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Ibrahim Issa
Introduction et notes
de Jean-Dominique Pénel
Du même auteur
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-12854-5
EAN : 9782296128545
1959 – l’auteur à 30 ans
Stagiaire au studio école de la SORAFOM
I- L’HOMME ET L’ŒUVRE
1- L’auteur
Quand paraît son premier livre, Grandes Eaux Noires,
Ibrahim Issa est âgé de 30 ans, toutefois, s’il faut en croire
Sahidou Alou, dans la préface qu’il a rédigée en 1979 pour
La vie et ses facéties, le texte aurait été achevé dès 1952, quand
l’auteur n’avait encore que 23 ans. Voici, en effet, le texte
intégral de cette courte préface :
1 Ibrahim Issa dit, parlant de son premier feu de brousse, dans Nous de la
coloniale : "Il devait s'allumer, hélas, d'autres feux dans ma vie, des brasiers
qui ne brûlent pas, des incendies sans flammes, sans fumée et qui
consument autant que la chaleur de la géhenne" (p 30).
9
l’imagination et la conception l’emportaient sur la routine,
donnent à son œuvre un attrait particulier et en accroissent le
sérieux et la crédibilité.
Auteur des Grandes Eaux Noires écrit en 1952, publié
en 19602, par un des tout premiers livres produits par l’un des
nôtres, Ibrahim Issa a cependant beaucoup écrit et peu publié,
pour toutes les raisons liées aux problèmes de l’édition en
Afrique, mais aussi parce qu’amoureux de la perfection, il est
extrêmement exigeant avec lui-même et ne consent qu’avec
parcimonie à considérer un texte comme publiable. Il a
cependant publié une série de poèmes et achevé deux romans
actuellement en voie d’édition3.
Des différents postes qu’il occupa dans notre administration,
jusqu’à la radiodiffusion et à l’information auxquelles il
consacra le meilleur de son temps et le meilleur de lui-même et
jusqu’aux hautes fonctions qu’il exerce actuellement à la tête
d’une importante société privée, faisant là aussi figure de
pionnier pour l’élite nigérienne, Ibrahim Issa a accumulé une
assez longue expérience, vivant dans ses heurs et malheurs le
tumulte de la vie politique nigérienne, affichant une apparente
nonchalance qui cache mal un nationalisme révolutionnaire sous
une pipe bourgeoise".
10
région de Gouré, il vit ses premières années dans sa famille
maternelle, ses parents s’étant séparés peu après sa naissance.
Son père l’enlève à sa lignée maternelle pour l’envoyer à
l’école, ce qui fut, à l’époque, considéré comme une sorte de
punition, de vengeance contre sa mère5. Il va donc à l’école
de Gouré de 1935 à 1940, puis à l’école régionale de Zinder
de 1940 à 1943 où il obtient son certificat d’études primaires
indigène. Il part ensuite à l’école primaire supérieure à
Niamey de 1943 à 1947 d’où il sort avec son diplôme6. Dès
l’année1948, il entre dans la fonction publique, au Ministère
des Postes et Télécommunications où il sert jusqu’en 1959.
Durant cette période, il est affecté en plusieurs endroits – et
il est, entre autres, chef de la station radio à Ouallam de 1952
à 1955.
Depuis novembre 1946, après la promulgation de la
quatrième République française, qui donne accès à la vie
politique par le biais des élections, du droit à l'association et
à l'expression, la vie au Niger s'anime. Ibrahim Issa y
participe activement7, ce qui explique que, sous le
gouvernement Sawaba8 de Djibo Bakary, il est nommé chef
de cabinet du ministre de l’élevage en 1958-1959.
En 1959, quelques mois après la chute de Djibo Bakary9,
suite à la campagne qu’il avait menée pour le Non au
11
referendum de septembre 1958 -, il part en France à la
Société de Radiodiffusion de la France d’Outre-Mer
(Sorafom) : cette institution de la Radiodiffusion Télévision
Française (RTF) avait été créée en 1955 par le musicien et
écrivain Pierre Schaeffer10 pour former des Africains
capables de produire des émissions pour leurs pays (y
compris dans les langues locales) et d'animer des radios, une
fois rentrés chez eux11. La formation avait lieu près de Paris,
à Maison-Laffitte. Ibrahim Issa y obtiendra son diplôme12.
C’est à ce moment qu’il rencontre un des pères de la
Négritude, Léon Gontran Damas13 qui était précisément, de
1958 à 1962, conseiller technique à la Sorafom chargé des
relations culturelles. Il lui dédiera plus tard un de ses
poèmes, "Africa", en mentionnant : "Dédié à Léon Damas qui
m’a tant aidé en Europe"14. Il n'est pas possible de savoir de
quelle nature a été l'aide concrète de Damas et aucune étude
n'a été menée pour examiner si la poésie et la prose
d'Ibrahim Issa ont été influencées par celles du Guyanais,
mais cela mérite réflexion.
De retour au Niger, il est chef de la cellule des
programmes radio à Zinder, puis il repart en France au
Centre supérieur de journalisme de l’université de
12
Strasbourg. Muni de son diplôme15, en 1961, il rentre au pays
où il devient directeur de l’information et de la presse de
1961 à 1963. Il peut alors utiliser sa plume dans les
éditoriaux et les colonnes de la presse nationale – textes qui
n'ont jamais été inventoriés.
En 1963, sous le régime de Diori Hamani et Boubou
Hama, il est arrêté et emprisonné jusqu’en 1967 pour raisons
politiques liées à ses anciennes sympathies envers le Sawaba.
A sa sortie de prison, il est nommé directeur administratif et
financier de la Société nigérienne de cimenterie de Malbaza,
créée en 1963.
Le 20 février 1971, il devient directeur, pour le Niger, de
la compagnie pétrolière Texaco16 jusqu’en octobre 1975 où il
est à nouveau arrêté et emprisonné : en effet, en août 1975,
après une tentative de coup d’Etat contre le nouveau
président, Seyni Kountché (lui-même parvenu au pouvoir
par ce moyen en avril 1974), les anciens partisans du Sawaba,
bien que n’ayant pas forcément de lien direct avec les
putschistes, furent arrêtés – l’écrivain Mamani Abdoulaye
figurant comme Ibrahim Issa dans le lot.
Après sa libération, en 1978, il reprend son poste à la
Texaco jusqu’à sa retraite en 1984. Miné par un mal qu’il dit
avoir contracté au cours de son incarcération, il meurt à l’âge
de 57 ans, le 21 février 1986, à Niamey.
Ibrahim Issa était père de douze enfants.
2- L’œuvre
Son œuvre écrite n’a jamais été entièrement répertoriée,
alors qu'elle n'est pas très volumineuse ; elle peut se classer
en quatre catégories :
créée en 1901.
13
a- Les articles et poèmes parus dans divers journaux et
revues
- Ibrahim Issa a commencé à publier des poèmes en
1955 dans la revue Trait d’Union (il a alors vingt-six ans) et en
1956-57 dans Niger Information. Il en a publié quelques autres,
entre 1971 et 1974 dans Le Niger17.
- Il a publié aussi divers articles, dans Le Niger, Sahel
Hebdo, Sahel Dimanche et Kazel, mais on n’en a jamais fait
l’inventaire exhaustif.
14
éditions La Pensée Universelle en 1982. C'est le frère de Jean
d'Halluin, Georges d'Halluin, qui eut l'idée en 1967 d'ouvrir,
au sein des éditions du Scorpion, une édition à compte
d'auteur. Quand les éditions firent faillite, Alain Moreau
reprit la même idée et créa La Pensée Universelle, avec
Georges d'Halluin comme directeur de fabrication – C'est
donc une édition à compte d’auteur21. Il est remarquable que
plusieurs écrivains nigériens suivront la voie ouverte par
Ibrahim Issa dans ce procédé, coûteux, d’édition22. Quand il
publie ce texte autobiographique, Ibrahim Issa, qui est sorti
de prison un an plus tôt, est âgé de cinquante-trois ans.
Notons que Mamani Abdoulaye, libéré la même année
que lui, publiera aussi son roman Sarraounia, l'année d'après,
en 1980.
c- Les préfaces
Il a rédigé deux préfaces pour des écrivains nigériens :
une pour A l’ombre des anciens (Imprimerie nationale du Niger,
sans date) de Diallo Amadou Hassane23 ; une autre pour
Caprices du destin24 de Mahamadou Halilou Sabbo (Imprimerie
nationale du Niger, Niamey, 1981).
d- Les inédits
Il existe des documents manuscrits inédits,
principalement un roman intitulé Docteur Diallo, dont les
21 D’après les manuscrits gardés par la famille, il semble qu’Ibrahim Issa
ait rédigé à l’intention de l’ambassadeur des USA une brève présentation
de son livre pour solliciter une subvention ou une aide à la publication,
mais on ignore le résultat de sa démarche – ni même si la démarche a eu
effectivement lieu.
22 On peut citer : Albert Issa (Ballades poétiques, 1986) ; Kélétigui Mariko
15
deux versions sont malheureusement, l’une et l’autre,
inachevées, ce qui rend désormais le texte impubliable pour
un grand public et exclusivement utiles à des critiques
littéraires ou à des chercheurs qui s’intéresseraient à l’œuvre
d’Ibrahim Issa. Pourtant, en 1971, dans la revue Niger, n°14,
de juin 197125, Boubou Hama, président de l’Assemblée
nationale et écrivain prolixe, interrogé par Issoufou Diawara
sur la littérature nigérienne, affirmait :
mentionnés.
16
On doit également ajouter qu’à la fin de Nous de la
coloniale, il annonçait la suite de son autobiographie :
17
- Grandes eaux Noires a connu un sort malheureux et
l’auteur s’en est expliqué dans l’interview, mentionné plus
haut, avec Madame Hertzberger-Fofana :
18
1974, mais dont les activités politiques débutaient vers 1946,
ce sujet étant tabou et dangereux35 ?
Il est donc évident que les péripéties politiques de
l’homme ont freiné et partiellement bloqué la création
littéraire de l’écrivain, ce qui est fort dommageable pour la
littérature nigérienne d’expression française.
Le Niger a cependant tenu à l’honorer - lui qui fut un
temps, en 1974, président de l’association des écrivains du
Niger36 - puisque, à titre posthume, le premier Grand Prix
Boubou Hama37 lui a été attribué en 1989.
19
l'objet d'appel et, avec le temps, l'auteur et l'éditeur s'en
tirèrent à moindres frais.
Une version en pièce de théâtre sera présentée en 1948 et
un film en 195940, c'est-à-dire l’année même où l’éditeur fait
paraître Grandes Eaux Noires.
Il est d’ailleurs remarquable de relever que c’est, en
définitive, le même thème que Boris Vian et Ibrahim Issa
abordent : celui de la rencontre de l’Autre, à travers le
rapport Noir Blanc, même si le traitement littéraire de la
question, et particulièrement de la description de la violence,
n’est pas du tout identique chez les deux écrivains.
Jean D’Halluin publiera plusieurs livres de Boris Vian41,
mais aussi d’autres auteurs célèbres de la littérature
contemporaine comme Raymond Queneau42, Yvan
Audouard43 et des auteurs de romans policiers comme James
Hadley Chase, Maurice Raphaël, Dekobra44, etc.
Ibrahim Issa connaissait nécessairement, sinon les textes,
du moins la notoriété de ces auteurs, sur la liste desquels son
nom allait s'ajouter.
Les éditions du Scorpion proposaient à leurs lecteurs
plusieurs collections : Les Romans noirs, La Série blanche,
40 Film de Michel Gast : il a 29 ans et réalise son premier film. Boris Vian
affreux, 1948 ; Elles se rendent pas compte, 1950. Mais aussi un texte
littéraire célèbre : L’automne à Pékin en 1947.
42 Raymond Queneau (1903-1976) publie, sous le pseudonyme Sally
Mara, en 1947 On est toujours trop bon avec les femmes et en 1950 Journal
intime.
43 Yvan Audouard (1914-2004) publie Au petit poil en 1949.
44 James Hadley Chase (1908-1985) auteur britannique de romans
20
La Société de minuit, Les Gants noirs, Histoire de rire, et
Alternance.
Dans la collection Alternance, où paraîtra l'ouvrage
d'Ibrahim Issa, Jean D’Halluin publiera un grand nombre
d’auteurs :
- Ainsi, en 1959, la même année que Grandes Eaux Noires, le
Guadeloupéen Albert Béville, qui publie sous le pseudonyme
de Paul Niger45, fait paraître son premier roman Les Puissants.
Rappelons que Paul Niger sera l’ami d’un autre
Guadeloupéen, Guy Tirolien, qui fut, pendant la période
coloniale au Niger, chef des subdivisions de Dakoro et de
Maïnè Soroa, puis, après l’indépendance, Commissaire à
l'information culturelle de 1961 à 1965, au moment même
où Ibrahim Issa dirigeait le service de l’information. Ibrahim
Issa et Guy Tirolien se connaissaient comme en témoigne
dans La vie et ses facéties, le long poème "Africa" qui porte en
dédicace : "A Guy Tirolien46 en souvenir de son séjour au Niger".
- Quelques années avant, dans cette même collection
Alternance, Georges Arnaud (1917-1987) avait publié en
1953 Les oreilles sur le dos : or, il était déjà connu pour
plusieurs ouvrages dont, en 1950, Le salaire de la peur, célèbre
roman, qui sera mis en film en 1953 par H.G. Clouzot avec
pour acteurs Yves Montand et Charles Vanel. Plus tard,
Georges Arnaud prendra position contre la guerre d’Algérie
et la pratique des tortures47 ; c’est pourquoi, en 1961, il
s’exilera en Algérie, où il aura pour compagnon d’exil :
Mamani Abdoulaye, ami d’Ibrahim Issa et, même,
Présence Africaine à Paris. Guy Tirolien eut un fils avec une Nigérienne ;
ce fils, compromis dans une tentative de coup d'Etat contre S. Kountché,
sera exécuté. On trouve aussi chez Mamani Abdoulaye des références à
Guy Tirolien : cf. J.D. Pénel Rencontre (Niamey, Ténéré, 1990) vol 1, p 56.
47 Comme en témoigne son livre écrit avec Jacques Vergès : Pour Djamila
21
compagnon d’infortune puisqu’ils seront tous deux
emprisonnés sous le régime Kountché.
est aussi l'auteur de : Fatou, peau noire (Paris, Colbert, 1942), Au soleil de la
brousse (Paris, Aillaud, 1946), Naoun ou le roman de René Caillé (Paris,
Dauphin, 1952), Malamine, soldat de Brazza (Paris, radiodiffusion, 1959),
etc.
49 Dans le poème "Africa" de La vie et ses facéties, il s’exclame : "Ô ! Paris,
22
aussi ceux d’Ibrahim Issa. Les préoccupations qu'il exprime
dans son livre se trouvent ainsi resituées dans celles de son
époque et permettent, en même temps, d'en apprécier
l'originalité.
* repères intellectuels
23
eux-mêmes. Ces deux films seront interdits : le premier
parce qu'on voyait une bagarre entre un Noir et un Blanc50 ;
le second parce que le thème, pourtant entièrement conçu
par les élèves, était trop fort et osé pour l'époque.
Par rapport aux autres préoccupations d'Ibrahim Issa, il
faut citer, en dehors des nombreuses études sur les Zarma-
Songhay51, deux articles de Rouch sur les fresques du Sahara
: "Les gravures rupestres de Kourki" Bulletin IFAN, Dakar
1949 et "Contribution à l'étude du site rupestre de Tessalit"
Notes africaines n°79 IFAN Dakar 1958.
L'attachement de Rouch au fleuve Niger est bien connu :
il effectue un périple de neuf mois, de juillet 1946 à avril
1947, en pirogue sur le fleuve Niger, depuis la source en
Guinée jusqu'à l'embouchure au Nigeria, et il en fait le récit
dans 22 articles publiés entre le 25 juillet et le 23 août 1951
dans le journal Franc-Tireur et dans un court livre Le Niger en
pirogue (Paris, Nathan, 1954). Le dernier article du 23 août
1951 aborde exactement le thème qui sera celui d'Ibrahim
Issa : Jean Rouch réfléchit, en pleine période coloniale, sur
les rapports entre Noirs et Blancs. Il se demande à quelles
conditions, ils pourront véritablement se rencontrer,
s'estimer et avoir des rapports d'égaux à égaux. D'où, né
dans l'incompréhension coloniale, cet espoir exprimé dans sa
dernière phrase : "Alors, l'homme noir et l'homme blanc seront
amis"52.
On pourrait encore citer d’autres auteurs comme l’écri-
vain noir américain, Richard Wright (1908-1960),
cofondateur de Présence Africaine, qui vivait en France
par les éditions Mille et une nuits, justement sous le titre Alors le Noir et le
Blanc seront amis. Carnets de mission 1946-1951.
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depuis 1947, et dont l’œuvre porte sur les rapports entre
communautés blanches et noires aux USA ainsi qu’en
témoignent ses romans, comme Enfants de l’oncle Tom (1938),
Un enfant du pays (1940), Douze millions de voix noires (1941),
Black Boy (1945), et ses essais comme Black Power (1954),
Ecoute, homme blanc ! (1957), etc. Car, le livre d’Ibrahim Issa
traite aussi, mais sous l’angle africain, des mêmes relations
Blancs Noirs.
* repères politiques
La décolonisation
D’autre part, depuis la fin de la Deuxième Guerre
mondiale, le monde est en plein rééquilibrage politique et les
anciennes colonies progressivement se soustraient du joug
colonial et manifestent la volonté d’établir désormais des
relations moins inégalitaires avec les anciens colonisateurs
blancs (britanniques, français, belges, portugais, hollandais,
espagnols…) : 1947, indépendance de l’Inde et partition avec
le Pakistan ; 1954 : accords de Genève entre le Vietnam du
Nord et la France qui, la même année, rend à l’Inde les
comptoirs qu’elle occupait ; début de l’insurrection
algérienne. 1955 : indépendance du Soudan ; 1956 :
indépendance du Maroc et de la Tunisie. 1957 :
Indépendance du Ghana.
En 1959, nous sommes donc à quelques mois de l’indé-
pendance des anciens territoires français d'outre-mer (dont le
Niger, qui deviendra indépendant le 3 août 1960) et de la
colonie belge du Congo53 - Ibrahim Issa a d'ailleurs consacré
un long poème à Lumumba dans La vie et ses facéties.
Et il est évident que le thème abordé par Ibrahim Issa
dans Grandes Eaux Noires reflète cette situation de conflits
entre des espaces et des communautés culturelles différentes.
Ainsi, au moment où les relations coloniales touchent à leur
53 Le Congo est indépendant le 30 juin 1960 ; le Rwanda et le Burundi le
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