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Energie et Travail
Chapitre 1 : Introduction
Nous avons montré au cours précédent comment les forces agissent sur un mouvement. Un
objet qui n’est soumis à aucune force garde une vitesse constante.
Si on connait les forces qui s’appliquent à un objet, alors on connait la variation de sa vitesse
(vecteur) :
- la position X (avec trois coordonnées)
- la vitesse, soit la dérivée de la position par rapport au temps
- l’accélération, soit la dérivée seconde de la position
Les lois de Newton relient les forces (qui peuvent dépendre de la position et de la vitesse) à
l’accélération. On obtient alors des équations différentielles du second ordre (car elles
contiennent des dérivées secondes…) par rapport à la position de l’objet.
Donc il suffit de connaitre la position et la vitesse initiale pour décrire le mouvement d’un
objet ponctuel.
Ex. chute libre d’un objet, lâché à une hauteur h, avec une vitesse verticale nulle :
F =ma
la force est égale au poids : F = - m g z
Donc selon les axes x et y, l’accélération est nulle, la vitesse est constante.
Selon l’axe Selon l’axe z :
-g = az = dvz/dt (1)
donc, vz = -g t + C avec C = vz(t=0) = 0 (2)
dz/dt = vz , donc, z = -1/2 g t2 + z(t=0) = -1/2 g t2 + h (3)
On peut donc en conclure que cet objet atteindra le sol lorsque z = 0, donc pour
t2 = 2h/g ---- si h est en mètre, et g en m/s2 (accélération), on obtiendra t en seconde
La projection de la vitesse selon l’axe z est alors obtenue en remplaçant t par sa valeur dans
l’équation (2). vz = sqrt(2 g h) --- « racine de 2 gh »
Le caractère vectorielle de ces relations permet de comprendre que le mouvement selon l’axe
z est indépendant du mouvement selon l’axe x ou y. Ainsi, un objet A lancé avec une vitesse
initiale horizontale va atteindre le sol au même moment qu’un objet B lancé sans vitesse
initiale ; leur vitesse projetée sur l’axe z sera la même ; par contre, la norme de leur vitesse
sera différente car l’objet A conserve une vitesse horizontale non nulle.
La comparaison de ces deux mouvements est visible sur un film (amateur) sur dailymotion :
http://www.dailymotion.com/video/x724wr_chute-libre_people
Les lois de Newton sont une description locale du mouvement. Elles sont idéales pour décrire
la trajectoire suivie au cours du temps par un objet. Mais la résolution de ces équations peut
parfois être compliquée.
Il est alors possible, et recommandé, d’utiliser une description globale, qui s’attache
uniquement à la variation de quantité (que nous allons définir) entre le début et la fin du
mouvement. Ces quantités, les énergies, vont caractériser de manière unique le mouvement et
remplaceront donc la position d’une part (l’énergie potentielle) et la vitesse d’autre part
(l’énergie cinétique).
Pour passer d’une description locale à une description globale, nous allons agir comme en
mathématique pour passer de la pente de la tangente à la pente d’une corde, nous allons
intégrer les équations du mouvement.
En faisant ce travail, nous allons comprendre comment définir proprement les énergies
caractéristiques du mouvement. Ce sera l’objet du chapitre suivant.
Avant de poursuivre, il faut insister sur le fait que l’énergie est une notion abstraite, comme la
notion de force au chapitre précédent. Elle concerne l’état d’un système.
Les physiciens définissent des grandeurs qui décrivent l’état d’un système, de telle sorte que
l’on puisse toujours vérifier, pour un système isolé, la conservation de l’énergie ; ce qui sera
traité ensuite.
Il parcourt une certaine trajectoire du point A au point B. Cette loi est valable en tout point de
la trajectoire. Les positions A et B sont connues (départ et arrivée), mais nous ne connaissons
pas à priori la trajectoire suivie par le système.
Nous avons le droit d’imaginer un petit bout de la trajectoire, et de projeter cette relation sur
le vecteur directeur de cette trajectoire, dl.
- projection de la force :
La force n’est pas nécessairement dirigée selon dl. Vous pouvez imaginer le poids d’un objet
se déplaçant sur une table horizontale. Dans ce cas particulier, le poids n’a aucun effet sur le
mouvement. Ou encore, si vous tirez un objet sur un rail, alors que votre bras n’est pas
parallèle à ce rail (cas du dessin ci-dessus), seule une partie de votre force est utilisée pour
modifier le mouvement. C’est ce qu’on peut appeler la partie « utile » de la force, celle qui
va dans le sens du déplacement, soit la projection de la force, Fdl. Ce n’est plus un vecteur,
mais seulement la norme de la projection selon l’axe dl. Pour projeter un vecteur, on utilise le
produit scalaire :
Fdl = F . dl = F dl cos(θ)
Pour le calculer, il faut connaitre
- la norme de la force
- l’angle entre la force et la trajectoire
- projection de l’accélération
préliminaire :
On sait que dF correspond à une petite variation d’une fonction F. Par ailleurs, si F dépend de
x, et que F’(x) = f(x) alors
dF = f (x) dx. F est la primitive de f.
Lorsqu’une intégrale peut s’écrire sous la forme ∫ f(x) dx = ∫ dF , alors le résultat est égale à
f(B) – f(A) = Δf
Et ne dépend pas de la façon dont le trajet va de A à B.
Dans la suite, je note l’intégrale entre A et B avec le signe ∫ sans spécifier les points de
départ et d’arrivée.
Il faut distinguer
df : variation infinitésimale (locale)
Δf : variation globale
2-2 Travail
Nous allons calculer le travail dans différent cas, et appliquer le TEC. Selon les cas, la
difficulté principale consiste en définir correctement le vecteur dl.
• Chute libre
La norme de la vitesse peut se décomposer selon la vitesse verticale et la vitesse dans le plan
Oxy : V2 = Vz2 + Vxy2
Le TEC nous dit :
Le coussin d’air permet de dire qu’il n’y a pas de frottement. Donc la seule force est le poids,
vertical, et la réaction du support, vertical également. Or, le mouvement est par définition
horizontal.
On peut alors
i/ calculer la norme de la réaction
L’accélération est nulle selon Oz. Donc la somme de force est nulle selon la direction
verticale, dont la réaction est égale au poids.
Un système ponctuel, de masse m, glisse le long d’une pente inclinée d’un angle θ. Il part
d’une altitude h (point A, on peut aussi donner la longueur L avec sin θ = h/L), quelle est la
vitesse en bas (point B) ?
• Avec frottement
Si on rajoute des frottements, alors il y a une partie de la réaction qui est le long de l’axe Ox’.
On peut considérer des frottements solides, de norme constante F, égale à μ R, avec R la
norme de la réaction perpendiculaire au support.
R est déterminé en demandant à ce que la somme des forces perpendiculaires au support soit
nulle, car il n’y a pas de mouvement dans cette direction.
La norme de F est constante, et l’angle entre F et le déplacement dl est constant (π). Dans ce
cas, le travail est facile à calculer :
W = ∫ F.dl = ∫ F dx’ cos(π) = - F ∫ F dx’ = - F L = - μ mg L cos θ = − μ mg h / tan θ
• Petit résumé
On peut calculer W, travail d’une force F le long d’une trajectoire de longueur L, facilement
si l’angle entre la force et le mouvement est constant
- force perpendiculaire : W = 0
- force parallèle, et de norme constante F : W = +/- F L
- angle quelconque, mais norme constante (le poids ci-dessus)
b/ Travail moteur/résistant
Vous devez toujours vous demander quel est le signe du travail que vous obtenez et si cela
correspond à votre intuition sur l’effet de la force que vous étudiez.
c/ énergie de traction
Nous avons pour l’instant regardé des forces qui correspondent à l’interaction de deux
systèmes en dehors de l’utilisateur. Il existe de nombreux cas dans lequel l’utilisateur
intervient. Cela ne doit pas vous perturber, et doit être traité de la même manière.
Il y a donc deux forces, le poids et la traction exercée. Comme la vitesse est constante, le TEC
dit que Wtotale = 0 = Wpoids + WF
Wpoids = - mgh (c’est bien résistif)
Donc WF = - Wpoids = - (-mgh) = mgh (>0, c’est bien un travail moteur)
A nouveau, on comprend que monter un objet dont le poids est de 1N sur une hauteur de 1m
nécessite une dépense d’énergie de 1 J !
Note : on aurait pu traiter ce problème autrement. La vitesse étant constante, l’accélération est
nulle, donc la somme des forces est nulle. En projetant sur l’axe vertical, on trouve que F =
mg. Donc WF = mgh.
On a vu (et on a appliqué pour l’énergie cinétique) que l’intégrale d’une fonction est égale à la
variation de sa primitive.
Cela s’applique dans le cas du travail, si on peut écrire :
F = - grad(Ep) ; alors, on verra que F.dl = - ΔEp
a/ Exemples :
1. le poids
P = -mg ez
Si on note Ep(x,y,z) = mgz, alors
P = - mg ez + 0 ex + 0 ey = - (dEp/dx ex + dEp/dy ey + dEp/dz ez)
En notation vectoriel :
Px dEp/dx
Py = - dEp/dy = - grad Ep
Pz dEp/dz
2. le ressort
On prend un ressort horizontal, selon l’axe Ox, avec x0 > 0
F = -k(x-x0) ex
Si on note Ep(x,y,z) = ½ k(x-x0)2, alors
F = - k(x-x0) ex + 0 ey + 0 ez = - (dEp/dx ex + dEp/dy ey + dEp/dz ez)
En notation vectoriel :
Fx dEp/dx
Fy = - dEp/dy = - grad Ep
Fz dEp/dz
Ep est appelée l’énergie potentielle (on reviendra sur ce terme plus tard).
On dit que la force F dérive de l’énergie potentielle Ep
L’énergie potentielle d’un système dépend uniquement de sa position par rapport à un autre
système avec lequel il est en interaction :
Pour le poids, il s’agit de l’altitude par rapport à la Terre
Pour le ressort, il s’agit de la distance par rapport à la position au repos.
Donc, lorsqu’un système change de position, son énergie potentielle varie.
Comme toute primitive, Ep est définit à une constante près (seule sa variation importe).
L’utilisation de l’Ep dans un problème est décrite dans la section suivante.
Si la force auquel est soumis le système considérée dérive d’une énergie potentielle, le TEC
s’écrit alors effectivement :
ΔEc = W = -ΔEp
Δ(Ec+Ep) = 0 !
On définit l’énergie mécanique d’un système soumis à une force F, dont l’énergie potentielle
est notée Ep : Em = Ec + Ep
Une force qui dérive d’une énergie potentielle est dite force conservative. Si un système est
soumis uniquement à une (des) forces conservatives, alors, au cours du mouvement, son
énergie mécanique ne varie pas.
Lorsqu’un système part, sans vitesse initiale, Em = Ep(t=0). Ensuite, il acquiert de l’énergie
cinétique (Ec>0). Donc Ec augmente, et Ep diminue pour conserver une Em constante.
Ainsi, l’évolution naturelle d’un système se fait vers les minima de l’énergie potentielle.
C’est pour satisfaire ce principe que l’énergie potentielle est définie comme l’opposé de la
primitive de la force (Ep = - ∫ f (x) )
Cette évolution correspond à un principe général en physique : la tendance d’un système à
minimiser son énergie.
Je reviendrais plus en détail sur cette évolution lors de l’étude des graphes énergétique dans le
cours suivant.
Par contre, le passage par les énergies ne permet pas de préciser la position finale en x et y.
Seul la loi de Newton permet de définir la trajectoire en x et y
Dans notre cas, Wnon cons = Wfrottement = -μ mg h / tan θ (voir plus haut)
On reprend le tableau ci-dessus, mais cette fois ΔEc ≠ 0. On écrit alors
Note : cette relation peut, dans ce cas très particulier, être obtenue plus rapidement en
utilisant la loi de Newton. En effet, on peut affirmer que, si la vitesse est nulle au début et à la
fin, elle est nulle sur tout le mouvement. En effet, toutes les forces étant constante – le poids
et le frottement, on ne peut pas avoir une accélération puis une décélération (ou le contraire).
Donc, à tout moment, la projection du poids = la force de frottement
μ mg cos θ = mg sin θ [cela implique le calcul de 2 projections…]
a/ Tout d’abord, et quelque soit le schéma qui vous est donné, vous considérerez toujours que
les forces s’appliquent en un point matériel. Votre premier travail est de faire le schéma des
forces. Puis de déterminez les forces conservatives, les forces perpendiculaires au
mouvement.
P est une force conservative, Ep(z) = mgz -- note, il est inutile d’exprimer Ep en fonction de
x (sauf si l’énoncé le demande explicitement : z = - x sin θ ; si x > 0 , z < 0 ; si θ = 0 alors z =
0 pour tout x) ; Oz est toujours l’axe vertical orienté vers le haut…
R est toujours perpendiculaire au mouvement. Elle n’interviendra nulle part dans les
équations (sauf si il faut déterminer la force de frottement tangentielle, voir plus haut)
b/ L’objet se déplace sur un support. La somme vectorielle des forces s’annulent selon la
direction perpendiculaire. Cela permet de déterminer la norme de R, si besoin est (voir plus
haut)
c/ Une première question classique est « quelle est la longueur du ressort à l’équilibre ».
Dès que l’on parle d’équilibre (ou de vitesse constante) il faut appliquer Newton, c’est-à-dire,
Somme des forces nulle (on verra dans le cours suivant que l’on peut également utiliser le
graphe de l’Ep dans certains cas).
Ici, la somme étant nulle perpendiculairement au support, il faut projeter sur l’axe Ox :
T + mg sin θ = 0 [ on vérifie que la projection du poids est nulle si θ =0 ]
Donc T = -mg sin θ [Attention, T est une quantité algébrique, donc >0 ou <0 !]
- k (xeq-l0) = - mg sin θ
xeq = l0 + mg sin θ / k [ on vérifie que xeq > l0 ]
----
On peut alors vous demander d’imposer que l’Ep totale soit nulle en xeq :
Ep = Ep(T) + Ep(P) [la réaction n’intervient pas, elle n’est pas vraiment conservative, mais
surtout son travail est nul donc elle n’intervient pas dans le TEC (revoir la démonstration pour passer du TEC à
l’énergie mécanique)]
Ep = ½ k (x-l0)2 + mg z + cte [z = -x sin θ]
Ep(xeq) = 0 = ½ k (mg sin θ / k)2 – mg (l0 + mg sin θ / k ) sin θ + cte
Cte = mg l0 + (mg sin θ)2 / 2k
Ici, il n’y a pas à hésiter : on considère deux points (A et une position d’élongation maximale
ou minimale que l’on notera B), donc on applique la conservation de l’Em (car toutes les
forces sont conservatives, ou de travail nul). L’élongation est directement reliée à Ep.
Em(A) = Em(B)
En A, la vitesse est nulle et on connait l’Ep.
En B ? On ne peut pas dire tout de suite que la vitesse en B est nulle.
Donc
Ec(B) + Ep(B) = Ep(A)
L’élongation est reliée à Ep(B). Ep(B) = Ep(A) – Ec(B) ≤ Ep(A).
L’énergie cinétique est toujours positive (Ec ≥ 0). Et la somme de l’énergie potentielle et de
l’énergie cinétique est constante (Ec+Ep=Em=cte). Donc
L’énergie potentielle est maximale lorsque l’énergie cinétique est nulle
f/ question classique et importante : On suppose que le système s’arrête lorsque x=xeq. Quel
a été le travail des forces de frottement au cours du mouvement ?
Le seul moyen d’arrêter un système qui oscille est de lui rajouter des forces de
frottement.
Un système ne peut s’arrêter qu’en une position d’équilibre
Si un système a une vitesse nulle en un point qui n’est pas une position
d’équilibre, alors la somme des forces est non nulle, et il va repartir dans le sens indiqué
par les forces
Le résultat numérique doit être calculé, soit avec le graphe de Ep, soit avec les données
numériques sur m, k, l0, xA