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Université Pierre et Marie Curie

Prof. : Emmanuel Rollinde

Notes de cours : UE LP101B

Energie et Travail

Chapitre 1 : Introduction

1-1 Caractéristiques d’un mouvement

Nous avons montré au cours précédent comment les forces agissent sur un mouvement. Un
objet qui n’est soumis à aucune force garde une vitesse constante.
Si on connait les forces qui s’appliquent à un objet, alors on connait la variation de sa vitesse
(vecteur) :
- la position X (avec trois coordonnées)
- la vitesse, soit la dérivée de la position par rapport au temps
- l’accélération, soit la dérivée seconde de la position

Les lois de Newton relient les forces (qui peuvent dépendre de la position et de la vitesse) à
l’accélération. On obtient alors des équations différentielles du second ordre (car elles
contiennent des dérivées secondes…) par rapport à la position de l’objet.
Donc il suffit de connaitre la position et la vitesse initiale pour décrire le mouvement d’un
objet ponctuel.

Ex. chute libre d’un objet, lâché à une hauteur h, avec une vitesse verticale nulle :
F =ma
la force est égale au poids : F = - m g z
Donc selon les axes x et y, l’accélération est nulle, la vitesse est constante.
Selon l’axe Selon l’axe z :
-g = az = dvz/dt (1)
donc, vz = -g t + C avec C = vz(t=0) = 0 (2)
dz/dt = vz , donc, z = -1/2 g t2 + z(t=0) = -1/2 g t2 + h (3)

On peut donc en conclure que cet objet atteindra le sol lorsque z = 0, donc pour
t2 = 2h/g ---- si h est en mètre, et g en m/s2 (accélération), on obtiendra t en seconde
La projection de la vitesse selon l’axe z est alors obtenue en remplaçant t par sa valeur dans
l’équation (2). vz = sqrt(2 g h) --- « racine de 2 gh »

Le caractère vectorielle de ces relations permet de comprendre que le mouvement selon l’axe
z est indépendant du mouvement selon l’axe x ou y. Ainsi, un objet A lancé avec une vitesse
initiale horizontale va atteindre le sol au même moment qu’un objet B lancé sans vitesse
initiale ; leur vitesse projetée sur l’axe z sera la même ; par contre, la norme de leur vitesse
sera différente car l’objet A conserve une vitesse horizontale non nulle.
La comparaison de ces deux mouvements est visible sur un film (amateur) sur dailymotion :
http://www.dailymotion.com/video/x724wr_chute-libre_people

1-2 Description locale et globale

Les lois de Newton sont une description locale du mouvement. Elles sont idéales pour décrire
la trajectoire suivie au cours du temps par un objet. Mais la résolution de ces équations peut
parfois être compliquée.

Il est alors possible, et recommandé, d’utiliser une description globale, qui s’attache
uniquement à la variation de quantité (que nous allons définir) entre le début et la fin du
mouvement. Ces quantités, les énergies, vont caractériser de manière unique le mouvement et
remplaceront donc la position d’une part (l’énergie potentielle) et la vitesse d’autre part
(l’énergie cinétique).

Pour passer d’une description locale à une description globale, nous allons agir comme en
mathématique pour passer de la pente de la tangente à la pente d’une corde, nous allons
intégrer les équations du mouvement.
En faisant ce travail, nous allons comprendre comment définir proprement les énergies
caractéristiques du mouvement. Ce sera l’objet du chapitre suivant.

Avant de poursuivre, il faut insister sur le fait que l’énergie est une notion abstraite, comme la
notion de force au chapitre précédent. Elle concerne l’état d’un système.
Les physiciens définissent des grandeurs qui décrivent l’état d’un système, de telle sorte que
l’on puisse toujours vérifier, pour un système isolé, la conservation de l’énergie ; ce qui sera
traité ensuite.

Chapitre 2 : De la loi de Newton aux premières énergies

2-1 le Théorème de l’Energie cinétique

Remarque : cette section va vous montrer la démonstration du théorème de l’énergie cinétique


(TEC) à partir de la loi de Newton. Vous pouvez évidemment utiliser le TEC sans
comprendre cette démonstration. Mais, comme toujours, il est préférable de comprendre
l’origine des relations que vous utilisez.
Dans la loi de Newton, nous avons une égalité entre deux fonctions, la force et l’accélération,
qui dépendent du temps (via la position et la vitesse pour la force) :
Un objet est soumis à une force F le long d’une trajectoire.
F = ma = m dv/dt

Il parcourt une certaine trajectoire du point A au point B. Cette loi est valable en tout point de
la trajectoire. Les positions A et B sont connues (départ et arrivée), mais nous ne connaissons
pas à priori la trajectoire suivie par le système.

a / projection de la loi de Newton le long de la trajectoire

Nous avons le droit d’imaginer un petit bout de la trajectoire, et de projeter cette relation sur
le vecteur directeur de cette trajectoire, dl.

- projection de la force :

La force n’est pas nécessairement dirigée selon dl. Vous pouvez imaginer le poids d’un objet
se déplaçant sur une table horizontale. Dans ce cas particulier, le poids n’a aucun effet sur le
mouvement. Ou encore, si vous tirez un objet sur un rail, alors que votre bras n’est pas
parallèle à ce rail (cas du dessin ci-dessus), seule une partie de votre force est utilisée pour
modifier le mouvement. C’est ce qu’on peut appeler la partie « utile » de la force, celle qui
va dans le sens du déplacement, soit la projection de la force, Fdl. Ce n’est plus un vecteur,
mais seulement la norme de la projection selon l’axe dl. Pour projeter un vecteur, on utilise le
produit scalaire :
Fdl = F . dl = F dl cos(θ)
Pour le calculer, il faut connaitre
- la norme de la force
- l’angle entre la force et la trajectoire

- projection de l’accélération

On utilise de la même manière le produit scalaire, m a.dl.


L’accélération est reliée à la vitesse par : a = dv/dt
La trajectoire est obligatoirement orientée selon la vitesse. Pendant un instant dt, la longueur
parcourue est dl = v dt (en norme). Donc (en vecteur) dl = v dt

Ainsi, a.dl = dv/dt . v dt = dv.v = d(1/2 v2) !!!

- projection de la loi de Newton

En remettant les deux parties ensemble, on obtient :


F.dl = d(1/2 m v2)

b / intégration entre le départ et l’arrivée

préliminaire :
On sait que dF correspond à une petite variation d’une fonction F. Par ailleurs, si F dépend de
x, et que F’(x) = f(x) alors
dF = f (x) dx. F est la primitive de f.
Lorsqu’une intégrale peut s’écrire sous la forme ∫ f(x) dx = ∫ dF , alors le résultat est égale à
f(B) – f(A) = Δf
Et ne dépend pas de la façon dont le trajet va de A à B.

Dans la suite, je note l’intégrale entre A et B avec le signe ∫ sans spécifier les points de
départ et d’arrivée.

Il faut distinguer
df : variation infinitésimale (locale)
Δf : variation globale

Le TEC… A CONNAITRE PAR COEUR


∫ F.dl = ∫ d(1/2 m v2) = Δ (1/2 m v2)

Soit un système soumis à une force F sur un trajet allant de A à B


- un travail sur un petit déplacement (travail infinitésimal) par dW = F.dl
- le travail WA-B comme l’intégrale de dW WA-B = ∫AB F.dl
2
- l’énergie cinétique : Ec = ½ m v

WA-B = Ec(B) – Ec(A)


Ainsi, la 2ème loi de Newton, projetée dans la direction du mouvement et intégrée, nous dit
que la variation d’une forme d’énergie (Ec) est égale à la variation d’une autre forme
d’énergie associée à une force (W).

L’unité d’une énergie doit donc être celle de mv2


C'est-à-dire kg.m2s-2 ou N.m ou encore le Joule [J] ; dimension : ML2T-2
Le travail a les mêmes unités que F.dl soit F.L donc à nouveau N.m
Le travail et l’énergie ont la même unité, le Joule, et correspond à l’effet d’une force de 1N
appliquée sur un système sur une longueur de 1 m

Il reste encore à comprendre comment doit être calculé le travail W.

2-2 Travail

a/ calcul direct du travail

Nous allons calculer le travail dans différent cas, et appliquer le TEC. Selon les cas, la
difficulté principale consiste en définir correctement le vecteur dl.

• Chute libre

On considère un système de masse m, tombant d’une hauteur h. On cherche sa vitesse au sol.


La force unique, le poids, est dirigée selon l’axe Oz.
On définit les axes Ox, Oy et Oz avec les vecteurs unitaires ex ey ez respectivement.
Quelque soit le déplacement exacte (qui dépend de la vitesse horizontale initiale), la
projection du poids sur le déplacement s’écrit :
F. dl = -mg ez . (dx ex + dy ey + dz ez) = - mg dz --- l’axe Oz étant orienté vers le haut

Donc W = ∫ -mg dz = - mg ∫ dz = - mg (0-h) = mg h

La norme de la vitesse peut se décomposer selon la vitesse verticale et la vitesse dans le plan
Oxy : V2 = Vz2 + Vxy2
Le TEC nous dit :

½ m (V(z=0)2 – V(z=h)2) = W = mgh


Mais il faut utiliser la loi de Newton pour justifier que la vitesse Vxy ne varie pas.
Ainsi,
½ m (Vz(z=0)2 – Vz(z=h)2) = mgh
On retrouve, pour une vitesse verticale nulle au départ, la relation :
Vz2 = 2 gh

• Chariot sur coussin d’air horizontal

Le coussin d’air permet de dire qu’il n’y a pas de frottement. Donc la seule force est le poids,
vertical, et la réaction du support, vertical également. Or, le mouvement est par définition
horizontal.
On peut alors
i/ calculer la norme de la réaction
L’accélération est nulle selon Oz. Donc la somme de force est nulle selon la direction
verticale, dont la réaction est égale au poids.

ii/ comprendre le mouvement sur la table horizontale.


- par Newton : il n’y a pas de force selon Oxy, donc il s’agit d’un Mouvement
Rectiligne Uniforme
- par le TEC : les forces sont perpendiculaires au mouvement, donc le travail est nul.
Ainsi, l’énergie cinétique, et donc la norme de la vitesse, sont constantes. Par contre le
TEC ne permet pas de conclure sur la direction de la vitesse !

• Chariot sur support incliné

Un système ponctuel, de masse m, glisse le long d’une pente inclinée d’un angle θ. Il part
d’une altitude h (point A, on peut aussi donner la longueur L avec sin θ = h/L), quelle est la
vitesse en bas (point B) ?

Les deux forces en jeu sont, le poids et la réaction du support.


La réaction est perpendiculaire au déplacement, donc le travail de la réaction est nul.
A nouveau, il faut calculer le travail du poids.
Si on appelle Ox’, le plan du support, orienté de A vers B. Alors il faudrait tout d’abord
projeter le poids sur l’axe Ox’ : Px’ = mg sin θ (on doit vérifier que si θ = 0 degré, alors la
projection du poids est bien nulle). Donc W = ∫ mg sin θ dx’ = mg sin θ L = mg h.
On peut aller plus vite, en considérant les axes Ox,Oy horizontaux et Oz vertical (comme
précédemment). Dans ce cas, on retrouve
W = ∫ -mg dz [avec dz correspondant à la variation en z lors d’un petit déplacement le long
de l’axe Ox’]
W = - mg ∫ dz = - mg (0-h) = mgh

Donc on retrouve la même vitesse finale V2 = 2gh, selon l’axe Ox’

• Avec frottement

Si on rajoute des frottements, alors il y a une partie de la réaction qui est le long de l’axe Ox’.
On peut considérer des frottements solides, de norme constante F, égale à μ R, avec R la
norme de la réaction perpendiculaire au support.

R est déterminé en demandant à ce que la somme des forces perpendiculaires au support soit
nulle, car il n’y a pas de mouvement dans cette direction.

R – mg cos θ = 0 ; R = mg cos θ [on vérifie que R = 0 pour un support vertical, θ=π/2 ]


Donc F = μ mg cos θ

La norme de F est constante, et l’angle entre F et le déplacement dl est constant (π). Dans ce
cas, le travail est facile à calculer :
W = ∫ F.dl = ∫ F dx’ cos(π) = - F ∫ F dx’ = - F L = - μ mg L cos θ = − μ mg h / tan θ

On peut alors trouver la vitesse finale en fonction de h et de μ ; ou déterminer μ en


connaissant la vitesse finale. Par exemple, si la vitesse en B est nulle, alors :
W = Ec(B)-Ec(A) = 0
Donc m g h - μ mg h / tan θ = 0 ; μ = tan θ −− remarque, ce cas est limite car alors la somme
des forces est toujours nulle… donc il ne devrait pas y avoir de mouvement… en réalité,
l’expression pour le frottement est différente à l’arrêt et en mouvement…. Je reviens sur ce
point à la fin de ce chapitre.

• Petit résumé

On peut calculer W, travail d’une force F le long d’une trajectoire de longueur L, facilement
si l’angle entre la force et le mouvement est constant
- force perpendiculaire : W = 0
- force parallèle, et de norme constante F : W = +/- F L
- angle quelconque, mais norme constante (le poids ci-dessus)

b/ Travail moteur/résistant

On a vu ci-dessus que le travail peut être positif, ou négatif.


Un travail positif implique une augmentation de la vitesse : travail moteur
Un travail négatif implique une diminution de la vitesse : travail résistant

Vous devez toujours vous demander quel est le signe du travail que vous obtenez et si cela
correspond à votre intuition sur l’effet de la force que vous étudiez.
c/ énergie de traction

Nous avons pour l’instant regardé des forces qui correspondent à l’interaction de deux
systèmes en dehors de l’utilisateur. Il existe de nombreux cas dans lequel l’utilisateur
intervient. Cela ne doit pas vous perturber, et doit être traité de la même manière.

• Montée à vitesse constante


On monte un objet de (1/g) kg avec une force constante F de 1 N sur h=1m en 10 secondes.
La montée est verticale.

Il y a donc deux forces, le poids et la traction exercée. Comme la vitesse est constante, le TEC
dit que Wtotale = 0 = Wpoids + WF
Wpoids = - mgh (c’est bien résistif)
Donc WF = - Wpoids = - (-mgh) = mgh (>0, c’est bien un travail moteur)

Le travail fournit est appelé énergie de traction et vaut ici mgh = 1

A nouveau, on comprend que monter un objet dont le poids est de 1N sur une hauteur de 1m
nécessite une dépense d’énergie de 1 J !

La puissance développée = Energie/temps = 1/10 [W]


L’unité de la puissance est le W [J/s]

Note : on aurait pu traiter ce problème autrement. La vitesse étant constante, l’accélération est
nulle, donc la somme des forces est nulle. En projetant sur l’axe vertical, on trouve que F =
mg. Donc WF = mgh.

2-3 énergie potentielle

On a vu (et on a appliqué pour l’énergie cinétique) que l’intégrale d’une fonction est égale à la
variation de sa primitive.
Cela s’applique dans le cas du travail, si on peut écrire :
F = - grad(Ep) ; alors, on verra que F.dl = - ΔEp

Il va falloir définir ici ce qu’est le gradient, noté grad.

a/ Exemples :

1. le poids
P = -mg ez
Si on note Ep(x,y,z) = mgz, alors
P = - mg ez + 0 ex + 0 ey = - (dEp/dx ex + dEp/dy ey + dEp/dz ez)

En notation vectoriel :
Px dEp/dx
Py = - dEp/dy = - grad Ep
Pz dEp/dz
2. le ressort
On prend un ressort horizontal, selon l’axe Ox, avec x0 > 0

F = -k(x-x0) ex
Si on note Ep(x,y,z) = ½ k(x-x0)2, alors
F = - k(x-x0) ex + 0 ey + 0 ez = - (dEp/dx ex + dEp/dy ey + dEp/dz ez)

En notation vectoriel :
Fx dEp/dx
Fy = - dEp/dy = - grad Ep
Fz dEp/dz

b/ Approche Générale en une dimension


Dans le cadre de ce cours, on ne verra que des forces qui ne dépendent que d’une variable et
qui sont orientées selon un axe unique. Pour simplicité, on note cette variable x et cet axe ex.
Dans ce cas, F = F(x) ex
Si la force ne dépend que de la position du système [F(x)] ET admet une primitive, [Ep’(x) = -
F(x) ou encore Ep(x) = - ∫ F ], alors,
W = ∫ [F(x)dx] = - ∫ Ep’(x) dx = - ∫ dEp = - ΔΕp.

Ep est appelée l’énergie potentielle (on reviendra sur ce terme plus tard).
On dit que la force F dérive de l’énergie potentielle Ep
L’énergie potentielle d’un système dépend uniquement de sa position par rapport à un autre
système avec lequel il est en interaction :
Pour le poids, il s’agit de l’altitude par rapport à la Terre
Pour le ressort, il s’agit de la distance par rapport à la position au repos.
Donc, lorsqu’un système change de position, son énergie potentielle varie.

Pour calculer Ep, il suffit :


1. écrire la force sous la forme F = F(x) ex
2. calculer la primitive de F(x) et « rajouter » un signe (-) ; cela donne Ep(x)
3. si nécessaire, exprimez x en fonction de la variable du mouvement (x’ dans le cas du
support incliné) pour obtenir Ep(x’)

Comme toute primitive, Ep est définit à une constante près (seule sa variation importe).
L’utilisation de l’Ep dans un problème est décrite dans la section suivante.

2-4 Energie mécanique et force conservative

Si la force auquel est soumis le système considérée dérive d’une énergie potentielle, le TEC
s’écrit alors effectivement :
ΔEc = W = -ΔEp
Δ(Ec+Ep) = 0 !

On définit l’énergie mécanique d’un système soumis à une force F, dont l’énergie potentielle
est notée Ep : Em = Ec + Ep
Une force qui dérive d’une énergie potentielle est dite force conservative. Si un système est
soumis uniquement à une (des) forces conservatives, alors, au cours du mouvement, son
énergie mécanique ne varie pas.

L’expression, dans le cas général, de la variation de l’énergie mécanique est donnée au


3-1.

Lorsqu’un système part, sans vitesse initiale, Em = Ep(t=0). Ensuite, il acquiert de l’énergie
cinétique (Ec>0). Donc Ec augmente, et Ep diminue pour conserver une Em constante.
Ainsi, l’évolution naturelle d’un système se fait vers les minima de l’énergie potentielle.
C’est pour satisfaire ce principe que l’énergie potentielle est définie comme l’opposé de la
primitive de la force (Ep = - ∫ f (x) )
Cette évolution correspond à un principe général en physique : la tendance d’un système à
minimiser son énergie.

Je reviendrais plus en détail sur cette évolution lors de l’étude des graphes énergétique dans le
cours suivant.

Chapitre 3 : Résolution d’exercices typiques

3-1 Retour sur la pente inclinée et sur les frottements

a/ On reprend le schéma ci-dessus, en l’absence de frottement. La seule force utile est le


poids.
Toutes les forces perpendiculaires au mouvement doivent être mentionnées, mais leur travail
étant nul, elles n’interviennent pas dans le TEC ou dans la conservation de l’énergie
mécanique.

On place l’origine de Oz au point B, et l’axe Oz orienté vers le haut. Donc


Ep(z) = mgz + cte = mgz.
On peut faire le tableau suivant :
Ep Ec Em
A Ep(A) = mgh Ec(A) = 0 Ep(A) + Ec(A) = mgh
B Ep(B) = 0 Ec(B), inconnue Ep(B) + Ec(B) = Ec(B)
Em(A) = Em(B) car toutes les forces sont conservatives
Donc Ep(A) + Ec(A) = Ep(B) + Ec(B)
Ainsi, Ec(B) = mgh

L’utilisation de la conservation de Em permet d’insister sur le fait que ce résultat


(Ec(B)=mgh) est indépendant du trajet suivi. Seul compte la vitesse de départ et les altitudes
initiales et finales.

Par contre, le passage par les énergies ne permet pas de préciser la position finale en x et y.
Seul la loi de Newton permet de définir la trajectoire en x et y

b/ On rajoute maintenant des frottements.


Les frottements ne sont pas des forces conservatives car la direction de la force de frottement
ne dépend pas que de la position, mais au contraire dépend uniquement du sens du
mouvement.
Dans le TEC, il faut distinguer les forces conservatives et les forces non conservatives.

ΔEc = W = Wcons. + Wnon cons. = -ΔEp + Wnon cons.


ΔEc + ΔEp = Wnon cons.

ΔEm = Wnon cons.


Cette relation est le cœur de tout le programme de LP101 !!!!!

Dans notre cas, Wnon cons = Wfrottement = -μ mg h / tan θ (voir plus haut)
On reprend le tableau ci-dessus, mais cette fois ΔEc ≠ 0. On écrit alors

Em(B) – Em(A) = [Ep(B) + Ec(B)] – [Ep(B) + Ec(B)] = Wnon cons


Ec(B) – mgh = -μ mg h / tan θ
Si Ec(B) = 0, on retrouve le résultat vu plus haut : μ = tan θ

Note : cette relation peut, dans ce cas très particulier, être obtenue plus rapidement en
utilisant la loi de Newton. En effet, on peut affirmer que, si la vitesse est nulle au début et à la
fin, elle est nulle sur tout le mouvement. En effet, toutes les forces étant constante – le poids
et le frottement, on ne peut pas avoir une accélération puis une décélération (ou le contraire).
Donc, à tout moment, la projection du poids = la force de frottement
μ mg cos θ = mg sin θ [cela implique le calcul de 2 projections…]

3-2 Exercice typique : ressort sur un plan incliné


Le ressort est laché, sans vitesse initiale, d’un point A, de coordonnée xA, correspondant à une
élongation (xA-l0)
On travaille tout d’abord sans frottement, et à la fin, on rajoute des frottements (question f )

Questions préliminaires, sur les forces et sur l’équilibre

a/ Tout d’abord, et quelque soit le schéma qui vous est donné, vous considérerez toujours que
les forces s’appliquent en un point matériel. Votre premier travail est de faire le schéma des
forces. Puis de déterminez les forces conservatives, les forces perpendiculaires au
mouvement.

T est une force conservative,


T = -k(x-l0) ex ; Ep(x) = ½ k(x-l0)2 --- faire bien attention au repère utilisé, on a pris une Ep
nulle lorsque le ressort est au repos. On verra dans le cours suivant une méthode pour vérifier
l’expression de Ep.

P est une force conservative, Ep(z) = mgz -- note, il est inutile d’exprimer Ep en fonction de
x (sauf si l’énoncé le demande explicitement : z = - x sin θ ; si x > 0 , z < 0 ; si θ = 0 alors z =
0 pour tout x) ; Oz est toujours l’axe vertical orienté vers le haut…

R est toujours perpendiculaire au mouvement. Elle n’interviendra nulle part dans les
équations (sauf si il faut déterminer la force de frottement tangentielle, voir plus haut)
b/ L’objet se déplace sur un support. La somme vectorielle des forces s’annulent selon la
direction perpendiculaire. Cela permet de déterminer la norme de R, si besoin est (voir plus
haut)

c/ Une première question classique est « quelle est la longueur du ressort à l’équilibre ».
Dès que l’on parle d’équilibre (ou de vitesse constante) il faut appliquer Newton, c’est-à-dire,
Somme des forces nulle (on verra dans le cours suivant que l’on peut également utiliser le
graphe de l’Ep dans certains cas).
Ici, la somme étant nulle perpendiculairement au support, il faut projeter sur l’axe Ox :
T + mg sin θ = 0 [ on vérifie que la projection du poids est nulle si θ =0 ]
Donc T = -mg sin θ [Attention, T est une quantité algébrique, donc >0 ou <0 !]
- k (xeq-l0) = - mg sin θ
xeq = l0 + mg sin θ / k [ on vérifie que xeq > l0 ]

----
On peut alors vous demander d’imposer que l’Ep totale soit nulle en xeq :
Ep = Ep(T) + Ep(P) [la réaction n’intervient pas, elle n’est pas vraiment conservative, mais
surtout son travail est nul donc elle n’intervient pas dans le TEC (revoir la démonstration pour passer du TEC à
l’énergie mécanique)]
Ep = ½ k (x-l0)2 + mg z + cte [z = -x sin θ]
Ep(xeq) = 0 = ½ k (mg sin θ / k)2 – mg (l0 + mg sin θ / k ) sin θ + cte
Cte = mg l0 + (mg sin θ)2 / 2k

Mais on prendra plus souvent Ep(x=0) = 0


0 = ½ k l02 + 0 + Cte ; Cte = -1/2 k l02

Bref… la constante n’a de toute façon aucune importance !!!


---

Questions sur le mouvement, sans frottement (utilisation du TEC / conservation de Em)

d/ seconde question classique : « Quelle est l’élongation du ressort maximale, minimale » ?

Ici, il n’y a pas à hésiter : on considère deux points (A et une position d’élongation maximale
ou minimale que l’on notera B), donc on applique la conservation de l’Em (car toutes les
forces sont conservatives, ou de travail nul). L’élongation est directement reliée à Ep.

Em(A) = Em(B)
En A, la vitesse est nulle et on connait l’Ep.
En B ? On ne peut pas dire tout de suite que la vitesse en B est nulle.
Donc
Ec(B) + Ep(B) = Ep(A)
L’élongation est reliée à Ep(B). Ep(B) = Ep(A) – Ec(B) ≤ Ep(A).

L’énergie cinétique est toujours positive (Ec ≥ 0). Et la somme de l’énergie potentielle et de
l’énergie cinétique est constante (Ec+Ep=Em=cte). Donc
L’énergie potentielle est maximale lorsque l’énergie cinétique est nulle

Donc Ec(B) = 0 : Ep(B) = Ep(A)


½ k (x-l0)2 – mg x sin θ = Ep(A)
On obtient donc une équation du second degré. Il y a donc deux solutions, xA est une solution
évidente (si B=A, alors Ep(B) = Ep(A) !), l’autre solution doit se situer de l’autre côté de la
position au repos du ressort (l0).
Dans les exercices, on vous donnera une représentation graphique de Ep, qui vous permettra
de placer A et B par lecture directe sur le graphe. Cette méthode sera vue plus en détail dans
le cours suivant.

On notera cependant que si le plan n’est pas incliné (θ=0), alors


(xB – l0)2 = (xA – l0)2
Donc xB = xA +/- l0 ; ce qui est logique intuitivement.

e/ Déterminez la vitesse du système lorsqu’il passe par la position x=l0

A nouveau, on considère deux positions : A et la position x=l0


Donc Em(A) = Em(l0)
Ep(A) = Ec(l0) + Ep(l0)
Ec(l0) = Ep(A) – Ep(l0) = [ ½ k (xA-l0)2 – mg xA sin θ] - mg l0 sin θ
Ayant calculé l’Ec, on peut en déduire la vitesse.

On a démontré, plus ou moins, que le mouvement ne s’arrêterait pas, il y a oscillation. On


reverra une démonstration plus poussée dans la suite du cours.

Questions sur le mouvement en présence de frottement

f/ question classique et importante : On suppose que le système s’arrête lorsque x=xeq. Quel
a été le travail des forces de frottement au cours du mouvement ?
Le seul moyen d’arrêter un système qui oscille est de lui rajouter des forces de
frottement.
Un système ne peut s’arrêter qu’en une position d’équilibre
Si un système a une vitesse nulle en un point qui n’est pas une position
d’équilibre, alors la somme des forces est non nulle, et il va repartir dans le sens indiqué
par les forces

Le travail des forces de frottement est égal à la variation de l’énergie mécanique

Donc, entre A et la position d’arrêt,


ΔEm = Wnon cons. = Wfrottement
Em(xeq) – Em(A) = Wfrottement
Ep(xeq) – Ep(A) = Wfrottement [car, dans cette questions, les vitesses sont nulles en xeq et en A]

Le résultat numérique doit être calculé, soit avec le graphe de Ep, soit avec les données
numériques sur m, k, l0, xA

ATTENTION AUX UNITÉS…


Résumé des notions à connaitre

TEC : WA-B = Ec(B) – Ec(A)


Calcul du travail pour
- force perpendiculaire au mouvement : W = 0
- force de norme constante et d’angle avec le mouvement constant : W = - FLcos(θ)
- force conservative : W = - ΔEp

Calcul de l’énergie potentielle pour une force conservative


- F = - grad(Ep) [ si plusieurs dimensions ]
- F(x) = - dEp/dx [ si la force est selon l’axe ex ]

Résumé des « réflexes » à acquérir


il n’y a que deux équations possibles pour résoudre vos problèmes

- description d’un équilibre


Somme des forces = 0 [en vecteur]

- Description d’une trajectoire


Newton (essentiellement, vous avez à prouver que le mouvement se situe dans
une direction unique, car les forces s’annulent selon les autres directions (réaction d’un
support, chute libre…)

- On s’intéresse à un mouvement en deux positions de la trajectoire seulement


TEC ou (mieux) conservation de l’énergie mécanique (ΔEc = Wnon cons)

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