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99,
Csenger, le 15 novembre 1357
Georges de Rozsály, vicomte du com. de Szatmár, 1 et les chefs
des districts administratifs procédent á l'enquéte au sujet de plu-
sieurs actes criminels. Entre autres magister Petrus Magnus de
Chahol2 formule une plainte contre Mathius comes, officier de
Mohten et les serfs de Chalanusuad, 3 quod anno in presenti vide-
licet secunda feria proxima post festum Omnium Sanctorum ipse
porcos Volacorum pertinentes ad Solumku5 super fidem suam ad
faciem possessionis sue causa nutriendi pepelli fecisset ita tamen
ut idem Volachi quando ipsos porcos ad domum pepelli inten-
derent, extunc ipse eisdem libere cum homine suo adiuvaret et
facérét depelli; idem comes Mathius et universi populi de Chala-
nusuada armatis manibus potencialiter more latrocinio contra
ipsos Volacos irruissent, quando illos porcos domum pepellissent
et ex eisdem porcis duo millia recepissent et unum ex ipsis Vola-
chis interfecissent, aliquos denudassent et quatuor in letalibus
1
Georges, fils de Grégoire de Rosály ,,de genere Gut-Keled" est l'ancé-
tre de la famille Kozsályi Kun. II fut vicomte du com. Szatmár entre 1357 et
1360 (Történeti Tár, 1907, p. 61 et J. Karácsonyi, A magyar nemzetségek,
II, p. 85).
2
La famille de Csaholy descendait du vieux lignage hongrois des Káta,
Pierre le fils ainé de Jean de Csaholy, est mentionné entre 1357 et 1388 (Ka-
rácsonyi, o. c. II, p. 314). Csaholy, auj. Nyír csaholy se trouve au com. de
Szatmár, au Sud de Mátészalka.
3
Mohten, auj. Nagy- et Kismajtény—Moftinul mare $i mic, com, de Szat-
már, á l'Est de Nagykároly—Carei. C'était un domaine royal (Csánki I,
p. 468).
4
Csalános—Urziceni et Vada, au Nord-Ouest de Nagykároly, étaient
les domaines des Károlyi „de genere Kaplony" (Karácsonyi, o. c. II, p. 294
et 295).
5
Sólyomkő, cháteau royal du com. Bihar, se trouvait au Nord d'Élesd—
Ale§d, On y rencontre jusqu'á nos jours un village du méme nom (Sólyomkő-
pestes—Pe$te§), Les Roumains de cette région étaient certainement, méme
au milieu du XIV e siécle, des porchers migrateurs qui faísaient paítre leurs
bétes aux alentours de Csaholy, Csalános et Majtény, villages situés sur
la marge du marais d'Ecsed, C'était toujours une région purement hongroise.
vulneribus relinquissent. Les seigneurs des serfs déclarent que
ceux-ci avaient agi á leur insu. Les juges décident que les accusés,
dans le cas oü l'exactitude des faits rapportés sera prouvée, se-
ront condamnés á mort et á la perte de leurs biens.
Dátum tertio die congregationis nostre predicte (Congregatio
universitatis nobilium in Csenger, feria secunda proxíma post fes-
tum beati Martini confessoris) in loco prenotato, anno Domini
M-o CCC-o L-mo septimo.
L'ofiginal, portant au verso les traces d'un sceau, se trouve aux Archi-
ves Nationales de Budapest (Archives de la íamille Kállay).
Edition: Anjou-Okm. VI, p. 620.
100.
5 décembre 1357
En présence du chapitre de Csanád, Farkas, Gregorius et Ni-
colaus fily Zokul accordent á Jean Besenyő, chátelain d'Érsomlyó,
leur domaine de Zekaspotak qui se trouve au com. de Krassó.'
Dátum feria tertia proxima ante festum beati Nicolai confes-
soris anno domini millesimo CCC-mo quinquagesimo septimo.
Transcrit dans la charte du 14 juillet 1358 du grand justicier Nicolas
Szécsi. Voir le No. 104.
Editions: Pesty, Krassó megye III, p. 32; Hurmuzaki—Densu?ianu
1/2, p. 51.
101.
Torda, le 14 février 1358
André, voivode de Transylvanie, 1 ordonne au couvent de Ko-
lozsmonostor d'installer Maitre Pierre, fils de Jacques de Ge-
rend, 2 medietatibus possessionis Banabiky ac villarum Olachalium
et terrarum ad eandem pertinentiumA qui de iure ab antiquo for-
ment la propriété de la personne nommée.
3
Cf. les notes de la charte 103.
1
André Lackfi „de genere Hermány" fut voivode de Transylvanie entre
1356 et 1359 (Történeti Tár, 1907, p. 177).
2
La famille Gerendi descendait du vieux lignage hongrois de6 Tyúkod.
Ses membres avaient des domaines surtout au com. de Torda-Aranyos, en
Transylvanie (J. Karácsonyi, A magyar nemzetségek, III, p. 126).
3
Bányabükk—Banabic, au Sud de Kolozsvár. A ce temps-lá il était au
com. de Kolozs, actuellement il appartient au com. de Torda. De nos jours on ne
rencontre qu'un seul village de ce nom. Sa premiére mention date de 1297.
De 1332 á 1337 c'est un village hongrois ayant un prétre, cf. 1414: utraque
Banabyky, 1416: Magiar et Olah Banabiky (Csánki, V, p. 331).
Dátum Torde ín die Cinerum anno Domini M-mo CCC-mo
L-mo octavo.
L'originál, écrit sur un papier plein de taches d'eau et portant les restes
d'un sceau rond qui Tavait fermé, est conservé aux Archives Nationales de
Budapest (Dl. 28578),
Éditions: Anjou-Okm. VII, p. 42; Revista Istoricá 1929, p. 4.
102.
Avignon, le 24 février 1358
Extráit des „supplícationes" adressées au pape Innocent VI:
Nicolaus Lath1 supplicat, quod cum ipse ob reverentiam omnium
sanctorum in Zoad et beate Marié in Arnahigh, ac beati Míchaelis
archangeli et beati Nicolai in Zenthmiclos1 parochiales ecclesias in
terra sua in medio Olachorum inter nationes proterras, quarum ali-
qui de novo sunt ad fidem catholicam conversi, de bonis a Deo
sibi collatis edificari fecerit et bonis propriis dotaverit easdem,
quatinus omnibus vere penitentibus et confessis etc. quinque an-
nos et quinque quadragenas relaxare dignemini. Fiat de uno anno
et quadraginta diebus G.
103.
Visegrád, le 14 juin 1358.
Nicolas Szécsi, grand justicíer du pays, 1 rapporte que Jean
Besenyő (Beseneu, Bissenus), chátelain d'Érsomly<v quasdam ter-
ras regales seu valles unam scilicet Zekuswelgh vocatam, in qua
1
II s'y ágit certainement de Nicolas, fils de Lack de Kerekegyház,
comte de Zemplén que le roi Louis I e r envoya en 1356 au secours du cardinal
Albornoz, général du pape Innocent VI, pour délivrer certaines parties de
l'État pontifical de l'occupation illégitime des familles Ordelaffi et Man-
fredi (cf. J. Karácsonyi, A magyar nemzetségek, II, p. 173).
2
Bossányi (1. c.) identifie ces localités avec Szouút, Pusztaszentmiklós—
Sánmicláu? (com. de Kolozs) et Raclnótfája—Jernateni (com. de Maros-Torda),
mais il est á remarquer que ces villages n'étaient pas dans la possession de
la famille Lackfi de Kerekegyház et que parmi les domaines de celle-ci on ne
rencontre aucun qui ait un nom analogue (cf. Karácsonyi, o. c, III, p. 179).
1
Nicolas de Szécs, ,,de genere Balog" fut grand justicier du pays de
1355 á 1359 et de 1369 á 1372 (Történeti Tár, 1907, p. 34).
2
Jean Besenyő (cf. hongrois besenyő ,,Petchenégue") fut membre d'une
illustre famille hongroise qui joua un róle politique considérable au XIV e
siécle. De 1357 á 135 il fut chátelain d'Érsomlyó (Történeti Tár, 1907, p. 186).
quidem rivulus Zekespatak nominatus curreret iuxta fluvium Ka-
rassou existentem:í et habitam, quam antea quondam Farkasius
et Gregorius filii Zekul (rectifié Zokul) Kenezii tenuisse et conser-
vasse dinoscebantur a meta cuiusdam montane regalis Zekusbanyax
incipiendo usque metas seu terminos possessionum seu terrarum
castri cuiusdam regie maiestatis Crassou vocati5 et aliam vallem
in qua rivulus Kuespatak meari assertur, a capite eiusdem rivuli
incipiendo quosquef!) caderet in rivulum Nyaragh6 nominatum in
comitatu de Crassou existentes il les dit siens par suite d'une
donation royale, mais Gregorius, Farkas et Nicolaus filii Zekul
s'opposent á l'installation affírmant que le domaine de Ketzykas
ou Zekaspataka avait été donné á leur pére par le roi Charles I er .
Néanmoins ils ne peuvent appuyer leurs prétentions d'aucune
preuve écrite, puisque Bozorad kenezius de Nogcarassou et altér
Bozorad de Kyskarassou1 propria eorum auctoritate et potentia
eorum complicibus feria secunda proxima post festum beati Ma-
thei apostoli noctis in silentio manibus armatis preconcepta mali-
tia ad domum ipsorum veniendo ipsos interficere voluissent et nisi
füge presidio evadere potuissent utique interfecissent eosdem, do-
mos autem ipsorum igne combussissent, literalia eorum instru-
menta in eadem domo concremata extitissent. Ils s'accordent
donc en ce sens que le domaine sera á J e a n Besenyő, mais que
celui-ci donnera une parcelle de 50 lots de terre aux fils de Ze-
kul jusqu'á ce qu'il réussira á leur fairé accorder par le roi un do-
maine convenable. Dans le bornage on rencontre les noms géogra-
phiques suivants: Chremaspatakfew, flumen Supan, fluvius Cras-
sou, Kumanpataka (ou KumapatakaJ, fluvius Nyarazty, mons Ge-
C'est en 1343 que le cháteau royal d'Érsomlyó est mentionné pour la premiére
fois. II se trouvait au com. de Krassó, sur la Karas, prés du village Varadia—
Várádia d'aujourd'hui (Csánki II, p. 95).
s
Székáspotaka ou Kétszékás; c'est un domaine qui a subsisté jusqu'au-
jourd'hui. Le village de Székás—Seca$ se trouve au com. de Krassó, au Sud
de Dognácska—Dognacica,
4
Székásbánya; il semble correspondre á Dognácska—Dognacica.
5
Le cháteau de Krassó ou de Krassófő est connu dés 1274 comme une
íorteresse royale. C'était le chef-lieu du com. de Krassó, situé dans la région de
la source de la Karas, á l'Est de Krassóvár—Cra§ova. On y voit ses ruines
jusqu'á nos jours (Csánki II, p. 96).
6
Kövespatak et Nyárád sont les affluents de la Karas. II ne sont plus
connus sous ces noms. Par suite de la disparition de la population hongroise,
ils paraissent avoir pris une dénomination étrangére.
7
Nagy- et Kiskrassó forment actuellement une seule commune qui est
Krassóvár—Cra§ova, au Sud-Est de Dognácska. Ses habitants sont des Bul-
gares récemment immigrés (les „Krassovans").
geuch, rivulus Karachunpataka, arbor vulgo Haas, arbor vulgo
Gyartyan, rivulus Zekas, de monte Beerch procederent ad do-
mum Pradad Kenezy*
Dátum ín Wissegrad duodecimo die quíndenarum festi Pen-
thecostes predictarum, anno Domini millesimo CCC-mo quin-
quagesimo octavo.
L'original sur parchemin, se trouve aux Archives Nationales de Buda-
pest (Fonds de la famille Kisfaludy). Son ancien sceau pendant est disparu.
Editions: Pesty, Krassó vármegye, III, p. 32; Hurmuzaki—Densu?ianu
1/2, p. 52.
104.
Sásvár, le 26 juíllet 1358
En présence des autorités du com, Ugocsa, Georges, fils de
Zovárd, ínterdit, au nom de sa parenté, aux voisins et surtout á
Ladislas d'Egres, aux fils de Karachun de Bilke et aux bourgeoís
de Nagyszőllős d'exploiter le domaine d'Ardó.
L'original, sur papier, porté les fragments d'un sceau triple de fermeture
(Archives Nationales de Budapest, Archives de la famille Üihelyi, Dl. 38174).
8
Plus d'une dénomination est d'origine hongroise, mais, par suite des
ravages de l'occupation ottomane aux XVI—XVII e siécles, l'ancienne popula-
tion hongroise est complétement disparue.
1
C'est l'ancétre de la famille Zóvárd „de genere Hont-Pázmány" (J. Ka-
rácsonyi II, p, 226; Turul XI, p. 169); Ardó, auj. Szőllősvégardó, com. Ugocsa
(E. Szabó, o. c. p. 489).
2
Egres (com. d'Ugocsa), connu aussi sous le nom de Szöllösegres, au
Nord-Ouest de Nagyszőllős. Pour le village et le famille cf. E. Szabó, o. c.
p. 324.
3
C'est l'ancétre des Bilkey et des familles apparentées, cf. Turul XII,
p. 11.
4
Nagyszőllős (com. d'Ugocsa), cf. E. Szabó, o. c. p. 418.
tradicendo in perpetuum et contradixerunt prohibendo coram
nobis. In quorum testimonium ipse magister Georgius litteras nos-
tras a nobis instatissime eis5 sibi dari postulaverunt, quas nos eis-
dem concessimus iustitia id exposcente. Dátum in Sasuar/' in festő
beate Anne, matris Marié, anno domini M-o CCC-mo L-mo octavo.
A l'extérieur: Pro magístro Georgio filío magistri Zouard
et aliis nobilibus interius nomínatis de Ardov contra vici-
nos et commetaneos eorum et specíaliter Ladislaum de Egrus
et filios Karachun ac hospites de Zeuleus prohibitoria perpetualis.
105.
29 aoűt 1359
er
Louis I , roi de Hongrie, attendentes fidelium servitiorum me-
rita Karapch, Stanizlai, Negwe, Wlanyk, Nicolai et Ladislai filio-
rum Ladislai, filii Zarna, Olachorum nostrorum fidelium, qui eo
tempore, quo Alexander Bazarade Woyuoda Transalpinus nos pro
domino naturali recognoscere renuebet/ pro fidelitate nobis et
sacre Corone obseruanda sic constanter nostre maiestati adhese-
rint, ut ipsos non rerum dampna, non vastus possessionum, nec
mortis iniuries, nec aliorum periculorum terrores potuerunt ab
huiusmodi fidelitatis constantia revocare, immo relictis omnibus
possessíonibus eorum et bonis in dicta terra Transalpina habitis,
nostra maiestati semet ipsos obtulerunt fideliter serviturosr C'est
5
Interpolation ultérieure, sans que le terme de sibi fűt supprimé.
8
Sásvár, au Sud-Ouest de Nagyszőllős (E. Szabó, o, c. p. 468).
1
Nicolas Alexandre Basaraba fut voivode de Valachie de
1352 á 1364. Son pére, Basaraba, refusa de reconnaitre la suzerai-
neté du roi de Hongrie, et en 1330 il réussit á anéantir l'expédition
punitive de Charles I er . II en résulta une césure dans les relations
féodales de la Valachie et de la Hongrie jusqu'á 1343, quand le
voivode de cette province, pour s'assurer le secours des Hongrois
contre les Tatars, se soumit de nouveau au roi de Hongrie. Pen-
dant le régne de son fils, Nicolas Alexandre il y eut une nou-
velle césure dans les relations hungaro-roumaines qui ne furent
rétablies qu'aprés 1355. Ce passage de notre charte se rapporte
sans doute aux années 1352—55 (cf. C. C. Giurescu, Istoria Ro-
mánilor, I, p, 365).
2
Sur le territoire de l'ancienne Coumanie qui correspond á
la Valachie d'aujourd'hui (c'est la ,,Mounténie" des Roumains)
on créa, á la suíte de l'invasion mongolé, des voivodats soumis á
l'autorité du roi de Hongrie. Au XIII e siécle la Coumanie avait
été un annexe de la Hongrie et ses habitants, des sujets hongrois.
Profitant des troubles du tournant du XIII C et du XIV e siécle,
Basaraba, fils de Toktemir (les deux noms et peut-étre mérne le
caractére ethnique de leurs porteurs sont d'origine turque, cf. Rá-
pourquoi il leur donne quandam possessionem Rykas vocatam
iuxta fluvium Kystemes nominatum existentem cum villis Zenth-
leluk, Wasahaza, Nyugulmad, Katul, Guíman et Hedemer. ..
Item possessionem Kyzigtew cum villis Solymus, Sasanfolua,
Horuathpeturfalua, Lalsia, Estephanfolua et Tyukfalu nominatass
106.
Gyulafehérvár, le 30 décembre 1359
Louis, I er , roi de Hongrie, ordonne au chapitre de Transylvanie
de déléguer témoin un homme digne de confiance devant qui
l'envoyé du roi pourra citer Bybarch woyuodam Olakorum de
Holmad1 contra dominam relictam Remam Olachi urbararii de
2
Zalathna.
Datum ín Alba Jule, feria secunda proxima post festum Nati-
vitatis domini, anno eíusdem M-o CCC-mo L-mo nono.
L'origínal, sur papier et portant sur la fermeture les traces d'un grand
sceau blanc de círe, est conservé aux Archives Nationales de Budapest (Dl.
30670).
Édition: Zimmermann—Werner, II, p. 172.
4
On peut constater de prime abord que tous les villages dont
le nom est analysable, présentent des dénominations d'origine
hongroise (Rékás, Szentlélek, Nyugalmad, Keszegtő, Solymos.
Horvátpéterfalva, Estefánfalva, Tyukfalu, Vasaháza). On n'y
trouve aucun nom roumain. La populatíon roumaine qui doít
avoír été nombreuse dés la fin du XIV e siécle, avait été composée
d'abord des colons du domaine des petits-fils de Zarna. A cette
époque la majeure partié du pays était encore peuplée de Hon-
grois.
1
Auj. Nagyhalmágy—Hálmagiu, au com, d'Arad (jadis au com. de Za-
ránd), sur la Körös Blanche.
2
Zalatna—Zlatna (com. d'Alsófehér), ville miniére. Sa premiére men-
tion date du XIII e siécle. Ses premiers habitants paraissent avoir été des
Allemands qui subirent plus tard un processus de magyarisation (Iczkovits,
o c. p, 31),
Louis I er , roi de Hongrie, ordonne que les domaines Malomwyz, 1
Nuksora 2 et Kissebes, 3 situés dans le district de Hátszeg (com.
de Hunyad), soient restitués á la veuve de Michael dictus Kende de
Malomviz, filius Nicolai dictus Kende de Malomwyz/
108.
Gyulafehérvár, le 1 janvier 1360
Le roi Louis I er ordonne á Denis, voivode de Transylvanie, de
rendre le domaine de Britonya de Jean de Britonya, qui avait
été condamné par André, voivode de Transylvanie, et la possession
d A n d r é , fils de Nicolas et parent du premier, de méme que le
domaine de Jean, fils de Laurent, qui avait été rattaché au chá-
teau de Hátszeg par le voivode André, á Nicolas, fils mineur de
Jean, et á Ladislas, fils de Laurent.
Transcrit dans la charte du 16 juillet 1385 du chapitre de Transylvanie.
Voir No. 293.
109,
20 mars 1360
er
Louis I , roi de Hongrie, accorde á Dragus filius Gyule, fidelis
noster Olachus de Maramarusiox en reconnaissance de ses mérites,
specialiter in restauratione terre nostre Moldauane plures Olachos
rebellantes reducendo2,. . villás nostras olachales Zalatina, Hat-
patokfalua, Kopachfalua, Deszehaza, Hernichhaza et Sugatagfalua
vocatas in Maramarusio existentes,3 cum proventibus nostris
quinquagesimalibus, collectis debitis et aliis utilitatibus universis
nove donationis titulo. La donation est accordée aussi á ses fils
Gyula (Jules) et Lad 4 et á leurs descendants, eo iure nobilitatis
titulo, quo ceteri veri primi et naturales regni nostri nobiles sub
vexillo regio exercituantes uti dinoscuntur.
Dátum per manus venerabilis in Chrísto patris domini Nicolaí
Dei et apostolíca gratia archiepiscopi Strigoníensis locíque eiusdem
comitis perpetui, aule nostre cancellarii dilecti et fidelis nostri,
110.
Nagyszombat, le 14 mai 1360
er
Louis I , roi de Hongrie accorde á Wanchuk filius Farkstan
fidelis Olachus noster, en récompense de ses mérites, 1 medietatem
cuiusdam possessionis nostre Olacalis Waralia vocate a parte oc-
cidentali et iri terra Maramorusiensi habite. . . noue donatioms
titulo, ut a modo et deinceps idem Wanchuk et sui heredes in
dicta eorum possessione omni eo mere nobilitatis titulo perpetuis
temporibus utantur, quo ceteri regni nostri veri et naturales nobiles
sub vexillo nostro regio militantes gaudent.
Dátum in Tirnavia, ín festő Ascensionis Domini, anno eiusdem
millesimo trecentesimo sexagesímo.
L'original sur parchemin, portant un sceau au verso, était dans la
possession de Jean Jura, juge de tribunal d'arrondissement. Sa photographie
est déposée aux Archives Nationales de Budapest (Dl. 38811).
Edition: Mihályi, p. 41.
1
Les mérites du donataire ne sont pas précisés, mais il est probable
qu'il se füt distingué, de méme que Dragus, fils de Gyula, dans la campagne
contre Tínfidéle Bogdán, voivode de Moldavie. Ceci est d'autant plus cer-
tain qu'au printemps 1360 plusieurs Roumains de Máramaros, á savoir Dragus,
fils de Gyula, Wanchuk, fils de Farkstan, et Stan, fils de Pierre, re<purent, en
reconnaissance de leurs mérites, la noblesse hongroise (cf. la charte 67).
2
Waralia—Váralja, village disparu du com. de Máramaros. Son nom est
d'origine hongroise (il signifie littéralement ,,le bas du cháteau"), mais sa
population parait avoir été, dés l'époque de la charte, de caractére roumain.
Selon Csánki (I, p. 453) il se trouvait entre Bocskó (Bá^coiu) et Karácsony-
falva (Cráciune§ti), mais á l'avis de Mihályi, il était situé sur le territoire
actuel de Váncsfalva (Ance§ti), Nánfalva (Náne.?ti) et Disznópatak (com.
Máramaros),
Documenta Valachica 10
Nagyszombat, le 14 mai 1360
er
Louis I , roi de Hongrie accorde á Stan filius Petri fidelis
Olahus noster/ en reconnaissance de ses mérites, possessionem
1
nostram olachalem Felseurouná fvocatam in terra Maramo-
rusiensi). .. volentes ut a modo et deinceps idem Stan et sui
heredes in dicta eorum possessione omni eo mere nobilitatis titulo
utantur, quo ceteri regni nostri (veri et naturales nobiles sub
3
vexillo nostro regio militantes gaudent).
Dátum in Tirnavia, in festő Ascensionis Domini, anno eiusdem
millesimo CCC-mo (sexagesimo),
I
L'original n'est pas connu.
Transcrit et confirmé, le 26 septembre 1365, par le roi Louis I er . Ce
document, trés détérioré et pourvu du cordon d'un sceau pendant disparu, était
dans la possession de Mihályi.
Edition: Mihályi, p. 42.
112.
Hátszeg, le 2 juin 1360
Pierre, více-voí'vode de Transylvanie et chátelain de Hazag, 1
rapporte qu'au nom du vo'ívode de Transylvanie universitati Ke-
neziorum et alterius cuiusvis status et conditionis hominibus de
districtu Hatzak pro ipsorum juribus restaurandis ad feriam
quartam proximam post festum Penthecostes proxime nunc pre-
teritum, congregationem generalem, ac de medio ipsorum viros
idoneos et fidedignos videlicet de Keneziis duodecim, ex sacer-
dotibus sex et similiter sex ex Olachys populanis infradeclaratos
pro iuratis assessoribus nobis deputari fecissemus. A cette séance
Myk filius Murc exposa que Stoyan et Bolyén filii Musana; Ba-
lata, Bay, Surb et Nan nepotes Koztha cum fratribus et consan-
guineis suis possessiones Reketya et Nyres2 nuncupatas in eodem
1
Cf. les notes de la charte 110.
2
Felseurona, auj. Felsőróna — Rona de sus. Ce village roumain de
jadis, actuellement peuplé de Ruthénes, est á l'Est de Máramarossziget.
3
Les lacunes de la charte ont été complétées par Mihályi d'aprés la
charte 110, datée du méme jour et ayant un sujet analogue.
1
Pierre de Jára et de Várad ja fut vice-vo'ivode de Transylvanie á deux
reprises, entre 1345 et 1369 (Történeti Tár, 1907, p. 178).
2
Reketya, auj. Rekettyefalua — Ráchitova, á l'Ouest de Hátszeg —
Ha^eg. Nyres, auj. Alsó- et Felsőnyir esi alva (Lunca Cernei de jos, de sus),
se trouvent á l'Ouest du précédent. Les noms médiévaux de ces localités sont
districtu de Hatzak existentes, ipsum iure Kenezyatus de iure
concernerites occupassent. Dans leur réponse les derníers affírmé-
rent que leurs ancétres, Kozta et Musana, avaient fondé en coni-
mun („ex novo plantassent et condescendissent") les domaines en
.question qui, par conséquent, ne pouvaient guére appartenir á
Myk. Jurati assessores; videlicet Sarachinus Antiquus, Prodan
Rufus, Román filius Chomak, Mychael filius Gulya, Dan de Chol-
nokus,3 Koztantyn de Zallas,4 Nan filius Bay, Demetrius filius
Borbaih, Bazarab Longus, Dusa de Domsus,5 Vlad de Gunuzfolu,8
Kenezy, item Petrus archydiaconus de OztroZampa de Clapa-
tiua,8 Balk de Possana,9 Dalk de Domsus et Dragomyr de Tusta,10
ecclesiarum sacerdotes Olachales, item Thathemirus Rufus, Stoyan
Pityk dictus, jobagiones Nan filii Koztantyn, Baya filius Buz de
Clapatiua, Ladislaus filius Zombur, Dragomyr de Zyluas11 et
Myhul jobagio Bazarab Longi ceterique quamplurimi Kenezy, se-
niores et homines Olachales populani ipse congregationi nostre
adherentes per nos legitime et de consuetudine ipsius districtus
Hatzak requisiti, tacto uivifice Crucis ligno déclarérent, que les
deux domaines avaient été colonisés par Kozta et Musana. Étant
donné que Myk, fils de Murk, ne put produire aucune contre-
preuve, le vice-voívode adjugea le tiers du domaine de Reketya
aux petíts-fils de Kozta, et le domaine de Nyres ainsi que les
12
Parmi les chartes du XIV e siécle c'est sans doute celle qui
íournit les renseignements les plus copieux sur les conditions
sociales des colonies roumaines de cette époque. Sans vouloir
entrer dans les détails qui exigeraient une étude á part, nous
croyons devoir attirer l'attention sur quelques points essentiels.
Tout d'abord nous voyons qu'au Sud du comitat de Hunyad, le do-
maine royal du cháteau de Hátszeg, qui est piacé sous la direc-
tion du voivode, le représentant du roi, et de son substitut, le
vice-voivode, est parsemé des villages des kénézes roumains.
Comme nous avons déjá montré ailleurs (cf, les notes de la
charte No. 31), les villages roumains au nom également roumain ne
formaient, au XIV e siécle, qu'un pourcentage trés faible, Parmi
les 11 noms qui sont mentionnés dans notre charte, il n'y a aucun
qui sóit d'origine roumaine, Sans compter ceux d'origine étran-
gére ce sont des noms qui s'explíquent parfaitement par le hon-
grois et les langues slaves, II s'ensuit qu'au moment de leur im-
migration, les Roumains y avaient trouvé des colonies hongroises
et slaves antérieures. En outre, cette charte nous permet d'avoir
une idée des conditions sociales des Roumains de Hátszeg au
XIV e siécle, On y peut observer l'organisation ancestrale des Rou-
mains immigrés sous une forme qui n'avait pas encore subi l'in-
fluence du féodalisme de Hongrie. Étant donné que, selon le témoi-
gnage de ce document, les kénézes et les autres Roumains délibé-
raient ensemble, on peut établir que le kénéze n'était pas le seigneur,
mais le chef d'un groupement libre de colons volontaires, qui as-
sumait la táche d'occuper un territoire inexploité et inhabité. La
terre occupée par une premiére „descente" ressortissait, par droit
,,kénézial", au kénéze colonisateur, et c'est précisément dans cette
attribution que consistait, selon notre charte, l'essence mérne du
droit kénézial. Les autres Roumains, soumis á la juridiction d'un
kénéze, formaient, auprés de celui-ci, un corps consultatif et dé-
libératif composé de ,,seniores". La colonisation et la connaissance
des instítutions sociales de l'Occident ne manquérent pas d'y pro-
duire une transformation trés considérable dont les origines remon-
tent au XIV e siécle. Le kénéze, bien qu'il ne fűt pas noble, appar-
tenait, par suite de ses attributions de juge et de collecteur
d'impőt, á une classe sociale certainement plus élevée que les
autres Roumains, Pour s'assurer plus d'avantages, les kénézes
désiraient étre anoblis, c'est-á-dire se voir incorporés á la no-
blesse hongroise. Cet anoblissement dévait cependant entrainer une
conséquence néfaste: les Roumains, jusque-lá libres, furent con-
traints á s'abaísser au niveau social des serfs (,,iobagiones").
Pendant que le seigneur des Roumains avait été le roi en personne,
celui-ci les avait pu préserver des excés de pouvoir des kénézes,
mais dés que ceux-ci furent anoblis, ils devinrent les maitres
absolus des Roumains soumis á leur autorité, Notre charte fait
Dátum in villa (Hatz)ak, sexto die ipsius congregationis
nostre prenotate. Anno Domini Mmo CCCmo sexagesimo.
L'origínal, sur un parchemin détérioré, pourvu de la courroie d'atíache
enfilée d'un sceau perdu, se trouve aux Archives Nationales de Budapest.
ÍCollection Sólyom-Fekete).
Edition: A Hunyadmegyei Történelmi és Régészeti Társulat Évkönyve.
1882, p. 63.
voir qu'á cette époque les kénézes avaient déjá des serfs, mais que
ceux-ci, pour garder le souvenir de leur ancienne liberté, avaient
encore le droit d'assister aux audiences judiciaires en qualité de
jurés. Au point de vue économique, ils dépendaient du kénéze
sur le domaine de qui ils étaient établis. A partir du début du
XV e siécle les rois multipliérent leurs donations, et accordérent
aux kénézes anoblis toute une série de villages peuplés de Rou-
mains. Les historiens roumains reprochent souvent aux Hongrois
d'avoir réduit les grandes masses des paysans roumains á l'état
de servitude, mais ils oublient de remarquer que la cause de ce pro-
cessus est á chercher dans l'ambition des kénézes roumains qui
táchaient de se distinguer parmi leurs co-nationaux et de les
soumettre á leur pouvoir. Au XV e siécle la structure de la société
roumaine de Hátszeg subit une profonde modification. Les villages
qui jusque-lá avaient été soumis á l'autorité du roi, passent dans
la possession de certaines familles nobles d'origine kénézíale.
C'est ainsi que les familles de Demsus, de Morsina, de Csolnokos,
de Szálláspatak, de Szerencsen, de Szentgyörgy, de Brettye,
d'Osztró, de Pestény, de Klopotiva, de Tustya et de Szilvás s'em-
parent des domaines en question (cf. Csánki V, p. 83—149), Ce
grand nombre de gentilshommes qu'on trouve dans la région de
Hátszeg, sont presque tous les descendants des anciens kénézes
roumains, et c'est parmi eux qu'il faut chercher aussi les origines
des Hunyadi dont Maurice Wertner a cru reconnaitre l'ancétre
dans ce Surb qui est mentionné dans notre charte (Hunyad-
megyei Történeti és Régészeti Társulat Évkönyve, XI, p. 109). La
derniére théorie n'est pourtant appuyée d'aucune preuve sérieuse
(cf. L. Elekes, A Hunyadi kérdés. Mátyás király-emlékkönyv,
Budapest, 1940. I. p. 16). Comme on voit, les Hongrois, lóin
de vouloir transformer en parias les Roumains immigrés,
les admettaient dans leur noblesse, et ne les entravaient
guére de parcourir une brillanté carriére. Sous ce rapport il
suffit de rappeler la carriére particuliérement rapidé de Balk
et Drag, fils du voívode Sas, pour laquelle notre recueil offre
bien des témoignages. " — II convient d'attirer encore l'atten-
tion sur le fait que, selon cette charte, les colonies roumai-
nes jouissaíent d'une autonomie trés large dont la disparition n'est
pas due, comme les historiens roumains l'affirment, aux tendances
d'oppression de la population hongroise, mais á une évolution in-
térieure de l'organísation sociale des Roumains. Enfin il vaut la
peine d'analyser aussi ce grand nombre de noms de personnes
113.
24 juín 1360
er
Le roi Louis I confirme Staan filius Gurhes fidelis Olachus
noster de Maramorusiosur sa propre demande, dans la pos-
sesion du tiers du domaine de Zarvassov2 qui lui avait été donné
par Staan filius Iuan Kenezius de Zarvassov en tant que dot de
Madeleine, fille de ce kenéze. 3
qui sont compris dans notre charte et qui jettent une lumiére
particuliérement vive sur les conditions ethniques et culturelles
des Roumains transylvains du XIV e siécle. Plusíeurs noms sont
d'origine roumaine: Borbath (cf. roumain bárbat „homme"), Pytik
(cf. roumain pitic ,,nain"), et peut-étre Myk (cf. roumain mic
,,petit"; mais cela peut étre aussi une forme hypocoristique hon-
groise de Miklós „Nicolas"). Parmi les noms d'origine slave rap-
pelons Stoyan, Prodan, Dan, Nan, Dusa et Dragomir, et parmi
ceux qui font allusion aux saints de l'Église d'Orient: Kosta,
Koztantyn (Constantin), Román, Démétrius, Michael. Les deux
derniers groupes montrent nettement l'iníluence des Slaves et de
l'orthodoxíe que le peuple roumain avait subie dans la Pénin-
sule Balkaníque, Quelques autres noms d'origine turque remon-
tent á l'époque oü les Roumains, en route vers le Nord, avaient
vécu en compagnie de peuples de langue turque (Coumans,
Petchenégues). Rappelons, á ce propos, Chomak, Bay, Bazarab
et Balk et méme Sarachinus qui, au moyen áge, avait été le nom
des Mahométans (cf. L. Rásonyi—Nagy, Contributions á l'histoire
des premiéres cristallisations d'Etat des Roumains, AECO, I, p.
228, 231, 244).Ces noms dont le nombre peut étre facilement
augmenté á l'aide des chartes parues dans cette collection, mon-
trent jusqu'á l'évidence que les Roumains doívent avoir pénétré
en Transylvanie du cőté du Sud, parce que c'est la seule hypo-
thése qui fait comprendre la grandé fréquence des éléments turcs
aussi bien dans leur langue que dans la structure de leur société. Le
nom de Surb (qui équivaut á Sárb, nom roumain des Serbes) est
une preuve de plus en faveur de la thése de l'ímmigration mé-
ridionale.
1
C'est l'ancétre de la famille Gerhes de Szarvaszó (cf. Mihályi p. 49).
2
Zarvassov équivaut á Szarvaszó. C'est une dénomination purement hon-
groise qui désigne une vallée (cours d'eau) desséchée (aszó) en forme de
corne (szarv). Le nom roumain (Sarasáu) n'est qu'une adaptation du nom
hongrois. Le village se trouve au com. de Máramaros, entre Hosszúmező—
Cámpulung et Mármarossziget—Sighet.
3
C'est á la base de cette charte que Mihályi a essayé de prouver (o.
c. p. 49) que les kénézes roumains étaient considérés comme des gentilhom-
mes parce que seuls ces derniers avaient le droit de posséder un domaine
et d'en fairé don á autrui. Cette explication ne résiste par á la critique,
puisque selon le texte de la charte il ne s'agit pas d'une donation, mais d'une
dot que Stan, fils d'Ivan, avait accordée, avec la permission du roi, á sa
Dátum per manus venerabílis in Christo patris domini Nico-
lai, premissa apostolica gratia archiepiscopi Strigoniensis, locique
eiusdem comitis perpetui, aule nostre cancellarii dilecti et fidelis
nostri, anno Domini millesimo tercentesimo sexagesimo, octavo
Kalendas mensis Julii, regni autem nostri anno decimo nono.
(Suivent les noms des dignitaires).
114.
24 juin 1360
er
Louís I , roi de Hongrie, transcrit et confirme une charte de
bornage du chapitre d'Eger qui avait été délivrée pour Stephanus
et Johannes filii Ige woyvode Maromorusyensis au sujet de leur
domaine de Konyha 1
Dátum per manus venerabilis in Christo patris domini Ni-
colai archiepiscopi Strigoniensis locique eiusdem comitis perpetui,
aule nostre cancellarii dilecti et fidelis nostri, anno Domini mil-
lesimo tercentesimo sexagesimo, octavo Kalendas mensis Julii,
regni autem nostri anno decimo nono (Suivent les noms des di-
gnitaires) .
1
Les „hommes royaux" assistaient aux aífaíres de droit immobilier et
íonctíonnaient en qualité de témoins. Dans la plupart des cas, c'étaient les no-
bles de la région. Les personnes énumérées ci-dessus paraissent avoir été, d'aprés
leurs noms, des Roumains. Le nom de Stan de Róna se rencontre aussi dans
la charte 111.
2
II s'y agit certainement des domaines de Szlatinka, Hódpatakfalva, Ko-
pácsfalva, Deszeháza, Hernécsfalva et Sugatagfalva qui ont déjá été mention-
nés dans la charte 109. La riviére au bord de laquelle ils se trouvent, est la
Mára d'aujourd'hui.
3
Cf. les notes de la charte 82.
4
Mittelberg, en hongrois Felsőbánya, en latin médiéval Medius Mons,
ville miniére du com. de Szatmár qui dóit son nom allemand á ses mineurs im-
migrés. Le nom roumain de la localité est Baia Sprie. II est curíeux de re-
marquer que le nom de la montagne dite Kuzberch (c. á. d. Közbérc „mont
du milieu") correspond parfaítement á la dénominatíon aílemande qui est
une simple traduction du nom hongrois de la montagne voisíne.
3
Owas—Avas, en roumain Oua$ (emprunté du hongrois). C'est la
chaine de montagne qui sépare les comitats de Szatmár et Máramaros. La pos-
session Avas dóit avoir été aux environs de l'actuel Avasújfalu—Cerleze
(au coin Nord-Est du comitat Szatmár). Simon, fils de Maurice, „de genere
Pok" est mentionné en 1363 et en 1368 comme comte du com. de Máramaros;
et á plusieurs repríses comme celui de Kraszna, Szatmár et Ugocsa.
20 octobre 1360
Devant Etienne Bubek, grand justicier du pays, Thomas, ar-
chevéque de Kalocsa et Maitre Clément, fils de Pancrace, viennent
formuler la plainte que les fils de Laurent et de Nicolas de
Thelegd 1 n'aient pas fait avec eux un partage équitable des do-
maines de la famille, situés en Transylvanie et ailleurs. Parmi
les possessions on énumére Jeneo, Battyan, Olahthelek, Kwes,
1
Wruenyes, Look, Dobrachenhazá qui se trouvent au com. de Bihar,
le long de la Kőrös. Les officíers du chapitre de Várad font le
partage divisant en deux la possession d'Oláhtelek. Alias
autem possessiones olachales divisissent hoc modo quod una pos-
sessio Ewrmenes- vocata cum uno loco sessionali iuxta unum
rivulum Wruenespataka habito, sorté posita cessisset in ius et
proprietatem eorundem Georgii et Nicolai filiorum Nicolai preli-
batorum pro cuius equipollentia possessio Lwk2 vocata similiter cum
uno loco sessionali Tataraspatakfeor vocata sorté posita cessisset
magistris Johanni et Thome filiis Laurentii antedictis pro equipol-
lentia eorundem videlicet pro tertia portioné Dobrachonhaza et
Kwesdrew- sorté superposita cessisset domino archiepiscopo etc.
Dátum in Wissegrad quinto decimo die octavarum festi beati
Michaelís archangeli predictarum, anno Domini millesimo trecen-
tesimo sexagesimo.
Originál inconnu.
Transcription: Étienne Báthory, prince de Transylvanie, en 1572 (Ar-
chives Nationales de Budapest (Dl. 322).
Édition: Ortvay, Temesmegye IV, p. 90.
1
Les parties en cause sont les petits-fils de Thomas, „de genere Csa-
nád" (1256—99) qui est l'ancétre des Telegdy. L'ancétre patronyme de la
„gens" est Csanád, le neveu de saint Etienne (Karácsonyi, A magyar nemzet-
ségek, I, 346. avec arbre généalogique).
2
Les villages en question sont au com. de Bihar, dans la vallée de la
Kőrös Rapidé (Sebes Kőrös) et du ruisseau Gyepes, entre Nagyvárad et
Nagybáród—Bárodul mare. Jeneo (c. á. d. Jenő) auj. Kisjenő—lneu, au
Nord-Est de Nagyvárad; Battyán, auj. Mezöbottyán—Botean, ibid.; Wylak
(c. á. d. Újlak), auj. Pusztaujlak—Uilacul de$ert, au Nord de Mezőtelegd—
Tileagd; Oláhtelek, village disparu, autour de Pusztaújlak (cf. les notes de
la charte No. 15.); Kwes (c. á. d. Kües), auj. Kövesd—Cuie$d, au Nord-
Est de Mezőtelegd (probablement identique á Kwesdrew, c. á. d. Küesdrév
qui sera mentionné plus bas) Wruenyes, Ewrmenes, lisez Ürvényes, Ürményes,
auj. Örvend—Urivind. au Nord-Est de Mezőtelegd; Look, Lwk, c. á. d. Lok,
auj. Lokk—Iteu, au Nord-Ouest de Nagybáród; Dobrachenhaza, auj. Dubri-
csony—Dubricioiu, au Sud-Ouest de Nagybáród; Tataraspatakfeo (c. á. d.
116a.
Szentimre, le 22 janvier 1361.
Denis, voívode de Transylvanie, ordonne au chapitre tran-
sylvain d'installer Gilles, fils de Basarab de Szancsal, dans la
possession du domaine de Zoltán qui lui fut adjugé par voie ju-
diciaire contre la volonté des fils et des petits fils de Verner,
comtes de Kisd et d'Erked.
L'origínal, sur papier, porté au verso les traces d'un cachet (Archives
Nationales de Budapest. Dl. 29128).
Publié, avec une date erronée et des fautes de copie, dans Revista Is-
toricá, 1929, p. 148.
Paul
Jean, 1315
118.
1361—1362
Les villes de Nagybánya et de Felsőbánya adressent une
lettre á Benőit, fils de Hem, comte de Máramaros et d'Ugocsa,
pour lui demander de fairé un rapport sur les divers excés de
pouvoir du Roumain Drag, qui sont exposés dans le présent do-
cument.
Pour la généalogie et les autres membres de la famille, également pos-
sesseurs de Szancsal cf. Zimmermann—Werner, I, p. 79, 111, 130, Arch. Nat.
de Budapest, Dl. 29663, 29648, Anjou-Okm. V, p. 411. Aprés ce que nous
venons de dire, nous pouvons établir que ces noms de caractére cumano-
petchenégue qui étaient répandus chez les Roumains aussi, ne permettent
pas toujours d'en conclure á la nationalité roumaine de leurs porteurs.
1
Actuellement il n'y a pas de localité du nom Ozon en Máramaros.
2
Feyr (lisez: Fejér, c'est-á-dire fejér, fehér „blanc"). Comme on voít,
ce kénéze roumain avait un surnom hongrois.
L'originál, sur papier, porté au verso les traces d'un sceau de fermeture
Archives Nationales de Budapest. Collection du Musée National. XIV. sans
année, 190 piéces.
119.
Kernnek, le 2 juin 1362
er
Le roi Louis I accorde á comes Ladislaus filius Musad de
Almás1 in districtu castri nostri Deua2 residens et ses fíls Petrus,
1
Benőit Hymfy fut comte de Máramaros et d'Ugocsa en 1361—2. (Tört.
Tár, 1907, p. 24, 174).
2
En hongrois Asszonypataka, auj. Nagybánya—Baia Mare, ville dans
la partié Est du com. Szatmár,
3
Auj. Felsőbánya—Baia Sprie, com. Szatmár, á l'Est de Nagybánya.
V. encore Gustave Wenzel, Magyarország bányászatának kritikai története —
Histoire critique des mines de Hongrie, Budapest,
4
Selon toute probabilité il est question de Dragus II, fils de Gyula de
Gyulafalva. La derniére localité est prés des deux villes miniéres mention-
nées ci-dessus (Cf. les notes de la charte 82).
1
Almás, auj. Keresztényalmás ou Papalmás—Almaiul mic, com. de Hu-
nyad, au Sud de Déva. Son nom est d'origine hongroise (cf. alma „pomme",
almás „pommeraíe"), mais ses habitants dont il est question dans notre charte,
sont des Roumains.
2
Déva—Déva, chef-lieu du com. de Hunyad, sur la Maros. Jadis
c'était un cháteau royal qui formait le centre des districts roumains
envíronnants. Au Sud de Déva il y avait le domaine du cháteau
de Hunyad, également entouré de districts roumains, Nous avons
déjá vu que le point de départ de l'établissement massíf des Rou-
mains en Hunyad avait été la vallée de Hátszeg (cf. la charte 31.)
qui était prés des páturages alpestres. Au Nord de Hátszeg on
ne crée quelques colonies qu'á partir de la fin du XIII e siécle,
et l'immigration massive des Roumains n'y remonte qu'á la pre-
miére moitié du XIV e siécle. Au com. de Hunyad il y avait au moyen
áge quatre grands domaines royaux: ceux de Hátszeg, Hunyad,
Déva et Jófő (Dobra), et c'est dans leurs villages que vinrent
s'établir les premiers Roumains. Peu aprés aussi les grands pro-
priétaires et plus tard méme les petits propriétaires firent venir
des Roumains dans leurs villages. En Hunyad, et surtout dans
la partié Nord du comítat, les Hongrois ont certainement de-
vancé les Roumains. L'immigration des derniers ne fut partí-
culiérement intense que dés le XIV e siécle, et c'est au
siécle suivant qu'elle modifia profondément l'aspect démographi-
que de cette région. De nos jours c'est un des pays á forte ma-
jorité roumaine. Dans les notes de la charte 31 nous avons dé-
montré que le domaine du cháteau de Hátszeg dont les villages
kénéziaux furent les premiers á étre occupés par des Roumains,
présentait au XIV e siécle beaucoup plus de toponymes hongrois
que de toponymes roumains. Ceci vaut encore davantage pour
la partié Nord du comitat oü la population hongroise avait for-
mé, au XIII e siécle, une masse cohérente. Au siécle suivant on y
connait 80 villages dont 48 ont un nom manifestement hongrois.
Ce fait est d'autant plus sígnificatif qu'á la méme époque on n'y
rencontre aucun toponyme qui sóit d'origine roumaine. Yoici les
noms dont l'origine hongroise ne pourrait étre mise en doute:
Gyog, auj. Algyógy—Geoagiul-de-jos (cf. hongrois dió ,,noix"
-j- suffixe -d), Hunod, auj. Vajdahunyad—Hunedoara (dérivé
par le suffixe -d d'un nom de personne), Jwfiw auj.
Jófő—Dobra (de jó ,,bon" et fő ,,téte, source, orígine"), Aklus,
auj. Nagy- et Kisaklos, en roumain Ocoli§ul Mare et Mic (cf. akol
,,parc á bétail", aklos ,,endroit muni d'un parc á bétail"; le nom
roumain résulte d'un croisement du nom hongrois et du roumain
ocol ,,parc á bétail"), Almás, auj. Keresztényalmás—Almaiul
mic (cf. hongrois alma „pomme", almás „pommeraie"), Arany,
auj. Arany—Uroiu (le nom hongrois signifie ,,or"; le nom rou-
main qui en dérive, présente un changement phonétique régulier,
cf. lat. cuneum > cuniu > cuiu, Dobracsony > DobrácioiuJ, Ara-
nyas, auj. Aranyas—Aránies (cf. hongrois aranyas, aranyos
,,doré") Banpotaka, auj. Bánpataka—Banpotoc (litt. ,,le ruisseau
du ban"), Benchench auj. Bencenc—Bintinti (ancienne forme hon-
groise de Vincentius), Bodughazunfolua, auj. Kőboldogfalva —
Sánta Maria de piatrá (c. á. d. „Sainte-Marie de pierre"), Chol-
nukus, auj. Csolnakos (cf. csolnak ,,canot") — Cinci§, Fenes
(disparu, du fenyő ,,pin"), Folt, auj. Folt (cf. hongrois folt
,,tache") Hozywligeth, auj. Szúliget—Sulighete (l'ancien nom
signifie en hongrois: ,,long bosquet"), Igesd (disparu, dénvé d'un
nom de personne), Elye, auj. Marosillye—Ilia (cf. No. 20), Kiz-
kayan, auj. Alsókajánel—Cáinel de jos (c'est probablement un
nom d'origine turque, cf. D. Pais, MNy. XXV, p. 127—8; la déno-
mination roumaine est due á une étymologie populaire, cf. rou-
main cáine ,,chien"), Kayanfw (disparu; cf. le nom précédent et
hongrois fő „téte"), Kayanthw (disparu; cf. le nom précédent et
hongrois tó ,,lac"), Kalantelek auj. Kiskajan—Cálan, Kavapataka,
auj. Kaun-Cáuni (cf. hongrois káva „margelle de puits, rebord"
et pataka „ruisseau"; le nom moderne est repris du roumain),
Kemend, auj. Kéménd—Chimindia (cf. kemény „dure") Kyriztur,
auj, Csernakeresztur—Cri§tur (le nom hongrois composé de ke-
reszt „croix" et úr „seigneur", signifie: „le Seigneur de la croix").
Felkytid et Alkytid, auj. Kitid-Chitid (cf. kettő, ketted „deux,
deuxiéme"), Kezeptelek (c. á. d. Középtelek, litt. „parcelle du
milieu"), auj. Zsoszán—Josani (le nom actuel est d'origine rou-
maine, cf, jos „bas"), Kysfalu („petit village", disparu), Kuespotak
(c, á d. Kövespatak „riviére caillouteuse", disparu), Losad, auj.
Lozsád—Jeledinti (le nom hongrois est dérivé d'un nom de per-
sonne á l'aide du suffixe -d), Mezed (cf. mező „champs"+ -d,
disparu), Nadasd, auj. Nádasdia—Nádásdia (cf. nád „canne",
nádas „cannaie" + -d), Nándor, auj, Nándor—Nandru (cf. le nom
de personne Nándor „Ferdinánd"), Nempty, auj. Marosnémeti—
Mintia (cf, hongrois német „allemand"), Pestus, auj, Al et Felpes-
tes—Pestisül Mic et Mare (cf, hongrois pest „four"), Apály alio
nomine Vruzfolu (disparu; le premier nom est Apáti, cf. apát
„abbé, supérieur", le second Oroszfalu, c, á, d. „village russe"),
Vluesagh (c. á, d. Ölyveság, litt, „branche de fleuve visitée de
buses"), auj. Nándorválya—Valea Nandrului, Pyspuki (c, á. d.
Püspöki „épiscopal"), auj, Piski—Simeria, Rakustd, auj. Rákösd
—Rácá§tia (cf. rák „écrevisse", rákos „cours d'eau plein d'écre-
visses"), Salfalua („village de Saul"), auj. Sárfalva—Sáule§ti
(cf. Saul), Zaad, auj. Guraszáda (cf. No. 20), Zekespathak (c.
á. d. Székespatak „eau sodique"), auj. Szent györgyválya—Valea
Sángiorzului (le nom roumain est d'origine hongroise, mais ce
válya qu'on voit paraitre dans la dénomination moderne, est em-
prunté du roum. valea „vallée"), Zenthandreas, auj. Szentandrás
—Sántandreiu („Saint-André"), Zentgewrg (c. á. d. Szentgyörgy
„Saint Georges"), auj, Sztrigyszentgyörgy—Streinsánglor (nom
d'origine hongroise), Zenthemruh (Szentimre, c, á, d. „Saint-
Emeric", disparu), Scenkyral, auj. Szentkirály—Sáncraiu („roi
saint"), Tamaspataka, auj, Tamáspataka (c, á, d. „le ruisseau de
Thomas")—Támásasa, Thoty, auj. Nagy- Kistóti—Toltia (cf. Tót
„slave, slovaque, croate"), Zalasd, auj. Zalasd—Zalasti (cf, le nom
de Zala + -sd).
En outre, on y trouve les localités suivantes: Déva, auj. Déva
—Déva (nom d'origine douteuse), Veczel, auj, Vecel—Vetel (nom
d'origine allemande, cf. No. 11), Alpháza (disparu; son premier
élément est un nom turc, cf. alp. alyp „héros", le second est le
hongrois háza c, á, d. „sa maison"), Babulna, auj, Bábolna—
Bobálna (nom d'origine slave), Bachi, auj. Bácsi—Bácea (dérivé
de Bács nom d'origine turque), Bakay, auj, Bokajfelfalu—Bá-
cáinfi (dérivé d'un nom de personne), Baranchka, auj, Branyicska