre le décubitus consiste à
coucher le malacle sur des cotlssins à air ou à eatl;
sa peau . ne devra jamais directement reposer sur
ceux-ci.

§ 258.
JYianière de faire le lit. Potlr qt1e les malades soient
bien couchés, st1rto11t lorsqu'ils doivent garder le lit pen-
dant longtemps, il faut que les infirmiers consacrent à
celui-ci une attention toute particulière. La paillasse
doit être remplie bien égalernent et de manière à former
une couche plate et solide. Il suffit pour se convaincre
1
3. Lit d'un malade, accessoires. 189
de ce fait de marcher sur la paillasse remplie Lorsqtl'un
A

malade est obligé de reposer sur tlne paillasse trop rem-


plie et par conséquent bon1bée, il glisse vers l'un des
bords du lit. Quand on ne se sert pas de n1atelas, l'ou-
verture dtl sac de la paillasse doit être tournée en bas.
La couche doit être parfaitement lisse et sans plis; dans
ce but il faudra bien tendre le drap de dessous et ren-
dotlbler ses bords sous la paillasse ou sous le matelas
ou n1ême l'y fixer au moyen d'épingles de sûreté. Les
coussin.s doivent être placés de manière à ce que la IJU-
que soit bien sot1tenue. On placera les malades qui souf-
frent d'oppression avec le haut du corps relevé, soit
dans une àttitude den1i-assise otl assise, en glissant sous
le matelas ou sous la paillasse un coussin ou un dossier
à crans, construit dans le genre de la tête de la table
d'opération; de cette n1anière on évite l'tlsage de ces
nombretlX oreillers sur lesquels le malade ne repose dans
la règle pas comn1odément.
Potlr empêcher que le patient ne glisse vers le pied
du lit, on place deva11t un de ses pieds un billot de bois
enveloppé dans un linge contre lequel il peut s'appuyer.
Afin de garantir des parties enflammées, blessées ou
se11sibles contre le poids des couvertures, on se sert des
cercea·ux.
Plus un malade est faible,. moins doit-on lui laisser
réchauffer son lit par la seule chaleur de son corps; on
remplacera plutôt celle-ci par l'emploi de pierres chauf-
fées ou de cruches, de bouillottes, de sacs à noyaux de
cerises, etc. Après chaque repas~ les infirmiers enlève-
ront les miettes de pain tombées dans le lit.
§ 259.
Manière de changer de lit. A moins que l'état d'un
patient n~ le défende, on doit faire ·son lit à fond tous
190 VII. Service de garde-malade.
les jours avant ou après déjet1ner. Cela veut dire que
toutes les parties du lit (coussins, draps, couvertures,
matelas et paillasse), doivent être enlevées et aérées
pendant un certain temps; la paille doit en outre être
secouée et la couche préparée à nouveau. Les n1alades
légèreme11t atteints et les convalescents procèderont
eux-n1êmes à ce travail sous la surveillance des infir-
miers. La chose est rnoins facile quand il s'agit d'un
malade gra·ve. La chose s'arrange le n1ieux lorsqu'on
peut .utiliser un lit vacant préparé à côté du sien, dans
lequel on transporte le malade avec les plus grands mé-
nagements. Si l'on n'a pas de second lit disponible, on
agira de la façon st1ivante : on place près du lit dtl n1a-
lade un brancard d'ambulance, on le recouvre d'une
paillasse fraîche ou d'un n1atelas, on y étend correcte-
ment un drap chauffé et muni des imperméables néces-
saires, puis on y dépose avec soin le malade et on le
couvre. Après avoir enlevé rapidement les effets de
literie qui doivent être changés, on installe de nou-
veau ]e malade dans son lit en saisissa11t la coucl1e
placée sur le brancard par les quatre coins. Dans
des cas très gra,res~ on ne peut souvent faire le lit que
partiellement; on se contentera alors de secouer et d'ar-
ranger les cot1ssins, ainsi qt1e de cl1a11ger les draps et les
alèzes. Pollr soulever un malade pareil d'une façon cor-
recte, on a besoin de 2 ou 3 hon1mes (voir §§ 366 et
367). Le n1eillet1r n1oyen pour changer le drap de des-
sous et l'imperméable consiste à fixer les pièces de re-
change à celles qui doivent être remplacées, de manière
que lorsqu'on tire à soi celles-ci, les premières viennent
se 111ettre en place d'elles-mên1es. Cette opération est
très pénible à tout malade grave; il ne faut donc jamais
l'entreprendre quand il est à jeun, et on lui donnera
avant et après un peu de vin. •
1
4. Préparatifs de visite et d'opérations. 191
4. Préparatifs à faire
avant la visite ou avant une opération
chirurgicale.,
§ 260.
Dans la règle, c'est lors de la visite principale et dans
certains cas à l'occasion de celle du soir que l'on change
les pansements. En hiver, on n'y procèdera pas avant que les
salles soient bien réchauffées. Toutes les fenêtres devront
être ferrnées, afin de ne pas exposer à des courants d'air
un blessé décot1vert lorsqt1'on ouvre par hasard une
porte. Con1me après chaque pansement on est obligé de
se laver à fond les mains avant d'en appliquer un autre,
l'infirmier de chaque salle placera sur la table plusieurs
cuvettes remplies d'eau, du savon, un.e brosse à ongles
et un essuie-mains. Il ren1plira les bidons à eau et les
irrigateurs, puis il exami11era et nettoiera encore une
fois les pincettes. en se conformant aux instructions du
médecin en ce qlli concerne la méthode à suivre et le
liquide à en1ployer. Il préparera en outre deux vases
quelconques (seaux, petits tonneaux, cuvettes) munis
si possible d'un couvercle, afin de pouvoir jeter dans
l'un les pièces de pansen1ent qui doivent être lavées et
dans l'autre celles que l' 011 doit im1nédiatement emporter
et détruire. Il faudra en outre tenir prêt ·pour certains
blessés un verre de vin.
L'action de renouveler un pansement est très pénible
pour beaucotlp de blessés; on évitera donc de prolonger
cette opération en oubliant de préparer tel ou tel objet
dont on aura besoin et qu'il fa11dra aller chercher. Pour
que l'infirmier soit à même de faire tous les préparatifs,
il gravera dans sa mémoire la n1anière dont le médeci11
procède pour chaque cas en particulier et. ce dont il a
besoin, et lorsque sa propre observation ne suffit pas, il
192 VII. Service de garde-malade.
lt1i dem.andera des directions précises. Lorsqu'il ne sera
qt1e débutant, il fera le mieux d'apporter dans la salle
tln coffret entier à pansement; plus tard, s'' il est attentif
penda11t la visite, il pourra préparer à l'avance sur un
platea~t tous les objets nécessaires à chaque pansement
et les arranger dans l'ordre d·e letlr emploi. Il est dé-
fendu atlx infirmiers de garder du matériel de pansement
dans les salles, car il ne fait que s'y salir en s'imprégnant
de gerrnes infectietlx. Ce qui n'aura pas été employé pen-
dant la visite sera immédiatement remis en place.
§ 261.
Lorsque des opérations chirl~trgicales. importantes sero11t
en vue, l'ir1firn1ier aura à songer à bien des préparatifs.
En premier lieu il encouragera par des paroles sensées
les malades qui, en proie à un combat intérieur pénible,
ne peuvent se décider à donner leur co11sentement à
·l'opération; il s'efforcera dans ce but à leur inspirer de
la confiance dans l'habileté et dans la bonne foi des rné-
decins.
Tous les soldats sanitaires commandés à être de ser-
vice lors d'une opération, devront mettre du linge pro-
pre et se nettoyer scrupuleusen1ent les mains et les bras
avec dtl savon et 11ne brosse à ongles dans les solutions
antiseptiques qu'on leur indiquera à cet effet.
Si possible, on fera prendre la veille un bain au pa-
tient ou au tnoins on ltli lavera le corps; lorsqu'il est
constipé, on lui donnera le nécessaire potlr ltli proct1rer
une selle. Le jour même de l'opération, le patient ne
recevra qu'un léger déjeuner auquel il faudra ajouter
quelquefois quelques cuillerées de vin. La salle d'opéra-
tion sera aménagée à ten1ps et en hiver suffisam111ent
chauffée. Après avoir placé la table d'opération ou le lit
dans le jour le plus favorable, 011 la recouvre d'un im- • •
-·pi
1
4. Préparatifs d'opérations. 193
perméable et d'un drap, puis afin de garantir le plancher
de taches de sang, on y étend une toile cirée ou bien on
le saupoudre de sciure de bois. De nuit on fait en sorte
d'avoir un éclairage suffisant. Il faut en outre préparer
un brancard d'ambulance sur lequel on met une couver·
ture de laine, puis enfin quelques chaises ou pliants dont
on peut avoir besoin, soit pour y appuyer une des janl-
bes du patient, soit polir faciliter la tâche des opéra-
teurs.
Les infirmiers tiendront enfin prêts les objets sui-
vants :
1o Quelques tabliers pour les médecins et leurs aides;
2° Des cuvettes, du savon, des brosses à ongles et des
. .
essuie·nlains;
3o Des bidons remplis d'eau chaude et froide, puis de
la glace dans une cuvette;
4° Des solutions antiseptiques (désinfectantes);
5° Des bassins à pansement de différentes grandeurs;
des éponges propres, grandes et petites, ainsi que des
tampons de ouate dégraissée pour éponger le sang;
6° Du vin con1me remontant ;
7° Des irrigateurs remplis;
So Lors d'une opération aux membres : l'appareil
hémostatique d'Esmarch;
9° Des compresses fendues;
10° 'fout ce qu'il fat1t pour l'emploi du chloroforme;
n1asque, pince à langue, etc., ainsi qu'une quantité suffi-
sante de chloroforn1e;
11 o Tout ce qu'il faut pour appliquer le pansement,
l'opération une fois terminée.
En général, c'est le médecin lui-même qui choisira les
instruments j l'infirmier les arrangera dans l'ordre de
leur emploi sur un plateau ou au fond d'une cuvette
plate contenant un liquide antiseptique; il devra en
13
194 VII. Service de garde-malade.
outre enfiler quelques aiguilles à suture, préparer des •
fils à ligatures et recouvrir lè tout d'une con1presse, afi11
que le malade ne s'en aperçoive pas. Celui-ci devra être
amené à la salle d'opération à l'heure prescrite, après
qu'on aura soigneusement lavé avec du savon et une
brosse et rasé (si elle porte des poils) la région du cl1amp
opératoire. On installe le rnalade sur la table d'opération
la tête légèrement relevée.
L'opérateur répartit leurs rôles à tous les assistants.
Dans la règle, u11 infirmier sera spécialement désigr1é
pour passer les instrun1ents et pour retirer et laver ceux
dont on ne se sert plus. Il faut donc que les infirmiers
connaissent au n1oins les noms des instrt1ments les plus
usuels. Un autre soldat sanitaire a pour fonction de
passer les éponges et de nettoyer et de bien exprimer
celles qui ont servi; un troisième peut être appelé à
tenir le membre à amputer. Il n1ettra celui·ci à l'écart
stlr un plateau ou dans un seau couvert, pour que les
médecins puissent l'examiner. L' opératio11 terminée, on
nettoie et on essuie bien le patient et après lui avoir
passé une chen1ise propre on le transporte dans son lit,
qui aura été pendant ce temps préparé avec soin,
chauffé et muni des coussins et des imperméables néces ..
.
saires.

5. Entretien des instruments de chirurgie.


§ 262. •
Avant leur emploi, les instruments sont re visés par
un médecin; un infirmier les débarrassera ensuite, en
les frottant avec une con1presse sècl1e, de la graisse avec
laquelle on les enduit dans les dépôts.
Après chaque opération, c'est aux soldats sanitaires
qu'il incombe de les laver à l'eau pure et de les sécher •
1
4. Préparatifs d'opérations. 195
de la façon la pltls exacte, afin que la moindre trace de
saleté ou d'humidité n'y soit perceptible, en n'oubliant
pas de nettoyer en particulier ni leurs manches, ni leurs
orifices, leurs jointures et rainures. Les instrun1ents dans
les jointures ou recoins desquels on ne peut pénétrer
avec une con1presse, tels qt1e les ciseaux, les scies à
chaîne, les canules; les daviers, etc., seront d'abord dé-
barrassés des restes de sang ou de pus faciles à enlever
et ensuite rincés à plusieurs reprises avec de l'eau pro-
pre jusqu'à ce que l'eau ne présente plus la moindre
trace de coloration, puis on les sèche le plus exactement
possible et on les met au soleil ou sur un fourneau mo-
dérément chauffé, jusqu'à ce que les derniers restes
d'humidité aient disparu des rainures, etc. Ce n'est
qt1'alors qu'on pourra les replacer dans leurs boîtes.
Pendant une opération, on ne devra jamais poser les
boîtes à instruments trop près de la table d'opération,
afin de. ne pas les exposer à être salis par de l'eau ou
par du sang. Si malgré cette précaution on remarquait
une tache de sang, on devra immédiatement l'enlever
en la grattant avec un couteau et en enlevant le reste
au moyen d'un petit tampon mouillé; on ne referme en-
suite la boîte que lorsqu'elle sera parfaitement sèche.
Le repassage des instruments tranchants devenus
mousses, ainsi que la réparation des tacl1es de rouille
est exclusivetnent dtl ressort des médecins et de ceux
qui sont en état de le faire par suite de leur profession
civile.
Il est défendu de graisser pendant le courant d'un
service les instruments dont on atlra fait usage à l'ex-
ception des mécanismes de fermeture des ciseaux, pinces
et daviers ainsi que des articulations des scies à chaîne,
qu'on pourra enduire d'une quantité minime d'ht1ile
d'olives fine.
196 VII. Service de garde-malade.

6. Entretien des objets en cao,~tchouc.

§ 263.
Il est défendu de conserver pendant longtemps dans
une caisse ou dans un tiroir, les articles en gomme élas-
tique, parce qu'ils s'y détériorent et deviennent cassants 1.

par suite du manqtle d'air : il ne faut pas non plus les


exposer à la lumière, car beaucoup d'entre eux ne la
supportent pas. Leur place, aussi longte1nps qu'on ne
s'en sert pas, est dans le panier en treillis n1étallique des
fot1rgons d'ambulance; celui-ci ne doit pas rester dans
un local trop froid, parce que plusieurs objets en gomme
se durcissent égaletnent sous l'influence du froid seul.
Lorsque ce dernier cas se sera présenté, on pourra les
ramollir et leur rendre leur élasticité en les plongeant
dans de l'eau pas trop chaude. Tous ces articles se con- 1
servent le mi eu~ lorsqu'on en fait usage d'une façon
..
SUIVIe.
Il fat1t faire bien attention à ce que tous les tubes en
caoutchouc soient er1roulés dans le panier en spirales
exemptes de coudes brusques; cette règle s'applique
aussi à ceux des irrigateurs que l'on ne doit jamais
laisser pendre librement lorsqu'on a fini de se servir de
l'appareil.
Comme tous les articles ordinaires de caoutchouc
souple exhalent sans cesse des vapeurs sulfureuses, il
est défendu de les laisser en contact direct ou même •
simplen1ent dans la caisse où se trouvent des objets en
métal poli; leur action est cependant moins funeste pour
les ustensiles en étain ou en zinc.
1
1. Sangsues. 197
VIIIme PARTIE
Remèdes externes usuels.
1. Sangsues.
§ 264.
La place sur laquelle il faut appliquer des sangsues doit
être tout à fait propre; dans ce but l'infirmier la rasera,
si elle est recouverte de poils, ensuite il la lavera avec
de l'eau tiède, puis il l'essuiera con1plètement. Pour
qu'elles prennent plus vite, on peut hurr1ecter l'endroit
désigné avec un peu de lait ou d'eau sucrée OLl bien avec
elu sang. Si malgré cela elles ne veulent pas mordre, on
les trempe pendant quelques instants dans un peu de
bière ou dans de l'eau vinaigrée. Lorsqu'il faudra appli-
quer plusieurs sangsues sur tfne surface tlnie comme à
l'abdon1en ou à la poitrine, on les introduit dans un
verre que l'on renverse sur la région donnée jusqu'à ce
que quelques-unes aient pris; on retire alors le verre
puis on le repose à côté et ainsi de suite jusqu'à ce que
toutes les sangsues aient pris. Une autre méthode con-
siste à les placer dans une carte enroulée ou dans un
tuyau de verre étroit; de cette façon il est possible de les
faire mordre exactement à l'endroit que l'on désire. On
reconnaît que les sangsues ont pris, d'une part aux piqû-
res que ressent le malade et de l'autre, aux mouvements
ondulés du corr)s de l'animal.
§ 265.
Lorsque toutes les sangsues 011t été posées, l'infir1nier
doit attendre jusqu'à ce qu'elles se détachent d'elles-
mêmes et n'entretenir l'écoulement secondaire du sang
que pendant le temps prescrit par le n1édecin; à cet
effet, il suffit d'humecter les morsures par intervalles
répétés et à l'aide d'une éponge imbibée d'eau chaude.
198 VIII. Remèdes externes us11els.
Quand une sangsue restera trop longtemps sans tomber, Il

il est défend tl de l'enlever par violence; on se bornera à


la frapper légèrement du doigt ou à la saupoudrer avec
du sel. Les piqûres seront recouvertes d'une compresse
fixée par une bande ou un triangle et cela· aussi bien
lorsque l'hémorragie a11ra cessé spontanément que quand
il faut l'arrêter. •
Si le sang ne cesse pas de couler d'une piqûre, on
essuie celle-ci avec soin et on la comprin1e au n1oyen
d'un petit rt1orceau d'amadou ou d'un tampon de ouate
dégraissée recouvert de poudre pour les pieds. Dans
certainE cas, l'hén1orragie est si considérable et si diffi-
cile à arrêter, qu'il est nécessaire de faire appeler un
médecin.
2. Lavements.
§ 266.
On désigne par lavement, l'injection à travers l'orifice
anal, d'un liquide flans le rectun1.
Ce liquide étant très différent suivant le bt1t qu'on se
propose, on distingue des lavements laxatifs, émollients,
calmants, stimulants, astringents, toniques et alimen-
taires.
Pour administrer un lavement, 011 se sert d'une serin-
gue en étain, munie d'une canule du même métal, en os
ou en caoutchotlc; cette dernière doit être suffisamment
large et d'une longueur d'au moins 1~ centimètres. La
1
contenance est de 3 décilitres environ.
On prépare les lavements ordinaires e11 ajoutant à de
l'eau ou à du thé de camomilles, quelques cuillerées
d'huile d'olives ainsi qu'une den1i ou une cuillerée à
soupe entière de sel de cuisine. Lorsqu'il s'agira de pro-
curer une selle à un malade, le laver11ent le plus d.oux se
donnera avec de l'eau tiède pure.
1
2. Lavements. 199
Le liquide à injecter devra toujours être d'une cha·
leur modérée, de- manière qu'en appliquflnt la seringt1e
rernplie contre la joue, on n'ait une sensation ni trop
chaude ni trop froide. Pour que la canule glisse mieux,
il faut l'enduire d'un corps gras. Si le piston est devenu
sec et ratatiné, on le trempera dans de l'eau chaude pour
le faire gonfler de nouveau; on risquerait de le détériorer
en vot1lant l'entourer de fil, etc.
§ 267.
Adrninistration d'·un lavente1~t. Le malade étant cotlché
sur le côté gat1che se- rapproche du bord du lit et avance
légèrement la partie postérieure de son bassin; toutefois,
lorsqu'il lui est impossible de se tourner, à cause de fai-
blesse ou par suite de fractllre siégeant aux membres
ir1férieurs, on devra le laisser étendu sur le dos, les
cuisses écartées l'une de l'autre et le genou du côté sain
flécl1i. Après avqir glissé sous ]e patient un imperméable,
de peur de salir son lit, l'infirmier tout en n1aintenant
au moyen du pouce et de l'index gauches, les fesses dtl
malade écartées, lui introduira dans l'anus avec pru-
dence et petit à petit, environ cinq centimètres de la
canule de la seringue remplie; la direction de celle-ci
devra être parallèle à la colonne vertébrale.
La seringue ainsi engagée, il la saisit par le milieu
avec la main -gauche et refoule lentement le piston jus-
qu'à ce que son contenu soit complètement injecté. En-
suite il essuie proprement le malade et afin que le lave-
n1ent ne ressorte pas trop vite, ille laisse quelque temps
reposer tranqtiillement sur le dos.
§ 268.
Toute seringue employée devra être scrupuleusement
nettoyée, desséchée et ensuite tenue ftU sec. Pour la
200 VIII. Remèdes externes usuels.
nettoyer, on aspire. et refoule alter11ativement de l'eau ~
tiède p1usieurs fois de suite, puis on enlève le piston et
dévisse la canule.
3. Ventouses.
§ 269.
L'appareil à ventouser, renfermé dans la caisse de
pharmacie du fourgon d'ambulance, se compose des
verres à ventouser, petits vases en forme de cloches, du
scarificateur et d'une lampe à esprit de vin.
L'application des ventouses dites sèches, au moyen des-
quelles on cherche à produire une stimulation ou déri-
vation ou bien l'aspiration d'une substance délétère
d'une plaie en1poison11ée, se fait d'après les règles sui-
vantes:
On commence par asseoir ou étendre commodément
le malade de ma11ière que la place à ventouser soit d'un
accès facile et q~e la peau soit légèrement tendue. On
fait ensuite gonfler et se ramollir la peau par des fric-
tions et des lavages avec de l'eau chaude. Plaçant en-
suite la lampe à esprit de vin allumée dans la main
gauche et prenant de l'autre une ventouse de façon à
l'avoir aussi près que possible de l'endroit du corps à
ventouser, or1 en présente quelques insta11ts l'orifice à la
flamme, puis on la projette avec rapidité sur la peau de
manière que ses bords la touchent partottt également.
La peau est alors attirée dans la cavité des cloches et
prend une forme bombée.
Pour l'enlever, on saisit la ventouse en pleine main et
pendant qu'on l'incline d'un côté, on presse l'index de
l'autre main sur la peau, au bord du verre, de manière
à ce que l'air y rentre.
Lorsqu'il s'agit de poser des ventouses scarifiées ou sai-
flnantes, il Sl.lffit de tenir d'une manièl"e exacte et égale

1
l
4. Applications externes. 201
le scarificateur tendu sur les partie~ botnbées de la peau
qui restent après l'enlèven1ent des ventouses sècl1es, puis
de faire partir son ressort au moyen du pouce; il e11 ré-
sulte alors une quantité de petites coupures. On remet
ensuite la ventouse en place; lorsqu'elle est remplie aux
deux tiers environ de sang, on l' e11lève, on la nettoie
dans de l'eau chaude, on l'applique encore une fois et
on répète l'opératio11 jusqu'à ce que le sang ne coule
plus ou jusqu'à ce qu'on ait soutiré la quantité désignée.
Il faudra touiours
u
observer de ventouse à ventouse un
i11tervalle de 3 à 5 ce11timètres.
4~ Applications externes.
a) Applications froides.
§ 270.
Les applications froides se font dans le but de refroi-
dir une partie du corps ou de la maintenir fraîche. Sui-
vant le degré de froid que l'on veut obtenir, on a
recours à divers moye11s, tels qt1e l'eau froide, la neige
ou la glace.
§ 271.
Lorsqu'il s'agit d'appliquer des compresses froides sim-
ples, on prend une pièce de linge d'une dimension con-
venable, on la plie plusieurs fois et on la plonge dans
de l'ea1-t froide; après l'avoir bie11 exprimée, on la met
en place. Afin d'entretenir sur la partie n1alade une
température aussi constante que possible, il faut les
replonger dans l'eau fraîche de 10 en 10 minutes sauf
les cas où une inflammation excessive ou de violentes
douleurs nécessiteront un renouvellement encore plus
fréquent. On se servira toujours de deux compresses
alternativement : pendant que l'une sera en place, l'au-
tre restera dans l'eau froide. L'infirmier devra d'autant
202 VIII. Remèdes externes usuels.
plus se donner de la peine qu'une simple négligence de
sa part pourrait faire manquer complètement le but des
applications. c
Le médecin ordonne parfois de remplacer l'eau
froide par de l'eau de Goulard (solution d'acétate d~
plomb).
§ 272.

Les applications de froid à l'aide de glace se font de


la manière suivante : on réduit un gros morceau de
glace, soit en le brisant après l'avoir enveloppé dans un
linge, soit en le transperçant avec une épingle, en mor .
ceaux de la grandeur d'une noix ou de la moitié d'une
pomme, puis on en remplit à rnoitié une vessie qt1'on
place sur l'endroit indiqué après l'avoir bouchée solide-
ment. Afin de diminuer la pression qu'occasionne la
vessie sur la partie lésée, on la suspend à une ficelle de
manière à ce qu'elle vien11e simplement effleurer celle-ci.
On peut se servir de neige de la même façon.
On remplace avantageuseme11t les vessies à glace en
caoutchouc, fort chères et peu solides, par des boyaux
en papier parchemin, dont on peut, suivant les besoins,
couper des morceaux plus ou moins grands;· on en noue
les deux bouts ensemble (fig. 26), et s'il s'agit d'avoir
une grande poche à glace, on forme
une anse double au moyen d'une lon-
gue pièce de boyaux (fig. 27).

Fig. 26. Fig. 27.


1
4. Applications externes. - 203
Pour fern1er des vessies à glace quelconques, on en
enroule les bouts de l'orifice· ou ceux des boyaux sur un
morceau de bois cylindrique, en forme de bondon, puis
on les attache par-dessus celui·ci; on peut aussi les en-
châsser entre deux tiges de bois droites dont on noue de
chaque côté les deux extrémités ensemble au moyen de
ficelle ou de fil de fer.
On pourra improviser des poches à glace ressemblant
à des .blagues à tabac au n1oyen d'une feuille un peu
grande de papier parchemin.
Lorsqu'une vessie à glace remplie se trouvera dans
une chambre chaude, l'humidité de l'air se dépose sur
ses parois comn1e sur une carafe remplie d'eau fraîche;
il ne faudra pas co11fondre une poche mouillée de la
sorte avec une autre coulant véritablement.
Pour ménager la peau du 111alade, on interpose entre
elle et la vessie à glace une co1t1presse sèche, mais pas
trop épaisse.
b) Linges mouillés et maillots.
§ 273.
Quand un infirmier sera chargé de l'application d'un
li1~ge 1nouillé sur une partie du corps, il pliera dans le
sens de sa longueur un essuie-n1ain d'une grandeur con-
venable, puis après l'avoir trempé dans de l'eau ayant
quelqt1e pet1 séjourné, il l'expri1nera et en enveloppera
d'une façon bien égale la partie malade; après l'avoir
recot1vert d'un morceau de tissu imperm.éable ou de
flanelle, de manière à ce que celle . ci d.épasse un peu le
linge n1ouillé, il fixera le tout à l'aide d'un triangle ou
d'une bande.
On désigne sous le no111 d-e tnaillof l'enveloppe1nent du
corps tout entier dans un drap mouillé. A cet effet, on
commence par étendre sur un lit une couverture de
204 VIII. Retnèdes externes usuels.
laine; on y dépose alors le malade tout nu, puis on re-
'
plie le drap sur son corps de façon que son tronc, ses
membres supérieurs et inférieurs soient recouverts cha-
cun séparément; pour terminer on enveloppe étroite-
ment le tout, excepté la tête, au moyen de la couverture
de lai11e.
Après avoir fait séjourner un certain ten1ps le malade
dans ce maillot, il faut encore frictionner et rafraîchir
son corps.
c) Fo~11entations.
§ ~74.

Ce sont des compresses chattdes et hum.ides préparées


au moyen de médicaments liquides tels que du vin, du
thé de camornilles, de l'eau de Goulard, etc. On n'a qu'à
tremper dans le liquide indiqué une compresse plusieurs
fois pliée sur elle-même et d'une dimension donnée, .
puis après l'avoir~~ exprimée, on l'applique sur la partie
souffrante.
La fomentation devant agir sur l'endroit malade d'une
part par le liquide spécial et de l'autre par la chaleur
constante, il faudra la changer de temps en terr1ps, tant
pour humecter à nouveau la compresse que pour la ré-
chauffer. L'infirn1ier s'en tiendra à cet égard aux règles
suivantes : les compresses devant être appliquées bien
humides, il ne faudra pas trop les exprin1er; pour que
le malade puisse facilement supporter leur chaleur, elles
ne devront 'être ni trop chaudes, ni trop froides. Afin
que lors de son application la compresse ne se refroi·
disse pas trop rapidement, il est reco1nmandable de la
plongèr enroulée dans le liquide et de n.e la dérouler,
pendant qu'on la met en place, qtle successiveme11t à la
manière d'une bande. Pour qu'elle conserve enfin le
mieux possible sa chaleur sur la partie malade , il •
1
4. Applications externes. 205

faudra la recouvrir d'un morceau de toile cirée ou de


flanelle et fixer le tout à l"aide d'une bande ou d'un
triangle.
d) Cataplasmes.
§ 275.
On entend par cataplas1,ne une bouillie cl1aude servant
à recouvrir 11ne partie malade dans le but d'y entrete11ir
une chaleur humide et constante. Cette bouillie s'obtient
par la cuisson d'un mélange d'eau et de graine de lin,
de mie de pain ou de farine. Pour faire un cataplasme
on étale cette bouillie, sur une épaisseur de 2 à 3 centi-
mètres, au milieu d'une pièce de linge ou de gaze écrue
dont on rabat enst1ite les bords par-dessus en lui don-
nant ordinairement la forme d'un earré allongé. Il fau-
dra que dans chaque cas sa grandeur suffise pour recou-
vrir entièrement la partie malade.
Afin qu'un cataplas1ne produise son effet complet
de communiquer une chaleur ht1mide incessante, il fat1t
qu'il soit de temps en temps renouvelé;· on n'en cessera
l'application que lorsque le n1édecin en aura donné
l'ordre.
§ 276.
L'infirmier chargé de la préparation d'un cataplasme
devra éviter de le brûler, ce qui occasionnerait une mau-
vaise odeur dans la salle de malades. Il lui donnera en
outre la consistance voulue; un cataplasme trop épais
se dessèche très vite et s'il est trop liquide, il mouille
trop le malade; il ne doit pas non plus être trop chaud,
c'est-à-dire ne pas dépasser la température que l'on
peut facilement supporter en l'appliquant contre sa pro-
pre joue ou sur le dos de sa main. Afin qu'il conserve
plus longtemps sa chaleur, on le couvrira d'un morceau
206 VIII. Remèdes externes usuels.
de flanelle otl de toile cirée. Lorsque la bouillie sera
froide, on pourra après l'avoir humectée avec de l'eau
la cuire une seconde fois et pendant ce temps faire sé-
cher le linge enveloppant.
· e) Applications sèches.
~ 277.
On fait usag~e d'applications de ce genre, lorsqu'il
s'agit d'entretenir une chaleur sèche sur une partie du
corps quelconque. On se sert da11s ce but, surtout du
son ou de la farine, soit en les enfermant dans un linge
qt1'on a,pplique tel quel, soit en saupoudrant l'endroit
désigné qu'on recouvre ensuite d'une éJ•aisse couche de
ouate. Bien souvent cette dernière set1le s11ffit. Lorsq11e
l'application 11e doit porter qtle sur un espace restreint
du corps, on emploiera de petits sachets de toile, à
moitié ren1plis de farine et à travers lesquels on passe
quelqtles points de couture. Avant de mettre ces sachets
en place, on devra les chauffer, sans toutefois .les sur-
chatlffer, et les renouveler de temps à autre.
5. Frictions.
§ 278.
On applique souvent à la surfacé du corps des on-
guents ou des liquides sotls forme de frictions. Lorsqu'il
a été ordonné de les faire à chaud, on plongera préala-
blement le pot contenant la pommade ou le flacon ren-
fermant le liquide dans de l'eau chaude ou on les pla- •
cera sur un poêle chauffé. Pour frictionner avec des
liquides spirituet1x, on se sert de préférence d'un mor-
ceau de flanelle. Lorsque les substances à employer ont
des propriétés irritantes, il faltdra garantir ses propres
1nains d'un gant de cuir ou d'une vessie de porc sèche.
rroute friction doit être exécutée avec douceur et jus- •
1
6. 17ésicatoires. 207

qu'à ce que la pommade ou le liquide ait pénétré dans


la peau. ·
6. Vèsicatoires.
§ 279.
Les vésicatoires ont pour but de produire des ampou·
les sur la partie de la peau avec laqlielle ils se trouvent
en contact. Er1 général on en fournit à l'infirmier de tout
fabriqués, de sorte qu'il n'a qu'à les appliqt1er; excep-
tionnellement il devra toutefois les préparer lui-même
en étendant, au moyen d'une spatule ou d'un couteau
préalablement chauffé, de l'e1nplâtre vésicant, soit sur un
morceau de sparadrap, de façon à laisser tout autour
un bord libre de la largeur d'un doigt, soit sur un linge
qu'on fixera stlr la partie indiquée à l'aide de bandelet-
tes de sparadrap; la couche d'emplâtre aura l'épaisseur
du dos d'une lame de couteau. C'est le médecin qui indi-
quera la grandeur et la forme du vésicatoire, ainsi que
la place où on devra l'appliquer.
Malgré la douleur que le vésicatoire occasionne, il
devra rester en place jusqu'à ce que la vésication se
soit produite, ce qui arrive en général atl bout de 6 à
12 heures. On l'enlève alors avec précaution, on coupe
avec des ciseaux l'ampoule qui s'est formée, afin que le
liquide puisse s'écouler, et à moins d'ordre contraire du
médecin, on recouvre la plaie d'une feuille de chou fraî-
che ou d'une co1npresse imbibée d'huile ou de graisse.
7. Sinapismes et Papier-sinapisme.
§ 280.
Un infirmier peut être parfois chargé de préparer et
d'appliquer lui-même un sinapisme. Dans ce but, il dé-
layera de la farine de moutarde avec suffisamment d'eau
tiède, de manière à former une bouillie un peu épaisse;
208 ·viii. Remèdes externes usuels.
après l'avoir enveloppée comme un cataplasme dans un
linge fin ou dans de la gaze, il l'appliquera sur la partie
indiquée par le médecin en la maintenant en place au
moyen d'un triangle.
On ne fait usage ordinairement que de sinapismes déjà
préparés sous la forme de papier-sinapismej ce sont
des feuilles de papier fort de la grandeur de la main,
dont l'une des surfaces est enduite d'une mince couche
de farine de moutarde sèche et agglutinée. Il suffit de
plonger un instant ce papier dans l'eau froide, pour
pouvoir aussitôt l'appliquer sur la peau, le côté recou-
vert de moutarde tot1rné cor1tre celle-ci.
La partie où l'on a posé un sinapisme présente au
bout de 10 minutes à une demi-heure une rougeur de la
peau accompagnée d'une cuisson douloureuse; à ce mo-
ment il faut l'enlever, car une application prolongée
déterminerait des ampoules qu'on ne désire pas. Si la •
·place reste très douloureuse, on la recouvre d'une petite
compresse imbibée d'huile.
On ne doit jamais humecter ni la farine de moutarde
ni un papier-sinapisme avec de l'eau chattde, pas plus
que de s'en servir plus d'une fois.
8. Bains .
§ 281.
On entend par bain l'immersion plus ou moins pro-
longée du corps en totalité ou en partie dans un milieu
liquide. Suivant l'un ou l'autre de ces cas, on parle de 1

bains généraux ou de bains locaux j ils sont simples lors-


qu'ils ne sont constitués que par de l'eau pure, et médi-
camenteux ou composés quand ils ont subi l'addition d'une
st1bstance quelconque ordonnée par le médecin.
§ 282.
Pour préparer un bain ordinaire, il suffit de mélanger •
8. Bains 209
a·vec de l' ea11 de fontaine, de rivière ou de pluie une
quantité d'eatl chaude suffisante pour obtenir une tem-
pérature agréable, ni trop chaude, ni trop froide. L'in-
firmier contrôlera celle-ci au moyen d'un thermotnètre en
se rappelant qu'tln bain froid doit avoir de 18 à 20° C.,
un bain ordinaire ou tiède de 30 à 32° C. et un bain
chaud de 32 à 35° C. Afin que la température reste
constante, il ajoutera de temps en temps un peu d'eau
chaude. La préparation des bains locaux simples ne
diffère de celle·ci que par la moindre quantité d'eau.
Un bain de pieds doit arriver jusqu'à mi-hauteur des
jambes.
§ 283.
L'infirmier devra, aussi bien avant que pendant et
après l'administration d'un bain, prendre toutes les pré-
cautions nécessaires, afin que le ntalade ne se refroidisse
pas. Ille déshabillera par conséquent avec prudence en
veillant à ce que ·son corps ne soit ni en transpiration,
ni surtout exposé à des cot1rants d'air; une fois sorti
du bain il l'enveloppera imrnédiatement dans un drap
chauffé avec lequel il l'essuiera à fond, puis ille trans-
portera dans un lit tempéré. Si le malade vient à s'éva-
nouir dans le bain, il le sortira sans retard, le mettra au
lit et fera appeler un médecin. Sans ordre rnédical par-
ticulièr un malade ne devra jamais être baigné pendant
plus d'une demi-heure.
§ 284.
Les bains froids sont sou vent prescrits dans le traite-
rnent des fiévreux; ils s'administrent toujours dans la
chambre même du malade. A moins d'une ordonnance
spéciale leur température doit correspondre à celle de
l'eau fraîche; c'est également le médecin qui fixe leur nom-
bre. Leur durée est toujours très courte, de dix minutes
14
210 IX. Pansements, bandages et appareils.
à un quart d'heure au plus. Une fois que la première
impression cat1sée par l'eau. froide sera passée, si le ma-
lade présente le moindre signe de faiblesse ou de syn-
cope, l'infirmier devra immédiaten1ent le retirer du bain
et lui donner une gorgée de vin pour le ranimer.

IXme PARTIE
Pansements, bandages et appareils.
A. Description et modes d'emploi des différents
objets de pansement.
§ 285.
Tout pansement a pour but :
1o De réunir des parties du corps disjointes;
2° De mettre à l'abri du contact de l'air ou des souil-
lures, etc., un organe n1alade ou blessé;
3o De mai11tenir une partie lésée dans une position
favorable déterminée;
4° De fixer sur la surface du corps un agent ext~rne
tel qu'une compresse, un en1plâtre, un onguent, etc.; ·
5° D'exercer sur le siège d'une blessure une con1pres-
sion, afin de prévenir ou d'arrêter les pertes de sang.
Pour obtenir ces effets, on a recours à l'emploi métho-
dique de diverses- pièces de pansement, confectionnées à
cet effet.
1. Sparadrap.
§ 286.
Le sparadrap est de la toile enduite sur une de ses
s11rfaces d'une couche d'emplâtre agglutinatif. Dans les
boulgt1es, sacs sanitaires, ainsi que dans les fourgons
d'ambulance, il est renfermé dans des boîtes en fer-
blanc. On s'en sert principalement soit pour réunir de
1
A. Objets de pansements. 211
petites plaies superficielles, soit pour protéger des par-
ties sensibles contre un frottement, soit con1me moyen
de fixation dans 11n bandage. Son mode d'ernploi le plus
fréquent consiste à en découper des bandelettes, que
l'on place par-dessus la plaie pour obtenir l'accolement
de ses bords (voir fig. 28). Le sparadrap durcissant avec

Fig.~.28.

le temps, surtout· par le froid, il faut avant de procéder à


son application le chauffer légèrement. On ne l'appli-
quera que sur la peau complètement sèche, car sans
cela il n'adhère pas. Pour enlever une bandelette de
sparadrap, on commence par en détacher les deux ex-
trémités jusqu'à la plaie. Il est défendu d'en couper sur
le petit côté de la pièce dont on dispose; après avoir pris
(s11r le grand côté) les morceaux nécessaires, il faut .en-
rouler le reste et le remettre dans la boîte, afin qu'il ne ·
se dessèche ou ne se salisse pas.
2. Taffetas gommé.
§ 287.
C'est un tissu de soie très mince ou de la baudruche
dont une des faces est enduite d'une cotiche sèc.he de-
venant agglutinative lorsqu'on l'humecte. On s'en sert
pour recot1vrir de petites plaies, telles que des écorchu-
212 IX. Pansements, bandages et appareils.
res ou des piqtîres, en déco11pant à cet effet des bande-
lettes comme pour le sparadrap ou bien de petits mor-
ceaux carrés, que l'on applique comme s'il s'agissait cle
caler un timbre-poste; lorsq11e l'on doit recouvrir 11ne
surface bo1nbée, il est avantagetlX de fendre profondé-
Inent les quatre a11gles dtl carré en forme de croix de
Malte.
3. Ouate dégraissée (charpie-ouate).
§ 288.
C'est du coton qui, par un procédé particulier, a été
débarrassé des substances grasses qu'il contient, de n1a-
nière qt1'il devient capable de s'imbiber de liquides. Il se
distingue du coton ordinaire par sa plus grande blan-
cheur et par le fait que jeté dans de l'eatl, au lie11 de 11e
pas se mouiller et de surnager comme le ferait celui -ci, il
s'en in1prègne et descend bientôt au fond du vase. La
ouate dégraissée est tln des objets à pansement les ph1s
importants; on s'en sert surtout pour recouvrir soit les
plaies elles-mêmes, soit leur voisinage immédiat. Afin de
la mettre autant que possible à l'abri de la saleté, on la
renferme soigneusement dans des enveloppes de papier
parcherr1in qu'il n'est permis d'ouvrir qu'au moment
même où l'on en a besoin.
4. Coton ou ouate ordinaire.
§ 289.
Celui-ci n'ayant pas été préparé comme le précédent,
ne peut être utilisé po11r le pansement des plaies. Son
emploi est cependant varié et fréqt1ent ; il sert par
exemple d'enveloppe au membre auquel on va appli-
quer un appareil plâtré, pour rembourrer des attelles
ou autres pièces de pansement résistantes, potlr égaliser
des excavations, potlr couvrir, protéger et tenir au chatld
1
A. Objets de pansement. 213
des organes lésés et enfin pour exercer une compression
en vue d'arrêter une hémorragie. Dans ces différents
buts, on ne se servira que de coton ·cardé et non ap-
prêté, tel qu'il s'en trouve en paquets soit dans les
valves des sacs sanitaires, soit dans les fourgons d'am-
bulance.
5. Etoupe (jute). Laine de bois.
§ 290.
On prépare cette étoupe de couleur jaunâtre d'une
sorte de chanvre indien. Comme elle absorbe facilement
les liquides, elle peut, d11ment nettoyée et préparée, ser-
vir pour le pansement des plaies. Celle qui se trouve
dans nos fourgons d'ambulance est destinée à rembour-
rer les appareils, etc., à la place de la ouate ordinaire
et cela d'autant plus que son prix est de beaucoup
moins élevé.
Récemment la jute a été re1nplacée par la laine de bois
(copeatlx de bois de sapin fi11s), qui sert au rembourrage
et à la confection de sachets destinés à recouvrir de
vastes plaies. Son pouvoir absorbant est plus grand que
celui de l'étoupe.
6. Etoffes pour linges·--·de pansement.
§ 291.
On possède dans les ambulances des pièces d'étoffes
diverses pour la confection des différents linges de pan-
seinent, savoir :
a. de la toile de lin ou de coton, pour la confection des
triangles, compresses, bandes, sachets, coussins, etc.;
b. de la gaze écrue, servant à faire des bandes et des
compresses qtli, grâce à leur souplesse et à leur légèreté,
sont excellentes pour le pansement des plaies;
c. de la gaze empesée spécialeme11t destinée à fabriquer
214 IX. Pansements, bandages et appareils.
des bandes servant soit pour les appareils plâtrés, soit
telles quelles après avoir été humectées, pour fixer des
attelles ou d'autres pansements; une fois sèches, elles
adhèrent fortement;
d. de la flanelle,· on fait à l'aide de cette sorte de
tissu laineux des bandes douces et élastiques servant
d'enveloppe chaude et souple pour les membres, stlr- 1
tout lors de l'application des appareils plâtrés. Découpée
en compresses, la flanelle est un excellent moyen de
rembourrage.
7. Compresses.
§ 292.
Les compresses. sont des pièces rectangulaires ou
allongées, de toile de lin, de coto11 ou de gaze, destinées
à maintenir, étalées ou repliées sur elles-mêmes, d'autres
objets de pansement sur une blessure, à exercer une
compression sur une région déterminée, ainsi qu'à rem-
bourrer les attelles; on les utilise aussi pour appliquer
des fomentations ou lors du nettoyage des plaies et de
leurs alentours, dans certains cas même, pour recouvrir
imn1édiatement la plaie.
Nous possédons dans notre matériel 3 grandeurs de
compresses en toile de coton, ayant les dimensions sui-
vantes: les grandes 45 cm. de large sur 75 cm. de long;
les moyennes, dont il y en a aussi de gaze, 30 sur 50, et
les petites 15 sur 15. Dans les paquets, les grandes et
les moyennes sont pliées deux fois selon la largeur, et •
une fois suivant la longueur, les petites une fois dans les
deux sens.
8. Triangles.
§ 293.
Ce sont des pièces de lin ou de coton, de for1ne trian-
gulaire et d'une application excessivement commode •
1
A. Objets de pansement. 215

potlr les pansements; on peut, en effet, les fixer et les


enlever avec autant de facilit.é que de rapidité; ils pré-
sentent moins le danger d'une constriction trop forte que
les bandes et tiennent à certaines régions dtl corps
mieux que celles-ci, avantages qui les font utiliser de
préférence en campagne. On les emploie pour fixer
d'autres effets de pansen1e11t ou pour soutenir un mem-
bre blessé, soit en guise d'écharpe, etc.
~Le triangle s'applique soit déplié, soit plié en forme
de cravate j dans le premier cas il sert à recouvrir u11e
grande surface du. corps et dans le second à fixer des
attelle.s, etc., ou à exercer une compression.
On distingue le grand bord ou base du triangle, les
deux bouts appelés chefs et l'angle opposé au grand
bord appelé sommet.
Nous en avons de 3 dimensions différentes, les
grands ayant une base de 135 cm. de longueur, les
moyens de 105 et les petits d~ 75. Un carré d'étoffe
dont chaque côté a une de ces dimensions types, que
l'on coupe de manière à ce que le fil soit parallèle au
grand bord, en donne quatre.
Potlr les emballer, on ramène les.deux chefs jusqu'au
sommet, puis on replie une première fois le carré qui
en résulte, et ensuite les deux petits côtés j1.1squ'au
milieu.
9. Bandes.
§ 294.
Les bandes sont de longues et étroites pièces de
linge, de coton, de gaze écrue ou empesée, de flanelle,
dont on peut envelopper 11ne région du corps plus ou
moins étendue, soit pour y maintenir d'autres objets de
panseme11t tels que de la ouate ordinaire ou dégraissée,
des compresses, des attelles, soit pour fixer un membre
216 IX. Pansements, bandages et appareils.
dans une position détern1inée ou enfin pour exercer une 1
pression (lors d'une hémorragie, etc.).
On confectionne les bandes de forte toile de coton
mi-grossière (1), de gaze empesée ou de flanelle en fai-
sant sur le petit côté d'une pièce de longuetlr voulue,
des encoches dont les intervalles correspondent à la
lar.geur des bandes et en déchirant la pièce avec pré-
caution ; les bandes faites avec du linge de fil ou de
gaze écrue doivent par contre être découpées suivant
toute leur longt1eur. Si, pour arriver à la din1ension dé-
sirée, il faut composer la bande de plusieurs n1orceaux,
on place les deux extrén1ités opposées ou chefs (terminal
de l'une et initial de l'autre) à 3 centimètres environ
l'un sur l'autre et on les relie par deux rangées d'ar-
rière-points de couture. Pour éviter que la bande
exerce une pression plus forte à une place qu'à l'autre,
son plein ou corps ne doit jamais présenter d'ourlet ou
de partie saillante telle qu'une couture grossière.
Il y a dans notre matériel des bandes en lin ou toile
de coton des dimensions suivantes : les grandes, dont il
y en a aussi en gaze écrue, 7 à 9 cm. de large sur
4 1/ 2 m. de long; les moyennes 5 à 6 cm. sur 3 à
3 1/ 2 m. et les petites 3 cm. sur 1,20 à 1,60 m. Elles doi-
vent toujours être roulées sur elles-mêmes en un cylin-
dre appelé globe, tant potlr l'application que pour
l'emballage.
10. Frondes.
§ 295.
Ce sont des bandages en forme d'une bande large et
.courte et fendue à ses deux extrémités, servant pour
les pansements des différentes régions de la tête. Pour
en confectionner, on fend un li11ge long de 90 cm. sur
(1) Au lieu de toile de coton oedinaire, on se sert surtout maintenant de
en coton.
c'i~êpe •
1
A. Objets de pansement. 217
20 de large, depuis le milieu des petits côtés, en laissant
intacte la longueur de 12 cm. Il s'en trouve dans 11os
sacs sanitaires ainsi que dans le matériel d'ambulance.
Pour les emballer, on les replie une fois dans le sens de
leur largeur et deux fois da11s celui de la longueur.
11. Cartouches à pansement.
§ 296.
Elles sont destinées au premier pansement des plaies
en campagne et se composent d'une bande en gaze à
de~tx globes de 2 n1ètres de longueur, de ouate dé .
graissée et d'une imperdable, le tout ren.fermé heri11éti-
quement dans un morceau de pa pi er parchemin. Afin
que le contenu reste à l'abri de la saleté, on ne doit les ou..
vrir qu'au moment même de s'en servir. Cinq de ces car-
touches sont réunies en un paquet enveloppé également
de papier parchemin. Pour ouvrir les paquets ou les
cartouches, il su_ffit de tirer sur la ficelle qui s'y trotive.
12. Attelles.
§ 297.
Les attelles sont des corps minces et allongés, plats
ou en forme de gouttière, en bois, carton, fer-blanc,
treillis métallique, etc., et de forme et de grandeur cor-
respondant aux membres pour lesquels on les destine.
Elles ont pour but de tenir le . membre dont un os est
fracturé, dans une position immobile etdéterminée ; à cet
effet, on les y fixe au moyen de bandes, de triangles, etc.
Notre sac sanitaire renferme des attelles en carton,
en treillis métalliqt1e, ainsi que des attelles en bois a:r-
ticulées pouvant être allongées à volonté. Le fourgon
d'ambulance contient en outre des attelles spéciales
pour les mains et les pieds nommées palettes et semelles,
puis pour les n1embres inférieurs, de longues atte~les en
218 IX. Pansements, bandages et appareils.
bois en une seule pièce, ainsi que des attelles-étoffe de
Schnyder. Ces dernières se composent de deux mor-
ceaux d'étoffe de coton cousus ensemble par un cer-
tain nombre de cot1tures parallèles, de façon à former
des gaînes dans chacune desquelles se trouve une petite
attelle en bois étroite et flexible (fig. 29). Cette attelle
se trouve dans une partie des brancards des corps de •
troupe; dans le matériel d'ambulance elle est rem-
, placée par une attelle de mê1ne forme en fil de fer.
L'une et l'autre ne sert que pour le m.embre inférietlr.
~ o ---*---'3S --·----~--- So ·--~

Fig. 29.
On se sert des attelles en treillis métallique principa..
len1ent pour les fractures de la jambe, et de celles en
carton pour les fractures du bras ou de l'avant-bras.
13. Plâtre.
§ 298.
Le plâtre, tel qu'il est employé par les sculpteurs et •
les rnodeleurs, sert à confectionner des appareils plâtrés.
A cet effet on applique des bandes en gaze empesée
saupoudrées de plâtre qui, après avoir été humectées,
se solidifient bientôt complètement en formant une en-
veloppe dure, capable d'immobiliser le membre dont
un os est brisé. •.4
l
B. Bandages avec le triangle. 219

v Le plâtre perdant sa qualité par l'humidité, on le


conserve au fourgon d'ambulance d~ns des boîtes en
fer-blanc soudées, qu'il n'est permis d'ouvrir qu'au
m.oment de l'emploi; il suffit d'arracher la bandelette
entourant le couvercle et de soulever ce dernier. Lors ..
qu'on ne prévoit pas d'employer bientôt le reste du
contenu d'une boîte ouverte, on referme la fente entre
la boîte et le couvercle par une bande de sparadrap.
On peut utiliser à nouveau du plâtre qui a été dété-
rioré par l'l1umidité en le chauffant dans une casserole
jusqt1'à ce qu'il n'en sorte plus de vapeurs.
B. Bandages avec le triangle.
§ 299.
Le triangle peut être en1ployé soit plié en cravate,
soit étalé. On obtient la cravate en ramenant d'abord le
son1met du triangle vers le milieu de sa base, puis en
repliant plusie~rs fois le tout suivant la largeur que
l'on désire, à celle de la n1ain par exemplé, jusqu'à ce
que l' ofl ait de nouveau atteint le grand bord. Presque
chaque pansement peut être exécuté avec la cravate;
on lui don11e particulièrement la préférence dans les
cas où une bande n'agit pas d'une manière suffisante
ou lorsque sa fixation est difficile con1me à la tête.
Ces bandages sont spécialen1ent avantageux pour le
premier pansement des plaies, grâce à la rapidité avec
laquelle on peut les appliquer en exerçant une pression
égale et forte à la fois, afin de réunir les bords de la
plaie et d'arrêter toute hémorragie ordinaire.
Les triangles sont par conséqt1ent des pièces de pan-
sement importantes pour le champ de bataille.
Lors d'une blessure, on appliqt1e la cravate par-des-
sus du sparadrap, de la ouate dégraissée, des compres-
ses, etc., de manière que sa partie médiane ou ple·in,
220 IX. Pansements, ba11dages et appareils.
qui, étant la plus épaisse, agit à la fois con1me corrl-
presse, vienne reposer sur la ·plaie ; après avoir passé
les deux chefs autour de la partie lésée, on les noue
alors du côté opposé. Si le mouchoir est assez long et
F' 30 surtout s'il s'agit d'un
tg. membre, on fait deux
tours circulaires en
ayant soin que le
nœud vienne reposer
de côté par rapport à la plaie, afin de ne pas presser s11r
celle·ci. ·
La· cravate est utilisée de la même manière pour .
fixer ]es attelles d'un appareil à fracture, puis en guise
de petite écharpe pour l'avant-bras, etc.
§ 300.
Le triangle étalé s'emploie comme grande ·écharpe
pour les plaies et fractures de la clavicule, du bras, de
l'avant-bras, de là main, du pied, etc.; il est en outre
Fig. 31. .~ Fig. 32~
'~ ~~

1 J
j;
1/
/

!f~~:~ . •
très qualifié pour recouvrir le moignon d'un mem}Jre
qui a été emporté par un coup de feu et portr y fixer de
la ouate et des compresses.
Ce pansement appelé bo·nnet des moignons s'applique
de la manière suivante : on place la partie moyenne de
la base d'un triangle de grandeur appropriée à une •
1
B. Bandages avec le triangle. 221
largeur de main au-dessus de la plaie, on renverse le
sommet sur la face opposée, passe autotlr de celui-ei
les deux chefs d'avant en arrière, puis en les croisant
en sens contraire, on fixe le tout au moyen d'un nœud
antérieur ; on tire ensuite fortement le sommet qui dé-
passe le bandage par derrière et après l'avoir renversé
vers le bas, on l'arrête au Inoyen d'une épingle (fig. 31
et 32).
§ 301.
A la tête, le triangle plié en cravate:peut, suivant les
besoins, être appliqtlé verticalement, transversalement
ou obliqt1ement ; pour que le pansement ne glisse pas,
Fig. 33. Fig. 34. Fig. 35.

~Fig. 36.. Fig. 37.

il faut cependant toujours avoir soin d'entourer la tête


suivant son plus grand diamètre. C'est ainsi que lors
222 IX. Panseme11ts, bandages et appareils.
d'une plaie au somrnet de la tête, on y placera le plein
de ]a cravate, puis ramenant les deux chefs vers le bas
du visage, on les nouera au-dessus du menton (bandeatl
d~ la tête, fig. 33); ~i c'est le front qui est atteint, le
bandage sera transversal et le nœud se placera à l'oc-
ciput (bandeau d·u front, fig. 35); s'il s'agit d'une bles-
sure de l'œil ou de l'oreille, il sera oblique de faço11 que
la cravate passe du côté opposé à la lésion entre le
sommet de la tête et la région temporale, le nœud éga-
lement sur l'occiput (monocle fig. 34); en cas de bles-
sures des joues, de la mâcl1oire inférieure ou du men-
tot1, le bandage allant de bas en haut est noué sur le
sommet de la tête (m.errton1~ière, fig. 36), enfin dans le
bandeau de l'occiput (fig. 37) sur le front.
Pour augrnenter la compression lors d'une blessure
de la tempe on peut,. après avoir attaché verticalement
autour de la tête une première cravate qtle l'on noue
sur la région ten1porale opposée, en appliquer une se-
conde transversale par-dessus (croisé des ten1pes).
Le bo1~net de la tête ou coz,tvre-chef se fait de la façon
suivante : on saisit des deux tnains la partie n1oyenne
de la base d'un grand n1ouchoir triangulaire, puis se
plaçant derrière le malade, on l'applique sur la tête de
manière que cette partie vienne re-
poser sur le front immédiatement
au-dessus des sourcils, tandis que
le sommet reton1be sur la nuque.
On passe alors les chefs depuis der-
rière par-dessus les oreilles et les
entrecroisant stlr l'oc ci put, on les
ramène horizontalement en a va nt
Fig. 38. et les noue sur le front; après avoir
bien tiré sur la partie du triangle pendante à la nuque,
pour appliquer plus exactement, on la relève par-dessus
B. Bandages avec le triangle. 223
le croisé pour la porter au somn1et de la tête où on l'as-
sujettit au moyen d'une épingle.
§ 302.
Le meilleur et à la fois le plus simple bandage dtt cou
est la cravate.
Lorsque la plaie se trouve de côté
et vers le bas, il faut, pour éviter toute
constriction, placer le plein de la cr a-
vate sur la lésion et dirigeant les deux
chefs sur l'épaule du côté opposé, les
entre-croiser à travers le creux de l'ais-
selle et les y nouer (cravate croisée du
cou, fig. :-39).
§ 303.
Fig. 39. La cravate croisée de la main s'ap-
plique de la façon suivante : mettant le milieu du plein
sur la paume de la main, on ramène les deux chefs sur
le métacarpe et les entre-croisant en sens inverse autour
du poignet, on les y noue (voir fig. 40).
Fig. 40. Pour recouvrir la
main entière en cas
de brûlt1re, par ex-
emple, ou lorsqt1'on
applique des fomen-
tations, etc., :on ::se
sert du bandage plein
ou bonnet de la main;
Fig. 41. à cet effet on place
un triangle moyen,
déployé de manière
que sa base repose
sur le poignet et que
son sommet dépasse le botlt des doigts, puis repliant
224 IX. Pansements, bandages et appareils.
celui-ci dans le creux de la main jusque vers la région •
du carpe, on croise les deux chefs par-dessus en les ar-
rêtant également pa·r un nœud; on tire enfin fortement
le sommet du triangle (voir fig. 41).
§ 301.
La cravate cle l'avatlt-bras (voir fig. 31) s'applique plus •
hat1t ou plus bas suivant le siège de la blessure.
, ~ Pour envelopper
\. ~'.··.\~·"· la région tout en.tière
\ ~ \~Y
1
on se sert du bandage
/~. ~ plein de l'avant-bras
\ ~-. ·· (voir fig. 42). Dans ce
but on applique un
triangle petit ou
moyen de manière
Fig. 42. que l'un de ses chefs
dirigé perpendic~lairement à la direction de l'axe du
membre fasse detlx tours circulaires un petl au-dessus
de l'articulation du poigr1et et on l'y fixe au moyen
d't1ne épingle; l'autre placé de la même façon, vient
contourner en sens inverse le coude où on l'arrête égale-
ment.
§ 305.
Pour la région du bras on utilise soit la cravate circtt-
laire, semblable à celle de l'a\"ant-bras, soit le bonttet de
l'épaule appliqué un peu plus en bas. 1


Fig. 43.
1
B. Bandages avec le triangle. 225
Au coude la cravate se place de manière que la partie
111oyenne de son plein passant par·dessotls l'avant-bras,
les deux chefs s'entre-
croisent sur le pli dtl
coude et se not1ent atl·
tour du bras. Suivant
le siège de la lésion on
peut at1ssi appliquer le
bandage en sens inverse.
Pour faire le bo1~nef
Fig. 44.
dtt co·ude on se sert d'un
triangle moyen placé
at1-dessous de cette ré-
gion et le sommet dirigé
en l1aut; après avoir en-
tre-croisé les deux chefs
sur l'avant-bras, on les
fait passer par· dessus le
Fig.· 45.
pli du coude et on les
noue autour du bras de manière à bien y fixer la
pointe.
Ce bandage peut également être exécuté en sens in-
verse de façon que la base du triangle entoure le bras et
que so11 sommet soit dirigé en bas et en arrière.

§ 306.
La cravate croisée de l'épaule
s'applique de la manière sui-
vante : on place le plein de sa
partie moyenne dans l'aisselle
malade, dirige les chefs sur l'é-
patlle du même côté pour les en-
tre-croiser et on vient les nouer
Fig. 46. da11s l'aisselle opposée saine
15
22C IX. Pansen1ent8, bandages et appareils.
après les avoir fait passer l'tln e11 avant, l'autre · e11
arrière de la poitrine.
Lorsq11e la cravate est trop courte,
on l'allonge au moyen d'une se-
conde petite, afin de pouvoir faire
le nœud, dans lequel il est du reste
recommandable d'interposer une
compresse ou un petl de ouate (voir
fig. 46).
Bo1~net de l'épaule : Pour recou-
vrir cette région ainsi que le tiers
supérieur du bras, on pose un trian-
gle moyen par-dessus l'épaule de
Fig. 47. manière que son sommet soit dirigé
en haut; on entre-croise ensuite les chefs autour du bras,
puis on les y noue; la poi11te du .somn1et du mouchoir
est alors ramenée par-desso11s l'écl1arpe préalablement •
appliquée et fixée avec une épingle; on peut aussi l'ar-
rêter au moyen d'tlne petite cravate circulaire du cou.
§ 307.
Echarpes. Lors des blessures de la main, de l'avant-
bras, du bras et de l'épaule, on place, en dehors dti
FiO'. 48. pansetnent propren1e11t dit,
0
le membre blessé dans une
écharpe, afin de le soutenir
et de l'immobiliser.
La JJetite écharpe· se fait
en pliant un grand triangle
en cravate, sur le plein de
1aquelle un . poignet vient
reposer. On relève le chef
antérieur par- dessus l' é-
paule malade et le chef
1
B. Bandages avec le triangle. 227
postérieur par-dessus celle du côté sain et on fait le
F ig. 4À9. ·nœud sur la nuque; l'avant-
bras flécl1i à angle droit
reste dans une position ho-
rizontale (voir fig. 48).
La grande écltarpe se fait
au moyen d'un grand trian-
gle déployé. On le saisit par
son sommet et un des chefs,
en plaçant le sommet der-
rière le coude du bras at-
teint et en relevant le chef
par devant la poitrine jus 4

que sur l'épaule du côté


sain. Un aide ou le blessé
lui-Inême fléchit le coude et
pose son avant-bras ma_lade horizontalement ou bien la
rn ain étant un peu relevée, dans l'écharpe, de manière
à s'y sentir à son aise; on
ramène alors l'autre chef
encore pendant par-dessus
le bras en le relevant sur
l'épaule du côté malade,
puis on les noue tous deux
sur la nuque.
Le sommet du triangle
est enfin ramené par-dessus
le coude autour de l'avant-
bras et fixé au bandage
par une épingle.
Lorsque le triangle n'est
pas assez grand pour qu'on
puisse nouer ses chefs sur la nuque en passant par· des-
sus les épa11les, on commence par entourer le cou d'une
228 IX. Pa11sements, bandages et appareils.
cravate très largement nouée, après quoi on applique
l'écharpe suivant les ~ègles indiquées, puis relevant les
deux chefs du triangle par devant la poitrine, on les fixe
à cette cravate comme à un collier à l'aide d'un nœud.
Quand pour faire tln bandage semblable on n'a qu'un
mot1choir de poche, on passel 'tln de ses coins par-dessous
et le coin opposé par·dessus l'avant-bras, p11is on les
attache comme dans le cas précédent. De cette manière
un des bouts restant dans la direction du coude, l'autre
dans celle de la main, l'avant-bras tout entier repose
complètement dans l'écharpe.
§ 308.
Cravate dtt pied. On place sur le dos dtl
pied le milieu du plein d'un triangle moyen
plié en cravate, ramène les chefs à la
plante, les croise sur le cou-de-pied et les
porte en arrière autour dtl bas de la jambe
ou on les fixe par un nœud; si le triangle .
est assez long, on fait encore un tour cir-
Fig. 51. culaire i1nmédiatement au-dessus des che-
villes.
Le bonnet du pied sert à enve .
lapper ce dernier; dans ee but
on applique la base d'un triangle
moyen sous la plante du pied, de
façon qu'il en recouvre toute la
partie antérieure, puis rabattant 1
1
son sommet par-dessus les orteils
et le dos du pied, on ramène les
deux chefs en les croisant sur le
. 5 2.
F Ig. cou-de-pied et termine le bandage
comme ci-dessus.
Pour envelopper en même temps le talo11 et l'articu-

1
1
B. Bandages avec le triangle. 229
lation du pied~ il faut prendre un grand triangle dont on
pose la base au-dessus du talo11; à part cela on procède
de n1ême.
§ 309.
La cravate cle la ja1'nbe s'applique co111me celle de
l'avant-bras, toutefois en prenant pour le mollet 1111
triangle moyen au lieu d'un petit. Pour envelopper la
région tout entière, on se sert du ba1~dage plein; à cet
effet on place la base d'u11 triangle moyen derrîère la
ja1nbe, de sorte qu'elle soit dirigée obliqticment de bas
en haut et de dedans en dehors (voir fig. 53); décrivant
alors avec le chef supérietlr un tour circulaire de gauch.e
à droite et avec l'inférieur de droite à gauche,
on les fixe avec des épingles.

§ 310.
La cra1Jate du genott s'applique e11 plaçant le
plein d'un triangle moyen plié en cravate au-
dessus du genou, puis après avoir croisé les
deux chefs dans le creux du jarret on arrête
le bandage autour de la cuisse.
Pour le bonn.et d·t/J genou on prend un trian-
gle moyen que l'on met sur cette région le
sommet dirigé en haut; après avoir croisé les
Fig. 53. chefs dans le jarret on les ramène sur le
devant du bas de la
cuisse de manière à
fixer la pointe du
triangle par un 11œud
antérieur. Ce même
Fig. 54. ba11dage petlt être
exécuté e11 sens i11verse, c' est-à·dire le son1111et dirigé
en bas.
230 IX. Pansements, bandages et appareils.
§ 311.
Pour la cravate de la cuisse, on prend un triangle
moyen et potlr le haut de cette région un grand.
La cravate de l'aine, soit de la han-
che, se fait de la manière suivante :
le plein d'un grand triangle plié en
cravate étant appliqué par-dessous la •
cuisse, on le croise dans le pli de l'aine,
puis on passe les deux chefs autour du
bassin et les noue sur la hanche op·
posée en intercalant un petit triangle.
Comme en règle générale, le n1ilieu
du plein d'une cravate doit toujours
reposer sur la blessure, il faut suivant
le siège de celle-ci croiser le bandage
Fig. 55. à un autre point que la région ingui-
nale, ce qui est du reste facile à exécuter (voir fig. 55). •
§ 312.
Pour envelopper la hanche tout entière Otl ]a partie
postérieure du bassin, on se sert du bon1·~et de la fesse).
on dispose d'abord en ceinture autour du bassin une

Fig. 56. Fig. 57.


1
B. Banclages avec le triangle. 231

grande cravate ou tout autre pièce de pa11se1nent que


l'on noue sur le côté; on prend selo11 l'étendue de la sur-
face à couvrir un triangle grand ou moyen, dont on en-
gage le sommet sous la cravate précitée; enveloppant
enstlite la fesse dans le plein elu triangle, on contourne
la cuisse avec les deux chefs et les arrête par un nœud;
après avoir en ot1tre bien tendu la pointe du bandage,
on la fixe avec une imperdable. Suivant que le siège de
la plaie est dans la région inguinale ou de côté à la
hanche ou enfin à la fesse, on applique le bandage plus
ou moi11s en avant ou en arrière.
Lorsqut~ la région du bas doit être recot1verte en en-
tier, on le pose des deLlX côtés de manière à obtenir une
sorte de caleçon de bain (voir fig. 56 et 57). ·

§ 313.
Pour la cravate de l'abdomen 011
se sert d'tln grand triangle plié et
appliqué en forme de large ceinture;
lors d'une blessure du bas . ventre
ou de la région du pubis on utilise
11n bandage plein., en posant la base

Fig. 58. d'un grand triangle horizontalement


autour de l'abdomen, un peu
au-dessous du nombril, et en
nouant les deux chefs sur le
bas du dos; le sommet pen-
dat1t d'abord sur le devant est
ramené entre les deux cuisses
et fixé aux chefs (voir fig. 58).
Le bo1~net du siège s' appli-
qlie de la façon inverse, c'est-
à-dire au moyen d'tln grand
Fig. 59. trians-le noué stlr l'abdomen
232 IX. Pansen1ct1ts, bandages et appareils.
et do11t 011 passe le son1111et d'arrière er1 avant entre ~
les cuisses pour l'attacher aux chefs comn1e ci-dessus
(voir fig. 59).
§ 314.
lJa cravate de la JJOitrine est semblable à celle de l'ab·
dome11 et peut être utilisée dans les cas de fracture des •
1

côtes. Comme ali ventre, on


pe11t y employer aussi un linge
en forn1e de carré allongé tel
qti' un essuie--main, qu'on fixe
autour du tronc à l'aide d'im-
perdables ou de quelques
points de couture. Pour em-
pêcher ce bandage de glisser,
on le suspend à deux ban·
\ des reposant sur les épaules
comme des bretelles (voir
Fig. 6(). fig. 60).
Dans beaucoup d'occasions le bandage plein de la ]JOi-
trine est préférable; st1ivant le siège de la blessure on
l'applique soit sur le devant de cette
région, soit de côté, soit en arrière.
A cet effet, on place la base d'un
grand triangle horizontalement au-
dessous des mamelons, le sommet
dirigé en haut, puis on en attacl1e
1
les chefs sur le dos relevant le som-
nlet par-dessus l'une ou l'autre
épaule, on l'asst1jettit aux chefs
Fig. 61. (fig. 61). S'il s'agit d'une plaie dor-
sale, on y applique le plein du bandage, noue les
cl1efs sur la poitrine et ran1ène le SOll1TI1et d'arrière en
~ vant~
C. Bandages avec les frondes. 233

O. Bandages avec les frondes.


§ 315.
Ces pièces de pansen1ent, appelées aussi serre-tête,
s'emploie11t exclusive1nent à la tête; elles y sont préfé-
Fig. 62. Fig. 63.

rables aux ba11des et :aux triangles, tant par st1ite de


leur:applicatio11. --~.~!~?.E1_?de __g_ue par _letl~ fixité excel-
lente.

Fig. 64. Fig. 65.

Suivant le siège de la lésion, le plein dtl bandage se


place sur le front, sur l'occiput, sur le sommet ou sur
234 IX. Panse1nents, ba11dages et appareils.
un des côtés de la tête; deux des chefs sont fixés au-
i
1

dessous du menton et les deux autres ou bien sur l'ar-


rière du crâne ou sur la région fro11tale.
Quand il s'agit d'une plaie au menton ou d'une frac-
ture de la mâchoire inférieure, on se sert égaleme11t
d'u11e fronde; son plein venant soutenir la partie lésée,
on asstljettit deux des chefs à la nuque et les deux autres
sur le sommet de la tête.
D. Bandages avec les bandes.
§ 31.6.
Nous avons déjà vu qu'avant d'être appliquée, il faut
que chaque bande soit disposée en rouleau unifortne et
,
serre.
Manière de rouler les bandes : on plie en plusieurs dou-
bles l'un des bouts ou chefs de la bande pour obtenir tln
centre ou axe solide; on saisit cet axe entre le pouce et
le médius de la Jl!.ain droite; la portion non roulée passe
entre le pouce et l'index de la n1ain gauche et reto1npe

Fig. 66.

par·dessus le dos de cette main; appuyant l'axe stlr les


autres doigts de la main gat1che, on fait courir le plein
de la ba11de de gauche à droite atl n1oyen du pouce et •
1
D. Bandages avec les bandes. 235

du médius de la main droite, pend.ant que le pouce et


l'index gauches la tendent ·suffisa1nment pour qu'elle
donne un rouleau solide.
La partie enroulée d'une bande s'appelle globe.
§ 317.
En appliquant les bandes, on suivra les règles sui-
vantes:
Il faut que la bande repose sur la peau à plat, sans
plis et partout également.
On doit serrer d'une manière uniforme pour qu'elle
n'exerce qu'une J,ression modérée et égale sur tous les
points oi1 elle doit reposer.
Quand il faut faire des compresses humides par-dessus
un bandage, on fera ce dernier avec u.ne bande mouillée,
parce qu'en se resserrant par l'htlmidité, elle pourrait, si
elle était appliquée sèche, exercer une pression trop forte
sur le membre.
En appliquant des bandes sur un membre, il faut tou .
jours commencer par son extrémité et remonter vers le
tronc, dans le même sens que le parcours des veines. Le
bandage doit toujot1rs entot1rer le membre sur une
grande partie de sa longueur en commençant bien au .
dessous de la région lésée.
§ 318.
Avant d'appliquer une bande, il faut s'assurer d'ai·
des suffisants pour soutenir, s'il est nécessaire, le
n1embre dans la position la plus commode potlr celui
qui pose le )Jandage et de sorte que .l'on ptlisse passer
par-dessotls avec le globe de la bande. En général 011 se
place devant la partie en question et tln peu à g·aucl1e.
Saisissant ensuite le globe de manière que son chef
ou botlt liJ)re soit tourné à droite, 011 en déroule une
236 IX. Panse1nents, bandages et appareils.
petite portion dont on fixe le bout avec le IJouce gau-
che, sur l'endroit où le bandage doit être commencé, en
appliqua11t le reste transversalement de gaucl1e à
droite; le globe doit être tenu aussi près que possible du
n1en1bre et conduit à l'aide de la main droite tant que
cela sera possible, puis de la n1ain gauche qui, en con-
tinuant le déroulement, la repassera par devant à la
droite. De cette manière, les jets de bande doivent dé-
crire un ou deux tours circulaires autour du men1bre en
P.e superposant exacten1ent une à deux fois pour bien
fixer le chef initial.
On continue alors à envelopper le metnbre, suivant
tine direction asce11da11te et oblique, par des tours dits
doloires ou en spirale. En terminant, on fait de 11ouveau
quelqt1es totirs circulaires et fixe le chef tern1inal de la
bande par une épingle ou par quelques points de cou-
ture. •
Pour enlever l.a bartde, on en saisit le chef terminal et,
comme lors de son application, on fait passer la ))ande
déroulée d'une n1ain à l'autre, n1ais sous forme d'un
peloton lâche. Il faut procéder avec beaucoup de soin
et ne pas tirer avec force; si la bande est collée, il faut
d'abord la ramollir avec de l'eau tiède.
§ 319.
Quand on veut envelopper solidement u11 men1bre et
le recouvrir partout également, 011 emploie des tours
en spirale, menés obliquen1enl at1tot1r dtl men1bre, de
sorte que chaque jet de bande recouvre le précédent dtt
tiers ou même de la moitié de sa largeur ; cela consti-
tue le banclage spiral {er1né ou imbriqué.
On en fait généralement usage potlr fixer la ouate
dégraissée et des compresses sur une plaie. Con1n1en-
çant par quelques tours circulaires au-dessous de la
D. Bandage& avec les bandes. 237

plaie, on la recouvre par des jets en spirale et on ter-


tnine par quelques circulaires au-dessus ·
de la plaie.
Plus la compression que l'on ve11t
exercer doit être forte, comme lorsqu'il
s'agit d'arrêter une hémorragie, plus
il faut serrer la bande et plus les tours
doivent se recot1vrir. Dans des cas de
ce genre, le pansement doit toujours
commencer au bout de l'extrémité dtl
membre affecté, afin d'empêcl1er qu'un
gonflement très douloureux ne se pro-
duise par suite de la stagnation du
sang dans la région laissée à décou-
vert.
§ 320.
Qua11d on ne ~e11t fixer que légèren1ent des pièces de
pansement ou passer rapideme11t d'un point à un a11tre
Fig. 68.

pltls éloigné, on fait des tours doloires, qui ne se recou-


vrant pas, laissent entre eux un intervalle libre. C'est
alors un bandage spiral ouvert ou r-ampant.
On s'en sert pour maintenir sur urte région déter-
nlinée des compresses, de la ouate, ou pour fixer des
attelles.
§ 321.
Les bandages spirattx ordinaires sont applicables
238 IX. Pansen1ents, bandages et appareils.
dans tous les cas où la partie qui doit être pansée a ·
une grosseur t1niforme, ainsi" au bras, at1x doigts, à la
poitrine et à l'abdomen.
Fjg. 69. On ne peut, par contre, pas en faire
usage pour les parties du corps qui sont
coniques, telles que l'avant-])ras, la jambe,
le plus soli vent aussi. la cuisse, ou bien •
lorsqu'il y a un fort gonflement ou qu'il
faut appliquer beaucoup de ouate et de
compresses sur une région ; les tours de
bande ne s'appliqueraient, en effet, pas à
plat dans toute leur largeur, et tandis
qu'un des bords serrerait le membre, l'au-
tre resterait dar1s l'air en formant un
godet. Il est très in1portant d'éviter ces
godets à cause de la pression inégale qui
en résulte et parce que le bandage se dé-
fait beaucoup plus facilement.
Potlr obvier à cet inconvénient, on mo-
difie le bandage spiral, en faisant tln
renversé, c'est-à-dire en retournant tout
d'un coup à chaque tour la bande sur
elle-même, de sorte que son bord supé-
rieur se trouve en bas et que sa face ex-
terne soit tournée en dedans.
§ 322.
1
Manière de faire les re~nversés. Dès que le bandage est
arrivé à l'endroit oi1 le n1embre commence à devenir
plus épais, on pose solidement le pouce de la main
gauche sur le bord supérieur du dernier tour, juste à la
place où l'on veut renverser la bande; on déroule alors
son globe d'environ 6 à 8 centimètres, retourne la main
de sorte q11e le dos soit tourné en ])as et que le pouce
1
D. Bandages avec les bandes. 239
change de place avec le médius. On re11verse ensuite
le globe et en mên1e temps le bout déroulé de la

~-,ig. 70.

bande ; on suspend la traction exercée sur celle-ci et on


la ran1ène e11 arrière à soi ; elle forme alors de cette
façon un pli à l'endroit
Fifl.
v
71. n1ême oi1l'on a appliqué
le pouce gauche. On
tend de nouveau le bout
renversé et on le serre
contre le membre, on
lâche prise avec le pou-
ce et l'on fait un tour
oblique qui ramène la
bande à l'endroit où
l'on a fait le renversé.
On en fait un second et l'on continue ainsi de suite .
jusqu'à ce que le n1embre ait repris une épaisseur uni-
forme.
Il importe q11e les renversés se suivent tous en droite
ligne les uns au-dessus des autres, ce qui donne lieu à
un dessin régulier connu sous le nom d'épi ou de spica;
il faut aussi que les tours soient également distants les
uns des autres et que malgré le renversé ils se recou-
vrent partotlt au moins de moitié.
240 IX. Pansetnents, b·1ndages et appareils.
§ 323.
Potlr recot1vrir la région d'une articulation telle que
l'épaule, la hanche, le poignet, etc., on fait générale·
1ne11t usage d't1n bandage croisé dont l'application est la
st1ivante : après avoir fait quelqt1es premiers tot1rs cir-
culaires, 011 entoure alternativen1ent la partie attei11te
de det1x côtés différents, de manière qu'il résulte un en-

tre-croisement d~s jets de bande sur le point même oi1
doit spécialement agir le pansement, puis l'on continue
ces circonvolutions figurant des 8 de chiffre, de telle
sorte que leur stlperposition vienne produire le dessin
du spica.
§ 324.
L'application des bandes à la tête étant difficile, elle est
du ressort des médecins ; les soldats sanitaires n' a11ront
par conséquent à connaître que l'application, dtl reste
facile, de la bande souple de gaze à deux globes des
cartoucl1es à pansen1ent (§ 338).
Pour la région du cou on ne se sert jamais de bandes.
Bandages des doigts.
(à appliquer dans la règle avec des petites bandes).
§ 325.
Fig. 72. Le bandage du pattee
se fait au moyen de
tours spiraux autotlr de
son extrémité libre sui· •
vis de jets de bande en
8 de chiffre dont l'entre-
croisement doit se trot1ver sur sa face dorsale et en
terminant par un circulaire autour du poignet.
Le bandage des autres doigts se cor11pose d'tln premier
tot1r circt1laire à letir extrémité, suivi de circonvolutions Ill
-.~
E
;~ 1
D. Banda.ges avec les bandes. 241
Fig. 73. spirales allant jusqu'à leur
·base et dont la. dernière,
passant oblique111ent sur le
dos de la main, va se ter-
miner par un tour circtl-
laire à la région <lu carpe.
Lorsqu'un doigt a été
Fig. 74. emporté par un coup de
feu, on comn1ence par
faire quelques tours cir-
ctllaires a tl poignet, puis
allant de côté et obli-
quement par-dessus la
région du rnétacarpe, on
dirige la bande jusqu'à
la plaie, on la ramène à travers la paume de la main vers
l'autre côté du poignet, et après avoir entouré celui-ci
on décrit la n1ê111e figure encore plt1sieurs fois de suite,
en tern1inant par une circonvolutio11 sem.blable à celle
faite en cot11mei1Çant.
Bandages de la main.
§ 326.
On utilise à cet effet des bandes petites ou moye1111es
appliqué~s en 8 de chiffre.
Le spica de la main s'obtient en faisant d'abord deux
tours circt1laires au poignet, puis en dirigeant la bande
obliquen1ent par-dessus le dos de la n1ai11 ; ertsuite on
passe à travers la paume de la main pour revenir de
l'autre côté à mêrne hautetlr obliquement sur le dos et
de là au poignet. Il en résulte un croisé que l'on conti-
nue par de no11veaux jets descendants sen1blables, se
recouvrant de moitié. On tertnine le bandage par u11
circttlaire atttotlr du carpe (fig. 7 5).
16
242 IX. Pansements, bandages et a1Jpareils.
Le plein de la bande
doit toujours passer en-
tre l'index et le pouce,
lequel reste libre; sui-
vant les besoins l'entre·
croisen1ent pourra être
:: Fig. 75. situé sur la partie mé-
~diane
.... du dos de la main Oll
bien du côté dtl petit doigt.
Lorsque le ba11dage devra
se conti11Uer jusque sur la ré·
gion de l'avant-bras, on com-
. -j 6•
F Ig. n1encera par des jets circu-
laires et spiraux autour des
doigts serrés l1orizontalernent les uns à côté des autres,
en conti11Uant vers le poignet par des tot1rs en 8 de
ehiffre ascendants (fig. 76). •
Bandage de l'avant-bras.
§ 327.
Dans la plupart des cas on commencera par envelO})-
per la n1ain suivant le procédé qui vient d'être indiqué
Fig. 77.

(fig. 77). On commence le bandage avec une ba11de


n1oyenne au poignet en ren1ontant l'avant . bras a tl
moyen de spiraux et d'un nombre de renversés st1ffisant
potlr le terminer au coude par les mên1es tot1rs.
1
D. Banda.ges avec les bandes. 243

Bandage du coude.
§ 328.
Ce bandage appelé tortue comme11ce toujours par un
à cieux circulaires suivis de tours en 8 de chiffre s'entre .
croisant sur le pli du coude fléchi et se tern1ina11t par
lll1 à deux circulaires.
On applique les~: tours initiaux ou bien dans le haut
de l'avant-bras ou directement
Fig. 78. sur l'articulation du coude;
dans le premier cas les jets
- supérieurs dtt 8 se rappro-
chent de plus en plus du bras;
dans le second ils s'éloignent
atl contraire toujours plus dtl
coude; dans les deux cas ils doivent toujours se recou-
vrir aux deux tiers et se tern1iner par des tours circtl-
laires faits sur le bras.
Bandage du bras.
§ 329.
On se sert à cet effet d'une bande tnoyenne appliquée
e11 spiraux ascendants (voir fig. 67).
Bandage de l'épaule.
§ 330.
Le spica de l'épaule s'obtient par l'application en 8 de
chiffre d'une grande bande.
Après avoir garni les deux aisselles de ouate, afin que
la bande ne blesse pas la peau, on commence par faire
tln circulaire autour du bras n1alade aussi près que
possible de l'épaule; on conduit ensuite la bande par-
dessus celle-ci et la dirige olJliquement sous l'aisselle du
côté sain en passant sur la partie antérieure de la poi ·
tri11e; on la ramène derrière le dos de nouveau sur la
première épaule e11 y entre-croisant le pre111ier tour e11 8
244 IX. Pansetnents, bandages et appareils.
et revient à l'aisselle corr~spondante; on continue à
décrire les mên1es contours en recouvrant toujours le
bordsupérieurdujetdebande
précédent jusqu'à ce que la
région soit peu à peu totale·
n1ent enveloppée. Le bandage
se termine par un circulaire
autour du tronc ; l'épaule
saine doit rester complète·
ment libre (la fig. 79 n'est pas
tout à fait exacte).
L'application peut aussi
avoir lie11 en sens inverse e11
commençant sur le l1aut de la
poitrine, puis continuant par
des tot1rs en 8 de chiffre, dont
Fig. 79. chaque bord inférieur doit
être recouvert par le jet de bande précédent et en ter-
n1inant par un circulaire au bras.
Bandage du pied.
§ 331.
Pour faire le spica du pied on prend 11ne bande
moyenne et commence immédiatement au-dessus de la
racine des orteils par environ deux spiraux ascendants;
on conduit ensuite le plein de la
Fig. 80. bande obliquement par-dessus le
dos du pied, co11tourne les chevil- 1
les, croise le jet de bande précé·
dent sur le devant du pied et passe
enfin à travers sa plante; on ré-
pète environ 3 à 4 fois de suite ce
totlr en 8 de cl1iffre de manière
q11e chacun d'eux remo·nte de pltls •
en plus vers les chevilles et vers
1
D. Bandages avec les bandes. 245

la partie postérieure tie la plante du pied (le talo11 res-


tant toutefois libre), tandis . que le croisé ascendant
avance également de plus en plus sur le cou-de-pied. Si
le talon doit aussi être enveloppé, on le recot1vre d'une
con1presse et applique le bandage par-dessus.
Bandage de la jambe.
§ 332.
Pour envelopper la jambe e11 totalité ou dans sa plus
gra11de étendue, il faut prendre une bande moyenne
dont le chef initial se place aux chevilles et continuer
comme pour l'avant-bras par des spiraux avec renver-
sés et terminer le bandage au-dessus du mollet (voir
fig. 70, § 321). On con1mence e11 général par le bandage
du pied.
Bandage du genou.
§ 333.
Ü11 se sert du bandage en tortue dont l'application est
la mên1e C{tle pour le coude (voir fig. 81).

Fig. 81.
Bandage de la cuisse.
§ 334.
Il coilsiste en 11ne grande bande, qui, com111ençant au
genou, se continue par des spiratlX asce11dants avec ren-
versés.
l3andage de la hanche.
§ 335.
Pour le spica
....:.
.de ~a hancl~e, on. q.
i
peso in de deux gran-
246 IX. Pansements, bandages et appareils.
Fig. 82. des bandes jointes l'une à l'at1tre.
Faisant d'abord deux circulaires
horizontaux autour du bassin,
par . dessus l'articulation de la
hanche, on dirige le plein de la
bande en bas par devant le pli de
l'aine du côté malade, puis con-
tournant par derrière la cuisse
correspondante on y revient et
après avoir croisé le premier jet
de bande, on remonte au bassin
et arrive par-dessus le sacrum
au point de départ initial du tour
en 8 de chiffre.
On décrit ces mên1es circuits
suivant une direction ascendante
ou descendante plusieurs fois de
suite de façon que les jets de
bande se recouvrent de moitié. Le
Fig. 83.
Fig. 84.

bandage se termine par


un circulaire, soit autour
du bassin, soit autour de
la cuisse ; enfin suivant
1
D. Bandages avec les bandes. 247
le siège de la blessure le point d'entre-croisement peut
être placé plus ou moins sur la. face antériet1re ou externe
de cette régio11.
Po11r être à même d'appliqt1er une bande autour de
la ceinture d'tln blessé qui est couché, on se sert d'un
appareil spécial non1mé support du bassin., tel qu'il s'en
trouve dans la caisse «instruments, etc. » de notre fourgon
d'ambulance. A
son défaut, on
le remplace, en
installant le n1a-
lade s11r la sorte
de couche qui
résulte de l'ar-
rangeinent de
Fig.:85. cinq sacs de sol-
clat dont l'un est encore muni de la gamelle (fig. 85).
:Sandage de la poitrine.
§ 336.
Fig. 86.
On recouvre la ré-
gion de la poitrine au
moyen de tours spiraux
avec deux grandes ban-
des fixées l'une à l'au·
tre; pot1r empêcher que
le bandage ne se dé .
place de haut en bas,
on fait immédiatement
après les premiers cir·
culaires, deux tours en
8 de chiffre autour des
épaules; à cet effet on
dirige la bande oblique-
248 IX. Panseme11te, bandages et app:treils.

1nent par devant la poitrine vers le so1n1net d'tlne d.es


épaules, descend sous l'aisselle corresponda11te, remonte
sur la mên1e épaule et revient au côté opposé en longea11t
le haut du dos; après avoir passé transversalement sur
le devant dti thorax, on remonte obliquement le dos,
arrive à l'autre épaule que l'on entoure comme lors du
pre1nier tour croisé pour redescendre enfin par-desslis la
poitrine.
E. Bandages avec les cartouches
de pansement.
§ 337.
Chaque cartouche de pansement contient llne bande
en gaze souple et à deux globes, c'est-à-dire dont les
chefs sor1t enroulés séparément depuis leur 'extrén1ité
libre vers le centre, et cela, afin de les rendre pltis soli-
des et plus maniables, autour de petits cartons pouvant,
dans les cas de fracture de doigt, servir d'attelles.
Après avoir mis à découvert la blessure (sans toute .
fois y toucher!), on- ouvre 11n paquet en tirant sur la
ficelle qui s'y trouve, on en retire une cartouche qu'on
ouvre de la même rnanière; en en]evant les deux p-etits
carrés de carton qt1i se trouvent à ses extrémités, on
aura bien soi11 de ménager l'enveloppe en parchemin.
On étend alors la ouate préparée qu'elle renferme sur_
un espace de la dimension d'une carte à jouer, le côté
lisse tourné contre la plaie, et après l'avoir recouverte
du papier imperméable, on fixe le tout au moyen de la 1
bande et de l'épingle double.
Une cartouche suffit pour le pansement des ouver-
tures d'entrée et de la sortie d'une balle, à condition
qu'elles ne soient pas trop grandes et que letlr siège soit
à la 1nême hauteur du men1bre; en répartissant la ouate
sur les deux plaies, on se sert en outre po11r l'une d'elles •
_ E. Bandages avec les cartouehes de pansen1ent. 249

d'tln morceau de l'e11veloppe du 1Jaquet. Dar1s le cas con-


traire, on prendra detlx cartouches.
§ 338.
Les cartouches sont d'u11 ernploi particulièren1ent
avantageux, lorsqu'il s'agit de plaies par coup de fetl
Fig. 87.

ou par instrument piquant siégeant aux melnbres. Leur


application a li~u d'après les prescriptions concernant
les bandages avec les bandes et surtout ceux avec la
cravate. On saisit des deux mains les globes de la bande,
comme le montré la fig. 87, fait un circulaire autour dtl
n1embre, puis après l'avoir croisé sur le côté opposé à
la plaie, on le ramène à soi et ainsi de suite jusqu'à ce
Fig. 88. que toute la ouate soit recouverte et de
manière que le pansement ne puisse ni
se déplacer, ni exercer de constriction.
A ]a tête, le pansement est dirigé
comn1e un bandeatl, c'est-à·dire en allant
de la blessure au point sitlié à l'opposé
et selon le plus grand diamètre de la
tête. Lorsqu'il s'agit d'une plaie dtl tron,c,
l'emploi de la cartotlche n'est pltls si
simple, la ba11de étant trop courte; dans ce cas, après
avoir recouvert la plaie de la ouate et de l'enveloppe
250 IX. Panse1nents, bandages et appareil~.

comme ci-dessus, on dérot1lera la bande et, l'appliqllant


déployée en forme de compresse, on fixera le tout par
u11 g·rand triangle.

F. Appareils pour fractures.


§ 339.
Les appareils pour fractt1res sont ou bien définitifs ou
bien seulement destinés à ne rester appliqués que pen-
dant un transport. La connaissance de ces derniers étant
très importante pour les soldats sanitaires, ils sero11t
décrits en détail, tandis que ceux de la pren1ière caté-
gorie font partie dtl traitement dans les hôpitaux. Ils
servent à maintenir, pendant leur consolidation, les
fragn1ents d'un os brisé dans une position favorable,
afin de garantir leur réunion dans la position voulue.
L'application de ces appareils proprement dits, nécessi-
tant une main exercée et des connaissances détaillées,
rentre dans les attributions exclusives des médecins;
ce n'est donc jamais le soldat sanitaire qui est appelé à
les poser; son rôle se borne à faire les préparatifs et à
se rendre utile en qualité d'aide pendant leur applica-
tion. C'est ainsi qu'il devra tenir et soulever le membre,
suivant les indications du médecin, exercer l'extension,
la contre-extension, etc. Toutes ces manipulations doi-
vent être exéctitées d'tine main sûre, stable et tranquille,
afin que la position et la direction à donner au membre
ne vienn·ent pas à être déviées, que la traction soit main-
tenue égale jusqu'à la fin et que, par suite de motive- 1
ments inutiles, le blessé n'éprouve des douleurs; elles
sont en outre aussi pénibles qu'importantes, car la con-
fection de ces appareils étant souvent assez longue, tout
aide inexpérin1enté se fatigue bientôt. Les soldats sani·
taires devront, par conséquent, s'y exercer avec zèle et
sérieux, tolites les fois que l'occasion s'en présentera. c~
F. A}Jpareils pour fractures. 251
1
§ 340.
1. Appareils plâtrés.
L'emploi des appareils plâtrés est des plus avanta-
geux, lorsqu'il s'agit d'immobiliser un os fracturé ou une
articulation blessée; ils produisent une immol)ilisatio11
plus complète que les appareils à attelles.
Pour les confectionner, 011 se sert ordinairement de
ouate ou de bandes de flanelle et de bandes plâtrées. Pour
fabriquer ces dernières, il suffit de dérouler une bande
de gaze empesée et de la saupoudrer de plâtre frais au
moyen d'une carte, d'une lame de couteau ou de la main;
à mesure qu'11n segment est ainsi plâtré, on l'enroule
de nouveau en prenant garde à ce que la substance
reste bien dans les mailles du tissu; on ne peut pas les
conserver atl delà de quelques jours. A leur défat1t, on
peut les remplacer par des pièces de linge d'un demi-
mètre de longueur et de la largeur d'une bande que l'on
trempe dans du .plâtre gâché imm.édiatement avant de
s'en servir.
§ 341.
Lors de l'application d'tln appareil plâtré, on com-
mence par envelopper le membre avec des bandes de
flanelle ou avec de la ouate, afin de protéger la peau
contre la pression qu'exercerait la coque du bandage en
se durcissant; après a voir tre1npé les bandes plâtrées
dans de l'eau, ·an en entoure le membre. Pour un appa-
reil de moyenne grandeur, par exemple pour la jan1be,
on en a besoin d'ali n1.oins six, pour un grand bandage
con1me pour l' extrén1ité inférieure tout entière de douze.
On interpose parfois entre les bandes des attelles e11
bois de placag·e ou du fil de fer d'tlne forme détermi11ée,
soit pour augmenter la solidité de l'appareil, soit dans
tln__ autre but (appareils à suspension).
252 IX. Pansements, bandages et appareils.
On étend enfin par-dessus toute la surface dtl lJan-
dage une couche de plâtre gâché; pour préparer ce der-
nier, on n'a~ qu'à mélanger lenten1ent des parties égales
de plâtre et d'eau en tlne bouillie ho111ogène jusqu'à
consistance ordinaire de la crème.
On peut aussi fabriquer des appareils avec de grands
sachets remplis de plâtre sec, qu'on applique corrtme les,
cataplasmes immédiatement après les avoir trempés
da11s l'eau.
Un appareil fabriqué avec du plâtre de bonne qualité
se solidifie au bout de quelques minutes avec dégage-
ment de chaleur. Il forme une coque parfaitement dure,
qui, laissant au membre sa forme normale, vient l' enve-
lopper exactement; ce dernier conserve ainsi la position
qu'o11 lui a donnée pendant l'application du bandage.
Pour enlever un appareil plâtré, il faut le fendre le
.long de sa face antérieure avec un fort couteau ou des
cisailles spéciales, tout en ménageant autant qtle possi-
ble les bandes de. flanelle.
On peut aussi confectionner des appareils solidifia-
:bles au n1oyen de verre soluble (silicates) ou d'amidon.
Leur durcissement est toutefois plus 'lent (8 à 48 heures);
at1ssi n'en fait-on usage que dans les hôpitaux propre-
ment dits.
2. Appareils de transport.
§ 342.
Ils ont pour but d'immobiliser un membre atteint de 1
fracture ou de lésion artict1laire, afin de permettre tie
soulever, de porter ou de co11duire en voiture le blessé
sans trop de préjudice et sar1s lui procurer des douleurs,
en u·n mot de rendre possible son transport.
(~omme les soldats sanitaires peuvent être obligés non
set1lement d'assister les médecins lors de l'application
F. Appareils pour fractures. 2b3

des bandages de ce gen.re, mais encore de les confec-


tionner sous leur propre responsabilité, il est de la plus
haute importance qu'ils les connaissent à fond.
§ 343.
Les fractures qui s'observent en campagne so11t pres--
que toutes produites par des coups de feu et par cotlsé-
quent, ouvertes ou cornpliquées. Il faudra donc toujours
comrnencer par 'recouvrir la plaie avec une ca·rtottche de
pansement, ce qui exige une précat1tion et des soins tout ·
particuliers pour ménager l'os brisé.
Les attelles ou les objets qui les remplacent doivent
toujours être re1,nbourrés de façon qu'ils ne puissent ni
serrer, ni blesser les parties sous-jacentes. Da11s ce })ut,
il est nécessaire de bien ren1plir les excavations contre
lesquelles les attelles s'appuient, telles que le périnée, le
creux de l'aisselle, et de recouvrir partict1lièrement les
régions du corps o-L1 les parties molles· sont peu épaisses,
afin d'éviter la production du décubitus. Autant qtle
possible on se servira des habits du blessé comme moye11
de ren1bourrage (voir § 345).
Il ne fatlt en outre pas trop serrer les attelles, ce qui
occasionnerait un désordre dans la circulation du sang,
mais toutefois suffisamment potlr qt1'elles ne puissent ni
se déplacer, ni permettre aux articulations de se n1ou-
voir. Comme les soldats sanitaires n'auront pas toujours
la sensation de la force à employer, ils feront bien de
demander au blessé si les attelles le serrent trop ou si
elles lui font mal, et dans ce cas ils remédieront soit à
leur position, soit à letlr ren1bourrage. Ils 11e devront
exposer le blessé, pas plus qu'et1x-mêmes au désagré-
nlent de devoir changer le bandage d11rant le transport.
Lors de l'application de l'appareil, le membre doit
être tentl irr11110bile et d.e rr1anière c1ue la direction et la
254 IX. Panseme11ts, ba11dages et appareils.
position des fragn1ents de l' o.s brisé soier1t correctes; il
n'est pas nécessaire de chercher à faire disparaître le
raccourcissen1ent de l' extrén1ité par une forte extension
ou contre-extension.
La longueur des attelles doit correspondre à celle du
n1embre atteint et empêcher tout n1ouven1ent de l'arti-
culation placée au-dessus et spécialetr1ent de celle située
au-dessous du siège de la fracture. Comme moyens de
fixation soit liens, on emploie des cr a va tes, des courroies,
etc., en pre11ant bien garde de faire les nœuds sur l'at-
telle mên1e et à la face externe du me111bre.
Afin de n1aintenir le pied dans une position correcte,
et d'en1pêcher sa rotation en dehors, laquelle se produit
très facilement, le blessé étant sur un brancard ou dans
une voiture, il est avantageux de l'attacher à l'autre ou
de passer le bon11et de police sur les deux pieds.
A. Appareils de transport avec attelles
d'ordonnance.
§ 344.
On en fait princi_palement usage sur les places de pan-
sement.
Lors de fractttre des os de la 1nain ou de l'avant-bras,
on découpe atl moyen d'un couteau une attelle en car-
ton, ayant à peu près les contours du men1bre et allant
de !}extrémité des doigts dans le premier cas jusqu'atl
milieu de l'avant-bras et dans le second jt1squ'at1 pli du •
coude; après l'avoir ren1bourrée de ouate ou d'étoupe
et pliée en fortne de gouttière pour qu'elle s'adapte
n1ieux, on l'applique dtl côté de la pautne de la main et
la fixe avec une bande ou deux cravates.
L'appareil pour fractttre du bras se compose de detlX
attelles en carton de 12 cn1. de large, également façon- •
r1ées en gouttière et fixées soit 11ar une bande soit par
1
F. Appareils pour fractures. 255
deux cravates circulaires; l'attelle externe doit être plus
longue que l'autre et aller de l'épat1le à la pointe du
lTig. 89. J~ig. 90. Fig. 91.

cot1de; l'attelle interne se place entre le creux de l'ais-


selle et le pli du coude.
Fig. 92. Toutes les fois que le membre
st1périeur est le siège d'une frac-
ture, il faut outre l'appareil propre-
ment dit, faire reposer l'avant-bras
dans une écharpe, st1ivant les règles
déjà indiquées.
Pot1r une fractttre de l'o1noplate
otl de la cla.vicule, il suffit, après
a voir rnis le bras dans tlne grande
écharpe, de le fixer atl tronc par
un bandage de cor})S (cravate circt1laire autour de la
poitrine).
Lors de fract'ttre rles os elu ]Jiecl, on découpe u11e sen1elle
256 IX. Pansen1ents, bandages et appareils.

de carton et la fixe à l'aide d't1ne


bande ou de triangles; une cravate
croisée et appliquée par-dessus le
pansement de la plaie est toutefois
suffisante.
L'appareil pottr {1·act-ure du 1 / 3 in-
Fig. 93. fériettr de la ja1nbe, c'est-à-dire dti
voisinage de l'articula-
tion du pied, se compose
d'une attelle en fil de
fer, façonnée d'après la
région et glissée par-des-
Fig. 94
sous le pied et la jambe.
On la fixe ou bien par tln bandage simple commençant
au-dessous des orteils (voir fig. 94), ou bien au moyen de
triangles, dont on applique l'un comme cravate circu-
laire at1tour du mollet et l'autre comme cravate croisée
du pied, de manière à immobiliser ce dernier.
Polir les fractures situées dans les deux tiers supériettrs
de la J·al'nbe, ainsi que potlr les lésiotzs du genou, on se
sert de detlx attelles en bois articulées, dont l'une est
placée du côté interne et l'autre ·du côté externe du
membre inférieur, de manière qu'elles dépassent légère-
n1ent le pied pour que celui-ci puisse y être fixé.
Fig. 95.

Ces derr1ières attelles 11'ayant pas la sotlplesse des


précéde11tes, il est évide11t qtl' elles clevront être partict1- •
-,
1
F. Ap])areils pour fractures. 257

lièren1ent bien rembourrées,.en cas d'urgence, avec de


la mousse, du foin, etc.
Dans l'appareil pou.r fracture de la cuisse, du reste sem-
blable à celui qt1i vient d'être décrit, l'attelle externe
doit dépasser l'articulation de la hanche et par eonsé-
qtlent aller depuis le pied jusqu'à la ceinture. Les a~telles
articulées en bojs, nouveau modèle, étant construites de
manière à ce que trois segrnents puissent s'emboîter l'un
sur l'autre, on s'en servira à cet effet, tandis que pour
l'attelle interne allant du périnée au pied, deux segments
suffiront.
L'application de l'attelle Schrzyder (gouttière e11 étoffe
ou en fil de fer, fig. 29) a lieti de la façon démontrée par
la fig. 96. Il itnporte surtout que le bord supérieur de
Fig. 96.

l'attelle (bien rembourré) s'appuie exactement contre le


périnée. Comme moyens de fixation, on emploie 4 à 5
cravates 011 courroies, etc.
B. Appareils de transport avec du matériel
de circonstance.
§ 345.
En campagne, les pièces de pansement d'ordonnance
seront rarement en nombre suffisant et leur remplace ..
ment est souvent très difficile; il ne faut pas non plus
compter d'avoir toujours tout sous la main, soit sur le
champ de bataille soit lors d'un 'accident. Le personnel
sanitaire doit par conséquent savoir tirer parti de toutes
17
258 IX. Pansements, bandages et a.ppareils.
sortes d'objets de circonstance pour la confection des 1•
appareils, en un mot de faire· de l' improvisatloJl. 1
l
.En premier lieu, une fois la plaie pansée atl moyen de
matériel parfaitement propre, il n'est pas nécessaire de
se servir de triangles ou d~ bandes pour fixer les attelles.
Des mouchoirs de poche, des cravates ordinaires, des
bretelles, de la ficelle, des courroies, etc., ainsi que le
ruban de fil contenu dans ehaque boulgue serviront tout
aussi bien. Les écharpes seront improvisées non seule-
ment par des foulards et des mouchoirs de poche(§ 307),
mais encore en soutenant le bras au rr1oyen du pan re-
levé et épinglé de l'uniforrne ou en introduisant la main
du blessé entre deux boutonnières sous le devant de
celui-ci. De cette façon, il sera possible d'économiser les
triangles propres, si nécessaires en campagne.
Comme moyens de ren1bourrage on peut avantageuse-
ment employer divers effets d'habillement, soit qu'or1
les rer. lie tels quels suivant le sens de la longueur par-.
dessus le membre malade, soit qu'après les avoir enle-
vés on s'en serve pour envelopper les attelles. Les mou-
choirs de poche, les bonnets de police, la paille, le foin,
la mousse, l'herbe, des feuilles, etc., pollrront également
être utilisés.
Le sabre-scie permettra de confectionner rapidement
au moyen de pièces de bois. quelconques, des attelles
selon les dimensions votllues; des lattes de palissades
de jardin, des échalas, des planchettes, des branchages,
etc., sont particulièrement recon1mandables. Des bar- 1

deaux ou des màrceaux d'écorce d'arbre conviennent


surtout pour remplacer les attelles en carton lors d'une
blessure de la main, du bras ou de l'avant-bras.
Des gouttières de toitures, ou des pièces de fer-blanc,
de tôle ou de zinc laminé recourbées d'une façon sem-
blable, sont également propres à co11tenir des membres •
1
F. Appareils pour fractures. 259
fracturés; on peut aussi, lors d'une fracture de la jambe,
employer une tuile faîtière, dans la concavité de laquelle
vient reposer le mollet; pour la fractt1re des membres
supérieurs, des morceaux de cuir superposés, provenant
de tiges de bottes ou de sacs de soldats, peuve11t égale-
nlent fonctionner en guise d'attelles.
On pe11t enfin appliquer des deux côtés du membre
blessé des branches d'arbres Illinces, des osiers, des ro-
seaux, ainsi que des fétus de paille réunis en faisceaux.
En campagne, chaque soldat sanitaire qui aura bien
appris la pratique des bandages, pourra, avec un peu
de talent d'invention, approprier facilernent les objets
les plus divers pour la confection des appareils de
transport.
a) Appareils de transport avec effets d'équiper;z.ent.
§ 346.
Les effets d'éq.uipement et d'armement du soldat re-
présentent des objets de pansement qui ne font jamais
défaut en campagne.
Fig. 97. · Lors d't1ne frac-
Fig. 98.
ture des os de la main
ou de l'avant-bras, on
se servira d'un four-
reau de yatagan ou
de sabre-scie, préa-
lablement rembotir.
ré, qu'on appliquera
a' peu pres '
comme
une attelle de carton,
en la fixant avec llll
ou plusieurs mouchoirs de poche pliés en
cravate.
Pour la fracture du bras, ,on peut mettre d'un côté le
260 IX . Pansement, bandages et appareils.
·fourreau, et de l'at1tre la baïonnette elle-même otl la
lan1e d'un yatagan, Otl bien ce qui est encore plus sim·
ple, après avoir pansé la plaie, faire avec une large cr a·
va te plusieurs tours circulaires sur l'endroit où l'os est
brisé, et placer le bras dans une écharpe.
La capote telle qu'elle est enroulée
sur le sac est d'u11 usage excellent dans
les frctctttres att-dessous du 1nollet j après \ Fig. 101.
\
l'avoir débouclée et plié son rot1leau \

dans le milietl, on glisse celui-ci par-


dessous le talon,
de manière à ve-
Fig. 99. nir entourer les
parties latérales
de Ja jambe, puis
on fixe le tout par
des mouchoirs de

j
Î'

l
F. Appareils pour fractures. 261
poche ou des courroies (fig. 98). Cet appareil doit être
posé de façon à ce qu'il setve at1ssi d'appui au pied
sans qu'on ait besoin de le maintenir dans une position
correcte par une cravate croisée.
Lors d'une fracture de la jambe au-dessus du tiers infé-
rieur, on procède de la manière suivante : après avoir
plié une capote suivant la largeur désirée, on l'e11roule
des deux côtés à la fois jusqu'à ce qu'il ne reste plus que
l'espace nécessaire pour pouvoir y· installer le membre
blessé; celui-ci se trouvant ainsi entre les deux rouleaux
de la capote y est enst1ite fixé par des courroies de sac
ou des mouchoirs de poche (fig. 99).
S'il s'agit d'une blessure de l'articulation du genou ou
des os de la jam]Je dans son voisinage immédiat, on se
sert d'ur1e capote pliée encore plus large, de façon qu'il
en résulte des rouleaux plus longs dépassant cette ré·
gion; comme ces derniers deviennent en même temps
plus minces, il faut les renforcer en JT enroulant du
moins dans le rouleau extérieur le fourreau ou la lame
d'un sabre, une canne, etc. (fig. 100).
Un appareil sen1blable dans le rouleau extérieur du-
quel on a interposé un fusil sert pour les fractures de la
cuissej la crosse de celui-ci doit arriver jusqu'à environ
10 centimètres en dessotls du creux de l'aisselle et son
canon dépasser le pied, afin de le maintenir dans une
position correcte (fig. 101 ).
b) A]Jpareils et tra·vaux en paille.
§ 347.
Une première application de la paille e11 guise d'at-
telles consiste à fabriquer des fanons, soit faisceaux de
paille cornposés de 50 à 60 fétus attacl1és ensen1ble au
· moyen de liens de paille égalernent ou de ficelle (fig.
102). Ils seront d'une longueur correspondant à celle du
262 IX. Pansement, bandages et appareils.
tnembre en question et d'une épaisseur pas trop consi-
dérable; il vaut mieux en appliquer deux minces du
111ême côté qtl'une seule trop volumineuse (fig. 104). Il
Fig. 102.
Fig. 104.

Fig. 103.

1

est très avantageux d'en\relopper des fanons de paille


de ce genre dans un drap et d'y placer le membre
blessé con1me dans un appareil à capote (voir fig. 103);
on peut fixer le bandage tot1t entier a tl n1oye11 de paille.
Les rouleattx de paille destinés à servir de coussins ou
d'appuis pour les men1bres fracturés doivent être par
contre plus épais.
Les meilleures attelles de paille se confectionnent au •
111oyen de tzattes, telles que les jardiniers les fabriquent..
Fig. 105. On peut, en effet, découper
d'une nalte de ce ge11ré Slli-
vant les i11dications d'tin
n1édecin des attelles de
Il
toutesJes formes~p,ossibles;
1
F. Appareils pour fractures. 263
elles ont le gra11d avantage d'être très souples même
sans rembourrage et de tenir·au chaud la région atteinte.
§ 348.
Pour confectionner des nattes de paille on plante obli-
quement de dehors en dedans, le long des deliX bords
d'une table large cl'un mètre et longue de 1 1 / 2 à 2 mè-
tres, à des intervalles de 14 en 14 centimètres, des clous
de manière qu'ils n'en dépassent la surface que de 1 1 / 2
centimètre. On tend enst1ite entre les deux clous corres-
pondants une ficelle que l'on arrête par un nœud simple
e11 laissant pendre un bout long de deux mètres (fig. 106).
Tandis que deux hommes se placent devant ce côté de
la table pour nouer les faisceaux de paille, un troisième
se met de l'autre pour préparer ces der11iers. Croisant
les extrémités des fétus, afin d'obtenir une épaisseur
uniforme, il en pose 10 à 15 de la longueur désirée sur
les ficelles ten- Fig. 106.
dues; les de tl X au-
tres les nouent au
moyen de double-
nœuds (fig. 107).
On continue de
cette manière jus-
qu'à ce qt1e la
natte ait atteint
la largeur de la
table.
Si l'on ne
peut dispo-
ser d~une ta-
ble, on en . ~
fonce les
clous sur
264 IX. Pansements, bandages et appareils. i
l .

deux perches fixées Fig. 108.


à 4 pieux plantés en
terre (fig. 108); si l'on
n1anque de clous, on
attache directement
les ficelles aux
perches.
On peut enfin faire
tenir le premier fais·
ceau de paille à main Fig. 109.
libre par un l1omn1e,
tandis qu'un autre
attache les suivants
comme ci - dessus ;
pour économiser des
aides, on fixe la natte
ainsi commencée à
un arbre ou à tout
autre objet (fig. 109).
Les nattes de paille devant servir de toiture des chars
de réquisition pour le tra11sport des blessés, etc., se fabri-
que11t de la même manière, sauf que l'on en noue les
faisceaux primitifs au moyen de ficelle plus grossière et
à des intervalles plus grands, soit de
20 à 28 cer1timètres; de la paille de Fig. 110.
qualité médiocre peut en outre être
1 '

tltilisée dans ce but. ·:·~

On peut enfin tresser des cordes de


paille (à 3 mèches, fig. 11 0) pouvant
servir à la confection de brancards ; 'yf(

ou à l'a1nénagement de voitures à bles- •


sés d'urgence.
Il est bon pour tous ces travatlx d'hu"~
lnecter légèren1ent la paille e11 l'asper'] 1
l
Transport des 1nalades et blessés. 265

geant avec de l'eau, afin qli'elle produise moins de


poussière et qu'elle ne coupe pas les doigts; pour le
tressage il faut mên1e la mouiller fortement, afin qu'elle
ait moins de tendance à se déchirer.
xme PARTIE
Transport des malades et blessés.
§ 349.
Le transport des malades et des blessés, constitue une
attribution in1portante des troupes sanitajres. Peu nui·
sible en général pour les premiers, il est toujours d'une
inflt1ence fâcheuse pour les seconds par suite des diffé-
rentes manœuvres de relèvement, de chargement et de
déchargement et à ca lise des secousses pendant le trajet.
Pourtant, n1algré l'organisation la plus parfaite du ser-
vice de santé, le transport des blessés à 11ne distance
pltls ou m.oins grande est inév1ta1Jle. Il faut donc que les
soldats sanitaires ne r1égligent aucun moyen et observent
toutes les précautions afin ~'épargner aux blessés toute
souffrance ou dommage évitable; ce n'est que par des
exercices nombreux et consciencieusen1e11t répétés qu'ils
pourront atteindre ce but.
A petite d1~stance, on se servira avant tout du transport
à bras j n1ais comme cette méthode fatigue rapidement
les porteurs et devient par conséquent incertaine, il faut
même pour des trajets de courte durée lui préférer l'em-
ploi des brctncards d'ordon1~a1~ce ou l'improvisation de
brancards d'urgence. Ce second macle de transport étant
lui aussi pénible, et exigeant relativement beaucoup de
temps, on devra déjà pour des dista1~ces 1noyennes le
remplacer par l'usage des voit1~tres soit d'ordonnance
(voiture médicale d'infanterie, cl1ar à blessés de l'ambli-
lance, char de réqt1isition, du lazaret de corps), soit de
véhict1les quelcon-ques an1énagés ad hoc,
266 X. 'l ransport des
1
m~lades et blessés.
1
1
1
)
1

A la montagne on se servira da11s les mên1es circons- •


tances de traîneaux, de sièges· à portettr, etc.
Lorsqu'il s'agira par contre de ramener un nombre
considérable de malades et de blessés dans l'intérieur
du pays, à de grandes distances, on utilisera les moyens
rapides de communication, tels que les chemins de fer et
les bateaux à vapeur seuls ou suivis d'autres batea11x re-
morqués, en organisant des trains sanitaires ou des con-
vois de blessés par eall. Ce transport en arrière en masse
sera secondé par l'établissement d'un service sanitaire
régulier stlr les lignes d'étapes ou voies de communication
qui relient le théâtre des opérations avec l'intérieur du
territoire.
L'évacuation des blessés et des malades depuis les
an1bt1lances établies de l'armée en campagne jusqu'aux
stations terrr1inales des lignes de chemins de fer et des
voies d'eau est effectuée par les 5 colonrtes de transport 1
de la réserve sanitaire.
1. Transport à bras.
§ 350.
On entend par trans.Lvort à bras toutes les rnanœuvres
servant à conduire, soutenir, lever et porter un malade
ou un blessé en_ ne faisant usage que des mains et des
bras d'un ou de plusieurs homn1es. Quoique fatigant, ce
mode de transport est indispensable, c.ar même si l'on a
cles brancards, des voitures ou d'autres appareils à pro-
1
ximité, il faut cependant, pour y déposer un malade ou
tln blessé, toujours commencer par le soulever. Lors-
que arrivé à destination, il s'agira de l'installer dans _un
lit ou de lui cha11ger de couche, de le placer sur une
table d'opération ou dans tln bain, il faudra encore re-
courir au tra11sport à bras; on peut dire que journelle-
ment et à toute l1eure les soldats sanitaires devront
1
1. Transport à bras. 267
effectuer des n1anœuvres de ce genre. Il est par consé-
quent de la plus haute i1nportance qu'ils y soient pré-
parés à fond.
Dans toutes ces circonstances, on observera stricte-
rnent les règles générales suivantes :
a) Le soldat sanitaire ne perdra pas de vue qu'il a
deva11t lui un camarade _souffrant par lequel tot1te
préhension J1rusque, tout mouvement précipité ou ÎILU-
tile, toute incertitude dans la main et toute manœuvre
inopportune sera ressentie avec d'autant plus de dou-
leurs. Il saisira donc le blessé d't1ne main sûre et tran-
quille, mais en évitant de le chatouiller,· de le pincer Oll
de ~e tirer par ses habits; en maintenant solidement la
partie saisie, il la soulèvera lentement et soigneusement,
afin de ne lui faire éprouver aucune secot1sse et .auctln
choc.
h) Dans le but d'éviter toute collision avec la bles-
sure, il abordera et saisira le blessé toujours par le côté
sain, tant lors de la conduite, que pour le transport
proprement dit.
c) En s'agenouillant pour le soulever, il mettra à
terre celui. des genoux qui est tourné du côté de la tête
dti malade, en s'avançant aussi près que possible du
corps de ce dernier; son autre jan1be aura le genou
fléchi à angle droit, le pied appuyé fern1e et à plat sur
le sol.
d) Lorsque plt1sieurs porteurs ont à soulever un
blessé couché, ils devront opérer avec ensemble. A cet
effet, le servant no 1 etui, dans la règle, a le plus lourd
fardeau à soulever, dès qu'il est certain que les autres
porteurs ont bien saisi le n1alade et qu'il se se11t lui-1nêrr1e
prêt, dans 11ne positio11 sûre, COJ11n1a11de Gar(le à vous --
levez! En avant- 1'narcl~e! Halte! Garde à vous -posez!
e) Les brancardiers conduisant u11 blessé devront
268 X. Transport des malades et blessés.
accommoder leur pas au sien et faire en sorte qu'il ne
soit ni tiraillé, ni traîné avec précipitation. Les porteurs
marcheront toujours avec une certaine élasticité, lente-
nlent et en évitant de glisser ou de trébucher.
f) Avant de conduire et de transporter un blessé ou
malade, il faudra le débarrasser de ses armes et de ses
effets d'équipement; l'un des conducteurs ou le porteur
qui aura la plus petite charge, les mettra sur son dos
Oll les tiendra par la main qui lui reste libre.

§ 351.
Directions pour l'instructeur. Le transport à bras doit
être instrt1it d'une façon conforn1e aux prescriptions
suivantes, et les n1anœuvres dont il se com.pose doivent
se faire sur commandement comme tout exercice mili-
taire.
Avant de faire exécuter une manœt1vre par u11 déta-
chement entier, on doit l'expliquer et la dén1ontrer pra-
tiquement en faisant avancer devant le rang une file
après l'autre. A cet effet, l'instructeur placé devant le
milieu de la subdivision commande 1re (2n1e, etc.) File
-- r3n avant! La file appelée sort alors des rangs et
s'avance (en obliquant si la file fait partie d'u11e des
ailes et en marchant droit en avant si elle se trouve au
milieu de la section); à un pas deva11t l'instructeur,
l'homme du premier rang fait halte et les autres s'ali .
gnent derrière lui.
Au commanden1ent de à droite - droite! ]a file se
place de flanc, soit dans la position dans laq11elle la ma-
nœuvre doit être expliquée, démontrée et ensuite exé .
c11tée par toute la subdivisio11. Sur l'ordre cl0 Rentrez!
la file fait 1111 à-droite et rentre da11s le rang'.
L'homme du premier rang représer1te toujours le n1a-
lade ou le blessé, celui du second rang fonctionne comme •
1
1. Transport à bras. 269

porteur no 1, celtlÎ du 3ma rang con1me pprteur no 2, etc.


Lorsque l'on doit soutenir ou porter le blessé des deux ·
côtés, le no 1 a toujours à se placer à sa gauche et le
no 2 à sa droite. Le numéro le plus élevé est toujours
servant des pieds j par exemple dans le transport étendz-t
le no l sera servant de tête, le no 2 servant du bassin et
le no 3 servant des pieds.
Chaque manœuvre doit être répétée autant de fois,
que la file compte de rangs. Dans ce but, le détachement
étant placé de flanc, on donne l'ordre de Changez!
L'homtne du dernier ra11g vient alors se 1nettre au pre-
mier en passant par derrière ses camarades de file.
L'exercice n'est considéré com1ne terminé que lorsque
celui qui se trouvait a tl début au 1er rang y est de nou-
veau rentré.
Pour les exercices 1 à 4, on place la troupe sur 2
rangs, pour les suivants (5 à 12) on la formera sur 3 et
pour 13 à 15 sur 4 rangs. On formera ces derniers de la
manière suivante : D'abord on fait numéroter par 3 ou
4, ensuite on commande : Par groupes tournez à gauche
- marche, après le quart de conversion, Halte, et par à
droite - droite on établit le front.
Afin de gagner la place nécessaire pour les mouve-
ments, l'instructeur, après avoir désigné la file du centre,
commande grande distance - màrche. Les hommes du
1or rang prenrlent Jeur distance depuis le centre en levant
les bras jusqu'à ce que les bouts de doigts se touchent,
et en les baissant ensuite. Les hommes des rangs de
derrière s'alignent exactement sur ceux du premier.
Quand on veut rétablir la ligr1e, on comn1ande après
avoir placé la subdivision de flanc sur la gauche: Second
rang de chaque groupe - serrez - marche. Ensuite on
fait faire un quart de conversion par groupe sur la
droite et aligne la troupe à droite.
270 X. Transport des malades et blessés.
Avant de passer cl'une formation à une autre, il faut
qt1e chaqtle rang se trouve à' sa place primitive; à cet
effet, on fera changer jusqu'à ce que le no 1 de chaque
groupe se trou·v·e au 1~r rang.
Pour mettre de flanc ou pollr rétablir le front d'une
st1bdivision se trouvant sur 2, 3 ou 4 rangs avec gra11de
distance, on corr1mande si111plen1ent à droite - droite,
ou à ga'ltche - ga~tche.
Avant de faire exécuter une manœuvre par toute la
subdivision, l'instructeur doit, après l'avoir placée de
ftanc, indiquer par tln ordre spécial le siège supposé de
la lésion, ainsi que la désignation du systètne de trans-
port; par exen1ple : Blessure à droite! Dans les bras! Le
siège de la blessure ne sera pas indiqué si l'on doit sai·
sir des deux côtés et de la même manière (exercices 5,
6, 7, 8 et 9).
Cet ordre une fois don11é, les blessés, conducteurs ou
1
porteurs prennent les places et positions nécessaires
potlr l'exécuter.
Dans les exercices de conduite de blessés, l'homme du
l er rang (représentant le malade) reste i1nmobile.
Dans les exercices à porteurs 4, 12 et 15, l'homme
figurant le blessé fait un pas en avant, se couche en
travers devant les porteurs, la tête placée c9ntre le ll0 1.
Dans les exercices à porteur 8 à 11, 13 et 14, il fait 3
pas à droite et en avant et se couche également à terre
devant les porteurs, mais les pieds tournés en avant.
Il
Lorsque le malade est supposé n'avoir pas perdu
connaissance, celui qui le représente se mettra dans une
position assise, par ex. pour les exercices 8 à 13 ; il devra
par contre se coucher, si on le suppose sans connais-
sance. Dans ce dernier cas, si c'est possible, et que
l'exercice l'exig~, on commencera par le ramener petit
à petit sur son séant. •
1
1. Transport à bras. 271
Pour saisir le malade on donne l'ordre de .E1~ --
1nains! et potlr le sot1lever celtli de Garde à vot,ts -levez!
Dans certains exercices cette opération doit s'exéc11ter
en deux motivements, en ajoutant le commandeme11t de
De,ux! au précédent.
La subdivision est mise en mouvement au cominan-
flement de : En avant - ma,rche et indiquant potir la
première fois le cl1emin qu'elle doit suivre (cercle 011
carré), chemin q11'elle aura à suivre dans les exercices
sul1séquents sans nouvel ordre.
Au commandement de Halte, la 1re file s'arrête et les
autres files également après avoir serré sur les précé .
dentes jusqu'à leurs distances respectives. Dans les
exercices à conducteurs, ceux-ci cessent de soutenir lP.
malade; dans les exercices à porteurs on ajoute le corrl-
mandement Garde à vous -posez 1 (dans certains exer-
cices encore celui de Dettx!), on dépose le blessé à terre
dotlcement et avec précat1tion. Enfin à l'ordre de Debout!
chacun se relève, rentre à sa place dans le rang et prend
position.
On fait ensuite changer. Le front n'est rétabli, que
lorsque l'on passe à la démonstration d'un exercice sui-
vant; on devra tot1tefois l'accompagner de celui de Repos!
Quand il s'agit de subdivisions entières, c'est l'ins-
tructeur setll qui donne tous les cotnmandements.

§ 352.
Le mode de soutien d'un malade ou de transport d'un
blessé variera suivant le degré d'affaiblissement, suivant
qt1'il a perdu connaissance ot1 non et enfin suivant le
siège de la blessure; le non1bre des conducteurs otl por-
teurs .dépend de ces différentes circonstances.
Les exercices de conduite et de transport sont les
st1ivants :
272 X. Transport des 1nalades et blessés.
.1
a) Exercices à un conduct~ur :
1. Condt1ite bras à bras,
2. Conduite à bras le corps.
b) Exercices à un porteur :
3. rrransport sur le dos,
4. rrransport dans les bras.
c) Exercices à deux conducteurs :
5. Conduite avec soutien des aisselles,
6. Conduite par deux à bras le corps.
d) Exercices à deux porteurs :
7. Méthode suisse,
8. Transport assis sans soutien du dos,
9. » » avec )) »
10. » » sur le mouchoir,
11. )) jambes étendues avec soutien des
aisselles,
12. » de côté.
e) Exercices à· trois portet1rs :
13. Transport les pieds en avant sans soutie11
· du dos,
14. » les pieds en avant avec soutien du
dos, Fig. 111.
15. )) étendu.
a) Exercices à u.n conductettr.
§ 353.
Conduite bras à bras. Un brancardier
seul peut soutenir et conduire un •
homin.e fatigué, malade ou blessé,
dont les forces sont légèren1ent affai·
blies, en lui donnant le bras.
1er exercice. Sur l'ordre de Bras à
bras! le conducteur aborde le blessé
(lequel reste immobile) dtl côté sain, •
l
1. Transport à bras. 273
puis sur celui de En 1nai·ns! il passe le bras du 1nalade
dans le sien, afin que celui-ci puisse s'appuyer contre
lui. De sa main qui reste libre il soutient le poignet du
malade Otl porte ses effets.
§ 354.
Con.clttite à bra.c; le corps. Pour être mieux à 111ême de·
pot1voir sol1lei1ir les hommes faibles, on les prend à bras
le corps.
2me exercice. Sur l'ordre de A bras le corps 1 le condtlC·
teur se place de la mên1e façon qtle po11r le premier
exercice. Sur celui de En mains 1 il fait un pas en arrière
avec la jambe qui se trouve près du malade et saisit
avec sa main correspondante et à la hauteur du pojgnet,
le bras dLl blessé tourné de son côté, le soulève et en se
}Jaissant st1ffisamn1ent, il le passe par-dessus sa tête et
le fait reposer sur sa n11que; en se relevant il le main .
tient dans cette position; il passe e11fin son autre bras
autour dLl dos du blessé et saisit solidement son flanc
opposé.

b) Exercices à un porte~ur. Fig. 112.


§ 355.
Tran.sport sur le dos. Lorsqu'tin
blessé ne pet1t plLlS marcher par
suite de faiblesse OLl d'11ne lésion aux
tnembres inférieurs (les fract11res
excepté), le mode le pltls avanta-
geux de transport consiste à le porter
sur le dos. Quand il n'est pas capa-
ble de se tenir debout _pour quelques
minutes, cette ma11œuvre peut offrir
une certaine difficulté; on se faci-
litera alors la tâche en l'installant -:o\4~~t.. -· "~ ... ~:·:_ ~ ~;;_
18
27 4 X. Transport des 1nalades et blessés.
préalablement sur quelqt1es sacs otl sur une élévation
· quelconque du terrain.
3me exercice. Sur l'ordre de Sur le dos 1le porteur fait un
pas en avant et à gauche, imrnédiatement devant le blessé
(qui reste immobile) de manière à lt1i présenter le dos et
met le genou gauche à terre. Sur celt1i dè Et~ ·tnait~s!
"pendant qt1'il entoure avec ses avant-bras et ses rnains •
les cuisses du blessé de façon à les soutenir, ce dernier
ernbrasse le cou du porteur (sans cependant l'étrangler)
et s'asseyant sur ses avant-bras, il s'appuie contre son
doso Sur l'ordre de Garde à vo~us - levez! le })Ortetlr se
relève sans trop se pencher en avant afin que le malade
ne ton1be pas la tête la première.
Au commandement de Halte! la st1bdivision s'arrête
simplen1ent; ce n'est qu'à celui de Garde c't vous~ posez!
que le porteur remet le genou gauche à terre, et e11fin
SL1r l'ordre de Debout! il lâche le blessé, après qt1oi tous
deux se relèvent en prenant position.

§ 356.
Le transport da1~s les bras s'emploie lorsqu'il s'agit de
saisir un rnalade de côté, afin de le déplacer par exem-
ple d'un brancard dans un lit, de lt1i changer le lit Oll de
le porter sur la table d'opération ou dans un bain.
4 1ne exercice. Sur l'ordre de Dans les bras! le porteur
abordant le blessé du côté sain, s'agenouille vers lui
selo11 les prescriptions du § 350 c. Sur celui de En
mains! il commence par aider le malade à se redresser •
s11r son séant, puis lui passant l'un de ~es bras sous les
reins, il saisit de l'autre ses cuisses par-dessous; de son
côté le ble5sé enlace de ses bras le cou du porteur; s'il
a perdu connaissance, il faut lui ramener préalable-
ment les mains sur le corps. Sur l'ordre· de Garde à V01;f;S
1
- levez/ le brancardier ne fait que soulever le blessé en
1. Transport à bras. 275
le déposant sur celui de ses genoux qui se trouve en
l'air; il ne se· relève complètement que sur l'ordre de
De·ux! S11r celui de Garde à vous - posez 1 il met à nou-

Fig. 114.
Fig. 113.

veau un genou à terre sur lequel il place le blessé et sur


celui de Deux! il le dépose lentement sur le sol. Sur
l'ordre de Debottt! tous deux se relèvent.
c) Exercices à deux conducteurs.
§ 357.
Conduite avec soutien fdes Fig. 115.
aisselles. On emploie ce
mode de soutien, lorsque
par exemple des convales-
cents faibles essaient pour
la première fois de se lever
après une longue maladie,
à condition toutefois qu'ils
n'aient point de blessures
-a11x épaules.
5me exercice. Sur l'ordre
-·de Soutien des a-isselles! les
conducteurs se placent à
276 · X. Transport des malades et blessés.
gauche et à droite du patient; sur celui de En 'rnains! '
ils placent ces dernières dans ses aisselles (le n° 1 la main
droite, le ll0 2 la gatlClle) de façon ClUe leurs pouces
soient tournés en arrière et les at1tres doigts en avant
et que les épaules du malade reposent sur les mains
des co11dt1cteurs comn1e SL1r des béqt1illes; let1rs 111ains
libres sot1tiennent ses bras par les poignets, sans sa1s1r •
les manch.es, ou portent les effets cltl blessé.
§ 358.
6n1e exercice. Conduite c't bras le corps (des deux côtés).
Sur l'ordre de Par deux à bras le corps! les conductelirs
se placent comme pour le 5me exercice; sur celui de En
1nains! chacun d'eux saisit le malade selon les prescrip-
tions éilOI1Cées pour le 2me exercice.
d. Exerc·ices à deux porte1,trs.
§ 359.
Transport sut· les quatre mains enlacées. Cette méthode
dite suisse cor1viet1t surtot1t lorsqu'il s'agit de porter à
bra.s à une distance assez notable des hommes qui n'ont
pas perdu connaissance et dont les membres inférieurs
Fig. 116. peuvent être laissés pendants,
mais qui ne pe11vent rnarcher par
st1ite de blesst1re légère atl x pieds
otl cl'autres causes semblables. i•
7me exerrcice. Sur l'ordre de
.)._Jl!Iéthode suisse! les portettrs se
placer1t tln demi- pas à gauche
1
et à clroite derrière l'hon11ne à
trar1sporter qt1i reste debout ;
faisant alors fro11t l'un contre
l' at1tre, cl1act1n d'eux sai:3Îssar.1t
son propre poignet gauche avet~
sa n1ain droite, prend a:vec ]a
1
· 1. Transport à bras. 277

1nain g·auche libre le poignet droit de son camarade.


Sur l'ordre de E1~ mains! ils placent le siège carré formé
par le dos de leurs mains sous les fesses du malade qui
s'y assied e11 entou.rant de ses bras le cou des porteurs.
Ceux-ci le soulèvent sur l'ordre de Garde à vo,us -levez!;
sur celui de Garde à V01J;S ~ 1Josez! ils s'abaissent juste
assez pour que le malade touche terre avec ses pieds et
puisse se relever facile1nent. Sur l'ordre de Debout! cha-
cun se relève et prend position.
§ 360.
Transport assis. Le transport des homn1es potlvant
être portés assis avec les jatnbes pe11dantes s'effectue le
.
mieux sur une
sellette. Cette
dernière est
construite par
le no 2 en nou-
ant ensemble
les deux bouts
d'un mouchoir Fig. 118.
tordu ou d'une
corde ou e11
bouclant une
courroie en
.
forme d'anneau, qu'il glisse sous le haut des cuisses du
Inalade près des fesses per1dant ClUe le ll 0 1 le SOtllève Ull
peu. Si le blessé n'a pas perdu connaissance, il se sou-
tient en passant sin1plcment ses bras autour du cou des
porteurs. Lorsqu'il est sans connaissance, il faut que
son dos soit appuyé; de là résultent les dell X. modifica-
tions suivantes de ce genre de transport.
·ame exerc-ice. Sur l'ordre de Transport ass-is sans soutien
d'tt dos! les deux porteurs s'agenouillent à gauche et à
278 X. Transport des malades et blessés.
Fig. 119. droite du blessé et pen-
dant que le ll0 1 le place
sur son séant, le no 2
prépare une sellette et
la glisse sous le malade.
Sur l'ordre de En mains!
le blessé embrasse le
cou des porteurs, le ll0 1
empoigne la sellette de
la main droite non ren-
versée et le no 2 fait de
mên1e avec la gauche.
Sur l'ordre de Garde à

-~--.
-~ ~,.. >_·<::: w vous - levez ! ils soulè-
vent le blessé. Avec la
Fig. 120. main libre ils le saisissent
d'abord par les poignets; en-
suite ils peuvent s'en servir •
pour porter ses effets. Sur ce-
lui de Garde à vous -posez!
on agit en sens inverse.
Fig. 121.

§ 361.
9me exercice. Sur l'ordre de
Transport assis avec soutien du
dos ! les porteurs se con1portent •
comme les ll08 1 et 2 potlr le
Sme exercice.
Stlr l'ordre de En mains! ils
saisissent la sellette par-dessus,
le porteur no 1 avec la mai11
-~~
gauche, le porteur no 2 avec la ------.. . ·~···--~- ., ·-.. :=::- .,._z
l
1. Transport à bras. 279

droite et fortnent tln dossier avec l'autr~ n1ain. Le reste,


voir l'exercice 8. On peut aussi substituer la sellette en
forme d'anneau par un bâton épais (gourdin) ou un
fusil, sabre, etc.
§ 362.
Lorsque pour le transport d'un blessé dont les mem-
bres inférieurs réclament une position horizontale, on ne
disposera que de deux porteurs, on agira d'après une
des trois méthodes suivantes :
10me exercice (pour malades n'ayant pas perdu con-
naissa11ce). Sur l'ordre de Transport assis sur le mouchoir!
le portet1r no 1 se place derrière le blessé étendu par
terre et commence par le relever sur son séant, le no 2
du côté de la jambe saine à la hauteur du bassin. Pen-
dant qt1e le no 1 saisit le Fig. 122.
patient sous les aisselles·
et le soulève d'environ 10
centimètres, le no 2 glisse
sous les fesses de celui-ci
un mouchoir de manière
qu'il lui serve de siège, puis
il se re11d à son poste
proprement dit en dehors
de la jambe saine et met
11n genou à terre. Sur
l'ordre de En mains! le no 1
prenant une attitude accroupie~ (sans~ s'agenouiller), saisit
les deux bouts du mouchoir en les enroulant solidement
autour de ses mains, de manière à ce qu'ils ne puissent
pas glisser, tandis que le no 2 saisit les jambes (voir
fig. 123). Sur l'ordre de Garde à vous - levez! les
porteurs se lèvent en soulevant le blessé qui s'appuie
contre la poitri11e du no 1.
280 X. Transport des malades et blesses.
§ 363.
Tra1·~sport avec sout,ien des aisselles. Lorsque le }Jlessé,
par suite de grande faiblesse ou de perte de connais-
sance, 11e sera pas capable de se maintenir en équililJre
1,
stlr son séant, on appliquera la méthode suivante :
11me exercice. Sur
l'ordre de Jambes Fig. 123.
étendues avec soutien
des aisselles ! le ll0 1 se 1
place derrière le bles- 1
~
sé dont il relève le
haut du corps qu'il
applique contre sa
poitrine; le no 2 met LFig. 124. ~
en dehors de la jambe
saine un genou à
terre. Sur l'ordre de •
En mains ! le no 1
tot1t en se penchant
un peu en avant en
faisant le poing, passe
ses avant-bras sotls
les aisselles du pa-
tient; le ll0 2 le saisit
de la même façon que
pour le 1ome exer-
cice. Sur l'ordre de
Garde (J vous- levez! ils se relèvent; le no 1 aura soin •
de ne pas ramener ses poings contre la poitrine.
Lorsqu'il faudra transpotter de cette 1nanière le blessé
à une certaine distance, le no 1 se facilitera Hensiblement
la tâche en engageant ses avant-bras jt1sqt1'at1x cot1des
sotls les aisselles du patient.
Ce système de transport est le plus coin1110de elle pltls
l
1. Trans1Jort à bras. 281
Fig. 125.

usité pour l'installation d'un blessé sur un brancard; toute·


fois, le porteur n° 2 saisira alors les membres inférieurs
de façon que la n1ain tournée du côté de la tête du ma-
lade soit renvers~e et l'autre non renversée (voir fig. 125).
Ce procédé n'est pas applicable dans les deux cas sui-
vants:
1o Lorsqu'il faut transporter un blessé couché (15me
exercice);
2me Quand une blessure siégeant atl bras ou à l'épa11le
ne pern1ettra pas de saisir le malade par les aisselles
(cas de. l'exercice 12).
§ 364.
Transport les jambes éte·ndttes et saisi de côté. On trailS·
porte de cette manière les blesssés ayant perdu ou non
connaissance et dont les jambes doivent rester horizon·
tales, lorsqu'il faudra les saisir de côté com1ne pour les
mettre d'un lit dans un autre, pour les installer dans une
voiture, sur une table d'opérations, etc.
12me exercice. Sur l'ordre de Transport de côté ! le no 1
placé à la hauteur dtl bassin relève le 111alade stlr son
282 X. ~rransport des tnalaclcs ct blessés.
séant, le no 2 se place à côté des jan1lJes et si le n1alade
est couché sur le sol, ils n1ettent un genou à terre. Sur
l'ordre de En mains! le 11° 1 et le patient se con1portent
comme lors de l'exercice 4, le no 2 saisit les membres ii1-
férieurs e11 passant une 1nain SOUS les jarrets et f autre
sous l'articulation des pieds; sur l'ordre de Garde à vous
Fig. 126. - levez! ils relèvent le bles- •
sé à mi-hauteur con1rne
pour l'exercice 4 et l'instal-
lent sur leurs genotlx; sur
celui de Deux! ils achèvent
de le soulever. Les nlanœu-
vres analogues pollr dépo .
ser le patient se font sur
les ordres de Garde à vous
-posez! et de Deux ! Lors-
qu'il s'agit d'installer le
malade sur une cot1che
élevée comme sur ·une table, etc., l'ordre Deux! ne se
donne pas; dans ce cas, le malade sera mis en place
sur l'ordre de Posez! sans s'agenouiller.
e) Exercices à trois porteurs.
§ 365.
TranstJort les pieds en a·rant. Trois porteurs sont éga-
lement nécessaires pour porter à bras, à une distance
quelque peu co11sidérable, un blessé ayant une lésion
grave des membres inférieurs. Le n1alade étant porté •
par deux l1on1mes sur une sellette improvisée, le 3rne se
place en avant et soutient les membres inférieurs éten·
dus. Suivant que le patient a perdu ou non sa connais-
sance, on le portera avec ou sans soutien du dos.
13me exercice. Sur l'ordre de Pieds en avant sans sott-
tien:d~u dos:! iles porteurs 11° 8 1 et 2 se placent à gauche 1

1
1. Transport à bras. 283

et à droite du malade comme servants du bassin et le


no 3 à côté de la jambe saine, puis tous mettent! un
genou à terre.
Pendant que le no 1 ramè11e et maintient le blessé sur .
son séant, le no 2 forme une sellette ('voir exercice 8) qt1'il
glisse sous le haut des
cuisses du blessé près Fig. 127.
des fesses. Sur l'ordre
de En mains ! pendant
qtle ce dernier saisit les
porteurs par le cou, les-
q11els saisissent la sel-
lette comme dans l'ex-
ercice 8, le no 3 soutient
les jambes con1me dans
lés exercices 10 et 11.
Sur l'ordre de Garde
à vous - levez! ils sou-
lèvent le patient en se
redressant.
§ 366.
14me exercice. Sur l'ordre de Pieds en ava1~t avec sou-
tien du dos! les porteurs se placent et s'agenouillent
comn1e pour l'exercice précédent. Le malade sans con-
naissance est ran1ené sur son séant par les nos 1 et 2
agissant à la fois des deux côtés, puis tandis que le ll0 1
le soutient dans cette position, le no 2 prépare une sel-
lette. Sur l'ordre de : En mai11Sl les nos 1 et 2 saisissent
celle-ci et le blessé com.me dans l'exercice 9; le reste se
fait con1me dans l'exercice 13.

§ 367.
Transport d'ut~ blessé étendu. Cet exercice est des
284 X. Transport des malades et blessés.
Fig. 128. plus importants, car .
un nombre considé-
rable de blessures ne
permet point tlne at-
titude den1i-couchée
. . .
ou assise, mais exige
que le blessé soit
n1aintenu dans une
position absolument
horizontale. Telles
sont, par exemple, les
Fig. 129. fractures de la co·
lanne vertébrale, des
os du bassin, de la
cuisse et enfin les lé-
sions importantes du
tronc et de l' abdo-
men.
15me exercice. Sur
l'ordre de Transport
étendu! les trois por-
teurs se placent du
côté sain, le no 1 près
de la tête, le ll0 2 vis-
à- vis du bassin et le no
3 auprès des jambes, puis ils mettent un genou à terre.
Sur l'ordre de En mains! chacun glisse ses deux bras
par-dessous le malade étendu à terre et cela de façon 1

CjUe leurs mains soient \~Ïsibles du côté opposé; la 1re des


1nains passe sous l'épaule de ma11ière que la tête du
blessé repose sur le pli dtl coude du porteur, la 2me sotls
le dos, la Bme sous les reins, la 4me SOllS la partie supé-
rieure des cuisses, la 5me sous les jarrets et la 6nle enfin
sous l'articulation des pieds. Sur l'ordre de Garde à vous •
1
2. Transport par brancards d'ordonnance. 285
- levez! les portet1rs soulèvent le blessé à mi-hauteur et
le placent son corps reposant sur leurs cuisses (fig. 129).
Sur celui de Dettx ! ils se relèvent complètement tout
en portant dans leurs bras le blessé étendu, dans une
position parfaitement horizontale. Pour le déposer à
terre, on ordonne Garde à votts ··- posez ! ils le replacent
alors sur leurs gei10tlx, puis sur l'ordre de Dett,x ! ils le
re_mettent progressivement e:p. place.
2. Transport par brancards d'ordonnance.
§ 368.
Le n1eillet1r moyen pour porter à une certaine dis-
tance un hon1me gravement blessé sans connaissance Oll
très affaibli par suite d't1ne perte de sang consiste à faire
usage d'un brancard. Cet instrt1ment est 11ne sorte de
lit portatif se co1nposant d'un cadre formé de deux
perches ou J~arn,pes et de detlx fra,verses, entre lesquelles
est te11due u11e. pièce de toile en guise de matelas.
Comme il est facile d'y installer le n1alade de sorte qtle
les parties lésées ne soient exposées à aucune constric-
tion et à aucun déplacen1ent, ce rr1ode de transport est
beaucotlp pltls cornn1ode pour lui que le transport à
bras. Il est, en effet, moins douloureux; les pansements
s'y dérangent moins, et les hén1orragies consécutives
sont n1oins à craindre. La fatigt1e des portettrs est enfin
bien moins grande, at1ssi pet1vent ils marcher plus vite
et pltts librement. Le transport au moyen des bra11cards
d'ordonnance est par conséqt1ent ]a méthode la plus
sûre et relativernent la plus doliCe pour le malatle et la
plus commode pour les soldats sanitaires.
Nous possédons dans notre armée 4 modèles de
brancards d'ordonnance :
1o Le branca·rd de campagne, lequel se compose de
de11x hampes en fort bois de sapin, longt1es de 2,40 n1è-
286 X. Transport des malades et blessés.
tres, atixquelles est fixée une pièce de toile renforcée
en dessous par trois sangles transversales ; deux tra·
verses en fer servent à maintenir les hampes écartées.
Les brancards not1veau modèle reposent sur 4 pieds
mobiles en fer. Sur l'extrémité de tête de la toile de
ceux de construction récente, est cousue une poche, 1
qt1i, remplie de paille, de foin, etc., fonctionne comme
oreiller. Chaque brancard est pourvu de deux bretelles ;
son poids, y compris ces dernières, est de tout au plus
9 kilos.
2° Le brancard articulé des corps de troupe de n1on-
tagne se distingue du précédent en ce que chaque
hampe se compose de deux moitiés réunies· par une
char11ière; ceux de nouveau modèle sont munis de
pieds, tandis que les anciens n'en possèdent pas.
3o Le brancard d'ambttlance destiné principalement
pour le service d'hôpital pèse 14 kilos ; les supports en
fer de tête et des.pieds sur lesquels il repose, sont arti-
culés et peuvent être enlevés.
4° Le brancard couchette de chemin de fer, qui, comme
le précédent, peut servir de lit, n'est pas démontable;
il se compose d'une solide toile à voile tendtle sur un
cadre de planches en sapin formé de deux hampes
plates à poignées arro11dies et de trois traverses.
Comn1e il est destiné à être suspendu dans les wagons
de chemin de fer ou dans les cabines des bateaux à
vapetlr au moyen de deux sangles de suspension en
chanvre, il ne possède pas de pieds. Les sangles so11t
emballées dans la caisse « wagon-lazaret. ))

§ 368 a.
Directions pour l'instructeur. Pour les exercices sui-
vants la subdivision sera placée sur 2 rangs, puis en ..
suite, exacte1nent con1me pour le tra11sport à bras, s11r
1
2. Transport par bra11cards d'ordonnance. 287

3 Oll Sllr 4 rangs. L'honlme du 1er rang représente le


:blessé, celui du·sccond est porteur no 1, celui ·dtl troi·
sièrne portetlr no 2 et dans certains cas celui dtl qua-
trièrrle rang porteur supplén1e11taire. Le porteur no 1
est servant des pieds, le no 2 servant de la tête.
On con1n1ence par faire prendre les brancards par
les porteurs no 1 ; rentrés dans le rang, chacun d'eux
tie11t son ])rancard à sa droite dans l'attitude de(< repo-
sez arn1es » et prend position. La subdivision est ensuite
mise de flanc sur la droite, puis on donne l'ordre de :
Ouvrez brancards! Les porteurs no 1 posent les bran-
cards en travers devant eux, les 2 porteurs les dérou·
lent, fixent les traverses et les pieds, mettent les bre-
telles et reprennent position. On rétablit le front et fait
faire à la subdivision quelques pas en arrière jusqu'à
ce que chaque file se trouve à gat1che et derrière son·
brancard.
Sur l'ordre de : Blessés à terre ! les blessés se cou-
chent à gaucl1e des brancards, la tête tournée du côté
des porteurs.
Après désig11ation du siège de la ]Jlesstlre on don11e
l'ordre de : Gharrgen~ent - en rnai1~s !
Pendant qtle les porteurs no 1 SOlltiennent les blessés,
les no 2 enlèvent les sacs et la bt1fileterie etc. e11 met-
tant les sacs s11r les brancards et les at1tres effets der·
ri ère ces derniers. Pt1is st1r l'ordre donné par les ser-
va11ts de tête, ils soulèvent les blessés et les placent srtr
les brancards, rrtettent les effets du côté sain et se pla-
cent en prenant position e11tre les han1pes de brancards.
Si la blessure a été désignée à gauche, les brancards
seront placés de ce côté. Si pendant le trajet le blessé
doit être surveillé, les portet1rs fo11t front en arrière.
On donne ensuite l'ordre de : Levez blessés ! Les par .
tet1rs saisissent les harr1pes des brancards et lorsque
288 X. Tra11sport des malades ·et blessés.
ceux de derrière commandent : Garde à votts -··-- leoez !
ils se lèvent simultanément. ·
Au commandement de : En avant, par files rompez à
dro"ite - marche ! le subdivision se 1net en 1narche en
rompant par files à droite, les unes derrière les at1tres
e11 suivant la direction indicJuée par l'instructetlr. Ali
commandement de : Halte! la 1re file fait halte et les •
suivantes serrent jusqu'à leur distance respective et
font également halte. Pour reformer la ligne, on com-
mande : Par files tour·nez à gaz~che - 1narche ! et Halte
sitôt que la file de tête a fait le quart de co11versior1.
S'il y a un portetlr stlpplémentaire, celui-ci marcl1e,
en temps qu'il ne porte pas, à gat1che à côté du por-
teur de derrière.
Pour mettre les brancards à terre, l'instructet1r
donne l'ordre de : Posez blessés ! ce qt1i s' exéct1te lorsc1ue
le porteur de derrière a ajot1té : Garde à 1-:ous - posez! •
Sur l'ordre de.: Décharge1nent - en mai1~s ! le blessé
est déposé à côté du brancard, le havresac comn1e
oreiller et ses effets derrière lui. Les porteurs repren-
nent position à gauche derrière leur brancard.
Stlr l'ordre de : Debout! les blessés se lèvent, pren-
nent let1rs effets et se metter1t à leur place devant les
porteurs.
Le changement s'effectue comme pour le iransport à
bras, sans cependant mettre la subdivision de flanc.
Lorsque les brancards doivent être roulés, 011 fait
1
avancer les porteurs à côté des brancards et l'o11 place
la subdivision de flanc, puis sur l'ordre de : Rottle.z
brancards ! les porteurs rouler1t le brancarcl (§ H69), le
porteur no 1 le prend et se place dans la position de :.
Reposez brancard ..
§ 369.
i
klontage dtt bra1~ca·rd : Lorsqu'on veut se servir d'1111
1
2. Transport par brancards d'ordonnance. 289
brancard de campagne, il faut après l'avoir déposé à
terre, le dérouler de façon que les sangles soient tour-
nées en bas, fixer les traverses et relever les pieds.
Pour monter le brancard d'ambulance, on otlvre
d'abord les traverses-supports et après avoir glissé leurs
anneaux srtr les poignées correspondantes des hampes,
on engage les œillets des angles supérieurs de la toile
dans les tiges de la traverse de tête.
La marzœuvre du bran.card se fait à l'aide d'une
équipe de deux porteurs désignés par les non1s de ser-
vant des p·ieds et servant de tête; après s'être munis cha-
cun d'une bretelle qu'ils posent par-dessus la nuque, ils
se placent entre les extrémités antérieures et posté-
rieures des han1pes en prenant la position militaire.
JJémontage du brancard: On commence par rabattre
les traverses con1re la toile en introdtlisant leurs cro-
cl1ets dans les petits sacl1ets destinés à cet tlsage, puis
on. replie les pieds ; on étend les bretelles le long d'une
des han1pes et on enroule le tout.
Le charge1nent d' u·n blessé s·ur le bra1lcard exige une
certaine adresse ; on y procèdera de la façon suivante :
On dépose le brancard à terre, du côté de la partie
lésée du blessé et lorsqu'il n'est pas pourvu de têtière,
on met sur la toile du brancard à l'endroit où doit venir
la tête, pour soutenir celle-cj, le sac du blessé, le cou-
vercle tou.rné e11 haut de manière qtle son bord infé-
rieur repose sur la traverse. Un manteau, t1ne botte de
paille ou de foin peuvent également servir d'oreiller.
Deux porteurs saisissent alors le blessé avèc les pltts
grancles précautions et sur l'ordre (le Garde à vous -
posez ! ils l'ir1stallent sur le brancard en se conforma~nt
aux règles du transport à bras (Exercices 11, 12, 15)
Fig. 130.
Règle générale. ·011 ne portera jamais un blessé Oll un
19
290 X. Transport des malades et blessés.
malade à quelque distance vers le brancard sur leqt1el
il doit être chargé, mais toujours le brancard vers le
malade.
Fig. 130.

§!370.
Lors du couchage d'un blessé sur un brancard il fa~dra
veiller exactement à ce qu'il soit placé d'une faço11
sûre, puis à ce que la partie blessée soit dans une posi-
tion stable et non douloureuse. C'est ai11si que lors-
qu'une épaule sera affectée, on couchera le malade sur
celle du côté sain.
Dans les cas de lésions articulaires ou de fractures, il
faut 5pécialement caler les membres du patient au
moyen de paille, de feuilles, de mousse et d'effets d'ha- •
billement ou bien soutenir ses reins, ses genoux., ses
talons, etc., à l'aide de rouleaux, de nattes ou de cous-
sins triangulaires de paille. Certaines blessures néces-
sitent, comme nous l'avo·ns vu à propos de l'étude des
plaies des différentes régions du corps, une attitude
spéciale sur le brancard ; mais dans la plupart des cas, 1

1
1
2. Transport par bra,ncards d'ordonnance. 291
c'est la position horizontale sur le dos qui est la meil-
leure, et l'élévation de la poitrir1e (position demi·assise)
n'est nécessaire que lorsqu'il y a une grande gêne de la
respiration. Quand il pleut ou lorsque le blessé a froid,
on le cot1vrira d'une capote, d'tln manteau ou d'une
cotivert ure.
§ 371.
Dès que le blessé a été installé convenablement s11r le
brancard, les deux servants se placent entre les extré-
mités des l1ampes, l'un à la tête et l'autre aux pieds
(§ 373) ; ils se baisse11t en engageant dans les anses des
bretelles les poignées des hampes, saisissent ces der-
nières et se relèvent sin1t1ltanément au commandeme11t
ds Garde à vous - leve.z! que doit donner Je porteur de
derrière.
§ 372.
Maniement du brarlcard. Lorsqu 'un détachement est
sur les rangs, l~s brancardiers ti(~nnent toujotirs letlr
brancard roulé de la main droite, le long du corps,
dans la position de lJeposez armes. Sur l'ordre de Portez
brancard ! ils placent, en marquant les trois mouve-
ments, le brancard sur l'épaule gauche dans la position
de Portez ar·mes, le bras gat1che plié à angle droit. Tous
les brancards doivent alors être alignés et portés assez
haut pour ne pas blesser l'hon1me du second rang; vtls
de devant, ils ne doi,rent dévier ni à gaucl1e ni à droite.
Sur l'ordre de Reposez - brancard! on remet le bran-
card aux pieds. En marcl1e, on donnera de temps en
temps l'ordre Brancarrd - sur l'épaule droite! puis de
nouveau Brancard- sttr l'épaule gauche! sur quoi on le
ra1nène sur l'épa11le gauche. On doit enfin veiller à ce
que les brancards ne soient portés que par les hommes
d'un 1nême rang, afin que sur l'ordre de Change.z -
brancar·ds! ils pt1isse11t les ren1ettre à ceux de l'autre.
292 X. Transport des malades et blessés.
Lorsque pendant une marche on ne prévoit pas
l'emploi des brancards, on 1es laisse chargés s11r les
voitures, c'est-à-dire sous la bâche du fourgon d'ambu-
lance (en arrière et à droite), po11r l'infanterie et les
armes spéciales sur la voiture ou fourgon attael1é à
l'état-major de l'unité respective.
§ 373.
En ·march.ant avec le brancard chargé, on observera
les règles suivantes : En général, le servant des pieds
marche en avan.t et le servant de tête en arrière j cepen-
dant lorsqu'il s'agit d'hommes très grièvement atteints
ou qui ont perdu connaissance, il est préférable de les
porter la tête en avant, afin que le brancardier qui
marche derrière puisse mieux surveiller le malade.
Les J•ortet1rs n1archeront vite, à petits pas rompus,
no1~ cadencés et non d.u n1ên1e pas, afin de diminuer les
oscillations verticales dtl })rancard, d'empêcher q11e le •
blessé soit secoué et rejeté d.e côté et d'autre et enfi11
pour qtle les han1pes ne se brisent pas. Il faut en ot1tre
éviter tout choc, tout saut, tout mouvement précipité,
le passage de clôtures, de talus, de fossés, etc., et tou-
jotlrs tenir le brancard dans une position aussi horizon-
tale que possible.
A la montée d'u1~e pe~nte ou d'un escalier, le servant de
tête passe le prern.'Ïer, et au contraire à la descente celui-
ci se place derrière. I.Jorsque le transport doit s' effec-
tuer à travers des escaliers ou sur une pente très raide, •
l'équipe du brancard se composera toujours de trois
homn1es dont deux servants pour la partie inférieure
qui ont alors à dégager des anses de bretelles les extré-
mités des hampes et à les soulever petit à petit sur
leurs épat1les, en évitant qt1e le brancard ne pren11e une
inclinaison latérale. On at1ra de cette façon à la des- •
l
2. Transport par brancards d'ordonnance. 293

Fig. 131 cènte 2 porteurs de


elevant et 1 de der-
rière, et à la montée
2 de derrière et 1 de
devant. A la des-
cente, le servant de
devant de droite sai-
sit le brancard avec
la main gauche et
l'appuie sur son
épaule gaucl1e, et ce-
lui de gauche le prend
avec la n1ain droite
et le fait reposer. sur
son épaule droite (fig.
131 ). A la montée, le
servant de derrière
de gauche saisit le
brancard avec la
In ain droite et l'appuie sur so11 épaule droite, celui de
droite fait de même avec la main gauche et l'épaule
gauche.
Lors d'une fracture des n1embres inférieurs, il fat1t,
afin d'éviter autant que possible la dislocation des
fragments, porter d'une manière ir1verse, soit à la
rnontée les pieds, et à la descente la tête en avant.
Lors du passage d'un obstacle qu'il est impossible
d'éviter, l'équipe du brancard doit se composer égale-
ment de trois et mên1e de quatre porteurs.
Si tln des servants est obligé de s'arrêter pendant la
rnarche, il donne .l'ordre de Garde (} vou.s - halte ! Pour
déposer le brancard, c'est toujours le porteur de der-
rière, donc en général le servant de tête qui don11e celui
de Ga.rde~à~vous -.- lJosez!; les deux porteurs se baissent
294 X. Transport des malades et blessés.
alors simultanén1ent et placent le brancard à terre dans
une position horizontale.
§ 374.
Pendant. et après le combat, les brancardiers ont pour
mission de rechercher les blessés sous la surveillance de
leurs sous-officiers, puis d'opérer, aussi douce1nent et
aussi rapidement que les circonstances le permettent,
sans perdre de temps par l'application préalable de
bandages, leur transport vers la place de panse1nent,
afin de leur procurer les soins médicaux nécessaires.
Cet enlèven1ent des blessés du champ de bataille peut
être exécuté, suivant les dispositions de l'officier sani-
taire dirigeant, de deux manières différentes :
1er mode : Les sous-officiers sanitaires font échelon-
ner entre la place de pansement de troupe et la ligne
de combat à des distances si possibles égales, soit •
de 200 en 200 pas, des postes de relais composés chacun
d'une ou de deux files de brancardiers avec leurs bran-
cards. De cette façon on accélère le transport en ar-
rière tout en facilitant la tâche souvent fort pénible des
brancardiers.
2me mode: Dans d'autres cas on forme despatrouilles
de bra'llcardiers qtli s'étalent en éventail comme des
chaînes de tirailleurs, afin d'explorer spécialement dans
un terrain très coupé, tous les accidents de celui-ci tels
que fossés, haies, chan1ps de blé, forêts, marais ou
même des n1aisons (qui servent souvent de moyens de •
défense) et principalement à la montagne tot1tes les
gorges et tous les lits de torrents, afin de ne pas laisser
quelqtle part un blessé sans secours.
Le service a.vec JJOstes de relais sera organisé de la ma-
nière suivante : Le non1bre des chaînes à former dé-
pendra de l'étendue de la ligne de bataille et du nombre
1
2. Transport par brancards d'ordonnance. 295

d'hommes et de brancards de campagne à disposition.


Chaque chaîne se met séparément de flanc, les files de
relais les unes derrière les autres, et on lui indique exac-
tement la direction dans laquelle elle doit marcher. Au
commandement de Chaîne en avant -- pas accéléré -
'Jnarche ! elles partent dans la direction donnée. La der-
nière file de .chaque chaine compte alors environ 200
pas et s'arrête; les deux brancardiers qui la composent,
1nontent leur brancard et se mettent à couvert ; à son
tour, l'avant-dernière file compte à partir de cet empla-
cement environ 200 pas et procède de même et ainsi de
suite jusqu'à ce que la trefile soit arrivée vers le lieu de
l'action. Ce sont les sous-officiers qui indiquent l'etnpla-
cement de chaque poste de relais en commandant 4me,
sme, etc. file-- l~alte! (1) la première file ran1ène ensuite
en arrière le premier blessé et le remet au poste de
relais suivant et, avec le brancard vide de celui-ci, elle
tetourne au pas .accéléré sur le champ de bataille afin
de relever un second blessé ; la seconde file transporte
pendant ce temps le premier blessé à la 3me file et re-
vient à sor1 poste avec le brancard vide de celle-ci le
plus rapiden1ent possible, afin de recevoir -le second
blessé et ainsi de suite. Chaque poste agit de même de
relais en relais jusqu'au dernier dont la file remet le
blessé directement à la place de pansement. Lorsque le
relèvement de totis les blessés est terminé, le sous-
officier donne le signal de « Retraite >) au moyen de
son cornet, stlr quoi les files rentrent à la place de pan-
sement.
Les sous-officiers sanitaires sont particulièrement
responsables de l' ex.écution correcte de ce service de

(1) Lorsqu'il y a un obstacle (haie, fossé, etc.) à franchir qui exige la pré-
sence de 4 hommes (§ 373), on placera un des relais de préférence à cet
endroit.
296 X. Transport des 1nalades et blessés.

transport.; ils veilleront à ce qt1'er1 avançant les bran-


cardiers utilisent tous les abtis naturels du terrain, tels
que des talus et des remblais, etc., et à ce qu'ils ne tra .
versent des espaces découverts qu'au pas de course
jusqu'au prochain abri. Ce transport s'exéct1tera totl·
jot1rs au pas accéléré d'environ 140 pas à la minute.
Dans bien des circonstances, les blessés pourront,
même en cas de lésion d'un des membres inférieurs, se
réfugier d'eux-mêmes derrière un abri; ils doivent dans
ce but se coucher sur le dos et ramper au 1noyen des
mains et de la jambe saine en traînant après etlx celle
qui est }Jlessée. A cet effet, ils place11t leurs n1ains aussi
près que possible des épaules en les mettant dans la
direction du 111ouvement voulu, le talon de la jambe
non lésée immédiatement derrière la fesse correspon-
dante qu'ils relèvent un peu du sol ; en étendant les 1
bras et la jambe pliée, ils font avancer leur corps pour
autant et ainsi de suite.
Chaque brancardier allumera de 11uit sa lanterne, qtli
peut brûler pendant environ 8 l1eures consécutives, et
la fixera à la boutonnière s11périeure du devant de son
11niforme. C'est aux sous-officiers qu'il inco1nbe de sur-
veiller le 1naintien des lanternes dans un parfait état.

3. Transport par brancards <l'urgence.


§ 375.
Lors d'un accident, on ne dispose pas toujours d'un
brancard d'ordonnance; en campagne ceux-ci pet1vent
être avariés ou insuffisants en nombre. Il est donc né-
cessaire que les brancardiers sachent exactement de
quelle façon on peut improviser sur le champ un bran-
card d'urgence au moyen d'objets divers qt1e l'on a juste •
1
3. Brancards d'urgence. 297

sous la main ou que l'o11 est capable de se procurer


.
sans peine.
Ces appareils seront selon les circonstances, ou 1o
des sièges proprement dits destinés au transport
d'hommes affaiblis n'ayant pas perdu connaissance et
ne prése11tant que des lésions de p.eu de gravité aux
membres inférieurs ; ou 2° des sièges allongés sur les-
quels ces derniers peuvent être placés tout à fait hori-
zontalement de manière que le blessé ait 11ne position à
de1ni-éte·nd~ue j ou alors 3° des véritables brancards, lors-
qu'il s'agit de malades graves qui doivent être trans-
portés couchés.
Ce sont les effets d'équipement, d'armement et d'ha-
billement qu'on trouve épars sur chaqtle cl1amp de ba·
taille, qui convie11nent le miet1x pour la fabrication des
brancards d'urgence. On prendra des sabres de cava-
lerie, des ft1sils, des lances 011 des écouvillons en gt1ise
de l~ampes j la toi~e du brancard sera remplacée par des
sacs, des manteaux, des couvertures, des courroies, des
cordes ; comme traverses d' écarten1e11t des sabres-scies,
des yatagans, des rnanches ,d'outils ou des rais de voi-
ttlre, etc., pourront suffire. Lorsqt1'un village ou 11ne
forêt se trot1vera à proximité, on pourra se faciliter et
accélérer la confection de brancards d'urgence en pre-
I1ant comme han1pes de jeunes arbres ou des perches
quelconques, mais suffisamment fortes et longues de
2 1 / 2 à 3 mètres pour les brancards proprement dits et
de 1 1 / 2 mètre pour les sièges. Dans ces cas-là on choi-
sira de préférence en guise de traverses des bâtons ou
des branches fourchues, longues d'environ 70 ce11ti-
mètres, que l'on fixera en travers des perches en haut
et en bas au moyen de quelqt1es clotls ou de cordes, de
harts d'osier ou de tresses de paille. D'autres bran-
ches e11trelacées serviront de siège ou de couche. En
298 X. Transport des malades et blessés.
employant comme traverses 4 branches d'arbre fot1r .
chues, on obtiendra en n1ême temps des pieds de bran-
card.
Lors d'un accident, on pourra utiliser comme ci-
vières tlne foule d'autres objets, tels que portes, volets,
échelles, longues planches, bancs, etc., en les recou-
vrant en suffisance avec de la paille ou des pièces de
vêtements. Dans d' at1tres cas on prendra une brouette
011 une charrette à bras, des nattes de paille, des sacs
de tot1te sorte, des matelas, etc.
A va nt de se servir d'un bra11card d'urgence quel-
conque, il faudra l'examiner soigneusement au point de
vue de sa solidité et de sa stabilité ; da11s ce but, on y
placera d'abord un homme non blessé et un peu lourd.
Avant d'utiliser des fusils, on devra les décharger, tou-
tefois jamais en faisant feu.

§ 375 a.

Directions pour l'instructeur. La subdivision étant


placée sur 3 ou 4 rangs comme pour le transport à
bras, avec la distance d'une file, on fait :
1o prendre le rnatériel nécessaire par 2 ou 3 hommes
de chaque file en désigna11t spécialement pour chaque
rang tel ou tel·objet;
2° avancer une file qui déinontre la construction et le
maniement du genre du brancard indiqué. Cette file
1
tlne fois rentrée dans le rang, la manœuvre est alors
répétée par toute la subdivision sur l'ordre de : Siège-
bra1~~card à sac (ou tel autre) - en mains !
Quant à l'exercice de transport en lui-mên1e, il sera
effectué con11ne pour les brancards d'ordor1nance; le
no 1, après avoir coopéré à l'établissen1ent de l'appa-
reil, figurera le blessé.
1
3. Brancards d'urgence. 299
§ 376.
Les brancards d't1rgence en tlsage dans notre arr11ée
sont les suivants :
_1o Siège-b'rancard à sac. On pose un sac de soldat à
terre, le cot1vercle tourné en bas ; on défait les boucles

Fig. 132.

des courroies latérales~_de capote et on passe de chaque


côté une perche par l'anse de la courroie et par la bre-
telle du sac préalable111ent crochée ; on reboucle les
deux petites courroies, et
Fig. 133. lorsque l'on s'est servi de
fusils à la place de perches,
on fait e11 sorte qu'elles
vienne11t se placer derrière
la sous-garde et par-desst1s
la poignée, puis on retourne
le tout. Il faut autant que
possible choisir un sac dont
la capote est restée enrou..
lée, car de cette façon l'in-
tervalle entre les hampes
étant plus grand, il en ré-
sulte plus d'espace pour les
porteurs. Lorsque la capote n'est plus sur le sac, on
300 X. Transport des malades et blessés.
accélère la construction de l'appareil de la manière stii-
vante : on pose les perches au bord inférieur et supé-
rieur du sac à travers les bretelles fortement tendues et
011 les maintient ainsi dans une position bien écartée.
Pour tra11sporter un blessé sur ce siège, un des servants
se place entre les deux hampes, soit entre les crosses
des fusils, le dos tourné contre le sac, puis il les saisit et
les soulève de manière à avoir les bras tendus. Le se-
Fig. 134. cond servant installe
commodément le
blessé sur le sac de
manière qtle ses jam-
bes soient entre les
hampes et qu'il puisse
appuyer son dos con-
tre celui du porte11r
de devant ; il se met
alors vis .. à-vis du
blessé, saisit les ex-
trémités des perches
ou des canons des fu-
sils et les sotilève tout en donnant l'ordre Garcle à vous!
Pour déposer le malade, le servant de derrière donne
également l'ordre de Garde à vous ! sur quoi celui de
devant s'arrête, mais sans lâcher les hampes du siège,
Fig. 135.
1
3. Brancards d'urgence. 301
tandis que le pren1ier les replace à terre et dégage le
1nalade.
§ 377.
2° Siège-b,ranca·rd à capote. Après avoir retour11é les
ma11ches d'une capote, la doublure en dehors, 011 étend
Fig. 136. celle-ci par terre de
façon que son côté
extérieur soit tourné
contre le sol et ses
manches en haut. On
passe alors une per-
che ou un fusil jus·
qu'à sa. culasse mo·
bile, à travers cha-
que manche de haut
en bas, on replie les
,...~ deux pans de la ca-
pote par- dessus les
n1ancl1es et 011 les boutonne. Le mode de chargement du
blessé sur ce siège est le même que le précédent.
§ 378.
3° Siège-brancctrd à capote, de côté. On introduit à tra-
vers les deux mancl1es d'une capote, une perche ou un
fusil, de rnanière que la culasse mobile de celui-ci arrive
à peu près à la hat1teur de l'aisselle d'une des n1anches;

Fig. 137.
302 X. Transport des malades et blessés.
on n1et la capote à terre, le côté extérieur tour11é contre
le sol, on la boutonne et on replie le bas des pans sur
une largeur d'environ 60 centimètres. On place alors la
seconde perche ou le second fusil dans la n1ême direc-
tiol1 que la pren1ière sur le bord inférieur de la capote,
qu'on replie dessus st1r une largeur égale à celle de la
1
main, et on e11roule le tout de dehors e11 dedans jusqu'à
ce qu'il ne reste plus entre les deux hampes que l'es-
pace suffisant pour qu'un homn1e puisse s'y asseoir. Le
blessé s'installe lui-même en travers de l'appareil pen-
dant que les detlX porteurs soulèvent légèrement celui-
ci ; ses cuisses doivent reposer stlr la partie enroulée de
la capote et tout en s'y retenant avec les mains, il
appuie son dos contre la hampe opposée.
§ 379.
4° {)iège allongé à sacs pour blessés à demi-éte1~dus. On
prépare celui-ci de la même façon que le siège no 1 avec
cette différence qu'au lietl d'un sac on en interpose
deux entre les hampes, l't1n· devant l'autre. Lorsque
pour ces dernières on se sert de fusils, le sac qui fonc-


Fjg. 138.
tionne comme siège .doit être poussé jusqu'à la c11lasse
n1obile. Les jan1bes reposent alors sur le second sac.
Pour installer le blessé, on procède selon ]es règles dtl
transport à bras co111111e lors dtl chargen1e11t d'11n })ran- Il
1
3. Brancards d'urgence. 303

ca rd de ca111pagne. Les deux servants se lèvent avec


ensen1ble et c'est celui de derrière qui clonne l'ordre de
Garde à vous - levez ! et Garde à vous -posez !
§ 380.
5° Brancard à capotes pour blessés couchés. Après
avoir préparé deux capotes chacune avec deux ft1sils
dans les n1anches co1nme pour le siège no 2, on les
place l'une contre l'autre de façon qtle, de chaque côté
da11s le milieu du brancard, les fusils soient réunis deux
à deux par le canon sur une lo11gueur cl'environ 25 cen-

' ' 1 1

Fig. 139.
timètres et cle manière que les bouts des pans de ca-
pote viennent à se recouvrir; on attache alors de cha .
que côté les deux bot1ts des fusils solidement ensernble
au moyen des courroies dtl sac ou de la gourde, on re-
plie les deux capotes par-dessus les han1pes vers le
n1ilieu de l'intervalle entre celles-ci, on les boutonne et
on place enfi11 à l'extrémité supérieure du brancard
ainsi formé un sac 011 tln rouleau de paille en .guise
d'oreiller.
Lorsqu'on fait usage de perches, d'écouvillons ou de
lances comn1e harnpes, il faut, afin de consolider l'ap-
304 X. Transport des malades et blessés.
pareil, adapter à celles-ci en haut et en }Jas tlne traD
verse en bois.
§ 381.
ti 0 Brancard à co~trroies. Après avoir fixé à deux per-
ches de la lo11gueur indiquée plus haut ur1e traverse
supérieure et une inférieure avec un écarten1ent de 60
centimètres, on forme st1r [une étendue d'environ 2
mètres une sorte de filet au- n1oyen de courroies qt1el-
Fig. 140.

conques entre· croisées 6 à 8 fois autotlr des l1ampes ; le


tout est ensuite recouvert de paille ou de 111anteaux et
muni d'un sac en guise d'oreiller. On pourra utiliser des
courroiés de sacs, des bretelles de ft1sil, des étrivières,
des rênes de brides, des cordes ou bien une dot1zaine de
ceinturons réunis ensemble.
§ 382.
7° Brancards de paille. Un brancard d'urgence très

Fig. 141.
1
3c Brancards d'urgence. 305

solide et sur leqt1el le blessé se sentira relativement à


son aise, consiste à adapter à ·tln cadre for1né de deux
perches et de deux traverses un paillasson, ou une
natte de paille, de joncs, de roseaux ou de bagt1ettes ;
on pe11t at1ssi entortiller les hampes au moyen d'tlne ·
corde de paille tordue, de l' éi)aisseur de celles-ci ;
comme oreiller, on prend un sac, un faisceau de paille
ou une petite natte enroulée. En at1gmentant le nombre
des traverses, on obtient un brancard qu'on peut re-
couvrir d'une paillasse remplie ou de vêternents ou
simplement de paille.
§ 383.
8° Brancard-sac. Il suffit de découdre ou de fendre les
coins d'un sac virle à avoine, à grai11s, à farine ou en-
core (l'unè toile de paillasse et d'y introduire u11e per-

Fig. 14~2.
che de cl1aque côté, qtle l'o11 n1aintient écartées à l'aide
de deux traverses; tin sac de soldat sert comme oreiller

pour la tête du blessé.
On peut aussi relier le cadre de ce brancard atl
moyen de linges solides, de draps de lit, de couvertt1res
de campement ou par des toiles de tentes-abris, etc.
§ 384.
I_Jes brancards d'urgence peuvent enfin être utilisés
comme couchettes, en les plaçant stlr des pieux four~
cht1s, fixés dans le sol.
20
Sn6 X. Transport des malades et blessés.

4. La voiture médicale d'infanterie.


§ 385.
Chaque régiment d'infanterie possède une voiture
médicale d'infanterie attelée de deux chevat1x, qui sert :
1o Au transport du matériel sanitaire dont on a be-
soin au poste de secours, aussi longtemps qtle la troupe
marche sur des voies carrossables ;
2° à celui des havresacs du personnel sanitaire, lors-
que celui-ci porte le matériel ;
3° au transport de rnalades 011 de blessés, le tnatériel
11ne fois déchargé.
A la voiture, ort distingue :
1 o Le train de la voiture, à 4 roues, muni de très bons:res-
sorts et construit de n1anière à pou voir tourner sur place.
2° La f;aisse de la voiture, séparée du siège par une cloison
qui peut s'ouvrir· en avant afin de pouvoir aider depuis le
siège au chargement du matériel ou des blessés. Sur les faceg
latérales et en a~. rière sont fixées, au moyen de cl1arnières,
des planches qui peuvent être abaisséeE, vers l'extérieur.
3° Le toit, supporté en avant par la paroi antérieure, en
arrière par 2 montants en fer. Il sert à abriter les blessés et
le matériel contre le soleil et la pluie. En aucun cas, il ne
pourra être chargé avec du matériel d'aucune sotte. Sur les
côtés et à l'arrière sont suspendus des rideaux qui peuvent
être écartés; une fois fermés, ils sont maintenus par les crochets
des plancl1es latérales. Sous le toit son-t fixées deux tiges de
fer en U qui peuvent être abaissées pour faciliter le charge-
ment et le déchargeme!lt du matériel.
4° Le siège, placé en avant de la paroi antérieure. Il offre
de la place pour le conducteur et pour deux hommes malades
ou légèrement blessés.
5° Les coffrets, à savoir :
1
4. La voiture médicale d'infanterie. 307
a) Un coffret anlerie~ur, sous le siège, s'ouvrant en avant et
destiné à r~cevoir Je fonrrage pour les chevaux ;
b) Deux coffrets du m'ilieït, sous la caisse de la voiture, celui
d'avant s'ouvrant en arrière, et celui d'arrière ayant une ou-
verture sur les deux côtés latéraux. Dans le coffret d'avant se
trouv. .ent une corde, une clé à écrou~ un palonnier de re-
change, une esse, une rondelle de bout d'essieu et deux seaux
en toile à voile ; celui d'arrière est destiné aux couvertures ;
c) Un coffret posterie·ur, à l'arrière et sous la caisse de la voi-
ture, s'ouvrant en arrière et destiné à recevoir une caisse sa-
nitaire pour infanterie.
Des marchepieds, destinés à faciliter le chargement, sont
fixés sur les deux côtés et à l'avant de la voiture. Sous le toit
se trouve en outre, dans un fourreau, une paire de fanions
que l'on arbore en marche et pendant le combat dans les
porte-fa11ions adaptés en avant de la paroi antérieure ; - la
nuit, les deux lanternes fixées sur le devant de cette dernière
doive11t être allumées-. La voiture possède en outre : une mé-
canique desservie . par le. conducteur même ; à gauche, un
sabot et un anneau à glace, en avant du deuxième coffret du
milieu une l1ache ; à l'avant du train une boîte à graisse, une
burette à huile (pour remplir les lanternes sourdes), avec can-
nette, le tout dans un panier recouvert d'un eac en toile; en
a.rrière de chaque côté, 2 piquets de campement. pour faci-
liter l'établissement d'une table d'opération improvisée à
l'aide d'un brancard ; enfin des clés pour les coffrets. _

Le chargement du char se fait de la manière sui-


vante:
a) Matériel. Pour les coffrets, voir pltis haut. De ce
qui reste du matériel sanitaire des bataillons, les havre-
sacs sanitaires, les brancards et les fanions seront
placés dans la caisse de la voiture. A cet effet, on
écarte tout d'abord les rideaux; on abaisse ensuite les
marchepieds, les planches latérales ainsi que la posté-
rieure et les arceaux de fer du toit. Les havresacs sont
. 308 X. TranHport des 1nalades et blessés.
placés enst1ite atl milieu, p11is les planches latérales
sont relevées et les brancards, répartis à droite et à
gat1che des sacs, chargés depuis l'arrière du char ainsi
qtie les fanions. La planche postériellre et les marche-
pieds sont enfi11 relexés et crochés.
b) Blessés et malades. Deux hon1n1es couchés sur
brancard pet1vent être transportés. Les rideaux sont
d'abord écartés, les marchepieds et les parois latérales
abaissés et les arceaux relevés, deux servants se pla.
cent l'lin sur le siège, l'autre sur le marchepied à l'ar-
rière de la voiture. Le premier descend de suite la cloi-
son. Les porteurs déposent le brancard à côté de la
voiture, se font front, soulèvent le brancard et le glis-
sent de côté sur le pont, avec l'aide des servants qui
saisissent les hampes intérieures. Les armes et le ba-
gage sont ensuite déposés à côté et en dessous des
brancards. Les planches latérales ainsi que les marche-
pieds sont relevés et les rideaux plus ou moins fermés,
selon les besoins.
Le .déchargement a lieu en sens inverse.
Deux hornmes légèrement blessés ou éclopés peuvent,
après avoir abaissé la planche postérieure, être encore.
transportés assis sur l'arrière du pont de la voiture. Ils
font face en arrière et laissent retomber les jambes. Deux
autres peuvent prendre place st1r le siège à côté du
conducteur.
Dans le cas où il n'y at1rait que des l1on1n1es à trans-
porter assis, on abaisserait l~s arceaux èt toutes les
planches et l'on placerait l_es ho1nmes sur le bord du
pont. De cette manière on obtient de la place pour 10
hommes assis, à savoir 4 sur cl1aque côté, 2 à l'arrière
et 2 sur le siège ; mais bien entendu seulement lorsque
la caisse de la voiture est complètement vidé~. Les ar-
nies et le bagage sont placés au milieu dtl pont. 1

l
l
5. Voitures à blessés. 309

5. Voitut"e à blessés d'ordonnance.


§ 386.
Elle se con1pose des parties suivantes :
1o De la caisse de la voiture formée d'un long cadre
solicle sous lequel so11t adaptés deux coffrets : le pre-
mier, plus petit que l'autre et placé à l'avant, s'ouvre
au n1oyen d'une porte a11térieure et contient le petit
équi1)ement (hache, clef anglaise et une corde); on y
met e11 outre l'a,roine des chevatlX; le second se' trouve
à l'arrière du char, est ouvert en haut et se ferme par
11ne porte postérieure; on y renferme le gros coussin du
milieu lorsqu'on ne s'en sert pas ou bien les effets des
malades à transporter. Le couvercle du coffret de devant,
ainsi que celui de la partie postérieure du coffret de
derrière, sont formés chacun par une banq1tette à double
largeur recouverte d'un grand coussin, sur laqtielle six.
h·ommes peuvent être assis dos à dos. U11e planche for-
tement re111bourrée sert en avant et en arrière de dos-
sier at1x trois blessés occupant les sièges. extérieurs. Ce
dossier est supporté de chaque côté par une tige à
charnières qui pern1et de le transposer de façon que sa
partie rembourrée vienne former un prolongen1ent de
la banquette antérieure ou. postérieure. Deux traversins
servent de dossier à ceux qui sont assis en dedans de la
voiture. Le vide entre la banquette antérieure et la
postérietlre peut être co1nblé par une troisième planche
fortement rembourrée et n1unie de poignées (coussi1~ d-z~;
1niliett). 1"'ous les coussins sont recouverts de cuir.
La voiture est fermée cle chaque côté par une planche
1nobile qui, lors de son an1énagement ainsi que pendant
le chargen1ent et le déchargert1e11t des })lessés, est dé-
crochée et suspendue au cadre de la plate-for111e.
En fait de 1narchepieds la voiture possède :
310 X. Transport des tnalades et blessés.
2 grands en bois, qui se décrochent en partie, l'un en ·
avant, l'autre en arrière.
2 grands en fer, articulés, 1 de chaque côté.
8 petits en fer, à chaque roue et aux coins du char.
2° La caisse de la voiture est suspendue sur des res-
sorts faisant partie du train antérieur et postérieur.
3o La voit11re est recouverte d'un toit supporté par 4
montants en fer et garni d'une galerie et de 6 rideaux
qu'on peut dérouler; on peut y réduire des objets légers
tels que quelques brancards, fusils ou sacs ; il est par
contre défendu d·y monter ou d'y déposer des caisses
ou des n1alles. Deux lanternes sont fixées sur le deva11t
d~ la galerie, et sous le toit se trouvent au milieu 2
brancards de campagne et à côté, à droite, pliés dans
tln fourreau, deux fanio11s (un suisse et un à la croix de
Genève) que l'on arbore en marche et penda11t le com-
bat, le premier à droite et le second à gauche, dans les
porte-fanions adaptés aux montants de devant.
4° A l'extérieur de la voiture se trouvent encore la
1nécanique, 11ne boîte à graisse de char, un sabot avec
chaîne, tln. anneau à glace (crapaud) et un palo1~nier de
rechange (en arrière et à droite).
§ 387.
Cette voiture excessivement JJien suspendue et très
1
facile à conduire peut être a1nénagée de trois n~a1~ières
diffëre1~tes par la transposition des dossiers et des cous-
1
i
sins, n1ar1œuvre à laquelle une équipe de deux hon1mes
(servants) placés chactln devant un des longs côtés du
char suffit. 1i
. i

1o Pou,r blessés assis et cottchés : Les deux dossiers J

étant placés verticalement, les servants mettent les l


coussins du milieu dans l'ouverture du coffret posté-
rieur et placent un ou les deux traversins contre le dos- l
l
5. Voit ures à blessés. 311
sier de derrière. On a alors dans le milieu une couche
potlr 2 ·à 3 grièvement blessés et en avant et en arrière
sur chaque banquette 3 sièges pour des malades assis.
C'est de cette manière que la \roiture doit toujours se
trouver aménagée en marche et dans le parc.
2° Pour blessés assis : Les sPrvants enlèvent le coussin
du milieu, le réduisent dans le coffret postérieur, puis
placent verticalement l'un des deux traversins contre le
dossier de devant et l'autre contre celui de derrière. On
obtient ainsi 12 sièges.
3° Pour blessés couchés : Les servants rabattent le dos-
sier antérieur en avant, le postérieur en arrière et les
fixent au moyen des courroies destinées à cet usage ; ils
enlèvent ensuite les marchepieds en bois et les adaptent
au bord libre des dossiers. Les traversins se placent or-
dinairen1e11t l'un au milieu de la voiture, l'autre contre
le dossier de derrière formé par le marchepied en bois.
Il résulte de cet arrangement une surface de 2 lon-
gueurs d'homme rembourrée et pouvant contenir 4 à 6
blessés gra,?es.
§ 388.
La voiture étant basse et d'un accès facile de to11s les
côtés, la manœuvre du chargement ainsi q·ue celle d1t dé- ·
chargement des malades et des blessés n'offre aucune dif-
ficulté. Pour le chargen1ent, il faut tot1jours commen-
cer par enrouler d'une façon bien unie les rideaux et les
fixer, après quoi on ouvre les rnarchepieds articulés,
ptlis on enlève les planches latérales. Les hommes légère-
ment atteints peuvent, en utilisant ceux-ci, monter et
descendre un à un du char, seuls ou en étant légère-
ment soutenus.
Quant atl chargen1ent des blessés à transporter
couchés, on y procédera avec les précautions suivantes:
une équipe de deux ou trois l1ommes (servants-porteurs)
312 X. Transport des malades et blesses.
se place à deux pas à côté de la voitt1re en faisant front
en face de la couche qui doit être occupée; les bran·
cardiers apportent le brancard chargé en se plaçant
e11tre les servants-porteurs et la voiture de manière que
la tête et les pieds du blessé correspondent à l' extré·
mité postérieure et antérieure de la couche, puis ils
lèvent le brancard aussi haut que possible. Les ser-
vants-porteurs font un pas en avant41 saisissent le ma-
lade (transport à bras, exercice 12 ou 15), le soulèvent
et pendant qu'ils font un pas en arrière, les ])rancar-
diers partent au pas de course; les servants-porteurs
s'approchent ensuite de la voiture et y installent (en
utilisant les marchepieds) le blessé de mar1ière que le
côté de sa lésion soit placé en dedans et que ses pieds
soient tournés vers le timoJL Lorsque cela est néces·
saire, on cale les différents blessés au moyen de paille
et d'effets d'habillen1ent.
Lorsque la voiture est aménagée pour blessés cou .
chés seulement, un servant supplémentaire, placé à
l'avant ou à l'arrière de la voiture, devra saisir depuis
er1 dehors du montant du toit, la partie (tronc ou pieds)
portée par le servant qui lui est le plus proche, dès que i
le blessé a été soulevé par-dessus la surface de la voi-
ture, en évitant qu'il vienne se het1rter contre les mon-
tants du plafond. 1
Le chargement terminé, on ren1et en place les plan- j
ches latérales, on ferme les marchepieds et on abaisse tJ
les rideaux du côté du soleil ou du vent. 1
En passant sous des arbres, etc., on veillera à ce qt1e i
les hampes des fanions ne soief!t pas brisées.
Après avoir e11roulé les rideaux, ouvert les 1narche· 1
pieds et décrocl1é les planches latérales, on procède au
décharge1nent, con1me pour le chargement e11 4 ten1ps, 1
.
savoir : 1
J

'
l
5. Voitures à blessés. 313
1er tel'nps : Les servants-porteurs er1lèvent le blessé de
dessus la voiture et font deux pas en arrière.
2me ten~ps : Les brancardiers arrivent au pas de
course, se placent entre les servants-portet1rs et la voi-
ture puis soulèvent le brancard.
3me te1nps : Les servants-porteurs y déposent le ]Jlessé
ainsi que ses effets.
4111 e te1nps : Les brancardiers repartent.
,..fot1tes ces n1anœt1vres peuvent avoir lieu éles detlx
côtés de la voiture à la fois.
§ 388 a.
Directions pour l'·instructeur. La subdivision est placée
sur 2 rangs à 6 pas de distance de la voiture et. à sa
gauche, on désigne en alternant at1tant que possible une
équipe composée d'un certain nombre de servants. Tan-
.dis que pour l'an1énagen1ent proprement dit de la voi-
ture, une seule file suffit, il faut une équipe de 5 files
pour enrouler et dérouler les rideaux.
Après l'indication des numéros qui doivent fonc-
tionner co1nme servants, l'i11structeur donne l'ordre de:
Garde à vous - fix·e ! 1)récise le rôle de chactln et ajoute
celui de : A vos postes - marcl~e ! Les hommes désignés
font un quart de tour à droite, puis se rendent vers l'ar-
rière-train de la voiture en passant derrière la subdivi-
sion; arrivés là, l'équipe se dédouble (le 1er rang passant à
gauche de la voiture, le 2me à droite) et une fois à sor1
poste fait front contre celle-ci. I.Ja n1anœuvre d'amé11age-
ment s'exécute sur l'ordre de: Etl n~tains! après quoi cha-
cun reprend positjon. Sur celui de Rentrez! l'équipe fait
un qt1art de tot1r contre l'arrière de la voiture et re11t1~e
dans le rang en st1ivant le chemin parcouru lors de la
sortie.
Pour les exercices de chargPment et de décharge-
314 X. Transport des n1alades et blessés.
ment des blessés, les homn1es cl1oisis comme servants '"1
111archent en colonne par file ·vers le côté indiqué de la
voiture, font front contre celle·ci et se mettent sur un
rang. Le nun1éro 1 est servanf de tète, le dernier nu-
méro servant des pieds ou bien porteur supplémentaire.
La rentrée dans le rang s'effectue en sens inverse.
S'agit-il de légèrement blessés, on place alors la subdi-
vision de flanc après avoir désigné un rang de blessés
supposés et l'autre de porteurs ou conductetlrs. Sur
l'ordre de Chargetnent - en 1nains ! les porteurs saisis . .
sent ou soulèvent immédiate1nent les blessés ; . ils se
111ettent en n1arche sur celui de : En avan,t- 1narche!
. dans la direction de l'arrière-train de la voiture, se dé-
doublent t1t1e file à gat1che, une à droite, puis effectuent
le chargement. Sur l'ordre de : Rentrez ! les conduc-
teurs 011 porteurs rentrent à leur place dans le même
ordre.
· Les hon1mes S\lpposés grièvement blessés doivent se
coucher à une certaine distance de la voiture d'où les
brancardiers. vont alors les chercher. Si l' éqt1ipe de
chargement ou de déchargement doit changer de place,
cela se fait par le côté du servant de tète. Les servants
supplémentaires ont à s'occuper du placement des
effets sur la gaJerie de la voiture de manière à ce qt1'ils
soient bien au-dessus des blessés correspondants.

6. Voitures de 1--équisition. ·
1
§ 389.
On entend par voitures de réqttisition les ch.ars tels
qu'ils sont usités dans les différente~s contrées dtl pays
et CJUe les canto11s, les cornn1unes et les particuliers
doivent follrnir à l'armée pour le transport du matériel
de guerre potlr lequel il n'y a point, ou pas · assez
6. Voitures de réquisition. 315

d'équipages d'ordonnance. C'est ainsi qu'il est alloué


une de ces voitures à chaque ambulance pour le trans-
port de ses fourrages et de ses bagages ; les lazarets,
soit de division, soit de corps ainsi que les colonnes de
transport devront se contenter encore longtemps de
voitures de ce genre pour effectuer leur service des
convois sa11itaires.
Pour se servir de voitures auxiliair~s à blessés, ces
chars doivent être préparés· à cet effet par les soldats
sanitaires. Cet an1énagement varie suivant qu'il s'agit
d'homn1es légèrement atteints et d'éclopés qui pour-
ront être assis, Oll bien de blessés graves c1ui devront
être transportés couchés; dans certains cas une même
voiture devra être.disposée pour ces deux catégories de
r11alades à la fois.
En général on choisira pour cet usage des chars à
échelles ou à pont solides, bien construits et pas
trop lourds, pqurvus de mécanismes pour enrayer,
ainsi que d't111e banquette-siège pour le cocher; les voi-
tures à échelles devront en outre être garnies d'tln
plancher et celles à pont de cadres.
On adaptera à chaque voiture les accessoires sui-
vants : 1o stlr le devant à droite et à gauche une plan-
chette ou un liteau solide pour y attacher, con1me à la
voitt1re à blessés, de jour les fanions suisses et interna-
tionaux, et de nuit des lanternes; 2° su.r l'un des côtés
un écriteau en tôle, verni en ])leu, qui indiqt1e le nu-
méro de Ja voiture et celui de l'an1bulance, du lazaret
ou de la colonne de transport. Ces écriteatlx se trou .
vent en non1bre suffisant dans les dépôts fédéraux de
guerre o-L1 l'on garde le n1atériel sanitaire de division.
· Qua11t à l'arrangen1ent propren1ent dit de ces chars
con1me voitures de malades, on se conformera at1x
prescriptions suivantes :
316 X. Tra11sport des 1nalades et blessés.

(L'instrtlction de l'an1énagement et du cl1argeme11t


Lies voitures de réquisition doit autant que possible se
faire cl'après les directions données pour la voiture à
blessés.)
A. Aménagement des chars à échelles.
§ 390.
On se procure en gé11éral sur place le matériel 11éces-
saire consista11t en planches longues et courtes, en
perches, en lattes de différentes dirnensions, en liens et
en paille. On prendra par contre les outils dont on aura
besoin ainsi que les cordages, la ficelle et les clot1s, soit
da11s le tiroir du fourgon d'ambulance, soit dans le
compartiment antérieur d'un des fourgons de réserve B
du lazaret de corps.
1. Char à échelles pour le transport de 14 à 20
blessés assis.
1o Avec banq·uettes latérale.~. Pour remplacer pltls Oll
n1oi11s dans ces véhicliles les ressorts à suspensio11, or1·
adapte au moyen de cordes attachées aux arbres SUJlé-
Fig. 143.

1
1
6. Voitures de réquisition. 317
riet1rs des éch(lles et à la haute11r d'une chaise au-
dessus du fond du char, dev·ant, a11 milieu et derrière
<le fortes traverses en bois rond, or1 place ensuite sur
celles-ci, de chaque côté, une planche d'un pied de lar-
geur en guise de banc qu'on peut ren1bourrer de nattes
en paille, de couvertt1res ou d'effets d'habillement.
Lorsque les échelles sont trop basses pour pouvoir
servir comme do~siers, on en construit afin de rendre le
transport plus agréable aux blessés et d'empêcher qt1'ils
ne puissent tomber. Dans ce bt1t on attache également
à l'avant, atl milieu et à l'arrière de la voiture de cha-
que côté trois pièces de bois 011 lattes verticales, de façon
que leurs extrémités inférieures se trouvent en dehors
et leurs extrémités supérieures en dedans des arbres
qu'elles doivent suffisan1ment dépasser. On fixe inté-
rietlrement à ces lattes, à ·une hauteur telle qu'un
hon1n1e assis puisse commodément s'y appuyer avec les
{-coudes, une der~ière perche ou latte longitudinale. On
peut suspendre à celles-ci les sacs, ceinturons, gibernes,
sabres, etc., des blessés ; quant à let1rs fusils il est pré-
férable de les placer dans le fond de la voiture sous les
bancs.
2° Avec banquettes transversales. Lorsqt1e les chars
sont étroits, il vaut mietiX installer de petits bancs
fixés en travers du char; le matériel do11t on a alors
besoin, se compose de 3 traverses, 2 supports, 4 à 6
planches pour sièges et des cordes.
3° Lorsqu'il est impossible de se procurer le bois et
les planches nécesEaires, on se contente d'attacher dans
la voiture, au moyen de cordes, des chaises ou des
bancs d'école, d'auberge, etc.
Le chargement de tous ces véhicules s'opère par
l'arrière en appuyant contre la partie postérieure du
fond de fortes planches par lesquelles les malades mon-
318 X. Transport des malades et blessés.
-~
tent u11 à tln, set1ls 011 quelque peu soutenus Iors·que
leur état l'exige (voir fig. 1"48). Ils en sortent de la
1nême façon. A défaut de planches, on arrange une
sorte d'escabeau au rnoyen de pierres, de sacs, de
troncs d'arbre, etc.
§ 391.
11. OJtar à écltelles poztr blessés coucltés ou èt la fois
pour blessés assis et cottchés.
1o Avec cottcl~e de paille sttr filet de cordes. Selon les
besoins et suivant la longt1eur des échelles; on installe
une couche stlr toute l'étendue de la voiture, ou bien
seulement dans son milieu de façon à pouvoir adapter
en outre une banqtiette transversale à l'avant et à l'ar-
rière. Dans le premier cas on peut placer jt1sqt1'à 4 à 6
blessés couchés et dans le second 2 à 3 couchés et 4 à 6
assis. Potlr donner une certaine élasticité à la couche,
on forme celle-cj à l'aide d'un filet en passant une'·
longt1e corde (ou plusietlrs petites fortement nouées
ensemble) d'un des arbres supérieurs d't1ne échelle à
l'autre plusieurs fois de suite selon l'étendue que l'on
Fig. 144.

veut donner à la couche. Pour que le filet soit correct,


il faut toujours faire passer la corde autour de l'arbre
de l'échelle par en hat1t et en dehors, puis on la ramène
en dedans de celle-ci, on repasse sur le bout que l'on
vient de tendre .et on recommence du côté opposé et
l
6. Voitures de réquisition. 319
ainsi de suite (fî,g. 144). Il vaut cependant mieux sus-
pendre préalablen1ent en dehors des échelles, au moyen
de cordes fixées aux arbres supériet1rs, à rni·hauteur
des barreaux, une perche ajrant la longueur de la
couche et y adapter alors le filet. De cette façon, la
couche est moi11s élevée et les arbres supérieurs des
échelles servent de parois latérales. Il y a des chars à
échelles qui, entre les de·ux arbres, en ont un troisièrne
placé justement au milieu, ce qui rend ces perches inu-
tiles et facilite l'installation. On étale enfin Stlr le filet
une couche épaisse de foin ou de paille que l'on re-
Fig. 145.

couvre de couvertures, de draps ou de manteaux, ou


bien on y pose une paillasse re111plie ou un matelas.
2° Avec couche de paille sur les planches. Pour obtenir
une certaine élasticité, on peut suspendre devant et
derrière à chacun des arbres supérieurs et à une dis .
tance d'environ 1 mètre 1 / 2 une corde à travers laquelle
on introduit également devant et derrière une perche
transversale assez longue pour q11'elle dépasse de cha-
que côté quelq11e peu 1es échelles ; on y pose ensuite
des planches de la longueur d'un lit sur lesquelles on
prépare une couche au n1oyen de paille, de foin ou de
vêtements.
320 X. Transport des malades et blessés.
3° Avec bra1~cards suspettd'US dans la voiture. Suivant
la longueur du char à échelles on peut suspendre aux
arbres supérieurs un ou deux brancards d'ordonnance
à l'aide d'anses forn1ées par des cordes ou des cour-
roies ou en utilisant des bretelles de brancardft Afi11 de
donner plus de garanties, il. faudra ajot1ter des cordes
C{lli iront d'un des arbres supérieurs de la voitt1re à
l'autre en passant par-dessous le brancard, mais qtli ne
devront pas être tendues de manière à toucher celui-ci.
4° Avec brancards ~reposant sur des fagots. On peut en-
fin, pour amortir les chocs de la voiture, y placer les
extrémité~ d'un brancard sur des fagots épais composés
de branches, ou sur de gros rot1leaux de paille ou de
baguettes, qu'on lie forte111ent ensemble à l'aide de
ficelles 011 de fils d~ fer, ou bien on utilise de petits ga .
bians remplis de n1ousse, de feuilles, de paille, ou des
fascines de sape. Tous ces supports doivent être bien
fixés dans la voiture. i

§ 392.
Pour charger des ma-
lades co11chés sur les
chars à échelles ainsi
préparés, on installe une
rar;npe en plaçant sur
l'un des côtés de la voi-
ture entre la roue de de-
vant et celle de derrière
2 011 3 fortes plancl~es
d'accès de manière que
l'une de leurs extrémi-
tés repose sur la longe
de la voiture et l'autre
Fig. 146.
stlr le sol ; on essaiera

1
6. Voitures de réquisition. 321
soigneusement ces planches au point de vue de leur so-
lidité, et si cela est nécessaire, on les appuiera sur des
billots 011 des troncs d'arbres. Afin de bien pouvoir les
fixer sous la voiture, on sera même quelquefois obligé
de soulever un peu les roues du côté opposé (fig. 146).
Le chargement étant ici plus difficile que pour les voi-
tures à blessés d'ordonnance, à cause de la hauteur de
la couche, il faudra agir avec les plus grandes précau-
tions et avoir suffisamrnent d'hommes à disposition,
afin que le malade ne risque pas de tomber. Deux bran-
cardiers saisissent le blessé selon les règles dt1 trans-
port à bras, puis, après avoir gravi avec prudence la
rampe de chargement, ils l'installent dans la voiture et le
recouvrent avec· une capote ou une couverture. Son sac
peut être utilisé comme oreiller; ses autres effets d'é-
quipement sont placés au fond de la voiture.
Fig. 147.

Le déchargement s'effectue de la même manière ; on


postera toutefois par précaution un homme de chaque
côté de la rampe, afin d'aider les servants-porteurs à
desce11dre comme aussi pour les empêcher de glisser.
21
322 X. Transport des malades et blessés.

B. Aménagement des chars à pont.

§ 393.

Le matériel nécessaire à cet effet consiste en plan-


ches et planchettes, Jattes, supports, longues perches,
cordes et clous.
1. Char à pont pour environ 18 blessés assis avec ban-
quettes en long. On prend deux planches ou bancs
larges de 36 à 40 centimètres et un peu plus longs que
le plateau de la voiture ; on les place au milieu de façon
qu'ils viennent reposer sur les parois antérieures et
postérieures de son cadre; afin de les immobiliser, on
en cloue les extrémités sur deux traverses s' en1boîtant
exactement dans le cadre en s'appuyant contre les pa-
rois précitées.
Les blessés ou éclopés placés sur ces bancs se trou-
vent par conséquent assis dos à dos, les pieds contre
les parois latérales de la voiture. Pour donner pltls de
solidité aux sièges, on fixe au moyen de deux clous et
exactement sous le milieu de chaque banc une petite
planche verticale de mème hauteur que les parois du
char. Pour plus de commodité on peut aàapter entre les
bancs un dossier selon les prescriptio11s indiquées au
§ 390 pour l'aménagement des chars à échelles.
Le chargement et le déchargement de ces voitures
peuvent s'effectuer soit de côté, soit depuis l'arrière,
d'après les mêmes règles que potlr les chars à échelles. .
Lorsque la largeur du char ne comporte pas l'installa-
tion de bancs en long, on peut remplacer ceux-ci par un
nombre correspondant de banquettes transversales re-
posant sur les parois latérales du cadre et maintenues
im1nobiles par des lattes clouées en dessous des bancs
et en1boîtant la paroi en dehors et en dedans.
1
6. Voitures de réquisition. 323
§ 394.
1. Char à pont pottr blessés couchés ou â la fois pour
blessés assis et coucl~és.
1o Sur une co·uche de paille avec filet à cordes. On pré .
pare d'abord un support au moyen de 2 grosses plan-
che~ transversales dont la lo11gueur correspond exacte.,
ment à la largeur intérieure dti cadre de la voiture et l~
largeur à la moitié de sa hauteur. Après avoir pratiqué
au milieu ainsi qu'à deux des coins de ces traverses une
encoche rectangt1laire, on les place verticalement à
l'avant et à l'arrière du char, en les éloignant l'une de
l'autre suivant une longueur d'homme et à une certaine
distance des parois antérieures et postérieures ; lorsque
la voiture a 21o11gueurs d'l1omme, une troisième planche
semblable aux précédentes est posée au milieu du pla~
teau. Toutes les encoches étant tournées en haut, on y
glisse trois longues perches suffisamm·ent fortes, autour
desquelles le filet à cordes doit être tendu. Pour termi.,
ner l'installation on se conforme aux prescriptions indi~
quées au § 391.
2. Sur deux brancards. Le filet à cordes pertt êtr~
remplacé par deux brancards de campagne, dont les
hampes reposent dans les encoches des traverses ; dans
ce cas il faudra un peu élargir celles du milieu, puis~
qu'elles doivent recevoir deux hampes au lieu d'une seule
perche.
Lorsqu'on devra aménager des chars à pont qui ne
possèdent pas de parois latérales, il faudra avant de
procéder de la manière décrite plus haut, improviser
d'abord un cadre solide atl moyen de planches.
§ 395.
2. Arrangement d'une toiture d'u'rgence.
Pour préserver les blessés des intempéries, il faudra
824 X. Transport des malades et blessés.
toujours recouvrir les voitures réquisitionnées. Comme
le règlen1ent d'an1inistration ·prescrit que tous ces véhi-
cules seront pourvus en campagne d'une couverture im-
perméable ou bâche, on utilisera celle-ci en première
ligne après avoir adapté à la voiture un s11pport de fa-
çon à former une sorte d'ogive. Le procédé le plt1s sim-
ple consiste à attacher par leur gros bout de chaque
côté du char, 4 à 6 baguettes flexibles en noisetier ou
en frêne de l'épaisseur d'un pouce, et de 1 1/ 2 à 2 mètres
de longt1eur. On en recourbe les extrémités libres l'une
contre l'autre et on les attache ensemble. Pour donner
plus de solidité à cet échafaudage, on fixe le long de la
plus grande hauteur de ces cerceaux ainsi que sur leurs
côtés de longues branches droites, telles qtle des baguet-
tes ou des liteaux à galandage, et puis on recouvre le
tout de la bâche qu'on fixera bien à la voiture. A défaut
d't1ne bâche, on la remplacera par des draps, des sacs
1
de paillasse ou par des manteaux de tentes, etc.
Fig. 148.

Une toiture de ce genre mettra les blessés suffisam-


ment à l'abri contre le soleil, la pluie, le vent et la pous-
1
7. Véhicules divers. 325

si ère. Toutefois, dans la saison froide, il sera préférable


de tapisser le fond, le toit et les parois du cl1ar de nattes
de paille fabriqrtées d'après les prescriptions indiquées
au § 848 du Manuel. Pour augtnenter encore Je bien-être
des blessés, on pourra même fermer l'extrémité anté-
rieure et postérieure du véltic11le par des draps ou des
nattes de paille en forme de rideaux que l'on fixera aux
cerceaux de la toiture.
Pour en1pêcher l'eau de pluie de pénétrer, on tressera
les nattes formant le toit de manière que les brins de
paille soient placés transversalement et non pas en long.
Afin de lui donner plus de solidité, on attache par-
dessus la bâche ou les nattes de paille sur le faîte et
sur les côtés quelques liteaux.
Le chargement des blessés couchés dans les voitures
ainsi recouvertes ne pourra être effectué que depuis
derrière: de11x brancardiers monteront sur la voiture
afin de recevoir les brancards contenant les malades,
que deux autres porteurs hisseront avec prudence; ils
les déposeront sur la couche préparée du char. Lors du
déchargement on procédera d'une manière inverse.
7. Véhicules divers.
§ 396. ~

Il est évident qu'en campagne aussi bien que dans des cas
d'urgence, on n'utilisera pas seulement les voitures dont
il vient d'être question, mais encore les voitures les plus
diverses, en tant qu'il est possible de les aménager. C'est
ainsi que les voitures vides à fottrrage, à provisions ou à
bagages pourront souvent être mises à la disposition des
places de pansement.
Lorsqu'il s'agit de ne transporter que des blessés lé-
gèrement attei11ts, ou chez lesquels les lésions des mem-
bres inférieurs permettent de rester assis ou simplement
326 X. Transport des malades et blessés.
à demi étendu, on peut bien utiliser des voitures de tram-
ways, des omnibus, des voitures de poste, ainsi que des
calèches de tous genres. Dans les cas de blessures des
membres inférieurs, le mieux sera de fixer ces derniers
solidement sur une planche bien rembourrée et placée à
travers les deux banquettes de la voiture. Tot1tefois, des
portières trop étroites interdiraient de charger des bles-
sés de ce genre.
On pourra aussi se servir avec avantage de voitures de
t"oulage, d.e camions, de tapissières, de breacks, de cabrio-
lets, de charrettes et lorsqu'on se trouve en n1arche, de
caissons d'artillerie, d'affûts de rechange, de haquets, etc.
Parmi ces véhicules, on préférera naturellement ceux
qui sont bien stispendus et faciles à charger.
En hiver, lorsque les chemins seront bons pour les
traîneat1x, on utilisera d'autant plus ceux-ci, que ce mode
de transport est très doux pour les blessés ; par contre,
il est clair qu'il faudra les préserver de la neige et du
froid en les plaçant sur une couche abondante de paille
ou de foin, et en les recouvrant d'une manière convena .
ble.
8. Transport à la montagne.
§ 397.
Les appareils suivants sont destinés au transport ré-
glementaire des blessés en pays de montagne :
1o Le bra11card de carnpagne art,iculé tel qu'il se trouve
dans l'équipement des batteries et ambulances de mon-
1
tagne.
2° Le traîneau san1~taire, spécialement destiné au trans-
port des blessés dans la région des pâturages de notre
pays (à la descente) et qui, afin de mieux pouvoir être
chargé sur un~ bête de somme, se démonte complète-
ment. Il se compose de 7 pièces de bois en partie garnies
de fer s'adaptant les unes aux autres au moyen de che- •
l
8. 'Transport à la montagne. 327
villes en bois, puis d'un support n1obile sur lequel on
peut fixer un brancard qtle1conque et arrangé de telle
façon que ce dernier, même lors d't1ne très forte pente,
reste toujours dans une position horizontale. Lorsqu'on
ne relève pas les pieds du brancard, ceux-ci agissent
comme sabots.
Pour conduire le traîneau, un seul soldat sanitaire
suffit; à cet effet, il se place entre les extrémités anté-
rietlres des hampes du brancard et, passant les poignées
en bois attachées par des cordes aux cornes du traîneau,
dans les anses d'une bretelle de brancard, se sert de
celles-ci comme sangle de traction. La tète du blessé sera
tot1jours placée en arrière. Le conducteur du traîneau
marche en appuyant ses talons sur le sol et en renver-
sant le haut du corps en arrière; il guide et dirige le
traîneau par les bouts des hampes du brancard.
§ 398.
La troupe sanitaire doit en outre savoir improviser au
moyen d'un matériel quelconque, se trouvant sur l~s
lieux, des sièges de montagne, ainsi que des chaises à por-
teurs et des glissoire3 d'u.rgence.
1o Pour fabriquer un siège de montagne, on r~n1bourre
une branche d'arbre forte ou une perche longue d'enviA
ron 70 centimètres en l'entourant d'une natte de paille
ou d'une pièce de vêtement bien fixée. De cette façon on
obtient un rouleau dont on passe les deux bouts dans
les anses d'une bretelle de brancard; le porteur endosse
cet appareil de manière.,que la bretelle reposant sur la
nuque passe devant les épaules et que le rouleau repose
sur ses lombes. Le blessé s'assied alors sur ce siège et
s'y tient suivant le·s règles indiquées pour le transport à
dos.
2° 1\.u lieq d'un rouleau on :peut improviser un~ sellettf!
328 X. Transport des malades et blessés.
en clouant deu·x petites planches de façon à former un~;
on fixe ensuite à la planche inférieure une troisième ho·
rizontale qui sert de siège; enfin on y fixe en haut le
milieu d'une bretelle de brancard de façon que ses bolits
puissent servir e11 guise de bretelles de havresac.
3° Lorsqtle les membres inférieurs d'un blessé doivent
être soutenus, on adapte des deux côtés de la ·selle1.te
des allonges en bois semblables à des attelles et longues
d'environ tln mètre, puis après les avoir rembourrées,
on y dépose les jambes du blessé en les écartant, et on
les y fixe au moyen de courroies.
On creusera sur la face inférieure du siège une exca-
vation, afin que le porteur puisse y appuyer son bâton
de montagne lorsqu'il veut se reposer.
Dans tous ces modes de transport il est recommanda .
ble d'attacher le blessé au tronc du porteur au moyen
d'une sangle disposée en travers du dos.
4° Pour transfàrmer une chaise quelconque en chaise
à porteurs, il suffit d'attacher latéralement à celle-ci au
moyen de cordes ou de courroies deux fortes perches en
guise de ham.pes.
On peut aussi se servir d'une chaise au lieu de la sel-
lette décrite plus haut (2); on y fera également asseoir
le blessé à califourchon, la poitr.ine contre Je dos du por-
teur. Afin d'empêcher que le porteur soit blessé par la
chaise, on intercale entre son dos et l'appareil une petite
natte et un rouleau en paille ; ce dernier vient reposer
sur ses lombes.
5o Un mode de transport très doux pour les blessés
couchés consiste dans l' e·mploi des glissoires de 1nonta,qne.
Pour improviser cet appareil, on prend deux longues
perches ou troncs de jeunes arbres dont l'une des extré-
mités est portée par un homme ou par un mulet, tandis
que l'autre glisse sur le solp On rétinit ces perches au
1
9. Transport par chemins de fer. 32~

moye11 d'un certain nombre de traverses, puis on y ar-


range une couche avec de la paille, des branchages, de~
baguettes, etc., et cela de façon que les membres infé-
rieurs soient maintenus dans une position relevée.
9. Transport par chemins de fer.
§ 399.
Les chetnins de fer présentent l'imn1ense avantage de
pouvoir transporter les blessés et malades en grand
nomlJre à la fois, très rapidement et à de grandes dis·
tances.
Ceux d'entre eux qui peuvent voyager assis sans st1ites
fâcheuses, sont placés sur les sièges des voitures à voya-
geurs ou des 'vagons à marchandises aménagés pour le
transport des troupes. Il faudra par contre faire des pré·
paratifs spéciaux pour ceux dont l'état nécessite d'être
transportés couchés.
§ 400.
Les wagons qui se prêtent le mieux au transport des
blessés sont les voitures à voyageurs de IJJme classe j elles
possèdent, en effet, des perrons et portes larges, elles
ont de bons ressorts et sont bien aérées et bien éclairées.
Ü11 peut dans un wagon à 4 essieux établir 20 lits et 10
dans un à 2 essieux. C'est pour toutes ces raisons qu'on
les utilise pour le ser-vice régulier de transport des malades
par chemins de fer.
Pour les transformer en ·wagon-lazaret, on a besoin
des objets suivants : montants, planchettes à intercaler,
vis à bois, crochets, latte-mesure, outils, brancards et
sangles de suspension.
L'in.stallation des wagons se fait de la manière sui-
vante:
1o Le personnel des chemins de fer enlève les ban-
quettes, les poêles superflus et (en tant que cela est né-
330 X. Transport des malades et blessés.
cessaire) les filets à bagages, puis il ouvrira les doubles
portes et les balustrades des perrons.
2° Les wago11s étant vidés, on distribtie les montants
en allant de la porte vers le poêle. On place .le pren1ier
monlant de chaque côté dans le coin, de telle sorte que
les trotls à crochets les plus bas soient dirigés contre ~a
paroi du fond. On marque et on perce ensuite les trous
à vis à la polltre de support supérieure et inférieure de
la voiture après quoi on visse solidement les montants.
Les planchettes ne se vissent que dans les wagons à 4
essieux entre le montant et la poutre de support supé-
.
ri eure.
La distance entre deux montants doit en haut et en
· bas être égale à la longuellr de la latte-mesure. Les mon ..
tants doivertt être posés de manière que les trous à cro-
chets de même hauteur dans les deux montants soient
exacten1ent en face l'un de l'autre. On ne tient pas compte
des fenêtres.
Les montants trop longs peuvent être un peu raccour-
cis dans le haut, mais lamais dans le bas. Il est permis
d'éviter les poutrelles du plafond en plaçant les montants
un peu plus en avant ou en arrière, si de cette manière
on évite de scier un trou à vis.
Lorsque la place nécessaire pour la table ou l'armoire
manque, on -laisse tlne longueur de lit libre; on agit de
même pour le poêle. Si à ca11se de la position de ce der·
nier (lorsqu'il se trouve par exemple juste au milieu de
la longueur d'une voiture à 4 essieux) on était obligé de •
laisser libre une longueur de lit de trop, il faudrait si
possible le faire légèrement déplacer par le personnel
des chemins de fer.
3° On introduit les crochets dans les trous qui le11r
sont destinés; d'abord horizontalement, puis 011 les re-
totlrne dans une position verticale,
1
9. Transport par chemins de fer. 331
§ 401.
L'embarquernent des 1nalades et des blessés dans les
wagons ~e fait d'après les prescriptions suivantes :
1o On accouplera les wagons-lazarets en une ou plu-
sieurs sections dont chacune sera pourvue à l'avant et à
l'arrière d'une planche solide tenant lieu de ran1pe à
rnoins que l'on ne puisse utiliser des rampes de tête fixes
ou de rampes n1obiles sur roues pour cl1evaux ; on pla-
cera des planches également de wagon à wagon ainsi
que depuis la ra1npe de tête au 'vagon.
2° On transportera les brancards chargés de leurs lits
et de leurs rr1alades du lieu .où ils se trouvent à la gare
en les.rangeant en séries de 4 dans l'ordre suivant lequel
ils doivent être placés dans les voitures. Les couchettes
de l'étage s11périeur forment la série extérieure et celles
de la rangée inférieure la série intérieure à droite et à
gauche; la tête doit être dirigée dans la règle du côté de
la porte la plus voisine et le côté blessé en dedans. Les
lits
. des cas graves seront placés dans la rangée infé-
ri eure.
On assujétira à cl1aque brancard les sangles de sus-
pension de n1anière que l'anneau soit tourné en hatlt et
le bout le plus court en dehors.
3° L'embarquement se fait voiture par voiture en en-
trant par les deux ext.ré1nités de chaque section du train.
On place d'abord les brancards de la rangée inférieure
qui sont le plus éloignés de l'entrée, un à gauche et un
à droite, et l'on co11tinue ainsi en terminant par les bran-
cards de la rangée supérieure les plus rapprochés de la
porte.
Deux hommes fonctionnant comme chargeurs sont
placés en pern1anence dans la voiture; deux autres sont
postés à l'entrée de chaque section de train.
Chaque brancard sera saisi à tour de chargement par
332 X. Transport des malades et blessés.
deux brancardiers qui, faisant front contre l'entrée, se
dirigeront vers la voiture ; les deux hommes placés à
l'entrée le11r aideront à gravir la rampe. Dans Je wagon,
ils avancent jusque vers les montants où le brancard
doit être suspendu, et suivant que celui-ci doit faire par·
tie de la rangée supérieure ou inférieure, ils le soulèvent
ou l'abaissent. Chacun des deux chargeurs saisit alors •
l'un des anneaux et le fixe au crochet auquel il est des·
tiné; dès qu'ils sont bien adaptés, les brancardiers abais-
sent le brancard, sortent par la porte opposée et vont
chercher un nouv·eau brancard en se renseignant sur sa
destination.
Le débarquement s'effectue en sens inverse (e_n corn a

mençant par les brancards supérieurs les plus rappro·


chés de la sortie).
§ 402.
On aménage les uJagons à marchandises de la mê1ne •
manière. L'une des deux portes latérales doit cependant
rester libre pour le chargement et le décharge111ent; en
hiver, on place le poêle devant l'autre porte.
Lorsqu'on ne peut pas utiliser des rampes latérales
élevées, on place 4 hommes dans le wagon, soit 2 por·
teurs et 2 chargeurs.
§ 403.
Quand un train tout entier a été aménagé pour le
transport de blessés et de malades, on lui dor1ne le nom
de train sanitaire. Ce train est à même de transporter de 1

140 à 200 blessés alités.


§ 404.
Comme les trains sanitaires ne seront gt1ère sur place
immédiatement après une bataille, on devra se conten-
ter de ~uJagons à marchandises se trouvant souvent en
1
grand non1bre à proximité des troupes. Après les avoir
1
9. Transport par chemins de fer. 333
soumis à un nettoyage minutieux, on pourra les am éna-
ger pour le transport des blessés couchés en répandant
de la paille ou du foin en suffisance sur leur plancher ou
en y plaçant directement les n1alades étendus sur leurs
paillasses ou matelas. De cette façon, il est possible d'y
transporter comn1odément 8 blessés. En faisant usage
de paille ou de foin, dont la, quantité devra être d'au
moins 150 kilos par wagon, on devra prendre toutes les
mesures désirables pour éviter tout danger d'incendie.
Parn1i les wagons à marchandises couverts on préférera
ceux qui outre les portes latérales en auront aussi de
frontales.
En se servant des supports à ressorts à feullles, il sera
possible de rendre l'aménagement des voitures à mar-
chandises sino11 aussi confortable qu'au moyen des
appareils d'ordonnance, du moins n1eilleur que par les
procédés primitifs dont il vient d'être question. Un sup-
port de ce genre se con1pose pour la rangée inférieure
de 4 ressorts à feuilles avec montants et 2 traverses et
pour l'étage supérieur de 2 pièces croisées de raccorde-
ment, 4 n1ontants et 2 traverses.
Pour installer un wagon à marchandises au moyen
de ces appareils, on en place deux contre les parois fron-
tales de sorte qu'au milieu de la voiture il reste un es-
pace libre suffisant, puis on dépose les brancards char-
gés le long des parois latérales sur les 2 traverses de
manière que les pieds des blessés soient tournés vers le
milieu du wagon. Au moyen de ce système on peut lo-
ger st1r chaque support 4 malades en 2 étages. L'une
des extrémités de chaque ressort à feuilles est fixée au
plancher par une plaque garnie de 4 petits crampons,
tandis que l'autre glisse sur deux roulettes.
Pour la ,surveillance et les soins à donner aux malades
d'tln wagon, on y place un infirmier muni d'une sacoche
334 X. Transport des malades et blessés.
à pansement et d'un bidon à eau. Chaque vvagon est en
outre équipé d'un bidon 011 crucl1e à eau, un gobelet, un
bassin de lit et une lanterne.
Afin d'assurer une ventilation suffisante, on laisse les
portes latérales plus ou moins ouvertes ou bien on ouvre
les vasistas ou les prises d'air.
Pour faciliter l'en1barquement et le débarquement, on
place les wagons devant les quais de chargement de
marchandises, ou bien on se sert de rampes mobiles.
10. Transport pàr eau.
§ 405.
Ce transport est doux et agréable pour les malades et
blessés, surtout par le beau temps.
On peut transporter des blessés isolés dans toute es-
pèce de petits bateaux; il n'y a qu'à les garantir contre
l'humidité par des planches placées au fond, à aménager
une couche convenable, suffisamment recouverte et, se-

· lon les cas, abritée de la pluie ou du soleil par une toiture.
Pour l'évacuation sur une grande échelle, on organise
un service en utilisant des bateaux à vapeur ou de vastes
bateaux de remorque. Sur les bateaux à vapeur ordinaires
on ne peut transporter que sur le pont un nombre res-
treint de blessés couchés, les portes des cabines étant
trop étroites. En revanche, les bateaux-salons qui offrent
un espace suffisant pour un grand nombre de malades.
Comme toutefois les homn1es gravement atteints peu-
vent y être incon1modés soit par les secousses que pro- •
duit la n1achine, soit par les mouvements et le bruit des
roues, il vaut mieux les placer sur les bateaux remor .
qués, qui glissent doucement sur la surface de l'eau.
Les bateaux destinés à un service régulier de trans-
port seront aménagés d'une manière appropriée pour
chaque temps, ce qui n'est pas trop difficile.
Nœuds. 335
11. Charrettes pour blessés.
§ 406.
Ce véhicule fait partie du matériel des hôpitaux mili-
taires fixes. Il se compose d'un support démontable fixé
sur deux roues, sur lequel est suspendu un brancard au
rrtoyen de 4 anneaux en caoutchouc ou de ressorts en
acier. Un seul homme peut sur de bons chemins le con·
duire rapidement et. sans fatigue en le poussant devant
lui; le transport est doux et agréable. On s'en sert prin-
cipalement avec avantage pour conduire par exemple
des malades ou blessés en petit nombre d'une gare dans
un hôpital ..

APPENDICE
De la manière de faire les nœuds.
§ 407.
rf out soldat sanitaire doit savoir faire un nœud solide
et régulier, soit avec le tria11gle, soit avec des cordages
et des liens lors de l'aménagen1ent d'une voiture ou d'au-
tres travaux.
Il s'exerce le mieux avec un mouchoir plié en cravate
et mis à travers sous la cuisse.
On commencera par faire le nœud simple en procédant
de la façon suivante :
1er lemps : On prend dans chaque main (non renver-
sée) un des bouts du mouchoir, puis on relève les mains
jusqu'à ce qu'elles se touchent.
2me temps : La main gauche met son bout entre les
trois derniers doigts et le creux de la n1ain droite, puis
le reprend plus en arrière.
3me temps : La main droite se tourne en avant de ma·
nière que son dos soit dirigé en bas et que son bout de
336 X. Transport des malades et blessés.
.1
mouchoir passant sous la n1ain gauche apparaisse sur
l'ongle du pouce.
4me temps : La main gauche lâche
so11 bout de mouchoir, pr~nd celui de
la main droite et le tire de dessus le
pouce; enfin les deux mains tirent en
même temps et le nœud sitnple (fig. 149)
Fig. 149 · est terminé.
Si l'on ajoute à ce nœud simple tln second nœud dans
lequel l'ancien bout de gauche (représenté en noir dans
les figures) vient prendre la place de celui de droite, on
obtient le nœud double ordinai~re (2, fig. 150); les chefs
du 1110uchoir forment alors une croix avec son plein.
Afin de pouvoir défaire ce nœud d'un seul trait, il suffit
de prendre, en faisant le second, un ou même les deux
bouts à double de manière à décrire un fer à cheval
allongé (dessiné en pointillé dans la figure). •
Comme ce nœud at1ssi bien que le nœud ordinaire
proprement dit se relâche et s'ouvre avec 11ne grande
facilité, ort ne doit les employer sous aucun prétexte et
Fig. 150. Fig. 151.

lorsqu'il s'agit de relier les deux bouts d'un triangle ou


d'une corde, les remplacer toujours par le nœud de bate-
lier ou nœud droit (3, fig. 151). Celui-ci se compose d'un
premier nœud simple (1), puis d'un second, comme dans
le nœud ordinaire pour lequel on peut replier ou non les •
1
Appendice. 337
deux extrémités du mouchoir, mais en procédant en sens
inverse, de façon que la main droite remette son bout
sous les trois derniers doigts de la gauche et que cette
dernière ait à se tourner.
Ce nœud est appelé droit parce que les deux chefs du
mouchoir sont parallèles avec l'anneau formé par son
plein et no11 pas croisés.
Lorsqu' 011 veut attacher ensemble des pièces de bois
d'une certaine dimension, etc., on peut encore employer
différents systèmes de nœuds, qui tous sont plus faciles
à apprendre par l'exercice que par la lecture d'une des-
cription. Pour quelques systèmes on commence par faire
à l'11n des bouts d'une corde une ganse pour y passer
ensuite l'autre à travers. A cet effet, on place, en la dou-
blant, l'extrémité d'une corde libre-
ment devant soi (et non pas autour
de la cuisse cotnme c'est décrit plus
haut), puis on la. noue par le pro·
cédé du nœud simple (1).
Le n,œud d'artificier (fig. 152) sert
à fixer des cordages à des piquets
ou à d'autres pièces de bois. .
F1g. 152.

Fig. 15~.
Le n(eud de maçort sert ]ors de
l' aménageme11t d'un char à écllel-
. 154•
F_1g. les, à fixer les perches longitudi-
nales ou transversales (fig. 153).
Le brélage croisé sert à assembler deux pièces de bois
qui se croisent (fig. 154).
22
XI. Matériel sanitaire.
XIme PARTIE
Matériel sanitaire ..
l. Contenu de la sacoche (giberne) de brancardier.
Triangles moyens . . . . . . . . pièces 5
....
Cartouches de pansen1ent . . . . . . » n
1
Lanterne de brancardier . . » 1
Boîte en fer-blanc pour ouate dégraissée » 1

2. Contenu de la boulgue *).


I. Rangée postérieure :
1. Casier de gauche.
Sparadrap dans u11e boîte en fer-blanc . mètre 03
'
Eponge . . . . . pièce 1
2. Casier du milieu.
Triangles, 3 petits, 6 moyens, 3 grands pièces 12
3. Casielf' de d1~oite.
Rasoirs **) . . . . .
.'
p1eces 2
Cuir à repasser . )) 1
Paire de ciseaux **) . . . . )) 1
~~) On distingue les modèles de boulgues suivants :
1. La boulgue ancienne ordonnance, composée d'une cantine en
fer:blanc recouverte de cuir, s'ouvrant par le haut et présentant 3
casiers.
2. IJa boulgue de cavale'rie, cotnposée d'une sacoche plate en cuir
fauve, s'ouvrant par le haut et ayant 6 casiers.
3. La boulgue nouvelle o'rdonnance, formée d'une giberne en cuir
ayant 6 casiers s'ouvrant par le haut et 3 par devant.
4. La boulgue de'rniè1·e o1·donnance (1884), même modèle que •
la précédente, mais ayant en outre pour préserver l'intérieur de la
poussière des valves en cuir, dont les deux supérieures renferment
les casiers destinés aux outils de chirurgie et de couture. Les boul-
gues de ce genre ne se trouvent que dans le matériel de l'élite et ne
se délivrent pas pour les services d'instruction.
La répartition de l'équipement, telle qu'elle est déc"rite ici, se
rapporte aux deux modèles n°8 3 et 4.
~~·~~ Se trouvent dans la valve supérieure de droite dans la boulgue
modèle n° 4. '
l
Sacoche de médecin. 339
Pincettes *) . . . . . . . . pièces 1
Bandes, 2 petites et 3 moyennes . » 5
II. Rangée antérieure :
4. Casier supérie·ur de ,gauche.
Flacon contenant des gouttes d'Hoffmann }) 1
5. Casier supérieur du milieu.
Cornpresses, 5 petites, 5 moyennes . . » 10
Cartouches de pansement . . . . . . . » 5
6. Casier supérieur de droite.
Pot1drier avec 100 gr. de poudre pour les
pieds . . . . . . . . . . . . » 1
7. Casier inférieur de ga1tche.
Paquet de ouate dégraissée à 50 gr. . . . }) 1
8. Casier inférieur du milieu.
Lanterne de brancardier (r1' existe pas dans
les boulgues ancienne ordonnance) . . ).) 1
9 .. Casier inférie·ur de droite.
To11rniquet ou bande élastique . )) 1
Epingles doubles et ordinaires **) . }) 25
Bobine de 10 m. de fil à coudre **) }) 1
RulJan de fil . . . . . . . mètres 5
III. Sur le devant :
Bassin à pansement . . . . . pièce 1
3. Contenu de la giberne de sous-officier.
Une paire de ciseaux, une pincette et un paquet de
cartouches de pansement.
·---

4. Contenu de la sacoche de médecin.


Médicaments et objets de pansement.
~~) Se trouvent dans la valve supérieure de droite dans la boulgue
modèle n° 4. .
(~ 0 ) Est renferm~ dans la valve supérieure de gauche dans la
boulgue modèle no 4. .
340 XI. Matériel sanitaire. -
5. Contenu du havresac sanitaire *). 1
A l'intérieur dit cottvercle.
Papier à écrire, enveloppes, porte-plumes, crayons.
Attelles en bois s'emboîtant . . . . . paires 3
A l'extérieur des valves.
Attelles en carton . . . . . . . . . .'
p1eces 5 •
Attelles en fil de fer . . . . . . . . . )) 5
A l'intérieur des valves.
Coton . . . . . . . . . . . . . . gr. 150
Triangles, 10 petits, 10 grands . . . pièces 20
Intérieur du sac. 1er casier.
Flacons, boîtes en fer- blanc et en carto11
pour médicaments.
Fioles à médicaments, vides . . . . . . pièces 4
Seringue à injection, dans un étui . . . . )) 1
2me casier.
Bandes, 5 petites, 10 n1oyennes, 5 grandes )) 20
Encrier . . . . . . . . . . . }) 1
Boîtes de plumes . . . . . . . . . » 1
~::~)Il y a trois modèles de ce sac :
1. Ancienne o'rdonnance : cuir recouvert de poil et sans poches
de côté ; se trouve principalement dans les caisses pour armes 1
spéciales.
2. Nouvelle o1"donnance : cuir sans le poil et sans poches de côté ;
est plus haut que le précédent.
La distribution du matériel dans ces deux sacs est conforme à
eelle indiquée plus haut.
3. Pai1"e de demi-socs, de1'"niè~re 01'"donnance : Le contenu d'Un
des sacs précédents est réparti dans deux demi-sacs ; on les porte
attachés à une longue courroie, comme une boulgue, et de préfé-
rence de manière que le tnilieu de la courroie repose sur la nuque,
tandis que les deux bouts passent devant les épaules. Le sac dési-
gné par la lettre A contient principalement les objets de bureau,
les médicarnents et la moitié des objets de pansement de moyenne
grandeur ; celui portant la lettre B renferme la plupart des objets
de pansement ; les attelles sont réparties sur les deux sacs.

1
l
Havresac sanitaire. 341
Gobelet . ."
p1eces 1
Mesure pour titrer . )) 1
ame casier.
Compresses grande~ . . . . » 10
Frondes . . . . . . . . . . . . . » 5
Paqt1ets ouate dégraissée à 50 grammes . » 2
Tourniquet ou bande élastique . » 1
Boîte en fer-blanc . . . . . . . » ]
Aigt1illes à coudre . . . » 5
( Epingles de sûreté . . » 10
1
contenant : Epingles ordinaires . . )) 25
Soie, peloton de 10 m .. )) 1
Fil retors . . . . . . )) 2
4me ca8ier.
Paquets de 5 cartouches de pansement . )) 4
» de ouate dégraissée à 50 gr. )) 2
Tourniquet ou bande élastique . . . » 1
5me casier.
Compresses, 10 petites, 20 moyennes . . » 30
Triangles moyens . . . . . . » 10
6me casier. *)
Bassin à pansement . . . . » 1
Eponges . . . . » 2
..
Brosse à mains » 1
Morceau de savon . )) 1
Sparadrap dans une boîte . mètre 0,5
Gaîne en cuir . . . . .'
p1ece 1
\Couteau. . . . . . }) 1
contenant : ) Paire de ciseaux . . . » 1
\ Seringue à irrigation » 1
0
Les sacs du modèle no 1 ont, à la place de celui-ci, deux po-
)
ches de côté.
342 XI. Matériel sa11itaire.
Bougiés . . . . . . 0 • • 0 • 0 0 •
.'
p1eces 3
Boîte d'allumettes suédoises . · . . 0 •
}) 1
6. Contenu de la caisse sanitaire d'infanterie.
Dans le couvercle.
For1nulaires, papier, enveloppes, plun1es et crayons.
Coffret de droite.
Flacons, boîtes en fer-blanc et autres potlr médican1ents
et 2 sacs à 1 kg. de poudre pour les pieds.
Flacons et boîtes à onguent vides, de chacun pièces 20
Gobelet . 0 • • • • » 1 • • 0 • • • • •

Couteau, paire de ciseaux, spatule, chacun » 1


rrhermonlètre . . . . » 1 0 • • • 0 • • 0

Bot1gies . 0 • 0 0 » • 5 • • • • • • •

Boîte d'allumettes suédoises . . . . . » .l


Bobine de 10 m. de soie dans un flacon » 3
Coffret de gauche.
a) Casier postérieur.
Triangles moyens . . . . . » 40
Compresses, 20 petites, 40 moyennes, 20
grandes . . . . . }) 80 J
~
Frondes . . . . . 10 ))
j
0 0 0

Ruban de fil . . . . 0 . . . . mètres 30


b) Casier du milieu. 1
Etui à coudre . . . . . . . . . .'
p1eces 1
Fil retors . . . . . . . » 2
Epingles ordinaires . . 0
» 100
contenant: }) de sûreté. . . 0 0
}) 25
Aiguilles à co·udre . )) 10
Cire . . . . . 0
» 1
Seringues à irrigation . . . . . . . )) 2
Tourniquets ou bandes élastiques. . . . » 2
rruyaux en caoutchouc pour arrêter le sang » 2


1
Caisse sanitaire pour armes spéciales" 343
Epong~ . . . . . . . . . , , . ."
p1eces 5
Bassdns à pansement . . ~. · ~ . . . . ,. )) 2
Bo~ine de ficelle . . 6. • -~
.. •• • • •• .. )) 1
c) Casier antérieur.
-10 paquets de cart-ouches de pansement.
Partie inférieure de la caisse, composée de 4 casiers.
1. lJasier de gauche.
Coto~n . , . · . . . . . . . . . . . . gr. 500
~Triangles, 20 petits, 20 grands . . ~ ~ \ pièces 40
Exassards internationaux . . . ~ ~ . . >) 70
2. Casier antérieur .
.Attelles en bois, s'emboîtant . . . .
.
paires l{t
l\ en carton . . . . . . . . pièces 10
lB.an'J.es, 10 petites, 20 moyennes, 10 gran.
·des . . . . . . . . . . . . . . . » 40
3. Casier de droite et du milieu.
:24 pa(juets à .50 .gram. de ouate dégraissée )) 24
4. Casier postérieur de droite.
Gaze écr-ue . . . . . . . . . . . . . mètres 5
Attelles en fil de fer . . . . . . . . . .'
p1eces 10
Boite d'instr11ments de chirurgie dans un
fo11rreau portatif . . . . . . . . . )) 1
(En outre, dans les caisses nouveau mo-
dèle, un irrigateur et un grand bassin ·à
pansemer1t.)
Trousse d'instruments dentaires . . )) 1
Tabliers d'opération . . . . . . . . » 2

7. Contenu de la caisse sanitaire pour armes spéciales.


Sac sanitaire (avec équipement conforme
au no 5) . . . . . . . . . . . .'
p1ece 1
Papier et formulaires dans un porte-
feuille ou dans le couvercle.
344 XI. Matériel sanitaire.
Au-dessous de celui-ci :
1. Casier antérieur.
Attelles en bois s'emboîtant paires 5
Cartouches de pansement . pièces 20
Bobine de ficelle . . . . )) 1
Gaze écrue . . . . . . . mètres 5
2. Casier de gauche.
Thermomètre . . . . . . . .'
p1ece 1
Médicaments divers, parmi lesquels 1 kil.
de poudre pour les pieds.
Tuyau en caoutchouc . . . .'
p1ece 1
Coton . . . . . . . . . . . . . gr. 100
3. Caisse de droite et du milieu.
Compresses, 5 petites, 10 moyennes, 5
grandes . . . . . . . . . . .'
p1eces 20
Triangles, 5 petits, 10 moyens, 5 grands . » 20
Paquets de 50 gr. de ouate dégraissée . » 5
4. Casier postérieur de droite.
Boîte d'instruments de chirurgie renfermée
dans un fourreau portatif . . . » 1
!.,rousse d'instruments dentaires )) 1
Tablier d'opération . . . }) 1

S. Equipement du fourgon d'ambulance.


1. Compartiment postérieur.
Caisse : Pharmacie.
Médicaments divers et ustensiles pharmaceutiques.
Caisse : Matériel de pansement.
Compartiment à gauche.
Coffret de pansement . . . . . . . . . pièces 3
contenant chacun :
Flacons à couvercle de 50 gr. » 2
l
Fourgon d'ambulance. 345

Flacons à l'émeri de 50 gr. . . . pièces 2


Boîte à sparadrap (1 m.) » 1
Instruments dans boîte . . . . . . . . » 1
Pince anaton1ique . . . . . )) 1
Seringue Pravaz dans étui }) 1
Rasoir. . . . . . . . . » 1
Ciseaux . . . . . . . . . » 1
Seringue en étain . . . . . . )) 1
Stéthoscope . . )) 1
Cuir à rasoir . . . . . . . . )) 1
Boîte à coudre contenant . . . . . . . » 1
Etui contenant 10 aiguilles à coudre. » 1
Imperdables . . . . . . . . . » 20
Epingles . . . . . . . » 100
Cire . . . » 1
Fil retors, pelotons . . . . . . » 2
Bandes élastiques ou tourniquets de cam-
pagne r • • • • • • • • • ))• 2
Bandes en gaze empesée, grandes . . )) 5
» » molle, » )) 20
>) » » moyennes » 20
» ordinaires grandes . . . . . . }) 5
» )) moyennes . . » 5
Charpie-ouate, paq. de 50 gr. . . }) 10
Compresses ordinaires, grandes )) 10
» » moyennes . » 20
» en gaze . . . }) 10
Gaze molle, paquets de 5 m. » 5
Frondes . . . )) 5
Ruban de fil . . . . mètres 5
Suspensoirs . . . . . . pièces 2
Cartouches de pansement . . )) 10
Triangles grands . . . » 10
}) moyens . . . . . }) 10

~ 1
346 XI. Matériel sanitaire.
Çompartiment à droite,
Essuie-mains, petits . . . . . . . pièces 5
Brosse à main . . . . . . . . . )) 1
Laine de bois, 2 kg., ou jute 1 .kg. dans sac )) 1
Chandeliers . . . . » 4
Bougies . . » 10
1
Cruches . . . . . . » 3
Brosse à ongles » 1
Tabliers . . . » 5
Savon, 250 gr. dans boîte . )) 1
Gobelets . . . . . . . )) 5
Cuvettes contenant )) 2
Bassins ovales . . . . . . » 5
Bidons contenant . . . . . » 3
Baquet en émail . . . . )) 1
Bassins réniformes (émail ou ord.) » 5
ï.,orchons, dont 2 comme emballage de

l'émail . . . . . . . . }) 5
Eponges, 2 paquets de 5 . . . . . . » 10
Boîte d'allumettes . . . . . . . . )) 1
Caisse : Instruments et appareils pour fractures.
Compartiment à ga,uche.
Boîte d'instruments de chirurgie . . .'
p1eces 1
Trousse dentaire . . . . . . . » 1
Stérilisateurs pour instruments J) 1
Pierre à aiguiser . . . . . . . . . )) 1
Bandes élastiques ou tourniquets à vis . )) 5 '
Attelles courtes en bois . . . . )) 10
» » carton . . . )) 10
» » fil de fer » 10
Palettes en bois . . . . }) 5
Semelles en bois . . . . . » 10
Pelvi support . . . . . }) 1
l
Fourgon d'ambulance. 347

Ruban de fil, rouleaux de 5 m. . . . . . pièces 5


Sachets à balle étroits, remplis . )) 10
Papier parchemin . . . . . mètres 10
Gaze molle, paquets de 5 m. . . . . . . pièces 12
Charpie-ot1ate, paquets de 250 gr. . . . » 4
Laine de bois, » 200 gr. }) 10
Coton cardé, 1 kg. dans sac . . . . . » 1
Tabliers . . . . . . . . . . . . . » 5
Cartes de légitimation avec crochets )) 500
dans boîte en bois . . . . . . » 1
Comparti1nent à droite.
Masques à chloroforme . . . . . . )) 2
Boîtes à gypse, grandes, contenant . . . )) 2
» - » petites, soudées, à 4 kg. . . }) 4
Caisse : Réserve du matériel de pansement.
Bandes ordinaires grandes . pièces 100
"» >) moyennes . . . . » 120
» en gaze empesée grandes . . }) 100
>) » molle » . . . J) 100
» » >) moyennes . )) 200
Dévidoir pour bandes . . . . » 1
Charpie-ouate, paquets de 50 gr. . )) 15
» » >) 250 gr. . )) 16
Compresses en gaze moyennes . . » 150
» ordinaires grandes . . » 1.50
» » moyennes. }) 150
Gaze molle, paquets de 5 rn. . . » 21
Frondes . . . . . . . . )) 20
Cartouches de pansements, paquets . . . }) 30

Casier entre les caisses.


Bouteilles . . . . . . . . . . . . . 20
348 XI. Matériel sanitaire.
-1
Il. Compartiment du milieu.
acaisses : Effets d'hôpital,
contenant chacune :
A gauche.
Essuie-mains grands . . . . . . .'
p1eces 5
» petits . . . . . . )) 10 1
Chen1ises ordinaires . . . . . . . I> 10
1> fendues . . . . . . )) 5
Tabliers . . . . . . . . . . . . » 5
Torchons . . . . . . » 5
Att milieu.
Thermomètres médicaux . . . . » 4
» à bains . . » 1
Sacs à balle larges, vides . . . . » 10
Cretonne . . . . . . . . mètres 5
Flanelle . . . . . . . . . . )) 5
Gaze empesée· ... . . . )) 20

Papier parchemin . . . . )) 5
Coton cardé . . . . . . . . . . . . kg. 1
~Laine de bois . . . . . . . » 2
dans sacs . . . . . . }) 2
A droite.
Lanternes s'emboîtant . . . . .'
p1eces 3
Biberon . . . . . . . . . . » 1
Allumettes, boîte . . . . . . » 1
Chandeliers . . . . . . . . . . » 4
1
Bougies . . . . . . . . . kg~ 1
Savon, 250 gr. dans boîte . .'
p1eces 1
Brosse à ongles . . . . . . . )) 1
.
mains . . . . .
}) . . . » 2
Eponges grandes . . . . . . . . ]) 2
Bidons ·à eau, contenant . . . )) 2
Irrigateur . . . . . . . . .
'lit
. . . . )) 1
Fourgon d'ambulance 349
Gobelets . · . . pièces 10
Bassins réniformes émaillés ou ord. . » 5
Cuv et tes à toilette . . . . . . . }) 2
» .
a' urine » 10
III. Compartiment antérieur.
Draps de lit, 4 ballots de 20 . . . . . » 80
Couvertures en laine, 5 ballots de 10 . )) 50
chaque ballot paqueté avec 1 paillasse )) 9
)) » » » 1 travers in » 9
» )) » » 1 sangle . }) 9
IV. Compartiment sous la bâche.
Brancards de campagne . . . . . » 5
» d'ambulance . . . . . . . }) 4
Grand drapeau d'ambulance (voir chap.
XI, 13) . . . . . . . . . }) 1
Fanion national à. hampe en 2 pièces . . )) 1
» international )) » }) 1
» » » sitnple . . . . )) 3
Fourreaux pour les fanions . . . . . . }) 5
Caisse à attelles, contenant . . }) 1
Laine de bois, paqtiets de 200 gr. . . }) 50
dans sacs . . . . . . . . . . . }> 5
Natte pour la table d'opérations, enroulée
sur un bâton . . . . . . }) 1
Toile cirée (id.) . . . . » 10
:F,il de fer détrempé . . . m. 10
Boyau de papier parchemin . . . )) 10
Attelles en bois longu~s . . . . . . )) 10
» pour le bras er1 fil de fer )) 10
» Schnyder, id. ou en drap . . . » 10
rrable d'opérations . . pièces 1
Pliants . . . . . . . . }) 4
350 XI. Matériel sanitaire.
Panier ou cassette pour art. en caoutchouc, •
contenant . . . . . . . pièces 1
Bandes hémostatiques . . . » 2
Tuyaux, id. . . . . . . . . . » 2
» à irriga te ur gris . . . » 3
» avec canules en étain . . . )) 3
Bouchon pour petit irrigateur avec 5 1
canules en caoutchouc durci et 1
tuyau noir . . . . . . . . . » 1
Tubes à drainage . . . . . . . . m. 5
Spray avec soufflet . . . pièces 1
Cathéters élastiques . . . . . )) 9
Sonde œsophagienne . . . }) 1
Paillasses et traversins, de chaclln . . » 32
et 4 ballots de 8, chacun avec une san-
gle en triège.
Chaudière en cuivre, contenant stérilisa-
teur . . . . . . . . . . )) 1 •
Varet1ses en coutil . . . . )) 20
dans sacs . . . . . . . » 2
Palonnier de réserve . . . . )) 1
Cuisines, consistant chacune de . . . . » 2
Marmites de campag11e . . » 2
Casserole . . . . . . » 1
Bidon ou seau à bouillon )) 1
Poches petites en bois . )) 2
Ectlmoir, pochon, de chacun . . . » 1
Fourchette à distribution . . . . 1 •
Couteau et fourchette de cuisine dans
fourreau . . . . . . . . » 1
Ecuelles à soupe et assiettes en fer
battu, cuillers, couteaux et fourchet-
tes, de chaque espèce . . . . . . » 5
Pots à lait ou à café avec anses . . » 2 1
--

~t
/
l
Fourgon d'ambulance 351

Sacs à provisions
.
p1eces
\

2
'l.,ablier . » 1
Torchons }) 2
Affiloir » 1
Ca·isse : prov~sions *), contenant . » 1
Café non grillé dans 1 boîte . . . . kg. 2
Sel, dans 1 boîte. . . . . . . . . )) 1
Extrait de viande . . . . . . }) 1
/1o
Lait condensé . . » 2 lf2
Moulin à café . . . . . .'
p1ece 1
V. Tiroir.
Coffret pour l'officier d'administration . . pièces 1
contenant les formulaires pour la comp-
tabilité et les objets de bureau.
Sacoche à outils contenant . . . . . . » 1
1 marteatl, 1 paire de tenailles, 1 ci-
seau, 1 tourne-vis, 1 lime, 2 vrilles, 1 clé
anglaise, 1 esse de rechange, 50 clous
et 30 vis à bois.
Scie à main. . . . . . . . . . . . . 1 ))

Corde . . . . . . . . . . . . mètres 50
Pelotes de ficelle . . . . . . . . . . .'
p1eces 2
Urinoirs en zinc . . . . . . . . . » 2
Bassin plat en zinc . . . . . » 2
Sacoche de n1édecin **) . . . . . . . . » 1
Equipements de sous-officiers**) . . . . }) 1
)) brancardiers **) . . . . » 4
» d'.infirmiér **) . . . » 2~

VI. A l'extérieur du fourgon.


Bâche . . . . . . . . . . . . . . . pièce 1
~::~)Les cuisines et cette caisse seront d"ordinaire chargées sur le
char à provisions.
(H!~) Les équipements surnuméraires restent seuls dans le tiroir
pendant le service.
352 Xl. Matériel d'ambulance.
Lanterne de voiture . . 0 0 0 0 • •
."
p1ece 1 .1

Burette à huil9 avec canette ·. . . 0 0


)) 1
Hache, pioche, pelle carrée et ronde, de
chacun . . . . . . . » 1
Sabot avec chaîne 0 • • • • • •
)) 1
Anneau à glace . . . . . . . . . » 1
Boîte à graisse de char . . . )) 1
Volée de devant . . . . . . )) 1
Clefs et cadenas.
9 cadenas, 4 clefs pour ceux-ci et 3 pour
les caiss~s.

9. Ambulance de montagne.
A. Equipement.
Caisse de pharmacie.
Médicaments et ustensiles pharmaceutiques divers.
Qaisse à pansement n° 1. •
Partie supérieure.
Bandes, petites, moyennes et grandes, 10
de chaque espèce . . . . . . . . pièces 30
Bandes en gaze moyennes et grandes, 10
de chaque espèce . . . . . . )) 20
Peloton de ficelle . . . . . . . . . . )) 1
Paqt1ets de ouate dégraissée, à 50 gr. D 6
Compresses, petites, moyennes et grandes,
10 de chaque espèce . . . . . . )) 30
1
Con1presses en gaze, moyennes et grandes,
10 de chaque espèce . . . . . . . » 20
Tube en caoutchouc pour l'hémostase . n 1
Couteau·serpe . . . . » 1
Bandes élastiques . . . . )) 2
Frondes . . . . . )) [)
Ruban de fil, à 5 m. » 4 •
Ambulance de montagne. 353
1
· Aiguilles à coudre . .'
p1eces 10
Epingles ·de sûreté . . )) 20
Epingles. . . )) 25
dans un nécessaire
Soie, pelotons à 10 1n. » 2
Fil retors » )) » 2
Cire . . . . )) 1
Pincette . . . . . . . . . . » 1
Seringue de Pravaz dans étui . » 1
Rasoir. . . . . . . » 1
Ciseaux . . . . . . » 1
Eponges désinfectées . )) 10
» grandes . . . . . . » 1
Thermomètre . . . . . )) 1
Suspensoirs . . . » 2
Bassins réniformes . » 2
Cartouches de pansement . }) 30
Tria11gles, 10 petits, 20 moyens )) 30
Seringue à irrigation . . . )) 1
Partie inférieure.
Coton, 250 gr. dans u11 sac . . . » 1
Toile de coton . . . mètres 5
Flanelle . . . . . » 3 1/2
Gaze, paquets à 5 m. . . . . . pièces 4
Bougies . . . . . kg. 1/2
Chandeliers . . pièces 2
1
Boyaux de parchemin . . . mètres 2 /2

Attelles pour le bras et attelles courtes en


fil de fer, 5 de chaque espèce . . . . pièces 10
Attelles semelles et palmaires, 5 de chac. » 10
>) en bois courtes, moyennes et lon-
gues, 5 de chaque . . » 15

Attelles en bois s'emboîtant paires 5
)) en carton . . . . pièces 5
23
354 XI. Matériel sanitaire.
Tabliers . . . . . . . . . . . . . . .'
p1eces 2 ~
Imperméables . . . . . . . )) 2
Etui d'instruments de chirurgie et trousse
dentaire . . . . . . . . . . . 2
Caisse à pansement no 2.
Dévidoir . . . . . . . . . . . . » 1
Plâtre (1 boîte) . . . . . kg . 4
Essuie· mains . . . '
p1eces 4
Brosse à mains . . . . . . » 1
Chemises entières 2, fendues 1 . )) 3
Paquets de laine de bois, à 200 gr. . » 6
Irrigateur avec tube et canule . . . . » 1
Bougies . . . . . . » 8
Chandelier . . . . . . . » 1
Cruches . . . . . . . . . » 2
Brosse à ongles . . . » 1
Eponges, désinfectées
. . . . . . » 10
Tabliers . . . . . . . . . . » 2
Savon . . . . . )) 1
Thermomètre . . » 1·
Gobelets . . . . . . . . )) 10
Bassins, grands, ovales . . . . » 4
» réniformes . . » 2
Triangles, 20 grands et petits, 40 moyens » 80
Cuvettes . . . . . . . . . . . . . » 2
Bidons. . . . . . . . . )) 2
Boîte d'allumettes )) 1 •
Caisse à pansement n° 3.
Bandes, petites, moyennes et grandes, 50
de chaque . . . . . . . . . . )) 150
Bandes, 20 de gaze empesée et 50 de gaze
molle . . . . . . . . . . . . . . 70 ~':~
-----:")i
~:
1
Ambulance de montagne. 355
Ouate dégraissée, paquets à 250 gr. . . pièces 3
).) )) )) . 50 » . . )) 5
Compresses do11t 40 petites, 80 n1oyennes
et 80 grandes . . . . . . . . . . }) 200
Compresses en gaze, 40 petites, 80 moyen-
nes ordinaires . . . . . . . » 120
Frondes . . . . . . . » 20
Cartouches de pansement . . . . . paq. 10
Cinq caisses de literie, conte11ant chacune :
Paillasses et traversins . . pièces 5
Draps de lits . . . . . . . . » 6
Couvertures de laine . . . . . . » 5
et en outre dans la caisse no 1 : 2 imper .
méables, 3 mètres de papier parchemin
et autant de boyaux en parchemin;
dans chacune, des caisses no 2, 3 et 4 :
1 chemise ordinaire et dans la caisse no
5, 2 chemises fendues.
Caisse de cuisine.
Marmites de campagne . . . . . » 2
Casseroles en fer, l'une dans l'autre . » 2
Bidon . . . . . . » 1
Gamelles en fer battu. . . » 10
Pots à lait en fer battu avec 3 manches . )) 5
Couteau et fourchette à découper dans
A o

une gaine en cuir . . . . » 1


Ecurnoire et grande cuiller, de chacune )) 1
Poche et fourchette à distribution . . 1
Assiettes. . . . . . 10
Cuillers, couteaux, fourchettes de table )) 10
Torcl1ons . . . . . )) 2
Sacs à provisions . . . . . . . . . . )) 2
356 XI. Matériel sanitaire.

Caisse à provisions ..
Boîte en fer-blanc contenant environ 5 kg.
de farine. . . . . .'
p1eces 1
Boîte en fer-blanc contenant environ 1 1/ 2
kg. de café . . . . . . . . . » 1
Salière contenant environ 2 kg. de sel . . » 1 1
Boîte en fer . blanc, contenant . . . » 1 J

4 chandeliers, 1 kg. de bougies et 1 boîte


d'allumettes.
Lanternes, l'une dans l'autre . . . . . )) 2
Sacoche à outils, contenant . . . » 1
1 marteau, 1 paire de tenailles, 2 vrilles,
30 clous et 16 clous à ferrer.
Fer à cheval à cl1arnière . . . . }) 2
Sacoche de sellier, contenant . . . . )) 1
1 marteau de sellier, 1 paire de tenail-
les, 1 emporte-pièces, 1 alène, un passe-
lanière, 6 fils poissés, 12 boucles et 12
petites courroies.
Grosse pelotè de forte ficelle . . . »
Cordes en 6 portions de 2 m. chacune . . »
Petite paire de sacs.
Une moitié contie11t :
,...
Gaze empesée. . . mètres D
» molle, paqt1ets à 5 m. . pièces 8
La seco11de n1oitié :
Paquets de ouate dégraissée à 50 gr. J) 8
Paquets de cartouches de pa11sement . . }) 6
Grosse paire de sacs.
Contient les fournitures de bureau et les
for111t1laires pour la pharn1acie et l'offi-
cier d'administration.
l
Ambulance de montagne. 357

Brancards, outils, etc.


Traîneau pour blessés . . . . . . pièces 1
Brancards pliables . . . . . . . . . )) 4
Hache, pioche, pelle carrée et ronde, de
chacun . . . . . . . . . . » 1
Cadenas pour les 6 caisses (avec 3 clefs) . }) 6
Fanions, 1 suisse et 1 international . . )) 2
Une tente, comprenant :
Manteau en toile. . . . )) 1
Faîte articulé . . . . }) 1.
Montants articulés . . » 2
Porte-manteaux . . . . . . . . . » 2
Pommeaux . . . . . . . }) 2
Semelles . . . . . . . . . . )) 2
Piquets, dont 50 en bois et 4 en fer . » 54
Piquets . . . . . . . . . )) 2
Sacs pour les piquets, etc. . . . . » 2
8 harnachements de bât.
Comprenant chacun 1 bride, 1 licol, 1 selle de bât avec
sangle, 1 poitrail, 1 avaloire avec croupière, 1 bâche,
1 couverture de cheval et 1 sangle de paquetage.

B. Chargement du matériel des ambulances


de montagne.
1re bête de somme.
Sur la selle : 4 brancards.
Sur ses côtés: Le double sac avec la ouate dégraissée.
La pharmacie.
La caisse à pansements no 1.
2me bête de som,me.
Sur la selle : Un ballot de literie.
358 XI. Matériel sanitaire.
Sur ses côtés: La caisse à pansements no 2.
)) ' » )) 3.
En dessous : La petite paire de sacs.
3me bête de so1nme.
Sur la selle : Un ballot de literie.
Sur ses côtés : La grosse paire de sacs. 1
2 ballots de literie.
4me bête de somme.
Sur la selle : Un ballot de literie.
Sur ses côtés : La cuisine.
La caisse à provisions.
5me bête de som·me.
Sur la selle : Hache, pioche, pelle carrée et ronde,
montants et faîte articulé de la tente.
Sur ses côtés : Le manteau en toile de la tente et les
2 sacs pour les piquets, etc.
6me bête de somme.
Fourrage, bagage, traîneau pour blessés.
La 7me et la Sme bête de somme forment la réserve
et servent au transport d'éclopés ; elles l;erviront aussi
au transport des brancards de montagne improvisés
(§ 398). '

10. Fourgons de réserve du lazaret d.e corps.


Fourgon A (literie et lingerie d'hôpital, etc).
Compartiment antérie1-tr et postérieu1~.
Draps de lit en 10 ballots à 20 . . . . pièces 200
Couvertures en 10 ballots à 10 . . . . » 100
Paillasses et traversins en 10 ballots à 8
de chacun, le reste servant à emballer j
1
les 2C, ballots précédents . . . . . » 100
1
Fourgons de réserve du lazaret. 359

Sangles de paquetage, grandes 10, peti-


tes 20 . . . . . . . . . . . . pièces 30
Compartiment du milieu.
Caisse No 1.
Chemises, 50 ordinaires, 20 fendues . . . » 70
Caisse No 2.
Essuie-mains, dont 50 courts et 10 longs . » 60
Torchons . . . . . . . . . }) 20
Paquets de bougies à. 1 / 2 kg. . . . . )) 40
Morceaux de savon à 250 gr. . . . . }) 20
A l'extérieur de la voiture.
se trouvent les mêmes objets qu'au fot1rgon d'arnbu-
lance, excepté la burette à huile. Sous la voiture, il y a
en outre 4 brancards de campagne avec bretelles.
Pour les compartiments et les caisses, il y a six cade-
nas et trois clefs.
Fourgon B (Médicaments, bandages, etc.).
Compartiment postérieur.
Caisse : Bandes.
Bandes, dont 200 petites, 400 moyennes,
200 grandes et 500 en gaze écrue . . pièces 1300
Dévidoir . . . . . . . . . . . . . }) 1
Brassards internationaux, pqur le person-
nel du lazaret de corps . . . . . . » 1 000
(Dans l'un des deux fourgons ; les 500 brassards in-
ternationaux nécessaires au lazaret de division se trou-
vent dans le tiroir du premier fourgon d'ambulance.)
Caisse :Compresses.
Compresses, 300 petites, 600 moyennes,
300 grandes, 500 moyennes en gaze . pièces 1700
Boîtes de plâtre, soudées, à 4 kg. . . . » 2
360 XI. Matériel sanitaire.
2 Caisses : Triangles, c'ontenant chacune :
Triangles, dont 200 petits, 400 moyens,
200 grands . . . . . . . . . . pièces 800
Plâtres, boîtes soudées à 4 kg. . . . G )) 10
Caisse :Cartouches de pansement.
360 paquets de cartouches de pansement
a' 5 p1eces
.' . . . . . . . . . » 1800
Caisse : Ouate.
Paquets de ouate dégraissée à 250 gr. . » 10
)) » » 50 » )) 80
)) de coton cardé à 500 » )) 12
2 Caisses : Jute, contenant chacune :
24 paquets d'étoupe à 500 gr.
Caisse : Appareils et étoffes pour pansements.
Attelles en bois courtes . . . .. pièces 20
. 20
» » s~ emboîtant . . . . . paires
)) en carton· . . . ~ pièces 20
)) en fil de fer . » 20
» palmaires . )) 10
Semelles . . . . » 20
Rt1ban de fil, rouleaux à 5 n1 •. » 20
Sachets à balle d'avoine, grands, vides . )) 40
» » » petits » 20
Frondes . . . )) 3(t
Suspensoirs . )) 10
1
Toile de coton mètres 30
Flanelle. . . . . . . . » 10
Gaze empesée, 38 m. et molle 20 m. )) 58
Papier parchemin à 5 m. . . . pièces 5
Imperméables à 90 cm. . . . . . » 16
Nécessaire à coudre, contenant . . )) 1
Pelotons de soie de 10 m. . . . » 20 •
1
Fourgons de réserve du lazaret. 361
Pelotons de fil de 10 m. . . pièces 100
Epingles . . . . . . .· . . . » 500
Imperdables . . . . . . . . . . . » 100
Etuis avec 10 aiguilles chacun. . . . )) 10
Cire, morceaux de 5 gr. . . . . » 10
Eponges, paquets de 5 . . . . . >> 20
Aiguilles d' en1ballage . . . . . » 2
Au-dessus de ces caisses se trouvent les plateaux de
2 tables, et dessus :
1 Caisse à attelles, contenant :
Attelles en bois grandes . . . . . . .. pièces 20
» Schnyder en bois ou en fil de fer 1> 20
Fil de fer détrempé . . . . . . . . . . mètres 10
Gaze empesée en 2 pièces . . . . » 38
Gaze écrue . . . . . . . . . . . » 20
Imperméables . . . . . . . . . )) 4
A côté de la caisse à attelles se trouvent :
8 pieds de table; 2 fanions suisses et 10 fanions inter-
nationaux dans 6 fourres; 10 torches et 4 pliants.
Compartiment du milieu.
2 Caisses : Pharmacie
contenant environ le double d'une pharmacie d'ambu-
lance.
Compartiment antérieur.
Sous le toit :
Paniers pour articles en caoutchouc . . .'
p1eces 2
Sacoches à outils, de même composition
que celles des ambulances . . . . . » 2
Paires de traverses (de tête et des pieds)
pour brancards d'ambulance . . )) 2
Bassins de lit et urinoirs, de chacun . . )) 2
362 XI. Matériel sanitaire.
Au milieu:
.'
Coffret pour le commandant du lazaret . p1eces 1
Coffret pour l'officier d'administration . » 1
Paire de bido11s contenant chacune 1 irri-
gateur, 1 boîte à pansement, 1 biberon
et 10 gobelets . . . . . . 2 1

Cuvettes . . . . . . . . . 4
Uri11oirs. . . . . . . . . . » 20
Bassins à pansement . . . . . . . . l> 10
En bas:
Coffret pour le pharmacien du lazaret,
contenant des forn1ulaires médicaux . )) 1
Coffret d'instruments de chirurgie de ré-
serve • • • a • • • • • • •
}) 1
A l' extérietJ;r de la voiture
se trouvent les. mêmes objets qu'au fourgon d'ambu-
lance.
Sous la voiture il y a en outre 2 brancards de campa-
gne et 2 d'ambulance avec letlrs bretelles.
Il y a 6 cadenas et 3 clefs; une 4me est destinée à
l'officier d'administra ti on.

11. Inventaire d'un wagon-lazaret.


a) Objets servant à l'installation.
Brancards-couchettes . . . . . . .'
p1eces 20
Sangles de suspension, 2 par brancard )) 40
Montants . . . . . . . . . )) 14
Petite caisse avec clé contenant . » 1
Planchettes à intercaler, 1 par montant. )) 14
Crochets, 4 par montant . . . . )) 56

Vis à bois . . • . . . . • . . . . . ]) 64
l
Wagon-lazaret. 363
Latte-mesure . . . . . ."
. p1eces 1
Scie . . . . . . . » 1
Vrilles, de 6 à 6 1
/2 mn1. . . . . . . » 2
Tourne-vis . . . . . . . }) 2
b) Literie êt effets d'hôpital.
Paillasses 011 matelas avec traversins, de
chacun . . . . . . . . . . . . )) 20
Draps de lit et couvertures, de chacun . )) 40
Petite arrnoire . . . . . . . . . }) 1
Table .. . . . . . . . . . . » 1
Chaises ou pliants . . . . . . . . . )J 2
Chaise percée . . . . . » 1
Bidon à eau ou à soupe . . . . . )) 1
Verres à eatl dans un panier . . }) 6
'fire-bouchon . . . » 1
Bols à 1 / 2 l. . . . . . » 20
Assiettes . . . . . . )) 20
Couteaux; fourchettes, cuillers, de chacun » 20
Platea11x en bois, grands . . . . » 2
)) » petits . . }) 20
Lavabo complet . . . . . . » 1
Cuvettes . . . . » 2
Essuie·mains . . . . » 2
Torchons . . . . . . . . . » 2
Savon, morceaux . . . )) 2
Brosse à mains » 2
Crachoirs . . . . . )) 4
Urinoirs . . . . . . . . » 5
Bassins de lit . . )) 2
Thermomètre de chamrJre . . » 1
Escabeau . . » 1
Balai . . . . . . . )) 1
Lanterne avec bougies . . . » 1
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Chaque train sanitaire possède en outre une réserve en literie et en lingerie, tels que : bran- ~
cards, sangles de suspension, couvertures, draps, essuie-mains, etc., en outre une petite phar-
macie, une caisse de pansement comme celle des an1bulances et enfin une caisse d'outils de
..
menuzs~er.

la. Bois de lit d'urgence pour ambulances et hôpitaux militaires.


Afin d'obtenir facilement et rapidement des bois de lit, on procède de la manière suivante:
On se munit de planches aussi longues que possible, d'une largeur quelconque et d'environ

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3 centimètres d'épaisseur. On place une de ces planches (a) le long d'une paroi du local
qu'on va aménager, et on y marque d'abord un espace de 90 centimètres qui représente la
largeur d'un lit, puis un autre espace de 60 centimètres, égal à l'intervalle ent·re deux lits,
puis de nouveau un de 90 centimètres, un second de 60 et ainsi de suite.
Au-dessous du 1nilieu de chaque espace indiquant la largeur d'un lit, on place comme
support du chevet t1ne planchette (b) d'au moins 50 centimètres de hauteur que l'on cloue
solidement. Transversalement à la planche longitudinale (a), on fixe ensuite comme fond
du lit d'autres planches, des lattes ou même des perches (c) de 170 à 180 centimètres de t:d
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366 XI. 1\1atériel sanitaire.
longueur et enfin, à environ 30 centimètres de l'extré- •
mité antérieure de celles-ci, ·on cloue une dernière plan-
che (d) placée verticalement, longue de 90 centimètres
et haute de 50 centimètres, comme support du bas dtl
lit. On peut aussi prendre dans le même but des billots
placés verticalement, mais sur lesquels on cloue tlne
planchette ou une latte. On ne doit employer que des
pointes ou des clous ayant de 7,5 à 9 centimètres de
longueur. Pour un bois de lit, tel qu'il vient d'être décrit,
il faut environ 6,6 mètres courants de planches.
La longueur de chaque lit depuis la paroi aux pieds
du lit doit mesurer au moins 185 centimètres.

13. Instruction pour l'emploi du grand drapeau


d'ambulance.
I. Parties constituantes.
1o Un 1nât composé de 3 segments, le stlpérietlr muni
d'une poulie et l'inférieur d'une pointe en fer.
2° Un grand drapeau international (croix rouge sur
fond blanc).
3° Une flamme à la croix fédérale.
4° Des cordages (les lettres qui suivent correspondent
à celles de la fig. 158) :
a) 2 cordes de fixation, ayant chacune 1 anse dans le
milietl et 2 serre-cordes.
1
b) 1 corde de traction avec un crochet.
c) 1 corde transversale avec 2 crochets et 1 anse dans
]e milieu.
d) 2 cordes de sttspension, chacune avec 2 crochets.
e) 2 cor·des de tension supérieures (longues) et
f) 2 co1~des de tension inférieures (courtes), cl1acune
avec 1 crochet et un serre-corde. •
1
Grand drapeau d'ambulance. 367
Total : 10 cordes de différentes dimensions.
5° 8 piquets de tente, dont 5 grands et 3 petits.
6° 2 maillets.
7° 1 fourreau pour le drapeau et la flamme.
8° 1 sac pour les cordages et les piquets.
II. Choix d'un emplacement.
Devant la place de pansement principale, la face tour-
née vers la ligne de combat, sur un espace de terrain
libre et élevé, toutefois sans entraver la libre circula..
tion par des cordages dont la fixation doit être assurée.
III. Elévation du drapeau.
L'équipe nécessaire se compose d'un sous-officier et
de 6 hommes. Les numéros 1 et 2 sont ceux du mât et
3 à 6 ceux des cordages.
1o Préparatifs. Etalage des parties constituantes du
drapeau et des accessoires, ainsi que des outils de pion-
niers et du marteau du fourgon.
Les nos 1 et 2 placent les 3 segments du mât sur le
sol, bout à bot1t et en arrière du point où le drapeau
sera planté en terre, puis ils préparent le trou.
Le sous-officier se place près du point où sera planté
le mât et fait front contre celui-ci.
Les ll08 3 et 4 placent à 3 pas du Inât, à gauche du
sous-officier, sans les dérot1ler, les cordages dans l'ordre
de leurs lettres dénominatives ; ptlis viennent les piquets
et les maillets.
Les nos 5 et 6 déposent encore plus à gauche le dra-
peat1 et la flamme. _
2° Assemblage du mât et fixation des pre1nières cordes.
Le no 1 saisit l'extrémité supérieure du segm.ent infé-
rieur ; le no 2 y ajuste celui du milieu, et le no 3 opère
leur jonction définitive à l'aide de l'anneau et du mar-
teatl ; ensuite ils opèrent également la réunion du seg-
368 Matériel sanitaire.

'~- 6

Fig. 157.
1
l
!
ment supérieur avec celui du milieu en prenant garde à
ce que la poulie, lorsque le mât est couché, reste dans
la position verticale.
1
1
Le no 4 passe alors le crochet de la corde de traction
(b) de bas en haut par-dessus la poulie et fixe les deux
bouts de cette corde à la partie inférieure du mât.
Les nos 5 et 6 fixent les anses du milieu des cordes de
fixation (a) dans l'encoche.sous le bouton du sommet du
mât, en les croisant l'une sur l'autre.
3° Elévation du mât. Les nos 1 et 2 soulèvent le mât
à la hauteur du coude, les nos 3 à 6 saisissent chacun
·un bout des cordes de fixation (a), en faisant front con-
tre le mât; puis chacun recule à dix pas en arrière
(fig. 157).
Le sous-officier se place près de l'extrémité infériet1re
du mât pour l'empêcher de glisser et c.ommande: Garde
à vous. -- Levez! sur quoi les nos 1 et 2 amènent lente-
ment le mât dans une position verticale, en évitant
1
Grand drapettu d'ambulance. 369
toute rotation de celui·ci. Les nos 3 à 6 aident à l'érec-
tion du mât en se dirigeant dans la direction indiquée
par les flèches (fig. 157), en tenant toujours les cordes
bien tendues.
Le mât placé dans une position verticale, les nos 1 et
2 l'enfoncent dans le sol. Les nos 3 à 6 restent alignés à
leu~s places à 10 pas du mât.
4° Consolidation du mât. Les nos 1 et 2 prennent les
n1aillets ~t les 4 grands piquets et en fixent 1 pro·
fondément dans le sol devant chaCUll des nos 3 à 6, les
pointes légèrement convergentes entre elles. Chacun
des nos 3 à 6 croche l'anse de sa corde dans l'encoche
de son piquet respectif et la tend au moyen du serre-
corde. Le sous-officier veille à ce que la tension des 4
cordes soit égale, afin que le mât soit bien fixé dans une
position verticale.
5° Arborer le drapeau. Le no 1 dessert la corde de
traction ; le no 2 passe les cordages aux nos 3 et 4. Ces
derniers placent transversalement devant le mât, la
flamme déroulée, puis ils placent dans les anneaux de
sa hampe les crochets supérieurs des deux cordes de
suspension (d), et ceux de la corde transversale (c), et
dans l'anse de cette dernière le crochet de la corde cte
traction (b).
Alors, en tirant cette dernière, le no 1 hisse la flamme
ju5qu'à ce que ses pointes touchent encore le sol.
Ensuite les nos 3 et 4 placent le drapeau non déroulé
devant le mât et crochent dans les anneaux de sa
hampe supérieure les crocl1ets inférieurs des cordes de
suspension (d) et ceux des grandes cordes de tension (e)
et remettent ces dernières aux nos 5 et 6. Ils serrent la
sangle du drapeau dans la boucle de la flamn1e, mais
sans la tendre.
Tandis que les 11°5 B et 4 dérouleilt le drapeau, le ll 0 1
~
370 XI. Matériel sanitaire.
continue à le hisser. La hampe inférieure étant arrivée
à hauteur de poitrine, le no· 2 croche à ses anneaux les
crocl:ets des courtes cordes de tension (f) et les remet
également aux nos 5 et 6, tandis que les nos 3 et 4 plan-
tent les deux petits piquets à 1 ou 2 mètres en dedans
de ceux des nos 5 et 6.
Ensuite, le no 1 termine d'élever le drapeau et arrête
la corde de traction. Les nos 5 et 6 se dirigent sur les
petits piquets et fixent à chacun de ceux-ci leurs deux
cordes de tension ; la tension en est réglée par le sous-
officier, et ainsi la manœuvre pour hisser le drapeau est
terminée (fig. 158.).

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Fig. 158.
Pendant la nttit, la flamme et le drapeau seront an1e- 1
nés et mis de côté ; 011 pendra au crochet de la corde
de traction (b) la lanterne du fourgon avec le verre de
réserve rouge. En cas de vent sensible, on attachera à
la partie inférieure de la lanterne une des grandes cor-
des de tension (e), qui sera fixée au mât en bas corrtme
la corde de traction.
1
Grand drapeau d'ambulance. 371
IV. Manière de procéder en cas d'obstacle.
Quand il n'y a pas moyen d'éviter des routes, passa-
ges, etc., au lieu de fixer les cordes de fixation à des
piquets, on l~s attache à des arbres, rochers, parties de
bâtiment, etc., à une hautetlr suffisante pour que le tra·
fic puisse se faire f'Ur·dessous sans être trop gêné. Les
petits piquets peuvent alors être placés plus près du mât.
En cas de terrain en pente, il est avantageux d'arran-
ger le croisement des cordages de fixation de telle façon
que leurs piquets soient sitt1és sur 2 lignes de la même
hauteur (2 en haut et 2 en bas), quand même deux cor-
des passeraient devant la surface du drapeau.
Dans toute circonstance, il faut que le drapeau soit
fixé d'une manière assez solide pour résister à tout coup
de vent.
V. Enlève1nent du drapeau.
La même équipe d'un sous-officier et de 6 hommes
Stlffit.
, 1o Descente du drapeau et de la flamme. Les nos 5 et 6
décrochent des petits piquets les cordes de tension
(e et f) tout en les gardant en main.
Le no 1 descend le drapeau; la hampe inférieure
étant arrivée à hauteur de poitrine, les nos 5 et 6 décro-
chent les cordes de tension infériet1res et les donnent
au no 2 qui en fait un rouleau selon les règles de l'art,
qu'il dépose en arrière du piquet du no 5.
E11suite les nos 3 et 4 ploient ensemble le drapeau en
N de manière à ce que la hampe inférieure. vienne se
placer sur le pli, entre le tiers supérieur et le moyen, et
l'enroulent soigneuseme11t et sans plis, de bas en haut.
Les nos 5 et 6 décrochent aussi les cordes de tension su-
périetires et les remettent au no 2 qui s'en charge
comme des précédentes.
372 XI. Matériel sanitaire.
Sitôt le drapeau enroulé, le no 3 déboucle la sangle,
décroche les cordes de support (d) et la corde trans-
versale (c) et les passe atl no 2 qui les no11e par le tni-
lietl ensemble et les place à la droite des autres cordes
qui sont déjà par· terre. Le no 1 sort la corde d'éléva-
tion de la poulie, l'enroule et la place à droite des au·
tres cordes. Les nos 3 et 4 enroulent alors la flamme de
haut en bas et cela sans plis, et les detiX rentrent Je
drapeau et la flamme dans le fourreau, qu'ils placent à
droite des cordes. Les nos 5 et 6 arrachent les petits
piquets.
2° Décomposition du 11Jât. Les nos 1 et 2 se placent au
pied du mât et le dégagent: les nos 3 à 6, chacun à son
poste, près des grands piqt1ets, décrochent les cordes
de fixation (a) tout en les tenant tendues.
Au con1mandement Garde à vous 1 - Levez 1 les nos 1
et 2 soulèvent le mât et le déposent de nouveau à terre.
Au commandement de A terre ! ils le laissent tomber
lentement en arrière, pendant que les nos 3 à 6 exécu-
tent le mouvement inverse de celui indiqué dans la
figure 158, chacun tenant sa corde tendue. Le sous-
officier prend soin que le pied du mât ne glisse pas.
Le n1ât une fois à terre, les nos 5 et 6 ôtent les cordes
de fixation et en font un paquet; ensuite ils placent
tous les cordages dans le sac ; le no 4 arrache les
piquets et les met en sûreté dans le sac ; les nos 1 à 3
séparent les segments du mât.

VI. Chargement.
Si le drapeau a été mouillé, on doit avant de l'empa-
queter et de le charger, le sécher, lui, la flamme et les
cordages, en l'étendant dans un local aéré et à l'abri.
On ne doit jamais enrouler les cordes ni dans le dra-
peau, ni dans la flamme.
l
Grand drapeau d'ambulance.· 373

Les différentes parties du mât se placent sous la bâ-


che du fourgon d'ambulance·, en dehors des brancards;
le sac et les maillets se placent au-dessus.
Récapitulation.
Le sous-officier a la surveillance et le commandement,
il fait en sorte que la pointe en. fer du mât ne glisse pas
et règle la tension des cordages.
Les hotnmes d'équipe ont les devoirs suivants (Voir.
tableau page 37 4).

14. Entretien des lanternes de brancardier.


Ces lanternes doive11t être constan1ment tenues dans
un parfait état de propreté ; on ne les remplira que
quand leur usage va être imminent.
Dans les ambulances on se sert à cet effet de la bu-
rette à huile qui se trouve à l'extérieur du fourgon;
dans les corps de troupe c'est le quartier-n1aître qui
fournira l'huile en cas de besoin. On ne se servira que
d'une bonne huile d'olive ou de navette purifiée ou de
l'huile de lampe modérateur; afin de pouvoir l'allumer
plus facilement, il est permis d'y ajouter un peu de
pétrole, mais jamais plus de 2 ojo. L'emploi d'une huile
co11tenant plus de pétrole ou de la ligroïne, ou même
de ces substances pures, ·est absolument défendu tant à
cause du danger d'incendie que parce que la flamme
que produisent ces substances développe une chaleur
beaucoup trop intense.
Lorsque les lanternes ·deviennent trop chaudes pour
la main et lorsque les verres sautent sans que la flamme
les touche, c'est une preuve que l'addition de pétrole
ou d'une autre substance semblable a été trop forte.
La petite lampe de la lanterne contient environ 40
C;=>
Lors de l'élévation du drapeau : -...::)
~

Nos 2° Assemblage du mât. 3° Elévation 4o Consolidatiœn du mât. 5° Elévation du drapeau.


1° Préparatifs. du mât.
j Monter la flamme et le drapeau.! 1
1. ~Aligner les segments du;' . .
1
. , ) ~ t Arrêter la corde de traction. ·
2. ~ mât préparer le trou. Reumr_les dlffer~ntes ( Au n1ât ) Planter les gros piquets Présenter les cordes. 2.
'· parhes du n1at. (
~ ( Dérouler et crocher la flamme. 3 ~
3. { Arranger d s l' ord1·.e
. vou- ' Placer la corde de ) ) Crocher et dérouler le drapeau. · ~

4. hdes cordes et p1quets. ! traction. ~ , Crocher les cordes. 4. ~


t:j
Aux ~
5. ~ Apporter et déposer la { Placer les _cordes \ cordages des cordages. t Prendre les cordes de. tension, ( 5. p...

6. ~ flamme et le drapeau. ~ de fixahon. ) j les crocher et les tendre. ~ 6. ~


~
t-o
CD
~
~
Lors de l'enlèvement du drapeau : p.,
....
~

Nos 1° Enlèvement du drapeau. 2° Descente du mât. 3° Soin du matériel. s


~

1. \ Descendre le drapeau, enlever la corde de traction. ) ) 1. ~


__.

2. ! Enlever, arranger et mettre en place les cordages. ( Abaisser le mât.


Séparer les segn1ents )
du mât.
2
·
~
~
0
.
CD

3. ' Enrouler et ôter la fla1nme et le drapeau et détacher J


J 3.
4. ~ l
les cordes de suspension de transversale.

5.) Détacher les cordes de tension; enlever les petits


Retenir la descente
'
l
Enlever les piquets.
du mât par les cordes ~ Enlever et enrouler ~ 5.
4.

6. piquets. de fixation. ~ les cordes de fixation. ~ 6.

- - - ..;.JIIIIIj
1
Tjantei"nes de brancardiers. 375
grammes d'huile et pet1t br1îler pendant 6 à 8 heures.
Avant de la remplir, il faut dévisser le porte-mèche
avec la mèche.
Pour l'allumer, il faut dévisser le couvercle de la
lampe et afin de ne pas le perdre, le revisser immédia-
tement au pas de vis placé au-dessous de la grande
vitre. On règle la hauteur de la mèche de sorte que le
bord de sa surface bombée soit de niveau avec le porte-
mèche. Après l'avoir allumée, on la règle avee l'aiguille
destinée à cet usage de manière que la flamme brll.le
clairement sans fumer.
En remettant dans la lanter11e la lampe, qu'elle soit
allumée ou non, il faut bien prendre garde à ce qu'elle
entre exactement dans les deux coulisses et non pas seu-
lement d'un seul côté.
Autant que possible, il faut toujours porter la lampe
dans une position verticale, afin que la flamme n'aille
pas noircir le réflecteur ou les verres; ceux-ci sat1tent
du reste facilement quand elle vient à les toucher.
Lorsqu'on veut employer la lampe isolée, comme
pour éclairer le champ d'une opération on enlève le ré-
flecteur de la paroi postérieure et on le passe dans le
coulant de fer-blanc qtli se trouve à la lampe. Si, par
contre, on laisse la lampe dans la lanterne, il faut que
le réflecteur soit toujours placé bien verticalement dans
celui qui se trouve à la paroi postérieure de la lanterne.
Après avoir éteint la lampe, on enlève avec l'aiguille
les parties carbonisées de la mèche, puis on revisse so-
lidement le couvercle de manière qu'aucune goutte
d'huile ne puisse s'échapper.
Lorsque la mèche a été consumée, ou lorsqu'elle ne
marche plus, on peut en improviser une au moyen d'un
bourdonnet allongé de ouate.
A la fin du service on vide entièrement l'huile qui
376 Convention de Genève.
reste dans la lampe et on jette la mèche. On nettoie en-
suite soigneusement toute la lanterne, en frottant le
réflecteur avec un chiffon ou un morceau de peau et en
faisant bien dégoutter la lampe ; pour sécher cette der-
nière complètement, on y introduit à plusieurs reprises
des n1orceaux de papier buvard; à l'arsenal on la rince
encore avec de la néoline et on la laisse sécher.

ANNEXE I
Extrait de la Convention internationale
de Genève du 22 août 1864
avec articles additionnels du 20 octobre 1868.
A1~ticle premier. - Les ambulances et les hôpitaux
militaires seront reconnus neutres et, comme tels, pro .
tégés et respectés par les belligérants aussi longtemps

qu'il s'y tro11ver~ des malades ou des blessés.
La neutralité cesserait, si ces ambulances ou ces hô-
pitaux étaient gardés par une force militaire.
Article additionnel 3. - Dans les conditions prévues
par les articles 1er et 4 de la Convention, la dénomina-
tion d'an1bulance s'applique aux hôpitaux de campa-
gne et autres établissements temporaires qui suivP-nt les '
troupes sur les champs de bataille pour y recevoir des
n1alades et des blessés.
Art. 2. - Le personnel des hôpitaux et des ambtl-
lances, comprenant l'intendance, le service de santé, •
d'administration, de transport des blessés, ainsi que les
at1môniers, participera au bénéfice de la neutralité lors-
qu'il fonctionnera, et tant qu'il restera des blessés à re-
lever ou à secourir.
Art. 3. -Les personnes, désignées dans l'article pré·
cédent pourront, n1ême après l'occupation par l'ennemi, •
1
Convention de Genève. S77
continuer à remplir leurs fonctions dans l'hôpital otl
l'ambulance qu'elles desservent, ou se retirer pour re-
joindre le corps auquel elles appartiennent.
Dans ces circonstances, lorsque ces personnes cesse-
ront leurs fonctions, elles seront remises aux avant-
postes ennemis, par les soins de l'armée occupante .
. Article additionnel 1er. - Le personnel désigné dans
l'article 2 de la Convention continuera, après l'occupa-
tiol1 par l'ennemi, à donner dans la n1esure des besoins,
ses soins aux malade:;; et aux blessés de l'ambulance ou
de l'hôpital qu'il dessert.
:Lorsqu'il demandera à se retirer, le commandant des
troupes occupantes fixera le moment de ce départ, qu'il
ne pourra toutefois différer que pour une courte durée
en cas de nécessités militaires.
Article additionnel 2. - Des dispositions devront être
prises par les Puissances belligérantes pour assurer au
personnel neutralisé, tombé entre les mains de l'armée
ennemie, la jouissance intégrale de son traitement.
Art. 4. - Le matériel des hôpitaux militaires demeu-
rant soumis aux lois de la guerre, les personnes atta-
chées à ces hôpitaux, ne pourront en se retirant,
emporter que les objets qui sont leur propriété particu-
lière.
Dans les mêmes circonstances, au contraire, l'ambu-
lance conservera son matériel.
(Voir l'article additionnel 3 à la fin de l'article 1er*)
A.rt. 5. - Les habitants dtl pays qui porteront se-
cours aux blessés seront respectés, et demeureront
libres. Les généraux des Puissances belligérantes au-
ront pour mission de prévenir les habitants de l'appel
fait à leur humanité, et de la netttralité qui en sera la
,
consequence.
'l~out blessé recueilli et soigné dans une maison y ser-
378 Convention de Genève.

vira de sa11vegarde. L'habitant qui aura recueilli chez


lui des blessés, "_sera dispensé du logement des troupes,
ainsi que d'une partie des contributions de guerre qui
seraient imposées.
Article additionnel 4. - Conforn1ément à l'esprit de
l'article 5 de la Convention et aux réserves mentionnées
au Protocole de 1864, il est expliqué que pour la répar-
tition des charges relatives au logement de troupes et
aux contributions de guerre, il ne sera tenu compte que
dans la mesure de l'équité, du zèle charitable déployé
par les habitants.
Art. 6. - Les militaires blessés ou malades seront
recueillis·:·~.et soignés, à quelque nation qu'ils appartien-
dront.
Les commandants en chef auront la faculté c1e re-
mettre in1médiatement aux avant-postes ennemis les
militaires blessés pendant le combat, lorsque les cir-
constances le permettront et du consentement des deux
partis.
On renverra dans leur pays tous ceux qui après gué-
rison seront reconnus incapables de servir.
· Les autres pot1rront égalen1ent être renvoyés, à la
condition de ne pas reprendre les armes pendant la du·
rée de la guerre.
Les évacuations, avec le personnel qui les dirige, se-
ront couvertes par une neutralité absolue.
Article additionnel 5. -- Par extension de l'art. 6 de
la Convention, il est stipulé que sous la réserve des offi-
ciers dont la possession importerait au sort des armes,
'
et dans les limites fixées par le deuxième paragraphe
de .cet article, les blessés tombés entre les 1nains de l'en-
nemi, lors même qu'ils ne seraient pas reconnus incapa-
bles de servir, devront être renvoyés dans leur pays
après leur guérison, ou plus tôt si faire se peut, à la
1
Insigne des infirmiers. 379

conrlition toutefois de ne pas reprendre les armes pen-


dant la durée de la guerre. ·
Art. 7. - Un drapeau distinctif et uniforme sera
adopté pour les hôpitaux, les am.bulances et les éva-
cuations. Il devra être, en toute circonstance, accompa-
gné du drapeau national.
Un brassard sera également admis pour ]e personnel
neutralisé, mais la délivrance en sera laissée à l'auto-
rité militaire.
Le drapeau et le brassard porteront croix rouge sur
fond blanc.

ANNEXE II
Insignes des infirmiers (1).
La n1arque distinctive d'infirmiers consiste en u11
galon de laine blanche de 12 millimètres de largeur,
placé des deux ~ôtés du col, dans son milieu, de la façon
suivante :
A la tunique il doit être. cousu depuis l'ouverture du
col jusqu'à la hauteur du bouton de·la patte d'épaule.
A la vareuse el à la capote, également depuis l'ouver-
ture du col jusqu'à I'extrén1ité de la gar11iture de drap
bleu clair.
Les coins postérieurs de chaque galon doivent être
rentrés de manière à former une pointe médiane à angle
droit. A la blouse, le galon peut dépasser de la lon-
gueur de sa pointe la garniture de drap bleu clair.
L'extrémité antérieure doit être repliée et cousue
exactement au bord du col.
Chaque infirmier reçoit, lors de l'avis de sa nomina-
tion comme tel un mètre de galons et c'est à lui qu'in-
combe le soin de faire coudre ceux-ci réglem·entaire-
(1) Les sous-offici~rs ne portent que les insignes de leur grade.
880 Signaux pour le cornet de sous-officier.
ment ; il doit conserver ce qui lui en restera, afin de
pouvoir remplacer des galons devenus défectueux.

ANNEXE III
Signaux pour le cornet de sous-officier.
Les signaux des troupes sanitaires sont donnés au
moyen dtl cornet avec lequel chaque sous-officier est
équipé au commencement d'un service.
On distingue les signaux suivants :
Garde à vous 1 = ~ FJ ~ -~ ~ FJ ~
Ce signal est donné lorsque l'on veut ,faire diriger
l'attention sur soi, puis en guise de (( Diane >) et pour
« au rapport :D.
Appel! ffl ~ ffl ~ ffl ~ •
· Ce signal correspond à l'assemblée et est donné lors .
que la troupe doit se mettre sur les rangs, pour les
appels, pour commencer les heures d' inst1~ttction, etc.
Repos/ Q Q

On donne ce signal lors de la cessatio11 des tra·vaux,


pour l'extinction des feux, pour la sortie du quartier.
Pendant le combat, les divers commandements sont
donnés aux files et aux patrouilles de brancard1:ers au
moyen des signaux suivants :
En avant 1 ffffff
Halte! = ~}.
En retraite 1 = JS=$ ffl = Q

Le sig11al suivant est donné aux heures des repas.


Soupe! = = Q
1
Stages d'hôpital des aspirants-infirmiers. 381

A.NNEXE IV
Règlement concernant les stages d'hôpital
des aspirants-infirmiers.
(Du 4 jan vier 1883.)
§ 1.
Les brancardiers proposés pour être nommés infir-
tniers ont à faire, à teneur de l'article 125, 2me alinéa,
de la loi sur l'organisation militaire, après l'école de
recrues, un cours (stage) dans un hôpital pour se for .
mer à la pratique. Ils ne seront 11ommés infirmiers par
le médecin en chef qu'après avoir fait ce cours avec
succès.
D'après le règlement sur le service sanitaire, le méde-
cin en chef de l'arn1ée organise ces cours de concert
avec les administrations des hôpitaux ; il y fait comman-
der les brancardiers par les autorités cantonales en
temps et lieu désigné, et il statue sur les demandes de
dispensa ti on.
§ 2.
Les brancardiers doivent entrer au service à 9 heu-
res du matin au plus tard, complètement habillés,
armés et équipés, mais sans sacoches ni bidons. Ils rem-
placeront pendant le cours la seconde chaussure d'or-
donnance par une chaussure domestique légère.
Pendant le voyage, aller et retour, de même que pen-
dant le stage, ils sont soumis aux lois militaires.
En entrant au service, ils ont à se présenter chez le
directeur et le médecin de l'hôpital.
§ 3.
Pendant le cours, les brancardiers sont soumis aux
ordres des fonctionnaires de l'hôpital et, en dehors de
ce dernier, aux ordres du commandant de place.
382 Stages d'hôpital des aspirants-infirmiers.
Ils ont à se conformer aliX prescriptions de l'hôpital
sur le service et les devoirs des infirmiers.
§ 4.
Le service se fait dans l'enceinte de l'hôpital en tenue
de quartier ; les tabliers nécessaires sont fournis par
l'hôpital.
En dehors de l'hôpital et de ses prochains environs,
la tenue est réglée par les prescriptions valables potlr
les at1tres troupes, savoir : tenue de service pour les
sorties pendant le jour et tenue de quartier le soir.
§ 5.
Les brancardiers touchent pendant le cours la solde
de leur grade et l'indemnité de voyage allouée par les
règlements.
Ils logent soit dans l'hôpital, soit dans la caserne.
· La nourriture. leur est fot1rnie par l'hôpital comme
aux infirmiers de ce dernier.
§ 6.
La direction supérieure de l'instruction est comn1ise
aux médecins en chef des hôpitaux. Ces derniers ont la
compétence pénale d'urt capitaine.
L'instruction se fait d'après les principes suivants :
1o Les brancardiers ne doivent sortir de l'hôpital
sans la permission du médeci11 de service pendant le
temps entre le déjeuner et le dîner ni entre le,dîner et 1
le souper. Après qu'ils auront servi le dîner des mala-
des, il leur sera accorde chaque iour, si possible, une
heure de sortie en temps convenable.
2° Chaqt1e brancardier est spécialement attaché à
une salle de n1alades, dans laquelle il doit fonctionner ·
comme aide~infirmier et s'exercer, sous la surveillance 1
et la direction des infirmiers ordinaires, dans tot1te
Stages d'hôpital des aspirants-infirmiers. 383

espèce de services qu'un infirmier doit rendre. Sont SJ1é-


cialement désignés comme tels :
a. Les soins de propreté à donner à la salle et aux
ustensiles de toute espèce, de même qtle le
chauffage et l'aération.
b. La fourniture des aliments at1x malades et le ser-
vice du bulletin alimer1taire.
c. L'observation des malades : connaissance des
symptômes importants des n1aladies en s'aidant
de ce qu'on a appris à l'école de recrues et du
manuel des infirrniers ; observation du pouls, de
la température, de la langue, des excrétions.
d. Les soins proprement dits à don11er atlX malades;
couchage, distribution des boissons, de la nour-
riture .et des médicaments, assistance à prêter
lors de la mixtion et de la défécation, bains,
fon1entations, cataplasn1es, emplâtres, lave-
ments ; émissions sanguines locales.
e. Le rapport à faire lors de la visite du médecin et
les services à rendre à ce dernier lors des panse·
n1ents et opérations.
f. Les soins à donner aux morts et l'assistance à
prêter lors des autopsies.
3° Quand il y a des services médicaux et chirurgi-
caux séparés, on changera le service des brancardiers
au milieu des cours. Chaque élève devra avoir l'occa-
siorl de s'exercer dans ses fonctions tant chez des mala-
des internes que chez des cas de chirl1rgie.
Tous les brancardiers assistent en con1mun, en tant
que le service le permet, à la visite dtl médecin dans les
salles d'homrnes des services hospitaliers auxqt1els ils
sont attachés, de n1ême qu'aux opérations importantes
et atlX autopsies.
384 Stages d'hôpital des aspirants-infirmiers.

4° Chaque brancardier peut être chargé de tout le


service d'une salle dans le courant du cours.
On n'emploiera pas plus de deux nuits par semaine
chaque brancardier pour veiller atlprès des malades, et
on évitera de le faire deux nuits de suite. L'hôpital leur
allouera pour ce service les mêmes rafraîchissements
qu'à ses propres infirmiers (du café ou du vin).
§ 7.
Les brancardiers sont responsables en première ligne
vis-à-vis de l'hôpital de tous les dégâts ou pertes qu'ils
auraient occasionnés par négligence. Les frais en résul-
tant seront déduits de leur solde.
§ 8.
Les élèves tombés malades sont soignés par le méde-
cin de l'hôpital sans indemnité spéciale.
Si l'affection est assez grave, ils seront admis à l'hô-
pital con1me malades contre la rétribution allouée pour •
des militaires malades soignés.
§ 9.
Le directeur administratif de l'hôpital avisera, le pre-
nlier jour du cours, le médecin en rhef de l'armée de
l'entrée ou de la non e11trée des brancardiers appelés
au service, en indiquant d'après les pages 20-21 du
livret de service (nouvelle éd. p. 28-29) leur vrai domi-
cile, si ce dernier ne correspond pas à celui que le mé-
decin en chef a indiqué afin que l'inden1nité de voyage
puisse être payée cornme de droit.
§ 10.
Dans la règle, c'est le comptable de l'hôpital qui est
chargé de payer la solde et l'indemnité de voyage aux
frais du commissariat en chef des guerres. Ce dernier
lui envoie directen1ent les feuilles de solde et d'indem-
nité de voyage.
--
Stages d'hôpital des aspirants-infirmiers. 385
§ 11.
A la fin du cours, les médecins de l'hôpital dresseront
sur tous les élèves un rapport (liste qualificative) d'a-
près le forn1ulaire officiel, et ils inscriront le service aux
l;ages 12-13 (nouvelle éditio11 p. 20·21) du livret de ser-
vice de chaque élève.
En outre, le directeur de l'hôpital ne tardera pas
d'avertir le n1édecin en chef de tous les événerrtents re-
Inarquables pP-nda11t le cours, par exemple si un élève
tombe malade ou donne lieu à une pu11ition.
§ 12.
Le compte sera dressé par l'hôpital à la Confédéra-
tion pour chaque colirs à part et tra11smis au médecin
en chef avec pièces annexes dans la huitainé au plus
tard.
Ce compte comprend :
1o L'indemnité convenue pour logement et nol.Irri-
ture.
2° Une gratification pour les infirmiers de l'hôpital
n'excédant pas 5 francs par élève.
3° Les débours pour solde et indemnité de voyage.
4° Le compte des journées de traiten1ent à l'hôpital
ou des médicaments fournis aux élèves malades s'il y
en a.
5° IJes dépenses imprévues avec pièces à l'appui.
Seront joints au compte:
a. Les feuilles de solde et d'indemnité de voyage.
b. La liste qt1alificative.
c. Les livrets de service des élèves.
d. Les pièces justificatives ad 4 et 5.
Si les élèves sont soldés par le commissariat des
guerres cantonal, ce dernier enverra directement au rrlé-
decin en chef le co1npte de ces débours.
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25
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1

Table des matières.

§-§ Pages
Introduction (But et organisation du service de
santé) . . . . . . . . . . . . . . . 1
Ire PARTIE : Service des soldats sanitaires 1-53 15
1. Attributions générales . . . . . . . 1-7 15
2. Service auprès des corps de troupes . 8-25 19
3. )) des lazarets et des ambulances 26-43 28
4. )) des hôpitaux militaires . . . 44-48 35
!""
D. )) des transports . . . . . . . 49-53 38
IInle P AR'l,IE : Le corps humain, ses diffé-
rentes parties et ses fonctions . . . 54-91 40
Co1ifo'rJnation extérrieu're . . . . . . . . 55-57 40
. . . . . .
St~ructu?"e inté1"Ïe~t?"e . . . 58-89 43
1. Os et articulations . . . . . . . . . . . 59-66 43
2. Muscles . . . . . . . . . . 67-68 49
3. Cerveau et nerfs . . . . . . . 69-70 50
4. Sang et circulation
,..,
. . . . . . 71-75 52
D. \Tiscères de la poitrine et de l'abdomen . 76-83 56
6. Organes des sens . . . . . . . . . . . 84-89 62
7. La peau . . . . . . . . . . . . . . . 90 64
Résurné des différentes fonctions de l'éconon1ie 91 65
IIJme PART lE : Des blessures et des pre-
miers secours à donner aux blessés. 92-177 66
~4. Plaies. 1. Sy·m1Jtôrnes et m.arche . . . . . 92-103 66
Symptômes, nature . . . . . . . . . . 92-95 66
.1
Grav1te . . . . . . . . . . . 96 69
Marche, forn1e de guérison . . . . . . . 97-98 70
Accidents : Hémorragie consécutive. Gan- 99--100 72
grène. Infection purulente. Erysipele. 101-102 73
Tétanos . . . . 9 • • • • • • 103 75
Causes des complications des blessures . . 104 75
388 Table des matières.
§-§ Pages
2. r_['?~aitementdes blesSU?"eS . . . . . . . . 105-135 76
a. Exploration . . . . . . . . . . 106-107 77
b. ~et toy age . . . . . . . . . 108-110 79
c. Th1Ioyens d'arrêter les hémorragies . . . 111-116 81
d. Description et emploi des compresseurs . 117-127 84
e. Pansement . . . . . . . . . . . 128-131 91
f. Soins con6écutifs . . . . . . . 132-135 92
3. Plaies dans les différentes 1"égions du COTJ.JS 136-147 95
Crâne . . . . . . . . . . . . . . 136-138 95
Face . . . . 139-140 ·96
·Cou . . . . . . . . . . . 141-142 97
Poitrine . . . . . . . . . . . 143-144 98
Abdomen . . . . . . 145-146 100
Plaies articulaires . . . . . 147 100
B. Brûht?"er; . . . 0 . . . . . . . . . 148-149 101
c. Cont~ts ions . . . . . . . . . . . 150-152 103
D. Fo1tht1"es . . . . . . . . . . . 153-155 106
E. Luxations . . . . . . 156-159 106
F. F'l·acttt?"es . . . . . . . . . . . 160-177 108
1. En général. . . . . . . . . 160-162 108
2. Traitement des fractures, transport 163-164 109
3. }fractures des différents os en particulier . 165-177 112
Crâne . . . . . . . . . 165 112
Mâchoire inférieure . . . . . . 166 112
Côtes . . . . . . . . . . . . . 167 ll3
Clavicule et omoplate . . . . . . 168 113
Bras . . . . . . . 169 114
..,_L\ vant-bras. . . . . . . . . . 170 114
IV 1ne PARTIE : Premiers secours à donner
en cas d'accident ou d'un danger im-
médiat pour la vie . . . . . 178-201 118
1. Evanouissement . . . . . . . . . . . 179-181 118
2. Attaque d'épilepsie . . . . . . . . . 182 120
3. Etourdissement et commotion cérébrale. . 183-184 121
4. Coup de chaleur . . . 185-186 122
5. Coup de soleil . . . . . . . . . . . 187 124
1
Table des matières. 389
§-§ Pages
6. Ivresse complète . . . . . . . . . 188-189 124
7. Mort app3;rente (par asphyxie, submersion
et congélation) . . . . . . 190-197 125
8. Traitement de la mort apparente 194-197 128
Respiration artificielle . . . . . . . 197 131
9~ _Empoisonnen1ents . . . . . . . . . . 198-201 133
VIne PARTIE :Maladies fréquentes des sol-
dats et premiers soins à donner . 202-222 136
1. Fièvre . . . . . . . . . . . . 20R-207 13&
2. Inflammations . . . . . . . 208-209 140
3. Toux, catarrhe . 210-211 142
4. Rhumatisn1e 212-213 143
5. Indigestion . . 214 144
6. Diarrhée . . . . • • • • • • 215-217
9 • • •
145
7. Maux de pieds . . 218-220 147
8. Furoncles . . . . . . 221 149
9. Saignements de nez . . . . . . . . 222 150
VJine PARTIE ; Hygiène du soldat . . . . 223-234 151
Pureté de l'air . . . . . 225-226 151
Aliments et boissonE . . . . . . .. 227-228 154
Hygiéne de la peau, propreté, vêtements . 229-230 156
Hygiène des pieds, chaussure . . 231 158
Hygiène des marches . . . . . . . 232 162
Régularité du travail et du son1meil . 233 163
RefroidissenJents . . . . . . . . . 234 164
VIIme PARTIE: Service de garde-malade. 235-263 164
1. Soins pe1"sonnels . . . . . . . . . . . 236-249 166
Propreté du malade. Parasites. . . . . . 236 166
Maniere d'habiller et de déshabiller un ma-
lade . . . . . . . . . . . . 237 168
Observation du malade . . 238-245 169
Thermomètre . . . . . . . . 244 174
Distribution des aliments. . 246 175
Administration des médicaments 247 177
Garde de nuit . . . . . . . 248 179
Soins à donner aux mourants . . . . 249 180
390 Table des matières.
§-§ p ages
2. Se'rvice de salle . 250-255 180
1\ération . . 250 180
Propreté. 251-252 182
Ohauffage 253 184
Eclairage . . . 254 184
Tranquillité 255 185
3. Lit d'un rnalade 256-259 185
Le lit . . 0 • • •
256 186
Décubitus . . . . 257 187
Maniere de faire le lit . 258 188
Manière de changer de lit . . . 259 189
4. P?'"épa'ratifs à faire avant la visite ou avant
une opération . . . . .
260-261 191
5. Ent?'"etien des inst?'"u.ments de chi1'"U'rgie . .
262 194
6. Ent1'"etien des obJets en caoutchouc . . . .
263 196.
VIIIme PARTIE : Remèdes externes usuels. 264-284 197
1 . Sangsues . . . 264-265 197
2. Lavements. . . . . . 266-268 198
3. V en tou ses . . . . . . . 269 200
4. Applications externes . . 270-277 201
5. Frictions . . . . 278 206
6. v. . ésica toires . . . . . . . . 279 207
7. Sinapismes et papier-sinapisme . . . . 280 207
8. Bains . . . . . 0 • •
281-284
• • •
208
IXme PARTIE : Pansements, bandages et
appareils . . . . . . . . . . . . 285-348 210
A. Desc?'"iption et mode d'emploi des dijfé1'"ents
obJets de JJansement . . . . 285-298 210
1. Sparadrap . . . . . . . 286 210
2. Taffetas go rn mé . . . . 287 211
3. Ouate dégraissée . . 288 212
-4. Coton ou ouate ordinaire . . . 289 212
5. Etoupe . . . . . . . . . . . . 290 213
6. Etoffes pour linges de pansen1ent . . 291 213 '
7. Co n1 presses . . . . . . . . . . . . . 292 214
-8. Tri an g1es . . . . . . . . . . . . 293 214
1

l
1
Table des matières. 391
§-§ Pages
9. Bandes . . . . .. 294 215
1 O. Frondes . . . . . . 295 216
11. Cartouches de pansement . . . . 296 217
12. Attelles . . . . . . 297 217
13. Plâtre . . . 298 218
B. Bandages avec les triangles . 299-314 219
Région de la tête . . 301 221
)) du cou . 302 223
)) de la main . 303 224
)) du bras . . 304-305 224
)) de l'épaule . . 306 225
Echarpes . . . . . 307 226
Région du pied . . . 308 228
)) de la jan1 be 309-311 ~29
)) de la hanche . 312 230
)) du tronc . . . 313-314 231
C. Bandages avec les /'rondes 315 233
D. Bandages avec les bandes 316-336 234
Manière de se servir des bandeH . 316-324 234
Bandages des doigts . . . 325 240
)) de la n1ain. 326 241
)) du bras . . 327-329 242
)) de répaule. . . 330 243
)) du pied . . . . . 331 244
)) de 1a j a n1 be . . . . 332-334 245
)) de la hanche (support du bassin) 335 245
)) de la poi tr~ne . . . . 336 247
E. Bandages ctvec les ca?'"touches de JJanse-
ment. . . . . . . . 337-338 248
F. Appa'reils pour f'ractu?'"es. 339-348 250
1. Appareils plâtrés . 340-341 251
2. Appareils de transport . . . . . 342-348 252
A. Avec attelles d'ordonnance. . 344 254
B. )) du matériel de circonstance . 345-348 257
a. Avec effets d'équipement. . . 346 259
b. Appareils et travaux en paille , . . 347-348 261
392 Table des matières.
§-§ . Pages
xmeP1\.RTIE : Transport des malades et
des blessés . . . . . . . . . 349-407 265
1. Trransport à b~ras . . . . 350-367 266
Règles générales . . . . . 350 267
Direction pour l'instructeur 351 268
Enumération des exercices 352 271
a. lVIanœuvres à 1 cond. Ex. 1 et 2. 353-354 272
b. )) à 1 porteur. )) 2 et 4. 355-356 273
c. )) à3 )) )) 5 à 7. 357-359 275
d. )) a' 2 )) )) 8 et 9. 360-361 277
e. » a' 2 » )) 10àl5. 362-367 279
2. B'ranca?"ds d' O?"donnance 368-374 285
Modèles différents . . . 368 286
Directions pour l'instructeur . . 368a 286
Leur emploi . . . . . . . 369-373 288
Service pendant le combat 374 294
3. B?"anca'rds d'u?"gence . . . 375-384 296
Directions pour l'instructeur . . 375a 298
1. Siege-brancard à sac . . . . . . . 376 299
2. JJ à capote . . . . 377 301
3. )) )) de côté . 378 301
4. Siège allongé à sacs . . . . . 379 302
5. Brancard à capote . . . . . . . 380 303
6. )) à courroies . . . . . . . 381 304 l
7. )) de paille . . . 382 304 i
8. Brancard-sac . . . . . . . . . 383 305
4. Voii'lt?"e médicale d'infanterie 385 306
5. Voittt?"e à blessés d'o?'"donnance . 386-388 309
Parties constituantes . . . . 386 309
Différentes manières de l'an1énager . 387 310
Chargement et déchargement . . 388 311
Directions pour l'instructeur . . . 388ct 313
G. Voiho"es de 1'"équisition 389-395 314
Chars à échelles . . . . . 390-392 316 1
)) à pont . . . . . . 393-394 322
Toiture d'urgence . . . . 395 323 1
l
--,
l
Table des matières. 393
§-§ Pages
7. ~Téhicul68 diVC?'S • • • • 396 325
8. Transpo?~t à la rnontagne 397-398 326
Brancard et traîneau . . . . 397 ;326
Sieges; chaises à porteurs, glissoires. 398 327
9. T?~ansport pa?~ chemin de je?". . . . 399-404 329
Trains sanitaires . . . . . . . . . 400-403 329
Wagons à tnarchandises, aménagement . 404 332
1O. ,T?~ansport JJa?" eau . . . . . . . . . . 405 334
11. Cha'l~'rette lJO'U'I'" blessés . . . . . . . . 406 335
.44JJpendice. Manière de faire les nœuds . 407 335
XIme PARTIE : Matériel sanitaire . 338
1. Sacoche de brancardier . 338
2. Boulgue des infirmiers . . . . 338
B. Sacoche de sous-officiers . . . ' .. 339
4. )) de médecin 339
5. Havre-sac sanitaire 340
6. Caisse sanitaire d'infanterie
. . . . . 342
7. )) pour armes spéciales . . . 343
8. Fourgon d'an1bulance . . . . . . . . . 344
9. An1bulance de montagne. A. Equipernent 352
B. Chargen1ent 357
10. Fourgons de réserve du lazaret de corps . . . 358
11. Inventaire d'un wagon-lazaret et train sanit :ti ;·c 362
12. Bois de lits d'urgence . . . . . . . . . . . 364
13. Instruction pour l'emploi du grand drapeau-signal
d'am bulan ce . . . . . . . . . . 366
14. Entretien des lanternes de brancardier. . . . . 373
Annexe I. Convention de Genève . . . . . . . 376
)) II. Insignes des infirmiers . . 379
)> III. Signaux par le cornet de sous-pfficier . 380
)) IV. Règlement concernant les stages d'hô-
pital des aspirants-infirmiers . . . . 381
Table des figures.

Pages i
~Fig. 1. Régions du corps hulnain . . . . . 41
)) 2 et 3. Squelette . . . . . . . . . . 45---48
)) 4. Coupe rnédiane de la tête . . . 51
)) 5. Circulation du sang . . . . 54
)) 6. Visceres de la poitrine . . . . 55
)) 7. Viscères abdominaux . . . . . . . 58
J) 8. Différentes espèces de blessures . . . . 68
)) 9. Trajet des principales artères . . . 83
)) 10. Compresseur à boucle . . . . . . . . . . . 85
)) 11. Tourniquet à vis . . . . . . . 86
)) 12. Compression digitale de l'artère du bras . 89
)) 13. )) de l'artère de la cuisse et du genou. 90
)) 15. )) de l'artère faciale . . . . . 96
)) 16. )> de la carotide. . . 98
)) 17. Fracture du maxillaire inférieur 112
)) 18. )) du bras. . . . . . . . . 113
)) 19. )) de l'avant-bras 114
-)) 20. )) des os de la rnain . . . . . . 115
)) 21. )) de la jambe . . . . . 116
)) 22. )) des deux extrémités inférieures 117
)) 23 et 24. Respiration artificielle . . . . 131-132
)) 25. Coupe de semelles . . . . . . . 161
)) 26 et 27. Boyaux en papier parchen1in . . . . . 202
·)) 28. Pansement avec sparadrap 211

)) 29 .. Attelle de Schnyder . . . . . . . 218
)) 30. Cravate du bras . . . . . 220
)) 31 et 32. Bonnet des moignons 220
)) 33 à 37. Bandeaux de la tête . 221
>) 38. Bonnet de la tête . . . . 222
)) 39. Cravate croisée du cou . . 223
)) 40 et 41. Cravate croisée et bonnet de la main . 223
1
Table des figures. 395
Pages

11,ig. 42. Bandage plein de l'avant~bras . . . . . . . 224


)) 43. Cravate circulaire du coude et bonnet de la
.
main . . . . . . . . . . 224
)) 44 et 45. Bortnets du coude . . . 225
)J 46. Cravate eroisée de l'épaule . . . . . . 225
'' 4 7. Bonnet de l'épaule . . . . . 226
)) 48, 49 et 50. Echarpes . . . . . . . . . . . . 227
)) 51 et 52. Cravate et bonnet du pied 228
J) 53. Bandage plein de la jambe . . . . 229
)) 54. Bonnet du genou . . . . . . . . . . . 229
)> 55. Cravate de la cuisse . . . . . . . . . 230
)_) 56 à 59. Bonnets de la fesse, de l'abdomen et du
.,
siege . . . . . . . . . . . . . . . . . 230-231
)) 60 et 61. Cravate et bandage plein de la poitrine . 232
)) 62 à 65. Bandages avec les frondes . . . . 233
)) 66. Manière de rouler les bandes. . . . 234
)) 67. Bandage spiral fermé ou in1 briqué . . . 237
)) 68. )) )> ouvert ou rampant . . . 237
)) 69 à 71. Renversé et nsanière de faire les renversés. 238-239
)) 72 à 74. Bandages des doigts . . . . . 240-241
)) 75 et 76. )) de la n1ain . . . . . 242
)) 77. Bandage de l'avant- bras . . . 242
)) 78. )) du coude . . . . 243
J) 79. Spica de l'épaule . . . . . . . . . . . 244
)) 80. )) du pied . . . . . . 244
)) 81. Bandage en tortue du genou. . . . 245
}) 82 à 84. Spica de la hanche. Renversé de la cuisse. 246
)) 85. Support du bassin improvisé . . . . . . . . 247
)) 86. Bandage de la poitrine . . . . . . . . . . 247
1) 87 et 88. Bandages avec les cartouches de pansement 249
}) 89. Appareils pour la main avec attelles d'ordon-
na11ce. . . . . . . . . . . . . . . . . 255
)) 90 et 91. Appareil avec attelles d'ordonnance pour
fractures de l'a va nt-bras . . . . . . . . . 255
)> 92. Appareil avec attelles d'ordonnance pour frac-
tures du bras . . . . . . . . . . . . . 255
396 Table des figures.
Pages

Fig. 93. Appareil avec attelles d'o'rdonnance pour frac-


tures du pied. . . . . . . . . . . . . . 256
)) 94. Appareil avec attelles d'ordonnance pour frac ..
tures de la jambe . . . . . . . . . . . . 256
)) 95. Appareil avec attelles d_'ordonnance pour frac- J

tures du genou . . . . . . . · . . . . 256


J) 96. Application de l'attelle de Schnyder . . . . 257
J) 97. Appareil d'urgence pour fractures du bras . . 259
)) 98 et 99. )) )) )) )) de la jambe. 259-260
}) 100. )) )) )) lésion du genou . . . 260
)) 101. )) )) )) fracture de cuisse . . 260
)) 102 et 103. Appareils et travaux en paille . . . . 262
J) 104 et 105. Leur application . . . . . . 262
)) 106 à 109. Confection des nattes de paille . . . . 263-264
)) 11 O. Confection· des cordes de paille . . . . . 264
;-, 111. Conduite bras. à bras . . . . . . . . . 272
)) 112. Transport à dos . . . . . . . . . . . 273
.)) 113 et 114. Transport dans les bras . . . . . 275
)) 115. Conduite avec soutien des épaules . . . . . 276
)) 116. Transport sur les quatre mains enlacées . 277
)) 117 à 119. Transport les pieds en a va nt sans sou-
tien du dos . . . . . . . . . . . . . . 277-278
JJ 120 et 121. Transport les pieds en avant avec sou-
tien du dos . . . . . . . . . . . · . 278
)) 122. Transport assis sur le mouchoir. . . . . . . 279
n 123 a 125. Transport a v·ec soutien des aisselles _. . 280-281
)) 126. )) les jan1bes étendues et saisi de
coA.t'e . . . . . . . . . . 282 f

}) 127. )) les pieds en avant sans sou-


tien du dos . . . . . . . 283
l) 128 et 129. )) d'un blessé étendu . . . . . 284
)) 130. Chargement d'un blessé sur brancard . . 290
)) 131. Descente d'escalier avec brancard chargé 293
)) 132 à 134. Sièges-brancards . . . . . . · . . 299-300
)) 135 et 136. Siège-brancard à capote . :,.;._~- . . . 300-301
)) 137. Siège-brancard à capote, de côté . * • • 301
l
Table des figures. 397

·Pages

Fig. 138. Siege allongé à sacs . . . . . . . 302


)) 139. Brancard à capotes pour blessés couchés 303
)) 140. )) à courroies )) 304
)) 141. J.) à paille 1) 304
)) 142. Brancard-sac pour blessés couchés . 305
)) 14R. Char à échelles avec banquettes latérales . . 316
)) 144 à 14 7. Chars à échelles pour blessés couchés. 318-321
")) 148. Toiture d'urgence . . . . . . 324
)) 149 à 154. Nœuds de cordeB. . . . . . 336-337
)) 155 et 156. Bois de lit d'urgence . . . . 364-366
)) 157 et 158. Grand drapeau d'ambulance. 368-370

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Page 3, ava11t-dernière ligne: ajouter après n1édecin de ·
division: ou de corps cl) arn~ée.
Page 4, ligne 12: 4° pour les colonnes de transport, les coJn-
pagn/ies elu train de la la1~dtoehr N°. 1, 3, 5, 7 et 9.
Page 5, ligne 6bis: Corn1ne Matériel sanitaire: 'Une caisse
pottr arn~es spéciales et ~tn bra1~card.
Page 6: Matériel du bataillon d'infanterie: 8 brancards
et non 12!
Page 7, après la dernière ligne: A la s·ubclivision cl·u train:
1 i?tjirmier.
Pag~ ~' ligne 17: Chaque compagnie d)admiJtistrat~·on
a1ns1 q_ue ....
Page 10: Train du lazaret de corps: 3 officiers dont 1
vétérinaire, 91 homiiles, total: 94.
Page 10, lign·e 14: 32 chars de réquisition., à 2 chevaux,
dont 24 destinés au transport des Inalades et
Page 10: Train du lazaret d~ division: 1 officier, 23
hommes, total: 24.
Page 11, ligne 3 bis: 3 étudlants en. 1nédeci1te, en cas de
gtterr·e.
Page 11, ligne 19: ... sacocl1e de médecin, 4 éqtt~]Jements
cle sotts-offict"ers un équipement d'infirmier ...
)*

Page 11, ligne 26: 170 officiers et soldats et 251 chevaux


de selle et de trait.
Page 12: Colonne de transport: 1 médecin-chef, capitaine,
ajouter: rnonté.
Page 12, ligne 27: .... 1 pour les fourrages et 60 bran,-
cards de campaf}1~e.
Page 13: Hôpitaux militaires: tracer «secondaires».
Page 212: Titre du § 288 et plus loin à différentes re-
prises lire 01,tate <<à petnse·rnent», au lieu de «dégraissée».
Page 214, ligne 25: ... dont il y en a aussi en gaze, 30
sur 45, et ...
Page 214: dernière phrase, lire: les grandes con·~presses
se plient deztx fo/is e1l largeur et de~ux fois en longueur.
Page 217, ligne 11 : ... de ouate à pansement, 2 petites
compresses de gaze iodoforn~ée et d'une ...
Page 248, ligne 24: On nlet d'abord sur la plaie les ]Jetites
comJJresses de gaze iodofornzée, puis éte11d la ouate
qu'elle ...
Page 266, ligne 18: tracer les mots: de la réserve sanitaire.
Page 291, ligne 14: de Garde à vous.
Page 311: Dernière ligne, lire: trois ou quatre hom1nes
(2 files)~ au lieu de deux ou trois hommes.
Page 344., ·dernière ligne: Flacons à couvercle de 50 gr.
contenartt du t"odoforme et de la vaseline boriq,uée pièces 2
Page 345, ligne 1: ],la.cons à l'émeri de 50 gr. pièces 2
con.te?~aJlt dzt chloroforn~e et des goztttes d' Hofftnann.
Taffetas gonln~é. fez-tilles 6
Page 34 7, ligne 1 Obis: Bandes élastiques o-zt toln/lniq,uets
à vis pièces 5
Page 347, ligne 15 bis: Trian,gles, 50 pet1~ts, 100 moyens,
50 grands pièces 200
Page 351, ligne 7: Sel, da11s 1 boîte kg. 2
Jlage 351, ligne 26-.28: Equipements de sous-officiers**
, pièces 4
)) d'infirn~ier** 1
» de bran,cardiers* *
pièces 24
Page 355, ligne 10: Paillasses et traversins pièces 3
Page 356, ligne 20 et 21 : Grosse pelote de forte ficelle
Cordes de 2 m. . pièces 6
Page 373, ligne 21: ... mais jainais plus de 10 °/o ...

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