Dans les installations industrielles et le gros tertiaire (hôpitaux, hypermarchés...

), on retrouve les
mêmes utilisations et, en plus, des équipements forts consommateurs d’énergie : moteurs en grand
nombre, dont les puissances vont couramment de quelques dizaines à quelques milliers de kilowatts
et peuvent même atteindre exceptionnellement plusieurs dizaines de mégawatts, chaudières
(quelques mégawatts à quelques dizaines de mégawatts), fours à arcs (jusqu’à 100 MW), électrolyse
(jusqu’à 100 MW), torches à plasma (quelques centaines à quelques milliers de kilowatts), etc. Selon
les puissances absorbées, l’alimentation par le réseau public se fait en très haute tension (THT : 225
kV), haute tension (HT : 110 kV, 90 et 63 kV) ou moyenne tension (30, 20, 15, 10 et 5 kV). Il y a
plusieurs niveaux de tension, distribués par câbles dans l’usine, et, au minimum, un niveau MT (5 kV
ou 20 kV, par exemple) et un niveau BT (230/400 V). On trouve couramment deux voies différentes
d’alimentation pour les niveaux supérieurs et un secours pour les utilisations essentielles.

Les principales anomalies de fonctionnement d’un réseau de distribution interne sont les courts-
circuits et les surcharges.

■ Les courts-circuits résultent d’une défaillance de l’isolement entre phases et/ou entre phase et
terre dans l’un quelconque des éléments du réseau ou des utilisations. La défaillance peut être
consécutive à une surtension, une atteinte mécanique, la présence d’humidité, une surcharge
excessive, une dégradation de l’isolant due au vieillissement, etc. Les courants de court-circuit,
souvent de valeur élevée, produisent des efforts électrodynamiques importants et des
échauffements dangereux s’ils ne sont pas éliminés rapidement (en 2 à 3 s au plus) ; ils peuvent
mettre en péril la stabilité des installations comportant des machines tournantes de forte puissance.
On s’efforce de limiter leur intensité et leur durée.

■ Des surcharges peuvent se produire lorsque la révision du réseau électrique n’accompagne pas la
croissance des équipements alimentés. On en constate également lorsque des moteurs fonctionnent
dans des conditions anormales telles que mauvais alignement avec la machine entraînée, couple
résistant augmenté au niveau de l’utilisation, démarrages fréquents, etc. Les surcharges augmentent
la température de fonctionnement des éléments du réseau d’alimentation, et risquent
d’endommager les isolants ou même de provoquer un incendie. Elles doivent être interrompues
d’autant plus rapidement qu’elles dépassent fortement l’intensité du courant nominal d’un élément.
■ D’autres anomalies peuvent survenir, qui doivent être détectées et éliminées, telles que des écarts
de tension et/ou de fréquence dans une installation à production autonome d’énergie, ou une
inversion de l’ordre de succession des phases à la suite d’une opération d’entretien ou de
dépannage. Il en sera tenu compte pour la protection des machines tournantes.

1.3 Exigences de l’utilisateur Pour l’utilisateur,

les exigences principales sont la sécurité des personnes et des biens et la disponibilité permanente
d’une énergie de qualité. 1.3.1 Sécurité La sécurité des personnes fait l’objet d’une normalisation
très complète et d’application obligatoire. Citons, en particulier, les normes C 12-061, C 12-100, C 12-
101, C 12-200, C 12-201, NF C 13-100, NF C 13-200, NF C 15-100 et UTE C 18-510 (fiche documentaire
[Doc. D 4 820]).

■ La protection contre les contacts directs avec des parties sous tension en service normal est
réalisée par mise hors de portée, obtenue soit par éloignement, soit par interposition d’obstacles,
soit par isolation ou, encore, dans des cas très particuliers, par utilisation de très basse tension de
sécurité.
 ■ Lorsque le danger provient de la montée en potentiel accidentelle d’une masse par suite d’un
défaut de l’installation, on parle de contact indirect. La protection contre les contacts indirects est
obtenue d’abord par la réalisation de liaisons équipotentielles : chaque masse est reliée à la terre et
aux autres masses simultané- ment accessibles par des conducteurs de protection, d’une section
suffisante pour limiter la tension de contact à une valeur non dangereuse.