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Galère (navire)

Une galère (du grec médiéval γαλέα / galéa) est un type de navire à rames et
1
voiles latines sur un, deux ou trois mâts à antennes , d'abord à usage
commercial puis à fonction essentiellement militaire. Elle est mue par des
galériens qui constituent la chiourme. Ce sont des rameurs volontaires, des
esclaves ou des repris de justice. Leur force musculaire est employée à actionner
les rames, lorsque le vent ne souffle pas dans la bonne direction et lors de
manœuvres d'attaques ou de parades.

Une galère ressemble beaucoup à une trière grecque. C'est le nombre d'étage de
rames qui les différencie. Ainsi une trière comporte trois étages de rames alors
Galère de l'Ordre de Malte,
qu'une galère sensile, un seul étage de rames. reconstitution du Musée d'histoire navale
de Venise.

Sommaire
Différents types de galères
Histoire
Antiquité
Galères byzantines
Époque classique Autre galère présentée au Musée
d'histoire navale de Venise.
Réplique d'une galère
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes

Différents types de galères


On distingue le nombre d'étages de rames (monère, un étage ; dière, deux étages ; trière, trois étages) et le nombre de rameurs par
rame (quadrirème, quatre rameurs, quinquérème, cinq rameurs). Mais ce n'est pas aussi simple :

les pentécontères, premières galères construites, sont des monères birèmes (un niveau, deux rameurs par
rame) ;
les birèmes sont en fait des dières « monorèmes » (deux niveaux, un rameur par rame) et sont donc l'opposé des
pentécontères ;
les trirèmes sont en fait des trières « monorèmes » (trois niveaux, un rameur par rame) ;
2
les quadrirèmes sont en fait des dières « birèmes » (deux niveaux, deux rameurs par rame);
On ignore quel était l'agencement exact au-delà des quadrirèmes. Les niveaux au-dessus (qui vont jusqu'à des
« décirèmes ») sont nommés collectivement « polyrèmes ». On pense qu'il n'y eut jamais plus de trois niveaux (ce
qui aurait complexifié la construction et aurait été moins stable)
D'autres galères plus récentes furent construites :dromons, fustes, galéasses, galiotes, liburnes…
Les principales dispositions offensives et défensives que l'on peut trouver sur une galère antique sont le château, l'éperon et le
corbeau.

Le vocabulaire maritime sur les galères est très différent du vocabulaire standard. Contrairement aux autres bateaux mus par des
avirons, les marins parlent de rames pour les galères. Les galériens constituent la chiourme et ne sont pas assis sur des bancs de nage
mais sur les bancs de chiourme où ils sont enchaînés.

Histoire
La galère a été surtout employée en mer Méditerranée, par exemple à la bataille de
Lépante, mais également sur les côtes de l'océan Atlantique et de la Manche à
l'Époque moderne au VIe siècle après J.-C.

Antiquité Galères par Pierre Puget- vers 1655

Dès le VIIe siècle av. J.-C., les Grecs construisent des vaisseaux de combat à voile et
e
à rame. La trière développée à partir du pentécontère, devient dès le V siècle
av. J.-C. le vaisseau de combat le plus efficace. Durant l'époque hellénistique a lieu
une course au gigantisme avec les quadrirèmes puis les quinquérèmes, se faisant,
Alexandre le Grand les équipera de catapultes.

Durant la première guerre punique, la flotte carthaginoise est équipée de


quinquérèmes que les Romains copient. Rome, qui préfère les trirèmes, réussit à en
construire cent en deux mois en 261 av. J.-C.. Ils sont équipés de corbeau, sorte de
pont volant pouvant retomber sur le bord du bateau ennemi pour lancer l'abordage.
Une birème assyrienne vers
Les rangs de rames variaient de deux à trois. Ces modèles démontrent la supériorité e
VII siècle av. J.-C.
des trières sur les navires plus gros. Les bateaux étaient construits pour voguer en
mer Méditerranée, mais ont aussi connu des succès enocéan Atlantique.

À la bataille d'Actium, la flotte d'Auguste est équipée de liburnes, bateaux plus légers et dérivés des navires pirates de la côte dalmate
avec deux rangs de rameurs faiblement décalés. Ces liburnes étaient spécialisés dans la lutte contre les
pirates, seule menace maritime
pour l'empire aussi bien en Méditerranée, que dansAtlantique, la Manche, sur le Rhin et le Danube.

Si, au Ve siècle av. J.-C. à Athènes les rameurs étaient tous des citoyens libres, éventuellement renforcés par des métèques rémunérés,
les Romains eux, utilisaient des marins, main-d'œuvre spécialisée, qui sont des hommes libres ou des esclaves.

Galères byzantines
À la chute de l'empire romain d'Occident, l'Empire byzantin assure sa suprématie sur la Méditerranée en fait évoluer la galère vers le
dromon, un autre bâtiment léger. Les Arabes après la conquête de la Syrie sont à même de construire ces bâtiments. En 653, la flotte
arabe, après s'être emparée de Chypre, infligeait une sévère défaite à la flotte byzantine sur les côtes de Lycie. Les Byzantins
regagnent leur hégémonie maritime face aux Arabes en inventant le feu grégeois et en faisant grossir leurs vaisseaux. Au IXe siècle,
ceux-ci ont deux rangs de rames largement séparées.

À la même époque, il existait d'autres types de dromons plus légers : le pamphyle, l'ousiakos et la galaia (qui allait donner son nom
aux navires de combat), qui se caractérisent tous par l'usage de rameurs, de voiles et d'un éperon.

Byzance affaiblie par les Arabes laisse les Cités-États maritimes d'Italie se développer et acquérir leur propre flotte de birèmes puis
de trirèmes. C'est à ce moment que lavoile alla trina d'origine arabe remplace la voile carrée.

Époque classique
Vers 1290, Benedetto Zaccaria, un Génois, inventa la sensile. Une nouvelle
technique de maintien des rames qui permet d'asseoir trois hommes sur un même
banc. Ainsi, quelque 70 galères génoises à sensile écrasèrent une flotte de plus de
100 galères classiques vénitiennes au large de Curzola en 1297, sans presque aucune
perte du côté génois. Cette technique allait rapidement s'imposer et seulement
quelques changements mineurs, comme le remplacement des avirons de gouverne
latéraux par le « timon à la bayonnaise » et l'apparition à l'avant d'un second mât,
3
« l'arbre de trinquet », eurent lieu avant la disparition des galères.

Vers 1450, on embarque de l'artillerie. Vers 1540, toutes les « réales » et toutes les
La Galère amirale La Réale, gravure
« capitanes » étaient des quadrirèmes à quatre hommes et quatre rames par banc. Les
de 1697.
techniques de rames évoluent et les galères s'alourdissent. Des galères imposantes
appelées galéasses sont construites. Les galères françaises allaient souvent combattre
les Anglais en Manche et en mer du Nord. Ceux-ci tentèrent alors de créer un type
de navire mieux protégé mais capable de marcher à l'aviron, les « rowbarges » qui
n'eurent que peu de succès face aux Français.
4
Durant le Moyen Âge les rameurs des galères étaient des volontaires — comme
dans presque toutes les flottes européennes — on était « marinier de rame » à bord
d'une galère comme « marinier de voile » à bord d'un navire. À la fin de la guerre de
e
Cent Ans (milieu du XV siècle), Marseille installe un commerce régulier avec les
« échelles du Levant » en Méditerranée orientale, le nombre des galères augmente
alors considérablement ; parallèlement elles sont allongées pour transporter un
maximum de marchandises, ce qui implique plus de rameurs et rapidement la Vue arrière d'une galère,
pénurie. On va alors prélever des condamnés dans les prisons, et comme chacun y probablement de l'ordre de Saint-
trouve son compte, cette ponction se transforme en peine de justice : dès le Jean de Jérusalem en 1765. (Marine
e au soleil couchant (détail), par
XVI siècle on condamne directement aux galères. Il faut alors empêcher les évasions
Charles-François Grenier de Lacroix)
en enchaînant les condamnés à leur banc : avec l'apport d'un uniforme rouge, le
galérien est né.

e
Les seigneurs provençaux propriétaires de leurs galères se sont fédérés en un « Corps des galères » à la fin du XV siècle pour se
mettre au service du roi de France dans ses Guerres d'Italie. À leur tête un Général des galères qui monte la plus belle des galères, la
Réale. Ce Corps des galères fonctionne ainsi tout au long du XVIe siècle. Lorsque Richelieu crée vers 1626 la Marine de guerre, les
galères opposent un refus absolu à leur intégration dans cette flotte de combat. Et ceci jusqu'en 1748.

À son apogée, entre 1690 et 1700, le corps des galères comprend quarante galères, douze mille rameurs, trois mille officiers et
matelots, quatre mille soldats.

Les galères ne servaient guère que sur la mer Méditerranée et la Baltique au XVIIe siècle. Pour la France, elles avaient pour quartier
général Marseille où se trouvait un arsenal des galères et où résidait l'intendant des galères. Elles allaient en même temps à la voile et
à la rame. Les rames, très longues (douze mètres), étaient manœuvrées par cinq rameurs. Il y avait 51 bancs de rame sur une galère
« ordinaire » (26 à droite et 25 à senestre), soit 255 rameurs.

Au XVIIe siècle, la domination s'effaça devant l'apparition du grand navire de guerre à voiles (nave, galion puis vaisseau) inattaquable
par les galères, qui continuaient de garder leur avantage propre, à savoir, naviguer avec peu de vent ou de tirant d'eau et la rapidité en
cas de vent contraire.

En 1748, le corps des galères disparaît en France et en Espagne. Les dernières galères russes participèrent pour la dernière fois à des
combats dans le conflit de 1808 entre la Russie et la Suède.

Réplique d'une galère


En 1258, les comptes de la châtellenerie de Chillon (Suisse) mentionnent l’existence
e
d’une galère appartenant au comte de Savoie. Du XIII siècle jusqu’en 1720, des
galères naviguent sur le lac Léman pour le compte de la Savoie, de Genève et de
5
Berne .

En référence à cette histoire, le 23 juin 2001 après cinq années de construction, la


e
réplique simplifiée d'une galère du XVIII siècle a été lancée sur le lac Léman à
Morges (Suisse). Baptisé La Liberté, ce navire effectue des croisières sur le Léman La réplique d'une galère lancée sur
6
depuis cette époque . le Léman.

Notes et références
1. Dictionnaire de la marine à voiles (Pâris et De Bonnefoux, réédition de 1999)
, page 340
2. Morrison (2004)
3. Dans le langage des galères, un mât se dit « arbre ». Le grand-mât est l'« arbre de mestre », le mat d'artimon
l'« arbre de méjane ». Maurice Duron,Des mots de voile et de vent, Autrement (2003).
4. On appelle « bonnevoglie » ces galériens volontaires. Maurice Duron,Des mots de voile et de vent, Autrement
(2003).
5. Voiles latines du Léman : Galère La Liberté, Cabédita 1998
6. Site de la Liberté : http://www.galere.ch/

Voir aussi

Bibliographie
Age of the Galley: Mediterranean Oared Vessels since pre-Classical Times, John S. Morrison, 2004, Conway
Maritime Press
La Science des galères, Barras de la Penne, 1667, musée de la marine.
Didier Chirat, Vivre et mourir sur les galères du Roi-Soleil, L'Ancre de Marine, 2007.
Jean Merrien, La vie quotidienne des marins au Moyen Âge, des vikings aux galères , Hachette, 1969.
« La Fleur de Lis », Galère 1690, Gérard Delacroix, 2008, monographie exhaustive sur la conception et la
construction d'une galère ordinaire de Louis XIV illustrée de nombreuses figures et de 26 plans.
Burlet René, Carrière Jean, Zysberg André,Mais comment pouvait-on ramer sur les galères du Roi-Soleil ,?In:
Histoire & Mesure, 1986 volume 1 -no 3-4. Varia. p. 147-208 (en ligne).

Quand voguaient les galères. Exposition. Paris : AAMM, 1990


Mémoires d'un galérien du roi soleil, Jean Marteilhe, 2009, Le temps retrouvé Mercure de rance

Articles connexes
Jean-Antoine de Barras de la Penne, premier chef
d'escadre des galères deLouis XIV Sur les autres projets Wikimedia :
Atakebune, une galère blindée japonaise
Galère (navire), sur Wikimedia Commons
Galères (peine)

Liens externes
Les galères (site très complet)
Règlements faits sur les galères de Francepar les confesseurs qui souffrent pour la vérité de l'évangile, 1699.
La bastonnade sur les galères
Condition de vie des galériens malades
Des galères aux bagnes
Sources archéologiques sur la marine dans l'Antiquité : navires et galères sur peintures, monnaies, mosaïques,
etc.
Vidéo réaliste du modèle 3D d'une galère finXVIIe avec visite intérieure, travail des rameurs, diverses
manœuvres, etc.

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