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AVANT-PROPOS…………………………………………………………………………………………………………………………………………19
1. PRÉAMBULE ......................................................................................................................................... 21
1.7. QUELQUES COMMENTAIRES POUR L’APPLICATION DE L’EC8 AU CAS DES FONDATIONS PROFONDES ......................... 30
1.7.1. Rappels concernant la prise en compte de l’EC8 dans la réglementation française ..................... 30
1.7.2. Rappels concernant la prise en compte de l’EC8 sur l’excitation sismique ................................... 31
1.7.3. Rappels concernant la prise en compte de l’EC8 sur la conception parasismique ........................ 32
1.7.4. Prise en compte de l’interaction dynamique sol-structure sur le calcul de la structure ................ 32
4.2.1. Dimensionnement des fondations pour des structures conçues en DCL ....................................... 64
4.4.4. Exemple......................................................................................................................................... 70
4.5. ECHANGES DE DONNÉES ENTRE LE BET STRUCTURES, LE GÉOTECHNICIEN ET L’ENTREPRISE DE FONDATIONS PROFONDES
........................................................................................................................................................... 71
6.4. CALCUL DES ÉLÉMENTS DE LA MATRICE DE RIGIDITÉ POUR LES EFFETS INERTIELS ................................................... 90
6.6. MÉTHODE AUX ÉLÉMENTS FINIS AVEC UTILISATION DES LOIS DE DÉGRADATION DES SOLS ....................................... 95
7.2.1. Evaluation des vitesses des ondes de cisaillement et des modules de cisaillement ...................... 97
10.8.1. Paroi moulée non liée à une superstructure ou supportant un bâtiment conçu en DCL ........ 123
11.1. CALCUL DE LA POUSSÉE ACTIVE DES TERRES SOUS SÉISME .............................................................................. 123
11.2. CALCUL DE LA POUSSÉE PASSIVE (BUTÉE) DES TERRES SOUS SÉISME ................................................................. 124
F.1 MÉTHODE AUX ÉLÉMENTS FINIS AVEC UTILISATION DES LOIS DE DÉGRADATIONS DES SOLS ........................................ 175
F.1.2 Calcul non linéaire des raideurs horizontales en tête de pieux ................................................... 177
F.2.3 Calculs aux éléments finis volumiques en non linéaire ............................................................... 180
I.5 RÉPARTITION DE L’EFFORT HORIZONTAL AU PRORATA DES DIAMÈTRES ET DES X,Y ................................................... 202
Par exemple, l’Eurocode 8 intègre de façon plus appuyée les concepts d’effets cinématiques sur les
éléments d’infrastructure avec une classification des sols aboutissant à des spectres forfaitaires de
réponse élastique bien plus contrastés que ceux jadis décrits dans les Règles PS applicables aux
bâtiments (PS92). Cela a eu pour conséquence un enjeu grandissant sur la caractérisation des sols
par des essais in situ adaptés (valeurs mesurées dans la gamme dite des « petites déformations »),
une meilleure définition du modèle géotechnique (nombres de couches, notion de raideur relative
des sols, etc.) dont une définition plus précise du substratum géotechnique ou sismique. Pour ces
sujets liés au sol et à sa déformation sous sollicitation sismique, l’un des objectifs de ce Guide a été
d’apporter à la fois une synthèse des pratiques en vigueur à l’échelle internationale mais aussi
d’offrir des recommandations de dimensionnement aux Concepteurs et aux Bureaux de Contrôle.
Afin d’illustrer les notions rassemblées et développées dans ce Guide, on présente un exemple
détaillé d’application en dernière partie d’ouvrage. Il permet à chacun de s’approprier les étapes
successives du dimensionnement de pieux avec la prise en compte des exigences réglementaires et
normatives.
Stéphane Brûlé
L’objet de ce Guide est de fournir une aide pratique d’utilisation des documents réglementaires pour
la conception et le dimensionnement des fondations profondes des bâtiments à risque normal situés
en zone sismique (au sens de l’Arrêté du 22/10/2010 et de ses modifications, des Décrets 2010-1254
et 2010-1255).
Ce Guide complète ce qui est prévu dans la norme NF P 94-262 concernant les calculs sismiques, à
savoir la clause 11 du chapitre 1-Domaine d’application.
Ce Guide explicite et complète les chapitres de la norme NF EN 1998-1 et de la norme NF EN 1998-5
qui développent les conditions de sol et les actions sismiques, les méthodes d’analyse de la
fondation et de la structure et les dispositions constructives des fondations profondes.
En particulier, ce Guide précise les dispositions constructives traitées par les Eurocodes sismiques,
pour chaque type de fondations profondes, notamment en matière de longueur et de
caractéristiques des armatures.
L’ensemble des chapitres de ce Guide concerne les pieux forés, les barrettes ou les parois à base de
pieux, les pieux avec refoulement de sol, les micropieux et les inclusions rigides du domaine 1 (c’est-
à-dire nécessaires à la justification de la portance et de la stabilité).
En particulier, le chapitre 10 concernant les dispositions constructives complète le Guide AFPS
/CFMS « Procédés d’amélioration et de renforcement des sols sous actions sismiques-2013 » [1].
De ce fait, ce Guide remplace tous les chapitres concernant les fondations profondes des guides
précédents.
Commentaire : Par souci de simplification, toute référence à la norme NF EN 1998 et à ses annexes
nationales (NA) est appelée EC8.
Le BET Structures.
Le BET Géotechnique.
Le BET de l’Entreprise de Fondations.
Dans le cadre d’une modélisation d’Interactions Sol-Structure (ISS, Cf. annexe H), le synoptique
général du dimensionnement peut être représenté de la manière suivante (Cf. Figure n° 1).
Dans le cadre de ce Guide, on propose une adaptation de ce logigramme. Les principales étapes sont
les suivantes :
1/. Le BET Géotechnique définit au stade de la conception le modèle géotechnique (Vs, G,
Vs, 30, potentialité de liquéfaction), propose la classe de sols et donc le « spectre de calcul en
surface ».
2/. Le BET Structures définit la structure, propose la classe de ductilité, explicite le
coefficient de comportement retenu « q », et calcule une première descente de charges
(statique et sismique) en considérant cette structure globalement encastrée [Cf. § 1.6.a de
ce Guide].
5/. A partir des efforts inertiels, le BET de l’Entreprise de Fondations [ou le BET
Géotechnique en mission de conception de projet (par exemple mission G2 PRO selon la
norme NF P 94 500)] redimensionne les fondations. A ce stade, et selon les cas, il faut
prendre en compte les effets cinématiques qui, le plus souvent, influencent le ferraillage
(nature et longueur) pour les pieux en béton armé.
6/. En cas de changement de diamètre des fondations profondes, il y a nécessité de
prévenir le BET Structures et de revenir à l’étape 4.
Description du profil
sol
Vs, 30 NSPT
stratigraphique Cu qc EM pl
(coups/30 (kPa) (MPa) (MPa) (MPa)
(m/s) cm)
Rocher ou autre formation
géologique de ce type
A comportant une couche > 800 − − > 100 >5
superficielle d'au plus 5 m de
matériau moins résistant.
Dépôts raides de sable, de
gravier ou d'argile sur-
consolidée, d'au moins
> 1,2 (argile)
plusieurs dizaines de mètres > 3,5 (argile)
B 360 − 800 > 50 > 250 25 − 100 2,0 à 5,0
d’épaisseur, caractérisés par > 20 (sable)
(sable)
une augmentation progressive
des propriétés mécaniques
avec la profondeur.
Dépôts profonds de sable de
densité moyenne, de gravier ou De 1 à 3,5
0,5 à 1,2
d'argile moyennement raide (argile)
C 180 − 360 15 − 50 70 − 250 5 − 25 (argile)
ayant des épaisseurs de De 6 à 20
0,8 à 2 (sable)
quelques dizaines à quelques (sable)
centaines de mètres.
Dépôts de sol sans cohésion de
densité faible à moyenne (avec
ou sans couches cohérentes < 1 (argile) < 0,5 (argile)
D < 180 < 15 < 70 <5
molles) ou comprenant une < 6 (sable) < 0,8 (sable)
majorité de sols cohérents
mous à fermes.
Profil de sol comprenant une
couche superficielle d'alluvions
avec des valeurs de Vs de classe
E C ou D et une épaisseur
comprise entre 5 m environ et
20 m, reposant sur un matériau
plus raide avec Vs > 800 m/s
Dépôts composés ou contenant
une couche d'au moins 10 m
d'épaisseur d'argiles
S1 < 100 − 10 − 20 < 0,6 < 0,2
molles/vases avec un indice de
plasticité élevé (Ip ou PI > 40) et
une teneur en eau importante.
Dépôts de sols liquéfiables,
d'argiles sensibles ou tout autre
S2
profil de sol non compris dans
les classes A à E ou S1
En dehors des classes S1 et S2, il est nécessaire de préciser les critères de classification lorsque le
substratum (Vs > 800 m/s) se trouve à une profondeur inférieure à 30 mètres. Pour le classement de
ces sols, nous proposons de prendre en compte le tableau n° 2 suivant :
* Commentaire : Pour appartenir à la classe de sol E, le profil de sol doit comprendre une
couche d'alluvions (Vs < 360 m/s) reposant sur un matériau plus raide (Vs > 800 m/s) se
situant au moins à environ 5 m et au maximum à 20 m de profondeur.
Pour les classes de sols A, B, C, D et E et concernant les spectres de réponse élastique, la forme est
définie par la clause (1) du § 3.2.2.2 de l’EC8-1 (Cf. Figure n° 2) ; les paramètres S, TB, TC et TD sont
fixés par l’Arrêté du 22 octobre 2010 (on retient en général η = 1 pour ξ = 5 % avec η : coefficient
correcteur de l’amortissement ξ).
Pour les sols de classes S1 et S2, il convient de mener des études particulières pour définir l’action
sismique et déterminer les valeurs des paramètres S, TB, TC et TD (Cf. EC8-1 § 3.1.2 (4) + Note).
Les différents types de conception sont décrits par la clause (2) du § 2.2.2 de l’EC8-1 et par les
clauses (1) et (2) du § 5.3.1 de l’EC8-5.
La résistance et la capacité de dissipation d'énergie à conférer à la structure dépendent de la façon
dont il est fait appel à son comportement non linéaire. En pratique, un tel arbitrage entre résistance
et capacité de dissipation d'énergie est caractérisé par les valeurs du coefficient de comportement
« q » et les classes de ductilité associées.
Le principe de ductilité est fondé sur le fait qu’au cours d’un séisme donné les déplacements
obtenus lorsque la structure se plastifie sont du même ordre que ceux que l’on obtient par l’analyse
élastique. La sollicitation sismique se traduit en termes de déplacements.
B C
2.50 Se T T
2,5 C
a gS T
Accélération Se(T)/agS
2.00
1.50 Se T T T
2,5 C 2D
a gS T
1.00 D
0.50
0.00
0.00 TB 0.50 TC 1.00 1.50 TD
2.00 2.50 3.00 3.50 4s
4.00
Période T(s)
4.50
Il est alors possible d’opter pour un comportement non linéaire des matériaux, ce qui permet de
diviser les efforts issus de l’analyse élastique par un coefficient « q » dit de comportement, dont la
valeur est fonction de la capacité de dissipation d’énergie de l’élément considéré (Cf. Figure n° 3).
Plus « q » se rapproche de 1, plus le comportement de la structure est élastique.
Plus « q » est grand, plus grande est la capacité de dissiper de l’énergie générant ainsi un effort
sismique plus faible.
Sous sollicitations sismiques, la conception des bâtiments fait appel à un spectre de calcul pour
l’analyse élastique « Sd(T) » [en accélération], réduit par rapport au spectre de réponse élastique
grâce à l’introduction du coefficient de comportement « q ».
Sd T a gS
2,5
2 T 2,5 2
Sd T a gS q
3 TB q 3 3.00
B C 2,5 TC
a gS
Sd T
2.50
Accélération Sd(T) en m/s² q T
0,2a
2.00 g
2,5 TC TD
a gS
Sd T
1.50
q T2
0,2a
1.00 D g
0.50
0.00
0.00 TB 0.50 TC 1.00 1.50 TD
2.00 2.50 3.00 3.50 4.00
Période T(s)
4.50
Classe de sol S TB TC TD S TB TC TD
Zones 1 à 4 Zone 5
Figure n° 4 : Spectre de calcul de réponse élastique (d’après EC8-1) et rappel des paramètres S, TB, TC et TD.
Pour les sols de classe S1 et S2, il convient de mener des études particulières pour définir l’action
sismique et pour déterminer les valeurs des paramètres S, TB, TC et TD (Cf. EC8-1 § 3.1.2 (4) + Note).
Le choix de la classe de ductilité est principalement guidé par la zone de sismicité et/ou le type de
structure, pour chaque matériau.
La notion de ductilité limitée pour la structure (DCL) autorise des incursions limitées hors du
domaine élastique des matériaux.
Pour ces structures faiblement dissipatives, les dispositions constructives de l’ouvrage n’améliorent
que dans une proportion très faible la ductilité de l’ensemble de la structure. Le coefficient de
comportement est limité à q ≤ 1,5 pour les constructions en béton armé, et entre 1,5 et 2 pour les
bâtiments métalliques.
Par ailleurs, selon la clause (3) du § 4.4.2.6 de l’EC8-1, aucun dimensionnement en capacité n’est
nécessaire (en d’autres termes le coefficient de sur-résistance « Rd » est pris égal à 1). Les
actions sur les fondations découlent directement du modèle de calcul de la structure.
Commentaire : « Rd » est défini au § 4.2.2.1 de ce Guide
La conception dite « ductile » consiste à autoriser des incursions hors du domaine élastique de
comportement des matériaux dans certaines parties de l’ouvrage porté afin de dissiper de l’énergie
et diminuer les niveaux d’efforts transmis au reste de la structure.
Il convient de noter qu’un certain niveau d’endommagement de la structure est ici accepté, voire
même recherché, ce qui optimise la réponse dynamique de la structure, mais peut conduire à des
travaux de réparation non négligeables à la suite d’un tremblement de terre significatif.
Les dispositions constructives de l’ouvrage en DCM ont pour objet de mettre la structure en état de
supporter quelques cycles de déformations post-élastiques répétés ou alternés, d’amplitude
relativement modérée sans rupture fragile.
Pour un niveau de ductilité élevé, le coefficient de comportement « q » retenu par le BET Structures
pourra lui aussi être élevé ; les forces sismiques inertielles seront alors réduites. Cependant, dès lors
que q > 1,50, la conception sera accompagnée de l’application du principe de dimensionnement en
capacité par l’intermédiaire d’un coefficient de sur-résistance « Rd . ».
Il n’est pas nécessaire après application de ce coefficient de sur-résistance que les efforts induits
soient supérieurs à ceux correspondant à la réponse élastique de la structure dans la situation
sismique de calcul q = 1.
Ce principe consiste à surdimensionner certaines zones vis-à-vis des sollicitations issues du modèle
de calcul (notamment effort tranchant et/ou flexion composée), ou issues de dispositions
constructives mises en œuvre, pour éviter des phénomènes pouvant remettre en cause la stabilité
de l’ouvrage.
L’interaction entre bâtiment et fondations profondes peut être modélisée de plusieurs manières qui
sont illustrées sur les schémas ci-dessous :
a) Modélisation sans interaction avec les fondations : avec structure encastrée et/ou appuis
rotulés localement bloqués en translations horizontale et verticale.
b) Modélisation avec interaction avec les fondations en prenant en compte les flexibilités
globales de l’ensemble des pieux.
c) Modélisation avec interaction avec les fondations et Interaction Sol-Structure prenant en
compte la raideur des liaisons sol/pieux sur toute la longueur de chaque pieu.
En général, la prise en compte de la souplesse des fondations profondes diminue les efforts sur
celles-ci mais augmente les déplacements et les rotations. Elle peut donc de ce fait avoir une
influence défavorable et, dans le respect de la clause (9) du § 4.3.1 de l’EC8-1, elle doit donc être
prise en compte dans le modèle.
De plus, conformément à la clause (2) du chapitre 6 de l’EC8-5, « les effets de l’Interaction Sol-
Structure (ISS) sur les pieux doivent être évalués, pour toutes les structures, conformément au § 5.4.2
de l’EC8-5 ».
Pour la démarche de dimensionnement de la structure et des fondations profondes, la modélisation
a) [avec structure encastrée] n’est pas suffisante. Elle ne constitue qu’une première étape de calcul
et doit donc se poursuivre par des modélisations de type b) ou c). On peut s’affranchir de cette
première étape sous réserve de savoir calculer les matrices de rigidité (Cf. § 6.4 de ce Guide).
Au sens de l’Arrêté du 22 octobre 2010 et suivant les Articles 3 et 4, les règles de construction
applicables aux bâtiments sont celles des EC8-1 et EC8-5.
Au sens de la loi Spinetta de janvier 1978, différents Codes régissant la Construction ont été
aménagés et plusieurs articles ont été ré-écrits dont en particulier l’article R 111.38 du Code de la
Construction et de l’Habitation (CCH) rendant obligatoire le contrôle technique du fait de la sismicité
pour :
Alinéa 4 – bâtiment situé en zone sismique 4 ou 5 dont le dernier plancher est à plus de 8 m
de hauteur.
Alinéa 5 – bâtiment de catégorie III ou IV situé en zone de sismicité 2, 3, 4 ou 5.
Lorsque le contrôle technique est obligatoire en raison de la sismicité, le Code de l’Urbanisme
prévoit des attestations spécifiques de contrôle technique en début et en fin de projet. En
particulier, au sens de l’article R 431-16, le contrôleur technique doit remettre au Maître d’Ouvrage
une attestation préalable qui doit être jointe au dossier de demande de Permis de Construire.
En outre, au sens de l’article A 431-11, pour permettre l’établissement de cette attestation
préalable, le Maître d’Ouvrage remet au contrôleur technique un dossier comprenant :
Le § 3.2.2.1 de l’EC8-1 définit l’action sismique par le mouvement dû au séisme en un point donné
de la surface du sol. Cette action est représentée par un spectre de réponse élastique en
accélération.
La surface du sol au droit de laquelle s’applique cette valeur d’accélération est supposée exempte de
construction (en champ libre), en surface et en profondeur dans le sol.
Cependant, dans le cadre de ce Guide, les rédacteurs ont souhaité rappeler qu’il peut y avoir la
nécessité d’étudier de façon plus détaillée les effets de l’action sismique sur les fondations
profondes, notamment quand ces dernières sont des fouilles de grande profondeur, soutenues par
exemple par des ouvrages de type « paroi moulée » ou des soutènements à base de pieux.
Dans ce cas en effet, deux aspects doivent être pris en compte :
Les valeurs d’accélération retenues pour dimensionner l’ouvrage doivent refléter la
géologie du site ainsi que les contrastes mécaniques des sols.
L’Interaction Sol-Structure, notamment en cas de fort contraste de déformabilité entre un
ouvrage enterré « raide » (barrettes, pieux de gros diamètres, parois moulées) et le sol.
Le signal sismique incident (amplitude, contenu fréquentiel) est modifié par les formations
géologiques de surface reposant sur des sols de consistance rocheuse, mais aussi par l’effet de
surface libre, même si les matériaux de surface sont eux-mêmes de consistance rocheuse. Que ce
soit pour des sols de classe B à E ou pour un sol plus compact de type A, la valeur d’accélération
appliquée au point bas d’une fouille de grande profondeur peut être différente de celle définie à la
surface libre en l’absence de fouille.
Il s’agit alors de définir, par traitement du signal, ce que seraient les caractéristiques du signal
sismique estimé au niveau de la tête des fondations profondes, avant son passage dans les sols
situés entre la base de la fouille et la surface (action de déconvolution). Pour cela, l’EC8 autorise, en
fonction de la nature de l’application et des informations disponibles, la description du mouvement
sismique fondé sur l’utilisation d’accélérogrammes artificiels (Cf. EC8-1 § 3.2.3.1.2) ou
d’accélérogrammes enregistrés ou simulés (Cf. EC8-1 § 3.2.3.1.3).
L’EC8 [Cf. partie 1 § 4.2.1.6 (1)P et partie 5 § 5.1] spécifie que la conception parasismique des
structures suppose une homogénéité du système de fondation conduisant à une transmission
d’excitation sensiblement synchrone sur toute l’emprise de la construction.
Cette homogénéité d’excitation et de réaction est jugée satisfaite si les fondations sont disposées
dans le même plan horizontal et si des longrines, un plancher ou un dallage « armé » adéquat sont
prévus en tête des pieux.
En absence de ces dispositions, les effets induits dans la structure par des déplacements relatifs
horizontaux au niveau de la fondation doivent être évalués, et des dispositions appropriées pour
adapter le dimensionnement doivent être prises (Cf. EC8-5 § 5.4.1.2 (1)P).
Commentaire : L’évaluation des déplacements doit tenir compte de la raideur horizontale des pieux,
qui varie suivant :
Les conditions géotechniques (notamment l’épaisseur des couches de sol).
Ce point déjà évoqué au § 1.6 est développé dans le chapitre 4 et plus particulièrement au § 4.4,
dans le chapitre 6 et dans l’Annexe H de ce Guide.
2. Retour d’expérience
Le retour d’expérience montre que l’interaction « sol - fondation - superstructure » joue un rôle
primordial dans les dommages subis par les pieux et les structures.
Les pieux sont souvent utilisés pour soutenir des structures lourdes et de grande envergure, telles
que des bâtiments à plusieurs étages, des ponts, des viaducs, des plates-formes pétrolières, etc. sur
des sols mous. A travers leur ancrage dans les sols, ils permettent d’assurer la stabilité verticale des
structures mais également de résister aux efforts latéraux ou de basculement induits par le
chargement sismique.
Ce séisme est le plus puissant ressenti aux Antilles depuis 1974, avec une magnitude M w estimée à
7,4 (source USGS) et un épicentre localisé à environ 30 km du Nord de la Martinique. Il a été ressenti
dans tout l'arc Antillais et même en Guyane. Les dégâts provoqués par ce séisme ont été
d’importance variable. Néanmoins, en Martinique, de nombreux bâtiments ont subi des dommages
importants (effondrement d’une dalle sur une dizaine de véhicules à Fort-de-France, effondrement
d’un bâtiment abritant une banque au Lamentin...).
Un séisme de magnitude Mw = 6,3 (Centre de Données Sismologiques des Antilles) s’est produit dans
l’arc des petites Antilles entre le sud de la Guadeloupe (îles des Saintes) et la Dominique.
Ce violent séisme a eu lieu le matin du 18 avril 1906, le long de la faille de San Andreas, et il a frappé
la ville de San Francisco, en Californie. Il a été estimé à une magnitude Mw = 7,9 (Berkley
Seismological Laboratory), et les secousses furent ressenties de l'Oregon à Los Angeles, et à
l'intérieur des terres jusqu'au centre du Nevada. Le tremblement de terre et l'incendie qui en a
résulté restent à ce jour parmi les plus grandes catastrophes naturelles ayant touché une grande
ville américaine.
Les dommages observés ont été concentrés sur les bords du rivage historique qui, pendant les
années 1850, avaient été remblayés par des sables de dunes, des sables limoneux et des gravats.
Sous ce remblai, des dépôts cohésifs beaucoup plus raides ont été identifiés. Les fortes secousses
dans cette zone de la ville ont généré la liquéfaction généralisée des sols sableux entraînant la ruine
des nombreuses structures avant que le feu n’achève leur destruction.
On a pu observer les dégâts significatifs suivants :
U.S. Post Office : un bâtiment fondé sur pieux a subi des tassements différentiels
importants dus à la rupture massive du sol (liquéfaction).
Pont traversant la Big River : les piles situées du côté Nord de la rivière se sont déplacées, ce
qui a provoqué l’effondrement d’une des travées (Cf. Figure n° 7).
Le séisme s’est produit le 16 juin 1964 à Niigata, une ville de la côte occidentale de Honshū au Japon,
avec une magnitude MJMA de 7,5 Japan Meteorological Agency).
La stratigraphie de la ville de Niigata est principalement constituée de sables lâches d’une épaisseur
globale de 20 à 30 m. Lors du séisme, la couche de sable saturé a été liquéfiée sur des épaisseurs
importantes, produisant ainsi de nombreux dégâts sur les structures dont plusieurs fondées sur
pieux.
Salinas Bridge : la pile Sud du pont a subi un déplacement vers le sud d’environ 2 m
(Cf. Figure n° 8).
Figure n° 10 : Schéma de rupture des pieux au droit du Pont de Showa à Niigata, 1964
Le bâtiment NHK est un bâtiment de 4 étages, fondé sur des pieux en béton armé de 30 cm de
diamètre et de 11 à 12 m de longueur. Lors de la réalisation des travaux de réhabilitation de la
structure en 1985, soit environ 20 ans après le séisme, ces pieux ont pu être observés. Les experts
ont conclu que les désordres constatés étaient le résultat de déplacements métriques au niveau
horizontal. Deux zones de ruptures apparaissent : la première vers 3 à 4 mètres de la tête de pieu et
une seconde plus profonde, là où la raideur du sol augmente.
Figure n° 12 : Corrélation entre les dommages survenus aux pieux et les conditions du site – bâtiment NHK (Doi
et Hamada, 1992) [4]
Avec une magnitude Mw = 6,9 (International Seismological Center), le séisme de Kobé fut un des
tremblements de terre les plus destructifs qui aient frappé le Japon pendant les dernières années
(jusqu’au séisme de Tohoku en 2011). Les dommages au niveau des fondations profondes sont
essentiellement dus à la liquéfaction des sols.
Le séisme de Tohoku du 11 mars 2011, dont l’épicentre se situait en mer avec une magnitude Mw
égal à 9, est l’événement sismique le plus important jamais enregistré au Japon (Midorikawa at al.
2012) [5]. Il s’agit d’un séisme interplaque occasionné par la subduction de la Plaque Pacifique qui a
produit des déformations crustales majeures avec une zone d’influence estimée à 500 x 200 km. La
Péninsule Ojika s’est déplacée de 5,3 m horizontalement dans la direction sud-est et s’est abaissée
de 1,2 m d’après le Geospatial Information Authority of Japan.
Selon les différents réseaux d’enregistrement du signal sismique au Japon (K-net, KIK-net, etc.), des
pics d’accélération horizontale compris entre 0,5 et 1 g ont été atteints sur de nombreuses stations
et ont atteint 2,8 g à la station K-net de Tsukidate (Midorikawa at al. 2012) [5] pour des durées
pouvant dépasser 200 s.
Des phénomènes de résonance des ouvrages avec les conditions géologiques (les effets de site) ou
de liquéfaction des sols ont entraîné de nombreux dommages aux structures (Tokimatsu at al.
2012) [6].
Ce séisme a généré un important tsunami qui, ravageant la Côte Pacifique du Japon, a causé à lui
seul le décès et la disparition de près de 20 000 personnes (Takahashi at al. 2012) [7]. Les hauteurs
d’inondation ont varié de 5 à 15 m avec des effets locaux d’amplification (marques d’inondation à
plus de 30 m de hauteur !). Ce tsunami a généré des sollicitations latérales qui ont entraîné des
désordres dont certains exemples figurent ci-dessous (Cf. Figure n° 13 : Kawashima, 2012) [8].
Concernant les ouvrages d’art sur pieux, le type de sollicitation latérale rencontrée lors du passage
du tsunami est représenté en Figure n° 13.
Les phénomènes de liquéfaction survenus à Tokyo lors du séisme de Tohoku ont été observés dans
la Baie de Tokyo, dans les remblais hydrauliques d’aménagement récent et dans le bassin de la
rivière Tone (Tokimatsu at al. 2012) [6]. En certains endroits, le tassement a pu dépasser 50 cm
entraînant parfois la mise à nu des fondations profondes. L’importance de la liquéfaction a varié
selon l’épaisseur de remblais et de dépôts alluvionnaires, du niveau de la nappe, du type
d’amélioration de sol et de l’exécution des remblais (matériaux, engins…).
A Sendai et dans la zone de la Baie de Tokyo, des immeubles fondés sur pieux ont subi des rotations
et des tassements avec parfois des signes de liquéfaction des terrains.
A Onagawa et Rikuzentakata, villes affectées par le tsunami, la rupture de fondations sur pieux a
conduit au renversement de bâtiments. Selon Tokimatsu [6], ces ouvrages plutôt anciens n’auraient
pas été dimensionnés au séisme. Les zones de ruptures se situaient essentiellement au niveau des
têtes de pieu. Ceux-là, déjà affaiblis par le séisme, n’auraient pas pu supporter ensuite les efforts de
la vague d’inondation (poussée latérale et poussée d’Archimède).
Le séisme de Loma Prieta en 1989, qui a été provoqué par un décrochement le long de la faille de
San Andreas, a atteint une magnitude Mw = 6,9 (USGS).
Une traction excessive au niveau de la liaison des pieux (inclinées ou verticaux) avec le
chevêtre a occasionné des dommages importants sur différents ouvrages et en particulier
sur le bâtiment Public Container Wharf on 7th Street terminal Complex ou sur le quai
Matson Terminal Wharf.
Près de Wastonville, plusieurs pieux, supportant un pont de l’autoroute 1, ont pénétré dans
le tablier causant ainsi son effondrement. Les experts ont constaté un décollement
horizontal du sol de 30 à 45 cm autour des pieux (argiles molles en tête). Il semble que la
grande déformation des pieux ait entraîné leur rupture en flexion et en cisaillement au
niveau de leur tête (Cf. Figure n° 14).
Le séisme de Cheutsu-Oki au Japon, de magnitude Mw = 6,6 (USGS), s’est produit le 16 juillet 2007 le
long de la côte ouest de Honshu, au large de la ville de Kashiwazaki, dans la zone de convergence de
la mer du Japon entre les plaques d’Amur et d’Okhotsk. Le foyer a été estimé à une profondeur de
10 km (Cf. Figure n° 15).
Le port de Kashiwazaki est un port dont l’importance est régionale à nationale. Il comprend un port
de pêche, ainsi que du transport de passagers et de fret. Le cumul des quais représente une distance
de 2 kilomètres, tandis que le plus long quai mesure 400 mètres. Les conséquences du séisme sur la
zone portuaire sont imputables aux phénomènes de liquéfaction des sols et des remblais. Plusieurs
quais du port de pêche de Kashiwazaki ont subi des déplacements verticaux et horizontaux pluri-
décimétriques : tassement des plates-formes (jusqu’à 50 cm observés), basculement des parois
ancrées, tassements autour du terminal passager (Cf. Figure n° 16).
Ce type de dégâts est classique pour de telles structures. Il avait déjà été constaté avec une toute
autre ampleur lors du séisme de Kobé (1995).
Figure n° 16 : Affaissement et déversement vers la mer du radier du port de pêche de Kashiwazali (photos
AFPS).
Une grande variété des tests a été réalisée sur des modèles réduits en laboratoire par les chercheurs
qui tentent de fournir des paramètres et de valider les méthodes analytiques d’Interaction Sol-
Structure. Ces méthodes expérimentales se sont intéressées essentiellement au comportement
chargement-déformation des systèmes sol-pieu à la fois individuellement et en groupes, en petites
et en grandes déformations, chargés statiquement, de manière monotone, cyclique ou dynamique
(sismique), en excitant la tête du pieu ou la masse du sol, et en couvrant une variété de types de
pieux et de conditions de sol.
Lorsque les structures sont fondées sur des fondations profondes, les pieux peuvent reprendre tout
ou une partie des charges latérales. A ce jour, plusieurs programmes de recherche sont en cours de
réalisation pour tenter de proposer une méthode pour la prise en compte des chargements latéraux
à caractère répétitif ou cyclique appliqués à des pieux lors d’un tremblement de terre. L’analyse
réalisée dans le cadre de ces programmes de recherche se base essentiellement sur les essais en
centrifugeuse effectués sur des pieux forés ou battus, soumis à des chargements cycliques ou
statiques, fondés dans les sables ou dans les sols argileux.
Certains de ces résultats expérimentaux sont repris dans les chapitres suivants afin de proposer des
approches de dimensionnement des fondations profondes soumises à des sollicitations sismiques.
Les observations et les analyses post-sismiques montrent que l’Interaction Sol-structure joue un rôle
primordial dans les dommages sismiques subis par les pieux et les structures.
Vis-à-vis d'une excitation sismique, deux phénomènes importants apparaissent :
Les pieux, forcés à suivre le mouvement du sol, tendent à résister par leur rigidité. En
conséquence, les pieux peuvent avoir un déplacement différent de celui du sol en champ
libre (les efforts cinématiques génèrent des cisaillements et des flexions sur toute la
hauteur des pieux).
Le mouvement de la fondation induit des vibrations dans la superstructure ; les forces
d'inertie, générées dans la superstructure, produisent des efforts dynamiques qui sont
transmis aux pieux et au sol en contact.
Il est à noter que les fondations profondes n’affranchissent pas du phénomène de
liquéfaction ou de la perte de résistance des sols. L’estimation des poussées des terres sur
les pieux (lateral spreading) et des coefficients de réaction doit prendre en compte ce
phénomène.
Les modes de rupture observée suite à des séismes sont directement liés aux interactions
cinématiques et inertielles. La Figure n° 17 illustre différents modes de ruptures d’un
groupe de pieux soumis à un chargement sismique (développement de contraintes élevées
en tête du pieu ou dans le chevêtre, tassement excessif du sol, concentration des efforts à
l’interface entre des couches de sol de rigidités différentes…).
Figure n° 17 : Modes de rupture observés lors des tremblements de terre (Wilson 1998) [9].
Les mécanismes de rupture observés sur des sols liquéfiables sont identifiés par Boulanger [10] sur
la Figure n° 18. Les désordres ne sont pas toujours liés aux ruptures en grand déplacement latéral,
mais peuvent être liés directement au frottement négatif avec tassement de la couche liquéfiée.
Figure n° 18 : Mécanismes de rupture d’un pieu dans un sol liquéfiable (Boulanger at al. 2003) [10].
D’après les observations post-sismiques présentées précédemment, les principales causes des
dommages provoqués par des séismes peuvent être classées comme suit (Cf. Figures n° 19 et 20) :
La réaction du sol environnant sur les pieux, qui provoque sur ceux-ci un mouvement
imposé et par conséquent qui induit des contraintes de flexion et de cisaillement dans
l’élément de la fondation, notamment lorsque la stratigraphie présente de forts contrastes
de raideurs entre deux couches successives. Il s’agit des efforts cinématiques.
La réponse de la superstructure qui induit, au niveau des fondations profondes, des efforts
axiaux et horizontaux importants ainsi que des moments. Il s’agit des efforts inertiels,
lesquels se cumulent aux efforts statiques et le cas échéant aux efforts cinématiques.
Les forts contrastes de raideur entre deux sols qui entraînent un déplacement différentiel
important au niveau de l’interface avec désordres associés.
La liquéfaction dans une couche qui se traduit par une diminution de la rigidité latérale du
sol ainsi que par un tassement des couches situées au-dessus. Ainsi, la liquéfaction
provoque au niveau des fondations profondes :
o un risque de déplacement latéral important,
o une perte significative de la résistance latérale,
Figure n° 19 : Illustration de la déformation latérale excessive. Séisme d’El Mayor-Cucupah du 4 avril 2010 au
Mexique. Vue du pieu de fondation sous l’angle nord-est de la culée du pont Drew Road. Photo de Mc. Crink,
4/8/10. (N32.761742, W115.690290).
En France, les sols se classent selon les mêmes critères de vitesse de cisaillement « Vs, 30 » sur les 30
premiers mètres de profondeur avec des limites comparables entre classes de sol.
Les accélérations de calcul sont aussi fonction de la catégorie de l’ouvrage. Les paramètres de sol
« S » et des accélérations « ag » sont définis dans les annexes nationales de chaque pays européen et
par décret en France. Les classes particulières S1 et S2 définies dans l’EC8 ne donnent pas de spectre
de dimensionnement.
En revanche, les accélérations sont définies à l’échelle nationale. Le Tableau n° 3 illustre, à titre
d’exemple, les limites de valeur de vitesse de cisaillement « Vs, 30 » entre classes de sol proposées
lors de l’élaboration de différents codes sismiques internationaux.
L’EC8 demande d'améliorer les sols susceptibles de se liquéfier sous séisme y compris en cas de
choix de fondations profondes. Les premiers retours d’expérience de qualification de l’aléa et de
traitement à base de techniques de renforcement ou d’amélioration de sol depuis la mise en
pratique de l’EC8 montrent l’importance de la pertinence des études de sols spécifiques à la
liquéfaction sous peine de surévaluation du phénomène et du dimensionnement des fondations
(Brûlé at al. 2014) [13].
A la faveur du Workshop de l’ASCE à San Francisco en 1994, la réaction latérale des pieux dans des
sols susceptibles de liquéfaction a été examinée en utilisant une méthode visant à dégrader la
courbe « p-y » selon les caractéristiques de sol (Moccia, 2009) [14].
Tenant compte des recommandations de l’EC8 et des conclusions sur les missions post-sismiques sur
l’aléa liquéfaction, le présent Guide technique propose de rappeler les conditions de zonage
sismique imposant l’analyse de la liquéfaction et de définir sa propre méthode forfaitaire pour le
traitement de cet aléa.
A ce titre, le Guide distingue deux cas de figures pour le traitement des sols par travaux spécifiques
[traitement nécessaire et traitement non systématiquement nécessaire (Cf. chapitre 5)] selon les
caractéristiques géométriques des sols suspects de liquéfaction. Quand le traitement est considéré
comme non nécessaire, il est précisé l’approche retenue pour justifier spécifiquement les fondations
profondes vis-à-vis de cet aléa.
Au sens de l’EC8, les fondations profondes doivent être calculées en tenant compte des effets de
l’action sismique dans toutes les directions. Ces effets sont de deux types :
a. Les forces d’inertie, directement liées à l'entraînement des masses des structures par les
mouvements du sol.
b. Les sollicitations cinématiques (externes aux fondations), issues des déformations
différentielles du sol sur la hauteur des fondations, générées à l'occasion du séisme, même
en l’absence de masse de structure portée.
Les principes de détermination des effets inertiels sont exposés au chapitre 6.
Concernant l’évaluation des effets cinématiques, deux phénomènes sont à distinguer :
L’effet cinématique sur le pieu, explicité dans le présent Guide.
L’interaction cinématique, c’est-à-dire la modification du mouvement sismique due à la
présence dans le sol des éléments de fondations profondes. Dans le cas du présent Guide,
l’interaction cinématique n’est pas prise en compte parce que l’approche retenue est celle
généralement remployée pour les bâtiments courants sur fondations profondes : cela
revient à négliger la modification du mouvement sismique due à la présence dans le sol des
éléments de fondations profondes et à l’effet clouage des pieux. Cette interaction
cinématique est néanmoins abordée dans la méthode de calculs d’Interaction Sol-Structure
(ISS) développée dans l’Annexe H, et plus particulièrement dans le § H.4.
La concomitance des efforts inertiels et des efforts cinématiques est détaillée au chapitre 8.
Par ailleurs, la prise en compte de la susceptibilité de la liquéfaction et celle de la dégradation
cyclique sont étudiées au chapitre 5.
Au sens du § 4.3.3.1 de l’EC8-1, les modèles et les méthodes de calcul sismique peuvent faire appel
soit à des méthodes d’analyse élastique linéaire avec coefficient de comportement « q », soit à des
méthodes non linéaires.
Dans le cas de méthodes non linéaires, on pourra utiliser une méthode directe d’intégration
temporelle (calcul dynamique) ou l’analyse de la poussée progressive (« push over », calcul
statique).
Dans le cas de méthodes élastiques avec coefficient de comportement « q », on pourra utiliser, selon
que le bâtiment est régulier ou non, une analyse par forces latérales ou une analyse modale
spectrale.
L’analyse modale spectrale est la méthode de calcul retenue par quasiment tous les BET Structures.
Néanmoins, on présente successivement les deux méthodes.
Suivant les clauses (1)P et (2) du § 4.3.3.2.1 de l’EC8-1, ce type d’analyse peut être appliqué aux
bâtiments dont la réponse n’est pas affectée de manière significative par les contributions de modes
de vibration de rang plus élevé que le mode fondamental dans chaque direction.
Ces exigences sont considérées comme satisfaites dans les bâtiments qui remplissent les 3
conditions suivantes :
Ils respectent les critères de régularité en élévation définis suivant le § 4.2.3.3 de l’EC8-1.
Ils respectent les critères de régularité en plan définis suivant le § 4.2.3.2 de l’EC8-1 et le
tableau 4.1 du § 4.2.3.1 de l’EC8-1.
Ils présentent dans les 2 directions des périodes de vibration « T1 » inférieures aux valeurs
suivantes :
A 0,20 0,40
B 0,25 0,50
C 0,40 0,60
D 0,60 0,80
E 0,45 0,50
Il est détaillé dans l’exemple d’application (Cf. chapitre 12) pour le comparer à la méthode itérative
prenant en compte les raideurs. Il est préférentiellement à utiliser dans un calcul d’avant-projet et
permet d’avoir un ordre de grandeur de la géométrie des pieux.
Connaissant les masses et les raideurs de l’ouvrage, on détermine les modes de vibration qui,
couplés avec le spectre de calcul (tenant compte du coefficient de comportement « q »), permettent
d’obtenir la réponse sismique de l’ouvrage et ainsi de déterminer les efforts sismiques dans la
structure.
Dans le calcul sismique, la masse associée aux charges permanentes doit être combinée avec la
masse associée aux charges variables comme définie dans le § 3.2.4 de l’EC8-1, avec i = . i
𝐺𝑘,𝑗 𝑄
∑ ⁄𝑔 + ∑ |Ψ𝐸,𝑖 ⋅ 𝑘,𝑖⁄𝑔|
𝑘 𝑖
Or pour les bâtiments : M = M(G) + . . M(Q) + . ’ . M(N) avec N pour les charges de neige.
Toit 1,00
Catégorie A à C* Etages à occupations corrélées 0,80
Commentaire : Il est recommandé de supposer les occupations des étages comme indépendantes si
chaque étage est utilisé par un occupant différent. Dans la plupart des autres cas, il convient de
supposer que les occupations sont corrélées.
La période du mode fondamental si une analyse par forces latérales est effectuée
(bâtiments réguliers). Dans ce cas, la réponse sismique de la structure est obtenue en
déterminant l’accélération de calcul pour le mode fondamental de vibration par lecture du
spectre de calcul.
Les périodes des modes propres si une analyse modale spectrale est effectuée (bâtiments
réguliers et irréguliers). Dans ce cas, la réponse sismique de la structure est obtenue en
déterminant l’accélération de calcul pour chaque mode par lecture du spectre de calcul.
Les combinaisons de types quadratiques ou autres (CQC ou SRSS) permettent de combiner les
modes pour obtenir l’effort sismique par direction : Ex, Ey et éventuellement Ez.
Le spectre de réponse des structures est un outil pour estimer la réponse d’un bâtiment au séisme.
En général il s’agit de réponse en accélération (mais il existe des spectres en déplacement et en
vitesse).
Le spectre de réponse est un graphique sur lequel on lit les valeurs maximales de l’amplification du
mouvement de sol. Il caractérise le type de sol. Il est évalué pour le pic du mouvement sismique et il
est établi pour un amortissement relatif donné.
Les spectres de réponses ne prennent pas en compte, entre autres, l’Interaction Sol-Structure : les
constructions sont considérées comme parfaitement encastrées dans un sol infiniment rigide.
L’importance de l’effet de cette interaction sur le spectre dépend de plusieurs facteurs :
La dimension de la fondation de l’ouvrage par rapport aux longueurs d’ondes les plus
importantes.
La raideur de la fondation par rapport au sol.
Le type et la profondeur de la fondation.
Les premières périodes naturelles de vibration de la structure comparées avec les périodes
dominantes du terrain.
L’amortissement est une propriété dynamique d’un système mécanique qui s’oppose aux
déformations et aux déplacements.
La réponse des structures soumises aux forces sismiques, variables au cours du temps, dépend en
particulier des propriétés d’amortissement des matériaux constitutifs de la structure, des
assemblages des différents éléments de structure et des liaisons avec le milieu environnant, et donc
de l’Interaction Sol-Structure.
L’amortissement d’une structure en oscillation représente la capacité de cette structure à réduire
l’amplitude des oscillations par dissipation d’énergie sous forme de chaleur. L’amortissement est
caractéristique de chaque structure.
Il se compose :
Par utilisation du § 4.3.3.5 de l’EC8-1, l’effet total du séisme apporté en pied de superstructure, soit
AEd, est obtenu en combinant les efforts sismiques par direction Ox, Oy et Oz, respectivement EEdx, EEdy
et EEdz.
La réponse inertielle associée à une excitation sismique selon l'axe principal Ox génère un vecteur
force EEdx dont les 3 composantes sont notées EEdxx, EEdxy et EEdxz.
𝐸⃗ = ±𝐸
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑑𝑥 ± 0,3. 𝐸𝐸𝑑𝑦 ± 0,3. 𝐸𝐸𝑑𝑧
𝐸⃗ = ±0,3. ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑥 ± ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑦 ± 0,3.⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑧
𝐸𝑥 ±0,3. 𝐸𝑥𝑥 ± 𝐸𝑦𝑥 ± 0,3. 𝐸𝑧𝑥
⃗𝐸 = (𝐸𝑦) = (±0,3. 𝐸𝑥𝑦 ± 𝐸𝑦𝑦 ± 0,3. 𝐸𝑧𝑦)
𝐸𝑧 ±0,3. 𝐸𝑥𝑧 ± 𝐸𝑦𝑧 ± 0,3. 𝐸𝑧𝑧
𝐸⃗ = ±0,3. ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑥 ± 0,3. ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑦 ± ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑧
𝐸⃗ = ±𝐸
⃗⃗⃗⃗𝑥 ± 0,3. ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑦
𝐸𝑥 ±𝐸𝑥𝑥 ± 0,3. 𝐸𝑦𝑥
𝐸⃗ = ( ) = ( )
𝐸𝑦 ±𝐸𝑥𝑦 ± 0,3. 𝐸𝑦𝑦
𝐸⃗ = ±0,3. ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑥 ± ⃗⃗⃗⃗
𝐸𝑦
𝐸𝑥 ±0,3. 𝐸𝑥𝑥 ± 𝐸𝑦𝑥
𝐸⃗ = ( ) = ( )
𝐸𝑦 ±0,3. 𝐸𝑥𝑦 ± 𝐸𝑦𝑦
Pour calculer l'effort horizontal sismique, les 8 combinaisons horizontales de Newmark (EF, DHi) à
appliquer sont les suivantes :
CNH1 : [(+1,0.EEdxx +0,3.EEdyx)2 + (+1,0.EEdxy +0,3.EEdyy)2]0,5
Où
« Gkj » désigne les actions permanentes.
« AEd » est la valeur de calcul de l’action sismique. « AEd » inclut le coefficient d’importance
« γI » correspondant soit à l’état limite ultime, soit à l’état limite de limitation des
dommages ; « AEd » correspond à l’effort sismique déduit des 8 ou 24 combinaisons de
Newmark.
« 2, i » désigne le pourcentage des valeurs quasi permanentes des actions variables
présentes lors du séisme. Les valeurs représentatives des « 2, i » sont données dans le
Tableau n° 9.2 et A1.1 de l’EC0.
Commentaire : Le Guide propose d’associer le risque sismique avec un niveau de nappe phréatique
quasi permanent, donc de prendre les eaux basses EB comme niveau quasi permanent de référence.
Tableau n° 6 : Valeurs de calculs d’actions à utiliser dans les combinaisons d’actions accidentelles et sismiques
(d’après EN 1990 / 2002, annexe A1)
Ces combinaisons d’actions donnent les effets de calcul de l’état limite ultime sismique « Ed » : ce
sera le torseur à utiliser pour le dimensionnement de la structure.
Mais ce n’est pas encore celui à utiliser directement pour le dimensionnement des fondations.
Pour une classe de ductilité DCM, il y a lieu de retenir un coefficient de surcapacité « Rd . »,
calculé par le BET Structures ou forfaitaire tel que défini au § 4.2.2 de ce Guide.
Finalement, le torseur des efforts à retenir pour le calcul des fondations est le suivant :
𝐸𝐹𝑑 = 𝐸𝐹,𝐺 + 𝛾𝑅𝑑 . Ω . 𝐸𝐹,𝐸
4.1.1. Généralités
On rappelle que « les fondations et leurs liaisons avec la superstructure doivent assurer une
excitation sismique uniforme de l'ensemble du bâtiment » [Cf. EC8-1 § 4.2.1.6 (1)P], et qu’il est donc
recommandé de relier les pieux par un diaphragme (dalle ou dallage armé) ou par un réseau de
longrines, tout en restant conforme au § 5.4.1.2 de l’EC8-5.
Pour le calcul des éléments de fondations profondes, il est nécessaire de définir des conditions aux
limites en pied et en tête (en termes de déplacement ou de forces.)
Ces conditions dépendent de la liaison d’une part en tête de la fondation avec la structure et d’autre
part en pied suivant le degré d’ancrage dans le substratum sismique. Par conditions, on entend les
déplacements horizontaux et les rotations suivant X et Y ainsi que le torseur d’efforts dans les
mêmes directions, Z étant l’axe vertical.
Elles s’associent de la manière suivante :
Déplacement et rotation.
Déplacement et moment.
Effort tranchant et rotation.
4.1.2.1. Introduction
Il existe trois situations de projet différentes pour la détermination des efforts inertiels.
a/. La première descente de charges issue de l’analyse modale spectrale ne tient pas compte de la
réalité physique de répartition des résultantes horizontales et de blocage de la torsion d’ensemble.
b/. Une redistribution doit être effectuée a posteriori. Elle doit considérer les effets globaux de
l’effort tranchant et du moment de torsion le cas échéant. Elle s’effectue au prorata des rigidités des
éléments de fondations :
En première approche, elle peut se faire au prorata des diamètres et du type de liaison
(rotule ou encastrement) de chaque appui.
D Dx
H i VEd i d i i 2
D Di x i
i i i
Avec :
Il s’agit par exemple de files rigides dans une seule direction, de voiles, ou de diaphragme souple.
L’analyse de la répartition se fait au cas par cas comme décrit au § 4.1.2.1.1.c précédent.
La descente de charge issue de l’analyse modale spectrale donne les torseurs en tête de pieux sans
qu’une redistribution ne soit nécessaire. Le BET Structures les communique au bureau d’études de
fondations.
Commentaire : Conformément à la clause (2)P du § 5.2 de l’EC8-5, « les effets des déplacements
horizontaux relatifs entre les éléments verticaux doivent être pris en compte dans le choix de la
rigidité de la fondation dans son plan horizontal ».
Commentaire : Conformément à la clause (1)P du § 5.4.1.2 de l’EC8-5, « les effets supplémentaires
des actions induits dans la structure par des déplacements relatifs horizontaux au niveau de la
fondation doivent être évalués et des dispositions appropriées pour adapter le dimensionnement
doivent être prises ». Une approche des valeurs de déplacement peut être faite selon la clause (6) du
§ 3.3 de l’EC8-2.
Sols de classe A.
Le pieu d’un bâtiment suit globalement (en fonction de sa raideur) les déplacements du sol imposés
par l’action sismique en champ libre « g(z) » provenant de l’effet cinématique (Cf. § 7.3 de ce Guide).
Les déplacements en tête de fondations sont également liés aux efforts dits « inertiels »
(Cf. chapitre 6).
Dans l’approche de ce Guide, ces deux phénomènes sont dissociés. Leur cumul fait l’objet du
chapitre 8.
La liaison en tête des pieux se traduit par une matrice de rigidité ou par une matrice de souplesse.
On peut simplifier, en première approche, par une liaison libre ou par une liaison encastrée. On
détaille dans les chapitres suivants les différents cas.
La condition d’encastrement parfait, ou celle d’un pieu articulé, est bien évidemment théorique et
pas forcément représentative de la réalité qui est le plus souvent régie par des conditions
intermédiaires.
N Ed (0) KVV 0 0 v
VEd (0) 0 K HH K HM . u
M (0) 0 K MM θ
Ed K HM
Avec :
L’ingénieur Structure peut simplifier les conditions d’appuis en tête, en prenant soit un appui
parfaitement articulé, soit un appui parfaitement encastré. Dans ce cas, il n’y a que la raideur
horizontale.
La condition d’appui peut être différente selon la direction du séisme.
Il s’agit d’un pieu parfaitement encastré dans un chevêtre rigide défini par une
rotation bloquée au niveau de l’interface pieu/ structure tel que ϴ(0) = 0.
Le chevêtre est généralement libre vis-à-vis des déplacements horizontaux
(Cf. § 4.1.4.1 de ce Guide).
En conformité avec le § 1.6.a de ce Guide, si le BET Structures n’a pas prévu de définir
par appui la première matrice de souplesse permettant la première itération donnant
les torseurs d’efforts en tête de pieu, il faut répartir le total des efforts horizontaux
comme décrit au § 4.1.2.1.1 b de ce Guide.
Commentaire : Cette première matrice de rigidité peut être réduite à « KHH », avec
module constant et KVV = KMM = KHM = 0
Les conditions en pied de fondations dépendent des conditions réelles d’encastrement des
fondations dans le substratum (soit géotechnique soit sismique) et de la nature même de la
fondation (pieux, barrettes) :
Substratum sismique : par convention, formation continue dont la vitesse des ondes de
cisaillement est telle que Vs > 800 m/s.
Substratum géotechnique : formation dans laquelle la fondation est ancrée, sans être
nécessairement confondue avec le substratum sismique.
En référence à la norme NF P 94-262 (Cf. annexes F et G) et sous conditions sismiques, lorsqu’on a
un ancrage minimum dans le substratum sismique supérieur ou égal à 3 diamètres (ou 3 B avec B
largeur de la plus petite dimension de la fondation), on considère une rotation nulle au toit du
substratum (en cas où on ne modélise pas le substratum).
Dans tous les cas, en pied de pieux (Zpieu : Cf. Figure n° 22), on considère que l’effort tranchant et le
moment fléchissant sont nuls, donc que le déplacement n’est pas nul. Néanmoins, en fonction du
moment d’inertie de l’élément de fondation, on pourra considérer éventuellement les efforts de
rappel en pied (exemple des barrettes dans le sens de l’inertie principale).
Tableau n° 7 : Conditions aux limites en fonction des différents cas d’encastrement possibles
Cinématique + inertiel
Condition d’appui de la
Condition Déplacement
fondation u V M
Encastré dans la
0 0 VEd0 0 MEd0 0
structure
En tête libre
Articulé 0 0 VEd0 0 MEd0 = 0
V(zancrage) ≠
Ancrage ≥ 3B dans le M(zancrage) ≠ 0***
0 0 0***
substratum sismique
V(zpied) = 0* M(zpied) = 0*
En pied libre
V(zancrage) ≠ M(zancrage) ≠ou≈
Autre cas** 0 0 0*** 0****
V(zpied) = 0* M(zpied) = 0*
* Pour les barrettes (et/ou pour certains pieux de grande inertie), on pourra prendre en compte en
pied une réaction élastique (en termes de raideur horizontale et en rotation) induisant un moment
de rappel et un effort tranchant.
** Ancrage dans le substratum géotechnique ou inférieur à 3.B dans le substratum sismique.
*** Moment maximal M(zancrage) et effort tranchant maximal V(zancrage) de retournement dans la zone
d’ancrage.
**** dépend de la longueur de la fondation dans le substratum géotechnique.
Zancrage
substratum
Zpied
Au sens de la clause (2)P du § 5.3.1 de l’EC8-5 et de la clause (2) du § 2.2.2 de l’EC8-1, aucun
dimensionnement en capacité n’est exigé.
Les actions de dimensionnement pour les fondations découlent directement du modèle de calcul de
la structure.
4.2.2.1. Principe
Au sens de la clause (1)P du § 5.3.1 de l’EC8-5, les effets de l’action sur les éléments des fondations
doivent être déduits de considérations de dimensionnement en capacité en tenant compte
d’éventuelles sur-résistances. A défaut d’un calcul en capacité exact (nécessitant de connaître la
résistance de l’élément porté par la fondation), on applique le Tableau n° 8 pour estimer « Rd »
Rd Rd
DCM sans diaphragme avec q > 1,5 Rd . = Max (1,4 ; q/1,5)
Au stade de l’appel d’offres, sans précision fournie par le BET Structures, on suppose que les effets
du coefficient de surcapacité sont intégrés dans la descente de charges.
A la fin de la phase de conception, la formalisation de la descente de charges prenant en compte ou
non le coefficient de surcapacité devra être fournie par le BET Structures.
La clause (3)P du § 5.8.1 de L’EC8-1 laisse entendre qu’on pourrait ne pas prendre en compte les
coefficients de sur-résistance. Cependant, cet article est en contradiction avec la clause (1)P du
§ 5.3.1 de l’EC8-5 qui prime sur l’EC8-1, et avec le Fascicule de Documentation FD P 06-031. Ces deux
textes imposent un dimensionnement en capacité pour les structures dissipatives (DCM) pour
lesquelles q > 1,5. On ne peut donc pas appliquer la clause (3)P du § 5.8.1 de l’EC8-1.
En zone de sismicité 5, lorsque « avg » est supérieure à 0,25 g (2,5 m/s2) d’après la clause (1) du
§ 4.3.3.5.2 de l’EC8-1 et en conformité avec les valeurs de « avg/ag » fournies par l’Arrêté du 22
octobre 2011 modifié par l’Arrêté du 19 juillet 2011, il y a lieu de prendre en compte la composante
verticale de l’action sismique. En revanche, en zone de sismicité 1 à 4, il n’y a pas lieu de prendre en
compte la composante verticale de l’action sismique.
Néanmoins, cette considération ne doit pas faire occulter que, dans tous les cas, les efforts
horizontaux dus au signal sismique peuvent générer des charges verticales non négligeables dans
certains éléments des fondations (effets de balancement de la structure).
Conformément au § 1.6 de ce Guide, la modélisation sans interaction avec les fondations ne peut
être utilisée qu’au titre d’un prédimensionnement (première étape), et doit être poursuivie par l’une
ou l’autre des méthodes « 1 » et « 2 » suivantes. Dans cette première étape, on considère que le
La méthode 2 consiste à modéliser les pieux toute hauteur avec des ressorts le long du pieu,
en n’oubliant pas de prendre en compte les effets de groupe conformément à ce que
préconise la norme NF P 94-262.
4.4.1. Méthode 1
Les fondations sont modélisées par une matrice de rigidité (ressort) située en tête de ces fondations
(Cf. Figure n° 23).
Ces matrices de rigidité sont développées au chapitre 6. Il existe deux méthodes pour calculer ces
matrices, qu’on appelle « méthode complète » et « méthode simplifiée » développées au § 6.4 de ce
Guide.
De ce fait, le calcul mené par le BET Structures prend en compte les déplacements supplémentaires
du bâtiment liés aux matrices de rigidité.
Dans ce modèle, l’accélération à prendre en compte pour les efforts inertiels est celle définie à la
base du bâtiment, donc à la tête des pieux.
La « Vs, 30 » et le profil stratigraphique utilisés pour obtenir la classe de sol et la définition du spectre
sont définis à partir de la tête du pieu. De ce fait, le sol situé entre le terrain naturel et la tête de
pieu n’est pris en compte ni dans le calcul de la « Vs, 30 » ni dans la définition du profil
stratigraphique. On doit reprendre les calculs de « Vs » depuis la tête du pieu jusqu’au substratum
sismique pour définir les déformations en champ libre (Cf. Figure n° 24).
Commentaire : La prise en compte du spectre correspondant à la classe de sols définie par le terrain
sous la tête de pieu (en champ libre) n’est théoriquement licite que lorsque les pieux sont flexibles par
rapport au sol, ce qui correspond à une interaction cinématique nulle (Cf. § 1.6 de ce Guide).
Vs
Substratum sismique
Figure n° 24 : Vs à considérer dans le cas où le pieu est représenté par une matrice de rigidité
4.4.2. Méthode 2
On modélise la réaction du sol sur les pieux par une série de ressorts tout au long du pieu et à sa
base.
Dans ce modèle, l’accélération à prendre en compte pour les efforts inertiels est celle définie en tête
de pieux.
La « Vs, 30 » et le profil stratigraphique utilisés pour obtenir la classe de sol et la définition du spectre
sont définis à partir de la tête du pieu. De ce fait, le sol situé entre le terrain naturel et la tête du
pieu n’est pris en compte ni dans le calcul de la « Vs, 30 » ni dans la définition du profil
stratigraphique.
La « Vs,30 » et le profil stratigraphique utilisés pour obtenir la classe de sol et la définition du spectre
sont définis à partir de la tête du pieu. De ce fait, le sol situé entre le terrain naturel et la tête du
pieu n’est pris en compte ni dans le calcul de la « Vs, 30 » ni dans la définition du profil stratigraphique
(Cf. Figure n° 25).
Substratum sismique
Figure n° 25 : Vs à considérer dans le cas d’une modélisation des pieux toute hauteur avec des ressorts disposés
le long du pieu.
Dans le cas d’infrastructure fondée sur pieux obligatoirement reliés par un diaphragme constitué par
le plancher bas, la 1ère méthode s’applique préférentiellement.
Sauf spécifications particulières et dispositions géométriques défavorables, il est admis de mobiliser
la pression en butée sur les parois d’infrastructures.
Pour les calculs des pieux de fondation (aussi bien à l’intérieur de la fouille qu’en périphérie), on
retient une vitesse « Vs1 » calculée à partir de la tête des pieux ce qui permet de définir les efforts
inertiels du bâtiment et les déplacements cinématiques (Cf. Figure n° 26).
Pour les calculs du soutènement au-dessus du fond de fouille, on retient une vitesse « Vs2 » calculée
à partir du terrain naturel.
Dans le cadre de cette méthode 1, l’équilibre global du bâtiment est vérifié en prenant en compte :
La part des efforts statiques et des efforts dynamiques apportés par la structure calculée à
partir de « Vs1 », à la fois pour les fondations centrales et pour la fiche des soutènements
périphériques ; les fondations centrales et ces fiches de soutènements seront modélisées
de la même manière par des ressorts appliqués en fond de fouille.
La poussée statique et l’incrément de poussée dynamique calculé à partir de « Vs2 » (*).
Et enfin la butée limitée à la poussée passive statique, calculée avec une obliquité nulle
selon la clause (6)P du § 7.3.2.3 de l’EC8-5 (*) sans tenir compte, par défaut, des efforts de
frottement horizontaux sur les faces latérales.
o Commentaire : Si on veut tenir compte des efforts de frottement horizontaux sur les
faces latérales et par application de la clause (3) du § 5.3.2 de l’EC8-5, la butée sera
limitée à 30 % de la valeur précédente.
o (*) Pour les calculs de poussée-butée, on considère les coefficients partiels suivant la
clause (3) du § 3.1 de l’EC8-5.
o Commentaire : La possibilité d’atteindre la poussée passive statique se fonde sur le
principe que, la structure étant intégrée au modèle, la compatibilité des
déplacements est vérifiée ; par simplification, le coefficient de réaction pris en
compte pour la détermination de la butée mobilisée du côté opposé à l’incrément
dynamique en poussée est le même qu’en situation statique.
Substratum sismique
Figure n° 26 : Modélisation des pieux avec soutènement
Les pieux extérieurs sont modélisés par des ressorts en tête, et soumis aux déformations de
« Vs2, 30 ».
Pour appliquer cette modélisation, il convient de s’assurer que la majeure partie des masses excitées
ainsi que le contreventement du bâtiment se situent à l’intérieur de l’enceinte de soutènement.
P d
Kp (=0)
4.4.4. Exemple
Citons le cas du bâtiment avec plusieurs niveaux de sous-sol dans lequel des planchers parfaitement
liaisonnés aux parois sont réalisés (Cf. Figure n° 28).
Prenons l’exemple d’un sol en place de classe E (5 m < hsol < 20 m), avec le niveau bas du bâtiment
fondé par pieux dans un sol de consistance rocheuse (VS > 800 m/s).
Figure n° 28 : Exemple de bâtiment où la description du mouvement sismique n’est pas la même à la surface du
sol et à la base des fondations du bâtiment.
L’ouvrage de soutènement sera dimensionné avec une accélération définie à partir d’un spectre de
réponse pour un sol de classe E.
Le bâtiment sur pieux sera justifié à partir d’un spectre de réponse, soit de classe A si hr < 5 m, soit
de classe E dans le cas contraire.
A minima pour les bâtiments réguliers une analyse par force latérale permettant de définir
l’effort horizontal « VED » suivant les séismes EX et EY (et leur point d’application).
Une première analyse par la méthode modale spectrale en considérant des appuis fixes
permettant ainsi de définir une première valeur de « VED, EX » et « VED, EY » et leur point
d’application.
Les conditions de liaison en tête des fondations profondes.
Une redistribution des efforts devant être effectuée en utilisant la formule du § 4.1.2.1.1 de
ce Guide.
Et in fine :
o l’analyse modale spectrale en considérant des appuis élastiques au niveau des têtes
de pieux,
o le torseur des efforts en tête de pieu des cas de charges élémentaires (pour les cas
de charges statiques et pour les cas de charges sismiques) issu du modèle de calcul
avec majoration [par le coefficient de sur-résistance (Cf. § 4.2.2 de ce Guide).
Dans le cadre de la conception, le Géotechnicien doit fournir les données en phase avant-projet
suivie d’une phase projet.
Elle peut être raccordée à la mission de type G2 AVP au sens de la norme NF P 94-500.
Le Géotechnicien doit fournir :
Elle peut être raccordée aux missions de type G2 PRO et G2 DCE/ACT au sens de la norme NF P 94-
500.
Le Géotechnicien doit :
Donner une maquette géotechnique comprenant :
o la nature des sols,
o la (ou les) coupes stratigraphiques,
o les caractéristiques géotechniques par couches :
les valeurs de « EM », « pf », « pl » et « »,
les valeurs de « qc »,
les valeurs de « G »,
Dans ces cas, la liquéfaction est localisée et on considère que les sols restent en classe D ou E
(éventuellement A ou C).
On se trouve en présence de sols liquéfiables, soit sous forme de lentilles discontinues, soit sous
forme de couches de faible épaisseur.
La prise en compte d’une lentille dépend de son épaisseur et de son rapport au diamètre de la
fondation.
Les valeurs seuils sont les suivantes :
Epaisseur de la lentille < 0,3 m
Diamètre du pieu
(m)
Cela n’affecte pas la déformation en champ libre « g(z) » (Cf. § 7.3 de ce Guide) mais impacte le
coefficient de réaction du sol « k ».
TN
Pour les bâtiments de catégorie II, seul le calcul inertiel est requis, et on le mènera avec un
coefficient de réaction « k » réduit (Cf. § 6.2.3 de ce Guide) ou celui du sol traité.
Pour des argiles très molles, la clause (2) du § 4.1.5 de l’EC8-5 demande de prendre en compte la
possible dégradation cyclique de leur résistance au cisaillement sous l’effet de sollicitations
sismiques.
Les sols pouvant présenter une dégradation cyclique sont ceux appartenant (Cf. EC8-1 § 3.1.2) :
Pour les sols de classe S1, on se reportera à la figure n° A.1 de l’Annexe A du guide
AFPS/CFMS [1] (Cf. Tableau n° 1 du présent Guide) qui propose, en relation avec la valeur
de la cohésion non drainée, des valeurs de résistance de pointe au pénétromètre statique
« qc » et des valeurs de pression limite au pressiomètre « pl » à savoir : qc < 0,6 MPa et
pl < 0,2 MPa.
Pour les sols de classe S2, on se reportera au chapitre 5.1 de ce Guide : à partir du CPT et
plus particulièrement des Figures n° 4.9 et 4.11 et du Tableau n°10 qui classe ces sols dans
la zone D (et suivant le type de sol dans la zone S1 au sens de la classification de Robertson
at al. (2009) [16].
La sensibilité de l’argile « St » est définie comme Su / Sr [ou cu / cr] : cohésion de pic sur cohésion
résiduelle (Cf. Figure n° 31).
Figure n° 31 : Essai au scissomètre : cohésion de pic et cohésion résiduelle (d’après G. Philipponnat at al.
Fondations et ouvrages en terre 2008) [17]
Soit d’essais au CPT en utilisant les corrélations suivantes (Robertson P.K. at al. 2009) [16] :
Avec
o qt : résistance de pointe, fs : frottement latéral,
o Nkt : facteur de corrélation de 10 à 20 avec 14 comme valeur « courante ».
Commentaire : Ces corrélations sont valables pour St < 10.
Soit à partir d’essais de laboratoire avec mesure de « cr » après sollicitations cycliques.
Pendant l’action sismique, les terrains non traités qui rentrent en liquéfaction se déforment, entre
autres, verticalement.
De ce fait, ils entraînent vers le bas les terrains non liquéfiables situés au-dessus.
Ce mouvement différentiel entre le sol et le pieu crée sur le pieu un effort supplémentaire dirigé
vers le bas dénommé « Frottement négatif » (Cf. Figure n° 31) par analogie à celui envisagé sous
sollicitations statiques.
La valeur de cet effort est liée :
Dans le cas de liquéfaction des sols, on se situe plutôt dans un domaine de grande déformation et on
propose pour la détermination du frottement négatif une formulation en relation avec le frottement
latéral limite « qsi » des sols considérés :
𝐻
Fnsismique = π . B . ∑ qsi . Hi
𝑖=0
Ce frottement négatif se développe post actions sismiques ; par conséquent il ne se cumule pas avec
l’action sismique. Cependant, une nouvelle sollicitation de calcul sismique (ELU) est à considérer :
𝐸𝐹,𝐷 = 𝐸𝐹,𝐺 + Fnsismique
Ensuite, le mouvement différentiel entre le sol et le pieu prend fin et le frottement négatif est
annulé et peut redevenir du frottement positif.
A l’échelle du projet, en fonction de ces valeurs seuils et en reprenant les cas présentés
précédemment, nous pouvons proposer le Tableau n° 10 suivant :
Tableau n° 10 : Travaux préalables et autres actions en cas de sols liquéfiables ou en présence de risque de
dégradation cyclique
Entrants Actions
Catégorie de
Classe de sol Caractérisation Traitement préalable Autre action
bâtiment
En présence de
§ 5.3 S1 II à IV A étudier au cas par cas
dégradation cyclique
Des études spécifiques doivent être menées pour la définition de l’action sismique, en particulier le spectre de calcul, la
Autres cas déformation en champ libre, la réaction du sol, etc. Ces études sont le préalable nécessaire au dimensionnement des
pieux.
L’objectif de ce chapitre est de présenter toutes les méthodes (Cf. § 6.2 à 6.5 de ce Guide)
permettant de calculer les raideurs « K », verticales et horizontales, pour construire les matrices de
rigidité, par diamètre de pieu, proposées au § 4.1.3.2.1 de ce Guide, afin de calculer les effets
inertiels qui s’appliquent sur les fondations profondes (Cf. § 6.5 de ce Guide) :
Types de mesures
E/Emax Géophysique
G/Gmax (cross hole) Colonne
résonnante Triaxial et Oedomètre
100%
80%
Essais in situ
60%
40%
20%
0%
Pour le calcul des effets cinématiques, on prend en compte des modules correspondant à
des distorsions faibles.
Pour le calcul des effets inertiels, on prend en compte des modules correspondant à des
plus fortes distorsions.
Le cas d’un pieu sous sollicitations latérales peut être valablement abordé par un modèle de type
« p-y » consistant à assimiler le pieu à une poutre sur ressorts frontaux élasto-plastiques comme le
schématise la Figure n° 34.
Commentaire : On peut prendre en compte la butée selon la loi « p-y » explicitée ci-après au niveau
de la tête de pieu en assimilant cette dernière comme un prolongement du pieu, sous réserve que la
Un palier plastique.
Le calcul du coefficient de réaction frontal et du palier plastique pour définir les raideurs
horizontales de la matrice de rigidité est développé au § 6.2.2.2.1 de ce Guide.
Le chapitre I-1 de l’annexe I de la norme NF P 94-262 définit pour un élément de fondation profonde
isolé la construction des lois d’interaction « sol-élément de fondation » décrivant le comportement
transversal des têtes de pieux soumises à des charges en tête (telles que celles des effets inertiels du
séisme sur la masse de la structure), à partir des résultats des essais pressiométriques.
Le chapitre I.4 de cette annexe comporte des principes de détermination de ces lois d’interactions à
partir de données mesurées au pénétromètre statique.
Le chapitre I.3 de la même annexe de la norme présente les principes de calculs en cas de
sollicitations sismiques.
Il s’agit de lois élasto-plastiques aux modules de réaction (Winkler).
6.2.2.1. Préambule
Une approche forfaitaire : on majore les raideurs statiques CT (court terme ou de courte
durée d’application) basées sur le module pressiométrique ou sur « qc » par un facteur « »
à définir (Cf. § 6.2.2.2 4 de ce Guide).
La loi de mobilisation de la réaction frontale en fonction du déplacement du pieu est définie par la
Figure n° 35 :
Ki
6.2.2.2.2. Détermination de « r2 »
Avec Bo = 0,60 m
o Méthode pénétrométrique :
Les valeurs des modules « Ki » décrivant la mobilisation des efforts résistants en fonction du
déplacement peuvent être plus élevées que celles définies pour les courtes durées de sollicitations
statiques.
Cette augmentation est liée à la variation du module de cisaillement en fonction de la distorsion et à
la vitesse de l’action. Des indications sur ces rapports, hors prise en compte de la liquéfaction, sont
données dans les chapitres suivants.
2 : lié à la zone de sismicité (valeurs issues du guide AFPS/CFMS [1], Cf. tableau 13).
3 2 1,5 1
1,5 1,5 1 1
Commentaire : Dans certains cas, on pourra être amené à prendre en compte « 3 » pour tenir
compte du taux de distorsion à partir du rapport pmax / pl.
𝑝𝑚𝑎𝑥
Si ( ) = 1,0 à 0,75 : 3 = 1
𝑝𝑙
𝑝𝑚𝑎𝑥
Si ( 𝑝𝑙
) = 0,75 à 0,50 : 3 = 1,5
𝑝𝑚𝑎𝑥
Si ( 𝑝𝑙
) = 0,50 à 0,25 : 3 = 2
𝑝𝑚𝑎𝑥
Si ( ) < 0,25 : 3 = 3
𝑝𝑙
avec pl = pression limite et pmax = pression horizontale maximale exercée par le pieu sur le sol.
On rappelle que pour les sollicitations statiques, selon le chapitre I.1.6 de l’Annexe I de la norme
NF P 94-262 pour les zones proches de la surface, le module de réaction du sol et la valeur de palier
doivent être minorés.
Sous sollicitations sismiques, on n’applique aucun abattement sur le palier, et on applique un
abattement de 0,7 sur le module linéique (sur une hauteur de 2 pour les sols cohérents et
4 pour les sols frottants).
On retient les mêmes règles d’abattement sur le cumul des actions statiques et sismiques.
Ls : longueur sur laquelle est calculé le frottement latéral : pour une barrette voir la Figure
n° 37 et pour une paroi moulée c’est le linéaire de la paroi dans le sens de l’effort suivant le
séisme Sx ou Sy.
: déplacement de l’élément de fondation.
Cette valeur de module de réaction linéique « Ki » peut aussi être calculée à partir du module de
cisaillement dynamique « G » selon les lois de dégradation.
Elle peut être déterminée de la façon suivante (Gazetas G. 1993) [18] :
Ki = ki . B
Ki =,2 . Esism [MPa]
Esism = 2 . (1+) . G
Avec :
En matière de capacité résistante ultime sous charges statiques, il est généralement admis qu'un
entraxe de fondations supérieur à 3 diamètres permet de s'abstraire des interactions pieux/sol. A
moins de 3 diamètres, on applique les prescriptions de la norme NF P 94-262. Sous sollicitations
sismiques, on applique les mêmes principes en prenant en compte « »(Cf. § 6.2.2.2.4 de ce
Guide).
On se reportera aux § 5.2.1 et 5.2.2 de ce Guide pour déterminer dans quels cas on peut retenir une
réaction latérale réduite.
Cette réaction latérale réduite « KL » peut être estimée par la relation suivante, au droit de chaque
lentille :
KL= cL . K avec K = Ki ou KD
On applique le même coefficient sur la valeur seuil : rh = cL . r2
La détermination du coefficient « cL » est proposée en fonction du facteur de sécurité vis-à-vis de la
liquéfaction « Fs » avec (Cf. Annexe D) :
Dans ce Guide, on présente deux méthodes usuelles représentatives du domaine de distorsion dans
le cas du comportement vertical :
La méthode élasto-plastique : Cf. § 6.3.1 de ce Guide.
Les calculs de tassement sont menés conformément à la méthode des courbes « t-z » de
Frank/Zhao, Cf. annexe L de la norme NF P 94-262.
Vis-à-vis des actions verticales sismiques, les lois de comportements sont celles décrites dans
l’annexe L de la norme NF P 94-262 en multipliant les modules de réaction statiques à court terme
de cette norme par « » où « » est défini au § 6.2.2.2.4 de ce Guide.
Le cas d’un pieu sous sollicitations verticales peut être valablement abordé par un modèle consistant
à assimiler le pieu à une poutre sur ressorts longitudinaux élasto-plastiques comme le schématise la
Figure n° 39.
Dans ce modèle, le pieu est caractérisé par une rigidité axiale « E.S » (produit du module par la
section) calculée en considérant (quand il s’agit d’un pieu en béton) le module instantané du béton.
La courbe de réaction en frottement du sol est définie par couche et elle est caractérisée à l’aide de
deux paramètres :
Un paramètre de pente « Kt ».
Un frottement axial limite « qs » (pris identique à sa valeur en statique).
Pour approcher la raideur verticale de la fondation, on peut utiliser la formule simplifiée suivante :
𝑬𝒃 .𝑨𝒄
Kz = avec le = Min {ln + 0,5 l* ; L}
𝒍𝒆
Avec :
l* : longueur fictive frottante permettant de reprendre par frottement latéral limite 100 %
de l’effort résultant vertical appliqué lors du séisme.
6.3.3. Recommandation
Dans le cadre de ce Guide et pour les ouvrages considérés, compte tenu que la raideur verticale a
une faible influence sur la répartition de la descente de charge verticale, une valeur de raideur
verticale par diamètre de pieu, correspondant au pieu le plus chargé pour ce diamètre, est
suffisante.
Pour les pieux fortement sollicités en traction, une analyse locale peut être effectuée en remplaçant
les raideurs en compression par les raideurs en traction définies ci-dessous. Cette analyse nécessite
un dialogue et une itération entre le BET Structures et le bureau d’étude de l’Entreprise de
Fondations et/ou le BET Géotechnique.
Avec :
Ea : module de déformation de l’acier = 210 000 MPa.
6.4. Calcul des éléments de la matrice de rigidité pour les effets inertiels
Comme déjà proposé au § 4.4.1 de ce Guide pour le choix de la matrice de rigidité, on peut
appliquer soit la méthode complète, soit une méthode simplifiée.
Application Application
d’un effort d’un couple
H K y K θ
Figure n° 40 : Principe de comportement d’un HH HM
pieu soumis en tête soit à un effort horizontal soit à un moment
M K HM y K MM θ
6.4.1.1.1. Matrice de souplesse
On peut donc en déduire la matrice de souplesse horizontale en tête d’un pieu définie telle que :
sHH sHM H y
.
sHM sMM M
Les termes de la matrice de souplesse sont obtenus comme suit :
sHH = y/H avec y le déplacement obtenu sous (H ; M = 0)
sHM = θ/H avec θ la rotation obtenue sous (H ; M = 0)
K HH K HM y H
.
K MH K MM M
K HH K HM 1 sMM s HM
K MM s HH sMM s HM s HM
2
K HM s HH
En règle générale (selon la convention du schéma ci-dessus) :
KHH et KMM sont positifs.
La prise en compte d’une condition d’encastrement « dit élastique » signifie qu’il y a continuité des
rotations et des déplacements entre le pieu et la structure (soit implicitement le transfert d’un effort
horizontal H et d’un moment M). Cette condition impose la prise en compte, dans le modèle
structure, de la matrice de rigidité présentée précédemment en tenant compte des termes de
couplage (KHM ≠ 0).
Dans la pratique, pour un appui et une direction donnés, le BET Structures peut choisir, en fonction
de la rigidité de l’élément porté, une représentation simplifiée parmi les deux options suivantes :
Soit une rotation libre : moment nul.
Soit une rotation bloquée : = 0.
Commentaire : En général, la valeur de KH d’un pieu encastré est deux fois plus forte que celle pour
un pieu libre. De ce fait, cela canalise plus d’effort sur un pieu encastré.
Dans le cas où le pieu est supposé libre en rotation (aucun transfert de moment en tête de pieu), sa
réponse peut être représentée par un ressort en translation dont la raideur est évaluée comme suit :
Soit par un calcul direct de la réponse d’un pieu sous effort horizontal en tête « H », en
écrivant le rapport entre l’effort « H » appliqué et le déplacement « y » qui en résulte :
o KH = H/y = 1 / sHH (on rappelle que M = 0 par hypothèse).
Soit à partir des termes de la matrice de rigidité décrite précédemment :
K H K HH
K HM 2
K MM
Dans le cas où le pieu est supposé parfaitement encastré en rotation ( = 0), sa réponse peut être
représentée par un ressort en translation dont la raideur est évaluée comme suit à partir de la
matrice de rigidité décrite précédemment :
K H K HH
K HM 2
K MM
Pour les autres cas (appui isolé), la raideur est calculée avec rotation libre (Cf. § 6.4.1.2.1 de
ce Guide).
Le calcul se fait en appliquant les lois de réaction « p-y » et « t-z » définies dans les § 6.2 et 6.3 de ce
Guide. Cette méthode permet de traiter un terrain multicouche avec des lois de réaction affectées
par couche.
Dans le cas d’un monocouche caractérisé par un module de réaction « K » constant, on peut
simplifier les calculs de déplacements en tête en fonction du tableau suivant :
Cette méthode est valable pour un pieu foré dans un terrain homogène pour lequel la loi de
variation du module de déformation en fonction de la profondeur est connue et peut être
caractérisée soit par :
Un module uniforme : E(z) = Es
Une variation linéaire avec la profondeur « z » : E(z) = Es . z/d
Tableau n° 16 : Expression des coefficients de la matrice de rigidité élastique en fonction de 3 modèles de sols
K VV K HH K MM K HM
Modèle de sol
dE s dE s d 3 Es d 2 Es
E z E s .
z 1.55
1.80 0.60 0.35 0.14 0.80 0.17 0.60
d
0.5
z
E z Es . 1.10
1.90 0.79 0.28 0.15 0.77 0.24 0.53
d
Ep L
Avec : et ,
Es d
Le BET Structures donne le torseur d’efforts en tête de pieu comme proposé au § 4.5 de ce Guide.
Le dimensionnement des pieux est mené en considérant :
Tous les couples de valeurs concomitantes (effort normal, effort tranchant, moment
fléchissant) en tête de pieu.
Ou l’enveloppe des deux couples (Vmin ; Tmax et Mmax) et (Vmax ; Tmax et Mmax).
L’estimation de la courbe de moments dans le pieu est établie conformément aux calculs élasto-
plastiques au module de réaction en intégrant la plastification du sol (avec r2 = B . pl), en ne prenant
en compte les modifications près de la surface du sol qu’en termes de module (Cf. § 6.2.2.2.5 de ce
Guide).
6.6. Méthode aux éléments finis avec utilisation des lois de dégradation des sols
Celle-là suppose que le sol présente un comportement isotrope élastique non linéaire. Les calculs
sont effectués en 3D, ce qui nécessite la détermination des paramètres suivants :
G ou E : module de cisaillement ou module d’Young.
: coefficient de Poisson.
Nous proposons la démarche suivante :
b)
Figure n° 43 : Comportement d’un pieu sous les effets cinématiques a) Pieu ancré b) Pieu non ancré dans un
substratum sismique pour différentes conditions en tête
p = kc . [y(z) - g(z)].
y(z) : déformation (obtenue par itération) du pieu soumis à « g(z) » et aux conditions aux
limites.
kc : coefficient de réaction surfacique pour les sollicitations cinématiques.
7.2.1. Evaluation des vitesses des ondes de cisaillement et des modules de cisaillement
Il convient de définir un profil de sol avec la définition des « Vs » et des « Gmax » en fonction de la
profondeur de la tête de la fondation jusqu’au substratum sismique.
On rappelle que le substratum sismique correspond à un sol dont les « Vs » de cisaillement sont
supérieures à 800 m/s.
Dans certains cas, on pourra se limiter à une hauteur de sol suffisante pour définir « Vs, 30 » et « Vs »
sur toute la hauteur du pieu jusqu’à 5 m sous la base du pieu.
Au sens de la clause (5) du § 4.2.2 de l'EC8-5, les valeurs de « Vs, max » (« Vs » élastiques ou moins de
10-5 de distorsion) et donc de « Gmax » sont obtenues préférentiellement à partir de mesure in situ
(par exemple : cross-hole, down-hole, up-hole, sismocône). Et au sens de la clause (6) du § 4.2.2 de
l'EC8-5, des estimations du profil de « Vs » peuvent être obtenues par des corrélations empiriques en
utilisant la résistance à la pénétration in situ (essais CPT) ou par des méthodes géophysiques de
surface (type MASW par exemple).
Kc = k c . B
Kc =,2 . Esism [MPa]
Esism = 2 . (1+) . G
Avec :
: coefficient de poisson du sol (à défaut d’information plus précise, on prendra
forfaitairement 0,30 pour les sols hors nappe, = 0,45 sous nappe).
G : module de cisaillement déterminé au niveau de déformation attendu pour l’action
cinématique sismique de calcul (Cf. § 6.1 de ce Guide).
Dans le cas de l’approche forfaitaire, le module de cisaillement « G » est proposé dans la clause (2)
du § 4.2.3 de l’EC8-5 en fonction de « Gmax », du rapport d’accélération de sol « . S » (= ag/g), et
pour les classes de sol C et D, avec une nappe phréatique à faible profondeur et sans matériaux
ayant un indice de plasticité « IP » supérieur à 40.
7.3.1. Introduction
Sauf étude particulière, l’EC8 propose un calcul du déplacement au niveau du sol « dg » qui
correspond à la déformée en champ libre maximale qui va du substratum sismique jusqu’à la
surface.
dg = 0,025 . ag . S . TC . TD
Cette formule découle directement du spectre de réponse élastique en déplacement « SDe(T) »
obtenue par transformation directe du spectre de réponse élastique en accélération « Se(T) » à partir
de la relation suivante [Cf. EC8-1 § 3.2.2.2 (5)] :
SDe(T) = Se(T) . [T / (2 . ]²
Pour les structures ayant une période de vibration longue, l’action sismique peut être représentée
sous la forme d’un spectre de réponse en déplacement « SDe(T) » [Cf. EC8-1-annexe A]. Cette relation
est valable lorsque la période de vibration du bâtiment est inférieure à 4 secondes.
Dans le cas d’une étude particulière basée sur des informations disponibles, l’EC8-1 permet de
reconsidérer la valeur de calcul « dg » si le calcul conduisait à une autre valeur.
Nous recommandons donc de procéder :
On retient le déplacement au niveau du sol « dg » proposé dans l’EC8 qui est lié au spectre et donc à
la classe de sol, à la zone de sismicité, à l’accélération horizontale de calcul et au paramètre de sol
« S ». A partir de la relation entre le spectre de réponse élastique et l’accélération, il est possible
d’en déduire le spectre de réponse élastique en déplacement et le calcul de « dg », avec η = 1 pour
5 % d’amortissement (Cf. Tableau n° 18) :
T = 0 (PGA) ag.S /
0 ≤ T ≤ TB ag.S.[1+T/TB.(2,5-1)] 0,025.ag.S.[1+T/TB.(2,5-1)].T²
TB ≤ T ≤ TC ag.S.2,5 0,025.ag.S.2,5.T²
TC ≤ T ≤ TD ag.S.2,5.TC/T 0,025.ag.S.2,5.TC.T
TE ≤ T ≤ TF ag.S.TC.TD/T².[2,5+(T-TE)/(TF-TE).(1-2,5)] 0,025.ag.S.TC.TD.[2,5+(T-TE)/(TF-TE).(1-2,5)]
Le déplacement au niveau du sol « dg » proposé dans l’EC8-1 est donc déterminé pour une période
supérieure à « TF » (Cf. Figure n° 44).
L’EC8-1 et l’EC8-5 ne proposent pas de méthode pour développer ensuite « g(z) », nécessaire au
dimensionnement des fondations profondes. En l’absence d’une étude particulière, on propose de
retenir les approches simplifiées suivantes dans le cas d’un contexte géotechnique simple (sol
homogène ou simple bicouche).
Un profil de sol est considéré comme homogène lorsque les deux conditions sont remplies :
𝜌
T = 4 . H √𝐺
Où :
ρ : masse volumique apparente du sol = /g en 1000 kg/m3 = t/m3.
: poids volumique apparent en kN/m3.
g : accélération de la pesanteur en m/s².
Vsmax : vitesse d’onde de cisaillement en m/s.
: pulsation ( = 2 𝜋 / T).
G : module de cisaillement compatible avec le niveau de déformation du séisme.
H : hauteur du monocouche.
La développée du « g(z) » à partir de « dg » correspond à la déformée du mode fondamental qui est
définie par la relation suivante :
𝜋. 𝑧
𝑔(𝑧) = 𝑑𝑔 . 𝑋(𝑧) = 𝑑𝑔 . cos( )
2. 𝐻
Avec ω = Vs / (2.H), on obtient la relation suivante :
𝜔. 𝑧
𝑔(𝑧) = 𝑑𝑔 . 𝑐𝑜𝑠 ( )
𝑉𝑠
d = dg
g(z)
d=0
d = dg
h1, Vs1
h2, Vs2
d=0
Substratum sismique
Vs ≥ 800 m/s
Commentaire : Dans le cas du bicouche, la développée de « g(z) » de la première couche est identique
au calcul du monocouche.
7.3.3.1. Présentation
H1 Par couche :
ρ1 G1 V1 T1
: masse volumique.
Gi : module de cisaillement.
Hi ρi Gi Vi Ti H
Vi : vitesse.
Ti : période.
Hn ρn Gn Vn Tn
équation obtenue en égalant l’énergie cinétique totale maximale et l’énergie potentielle du système
lorsqu’il vibre librement dans le mode fondamental.
La procédure considérée conduit à une méthode de résolution itérative à convergence rapide qui
peut amplement se simplifier si on admet une densité constante ρ(z) = ρ et si on fait l’hypothèse
d’une variation linéaire de la déformée entre les points extrêmes d’une même couche (Dobry at al.
1976) [22].
Dans ces conditions et en partant du pied du profil (X1 = 0), on peut estimer « X » la déformée à
chaque interface de couches :
𝐻−𝑧𝑖
Xi+1 = Xi + 𝑉𝑖²
. 𝐻𝑖
𝐻−𝑧 2
4 . ∑𝑛1 ( 𝑉 𝑖 ) . 𝐻𝑖
𝑖
𝜔² =
∑𝑛1(𝑋𝑖 + 𝑋𝑖+1 )2 . 𝐻𝑖
H ρ2 G2 V2 T2 T*3
2
H3 ρ G V T3 T*i
3 3 3
T*n-1
T*n
H ρi Gi Vi Ti
i
Hn ρn Gn Vn Tn
Pour des densités de couches contiguës présentant une faible variation, il peut être envisagé de
prendre :
ρ2 H2 H2
. ≈
ρ1 H1 H1
Pour des densités de couches contiguës très différentes, on pourra considérer ces densités par la
hauteur des couches correspondantes.
Ainsi, la période équivalente des deux premières couches étant rigoureusement donnée par la
solution de l’équation de référence, la période équivalente des trois premières couches sera
obtenue en combinant la couche de rang 3 avec la couche équivalente aux deux premières couches,
l’équation de référence se transformant comme suit après pondération des densités par les
hauteurs correspondantes :
ρ3 . H3 𝑇2∗ 𝜋 𝑇2∗ 𝜋 T3
. = tan ( . ) × tan ( . )
ρ1 . H1 + ρ2 . H2 T3 2 T 2 T
On procédera par récurrence jusqu’à la dernière couche qui, combinée avec les (n-1) couches
précédentes, donne la période équivalente des n couches, par résolution de l’équation suivante :
∗ ∗
ρn . Hn 𝑇𝑛−1 𝜋 𝑇𝑛−1 𝜋 Tn
𝑛−1 . = tan ( . ) × tan ( . )
∑1 ρ𝑖 . H𝑖 Tn 2 T 2 T
Avec dans les équations précédentes 𝑇𝑖∗ désignant la période équivalente des i premières couches.
L’équation de référence, pour des densités de couches contiguës présentant une faible variation,
peut être résolue avec l’abaque suivant :
10
0,4
0,3
0,2
0,15
0,1
1
0,01 0,1 1 10
T2/T1
Figure n° 49 : Détermination de la période d’un sol « T » par application successive de la méthode du bicouche
(Madera) [21]
Pour utiliser la résolution graphique donnée par l’abaque de la Figure n° 49 dans le cas où les
densités de couches contiguës présentent une variation significative, il suffit de remplacer :
H1 ρ1 H1
par .
𝐻2 ρ2 H2
Et
H1 + ⋯ + Hi−1 ρ1 H1 + ⋯ + ρi−1 Hi−1
𝑝𝑎𝑟
𝐻i ρi 𝐻i
La déformée maximale du sol en surface est déterminée par la relation suivante :
𝑇𝑛² . 𝑎𝑚𝑎𝑥
𝑑𝑚𝑎𝑥 =
4. 𝜋²
Pour « i » couches de sol, la déformée « di » est déterminée par la relation suivante :
𝑇𝑖² . 𝑎𝑚𝑎𝑥
𝑑𝑖 =
4. 𝜋²
Où :
amax : accélération en champs libre du sol.
Tn : période du multicouche.
d2 d3 di dn-1
dmax
H1
T*2
H T*3
2
dmax - d2
H3 T*i
dmax - d3
T*n-1
T*n
H
i
dmax - di
dmax - dn-1
Hn
dmax - dmax=0
Dans le cas d’une stratigraphie complexe, le calcul de la réponse temporelle d’une colonne de sol 1D
en champ libre peut être utilisé afin de déterminer le profil de déplacement « g(z) » de la colonne de
sol.
Le calcul de la réponse d’une colonne de sol 1D permet en effet de déterminer, à chaque pas de
temps, le profil de déplacement en champ libre (historique de déplacement en chaque nœud de la
colonne de sol).
Ce profil de déplacement en champ libre « g(z) » est ensuite appliqué à un modèle représentant
l’Interaction Sol-Structure (Cf. Annexe H).
Tableau n° 19 : Choix de la méthode « g(z) » en fonction des conditions d’ancrage du pieu dans le substratum
sismique et du profil de sol.
Commentaire : Les 2 méthodes « Rayleigh simplifiée » [21] et « Madera » [21] peuvent aussi être
proposées dans le cas d’un monocouche ou d’un bicouche pour mieux apprécier le « g(z) ».
On rappelle qu’un profil de sol est considéré comme homogène lorsque les deux conditions sont
remplies :
La vitesse des ondes de cisaillement ne décroît pas notablement avec la profondeur.
Les vitesses des ondes de cisaillement ne présentent pas de variations brutales :
1/√6 < Vsmax, i+1 / Vsmax, i < √6 avec Gmax = ρ.Vsmax²
Cas 1 Cas 2
H1 ρ1 G1 V1 T1
Hi H
ρi Gi Vi Ti
Hn ρn Gn Vn Tn
L’estimation de la courbe de moments et des efforts tranchants dans le pieu est établie
conformément aux calculs élasto-plastiques aux coefficients de réaction en fonction de la différence
« y(z) - g(z) » entre le déplacement d’équilibre « y(z) » et le déplacement libre du sol noté « g(z) ».
On rappelle que « y(z) » est la déformation (obtenue par itération) du pieu soumis à « g(z) » et aux
conditions aux limites (Cf. § 4.1 de ce Guide).
On rappelle également que l’on doit intégrer la plastification du sol (à comparer à « r2 »,
Cf. § 6.2.2.2.2 de ce Guide), et ne prendre en compte les modifications près de la surface du sol
qu’en termes de module (Cf. § 6.2.2.2.5 de ce Guide).
La synthèse des cas à prendre en considération pour l’étude des effets inertiels et cinématiques sur
les pieux est présentée dans le Tableau n° 20. Elle a été exposée dans le Guide technique
AFPS/CFMS [1].
Elle fait référence à la clause (6)P du § 5.4.2 de l’EC8-5 demandant à ce que toutes les conditions
soient « réunies simultanément » et en prenant en compte les remarques 1 et 2 suivantes, à savoir :
Le profil du sol est de classe D, S1 ou S2 et contient des couches consécutives dont la rigidité
diffère nettement (Cf. Remarque 1).
La zone est de sismicité modérée ou forte, c'est-à-dire lorsque le produit « ag.S » dépasse
0,10 g (0,98 m/s²) et la structure supportée est de catégorie d’importance III ou IV
(Cf. Remarque 2).
Remarque 1 : La classe de sol E est définie comme « un profil de sol comprenant une couche
superficielle d’alluvions avec des valeurs de Vs de classe C (Vs compris entre 180 et 360 m/s) ou de
classe D (Vs < 180 m/s) et une épaisseur comprise entre 5 m environ et 20 m, reposant sur un
matériau plus raide avec Vs > 800 m/s. Ainsi la rigidité entre les couches C et D et le matériau plus
raide diffère nettement. Elle fait donc bien partie de la définition proposée par l’EC8-5.
Remarque 2 : Les différentes zones de sismicité (très faible, faible, modérée, moyenne et forte) ainsi
que le produit « ag.S », bien que proposées dans l’EC8-5, ont été définis réglementairement par les
Décrets et Arrêté du 22 octobre 2010. Et comme la structure supportée est de catégorie III ou IV, la
zone 2 au sens français est à prendre en compte.
Légende : « I » pour inertiel, « C+I » pour le cumul des effets cinématiques et inertiels.
Les effets cinématiques et les effets inertiels ne sont pas nécessairement concomitants.
La somme des effets inertiels et cinématiques ne correspond pas à une simple addition.
Le cumul des effets cinématiques et inertiels peut s’exprimer suivant 2 solutions en fonction du
rapport α de la période de la structure à celle du sol :
On pose : α = T Structure / Tg
Avec
Tstucture : période propre fondamentale de la structure (éventuellement par direction).
Tg : période du sol (Cf. § 7.3) calculée sur la hauteur moyenne des fondations.
o Commentaire : Dans le cas d’un sol homogène, la période du sol vaut 4.H/Vs
Les 2 solutions sont :
Soit la période propre de la structure est inférieure ou proche de la période propre du sol
(α ≤ 1,2) : alors on retient l’addition des deux phénomènes. Les effets cinématiques et les
effets inertiels sont en phase.
Σ = |I(z)| + |C(z)|
o Commentaire : Lorsqu’on ne dispose pas encore de calculs déterminant la période
fondamentale du bâtiment, c’est cette formule qu’on retiendra.
Soit la période propre de la structure est plus élevée que la période propre du sol (α > 1,2) ;
les effets cinématiques et les effets inertiels ne sont pas en phase. A défaut d’une analyse
temporelle, on appliquera la somme quadratique des effets inertiels et cinématiques.
= [I(z)² + C(z)²]0,5
9.1. Résonnance
On doit vérifier que la période propre du bâtiment « TStructure » (avec prise en compte de la raideur
des fondations) n’est pas trop proche de celle du sol « Tg ».
Il est nécessaire de vérifier que le torseur de charges considéré (Ned, Ved, Med) est le plus défavorable
pour le dimensionnement STR de la fondation. En particulier pour la vérification des effets
cinématiques au droit du substratum, il convient de retrancher à l’effort normal de compression le
frottement limite (sauf justifications particulières tenant compte de la déformation verticale du
pieu).
Commentaire : Les combinaisons de charges les plus défavorables vis-à-vis des justifications relatives
aux efforts de flexion ne sont pas nécessairement les plus défavorables vis-à-vis des justifications à
l’effort tranchant.
En accord avec l’EC2-1-1 : fyd = fyk / s où fyk = limite caractéristique d’élasticité de l’acier.
Pour des sollicitations de type ELU sismique, comme pour les sollicitations de type ELU accidentel,
s = 1,00.
Concernant l’équilibre de l’effort tranchant en cas de flexion composée avec traction prédominante,
l’approche en treillis simple proposée dans le guide d’application de l’EC2 (FD P18-717 du 4
décembre 2013) peut être retenue de même que la justification selon le BAEL.
Avec :
Avec :
k1, k2, k3 et Cmax définis dans la norme NF P 94-262.
αcc = 1,00 pour un pieu armé et αcc = 0,80 pour un pieu non armé (dans ce cas on notera
fcd, pl).
c = 1,30 d’après la Note 2 de la clause (3) du § 5.2.4 de l’EC8-1/NA.
On vérifie donc à l’ELU sismique :
cmax, d ≤ fcd pour un pieu armé ou cmax, d ≤ fcd, pl pour un pieu non armé.
Le calcul des sections à l’ELU est la procédure normale pour le niveau de séisme réglementaire.
Pour garantir le comportement élastique du pieu sur toute sa longueur (c'est-à-dire l’absence de
rotule plastique), on limite la déformation du béton à 0,0035. Dans ce cas, aucun acier de frettage
n’est nécessaire et il n’y a pas lieu d’appliquer la formule 5.15 des clauses 7 et 8 du § 5.4.3.2.2 de
l’EC8-1.
L’EC8-1 et son annexe nationale s’appliquent au dimensionnement des bâtiments et des ouvrages de
génie civil en zone sismique. L’EC8-5 et son annexe nationale contiennent des dispositions
spécifiques aux fondations, ouvrages de soutènement et aux aspects géotechniques.
Pour les ouvrages de fondations profondes et de soutènement, l’EC8-5 prime sur l’EC8-1.
Par ailleurs, le Fascicule de Documentation FD P 06-031 donne des explications et des
interprétations aux documents précédemment cités.
En conséquence :
a/. Le présent Guide précise les dispositions constructives minimales d’armatures non
formulées dans l’EC8.
Conformément à la clause 1 du § 5.1.2 de l’EC8-1, la définition d’une zone critique est la suivante :
« Zone critique : région d’un élément sismique primaire où apparaissent les combinaisons les
plus défavorables des effets (M, N, V, T) des actions et où des rotules plastiques peuvent se
produire ».
Par application de l’exigence d’absence de rotule plastique dans les pieux que nous nous sommes
fixés dans ce Guide (Cf. § 10.1), il n’y a donc pas de zone critique dans les pieux mais des zones
spécifiques.
Dans ce qui suit, les différentes zones « structurelles » le long du pieu sont représentées et définies
en Figure n° 52.
La « zone spécifique haute » s’étend sur une distance correspondant à deux fois la dimension de la
section transversale B du pieu, à partir de la face inférieure de la semelle sur pieu.
Commentaire : On attire l’attention que les zones de moments max ne sont pas considérées comme
une zone spécifique haute.
Les « zones spécifiques intermédiaires ou basses » se situent, sur une distance 2.B, de part et
d’autre d’une interface entre deux couches de sol présentant des rigidités au cisaillement
sensiblement différentes (c’est-à-dire avec un rapport de modules de cisaillement supérieur à 6).
Commentaire : On attire l’attention que les zones de moments max ne sont pas considérées comme
une zone spécifique haute.
Dans le cas de zone liquéfiable non traitée (Cf. Tableau n° 10 – autres cas) et dans les cas des
lentilles du Tableau n° 9 de sol devant être traitées mais qui ne le seraient pas, on doit mener les
calculs inertiels, et cinématiques si besoin, en tenant compte d’un « kH » réduit conformément au
§ 6.2.3 de ce Guide. On applique les dispositions constructives du § 10.4.2.2 et 10.4.3.2 de ce Guide
sur la hauteur de cette zone augmentée de 2 diamètres de part et d’autre.
Les pieux des bâtiments de classe DCL peuvent être conçus sans dispositions constructives
particulières [Cf. EC8-1 § 5.2.1 (2)] autres que les dispositions constructives des normes d’exécution
et de la norme NF P 94-262.
Il n’y a donc pas de notion de zones « spécifiques » ni « critiques » dans les pieux.
Sous le calcul des efforts inertiels, plusieurs cas peuvent se présenter :
Le pieu reste entièrement comprimé. Au sens de la norme NF P 94-262, il pourrait ne pas
être armé. Néanmoins, les pieux seront armés au minimum sur 4 m sous le niveau de
recépage (NBR) avec un ferraillage au moins égal au minimum requis par les normes
d’exécution (valeurs rappelées au § 10.4.2.1 de ce Guide).
Le pieu est mis en traction sous les sollicitations sismiques (cas fréquent au moins pour les
pieux périphériques d’un groupe de pieux sous structure globalement rigide) ; il doit être
armé jusqu’à sa base.
o Cependant, afin de préserver la qualité du pieu, les pieux pourront ne pas être
armés sur le dernier mètre.
Le calcul conduit à la mise en place d’une cage de longueur supérieure à 4 m. En cas de
renfort d’armatures longitudinales par rapport au minimum requis par les normes
d’exécution, ce renfort doit :
o s’étendre sur une longueur minimale de 4 mètres sous le NBR.
o être prolongé jusqu’à la tête de la cage d’armatures dans le cas de pieux articulés en
tête.
La reprise des efforts cinématiques et des efforts inertiels est menée conformément à l’EC2 et à la
norme NF P 94-262.
La section maximale est égale à 3 % de « Ac » avec « Ac » surface de béton de la section transversale
du fût du pieu.
Lorsque le pieu peut être mis en traction sous les sollicitations sismiques (cas fréquent au moins
pour les pieux périphériques d’un groupe de pieux sous structure globalement rigide), il doit être
armé jusqu’à sa base.
Sinon, il doit être armé selon les dispositions constructives du tableau n° 21 suivant :
Catégorie
d’importance I II III IV I II III IV
Classe de sol
A
Min (7 m ; 10.B)*
B
C 15 m* Toute Toute
D 30 m* hauteur hauteur
E 30 m*
S1 30 m*
S2 **
(*) sous NBR (niveau de béton recépé), ou profondeur atteinte par le pieu si celle-ci est inférieure.
(**) après traitement anti-liquéfaction, la classe de sol doit être réévaluée par le Géotechnicien au
plus tard en G2 PRO.
Sur les profondeurs dépassant ces longueurs, on peut ne pas armer les pieux sous réserve :
Etre prolongé jusqu’à la tête de la cage d’armatures dans le cas de pieux articulés en tête.
Même si le calcul conduit à une section d’acier inférieure, il faut mettre en place un ferraillage au
moins égal au minimum requis par les normes d’exécution, de longueur définie dans le Tableau
n° 21.
La section minimale des armatures longitudinales hors « zone spécifique haute » est conforme aux
indications des normes d’exécution appropriées et elle est rappelée dans le Tableau n° 22 pour les
pieux forés ou vissés en béton armé (classes 1, 2 et 3 de la norme NF P 94-262 Annexe A1).
Tableau n° 22 : Section minimale des armatures longitudinales hors « zone spécifique haute »
Ac ≤ 0,5 m² As ≥ 0,5 % . Ac
Au sens de la norme d’exécution des pieux forés, le nombre minimal de barres est de 4 avec un
diamètre minimal de 12 mm.
La section maximale est égale à 3 % de « Ac ».
Lorsque l’équilibre des efforts inertiels implique la mise en place d’un renfort d’armatures
longitudinales, ce renfort doit :
S’étendre sur une longueur minimale de 4 mètres sous le niveau de béton après recépage
« NBR ».
Etre prolongé jusqu’à la tête de la cage d’armatures.
La section minimale des armatures longitudinales en « zone spécifique haute » est conforme au
Tableau n° 23 sur une distance correspondant à deux fois la dimension de la section transversale du
pieu « », à partir de la face inférieure de la semelle sur pieu.
Ac ≤ 0,5 m² As ≥ 1 % . Ac
Les recouvrements en « zones spécifiques » sont à éviter autant que possible. Les longueurs de
recouvrements ou d’ancrage sont calculées suivants les indications de l’EC2 avec c = 1,30 et
1 = 1,00 (conditions d’adhérences bonnes).
Comme les recouvrements ne sont pas alternés, on retiendra α6 = 1,50 majorant les longueurs de
recouvrement de 50 %. Les spécifications de la clause (2)P du § 5.6.2.1 de l’EC8-1 ne se cumulent pas
avec ces dernières.
Commentaire : Les hauteurs de massifs de tête de pieux doivent permettre de respecter ces
recouvrements.
Seule la clause 1 du § 6.2.1 de l’annexe nationale de l’EC8-2 interdit les spires dans les zones de
rotules plastiques. Etant donné que, dans ce Guide, tout comme dans le § 5.8.4 du Fascicule de
Documentation FD P06-031, le principe de formation de rotules plastiques dans les pieux n’est pas
retenu (déformation du béton limitée à cu2 = 0,0035) sauf exception (Cf. § 10.1.b de ce Guide), les
armatures transversales peuvent être composées de spires sur toute la hauteur armée.
Il n’y a pas de dispositions minimales ou forfaitaires propres au séisme. On applique les dispositions
constructives des normes d’exécution et celles de la norme NF P 94-262.
Les dispositions constructives des pieux coulés en place sont résumées dans le Tableau n° 24 :
DCM q > 1,5 Cf. Tableau n° 6 Cf. Tableau Cf. Tableau Cas 2 Cas 1
n° 20 n° 20
Cas 1 : minimum des normes d’exécution (NF EN 1536, NF EN 12699, NF EN 14199) et de la norme
NF P 94-262. (Cf. § 10.4.3.1 de ce Guide).
Cas 2 : minimum décrit au § 10.4.3.2 de ce Guide.
Dans le cas de bâtiments à risque normal, la présence de pieux inclinés peut induire des torsions
parasites s’ils ne sont pas disposés symétriquement autour d’un axe vertical. De plus, travaillant
principalement en compression/traction, ils constituent un système moins ductile que des pieux
verticaux travaillant en flexion.
Il est donc recommandé, dans le cadre de l’utilisation de ce Guide, de ne pas utiliser des pieux
inclinés.
Les dispositions constructives qui suivent concernent les pieux métalliques (par exemple, battus ou
dans une berlinoise) et les micropieux de type II, III et IV.
Pour les micropieux, les dispositions ci-après ne s’appliquent que si l’armature est constituée d’un
tube métallique (dans le cas de micropieux de type I, on se reportera généralement au § 10 de ce
Guide).
La liaison entre le micropieu (ou pieu injecté ou pieu métallique) et la structure doit être rigide. Elle
doit être conçue pour résister à tout éclatement dans cette zone d’encastrement de la fondation.
Lorsque les pieux sont de faible inertie (en particulier s’il s’agit de micropieux) et qu’ils traversent sur
une hauteur H (Cf. Figure n° 53) des sols susceptibles d’être affectés par les séismes, des sols
compressibles et/ou de caractéristiques faibles (par exemple sol de classe S1), ils doivent comporter
Coulis de scellement
Les armatures transversales doivent être ancrées soit par crochet, soit à plat par soudure. Dans le
cas où des armatures longitudinales en compression sont nécessaires pour la justification des
sections en béton armé sous sollicitations sismiques, celles-là devront être maintenues par des
cadres ou des épingles qui s'opposeront à leur flambement.
Comme pour les pieux, les barrettes de fondation des bâtiments conçus en DCL ne possèdent pas de
zones « spécifiques » ni de zones critiques.
Les ferraillages minimaux seront ceux prescrits par l’EC2 et la norme NF P 94-262.
Pour les bâtiments conçus en DCM, les zones spécifiques sont définies suivant les mêmes principes
que pour les pieux, en remplaçant le diamètre « B » par la largeur de la barrette.
Pour la zone « spécifique haute », section verticale transversale Ah > 0,1 % . Bvt.
Pour la zone « spécifique haute », section verticale longitudinale At > 0,1 % . Bvl.
10.8.1. Paroi moulée non liée à une superstructure ou supportant un bâtiment conçu en
DCL
Les ferraillages minimaux seront ceux prescrits par l’EC2, la norme NF P 94-282 et la norme
d’exécution NF EN 1538.
Par analogie avec les barrettes, les zones spécifiques sont définies suivant les mêmes principes que
pour les pieux, en remplaçant le diamètre « B » par la largeur.
La hauteur découverte de ces parois n’est pas soumise aux dispositions constructives des
poteaux primaires.
On retient les prescriptions proposées pour les barrettes, en assimilant à une barrette les éléments
structurels unitaires (cage + intercage).
Lorsque le sol est défini par un couple de paramètres de cisaillement en comportement drainé
(’ ; c’), le coefficient partiel sur la cohésion drainée est pris égal à 1,25 comme pour tan’.
Dans le cas de couches de sols dont le comportement sous séisme est non drainé, la poussée
dynamique pourra être calculée en contraintes totales en se basant sur la méthode proposée dans le
rapport publié par l’US Army Corps of Engineers (Cf. Annexe G).
Le coefficient partiel sur la cohésion non drainée « Cu » est égal à 1,40.
Dans le cas de structures enterrées, et pour la vérification sous sollicitations sismiques, on rappelle
que, comme défini au § 4.1.2 de ce Guide, le plancher bas doit jouer le rôle de diaphragme.
L’incrément de poussée dynamique s’applique jusqu’au niveau bas de ce plancher (Cf. Figure n° 26
et Figure n° 27 du § 4.4.3 de ce Guide).
L’incrément de poussée dynamique s’ajoute à une poussée statique active déterminée avec des
coefficients partiels de 1,25 sur tg ’ et 1,25 sur tg appliqués à la fin du phasage de construction.
Dans le cas des calculs pseudo-statiques au coefficient de réaction, la poussée dynamique peut être
calculée soit à l’aide de la formule de Mononobe-Okabe (Cf. EC8-5 Annexe E § E4), soit avec la
formule simplifiée E 19 de l’annexe E 9 de l’EC8-5, soit encore pour les sols purement cohérents
suivant l’Annexe G du Guide.
On peut substituer à ces méthodes un calcul aux éléments finis où la poussée des terres sera
soumise aux accélérations horizontale et verticale représentatives de celles agissant aux cours d’un
séisme.
En situation sismique, conformément à la clause (3) du § 3.1 de l’EC8-5, les valeurs des
caractéristiques de résistance des sols sont minorées. Conformément à l’approche 3, la butée
mobilisée « Bm, d » peut donc atteindre la butée mobilisable « Bm, k » : Bm, d = Bm, k.
Au sens de la clause (6)P du § 7.3.2.3 de l’EC8-5, la butée mobilisable (ou poussée passive
mobilisable) est calculée avec une obliquité nulle.
Quand on utilise les calculs aux coefficients de réaction, on admet de conserver le coefficient de
réaction statique défini dans la norme NF P 94-282.
« (5) En présence de sols saturés sans cohésion, susceptibles de développer une forte
pression interstitielle, il convient que :
o a) le facteur « r » du tableau n° 7.1 du § 7.3.2.1 de l’EC8-5 ne soit pas supérieur à 1.
o b) le coefficient partiel vis-à-vis de la liquéfaction ne soit pas inférieur à 2.
Commentaire : La valeur de 2 du coefficient partiel résulte de l'application de la clause (6)P
du § 7.2 de l’EC8-5 dans le cadre de l'application de la méthode simplifiée du § 7.3.2.2 de
l’EC8-5.
Pour les pieux, la hauteur découverte de ces pieux n’est pas soumise aux dispositions constructives
des poteaux primaires.
Pour la partie hors sol des poteaux préfondés servant en phase définitive de poteau primaire, les
dispositions de l'EC8-1 s'appliquent.
Cf. tableau
Haut Bas EM Pl Pf Vs, max ρ Gmax
B.2.1 et B2.2 3
(m) (m) (MPa) (MPa) MPa (m/s) (t/m ) (kPa)
de la norme
NF P 94-262
1 0 1 145 1,80 37 949
3,8 0,6 0,35
2 1 2 152 1,80 41 478
granulaire lâche
11 1,3 0,76
8 7 8 330 2,00 217 800
dense
Zone de sismicité : 3
Classe de sol : E
Les paramètres du spectre TB, TC et TD sont déduits de l’Arrêté du 22 octobre 2010 et valent :
TB = 0,08 s TC = 0,45 s TD = 1,25 s
On en déduit le spectre élastique et le spectre de calcul pour l’analyse élastique.
Spectres
7.00
6.00
5.00
4.00
3.00
S (T)
2.00
1.00
0.00
0 0.5 1 1.5 2
T (s)
Rapport
Coefficient
d'accélération Vs / Vmax G / Gmax
d'amortissement
du sol : . S
On retiendra un rapport « G/Gmax » égal à 0,50 dans les alluvions et le passage sableux puisque les
« Vs » des couches correspondantes sont assimilées à des sols de classe C ou D.
Par application du Tableau n° 20 du § 8.1 de ce Guide, en fonction de la zone de sismicité (3), de la
catégorie d’importance du bâtiment (III) et de la classe de sol (E), on doit prendre en compte le
cumul des effets cinématiques et inertiels.
12.4.1.1. Charge admissible STR des pieux en fonction des caractéristiques de béton
Les diamètres des pieux seront limités par le taux de travail du béton en compression simple à
l’ELScaractéristique et à l’ELUsismique avec αcc = 1 (pieux armés toute hauteur).
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
fck 30 30 30 30 30 30 30 30 30 MPa
k3.fck* 23,39 24,46 25,40 25,40 25,40 25,40 25,40 26,67 26,67 MPa
0,3.k3.fck* 7,02 7,34 7,62 7,62 7,62 7,62 7,62 8,00 8,00 MPa
Qadm, ELS 972 1 559 2 300 3 102 4 024 5 065 6 226 7 882 9 352 kN
Qadm, sismique 2 493 3 997 5 898 7 954 10 317 12 987 15 963 20 209 23 979 kN
La justification STR des pieux est faite de telle manière que le ferraillage ne dépasse pas les
dispositions maximales, par diamètre de pieu, définies dans le tableau ci-après :
Tableau n° 28 : Dispositions maximales pour les armatures longitudinales de l’exercice
Diamètre (m) 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22
Ferraillage base 5 HA14 5 HA16 5 HA20 7 HA20 8 HA20 8HA20 8 HA20 8 HA20 10 HA20
Renfort 5 HA14 5 HA25 5 HA32 7 HA32 8 HA32 8HA32 16 HA32 16 HA32 20 HA32
% ferraillage maxi 1,11 1,63 1,85 1,92 1,69 1,35 1,88 1,56 1,64
Le ferraillage de base est en accord avec les caractéristiques minimales des armatures longitudinales
§ 10.3.2.1 de ce Guide. Les renforts respectent a minima les prescriptions du § 10.3.2.2 de ce Guide
et au maxima les dispositions constructives des normes d’exécution et des principes de l’EC2-1 de
sorte que la section d’aciers reste inférieure à 3 % de la section de béton.
En fonction des efforts, un ferraillage optimisé peut être retenu comme vérifié ou proposé en
Annexe I.8 : comparatif sur les pieux 9 et 29.
Les pieux retenus pour le calcul sont des pieux « tarière creuse, classe 2, catégorie 6 » avec
enregistrement des paramètres de forage, ancrés dans les sols cohérents durs à partir de 20 m de
profondeur.
Les capacités portantes suivant les différentes combinaisons, pour un ancrage à -21,5 m/PFT
respectant le critère min(1,50 m ; 3.) dans le substratum, sont les suivantes :
* Borné à 0,15 . Rs
Les calculs sont réalisés à partir des résultats des essais pressiométriques pour les effets inertiels.
η1 = 1,50.
η2 = 2,00.
Cela nous conduit à retenir un coefficient η = 1,50 x 2,00 = 3,00 quelle que soit la valeur de η3.
Les pieux seront calculés sous sollicitations sismiques horizontales en considérant les hypothèses
suivantes :
Pour appliquer la méthode complète (avec prise en compte du couplage), on construit la matrice de
souplesse avec un logiciel élasto-plastique sur la base des hypothèses définies ci-avant. Les résultats
donnés ci-dessous correspondent à la partie du domaine élastique de la réponse.
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
SHH = y/H 0,0288 0,0233 0,0192 0,0155 0,0129 0,0110 0,0095 0,0083 0,0074 m/MN
SHM = y’/H 0,0207 0,0136 0,0095 0,0067 0,0050 0,0038 0,0030 0,0024 0,0020 rad/MN
SMH = y/M 0,0207 0,0136 0,0095 0,0067 0,0050 0,0038 0,0030 0,0024 0,0020 m/MN.m
SMM = y’/M 0,0296 0,0157 0,0092 0,0057 0,0038 0,0026 0,0019 0,0014 0,0011 rad/MN.m
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
KHM -49 -75 -110 -154 -208 -268 -331 -410 -483 MN/rad
KMH -49 -75 -110 -154 -208 -268 -331 -410 -483 MN.m/m
KMM 68 129 222 357 537 777 1050 1416 1787 MN.m/rad
Dans le cadre de la méthode simplifiée décrite au § 6.4.1.2 de ce Guide (sans couplage) pour des
appuis en rotation libre, les rigidités horizontales sont résumées dans le tableau suivant (en utilisant
le terme de la matrice de souplesse KH = H/y = 1/sHH).
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
Dans le cadre de la méthode complète (avec prise en compte du couplage) selon le § 6.4.1.1 de ce
Guide, on détermine la matrice de rigidité suivant le Tableau n° 16 du § 6.4.3 de ce Guide avec
l’hypothèse où le module « Es » est égal à 3G.
On trouvera, en Annexe I.2, les matrices pour les trois modèles de sols.
On détaille ci-dessous la matrice de rigidité pseudo-élastique pour « Es » constant.
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
KHH 96 119 142 165 188 211 234 257 280 MN/m
KHM -51 -78 -111 -149 -193 -243 -299 -361 -428 MN/rad
KMH -51 -78 -111 -149 -193 -243 -299 -361 -428 MN.m/m
KMM 74 141 239 374 552 780 1063 1407 1819 MN.m/rad
La rigidité horizontale, dans le cas de la méthode simplifiée (appui en rotation libre), est déduite de
la matrice de rigidité précédente, par la relation :
2
K HM
K H K HH
K MM
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
12.4.3.4. Conclusion
Pour calculer les rigidités verticales, nous avons négligé le frottement latéral sur le premier mètre
en-dessous de la tête de pieu. Vis-à-vis des sollicitations verticales sismiques, les lois de
comportement, décrites dans la norme NF P 94-262, sont majorées par le coefficient η = 3,00
conformément au § 6.2.2.2.4 et au § 6.3.1 de ce Guide.
Nous avons utilisé la méthode du § 6.3.1 de ce Guide pour calculer les tassements par pieu. La
raideur des pieux est déduite du graphique de l’Annexe I.3 sur la base des capacités portantes
sismiques maximales.
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
KVV 275 373 471 556 638 718 792 869 943 MN/m
Nous avons utilisé la formule simplifiée du § 6.3.2 de ce Guide pour calculer les tassements par pieu
sur la base de la capacité portante maximale sismique.
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
Eb 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 MPa
KZ 342 508 697 912 1 148 1 404 1 673 1 970 2 285 MN/m
12.4.4.4. Conclusion
On remarque que les raideurs avec la méthode forfaitaire sont supérieures à celles calculées avec la
méthode de Frank et Zhao (Cf. Annexe L de la norme NF P 94-262). C’est cette méthode forfaitaire
qu’on retient dans la suite de l’exercice.
A partir des valeurs de « G » et des formules suivantes, on trouve les valeurs résumées dans le
tableau suivant :
Kc = ,2 . Esism [MPa] avec Esism = 2 . (1 + ) . G
Pour « G/Gmax » égal à 0,5 dans les alluvions et le passage sableux, on en déduit « Gi » et « Vi » à
utiliser pour le calcul de g(z). Les tableaux de valeurs sont en annexe I.
Le profil de sol est considéré comme un multicouche avec un contraste de raideur entre les alluvions
et le substratum marno-calcaire ou encore avec le niveau sableux.
La méthode de Madera [21] et la méthode de Rayleigh simplifiée [21] sont appropriées pour le calcul
en champ libre.
Le Tableau n° 61 et le Tableau n° 62 de l’Annexe I.4 présentent les résultats du calcul de la période
correspondant au profil multicouche suivant la méthode de Madera [21]. La période du profil
multicouche est comprise entre 0,48 s et 0,51 s soit une déformation maximale de 1,41 à 1,51 cm.
Les périodes déterminées par application successive de la méthode de Madera permettent de
calculer la déformée à la base du profil considéré ce qui permet ensuite de tracer « g(z) ». La Figure
n° 71 de l’Annexe I.4 présente les déformations calculées suivant les deux méthodes de Madera que
l’on compare à la méthode de Rayleigh simplifiée. [Cf. Tableau n° 39].
On en déduit les courbes de g(z) tracées sur la figure suivante.
14
16
18
20
22
24
26
28
30
sinusoïde
RAYLEIGH
On constate que les profils de « g(z) » obtenus sont similaires (sauf pour la sinusoïde en partie
basse). On note les variations de pente à chaque interface de couche, à 6 et 10 m de profondeur
délimitant le passage sableux intercalé dans les alluvions, et à 20 m de profondeur marquant la
limite entre les alluvions et le substratum marno-calcaire.
En appliquant une déformée imposée aux pieux, on trouve des moments fléchissants et des efforts
tranchants importants au contact du substratum. En Annexe I.4.2, on trouvera les éléments de
réduction pour un pieu de diamètre 72 cm.
Les valeurs sont résumées dans le tableau suivant :
42 25 31
52 53 58
62 98 98
72 162 154
82 247 226
92 356 315
Les valeurs importantes d’effort tranchant sont dues à la différence de module à l’interface avec le
substratum. Elles conduisent à armer le pieu toute hauteur.
Pour cette première étape, grâce à une analyse modale spectrale, le BET Structures fournit les
données d’entrée suivantes, en considérant le bâtiment bloqué en pied sans encastrement sur les
pieux :
Coordonnées {x ; y} pour chaque appui dans un repère donné.
G Q EX EY G Q EX EY
Pieu n° Pieu n°
Fz (kN) Fz (kN)
1 68 25 0 188 17 75 23 128 11
2 46 17 119 17 18 75 23 128 11
3 46 17 119 17 19 69 20 169 11
4 69 20 169 11 20 69 20 187 11
5 59 24 26 4 21 74 23 141 12
6 63 25 29 5 22 74 23 141 12
7 60 24 27 10 23 69 20 187 11
8 59 24 31 3 24 57 24 17 6
11 102 46 5 18 27 58 24 17 6
13 63 25 29 5 29 96 35 261 313
14 59 24 26 4 30 85 32 144 74
15 60 24 27 10 31 85 32 144 74
16 59 24 31 3 32 152 53 0 478
Les calculs mettent en exergue une excentricité de l’effort horizontal par rapport au centre de
gravité des appuis.
Séisme suivant
Cas EX
FX FZ MZ
[kN] FY [kN] [kN] [kN.m]
7 952 6 2 97 272 -- excentricité par rapport à OXY 12,2 m
Séisme suivant
Cas EY
FX FZ MZ
[kN] FY [kN] [kN] [kN.m]
6 8 232 821 60 508 -- excentricité par rapport à OXY 7,35 m
VED_EY
Y
X
Comme nous le recommandons dans ce guide, la DDC intègre la majoration Rd .
Commentaire : Le modèle présenté met en exergue que le séisme Ex ne génère majoritairement que
des efforts « Fx », comme pour le séisme Ey avec des efforts « Fy ».
Cette analyse permet de déterminer à titre pédagogique l’effort horizontal total agissant à la base
du bâtiment, que l’on calcule selon l’analyse par forces latérales, en retenant les charges verticales
du modèle précédent.
L’effort total horizontal par direction est défini au § 3.3.2 de ce Guide tel que :
Fb = Sd .(T1) . m .
Avec :
Sd(TC) = agr . I . S . 2,5 / q = 1,1 1,2 1,8 2,5 / 2,1 = 2,83 m/s²
Spectre de calcul
3.00
2.50
2.00
Sd (T)
1.50
1.00
0.50
0.00
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
TC = 0,45 s T (s)
G = 26 158 kN
Q = 9 796 kN
E = . 2 = 0,8 0,3 = 0,24
G +E . Q = 26 158 + 0,24 9 796 = 28 509 kN
soit m = 28 509 / 9,81 = 2 906 t (Cf. § 3.4.1 de ce Guide)
Cette étape consiste à dimensionner les pieux du bâtiment sur la base d’une descente de charge
établie avec l’hypothèse d’un bâtiment bloqué en pied (Cf. Tableau n° 41).
Ce calcul n’est valable que pour un avant-projet. Il est mené à titre pédagogique pour le comparer à
la méthode itérative prenant en compte les raideurs.
Les calculs sont menés de la manière suivante :
On trouvera en Annexe I.5 le calcul détaillé des répartitions au prorata des diamètres, des conditions
d’appui et en fonction de leur position pour chaque direction de séisme EX et EY.
Les conditions d’appui d’un pieu peuvent être différentes selon la direction du séisme.
A titre pédagogique, on réalise deux modélisations :
La première en considérant une réponse du bâtiment identique pour tous les pieux dans les
deux directions correspondant à des pieux libres en rotation.
Une deuxième modélisation en considérant une réponse du bâtiment différente selon que
le pieu peut être considéré encastré ou articulé dans un voile suivant le sens de l’effort par
rapport à son inertie. On appliquera des coefficients de pondération « i » décrit au
§ 4.1.2.1.1.b de ce Guide sur les pieux tels que résumés dans le tableau suivant :
1 1 2 17 2 1
2 1 2 18 2 1
3 1 2 19 2 1
4 2 1 20 2 1
5 1 1 21 2 1
6 1 1 22 2 1
7 1 1 23 2 1
8 1 1 24 1 1
9 1 1 25 2 2
10 1 1 26 2 2
11 1 1 27 1 1
12 1 1 28 2 2
13 1 1 29 2 2
14 1 1 30 1 2
15 1 1 31 1 2
16 1 1 32 2 2
Sur la base de cette répartition, les pieux ont été vérifiés selon les critères STR et GEO, en prenant en
compte l’effet cinématique décrit au § 12.4.5 de ce Guide. Le diamètre des pieux a été ajusté en
fonction de ces critères.
Les efforts cinématiques sont cumulés aux efforts inertiels conformément au § 8.2 de ce Guide par
addition des phénomènes car α = T Structure / Tg < 1,2.
Le ferraillage est vérifié en flexion composée et vis-à-vis de l’effort tranchant en tête, à cause de la
forte incidence des effets inertiels, et au contact du substratum à cause de l’effet cinématique. Pour
ce dernier cas, on prend en compte le résidu de compression qui reste après mobilisation du
frottement limite.
Le dédoublement des pieux s’est imposé vis-à-vis des efforts de traction importants (à fiche de pieu
égale).
Commentaire : La répartition des efforts horizontaux met en exergue des différences pour un même
diamètre compte tenu de la prise en compte du moment de torsion généré par la différence entre le
centre de gravité de l’effort et celui des pieux (Cf. Annexe I.5).
Commentaire : L’hypothèse d’un appui encastré génère environ 50 % d’effort en plus dans les pieux
par rapport à l’hypothèse d’un appui rotulé.
1 0,42 17 0,52
2 0,42 18 0,52
3 0,42 19 0,42
4 0,42 20 0,42
5 0,42 21 0,42
6 0,42 22 0,42
7 0,42 23 0,42
8 0,42 24 0,42
9 0,52 25 0,72
10 0,52 26 0,72
11 0,52 27 0,42
12 0,52 28 0,52
13 0,42 29 0,52
14 0,42 30 0,52
15 0,42 31 0,52
16 0,42 32 0,62
Sur la base du tableau précédent, le BET Structures réalise une première itération permettant au BET
Géotechnique ou au BET de l’Entreprise de Fondations de déterminer un nouveau jeu de diamètres
de pieu. Des calculs itératifs seront réalisés sur le même principe, en interaction entre le BET
Structures et le BET Géotechnique ou le BET de l’Entreprise de Fondations, jusqu’à convergence par
augmentation des diamètres ou modification du ferraillage lorsque cela est nécessaire suite à la
vérification de l’adéquation des diamètres de l’itération n-1.
L’exercice est mené suivant deux approches :
Approche 1 : le BET Structures introduit une matrice de rigidité en chacun des appuis
représentant les pieux. Cette méthode est appelée méthode complète (avec couplage) car
elle donne en tête de pieux des couples d’efforts horizontaux et de moments.
Le processus itératif montre les évolutions des diamètres de pieu « avec couplage » ou « sans
couplage ». Les résultats sont présentés dans les tableaux ci-dessous :
Avec couplage
Diamètre (m)
Pieu n°
Initial Itération 1 Itération 2 Itération 3 Itération 4 Itération 5
Diamètre (m)
Pieu n° Diamètre de
Itération 1 Itération 2 Itération 3 Itération 4 Itération 5
référence
1 0,42 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
2 0,42 0,52 0,62 0,62 0,62 0,62
3 0,42 0,52 0,62 0,62 0,62 0,62
4 0,42 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
5 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42
6 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42
7 0,42 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
8 0,42 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
9 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
10 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
11 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
12 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
13 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42
14 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42
15 0,42 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
16 0,42 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
17 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
18 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
19 0,42 0,62 0,72 0,72 0,72 0,72
20 0,42 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
21 0,42 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
22 0,42 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
23 0,42 0,62 0,72 0,72 0,72 0,72
24 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42
25 0,72 0,82 0,92 1,02 1,02 1,02
26 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,12
27 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42
28 0,52 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62
29 0,52 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62
30 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
31 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
32 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62
Diamètre (m)
Pieu n° Diamètre de
Itération 1 Itération 2 Itération 3 Itération 4 Itération 5 Itération 6
référence
1 0,42 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0.62
2 0,42 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0.62
3 0,42 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0.62
4 0,42 0,72 0,82 0,82 0,82 0,82 0.82
5 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
6 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
7 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
8 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
9 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0.52
10 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0.52
11 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0.52
12 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52 0.52
13 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
14 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
15 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
16 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
17 0,52 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0.62
18 0,52 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0.62
19 0,42 0,72 0,82 0,82 0,82 0,82 0.82
20 0,42 0,72 0,82 0,82 0,82 0,82 0.82
21 0,42 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0.62
22 0,42 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0.62
23 0,42 0,72 0,82 0,82 0,82 0,82 0.82
24 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
25 0,72 1,02 1,12 1,12 1,12 1,12 1.12
26 0,72 1,02 1,12 1,22 1,22 1,22 1.22
27 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0,42 0.42
28 0,52 0,72 0,82 1,02 1,12 1,22 1.22
29 0,52 0,92 1,12 1,22 1,22 1,22 1.22
30 0,52 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0.62
31 0,52 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0.62
32 0,62 0,92 1,12 1,12 1,12 1,12 1.12
Portance puis
Portance Ferraillage
ferraillage
12.7.1. Diamètres
Le tableau suivant donne le diamètre des pieux en fonction des différentes modélisations utilisés.
Avec
Sans couplage Appuis fixes
couplage Sans couplage Appuis fixes
Pieu n° articulé et/ou articulés et/ou
(méthode articulé articulés
encastré encastrés
complète)
1* 0,52 0,62 0,52 0,62 0,72
2* 0,62 0,62 0,62 0,52 0,72
3* 0,62 0,62 0,62 0,52 0,72
4* 0,82 0,82 0,52 0,62 0,82
5 0,52 0,42 0,42 0,42 0,42
6 0,52 0,42 0,42 0,42 0,42
7 0,52 0,42 0,52 0,42 0,42
8 0,52 0,42 0,52 0,42 0,42
9 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
10 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
11 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
12 0,52 0,52 0,52 0,52 0,52
13 0,52 0,42 0,42 0,42 0,42
14 0,52 0,42 0,42 0,42 0,42
15 0,52 0,42 0,52 0,42 0,42
16 0,52 0,42 0,52 0,42 0,42
17* 0,62 0,62 0,52 0,62 0,62
18* 0,62 0,62 0,52 0,62 0,62
19* 0,82 0,82 0,72 0,62 0,82
20* 0,92 0,82 0,52 0,62 0,72
21* 0,62 0,62 0,52 0,62 0,72
22* 0,62 0,62 0,52 0,52 0,72
23* 0,82 0,82 0,72 0,52 0,72
24 0,52 0,42 0,42 0,62 0,42
25* 1,22 1,12 1,02 2 0,82 0,92 & 1,12
26* 1,22 1,22 1,12 2 0,82 0,92 & 1,12
27 0,52 0,42 0,42 0,42 0,42
28 0,72 1,22 0,62 1,02 1,02
29* 0,72 1,22 0,62 1,02 1,02
30* 0,62 0,62 0,52 0,52 0,72
31* 0,62 0,62 0,52 0,52 0,72
32* 0,62 1,12 0,62 1,12 1,12
Section
11,3 12,5 8,6 10,4 13,5
cumulée (m²)
Maximalise et concentre les efforts de traction sur certains appuis, en bord du noyau
central, nécessitant d’augmenter le diamètre ou de les dédoubler.
Concentre également les efforts horizontaux sur les appuis précédents, parce qu’ils sont
plus raides horizontalement, et sur les pieux avec une condition limite « encastré en tête ».
Globalement, pour les pieux ayant une condition « encastré en tête », on note que 72 %
d’entre eux voit leur diamètre augmenter.
Soulage horizontalement les pieux avec une condition limite « articulé en tête » donnant
des pieux de plus faible diamètre qu’avec la méthode complète ou simplifiée vis-à-vis de la
vérification STR pour 71 % des pieux.
La section globale des pieux nécessaire sous appuis fixes avec condition « articulé et/ou encastré »
est la plus forte de toutes les solutions car elle cumule deux conditions de calculs défavorables, à
savoir des raideurs infinies verticalement et des raideurs pénalisantes horizontalement prenant
compte l’encastrement des contreventements.
La solution « avec couplage » génère des pieux de diamètre supérieur à la solution « sans couplage »
avec condition « articulé » sur 63 % des pieux, les autres étant de diamètre identique.
De même par rapport à la solution « sans couplage » avec liaison « articulé et/ou encastré », la
solution « avec couplage » génère 38 % de pieux plus grands essentiellement sur les pieux articulés
et 13 % de pieux plus petits sur les pieux encastrés dans les contreventements.
La méthode « sans couplage » dans le cas de la solution avec liaison « articulé et/ou encastré »
draine plus d’efforts pour les pieux avec liaison « encastrée » par rapport aux pieux avec liaison
« articulée ». Cela conduit à :
12.7.2.1. Séisme EX
L’effort horizontal, calculé avec les raideurs, augmente, par rapport à la méthode par appuis
fixes, de 6 % dans le cas « avec couplage » ou « sans couplage » avec condition « articulé
et/ou encastré » alors qu’il est sensiblement identique pour la méthode « sans couplage »
avec condition « articulé ».
6 8 428 2
Commentaire : Dans cette direction, la prise en compte des raideurs augmente la période et donc
diminue l’accélération, mais engendre des masses modales plus élevées sur les modes principaux. Le
cumul de ces deux effets explique l’augmentation de l’effort total avec appuis élastiques par rapport
aux appuis fixes.
12.7.2.2. Séisme EY
L’effort horizontal, calculé avec les raideurs, diminue, par rapport à la méthode par appuis
fixes, de 10 % environ dans le cas « avec couplage » ou « sans couplage » avec condition
« articulé » et de 4 % pour la méthode « sans couplage » avec condition « articulé et/ou
encastré ».
6 0 7 910
Commentaire : Dans cette direction, la prise en compte des raideurs augmente la période donc
diminue l’accélération, mais engendre des masses modales plus élevées sur les modes principaux.
Contrairement à la direction Gx, le cumul de ces deux effets diminue l’effort total avec appuis
élastiques par rapport aux appuis fixes.
Le tableau suivant, qui présente la résultante des efforts horizontaux issus des combinaisons de
Newmark majorés par « Rd . », montre que :
La résultante déterminée par la méthode des forces latérales est supérieure de 19 % à celle
par appuis fixes.
La résultante déterminée par la méthode des ressorts, quel que soit les modèles de calculs,
est équivalente à la méthode par appuis fixes à 3 % près.
Sans couplage
Avec couplage
Articulés et/ou
Articulés
encastrés
6 8 756
La méthode approchée de l’analyse par forces latérales totales, sans calcul de la période du
bâtiment, donne des efforts horizontaux supérieurs à ceux de l’analyse spectrale en appuis
bloqués.
Le total des efforts horizontaux déterminés par la méthode des ressorts est équivalent à
celui de l’analyse spectrale en appuis bloqués.
Les efforts globaux de traction sont présentés dans le tableau ci-dessous pour les différents calculs :
Sans couplage
Avec couplage
Articulés et/ou
Articulés
encastrés
6 -16 298
La méthode avec ressorts verticaux complète ou simplifiée réduit les efforts de traction de 35 % par
rapport à ceux de la méthode avec appuis fixes.
On remarque que ces efforts par la méthode « avec couplage » sont identiques à ceux de la
méthode « sans couplage » en condition « articulé et/ou encastré ».
La méthode « sans couplage » en condition « articulé » sous-estime les efforts de traction dans les
pieux. C’est une conséquence de la sous-estimation de l’effort horizontal.
On présente en annexe I.8 les sollicitations internes en efforts tranchants et en moments, ainsi que
les déformées, des pieux 9 et 29 de l’exercice.
Concernant les efforts inertiels, les différentes modélisations de calculs utilisées pour traiter
l’exercice nous amènent à formuler les conclusions suivantes :
Vis-à-vis des efforts de traction (Cf. Tableau n° 53), la méthode avec appuis fixes surestime
la traction dans les pieux par rapport aux méthodes avec ressorts, complètes (avec
couplage) ou simplifiées (sans couplage), plus fidèles vis-à-vis du comportement réel des
pieux.
En revanche, la méthode simplifiée (sans couplage) avec condition en tête « articulé » sous-
estime trop les efforts de traction. Cette méthode ne serait réaliste et acceptable que si
tous les pieux étaient articulés, ce qui est rarement le cas.
13. Synthèse
En tout premier lieu, le Guide a eu pour but de définir les attendus des différents intervenants à
l’acte de construire, que sont en particulier les Maîtres d’œuvre, les BET Structures et
Géotechniques et les Entreprises de Fondations Profondes.
Le Guide s’est attaché à proposer des méthodes de calcul pour le dimensionnement des fondations
profondes en respectant les Eurocodes, les Normes d’exécution et les Normes d’Application
Nationale de dimensionnement. Rappelons toutefois que ce Guide n’a pas pour objectif le
dimensionnement du bâtiment porté par les Fondations.
Le Guide propose des dispositions constructives permettant ainsi de garantir une ductilité minimale
aux fondations profondes.
Pour éclairer les lecteurs du Guide, un exemple d’application d’un bâtiment R+6 sans sous-sol et
fondé sur pieux a été entièrement développé au Chapitre 12 et en Annexe I en suivant les
différentes recommandations exposées tout au long des chapitres du Guide.
La classe de sol.
L’analyse du risque de liquéfaction et les solutions palliatives en cas de risque avéré. Dans le
cas de traitement de sol anti-liquéfaction, il appartient au BET Géotechnique de redéfinir la
classe de sol après traitement et fournir alors la nouvelle maquette géotechnique.
La méthode de calcul de la déformation en champ libre (Cf. § 7.3 de ce Guide).
Les effets cinématiques quand ces derniers sont requis (Cf. § 7.4 de ce Guide).
Les raideurs dynamiques des fondations profondes en tenant compte des conditions
d'appui.
La liste des attendus de l’Entreprise de Fondations Profondes est fournie au § 4.5.3 de ce Guide.
L’Entreprise de Fondations Profondes doit faire la synthèse entre les données fournies par le BET
Structures et par le BET Géotechnique afin de produire les documents d’exécution des fondations.
On attire l’attention sur le fait qu’elle doit faire, le cas échéant, la combinaison des efforts inertiels
et des efforts cinématiques (I « + » C : Cf. Chapitre 8 de ce Guide).
Le Guide propose (Cf. Chapitre 10 de ce Guide) des dispositions constructives minimales pour les
bâtiments de classe DCM. Des dispositions complémentaires à celles de l’EC2 et de la norme NF P
94-262 sont proposées pour les bâtiments de classe DCL.
Par ailleurs, les valeurs minimales proposées sont en accord avec les normes d’exécution rappelées
dans le Tableau n° 24 (Cf. § 10.5 de ce Guide).
Pour les bâtiments de classe DCM, le Guide propose également :
Un renfort d’armatures en zone spécifique haute (Cf. Tableau n° 23 § 10.4.2.2 de ce Guide).
13.5. Modélisation
Dans la mesure où le bâtiment est régulier, il est conseillé de mener un calcul par la méthode des
forces latérales (Cf. § 3.3 de ce Guide) permettant ainsi de définir un torseur global. Cette première
approche permet de distribuer en tête de pieux les efforts horizontaux.
A ce stade, on peut prendre en compte au niveau des pieux l’impact de la sollicitation sismique et
adapter les diamètres de pieux.
Cette approche, par la méthode des forces latérales, permet de minimiser le nombre d’itérations lié
aux adaptations provenant des variations de diamètre des pieux. En utilisant cette méthode avec la
prise en compte d’appuis fixes, on surestime l’effort sismique horizontal total et les efforts de
traction.
Suite à cette première adaptation, on peut déterminer les raideurs dynamiques des appuis et
entreprendre le calcul complet en analyse modale spectrale.
Rappelons que le fait d’ancrer certains pieux dans la structure engendre une concentration d’efforts
au niveau de ces pieux. A ce stade une réflexion peut être faite par le BET Structures pour définir la
façon la mieux adaptée pour équilibrer ces efforts sismiques au niveau des têtes de pieux.
Lettres grecques
coefficient Ménard
Poteaux primaires des ossatures poteaux-poutres en béton (clause (3) du § 9.5.3 de l’EC2)
en retenant slmax = min (20 cm ; 10 « dbl ») et en prolongeant les cadres dans le nœud de
l’ossature.
Structures horizontales supportant des éléments verticaux interrompus (clause (1)P du
§ 5.4.1.2.5 de l’EC8-1).
Poutres des ossatures primaires : clauses (2) et (3)P du § 5.4.1.2.1, clause (2)P du § 5.6.1 et
clause (2)P du § 5.6.2.1 de l’EC8-1.
R l
FL
L e
Avec :
Au sens de la clause (11) du § 4.1.4 de l’EC8-5 et dans le cas d’une approche par corrélations
expérimentales, un sol est considéré comme liquéfiable si :
e / l < 0,8
En posant :
l
CRR : Cyclic Resistance Ratio ; taux de résistance cyclique du sol (pour une magnitude de
vo'
7,5)
a
Et CSR : Cyclic Stress Ratio : taux de contrainte cyclique induit par le séisme
vo'
CRR
FS FL
CSR
Dans ce cas et au sens de la clause (11) du § 4.1.4 de l’EC8-5, un sol sera considéré comme
liquéfiable si : FS = FL < 1,25.
Figure n° 63 : Variation de l’amortissement pour différents indices de plasticité (I p) avec pour un sable Ip = 0 et
une argile Ip > 50 % (Vucetic et Dobry, 1991) [23].
Les contraintes axiales dues au moment de flexion sont sensiblement identiques à celles
obtenues dans le modèle simplifié précédent.
Figure n° 64 : Transformation de la courbe non linéaire « effort appliqué en tête / déplacement en tête », en
une série de segments de droite
Gmax = 8 . EM
Emax = 2.(1 + ).Gmax
A 10-3 : E = 2 EM/a, à 10-2 : E = EM/a
lo = 2,6 m (inchangé)
Ki pieu encastré en tête = K . lo = 17 . 2,6 = 44 MN/m
F (pf) = Ki . y (pf) = 44 . 0,01 = 0,44 MN
Le moment fléchissant maximum en tête de pieu a pour valeur :
Les variations des modules de cisaillement des différentes couches de sols sont proposées dans les
figures suivantes :
Ki (MN/m)
0,1 0,1
100 kN = 43 = 77
0,0023 0,0013
0,15 0,15
150 kN = 35 = 62
0,0043 0,0024
0,25 0,25
250 kN = 27 = 50
0,0093 0,0050
0,50
500 kN = 37
0,0135
22 44
Formule NF P 94-
(H = 220 kN) (H = 440 kN)
262
Les moments de flexion dans le pieu sont résumés dans le tableau suivant :
M (MN.m)
500 kN 0,533
2/. Le BET Structures définit la structure, calcule une première descente de charges et
conçoit un principe de fondation.
3/. A partir du « spectre en surface » et d’un premier principe de fondations, le BET
Géotechnique définit les éventuelles interactions cinématiques et les raideurs (et
éventuellement les impédances y compris éventuellement les amortissements), puis les
éventuels efforts cinématiques qui s’appliquent aux pieux.
4/. A partir des raideurs (et éventuellement des impédances), le BET Structures construit
son modèle et donne les efforts inertiels en tête de fondation.
5/. A partir des efforts inertiels et cinématiques, on peut alors dimensionner les fondations,
travail fait en général par le Géotechnicien en G2 PRO ou par l’Entreprise de Fondations.
Le calcul de la réponse est alors mené, afin de déterminer le mouvement en chaque nœud
du modèle.
Le mouvement calculé au niveau de la surface du sol, « entre les fondations profondes », est modifié
par la présence de ces dernières, cela en raison de la réflexion et la diffraction du mouvement
Déterminer les efforts intérieurs induits dans les éléments de fondations profondes liés à
l’interaction cinématique. Ces efforts doivent ensuite être cumulés aux efforts induits par la
réponse inertielle de l’ouvrage.
Commentaire : Pour un bâtiment courant sur fondations profondes, il n’est pas usuel de déterminer
le mouvement d’interaction cinématique par la méthode exposée ci-dessus. En général, il est supposé
que le mouvement d’interaction cinématique est identique au mouvement donné en champ libre. Ce
qui revient à négliger la modification du mouvement sismique due à la présence des fondations
profondes dans le sol et à l’effet de clouage du sol.
Dans le cas d’une superstructure souple, les impédances sont prises en compte de façon
individuelle ou par groupe de pieux, en prenant en compte la flexibilité de la dalle à laquelle
sont connectés les éléments de fondations profondes.
Dans le cas d’une structure raide (assimilable à une « boîte rigide »), les impédances sont
prises en compte sous la forme d’une raideur globale, introduite au niveau de la dalle à
laquelle les éléments de fondations profondes sont connectés.
Les amortissements liés à l’Interaction Sol-Structure sont pris en compte pour le calcul de
l’amortissement modal de chaque mode.
o Si on prend l’amortissement, il faut se référer à la clause (9)P du § 4.3.1 du fascicule
de documentation FD P06-031.
Pour cela la méthode suivante est adoptée.
Pour chacun des modes, on détermine l’énergie de déformation élastique mobilisée dans
chacun des matériaux de la structure, y compris dans les ressorts qui modélisent les
impédances.
Pour chacun de ces matériaux, l’amortissement lié au niveau de sollicitation sismique est
connu :
o Dans le cas des matériaux de construction (acier, béton, bois, maçonnerie, …),
l’amortissement matériel est supposé constant avec la fréquence de réponse.
o Dans le cas du sol, l’amortissement est la somme de l’amortissement matériel (tel
que présenté pour les autres matériaux de construction), et de l’amortissement
géométrique (lié à la propagation des ondes de sol vers l’infini). Il est déterminé à
partir du calcul d’impédance réalisé, et est variable en fonction de la fréquence de
réponse.
On détermine donc, in fine, un amortissement pour chaque mode, qui traduit la nature de
la réponse pour chacun de ces modes : mode de structure « pur », mode de sol « pur »,
mode « mixte sol et structure ».
La réponse modale est déterminée pour chacun des modes, à partir de la connaissance de la
fréquence, et de l’amortissement modal. Puis de façon classique, un cumul spectral des différentes
réponses modales est effectué.
L’analyse spectrale ainsi réalisée permet notamment de déterminer :
Les efforts intérieurs dans la structure.
Les efforts dans les éléments qui modélisent les fondations profondes (éléments de ressorts
dans les pieux unitaires), et les systèmes de fondations profondes (éléments de ressorts
globaux).
Des efforts inertiels, liés à la réponse sismique de l’ouvrage, lors de son excitation par les
ondes sismiques.
Compte tenu de la méthodologie présentée ci-avant, en général :
Les efforts cinématiques sont déterminés à partir de modèles où les pieux sont modélisés
de façon complète. On dispose donc des efforts intérieurs sur tout le linéaire du pieu.
Les efforts inertiels sont déterminés à partir de modèles où les pieux ne sont pas modélisés
de façon complète, mais sont pris en compte par des « ressorts » ou des « matrice de
rigidité ».
Afin d’avoir une vision exhaustive de l’état de sollicitation des pieux, il est nécessaire de disposer
d’un modèle de pieu, sur lequel les efforts cinématiques et inertiels sont appliqués séparément.
Modèle Es x z / d
Diamètre φ 42 52 62 72 82 92 102 112 122 cm
F/y KHH 129 159 190 221 251 282 312 343 374 MN/m
M/y KHM -73 -112 -160 -216 -280 -352 -433 -522 -619 MN.m/m
F/y' KMH -73 -112 -160 -216 -280 -352 -433 -522 -619 MN/rad
M/y' KMM 89 169 286 448 661 934 1273 1685 2178 MN.m/rad
F/y KHH 109 135 161 187 213 239 265 291 317 MN/m
M/y KHM -67 -102 -145 -196 -255 -320 -394 -475 -563 MN.m/m
F/y' KMH -67 -102 -145 -196 -255 -320 -394 -475 -563 MN/rad
M/y' KMM 79 150 254 397 587 829 1130 1496 1933 MN.m/rad
Modèle Es
Diamètre φ 42 52 62 72 82 92 102 112 122 cm
F/y KHH 96 119 142 165 188 211 234 257 280 MN/m
M/y KHM -51 -78 -111 -149 -193 -243 -299 -361 -428 MN.m/m
F/y' KMH -51 -78 -111 -149 -193 -243 -299 -361 -428 MN/rad
M/y' KMM 74 141 239 374 552 780 1063 1407 1819 MN.m/rad
1 400
Pieu 42cm
1 200
Pieu 52cm
1 000
Pieu 62cm
800 Pieu 72cm
600 Pieu 82cm
400 Pieu 92cm
200 Pieu 102cm
0 Pieu 112cm
Pieu 122cm
Figure n° 70 : Graphique des raideurs verticales en fonction de la charge verticale par diamètre
Diamètre 0,42 0,52 0,62 0,72 0,82 0,92 1,02 1,12 1,22 m
KVV 275 373 471 556 638 718 792 869 943 MN/m
Le profil de sol est considéré comme un multicouche avec un contraste de raideur entre les alluvions
et le substratum marno-calcaire ou encore avec le niveau sableux.
La méthode de Madera et la méthode de Rayleigh simplifiée sont appropriées pour le calcul en
champ libre contrairement à la méthode d’Ambraseys à appliquer dans le cas d’un monocouche ou
lorsque qu’il y a un accroissement linéaire des caractéristiques mécaniques. Les tableaux suivants
présentent les résultats du calcul de la période correspondant au profil multicouche suivant la
méthode de Madera.
Période Période
H des
fondamentale fondamentale
couches
de vibration de la couche
supérieures
d'ensemble considérée
Profil H1 (m) H2 (m) H1/H2 Vi (m/s) V2 (m/s) T1 (s) T2 (s) T2/T1 T/T1 T1ài (s)
MADERA MADERA
RAYLEIGH
(sans prise en compte de la (avec prise en compte de la
simplifié
variation de densité) variation de densité)
14
16
18
20
22
24
26
28
30
sinusoïde RAYLEIGH
Madera (pondération des densités) Madéra (densité considérée homogène)
Figure n° 72 : Etude cinématique sous FOXTA pour un pieu de diamètre 72 cm libre en tête
Figure n° 73 : Etude cinématique sous FOXTA pour un pieu de diamètre 72 cm encastré en tête
Séisme Séisme
KX KY Repère OXY Repère GXY
EX EY
Pieu n° ART/ENC Di [m] Di [m] Xi [m] Yi [m] Di.Xi Di.Yi Xi [m] Yi [m] Di.Xi Di.Yi Di.Xi² Di.Yi² Fx [kN] Fy [kN]
1 ART 0,62 ART 0,62 7,35 11,90 4,6 7,4 0,00 0,01 0,0 0,0 0,0 0,0 244 253
2 ART 0,52 ART 0,52 4,60 14,45 2,4 7,5 -2,75 2,56 -1,4 1,3 3,9 3,4 208 212
3 ART 0,52 ART 0,52 10,10 14,45 5,3 7,5 2,75 2,56 1,4 1,3 3,9 3,4 208 212
4 ART 0,62 ART 0,62 0,00 0,00 0,0 0,0 -7,35 -11,89 -4,6 -7,4 33,5 87,6 226 253
5 ART 0,42 ART 0,42 0,00 3,80 0,0 1,6 -7,35 -8,09 -3,1 -3,4 22,7 27,5 157 171
6 ART 0,42 ART 0,42 0,00 11,90 0,0 5,0 -7,35 0,01 -3,1 0,0 22,7 0,0 166 171
7 ART 0,42 ART 0,42 0,00 16,20 0,0 6,8 -7,35 4,31 -3,1 1,8 22,7 7,8 170 171
8 ART 0,42 ART 0,42 0,00 20,00 0,0 8,4 -7,35 8,11 -3,1 3,4 22,7 27,6 174 171
9 ART 0,52 ART 0,52 4,60 20,00 2,4 10,4 -2,75 8,11 -1,4 4,2 3,9 34,2 216 212
10 ART 0,52 ART 0,52 4,60 3,80 2,4 2,0 -2,75 -8,09 -1,4 -4,2 3,9 34,0 194 212
11 ART 0,52 ART 0,52 10,10 3,80 5,3 2,0 2,75 -8,09 1,4 -4,2 3,9 34,0 194 212
12 ART 0,52 ART 0,52 10,10 20,00 5,3 10,4 2,75 8,11 1,4 4,2 3,9 34,2 216 212
13 ART 0,42 ART 0,42 14,70 11,90 6,2 5,0 7,35 0,01 3,1 0,0 22,7 0,0 166 171
14 ART 0,42 ART 0,42 14,70 3,80 6,2 1,6 7,35 -8,09 3,1 -3,4 22,7 27,5 157 171
15 ART 0,42 ART 0,42 14,70 16,20 6,2 6,8 7,35 4,31 3,1 1,8 22,7 7,8 170 171
16 ART 0,42 ART 0,42 14,70 20,00 6,2 8,4 7,35 8,11 3,1 3,4 22,7 27,6 174 171
17 ART 0,62 ART 0,62 5,70 0,00 3,5 0,0 -1,65 -11,89 -1,0 -7,4 1,7 87,6 226 253
18 ART 0,62 ART 0,62 9,00 0,00 5,6 0,0 1,65 -11,89 1,0 -7,4 1,7 87,6 226 253
19 ART 0,62 ART 0,62 14,70 0,00 9,1 0,0 7,35 -11,89 4,6 -7,4 33,5 87,6 226 253
20 ART 0,62 ART 0,62 0,00 23,80 0,0 14,8 -7,35 11,91 -4,6 7,4 33,5 88,0 263 253
21 ART 0,52 ART 0,52 5,70 23,80 3,0 12,4 -1,65 11,91 -0,9 6,2 1,4 73,8 221 212
22 ART 0,52 ART 0,52 9,00 23,80 4,7 12,4 1,65 11,91 0,9 6,2 1,4 73,8 221 212
23 ART 0,62 ART 0,62 14,70 23,80 9,1 14,8 7,35 11,91 4,6 7,4 33,5 88,0 263 253
24 ART 0,42 ART 0,42 0,00 7,60 0,0 3,2 -7,35 -4,29 -3,1 -1,8 22,7 7,7 161 171
25.1 ART 0,82 ART 0,82 4,60 7,60 3,8 6,2 -2,75 -4,29 -2,3 -3,5 6,2 15,1 314 334
25.2 ART 0,82 ART 0,82 4,60 7,60 3,8 6,2 -2,75 -4,29 -2,3 -3,5 6,2 15,1 314 334
26.1 ART 0,82 ART 0,82 10,10 7,60 8,3 6,2 2,75 -4,29 2,3 -3,5 6,2 15,1 314 335
26.2 ART 0,82 ART 0,82 10,10 7,60 8,3 6,2 2,75 -4,29 2,3 -3,5 6,2 15,1 314 335
27 ART 0,42 ART 0,42 14,70 7,60 6,2 3,2 7,35 -4,29 3,1 -1,8 22,7 7,7 161 171
28 ART 1,02 ART 1,02 4,60 16,20 4,7 16,5 -2,75 4,31 -2,8 4,4 7,7 19,0 413 416
29 ART 1,02 ART 1,02 10,10 16,20 10,3 16,5 2,75 4,31 2,8 4,4 7,7 19,0 413 416
30 ART 0,52 ART 0,52 4,60 11,90 2,4 6,2 -2,75 0,01 -1,4 0,0 3,9 0,0 205 212
31 ART 0,52 ART 0,52 10,10 11,90 5,3 6,2 2,75 0,01 1,4 0,0 3,9 0,0 205 212
32 ART 1,12 ART 1,12 7,35 16,20 8,2 18,1 0,00 4,31 0,0 4,8 0,0 20,8 454 457
Pieu n° Di [m] ART/ENC Di [m] ART/ENC Di [m] Xi [m] Yi [m] Di.Xi Di.Yi Xi [m] Yi [m] Di.Xi Di.Yi Di.Xi² Di.Yi² Fx [kN] Fy [kN]
1 0,72 ART 0,72 ENC 1,44 7,35 11,90 10,6 8,6 0,00 -0,16 0,0 -0,1 0,0 0,0 170 372
2 0,72 ART 0,72 ENC 1,44 4,60 14,45 6,6 10,4 -2,75 2,39 -4,0 1,7 10,9 4,1 171 372
3 0,72 ART 0,72 ENC 1,44 10,10 14,45 14,5 10,4 2,75 2,39 4,0 1,7 10,9 4,1 171 372
4 0,82 ENC 1,64 ART 0,82 0,00 0,00 0,0 0,0 -7,35 -12,06 -6,0 -19,8 44,3 238,5 375 212
5 0,42 ART 0,42 ART 0,42 0,00 3,80 0,0 1,6 -7,35 -8,26 -3,1 -3,5 22,7 28,7 97 108
6 0,42 ART 0,42 ART 0,42 0,00 11,90 0,0 5,0 -7,35 -0,16 -3,1 -0,1 22,7 0,0 99 108
7 0,42 ART 0,42 ART 0,42 0,00 16,20 0,0 6,8 -7,35 4,14 -3,1 1,7 22,7 7,2 100 108
8 0,42 ART 0,42 ART 0,42 0,00 20,00 0,0 8,4 -7,35 7,94 -3,1 3,3 22,7 26,5 101 108
9 0,52 ART 0,52 ART 0,52 4,60 20,00 2,4 10,4 -2,75 7,94 -1,4 4,1 3,9 32,8 126 134
10 0,52 ART 0,52 ART 0,52 4,60 3,80 2,4 2,0 -2,75 -8,26 -1,4 -4,3 3,9 35,5 120 134
11 0,52 ART 0,52 ART 0,52 10,10 3,80 5,3 2,0 2,75 -8,26 1,4 -4,3 3,9 35,5 120 134
12 0,52 ART 0,52 ART 0,52 10,10 20,00 5,3 10,4 2,75 7,94 1,4 4,1 3,9 32,8 126 134
13 0,42 ART 0,42 ART 0,42 14,70 11,90 6,2 5,0 7,35 -0,16 3,1 -0,1 22,7 0,0 99 108
14 0,42 ART 0,42 ART 0,42 14,70 3,80 6,2 1,6 7,35 -8,26 3,1 -3,5 22,7 28,7 97 108
15 0,42 ART 0,42 ART 0,42 14,70 16,20 6,2 6,8 7,35 4,14 3,1 1,7 22,7 7,2 100 108
16 0,42 ART 0,42 ART 0,42 14,70 20,00 6,2 8,4 7,35 7,94 3,1 3,3 22,7 26,5 101 108
17 0,62 ENC 1,24 ART 0,62 5,70 0,00 3,5 0,0 -1,65 -12,06 -1,0 -15,0 1,7 180,4 284 160
18 0,62 ENC 1,24 ART 0,62 9,00 0,00 5,6 0,0 1,65 -12,06 1,0 -15,0 1,7 180,4 284 160
19 0,82 ENC 1,64 ART 0,82 14,70 0,00 12,1 0,0 7,35 -12,06 6,0 -19,8 44,3 238,5 375 212
20 0,72 ENC 1,44 ART 0,72 0,00 23,80 0,0 34,3 -7,35 11,74 -5,3 16,9 38,9 198,5 351 186
21 0,72 ENC 1,44 ART 0,72 5,70 23,80 4,1 34,3 -1,65 11,74 -1,2 16,9 2,0 198,5 351 186
22 0,72 ENC 1,44 ART 0,72 9,00 23,80 6,5 34,3 1,65 11,74 1,2 16,9 2,0 198,5 351 186
23 0,72 ENC 1,44 ART 0,72 14,70 23,80 10,6 34,3 7,35 11,74 5,3 16,9 38,9 198,5 351 186
24 0,42 ART 0,42 ART 0,42 0,00 7,60 0,0 3,2 -7,35 -4,46 -3,1 -1,9 22,7 8,4 98 108
25.1 0,92 ENC 1,84 ART 0,92 4,60 7,60 4,2 14,0 -2,75 -4,46 -2,5 -8,2 7,0 36,6 430 238
25.2 1,12 ART 1,12 ENC 2,24 4,60 7,60 10,3 8,5 -2,75 -4,46 -6,2 -5,0 16,9 22,3 262 578
26.1 0,92 ENC 1,84 ART 0,92 10,10 7,60 9,3 14,0 2,75 -4,46 2,5 -8,2 7,0 36,6 430 238
26.2 1,12 ART 1,12 ENC 2,24 10,10 7,60 22,6 8,5 2,75 -4,46 6,2 -5,0 16,9 22,3 262 578
27 0,42 ART 0,42 ART 0,42 14,70 7,60 6,2 3,2 7,35 -4,46 3,1 -1,9 22,7 8,4 98 108
28 1,02 ENC 2,04 ENC 2,04 4,60 16,20 9,4 33,0 -2,75 4,14 -5,6 8,4 15,4 35,0 488 527
29 1,02 ENC 2,04 ENC 2,04 10,10 16,20 20,6 33,0 2,75 4,14 5,6 8,4 15,4 35,0 488 527
30 0,72 ART 0,72 ENC 1,44 4,60 11,90 6,6 8,6 -2,75 -0,16 -4,0 -0,1 10,9 0,0 170 372
31 0,72 ART 0,72 ENC 1,44 10,10 11,90 14,5 8,6 2,75 -0,16 4,0 -0,1 10,9 0,0 170 372
32 1,12 ENC 2,24 ENC 2,24 7,35 16,20 16,5 36,3 0,00 4,14 0,0 9,3 0,0 38,4 535 578
Xcdr = 7,35 m
Ycdr = 12,06 m
Séisme suivant EX
- valeur de tranchant
VED_EX_X = 7 952 kN
e(OXY)_Y = 12,23 m
d_EX_Y = 0,17 m
- valeur de tranchant
VED_EY_Y = 8 232 kN
e(OXY)_X = 7,35 m
d_EY_X = 0,00 m
0 7 574 55 720
On rappelle que le coefficient dynamique Rd . est intégré dans les résultats donnés par le
BET Structures.
8 022 0 2 97 916
0 7 392 0 53 130
G Q
Pieu n°
Fx (kN) Fy (kN) Fz (kN) Fx (kN) Fy (kN) Fz (kN)
1 1 2 653 0 1 240
2 1 -1 766 0 0 281
3 1 -1 725 0 0 268
4 11 -2 722 4 -1 223
5 2 0 591 1 0 234
6 1 0 598 0 0 240
7 2 -1 628 1 0 251
8 2 0 624 1 0 244
9 1 -3 941 0 -1 410
10 1 2 953 1 1 418
11 -1 2 939 0 1 413
12 -1 -2 928 0 -1 406
13 0 0 588 0 0 236
14 -1 0 570 -1 0 227
15 0 0 619 0 0 248
16 -1 0 601 0 0 237
17 -2 1 735 -1 1 230
18 2 1 698 1 1 220
19 -18 -4 786 -6 -1 242
20 11 2 712 4 1 219
21 -2 -2 729 -1 -1 228
22 2 -2 690 0 -1 216
23 -18 4 780 -6 1 239
24 2 0 575 1 0 238
25 12 8 1 908 4 3 721
26 -10 10 1 947 -4 4 741
27 -1 0 568 -1 0 236
28 4 -3 1 017 1 -1 373
29 -2 -3 964 -1 -1 356
30 1 -2 755 0 -1 283
31 1 -2 717 0 -1 271
32 1 -5 1 131 0 -2 408
Tableau n° 66 : Descentes de charges élémentaires statiques de la première itération sans couplage – appuis
articulés
Tableau n° 67 : Descentes de charges élémentaires sismiques de la première itération sans couplage – appuis
articulés
Tableau n° 68 : Descentes de charges élémentaires statiques de la première itération sans couplage – appuis
articulés et/ou encastrés
Tableau n° 69 : Descentes de charges élémentaires sismiques de la première itération sans couplage – appuis
articulés et/ou encastrés
2.50
2.00
S (T)
1.50
1.00
0.50
0.00
0 0.5 1 1.5 2
T (s)
2.50
2.00
S (T)
1.50
1.00
0.50
0.00
0 0.5 1 1.5 2
T (s)
2.50
2.00
S (T)
1.50
1.00
0.50
0.00
0 0.5 1 1.5 2
T (s)
2.50
2.00
S (T)
1.50
1.00
0.50
0.00
0 0.5 1 1.5 2
T (s)
Les efforts d’origine cinématique sont cumulés avec les efforts inertiels par addition
conformément au § 8.2.
-2 -2
-3 -3
-4 -4
-5 -5
-6 -6
-7 -7
-8 -8
-9 -9
-10 -10
-11 -11
-12 -12
-13 -13
-14 -14
-15 -15
-16 -16
-17 -17
-18 -18
-19 -19
-20 -20
-21 -21
-22 -22
Pieu n° 9 Pieu n° 29
-2 -2
-3 -3
-4 -4
-5 -5
-6 -6
-7 -7
-8 -8
-9 -9
-10 -10
-11 -11
-12 -12
-13 -13
-14 -14
-15 -15
-16 -16
-17 -17
-18 -18
-19 -19
-20 -20
-21 -21
-22 -22
Pieu n° 9 Pieu n° 29
On rappelle que la condition « articulé/encastré » est une condition « articulé » dans les deux sens
compte tenu qu’il s’agit d’un poteau isolé.
Les efforts horizontaux par la méthode sur appuis fixes ou par la méthode simplifiée, tous deux en
condition « articulé » sont plus importants que ceux avec condition « articulé et/ou encastré » car
les efforts sont captés par les pieux de diamètre supérieur situés au droit du noyau central. La
méthode, doublant les raideurs sous contreventement, minimise les efforts sur les pieux hors
contreventement.
Ces deux méthodes donnent des efforts identiques pour la même configuration de liaison en tête et
du même ordre de grandeur que la solution « avec couplage ».
On rappelle que la condition « articulé/encastré » est une condition « encastré » dans les deux sens
compte tenu qu’il est situé dans l’angle extérieur du noyau central.
Cette condition d’encastrement concentre beaucoup plus d’efforts dans la solution sur appui fixe et
dans la solution « sans couplage ».
La solution « avec couplage » donne des résultats identiques quel que soit les combinaisons
sismiques.
Les efforts de la solution « avec couplage » sont encadrés à 30 % près par les efforts de la solution
par appuis fixes et la solution « sans couplage » avec condition « articulé ».
plus faible que la solution sur appui fixe avec condition « articulé » pour des pieux sous
refends et donc encastré.
La méthode doublant les raideurs sous contreventement concentre les efforts sur les pieux
encastrés et minimise les efforts sur les pieux articulés.
-2 -2
-3 -3
-4 -4
-5 -5
-6 -6
-7 -7
-8 -8
-9 -9
-10 -10
-11 -11
-12 -12
-13 -13
-14 -14
-15 -15
-16 -16
-17 -17
-18 -18
-19 -19
-20 -20
-21 -21
-22 -22
Pieu n° 9 Pieu n° 29
-2 -2
-3 -3
-4 -4
-5 -5
-6 -6
-7 -7
-8 -8
-9 -9
-10 -10
-11 -11
-12 -12
-13 -13
-14 -14
-15 -15
-16 -16
-17 -17
-18 -18
-19 -19
-20 -20
-21 -21
-22 -22
Pieu n° 9 Pieu n° 29
Les calculs confèrent à ce pieu des diamètres différents en fonction des hypothèses de
modélisations.
Comparaison entre la méthode sur appuis fixes et la méthode simplifiée « sans couplage ».
o On rappelle que le pieu n° 29 est situé sous des voiles de contreventement dans les
deux directions et que par conséquence la condition « articulé et/ou encastré »
devient une condition « encastré » pour laquelle la raideur Kh des pieux sous les
contreventements est doublée.
o La méthode simplifiée sans couplage, avec la condition d’appui en tête « encastré »
concentre beaucoup d’efforts horizontaux générant un moment d’encastrement
très élevé pour converger sur un pieu de 122 cm de diamètre. En revanche, la
même méthode avec la condition d’appui en tête « articulé » concentre peu
d’effort générant un moment en travée relativement faible donnant un pieu de 62
cm de diamètre.
o Cela montre que l’hypothèse de doubler la raideur horizontale en condition
« encastré » est trop pénalisante, surdimensionnant les pieux sous les
contreventements et inversement.
-2 -2
-3 -3
-4 -4
-5 -5
-6 -6
-7 -7
-8 -8
-9 -9
-10 -10
-11 -11
-12 -12
-13 -13
-14 -14
-15 -15
-16 -16
-17 -17
-18 -18
-19 -19
-20 -20
-21 -21
-22 -22
Pieu n° 9 Pieu n° 29
-2 -2
-3 -3
-4 -4
-5 -5
-6 -6
-7 -7
-8 -8
-9 -9
-10 -10
-11 -11
-12 -12
-13 -13
-14 -14
-15 -15
-16 -16
-17 -17
-18 -18
-19 -19
-20 -20
-21 -21
-22 -22
Pieu n° 9 Pieu n° 29
Suivant les différentes modélisations, les déformées varient de 3 à 6 mm pour les deux pieux. La
déformée finale est largement influencée car l’effet cinématique puisqu’il rajoute environ 14 mm.
On remarque que la déformée des pieux issue de la méthode complète est encadrée par les deux
autres méthodes, par excès en condition de tête « articulé » et se situe en deçà en condition
« articulé et/ou encastré ».
-2 5 HA16
-3 (10.05 cm²)
-4
-5
-6
-7
-8
-9
-10 5 HA16
-11
(10.05 cm²)
-12
-13
-14
-15
-16
-17
-18
-19
-20
-21
-22
-0.50
pn
Section de béton : 0.209954 Calcul
Efforts : Nd = 746.0 kN
(au CDG) Mx,d = 171.0 kN.m
Automatique
My,d = 0.0 kN.m 0.746
Section d'arm atures : 10.1 cm²
Résultats
Pourcentage d'arm atures : 0.48%
Béton :
Rayon extérieur : 0.26 m
Rayon Intérieur : 0.00 m déform ations:
Base 5 HA16 Allongement mini sur l'acier (<0) : -2.29E-03 condition vérifiée
Racourcissement maxi de l'acier : 6.87E-04
Allongement mini sur le béton (<0) : -3.50E-03
Racourcissement maxi du béton : 2.21E-03 condition vérifiée
Vérification du pivot C : -2.38E-04 condition vérifiée
-4
-5
-6
-7
-8
-9
-10
HA8 e24
-11
4.17 cm²/ml
-12
-13
-14
-15
-16
-17
-18
-19
-20
-21
-22
VRd,c MaxCRd,c k 100 l k3 fck 3 k1 cp bw d;min k1 cp bw d
1
*
ρl = Min{Asl / (bw . d) ; 0,02} = Min{0,0034 ; 0,02} = 0,0034
cp = Min{ NEd / Ac ; 0,2.fcd} = Min{ 3,51 MPa ; 3,76 MPa} = 3,51 MPa
k = Min{ 1 + (0,2 / d) 1 / 2 ; 2,0} = Min{ 1,71 ; 2,0} = 1,71
I.9.2 Pieu n° 29
Nous étudions les armatures du pieu pour la combinaison sismique « G + 0,3 Q + (- 0,3Ex - Ey) » de la
méthode avec couplage.
M = -302 kN.m
H = 363 kN
-5
-6
-7 7 HA32
-8 (56.28 cm²)
-9
-10
-11
-12
-13
-14
-15
-16
-17
-18
-19
-20
-21
-22
-0.50
pn
Section de béton : 0.4025154 Calcul
Efforts : Nd = -1837.0 kN
(au CDG) Mx,d = 379.0 kN.m
Automatique
My,d = 0.0 kN.m -1.837
Section d'arm atures : 78.3 cm²
Résultats
Pourcentage d'arm atures : 1.94%
Béton :
Rayon extérieur : 0.36 m
Rayon Intérieur : 0.00 m déform ations:
Base 7 HA32 Allongement mini sur l'acier (<0) : -3.09E-03 condition vérifiée
Renfort 7 HA20 Racourcissement maxi de l'acier : 6.19E-05
Allongement mini sur le béton (<0) : -3.81E-03
Racourcissement maxi du béton : 8.84E-04 condition vérifiée
Vérification du pivot C : -1.13E-03 condition vérifiée
à -19.50m/PF
-0.50
pn
Section de béton : 0.4025154 Calcul
Efforts : Nd = -1837.0 kN
(au CDG) Mx,d = 162.0 kN.m
Automatique
My,d = 0.0 kN.m -1.837
Section d'arm atures : 56.3 cm²
Résultats
Pourcentage d'arm atures : 1.40%
Béton :
Rayon extérieur : 0.36 m
Rayon Intérieur : 0.00 m déform ations:
Base 7 HA32 Allongement mini sur l'acier (<0) : -3.00E-03 condition vérifiée
Renfort 7 HA20 Racourcissement maxi de l'acier : -5.51E-04
Allongement mini sur le béton (<0) : -3.57E-03
Racourcissement maxi du béton : 1.43E-04 condition vérifiée
Vérification du pivot C : -1.45E-03 condition vérifiée
-3
-4
-5
-6
-7
-8
-9
-10 HA12 e20
-11
(11,30 cm²/ml)
-12
-13
-14
-15
-16
-17
-18
-19
-20
-21
-22
10. ct 10 4513
k 1 1 0.777
k3 . f cj* 25.4 103
10. ct 10 4513
k 1 1 0.777
*
k3 . f cj 25 x 4 103
Zone spécifique haute : min (250 mm ; 12 . dbL = 380 mm) = 250 mm.
Le rapport mécanique en volume des armatures de confinement devra respecter :
Asw
Zone courante : Asw
0,08. k3 . f ck* soit 4.15cm ² / ml HA12 e = 35 cm
s 1,4 f yk s
(6,46 cm²/ml).