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ENERGIE,

PRODUCTION ELECTRIQUE
ET ENVIRONNEMENT
1ère partie : Généralités

Jacky Ruste
Ingénieur INSA « Génie Physique »
Dr Ing. Université Nancy 1
anciennement Ingénieur Senior EDF R&D

jacky.ruste@free.fr 1
http://micro.icaunais.free.fr
Nous vivons à une époque où les émotions et les sentiments comptent
plus que la vérité, et où la science est largement ignorée.
James Lovelock

L’énergie est à la base de notre société

L’évolution de la société, du mode de vie, de l’accroissement du PIB


depuis le milieu du XIXème siècle est due à l’apparition de sources
d’énergie très efficaces, mille à dix mille fois plus efficace que l’énergie
humaine et animale et pour un coût absolument dérisoire !

L’avenir de la société sera directement lié à l’énergie disponible et


aux moyens de production du futur…
L’un des grands défis du XXIème siècle sera de faire face à la demande
croissante d’énergie (et en particulier d’énergie électrique)
en gérant les ressources énergétiques existantes ou nouvelles
et en respectant l’environnement
Malheureusement l’énergie n’est plus uniquement une question purement
économique et scientifique mais de plus en plus l’objet de décisions politiques
liées souvent à positions doctrinaires étrangères à la réalité ! 2
Actuellement, la situation du marché de l’électricité en France et en
Europe est de plus en plus complexe… et aberrante

Deux facteurs importants perturbent le marché et conduisent à un


risque majeur de crash électrique dans les années à venir :

1 – Le développement intensif des énergies renouvelables, éolien et solaire dont la


production est incontrôlable et imprévisible et dont les variations brutales ont comme
conséquences :
- des prix de l’électricité sur le marché très bas, voire négatifs rendant certain moyens
de production performants comme le gaz non rentables(*)… Ce qui provoque aux moments
de fortes demandes des prix excessifs (3000€/MWh) avec un risque de pénurie en hiver.
- d’où la fermeture de milliers de MW de centrales au gaz récentes, propres et efficaces,
mais qui ne fonctionnent plus assez longtemps pour être rentables…

(*) Pour être rentable une centrale doit fonctionner au minium 57%
du temps… en moyenne on en est à 25%., voire 10%.. cela concerne 60% des
centrales européennes soit 130 GW et plusieurs dizaines de GW en France…
50 GW ont été fermées en Europe… solution envisagée : les subventionner !

2 – Ces fermetures sont favorisés paradoxalement par le développement du gaz de


schiste aux USA qui fait baisser les prix du gaz (aux USA) et indirectement diminue
le prix du charbon qui devient en Europe plus compétitif que le gaz…
Ce qui conduit l’Allemagne par exemple à développer ses centrales au charbon et au
lignite (extrêmement polluantes) ainsi que l’extension de mines existantes et à
l’ouverture de nouvelles… 3
A plus long terme, en espérant un retour au bon sens
quelques questions essentielles :

Le charbon : en plein développement, malgré sa pollution considéré


comme l’énergie de l’avenir dans la plupart des pays…
1 - Quel est l’état des réserves en combustibles fossiles ?
2 - Comment rendre les centrales thermiques propres ?

Les énergies renouvelables, réalité ou fausse solution ?

L’avenir de l’énergie nucléaire, en plein développement dans le monde


quid de son avenir en France, en Europe ?
et comment gérer les déchets ?
Et comme les décisions sur l’avenir de l’énergie et des futurs moyens de
production sont principalement liées à la théorie du « dérèglement climatique
lié aux activités humaines »…

Réalité du « réchauffement climatique » au XXIème siècle ?


dérèglement climatique ? réchauffement ou refroidissement ?
4
PLAN
Introduction : la question énergétique

I - La production électrique dans le monde, en Europe et en France


Les ressources fossiles

II – Les Moyens de production

II-1 - Les énergies « renouvelables »


L’énergie hydraulique
Les énergies de la mer
L’énergie éolienne
L’énergie solaire
La biomasse
L’énergie géothermique
II-2 – Les énergies « épuisables »
Les centrales thermiques à flamme

III – L’énergie nucléaire


- L’énergie nucléaire dans le monde
- Les réacteurs nucléaires de 3ème et 4ème génération
- La fusion thermonucléaire
- La solution « hydrogène » 5
INTRODUCTION
Classification des sources d’énergie
Energie de stock Energie de flux

énergies
fossiles

(« vecteurs »)

6
On ne « produit » pas d’énergie, on la transforme !
(principe fondamental de la conservation de l’énergie)

Mais seules les énergies finales sont utilisables directement…

Pour transformer les énergies primaires en énergie utile il faut les convertir…

« vecteur »

Schéma énergétique

7
Les conversions peuvent être complexes…
exemple de l’énergie éolienne

(atmosphère)
énergie alternateur
Energie Energie Energie Energie
solaire thermique du vent mécanique électrique
(thermonucléaire) (r <55%)
aérogénératrice

exemple de l’énergie nucléaire : rendement total : 33%


(67%)
Énergie énergie vapeur
Énergie Énergie Énergie
nucléaire
thermique mécanique électrique
(fission) cinétique
échangeur alternateur
turbines
de chaleur
réacteur

L’énergie électrique ne peut se stocker directement


Utilisation
- énergie gravitationnelle (barrage)
- énergie cinétique - énergie mécanique
- énergie chimique (pile, batterie) - énergie thermique
- énergie radiative 8
Un exemple de conversion d’énergie à partir du pétrole

vecteur « électricité »

9
Les unités énergétiques
L’unité légale est le joule (J)
Autres unités usuelles

Joule kWh cal eV keV, MeV, GeV

Joule 1 2,78 10-7 0,239 6,24 1018

kWh 3,6 106 1 8,63 105 2,26 1025 électricité

MWh chaleur
cal 4,18 1,16 10-6 1 2,62 1019
GWh
TWh eV 1,6 10-19 4,45 10-26 3,828 10-20 1 physique nucléaire

1 tonne de pétrole = 42 GJ
Autres unités : 1 tonne de charbon = 29,3 GJ
1 tonne de gaz naturel = 46 GJ
TEP : « tonne équivalente pétrole »
1000 kWh = 3,6 GJ
TMC (gaz) : tera-m3 (1012 m3) 1 kg d’U = 360 GJ
(1 g TNT = 4000 J)
E en J
! Ne pas confondre « puissance » et « énergie » E=P.t P en W
t en sec
W, kW, MW, GW 1 kWh : énergie produite par 1kW pendant 10
1 heure
Quelques chiffres…
L’unité de comparaison énergétique : la tep (tonne équivalente pétrole)
et ses multiples : Mtep (106 tep) Gtep (109 tep)

On trouve aussi pour caractériser la consommation le « mbj » :


le millions de barils par jour
(un baril = 159 litres, 1 mbj=159.000 m3)

1 mbj= 0,15 Mtep par jour = 52 Mtep par an


(la consommation française est de 2 mbj)

Pour le gaz naturel on utilise le TMC (terra m3) : 1012 m3 1 TMC= 1 Gtep (12.000 TWh)

1 tonne d’essence : 1,05 tep


1 tonne de fioul : 1 tep 1 tep = 42 109 joules = 11,6 MWh
1 tonne de charbon : 0,6 tep 1 MWh = 0,086 tep (*)
1 tonne de bois : 0,3 tep

(*) une nouvelle équivalence est apparue , faisant intervenir le rendement des centrales
(33%) afin de pénaliser le chauffage électrique vis-à-vis du chauffage traditionnel :
1 MWh= 0,086/0,33=0,26 tep
En toute logique en France il faudrait prendre comme équivalence :
1 MWh = 0,086*0,9+0,26*0,1=0,103 tep
•Energie cinétique d’une voiture de 1.000 kg à 100 km/h : 0,1 kWh
•Pour fondre 1 kg de glace : 0,1 kWh
•Pour porter 1kg d’eau à ébullition : 0,7 kWh
•Pour obtenir 1 kWh il faut faire chuter de 100m 3,67 tonnes d’eau…

le pétrole constitue une source très condensée d’énergie :

pour stoker l’équivalent de 1kg de pétrole (= 12 kWh)


il faut :
 charger 300kg de batterie au Pb
 hisser 44 tonnes d’eau à 100m de hauteur

L’énergie produite par la force humaine : quelques dixième de kWh


Pour grimper au sommet du Mont Blanc le corps humain
ne produit que 0,5 kWh (effort considérable !)

Pour remplacer l’essence en France (50 Mtep) :

- par du biocarburant : toute la surface cultivable ne suffirait pas


- par de l’hydrogène :
- 160 GW pour produire cette hydrogène par électrolyse
soit 100 réacteurs nucléaires EPR
ou 300 000 éoliennes de 3 MW !
ou 27.000 km2 de panneaux solaires (7.500 centrales « Toul12»)
Autres comparaisons :
réaction chimique :
m/m ~ 10-10 à 10-11
Énergie fournie par 1 kg de : E  m c 2
réactions nucléaires :
m/m ~ 10-4 à 10-5 (106 fois +)
Batterie au Pb : 0,15 kWh
Bois : 4 kWh
chimique Charbon : 8 kWh
Pétrole (ou 1 m3 de gaz) : 12 kWh
Hydrogène : 36 kWh

C+O2 CO2 + 393 kJ /mole  m/m=10-10

nucléaire Uranium : 100 000 kWh (REP) ou 2 500 000 kWh (RNR)
Hydrogène (fusion thermonucléaire) : 180 millions de kWh
REP : réacteur nucléaire à eau sous pression
RNR : réacteur nucléaire à neutrons rapides
fission de 1g d’U235 : 7,6 106 J  m/m= 8,4 10-4

15g uranium REP = 1 tonne de pétrole


= 1,4 tonne de charbon
= 15 000 m2 de panneaux solaires pendant 1 h
= 4500 tonnes d’eau sur 100m de chute
Panorama historique des différentes énergies
Force humaine : depuis l’origine… (quelques millions d’années)
Force animale : depuis plusieurs millénaires (cheval, bœuf, chameau…)
Force du vent : depuis l’antiquité (voile, moulin à vent, éolienne)
Combustible :
- bois : depuis 300 000 ans
- charbon : depuis le XVIII - XIXème siècle
- pétrole : découverte XIXème siècle, utilisation massive : milieu XXème siècle
- gaz de ville (CO+H2) : XIXème siècle
- gaz naturel (CH4) : milieu XXème siècle
Énergie hydraulique : quelques millénaires
Énergie électrique : fin du XIXème siècle
Énergie nucléaire : milieu XXème siècle
Énergie solaire : milieu XXème siècle (*)

(*) mais les combustibles fossiles, la biomasse…


sont des sous produits de l’énergie solaire !

14
Energie, production électrique et environnement
L’énergie est à la mode…
Les « experts » « fleurissent » dans les médias, on y raconte souvent n’importe
quoi, exploitant l’ignorance de la population ! :
- « On » vend (très cher) des « certificats d’énergie verte » qui garantissent une
fourniture exclusive d’électricité « verte » ! (comme si l’électricité était un fluide…)
- « On » prétend même que les cellules solaires peuvent fonctionner la nuit grâce à la
Lune !
Et les opinions divergent très fortement !
En particulier vis-à-vis des énergies renouvelables très contestées ou adulées !

Déclarations faites lors du débat en Grande Bretagne en 2006 sur l’avenir énergétique :
« si nous devons réduire les gaz à effet de serre de 60 % [. . .] d’ici 2050,
les énergies renouvelables sont la seule façon de le faire »
Michael Meacher, ancien ministre de l’environnement

« quelqu’un qui pense que les énergies renouvelables peuvent combler le fossé
[énergétique] vit dans un monde totalement utopique et est, à mon avis, un ennemi
du peuple. »
Sir Bernard Ingham, ancien haut fonctionnaire

« les éoliennes sont si peu fiables du fait de leur intermittence qu’elles sont le plus
inefficace moyen de production d’électricité jamais imaginé. Il s’agit là de la plus
grande escroquerie des temps modernes ».
John Hayes, ministre anglais de l’énergie
15
Dans le « grand public », quelques idées reçues sont bien implantées
dans les esprits (et sont répétées à loisir par les médias) :

Ainsi lu sur internet :

il existe donc des énergies « propres »?

mais aussi :

il y a des énergies « gratuites »

(généralement « propre » rime avec « gratuit »

sans oublier des solutions miracles


qui vont tout résoudre !

16
Des solutions miracles ?
Le nucléaire dans les années 50, les biocarburants dans les années 90,
maintenant les énergies renouvelables , plus tard l’hydrogène etc.

Exemple : on porte aux nues la voiture électrique (« zéro émission ») solution


aux problèmes de pollution …
mais qui se pose la question de l’origine de l’énergie électrique pour
recharger les batteries ? du coût énergétique de ces batteries ?

En France : ~30gCO2/km,
En Allemagne, en Chine… >150gCO2/km (> voiture thermique !)(*)
(sans compter la pollution liée aux batteries : Li, terres-rares…)
(*) norme 2015 : 130gCO2/km

L’hydrogène… vecteur énergétique très performant…


quand on saura le produire massivement et économiquement,
quand on saura le stocker, le transporter
quand on saura l’utiliser économiquement…

Ces questions seront certainement résolues un jour mais pour le moment…

Qu’en est-il réellement de ces « idées reçues » ?


17
1 - il existe des énergies « gratuites »
Faux !
Toutes les énergies primaires sont gratuites, mais pas les énergies finales !

Schéma énergétique

Énergies primaires Énergies finales

€€€ !
Aérogénérateurs (éoliennes)
vent, soleil : Énergie fossile : panneaux photovoltaïques
gratuits extraction centrales thermiques
transport centrales nucléaires…
transformation…
Dispositifs complexes donc
 coût
coûteux ! 18
Le mythe des énergies gratuites

Energies Modes de Vecteurs Energies


primaires conversion énergétiques finales

Vent
Energies renouvelables

82 à 220€/MWh

229 à 371 Mécanique


Soleil €/MWh

thermique
Electricité
Hydraulique < 40 €/MWh
inutilisables radiative…
directement
40 à 100 €/MWh
Energies fossiles

directement
Charbon
utilisables
Pétrole
vapeur
Gaz

Uranium €€€€
230 à 370 €/MWh
Coût des différentes filières

>220 €/MWh

base : CO2 : 50€/t


U : 70$/livre pétrole : 150$/baril non maîtrisable
Gaz : 34€/MWh charbon : 100 $/t 20
2 - il existe des énergies « propres »

Faux !
Tous les modes de production sont polluants ou perturbent l’environnement…

Hydraulique, marémotrice :
- construction des barrages (béton… CO2)
- perturbe l’écologie fluviale ou maritime (CH4)

Thermique classique « à flamme » :


- construction (béton, acier  CO2)
- production (CO2, SO2, NO2, cendres, poussières…)

Solaire, éolienne :
• fabrication et construction (Si, béton, acier …  CO2)
• dégradation et recyclage des photopiles très polluants

Nucléaire :
•construction, démantèlement (CO2)
•production (déchets nucléaires)

coût de construction, de fonctionnement, de stockage, de recyclage …

l’Eco-bilan 21 21
Qualité, transport
du charbon
selon le mode de
1300 production électrique
destinée à la fabrication
1500 fuites des cellules selon le mode de
production électrique
destinée à l’enrichissement
gCO2/kWh
780
860
1000 selon que l’on CH4 à la
reboise ou pas mise en eau

480 280
500 75 116 59 18

30 11 0 8 4

0
Solaire

Biomasse

Nucléaire

Hydraulique
Charbon

Eolien
Gaz naturel

Estimation des émissions de CO2 par kWh produit selon le mode de production (en
tenant compte de l’éco-bilan et selon deux hypothèses, basse et haute)

Charbon : 960 g/kWh nucléaire : 0


Valeurs retenues par RTE et l’AIE :
Fioul : 800 g/kWh hydraulique : 0
(ne tiennent compte que de l’exploitation)
CCG (gaz) : 360 g/kWh EnR : 0 22
En 2012 : - Nucléaire : 409,9 TWh (0)
France : - Hydraulique : 63,8 TWh (0)
-Charbon : 18,1 TWh (16,8 MtCO2)
- Gaz : 23,2 TWh (6,5 MtCO2) 8,9%
Production électrique : 541 TWh
- fioul : 6,6 TWh (8,3 MtCO2)
Soit un total de 29,5 MtCO2 - Enr : 18,9 TWh (0)

(54 gCO2/kWh ou 0,054 tCO2/MWh)

Si au lieu d’utiliser le charbon ou le fioul, on utilisait le gaz on serait à 24 gCO2/kWh


( 17 MtCO2 au lieu de 30)

Allemagne :
Production électrique : 617,6 TWh

- Lignite : 159 TWh (1,05 tCO2/MWh  167 MtCO2)


- Charbon : 118 TWh (0,93 tCO2/MWh  110 MtCO2)
- Gaz : 23,2 TWh (0,39 tCO2/MWh  27,3 MtCO2)
57,6%
- fioul : 6,6 TWh (0,73 tCO2/MWh  6,6 MtCO2)

Soit un total de 310,6 MtCO2 (500 gCO2/kWh ou 0,5 tCO2/MWh)

France : fermeture des centrales au gaz au profit du charbon


Allemagne : remplacement du nucléaire par le lignite et le charbon 23
La biomasse : le mythe d’une énergie propre
Idée primaire : les émissions de CO2 lors de la combustion sont
compensées par l’absorption lors de la pousse des arbres…
 Produire de l’électricité à partir de granulés de bois

Sans modification une centrale peut fonctionner avec 90% charbon – 10% granulés
et avec adaptation 100% de granulés
2012 : l’Europe a consommé 13 millions de tonnes de granulés
2020 : 25 à 30 millions de tonnes…

du bois qu’il faut importer massivement…


du Canada et de l’Amérique du sud avec un coût croissant !
La fabrication, le transport des granulés coûtent cher en énergie…
et en pollution ! (et en subvention…)
200 kgCO2 pour produire 1 MWh (gaz de 400 à 600 kg)
Selon une étude de Tim Searchinger de l’Université de Princeton :
Par rapport au charbon, la surproduction de CO2 avec la biomasse :
- au bout de 20 ans : +79%
- au bout de 40 ans : +49%
24
- équilibre au bout de 100 ans… quand les arbres ont suffisamment repoussé
Origine des principales sources de pollution atmosphérique
Il n’y a pas que le CO2 !
Émission de CO2 d’autres émissions sont encore plus
Industrie néfastes (SO2, NOx « pluie acides »…)
énergie
33% 31%
Transport
Émission de SO2

Transport
36% 15%

Tertiaire 14%
Tertiaire

71%

Industrie Émission de NOx Industrie


énergie énergie
18%
Tertiaire 6%
SO2 + H2O  [H2SO4]
NOx + H2O  [HNO3]
76%
Transport 25
Le danger lié aux modes de production électrique
Une étude du Wall Street Daily (nextbigfuture.com), a calculé le nombre de mort par TWh

éolien : 0,15 solaire hydraulique


nucleaire : : 0,44 gaz : 4 1,4
0,04 Le pétrole apparaît 900 fois
pétrole : 36 plus dangereux que le nucléaire,
le charbon 4.000 fois plus !
(hors mineurs, le charbon causerait
environ 15.000 morts par an dans
charbon : le monde)
161

Autre étude menée par Pushker Kharedra et James Hansen (NASA), publié par
« Envirommental Science and technology » :
entre 1971 et 2009, le nucléaire aurait épargné la vie de 1,8 millions de personnes dans
le monde…

Entre 2010 et 2050, le maintien du nucléaire épargnerait entre :


• 4 à 7 millions de vie par rapport au charbon
• 400.000 à 700.000 par rapport au gaz…

Il aurait évité entre 1971 et 2009 l’émission de 64 milliards de tonnes de CO2


et jusqu’en 2050, entre 80 et 240 milliards de tonnes de CO2
Une notion ancienne, oubliée mais qui revient au 1er plan :
l’EXERGIE

D’après le 1er principe de la


thermodynamique, l’énergie
se conserve…

Le rendement énergétique est défini comme le rapport entre l’énergie investie et l’énergie utile…

On définit l’exergie comme la part de l’énergie qui peut être transformée en énergie utile

énergie → « quantité »
exergie → « qualité »

Il y a des « énergies nobles » où


exergie=énergie
énergies mécanique, électrique…

et des moins nobles… où


exergie < énergie
énergie thermique…

 T 
W  Q1  a 
 T
27
http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/18/97/01/PDF/Lallemand.pdf
L’exergie correspond au second principe de la thermodynamique qui introduit
la notion de dégradation de l’énergie (l’entropie)

La question n’est pas « économie d’énergie » mais « économie d’exergie »…


c’est dire rechercher les causes des pertes d’exergie pour y remédier…
Le rendement « exergétique » peut être très différent du rendement « énergétique » et
plus réaliste !

Cas de la turbine à gaz

de l’exergie est perdue par les


gaz d’échappement

En intégrant la turbine dans un


cycle combiné où les gaz
d’échappement sont valorisés,
on réduit la part perdue
28
I – La production d’énergie électrique :
quelques généralités…

1 – L’énergie électrique n’est pas une véritable énergie ,


c’est un vecteur énergétique

2 – Contrairement à une idée très répandue,


l’électricité n’est pas un fluide magique (des électrons ?)
qui circule dans les câbles…
On ne « produit » pas de l’électricité, on produit une « énergie »
sous la forme d’une différence de potentiel… que l’on cherche à
maintenir constante…

29
Filières de production d’énergie électrique

ENERGIE ELECTRIQUE

Générateur Pile à Convertisseur Convertisseurs


photovoltaïque combustible électromécanique directs

Énergie mécanique

charbon, pétrole, gaz, biomasse


Energie thermique

Énergie hydraulique Énergie Énergie Radio- Énergie


et éolienne chimique de fission isotopes de fusion

Énergie d’origine solaire


Énergie nucléaire
30
(d’après H. Buyse)
Petit rappel sur les unités employées en production électrique

1 - Puissance électrique : M : méga (106)


G : giga (109)
kW, MW, GW 1 GW = 106 kW T : téra (1012)

Pour une centrale thermique on distingue :


- la puissance thermique brute (MWth)
- la puissance électrique produite (MWe)
qui tient compte du rendement (environ 30 à 35% pour une centrale thermique)
900 MWe = 3000 MWth

2 – Production énergétique
kW/h
kWh, MWh, GWh et TWh
1 kWh = énergie produite par une puissance de 1 kW pendant 1 heure = 3 600 000 joules

1 MWh= 103 kWh La production électrique annuelle


1 GWh= 106 kWh en France est d’environ 500 TWh
1 TWh = 109 kWh soit 500 milliards de kWh 31
! La puissance brute d’une installation peut être une donnée trompeuse
Il faut distinguer :
•EPR : 1600 MWe
- la puissance « installée » (brute)
•éolienne : de 750 kW à 5 MW

- le coefficient de disponibilité (Kd) (ou « facteur de charge ») :

donne la fraction du temps où la centrale est apte à produire sa puissance maximale


-changement de combustible
centrale nucléaire : 80 à 90% -révision
-réparation
éolienne terrestre(1) :  15 à 25%
selon la force du vent
éolienne off-shore :  25 à 35%
(1) Facteur de charge moyen en France en 2009 : 20%
Novembre 2010

Puissance totale (théorique) : 5400 MW


5000 Production éolienne
Production maximale : 3900 MW (72,2%)
4000
Puissance (MW)

3000
Production minimale : 281 MW (5,2%)
2000

Production moyenne : 1315 MW (24%)


1000

Production garantie (5%) 32


0
Attention aux « effets d’annonce » dans les médias :

Selon Ewea et Gwec (associations internationales de l’énergie éolienne), en 2009, le parc


mondial, soit 37,5 GW, est équivalent à 23 EPR…

En réalité, compte tenu du facteur de charge moyen de 20%, la production théorique est
de : 66,4 TWh/an soit l’équivalent de 6 EPR ! (11,2 TWh/an/EPR)

En fait, il apparaît que seulement 60% de l’énergie éolienne est utilisable réellement
et donc on est plus proche de 4 EPR que de 23 ….

- le coefficient de production (Kp) :


donne la fraction du temps où la centrale produit réellement (en fonction des besoins)
Moyenne pour la France (2007) :
-parc nucléaire (production de base) : 80%
-parc thermique classique (semi-base et pointe) : de 5 à 60% (2007 : 32% en moyenne)
-centrales hydrauliques (semi-base et pointe) : 26%

très variable selon les années

En théorie, pour l’éolien et le solaire, le facteur de production est égal au facteur de charge,
mais il peut y avoir « délestage » en cas de surproduction… ou arrêt des éoliennes la nuit
dans certaines régions pour des raisons de pollution sonore
facteur de charge

coefficient de production

Exemple : variations des coefficients Kd et Kp


du parc nucléaire français entre 1980 et 2002

Si un réacteur nucléaire ne peut pas être utilisé en « tout ou rien » comme une
centrale thermique classique, on peut cependant ajuster sa production dans une
certaine limite… (10 à 15% selon les besoins) 34
Sans compter les puissances « hypothétiques » !
Pour qualifier les cellules photovoltaïques,
on utilise la « puissance crête » (PC)
La puissance crête correspond à la puissance maximale obtenue :
- pour une cellule connectée à une charge d’impédance optimale
- recevant un éclairement de 1000 W/m2 (vers midi heure solaire et
orientée au sud)
- à la température 25°C
Elle n’est quasiment jamais obtenue !

En 2009, la puissance photovoltaïque était de 310 MWc, elle a produit 0,17 TWh
(0,03% de la production totale d’électricité)
soit un facteur de charge de 6% (puissance réelle effective : 20 MW)
En 2012, 4 TWh (0,9%) pour 3510 MWc soit un facteur de 7,5% (260 MW réel)

Exemple : la ferme solaire de Toul Rosière (54)


Surface occupée : 367 ha
Puissance crête : 143 MW
Production annuelle : 188 GWh (0,188 TWh)
Facteur de charge : 15% Puissance réelle effective : 21,5 MW
Coût d’investissement : 450 M€
soit : 21 M€/MWeffectif
35
(EPR : 5 M€/MW)
Réseau de distribution électrique :
quelques données techniques

Règles de base :

1 - L’énergie électrique ne peut être stockée… (ou très difficilement)

2 – La production doit être adaptée en permanence à la demande

36
Les cycles de la consommation
creux de
pic du
matin l’après midi d’énergie électrique

pic du
soir

Courbes moyennes
creux de cycle journalier de consommation
la nuit

jour

week-end

nuit

Cycle hebdomadaire

37
Cycle
hiver
annuel

été

Facteurs influençant la consommation d’électricité :

- La température : hiver : 2100 MW / °C été: 500 MW / °C (climatisation)

(Une variation de ±1°C = ± 2100 MW)

- La nébulosité (nuages)

0 : ciel dégagé 650 MW / octa


classée de 0 à 8 (octa)
8 : ciel couvert

38
- L’activité économique et familiale, l’heure légale, la tarification…
Il faut adapter en permanence la production d’énergie en fonction de la demande

Chaque jour RTE prévoit la consommation du lendemain :

Pour chacune des 7 régions, la journée est divisée en 48 périodes de 30mn


pour lesquelles on prévoit la consommation. La production et la distribution
sont adaptées en conséquence. Une mise à jour est faite le jour même à 14h30

Des évènements exceptionnels peuvent


perturber ces prévisions et il faut y faire
face immédiatement sous peine
d’effondrement du réseau !

Cela signifie la mise en route de moyens


rapides de production (gaz, pétrole) ou
de délester certains moyens à caractère
trop aléatoire et imprévisible comme
l’éolien ou le solaire.

Un nouveau logiciel, IPES, va être mis


en place pour mieux gérer ces énergies
peu maîtrisables !

39
Exemple :
le mardi 16 novembre 2010

maximum
en début de soirée
prévisions faites le 15 novembre

Creux au prévisions actualisées


milieu de la le jour même (14h30)
nuit

consommation réelle

informations fournies par RTE

http://www.rte-france.com/fr/developpement-durable/maitriser-sa-consommation-electrique/
eco2mix-consommation-production-et-contenu-co2-de-l-electricite-francaise
19h : 77415 MW
nucléaire : 50107 MW (65%)
hydraulique : 13219 MW (17%)
exportations : 2192 MW (2,8%)

72331 MW

autres charbon
(8%) (6%)
hydraulique gaz
(12%) (4%)

éolien (1%)

nucléaire (68%)

4h30 (61958 MW) :


nucléaire : 48958 MW (79%) 2,1%
hydraulique : 2417 MW (3,9%)
exportation : 8363 MW (13,5%)
Une journée d’hiver très froide : le Jeudi 14 décembre 2010

fioul
charbon
gaz

nucléaire

hydraulique
autres
importations

Maximum : 19h 94,2 GW


Minimum : 4h30 72,7 GW
Part des différentes sources au cours de la journée :
Fioul+pointe : 1,52% Eolien : 1,409% Les importations ont représentées
Charbon : 6,22% Hydraulique : 11,58% 3,08% de la consommation
Gaz : 3,73% Autres : 7,66%
Nucléaire : 67,78%
72.746 MW 94.200 MW
autres charbon fioul+pointe
autres
hydraulique gaz
charbon
éolien gaz
hydraulique

éolien

nucléaire
nucléaire

19 h
4 h30

1 – la production nucléaire reste stable (51 réacteurs sur 58 en service)


2 – la production hydraulique sert d’ajustement
3 – fioul+pointe en augmentation
4 – charbon et gaz constants
5 – l’éolien très faible (peu de vent)
6 - Importations importantes : mini (4h30) : 667 MW, maxi (9h) 4570 MW
Pour atteindre sa pleine puissance, il faut :
•quelques minutes à une centrale hydraulique,
Il faut disposer de différentes sources •une dizaine d’heures à une centrale thermique
de production afin de faire face à toutes •deux jours à un réacteur nucléaire…
les demandes :
- Production de base : constante toute l’année (40GW)
•centrales nucléaires

- Production de semi-base ( 60 GW) : faire face aux fluctuations prévisibles


•centrales nucléaires (en ajustant la puissance)
•centrales hydrauliques
•centrales thermiques à flamme (charbon, gaz)

- Production de pointe ( 90 GW) : faire face à des demandes ponctuelles


très importantes (froid intense, canicule…)
•turbines à combustibles ou à gaz (TAC)
•centrales thermique au fioul
•hydraulique STEP (station de transfert d’énergie)
•importation d’électricité

On importe en période de pointe de l’Allemagne (centrales thermiques au charbon)


Exemple : 6/01/09 demande 91500 MW :
56 réacteurs nucléaires en service max sur 58
réserves disponibles : de 6000 à 8000 MW
importation : 1000 MW
NB : en 2008, on a exporté durant 359 jours et on a importé pendant 6 jours44
Les échanges avec les pays limitrophes
permettent un ajustement de la puissance
électrique disponible selon les circonstances.

La France exporte plus qu’elle n’importe :


en 2012 elle a exporté 2,5 fois plus qu’elle
n’a importé
Elle est la première exportatrice d’électricité
(loin devant l’Allemagne…)

Données 2012
En 2012 le solde est positif avec tous
les pays limitrophes sauf avec
l’Allemagne qui grâce à ses centrales
thermiques au charbon nous permet de
faire face aux pointes hivernales et qui
se « débarrasse » à vil prix de son
surplus d’énergie solaire…
Situation différente en 2013… la
pénurie pointe son nez !
Fioul

hydraulique

Charbon

Gaz

pleine puissance puissance réduite

Nucléaire

Répartition des moyens de production durant 2004


http://www.rte-france.com/fr/developpement-durable/maitriser-sa-consommation-electrique/
consommation-production-et-contenu-co2-de-l-electricite-francaise#courbeDeCharge 46
Répartition de la production électrique en 2012

Puissance électrique totale : 126,7 GW


Production électrique : 546 TWh
Puissance Production Production Facteur de
MW (%) théorique (TWh) réelle (%) productivité
Nucléaire 63130 49,1% 553,0 409,9 75,0% 74,1%
Thermique 27810 21,6% 243,6 47,9 8,8% 19,7%
Charbon 7910 6,1% 69,3 18,1 3,3% 26,1%
Fioul 9380 7,3% 82,2 6,6 1,2% 8,0%
Gaz 10520 8,2% 92,2 23,2 4,2% 25,2%
Hydraulique 25400 19,7% 222,5 63,8 11,7% 28,7%
Eolien 7450 5,8% 65,3 14,9 2,7% 22,8%
Solaire PV 3510 2,7% 30,7 4,0 0,7% 13,0%
Biomasse 1390 1,1% 12,2 5,9 1,1% 48,5%

Coefficient de productivité réel des différentes sources de


production d’énergie électrique
-La part du nucléaire a été légèrement inférieure à son coefficient de disponibilité (82 à 85%)
-Les parts de l’éolien et du photovoltaïque sont liées à leur coefficient de disponibilité
-Les parts de l’hydraulique et du thermique classique ont été nettement inférieures, ces
47
énergies étant employées en semi-base et en pointe
Production électrique française durant le mois d’Octobre 2012

1 – le parc nucléaire (MW)


Montée progressive en puissance
avec l’arrivée du froid

Pmoy = 43.900 MW

jour
WeekEnd 2 – le parc thermique à flamme
nuit WeekEnd
WeekEnd WeekEnd « charbon » (MW)

Pmoy = 2.730 MW
3 – le parc Hydraulique (MW)

Pmoy = 4.700 MW

Ajustement instantané

Ajustements programmés :

4 – le parc thermique à flamme


« gaz » (MW)
Pmoy = 854 MW

5 – le parc thermique à flamme


« fioul » (MW)

Pmoy = 29 MW
6 - Importations-exportations
Importations

Solde excédentaire…

Pmoy = 4.800 MW

Exportations

7 – Production éolienne

incontrôlée, dépend du vent…

Puissance installée : 7.014 MW


Puissance moyenne : 1.765 MW (25%)
Puissance garantie (95%) : 527 MW (7,5%)
Puissance max : 4.500 MW (65%)
Distribution RTE (réseau de transport d’électricité)
électrique
HT : 104 300 km
1 328 300 km de lignes MT : 596 000 km
BT : 628 000 km
Lignes haute tension
grand transport
400 kV - triphasée (21370 km)

Lignes haute tension


régionales
225 kV (26490 km)
90 kV
63 kV (56440 km)
45 kV

réseau moyenne tension


20 kV
réseau basse tension
600 V
Lignes 400 kV
400 V triphasés
51
230 V monophasés
Evolution des lignes HT en 2012

Coût d’une ligne 400kV :


- aérienne : 1 M€/km
- enterrée : de 7 à 12 M€/km

Le développement des parcs éoliens


va nécessiter la construction de plusieurs
milliers de km de lignes HT et MT :
coût : 30 à 50 milliards d’euros…

Sur une ligne de 100 km :


pertes par effet Joule : - 1% à 200 kV
Cte - 0,25 % à 400 kV
Wpertes  2 (0,04% à 1.000 kV)
U

En France, en 2010, les pertes totales ont été de 37,2 TWh pour une production
de 550,3 TWh, soit 6,7 %
Pour faciliter les échanges, les pays européens sont interconnectés
52
(450 millions d’abonnés)
Stockage de l’énergie électrique
L’énergie électrique ne peut être stocker directement, elle doit être convertie en
une autre forme d’énergie ! (rendement global ?)
alternateur
Energie Conversion Production
stockage
électrique électrique

Energie de gravitation :
STEP
(Station de transfert d’énergie par pompage)
Energie cinétique :
barrage à deux niveaux lac volant d’inertie
supérieur
air comprimé

pompage
Energie chimique :
lac
inférieur
(nuit) piles, batteries…
usine
hydroélectrique
peu efficace
très chère !

rendement global : 50% 53


(France 4.173 MW)

•La Coche
•Le Cheylas
•Super Bissorte
•Grand Maison (1.800MW)
•Montezic
•Revin

Puissance totale des moyens de production :


4.400 GW
Puissance des moyens de stockage :
141 GW (3%)
54
Perspectives de stockage énergétique en France

ECS : Eau chaude sanitaire

Electricité : 10 GW

Avenir : l’hydrogène ?
Comment palier les fluctuations de la production éolienne ou solaire ?
Passer par l’étape « hydrogène », produit par électrolyse et restituer l’électricité avec
une pile à combustible

1 – Produire (électrolyse)(rendement énergétique 50 à 70%) rendement global :


2 – Stocker (compression ?… coût énergétique ?) → 25 à 30% (maximum)
3 – Utiliser (pile à combustible)(rendement énergétique 45%)

multiplie par 4 le coût d’une électricité déjà très chère… 55


II - Production et consommation
d’énergie primaire dans le monde

56
I-1 - Production d’énergie primaire dans le monde
Eolien : 0,56%
Énergies renouvelables : Géothermie : 0,45%
17% Autres Agro carburants : 0,42%
2% Déchets: 0.24%
Nucléaire Biogaz : 0,11%
Biomasse
Solaire thermique : 0,10%
hydraulique 5% Solaire PV : 0,07%
10% Vagues : 0,01%
5% Gaz naturel

20%
Charbon
25%
Pétrole
Les énergies fossiles représentent
33% 78%, l’énergie nucléaire 5% et les
Les différentes énergies « renouvelables » 17%
(hydraulique incluse, 5%) , la part
sources d’énergie
la plus importante étant la biomasse
primaire (2010) 10%. L’éolien représente 0,6% et le
solaire PV moins de 1%
Production totale : 14 Gtep 57
accroissement : +2,2% par an
Sources d’énergie primaire (suite)
Dans l’Union Européenne des 27
Energies renouvelables
Nucléaire 6%
15% Pétrole
37%

Énergie fossile : 79%

Gaz naturel Charbon


24% 18%

75 % du pétrole importé
Dépendance énergétique : 59% 60 % du gaz naturel importé
40 % du charbon importé
58
+200%
30 x3

Consommation mondiale (GTEP)


hypothèse haute
Les besoins
20 x2
mondiaux en +100%
énergie vont
hypothèse basse
croître de façon
considérable
dans les années 10
à venir ! ?

1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050

1960 : 3 Gtep
1970 : 4,4 Gtep
1973 : 4 Mds hab. 1,5 tep/hab. 2002 : 9,4 Gtep
2008 : 6 Mds hab. 1,8 tep/hab. 2006 : 11 Gtep (14 en 2010)
2011 : 7 Mds hab. 2 tep/hab. 2030 : 15 à 18 Gtep ? 59
2050 : 20 à 30 Gtep ?
Consommation énergétique – données 2010

en Mtep

Chine 2493
USA 2249
Inde 692
Russie 682
Japon 488
Allemagne 330
Brésil 263
France 262
Canada 258 BRIC
Asie 4799
Corée du sud 249
Amérique nord 2507
Grande Bretagne 204 4419
Europe 1912
Italie 168
CEI 1025
Espagne 129
Amérique sud 795
Afrique 670
•La Chine a dépassé les USA
Moyen Orient 654
•L’Asie consomme autant que Europe+USA
Pacifique 151 60
BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine

Consommation
par an et par habitant

USA : 8 tep
Europe : 4 tep
Chine : 1 tep
Afrique : 0,5 tep

61
Perspectives futures : Projections à 2050 dans le monde -hydraulique
-éolien
9% [5%] Énergies renouvelables -solaire
Nucléaire
-biomasse
Énergie primaire
6%
24000 Mtep
[7%]
34%
Charbon
[26%]

x2,2 par rapport à 2006


Gaz
24% naturel
[24%]

Pétrole

[26%] : données 2006


27% [38%]

1 - Les énergies fossiles restent prépondérantes


(augmentation de la part du charbon, baisse de celle du pétrole)
2 – Les énergies renouvelables restent marginales (<10%)
3 – Malgré une nette augmentation de la puissance installée, la proportion du nucléaire
62
reste faible (6%)
III – La production d’énergie électrique

L’électricité n’est pas une énergie à proprement parler


c’est un vecteur énergétique utilisé pour transporter et
transformer une énergie primaire en une énergie finale utilisable

63
La production électrique dans le monde

1 TWh = 109 kWh

Production électrique en TWh des principaux pays producteurs

de 600 TWh en 1945 à 20.000 TWh en 2012


On observe une forte disproportion entre les pays 64
La production électrique dans le monde (2006)

Biomasse 1,27%
Eolien : 0,64%
Géothermie : 0,31%
Solaire : 0,03%
E. mer : 0,003%
Énergies renouvelables
(hors hydraulique)
Hydraulique
2%
16% (20%) 16% (20%)
Charbon
% puissance 40%
installée

Nucléaire
Thermique classique
15% (10%) 18 140 TWh 67% (68%)

Gaz naturel
Pétrole
21%
6%

les énergies fossiles dominent largement… 65


Dans le monde, la consommation d’électricité croît plus vite
que les autres sources d’énergie
En France, la consommation d’électricité croît en moyenne de 2% par an
(avec un fléchissement des dernières années où elle a baissé légèrement)

Sur les 6 milliards d’habitants 2 milliards n’ont pas l’électricité :


On estime à 10 000 GW (150 fois la puissance française) les besoins
mondiaux en nouvelles capacités de production électrique !

Consommation moyenne mondiale : 2000 kWh/an/hab


France, OCDE : 8000
Chine : 3000
Inde : 600
Afrique : 200

Selon toute probabilité, cette tendance devrait se poursuivre (sinon croître)


encore pendant plusieurs dizaines d’années…
l’AEI prévoie d’ici 2030 une croissance de 1,7% en moyenne (0,7% pour l’UE
>3% pour les pays émergents…)

ce qui donne pour 2050 un facteur multiplicatif de 1,6 pour l’UE


et de 4,4 pour l’Inde ou la Chine par rapport à 2000 !
66
La part des différentes sources d’énergie électrique
dans l’Union Européenne (2006 : 3250TWh)
16%
14%
Besoins de l’UE
Énergies renouvelables
•Hydraulique : 10% 30% d’ici 2030 :
•Biomasse : 3,06%
•Eolien : 2,55%
Charbon 150 GW à remplacer
•Géothermie : 0,18% 150 GW à construire
•Solaire : 0,07%
•E. mers : 0,015%
Soit 3 fois la puissance
totale française
32%
30%
4% Pétrole
4%
Gaz
Nucléaire
naturel

20%
20%

le thermique classique reste de loin la 1ère source d’énergie dans l’UE (54%)
mais le nucléaire prend une part importante : 30% 67
Mix de production électrique en 2007 pour l’OCDE

charbon
pétrole

gaz naturel

nucléaire

hydraulique

biomasse et déchets
Les moyens de
production sont
éolien
très disparates d’un
solaire
pays à l’autre !
autre

68
EPEX Spot

Marché de l’électricité entre la France,


l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche
(mis en place en 2008) :

« day ahead » : négociation pour le


jour suivant (prix établi à 12h)

« intraday » : négociation en continu

14000 100
prix
90 Exemple de l’évolution des
12000 volume volumes négociés et du prix
80

10000 70
instantané du MWh :
Volumes kWh

prix (€/MWh)
60
8000 Prix minimum : 34,39 €/MWh
50
Prix maximum : 94,26 €/MWh
6000
40

4000 30 Les volumes échangés vont de


21 novembre 2013 20 6552 kWh (3h) à
2000
10
12011 kWh (20h)
0 0
00

00

00

00

00

00

00
0

0
h0

h0

h0

h0

h0

1h

3h

5h

7h

9h

1h

3h
-1

-3

-5

-7

-9

69
-1

-1

-1

-1

-1

-2

-2
00

00

00

00

00

0
h0

h0

h0

h0

h0

h0

h0
0h

2h

4h

6h

8h

10

12

14

16

18

20

22
Comparaison entre 3 pays européens proches et
cependant très différents :

France Belgique Allemagne

Très forte production nucléaire (78%)


Forte production hydraulique (11%)
Le Royaume Uni :
Faible production thermique (10%)
- met un frein aux EnR (*)
Faible émission de CO2 (6 t/hab, 55 g/kWh)
- relance son programme nucléaire

Forte production nucléaire (55%)


Forte production thermique classique (39 %)
Faible production hydraulique (2 %)
Arrêt programmé du nucléaire ?
Assez forte émission de CO2 (11t/hab, 305 g/kWh)

Production nucléaire en baisse (16%)


Remplacement par des centrales Très forte production thermique classique (62%)
thermiques au charbon et au lignite Faible production hydraulique (4%)
Utilisation des «énergies
indigènes»(*)
Arrêt programmé du nucléaire
Forte production éolienne et solaire (12%)
(*) mot de code de Bruxelles pour désigner
le gaz de schiste
Très forte émission en CO2 (10 t/hab, 500 g/kWh)

(*) « débarrassons nous de cette merde verte » (David Cameron, novembre 2013 70
Mix énergétique allemand en 2012 (618 TWh)
Gaz 11,3% éolien+solaire : 73TWh (12%)
Fioul et pour 64 GW(*)
Charbon 19,1% STEP 1,5%

éolien 7,3%

EnR 22,1% biomasse 6,6%

Hydraulique 3,3%

Solaire PV 4,6%
déchets 6,6%
Lignite 25,7%
Nucléaire 16,1% (*) six fois moins de production
que le parc nucléaire français de centrales nucléaires fermées
même puissance
France Allemagne
prix (ct€/kWh) 14 27
CO2 (t/hab) 5,52 9,32

Le coût de la transition énergétique


allemande est estimé à 1000 milliards
d’euros d’ici 2030 (avec un déficit de
production estimé à 100 TWh en 2050)
Programme de construction de centrales
thermiques au charbon en Allemagne
71
23.000 MW programmés
L’énergie en France

3 % du PIB
26 % des investissements industriels
192 000 emplois en 2008
88% du déficit commercial en 2011 (61 Md€ dont 50 pour le pétrole)

10%

6% 6% La consommation d’énergie en 2011

Charbon
1% 1%
Electricité

168,1 Mtep
pétrole
1800 TWh

Energies renouvelables thermiques


Bois, biomasse, pompe à chaleur..

Gaz hors chauffage


72
Gaz de chauffage
France : la part des différentes sources d’énergie selon les secteurs

ECS : Eau chaude sanitaire


Autre : électroménager, ascenseur etc.

le chauffage électrique ne représente que 100 TWh soit 20% de la


consommation totale d’électricité 73
Évolution des sources d’énergie en France depuis 50 ans…

Consommation d'énergie (France)

Electricité
120 (nucléaire)

100 pétrole

80
Mtep

60
consommation
gaz naturel
40
production
20 charbon

0
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

On observe un accroissement puis une stabilisation de la consommation


de pétrole, une diminution progressive de l’utilisation du charbon et un
très fort accroissement depuis 1980 de la consommation en électricité
(et en particulier grâce à l’énergie nucléaire)
74
La facture énergétique (2011)

En 2011 la facture énergétique a été de 61 milliards d’euros


(soit près de 90% du déficit de la balance commerciale)

Elle dépend essentiellement du prix du pétrole :


10 milliards en 1970, 55 dans les années 80, elle retombe à 15 milliards en 95
pour remonter dans les années 2000 !

Le nucléaire en France :
Économies en combustible fossile : 25 à 30 milliards d’€
Balance commerciale (ventes) : + 6 milliards d’€ 75
L’indépendance
Equilibre énergétiqueénergétique
(France) de la France

300

250 Consommation totale

200 49,2%
Mtep

150
67,7% 27,7%
100
production
50 nationale

0
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

de 68% en 1950 (grâce au charbon) ,


% Indépendance énergétique
elle chute à 24% en 1973 (à cause
du pétrole), pour remonter aux alentours
de 50% à partir des années 90
(grâce à l’énergie nucléaire)

Sans l’énergie nucléaire, l’indépendance


ne serait que de 10% !

76
Les Groupes énergétiques français
58 réacteurs nucléaires en France
1 – Le Groupe EDF (447,7TWh) 15 réacteurs nucléaires en Grande Bretagne
5 réacteurs nucléaires en Allemagne (EnBW)
(86% de l’électricité produite du groupe)
169 139 salariés
220 barrages (447 centrales hydrauliques)
chiffres d’affaires (2009) : 66,3 Mds €
15 centrales thermiques en France
(CA 1er semestre 2010 : 37,5 Mds €)
4 centrales thermiques en Grande Bretagne
Bénéfice net : 3,9 Mds €
Investissements : 12,4 Mds €
Clients :
Dette : 36,3 Mds € (juin 2009)
Total : 38,1 millions
Recherche : 2500 chercheurs
France : 26,5 millions

3 – POWEO-Direct Energie
2 – GDF Suez (276 TWh)
Europe et International :
200 650 salariés 68,4 GW production électrique (20 en constr.)
chiffres d’affaires (2008) : 83,1 Mds € (dont 31 GW en Europe)
Recherche : 1200 chercheurs 7 réacteurs nucléaires en Belgique (5800 MW)
700 MW nucléaire en Allemagne
France (2008) : 276 TWh d’électricité
6,4 GW capacités électriques (29,8 TWh) 373 TWh de gaz
dont 1100 MW nucléaire 1 producteur d’électricité en Belgique,
er

Ventes : Pays bas, Brésil, Thaïlande, pays du Golfe


31,7 TWh électricité (589 000 clients) 2ème fournisseur d’électricité au détail aux
294 TWh gaz (10,7 millions de clients) USA et 2ème en gaz naturel en Europe Centrale
Royaume Uni Etats Unis
Slovaquie •Constellation (49,99%)
•EDF Energy (100%) •SSE (49%) •UniStar Nuclear Energy (100%)
•enXco (50%)
Allemagne Suisse Europe •EDF trading North America (100%)
•EnBW (46,07%) •Alpiq (26,06%)
Chine
•Figlec et Synergie (100%)
Italie
•SZPC (19,6%)
•Edison (48,96%)
•DSPC (35%)
•Fenice (100%)
•EDF SA
•RET-EDF Vietnam
Autriche •ERDF •MECO (56,25%)
•ESTAG (25%)
France
Laos
Belgique •EDF Energie Nouvelle (50%) •NTPC (35%)
•EDF Belgium (100%) •Tiru (51%)
•SPE (51%) •Electricité de Strasbourg (89,07%) Hors Europe
•Dalkia (34%)
•EDF Trading (100%)
Espagne
•Elcogas (31,39%)
Le Groupe EDF
Pologne Pays bas dans le monde
•EC Wybrzeze (99,73%) •SloeCentrale BV (50%) (2009)
•Elektrownia Rybnik SA (79,76%)
•EC Krakow (94,31%) Hongrie 72 filiales et participations
•Kogeneracja (40,58%) •BE ZRt (95,57%)
•Zielona Gora (39,93%) •DEMÁZ (100%)
Puissance (GW) des moyens de production électrique en France (2012)
Mix énergétique…

128,68 GW
GW

Nucléaire : 63,13
Energies Thermique : 27,81
renouvelables Charbon : 7,91
(29,33%) Fioul : 9,38
Gaz : 10,52
Hydraulique : 25,40
Eolien : 7,45
Solaire : 3,51
Biomasse : 1,39
(EnR : 35,54)

Thermique
à flamme 30% « fil de l’eau » (52% de la production)
(21,61%)

Nous sommes loin du « tout nucléaire » !


Production électrique (TWh) en France (2012)
facteur de charge de chaque moyen de production
Energies renouvelables : 16,2% (hydraulique : 11,68%)
Total : 541,9 TWh
(Kp)
Nucléaire : 409,9 (74,12%)
Thermique : 47,9 (19,66%)
Charbon : 18,1 (26,11%)
Fioul : 6,6 (8,04%)
Gaz : 23,2 (25,17%)
Hydraulique : 63,8 (28,69%)
Eolien : 14,9 (22,83%)
Solaire : 4 (12,99%)
Biomasse : 5,9 (48,45%)

Importations : 29,3 TWh thermique


Exportations : 73,5 TWh à flamme :
solde : +44,2 TWh 8,77%

Le thermique et l’hydraulique assurent


la production de semi-base et de pointe
(en fonction de la demande)
Pour l’éolien et le solaire, le facteur de Pour atteindre sa pleine puissance, il faut :
charge est fonction « du temps » •quelques minutes à une centrale hydraulique,
•une dizaine d’heures à une centrale thermique
•deux jours à un réacteur nucléaire…
•En France, la consommation d’électricité a augmenté en moyenne de 2% par an
•Durant les 10 dernières années, elle a progressée de 13%
•Les moyens de production ont énormément varié au cours des 50 dernières
années…
production électrique française (TWh)

600 total
thermique
500
hydraulique

400 nucléaire
TWh

300

200

100

0
1945 1955 1965 1975 1985 1995 2005

Denier record de consommation :


8 février 2012, 19h : 102,1 GW
(soit 2,26 TWh pour la journée)

81
L’avenir de la production électrique française

l’Union Française de l’Electricité


(UFE) a imaginé 3 scénarii pour 2030 :

1 – production nucléaire maintenue à 70%

2 – production nucléaire réduite


à 50%

3 – Réduction de la part nucléaire


à 20% en 2030 et sortie totale en 2040

très peu réaliste ! 82


Scénario n°2  énormes investissements à prévoir…

La réduction de la part du nucléaire à 50% implique :


1 – le développement massif des énergies
renouvelables éolienne et solaire (?)
2 – le développement très important du thermique
à flamme (gaz, charbon)

A l’horizon 2030 on estime


le montant des investissements à
422 milliards d’euros !

plus 170 Mds€ pour augmenter


l’efficacité énergétique :
total 590 Mds€ !

Remarques :
1 – compte tenu d’impératifs techniques, la réduction à 50% d’ici 2030 est irréaliste
avec un coût inacceptable en période de crise…
2 – EDF investit massivement pour une prolongation à 60 ans de la durée de vie
de ses réacteurs, en contradiction avec l’hypothèse précédente…
3 – l’échec patent de la transition énergétique allemande devrait servir d’exemple…
83
En résumé, quelles seraient les conséquences du Scénario n°2 :

1 – Investissements importants en EnR, peu efficaces, très chères et à


production aléatoire et centrales thermiques charbon et gaz
2 – Importations massives de combustibles fossiles (gaz et charbon) pour
palier la versatilité des énergies renouvelables…
3 – Développement de lignes à haute tension pour relier les multiples parcs
éoliens terrestres et off-shore et les interconnexions avec les pays limitrophes
4 – Augmentation importante des émissions de GES (CO2)(?)
5 – réduction très importante de nos exportations d’électricité et augmentation
des importations (si ça sera encore possible d’en importer ?) et donc risque
de pénurie
Coût : plusieurs centaines de milliards d’euros d’investissement et
des dizaines de milliards d’euros annuels d’importation qui vont se
traduire pour le consommateur à un doublement du prix de l’électricité…

Sondage du 16/11/2011 (Le Figaro) :


« êtes vous prêt à payer plus cher pour réduire la part du nucléaire ? »
OUI : 16,35%
NON : 83,65% (41625 votants) 84
Autre scénario, celui du RTE
(2011)

14%

En résumé quels seront les besoins


en énergie électrique
et comment y ferons nous face?

85
Production électrique :
Perspectives futures : Projections à 2050 dans le monde
[40%] : données 2006
Production électrique
Énergies
46 600 TWh
renouvelables

[2%] 8% [16%]
3%
x2,6 par rapport à 2006
Hydraulique
9%
[15%]
Nucléaire

La part du :
Charbon, gaz naturel : en hausse
Charbon
47%
Pétrole : constant [40%]
Nucléaire, hydraulique : en baisse Gaz
Énergies renouvelables : légère hausse naturel

En 2050 la Chine envisage


28%
Pétrole
d’exploiter plus de 500 réacteurs
[21%]
nucléaires (jusqu’à 1500…)
[6%] 86
5%
Selon toutes les prévisions, on devrait dans l’avenir faire
encore massivement appel aux énergies fossiles…

III - Quelles sont les réserves


prévisibles en
énergie fossile ?

"Le pétrole est une ressource inépuisable qui va se faire de plus en plus rare"
(Dominique de Villepin, 2006)
87
Réserves mondiales estimées en 2011
Consommation : 14 Gtep
- charbon : 3,5 Gtep/an
- pétrole : 4,6 Gtep/an
- gaz : 2,8 Gtep/an

A ce rythme, peut-on faire face


et pendant combien de temps ?

Ce qui donnerait au rythme actuel de


consommation :
- 50 ans pour le pétrole
Données à considérer avec circonspection ! - 75 ans pour le gaz
- 180 ans pour le charbon

Durées de production très approximatives qui ne tiennent pas


compte ni de possibles découvertes de gisements facilement
exploitables (peu probable) ou plus difficiles…
ni aussi de l’augmentation de la consommation…

Ces durées dépendent aussi du prix de l’énergie… plus il augmente et plus


certains gisements deviennent rentables et donc exploitables… 88
l’avenir ? La production doit passer par un pic puis décroître… quand ???

2009

89
Le pétrole ?, le gaz naturel ?
Il n’a probablement pas dit son dernier mot !
En 1970 on estimait les réserves pour 40 ans… 40 ans après on les estime à 50 ans !

roche mère :
roche sédimentaire à faible granulométrie riche en matière organique (kérogène)

2200 m : formation de charbon


et bitume

3800 m : formation de pétrole

5000 m : hydrocarbures légers


et gaz…

Les huiles et gaz migrent


jusqu’à trouver une roche
imperméable (« couverture »)
Roche-couverture qui les piège dans un réservoir
Roche-réservoir
Roche-mère

90
Production mondiale de pétrole (en 103 barils/jour)

environ 5 Gt/an
80 millions de barils/jour
soit 13 milliards de litres /jour
90000

80000 1 baril = 158,984 litres = 0,16 tonne


1 tonne = 6,3 barils
70000

60000

50000

40000

30000

20000

10000

0
1900 1920 1940 1960 1980 2000 2020

En progression constante +1,5%/an (avec une légère baisse provisoire en911980)


Pays producteurs
de pétrole

Arabie saoudite : 454 Mexique : 169


Production annuelle Russie : 439 Norvège : 148
(millions de tonnes) USA : 271 Venezuela : 127
données 2004 Iran : 199 Nigeria : 125
Chine : 174 Émirats Arabes Unis : 123 92
un des plus longs oléoducs : Samara (Russie)-Leuna (All.) (3640 km)
Transport du pétrole

Oléoducs
Tanker (62%)

Supertanker :
de 200 000 à 500 000 t 93
La situation française
Consommation française :
3640 litres/seconde
(2 mbj)

 110 Mtep par an

Production française : 1,05 Mtep/an


(1% de la consommation)

0,59 Mtep en Région Parisienne


0,46 Mtep en Région Aquitaine

Les importations françaises


de pétrole brut
(90 Mtep) diminuent chaque année :
2004 -0,4 %
2005 -1,1 %
2006 -2,4 %
Moyen Orient 28 %
En 2011, la facture a été de La provenance Mer du Nord 25 %
61,4 milliards d’euros est diversifiée : ex URSS 24 %
Afrique 21
94 %
Raffinage (2013) : 69,1 Mtep/an
L’importation des produits raffinés est en hausse constante : +10 à13% par an
Les raffineries françaises sont mal adaptées au marché et doivent faire face à
la baisse de la consommation et de la diminution des importations US
Beaucoup ferment…

On importe du gasoil (10 Mt/an) et on exporte de l’essence


et du fioul lourd (5 Mt/an)

95
Prix du baril de pétrole brut en $ constant (2004) depuis 1861
niveau
janvier 2008

Guerre
du Kipour

Janvier 1999 : 10 $
Janvier 2007 : 50 $
Décembre 2007 : 100 $
Juillet 2008 : 147 $
Novembre 2008 : 4896$
Février 2011 : ~100 $
Prix de l’essence (France) : part respective des différents postes
Partie industrielle :
15%

taxes françaises :
57%

Chiffres d’affaires (2007) des principales


taxes totales :
compagnies pétrolières (Mds $)
80%
(« Super Major »)
et résultats nets (Mds$) 5%
Total-Elf :
1 - Exxon Mobil (USA) : 405 (41)
2 - Royal Dutch-Shell (NL-GB) : 357 (31) Bénéfices nets :
3 - BP Amoco (USA) : 285 (21) 2008 : 13,9 Mds€
4 - Chevron Texaco (USA) 221 (19) 2009 : 8,5 Mds€
5 - Total Final Elf (F) : 202 (19) 2010 : 10,6 Mds€ Investissements 2011 : 20 Mds$
6 – ConocoPhillips (USA) 194 (12) 97
Réserves mondiales Coûts techniques
Moyen Orient : 0,5 $ /baril
28 000 gisements répartis dans 97 pays , dont : Off Shore : 8 – 12 $ / baril
400 à 500 « géants » (> 70 106 T)
dont 60 « super géants » (>700 106 T)
(60 % au Moyen Orient, 40% des réserves)
production actuelle : 85 millions de barils par jour (13 500 000 m3)
soit environ 5 milliards de tonnes par an

Le rythme de consommation est 10 000 fois


supérieur au rythme de renouvellement
dans les bassins sédimentaires

Production totale cumulée : 1100 milliards de barils


Réserves estimées : 1000 à 1265 milliards de barils
Ressources à découvrir : 200 à 600 milliards de barils ?

Selon l’AIE (2004) réserves cumulées : environ 3345 milliards de barils 98


AIE : Agence International pour l’Énergie
Réserves mondiales
en pétrole

Données surévaluées ? réelles ?


99
On découvre constamment de nouveaux gisements comme ceux de la
méditerranée orientale

100
Quel avenir pour le pétrole ?

bassins exploités

bassins potentiels

La théorie de la pénurie future est toujours bien vivant !


Selon certains experts, le pic de production a été atteint et la
production devrait diminuer progressivement (bien que la
demande ne peut qu’augmenter) 101
1 - améliorations techniques

actuellement un gisement n’est exploité qu’ à 30 ou 35%

 gagner 1% équivaut à 3 à 4 années de


production supplémentaire

injection de vapeur d’eau ou de gaz (CO2)


sous pression

Équipent 200 puits dans le monde.

but : atteindre 50% (60 à 65% possible)

Autre progrès : dans les « vieux » réservoirs, on produit plus d’eau que de pétrole
(3 à 7 fois plus), ce qui coûte très cher à traiter.
Des vannes « intelligentes » qui empêche l’eau de pénétrer dans le réseau permet
de récupérer plus de pétrole…
102
2 – Les réserves off-shore
Il existe encore d’énormes possibilités
(mais d’accès difficile et coûteux)
L’Atlantique sud recélerait 7% des réserves
mondiales

Les gisements Girassol et Jasmain (Angola) sous


1400m de fond fournissent 240.000 barils par jour…

Il existe de gigantesques gisements à 300 km


au large du Brésil :
Tupi, Jupiter, Carioca-Suger Loaf (3ème mondial)
sous 2000m d’eau et 5000 m de sédiments

La fonte de la banquise arctique (?)


devrait rendre accessible de nouveaux
gisements
(500 milliards de barils ?) 103
3 - forages à grande profondeur (14 km)
- Golfe du Mexique : forage de 8km (la moyenne est de 1km)
en train de devenir l’un des plus importants au monde (500 000 barils/jour)

- Russie : 300 puits profonds (jusqu’à 14km)


le Russie est en passe de devenir le 1er producteur mondial devant l’Arabie !
- coûts élevés
- conditions extrêmes
(300°C, 2500 bars)

- Guyane : sous 2.000 m d’eau et à 4.000 m de profondeur


forte réserve de pétrole ? (plusieurs milliards de barils ?)
Les 3 premières campagnes de forage n’ont rien donné
Peut être la prochaine ?

Autre théorie (cosmique) de l’origine du pétrole développée par les


Soviétiques dans les années 50 et redécouverte par Thomas Gold dans
les années 80…

Il existerait à très grande profondeur (100 à 200 km) des réserves immenses
de pétrole dont les gisements exploités ne seraient que de faibles résurgences !

Pour les exploiter, il suffit de forer n’importe où à grande profondeur ! 104


4 – Exploitation des gisements
•huiles lourdes et roches tendres
non conventionnels
•huiles légères et roches compactes

- huiles lourdes (pétrole non conventionnel – réserves conventionnelles)

Sables bitumineux
En provenance de gisements anciens où les éléments volatils ont disparus.
Ce pétrole peut être exploité en injectant de la vapeur sous pression.
Problèmes :
1 – pour être exploité, utilisation de gaz naturel (50% du coût d’exploitation)
utilisation de vapeur « nucléaire » à l’étude (HTR et VHTR)
2 – taux de gaz à effet de serre 3 fois plus que le pétrole classique

Schistes bitumineux

Mélange de roches et de kérogène avant la pyrolyse…


Plus proche de la tourbe/lignite que du pétrole
Ce gisement est exploité comme une mine classique.

Traité à 500°C, peut être transformé en pétrole mais coût énergétique important !

Ne sont rentables que si le prix du pétrole est élevé… ce qui est le cas
105
sables bitumineux
Canada : 250Gt (> Arabie), Venezuela (7,5 Gt)
Schistes bitumineux
Australie: 3,8 Gt
Estonie, Brésil, Suède, USA, Chine…

total possible : 100 Gt > 600 milliards de barils)

l’Alberta produit plus que l’Angola


Athabasca (80% de sables bitumineux) et devrait
en 2020 produire 3 millions de barils
par jour soit plus que l’Iran.
problème : jugée peu écologique cette
production est boycottée par l’UE

Orénoque

exploitation très néfaste pour l’environnement 106


Autre pétrole « non conventionnel » : huiles de « roche mère »
(pétrole conventionnel – réserves non-conventionnelles)
On fore horizontalement puis on injecte dans le puits de l’eau sous pression pour
fracturer la roche.
En 2017 les USA seront les 1er producteurs mondiaux de pétrole…
Deux sociétés américaines « Toreador » et Hess s’intéressent au Bassin Parisien.
Toreador va forer en région parisienne à grande profondeur (2500m) :
- 1ère étape : en 2011, 6 puits d’exploration (56 M$)
- en 2012, il était prévu des centaines de puits… un jour peut être

Il y aurait en Région Parisienne


entre 20 et 65 milliards de barils
en pétrole de schiste à 2300m
(soit plus que le Koweït et les
Emirats Arabes unis ! )
Mais seuls 2 milliards de barils
pourraient être extraits.
108
Le gaz naturel (méthane)
94 % production d’énergie (62 % dans le résidentiel, tertiaire)
6 % comme matières premières

Consommation : 3 1012 m3 (3 Tm3 ou TMC) en 2007  4,4 TMC en 2030

Comparaison
production
consommation

On observe que contrairement au pétrole, la répartition mondiale des ressources


en gaz naturel est plus équilibrée par rapport à la demande.
Par rapport au pétrole, le coût du transport est très élevé et dépasse le coût de 109
production.
Différentes variétés de gaz

Gaz « conventionnel » (CH4 localisé) :


se trouve dans des réservoirs constitués de roches poreuses et perméables

Gaz « non conventionnel » (gaz de roches mères) :


se trouve dans des roches argileuses imperméables et profondes (3 à 5 km) …

gaz de houille gaz de Schistes(*) gaz de réservoirs ultra-compacts(**)

(*) shale gas (**) tight gas


110
Gaz non conventionnel
Principe d’extraction :
-forage vertical jusqu’à 1500 à 3000 m
- forages horizontaux pour traverser la roche sur toute sa longueur (jusqu’à 8km)
- injection d’eau sous haute pression pour fracturer la roche

Il s’agit d’injecter des grandes


quantité d’eau (10.000 à 30.000 m3)
sous pression, mélangée à du sable,
et des produits décapants et
bactéricides (benzène, toluène,
acide borique etc. jusqu’à 600
composants).

D’autres techniques de fracturation


(onde de choc électrique, gaz sous
pression…) sont à l’étude.
Vue satellite d’une région de l’Oklahoma
et des puits d’exploitation du gaz de schiste

chaque carré représente un puits !


(durée de vie ~ 2 ans)
Il faut noter que 60% des puits
sont improductifs…

Méthode d’extraction utilisée depuis 15 ans


aux USA (52% de la production de gaz) qui
est devenu le 1er producteur de gaz…

En 2011 la production a été de


170 milliards de m3 (0,17 TMC),
d’où un coût très bas !
112
15 TMC
16 TMC

110 TMC

170 TMC

75 TMC
60 TMC

Consommation mondiale : 3 TMC

En février 2012, l’Institute for Energy Research estimait la totalité des réserves Nord
Américaine à 50.000 TMC ! (soit près de 600 ans de consommation) 113
En Chine les réserves sont estimées à 42.000 milliards de m3 (45 TMC) et pour 2015 la
production serait de 260 milliards de m3

Il semble également que les réserves


européennes soient très importantes :
18.000 milliards de m3 (18 TMC)
Elles sont majoritairement réparties
en France (5,1 TMC), en Pologne et
en Ukraine.

En Europe, création du GASH (Gas


Shale in Europe) : programme de
recherche interdisciplinaire sur
l’extraction du gaz de schiste
(shale gas)
Y participent Total, GDF-Suez et l’IFP.

Remarques : les indications sur les réserves estimées, supposées, exploitables etc.
sont souvent très différentes ! pour connaître les données exactes il faut forer ! 114
Elles seraient en Pologne de 6.300 milliards de m3 (6,3 TMC, soit plus de 100 ans
de consommation) d’où une volonté d’exploitation massive de ces réserves (afin
de se libérer du gaz russe et de vendre massivement à l’Allemagne, gros
consommateur avec la fermeture de ses centrales nucléaires).
L’Ukraine va investir avec Shell dans l’exploitation du gaz de schiste
pour produire dès 2020, 20 milliards de m3 par an…

La Grande Bretagne et le Danemark (avec Total) vont reprendre les forages.


le Pays Basque espagnol y est favorable.

Seules l’Allemagne et la Bulgarie ont gelé pour l’instant tout forage.

Et la France ?

Au 12ème rang mondial pour


ses ressources exploitables…

1 – Elle va accroître l’exploitation du gaz de houille


2 - Elle va exploiter le gaz de schiste algérien… 115
En France la zone « Ardèche, Drôme, Hautes-Alpes » semble propice et recélerait
6.300 milliards de m3 soit plus de 100 ans de consommation ! (A raison de
0,05 TMC par an…)
(en raison des plissements de terrains, les gisements sont à faible profondeur,
de 500 à 2500m)

Total a obtenu en 2010 du ministère de l’Écologie et de l’Énergie un permis de


recherche d’hydrocarbures dans la région de Montélimar, dans la Drôme,
pour une durée de cinq ans.

La facture « gaz » est actuellement de 11, 5 milliards d’euros par an


l’économie représenterait plus de 7 milliards d’euros annuel…

Février 2011 : le gouvernement suspend provisoirement les permis de forage


interdiction maintenue même au titre de prospection !

Raison invoquée : production très polluante… bien que :


1 – les effets sur l’environnement ont été fortement exagérés
2 - de nouvelles techniques d’exploitation non polluantes sont envisageables ! )

La France sera donc un des rares pays au monde à ne pas l’exploiter !


et s’interdit toute recherche vers des solutions plus propres…
Mais garde une option en cas où de nouvelles techniques seraient développées!
et les hydrates de méthane ?

gisements probables considérables


(peut être 180 000 Gtep ou 1.000 TMC ?)
- difficultés d’exploitation
- risque majeur pour l’environnement

Des essais d’exploitation sont


menées en Russie, au Canada
et au Japon

117
Le charbon
Différentes variétés et qualités du charbon
Terminologies Européenne, américaine et française

représente 50% de la consommation


de « charbon » en Allemagne
pour les centrales thermiques…

Mine de lignite
118
Le charbon : combustible de l’avenir ?

Les réserves mondiales de charbon sont considérables (73% des réserves fossiles)
réparties à peu près partout dans le monde.
Malgré qu’il soit très polluant, le charbon représentent très certainement le
combustible de l’avenir! 119
La production mondiale augmente de 3% par an
mines à ciel ouvert
Exploitation :
mines en profondeur

Risques importants : silicose, grisou (6000 à 20000 morts/an en Chine !)


et pollution (500.000 morts par an en Chine)
USA : 2000 mines de charbon en activité, 100 000 mineurs
(50% de la production électrique)!

5 grands producteurs (70 % des réserves) :

USA : 25 %
Russie : 16 %
Chine : 11,6 %
Inde : 8,6 %
Australie : 8,3 %

Selon d’autres estimations, 85% des réserves de charbon


serait inaccessibles (gisement sous-marin) mais pourrait
être exploitées par une technique de gazéification avec
récupération du gaz produit…
120
Selon les experts, la production de charbon
devrait augmenter de 73% d’ici 2030

2002 : 3,4 Gt (6200 TWh)


2030 : > 7 Gt (12000 TWh)

A partir de 2017 le charbon (4,3 Gtep) devrait dépasser


le pétrole (4,8 Gtep)

La Chine consomme plus de 46% du charbon mondial


et devrait dépasser les 50% en 2014
(une nouvelle centrale thermique par semaine !)

En 2017 l’Inde sera le 2ème consommateur de charbon


devant les USA
! L’exploitation massive du gaz de schiste aux USA a permis une baisse
très important du prix du charbon qui concurrence sérieusement le gaz
naturel en Europe (aux USA la consommation de charbon a diminué de 14%

l’Allemagne dispose de 130 centrales thermiques au charbon et exploite


massivement ses gisements de lignite et de charbon, quitte à raser des
121
villages entiers…
Situation en France :

La France importe 22 106 tonnes par an (soit 13,7 Mtep)


Provenance :
Australie
Afrique du Sud
Russie

En France : en 1950 production 50 Mt/an


2004 : fermeture de la dernière mine…

GDF Suez ferme 3 de ses 4 centrales au gaz CCG au profit de centrales au charbon…

Projet de réouverture :

Mine de Bertholène (Decazeville, Aveyron)


concession accordée à Aardvark TFC Limited (GB)
4,5 106 tonnes (concession de 10 ans)

Nièvre : gisement de 250 106 tonnes (découvert en 1980) avec projet


d’une centrale de 1000 MW 122
Les ressources naturelles en Uranium
production mondiale : 60.000 t (2013)
(besoin en 2006 : 440 réacteurs, 370 GW  67450 tonnes)

coût : de 20$/kg en 2001 à 100$/kg en 2006 (x5) (en baisse)


Besoins futurs : en 2025, 450 à 624GW (+22 à +46%)  80 à 100 000 tonnes/an)
Kazakhstan : 21.900 t Ouzbékistan
Canada : 9.000 t Afrique du Sud
Principaux producteurs :
Australie : 7.200 t Namibie
Russie : 3.400 t Brésil
Niger : 3.150 t Ukraine…
USA : 1.750 t
et bientôt le Groenland

réserve mondiale en U:

- <40$/kg : 2 millions de tonnes


- < 80 $/kg : 3,1 millions de tonnes (soit plus de 50 ans de consommation RNT)
- 130 $/kg : 5,5 millions de tonnes
- >130$/kg : 85 millions de tonnes

océans : 4 milliards de tonnes (3mg/m3) coût 250 à 1000 $/kg !

équivalent à 170 Gtep (RNT) ou 15 000 Gtep (surgénérateur RNR)


123
réacteurs à neutrons thermiques réacteurs à neutrons rapides
(REP, REB…)
2014 :
mise en exploitation
du 5ème gisement
mondial

Répartition des ressources mondiales d’uranium


(pour un prix de revient inférieur à 130 $ le kg)
teneur moyenne de la croûte terrestre : 2,7 ppm
Autre source : le démantèlement des têtes nucléaires : la destruction par les USA depuis
2011 de 18.000 ogives russes (500 t d’U fortement enrichi) donneront environ 8.000 t d’U
enrichi à 5% , de quoi alimenter la moitié des centrales US pendant 15 ans… 125
fertile ( Pu239 fissile)

238
Uranium naturel : 99,3% U235
0,7% U fissile

uranium enrichi (3 à 5 % d’U235)


Réacteurs actuels (générations 2 et 3) :
combustible MOX (5% Pu239)

On n’exploite que 0,7% du potentiel énergétique


2 siècles environ…
Génération 4 (2020- 2050) : filières à neutrons rapides

On transforme l’U238 en Pu239  x100 le potentiel énergétique


La France dispose d’un stock d’U appauvri considérable : 250.000 tonnes
(soit entre 3.000 et 5.000 ans de consommation au rythme actuel)

autres possibilités de certaines filières de G-IV :


- on exploite les capacités énergétiques des actinides (actuellement déchets)
- on exploite le thorium : 3 à 4 fois plus abondant que l’uranium
Th232 + n  U233 (fissile)

Perspectives : plusieurs milliers d’années


126
Fusion thermonucléaire ? (ITER et sa suite… 2080 ?) : D, T, Li… des millions d’années !
Conclusions

On parle beaucoup de l’épuisement des ressources fossiles

1 – Le charbon reste encore très abondant et sans aucun doute


le combustible roi du XXIème siècle !

2 – Le pétrole et le gaz naturel sont encore probablement


assez abondants mais le coût va croître inéluctablement !

3 – L’uranium est assez abondant pour satisfaire nos besoins pendant


plusieurs siècles (et même des millénaires) à la condition de construire des
réacteurs à neutrons rapides surgénérateurs (réacteurs de 4ème génération)
et d’ exploiter le thorium.

127
Face au défi énergétique
(doublement prévisible de la demande)quelles solutions ?
4 voies possibles :

1 – L’amélioration de l’efficacité énergétique


Exemple : l’éclairage consomme 20% de la production électrique mondiale…
L’utilisation de lampes fluo-compactes permettrait de la réduire de 50 à 80% !
Limiter les mises « en veille » (télévision, ordinateur etc.)
indispensable pour limiter l’accroissement de la demande… mais
n’empêchera pas l’accroissement lui-même !

2 – Les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole)


inévitables ! ressources à long terme ? pollution ?

3 – L’énergie nucléaire
incontournable…fiabilité, sécurité, investissement élevé, gestion des déchets

4 – Les énergies « renouvelables »


réalistes ou fausse solution ? économiques ? suffisantes ? 128
ENERGIE,
PRODUCTION ELECTRIQUE
ET ENVIRONNEMENT
2ème partie :
les moyens de production classiques

Jacky Ruste
Ingénieur INSA « Génie Physique »
Dr Ing. Université Nancy 1
Ingénieur Senior EDF R&D

jacky.ruste@free.fr 1
http://micro.icaunais.free.fr
2ème partie : les modes de production électriques
classiques disponibles

I – Les énergies renouvelables (EnR) ou « prétendues renouvelables »

- L’énergie hydraulique
- Les énergies marines
- L’énergie éolienne
- L’énergie solaire
- La biomasse
- La géothermie

II – Les énergies primaires « épuisables »

- L’énergie « thermique à flamme »


pétrole, charbon, gaz

- L’énergie nucléaire (3ème partie)2


I - Les énergies renouvelables (EnR)
«Le plus grand dérèglement de l'esprit, c'est de croire les choses parce
qu'on veut qu'elles soient, et non parce qu'on a vu qu'elles sont en effet.»
Bossuet, l'évêque de Meaux,

Il faudrait distinguer les énergies renouvelables « garanties » telles que


l’hydraulique, la géothermie moyenne et haute énergie, la biomasse…
qui peuvent fournir directement de l’énergie selon les besoins et qui
peuvent être autonomes…

et les énergies renouvelables « aléatoires », telles que l’éolien et le


solaire qui en raison de leur intermittence ont une production aléatoire,
non maîtrisable et qui nécessitent un apport extérieur d’énergie
(généralement d’origine thermique, gaz ou fioul) :

Ainsi 10GW de puissance brute éolienne ne fournira en moyenne


annuellement que 2GW d’énergie, les 8 autres GW devant être obtenus
par des centrales au gaz naturel !

Sans oublier qu’elles font appels à des matériaux rares…


3
France
83,2 TWh Allemagne
296,5 TWh 108,1 TWh Production électrique
Reste de d’énergie renouvelable
l’Europe 100 TWh (hydraulique inclus)

78,5 TWh Espagne

Italie Données 2010


28,7 TWh
Grande Bretagne Reste de
l’Europe France

14,5% Allemagne
25,4%
Part d’énergie 7,5%
17,5%
renouvelable
Grande
dans la production Bretagne
électrique 26,4% 33,5%
(hydraulique inclus)

Italie
Espagne
Pour satisfaire la demande européenne concernant
les énergies « renouvelables » :
la France s’est donnée comme objectifs d’ici 2020 : les 3 « 20 »
- réduire la consommation de 20%
- réduire la production de CO2 de 20%
- porter à 23% la part des énergies renouvelables
(actuellement ~14% dont 10-11% hydraulique)
a) L’Europe, c’est moins de 10% des émissions mondiales, 20% des émissions
européennes ne représentent donc que 2% des émissions mondiales (Chine + USA > 40%)

b) Avec 0,4 GtCO2/an, la France représente environ 1,5% des émissions mondiales.
20% des émissions totales de CO2 françaises c’est l’équivalent de quelques jours de
production chinoise et américaine… même pas l’accroissement annuel de leur
émissions !
c) En France, les émissions de CO2 liées à l’énergie ne représentent que 4% des
émissions totales… Le paradoxe c’est que la « réduction » se fera essentiellement par
le développement de l’éolien et du solaire qui en réalité les fera augmenter !

Coût estimé pour l’Union Européenne :


1 – Réduction de 20% des émissions de CO2 : 106 milliards d’euros par an
2 – 20% d’énergie renouvelable : 200 milliards d’euros par an
3 – Réduction de 30% des émissions de CO2 : 450 milliards d’euros par an
5
En France, fortes Incitations à développer des énergies renouvelables :
Obligation de rachat par EDF à des tarifs avantageux durant 15 ans

- Solaire PV : 218 €/MWh


- Géothermie : 120 €/MWh
- Eolien : 86 €/MWh pendant 10ans, puis tarif dégressif selon la production
- Eolien « off-shore » 160€/MWh ! (jugé « trop faible » par les promoteurs, plutôt voisin
de 260 à 270 €/MWh))
- Hydraulique : 54,3 €/MWh (non subventionné…)

Ces tarifs sont contestés et font l’objet d’un recours auprès de Bruxelles
D’autres pays (Espagne) ont renoncé aux tarifs privilégiés, l’Allemagne l’envisage…

Prix moyen de production EDF:


35 €/MWh Prix de vente public
prix de vente du MWh nucléaire : France : 125,6 €/MWh
49,5 € (54,2€ ) Belgique : 203 €/MWh
Allemagne : 237,5 €/MWh
Prix moyen du marché (EPEX Spot)(*)(**) : Entreprises :
56 €/MWh France : 74 €/MWh HT
(*) ne concerne que les énergies conventionnelles UE (moyenne) : 102,8 €/MWh
pas les énergies renouvelables !
(**) Marché de l’électricité entre la France, la Suisse
l’Allemagne et l’Autriche
Cela a un coût pour la collectivité…
7
Charges prévisionnelles
6200 M€ Contribution au Service Public
6
de l’Electricité (CSPE)
5100 M€
5
Coût CSPE (Mds€)

4500 M€
Financement :
4
1 – les énergies renouvelables
(solaire PV et éolien)
3 2 – soutien à la cogénération
3 – péréquation tarifaire dans les ZNI
2 (« zone non interconnectée » :Corse, DOM-TOM)
1572 M€ 4 - Dispositions sociales (*)
1
582 M€ (*) 2014 : revenu fiscal < 2175 €
0 cela va concerner en 2014 4 millions de foyers
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 (par an : 200€ gaz, 90€ autres moyens)

2003-2009 : 4,5 €/MWh


2011 : 7,5 €/MWh
 30/06/2012 : 9,0 €/MWh
Montant de la CSPE  31/12/2012 : 10,5 €/MWh
( facture EDF) au 1/01/2013 : 13,5 €/MWh
ce qu’elle aurait dû être : 18,8 €/MWh….
au 1/01/2014 : 16,50  22,50 €/MWh

la consommation moyenne par foyer


En fonction de la consommation 7
est d’environ 9 MWh par an
Balance commerciale
du photovoltaïque :
2010 : -1,5 Mds€
éolien
2,2%

solaire PV

0,7%
+140%
2014 (6,2 Md€)
350 M€
-12%
part dans la production électrique +22%
470 M€

solaire PV
Solaire PV
La CSPE ne couvre pas la totalité des charges
eolien
d’EDF… 2400 M€
1660 M€ +14% péréquation tarifaire
cogénération + autres
Fin 2012 la dette était d’environ 4,3 Mds€ +16%
tarif sociaux
(que l’état devra rembourser)
1300 M€
En 2014 elle atteindra 8,4 Mds€ éolien +130%

CSPE : Coût estimé pour 2020 : eolien :


11 milliards d’euros on-shore (19GW) : 1 Mds€
off-shore (6 GW) : 2 Mds€ 8
Il est à noter que la justification essentielle du développement des
énergies renouvelables concerne la lutte contre « le réchauffement
climatique » et la réduction des émissions de « gaz à effet de serre »,
principalement le gaz carbonique CO2

Il semble effectivement que depuis le milieu du XIXème siècle,


nous vivions une évolution climatique (réchauffement)

La preuve…

9
En réalité, ce que montrent REELEMENT les données climatiques (et l’avis d’un nombre
croissant de scientifiques, climatologues et même écologistes réputés) c’est que :

1 – La période de réchauffement climatique que connait la Terre depuis de début du XIXème


siècle n’a rien d’exceptionnelle, elle fait suite à une période de fort refroidissement (XVI –
XVIIIème siècle) le « petit âge glaciaire » et qui a fait suite à d’autres périodes chaudes et
froides, souvent plus intenses que celle que nous connaissons ! (il semble que depuis le
début du XXIème siècle nous soyons plutôt entré dans une phase de refroidissement : la
banquise croît chaque année…)

2 – Il n’y a aucune preuve scientifique (bien au contraire) que les activités humaines
soient responsables de ce réchauffement,

Il n'y a aucun lien prouvé entre réchauffement global et activités humaines


Yury Izrael, vice président du GIEC (Novosti mai 2005)

Je ne connais pas un seul météorologue d'Etat qui adhère à la théorie du réchauffement


d'origine humaine
James Spann, météorologiste certifié de l'Etat d'Alabama (Février 2007)

3 – Le rôle du CO2 dans l’effet de serre naturel est très faible, peut être même
négligeable… On sait que des teneurs 10 à 15 fois supérieures à celle actuelle n’ont eu
aucun effet sur le climat ! (c’est la température qui règle la teneur en CO2 et non l’inverse!)

! Selon les dernières estimations ( confidentielles !) du GIEC le climat stagne depuis une
quinzaine d’années et l’élévation de température en 2100 ne serait que de 1°C
10
(1,6°C au maximum en cas de doublement de la teneur en CO2)
Pour en savoir plus :

http://micro.icaunais.free.fr/climat.pdf

Un documentaire diffusé sur la chaîne « Planète » :


« le réchauffement climatique : une escroquerie ? »

http://www.youtube.com/watch?v=zBLTDscToOo

Un documentaire diffusé par Arte sur une théorie de l’influence des activités
solaires et des rayons cosmique sur le climat (Erik Svensmark) :

http://www.youtube.com/watch?v=FslJIK6VNmQ&hd=1 11
Les moyens de production électrique
« renouvelables »

12
a) l’énergie hydraulique
La source d’énergie renouvelable
la plus importante :
5% de l’énergie primaire mondiale,
17% de l’électricité (2600 TWh)…
(10 à 12% de la production française)

barrage voute
(béton armé)

barrage poids
ou à contreforts
(terre…)

centrale au fil de l’eau 13


L’énergie hydraulique est actuellement la seule solution efficace
de stockage de l’énergie par double bassin
(STEP station de transfert d’énergie par pompage)

France : 4.173 MW
•La Coche
•Le Cheylas lac
•Super Bissorte supérieur
•Grand maison
•Montezic
•Revin

pompage
lac (nuit)
inférieur
usine
hydroélectrique Grand’Maison (près de Grenoble) :
2x900MWe

La nuit (forte électricité disponible) pompage vers le réservoir supérieur (stockage)


Restitution le jour en cas de fortes demandes

- pompage : 65% 51%


rendement maximum :
- production : 78%

N’est valable que si l’énergie électrique à stocker est bon marchée…14


16% électricité mondiale
Norvège : 99%
Brésil : 80%
France : 12%
USA : 6%

Production (annuelle) :
•actuelle : 3.000 TWh
•possible : 9.000 TWh
•ultime : 14.600 TWh

total consommation
mondiale :
16.000 TWh/an

15
Les grands barrages retenue > 15 milliards de m3
45 000 grands barrages dans le monde…
barrages hydroélectriques (Itaipu, Petit saut…)
ou mixte (retenue d’eau + électricité)(Assouan, 3 Gorges..)
1600 en construction

Itaipu (Parana) 12,6 GW


Guri (Venezuela) 10,2 GW
Les plus grands barrages actuels : Grand Coulée (USA) 6,5 GW
Sayano Shushenskaya (Russie) 6,4 GW
Krasnoyarsk (Russie) 6 GW
Xiaowan (Yunnan)(2013) 4,2 GW

le prochain champion : Trois Gorges (Chine) (17,8 GW)


Projet : au Tibet sur le Brahmapoutre : 38 GW

Risques :
- modifications écologiques importantes
- déplacement de personnes
- villes, villages, sites… submergés
barrage d’Assouan - risque de rupture… 16
- Itaipu sur le Parana 1975-1991 longueur : 8 km
hauteur : 196 m
retenue :
1400 km2
29 milliards de m3
170km de long

Puissance électrique : 18 turbines de 700MW


 12,6 GW
2004 : 2 turbines supplémentaires (14 GW)

production (2003) : 89,151 TWh

Fournit 95% de la consommation électrique


du Paraguay
et 25% de celle du brésil

17
Petit Saut (Guyane française)
1989-1994

longueur : 740 m
hauteur : 45 m
largeur :
base : 35 m
crête : 8 m
retenue :
Puissance électrique : 4 turbines de 29 MW (116 MW) longueur : 50 km
Production : théorique 560 GWh, 2001 : 432 GWh surface : 310 km2
volume : 3,5 milliards de m3

Le lac a englouti une vaste forêt tropicale, d’où


émission de CH4 et de H2S avec désoxygénation importante.
Pollution du lac par le Hg des chercheurs d’or…

EDF a consacré 5% du budget à la protection écologique

18
Quelques données sur l’hydraulique en France…

Potentiel théorique : 300 TWh/an – potentiel réel : 100 TWh/an

Capacité totale installée : 27,9 GW


puissance : 8ème rang mondial
EDF : 22 GW production : 9ème rang mondial
SUEZ : 3,77 GW 2ème producteur européen

CNR (Rhône) : 3 GW
Shem : 0,77 GW

550 centrales hydrauliques


220 barrages (dont 150 >20m)

petite hydraulique : 2010 MW 6,7 TWh/an

Production potentielle totale : 70 TWh (EDF : 46 TWh)

Production réelle (2007) : 63,2 TWh (EDF : 40 TWh)


19
Production totale électrique (2009) : 520 TWh – Production hydraulique : 62 TWh

Serre Ponçons (1961- Durance) :


- longueur 600m, largeur à la base : 650m, hauteur : 123m
- lac de 3000 ha, 1,27 milliard de m3, 19km de long
- production électrique : 720 GWh/an (0,72 TWh/an)

Donzère-Mondragon (1952 – Rhône) :


22,5 m de chute d’eau
puissance électrique : 354 MW
production électrique : 2,14 TWh/an (0,5%)

Génissiat (1948 – Rhône) :


104 m de haut, 67 m de chute
puissance électrique : 6 fois 66MW (420 MW)
production électrique : 1,7 TWh/an
Tigne (1953) :
181m de haut (un des plus hauts d’Europe)
235 millions de m3, 0,9 TWh/an

Grand Maison (STEP 1800MW) : 160m de haut

A titre de comparaison :
Paluel (4x1300MW) : 40 TWh/an, EPR : 12,3 TWh/an
Solaire (2010) : 0,7 TWh
20
Eolien (2010) : 9,7 TWh
Un projet gigantesque : le barrage des 3 gorges en Chine

Sur le fleuve Yangtse, construction du plus gros barrage


au monde (1993-2009) :
- barrage en béton à gravité
- hauteur : 185m
- largeur à la base : environ 150m
- longueur : 2300 m
- 4,1 millions de tonnes de béton
- réservoir :
- 175 m de profondeur
- 640 km de long
- 1084 km2
- 39,3 milliards de m3
production électrique :
- 26 turbines de 700 MW 15% des capacités hydrauliques
- total : 18720 MW de la Chine (100 GW)
- 84,7 milliards de kWh/an
(84,7 TWh)

(économie de 50 millions de
tonnes de charbon)

coût :
environ 32 milliards d’euros
21
Avantages attendues

- production électrique propre (2010 : 85 TWh/an  économie de 50 millions de tonnes de


charbon et 100 millions de tonnes de CO2 par an)
- contrôle des crues du Yangtse :
- en 1998, les crues ont causé la mort de 4500 personnes et fait 300 000 sans abris
- en 2000 : 410 morts et 16 M$ de dégâts
- adduction d’eau
- navigation fluviale améliorées
- développement du tourisme (2,2 millions de touristes/an estimé)
Conséquences néfastes
- important déplacement de population (2 millions environ) :
- 6 villes totalement immergées et 13 partiellement
- 4500 villages et 140 bourgs
- 657 industries, 130 mines de charbon
- risque de pollution important :
- 3 millions de tonnes de déchets divers
- 300 km de latrines rurales Le risque de rupture serait catastrophique !
- 41000 tombes
en 1975 la rupture des barrages « Banqiao
- 1500 abattoirs
- 178 décharges et Shuimanqiao » sur la Huai (affluent du
- impact culturel : Yangtse) a fait 240 000 morts…
- 600 sites archéologiques
- 8000 sites culturels…

Le lac actuel (600km) provoque déjà des glissements de terrain, des disparitions
de rivages (36km) et des déplacements supplémentaires (1,2 millions)
De plus l’électricité doit être transportée loin d’où un coût final élevé… 22
b – Les énergies marines

En 2006 les énergies marines n’ont produites de 600 GWh


soit 0,003% de la production mondiale d’électricité
(dont 550 GWh pour la seule centrale marémotrice de la Rance)
< 0,01% de la puissance installée dans le monde
(0,015% pour l’Union Européenne et 0,17% pour la France)
On distingue :

•l’énergie hydrolienne (courants de marée)


•l’énergie marémotrice (les marées)
•l’énergie houlomotrice (énergie des vagues)
•la biomasse (énergie des algues)
•l’énergie thermique des mers (ETM) (différence de température)
•la pression osmotique (gradient de salinité)

Dont les potentialités sont très variables…

Système de chauffage-climatisation à
partir de l’eau de mer à La Seyne sur Mer

23
Énergies des mers :
ressources théoriques mondiales

Energie Thermique
des Mers
utilisation des algues
pour des biocarburants

24
25
1 - L’énergie marémotrice Une seule centrale en service dans le monde :
La Rance (1960-1966)

240 MW : 24 groupes de 10 MW
(bulbes à double sens)

production : 544 GWh/an


pompage : 64,5 GWh/an bulbe :
5,3 m
470 tonnes

Fonctionnement en
double effet
(marée montante et descendante) Autres :
Canada : 20 MW
Chine : 5 MW
•Monde : 380 TWh/an Russie : 0,4 MW
gisement mondial : 100 à 300 GWe •Europe : 15 à 35 TWh/an

La Corée du Sud : lac Sihwa (2011) , 255 MW (avec EDF) + projet de 1200 MW en 2017

Projet s:
Grande Bretagne, barrage sur la Severn (18km), environ 4000 MW (5% électricité)
26
Canada : appel d’offre pour la baie de Fundy, 5300 MW pour 5,6 Mds€
2 - Les hydroliennes
Il existe différentes configurations :

Pour l’axe de
rotation

Totalement immergée
ou avec une structure
apparente en surface
(pour faciliter la
maintenance)

27
et avec ou sans carénage…

Qualifiées par certains de « hachoirs à poissons et à dauphins « !

28
1
La puissance installée est égale à : P   SV 3
2
 : rendement (<59%)
 : densité du fluide (1)
S : surface des pales Il faut que les courants soient > 1,75 m/s
V : vitesse du courant

Exemple :
pour un rendement de 50%
et des pales de rayon 8m :

pour V=1,75m/s P=270 kW


pour V= 3 m/s P=1350 kW

Capacité : 3000 MW ?

29
Les Hydroliennes : exemples de projets

Seagen (Irlande du Nord)(2004-2006)


hydrolienne de 1 MW (2 rotors de 16m)
coût : 8 M€ (8M€/MW)

Hammerfest Strom (Norvège)(2003)


300 kW
diamètre du rotor : 20m
hauteur : 30m
coût (300kW) : 5,5 M€ (18M€/MW)

30
Chaque turbine de 3m de
Turbines Sabella de diamètre a une puissance
la société HydroHélix de 10 kW.
Un prototype est testé au large de
Bénodet et intéresse EDF

Projet EDF :
au large de Paimpol- Bréhat :
4 hydroliennes de puissance
unitaire 500 kW, soit 2 MW

Coût : 24 millions d’euros


(75%EDF – 25% fonds publics)
31
La turbine, construite en Irlande a été posée à Brest sur son embase
Avec sa tuyère, la turbine mesure 16 mètres de diamètre. L’ensemble pèse
la bagatelle de 850 tonnes (l’équivalent de 18 semi-remorques !).

Couplage sur le réseau : prévu initialement vers 2014

Suite à une erreur, envasée dans la baie de Saint Brieux depuis la mi-septembre 2012
sans qu’on sache comment la récupérer !

question : fiabilité et maintenance ?


3 - L’énergie houlomotrice

Les vagues peuvent fournir


dans le Golf de Gascogne
40 kW/m

Convertisseur « Pelamis » de Ocean


Power Delivery
120 m de long - 750t - 2,25 MW

Installé depuis septembre 2008 au large du


Portugal 33
Les vagues et les courants marins sont potentiellement énergétiques

Potentiel français : 40 TWh/an

La France et la Grande
Bretagne sont favorisées
34
4 - L’énergie osmotique
pression osmotique pour équilibrer le taux de salinité
membrane poreuse
flux d’eau de « l’eau douce » vers « l’eau de mer »
eau de mer eau douce
Surpression dans le compartiment « eau de mer »

L’eau en excès sert à produire de l’électricité

La capacité de production européenne pourrait


être de 1700 TWh/an (50% de la consommation)

La centrale norvégienne de Statkraft devrait


produire en 2015 166 GWh/an

La première centrale électrique fonctionnant par osmose


a été inaugurée par Statkraft en novembre 2009

35
c) L’énergie éolienne : une énergie « dans le vent »
(mais très très contestée !)
Les parcs éoliens dévasteront la campagne en vain.
James Lovelock (créateur de l’écologie moderne)

« Aérogénérateur »

Puissance installée en France


8 GW (1 juin 2013)
Certaines zones (Côte méditerranéenne,
Manche, Mer du Nord) sont plus favorables
que les régions centres.

A l’origine, seules les zones les plus


ventées, de 3 à 5, devaient être équipées…
Ce n’est plus le cas actuellement…
Possibilités énergétiques
européennes en énergie
éolienne :
vitesse moyenne du vent

37
Anémomètre et
girouette
ultrasoniques Régulateur supérieur
avec convertisseur Alternateur

Pale

Moteur Frein
d’orientation mécanique
Système de
Transformateur Multiplicateur
refroidissement
tension délivrée : 400 à 690 volts
énergie fournie : 4400 MWh/an (2 MW)
durée de vie : 15 ans

socle : 300m3 béton


(1.500 tonnes)
mat : 105m (280 t acier)
nacelle : 70 tonnes
pale : 45m, 50t (verre-epoxy)
rotor : 41 tonnes
2700 kg de terres rares
CO2 : 4.600 tonnes
38
La puissance théorique d’une éolienne est égale à :

1  : rendement (<55%)(loi de Betz)


P   SV 3  : densité de l’air (0,0013)
2
S : surface des pales
V : vitesse du vent

P  2
Augmenter le diamètre des pales permet
d’augmenter la puissance disponible.

La puissance réellement disponible varie donc


fortement avec la vitesse du vent mais aussi
avec la nature du relief, du sol, de l’altitude…

De plus seule une partie de l’énergie du vent


peut être récupérée par l’éolienne, d’après la loi
déterminée par Albert Betz en 1919 :

16
PMax  P  0,55 P
29 39
2012 : 2,5 à 3 MW
mat : 110m
pale : 45 à 55m
(150 à 160m)

Evolutions futures de la dimensions des éoliennes


182m

Éolienne 5M (Brunsbüttel, RFA)


hauteur du mat : 120m
diamètre des pales : 124m
puissance : 5 MW
facteur de charge : 40%

Quelques éléments
de comparaison

cathédrale
(Sens, 78m)
25m/s arrêt
Puissance extraite
100%
Une éolienne est efficace pour des
vents entre 15m/s (50km/h) et 25m/s
50% force 6 (90km/h) où elle doit être déconnectée,
50 km/h sous peine de « désintégration » !

Une éolienne qui « tourne » ne produit pas


force 3 force 5 forcement de l’énergie !
0%

Coefficient de puissance

Le coefficient de puissance est le rapport


de la puissance extraite à la puissance
du vent.
Une éolienne sera efficace vers 8m/s
(rendement de 45%) puis perd
rapidement de son efficacité…
rendement de 15% à son maximum
de puissance.
42
Une conséquence importante :
La puissance fournie varie de façon aléatoire et dans de grandes proportions !
Par exemple, durant le mois de septembre 2009, la puissance a varié d’un instant à l’autre
de 0 à 80% de la puissance totale…

production théorique (4350 MW) : 3130 GWh


production réelle : 518 GWh (16,6%)

Si l’éolienne a fonctionné 90% du temps, sa puissance moyenne n’a été que de


17% de la puissance maximale… 43
et sur une année ? idem…

Production du parc éolien français de septembre 2010 à août 2011


Puissance
maximale :
70 à 75%

Puissance
moyenne 21%
Puissance
garantie 5 à 7%

La puissance produite peut donc varier de façon aléatoire entre 5 et 70%


de la puissance totale du parc…

Et si on dispose d’une plus grande puissance ? (comme en Allemagne avec 23 GW)


Puissance éolienne disponible en Allemagne en 2008

•La puissance théorique maximale (23 GW) n’a jamais été atteinte au cours de l’année
•La puissance maximale a été d’environ 19 GW (fin février)
•On retrouve les mêmes caractéristiques que pour le parc français :
- Puissance garantie : environ 5% de la puissance totale,
- Puissance moyenne annuelle : 18%,
- Puissance maximale : 70%.
Et ne comptons pas sur l’interconnexion entre
les pays européens pour palier cette versatilité
de production, on observe en effet la même
variabilité simultanée de production partout
en Europe !
Juillet 2013 :
évolution du facteur de charge
en Espagne et en France

Empilement des productions éolienne en Europe de l’Ouest


(7 pays), heure par heure

46
2012
68GW 75GW

Puissance minimale : 1,7 GW (2,3%)


Puissance maximale : 45 GW (63%)(pendant 1 heure !)
facteur de charge moyen : 21%

facteur de charge :
•parc off-shore danois : 44%
•parc terrestre danois : 24%
•parc terrestre français : 23%
•parc terrestre allemand : 18% 47
Mais peut-on prévoir avec suffisamment de précision les vents et donc la
production éolienne ?

Production éolienne allemande du 18 au 24 janvier 2012 et prévision de


la production sur 24h (puissance totale 29GW)

65%

24%
Sous-estimation de 7,5GW (40%)

Surestimation de 4GW (60%)

48
Conséquences :

1 – Les fortes fluctuations de production sont incompatibles avec l’équilibre


production – consommation… (et pose de sérieux problèmes au réseau de
transport qui est incompatible avec ces fluctuations aléatoires).

En cas de surproduction, pour stabiliser le réseau, les producteurs allemands


sont contraints soit à se déconnecter, soit à brader cette énergie vers des pays
limitrophes (Pologne, Autriche) et même souvent de payer jusqu’à 500€/MWh
pour qu’on utilise cette électricité ! (en général par l’Autriche qui dispose de
moyens de stockage hydrauliques ).

Cette situation est identique pour le Danemark, où l’éolien est censé produire
20% de l’électricité mais qui doit en brader la moitié à la Norvège…

En France également , l’obligation de mettre sur le réseau la production


d’électricité renouvelable commence à poser de sérieux problème au
distributeur !
Lors du weekend du 15-16 juin 2013 l’afflux d’énergie éolienne a déstabilisé
le réseau et sur le marché de l’électricité, le MWh a atteint des prix négatifs
allant jusqu’à -200€/MWh (pour EDF le MWh est donc revenu à 282€ pour un
prix moyen de production de 40€) 49
2 - Lorsque le parc éolien atteint une certaine puissance, il est nécessaire
pour assurer une production constante de le compléter par un parc
« thermique classique » (charbon et gaz) plus souple :

Il faut en effet palier les variations brutales


de production électrique par l’emploi de
moyens complémentaires pouvant être
mis en service en quelques minutes :

Outre l’hydraulique (mais limité en capacité


de production) seules les centrales au gaz
naturel (à cycle combiné) peuvent satisfaire
ces besoins !

(EDF investit dans plus de 4000 MW de thermique classique)


" les énergies renouvelables par nature intermittentes demandent des
compléments pour lesquels les centrales à gaz naturel constituent une
bonne solution grâce à leur souplesse d'utilisation et environnemental".
(déclaration Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez)
Exemple : en Espagne, pour 1 kWh produit par l’éolien, il y a 2 kWh produit par du gaz

Autre conséquence : augmentation importante de la production de CO2 !50


Exemple de l’Allemagne
- A pris la décision de fermer progressivement ses
centrales nucléaires
- Mise massivement sur les énergies renouvelables
- Mais construit 20 nouvelles centrales au charbon et
au lignite…
- doit régulièrement vendre à perte son électricité…

2012 : Puissance renouvelable : 63.900 MW

Part de l’éolien dans la production électrique totale : 7,3 %


(Total des Energies renouvelables : 12%)
(Charbon 56,6%, nucléaire : 16%)
La part du thermique classique augmente avec le
développement de l’éolien…
Les importations de gaz augmentent de 7% par an !
23.000 MW de centrales thermique au charbon programmés

Comparaison (2012)

parc EnR allemand(*) : 63,9 GW – 73 TWh - 1,17 MWh/hab


parc EnR français(**) : 36,4 GW – 83 TWh - 1,25 MWh/hab
parc nucléaire français(**) : 63,1 GW – 410 TWh - 6,21 MWh/hab
(*) production aléatoire et imprévisible
(**) production constante et maîtrisée 51
Ce qui n’empêche pas le développement intensif de cette énergie…

fin 2010 : L’éolien dans le monde USA : 48.850 MW (805)


(nb de parcs) Allemagne : 30.203 MW (3369)
Espagne : 22.071 MW (884)
Monde : 173,3 GW (10179) Chine : 16.483 MW (291)
Europe : 96 GW (8436) Royaume Uni : 7.034 MW (256)
Amérique : 52,3 GW (996) France : 6.104 MW (524)
Asie : 25 GW (631) Italie : 5.885 MW (261)
Océanie : 3,9 GW (81) Danemark : 4.227 MW (1412)
Afrique : 2,3 GW (40) Portugal : 4.177 MW (245)
Offshore : 69 GW (81) Inde : 3.451 MW (63)
Canada : 3.677 MW (95)
Australie : 2.897 MW (48)
Pays Bas : 2.804 MW (160)
Irlande : 2.083 MW (118)
Roumanie : 1.844 MW (24)
Suède : 1.820 MW (576)
Grèce : 1.388 MW (98)
Pologne : 1.311 MW (73)
Japon : 1.226 MW (149)
Belgique : 953 MW (74)

2012 : 102 GW
Prévisions européennes : 2020 : 145 GW
2030 : 213 GW
Développement du parc éolien en France
Juin 2013 :
4500 éoliennes
8 GW – 15 TWh/an Allemagne, Espagne,
coût total : 9 Mds€ Danemark, Chine…

11.000 éoliennes : 33 Mds€

une éolienne de 2MW coûte à la collectivité


140.000 euros par an

2007 1800 MW
2008 1080 MW
On peut noter à partir 2009 1136 MW (717)

de 2009 un net fléchissement 2010 1256 MW


des installations (dû à l’hostilité 2011 832 MW
348

des populations concernées) 2012 717 MW


9/2013 :348 MW 2013

Pour atteindre l’objectif de 19.000 MW en 2020 il faudrait 1.500 MW/an…


La carte des vents

01/10/2013 : 7.991 MW
production 2013 (9 mois) : 10,1 TWh (2%)

L’implantation des parcs et les projets futurs ne correspondent plus avec la


force réelle du vent…

« les éoliennes ne s’installent pas là où il y a du vent mais là où il y a


des subventions » (Christian Gérondeau, expert indépendant) 54
Facteur de charge moyen (coefficient de disponibilité) en 2008
du parc éolien en France, selon les régions (moyenne 23%)
minimum : Limousin 12,2%
maximum : Basse Normandie 36,1%

2020 : 1500 MW soit 600 éoliennes prévues 55


Une solution pour « limiter » (?) l’impact environnemental : l’éolien offshore

En forte croissance depuis 5 ans… mais :


•coût d’investissement très élevé
•maintenance difficile et problème de fiabilité
•impact environnemental important
 contestation croissante

Exemple : parc off-shore de Thorntonbank 54 éoliennes de 6,4 MW, soit 350 MW


(large d’Ostende) (2012) Coût : 1,5 milliards d’euros (soit 4,3 M€/MW)
Production électrique : 1000 GWh/an
soit un facteur de charge de 32%

56
Les éoliennes « offshore »

Dans certains pays européens la distance à la


côte doit être de 30 à 50 km, ce qui ne sera pas
le cas en France où on a choisi l’implantation
en eau peu profonde (donc très visible des
plages et perturbation des activités de la pêche).

Carte du rendement des parcs « off shore »

Les côtes françaises ne sont pas


particulièrement parmi les plus efficaces !
Projets d’implantation d’une première tranche de 600 éoliennes « off-shores »
de 5 MW dans la Manche et l’Atlantique (3 GW)
problèmes de sécurité pour la navigation, problème d’environnement marin etc.
600 navires par jour, 100 à 150 navires à la dérive par an…

EDF/Alstom
498MW
EDF/Alstom
450MW
forte opposition
des pêcheurs
Iberdrola/Areva
500MW
En face des plages du
débarquement :
forte opposition dans
le monde entier (USA…)

EDF/Alstom - modèle Haliade150 d’Alstom


4808MW 6 MW, pale 150m Ø, 1500 tonnes

- modèle M5000 d’Aréva


5 MW

3.000 MW  900 MW réels


(soit 0,6 EPR)

Coût : 10 milliards d’euros


(~1,5 EPR)
Durée de vie : 15 ans ?
Vue future d’Etretat, Fécamp, les Petites Dalles (76)

Photomontage montrant les


futures éoliennes de 150 m de haut
situées à quelques km au large du
Pays de Caux (Fécamp- Etretat)

Cape Cod (Massachusetts). Distance du rivage : 6,5 miles, soit 10,46 km


Projets éoliens : Coût de l’investissement

•Eolien terrestre : 1,5 à 2 M€ par MW


EPR : 4 à 5 M€ par MW
•Eolien offshore : 3 à 4,5 M€ par MW

•Durée de vie : 15 à 20 ans •Durée de vie : 80 ans


•disponibilité : 20 à 30% •disponibilité : 90%

Objectif 2020 : 25 000 MW (voire 35000 MW !)

19.000 MW sur terre: soit environ 10.000 éoliennes de 2 MW


6.000 MW en mer soit 2.000 éoliennes de 3 MW

2010 : 5 000 MW
2015 : 17 000 MW
2020 : 20 000 MW

Coût total : 35 à 50 milliards d’€ + 3 milliards d’€ pour le réseau électrique

Qui va construire ces éoliennes ?


60
Espagne
France

USA
Allemagne

Allemagne

a arrêté sa production

Allemagne Allemagne

Autres :
Ecotècnica (Espagne) Danemark
Enron Wind (USA)
Dewind (Allemagne)
Sinovel (Chine) Répartition par constructeur du parc cumulé en
Goldwind (Chine) France à la fin 2009
Suzlon (Inde)

•Il n’y a pas de fabricant français… et peu de chance qu’il y en ait !


•Les entreprises européennes (Vestas…) licencient et délocalisent
•La Chine prend avec l’Inde une place prépondérante…
•Pour le Offshore, AREVA fait construire en Allemagne…
Conséquences écologiques de l’éolien
Falaise (calvados)

1 - Impact visuel sur l’environnement

Champs d’éoliennes

En Allemagne

Plouvien les Bains (Finistère)(*)

http://mark-duchamp.spaces.live.com
(*) condamnées à être démontées
Langenhorn, Schleswig-Holstein, Allemagne

62
La Palme (Corbières Maritimes) –
Parc Naturel Régional de la Narbonnaise
en Méditerranée

Diminution de la valeur des biens


immobiliers (de 20 à 100%)

Autre nuisance :
les flashs lumineux
permanents

Vue du village de LA CHAMBA,


balisage de deux douzaines
d'aérogénérateurs implantés sur
la commune de ARDES SUR COUZE
(Puy De Dôme) à 65km.
Quelques victimes des éoliennes
directement ou indirectement…

des millions d’oiseaux


sont tués tous les ans

Forte mortalité chez


les chauves-souris
Extrait du Canard Enchaîné
du 4 décembre 2013

Le parc de 24 éoliennes de la Causse


d’Aumelas (Herault), a provoqué de 2010
à 2013 la mort de :
- 7 busards
- 28 chauve-souris
- 13 faucons crécerellettes (dont la
réintroduction a été financée par une
subvention de 36.000 €)

l’article dénonce la collusion entre la


ligue de protection des oiseaux (LPO)
et EDF Energies Nouvelles…

65
2 - Impact sur la santé : Nuisances sonores audible et inaudible…
Le bruit généré par une éolienne se situe vers 45dB (à 500 m), qui provoque chez
les riverains une gène importante.
De plus il y a émission d’infrasons, inaudibles mais qui provoquent des troubles
importants et un impact sur la santé (jusqu’à 10km…).
Troubles de la santé rapportés jusqu’à plusieurs km d’aérogénérateurs industriels
In Dr Nina Pierpont, « Wind turbine syndrome » ,(« le syndrome éolien »)
(Santa Fe, NM: K-Selected Books, 2009)
• Vertiges
• Nausées
• Maux de tête
• Troubles du sommeil
• Irritabilité
• Tachycardie
• Acouphènes
• Troubles de la vue
• Angoisse et palpitations.
• Problèmes de concentration et de mémoire
• Sensation d’augmentation de la pression intra auriculaire

L’académie de médecine recommande une distance minimale de 1500m


(comme c’est le cas dans beaucoup de pays)…
l’OMS préconise une distance minimale de 2.000 m des habitations…
66
En France on peut les implanter jusqu’à 500m des habitations !
3 – Sans compter les risques

ça brule…

ça explose… et en hiver, ça projette de la glace…


Les implantations d’éoliennes suscitent de plus en plus d’hostilité dans la population,
d’où un nombre croissant d’associations de défense (819 sont regroupées dans la FED
Fédération Environnement Durable) et avec la création d’une « plateforme européenne
contre les éoliennes » (EPAW) qui regroupe 437 associations de 21 pays.

http://epaw.org/

Ce qui ralentit fortement les


mises en chantier

Cette année la Compagnie du Vent a été


condamnée à démanteler 10 éoliennes
dans le Nord Pas de Calais pour nuisance…

2011 : en France, les parcs éoliens ont été classés ICPE (Installations Classées Pour
68
l’Environnement) c’est-à-dire présentant un risque pour l’environnement
ce qui n’est pas forcement l’avis de tout le monde !
(beaucoup d’intérêts économiques en jeu !)

Une éolienne de 3 MW rapporte par an :


430.000 euros au promoteur (15 ans !)
25.000 euros de taxe (région, commune…)
~5.000 euros au paysan (location)…

Un maire du Pas de Calais est accusé de


« prise illégale d’intérêt » ayant fait installer
10 éoliennes sur ses terres qui lui rapportent
108.000 euros par an !

Ainsi le sénateur Philippe Dominati est membre de la commission des affaires


économiques du Sénat, chargé des textes et lois sur les énergies renouvelables
ainsi que du tarif de rachat… il est membre du conseil d’administration de Théolia
et d’un site d’appels qui lui rapporte 230.000 euros par an (*)
(*) S. Coignard et R. Gubert « l’oligarchie des incapables » (Albin Michel)

portail tagué d’un militant anti-éolien…


(novembre 2013)
69
En résumé que penser de l’énergie éolienne ?
Les arguments des promoteurs (relayés par les médias) sont :

1 – L’énergie éolienne est une énergie gratuite

faux car si le vent est gratuit, l’éolienne c’est du béton (1300 tonnes), de l’acier,
des matériaux composites etc. environ 2M€/MW pour l’on-shore et plus de 4M€/MW
pour l’off-shore (outre le prix de rachat imposé)
Le réseau de transport actuel devra être étendu pour relier les parcs aux lignes à
haute-tension mais surtout profondément modifié pour faire face à une production
présentant de fortes variations et pour lesquelles il n’est pas adapté…
coût : plusieurs milliards d’euros

2 – L’énergie éolienne est une énergie « verte »


faux…
1 – la fabrication d’une éolienne est très polluante :
- 300 m3 de béton
- 280 tonnes d’acier
- 50 tonnes de verre époxy,
- de l’huile (300 à 500 l),
- 2700 kg de Terres Rares (très polluantes à produire et risque de diffusion)
 4500 tonnes de CO2 (6 ans de fonctionnement)

2 - la production électrique est aléatoire, donc il faut pouvoir la compenser par l’ajout
d’une énergie complémentaire compensatoire et « instantanée », le gaz par exemple 70
3 – L’énergie éolienne est la solution aux problèmes énergétiques futurs…

Compte tenu de leur capacité de production très aléatoire, de l’impossibilité de


stocker l’énergie électrique, l’éolien et le solaire PV ne peuvent être des sources
prépondérantes dans le mix énergétique… ni remplacer le nucléaire (même en partie !)
Quant à l’indépendance énergétique ? obligation d’importation massive de gaz !

4 – L’énergie éolienne (comme l’énergie photovoltaïque) est génératrice d’emplois

1 – Peu d’industrie en France dans ce domaine (~7.000 emplois)


2 – Les Allemands, les Danois, les Espagnols sont sur le marché depuis longtemps
3 – La Chine prend une part de plus en plus grande dans ce secteur
4 – Les industries européennes délocalisent ou licencient massivement (VESTAS)…
5 – Aucune chance de pouvoir créer une industrie compétitive !

6 – Par contre, le développement de l’éolien terrestre et off-shore va tuer de nombreux


emplois dans le tourisme, la pêche, la restauration etc…
En conclusion : Limites de l’énergie éolienne

- faible taux de disponibilité (15 à 35%) aléatoire


(ne peut s’intégrer dans la production de semi-base ou de pointe)
- faible puissance par unité (1 à 5 MWe)
- forte nuisance environnementale
- nécessité de stockage (difficile sinon impossible)
- risque d’emballement et de rupture brutale
- coût du démantèlement : 1 M€ pour une éolienne de 3 MW
- coût élevé du kWh
- accentue fortement le déficit commercial de la France
(achat d’éoliennes et importation massive de gaz naturel)

Vis-à-vis des énergies renouvelables, l’Europe est de plus en plus considérée


dans le monde un exemple… à ne pas suivre !

72
d) L’énergie solaire
puissance reçue en moyenne par la Terre : 1kW/m2

500 kWh/m2

1000 kWh/m2

1500 kWh/m2

73
Ensoleillement en France

Lille : 115 W/m2


Puissance réelle :
Paris : 125 W/m2
(moyenne)
Toulouse : 143 W/m2

Energie reçue en moyenne : 1350 kWh/an/m2


Nord, RP : 1100 kWh/an/m2
Côte d‘Azur : 1700 kWh/an/m2
Le faible ensoleillement n’empêche pas
l’implantation de panneaux PV !

en France :
Juin 2013 : 4000 MWc
30 millions de m2 de panneaux
Chine
Coût total : 18 Mds€
Allemagne…
2012 : 4 TWh (0,7%)
5400 MW en 2020
au 1/10/2013 : 4.478 MW 74
production 2013: 3,7TWh (0,8%)
1ère solution : la conversion directe photovoltaïque

Principe de la cellule photovoltaïque


La cellule est constituée d’une jonction
Si (n) / Si (p)
Les photons du Soleil provoquent la
formation de paires « trou-électron »,
les électrons étant récupérés pour créer
un courant continu

Types de cellules :
a) Si cristallin (78%) Rendement maximum :
- polycristalline (30%) : rendement 13 à 15% 45% (60% avec concentrateur)
- monocristalline (48%) : rendement 15 à 18%
b) en couches minces (22%)
- Si amorphe
- CdTe polycristallin
- CIS polycristallin
rendement : 5 à 7%
c) GaAs : rendement très élevé (25%) mais très chères 75
Concernant les cellules photovoltaïque, on les qualifie par leur
« puissance crête », environ 140 Wc/m2

Fin 2012, en France la puissance totale PV était de 3.515 MWc


Elle a produit 4 TWh (0,74%) soit un facteur de charge de 13%
c’est à dire une puissance réelle efficace de 456 MW

Actuellement, pour des cellule commerciales, le rendement garanti est


d’environ 13% la première année mais diminue régulièrement (-10% au
bout de 10ans et -20% au bout de 25ans)

Rendement garanti des cellules

15%
14%
13%
12%
rendement

11%
10%
9%
8%
7%
6%
5%

0 5 10 15 20 25 30
Utilisation domestique
années
de panneaux PV
76
Le parc photovoltaïque connaît une très forte croissance qui n‘est pas sans poser
de problème compte tenu du très grand nombre de production (plusieurs centaines
de milliers) et de faible puissance de chaque installation…

La progression du parc subit un net ralentissement…

77
Caractéristiques :

- faible énergie reçue par unité de surface (grande surface de capteur)


- faible disponibilité (1500 à 4000 h/an d’ensoleillement en France)
- faible rendement des cellules photovoltaïque (10 à 25%) 5 à 10 W/m2
- génération de courant continu et non alternatif
- dégradation et recyclage très polluants
- coût très élevé de l’électricité produite (>200€/MWh)
- production irrégulière et difficilement prévisible
parc nucléaire français Production par GW
installé
80 95%
du 23/01 au 19/02/2012

parc éolien français production localisée


parc PV allemand autour de 12h
10 60%
novembre 2013
0 40% (Allemagne)

12h 10.000 MW
13h 8.000 MW
16h 100 MW
au-delà 0
78
Question : Les cellules actuelles étant réalisées principalement à partir du Si
(provenant de l’industrie microélectronique) combien de temps faut-il à une
cellule photovoltaïque pour restituer l’énergie nécessaire à sa fabrication ?

réponse : environ 5 ans (ratio de 4 pour une durée de vie de 20 ans)

Cette valeur dépend aussi naturellement du lieu d’implantation (ensoleillement)


Quant à l’impact écologique, il dépend du lieu de production :
entre la France et l’Allemagne ou la Chine, sa valeur est très différente !

Qui produit des Japon : 48 % Allemagne : 57 % pays où l’électricité


Europe : 25 % Espagne : 28 % est très polluante !
cellules
USA : 14 % France : 9%
photovoltaïques ? Autres : 6%
Autres : 13 %
Données anciennes !

La Chine est en passe de devenir le 1er producteur de panneaux solaires :


En 2012, 70% de la production est chinoise
Sur les 70GW installés dans le monde en 2012, 17 l’ont été en Europe dont 12GW
venaient de Chine !

Dans le cas où on remplacerait une centrale nucléaire par des panneaux photovoltaïques,
pour compenser le CO2 produit en Chine pour les fabriquer , il faudra 30 ans
d’utilisation en France, soit plus que la durée de vie !
 bilan négatif !
Études en cours : - amélioration du rendement
- diminution du coût :
- silicium amorphe
- nouveaux concepts :

Projet CISEL projet piloté par EDF

CIGS
Cu Ga Se
In
Si CIGS

Une usine pilote


a été mise en service
début 2009 à Aix-
en-Provence

80
Couches minces de silicium amorphe

Les cellules à base de Si amorphe présentent un rendement faible : 7%

Projet Polysil

Il s’agit de cellules « tandem »


où on superpose 2 cellules de
matière active différente,
couches minces de Si amorphe,
polymorphe, polycristallin…
chacune ayant une sensibilité
pour différentes longueur
d’onde.

Le but est d’obtenir un rendement


de 12%
cellules à colorant/nanoparticules de TiO2
(travaux de Michael Grätzel, Lausanne)

- sur la base de la photosynthèse


- efficace (90% de collection, 11% de rendement global)
- peu chères (rentabilité énergétique : quelques mois)
- transparentes (vitres « énergétiques »)

1) absorption d’un photon par le colorant (rouge)

2) l’électron est transféré dans la bande de conduction


d’un matériau nanoporeux (TiO2 ou ZnO)(en jaune)

3) le trou est transféré dans un autre matériau


adjacent (électrolyte) où ils oxydent des ions
triodures I3 qui sont ensuite réduits en I-

durée de vie encore trop faible ! (quelques mois)

82
Cellules Multi-gap

spectre solaire
émis

spectre solaire
reçu

Cellules multicouches pour exploiter


au mieux le spectre solaire

Projet européen « Full-spectrum » :


rendement de 39,7%
NLREL (USA) : 40%
Les rendements records en laboratoire des différentes filières photovoltaïques

Le rendement des cellules commercialisées est plus faible…


L’avenir des Cellules photovoltaïques

Actuellement

I. 1ére génération
•Si monocristallin
•Si polycristallin

•Faible rendement (10 à 15%)


•Coût élevé (6 €/Wc)

II. 2nde génération


2010 - 2020
•Si amorphe
•Si en couche mince
•CuInSe2
• CdTe
•Cellule à SC photosensibilisé
(hybride: inorganique/organique) •Faible rendement (10%)
•Tout organique •Coût réduit (1,5 €/Wc)

III. 3ème génération (théo>31 % (limite de Queisser-Shockley)


2020  • Cellule tandem à multi-gap
• Cellule à multiplication de porteurs
• Cellule à quantum dots •Rendement élevé (40%)
•Faible coût (0,3 €/Wc)85
Pour sourire… le panneau solaire se porte-il bien ?

Entreprises en faillite ou
en redressement judiciaire
et donc l’activité est liée
aux panneaux solaires

En Allemagne, le nombre
de personnes employées
dans le solaire est passé
de 111.000 en 2011 (avec
un CA de12 Mds€)
à 87.000 en 2012
(et un CA de 7,3 Mds€)

tiens ?
il n’y en a pas en Chine !
Le prix de revient du panneau chinois
est 20% moins cher qu’en Europe mais
vendu à perte (2,5 fois moins cher)

86
2ème solution : la conversion indirecte par miroir (héliostats)

Des miroirs réfléchissent la lumière vers un récepteur qui convertie la chaleur en vapeur

Thémis (EDF) : mise en service 1983


arrêt : 1986…

Central solaire Thémis d’Odeillo (EDF)

390°c – 100 bars – rendement 15%

Projet (CNRS) :
centrale hybride solaire-gaz naturel (80-20%)
- flux solaire : chauffe l’air à 800°C
- chauffage complémentaire au gaz1000°C
 turbine + alternateur 87
- Andalousie : centrale de 150MW (Andasol) avec 400.000 héliostats (110 ha),
avec stockage de l’énergie et utilisation complémentaire de gaz naturel
(Compagnie Sener – Boeing, Alstom, Saint Gobain, Ghersa)

- Province de Grenade : 2 centrales de 50MW avec concentration sur des tubes


où circule un fluide : production annuelle 157 GW/h (disponibilité prévue 36%)
(ACS-Cobra – Millenium Solar AG)

Maroc : Ouarzazate (2011) une centrale de 500MW (3040 ha)


coût : 2 milliards d’euros
Projet Desertec : 2000 MW d’ici 5 ans

USA, Australie…

88
- Projet français Solenha (2010, Haute Alpes)

200 000 m2 de miroirs chauffent à 400°C un fluide


puissance attendue : 20 MW

Four solaire d’Odeillo ( Font Romeu)

La température atteinte
sur une cible de 40 cm de
diamètre est de 3.000°C coût du MWh :
- actuellement :140 €
- vers 2025 : 50 à8970 €
en résumé…

Puissance facteur durée


Source investissement
unitaire de charge de vie
(M€/MW)
hydraulique qq 102 MW 100% 102 ans 1,2 à 1,5 M€/MW

éolien terrestre 1 à 5 MW 15 à 25% 20 ans 1,5 à 2 M€/MW


éolien off-shore qq MW 30 à 40% 20 ans ? 3 à 4,5 M€/MW

hydrolienne >1 MW ~100% ? 8 à 20 M€/MW


houlomotrice 2 MW 40% ? 3 à 6 M€/MW (?)

Solaire PV qq 0,1 MW <10% 40 ans 5 à 7 M€/MWc


Solaire CSP qq MW <25% ? 4 à 6 M€/MW

EPR 1600MW 90% 80 ans 2 M€/MW

90
e) La biomasse

pyrolyse - charbon
- gaz
- combustible liquide

peut être une solution d’avenir pour les bio carburants :


- utilisation de surfaces agricoles en jachère
- coût élevé (nécessite une baisse importante
des taxes, d’où un faible enthousiasme de l’état !)

source probable de matière première pour les industries 2012 : 5,9 TWh (1,1%)
chimiques (polymères) en remplacement du pétrole…

Objectif européen :
1990 : 37 Mtep En France, 320 000ha produisent
1998 : 58 Mtep 410 000 T de biocarburant
(consommation 90 millions de T)
2010 : 135 Mtep
91
! Energétiquement, la production de biocarburants est déficitaire
deuxième génération Première génération

biomasse
Toutes les
filières de la

92
e) L’énergie géothermique
Basse énergie :
chauffage urbain

Après un essor en 1986-87


puis une forte réduction
(corrosion…)
reprise

Très basse énergie :


Haute énergie :
PAC (pompe à chaleur)
production
chauffage individuel
électrique
En plein essor, ventes :
- 2006 : 20 000 DOM-TOM : 12 MW
- 2007 : 30 000 prévision 2012 : 120 MW
prévision 2012 : 4 millions
Coût encore élevé : 93
70 à 185 €/m2
Géothermie « très basse énergie »
La pompe à chaleur réversible

Fonction « chauffage »

Fonction « climatisation »
Capacités française en géothermie

Très basse
énergie

Basse
énergie

Haute
énergie

95
La géothermie dans le monde
Potentiel français : 10 000 MW
Un exemple : la centrale EDF de « Bouillante » (Guadeloupe)

Forage à 1000 m : eau à 250°C 90 bars


2 turbines , puissance : 14 MWe

! l’eau est très corrosive et a posé un certain


nombre de problèmes « matériaux »

Projet : « Bouillante 3 »  20 à 30 MWe

(avec réinjection des eaux dans la roche)

•durée de vie limitée des gisements


•pollution chimique importante
•coût du forage :
• 1000 m : 2 M€
• 3000 m : 6 M€
• 5000 m : 19 M€
98
Projet franco-allemand « Soutz-sous-Forêts » (Alsace)
Début des forages : 1988 – (-5000m en 2007)

puissance produite : 2,2 MWe Coût : 80 M€


puissance disponible : 1,5 MWe
(puissance absorbée : 0,7 MWe) Ce coût (55M€/MW)
pourra être fortement
réduit en limitant à
3000 m la profondeur
de forage au lieu de
5000 m
(19 → 6 M€)

Première production
en 2008
L’électricité produite
est encore très
chère !

99
Utilisation du cycle organique de Rankine
(échangeur eau – isobutane)

A l’origine forage à 5000m pour


obtenir de l’eau à 200°C… en réalité 160°C !
Forage à 3000 m serait suffisant
→ coût plus faible…

L’eau circule dans des granites fracturés


vieux de 330 millions d’années.
Cette circulation sous pression provoque
des mini séismes de force 2,9 (échelle de
Richter) fort désagréables pour les
riverains !
→ implantation dans des zones peu urbanisées…
En résumé…
Comparaison des performances de quelques sources d’énergie

Pour obtenir l’équivalent de la production annuelle


d’un réacteur nucléaire de 1200 MWe (disponibilité 85%)
(soit une énergie de 9 milliards de kWh ou 9 TWh)
il faut :

(100 km2 = 106 hectares)


1500 éoliennes terrestres de 3MW (22%)
Coût énergétique :
700 éoliennes offshore de 5 MW (30%)
150 milliards de kWh

101
Comparaison (suite)
EPR
puissance brute 1650 MW
puissance réelle 1500MW
production annuelle : 11,5 TWh Parc éolien (Ardennes)
durée de vie : 80 ans puissance brute 330 MW
Coût : 8.500 M€ puissance réelle 70 MW
surface : 51 ha production annuelle : 0,58 TWh
Coût/MWh
(106 t béton) durée de vie : ~ 20 ans
1
Coût : 700 M€ Coût/MWh
surface : 300 ha 6,5
6
(4,7 10 t béton)
Coût équivalent : 55.000 M€

Parc offshore (Guérande)


puissance brute 450 MW
puissance réelle 150 MW Centrale solaire (Toul)
production annuelle : 0,9 TWh puissance brute 143 MW
durée de vie : <15 ans puissance réelle 20 MW
Coût/MWh production annuelle : 0,19 TWh
Coût : 1.500 M€
surface : 3000 ha
12 durée de vie : ~15 ans
Coût : 450 M€ Coût/MWh
Coût équivalent : 100.000 M€
surface : 367 ha 17
(91 106 panneaux)
Coût équivalent : 145.000 M€
Conclusions :
Face à la demande en énergie et en particulier en énergie électrique
qui va croître fortement dans les années à venir

1) Les énergies renouvelables seront incapables d’y faire face

2) Les moyens de production les mieux aptes à faire face


à cette demande seront :

I - Centrales thermiques à flamme

II - Centrales thermiques nucléaires

Mais celles-ci ne sont pas exempts de problème environnementaux !

émission de gaz déchets radioactifs


à effet de serre 103
II - Les centrales thermiques à flamme
(combustibles fossiles)
•Charbon
•Gaz naturel
•Pétrole

104
Échangeurs Cheminée
Convoyeur de chaleur
tour de à charbon
refroidissement

alternateur turbines

BP MP HP

condenseur
pulvérisateur

foyer
transformateur

Schéma général d’une centrale 105


thermique à flamme
échangeur de chaleur
(générateur de vapeur)
turbines
Alternateur
Foyer

condenseur

Schéma détaillé d’une centrale thermique à flamme (charbon ou fioul)


106
107
BP

centrale thermique : MP
les turbines à vapeur
A la sortie de la branche HP, la vapeur est
réchauffée avant d’être renvoyée vers les
branches MP puis BP HP

elles sont identiques pour les centrales


thermiques nucléaires 108
En 2006, le thermique à flamme
est le moyen de production électrique
le plus important dans le monde (67%)
et dans l’Union Européenne (54%)

109
Demeure une solution d’avenir…
doublement d’ici 2015 !

Selon l’AIE, croissance de 5,5 %/an jusqu’en 2015,


puis de 1,7%/an jusqu’en 2030

La Chine possède 1400 centrales thermiques au charbon.


En 2006, elle a construit 100 GW de centrales thermiques au charbon,
soit 2 GW par semaine, ce qui équivaut à 2 ou 3 centrales par semaine !
espoir : ce sont des centrales « supercritiques », à fort rendement (>40%)

La Chine absorbe 38% du charbon mondial (doublement entre 2000 et 2006)


et consomme plus que les USA, l’Europe et le Japon réunis

En Europe, l’AIE prévoit la construction de 4 grosses centrales (1000 MW)


par an pendant 30 ans
USA : la part du charbon a doublé entre 1980 et 2005 et devrait
encore augmenter de 60% d’ici 2030 (+280 GW d’ici 2030)

De 50% de la production électrique, elle passera à 55% en 2030


170 centrales seront construites d’ici 2015 (dont 33 « propres » !)
110
AIE : Agence international de l’énergie
L’impact environnemental des centrales thermiques au charbon
pluies acides rejets annuels pour une centrale de 1000 MWe

effet de serre

HCl
N2O CO2 7 à 9 106 T
(HNO3) 2 000 T 8,7 TWh
SO2 25 000 T
(H2SO4) Poussières, cendres
300 000 T
25 000 T 400kg métaux lourds
5 kg uranium
4 106 tonnes de charbon
13 kg thorium

SO2 : 3 g/kWh (8 g en 1980)


NO2 : 3 g/kWh
poussières : 30 à 40 g/kWh
CO2 : 1000 g/kWh dépoussiéreur
HCl : 0,2g/kWh
électrostatique
efficacité ~99%

Les centrales au fioul sont moins polluantes mais plus coûteuses !

Comment réduire ces différentes émissions atmosphériques 111


?
Thermique à flamme : Production électrique et émissions polluantes
(données EDF)

Production (TWh)

SO2

NOx

CO2
Mt poussières

HCl

Fortes variations de la production thermique 112


Thermique à flamme : Émissions polluantes en g/kWh (données EDF)

CO2

SO2

NOx

poussières

HCl

- gains importants pour SO2 et HCl - Stabilité pour CO2 et NOx

-les émissions de poussières ont sensiblement augmenté en forte baisse depuis113


1980
Problème majeur : les émissions polluantes et le CO2
Comment résoudre ce problème ?

Les centrales thermiques au charbon « propres »

Celles-ci font l’objet de nombreuses recherches dans le monde

2 solutions principales
(et complémentaires) :

A court terme

A plus long
Diminuer les émissions polluantes terme (2030…)
- SO2 (désulfurisation)
- NOx (dénitrification)
- CO2 par augmentation du
rendement (de 30%  60%)

Capturer le CO2 au niveau de la


centrale et le stocker définitivement
114
I – Réduction des émissions polluantes
1) SO2/SO3 : Techniques de désulfuration
CaO + SO2 +½O2  CaSO4 (gypse)
Désulfuration primaire
Injection de calcaire dans le foyer
couplée à un traitement complémentaire
humide dans le circuit de fumée
coût :
- primaire : 30 à 40 €/kWe
- semi-humide : 60 €/kWe

Désulfuration aval humide


les fumées passe dans un réacteur
où elles sont aspergées par un liquide
chargé d’absorbant (calcaire, chaux,
carbonate de Ca) avec formation de
gypse (CaSO4 plâtre, béton…)

diminution de 30% de SO2

coût : 110 à 140 €/kWe 115


2) NOx : Techniques de réduction des oxydes d’azote

- Brûleurs bas-NOx

création de zones réductrices en sortie des brûleurs pour réduire la proportion


d’oxygène et favoriser la réduction de NO en N2
taux de dénitrification : 30 à 50%

coût : 15 à 35 €/kWe

- « reburning »

on injecte dans les fumées au dessus des brûleurs un combustible (fioul, gaz, charbon micronisé)
qui crée des radicaux hydrocarbonés qui réduisent NO en N2
taux de dénitrification : 50 à 70%

coût : 15 à 20 €/kWe

- dénitrification sélective non-catalytique (DSNC)

on injecte un agent réducteur azoté (urée par exemple) dans la veine de fumée
(entre 800 et 1100°C)
les radicaux NH réagissent avec NO pour former N2
taux de dénitrification : 40 à 60%

coût : 15 à 20 €/kWe 116


II – Les nouvelles technologies

Vision du futur des


centrales thermiques
par Endesa

PC : charbon pulvérisé

117
1) Les centrales thermiques « propres » supercritiques
- dépoussièrage
- denitrification + cycle supercritique et ultra supercritique
- désulfurisation pour réduire les émissions de CO2 en augmentant
le rendement de la centrale

eau supercritique ou ultra-supercritique ?

Au delà du point critique (374°C – 221 bars)


l’eau acquiert une viscosité comprise
entre l’eau liquide et la vapeur :
il n’y a plus de changement de phase
rendement : 45%

700°C, >300 bars : ultra-supercritique


rendement : 50%

118
Données EDF R&D

Réduction des émissions de CO2 en améliorant le rendement net d’une centrale par :
- l’utilisation de biomasse
- l’adoption de cycles supercritique et ultra-supercritique

EDF envisage de construire en Pologne une centrale thermique supercritique


de 900 MW (coût 1,8 milliard d’euros)
119
2) Les centrales thermiques à lit fluidisé circulant (LFC)

Les émissions de SO2 sont réduites par


l’ajout de CaO, celles de N2O, NO et NO2 Le cyclone sépare les fumées des particules qu’il
par un abaissement de la température (850°C) recycle dans le foyer, les fumées s’échappent par la
Cela réduit aussi les rejets de métaux lourds chaudière arrière et fournissent la chaleur au cycle
eau-vapeur (supercritique 270 bar, 602°C)
Du combustible et du calcaire
sont injectés en continu dans
le foyer pour maintenir une
température de 850°C et piéger
le SO2 produit.

Le combustible peut ainsi passer


30 fois dans la chaudière…

L’extracteur de cendres soulage


le foyer quand la masse est trop
importante. Un fort courant d’air (5m3/sec) met les particules
La durée de vie du combustible solides en suspension dans le foyer
est de 24h 120
Centrale de Gardanne

121
Centrale LFC de Gardanne (250MWe)
(record de puissance mondiale)

but visé : 600MW


plus de 250 centrales LFC sont en service
dans le monde

Centrales à lits fluidisés sous pression à cycle combiné


le gaz chaud sous haute pression alimente une turbine à gaz et un
échangeur eau vapeur classique.

Quelques centrales de ce type, de 70 à 350 MW sont en service au Japon

Dans tous les cas, le rendement global est de l’ordre de 40 à 45%


les émissions de polluants gazeux sont fortement réduits
122
3) Les centrales à cycle combiné (IGCC)
(Integrated Gasification Combined Cycle ou Gazéification intégrée à un cycle combiné)

échangeur eau vapeur


et turbine à vapeur

500°C

Rendement total : >60%


600°C réduction des émissions :
SOx : par 16
NOx : par 4
poussières : par 7

turbine à gaz
rendement 35% 123
Gazéification du charbon :

On fait passer de la vapeur d’eau sur du charbon incandescent :


C + H2O (vapeur) → CO + H2
(syngaz) Désulfuration : 99,7%

Turbine à vapeur

Turbine à gaz

124
4) Les TAC (turbines à combustibles ou à gaz)
Turbine à gaz
à cycle combiné

gaz naturel :
émission de CO2
30% de moins que le fioul
40% de moins que le charbon

Turbine LM5000 de General Electric


turbine MS9001H de General Electric 50,8 MW – rendement 43%
125
cycle combiné 400MW – rendement 60%
Turbine à gaz en cours de montage

126
Conclusions : comment limiter la production de CO2 ?

1 – Développer des centrales thermiques moins polluantes

2 – Capturer le CO2 à la source et le stocker (« séquestration »)

 éviter l’émission de CO2 vers l’atmosphère


 le faire passer vers un autre compartiment de l’écosphère
(lithosphère, hydrosphère, biosphère)
 l’emmagasiner pour une longue durée et sans risque
 uniquement pour les centrales de forte puissance
 ne concerne ni le chauffage domestique, ni les transports
 ne sera efficace que si appliquée à grande échelle…

Et enfin à plus long terme…

3 – Le transformer à partir de cyano-bactéries en isobutanol (« biocarburant »)


par photosynthèse (encore au stade du laboratoire et très loin de l’étape industrielle)
S. Atsumi et al., Nat. Biotech., 27, 1177, 2009
127
III – Séquestration du CO2

Principe général des techniques


de captage et stockage du CO2
(« séquestration »)

But : limiter les émissions de CO2


humaines dans l’atmosphère

Le CO2 doit être comprimé sous


100 atm (bars) puis injecté à 40°C
(état supercritique) à plus de 800m
de profondeur dans un milieu stable.

128
Pour les centrales existantes

il faut capturer le CO2 à la sortie des fumées

L’étape de compression
coûte 5% du rendement
global de la centrale

129
Pour les nouvelles centrales IGCC
(gazéification intégrée à un cycle combiné)
Le charbon est gazéifié : H2 + CO (« syngaz ») CO + H2O (vapeur) → CO2 + H2

Le CO2 est capturé avant la combustion et stocké

Association d’une
turbine à gaz et d’un
échangeur eau-vapeur
et d’une turbine :
très haut rendement
(>50%)

très forte réduction


des émissions de :
- NOx
- SO2
- poussières

130
Plusieurs méthodes de capture sont possibles :
a) par absorption chimique

Le CO2 est absorbé par un liquide pour former un composé peu stable qui est
régénéré ensuite à 120°C avec libération du CO2

Le liquide employé est généralement du monoéthanilamine (MEA)

90 à 95% du CO2 peut être capturé et des capacités de plusieurs milliers de tonnes/jour
existent déjà dans l’industrie pétrolière
Coût de la régénération du solvant : 3,5 GJ/tonneCO2  baisse de 5% du rendement
131
de la centrale
b) par absorption physique
dissolution sélective dans certains liquides
Exemple : 1 m3 de téréphtalates de Cr (MIL-101) peut absorber 400 m3 de CO2

c) par adsorption
Dans des zéolites ou alumine avec une étape d’adsorption puis une
régénération par baisse de pression ou augmentation de la température

d) par séparation cryogénique

Sous 5 bars le CO2 se liquéfie à –56°C. Solution peu efficace et coûteuse

e) par membranes microporeuses


132
très coûteuse…
! La capture du CO2 est coûteuse en énergie et donc produit plus de CO2…
- compression : - 5% - 10%
- régénération : - 5%

CO2 émis

CO2 capturé

centrale classique

Il faut être sûr que le CO2 capturé


CO2 évité ne sera pas relâché dans la nature
ultérieurement !

centrale avec
capture du CO2

CO2 capturé

production CO2/kWh
133
Les Solutions de séquestration du CO2 et de son stockage •capter
•purifier
•emmagasiner
en s’assurant de la fiabilité du stockage à long terme…
Stockage du CO2

134
Capacités de stockage Production anthropique : environ 30 GtCO2/an

- Gisement de pétrole : 675 à 900 GtCO2

- Mines de charbon (USA) : 200 GtCO2


Le charbon européen n’est pas assez poreux et donc inutilisable
Autre intérêt : le CO2 chasse le méthane qui peut être récupéré

- Aquifères salins profonds : 400 à 10000 GtCO2

incertitudes liées à la mauvaise connaissance des milieux géologiques

Problème :
- S’assurer que le CO2 subsiste au moins 1000 ans sinon plus
(perméabilité des couches géologiques)
- Contrôler l’évolution de l’acidité du milieu (réactions chimiques)
- Contrôler la stabilité des couches géologiques sous l’effet des fortes
pressions du CO2 injecté (31°C - 74 bars)

Autres solutions possibles :


- Mettre en contact le CO2 avec du basalte broyé : transformation en carbonate solide
- utiliser les affleurements de péridotites (manteau) : capacité 4 GtCO2
135
Capacité mondiale de stockage du CO2

136
137
Coût estimé de l’opération :

Séparation Compression Transport Stockage


(110 bar)

4€/tonne CO2/100km
40 – 60 €/tonne CO2
coût énergétique de la séparation : 3,5 GJ/tonne 25€/tonne CO2 si 1Mt/an
coût énergétique de la compression : 3,5 GJ/tonne 10€/tonne CO2 si 10 Mt/an
soit au total 10% de la production

au total le coût serait de 50 à 120 € par tonne de CO2


(plus une baisse de 25% de la capacité de production de la centrale)

Ce qui n’est pas sans conséquence sur le prix de l’énergie qui pourrait
augmenter d’un facteur 2 à 4 !

La baisse importante du prix de la tonne CO2 rend de moins en moins


intéressante cette technologie et on observe un certain désintérêt des
138
industriels !
Technique déjà exploitée :

1 – Depuis 1996, à Sleipner (Mer du Nord) on injecte 1 millions de tCO2/an

2 – Autres sites :
- gisement pétrolier de Frio (Texas)
- gisement pétrolier de Weyburn au Canada
- gisement de gaz K12B aux Pays bas
- gisement de gaz d’In Salah (Algérie)

En 2008 :
- gisement de gaz de Snǿhvit (Norvège)
- site de recherche de Ketzin (Allemagne)

L’Australie va investir 5 Mds$ pour étudier les possibilités


de capture et de stockage du CO2 dans les couches
profondes du Pacifique

Les possibilités de séquestration concernent 7887 sites industriels dans le monde

-centrales thermiques électriques


-cimenteries
-aciéries Soit 13,5 GtCO2/an
-exploitations pétrolières
139
(soit sur 200 ans 2700 GtCO2)
Projet Halden (Shell – Total)
(Norvège)

Projet Miller Field (BP)


(Ecosse)

140
Projet européen « CASTOR » (CApture to STORage)

Dans le cadre du 6ème PCRD(*), le projet Castor a rassemblé 30 partenaires


(organismes de R&D, compagnies pétrolières et gazières, producteurs
d’énergie et industriels du secteur) représentant 11 pays européens,
planifié sur 4 ans (2004-2008) et coordonné par l’IFP (coût 16 M€)
But : tester la possibilité de capturer et stocker 10% des émissions européennes de CO2
(soit 30% des émissions des centrales thermiques) pour un coût réduit.

Une usine pilote a été réalisée sur la centrale danoise d’Elsam (420 MW) près de Esbjerg

Procédé :
capture post-combustion
au niveau des fumées

fumées (10% CO2)

absorbeur

solvant (90%CO2)

régénérant (120°C)

solvant CO2
PCRD : Programme Cadre de Recherche et de Développement technologique
Unité pilote de capture du CO2
Une partie du CO2 est incorporée
dans un cycle Ca pour former du
CaCO3 solide, le reste étant
comprimé et injecté dans un
site géologique.

Résultat : 90% du CO2 a ainsi pu être


capturée pour un coût de 40 €/tonne
(le coût estimé au départ étant de
50 à 60 €/tonne)

Dans le cadre du 7ème PCRD (2008-2012), un nouveau projet, CESAR


(CO2 Enhanced Separation And Recovery) a été mis en place afin
de poursuivre ces études.
Le programme de travail comprend :
- l'étude de nouveaux systèmes de captage par solvant,
- le développement de nouveaux contacteurs membranaire à flux élevé,
- de nouvelles études de modélisation et d'intégration,
- le test de nouveaux solvants sur le pilote d'Esbjerg.
Coût du projet : 6 M€
Parmi les 22 participants :
-GDF
-IFP www.co2castor.com
-ENSIC/CNRS - Nancy www.dynamis-hypogen.com
Mise en place d’ici 2013 d’une chaîne
complète de captage et de stockage
de CO2 dans une réservoir à 4500m :
150 000 tonnes de CO2; coût 60 M€
capacité totale de stockage :
250 Mt de CO2 (Parentis : 125 Mt CO2)

Prélever du CO2 au niveau


Projet Ulcos du haut fourneau et le stocker
(Ultra Low Carbon dioxide Steelmaking) but : réduire les émissions de 20%
coût : 650 millions d’euros
Lieu: Florange

En concurrence avec les projets :


- Belchativ (Pologne)
- Green Hydrogen (Pays Bas)
- Porto Tolle (Italie) 143
ENERGIE,
PRODUCTION ELECTRIQUE
ET ENVIRONNEMENT
3ème partie
La production thermique nucléaire

Jacky Ruste
Dr Ingénieur Sénior
EDF R&D
1
jacky.ruste@free.fr
http://micro.icaunais.free.fr
L’énergie nucléaire c’est :
En 2013:
435 réacteurs en service (dont 58 en France)
73 réacteurs en construction
160 réacteurs programmés
320 réacteurs en projet (*)…
(*) La Chine envisage de construire d’ici 2050, plus de 500 réacteurs…

5 % de l’énergie primaire produite dans le monde

13,5 % de la production mondiale d’électricité

30 % de la production électrique de l’Union Européenne

75 % de la production française d’électricité (2012)


d’ici 2018 73 réacteurs seront construits dans le monde

D’autres, au Nigéria, en Turquie,


en Jordanie, en Grande Bretagne,
en Argentine, au Brésil……
sont en projet…

des PWR, BWR, Candu,


VVER, EPR, …

Il n’y a pas qu’un seul type de réacteurs nucléaires…


il existe différentes filières

1 - Un réacteur nucléaire, comment ça marche ?

2 – Quelles sont les différentes filières actuelles?


3
3 – Quels peuvent être les réacteurs nucléaires du futur ?
QUELQUES DATES CLEFS

1938 : découverte de la fission nucléaire par


Otto Hahn (prix Nobel 1944) , Lise Meitner et
Fritz Strassmann

1939 : Frédéric Joliot et son équipe découvre


la réaction en chaîne et dépose plusieurs brevets
(dont le dernier sur le « perfectionnement aux
charges explosives ») qui ne seront délivrés
qu’en 1950…
Lev Kowarsky
Hans Von Halban

F. Joliot

4
2 décembre 1942 : Chicago, 1ère « pile atomique »
(Enrico Fermi)

15 décembre 1948 : 1ère « pile » atomique française : ZOE


(Zéro puissance, Uranium naturel, Eau lourde)
(1 à 5 kW puis 150kW en 1953 et arrêtée en 1976)

22 décembre 1951 : 1ère production électrique :


EBR1 (Arco USA)
réacteur à neutrons rapides de 100 kW

26 juin 1954 – Obninsk : 1er réacteur électronucléaire soviétique RBMK (5MW)


1er réacteur électronucléaire à être couplé au réseau 5
G1, G2
G1
1956 – 1er réacteur électronucléaire français
G1 (2MW), suivi en 1958 de G2 et G3 (38MW)
(Marcoule)
destinés à produire du Pu militaire.
G2 sera le 1er réacteur français couplé
sur le réseau électrique.

3 août 1957 : Vallecitos (Californie) 1er réacteur électronucléaire


à eau bouillante (BWR)(5 MW)

2 décembre 1957 : Shippingport (USA) 1er réacteur électronucléaire à eau pressurisée


(PWR)(60 MW)

1960 : « Dresden », réacteur à eau bouillante


(180 MW)(USA)

Centrale Dounreay (GB, 1960)


(RNR 15 MW)
juin 1963 :
1er réacteur électronucléaire français
EDF3
« Graphite-gaz » (UNGG) à Chinon
EDF2 EDF1 (73 MW),
1965 : EDF2 (210 MW)
EDF1 1966 : EDF3 (480 MW)

4 REP de
900 MW

1967 : 1er réacteur électronucléaire à eau


pressurisée (REP)(franco-belge)
à Chooz (305 MW)
1969 : La France abandonne la filière UNGG
au profit de la filière PWR UNGG (580MW)
Bugey (Ain)

1974 : lancement d’un vaste plan de construction


de centrales nucléaires

Paluel : 4 réacteurs de 1300MW


7
1 – La notion de générations de réacteurs nucléaires (exemple français)

1ère génération (1950 – 1970)


•réacteurs expérimentaux (ZOE)
•prototypes : Chooz (REP), Brenillis (eau lourde)
•filière française UNGG (Uranium Naturel, Graphite, Gaz)

REP 900MW
2ème génération (1970 – 2020)
réacteurs actuels (REP 900, 1300, 1500 MW)
(REP : réacteur à eau pressurisée)

UNGG
3ème génération (2020 – 2100)
Extrapolation des filières actuelles : EPR, Atméa1…

4ème génération (2035 – ) Bugey

-réacteurs à neutrons rapides (Na, Pb, gaz…)


Nouveaux concepts (6) : -réacteurs à haute température
-réacteurs à sels fondus

Fruits de la collaboration entre divers pays (Europe, USA, Chine, Russie…)…


Un réacteur à neutrons rapides (Astrid) devrait être construit en France
Les USA devraient construire un réacteur « haute température à gaz » conçu par AREVA
Les différentes filières de centrales nucléaires dans le monde (2011)

Réacteurs refroidis au gaz


18 réacteurs
(Magnox, AGR) Réacteurs à eau légère
bouillante-graphite
Réacteur à neutrons rapides 15 réacteurs
1 réacteur (RNR) (RBMK russes)

Réacteurs à eau lourde


47 réacteurs
(CANDU)

440 réacteurs
Réacteurs à eau légère
pressurisée
Réacteurs à eau légère 271 réacteurs
bouillante (PWR et VVER russes)
88 réacteurs
(BWR) VVER (Rosatom) 2013 :
- 54 réacteurs en service
- 15 en construction
2011 - Les centrales nucléaires dans le monde
(et nombre de réacteurs)

Allemagne : 17

Russie : 32
Grande Bretagne : 19

France : 58
Chine : 14
USA : 104
Japon : 50

Pays n’ayant aucune


activité nucléaire Inde : 20

Un peu plus de la moitié des réacteurs


est répartie dans 4 pays : USA, France, Japon et Russie
L’énergie nucléaire dans le monde avant Fukushima…

Proportion de la D’ici 2030-2040 La Chine dépassera les USA


puissance nucléaire Reste du monde
installée
Ukraine 104 réacteurs
Russie
1 - États Unis
Canada
50 réacteurs 98 230 MWe

en arrêt provisoire 3 - Japon

58 réacteurs
Corée du Sud
2 - France
Ex Europe de l’Est 63 073 MWe
Finlande
Espagne 4 - Allemagne

Suède fermeture progressive


Royaume Uni
Belgique
Union Européenne (27)

138 000 MWe (38%)


11
Tchernobyl 95 réacteurs ont plus
de 30 ans et 8 plus de 40 ans

Fukushima
France :
âge moyen 27 ans (mai 2012)

Après Three Miles Island (1979)


on observe une diminution
progressive des mises en
construction, amplifiée après
1986 (Tchernobyl)
Le point le plus bas est atteint en
2005 avec 25 réacteurs…
L’accident de Fukushima (2011)
n’aura pas finalement de graves
conséquences sur les programmes
(REP900MW)

13
Le programme électronucléaire français :
En 1974, la France disposait de 6 réacteurs « graphite-gaz » (UNGG) (5% de la production
électrique), d’un réacteur à eau lourde (Brennilis) et d’un réacteur à eau légère pressurisée
(REP )(Chooz) ; d’autres REP étaient en construction (Fessenheim, Bugey)
facture pétrolière :
mars 1974 : 1972 : 15 milliards de frs (2,3 milliards d’€)
premier choc pétrolier… 1974 : 52 milliards de frs (8 milliards d’€)
1981 : 162 milliards de frs (25 milliards d’€) (2006 : 46 Mds€)

Un vaste programme de construction de centrales nucléaire est engagé…


Le choix se porte sur la licence PWR de Westinghouse (Framatome)
(On renonce à la filière « eau bouillante » de General Electric)

58 réacteurs mis en service entre 1978 et 2001


900 MW : licence US
1300 et 1450 MW : francisation de la licence

coût du programme :
120 milliards d’€ (800 milliards de frs)
(financement EDF)

1985 : mise en service de SuperPhénix (RNR) de 1200MW (arrêté en 1998) 14


2007 : début de la construction de l’EPR à Flamanville (mise en service 2016)
Le programme électronucléaire français
19 centrales, 58 tranches opérationnelles – Capacité totale : 63500 MWe
(11 tranches déclassées 2770 MW, 1 tranche à l’arrêt 1200 MW, 1 tranche en construction 1600 MW)

2003 : Coefficient de disponibilité : 82,7% - coefficient de production : 76%


Gravelines
Penly EPR
Graphite-gaz (UNGG) Chooz A (1991)

RNR (rapide)
Paluel
Flamanville EPR Cattenom
REP (eau pressurisée)
(1992) 480 MW
(1994) date d’arrêt du dernier UNGG du site
St Laurent 420 MW
Nogent
Brennilis EL4 Fessenheim
320 MW déclassé (Chooz) (eau lourde, 100MW)
(1985)
Dampierre
900 MW (CP0, CPY)(34) 1977 - 1987
Chinon Belleville
1300MW (P4, P’4)(20) 1984 -1993 EDF1 70 MW
EDF2 210 MW (1994) Creys-Malville
EDF3 480 MW (Superphénix)
1400 MW (N4)(4) 1996 - 2000
(1200 MWe)
2008-2030 : EPR (1600MW) (1994)
Bugey
Refroidissement : Le Blayais 580 MW

St Alban
Golfech
En circuit En circuit fermé Cruas
ouvert (aéroréfrigérant)
(1984)
Marcoule Tricastin
(Phénix) G1,G2,G3
233 MWe (5, 54, 54 MW) 15
En France : EDF (Maître d’œuvre, exploitant, recherche)
GDF-Suez (exploitant en Belgique)
Les principaux acteurs : CEA (recherche)
AREVA (constructeur)
Alsthom (industriel)

L’industrie nucléaire en France maîtrise toutes les étapes :


- exploitation du minerai
- combustible et enrichissement
- conception et construction de réacteurs
- maintenance et pièces détachées
- recyclage du combustible et gestion des déchets

Perspectives :

1 EPR en construction (Flamanville)


1 EPR programmé (Penly, en suspend…?)
projet de réacteur de moyenne puissance ATMEA1 1000 MW (AREVA-Mitsubishi)
projet de réacteur de faible puissance (EDF-Chine : ACE1000)
projet de réacteur de très faible puissance (50 à 250 MW) :
Projet FlexBlue (DCNS –EDF-CEA-AREVA)(sous marin)
2 Projets de réacteurs de 4ème génération (CEA) :
réacteur rapide au sodium (ASTRID)
réacteur refroidi au gaz (ALLEGRO)
L’industrie nucléaire
en France

Centres de recherches :

CEA
Saclay
Fontenay aux Roses
Cadarache
Marcoule
Grenoble
Bruyère le Chatel (DAM)
Valduc (DAM)
Le Ripault (DAM)

EDF
Les Renardières
Chatou
Clamart
Chinon

17
mise en 2010
service
60 ans
20009 Civaux 2 10 ans 2060
10
1999
11
1998 Chooz 2, Civaux 1 _
12
1997 Chooz 1
13
1996
14
1995 1450 MW (4)
15
1994 Golfech3 1300 MW (20)
16
1993 Penly 2
17 Cattenom 4
900 MW (34)
1992
18
1991 Catenom3, Golfech1, Penly1
19
1990
20
1989 Belleville2, Nogent2
21
1988 Belleville1, Cattenom2, Chinon4, Nogent1
22 40 à 50 ans
1987 Cattenom1, Chinon3, Flamenville2, Paluel4, StAlban2
23
1986 Cruas4, Flamenville1, Gravelines6, Paluel3 2020 à 2040
24
1985 Cruas 2, 3, Gravelines 5, Paluel 1, 2, St Alban 1
25
1984 Blayais 3,4, Chinon 2, Cruas 1
26
1983 Blayais 2, Chinon 1
27
1982
28
blayais1, Dampierre 3,4 Gravelines 4, St Laurent 1,2, Tricastin 3,4
1981 Dampierre 1,2, Gravelines 1, 2, 3, Tricastin 1, 2
29
1980
30
Bugey 3, 4
1979
31 Bugey 1, 2
40 ans
1978 Fessenheim 1, 2 32 ans 2018
18
Le parc commence à vieillir et nécessitera rapidement un renouvellement
Durée de vie d’un réacteur (en France) :
Initialement : amortissement sur 30 ans
Prévisions actuelles :
- durée de 40 ans minimum (900MW)
- pour les plus récentes : 60 ans (1300, 1450 MW)
USA : la durée de vie de la moitié des réacteurs  60 ans
Allemagne : +12 ans (avant…)

En France :
Tous les 10 ans : visite décennale qui
autorise ou pas une prolongation de
l’exploitation de 10 ans…
Durée de l’intervention : 4 mois

En 2013, Fessenheim2 , comme


Fessenheim1 en 2009, a été autorisée
pour une durée de 10 ans de plus à
condition d’effectuer des travaux
supplémentaires vis-à-vis de la sécurité

2013 : prolongation à 60 ans


Avantages de l’énergie nucléaire

1 – l’indépendance énergétique
reconnus : 2 - Coût modéré de production ( 50 à 70€/MWh)
3 - Peu d’émission de CO2
- Unités de forte puissance (900 à 1600 MW)
- Forte disponibilité (80 à 90%)
- Part du coût «combustible» faible
- Fiabilité et sécurité élevées par nécessité !
- Durée de vie importante (60 à 80 ans)
- Ressources en U (et Th) importantes (plusieurs milliers d’années)
- peu de déchets ! (mais radioactifs à vie longue…)

Côtés négatifs de l’énergie nucléaire

Risque d’accident et déchets radioactifs…


D’où une forte hostilité d’une partie de l’opinion publique :
très variable selon les pays
fluctuant en fonction des évènements…
•Investissements élevés (EPR : >5 milliards d’euros)
•Unités de forte puissance (peu pratique pour certains pays)
 développement d’unités de faible puissance (300 à 1.000 MW)
Le Conseil européen de l’Energie a décidé de classer l’énergie nucléaire comme une
20
énergie contribuant à « décarboner » (donc « énergie verte » !)
Question : quel est aujourd’hui selon
vous l’argument le plus fort pour le
nucléaire ?

Question : quel est aujourd’hui selon


vous l’argument le plus fort contre le
nucléaire ?

La radioactivité…
- c’est invisible
- on ne sait pas ce que c’est
- c’est dangereux (Hiroshima…)

21
L’opposition au nucléaire est généralement irrationnel
et liée à une méconnaissance scientifique…
On peut la combattre par l’humour… 22
ça n’a pas toujours été le cas !

au début des années 50…

1950 : rouge à lèvres contenant


des sels de thorium et de radium
(selon la formule du Dr Alfred Curie)

23
Classification des accidents
nucléaires

Tchernobyl (1986)
(RBMK)(*)

Fukushima (2011)
(BWR)

Three Miles Island (1979)


(PWR)(*)

Saint Laurent des Eaux


1969 (UNGG)
1980 (UNGG)

(*) description détaillée en fin d’exposé


28 mars 1979 : Three Mile Island

Réacteur à eau pressurisée PWR


1 – défaillance du système de refroidissement
(négligence de la maintenance)
2 – vanne fermée (oubli)
3 – mauvaise interprétation des signaux d’alerte
4 – fusion du cœur
pas de fuite radioactive à l’extérieure

28 avril 1986 : Tchernobyl (Ukraine)

Réacteur soviétique RBMK (eau légère, uranium enrichi, modérateur graphite)


1 – Test d’utilisation à faible puissance (normalement interdit !)
2 – réacteur instable à faible régime avec risque d’emballement
3 – réactions tardives des opérateurs, mauvaises manœuvres …
4 - arrêt du réacteur trop lent et emballement
5 – radiolyse : émission d’hydrogène
6 – explosion puis incendie du graphite
7 – sans enceinte de confinement, libération dans
l’atmosphère d’une grande quantité de débris
radioactifs
14 mars 2011 1 : 439 MW (GE)(1970)
Fukushima I (Daiichi) 2 : 760 MW (GE-Toshiba)(1973)
3 : 760 MW (Toshiba)(1974)
6 réacteurs BWR 4 : 760 MW (Hitachi)(1978)
(à eau bouillante) 5 : 760 MW (Toshiba)(1978)
6 : 1067 MW (GE-Toshiba)(1979)
GE :
General Electric Fukushima II (Daini) :
4 de 1067 MW (Toshiba et Hitachi)
(1982 à 1987)

Onagawa : 3 BWR (1984 à 2002)


Total :
Tôkai : 1 RBW (1978)
14 réacteurs
Fukushima I (Daiichi)

Réacteurs 1, 2 et 3 :
Tsunami : arrêt des alimentations
électriques et mise hors service des
systèmes de refroidissement :
→ dénoyage du cœur
dégradation du cœur (début de fusion)
→ dégagement d’hydrogène
→ dépressurisation de l’enceinte
→ explosion de l’hydrogène
→ mise hors eau des piscines de stockage
Réacteur 4 : pas de combustible
problème au niveau de la piscine
de stockage des combustibles usés
Les réacteurs 5 et 6 en arrêt,
cœurs correctement refroidis

Fukushima II (Daini)

Centrale plus récente :


n’a subi aucun dommage bien que
soumise aux mêmes tsunami !
réacteurs 1,2,3 et 4 en conditions
d’arrêts normales (« à froid »)
pas de dégradation de combustible
Pour chaque installation on a recherché
quel a été le plus fort séisme au
voisinage de la future centrale et on a
majoré d’un ½ point de magnitude pour
obtenir le « séisme majoré de écurité ».

Les experts calculent l’amplitude de


vibration que produirait ce séisme
et les effets d’amplification locale liés
à la nature du sol.
Ces paramètres servent à définir les
caractéristiques antisismiques de la
future installation.
Ces calculs sont menés en parallèle
par EDF et l’IRSN.

Le plus fort séisme a été celui de Bâle


en 1356, d’amplitude estimée à 6,2
Fessenheim a été conçue pour
résister à un séisme de 6,7.

Question : quel a été réellement


l’amplitude de ce séisme ?
6,2 ou 6,7 à 7,1 selon certains
experts ?
Nombre de morts par TWh produit en fonction du mode de production
(selon le Wall Street Daily)

L’éolien serait 4 fois plus dangereux, le solaire 10 fois plus, le pétrole 1.000 fois plus
et le charbon 4.000 fois plus ! (selon certaines études, la pollution des centrales
thermiques au charbon provoquerait 15.000 morts par an dans le monde, en plus des
morts dues à l’exploitation des mines).

29
L’avenir du nucléaire ?

L’énergie nucléaire est très sensible à l’image qu’elle a dans l’opinion…


1) Dans les années 30, la radioactivité était considérée comme très bénéfique…
2) Après Hiroshima, la vision a totalement changée… la perspective d’une guerre
nucléaire fait peur ! (début de la guerre froide)
3) L’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire est tout d’abord plébiscitée par les
écologistes et les gouvernements (« atom for peace »)
4) De nombreux programmes de construction de réacteurs sont lancés dans le monde
(USA, UK, Russie etc.)
5) Les accidents de Three Miles Island (1979) et surtout Tchernobyl (1986) vont donner
un coup d’arrêt et conduire certains pays à y renoncer…
6) Depuis quelques années on pouvait observer une relance des programmes
7) L’accident de Fukushima aura certainement un impact négatif mais pas pour tous
les pays !

Situation
au
printemps
2013
30
L’énergie nucléaire

Quelques rappels de physique nucléaire…

31
Variation de l’énergie de liaison par nucléon en fonction de la masse atomique

Diagramme d’Aston

fusion

fission

32
l’électron « pépin » L’atome d’hydrogène

Z protons
A-Z neutrons

Z électrons noyau
1 mm

1/100.000 du diamètre 10 millions d’atomes


de l’atome 1.000 milliards de noyaux !
Noyaux lourds : Fission

200 MeV
233U, 235U, 239Pu…

réacteurs nucléaires

Noyaux légers : Fusion

Soleil
1H, 2D, 3T, 4He, 6Li … 12C …
 Fe
17,6 MeV
T=15 106°C
Soleil, bombe H,
réacteurs du futur ?

A chaque seconde, le Soleil convertit


700 millions de tonnes d’hydrogène
en hélium et 4 millions de tonnes en
énergie pure ! 34
Rappels sur la neutronique et la fission nucléaire
Interactions d’un neutron avec la matière

Énergie des neutrons : entre 25 meV (neutron thermique) et 10 MeV (neutrons rapides)

Quelles sont des différentes interactions d’un neutron et d’un noyau ?

- diffusion élastique
- absorption

- transfert d’énergie vers l’atome heurté


1 - Diffusion élastique
d’un neutron par un noyau
- éjection de cet atome hors de son site
- chocs multiples avec les autres atomes
- « cascade de déplacements atomiques »
- création de défauts ponctuels
(lacunes et interstitiels)
- évolution vers de plus gros défauts
- diminution des caractéristiques mécaniques

vieillissement sous irradiation


des matériaux

35
création d’un nouvel isotope
pouvant être instable (« activation »)
2 -Absorption d’un neutron par un noyau
transmutation, radioactivité (a, b ou g) (a) (b)

désintégration radioactive
(cas général)

Fission :
l’absorption d’un neutron par le noyau conduit à
la rupture du noyau en 2 (ou 3) noyaux plus petits
avec émission de 2 à 3 neutrons rapides
(en moyenne 2,63)
(énergie libérée : 200 MeV par fission)
produits
de
uniquement pour certains isotopes ! fission

(presque exclusivement des isotopes impaires) 36


élément fissile : qui produit une fission par capture d’un neutron

U235, U233, Pu239, Pu241

Les 2 (éventuellement 3) noyaux qui résultent de la fission sont


les produits de fission (PF)

élément fertile : qui se transmute en un élément fissile par capture d’un neutron

(23 mn) b- b- (2,3 j) Le Pu existe dans la nature :


un kg de terre peut contenir
plusieurs dizaines de millions
U92238 n U92239 Np93239 Pu94239 d’atomes !

(24 000 ans)


n p b 

U238 est faiblement fissile pour des neutrons très énergétiques (rapides)
37
Autre exemple de capture fertile (à grand avenir !) : le thorium

Élément fissile

2,55 à 2,63
neutrons
fission

(thermique)

Intérêt :
- le thorium est beaucoup plus abondant que l’uranium (x4 à 10)
- l’isotope Th232 représente 100% (l’U235 : 0,7%)

38
La fission produit une grande quantité d’énergie (200 MeV environ) :

noyau U235 U238 Pu239 Pu241


Energie 201,7  0,6 205,0  0,9 210,0 0,9 212,4  1,0
(MeV/fission)

Produits de fission (PF) : 168 MeV  chaleur


U235
202 MeV neutrons : 5 MeV dégagement
instantané
photon g : 5 MeV

émission b : 7 MeV
dégagement
émission g : 6 MeV retardé
neutrino : 11 MeV (irrécupérable)

1 kg U235 :

989 g PF
10 g neutron
0,7g énergie cinétique
0,1g rayonnement g
A chaque fission, l’émission de plusieurs neutrons entraîne une « réaction en chaîne »
pouvant dans certaines conditions devenir explosive si elle n’est pas contrôlée (bombe A)

neutrons incidents
thermiques rapides

Th232 2,32
U233 2,55 2,63
U235 2,47 2,56
U238 2,62
Pu239 2,91 3,01
Pu240 3,42
nombre moyen de neutrons
libérés à chaque fission

La durée entre 2 fissions est de l’ordre de la nanoseconde (10-9 sec)…


Avec une moyenne de 2,56 neutrons libérés à chaque fission, au bout de 65 ns,
le nombre total de fission peut atteindre au maximum 3,5 1025 (soit 6kg d’uranium),
l’énergie libérée étant de :
- 8 1014 Joules !
- environ 200 millions de kWh Bombe A :
235U : 2,56 neutrons  10 à 15 kg
- 2 104 tep
239Pu : 3,01 neutrons  5 kg
- 200 000 tonnes de TNT 40
Les différentes formes de « désintégration » (radioactivité)

a) désintégration a Z-2 Z-1 Z Z+1


émission d’un noyau d’hélium 4
2 He b+ b-
A A
Z A  AZ24B  a(24 He )

b) désintégrations b
émission d’un électron (b-) ou d’un positon (b+)
a
A
b - : n  p + e- Z A  ZA1B  e 
A A-4
b + : p  n + e+ Z A  ZA1B  e 

Les désintégrations a et b laissent souvent le noyau dans un état excité


le retour à l’équilibre se fait par une émission d’énergie sous forme électromagnétique

c) émission g

émission électromagnétique de haute énergie (E>100keV)

d) L’émission d’un neutron


ne concerne qu’un nombre limité de radioéléments (une dizaine)
une forte émission de neutrons est cependant générée par la fission ou la fusion nucléaire 41
Loi d’atténuation de la radioactivité

Loi de décroissance radioactive dN  N dt  : constante radioactive

N : nombre de noyaux initial, dN : nombre de désintégrations

 t  0,693t 
d’où la loi : N  N0 exp( t )  N0 exp    N0 exp  
    Tr 
avec :
-  : vie moyenne (« period » en anglais)
- Tr =  ln2 = 0,693 : période radioactive (ou demi-vie)(« half-life »)

I/I0
la période radioactive représente 1
la durée au bout de laquelle l’activité
au bout de 10 périodes, l’activité
a été réduite de moitié a été réduite d’un facteur 1.000
et au bout de 20 périodes d’un
facteur 1.000.000 !
0,5

0,25

0,125

T 2T 3T 4T 42 t
4,5 109a

6,66h 24,1j
2,5 105a

7,3 104a

1620a

3,8j

3,05mn

19,7mn 27mn
1,6 104s

2,6 106a 19,4a


138j

Famille radioactive : succession de désintégrations conduisant à


un isotope stable

la période peut varier considérablement d’un élément à l’autre… 43


Exemples de périodes radioactives pour quelques radioéléments
naturels et artificiels

roches
artificiel

artificiel

naturel
artificiel

artificiel
roches
naturel

roches

Plus la période d’un radioélément sera longue, plus faible sera son activité !

I129 (période 15 106 ans) est 1,5 milliard de fois moins dangereux que I131 (8 jours)44
Radioactivité : les unités employées

1 – débit de dose efficace : qui tient compte de la nature des organes irradiés
2 – débit de dose équivalente : Sv/h
3 – dose-vie (en mSv) : dose admissible cumulée sur toute une vie, 50 pour45
un adulte, 70 pour un enfant
certaines eaux de source
peuvent contenir 250 Bq/L
de radon

46
Le sievert (Sv) concerne des risques stochastiques et ne convient que
pour de faibles doses d’irradiation
D : dose absorbée (Gy)
H : dose équivalente (Sv)
E : dose efficace (Sv)
Rayons X, g : 1
Électrons, positons, muons : 1
H=WR D
→ ionisation directe

facteur de pondération WR : Protons : 5


Neutrons (<10 keV) : 5
Neutrons (10 à 100 keV) : 10
Neutrons (100 keV à 2 MeV) : 20
En cas d’irradiation locale : E=WT H Neutrons (>2 MeV) : 10
Particules a : 20
gonade : 0,2 (revue à la baisse 0,08) → déplacements atomiques
WT : estomac : 0,12
cerveaux, viscères… : 0,05
peau : 0,01

Pour les fortes dose (risque déterministe) on doit employer le gray…


1 Gy : « mal des rayons »
5 Gy : dose semi-létale
8 à 10 Gy : dose létale… 47
Dose annuelle
en mSv

Irradiation annuelle
moyenne en France : 3,5 mSv
C14, K40
Brésil : 6 à 175 mSv
Kerala (Inde) : 50 mSv
Iran : 400 mSv
Dosimétrie personnel de bord
d’un avion :
2,5 à 6,5 mSv/an
un banane c’est 0,15 µSv (K40) Montres à cadran lumineux :
0,005 à 0,1 mSv/an
Contamination radioactive, irradiation, activation…

1 – Contamination : être en contact avec une substance radioactive

externe : souvent peu dangereuse…


(selon l’intensité radioactive et la nature du rayonnement)
décontamination par douche

interne : par absorption ou inhalation

peut être très dangereuse (a)


peut être inoffensive (C14, K40…)
risques chimiques (U, Pu…)

2 – Irradiation : être soumis à un rayonnement ionisant

selon la dose reçue et la nature du rayonnement, peut être fatal

! être irradié ne signifie pas devenir radioactif soi-même

3 - activation

Rendre un matériaux radioactif principalement par bombardement neutronique

ne concerne pas la matière organique (rayons cosmiques → C14)


Les effets biologiques des rayonnements ionisants

Dans le cas d’une irradiation interne (absorption de produits radioactifs)


période effective (T) qui tient compte de la période biologique Tb
( élimination par l’organisme du radioélément)

période période période


1 1 1 radioactive biologique effective
= +
T Tr Tb K40 9
1,3 10 ans ensemble du corps 30 jours 30 jours
Mn54 303 jours Foie 25 jours 23 jours
Fe59 45,1 jours Rate 600 jours 42 jours
Co60 5,3 ans ensemble du corps 99,5 jours 94,6 jours
Sr90 28 ans Os 50 ans 20,6 ans
I131 8 jours Thyroïde 138 jours 7,6 jours
Cs137 30 ans ensemble du corps 70 jours 70 jours
Ra226 1.620 ans Os 45 ans 44 jours
ans
Pu239 24.400 ans Os 200 ans 198 ans
Poumon 500 jours 500 jours

800 Bq de Po210
4.000 Bq de Pu239
Un irradiation de 1 mSv
4.500 Bq de Th232
correspond
22.000 Bq de U238
à une ingestion de :
76.900 Bq de Cs137
55.000.000 Bq de T (H3)
Réseau de surveillance « TELERAY » de la radioactivité atmosphérique de l’IRSN

163 balises (qui réalisent 19 millions de mesures par an)


+ un réseau de prélèvement de poussières.
Les conséquences sanitaires de l’accident de Fukushima
Cs : 6 fois moins que Tchernobyl
100 fois moins que les essais nucléaires…

période :
131I : 8 jours
137Cs : 30 ans
134Cs: 2 ans

période effective
(biologique) :

131I : 7,6 jours


137Cs , 134Cs : 70 jours
Les mesures prises (pastilles d’iode,
déplacement des populations proches)
ont permis de limiter à 20 mSv la dose
maximale reçue :
aucune conséquence à long terme sur
la population.

Pour les ouvriers, la dose n’a pas


dépassé 100 mSv (sauf cas exceptionnels
mais inférieure à 400 mSv)

Selon une étude récente :


- l’évacuation a provoqué 600 décès
- la non-évacuation aurait induit 245
cancers mortel à long terme (en plus
des dizaines de milliers « normaux »)

Selon l’Académie des Sciences


américaine, la teneur du thon rouge
serait actuellement de :
- 4,0 Bq/kg en Cs134
- 6,3 Bq/kg en Cs137

soit pour une consommation de 200g


une dose de 7,7 nSv soit 5% de la dose
absorbée avec une banane (non contaminée !)
(1nSv=10-6 mSv)
Les réacteurs nucléaires :

•Principe de fonctionnement
•Conduite du réacteur
•Les différentes filières…

54
2 – Les constituants d’un réacteur nucléaire : quelques définitions
Combustible

Uranium, plutonium
contrôle du flux neutronique :
- UO2
Fissions •barres de contrôle
naturel (0,7% 235U) •ajouts chimiques
enrichi (4 à 5% 235U)
(Ag, Cd, In) + B…
- 238UO2 + 239PuO2 (5%)(MOX)
Spectre
- Carbures, nitrures d’U neutronique
- U métal modérateur
(thermalisation) Utilisation efficace de l’ 235U
(U naturel et U enrichi)
Éléments combustibles réacteurs à
spectre rapide
•pastilles (Em=2 MeV) neutrons (0,025 eV)
•boulets thermiques
•particules
•sels •graphite fluide caloporteur
•eau lourde
•crayons
réacteurs à •eau légère eau légère
•aiguilles neutrons rapides eau lourde
•plaques gaz (He, CO2)
Utilisation et Production fluide caloporteur
sels…
du Pu (surgénération)
Incinération des déchets
Na, Pb, He… énergie
Chaleur vapeur 55
électrique
1 – Neutrons rapides ou thermiques ? Sections efficaces (barns)

U235 1 barn = 10-24 cm2


0,025eV 2MeV
capture fission diffusion
235U 107 582 10
238U 2,7 0 8,3
neutrons (neutrons thermiques)
thermiques
capture fission
neutrons
rapides 235U 0,08 1
238U 0,08 0,9
(neutrons rapides)
U238
1 -La probabilité de fission de U235
est près de 1000 fois supérieure
pour des neutrons thermiques
que pour des neutrons rapides.

2 – la section efficace de fission de U238


ne devient plus importante que sa section
efficace de capture qu’au-delà de 2 MeV.

Pour favoriser la fission de U235 :


utilisation de neutrons thermiques
~ 2 km/s ~ 10.000 km/s
2 - Le modérateur

Permet par chocs successifs de diminuer l’énergie des neutrons


Un bon modérateur doit avoir une bonne section efficace de diffusion
et une très faible section efficace de capture
E

sabs = 0,0037
Carbone (graphite )
sdiff= 4,8
E -DE

La qualité d’un modérateur est définie par le coefficient de ralentissement x

On en déduit le nombre de collisions C nécessaires pour passer de l’énergie E0 à


l’énergie Ef
E0
 e C
Ef
x C sd
H2 1,000 18 38
Pour E0=2 MeV et Ef=0,025 eV H2O 0,937 19 44,4
D2O 0,510 35 7
C 0,158 114 4,8
He 0,428 43 0,8
Les centrales nucléaires à eau légère pressurisée
271 réacteurs dans le mode entier (dont 58 en France)
aéroréfrigérant
62% des réacteurs dans le monde,
100% des réacteurs en France

salle des machines

bâtiment réacteur

bâtiment
combustible
(piscine)

Centrale de Nogent sur Seine (2 x 1300 MW) - production : 20 TWh/an


(4% de la consommation nationale, 25% de la région parisienne) 58
Schéma de principe d’un réacteur nucléaire à eau pressurisée (PWR ou REP)
(en bord de fleuve)
Enceinte de pressuriseur
confinement
•900 MW :
simple paroi et
peau métallique turbine
interne tour de
•1300MW, N4 : alternateur refroidissement
double paroi
en béton

condenseur

générateur
réacteur de vapeur

Circuit primaire :
eau sous pression Circuit secondaire : Circuit « condenseur »
3 circuits d’eau 293°C  328°C eau-vapeur eau de refroidissement
155 bar 238°C 288°C du condenseur
indépendants
16 000 m3/h 71 bar
(total : 64 000m3/h) 7800 t/h (vapeur)
900 MW : 3 boucles Le Circuit primaire
1300 MW : 4 boucles

les barres de
contrôle

Le générateur
de vapeur

le pressuriseur

La cuve

la pompe Les éléments


primaire combustibles
(6,5 GW)

60
I - La cuve
couvercle
goujons
Poids : 900MW 1300MW
- cuve seule 260t 318t
- couvercle 54t 76t
230 275 - goujons et écrous 15,4t 24t

La cuve est en acier


faiblement allié
(16MnNiMo 05) à partir
12 m 12,6 m de viroles soudées,
200 revêtues intérieurement
220
de 2 couches en acier
4m inoxydable austénitique
pour la protection contre
virole
4,4m 8 mm
revêtement en acier
la corrosion.
austénitique (316)

900 MWe 1300 MWe

61
Echauffement de l’eau par
traversée du cœur

62
Le combustible et les matériaux de gainage

Assemblage combustible
264 crayons (17x17)
24 tubes guides
900 MW : 157 assemblages
1300 mW : 191 assemblages
265 pastilles par crayon
2 kg d’U par crayon

Quantité de combustible :
900 MW : 85t
1300 MW : 104t

Pastilles combustibles :
- UO2 (4% 235U)
- MOX : 3 à 7% PuO2

Le crayon
63
Gaine, bouchons..
en alliage de zirconium

Zircaloy4 (1,3% Sn - 0,2% Fe - 0,1% Cr - 0,12%O)


M5 (1% Nb - 0,13%O)

Le Zircaloy présente une température de fusion de 2130°C. En cas de


montée en température, il réagit avec l’eau pour former des oxydes
et provoque un dégagement d’hydrogène (qui a été la cause de l’explosion
à Fukushima).
On envisage donc de remplacer le zircaloy par une gaine en SiC prévue
initialement pour les réacteurs haute température de la génération IV
Mise en place du
combustible

Intérieur de la cuve
(«structures internes »)

65
Générateurs de vapeur

Assure le transfert de chaleur entre l’eau du


circuit primaire (328°C – 155 bars)
et l’eau du circuit secondaire (238288°C – 75 bars)
qui se transforme en vapeur sous haute pression
pour alimenter les turbines (HP, MP et BP)
qui font tourner l’alternateur…
Circuit primaire : turbines :
pression : 155 bar vapeur : 7800 t/h (67,5 bar)
température d’entrée : 293°C vitesse : 1500 tr/mn
•température de sortie : 328°C
•débit d’eau : 64.000 m3/h
Circuit secondaire (4) : alternateur :
pression de vapeur : 71 bar 1650 MVA
température d’entrée : 238°C 1345 MW
température de sortie : 288°C 20kV

Vue de dessus d’un


GV en construction

66
Salle des machines :
les turbines à vapeur

BP

7800 t/h sous 67,5 bars MP

couplées à un alternateur pour produire


l’énergie électrique (1650 MVA)
puissance fournie : 1345 MW
vitesse de rotation : 1500 tr/mn HP
tension de sortie : 20 kV

La vapeur traverse ensuite le condenseur où


elle repasse à l’état liquide et retourne vers
les GV 67
68
Autres composants Piscine de stockage
Le combustible usagé est stocké plusieurs années
dans la piscine du bâtiment réacteur, avant d’être dirigé
vers la Hague.
Les éléments combustibles (neufs, usés…) sont transférés
entre la cuve et la piscine par un tunnel entre le bâtiment
réacteur et le bâtiment combustible.

Le pressuriseur
Permet d’obtenir la pression
de 155 bars grâce à une cane
chauffante électrique.
Piscine de stockage 70
L’aéroréfrigerant
De type HAMON, permet de refroidir l’eau du
circuit condenseur : l’eau chaude tombe en pluie
et se trouve refroidie par le courant d’air (tirage naturel)
D’autres réfrigérants (SCAM) utilisent des ventilateurs
(Chinon)
- hauteur totale 184 m
- diamètre à la base 155m
Le prélèvement d’eau extérieur (~1m3/h) sert à
compenser les pertes par évaporation.
Salle de contrôle des
réacteurs 900 MW
(Fessenheim - 1979)

Salle de contrôle informatisée


des réacteurs 1500 MW
(Civaux, Chooz - 2000)

Pour chaque type de centrales,


il y a des simulateurs tout à fait
semblables à ces salles de contrôle
et qui permettent aux équipes de
s’entraîner à faire face à toutes
sortes d’incidents
Contrôle des réactions nucléaires et pilotage du réacteur
235U
fission :
178 MeV dégagement instantané (88%)
202 MeV
13 MeV dégagement retardé (6,5%)

produits
de fission (PF)
11 MeV perdus (5,5%)(neutrinos)

Dans un réacteur, le nombre moyen de neutrons par fission est de 2,63

38 captures fissiles (235U, 238U, 239Pu, 241Pu)(x2,63 = 100)


100 neutrons 29 captures fertiles (238U 239Pu) 94 neutrons

27 captures stériles (cuve, gaine, eau…)

Le contrôle de la réactivité est assuré par les barres de contrôle qui absorbent les
6 derniers neutrons…

Production de Pu : 0,5g 239Pu/MW/jour → 12 tonnes /an


Dans un REP 30% de l’énergie est produite par le Pu 73
Produits de
2,9%
fission fission (PF)
235U,238U 0,7%
(30kg/tonne U) 3,2%
239Pu

0,5%
Actinides 3,2%
majeurs Capture
(Pu 10 kg/tonne U)

Actinides 73% : période <10 ans ou stable


mineurs 10% : période >100 milliards d’années ( stable)
(850g/tonne U) 7% : période entre 10 et 100 ans

237Np 430g (période 2.140.000 ans)


241Am 230g (période 432,6 ans)
243Am 150g (période 7.380 ans)
244Cm 42g (période 18,1 ans)
242Am, 242Cm, 244Cm…

74
Dans un réacteur, on contrôle le flux neutronique de façon à être toujours en
régime critique (réaction en chaîne contrôlée)

On définit le coefficient de multiplication effectif keff comme étant


le rapport du nombre de fissions entre 2 générations :

- sous critique : keff<1, le nombre de fissions diminue à chaque génération


- critique : keff=1, le nombre de fissions est constant, la réaction est entretenue
- sur-critique : keff>1 risque de réaction en chaîne explosive

k eff  1
On définit la réactivité r : r
k eff
exprimée en pcm (partie pour 100.000)

Si keff=1,001  r=100 pcm

La montée en puissance du réacteur se fait en jouant sur la réactivité

Le pilotage du réacteur est réalisée à l’aide des barres de contrôle


qui agissent sur la réaction en chaîne
Ces barres sont réalisées en B4C et en alliage absorbeur de neutrons (AIC) :

80%Ag, 15%In, 5%Cd sections efficaces Bore 755


de capture (barns) Cadmium 2450
gainées en acier inoxydable 304
(n. thermiques) Indium 190
Carbone 0,0037
On distingue 3 types de barres :
•les barres de sécurité ou d’arrêt (« noires ») destinées à l’arrêt immédiat du réacteur
en quelques dixièmes de seconde…
•les barres de pilotage permettant d’ajuster la puissance (« grises »)
•les barres de compensation qui compensent la diminution de l’efficacité.

Pour démarrer un réacteur, on place les barres de sécurité en position haute,


puis on relève progressivement les barres de pilotage jusqu’à atteindre un
keff de 1. On introduit une source Am-Be qui fournira les premiers neutrons qui vont
initier la réaction en chaîne
241 237
9
95
Am Np +a Be 12C +n
93 4 6

désintégration a

On augmente ensuite la réactivité jusqu’à l’obtention de la puissance désirée


en remontant les barres de pilotage, puis on redescend les barres jusqu’à stabiliser
la réaction en chaîne.
Les captures neutroniques entraînent une modification de la composition des
barres (par transmutation) , avec diminution des teneurs en Ag et In, augmentation
de la teneur en Cd et apparition de Sn.
Il y a à la fois modification de la composition chimique avec une forte modification
de la section efficace de capture (augmentation de la teneur en Cd) et modification
de la géométrie des gaines par gonflement sous irradiation.

(48,65%)
109
47
Ag  n  110
47
Ag  110
48
Cd  b période 153j

(95,67%) 115
49
In  n  116
49
In  116
50
Sn  b période 14s

(28,86%)
114
48
Cd  n  115
48
Cd  115
49
In  b 
période 2,3j

En service, le pilotage du réacteur, c’est-à-dire le contrôle du flux neutronique est


en fait obtenu par l’ajout acide borique H3BO3 dans le circuit primaire, le bore étant
un fort absorbeur de neutrons, de préférence à l’utilisation des barres de pilotage.
Cela entraînerait une usure inégale du combustible qui rendrait la conduite plus
compliquée.
Arrêt du réacteur

Pour arrêter le réacteur, on descend l’ensemble des barres pour absorber tous les
neutrons et arrêter la réaction en chaîne.

93% de l’énergie est fournie immédiatement mais 7% l’est en différé (radioactivité des PF)
il y a production de chaleur longtemps après l’arrêt, nécessitant un refroidissement continu
du réacteur.

Au bout d’un an la puissance résiduelle est encore de 0,06% (2,4 MW pour REP1300)

Une fois le réacteur arrêté, la teneur en Xe continue à augmenter (désintégration du Te)


et il faut attendre que sa teneur diminue suffisamment pour pouvoir redémarrer…

Une remise en service trop rapide pourrait entraîner une « excursion » de réactivité
(augmentation très brutale de la réactivité dès que le taux de Xe diminue).
78
Perte progressive de réactivité :
La réactivité évolue au cours du temps par :
1 – empoisonnement par des PF

Les PF 135Xe et 149Sm ont des sections efficaces de capture très élevées
(respectivement 3,5 106 et 5,3 104 barns) et réduisent ainsi le nombre de fission
Du Xe est également produit par la désintégration du 135Te
(au total, il se crée environ 5,9 noyaux de 135Xe pour 100 fissions).
Le xénon se désintègre avec une période de 9,2 heures.
On arrive à un taux d’équilibre entre la formation et la disparition du Xe.
135
52
Te  135
53
I  135
54
Xe  135
55
Cs  135
56
Ba
18s 6,7h 9,2h 2 106 ans

2 – modification du combustible
La production de Pu entraîne dans un premier temps une baisse de réactivité puis
une augmentation lorsque le Pu participe à la réaction en chaîne.
L’usure progressive du combustible provoque ensuite une perte régulière de la
réactivité qu’il faut compenser en permanence jusqu’à ce qu’on soit obliger
de remplacer une partie du combustible.
On compense cette perte progressive d’activité en ajoutant des poisons
consommables à forte section efficace de capture (Gd2O3, Eu2O3…) qui
disparaissent progressivement en se transformant en éléments à plus faible
section efficace.
Eu 6.000 barns
Gd 46.000 barns
Neutrons instantanés (« prompts ») et neutrons retardés
q
Si q est la durée de vie d’un neutron, on définit par T la période du réacteur : T 
k eff  1

t
L’accroissement de la puissance au temps t est alors donnée par : W  C0 exp  
T  

Compte tenu de la très faible durée de vie des neutrons de fission (10-4 sec), la réactivité
agit de façon extrêmement rapide sur la puissance du réacteur.

Ainsi avec une réactivité de 100 pcm (1,001), la puissance est multipliée par 22.000 en
une seconde et d’un facteur 4,58 108 en 2 secondes !

Heureusement pour le pilotage du réacteur, il existe d’autres neutrons que les


neutrons « prompts », ce sont les neutrons « retardés », provenant des produits
de fission : leur durée de vie est de l’ordre de quelques secondes

Une génération de neutrons, tous types confondus, aura donc une durée de vie
de l’ordre de 0,1 seconde.

Bien que la proportion de neutrons retardés soit faible (0,65% soit 650pcm) elle
permet de contrôler plus facilement le réacteur :

avec une réactivité de 100 pcm, la puissance n’augmente que de 10% en 10 secondes !
Les produits de fission responsables des neutrons retardés sont appelés « précurseurs »

Exemple :
87
35 Br  87
36 Kr  b 
(période 55s)

b-
97,1% 2,91%
n
87
37 Rb (250keV)
b- 86
36 Kr
87
38 Sr
Les autres filières
de réacteurs nucléaires

82
Le réacteur nucléaire à eau bouillante (BWR ou REB)

Conçus par General Electric Uranium enrichi

20% des réacteurs


de 500 à 1300MWe

88 réacteurs :
USA
Finlande
Allemagne
Inde
Japon
Mexique
Pays bas
Espagne
Suède
Suisse
Un seul circuit eau-vapeur
Taiwan

La vapeur est directement produite dans le cœur du réacteur


avantages : pas de pression élevée
inconvénient : pas de circuit secondaire 83
réacteur BWR
(Fukushima)

Enceinte de confinement
en béton ferraillé

Piscine de stockage
du combustible

Condensateur de vapeur
Cuve du réacteur

Extracteur de vapeur
Circuit d’injection
d’eau haute pression Injection d’eau

Circuit d’injection barres de combustible


d’eau basse pression
barres de contrôle

piscine torique

prise d’eau extérieure

Tuyau d’évacuation
de la vapeur

Injecteur de vapeur

Condensation de la vapeur
Conçus au début des années 70 par General Electric, pour fournir un réacteur de
puissance moins cher et plus performant que les réacteurs à eau pressurisée conçus
par Westinghouse.

L’apparition de fissuration par corrosion intergranulaire sous contrainte dans les matériaux
(acier inoxydable austénitique) utilisé pour la réalisation des boucles de recirculation
externes a nuit fortement au développement des REB au profit des REP.

De nombreuses améliorations et simplifications ont conduit à la conception de l’ABWR


(Advanced Boiling Water Reactor) fruit de la collaboration de GE et de Toshiba-Hitachi
dans les années 80.

Les réacteurs japonais Kashiwasaki 6 et7 (1996, 1997) sont de nouvelle génération.

Evolutions successives des réacteurs à eau bouillante conduisant à l’ABWR


Le réacteur nucléaire à neutrons rapides (RNR) Superphénix
(1240 MWe)
Utilisation de neutrons rapides
(pas de modérateur)

fluide caloporteur :
sodium (double circuit)

France :
- Superphénix
Avantages : (en cours de démantèlement)
- Utilisation directe du Pu - Phénix (250MW) à l’arrêt
- Surgénération : production de Pu à partir de l’U238 - Astrid (2020) : Na 550°C
(augmentation par 100 des ressources en U)
- Destruction des actinides par irradiation

Inconvénients : plusieurs RNR sont en construction


- filière Pu dans le monde (Inde, Japon…)
- présence de Na 86
III – Les réacteurs de la filière RBMK (Reactor Bolshoï Moshchnosti Kalani)
(réacteur de forte puissance à canaux)

Présents en Russie, pays de l’ex-URSS


et en Europe de l’est

réacteurs à eau bouillante


1000 à 1500 MW

•Uranium enrichi (2 à 2,6%)


•modérateur graphite
•1700 tubes de force en alliage de Zr
(190 tonnes d’UO2)
•eau légère (70 bars)

87
Dérivés de réacteurs militaires destinés à la production de Pu militaire, ces réacteurs
ne possèdent pas d’enceinte de confinement.

Le chargement et le déchargement du combustible peut se faire en continu


(indispensable pour obtenir du Pu de qualité militaire, peu pollué par d’autres
isotopes)

eau bouillante, modérateur graphite, uranium légèrement enrichi… font que ces
réacteurs présentent un « coefficient de vide » positif, contrairement aux réacteurs PWR :

à bas régime, formation de bulles de vapeur

positif : négatif :
•la puissance augmente •la puissance diminue
•le réacteur s’emballe •le réacteur s’arrête

Depuis 1986, des améliorations ont été apportées :


•augmentation du nombre de barres de contrôle
•descente plus rapide

En 1986, il y avait 16 réacteurs RBMK en service


Il en reste encore 11 opérationnels uniquement en Russie
Autres filières
•Uranium naturel,
•modérateur graphite
•gaz carbonique

Ces réacteurs ont été utilisés en France


(filière UNGG) et en Grande Bretagne (Magnox)
ils continuent à être utilisés en Grande Bretagne
(18 réacteurs) mais avec de l’uranium légèrement
enrichi (AGR).

•Uranium naturel (UO2)


•eau lourde (D2O) sous pression
Le modérateur est de l’eau lourde froide, le fluide de
refroidissement par de l’eau lourde chaude

Filière développée au Canada (CANDU –


CANadian Deuterium Uranium)
45 exemplaires sont en service dans le
monde (principalement au Canada, en Inde
et au Pakistan). Un réacteur à eau lourde
a été testé en France à Brennilis.
Le cycle du combustible nucléaire
Le minerai production mondiale : 35.000 t (2000)

autres sources :
• démantèlement des armes nucléaires (équivalent à 5.000 tonnes)
• combustible usagé (équivalent à 105.000 tonnes d’U naturel)

mines à ciel ouvert ou en galeries souterraines


(de qq kg/tonne à >100kg/tonne)

le minerai est dissous par voie alcaline ou acide


on en tire une poudre jaune :yellow cake

minerai  « yellow cake » (U3O8) UF4  UF6


solide gazeux

Le yellow cake est ensuite convertie en UF4 puis UF6 pour


être enrichi : Il s’agit de faire passer la teneur de U235 de
0,7% à plus de 3% (3 à 5 pour les REP) :
- extraction (au tributyle-phosphate)
- dilution dans le l ’acide nitrique UF6
- chauffage et fluorations jusqu’à
l’obtention d’un gaz de UF6

UF4
Enrichissement (U235 de 0,7 à 4-5%)
3 techniques possibles

1400 étages pour 5%

- diffusion gazeuse (France, USA, Russie)(UF6)


- ultra-centrifugeuse (BNFL)(UF6)
- laser (CEA :SILVA)(ionisation sélective de U235)

50 000 à 100 000 tr/mn


4 à 5% en 30 étages
Principe de l’enrichissement
par diffusion gazeuse
Usine Georges Besse (Pierrelatte) :
début d’activité 1979, fin d’activité : début 2012

1400 étages réparties en 70 groupes de


20 étages (2000 tonnes d’UF6)

Production :
2438 t U enrichi et 19320 t U appauvri

L’enrichissement par ultra-centrifugeuse

50 000 à 100 000 tr/mn :


on utilise la différence de force centrifuge
entre les 2 isotopes de l’uranium
 4 à 5% en 30 étages
Capacités mondiales d’enrichissement : 1kg d’Uranium naturel (0,7% U235) donnera
- diffusion gazeuse : 23 millions d’UTS 200g d’Uranium enrichi à 3,5% et 800g
- centrifugation : 22,5 millions d’UTS d’uranium appauvri
UTS : unité de travail de séparation
un réacteur de 900MWe consomme 100 000 UTS/an

Usine d’enrichissement d’Eurodif


(Usine Georges Besse)
(par diffusion gazeuse)

Cogéma : 60%
Belgique : 11%
Espagne : 11%
Iran : 10%
Italie : 8% Centrale nucléaire de Tricastin (4 réacteurs de 900MW soit 3760 MWe)

25% des capacités mondiales d’enrichissement


L’avenir de l’enrichissement :
Urenco :
2003 : accord entre Areva et Urenco (50%) (Allemagne-Pays Bas-Royaume Uni)
enrichissement par centrifugation
capacité : 4 millions d’UTS

2007 : Usine Georges Besse II


capacité : 7,5 millions d’UTS (*) pourra alimenter 70 réacteurs
(pour 50 fois moins d’électricité :
50MW au lieu de 2500MW))

Ensuite :
2012 : fin d’exploitation de G. BESSE I
2010 – 2016 : construction de la deuxième unité de GB II
2016 - 2020 : construction de la troisième unité de GB II (?)
vers 2020 : fin du démantèlement de GB I

coût approximatif : 300 à 400 M€ Enrichissement :


EPR : 5%
génération IV (2030) : 15%

(*) Pour produire 1 kg d’uranium enrichie à 3,7% (40g de 235U)


à partir de 9 kg d’uranium naturel à 0,7% de 235U, (64g) il faut 5 UTS
Il reste 8 kg d’uranium appauvri à 0,25% de 235U, (24g)
Fabrication du combustible

UF6 poudre d’oxyde


Pastilles d ’oxyde UO2 (par frittage)

crayons
(tubes en alliage de Zr)

Assemblage combustible
264 ou 289 crayons par
MOX : mélange de poudre UO2+30%PuO2
assemblage
avec des poudres UO2 :
(+ gaine de contrôle)
3 enrichissements concentriques dans le cœur :
3,35% - 5,10% - 6,75%
Opération de chargement en
combustible d’un REP. Mise en eau de la piscine réacteur

L’enceinte où est situé le réacteur est remplie


d’eau afin de pouvoir ouvrir le couvercle et
accéder aux éléments combustible sans
risque d’irradiation

barres de contrôle
le couvercle ôté, on peut accéder sans risque
d’irradiation au combustible pour :
• déplacer les éléments combustibles usés
vers la piscine
• redistribuer les éléments restant
• introduire les éléments neufs

élément combustible

réacteur
(sans son couvercle)
Une partie du Pu produit par le réacteur est réutilisée comme combustible dans
un certain nombre de réacteurs :

Le MOX : combustible mixte UO2 - 7% PuO2

Équipe actuellement 22 tranches 900MW (30% de MOX)


production annuelle : 115 tonnes (futur : 330 T)

Le combustible est introduit dans le cœur du réacteur pour une durée de 3 à 4,5 ans

Il est remplacé par tiers au bout d’un cycle :


- cycle court : 12 mois
- cycle long (actuel) : 14 mois

objectif : passer à 18 et 24 mois

À chaque cycle :
- on enlève la région 1
- la 2 remplace la 1
- la 3 remplace la 2
- assemblages neufs en 3

Pour les durées de 24 mois, le combustible


est remplacé par quart et non plus par tiers.
A la fin des 3 cycles, le combustible n ’est pas entièrement consommé
ce qui limite c’est la tenue de la gaine, en service et en entreposage.

Le combustible usagé est stocké


dans une piscine annexe du réacteur
pendant 2 ans minimum pour le laisser se
refroidir avant d’être transporté vers l’usine de
retraitement de La Hague dans des containeurs
par voie ferrée, fluviale ou convoi routier.
Usine de retraitement de La Hague

capacité de traitement : 1000 à 1500 tonne/an

Le combustible est ensuite stocké pendant


3 ans en piscine avant d’être découpé et
retraité.

Le but du retraitement est de séparer les éléments


combustibles pouvant être utilisés (U235 et Pu239)
des produits de fission et des actinides (« déchets »)
Cycle du combustible (fermé) nouveaux combustibles
UO2, MOX

U238 (94%)
Combustible U235 (1%) recyclage
(96%) Pu (1%)
Pu238 : 2%
Pu239 : 53%
Combustible Pu240 : 24%
Combustible Pu241 : 15%
neuf usagé Pu242 : 6%

U235O2 (3%)
U238O2 (97%) déchets (4%) Actinides
mineurs (0,1%)
MOX
U238O2 (95%) Np237
produits de fission Cm242  Cm246
PuO2 (5%) (3,9%)
3à5 Am241  Am243
ans Zr90  96
Cs133  135, 137
non retraité Pd104  110
pour l’instant Sm147  154 (33%)
Tc99
Durabilité du cycle fermé
retraitement
I127, 129, 131
• recycle 96% des déchets Se77 80, 82
et stockage
• permet économiser 30% des ressources Sn115  122, 124, 126
• ne coûte que 6% en énergie 102
•Permet de diminuer par 10 la toxicité des déchets et par
5 le volume
103
En résumé… Cycle du combustible dans les REP (version simplifiée)

Usine
d’enrichissement usine de transport
en U235 fabrication
mine d’uranium (UNE :Eurodif) du combustible REP
(UNE et URE)
projet d’entreposage
en piscine pour
traitement différé

piscine de
refroidissement

usien de transport
fabication du MOX (UNE)
(MELOX) usine de
retraitement
usine des UNE
entreposage
de l’URT dont
d’enrichissement Pu (La Hague)
de l’URT
le recyclage (URENCO)
est différé

U
(URT)

entree*posage
des verres
(La Hague)

verres contenant
les pertes en U et Pu
les PF et les actinides
Stockage géologique
(à l’étude)

104
Cycle du combustible Romans 58 réacteurs
Pierrelatte sur 19 sites
C’est aussi un cycle
« géographique » Malvesi/Pierrelatte UO2

Niger … UF4
UF6

Minerai U

Bure
(U,Pu,AM,PF)O2

(AM,PF) déchets

(U,Pu)
Entreposage sur
La Hague site ou à La
Hague
105
Melox Marcoule
En France :
La question des déchets nucléaires.
par an et par habitant, on produit :
- 6.000 kg de CO2
- 3.000 kg de déchets divers
1.800 kg déchets inertes
700 kg déchets industriels banals
500 kg d ’ordures ménagères « éternels » pour lesquels on
- 100 kg de déchets toxiques industriels n’a pas de solution pour les
stocker ou les éliminer
- 1 kg de déchets radioactifs
- 5 g de déchets nucléaires « haute activité »
62% industrie nucléaire
1% domaine de la santé
17% recherche universitaire 17% militaire 3% industrie non-nucléaire

Par TWh (109 kWh) on produit 30 kg de Pu


et 3 kg d ’actinides (Np, Am, Cm…)

15 m

15 m

15 m
2020 : 3600m3
106
Les volumes de déchets
générés annuellement
dans l’Union Européenne :

A titre de comparaison, une centrale thermique au charbon de 1000 MW :


(production 6,6 TWh/an)
a) consommera 4 millions de tonnes de charbon
b) produira :
10 millions de tonnes de CO2
41.000 tonnes de SO2
25.000 tonnes de NO2 pluies acides (H2SO4, HNO3, HCl)
25 à 80.000 tonnes de HCl
300.000 tonnes de poussières, déchets solides (400kg métaux lourds)
700.000 Bq de déchets radioactifs (U, Th présents dans le charbon)…

Pour produire la même énergie, la centrale nucléaire consommera 27 tonnes


d’uranium enrichi et produira 14 m3 de combustible usagé
(~1 m3 de déchets hautement radioactifs)…
Quantité de déchets nucléaires vitrifiés de haute
activité (C) générée pendant 30 ans pour fournir
l’énergie électrique à une famille de 4 personnes
équipée « tout électrique » (chauffage inclus)
(Bruno Comby – Le nucléaire avenir de l’écologie ?)(*)

(*) AEPN – Association des écologistes pour le nucléaire


www.ecolo.org

Durée de « vie » de quelques déchets banals

Les déchets chimiques toxiques, métaux lourds, etc . :


durée de vie illimité
Container béton Container béton
stockage en surface stockage en surface Vitrification
(Morvilliers – Aube) (Soulaines – Aube) Stockage à la Hague
en attente de décision

pourraient être
Loi bataille
rejetés dans la
nature sans risque
(30/12/91)
comme dans les
autres pays ! Etudes sur :
1 – l’incinération
des déchets
2 – Stockage en
sub-surface
3 – Stockage en
11,1% site profond
4,6% 4,6%
79,6% 0,11%

102 à 105
10 à Bq/g >108 Bq/g
105 à 108 Bq/g
100 Bq/g
A B C 109
150 litres – 400kg
3 assemblages combustibles

110
L’évolution des réacteurs va vers une forte réduction de la
quantité des déchets « haute activité-vie longue »

réacteurs actuels

réacteurs
du futurs

EPR

/20 /50

111
Exemple : Les déchets de catégorie « C » (HA haute activité – HAVL vie longue)

produits de fission et d’activation : Cs137 – Sr90 – actinides (Am, Cm, Pu…)

On produit 200m3/an (cube de 6 m de côté)


prévision 2020 : 5 000m3 (cube de 17m de côté)

2 ans en piscine REP – 5 à 10 ans à la Hague  retraitement puis stockage définitif

au bout de 10 000 ans : activité proche de celle du minerai


Exemple : le combustible irradié
- à l’origine 2500 Ci/kg (1014 Bq/kg)
- après 10 ans : 400 Ci
- après 100 ans : 50 Ci

stabilisé par vitrification


(verres nucléaire)

activité confinée :
1010 à 1013 Bq/litre

Mis en container inox (TN28)


112
Laboratoire « chaud »
(retraitement du combustible)

Piscine de stockage
(La Hague)

113
chargement de conteneurs
de verres dans un emballage
Emballage TN28 TN28 (La Hague)

114
L’avenir des déchets radioactifs

Loi « Bataille »
30 décembre 1991

Définir 3 axes de recherches pour les 15 ans à venir (1992 – 2006)

AXE 1
Réduire la quantité de déchets
AXE 3
par transmutation
Entreposage de longue
(réduire la durée de vie des radioéléments)
durée en surface ou sub-surface

AXE 2
Stockage en site
souterrain profond

Coût de l’étude sur 15 ans : 2,2 milliard d’euros


115
AXE 1 - a) Retraitement poussé
Le procédé actuel (Purex) permet de séparer les éléments fissiles des déchets.
De nouveaux procédés (Diamex, Sanex…) permettra de séparer les produits de fission
les lanthanides et les actinides.

Les actinides mineurs


seront incorporés dans
le combustible

On pourra alors stocker les PF


hautement radioactifs à vie courte
des actinides à vie longue et certains
PF, afin de pouvoir les transmuter.
116
Sans les actinides, la radioactivité des déchets (PF) sera égale à celle du minerai
au bout de 300 ans seulement …
10000

1000
Radiotoxicité relative

100

Combustible usé
( Pu + AM + PF)
10

300.000 ans
300 ans 10.000 ans
Minerai uranium
1 naturel
AM +PF
PF

0,1
10 100 1000 10000 100000 1000000
Temps (années)
futur actuel

Cycle « fermé » Cycle « ouvert »


combustible recyclé combustible non recyclé
France, Japon, Russie Suède, Finlande, Canada…
AXE 1 – b) Transmutation (« incinération »)

Le but est de transmuter certains radioéléments à vie longue en éléments à vie courte
ou stable par bombardement avec des neutrons rapides soit dans des RNR, soit dans
des réacteurs hybrides.

exemple : Tc99

PF très actif

Bombardé par des neutrons,


il se transforme en Tc100, puis
en Ru100 (période 15,8 secondes)

se transforme spontanément
(période de 210 000 ans)
en Ru99 stable

Les possibilités d’incinération des principaux actinides (Np, Am, Cm) est en cours
118
Moyens :
1) les RNR (neutrons rapides)

- filière refroidie au Na (Superphénix) : abandonnée provisoirement


(les études ont été reprises dans Phenix)
- certains les réacteurs de la génération IV (2050)
- RGCR, VHTR (réacteur à gaz haute température)
- réacteurs à sels fondus

Phénix (250MW)

doit être arrêté en 2009 et ensuite ?


119
Japon, Russie ?
2) Les réacteurs hybrides sous critique
La réaction nucléaire est obtenue par un flux de neutrons engendré par spallation
à partir d’un faisceau de protons)

La spallation

Un prototype (« Guinevere »)
vient d’être mis en service à Mol
en Belgique (CEA, CNRS, MOL).

En attendant MYRRHA, prévu pour


2023.

Avantages :
- le réacteur s’arrête spontanément en cas d’arrêt du faisceau protonique
- spectre neutronique rapide favorable à la transmutation
120
! la mise au point d’un accélérateur puissant et fonctionnant en continu
AXE 2 - stockage profond

But : stockage sur de très longues durée


sans interactions avec la biosphère
sites géologiques possibles :
- site argileux
- site granitique

Schéma général d’un site de


stockage profond
121
L’isolation entre les déchets radioactifs
et la biosphère est assurée par 3 barrières :

- le colis de déchets

- la barrière ouvragée (galeries)

alvéole de déchets B

- la barrière géologique (étanche)


(argileuse ou granitique)
122
Le laboratoire de recherches de Bure
123
Centre suédois de stockage souterrain

De son côté, la Finlande a commencé en 2004 la construction de son centre de stockage


souterrain près du site nucléaire d’Olkilouto à 500m de profondeur dans le bouclier cristallin
scandinave.
Mise en service prévue : 2020
Durée d’exploitation : 100 à 120 ans
Y seront stockés les barres de combustible usagé dans des containers en Cu entourés
124
d’une couche d’argile.
AXE 3 - Stockage en sub-surface

destiné au combustible
usé non retraité

Étude réalisée par le CEA

Construite au flanc de colline,


à 50m de profondeur dans un
massif de roche dur, au dessus
de la nappe phréatique, avec
drainage des eaux par gravité.
L’accès se fait à l’horizontal.

125
Conclusions du Rapport « Bataille – Berraux » de mars 2005 :

Les 3 axes sont complémentaires :

- L’entreposage en surface de longue durée est nécessaire pour réduire


l’activité des déchets HA

- L’entreposage profond dans des sites géologiques est sûr et incontournable

- La diminution des durée de vie de certains radioéléments par transmutation


est une solution réaliste et indispensable

Calendrier envisagé :

2013 – choix de site de stockage profond


2016 – mise en service d’un site de stockage longue durée en surface
2025 – mise en service d’une site de stockage profond
2040 – transmutation à l’échelle industrielle des actinides

126
Le nucléaire du futur…

Les générations III et IV

127
GENERATION III : Conçu par AREVA-SIEMENS-EDF
a) - l’EPR et les principaux électriciens allemands

(Europeen Pressurized Reactor)

1 – Cuve
2 – générateurs de vapeur
3 – pressuriseur
4 – pompes primaires
5 – enceinte en béton (1,3 m)
6 – coque extérieure (1,3m)
7 – réservoir à corium
8 - salle de commandes
9 – bâtiment électrique
10 – salle des machines

Coût du réacteur : 5 milliards d’€

•SWR (Areva - Mitsubishi)


•AP1000, AP600 Westinghouse-Toshiba)
Autres réacteurs de 3ème génération : •ABWR2 (GE – Hitachi)
•ACR (Canada) 128
•AES92 (Russie)
EPR REP 1300 MW

Vision d’artiste de l’EPR de Flamanville

Vision d’artiste de l’EPR d’Olkiluoto

EPR

virole porte-tubulures de l’EPR


129
Cuve de Flamanville

Chantier EPR de Flamanville

130
Par rapport aux EPR
de 2ème génération,
l’EPR se distingue
par 6 améliorations…

131
Par rapport aux EPR de 2ème
génération, l’EPR se distingue
par 6 améliorations…

Plus
1 - quatre bâtiments auxiliaires protégés
et pouvant assurer le fonctionnement
indépendamment des 3 autres

2 - un radier en béton de 6 m d’épaisseur


résistant à des séismes importants

Comparaison
EPR – N4
132
- enrichissement du combustible : 5% (au lieu de 3 – 4 %)
- taux de combustion : 60 000 MWj/tonne au lieu de 45 000 MWj/tonne
(ce qui permet une combustion de 6,5%)
 gain en combustible : 25% (avec recyclage du Pu)
Utilisation du MOX : jusqu’à 50% (au lieu de 33%)
l’utilisation de 100% de MOX est à l’étude

Rendement global : 36% au lieu de 34%

Conséquences :
- pour produire 400 TWh/an il faudra 750 tonnes d’U au lieu de 1150
- réduction de 35% des déchets de structure (gainage)

PF : - 6% (- 20% avec recyclage du Pu)


réduction des déchets :
actinides : -15% (- 33% avec recyclage du Pu)

Désavantages de l’EPR par rapport à ses concurrents :


- Puissance trop élevée pour certains pays (1600MW)
- Complexité liée à la conception franco-allemande
- Investissement lourd (>5 milliards d’euros)

EPR en construction : 4 [Olkiluoto (Finlande), Flamanville (France), Chine (2)]


EPR en commande : 6 (2 GB, 2 Chine, 2 Inde)
EPR envisagés (?) : France, Finlande, USA, Pologne… 133
b) – l’ATMEA 1 1.000 à 1.150 MW

réacteur franco-japonais
d'Areva et de
Mitsubishi Heavy Industries (MHI)

coentreprise créée en novembre 2007


A reçu en février 2012 l’accord de l’ASN

Réacteur à eau pressurisée à 3 boucles, l’ATMEA1 est conçu avec un cœur à faible
densité de puissance capable d'opérer en cycles de 12 à 24 mois.
Le cœur pourrait être chargé jusqu'en totalité en combustible MOX.
Il est conçu pour faire du suivi de charge (fonctionnement à puissance réduite)
sur une plage de 30 % à 100 % de la puissance nominale.
Le taux de disponibilité théorique est de plus de 92 % sur la durée de vie du réacteur,
conçu pour 60 ans. Le rendement thermique serait de 37 %.
Le réacteur est doté d'un récupérateur de corium (comme sur l'EPR)
Il est conçu pour résister au crash d'un avion commercial de grande taille et adaptable
aux zones de forte sismicité
Coût estimé : 3,5 milliards d’euros

4 réacteurs Atmea1 devront équiper la future centrale nucléaire turque de Sinop (4500MW)
(mises en service entre 2023 et 2028). La construction sera assurée par Areva et
l’exploitation pour 20% par GDF Suez (50% par la Turquie et 30% par Mitsubishi/Itochu)
En Jordanie il est en concurrence avec le VVER Russe
l’Argentine, le Canada sont également intéressés
L’avenir du nucléaire : Les réacteurs nucléaires de génération IV

Génération 4 : appelée à prendre la relève à partir de 2030 :

- les derniers réacteurs de la génération 2 (palier N4)s’arrêteront en 2050


- mise en service progressive de la génération 3 (EPR) à partir de 2020
135
En 2001, 10 pays se sont associés pour étudier différentes filières de
nouveaux réacteurs nucléaires

La Chine et la Russie ont rejoint depuis le club

6 filières ont été retenues :

Sur les 6 projets :


- 4 sont des réacteurs à neutrons rapides (surgénérateurs)
SFR (Na), GFR (gaz), LFR (Pb), SCWR (supercritique)

- 2 sont à usages particuliers :


VHTR , MSR (sels fondus)

La France est impliquée dans 5 filières sur 6 mais privilégie les


réacteurs rapides à Na et le réacteur rapide à gaz. 136
I – Les réacteurs à neutrons rapides
Intérêts des Réacteurs à neutrons rapides (RNR)
Réserves d’uranium : 16 à 23 Mt
Consommation actuelle : 60 000 t/an
soit une disponibilité de 400 ans
Si l’usage du nucléaire devait augmenter… risque de pénurie
33 fissions (X3)
Solution : les RNR 238U  239Pu fissile 100 neutrons 50 captures fertiles
•20% Pu239 17captures stériles
•80%U238
1) investissement >20%
La rentabilité dépend du prix de l’uranium
2) Utilisation du stock d’U appauvri
1kg U enrichi 4% = 5 kg d’U appauvri
Le stock actuel d’U appauvri = 7000 t/an
un total de 250.000 tonnes
soit plusieurs milliers d’années de fonctionnement d’un RNR

! La quantité de 239Pu nécessaire à la mise en route d’un RNR-Na est de 7 à 14 tonnes


137
Le Pu contenu dans le MOX usagé stocké à la Hague serait suffisant pour 10 réacteurs
RNR en service dans
le monde et en construction

Chantier du PFBR indien

(PFBR : prototype fast breeder reactor)


138
1 – Les RNR refroidis au Na (SFR ou RNR-Na)

150 à 1200 MW

Superphénix :
3500 tonnes Na
T entrée : 395°C
T sortie : 545°C
rendement : 42%

SuperPhenix
(Crest –Malville)

RNR 1200 MW
Arrêté en 1998 139
Pourquoi le sodium ?
Le sodium a des sections efficaces de capture et de diffusion des neutrons
très faibles, donc idéal pour les spectres rapides
En outre :
1 – ses températures de fusion (98°C) et d’ébullition (883°C) permettent
au-delà de 500°C de l’utiliser à la pression atmosphérique,

2 – Il a une très bonne conductivité thermique et donc des coefficients


d’échange de chaleur excellents,

3 – sa viscosité à 500°C est comparable à celle de l’eau, donc puissance de


pompage faible,
4 – il est très peu corrosif vis-à-vis des aciers

Mais :

1 – Il réagit violemment au contact de l’air et de l’eau


2 – il s’active sous bombardement neutronique et émet des b et g :
24Na période : 15h, 23Na période : 3 ans

3 – A l’arrêt il faut maintenir le Na à 200°C pour éviter la solidification


Projet ASTRID (CEA) :
prototype industriel de réacteur de 4ème génération au Na

réacteur à neutrons rapides


refroidi au sodium

1500 MWth – 600 MWe

•début du projet : 2010


•étude de conception : → 2017
•prise de décision : 2017
•mise en service : 2023

Marcoule ?

réacteur isogénérateur
(produit autant de combustible qu’il en consomme)
But :
•valoriser les ressources en uranium
•utiliser le stocke de Pu
•transmuter (« incinérer ») les actinides mineurs
(Am et éventuellement Np et Cm)
•produire de l’électricité et de la chaleur 141
générateur générateur
de vapeur de vapeur

type « piscine » type «à boucles »

Deux conceptions possibles de réacteur :


« piscine » ou « à boucles »

Combustible : 238U +20% 239Pu (sous forme d’oxyde)


Ultérieurement du combustible « carbure », « nitrure» assemblage hexagonal
ou « alliage métallique » (U-Pu-10%Zr) pourra être de 217 aiguilles
envisagé par la suite…

Pour le gainage, un acier austénitique du type 15/15Ti


amélioré (nuance AIM1) pour la résistance au gonflement.
Les aiguilles combustibles sont réunis dans des
assemblages hexagonaux réalisés en EM10 9Cr-1Mo
142
Echangeur Circulation des 2 flux de Na
d’évacuation de dans le cœur
la puissance
résiduelle

Circuit Na 400°C
secondaire 550°C Cuve
interne
cylindrique

Echangeur
intermédiaire
pompe

Cuve d’Astrid
(type piscine)

- cœur hétérogène à réactivité maîtrisée


(cœur « à faible vidange » pour éviter l’ébullition du Na)
Nouveaux concepts : - récupérateur de corium

But : éviter la fusion du cœur


(risque d’accident grave < 10-7/an)
Conversion d’énergie

I - Système classique :
(Phénix, SuperPhenix)

1er échangeur Na-Na


2ème échangeur Na-eau/vapeur
entrée Na

28m

branche froide

branche chaude
sortie Na

Risque : contact Na-eau , réaction violente…


Modification :
le Na circule dans des tubes à l’intérieur du GV
ce qui limite les risques d’explosion 144
II - Autre solution :
1er échangeur Na-Na
2ème échangeur Na-N2

L’azote sous pression (180 bars)


est directement utilisé dans les
turbines

Le rendement peut atteindre 38%


Faisabilité à démontrer
145
Alimentation des turbines
Sécurité

1 – Evacuation autonome de la puissance résiduelle (EPuR)

En cas de perte normale de la puissance résiduelle


(perte des pompes primaires…) la circulation naturelle
s’installe et elle est renforcée par une circuit EPuR
de type DRACS (direct reactor auxiliary cooling system)
par une circulation naturelle passive avec l’air comme
source froide.

2 - Le récupérateur « corium »
Plusieurs concepts sont envisagés

réceptacle interne

réceptacle entre 2 cuves


réceptacle externe 146
2 – Les RNR refroidis au Pb (LFR ou RNR-Pb)
Les sous marins nucléaires
russes (alpha) sont équipés
de réacteurs au plomb

Pb pur ou alliage Pb-Bi


327°C Tfusion 123°C

Plusieurs concepts :
« battery » : 50-100 MW
(projet US SSTAR de 20 MW)
« modulaire » : 300-400 MW
« Puissant » : 1200 MW

fluide caloporteur : Pb ou Pb-Bi Etudes menées en Italie,


Belgique et Allemagne
cycle fermé avec recyclage complet des actinides
Projet Myrrha (100MWth)
cycle ouvert : pas de recyclage du combustible Projets BREST (Russie)
cycle fermé : recyclage

Le Pb est compatible avec l’eau et l’air


problème : risque de corrosion par les métaux liquides 147
3 – Les réacteurs à haute température à gaz (GFR ou RNR-G)
refroidis à He sous pression
(7MPa, 70 bars)
850°C
600 à 2400 MWth
(300 à 1200 MWe)
rendement élevé :48%

recyclage du
combustible sur place

RNR-Gaz 2400 MWt


Concept de référence

Conversion d’énergie
intégrant un cycle
combiné

réduire les pertes


d’exergie…
148
CEA : Projet de réacteur de recherche rapide au gaz (Allegro)(<100 MWth)
En collaboration avec la république Tchèque, la Slovaquie et la Hongrie
(puis la Pologne en 2012)

Doté dans un 1er temps d’un cœur MOX (25% Pu) puis ultérieurement
d’un cœur céramique (U, Pu)C + gaine SiC
système d’évacuation
de la puissance
résiduelle Epur (3)

Cuve primaire
du réacteur échangeurs
hélium-eau (2)
diamètre 3,2 m
hauteur : 14 m Un échangeur He-He
épaisseur : 100mm est envisagé

barres de contrôle
soufflante
4 – Les réacteurs à eau supercritique (SCWR ou RESC)

refroidi à l’eau
supercritique
25 MPa soit 260 bars
550°C
rendement : 44%

1700 MWe

1ère étape :
neutrons thermiques avec
cycle ouvert

2ème étape :
neutrons rapides avec
cycle fermé pour recyclage
Cycle ouvert : on ne recycle pas des actinides
Cycle fermé: on recycle
150
II – Les autres filières de réacteurs

1 – Les réacteurs à sels fondus (MSR ou RSF)


Concept très sûr et
polyvalent (surgénération,
incinération etc…)

Cette technologie intéresse


fortement la Chine (qui prévoie
la construction de plusieurs
réacteurs) et l’Inde (qui étudie
l’alimentation des Candu en Th)

Des études sont également


menées en France (CNRS,
Grenoble, GEDEPEON…)

Ce type de réacteur
Cœur liquide et cycle fermé par traitement pyrochimique
peut être utilisé pour
3000 MWth l’emploi du Th :
Combustible/caloporteur (18m3, 150 tonnes) : 232Th
(fertile)
75,5%LiF + 25,5%(U, Th, actinides)F4 
Modérateur : graphite (300 tonnes) 233U
(fissile) 151
Intérêt du thorium…
1 – le thorium (232Th) est beaucoup plus abondant que l’uranium (3 à 10 fois)
2 – fertile, sous bombardement neutronique, se transforme en 233U fissile :

2,55 à 2,63
neutrons

fission

! L’ 233U produit doit être extrait en permanence pour éviter qu’il ne transforme en 234U
non fissile…
3 – on peut envisager des surgénérateurs 233U – 232Th :
• il ne faudrait que 2 à 3 tonnes d’233U pour amorcer
• la surgénération ne nécessite pas obligatoirement des neutrons rapides, des thermiques
peuvent suffire…
• La quantité de déchets est encore plus faible que dans le cycle U-Pu (et les actinides
peuvent être incinérés directement)
•très haut rendement
•mais fort émetteur g
2 – Les réacteurs à très hautes températures VHTR ou RTHT
neutrons thermiques
He sous pression

600 MWth
température : 900 à 1100°C
Cycle ouvert

Son but :
fournir une source de chaleur
élevée et économique
•production d’hydrogène
•dessalement de l’eau de mer…

La Chine a lancé les travaux de construction du réacteur


de démonstration haute température Shandong
Shidaowan HTR-PM :
Ce type de réacteur a été initialement développé en
Allemagne.
Le HTR-PM est un réacteur modulaire à lit de boulets
à haute température refroidi par gaz, utilisé en tant
que réacteur de démonstration en vue de la construction 153
d’autres tranches de ce type.
Combustible sous forme
de boulets de 1mm de
diamètre, enrobé de
carbures

Billes de combustible HTR TRISO


élaborées au CEA

154
Projet américain NGNP (Next Generation Nuclear Plant)
étudié par l’Idaho National Laboratory pour le couplage
VHTR et production d’hydrogène.

Il semblait que le développement de ces réacteurs


était fortement ralenti !... mais

Projet ANTARES
du CEA
(600 MWt, 850°C) 155
NGNP Industry Alliance opte pour le concept de réacteur à haute
température d'Areva
24 février 2012

L'américain Next Generation Nuclear Plant Industry Alliance LLC


(NGNP Industry Alliance) a sélectionné le concept de réacteur à haute
température refroidi au gaz (HTGR) proposé par le groupe français Areva,
dans le cadre de son projet de développement de réacteurs de quatrième
génération.
NGNP Industry Alliance a la conviction que ce système est le
mieux adapté aux centrales nucléaires du futur.

NGNP Industry Alliance s'est appuyé sur le potentiel technologique et la


conception modulaire du réacteur à haute température refroidi au gaz (HTGR)
proposé par le groupe Areva pour faire son choix.

Ce système pourrait en effet être utilisé dans de nombreux secteurs de


marché tels que la production d'électricité, la pétrochimie ou encore la
fabrication de combustibles synthétiques.

156
Production d’hydrogène par décomposition thermique de l’eau
dans le cadre du cycle soufre-iode 157
Conclusions
Depuis les premiers réacteurs nucléaires civils (1951), des centaines de réacteurs
représentant des milliers d’années d’expérience, ont démontré la fiabilité de cette
technique…
Elle offre une production électrique abondante, disponible, peu chère et très peu
polluante (la production de déchets radioactifs est faible, 10g/an/habitant, et
parfaitement maîtrisée).

Les nouvelles conceptions de réacteurs (4ème génération) devraient permettre


une utilisation encore plus sûre et plus efficace de cette énergie.
Compte tenu des deux paramètres fondamentaux de la production électrique :
- l’énergie électrique ne se stocke pas ou très difficilement
- la production électrique doit être optimisée en permanence en fonction
de la consommation
l’énergie nucléaire comme producteur de base, couplée à la production hydraulique
et thermique à flamme (gaz, charbon, fuel) en production de semi-base et de pointe
ne pourra pas être remplacée aisément sans une augmentation considérable des
coût de production et une pollution importante.

63GW
430 TWh
Complément : Le démantèlement des centrales nucléaires
Le démantèlement (« déconstruction ») se fait en 3 étapes :

-Niveau I : Mise à l’arrêt définitif (MAD) fermeture sous surveillance


déchargement du combustible et vidange des canalisations

- Niveau II – Démantèlement des bâtiments annexes (hors réacteur)

- Niveau III – Démantèlement du bâtiment réacteur et libération


totale du site

Durée : environ 30 à 40 ans

Option démantèlement immédiat : travaux pendant 40 ans


Option démantèlement différé : attente de 30 ans puis travaux 10 ans

Toutefois la durée totale pourra être allongée pour des raisons de sécurité (100 ans)

déchets radioactifs :
déchets TFA : 1 à 2 millions de m3
déchets A : 350 000 m3
Pour l’ensemble du parc français déchets B : 4 000 m3
déchets C : négligeable
159
Coût du démantèlement :

Le coût du programme électronucléaire français (58 réacteurs, 68 GW) de


2ème génération a été entre 1979 et 2002 de 120 Mds €
Coût estimé du démantèlement :
- aux USA : 300 M$ par réacteur (environ 220 M€)
- en France : de l’ordre de 250 €/kWe (selon EDF) 220 à 300 M€/réacteur
soit environ 15% du coût de l’investissement
Soit un montant estimé d’environ 20 à 39 Mds€ selon les sources

Le coût du démantèlement est inclus dans le prix de vente


de l’électricité (environ 5%).

EDF disposait fin 2005 d’une provision de plus de 13 Mds€ pour


le démantèlement et de 17 Mds€ pour le stockage des déchets.

Coût du stockage des déchets : 20% du coût du démantèlement (50 €/kWe)

TFA : 270 €/m3


Coût ANDRA A : 2 400 €/m3
B : 5 000 €/m3
C : 45 000 €/m3 160
Répartition des coûts de démantèlement en cours

3 milliards d’euros

161
Plusieurs démantèlements sont en cours :

1- Les réacteurs EDF de 1ère génération :


- réacteur à eau lourde de Brennelis (Bretagne)
- réacteur EPR de Chooz (Ardennes)
- les 7 réacteurs « graphite-gaz » UNGG
2 – Superphénix (Creys-Malville)
3 – des réacteurs expérimentaux du CEA Le coût pour EDF est de 3 Mds€
4 – L’usine Pu du CEA Marcoule
5 – divers laboratoires du CEA…

Réacteurs en cours
de démantèlement :

162
Conclusions :

« Les techniques du démantèlement sont maîtrisées.


Le coût du démantèlement n’est pas très élevé.
Le volume des déchets de démantèlement n’est pas exorbitant.
Le financement des démantèlements est prévu. Rien ne sera laissé aux
générations futures. »

Robert LALLEMENT(*) – Démantèlement des installations nucléaires : les voies de la


maîtrise industrielle
RGN n° 5, Octobre-Novembre 2004
à télécharger sur le site www.sfen.fr

(*) ancien directeur de la gestion des déchets et de l’assainissement au CEA

163
En résumé…
1 – Les énergies renouvelables autre que l’hydraulique ne sont et ne seront
que des sources énergétiques d’appoint car :
- investissements coûteux
- production aléatoire et faibles rendements

2 – Les sources d’énergie capables de faire face aux demandes futures sont :
- le thermique à flamme essentiellement
- l’énergie nucléaire dans une plus faible mesure
- l’énergie hydraulique

3 – Problèmes à résoudre :
- thermique classique : émission de gaz à effet de serre et pollution
- thermique nucléaire : gestion des déchets radioactifs

4 – Gestion et avenir des ressources énergétiques :


- pétrole environ 30 à 40 ans (?)
- gaz naturel : environ 80 ans (hydrate de carbone ?)
- charbon : 100 à 150 ans
- uranium : ? selon les filières choisies (thorium ?)

estimations approximatives et très aléatoires !


164
Quel avenir prévisible pour la production d’énergie?

- court terme : 2010 - 2030

•réacteurs nucléaires de 3ème génération (EPR)


•centrales thermiques ultra-supercritiques et à cycles combinés
•développement d’énergies renouvelables (éolien, géothermie)

- moyen terme : 2030 - 2080


•réacteurs nucléaires de 4ème génération
•capture et stockage du CO2
•production d’hydrogène ?

- long terme : 2080 -…


fusion thermonucléaire, hydrogène…

165
Vision du futur énergétique

166
Annexe : Description de 2 accidents nucléaires
28 mars 1979 : Three Mile Island
26 avril 1986 : Tchernobyl

I – Three Mile Island


1 - Défaillance de l’alimentation en eau du générateur
de vapeur (pompe)

2 – Suite à un test du système de secours du


refroidisseur des GV, on a oublié de rouvrir une
vanne ; il faudra 8 mn pour s’en rendre compte
et l’ouvrir manuellement !

3 – Pendant ce temps, la pression dans le circuit primaire a augmenté, entraînant


l’ouverture de la soupape d’évacuation. Une fois la pression revenue normale,
la soupape aurait dû se fermer mais resta ouverte (avec indication de fermeture !)
4 – Le circuit primaire se vida sans que les opérateurs s’en rendent comptent
immédiatement, entraînant la fusion partielle du cœur.

Causes :
•erreurs humaines
•mauvaises interprétations des indications
•manque d’entrainement face à un problème 167
Tchernobyl
Réacteur de la filière RBMK
(Reactor Bolshoï Moshchnosti Kalani)
(réacteur de forte puissance à canaux)

1000 à 1500 MW
•Uranium enrichi
•modérateur graphite
•tubes de force
•eau légère

Dérivés de réacteurs militaires destinés à la production de Pu militaire, ces réacteurs


ne possèdent pas d’enceinte de confinement.

Ils présentent un « coefficient de vide » positif, contrairement aux réacteurs PWR

à bas régime, formation de bulles de vapeur

positif : négatif :
•la puissance augmente •la puissance diminue
•le réacteur s’emballe •le réacteur s’arrête 168
28 avril 1986

But de l’expérience : tester en cas de rupture du réseau les possibilités de relancer


le réacteur à partir de l’énergie cinétique de l’alternateur.
Pour cela il fallait travailler à faible puissance en coupant des sécurités.
De 3000 MWth on est descendu à 1000 puis 500 MWth

Il y a eu production de Xe qui a empoisonné le réacteur limitant la puissance à 200MW


Les opérateurs ont réagi en remontant les barres de contrôle au-delà des limites
autorisées, passant outre les signaux d’arrêt d’urgence.
Ils ont ensuite fermés les vannes d’alimentation faisant augmenter la pression.
Le réacteur commençant à s’emballer, ils ont tenté d’abaisser les barres de contrôle
mais trop lentes et déjà déformés ça n’a pas marché !

Par radiolyse de l’eau il y a eu dégagement


d’ O2 et H2, puis explosion.
En 5 secondes la puissance a été multipliée
par 100 !
Le graphite a pris feu, et le cœur a fondu,
dégageant dans l’atmosphère de grandes
quantités de produits radioactifs…

169
Conséquences :
- les 42 premiers intervenants ont été soumis
à de fortes irradiations (0,4 à 1,6 Sv) et sont
rapidement décédés.
Les autres intervenants ont eu des temps
d’intervention très court, limitant l’irradiation
à des doses acceptables.

Pour la population locale, l’irradiation a


été faible :
0,03 Sv à 10km
0,01 Sv à 30km

Il est difficile de savoir combien il y a eu de cas de cancers de la thyroïde chez les


enfants, puisqu’avant 1986 il n’y avait pas d’information.
On note une augmentation entre 1986 et 1995 avec un pic en 1995 de 55 cas.
Au total, il y aurait eu 350 cas en Biélorussie, 259 en Ukraine et 55 en Russie avec
3 décès possibles…
Dans le reste de l’Europe, la pollution en I131 et Cs135 a été très faible et n’a eu
aucune conséquence sanitaire (si on excepte les 100.000 avortements inutiles
recensés)
170
Conséquences de Tchernobyl

171
Quelques adresses internet (choix arbitraire et non-politiquement correct !) :

Energie éolienne :

http://www.suivi-eolien.com site de l’ADEME (agence française pour les économies d’énergie)


http://www.suivi-eolien-verite.com en réponse au site de l’ADEME
http://environnementdurable.net

Energie nucléaire :
http://www.ecolo.org association des écologistes pour le nucléaire (AEPN)

L’hydrogène

http://www.storhy.net (projet européen de stockage)


http://www.nerghy.eu (recherche sur la pile à combustible)
http://www.afh2.org (association française de l’hydrogène)

Evolution climatique
http://www.ipcc.ch/ site officiel sur les changements climatiques (GIEC)
http://climat-sceptique.over-blog.com/
http://www.pensee-unique.fr 172
Ecole Doctorale SI-MMEA
Science et Ingénierie en Matériaux, Mécanique,
Energétique et Aéronautique

Formation thématique : nucléaire et matériaux


Chinon

Chooz Les réacteurs nucléaires Bugey

Jacky Ruste
Ingénieur INSA Génie Physique
Docteur Ingénieur Université Nancy 1
(Ing. Senior EDF R&D)

1
Civeaux
jacky.ruste@free.fr
http://micro.icaunais.free.fr
L’énergie nucléaire c’est :
En 2013:
435 réacteurs en service (dont 58 en France)
73 réacteurs en construction
160 réacteurs programmés
320 réacteurs en projet…

5 % de l’énergie primaire produite dans le monde


13,5 % de la production mondiale d’électricité
30 % de la production électrique de l’Union Européenne
75 % de la production française d’électricité (2012)

Nombre de morts par TWh produit


(selon le Wall Street Daily)
L’éolien est 4 fois plus dangereux, le solaire 10 fois
plus, le pétrole 1.000 fois plus et le charbon 4.000
fois plus ! (responsable de 15.000 morts par an)

Selon une autre étude publiée par « Environnemental


Science & technology », entre 1971 et 2009, le nucléaire
2
aurait évité près de 2 millions de décès, en se substituant
aux énergies fossiles…
d’ici 2018
73 réacteurs
seront construits
dans le monde
au printemps 2013

D’autres, au Nigéria, en Turquie,


en Jordanie, en Grande Bretagne,
en Argentine, au Brésil……
sont en projet…

des PWR, BWR, Candu,


VVER, EPR, …

Il n’y a pas qu’un seul type de réacteurs nucléaires… il existe différentes filières

1 - Un réacteur nucléaire, comment ça marche ?


2 – Quelles sont les différentes filières actuelles?
3
3 – Que seront les réacteurs nucléaires du futur ?
1 – La notion de générations de réacteurs nucléaires (exemple français)

1ère génération (1950 – 1970)


•réacteurs expérimentaux (ZOE)
•prototypes : Chooz (REP), Brenillis (eau lourde)
•filière française UNGG (Uranium Naturel, Graphite, Gaz)

REP 900MW
2ème génération (1970 – 2020)
réacteurs actuels (REP 900, 1300, 1500 MW)
(REP : réacteur à eau pressurisée)

UNGG
3ème génération (2020 – 2100)
Extrapolation des filières actuelles : EPR, Atméa1…

4ème génération (2035 – ) Bugey

-réacteurs à neutrons rapides (Na, Pb, gaz…)


Nouveaux concepts (6) : -réacteurs à haute température
-réacteurs à sels fondus

Fruits de la collaboration entre divers pays (Europe, USA, Chine, Russie…)…


Un réacteur à neutrons rapides (Astrid) devrait être construit en France
Les USA devraient construire un réacteur « haute température à gaz » conçu par AREVA
2 – Les constituants d’un réacteur nucléaire : quelques définitions
Combustible

Uranium, plutonium
contrôle du flux neutronique :
- UO2
Fissions •barres de contrôle
naturel (0,7% 235U) •ajouts chimiques
enrichi (4 à 5% 235U)
(Ag, Cd, In) + B…
- 238UO2 + 239PuO2 (5%)(MOX)
Spectre
- Carbures, nitrures d’U neutronique
- U métal modérateur
(thermalisation) Utilisation efficace de l’ 235U
(U naturel et U enrichi)
Éléments combustibles réacteurs à
spectre rapide
•pastilles (Em=2 MeV) neutrons (0,025 eV)
•boulets thermiques
•particules
•sels •graphite fluide caloporteur
•eau lourde
•crayons
réacteurs à •eau légère eau légère
•aiguilles neutrons rapides eau lourde
•plaques gaz (He, CO2)
sels…
Utilisation et Production fluide caloporteur
du Pu (surgénération)
Incinération des déchets
Na, Pb, He… énergie
Chaleur vapeur 5
électrique
1 – Neutrons rapides ou thermiques ? Sections efficaces (barns)

U235 1 barn = 10-24 cm2


capture
0,025eV 2MeV
capture fission diffusion
fission
235U 107 582 10
238U 2,7 0 8,3
neutrons (neutrons thermiques)
thermiques
capture fission
neutrons
rapides 235U 0,08 1
238U 0,08 0,9
(neutrons rapides)
U238
capture → 239Pu
1 -La probabilité de fission de U235
est près de 1000 fois supérieure
pour des neutrons thermiques
que pour des neutrons rapides.

fission
2 – la section efficace de fission de U238
ne devient plus importante que sa section
efficace de capture qu’au-delà de 2 MeV.

Pour favoriser la fission de U235 :


utilisation de neutrons thermiques
~ 2 km/s ~ 10.000 km/s
2 - Le modérateur

Permet par chocs successifs de diminuer l’énergie des neutrons (« thermalisation »)


Un bon modérateur doit avoir une bonne section efficace de diffusion
et une très faible section efficace de capture
E

abs = 0,0037
Carbone (graphite )
diff= 4,8

E- E

La qualité d’un modérateur est définie par le coefficient de ralentissement x

On en déduit le nombre de collisions C nécessaires pour passer de l’énergie E0 à


l’énergie Ef
E0
eC
Ef
x C d

H2 1,000 18 38
Pour E0=2 MeV et Ef=0,025 eV H2O 0,937 19 44,4
D2O 0,510 35 7
C 0,158 114 4,8
He 0,428 43 0,8
3 - Les différentes filières de centrales nucléaires dans le monde (2011)
2013 : 372,9 GW
Réacteurs refroidis au gaz
18 réacteurs
(Magnox, AGR) Réacteurs à eau légère
bouillante-graphite
Réacteur à neutrons rapides 15 réacteurs
1 réacteur (RNR) (RBMK russes)

Réacteurs à eau lourde


47 réacteurs
(CANDU)

440 réacteurs

Réacteurs à eau légère Réacteurs à eau légère


bouillante, U enrichi pressurisée, U enrichi
88 réacteurs 271 réacteurs
(BWR) (PWR-REP et VVER russes)
2011 - Les centrales nucléaires dans le monde
(et nombre de réacteurs)
Allemagne : 17

Russie : 32
Grande Bretagne : 19

France : 58
Chine : 14
USA : 104
Japon : 50

Pays n’ayant aucune


activité nucléaire Inde : 20

Un peu plus de la moitié


des réacteurs
est répartie dans 4 pays :
USA, France, Japon et Russie
Le parc électronucléaire français
58 tranches opérationnelles – Capacité totale : 63500 MWe (49,8% parc)
(11 tranches déclassées 2770 MW, 1 tranche à l’arrêt 1200 MW, 1 tranche en construction 1600 MW)

Coefficient de disponibilité : 85% - coefficient de production : 76%


Gravelines
Penly EPR
Graphite-gaz (UNGG) Chooz A (1991)

RNR (rapide)
Paluel
Flamanville EPR Cattenom
REP (eau pressurisée)
(1992) 480 MW
St Laurent 420 MW
(1994) date d’arrêt du dernier UNGG du site Nogent
Brennilis EL4 Fessenheim
320 MW déclassé (Chooz) (eau lourde, 100MW)
(1985)
Dampierre
900 MW (CP0, CPY)(34) 1977 - 1987
Chinon Belleville
1300MW (P4, P’4)(20) 1984 -1993 EDF1 70 MW
EDF2 210 MW (1994) Creys-Malville
EDF3 480 MW (Superphénix)
1400 MW (N4)(4) 1996 - 2000
(1200 MWe)
2008-2030 : EPR (1600MW) (1994)
Bugey
Refroidissement : Le Blayais 580 MW

St Alban
Golfech
En circuit En circuit fermé Cruas
ouvert (aéroréfrigérant) (1984)
Marcoule Tricastin
(Phénix) G1,G2,G3
233 MWe (5, 54, 54 MW)
Le programme électronucléaire français :
En 1974, la France disposait de 6 réacteurs « graphite-gaz » (UNGG) (5% de la production
électrique), d’un réacteur à eau lourde (Brennilis) et d’un réacteur à eau légère pressurisée
(REP )(Chooz) ; d’autres REP étaient en construction (Fessenheim, Bugey)
facture pétrolière :
mars 1974 : 1972 : 15 milliards de frs (2,3 milliards d’€)
premier choc pétrolier… 1974 : 52 milliards de frs (8 milliards d’€)
1981 : 162 milliards de frs (25 milliards d’€) (2006 : 46 Mds€)

Un vaste programme de construction de centrales nucléaire est engagé…


Le choix se porte sur la licence PWR de Westinghouse (Framatome)
(On renonce à la filière « eau bouillante » de General Electric)

58 réacteurs (900, 1300 et 1450MW)


mis en service entre 1978 et 2001

coût du programme :
Durée moyenne
120 milliards d’€ (800 milliards de frs) de construction :
(financement EDF) 6 à 7 ans (12ans)

1985 : mise en service de SuperPhénix (RNR) de 1200MW (arrêté en 1998) 11


2007 : début de la construction de l’EPR à Flamanville (mise en service 2016)
En France : EDF (Maître d’œuvre, exploitant, recherche)
GDF-Suez (exploitant en Belgique)
Les principaux acteurs : CEA (recherche)
AREVA (constructeur)
Alsthom (industriel)

L’industrie nucléaire en France maîtrise toutes les étapes :


- exploitation du minerai
- combustible et enrichissement
- conception et construction de réacteurs
- maintenance et pièces détachées
- recyclage du combustible et gestion des déchets

Perspectives :

1 EPR en construction (Flamanville), un 2ème en suspend (Penly)


2 Projets de réacteurs de 4ème génération (CEA) :
réacteur rapide au sodium (ASTRID)
réacteur refroidi au gaz (ALLEGRO)

Autres réacteurs à l’étude :


•projet de réacteur de moyenne puissance ATMEA1 1000 MW (AREVA-Mitsubishi)
•projet de réacteur de faible puissance (EDF-Chine : ACE1000)
•projet de réacteur de très faible puissance (50 à 250 MW) :
Projet FlexBlue (DCNS –EDF-CEA-AREVA)(sous marin)
Durée de vie d’un réacteur (en France) :
Initialement : amortissement sur 30 ans
Prévisions actuelles :
- durée de 40 ans minimum (900MW)
- pour les plus récentes : 60 ans (1300, 1450 MW)

USA : la durée de vie (initialement 40 ans) de la moitié des réacteurs  60 ans

En France :
Tous les 10 ans : visite décennale qui
autorise ou pas une prolongation de
l’exploitation de 10 ans…
Durée de l’intervention : 4 mois

En 2013, Fessenheim2 , comme


Fessenheim1 en 2009, a été autorisée
pour une durée de 10 ans de plus à
condition d’effectuer des travaux
supplémentaires vis-à-vis de la sécurité
A - Les centrales nucléaires à eau légère pressurisée
271 réacteurs dans le mode entier (dont 58 en France)
aéroréfrigérant
62% des réacteurs dans le monde,
100% des réacteurs en France

salle des machines

bâtiment réacteur

bâtiment
combustible
(piscine)

Centrale de Nogent sur Seine (2 x 1300 MW) - production : 20 TWh/an


(4% de la consommation nationale, 25% de la région parisienne)
14
Schéma de principe d’un réacteur nucléaire à eau pressurisée (PWR ou REP)
(en bord de fleuve)
Enceinte de pressuriseur
confinement
•900 MW :
simple paroi et
peau métallique turbine
interne tour de
•1300MW, N4 : alternateur refroidissement
double paroi
en béton

condenseur

générateur
réacteur de vapeur

Circuit primaire :
eau sous pression Circuit secondaire : Circuit « condenseur »
3 circuits d’eau 293°C  328°C eau-vapeur eau de refroidissement
155 bar 238°C 288°C du condenseur
indépendants
16 000 m3/h 71 bar
(total : 64 000m3/h) 7800 t/h (vapeur)
900 MW : 3 boucles Le Circuit primaire
1300 MW : 4 boucles

les barres de
contrôle

Le générateur
de vapeur

le pressuriseur

La cuve

la pompe Les éléments


primaire combustibles
(6,5 GW)

16
I - La cuve
couvercle
goujons
Poids : 900MW 1300MW
- cuve seule 260t 318t
- couvercle 54t 76t
230 275 - goujons et écrous 15,4t 24t
tubulures La cuve est en acier
(circuit primaire)
faiblement allié
(16MnNiMo05) à partir
12 m 12,6 m de viroles soudées,
200 revêtues intérieurement
220
de 2 couches en acier
4m inoxydable austénitique
pour la protection contre
virole
4,4m 8 mm la corrosion.
revêtement en acier
austénitique (316)

900 MWe 1300 MWe

couvercle 17
Echauffement de l’eau par
traversée du cœur

18
Mise en place du
combustible

Intérieur de la cuve
(«structures internes »)
cloisonnement en acier inoxydable 19
austénitique
Le combustible et les matériaux de gainage

Assemblage combustible
264 crayons (17x17)
24 tubes guides
900 MW : 157 assemblages
1300 mW : 191 assemblages
265 pastilles par crayon
2 kg d’U par crayon

Quantité de combustible :
900 MW : 85t
1300 MW : 104t

Pastilles combustibles :
- UO2 (4% 235U)
- MOX : 5% PuO2

Le crayon
20
Gaine, bouchons..
en alliage de zirconium

Zircaloy4 (1,3% Sn - 0,2% Fe - 0,1% Cr - 0,12%O)


M5 (1,5% Nb - 0,13%O)

Une partie du Pu produit par le réacteur est réutilisée comme combustible dans
un certain nombre de réacteurs :

Le MOX : combustible mixte (UO2 – 5%PuO2) 30% de MOX par réacteur


(3 →7%)

Équipe actuellement 17 tranches et 28 en 2010


production annuelle : 115 tonnes (futur : 330 T)
Le combustible est introduit dans le cœur du réacteur pour une durée de 3 à 4,5 ans
Il est remplacé par tiers au bout d’un cycle :
- cycle court : 12 mois
- cycle long (actuel) : 14 mois (12 pour le MOX)

objectif : passer à 18 et 24 mois

À chaque cycle :
- on enlève la région 1
- la 2 remplace la 1
- la 3 remplace la 2
- assemblages neufs en 3

Chaque année, on remplace 9.000


assemblages,
soit 2.400.000 crayons...

Pour cela, on rempli d’eau le caisson où est placé la cuve, on enlève le couvercle
et on procède aux remplacements des éléments combustibles qui sont alors stockés
dans la piscine attenante au réacteur pour une période de 2 à 3 ans, avant de partir pour
l’usine de retraitement de la Hague.
Opération de chargement en combustible d’un REP.

L’enceinte où est situé le réacteur est


remplie d’eau afin de pouvoir ouvrir le
couvercle et accéder aux éléments
combustibles sans risque d’irradiation

élément combustible

réacteur
(sans son couvercle)
Générateur de vapeur (GV)
Assure le transfert de chaleur entre l’eau du
circuit primaire (328°C – 155 bars)
et l’eau du circuit secondaire (238288°C – 71 bars)
qui se transforme en vapeur sous haute pression
pour alimenter les turbines (HP, MP et BP)
qui font tourner l’alternateur…

Vue de dessus d’un


GV en construction

Les tubes en U sont réalisés


en alliages base Ni
(Inconel 600 et 690)

Vue de dessus d’un


GV terminé
24
Salle des machines :
les turbines à vapeur

BP

7800 t/h sous 67,5 bars MP

couplées à un alternateur pour produire


l’énergie électrique (1650 MVA)
puissance fournie : 1345 MW
vitesse de rotation : 1500 tr/mn HP
tension de sortie : 20 kV

La vapeur traverse ensuite le condenseur où


elle repasse à l’état liquide et retourne vers
les GV 25
Autres composants Piscine de stockage
Le combustible usagé est stocké plusieurs années
dans la piscine du bâtiment réacteur, avant d’être dirigé
vers la Hague.
Les éléments combustibles (neufs, usés…) sont transférés
entre la cuve et la piscine par un tunnel entre le bâtiment
réacteur et le bâtiment combustible.

Le pressuriseur
Permet d’obtenir la pression
de 155 bars grâce à une cane
chauffante électrique.
Piscine de stockage 27
L’aéroréfrigerant
De type HAMON, permet de refroidir l’eau du
circuit condenseur : l’eau chaude tombe en pluie
et se trouve refroidie par le courant d’air (tirage naturel)
D’autres réfrigérants (SCAM) utilisent des ventilateurs
(Chinon)
- hauteur totale 184 m
- diamètre à la base 155m
Le prélèvement d’eau extérieur (~1m3/h) sert à
compenser les pertes par évaporation.

Civeaux
Salle de contrôle des
réacteurs 900 MW
(Fessenheim - 1979)

Salle de contrôle informatisée


des réacteurs 1500 MW
(Civaux, Chooz - 2000)
Le palier N4 (1500 MW, Chooz B1 et B2, Civaux 1 et 2)
Bénéficie du retour d’expérience des réacteurs 900 et 1300MW
Initialement prévues pour 1400MW, la puissance
a été portée progressivement à 1500 MW
Technologies appliquées à l’EPR

1 – Salle de commande informatisée


(N4, EPR)

2 - Enceinte de confinement en béton HP


(Civaux 2)

3 – Nouveaux GV plus compacts et plus


performants
(N4, EPR)

4 – Nouvelle turbine Arabelle d’Alstom

Plus compacte, plus performante

Chooz B
235U
Produits de fission (PF) : 168 MeV  chaleur

fission : 202 MeV neutrons : 5 MeV dégagement


instantané
photon : 5 MeV (93%)

produits émission : 7 MeV dégagement


de fission (PF)
émission : 6 MeV retardé (7%)
neutrino : 11 MeV (irrécupérable)

Dans un réacteur, le nombre moyen de neutrons par fission est de 2,63

38 captures fissiles (235U, 238U, 239Pu, 241Pu)(x2,63 = 100)


100 neutrons 29 captures fertiles (238U 239Pu) 94 neutrons

27 captures stériles (cuve, gaine, eau…)

Le contrôle de la réactivité est assuré par les barres de contrôle qui absorbent les
6 derniers neutrons…

Production de Pu : 0,5g 239Pu/MW/jour → 12 tonnes /an

Dans un REP 30% de l’énergie est produite par le Pu


31
Produits de
2,9%
fission fission (PF)
235U,238U 0,7%
(30kg/tonne U) 3,2%
239Pu

Actinides 0,5%
3,2%
majeurs Capture
(Pu 10 kg/tonne U)

Actinides 73% : période <10 ans ou stable


mineurs 10% : période >100 milliards d’années ( stable)
7% : période entre 10 et 100 ans
(850g/tonne U)

1 période : 50%
10 périodes : 10-3
20 périodes : 10-6

237Np 430g (période 2.140.000 ans)


241Am 230g (période 432,6 ans)
243Am 150g (période 7.380 ans)
244Cm 42g (période 18,1 ans)
242Am, 242Cm, 244Cm…
32
Contrôle des réactions nucléaires et pilotage du réacteur
Dans un réacteur, on contrôle le flux neutronique de façon à être toujours en
régime critique (réaction en chaîne contrôlée)

On définit le coefficient de multiplication effectif keff comme étant


le rapport du nombre de fissions entre 2 générations :

- sous critique : keff<1, le nombre de fissions diminue à chaque génération


- critique : keff=1, le nombre de fissions est constant, la réaction est entretenue
- sur-critique : keff>1 risque de réaction en chaîne explosive

k eff 1
On définit la réactivité r :
k eff
exprimée en pcm (partie pour 100.000)

Si keff=1,001  r=100 pcm

La montée en puissance du réacteur se fait en jouant sur la réactivité

Le réacteur est piloté à l’aide des barres de contrôle qui agissent sur la
réaction en chaîne et par la chimie de l’eau primaire.
Ces barres sont réalisées en B4C et en alliage absorbeur de neutrons (AIC) :

80%Ag, 15%In, 5%Cd


gainées en acier inoxydable 304

Bore 755
sections efficaces Cadmium 2450
de capture (barns)
Indium 190
(n. thermiques)
Carbone 0,0037

On distingue 3 types de barres :


•les barres de sécurité ou d’arrêt (« noires ») destinées à l’arrêt immédiat du réacteur
en quelques dixièmes de seconde…
•les barres de pilotage permettant d’ajuster la puissance (« grises »)
•les barres de compensation qui compensent la diminution de l’efficacité.

Pour démarrer un réacteur, on place les barres de sécurité en position haute,


puis on relève progressivement les barres de pilotage jusqu’à atteindre un
keff de 1.

On augmente ensuite la réactivité jusqu’à l’obtention de la puissance désirée


en remontant les barres de pilotage, puis on redescend les barres jusqu’à stabiliser
la réaction en chaîne.
Les captures neutroniques entraînent une modification de la composition des
barres (par transmutation) , avec diminution des teneurs en Ag et In, augmentation
de la teneur en Cd et apparition de Sn.
Il y a à la fois modification de la composition chimique avec une forte modification
de la section efficace de capture (augmentation de la teneur en Cd) et modification
de la géométrie des gaines par gonflement sous irradiation.

109 110 110


(48,65%) 47 Ag n 47 Ag 48 Cd période 153j

115 116 116


(95,67%)
49 In n 49In 50 Sn période 14s

114 115 115


(28,86%) 48 Cd n 48 Cd 49In période 2,3j

En service, le pilotage du réacteur, c’est-à-dire le contrôle du flux neutronique est


en fait obtenu par l’ajout acide borique H3BO3 dans le circuit primaire, le bore étant
un fort absorbeur de neutrons, de préférence à l’utilisation des barres de pilotage.
Cela entraînerait une usure inégale du combustible qui rendrait la conduite plus
compliquée.
Arrêt du réacteur

Pour arrêter le réacteur, on descend l’ensemble des barres pour absorber tous les
neutrons et arrêter la réaction en chaîne.

93% de l’énergie est fournie immédiatement mais 7% l’est en différé (radioactivité des PF)
il y a production de chaleur longtemps après l’arrêt, nécessitant un refroidissement continu
du réacteur.

Au bout d’un an la puissance résiduelle est encore de 0,06% (2,4 MW pour REP1300)

Une fois le réacteur arrêté, la teneur en Xe continue à augmenter (désintégration du Te)


et il faut attendre que sa teneur diminue suffisamment pour pouvoir redémarrer…

Une remise en service trop rapide pourrait entraîner une « excursion » de réactivité
(augmentation très brutale de la réactivité dès que le taux de Xe diminue).
36
Perte progressive de réactivité :
La réactivité évolue au cours du temps par :
1 – empoisonnement par des PF

Les PF 135Xe et 149Sm ont des sections efficaces de capture très élevées
(respectivement 3,5 106 et 5,3 104 barns) et réduisent ainsi le nombre de fission
Du Xe est également produit par la désintégration du 135Te
(au total, il se crée environ 5,9 noyaux de 135Xe pour 100 fissions).
Le xénon se désintègre avec une période de 9,2 heures.
On arrive à un taux d’équilibre entre la formation et la disparition du Xe.
135 135 135 135 135
52 Te I
53 54 Xe 55 Cs 56 Ba
18s 6,7h 9,2h 2 106 ans

2 – modification du combustible
La production de Pu entraîne dans un premier temps une baisse de réactivité puis
une augmentation lorsque le Pu participe à la réaction en chaîne.
L’usure progressive du combustible provoque ensuite une perte régulière de la
réactivité qu’il faut compenser en permanence jusqu’à ce qu’on soit obliger
de remplacer une partie du combustible.
On compense cette perte progressive d’activité en ajoutant des poisons
consommables à forte section efficace de capture (Gd2O3, Eu2O3…) qui
disparaissent progressivement en se transformant en éléments à plus faible
section efficace.
Eu 6.000 barns
Gd 46.000 barns
Neutrons instantanés (« prompts ») et neutrons retardés

Si est la durée de vie d’un neutron, on définit par T la période du réacteur : T


k eff 1

t
L’accroissement de la puissance au temps t est alors donnée par : W C0 exp
T

Compte tenu de la très faible durée de vie des neutrons de fission (10-4 sec), la réactivité
agit de façon extrêmement rapide sur la puissance du réacteur.

Ainsi avec une réactivité de 100 pcm (1,001), la puissance est multipliée par 22.000 en
une seconde et d’un facteur 4,58 108 en 2 secondes !

Heureusement pour le pilotage du réacteur, il existe d’autres neutrons que les


neutrons « prompts », ce sont les neutrons « retardés », provenant des produits
de fission : leur durée de vie est de l’ordre de quelques secondes

Une génération de neutrons, tous types confondus, aura en fait une durée de vie
de l’ordre de 0,1 seconde.

Bien que la proportion de neutrons retardés soit faible (0,65% soit 650pcm) elle
permet de contrôler plus facilement le réacteur :

avec une réactivité de 100 pcm, la puissance n’augmente que de 10% en 10 secondes !
Les produits de fission responsables des neutrons retardés sont appelés « précurseurs »

Exemple :
87 87
35
Br Kr
36 (période 55s)

97,1% 2,91%
n
87
37 Rb (250keV)
86
-
36 Kr
87
38 Sr
Retour sur la génération I : La filière UNGG (Uranium Naturel, Graphite, Gaz)
Développé en France dans les années 50 par le CEA pour produire du Pu militaire
(réacteurs G1, G2 et G3 de Marcoule)
Ces réacteurs utilisent des éléments combustibles en
uranium naturel par cartouches de 10kg, gainées par
un alliage Mg-Zr.
Le modérateur est constitués de blocs de graphite et le
refroidissement est assuré par une circulation de gaz
carbonique sous une pression de quelques bars.
Le combustible peut être déchargé en continu.
Il n’y a pas d’enceinte de confinement suffisamment
résistante en cas d’accident grave.

Réacteur EDF1 (Chinon)


Les réacteurs G1 à G3 de Marcoule ont été couplés au réseau, puis plusieurs réacteurs UNG
ont été construits par EDF :

P électrique Couplage
Unité
(MW) réseau St Laurent 1 et 2
Marcoule G-1 2 1956-1968
CEA Marcoule G-2 38 1959-1980
Marcoule G-3 38 1960-1984
Chinon A-1 70 1963-1973
Chinon A-2 210 1965-1985
Chinon A-3 480 1966-1990
EDF
St Laurent A-1 480 1969.-1990
St Laurent A-2 420 1971-1992
Bugey-1 540 1972-1994

Un réacteur UNGG a été vendu à l’Espagne (Vandellos 1) (1972-1989)

Raisons de l’abandon de cette filière (1969) :


1 – Technique : faible puissance (500MWe)
2 - Economique : à puissance équivalente, beaucoup plus massive et donc coût de
construction plus élevé
3 – Industrielle : maîtrise de l’enrichissement de l’uranium, licence US (PWR)
et possibilité d’industrialisation et d’exportation.
4 – Sécurité : risque en cas d’accident grave, pas d’enceinte de confinement
Les autres filières
II - Le réacteur nucléaire à eau bouillante (BWR ou REB)
Uranium enrichi
Conçus par General Electric
21% des réacteurs
de 500 à 1300MWe
Enceinte secondaire de confinement

92 réacteurs :
USA
Finlande
Allemagne
Inde
Japon
Mexique
Pays bas
Espagne
Suède
Suisse
Un seul circuit eau-vapeur
Taiwan

La vapeur est directement produite dans le cœur du réacteur

avantages : pas de pression élevée


inconvénient : pas de circuit secondaire 42
Fermi 2 (USA)(1968)
1093 MW

Perry 1 (USA)(1971)
1205 MW

Fukushima 1 à 4

1 : 439 MW (GE)(1970)
2 : 760 MW (GE-Toshiba)(1973)
3 : 760 MW (Toshiba)(1974)
4 : 760 MW (Hitachi)(1978)
5 : 760 MW (Toshiba)(1978)
6 : 1067 MW (GE-Toshiba)(1979)
réacteur BWR
(Fukushima)

Enceinte de confinement
en béton ferraillé

Piscine de stockage
du combustible

Condensateur de vapeur
Cuve du réacteur

Extracteur de vapeur
Circuit d’injection
d’eau haute pression Injection d’eau

Circuit d’injection barres de combustible


d’eau basse pression
barres de contrôle

piscine torique

prise d’eau extérieure

Tuyau d’évacuation
de la vapeur

Injecteur de vapeur

Condensation de la vapeur
Conçus au début des années 70 par General Electric, pour fournir un réacteur de
puissance moins cher et plus performant que les réacteurs à eau pressurisée conçus
par Westinghouse.

L’apparition de fissuration par corrosion intergranulaire sous contrainte dans les matériaux
(acier inoxydable austénitique) utilisé pour la réalisation des boucles de recirculation
externes a nuit fortement au développement des REB au profit des REP.

De nombreuses améliorations et simplifications ont conduit à la conception de l’ABWR


(Advanced Boiling Water Reactor) fruit de la collaboration de GE et de Toshiba-Hitachi
dans les années 80.

Les réacteurs japonais Kashiwasaki 6 et7 (1996, 1997) sont de nouvelle génération.

Evolutions successives des réacteurs à eau bouillante conduisant à l’ABWR


Cuve de l’ABWR Acier peu allié revêtu en interne d’acier inoxydable

Hauteur : 22m (REP 12m)


Diamètre : 6 à 7m (REP 4m)
→ moins sensible à la fragilisation neutronique
Pression de vapeur : 70 à 73 bars
Température : 215 °C (>300°C REP)
Combustible : 150t (REP 1300MW 104t)
Nombre de barres de contrôle : 205 (REP 73)

Le contrôle de la puissance se fait :


- par des barres de contrôle
- par la modification du débit d’eau

Gainage combustible : Zircaloy2


(1,2 à 1,7% Sn, 0,07 à 0,20% Fe, 0,03 à 0,08%Ni,0,05 à 0,15%Cr)

Avantages du REB par rapport au REP

-Coût de construction plus faible


-Pression plus faible (70 bars contre 155 bars)
-Durée de vie plus longue
-cuve moins irradiée
-température de fonctionnement plus faible (de 40°C)

Mais :
•En cas de fusion de cœur, plus forte production d’hydrogène
•Enceinte en béton précontraint sur les derniers réacteurs
III – Les réacteurs de la filière RBMK (Reactor Bolshoï Moshchnosti Kalani)
(réacteur de forte puissance à canaux)

Présents en Russie, pays de l’ex-URSS


et en Europe de l’est

réacteurs à eau bouillante


1000 à 1500 MW

•Uranium enrichi (2 à 2,6%)


•modérateur graphite
•1700 tubes de force en alliage de Zr
(190 tonnes d’UO2)
•eau légère (70 bars)

47
Dérivés de réacteurs militaires destinés à la production de Pu militaire, ces réacteurs
ne possèdent pas d’enceinte de confinement.

Le chargement et le déchargement du combustible peut se faire en continu


(indispensable pour obtenir du Pu de qualité militaire, peu pollué par d’autres
isotopes)

eau bouillante, modérateur graphite, uranium légèrement enrichi… font que ces
réacteurs présentent un « coefficient de vide » positif, contrairement aux réacteurs PWR :

à bas régime, formation de bulles de vapeur

positif : négatif :
•la puissance augmente •la puissance diminue
•le réacteur s’emballe •le réacteur s’arrête

Depuis 1986, des améliorations ont été apportées :


•augmentation du nombre de barres de contrôle
•descente plus rapide

En 1986, il y avait 16 réacteurs RBMK en service


Il en reste encore 11 opérationnels uniquement en Russie
IV – Autres filières
•Uranium naturel,
•modérateur graphite
•gaz carbonique

Ces réacteurs ont été utilisés en France


(filière UNGG) et en Grande Bretagne (Magnox)
ils continuent à être utilisés en Grande Bretagne
(18 réacteurs) mais avec de l’uranium légèrement
enrichi (AGR).

•Uranium naturel (UO2)


•eau lourde (D2O) sous pression
Le modérateur est de l’eau lourde froide, le fluide de
refroidissement par de l’eau lourde chaude

Filière développée au Canada (CANDU –


CANadian Deuterium Uranium)
45 exemplaires sont en service dans le
monde (principalement au Canada, en Inde
et au Pakistan). Un réacteur à eau lourde
a été testé en France à Brennilis.
GENERATION III : Conçu par AREVA-SIEMENS-EDF
a) - l’EPR et les principaux électriciens allemands

(Europeen Pressurized Reactor)

1 – Cuve
2 – générateurs de vapeur
3 – pressuriseur
4 – pompes primaires
5 – enceinte en béton (1,3 m)
6 – coque extérieure (1,3m)
7 – réservoir à corium
8 - salle de commandes
9 – bâtiment électrique
10 – salle des machines

Coût du réacteur : 5 milliards d’€


(8,5 pour Flamanville)

•Atmea1 (Areva - Mitsubishi)


•AP1000, AP600 (Westinghouse-Toshiba)
Autres réacteurs de 3ème génération : •ABWR2 (GE – Hitachi)
•ACR (Canada)
50
•AES92 (Russie)
EPR REP 1300 MW

Vision d’artiste de l’EPR de Flamanville

Vision d’artiste de l’EPR d’Olkiluoto

EPR

virole porte-tubulures de l’EPR


51
Par rapport aux EPR de 2ème
génération, l’EPR se distingue
par 6 améliorations…

Plus
1 - quatre bâtiments auxiliaires protégés
et pouvant assurer le fonctionnement
indépendamment des 3 autres

2 - un radier en béton de 6 m d’épaisseur


résistant à des séismes importants

Comparaison
EPR – N4
52
- enrichissement du combustible : 5% (au lieu de 3 – 4 %)
- taux de combustion : 60 000 MWj/tonne au lieu de 45 000 MWj/tonne
(ce qui permet une combustion de 6,5%)
 gain en combustible : 25% (avec recyclage du Pu)
Utilisation du MOX : jusqu’à 50% (au lieu de 33%)
l’utilisation de 100% de MOX est à l’étude

Rendement global : 36% au lieu de 34%

Conséquences :
- pour produire 400 TWh/an il faudra 750 tonnes d’U au lieu de 1150
- réduction de 35% des déchets de structure (gainage)

PF : - 6% (- 20% avec recyclage du Pu)


réduction des déchets :
actinides : -15% (- 33% avec recyclage du Pu)

Désavantages de l’EPR par rapport à ses concurrents :


- Puissance trop élevée pour certains pays (1600MW)
- Complexité liée à la conception franco-allemande
- Investissement lourd (>5 milliards d’euros)

EPR en construction : 6 Olkiluoto (Finlande), Flamanville (France), Chine (4)


EPR en commande : >8 (4 USA, 2 à 6 Inde…)
53
EPR envisagés (?) : France, Finlande, Grande Bretagne, Pologne…
b) – l’ATMEA 1
1.000 à 1.150 MW
réacteur franco-japonais
d'Areva et de
Mitsubishi Heavy Industries (MHI)
coentreprise créée en novembre 2007
A reçu en février 2012 l’accord de l’ASN
Réacteur à eau pressurisée à 3 boucles, l’ATMEA1 est conçu avec un cœur à faible
densité de puissance capable d'opérer en cycles de 12 à 24 mois.
Le cœur pourrait être chargé jusqu'en totalité en combustible MOX.
Il est conçu pour faire du suivi de charge (fonctionnement à puissance réduite)
sur une plage de 30 % à 100 % de la puissance nominale.
Le taux de disponibilité théorique est de plus de 92 % sur la durée de vie du réacteur,
conçu pour 60 ans. Le rendement thermique serait de 37 %.
Le réacteur est doté d'un récupérateur de corium (comme sur l'EPR)
Il est conçu pour résister au crash d'un avion commercial de grande taille et adaptable
aux zones de forte sismicité
Coût estimé : 3,5 milliards d’euros

4 réacteurs Atmea1 devront équiper la future centrale nucléaire turque de Sinop (4500MW)
(mises en service entre 2023 et 2028). La construction sera assurée par Areva et
l’exploitation pour 20% par GDF Suez (50% par la Turquie et 30% par Mitsubishi/Itochu)
En Jordanie il est en concurrence avec le VVER Russe
l’Argentine, le Canada sont également intéressés 54
L’avenir du nucléaire : Les réacteurs nucléaires de génération IV

Génération 4 : appelée à prendre la relève à partir de 2030 :

- les derniers réacteurs de la génération 2 (palier N4)s’arrêteront en 2050


- mise en service progressive de la génération 3 (EPR) à partir de 2020

55
En 2001, 10 pays se sont associés pour étudier différentes filières de
nouveaux réacteurs nucléaires

La Chine et la Russie ont rejoints depuis le club

6 filières ont été retenues :

Sur les 6 projets :


- 4 sont des réacteurs à neutrons rapides (surgénérateurs)
SFR (Na), GFR (gaz), LFR (Pb), SCWR (supercritique)

- 2 sont à usages particuliers :


VHTR , MSR (sels fondus)

La France est impliquée dans 5 filières sur 6 mais privilégie les


réacteurs rapides à Na et le réacteur rapide à gaz. 56
I – Les réacteurs à neutrons rapides
Intérêts des Réacteurs à neutrons rapides (RNR)
Réserves d’uranium : 16 à 23 Mt
Consommation actuelle : 60 000 t/an
soit une disponibilité de 400 ans
Si l’usage du nucléaire devait augmenter… risque de pénurie
Solution : les RNR
33 fissions (X3)
238U  239Pu fissile 100 neutrons 50 captures fertiles
•20% Pu239 17captures stériles
•80%U238
1) investissement >20%
La rentabilité dépend du prix de l’uranium
2) Utilisation du stock d’U appauvri
1kg U enrichi 4% = 5 kg d’U appauvri (0,25%)
Le stock actuel d’U appauvri = 7000t/an (250.000 tonnes
soit plusieurs milliers d’années de fonctionnement d’un RNR

! La quantité de 239Pu nécessaire à la mise en route d’un RNR-Na est de 7 à 14 tonnes


57
Le Pu contenu dans le MOX usagé stocké à la Hague serait suffisant pour 10 réacteurs
Autre avantages : incinération des déchets radioactifs actinides
1 - Les actinides sont séparés des PF et réintroduit dans le
combustible (procédé GANEX du CEA)
Sans les actinides, la radioactivité des déchets (PF) sera égale à celle
du minerai au bout de 300 ans seulement …
10000

1000
relative

100

Combustibleusé
(Pu+A M+P F )
Radiotoxicité

10
300.000 ans
300 ans 10.000 ans
Mineraiuran ium
1 naturel
AM+PF
PF

0,1 futur actuel


10 100 1000 10000 100000 1000000
Temps(années)
Cycle « ouvert »
Cycle « fermé » combustible non recyclé
combustible recyclé
Suède, Finlande, Canada…
58
France, Japon, Russie
1 – Les RNR refroidis au Na (SFR ou RNR-Na)

150 à 1200 MW

Superphénix :
3500 tonnes Na
T entrée : 395°C
T sortie : 545°C
rendement : 42%

SuperPhenix
(Crest –Malville)
RNR 1200 MW

Arrêté en 1998 59
Pourquoi le sodium ?

Le sodium a des sections efficaces de capture et de diffusion des neutrons


très faibles, donc idéal pour les spectres rapides
En outre :
1 – ses températures de fusion (98°C) et d’ébullition (883°C) permettent au-delà
de 500°C de l’utiliser à la pression atmosphérique,

2 – Il a une très bonne conductivité thermique et donc des coefficients d’échange


de chaleur excellents,

3 – sa viscosité à 500°C est comparable à celle de l’eau, donc puissance de


pompage faible,

4 – il est très peu corrosif vis-à-vis des aciers

Mais :

1 – Il réagit violemment au contact de l’air et de l’eau


2 – il s’active sous bombardement neutronique et émet des et :
24Na période : 15h, 23Na période : 3 ans

3 – A l’arrêt il faut maintenir le Na à 200°C pour éviter la solidification


Projet ASTRID (CEA) :
prototype industriel de réacteur de 4ème génération au Na

réacteur à neutrons rapides


refroidi au sodium

1500 MWth – 600 MWe

•début du projet : 2010


•étude de conception : → 2017
•prise de décision : 2017
•mise en service : 2023

Marcoule ?

réacteur isogénérateur
(produit autant de combustible qu’il en consomme)

But :
•valoriser les ressources en uranium
•utiliser le stocke de Pu
•transmuter (« incinérer ») les actinides mineurs
(Am et éventuellement Np et Cm) 61
•produire de l’électricité et de la chaleur
générateur générateur
de vapeur de vapeur

type « piscine » type «à boucles »

Deux conceptions possibles de réacteur :


« piscine » ou « à boucles »

Combustible : 238U +20% 239Pu (sous forme d’oxyde)


Ultérieurement du combustible « carbure », « nitrure» assemblage hexagonal
ou « alliage métallique » (U-Pu-10%Zr) pourra être de 217 aiguilles
envisagé par la suite…

Pour le gainage, un acier austénitique du type 15/15Ti


amélioré (nuance AIM1) pour la résistance au gonflement.
Les aiguilles combustibles sont réunis dans des
assemblages hexagonaux réalisés en EM10 9Cr-1Mo
62
Echangeur Circulation des 2 flux de Na
d’évacuation de dans le cœur
la puissance
résiduelle

Circuit Na 400°C
secondaire 550°C Cuve
interne
cylindrique

Echangeur
intermédiaire
pompe

Cuve d’Astrid
(type piscine)

- cœur hétérogène à réactivité maîtrisée


(cœur « à faible vidange » pour éviter l’ébullition du Na)
Nouveaux concepts : - récupérateur de corium

But : éviter la fusion du cœur


(risque d’accident grave < 10-7/an)
Conversion d’énergie

I - Système classique :
(Phénix, SuperPhenix)

1er échangeur Na-Na


2ème échangeur Na-eau/vapeur
entrée Na

28m

branche froide

branche chaude
sortie Na

Risque : contact Na-eau , réaction violente…


Modification :
le Na circule dans des tubes à l’intérieur du GV
ce qui limite les risques d’explosion 64
II - Autre solution :
1er échangeur Na-Na
2ème échangeur Na-N2

L’azote sous pression (180 bars)


est directement utilisé dans les turbines

Le rendement peut atteindre 38%


Faisabilité à démontrer

65
Alimentation des turbines
Sécurité

1 – Evacuation autonome de la puissance résiduelle (EPuR)

En cas de perte normale de la puissance résiduelle


(perte des pompes primaires…) la circulation naturelle
s’installe et elle est renforcée par une circuit EPuR
de type DRACS (direct reactor auxiliary cooling system)
par une circulation naturelle passive avec l’air comme
source froide.

2 - Le récupérateur « corium »
Plusieurs concepts sont envisagés

réceptacle interne

réceptacle entre 2 cuves


réceptacle externe 66
2 – Les RNR refroidis au Pb (LFR ou RNR-Pb)
Les sous marins nucléaires
russes (alpha) sont équipés
de réacteurs au plomb

Pb pur ou alliage Pb-Bi


327°C 123°C
Tfusion

Plusieurs concepts :
« battery » : 50-100 MW
(projet US SSTAR de 20 MW)

« modulaire » : 300-400 MW
« Puissant » : 1200 MW

fluide caloporteur : Pb ou Pb-Bi Etudes menées en Italie,


Belgique et Allemagne
cycle fermé avec recyclage complet des actinides
Projet Myrrha (100MWth)
cycle ouvert : pas de recyclage du combustible Projets BREST (Russie)
cycle fermé : recyclage

Le Pb est compatible avec l’eau et l’air


problème : risque de corrosion par les métaux liquides 67
3 – Les réacteurs à haute température à gaz (GFR ou RNR-G)
refroidis à He sous pression
(7MPa, 70 bars)
850°C

600 à 2400 MWth


(300 à 1200 MWe)
rendement élevé :48%

recyclage du
combustible sur place

RNR-Gaz 2400 MWt


Concept de référence

Conversion d’énergie
intégrant un cycle
combiné

réduire les pertes


d’exergie…
68
CEA : Projet de réacteur de recherche rapide au gaz (Allegro)(<100 MWth)
En collaboration avec la république Tchèque, la Slovaquie et la Hongrie
(puis la Pologne en 2012)

Doté dans un 1er temps d’un cœur MOX (25% Pu) puis ultérieurement
d’un cœur céramique (U, Pu)C + gaine SiC
système d’évacuation
de la puissance
résiduelle Epur (3)

Cuve primaire
du réacteur échangeurs
hélium-eau (2)
diamètre 3,2 m
hauteur : 14 m Un échangeur He-He
épaisseur : 100mm est envisagé

barres de contrôle
soufflante
4 – Les réacteurs à eau supercritique (SCWR ou RESC)

refroidi à l’eau
supercritique
25 MPa soit 260 bars
550°C

rendement : 44%

1700 MWe

1ère étape :
neutrons thermiques avec
cycle ouvert

2ème étape :
neutrons rapides avec
cycle fermé pour recyclage
des actinides
Cycle ouvert : on ne recycle pas
Cycle fermé: on recycle
70
II – Les autres filières de réacteurs

1 – Les réacteurs à sels fondus (MSR ou RSF)


Concept très sûr et
polyvalent (surgénération,
incinération etc…)

Cette technologie intéresse


fortement la Chine (qui prévoie
la construction de plusieurs
réacteurs) et l’Inde (qui étudie
l’alimentation des Candu en Th)

Des études sont également


menées en France (CNRS,
Grenoble, GEDEPEON…)

Ce type de réacteur
Cœur liquide et cycle fermé par traitement pyrochimique
peut être utilisé pour
3000 MWth l’emploi du Th :
Combustible/caloporteur (18m3, 150 tonnes) : 232Th
(fertile)
75,5%LiF + 25,5%(U, Th, actinides)F4 
Modérateur : graphite (300 tonnes) 233U
(fissile) 71
Intérêt du thorium…
1 – le thorium (232Th) est beaucoup plus abondant que l’uranium (3 à 10 fois)
2 – fertile, sous bombardement neutronique, se transforme en 233U fissile :

2,55 à 2,63
neutrons

fission

! L’ 233U produit doit être extrait en permanence pour éviter qu’il ne transforme en 234U
non fissile…
3 – on peut envisager des surgénérateurs 233U – 232Th :
• il ne faudrait que 2 à 3 tonnes d’233U pour amorcer
• la surgénération ne nécessite pas obligatoirement des neutrons rapides, des thermiques
peuvent suffire…
• La quantité de déchets est encore plus faible que dans le cycle U-Pu (et les actinides
peuvent être incinérés directement)
•très haut rendement
•mais fort émetteur
2 – Les réacteurs à très hautes températures VHTR ou RTHT

neutrons thermiques
He sous pression

600 MWth

température :
900 à 1100°C

Cycle ouvert

Son but : fournir une source de chaleur élevée et économique


•production d’hydrogène
•dessalement de l’eau de mer… 73
Combustible sous forme
de boulets de 1mm de
diamètre, enrobé de
carbures

Billes de combustible HTR TRISO


élaborées au CEA

74
Projet américain NGNP (Next Generation Nuclear Plant)
étudié par l’Idaho National Laboratory pour le couplage
VHTR et production d’hydrogène.

Il semblait que le développement de ces réacteurs


était fortement ralenti !... mais

Projet ANTARES
du CEA
(600 MWt, 850°C) 75
NGNP Industry Alliance opte pour le concept de réacteur à haute
température d'Areva
24 février 2012

L'américain Next Generation Nuclear Plant Industry Alliance LLC


(NGNP Industry Alliance) a sélectionné le concept de réacteur à haute
température refroidi au gaz (HTGR) proposé par le groupe français Areva,
dans le cadre de son projet de développement de réacteurs de quatrième
génération.
NGNP Industry Alliance a la conviction que ce système est le
mieux adapté aux centrales nucléaires du futur.

NGNP Industry Alliance s'est appuyé sur le potentiel technologique et la


conception modulaire du réacteur à haute température refroidi au gaz (HTGR)
proposé par le groupe Areva pour faire son choix.

Ce système pourrait en effet être utilisé dans de nombreux secteurs de


marché tels que la production d'électricité, la pétrochimie ou encore la
fabrication de combustibles synthétiques.

76
Production d’hydrogène par décomposition thermique de l’eau
dans le cadre du cycle soufre-iode 77
Conclusions
Depuis les premiers réacteurs nucléaires civils (1951), des centaines de réacteurs
représentant des milliers d’années d’expérience, ont démontré la fiabilité de cette
technique…
Elle offre une production électrique abondante, disponible, peu chère et très peu
polluante (la production de déchets radioactifs est faible, 10g/an/habitant, et
parfaitement maîtrisée).

Les nouvelles conceptions de réacteurs (4ème génération) devraient permettre


une utilisation encore plus sûre et plus efficace de cette énergie.

Compte tenu des deux paramètres fondamentaux de la production électrique :


- l’énergie électrique ne se stocke pas ou très difficilement
- la production électrique doit être optimisée en permanence en fonction
de la consommation

l’énergie nucléaire comme producteur de base, couplée à la production hydraulique


et thermique à flamme (gaz, charbon, fuel) en production de semi-base et de pointe
ne pourra pas être remplacée aisément sans une augmentation considérable des
coût de production et une pollution importante.

63GW
430 TWh
Université de Marne la Vallée

Physique atomique et nucléaire


Applications Industrielles

J. Ruste
EDF Recherches et Développement
Département Matériaux et Mécanique des Composants
Les Renardières
77 Moret sur Loing 1
Les applications de la physique nucléaire

Base des grandes théories


physiques
•naissance, vie et mort des étoiles
•naissance de l’Univers (« big-bang ») Applications
•structure de l’univers (modèle standard) industrielles
•physique des hautes énergies…

Energie nucléaire
Médicales
•scintigraphie (I131)
•« bombe au Co60 » Techniques
•RMN et l’IRM Militaires
•laser
•TEP •rayons X •armes nucléaires
•irradiation
(agroalimentaire)
Propulsion
Production d’électricité •navale
•spatiale
réacteurs électronucléaires
2
I – Les applications médicales :
- l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM)
- l’imagerie par Tomographie par Émission de Positons (TEP)

II – La neutronique et la fission nucléaire

III – Applications de la fission : Les centrales électronucléaires

IV – L’avenir : les réacteurs nucléaires de la génération IV

V – La propulsion nucléaire

VI– La fusion thermonucléaire

VII – Les armes nucléaires


3
I – Les applications médicales
Ia - L’imagerie par résonance magnétique nucléaire (RMN et IRM)

technique d’absorption résonante d’une onde radiofréquence par les noyaux atomiques
exposés à un champ magnétique externe

applications : - imagerie médicale (IRM Imagerie de résonance magnétique)


- analyse structurales moléculaires en chimie organique
La RMN : découverte par Isidor Rabi en 1938, Felix Bloch et Edward Purcell en 1948
L’IRM a été utilisée pour la 1ère fois en 1973 et appliquée à l’homme en 1979

Principe

Les différents moments cinétiques


électronique et nucléaire
engendrent chacun un moment
magnétique au niveau de l’atome

4
Le moment magnétique nucléaire : associé au spin nucléaire
les nucléons possèdent un spin avec 2 orientations possibles : ±½
(notée traditionnellement α et β )
j =-1/2
les protons et les neutrons se regroupent
par paires de spin opposé

Pour un noyau, le moment résultant dépend des nucléons


j =+1/2 célibataires :
= J(J+1) h
α)
(α β)
(β 2π

les protons et les neutrons occupent


des « orbitales » nucléaires séparées
J= ∑j
i

- si p paire et n paire  J=0


A p=Z - si p paire et n impaire  J=1/2
ZX n=A-Z - si p impaire et n paire  J=1/2
- si p impaire et n impaire  J=1
Comme pour les électrons, on peut trouver des nucléons célibataires sur plusieurs
niveaux d’énergie et J peut être supérieur à 1

moment magnétique µ 5
moment cinétique J
Les moments cinétiques sont quantifiés

1) En l’absence de champ magnétique externe, les spins α et β sont en nombre


identique et les moments magnétiques internes sont orientés de manière quelconque

2) si on applique un champ magnétique extérieur :


- il y a levée de dégénérescence des différents niveaux énergétiques liés
au moment magnétique nucléaire
- les moments nucléaires s’alignent sur la champ magnétique externe, soit
parallèlement pour α, en opposition pour β
nature du noyau

cas du proton intensité du


mJ=-1/2 champ magnétique
β appliqué
énergie

∆E ∆E = γhB0 = hω0
mJ=+1/2
α ω0 γB0
B=0 fréquence ν0 = =
B=B0 de Larmor 2π 2π

La différence d’énergie ∆E est proportionnelle au champ magnétique appliqué 6


Application d’un champ électrique radiofréquence

Si on applique une onde électromagnétique de fréquence égale à la fréquence de


Larmor, il y a résonance c’est à dire absorption avec déplacement du niveau α
vers le niveau β : transfert de population

mJ=-1/2 mJ=-1/2
β β
hν=∆E

ω γB mJ=+1/2 mJ=+1/2
ν0 = 0 = 0 α α
2π 2π
B=B0 B=B0
La fréquence de résonance dépend de la nature du noyau :
B0=9,4 T B0=1,4 T
1H 400 MHz 60 MHz
19F 376 MHz 56 MHz
fréquence de 31P
résonance 162 MHz 24 MHz
13C 100,6 MHz 15 MHz
23Na 7
105,8 MHz 16 MHz
L’action du champ induit z
par le rayonnement de
M0
radiofréquence fait pivoter
le moment magnétique α
d’un angle α (« flip angle »)
qui dépend de l’intensité B0
du rayonnement radiofréquence
M0
y
généralement on fait pivoter de
90°(impulsion π/2) ou de 180° B1
(impulsion π). x B1

Le moment magnétique est en


précession autour de l’axe M0
incliné de l’angle α 8
Spectrométrie par résonance magnétique nucléaire

générateur amplificateur
détecteur
radio-fréquence radio-fréquence

bobine
électro-aimant réceptrice IRM

amplificateur enregistreur
synchrone
électro-aimant
supra-conducteur
bobine de Helmholtz
bobine
(balayage rapide oscilloscope
émettrice
du champ)

unité de
balayage
de champ

Le champ radiofréquence est perpendiculaire


au champ magnétique

9
RMN

RMN à onde continue RMN à onde pulsée

•étude des propriétés magnétique du noyau Imagerie de résonance magnétique (IRM)


•analyses en chimie moléculaire

1) RMN à onde continue

2 techniques :
- on maintient le champ magnétique constant et on fait varier la fréquence
- on maintient la fréquence constante et on fait varier le champ magnétique

Généralement on préfère la seconde solution pour des facilités techniques


Dans les 2 cas on recherche des conditions d’absorption résonnante (signalée
par une forte absorption d’énergie)

effet d’écran lié à la


liaison chimique
(effet d’environnement)
B0
La fréquence de Larmor : ν0 = γ (1 − σ)

nature du noyau
(élément chimique)
10
Spectre de l’éthanol (9,4T)

Spectres RMN des molécules

Informations sur les liaisons chimiques

spectre du 31P dans PCl5

11
2) RMN à onde pulsée
Si on coupe le rayonnement radiofréquence, le moment magnétique va s’aligner de
nouveau sur le champ magnétique externe avec émission d’une onde électromagnétique

Ce basculement ne sera pas instantané :


on peut définir deux temps caractéristiques, T2 liés au déplacement de la composante
transversale Mxy et T1 à celui de la composante longitudinale Mz du moment magnétique…

T1, T2 : temps de relaxation

Les lois de retour à l’équilibre


sont des lois exponentielles

généralement : T1 > T2
12
Selon le milieu analysé,
les temps de relaxation
varient fortement

Par une transformée de Fourrier, on peut séparer les contributions des différents milieux
Pour obtenir une information 3D on utilise des gradients linéaires de champ magnétique
dans les 3 directions de l’espace, qui se superposent au champ B0, et permettent de
séparer chaque point de l’espace (voxel) de façon univoque

l’imagerie par résonance magnétique (IRM)


Les images IRM ont une moins bonne résolution que le scanner mais :
- offre un meilleur contraste
13
- pas d’effets néfastes pour l’organisme
B0
fréquence de Larmor : ν0=γ

En faisant varier le champ magnétique on fait varier la fréquence de Larmor

méthode des gradients de champ

On ajoute des électroaimants supplémentaires (3 couples) permettant de


créer dans les 3 directions des champs magnétiques croissants

En se combinant au champ principal,


on divise l’espace en voxels
possédant une fréquence de Larmor
propre…

On mesure la totalité des fréquences


émises que l’on sépare et trie par
une analyse de Fourier, permettant
d’observer une région particulière
de l’organe analysé…

14
IRM de 3 Teslas (NeuroSpin, CEA Saclay)

Projet d’IRM à aimant de 11,7 Teslas

IRM

15
11,7 T =230 000 fois le champ magnétique terrestre
moelle épinière coupes du cerveau

circuits sanguins
rénaux

16
IRM fonctionnelle : observations
des zones actives du cerveau
activées en fonction de la tâche
effectuée

IRM de diffusion : cartographie des


« autoroutes de l’information », c’est à
dire des faisceaux de fibres permettant
aux neurones de communiquer

Observation de la « perception subliminale »


des mots : un sous ensemble des régions
activées par la lecture consciente l’est aussi
lors de la perception subliminale des 17
mots.
Ib - La tomographie par émission de positons (TEP)
15 15
O8 (H2O) N7 + e+ (observations du cerveau)

(période 2mn)
18 18
F9 (glucose) O8 + e+ (observations de cellules tumorales)

(période 110mn)
(18F- fluoro-dexosy-glucose – 180 à 300 MBq, soit 3,4 à 5,7 mSv)

Le positon parcoure quelques


millimètres avant de s’annihiler avec
un électron en émettant 2 rayons γ

On reconstitue la ligne de vol des 2


photons à partir de leur impact dans
2 détecteurs opposés.
La meilleure sensibilité sera
obtenue pour des parcours faibles

18
On peut faire ensuite une reconstruction 3D à partir de coupes de quelques millimètres
d’épaisseur et en déduire le débit sanguin, l’activité chimique, etc.

Observation du cerveau

Contrairement au scanner
qui donne une image précise
mais purement anatomique,
le TEP montre les zones
anormalement actives,
caractéristiques d’une tumeur
(ici du larynx)

19
quand le cerveau lit…

Images TEP d’activités cérébrales


et quand il entend…

Couplage TEP-IRM
dépression
mélancolique
fusion de l’image IRM avec l’image TEP montrant
l’activité énergétique du cerveau

La spectrométrie par annihilation de positons est également utilisée en matériaux pour


détecter et caractériser les microcavités, invisibles par les techniques habituelles (TEM)

La dure de vie d’un positon passe de 120 ps à près de 500 ps


20
dans une microcavité de 50 lacunes
II – La neutronique et la fission nucléaire Interactions d’un neutron
avec la matière

Énergie des neutrons : entre 25 meV (neutron thermique) et 10 MeV (neutrons rapides)

Quelles sont des différentes interactions d’un neutron et d’un noyau ?

- diffusion élastique
- absorption

- transfert d’énergie vers l’atome heurté


1 - Diffusion élastique
d’un neutron par un noyau
- éjection de cet atome hors de son site
- chocs multiples avec les autres atomes
- « cascade de déplacements atomiques »
- création de défauts ponctuels
(lacunes et interstitiels)
- évolution vers de plus gros défauts
- diminution des caractéristiques mécaniques

vieillissement sous irradiation


des matériaux

21
création d’un nouvel isotope
pouvant être instable (« activation »)
2 -Absorption d’un neutron par un noyau
α, β ou γ)
transmutation, radioactivité (α, (a) (b)

désintégration radioactive
(cas général)

Fission :
l’absorption d’un neutron par le noyau conduit à
la rupture du noyau en 2 (ou 3) noyaux plus petits
avec émission de 2 à 3 neutrons rapides
(en moyenne 2,63)
(énergie libérée : 200 MeV par fission)
produits
de
uniquement pour certains isotopes ! fission

Uranium, plutonium : isotopes impairs (U233, U235, Pu239, Pu241) 22


élément fissile : qui produit une fission par capture d’un neutron

U235, U233, Pu239, Pu241

Les 2 (éventuellement 3) noyaux résultant de la fission sont


les produits de fission (PF)

élément fertile : qui se transmute en un élément fissile par capture d’un neutron

(23 mn) β- β- (2,3 j)

U92238 + n ⇒U92239 ⇒ Np93239 ⇒Pu94239

n ⇒p +β−
U238 est faiblement fissile pour des neutrons très énergétiques (rapides) 23
Autre exemple de capture fertile (à grand avenir !) : le thorium

Élément fissile

2,38 neutrons
fission

Intérêt :
- le thorium est beaucoup plus abondant que l’uranium (x10)
- l’isotope Th232 représente 100% (l’U235 : 0,7%)

24
L’émission de plusieurs neutrons entraîne une « réaction en chaîne » pouvant
dans certaines conditions devenir explosive si elle n’est pas contrôlée (bombe A)

La durée entre 2 fissions est de l’ordre


de la nanoseconde (10-9 sec)…
Avec une moyenne de 2,63 neutrons
libérés à chaque fission, au bout de 60 ns,
le nombre total de fission peut atteindre
au maximum 3,5 1025 (soit 6kg d’uranium),
l’énergie libérée étant de 8 1014 Joules !
(environ 200 millions de kWh ou 2 104 tep)

Dans un réacteur, on contrôle le flux neutronique de façon à être toujours en


régime critique (réaction en chaîne contrôlée)

- sous critique : le nombre de fission diminue à chaque génération


- critique : le nombre de fission est constant
- sur-critique (réaction en chaîne explosive)

38 fissions (x2,63) 100 neutrons


100 neutrons émis 29 captures fertiles
33 absorptions
25
Contrôle du flux neutronique :

- poisons solubles dans l’eau primaire (acide borique)


- grappes de réglages et de contrôle :
alliages 80%Ag - 15% In - 5% Cd
- poisons consommables :
verres au borosilicates (12,5% B2O3)
Ces verres de détruisent progressivement pour compenser
l’apparition du Sm (produit de fission poison)
sections efficaces de capture

Modérateur : sert à ralentir les neutrons : de rapide ( >1 MeV) à thermique (<1eV)
pour augmenter la probabilité de capture par l ’U235 et réduire celle par l ’U238

- REP (PWR), BWR : eau légère


- graphite-Gaz (UNGG, Magnox) et U naturel : graphite
- RBMK (eau bouillante) : graphite
- CANDU : eau lourde

- Surgénérateur (Phénix, Super-Phénix) pas de modérateur (neutrons rapides)


UNGG : Uranium Naturel Graphite Gaz (France)
RBMK : Russie
Magnox : Uranium Naturel Graphite Gaz (GB) 1 g d ’Uranium = 22778 kWh = 0,949 MWj
CANDU : Canada
PWR : eau sous pression (VVER : Russie)
26
BWR : eau bouillante
Devenir de 100 neutrons émis (REP classique) :

- 2 sortent du cœur (absorption dans la cuve…) L’énergie totale est fournie par :
- 18 sont absorbés hors combustible
- 3 dans la gaine 51,3% U235
- 6 dans les barres de contrôle 8,3% U238
- 3,5 dans l ’eau 35,3% Pu239
- 3 dans les « poisons » (Xe, Sm…) 5,1% Pu241
- 80 sont absorbés dans le combustible

21 fissions
26 dans U235
5 captures U236

3 fissions
28 dans U238
25 captures fertiles Pu239 (fissible)

38 fissions
19 dans Pu239 12 fissions
et
7 captures Pu240
29 captures fertiles

4 dans Pu240 4 captures fertiles Pu241 (fissible)

2,5 dans Pu241 1,8 fission


0,7 capture Pu242

0,5 dans Pu242 et U236

A raison de 2,63 neutrons libérés par fission, on retrouve bien 38x2,63=100 27


Cycle du Combustible dans une centrale nucléaire

Chaque REP produit environ 10 tonne/an de Pu


U238 (94%)
Combustible U235 (1%) recyclage
(96%) Pu239 (1%)
nouveau
combustible
Combustible Combustible
neuf usagé
U235 (3-5%)
U238 (96%) déchets (4%) Actinides
mineurs (0,1%)
MOX
Np237
U238O2 (95%)
Cm242  Cm246
Pu239O2 (5%) produits de fission Am241  Am243
3à5 (3,9%)
ans
Zr90  96
Cs133  135, 137
Pd104  110 vitrification
Sm147  154 (33%)
Tc99
et stockage
I127, 129, 131 en attente
Se77 80, 82
Sn115  122, 124, 126 28
Les déchets nucléaires

Par an en France et par habitant :

1800 kg déchets inertes


700 kg déchets industriels
500 kg ordures ménagères
100 kg déchets toxiques 900 g de très faible activité
1 kg déchets nucléaires 90 g de moyenne activité
10 g de très haute activité

95% industrie nucléaire


2,5% domaine de la santé
Par TWh (109 kWh) on produit 30 kg de Pu
et 3 kg d ’actinides (Np, Am, Cm…)
2,5% recherche universitaire
production électrique française : 560 TWh
dont 440 d’origine nucléaire

29
Container béton
stockage en surface Container béton
(Morvilliers – Aube) stockage en surface Vitrification
(Soulaines – Aube) Stockage à la Hague
en attente de décision

Loi bataille (30/12/91) :

3 axes de recherche
(1992-2006)
- Stockage en sub-surface
- Stockage profond
- Incinération

A C
B 30
Projet de Transmutation (« incinération »)

Le but est de transmuter certains radioéléments à vie longue en éléments à vie courte
ou stable par bombardement neutronique, soit dans des RNR, soit dans des réacteurs
hybrides.

exemple : Tc99

PF très actif
Solution « transmutation »

Bombardé par des neutrons,


il se transforme en Tc100, puis
Actuellement : en Ru100 (période 15,8 secondes)

se transforme spontanément
(période de 210 000 ans)
en Ru99 stable

Les possibilités d’incinération des principaux actinides (Np, Am, Cm) est en cours
31
III – Applications de la fission : Les centrales électro-nucléaires

aéroréfrigérant

salle des machines


bâtiment réacteur

Nogent sur Seine

Centrale nucléaire à eau légère pressurisée (REP 1300MW)


32
Comparaison des performances de quelques sources d’énergie

Pour obtenir l’équivalent de la production annuelle


d’un réacteur nucléaire de 1200 MWe (disponibilité 85%)
(soit une énergie de 8 milliards de kWh)
il faut :

(100 km2 = 106 hectares)

France : moyenne <25%


33
L’énergie nucléaire dans le monde

Pays utilisant l’énergie nucléaire pour la production d’électricité :

On observe depuis quelques années à un changement de


comportement envers l’énergie nucléaire qui suscite un
regain d’intérêt auprès des producteurs mais aussi du
grand public…

Les prises de positions officielles en faveur du nucléaire, de personnalités comme


James Lovelock, fondateur de l’écologie, Patrick Moore, co-fondateur de Greenpeace…
34
sont de plus en plus fréquentes…
441 réacteurs en fonctionnement, 32 en construction
puissance installée : 358 611 MWe
23% de la production électrique, 7% de la production totale d’énergie

Reste du monde 6.2%


Proportion de la
puissance nucléaire Ukraine 3.1%
installée Russie 5.8%
27.4% États Unis
Canada 2.8% 98 230 MWe

Japon 12.3% Plusieurs centaines de réacteurs


sont envisagés dans les 20
prochaines années
Corée du Sud 4.2%

nouveaux adhérents UE 3.6% 17.6% France


Finlande 0.7% 63 073MWe

Espagne 2.1% 1.6% 5.9% Allemagne


0.9% 5.8%
Suède
Royaume Uni
Belgique

UE (25) Union Européenne (15)


138 000 MWe (38%) 125 000 MWe (35%) 35
Le programme électronucléaire français
58 tranches opérationnelles – Capacité totale : 63500 MWe
(11 tranches déclassées 2770 MW, 1 tranche à l’arrêt 1200 MW)
1 réacteur EPR (1600MWe) en construction (Flamanville)

Gravelines
Penly
Graphite-gaz (UNGG) Chooz A (1991)

RNR (rapide)
Paluel
Flamanville Cattenom
REP (eau pressurisée)
(1992) 480 MW
St Laurent 420 MW
(1994) date d’arrêt du dernier UNGG du site Nogent
Brennilis EL4 Fessenheim
320 MW déclassé (Chooz) (eau lourde, 100MW)
(1985)
Dampierre
900 MW (CP0, CPY)(34) 1977 - 1987
Chinon Belleville
1300MW (P4, P’4)(20) 1984 -1993 EDF1 70 MW
EDF2 210 MW (1994) Creys-Malville
EDF3 480 MW (Superphénix)
1400 MW (N4)(4) 1996 - 2000
(1200 MWe)
2008-2030 : EPR (1600MW) (1994)
Bugey
Refroidissement : Le Blayais 580 MW

St Alban
Golfech
En circuit En circuit fermé Cruas
ouvert (aéroréfrigérant)
(1984)
Marcoule Tricastin
(Phénix) G1,G2,G3
233 MWe (5, 54, 54 MW) 36
Les différentes filières utilisées dans le monde
réacteurs de deuxième génération
réacteur à eau bouillante
U enrichi et graphite (russe)
RBMK divers
0,9%
AGR réacteur à gaz avancé
3,9%
CANDU (Canada) 3,2%
PHWR Eau lourde
7,9% BWR réacteurs à eau légère
20,9% bouillante
U enrichi
VVER
(Allemagne, Suisse, Japon, USA…)
11,3%
filière russe
GCR
3,6% réacteur refroidi au gaz
réacteurs à eau légère
pressurisée (Grande Bretagne)
U enrichi

59,6%
PWR
48,3%
(France, USA, Allemagne, Japon…)

3ème génération : 2010 (EPR)


4ème génération : 2040 (HTR, VHTR, sels fondus, RNR…) 37
III.1 - Le réacteur nucléaire à eau légère pressurisée (PWR ou REP)
263 réacteurs dans le mode entier (dont 58 en France)

1 – cuve
2 – circuit primaire
3 – générateur de vapeur
4 – turbines
5 – alternateur
6 – circuit de refroidissement
3 circuits d’eau indépendants : 7 – aéroréfrigérant
- circuit primaire (eau sous pression 155 bars, 300°C )
- circuit secondaire (eau-vapeur 70 bars 280°C)
- circuit de refroidissement (condenseur 1 bar, 25°C) 38
Schéma de principe d’un réacteur nucléaire à eau pressurisée (PWR ou REP)

Circuit primaire Circuit secondaire

eau-vapeur
eau sous pression 238°C 288°C
293°C  328°C 71 bar
155 bar 7800 t/h (vapeur)
16.000 m3/h 39
Bâtiment réacteur (circuit primaire)

Générateurs de vapeur

pompe
primaire

barres de
pressuriseur contrôle

Réacteurs :
boucle
- 600 MW : 2 boucles
- 900 MW : 3 boucles
-1200 MW : 4 boucles
cuve du
réacteur
40
41
Le combustible et les matériaux de gainage

Pastilles combustibles :
- UO2 (4% U235)
- MOX : +10 à 30% PuO2

Le crayon

Assemblage combustible Gaine, bouchons..


264 crayons (17x17) en alliage de zirconium
24 tubes guides (mm)
900 MW : 157 assemblages
1300 mW : 191 assemblages
265 pastilles par crayon Chaque année, on remplace 9.000 assemblages,
42
1,9 kg d’U par crayon soit 2.400.000 crayons...
Générateurs de vapeur

Assure le transfert de chaleur entre l’eau du


circuit primaire (328°C – 155 bars)
et l’eau du circuit secondaire (238 288°C – 75 bars)
qui se transforme en vapeur sous haute pression
pour alimenter les turbines (HP, MP et BP)
qui font tourner l’alternateur…
Circuit primaire : turbines :
pression : 155 bar vapeur : 7800 t/h (67,5 bar)
température d’entrée : 293°C vitesse : 1500 tr/mn
•température de sortie : 328°C
•débit d’eau : 64.000 m3/h
Circuit secondaire (4) : alternateur :
pression de vapeur : 71 bar 1650 MVA
température d’entrée : 238°C 1345 MW
température de sortie : 288°C 20kV

Vue de dessus d’un


GV en construction

43
Salle des machines Turbines + alternateur
Turbine BP 900 MW
Rotor HP 900
MW

Corps HP Corps MP Corps BP


Entrée vapeur
(55 à 71 bars) alternateur

Turbine type Arabelle (1500 MWe)


Longueur : 66 m
44
Vers le condenseur
III.2 - Le réacteur nucléaire à eau bouillante (BWR ou REB)

Conçus par General Electric

de 500 à 1300MWe
Uranium enrichi

92 réacteurs :
USA
Finlande
Allemagne
Inde
Japon
Mexique
Pays bas
Espagne
Suède
Suisse
La vapeur est directement produite dans le cœur du réacteur Taiwan

avantages : pas de pression élevée


inconvénient : pas de circuit secondaire
45
III.3 - Le réacteur nucléaire à neutrons rapides (RNR) Superphénix
(1240 MWe)
Utilisation de neutrons rapides
(pas de modérateur)

fluide caloporteur :
sodium (double circuit)

France :
- Superphénix
(en cours de démantèlement)
Avantages : - Phénix (250MW) (30 ans)
- Utilisation directe du Pu
- Surgénération : production de Pu à partir de l’U238
(augmentation par 100 des ressources en U)
- Destruction des actinides par irradiation
plusieurs RNR sont en construction
Inconvénients : dans le monde (Inde, Japon…)
- filière Pu
- présence de Na 46
III.4 - Les réacteurs nucléaires RBMK (filière russe)
Destinés à la production d’électricité
et de Pu à usage militaire

17 réacteurs (Russie, Europe de l’Est)

Le combustible est dans des


tubes (de force) en alliage de Zr
et dans lesquels circule l’eau.
Entre les tubes :
blocs modérateurs en graphite

Inconvénients :
•Uranium enrichi - pas d’enceinte de confinement
•eau légère - forte instabilité à bas régime
•modérateur graphite - coefficient de bulles de vapeur positif

Après l’accident de Tchernobyl, plusieurs modifications ont été apportées


à ces réacteurs pour améliorer leur sécurité 47
III.5 - Les réacteurs nucléaires CANDU (filière canadienne)

Filière développée par le Canada :


- uranium naturel
- modérateur et fluide caloporteur : eau lourde

génération 2 (Candu 6) : 700 MWe


génération 3 (Candu 9 ) :1000 MWe

35 réacteurs en service :
22 au Canada
13 ailleurs (Argentine, Roumanie, Corée, Chine,
Inde, Pakistan) 48
Conçu par AREVA-SIEMENS-EDF
GENERATION III : l’EPR
et les principaux électriciens allemands
(Europeen Pressurized Reactor)

1 – Cuve
2 – générateurs de vapeur
3 – pressuriseur
4 – pompes primaires
5 – enceinte en béton (1,3 m)
6 – coque extérieure (1,3m)
7 – réservoir à corium
8 - salle de commandes
9 – bâtiment électrique
10 – salle des machines49
Coût du réacteur : 3 milliards d’€
50
Caractéristiques
de l’EPR

Comparaison
EPR – N4

51
Avantages de l’EPR par rapport au palier N4

1 - Sûreté
- double enceinte en béton précontraint de 1,3 m d’épaisseur
(doit résister à la chute d’un avion militaire ou de ligne)

- quatre bâtiments auxiliaires protégés et pouvant assurer le fonctionnement


indépendamment des 3 autres

- un recevable en céramique destiné à recevoir un cœur en fusion (corium)

- un radier en béton de 6 m d’épaisseur résistant à des séismes importants

2 - Économie

- enrichissement du combustible : 5% (au lieu de 3 – 4 %)

- taux de combustion : 60 000 MWj/tonne au lieu de 45 000 MWj/tonne


(ce qui permet une combustion de 6,5%)

 gain en combustible : 25% (avec recyclage du Pu)


52
Conséquences :
- pour produire 400 TWh/an il faudra 750 tonnes d’U au lieu de 1150
- réduction de 35% des déchets de structure (gainage)

Utilisation du MOX : jusqu’à 50% (au lieu de 33%)


l’utilisation de 100% de MOX est à l’étude

Rendement global : 36% au lieu de 34%

réduction des déchets : PF : - 6% (- 20% avec recyclage du Pu)


actinides : -15% (- 33% avec recyclage du Pu)

Etude comparative
du coût de l’EPR
par rapport à un CCG

EPR en construction 2 : Olkiluoto (Finlande), Flamanville (France)


EPR en commande : 6 (2 Chine, 4 USA)
EPR envisagés : Finlande, Grande Bretagne… 53
Chantier de construction
du 1er EPR

Olkiluoto (Finlande)

EPR
EPR

Vue d’artiste de la centrale terminée

54
EPR REP 1300 MW

Vision d’artiste de l’EPR


de Flamanville

Vue actuelle du chantier


de l’EPR 55
Les générations de réacteurs nucléaires

Générations des réacteurs nucléaires en France 56


L’avenir du nucléaire : Les réacteurs nucléaires de génération IV

Génération 4 : appelée à prendre la relève à partir de 2030 :

- les derniers réacteurs de la génération 2 (palier N4)s’arrêteront en 2050


- mise en service progressive de la génération 3 (EPR) à partir de 2020

57
En 2001, 10 pays se sont associés pour étudier différentes filières de
nouveaux réacteurs nucléaires

+ Russie, Chine (2007)

6 filières ont
été retenues :

58
Sur les 6 projets :
- 4 sont des réacteurs à neutrons rapides (surgénérateurs)
SFR (Na), GFR (gaz), LFR (Pb), SCWR (supercritique)

- 2 sont à usages particuliers :


VHTR , MSR (sels fondus)

Choix des pays participants

La France est impliquée dans 5 filières sur 6 mais privilégie les


réacteurs rapides à Na, le réacteur à gaz à très haute température
et le réacteur rapide à gaz. 59
I – Les réacteurs à neutrons rapides

Intérêts des Réacteurs à neutrons rapides (RNR)

Réserves d’uranium : 16 à 23 Mt
Consommation actuelle : 60 000 t/an
soit une disponibilité de 400 ans
Si l’usage du nucléaire devait augmenter… risque de pénurie

Solution : les RNR

U238  Pu239 fissile

investissement >20%

La rentabilité dépend du
prix de l’uranium

Utilisation du stock d’U appauvri

1kg U enrichi 4% = 5 kg d’U appauvri

Le stock actuel d’U appauvri = 7000 ans de fonctionnement d’un RNR 60


Autre avantages : incinération des déchets radioactifs actinides

Les actinides sont séparés des PF


et réintroduit dans le combustible
(procédé GANEX du CEA)

Évolution du stock mondial Évolution des besoins mondiaux


d’actinides en fonction du en uranium en fonction du
parc nucléaire, REL ou RNR parc nucléaire, REL ou RNR61
1 – Les RNR refroidis au Na (SFR ou RNR-Na)

SuperPhenix
(Crest –Malville)

RNR 1200 MW

- avec retraitement métallique :


de 150 – 500 MWe
- avec retraitement chimique (PUREX)
500 à 1200 MWe

62
Arrêté en 1998
2 – Les RNR refroidis au Pb (LFR ou RNR-Pb)

Plusieurs concepts :

« battery » : 50-100 MW

« modulaire » : 300-400 MW

« Puissant » : 1200 MW

fluide caloporteur : Pb ou Pb-Bi


cycle fermé avec recyclage complet des actinides

problème : risque de corrosion par les métaux liquides


63
3 – Les réacteurs à haute température à gaz (GFR ou RNR-G)

refroidis à He sous pression

600 à 2400 MWth

(300 à 1200 MWe)

rendement élevé :48%

recyclage du combustible sur place

Conversion d’énergie
intégrant un cycle
combiné
64
4 – Les réacteurs à eau supercritique (SCWR ou RESC)

refroidi à l’eau
supercritique
25 MPa soit 260 bars
550°C

rendement : 44%

1700 MWe

1ère étape :
neutrons thermiques avec
cycle ouvert

2ème étape :
neutrons rapides avec
cycle fermé pour recyclage
des actinides
Cycle ouvert : on ne recycle pas
Cycle fermé: on recycle
65
II – Les autres filières de réacteurs
1 – Les réacteurs à sels fondus (MSR ou RSF)

neutrons
épithermiques

1000 MWe

Ce type de réacteur
peut être utilisé pour
l’emploi du Th :
Cœur liquide et cycle fermé par traitement pyrochimique Th232 (fertile)

Combustible : U233 (fissile)
fluorure de Zr, Na, actinides)
66
2 – Les réacteurs à très hautes températures VHTR ou RTHT

neutrons thermiques
He sous pression

600 MWth

température :
900 à 1100°C

Cycle ouvert

Son but : fournir une source de chaleur élevée et bon marchée


•production d’hydrogène
•dessalement de l’eau de mer… 67
Projet ANTARES d’AREVA

Utilisation des différentes zone de chaleur pour la production d’hydrogène,


le dessalement d’eau de mer, la gazéification du charbon, le traitement des
sables bitumineux, des huiles lourdes et de la biomasse. 68
Production d’hydrogène

Projet de réacteur nucléaire HTR (900°C – He sous pr ession)


avec production d’hydrogène par électrolyse à haute température 69
Production d’hydrogène par décomposition thermique de l’eau
dans le cadre du cycle soufre-iode
70
V - La propulsion nucléaire
A l’heure actuelle exclusivement navale

- militaire : sous-marins, porte-avions PAN

SNA

SNLE

SNA : sous-marin nucléaire d’attaque


SNLE : sous-marin nucléaire lanceur d’engins
- marine marchande PAN : Porte avions nucléaire

quelques essais peu concluants dans les années 60


(coût d’exploitation trop coûteux à l’époque)

Le Savannah (USA)(1962)
Le Otto Hahn (All.)(1968)
Le Mutsu (Japon)(1972)

-un succès : les brises-glace russes


7 navires en service (1959 à 1989) 71
SNLE : sous marin lanceur d’engin
SNA : sous marin d’attaque
PAN : Porte avion nucléaire

Coupe d’un sous-marin nucléaire de type SNLE

72
Chaufferie compacte
de type REP
(SNLE)

Double réacteur du
PAN Charles de Gaulle 73
Des projets étonnants ! (mais rapidement abandonnés )

1954 : projet américain d’une locomotive


à propulsion nucléaire…

74
La propulsion aéronautique et spatiale nucléaire

Projet US (abandonné) de bombardier nucléaire


YB60 (1960)

Les turboréacteurs fonctionnaient avec de l’air chauffé


par un réacteur nucléaire
Le poids des protections anti-radiation s’est révélé trop
important…

Projet KIWI de
moteur fusée nucléaire
(1955-1972)

75
Projet NERVA (1972)
90t de poussée
5000 MW
vitesse d’éjection 8 km/s
impulsion spécifique : >1000 s

Nuclear Engin for Rocket


Vehicle Application

1 Base du réservoir d'hydrogène liquide


2 Bouteilles sphériques de pressurisation
3 Supports structurels.
4 Bouclier anti-radiations
5 Réflecteur entourant le noyau du réacteur
6 Réacteur nucléaire modéré au carbone
(avec des conduits à travers lesquels le LH2 gicle à haute pression)
7 Tube de refroidissement de la tuyère
8 Tuyère
9 Extension de la tuyère
10 Débit du réacteur vers la turbine
11 Coque de pression
12 Cylindre de contrôle
13 Échappement de la turbine (pour le contrôle d'attitude
et l'augmentation de la poussée)
14 Anneaux des commandes du cylindre de contrôle
76
77
Divers projets de réacteurs spatiaux
(type nucléothermique)

78
Autre mode de propulsion nucléaire

propulsion nucléaire électrique « nucléoélectrique »)

énergie nucléaire  énergie électrique  ionisation d’un gaz  accélération

• très longue impulsion spécifique (plusieurs mois)


• très faible poussée…

Autre application :

générateurs radio-isotopiques (Pu238)

pour missions de très longue durée

RTG
79
Performances comparées des différentes techniques utilisables en astronautique

80
VI – La fusion thermonucléaire

fusion
fission

fusion

2
1 H + 13H ⇒ 24He + 10n + 17,6 Mev
d + d  α + n + 3,25 MeV
Problème : d + d  t + p + 4 MeV
vaincre la barrière de potentiel (0,15MeV)
d + t  α + n + 17,6 MeV
température élevée (107 à 109 K)
6
3 Li + n ⇒ 24He + 13H + 4,7 Mev
2 méthodes :
- confinement d’un plasma par champ magnétique 6
3 Li + 12H ⇒ 24He + 24He + 22,2 Mev

- confinement inertiel (laser) 81


Confinement d’un plasma par champ magnétique
Tokamak (tok : tore, kamera : chambre, mak : magnétique)

Sous l’action de 2 champs magnétiques (poloïdal et


toroïdal), le plasma est chauffé et confiné.

difficulté : maîtriser suffisamment longtemps


un plasma suffisamment dense et à haute température
pour que la puissance libérée soit > puissance consommée
(Q>1).

plasma 82
record de durée : Tore Supra (Cadarache)
3 MW : 6 mn 30s

Tore-Supra (Cadarache – 3,8MW)


à aimants supraconducteurs

record de puissance : JET (GB)


-température : 50 à 300 millions de °C
- puissance libérée : 16 MW
- coefficient Q : 0,65

83
Quelques vues
du JET

84
Vue en coupe du JET

Volume du plasma : 100 m3

85
projet ITER (500MW)

la suite… ITER (2012-2020)


500 MW avec Q>1

devrait produire de l’énergie !

- 20 000 tonnes , près de 30m de haut


- Volume de plasma : 850m3
(Tore Supra : 30m3, JET : 100m3)
- Température du plasma : 150 106 K
- Puissance consommée : 50 MW
- Puissance attendue : 500 MW (Q=10)
- Durée attendue : 400 s 86
Coupe de ITER

87
La production de tritium
sera continue le long
des parois à partir de
lithium

Coût total (estimé)


du projet ITER

88
Perspectives d’avenir de la fusion « tokamak »

un réacteur industriel ?

2100 ?
500MW 1 GW

89
Fusion thermonucléaire par confinement laser (implosion)

Combustible (D+T) dans une


bille de DT à 17K, recouverte
d’une couche polymère

Confinement direct

Confinement indirect (par rayons X)

90
microcible :
constituée d’une cavité contenant
une microbille remplie de LiD.
les faisceaux laser (UV) sont dirigés
sur la paroi de la cavité revêtue
d’une couche d’or.
la fusion sera provoquée par les
rayons X produits par la paroi.

2
1 D + 13 T ⇒ 24He + 10n + 17,5MeV

(3,5 MeV)

(14 MeV)

des applications civiles (fusion thermonucléaire contrôlée) pourront être entreprises également
91
Laser « mégajoule »
(CEA-DAM - Bordeaux 2009)

hall d’expérience (33m de diamètre)


avec la chambre d’expérience
(10 m de diamètre)
où convergent les 240 faisceaux laser

but : étudier la fusion thermonucléaire


induite par rayons X

équivalent du « National Ignition Facility » (Lawrence Livermore Laboratory) prévu pour 2008

- 240 lasers (30 lignes de 8 faisceaux de 7,5 kJ chacun)


- Énergie libérée : 1,8 MJ (puissance crête 500TW, soit 5000 fois la puissance
des centrales électriques françaises, durant une µseconde )
- Longueur d’une ligne laser : 125m
- Occupation au sol : 300m
- Cible : sphères de plastique de 2mm contenant un mélange de D+T solide (-255°C)
- Température atteinte par le plasma (densité 100g/cm3) : 50 106 °C

coût du programme LMJ : 2,14 milliards d’euros 92


VII – Les armes nucléaires
réacteurs de production
plutonium
Projet « Manhattan »

centre d’enrichissement
de l’uranium

centre de recherches

site d’expérimentation

1943-1945 : projet Manhattan


16 Juillet 1945 : 1ère expérimentation (« trinity » Pu239)
6 août 1945 : « little boy » sur Hiroshima (15 kT, U235)
9 août 1945 : « fat man » sur Nagasaki (22kT, Pu239)

Puissance : en tonnes de TNT


1 t TNT = 109 calories = 4,18 109 J

1 kt = 4,18 1012 J = 1,16 106 kWh


1kg U235 = 17 kt – 1 litre =300 kt
1 kg (1 litre) (D-T-Li) = 50 kT 93
BOMBE A cône de queue

détonateur
ailerons par pression
stabilisateurs
charge explosive
(cordite)
entrée d’air

projectile en U235
bras du détonateur
Principe de la bombe A à insertion
tête du détonateur de type « little boy »
containeur en Pb à uranium (U235)
(protection)
cylindre du canon

altimètres cible en U235


(avec réflecteur
e neutrons)
fusibles d’armement

La masse critique est obtenue en projetant une masse


sous critique d’uranium dans un autre bloc d’uranium
à l’aide d’un explosif puissant.
Elle est obtenue en une milliseconde.

 technique de l’insertion ou du pistolet

Assez rapide pour l’uranium, trop lent pour le plutonium… 94


Principe de la bombe à implosion
(type « fat man ») au plutonium

Trinity, Nagasaki

Plus complexe, cela consiste à comprimer rapidement (2 à 3 microsecondes)


une masse diffuse de plutonium pour obtenir la masse sur-critique
difficulté : obtenir une série d’ondes de compression sphérique à l’aide d’explosifs

l’explosion de la charge chimique provoque une onde de compression qui concentre


toute la matière fissible au centre (supérieure à la masse critique) engendrant la réaction
en chaîne explosive…
Pour le Pu239, la masse critique est de 11,5 kg (600 cm3) mais peut descendre à moins
de 3kg (150 cm3) du fait de la forte compression…

Principe de base des têtes nucléaires et thermonucléaires actuelles 95


BOMBE H principe de la bombe thermonucléaire
(Ulam - Teller - Sakharov)
l’explosion d’une charge nucléaire à fission produit des rayons X qui vont déclencher
la fusion d’une amorce de LiD+LiT solide, entraînant la fusion du combustible LiD
6
3 Li + 12H ⇒ 24He + 24He + 22,2 Mev

Explosif chimique

RX Pu239
RX

Polyéthylène

DLi

RX
2 étages :
- le premier (fission) libère une grande quantité Uranium naturel
de rayons X qui comprime le 2ème étage :
- 2ème étage (fission + fusion)

La forte émission de neutrons rapides provoquent la fission d’une enveloppe d’U238 et U235
96
(bombe 3F : fission-fusion-fission) avec un très fort dégagement d’énergie
Schéma d’une charge nucléaire US

Bombe « 3F » (fission-fusion-fission)
On ajoute une quantité importante d’U238
et U235 qui fissionne grâce aux neutrons
émis lors de la fusion ⇒ énergie libérée
très importante (peut représenter 60% de
la puissance totale libérée, plusieurs Mt)

bombe à neutrons :
bombe thermonucléaire de faible puissance
où les effets de souffle sont réduits mais où
l’émission de neutrons est amplifiée

Armes nucléaires « propres » compactes :


- mini-nukes (100 T à 5kT)
- bunker-busters (100kT à 1 MT)

en cours de développement pour utilisation


tactique contre les ouvrages enterrés (bunker)

97
Bombe A Bombe H
16 juillet 1945 – USA
1 novembre 1952 – USA
29 août 1949 – URSS
12 août 1953 – URSS
3 octobre 52 – Grande Bretagne
15 mai 57 – Grande Bretagne
13 février 1960 – France
17 juin 1967 - Chine
16 octobre 1964 – Chine
14 août 1968 – France
18 mai 1974 – Inde
Afrique du Sud, Israël (79), Pakistan (98), Corée du Nord (06)

Nombre de têtes disponibles : Essais nucléaires :


Russie : 8200 (+10000 en attente) USA : 1057
USA : 7650 (+3000 en attente) Russie : 715
Chine : 400 France : 210
France : 250 à 300 (500?) Chine : 46
Grande Bretagne : 200 Grande Bretagne : 45
Pakistan : 24 à 48
Inde : 30 à 40 (150?)
Israël : 200 Essai de 23kt
Corée du Nord : 1 à 6 (USA 1953) « castle bravo »
(Bikini)
bombe A : puissance maximale : 225 kt 15 Mt (1954)
bombe A dopée
(1951 USA atoll d’Eniwetok Pacifique)
Total des bombes
lancées sur l’Allemagne :
bombe H : pas de limite…
3 Mt
puissance maximale testée : 57 Mt (URSS)
98
La plus puissante bombe testée

Ivan (Tsar bomba)

(Nouvelle Zemble 31 octobre 1961)

57 Mt
•diamètre de la boule de feu : 7km
(300m pour 10 kt, 4 km pour 10 Mt)
•hauteur du champignon : 64 km
•diamètre du champignon : 30 à 40 km

25% de toutes les retombées radioactives


depuis 1945 !

Traité d’interdiction des essais nucléaires  projet de simulation numérique


USA : projet ASCI
France : projet « simulation » du CEA-DAM 99
validation
expérimentales

simulation
numériques

données
expérimentales
quelques dizaines d’essais sélectionnés sur les 210 100
Quelques adresses web

http://www.lal.in2p3.fr/CPEP/adventure.html (aventure des particules)


http://superstringtheory.com (théorie des cordes)
http://www.in2p3.fr (physique nucléaire)
http://www.laradioactivite.com
http://cmsinfo.cern.ch
http://www.cea.fr
http://www.edf.fr
http://www.sfen.fr (Société française d’énergie nucléaire)
http://www.ecolo.org (Association des écologistes pour le nucléaire)
http://www.bcpl.net/~kdrews/mtas/modern.html (structure atomique)
http://www.sciences.univ-nantes/physique/perso/ardouin/cours/ch3 (noyau atomique)
http://www.sciences.univ-nantes/physique/perso/blanquet/fra me2.html (physique)
http://molaire1.club.fr/plan.html (histoire amusante de la physique)

101
Ecole Doctorale SI-MMEA
Science et Ingénierie en Matériaux, Mécanique,
Energétique et Aéronautique

Formation thématique : nucléaire et matériaux


Chooz Chinon

Les matériaux du nucléaire Bugey

endommagement et évolution
Jacky Ruste
Ingénieur INSA Génie Physique
Docteur Ingénieur Université Nancy 1
(Ing. Senior EDF R&D)

1
Civeaux

jacky.ruste@free.fr - http://micro.icaunais.free.fr
Quelles sont les causes possibles d’accidents (de niveau >3) dans le nucléaire ?

Erreurs humaines •St Laurent des eaux (UNGG-France, 1969, 1980)


•mauvais entretien •Three Mile Island (REP-USA, 1979)
•fausse manipulation… •Tchernobyl (RBMK-URSS, 1986)
•Tokaimura (1999)

Causes environnementales
•séisme
•inondations… Problèmes de matériaux
•rupture du circuit primaire
Fukushima (BWR-Japon, 2011) •rupture de la cuve
•fissuration des gaines de combustible…

Saint Laurent des Eaux (UNGG-1980)


fusion de éléments combustibles (corrosion)

Peu d’accidents liés aux matériaux…


et pourtant….
dans une centrale nucléaire les matériaux sont soumis
à des conditions sévères…
Quelles sont les sources possibles de problèmes
de matériaux que l’on peut rencontrer dans un REP ?
(réacteur à eau pressurisé)

- la corrosion en milieu aqueux (circuits primaire et secondaire)


- le comportement mécanique (fatigue, fluage, corrosion sous contrainte)
- les soudures (risque d’apparition de défauts : fissures)
- l’irradiation neutronique (cuve et circuits internes de la cuve)
vieillissement, corrosion assistée...

Spécifique
classique encore peu de connaissances
Ces études concernent :
•le parc actuel (58 réacteurs)
La centrale doit satisfaire •les réacteurs de recherches
à certaines contraintes : •les réacteurs de 3ème génération (EPR)
•les réacteurs de 4ème génération (2025)
-durée de vie (30 ans extensible à 40 ou 60 ans) •les futurs réacteurs de fusion (ITER…)
-disponibilité (Kd, 80 à 82%, objectif : > 85%)
(1% = 200 millions d’euros)
-coût de l’investissement
(plusieurs milliards d’€ par tranche, EPR 6G€)
- coût de la maintenance (300 à 700 k€/jour d’arrêt)
→réduire le coût de production (0,04 €/kWh) - risque de fusion de cœur : 10-5 année-réacteur
- risque majeur :
- avec la meilleure fiabilité (éviter l ’accident grave)
•REP 2ème génération : 10-6 année-réacteur3
- gestion des déchets (aval du cycle) •EPR : 10-7 année-réacteur
Schéma de protocole
d’étude de matériaux
pour l’industrie nucléaire
•aciers faiblement alliés
•aciers inoxydables
REP 2ème et 3ème génération :
•alliages base nickel les divers types de matériaux
•alliages de zirconium
•alliages divers (Ag-In-Cd) turbine
•céramique : générateur
- pastilles combustible UO2-PuO2 de vapeur
- matériaux de confinement des déchets
•matériaux cimentaires
alliage de nickel
barres de contrôle pressuriseur
alliage Ag-In-Cd acier faiblement allié
acier
enceinte de confinement : austéno-ferritique
béton précontraint circuit
Cuve secondaire

155 bars circuit


primaire

acier faiblement allié


structures
internes revêtement acier de
acier inoxydable protecteur cuve
austénitique

acier inoxydable
combustible (UO2) austénitique
céramiques

tube de gainage 5
alliage de zirconium
LES PRINCIPAUX TYPES DE VIEILLISSEMENT ET
D’ENDOMMAGEMENT

FATIGUE CORROSION SOUS CONTRAINTE


Tubes de GV
gainage du combustible
FLUAGE Sollicitation
(fluage-Irradiation) Mécanique
internes de cuve

VIEILLISSEMENT
SOUS IRRADIATION
Cuve (Irradiation)
Milieu
Température

CORROSION

VIEILLISSEMENT THERMIQUE internes de cuves


dilatation thermique… CORROSION SOUS CONTRAINTE
Tuyauterie du circuit primaire ASSISTEE PAR L’IRRADIATION (IASCC)

6
! « vieillissement » ne signifie pas forcement « dégradation » mais « évolution »
Quelle « maladie » pour quel composant ?

Types de « maladies » rencontrées

1 Vieillissements conduisant à une dégradation des propriétés mécaniques des matériaux

Fragilisation sous irradiation zone de cœur des cuves (16 MND5)


Vieillissement thermique de l’acier austénoferritique moulé (CF8 - CF8M)
coudes, tuyauteries, piquages, corps de robinets, volute de pompe primaire
Vieillissement d’aciers martensitiques (Z12C13 -> 17.4PH)
tiges de robinets, goujonnerie
Vieillissement thermique d’aciers non ou faiblement alliés
pressuriseur, circuit secondaire
Fluage relaxation béton
enceintes de confinement

2 Dégradation par fissuration


Fatigue thermique
• zones de mélange de réseau de tuyauteries (RRA tous paliers)
• zones locales de gros composants (barrières thermiques et arbres de
pompes primaires)
Fatigue vibratoire
• piquages circuits auxiliaires nucléaires
• rotors frettés de turbine 7
3 Dégradations par corrosion

Corrosion sous contrainte (assistée par l’irradiation) de composants d’internes


de cuve (vis de cloisonnement) en acier austénitique écroui (316L)
Corrosion sous contrainte de l’alliage 600 et métaux déposés (82, 182, …)
(tubes GV, piquages pressuriseur 1300 MW, couvercles de cuve)
Corrosion sous contrainte de l’ X750 (broches de tubes guides de grappe)
Décohésions intergranulaires liaisons bimétalliques ferritique / inox
Corrosion intercristalline des aciers inoxydables,
Corrosion des gaines de combustible (Zircaloy)
Corrosion dans la gangue d’acide borique (boulonnerie en acier faiblement allié
de pompe primaire, GV, pressuriseurs, vannes)
« Denting » et amincissement des tubes de GV,
Corrosion-érosion dans le circuit secondaire,
Corrosion sous contrainte de l’acier des rotors de turbine frettés
Corrosion par piqûre des aciers inoxydables (tubes de condenseurs)

4 Dégradation par perte de matière

Usure par frottement (grappes de commande)


Corrosion - érosion acier non allié en milieu secondaire 8
Sommaire
I – Etudes de sources d’endommagement :
• A - Introduction à la mécanique de la rupture
• B - la corrosion sous contrainte
• C - les effets d’irradiation

II – Etudes de quelques composants du réacteur :


• la cuve (acier faiblement allié)
• le combustible et son gainage (alliages de Zr)
• le circuit primaire (acier austéno-ferritique)
• les structures internes (aciers inoxydables)
III – Les matériaux des réacteurs de 4ème génération…

IV – Les matériaux des réacteurs de fusion (ITER)…

V - Annexe :
Les moyens expérimentaux d’études
des matériaux nucléaires
Défauts de
Sollicitations fabrication
Structure vierge
mécaniques contraintes
internes
déformations plastiques
modifications
Environnement micro-structurales
corrosion mécanique de
température… Endommagement l’endommagement
vieillissement

micro-cavités dislocations

macro-défauts
macro-fissures

propagation
Rappels sur des fissures mécanique de
l’endommagement la rupture
et instabilité
la rupture
rupture 10
A - Quelques rappels sur le comportement mécanique des matériaux
L’action d’une contrainte extérieure peut conduire à la « ruine » d’un matériau c’est-à-
dire à la rupture ; cette contrainte peut être brutale ou progressive.

I - Contrainte forte, continue ou brutale


•rupture fragile •rupture ductile •rupture par clivage
Par décohésion intergranulaire Par déformation progressive selon des plans cristallographiques
denses

rupture fragile à clivage


rupture au niveau de précipités
franchissement d’un joint
Fragilité des joints de grains : (formations de cupules)
- phases précipitées (carbure, borure…)
- pollution (sulfures, oxydation…) •traction
- ségrégation de soluté
(fragilité de revenu des aciers) Contraintes : •compression
•torsion
•choc…

limite d’élasticité, résistance à la rupture, résilience, ténacité… 11


Caractéristiques mécaniques : brefs rappels
- Caractéristiques mécaniques classiques
Essai de traction sur éprouvette normalisée

Courbe de traction

R0 : limite d’élasticité
Rp0,2 : limite d’élasticité conventionnelle
E : module de Young
Rm : résistance à la traction
AR(%) : allongement plastique après rupture
AR(%)=100 (lrup – l0)/l0
Z : coefficient de striction
Z=100(S0 – Srup)/S0

Limite d’élasticité :
contrainte à partir de laquelle les dislocations
se déplacent dans le matériau 12
Autres caractéristiques :

1 - La résilience (résistance au choc)

« mouton Charpy »

l’énergie absorbée lors du choc est égale à W0 – W1


résilience : énergie absorbée par unité de surface
KCV (daJ/cm2) = (W0 – W1)/S

éprouvette Charpy normalisée


(avec entaille en V)

(b)

éprouvette Charpy (avec entaille en V)


(a) avant le choc
(b) déformée mais non rompue
(a) (forte résilience)
(c) cassée (résilience faible) (c)
13
Kc =(résistance
2 - La ténacité EGc au déchirement ou à la propagation de fissure)
facteur critique de contrainte ou ténacité

L’état mécanique à l’extrémité d’une fissure peut être défini par un facteur K :
•la longueur a de la fissure
qui dépend de : •la contrainte appliquée s
•un paramètre de forme lié à la structure en fond de fissure

l’expression la plus simple : K  s a


Il y a propagation de la fissure si K  KC KC : ténacité

MPa.m 
1/ 2
K C  EG C énergie absorbée
pour créer une fissure
kJ.m 
2

rupture propagation
module élastique fragile de la fissure
(Young)

Détermination de Kc et Gc

éprouvette fissurée (longueur a)

s rupture : sc
avant

a après rupture

K c  sc a Kc Gc

GC  K 2C / E métaux 50 à 400
béton 0,2
>100
0,03
s 14
verre 0,7 - 0,8 0,01
II – Ruptures par fissuration progressive
zone de rupture
finale
1 - Rupture de fatigue zone de
propagation lente

Contrainte faible mais répétée régulièrement


amorce
3 stades :
1 - stade d’amorçage ou d’initiation
2 - stade de propagation lente
3 - stade de rupture finale
rupture de fatigue d’unetige de piston
de 25cm de diamètre

Echelle macroscopique :
- Une zone lisse à grains fins
(région de propagation par fatigue souvent transgranulaire)
- Une zone ductile, semi-fragile ou fragile
(région de rupture instantanée finale)

Echelle microscopique :
apparition de stries « de fatigue »
correspondantes aux cycles de
sollicitation
(consolidation en extrémités de fissure
à chaque arrêt de la contrainte)
Ces stries, demi-circulaires, ont pour
centre le point d’amorçage de la
fissure. 15
2 - Rupture de fluage
faible contrainte appliquée à une température de service élevée
(>500°C) et pendant des durées très élevées
(plusieurs milliers d’heures)

contrainte
 faible déformation
diffusion (lacunaires)
 microcavités
d coalescence des microcavités
 fissures
flux d’atomes
flux de lacunes  rupture

diffusion
en volume
diffusion aux
Courbe caractéristique du fluage joints de grains

cavités de fluage

Essai de fluage :

16
cavités de fluage aux
joints de grains
B - La corrosion sous contrainte (ou « sous tension »
SCC : Stress Corrosion Cracking
IASCC : Irradiation Assisted SCC
Corrosion généralement intercristalline - externes
qui se produit lorsqu’il y a simultanément : - de soudage
- traitement thermique…
- présence de contraintes appliquée
- gaz
- présence d ’un milieu corrosif
- électrolyte
- sels fondus
et qui séparément n’auraient pas d’action… - métal liquide…
 fissuration intergranulaire ou transgranulaire
Concerne essentiellement les aciers inoxydables austénitiques, les alliages de Ni,
mais très peu les aciers ferritiques

Fissuration intergranulaire
par corrosion sous contrainte
d’un acier austénitique
(Z2 NCDU 25-20) en milieu
caustique à 200°C

micrographie optique

Surface de rupture fragile observée par 17


microscopie électronique à balayage
Un exemple de corrosion sous contrainte : les tubes des GV
Les tubes (où circule l’eau primaire)
sont sertis (”dudgeonnés”) dans la
plaque tubulaire (en 16MND5) et
soudés

tube en A600

dudgeonnage

plaque tubulaire
soudage

Le parc actuel représente 16.000 km de tubes !


18
zones sensibles à la corrosion sous contrainte :
- zones dudgeonnées
- cintres

Observation en MEB
(intérieur de la fissure)
milieu
secondaire

zone dudgeonnée
cintre

milieu mise en évidence des contraintes


primaire résiduelles en peau externe de tubes
après essais de 24h dans du MgCl2
bouillant à 155°C

micrographie optique
Fissuration par corrosion sous contrainte de l’alliage 600 en milieu primaire (fissures intergranulaires)
(eau + lithine + acide borique + hydrogène dissous, 300°C, 155 bar) 19
Comment étudier en laboratoire la corrosion sous contrainte ?

Eprouvettes de test de la corrosion sous contrainte

concentration de
contraintes résiduelles

C-ring

selle-de-cheval

après essai :
apparition de fissures 20
Sonde utilisée pour la détection
Comment détecter la présence de des défauts dans les tubes des GV
fissures dans les tubes de GV ?

Utilisation des courants de Foucault


(courants induits)
(méthode CEA)

Une sonde constituée par une bobine alimentée


en courant haute fréquence induit un courant
dans la pièce (courant de Foucault), qui à son
tour interfère avec la bobine.
La présence de défauts dans la pièce modifie les
guides guides
courants induits et donc le signal résultant.
Bobine HF

En l’absence
de défaut

Tube (A600)
Signaux observés
(figures de lisajou)

Plaque En présence
tubulaire de défaut 21
Contrôle des tubes

Utilisation d’une « araignée »


placée manuellement

Opération automatisée par


l’emploi d’un robot (MORPION)
piloté de l’extérieur.
tubes non fissurés Les remèdes...

- traitement thermique des cintres


un traitement thermique 12h 700°C permet de réduire le niveau
des contraintes résiduelles (<50 Mpa)
- modifier le dudgeonnage

Le dudgeonnage amélioré mécaniquement (DAM)


permet de réduire les contraintes de tension en
surface externe du tube
mais insuffisant pour éliminer tout
En face interne il modifie la distribution risque de corrosion
des contraintes limitant les risques de
fissuration circonférentielles

- détensionner le tube après dudgeonnage


(introduire de contraintes de compression)

- grenaillage (ou micromartelage)

On introduit une petite déformation diamétralement


opposée à la zone de contraintes, d’où une relaxation
locale, à l’aide d’une brosse tournante portant des
billes de grenaillage.
23
- solution finale : changer d’alliage !
alliage 690 pour les réacteurs français, alliage 800 pour les REP allemands

Temps minium (h) pour la


formation d’une fissure de
500 µm de profondeur en
fonction de la concentration
en soude pour différentes
nuances d’alliage

- Et pour les tubes déjà fissurés ?


- on les bouche…
- et en dernier ressort, on change le GV !

Remarque : la corrosion sous contrainte de l’Inconel 600 a été la source des fissures
observées au début des années 90 au niveau des passages des tiges de commande
dans les couvercles des 900 MW et de quelques 1300 MW.

24
C – Les effets d’irradiation
Dans un réacteur nucléaire, les matériaux sont soumis à des rayonnements de
haute énergie : radioactivité a, b, g, neutrons, produits de fission…

1 – Rayonnements a

- Proviennent essentiellement d’une réaction secondaire d’activation neutronique


- Apparition par coalescence de bulles de gaz (hélium) d’où gonflement

2 – Rayonnements b

Par chocs élastiques, cèdent une fraction DE de leur énergie lacune


aux atomes, pouvant engendrer des défauts ponctuels
(paires de Frankel) électron
E
mM atome de fer
DE  4E0 b de 100 keV
(m  M)2
 DE<4 eV

3 – Rayonnements g
interstitiel

-échauffement
-radiolyse de l’eau (décomposition avec émission d’hydrogène)
-ionisation…
4 – Les neutrons
fission

a – Absorption par un noyau


transmutation,
activation

113Cd → 114Cd
- Absorption dans les barres de contrôle 107Ag → 108Cd → gonflement
115In → 116Sn

- transmutation  radioactivité
59Ni (n, a) 56Fe

bulle d’hélium, gonflement

59Co (n, g) 60Co augmentation de la dosimétrie dans les GV par


arrachement de particules métalliques et activation
62Ni (n, b) 63Ni
dans le cœur
b – Diffusion élastique par un noyau

mM atome de fer Cascade de déplacements


DE  4E0 n de 1 MeV
(m  M)2  DE<70 keV
atomiques

génération de défauts durcissants

•dislocations
•boucles lacunaires et interstitielles
•précipitations
•amas d’atomes de soluté
•ségrégations intercristalline
•…

•vieillissement
•fragilisation
•corrosion accélérée…
Cuve, structures internes…
Les effets d’irradiation sont exprimés en « dpa » : « déplacements par atome »
10 dpa signifie que chaque atome de la structure aura été déplacé 10 fois
pendant sa durée de vie
II - Etudes de quelques problèmes de
matériaux observés dans les réacteurs
nucléaires à eau pressurisée (PWR)
Quels sont les principaux sujets de préoccupation concernant
les réacteurs à eau sous pression ?

Gainage combustible Générateur de vapeur


- Oxydation - Oxydation
- corrosion sous contrainte - corrosion sous contrainte
(produits de fission)

Circuit primaire
vieillissement thermique
Structures internes
Fragilisation et
Cuve
Corrosion sous contrainte
Sous irradiation - fissuration sous revêtement
- fragilisation sous irradiation 30
I - La cuve Constituée par des viroles soudées entre elles
goujons
Ces viroles sont réalisées à partir de lingots
couvercle en acier ferritique faiblement allié
(AFNOR : 16MND5, Européenne : 16MnNiMo-5)

Coupe métallographique de l'acier


230 275 de cuve 16MND5 (ASTM A508)

structure bainitique

éléments d'addition impuretés


12 m 12,6 m
200 Mo Mn Ni Cr Si C P Cu
220
0,50 1,4 0,60 0,15 0,30 0,15 0,008 0,08
4m
- bonne conductibilité thermique (3x inox)
virole 4,4m 8 mm
revêtement en acier
- très bonne soudabilité
austénitique (316) - bon comportement sous irradiation
- coût faible

900 MWe 1300 MWe Pour éviter la corrosion, elle est revêtue
intérieurement de 2 dépôts en acier
Poids : 900MW 1300MW inoxydable austénitique de 8mm d’épaisseur
- cuve seule 260t 318t (dépôt par fusion)
- couvercle 54t 76t 1ère couche : 24%Cr – 12%Ni
- goujons et écrous 15,4t 24t 2ème couche : 304L – 316L (18%Cr – 12%Ni)
Composition de l’acier 316 : 12%Ni-18%Cr-2%Mo 31
Shippingport
USA (1957)

Chooz 1
France (1964)

EPR
(2008)

Cuve réalisée avec des


viroles forgées
Cuve réalisée en tôles 32
Lingot de virole au cours
de réchauffage avant forgeage

Forgeage à la presse d’une virole


forgeage (875°C) Après forgeage à chaud du lingot, on enlève la partie centrale
trempe puis on l’amène au diamètre et à l’épaisseur désirée par
revenu (650°C) écrasement à chaud sur un mandrin (« bigornage »)
La longueur de la pièce n’est pas modifiée
33
Atelier de construction des cuves au Creusot

Four de
détensionnement

Cuve de 900MW prête


à être introduite dans
le four de détensionnement

Elément de cuve de
1300 MW
(viroles)

34
le choix de l’acier de cuve des REP

cahier des charges :

1) Tenue mécanique
•Températures de fonctionnement : 20 à 325°C
•Pression interne : 0 à 155 bars
•200 000 à 300 000 heures de fonctionnement
•Irradiation de certaines pièces

2) Résistance à la corrosion
•Éviter les dégradations au contact de l’eau du milieu primaire
•Limiter la contamination des circuits par les produits de corrosion

3) Mise en œuvre
•Formage
•Soudage
•Traitements thermiques

4) Optimum économique
A l’achat et pour la maintenance

35
Choix de l’acier de cuve

- Minimiser l’épaisseur de la cuve compte tenu de la pression interne de 155 bar :


Acier faiblement allié (pas d’acier inoxydable)
- Optimiser résistance – ténacité :
Acier au manganèse
- Acier suffisamment peu trempant pour éviter problèmes au soudage :
Ajouter molybdène (0,5% pour éviter fragilité de revenu réversible)
- Acier suffisamment trempant pour obtenir une structure homogène dans toute l’épaisseur
(200 mm)
Ajouter nickel
- Limiter la fissuration à froid lors du soudage :
Optimiser C, Mo, Cr
- Limiter la fissuration au réchauffage :
Optimiser Cr, Mo, V
- Limiter les impuretés (S, P, Cu) pour améliorer le comportement sous irradiation

Choix :
Acier 16MND5 au Mn, Ni, Mo
avec revêtement en acier inoxydable pour tenue à la corrosion
36
Acier de cuve
nuance (AFNOR) : 16MND5 (16MnNiMo5)

structure ferrito-bainitique

nickel
molybdène

16MND5 acier faiblement allié

0,16% de carbone
éléments
manganèse d’addition
(1,25%) ou d’alliage

diagramme de phases traitements


fer-carbone thermiques

37
1) Fissurations sous revêtement
1980 : détection de fissures dans l’acier de cuve et prenant naissance
à proximité du revêtement inoxydable
(fissuration sous revêtement)
Ces fissures étaient de plus localisées dans des zones particulières (dites « veines sombres »)
et qui correspondent à des ségrégations mineures apparues lors de la fusion du lingot

Veine sombre (« ghost lines »)

fissure

Coupe micrographique de l’acier de cuve


montrant des « veines sombres »

38
Ces veines ont une composition Acier de cuve de Tricastin (éprouvette B4 zone 8).

très enrichie en éléments d’addition : Poids en %


0.9 0.6
Mo Si

- Mn de 1,3 à 2,2% Cr

0.8
- Mo de 0,5 à 1,3% Mo
0.5
- Cr de 0,2 à 0,3% 0.7
- Ni de 0,7 à 1 %
- Cu de 0,08 à 0,1% 0.6 0.4

- P de 50 à 250 ppm… Si

0.5

0.3

0.4
Cr

0.3 0.2

0.2
veine sombre
0.1

0.1

0 0
1 5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49 53 57

Points

Analyses quantitatives effectuées


par microanalyse X par sonde
électronique, en traversée
d ’une veine sombre
Visualisation de veines sombres
par cartographie X en Mo
39
elles sont plus fragiles et plus sensibles au vieillissement
Revêtement (« beurrage ») de l ’acier de cuve par un dépôt d’acier inoxydable

Afin de protéger l’acier de cuve de la corrosion, on effectue un dépôt par fusion d ’acier inoxydable.
L’acier inoxydable austénitique est fournie sous forme d’un ruban (feuillard) d’environ 8 cm de large
qui est fondu en surface du métal à protéger (fusion à l’arc électrique sous flux)

cordon de
métal liquide température
(acier inoxydable)
906°C
austénite
(cfc)
g
acier de ag
cuve 721°C ferrite
(bcc)

Dépôt du revêtement par bandes a


ferrite +
successives par fusion à partir cémentite
(Fe3C)
d’un ruban métallique

Revêtement de la surface interne 0,02% 0,15% 0,85% %Carbone


d ’une virole en acier inoxydable
(« beurrage » Diagramme de phases
des aciers Fe-C

Lorsque l’on dépose l’acier inoxydable en fusion, localement la température


de l’acier de cuve est suffisamment élevée pour provoquer un changement
de phase (ferrite austénite)(Zone Affectée Thermiquement ou ZAT)
Au refroidissement, il y a transformation inverse mais avec un structure
à gros grains (recristallisation) et forte ségrégation 40
Une première épaisseur est déposée par couches parallèles.
Une deuxième épaisseur est ajoutée à la première en la décalant d’une demi-largeur..

ZAT 2ème couche


2ème couche

1ère couche

revêtement zone affectée


(1ère couche) thermiquement
(ZAT)

acier
de cuve

revêtement (1ère couche)


passes successives
Lorsque l’on effectue le 2ème dépôt, la température
atteinte est plus faible (pas de transformation) mais
il y a régénération du grain et réduction des ségrégations
Il subsiste cependant une zone qui n’est pas régénérée
revêtement
Si cette zone coïncide avec une veine sombre (très (2ème couche)
ségrégée) le risque d’apparition d’une fissure est
maximum

ZAT 1ère couche


Solution : modifier la technique de dépôt afin d’éviter
que de telles zones subsistent (chevauchement plus ZAT 2ème couche zone non affectée par
important des passes) la 2ème couche

41
Recherche de défauts par les contrôles non-destructifs (CND)

- Contrôle des soudures et des pièces de grande taille

Contrôle par champ magnétique (poudre magnétique)

Radiographie (rayons X ou g)
42
Ultra-sons

Soit par l’utilisation de sonde à capteur vertical (avec écho de fond)


soit par utilisation de sondes à capteurs inclinés (sans écho de fond)

L’intervalle de temps entre le signal envoyé et l ’écho donne la distance


du défaut...

43
2) Irradiation neutronique de l’acier de cuve (« vieillissement »)

Sous l’effet du bombardement neutronique, on observe au cours du temps une dégradation des
propriétés mécaniques de l ’acier :
- augmentation de la dureté, de la charge à rupture et de la limite élastique
- diminution de la ténacité (résistance à la fissuration)
- diminution de la résilience (résistance aux chocs) et de la ductilité
- augmentation de la température de transition fragile-ductile

avant irradiation abaissement du


résilience

palier ductile

après irradiation

fragile
DTT augmentation de la
température de
transition

ductile
température Variation expérimentales de la résilience
(courbe de transition) en fonction de la
température pour l’acier de cuve, avant
et après irradiation neutronique (à 290°C )
44
DTT Evolution de la température de transition en fonction
décalage de la
température du temps mesurée sur la centrale REP de Chooz
de transition
(°C)

Fluence en fin de vie


Pour contrôler cette évolution, on a mis en place
des unités 900 MWe un programme de surveillance des réacteurs
(40 ans)
nucléaires (France et USA)

Fluence 1019 n/cm2 (E>1MeV)

Programme de surveillance de la centrale de Chooz


après 17 ans d'irradiation

A l ’intérieur de la cuve, on a disposé 8 paniers contenant des éprouvettes de traction,


de ténacité et de résilience qui sont irradiées 3 fois plus rapidement que la cuve et qui
sont représentative de l ’acier de cuve, de la ZAT et des joints soudés.
155 bar 320°C
Régulièrement (3, 5 7, 11…ans) on en prélève
280°C
et on mesure les caractéristiques mécaniques.
On peut ainsi anticiper sur l évolution réelle
de la cuve. coeur
éprouvettes
de traction

éprouvettes
de ténacité

éprouvettes
de résilience

capsule de
Base de données surveillance

formules prévisionnelles 45
Formules prévisionnelles de l’accroissement de la température de transition (RTNDT)

Cuves américaines : REG1,99

F : fluence
(neutrons par cm2)

Cuves françaises :
FIS :valeur supérieure - FIM :valeur moyenne
Quels sont les mécanismes du vieillissement?

Pour les comprendre :


- calculs statistiques sur la base de données (française et US)
- irradiations expérimentales : électrons (>1MeV), ions et neutrons
- acier de cuve
- alliages modèles
- analyse par « sonde atomique tomographique »,
« diffusion des neutrons aux petites angles » et
« annihilation de positons »
- simulation numérique (dynamique moléculaire, Monte Carlo…)

90 120

80
Variation de la température de transition (°C)

100
70

variaion de la limite élastique


60
80

50

60
40

30
40
20

10 20

0
0.00 1.00 2.00 3.00 4.00 5.00 6.00 7.00 8.00 0
-10 0.00 1.00 2.00 3.00 4.00 5.00 6.00 7.00 8.00
fluence (1019 n/cm2) fluence (1019 n/cm2)

Programme de surveillance : variation de la température de transition


et de la limite élastique en fonction de la fluence (343 données) 47
(tous matériaux et toutes compositions chimiques confondus)
La température de transition détermine
le domaine de fonctionnement du réacteur.
contrainte
(Mpa) 155 bars = 15 MPa
15

La température de la cuve (286°C) doit toujours


domaine de être supérieure de 50°C à sa température de transition
fonctionnement
10 interdit
La durée de vie de la centrale est déterminée
par la température de transition :
- sur les 900 MW, on peut espérer atteindre 40ans
5 - sur les 1300 MW (moins irradiés) on peut espérer
atteindre 70 à 75 ans...
domaine de
fonctionnement
autorisé

-50 0 +50 température (°C)


température
de transition

différence entre la température


de service et la La cuve de l’EPR a été conçue pour
température de transition de très longues durées de vie
(>80 ans) 48
Que se passe-t-il ? lacunes

cascade de DE
déplacements
n  0,8 dpa
2Ed
neutron
Ed ~ 25eV
PKA interstitiels
choc élastique
DE
transfert PKA : primary knock-on atom
d’énergie

Le neutron dont l’énergie est comprise entre 0,025 eV (neutron thermique) et quelques MeV
(neutron rapide) cède un peu de son énergie (de quelques eV à plusieurs centaines de keV)
lors de chocs élastiques avec les atomes du métal.
L’atome heurté (PKA) est projeté hors de son site et vient heurter d ’autres atomes et ainsi de suite….
Il en découle une « cascade de déplacements » atomiques, engendrant des défauts ponctuels
(lacunes et interstitiels).
Cette cascade, dont la durée totale est inférieure à 10 ps (10-11 seconde), ne peut être étudiée que
par simulation numérique (dynamique moléculaire)

On caractérise l ’irradiation par le dpa (déplacement par atome) :


- acier de cuve : 0,1 dpa en fin de vie (1 atome sur 10 sera déplacé)
- structures internes : 100 dpa en fin de vie… (1 atome sera déplacé 100 fois !)

En France, pour calculer les effets d’irradiation on ne tient compte que des neutrons de
plus de 1 MeV 49
Simulation d’une cascade de déplacements par dynamique moléculaire
Fe 4keV
600 K
Phase de collision (expansion de la cascade)

Extension
maximale
de la cascade

0,01 ps 0,05 ps 0,26 ps Pic balistique

Amas lacunaire

1,86 ps 3,86 ps 6,86 ps Défauts résiduels

Phase de recombinaison des défauts -bleu : interstitiels 50


- rouge : lacunes
En fin de cascade, il subsiste quelques défauts résiduels qui vont évoluer plus lentement.

Il y aura formation de :
- amas de défauts ponctuels (micro-cavités pour les lacunes)
- complexe « atome de soluté-lacunes »
- précipitation (de cuivre pur par exemple pour les aciers de cuve riches en Cu)
- amas diffus (« atmosphères » ) d ’atomes de solutés
- ségrégations importantes (aciers inoxydables des internes)
- boucles de dislocations ….

Ces défauts peuvent être observés (sonde atomique, annihilation de positons,…)


ou simulés (Monte Carlo d’échange ou cinétique)

amas de cuivre (bleu) et de lacunes (rouge)


obtenu par simulation numérique (Monte
Carlo d ’échange) dans un alliage Fe-0,2%Cu

précipité de cuivre observée par


sonde atomique dans un alliage
« atmosphère » de cuivre observée Fe-1,5%Cu irradié aux neutrons
par sonde atomique dans un alliage
Fe-0,2%Cu irradié aux neutrons
51
Complément : La sonde atomique tomographique
L’échantillon est sous
forme d’une pointe fine.
les atomes d’argon sont
ionisés au niveau des
atomes de la pointe en
raison du fort champ
électrique et forment sur
l’écran l’image de leur
position.

En appliquant une augmentation brève de tension, on abrase couche par couche les atomes.
Leur nature est analysée par un spectromètre à temps de vol (la vitesse est inversement
proportionnelle à la masse) et leur position par un détecteur à localisation spatiale.

m
t L
spectromètre à temps de vol (TOF) 2qV
ségrégations dans un joint de grains
(superalliage Astroloy)

Volume 15 x 15 x 50 nm3

Décoration d’une ligne de dislocation coin


dans de l’Al par des atomes de B
(« atmosphère de Cottrell »)
(Ph. Pareige – INSA Rouen)

Un plan atomique d’Al a été représenté


montrant une dislocation vis, les atomes
de bore (en rouge) sont localisés autour
de la ligne de dislocation.
« atmosphères» d’atomes de soluté observées par sonde atomique tomographique
dans un acier de cuve (Dampierre) après irradiation

•la composition et la taille ne changent Dampierre 4


pas avec la fluence 5.2 x1019 n/cm2
•la quantité croît avec la fluence

•Composition moyenne :
Cu
Si
1,5%Cu-4,2%Ni-3,6%Mn-3,8%Si
•taille moyenne : 3 nm de diamètre

amas 15x15x50 nm

P Mn Ni

Université de Rouen

La formation des défauts (« atmosphères », amas…) est favorisée par la teneur en54
cuivre
Solutions

Pour les réacteurs existants :


- suivre l’évolution des propriétés mécaniques (programme de surveillance)
- effectuer des traitements thermiques de recuits (solution russe)

Les cuves des VVER sont en effet plus riches en Cu et en P, la température est plus
faible (270°C), la fragilisation doit donc être plus importante.
En l’absence d’un programme de surveillance, les russes ont opté pour des recuits
de régénération de 430 à 500°C.

Pour les nouveaux réacteurs :

1) Modifier la composition chimique de l’acier (réduire la teneur en Cu)

2) utiliser un acier moins sensible au vieillissement


(par exemple le 2¼Cr-2Mo ou 10CD9-10 au lieu du 16MND5)

3) réduire l’irradiation de la cuve en modifiant sa géométrie

55
II- Le combustible et sa gaine

Les phénomènes physiques auxquels sont soumis la gaine et le combustible


sont nombreux, complexes et pas entièrement compris...
A – La pastille combustible
poudre UO2 fritté (UO2 enrichie à 4-5% 235U)

Température :

L’oxyde est un mauvais conducteur


thermique, d’où un fort gradient interne
(400 à 700°C et 1200°C en limite autorisée)
→ contraintes mécaniques
La gaine a une très bonne conductibilité
d’où un faible gradient (40°C)
la zircone est par contre un bon isolant..

Pression :

Pression externe : 155 bars


Pression interne :
- initiale (He) : 25 à 30 bars
- en service : 60 à 100 bars
Sous l’effet de la température :

- fracturation

En raison du fort gradient thermique, le centre de la pastille se dilate


plus vite que la périphérie, créant un champ de contraintes supérieur
à la limite de rupture du matériau et provoquant une fissuration radiale
et axiale...

Pastille neuve
non irradiée

Fissuration radiale

- densification Fissuration axiale

Il subsiste une certaine porosité qui sous l’effet de la température et de l’irradiation entraîne
une poursuite du frittage. Ce mécanisme est appelé « densification » 58
- déformation de la pastille (effet diabolo)

Fragmentation en forme de diabolo due à ce que la dilatation thermique


dans la direction axiale est plus forte au centre qu’à la périphérie.
De plus, le frittage sous irradiation est plus élevé au centre.

Effet diabolo

- recristallisation de l ’oxyde

Modifications radicales de la structure


physico-chimique de l ’oxyde.

Observations en microscopie à balayage


de la surface de rupture
Structure initiale

Microstructures observées par microscopie électronique


à balayage dans la partie externe de la pastille montrant
la recristallisation :
la taille des grains est réduite de 10 µm à 0,15 µm
On observe une forte concentration de bulle de gaz (1 à 2 µm)

45 MWj/kgU
60
Modification de la composition chimique

a) neutrons thermalisés (thermiques 0,025 eV)


Produits de fission
•Produits gazeux : Xe (13,7%) – Kr (2,1%)
•Produits volatils : Cs (7,5%) – I (0,4%) – Te
•Inclusions métalliques : Ru (6,1%) – Tc (3,2%)- Rh, Pd, Mo
•Oxydes (inclusions) : Ba, Sr, Mo, Zr
•Oxydes solubles : Ce, Y, Nd, Pr, La
Au-delà de 1000°C, les produits gazeux forment des bulles de gaz qui provoquent un gonflement
de la pastille, diminue la conductivité thermique puis s’en échappent pour remplir l’espace entre
la gaine et la pastille, augmentant la pression.
Pour éviter un éclatement de la gaine, il faut que la pression interne soit toujours inférieure
à la pression extérieure (155 bars)

3 µm
5 µm

Micrographies MEB : bulles de gaz en surface des grains et


61
formation de pores par coalescence des bulles
b – neutrons épithermiques (0,2 eV)
•Neutrons non encore thermalisés en provenance d’autres éléments combustibles
•ils sont capturés par l’238U en périphérie de la pastille
•Ils produisent du plutonium et des actinides mineures
La sur-concentration en Pu à la périphérie
entraîne une augmentation du burn-up :
teneur en Pu en fonction de la
distance au centre de la pastille

Ainsi que la production des actinides mineurs liés à 238U (Am et Cm)

Le 237Np est produit


à partir de 235U pour
des neutrons thermiques
on n’observe pas de
variation.

62
Dans la zone périphérique (« RIM ») le taux de
combustion peut devenir très élevé et la
microstructure présente des grains très fins

B - La gaine combustible
1ère barrière de confinement entre les produits de fission et l’environnement
la gaine doit assurer l’étanchéité durant la vie du combustible, dans le réacteur,
dans les piscines de refroidissement et éventuellement durant le stockage à long terme.

Pour les réacteurs à gaz, on utilise un alliage Mg-Zr


On trouve dans certains réacteurs expérimentaux des gaines en aluminium
Pour les réacteurs à eau légère ou lourde (CANDU) on utilise des alliages de zirconium
Pour les réacteurs du futur à haute température on envisage des céramiques.

Pour les réacteurs à eau légère l’alliage actuel : le Zircaloy 4


63
L’alliage Zircaloy 4 (Zy4) : raisons du choix du matériau Sn 1,20 - 1,7
Fe 0,18 - 0,24
Cr 0,07 - 0,13
a) Le zirconium (Z=40)
(% en poids)
- très faible section efficace d’absorption des neutrons thermiques
- très bonnes propriétés mécaniques (fluage)
- bonne résistance à la corrosion
hc → bcc (864 C) → fusion 1855 C
forte anisotropie

b) Les éléments d’alliage


1 ) ’étain a été ajouté pour améliorer sa résistance à la corrosion
2) une pollution accidentelle par de l’acier inoxydable (Fe-Cr-Ni) a améliorer
la résistance à la corrosion → zircalloy2
3) par la suite on a supprimé le Ni pour limiter la production d’hydrogène lors
de l’oxydation → zircalloy4

•forte affinité avec l’hydrogène (formation d’hydrures)


Défauts :
•oxydation corrosive sous irradiation prolongée

Gainage combustible:
Zy4 détendu (restauration partielle de l’écrouissage par un traitement à 475°C
qui n’entraîne pas de recristallisation)
Gainage des tubes guides :
Zy4 recristallisé (traitement thermique > 550°C)
Un nouvel alliage : le Massif 5 (M5)

Un nouvel alliage Zr-2,5%Nb a été développé par Areva en remplacement du Zy4

Cet alliage est proche de ceux utilisés sur les CANDU et les VVER russes (E110)

Son intérêt :

1 – meilleure résistance à la corrosion


2 – vitesse de déformation sous irradiation
plus faible

Introduit dès 1988 par EDF, le M5 a été qualifié en 1999 (Nogent2) d’abord avec une
gaine en M5 et des matériaux d’assemblage en Zr4 puis à partir de 2004 tout en M5
pour 3 réacteurs 1300MW et les 4 réacteurs 1450 MW (N4)

En 2001 des fuites sont apparues au niveau des bouchons.


Le taux de défaillance des gaines M5 s’avérait 4 à 5 fois plus important qu’avec
les gaines en Zr4…

65
3 causes ont été détectées par EDF :

1 – Un percement ponctuel dû à la présence d’un polluant solide (Al) lors du soudage


par le procédé laser
2 – Le second défaut concerne les soudures du queusot (orifice servant à introduire
l’hélium sous pression) lors du soudage par procédé TIG
3 – L’insertion des crayons dans les grilles a provoqué la production de copeaux
favorisant une usure accélérée lors du fretting (oscillations de petites amplitudes)

Corrections apportées

1 – Dès 2005, amélioration de la propreté lors de la fabrication pour éviter


la pollution
2 – En 2007, abandon des procédés de soudage laser et TIG pour le procédé USW
(Upset Shape Welding, soudage électrique, les pièces étant parcourues par un courant
électrique). Avec ce procédé plus besoin de queusot.
3 – les bouchons sont en Zy4
4 – En réduisant la vitesse d’insertion des tubes dans les grilles, on limite la
formation de copeaux (en complément d’une modification des conditions de
maintien des tubes dans les grilles)

En attente d’un retour d’expérience, le M5 est utilisé sur 17 réacteurs 900MW (sur 34),
3 réacteurs de 1300 MW (sur 20) et les 4 réacteurs 1450MW
66
Problèmes liés aux gaines combustible

1 – Oxydation et corrosion de la face externe du tube

Dans le cas de l’oxydation du Zr, le métal diffuse très lentement dans l’oxyde. L’oxydation se produit
donc par diffusion de l’oxygène à travers l’oxyde, celui-ci se développant à partir de l ’interface
métal-oxyde.
métal oxyde air

Dans ce type d’oxydation, la diffusion de l’oxygène diminue MO 2-


O
lorsque l’épaisseur de l’oxyde croît. La courbe caractéristique 2-
O + 2e O
est une parabole (avec saturation) M M2+ + 2e

gain de masse 2e
Zircaloy4

couche d’oxyde (ZrO2)

revêtement protecteur de Ni

temps
Dans le cas du Zr, la zircone (ZrO2) est poreuse et se fissure dès qu’elle est trop épaisse,
la diffusion de l’oxygène peut alors reprendre, d’où une croissance continue par palier...

La proportion de métal diminuant en conséquence, il y a risque de rupture si


l’oxydation devient trop importante...
2 – Déformation de la gaine, IPG et risque de corrosion sous contrainte

La gaine est sujette à :


1 – une oxydation sur la face externe (milieu aqueux primaire)
2 – une oxydation sur la face interne (contact avec l’oxyde combustible)
3 – une déformation due au contact avec le combustible (IPG) avec risque de
fissuration par corrosion sous contrainte
Effet diabolo
IPG : Interaction Pastille-Gaine

La déformation de la pastille va d’abord fermer


le jeu pré-existant, puis déformer la gaine.
La contrainte interne passe de 30 bars à 60 bars.
La rupture de la couche d’oxyde interne
protectrice peut entraîner la diffusion de produits
de fission (iode et césium) dans la gaine.
L’iode favorise très fortement la corrosion
sous contrainte du Zr, provoquant la fissuration
(inter puis transgranulaire) et la rupture de
la gaine.

Simulation par éléments finis


de l ’interaction pastille gaine
(IPG)
Fissuration de la gaine
liée à l’IPG
68
Ce mode de rupture a été observé dans les réacteurs à eau bouillante, mais jamais jusqu' ’à présent
sur les réacteurs à eau sous pression.

La gaine étant la première barrière entre les produits de fission et l’environnement, il est primordial
de préserver l ’intégrité de celle-ci.

D’importantes études expérimentales ou de simulation (code CYRANO) sont menées pour


comprendre les mécanismes précis de cette corrosion.

Le risque est également important dans le cas de l ’entreposage longue durée du combustible usagé

3 – Perte de pression, dénoyage du cœur

Une perte de pression peut entraîner la formation de bulles de vapeur d’eau en


surface de la gaine (« crise de l’ébullition »), diminuant les échanges de chaleur,
d’où une augmentation importante de la température de la gaine, provoquant une
réaction chimique avec l’eau et pouvant conduire à la fusion de la gaine.

La réaction avec l’eau conduit à la décomposition de la molécule d’eau avec formation


d’oxyde de zirconium et dégagement d’hydrogène.
La formation de la bulle d’hydrogène entraîne un risque d’explosion (comme à Fukushima)

Les réacteurs sont maintenant équipés de « RAP » (Recombinateur Autocatalytique Passifs)


qui par une réaction de catalyse transforme l’hydrogène en vapeur d’eau.

Areva doit équiper les réacteurs japonais en RAP


En cas de fuite importante au niveau du circuit primaire, le cœur peut être « hors eau »
(dénoyage) et donc ne plus être refroidi… (Three Miles Island, 1979)

Même si le réacteur est mis à l’arrêt, la chaleur


résiduelle est suffisante pour augmenter la
température de manière importante.

1200°C : réaction Zr-eau (formation d’hydrogène)


cette réaction étant exothermique elle favorise
l’augmentation de la température (→ 1500°C)

1800°C fusion de la gaine, formation d’un


eutectique Zr-UO2 (température de fusion 1200°C)

2500°C : désagrégation de la pastille, la température


peut atteindre 3200°C…

Formation d’un magma liquide (combustible + gaine + aciers…) :


le corium

Très radioactif (28 1012 Bq/kg) peut percer la cuve et réagir avec
le béton du radier.

70
rétention
en cuve

interaction
corium - eau interaction
corium - béton

Accident de TMI (1979)


Situation du cœur
après fusion

l’EPR (comme l’Atméa et les VVER1200 ) est équipé


d’un réceptacle en céramique destiné à recueillir
le corium.
71
Etudes expérimentales de la fusion de coeur

•NEPTUN-CFD (EDF-CEA-Areva-IRSN)(crise d’ébullition)


1 – codes de calculs •CRUST
•TOLBIAC…

2 – réacteurs expérimentaux
Vulcano (CEA – EDF- Areva)

•UO2 appauvri
•50 kg de Corium (2500°C)
•creuset béton

COLIMA, KROTOS…

matériaux génération4

matériaux ITER

72
III – Les structures internes de cuve

LEUR ROLE

Les structures internes inférieures :

• Porter le poids du cœur,


• Maintenir en alignement les assemblages
combustibles, les grappes de commande et
l’instrumentation,
• Canaliser l’écoulement du fluide caloporteur,
• Protéger la cuve contre les rayonnements émis
par le cœur ( vieillissement sous irradiation),
• Conserver toujours une grande rigidité étant
donné la précision d’alignement requise,

Les structures internes supérieures :

• Positionner les grappes de commande dans l’axe


des assemblages combustibles
• Immobiliser les assemblages combustibles

73
Les internes de cuve

Cloisonnements

Visserie :
acier inoxydable austénitique
type 316 écroui
17%Cr-11%Ni-2,5%Mo

Renforts

Cloisonnements et renforts :
acier inoxydable austénitique
type 304 hypertrempé
18%Cr-10%Ni
74
Problème : vieillissement important sous irradiation (100dpa)
Fissuration en service des vis du cloisonnement par corrosion sous
contrainte assistée par l’irradiation (IASCC)

6 mm 200 mm

Aspect micrographique d’une fissuration


Aspect macrographique d’une vis fissurée
intergranulaire

Vue en coupe d’une vis fissurée Faciès de rupture intergranulaire d’une vis75fissurée
Durcissement des vis en fonction de la dose d’irradiation reçue

Etant à proximité du cœur, les structures internes sont très fortement irradiées :
de l’ordre de 100dpa en fin de vie, soit 2x1023 n/cm2 (x 1000 par rapport à la cuve)

dureté

On observe une augmentation importante de la dureté en fonction de l’irradiation 76


Que se passe-t-il dans le matériau ?
Rappel : L’irradiation provoque la formation de défauts ponctuels : lacunes et interstitiels créés en
permanence dans l’acier et se déplaçant vers des puits (dislocations, joints de grains, surface) où ils
peuvent disparaître.

Boucles de dislocations :
- Regroupement des interstitiels sous forme
de « disques » dans la matrice Joint de Grain

ségrégations aux joints de grains (10 nm) :

- Flux de lacunes de la matrice vers le


joint, entraînant un flux inverse d’atomes (Fe,
Cr, Ni),
flux d’autant plus fort que le coefficient de
Images MET
diffusion sera élevé : Cr diffusera donc plus vite
que Ni du joint vers la matrice...
- Flux d’atomes interstitiels (Fe, Cr, Ni) de
la matrice vers le joint,
flux d’autant plus fort que le coefficient de taille
sera faible : Le Cr diffusera plus lentement de la
matrice vers le joint...

Cavités, bulles d’hélium :


- Regroupement des lacunes (et/ou des atomes
de gaz) sous forme de cavités (ou bulles) 77
Conséquences de l’évolution microstructurale sur les
propriétés des matériaux d’internes de cuves

Boucles de dislocations :
DURCISSEMENT

SENSIBILISATION
Ségrégations aux joints de grains : POTENTIELLE A LA
CORROSION

Cavités, bulles d’hélium : GONFLEMENT POTENTIEL


78
IV- La tuyauterie du
Circuit Primaire

VIEILLISSEMENT THERMIQUE

79
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Principales caractéristiques des composants
Les coudes du circuit primaire sont moulés.
On a choisi des aciers austéno-ferritiques
Le circuit primaire : les coudes moulés
qui présentent une bonne aptitude au moulage.
Z3CND20-10M ou Z3CN19-10M
20% Cr - 10% Ni - 2,5% Mo - 1% Si – 0,003% C
Ces aciers sont biphasés :
- une phase bcc (ferrite)(5 à 25%)
- une phase fcc (austénite)

40 mm

Canalisations
« Coudes moulés »
primaires

En refroidissant à partir de l’état liquide , vers 1500°C apparaissent


les premiers cristaux de ferrite. Vers 1450°C, l’acier est solidifié
et entièrement ferritique. A partir de 1350°C, des germes d’austénite
apparaissent aux joints de grains, puis croissent.
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Raisons du choix de l’acier

Gros composants Bonne résistance à la corrosion


formes compliquées (milieu primaire)

MOULAGE
Problèmes : ACIER INOXYDABLE
Retassures
Fissuration à chaud

Solution : solidification ferritique


ou austénoferritique

CHOIX : Acier inoxydable austénoferritique Z8CND20-10M (5 à 25 % de ferrite),


puis Z2CND20-10M pour diminuer la sensibilité à la corrosion intercristalline,
puis Z2CN19-10M pour diminuer la sensibilité au vieillissement thermique

De plus la ferrite permet d’améliorer la résistance à la corrosion intercristalline et


les caractéristiques mécaniques (20% de ferrite, gain de 100 MPa sur la limite d’élasticité )
81
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Solidification des aciers austéno-ferritiques

ferrite  primaire
austénite primaire Vers 1500°C apparaissent les premiers germes
de ferrite dans le bain liquide.
liquide
Vers 1450°C, l’acier est solidifié et entièrement
g+L a+L ferritique.
A partir de 1350°C, des germes d’austénite
a+g+L apparaissent à l’état solide aux joints de grains
ferritiques, puis croissent.

a +g a
g
A 1100°C (température du dernier traitement
de qualité : « traitement d’hypertrempe »), la
structure est austéno-ferritique.

70% Fe Cr 70% Fe
0% Cr Ni 30% Cr
30% Ni 0% Ni
82
20% Cr
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Problème
Sous l’effet de la température de service (290°C-325°C)
 Durcissement et fragilisation des composants en aciers austénoferritiques
Ce type d’acier est connu pour présenter une
fragilisation pour des maintiens prolongés
30 (« vieillissement ») vers 475°C.
Les réacteurs fonctionnant à des températures
initial
25
300°C comprises entre 280 et 330°C, il ne devait
pas y avoir de risque.
KCV 320°C (daJ/cm2)

20
325°C 400°C Or, lors d’essais, il est apparu que ces aciers
pouvaient également vieillir à ces températures,
15
et ceci d’autant plus que leur teneur en Mo était
Unaged élevée.
350°C
10
400°C

5 La première décision a été d’interdire


les aciers au Mo…
0
10 3 10 4 10 5

Ageing time (h) Mais le plus important était de comprendre


l’origine de la fragilisation
Cinétiques d’évolution de la résilience avec la
durée du vieillissement à différentes températures

83
Diagramme de phases Fe-Cr

liquide

phase cubique centrée

phase cubique
faces centrées

phase s et
lacune de miscibilité

84
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Que se passe-t-il dans le matériau?
 Décomposition spinodale de la ferrite

85
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Que se passe-t-il dans le matériau?

1 - DANS L’AUSTÉNITE : PAS D’ÉVOLUTION


2 - DANS LA FERRITE :

Décomposition spinodale de la solution solide


ferritique en zones respectivement Fer (a)
- riches en fer (a),
- riches en chrome (a‘) . Chrome (a’)

Phases intermétalliques
Austénite
(type G, structure Ni16Ti6Si7),
Ferrite vieillie
(en blanc : phase G)
0,1 mm

Image MET en champ sombre de la phase G dans


la ferrite d’un acier vieilli 10 000 h à 400°C 86
VIEILLISSEMENT THERMIQUE DES PRODUITS MOULES DU CPP
Identification et Quantification de la Décomposition
Spinodale de la ferrite vieillie par Sonde atomique

- Mise en évidence, analyse et quantification


de la décomposition spinodale a, a' .
- Analyse de la précipitation de phase G
(Echelle atomique, statistique ?)

Image en 3-D de la répartition des atomes de Cr


à l’intérieur de la ferrite vieillie 30 000 h à 400°C
Profils à l’intérieur de la ferrite vieillie 10 000 h à 400°C Université de Rouen
Zones riches en Cr et pauvres en fe
Zones riches en Fe et pauvres en Cr 87
Solutions

réacteurs en service :

suivre les évolutions microstructurales de l’acier par CND (PTE)

nouveaux réacteurs :

•modifier la composition des aciers austéno-ferritiques (moins de ferrite)


•utiliser d’autres nuances d’aciers (en éliminant l’étape « moulage »)

Sur les nouvelles centrales (N4) les coudes


sont en aciers austénitiques forgés

88
Le PTE (pouvoir Thermoélectrique)
développé par EDF en collaboration avec l’INSA de Lyon pour le contrôle non destructif des
circuits des centrales nucléaires
lié à l’effet Seebeck : Il permet de suivre le vieillissement des structures
et des composants de grandes dimensions
(ténacité, résilience) sans prélèvement de matière

bloc
bloc
DV  (Sech  Sbloc).DT  DS.DT
« chaud »
« froid »

T=15 à 25°C
DT=10°C
S : µV/K sensible à :
- la composition de la solution solide (DS=SbiCi)
- la microstructure et les défauts cristallins (dislocations)
- les traitements thermiques et la précipitation

Avantages :
- technique non destructive
- mesure facile et rapide
- indépendante de la géométrie de l’échantillon Inconvénients :
(application à la cuve, au circuit primaire …) • sensibilité « multifactorielle »
- très grande sensibilité (déconvolution difficile)
89
• peu d’études sur les paramètres sensibles
Les réacteurs de 4ème génération : quelques problèmes de matériaux

Dans les réacteurs du futur, par rapport aux réacteurs actuels, on devra faire face
à des températures plus élevées et/ou à une irradiation beaucoup plus importante.

Réacteurs à
très haute température
(VHTR)

1400 Réacteurs
rapides à gaz Réacteurs
1200 à sels fondus
Température (°C)

1000
800
600
400
200
0
Réacteurs à
0 200
eau super-critique Déplacement par atome (dpa)
Réacteurs Réacteurs
Générations II-III rapides au plomb rapides au sodium
91
Matériaux pour systèmes nucléaires de 4ème génération

(super (sels
(RNR Na) (RNR gaz) critique) fondus)

Aciers F/M : aciers à structure ferritique-martensitique


AFMA : aciers ferrito-martensitiques avancés
ODS : Oxide Dispersed Strenghtened, durcis par dispersion de nanoprécipités d’oxydes

12YWT (Fe – 13%Cr-3%W, Ti – Y2O3) Observation en TEM


MA957 (Fe – 14%Cr-3%Mo, Ti – Y2O3) d’une nanoparticule
de Y2Ti2O7
Intérêts des aciers F/M ODS :
-meilleure résistance à l’irradiation
-meilleure au fluage thermique

phénix (origine) phénix (replacement)

gonflement
des gaines
de combustible
de RNR Na
FABRICATION DES GAINES ODS
Matériaux envisagés pour application en cœur pour
les six systèmes étudiés par le Forum GEN IV.

617 (Ni-Cr-Co-Mo)
T91 (9Cr 1Mo V Nb) 230 (Ni – Cr – W)
T92 (9Cr 0,5Mo 2W V Nb)
T122 (12Cr 0,5Mo 2W V Nb Cu)

AFMA : aciers ferrito-martensitiques avancés


AISI : aciers inoxydables austénitiques
Les réacteurs rapides au sodium (RNR-Na ou SFR)
1 – la cuve réalisée en acier inoxydable 316

2 – Les circuits intermédiaires


Initialement en acier inoxydable.
Au-delà de 550°C, risque de fluage thermique important : utilisation d’aciers F/M 9-12%Cr :
-meilleurs propriétés mécaniques et thermiques
(ténacité, dilatation, résistance au fluage…) Circuit intermédiaire compact et simplifié
- bonne compatibilité avec Na (et ses impuretés)
- coût plus faible  Marges pour accroître la température (<600°C)
- soudabilité ? transition ductile-fragile ?

3 – Le combustible
- initialement en alliage métallique U-Pu-Zr
- apparition d’un fort gonflement
- remplacement par des oxydes mixtes (U,Pu)O2 (moins performants)
L’oxyde fritté subit une restructuration avec migration des porosités vers le centre
engendrant une cavité centrale où vont migrer les PF gazeux
On observe aussi une migration du Pu vers le centre de la pastille.

D’autres céramiques sont envisagées à base de carbures


ou de nitrure :
- meilleure conductivité thermique
- moins sensible au gonflement
4 – Le gainage du combustible

•Haut taux de combustion → 200 GWj/t


•forte irradiation (200 dpa)
316 Ti  15-15 Ti  F/M  F/M ODS

Gonflement réduit sous irradiation

Swelling
gonflement of austenitic
comparé Phénix
des aciers austénitiques
(%) claddings compare to F/M materials
et des aciers ferrito-martensitiques ODS
10
Average
316 Ti Average
15/15Ti 15/15Ti
(moyenne) Best lot of
meilleurs 15/15Ti
lots 15/15Ti
9
316 Ti
(moyenne)
8
7
6
5
4 limite de fragilisation
Embrittlement limit
3
Ferritic-martensitic (F/M)
aciers ferrito-matensitiques
2 steels, ODS included
avec ODS
1
0
60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200
dose (dpa)
Bonne caractéristique de soudage et d’assemblage
Compatibilité avec le sodium et ses impuretés (C, O, N)
97
Les réacteurs rapides à gaz (RNR-Gaz ou GFR)
 Un nouveau concept de réacteur rapide à caloporteur gaz :
 une alternative au RNR
 une version durable du RTHT/VHTR
 1200 MWe – t He ~ 850 °C - Cogénération électricité + H2
 Combustible robuste (réfractaire)
 Gestion fiable des accidents de refroidissement
 Vers un recyclage intégral du combustible?
RNR-Gaz 2400 MWt
Concept de référence

Exemple de pastille
combustible
TRISO

1 – La cuve (400°C)
en acier martensitique T91 (9%Cr – 1%Mo)
 Meilleures propriétés mécaniques et thermiques
(400-550°C)
Allegro (80 MWt)
 Soudabilité démontrée
 Technologie de cuve à ~400°C 98
(2020?)
(propriétés mécaniques à 850-950°C, résistance
au fluage et à la corrosion, assemblage …)
2 – Les échangeurs de chaleur HT  <950°C  Superalliages base Ni
 Inconel 617, Haynes 230, ODS-Ni
 > 950°C  Céramique SiC

3 - Gaine combustible pour les réacteurs rapide à gaz

Cahier des charges


Les contraintes:
Température de fonctionnement : T ~ 500-1000°C
Températures incidentelle-accidentelle : T = 1600°C-2000°C
- 1600°C : sur des durées limitées conservation propriétés de la gaine pendant
quelques heures lors de transitoires thermiques sévères – Etanchéité aux PF conservée
- 2000°C : conservation intégrité de la structure
marge de 400°C
Conditions d’irradiation : E > 0,1MeV, 1.1027 n/m2 , 40-60 dpa (3 ans)

Mais aussi :
•Une résistance à rupture suffisante en conditions accidentelles
•Une capacité de déformation (0,5%)
•Un ensemble étanche (He, PF)
•Une conductivité thermique suffisante (10 W/m.K)

Choix du composite SiC/SiCf


Combustible : carbures U – Pu - Acmineur

2 solutions :

Plaques alvéolées macro-structurées aiguilles


en composite SiC/SiCf
combustible

250x120x10mm

assemblage hexagonal
des éléments combustibles :
les plaques sont arrangées
par losange
Réalisation des gaines en composite à partir de fibres de SiC tressées

fibres tissées
10 µm

Fibre composite structure

faisceau de fibres

après
densification
tresse de SiC
après
usinage de
sa couche
externe

On peut observer la présence de fortes


porosités
Matériau de gaine retenu : SiC-SiCf
• Caractéristiques
– Réfractaire
Liner interne
– Transparence aux neutrons • Etanchéité PF
– Propriétés mécaniques favorables • Inertie SiC, UPuC
– Non étanche  liner • Déformation

Composite Liner externe ?


•Dimensionnement UPuC • Etanchéité Gaz
•Limite élastique • Abrasion
•Déformation • Oxydation
•Oxydation • Déformation (a, e)
• Inertie SiC

La gaine céramique n’étant pas totalement étanche aux PF gazeux, il faut recourir soit à des
revêtements étanches adhérents, soit à des liners non-adhérents en alliages métalliques
réfractaires de faible épaisseur.

• Avantage lié au renfort de la fibre et de l’interphase


– Meilleure tolérance aux dommages (multifissuration)

• Etudes sur ce matériau


– améliorer les qualités intrinsèques du composite
(tenue sous irradiation, conductivité thermique, propriétés mécaniques)
– Fabricabilité (fibre, traitement de surface, interphase, matrice), assemblage…
– Etanchéification (liner, revêtement…)
– Vieillissement
Les réacteurs de fusion (ITER) : quelques problèmes de matériaux

ITER : un défi pour les matériaux !

I - 6 bobines parcourues par un courant de 45 kA sous 20 kV


généreront un champ de 13 teslas (130.000 gauss)
(le champ magnétique terrestre est de 0,5 G, LHC : 4.000 G)
aimants supraconducteurs : >600 tonnes d’alliage Nb3Sn à –269°C

bobines toroïdales : 420t (90%)


juin 2013 :
bobines poloïdales : 120t (51%)

II - évacuation des flux thermiques intenses : 20 MW/m2


peu de matériaux en sont capables ! (W, composites carbone)
Pour la paroi on envisage des aciers inoxydables
martensitiques (Eurofer)

III – Flux neutroniques intense et très énergétique : 14 MeV


(soit 7 fois plus que les neutrons les plus énergétiques
des réacteurs à fission…
Irradiation, activation…

IV - ITER utilisera la réaction D-T, et donc il faudra


103
produire le tritium nécessaire
divertor

104
Le divertor Destiné au filtrage du plasma

Contraintes sévères :
-flux neutronique (14 MeV) intense (pénétration 10cm)
-flux : 4,5 1017 m-2s-1 (1,4 1025 cm-2 par an)
- 1 MW/cm2
- 3,5 dpa/an acier de cuve : 3 1018 cm-2 par an (107)
3 10-3 dpa/an (103)
« internes » : 3 dpa/an

Choix :
parties « chaudes » : le tungstène W

•bonne conductivité thermique


•faible activation sous flux neutronique
(production Hf, Ta, Re, Os, Ir)
•faible capture de l’hydrogène et de ses isotopes
(formation de bulles H et He)
•très bon module d’Young (410 GPa contre 210 acier)
•faible taux d’érosion par le plasma (pollution faible)

Mais : •fragile (température de transition >> 20°C)


•durée de vie ? (estimée à 2 ans) 105
Certaines zones du divertor (point chaud) seront soumises à des flux de chaleur
importants : de 5 à 10 MW/cm2 pouvant atteindre ponctuellement jusqu’à 20 MW/cm2
La température peut dépasser 1700°C

Il peut y avoir des disruptions (perturbations transitoires),


des ELM (Edge Localised Mode) avec des pointes brèves (0,3 à 0,6 ns) d’énergie
(1 MJ/cm2) pouvant conduire à une fusion locale, des fissures et des fractures

Projet IFMIF (International Fusion Materials Irradiation Facility)(Japon)


étude des matériaux sous irradiation
utilisation de la simulation numérique 106
Composite C/C tissé

107
Couverture tritigène

HCPB(*) HCLL(**)

Matériaux Acier ferrito-martensitique


de structure Eurofer (9Cr – VTaW)
activation réduite
refroidissant hélium
(P, T entrée/sortie) (8 MPa, 300/500 °C)

Multiplicateur Li2TiO3/Li4SiO4, Be Pb-17Li


de neutrons lit de tuiles liquide
(enrichissement 6Li) (40 – 70%) (90%)

Extraction purge du gaz He re-circulation


du tritium (1 bar) lente du PbLi

(* - helium cooled pebbles bed)


(** - helium cool lithium lead)

Conclusion

108
2/17

Un exemple de réacteur de 4ème génération :


Le REACTEUR VHTR

Problèmes matériaux

Réacteur à gaz (He) permettant


d’obtenir des températures très
élevées (1000°C) pour différents
usages :
- production d’hydrogène par
électrolyse thermique de l’eau
- dessalement de l’eau de mer
- traitement des sables bitumineux
- production d’électricité

Cette température élevée pose de gros problèmes de matériaux au niveau


de la cuve, des internes de cuves, du modérateur graphite…
3/17

 Quelques données sur les réacteurs VHTR


Durée de vie (années) 60

Puissance électrique (MWt) 600


 Vue du réacteur
Rendement (%) 48

Gaz refroidisseur Hélium

Modérateur graphite

Pression entrée cœur (MPa) 7.15


Température entrée cœur (°C) 600 estimée

Température sortie cœur (°C) 1000

Débit d’hélium (kg/s) 320


Fluence à 60 ans (n/cm-2)  3 1018
6/17

 Les problèmes matériaux 1 - La Cuve


 Température
Les températures au niveau de la cuve ne sont pas parfaitement définies
(< 500°C selon FRA). La connaissance des propriétés de fluage, du
comportement au vieillissement thermique, … du matériau est nécessaire.

 Soudabilité
L’épaisseur de la cuve est de l’ordre de 250 mm. La possibilité de fissuration
lors du soudage n’est pas à exclure.

 Irradiation
Les fluences fin de vie sont très inférieures à celles rencontrées dans les
réacteurs REP.

 Environnement
Le matériau baigne dans un environnement hélium. Le gaz peut contenir des
impuretés pouvant entraîner des problèmes d’oxydation, de carburation, …

Matériau pressenti

Le matériau pressenti est un C Mn Si P S Cr Mo Ni Nb V


acier de type 9Cr-1Mo grade 91
0,08 0,30 0,20   8,00 0,85  0,06 0,18
(appellation AFNOR
0,12 0,60 0,50 0,02 0,01 9,50 1,05 0,40 0,10 0,25
Z10CDVNb 9-1).
15/17

2 – Le Graphite

Le graphite est utilisé dans les réacteurs VHTR


Pour la réalisation des éléments suivants :
 les blocs combustibles
 Les blocs réflecteurs remplaçables
 les blocs réflecteurs latéraux permanents
 les structures de support de coeur

Les blocs combustibles contiennent l’élément combustible.


 Température en service : 1200°C
 Durée de vie : 3 ans

Les blocs réflecteurs remplaçables (central, latéral externe,


inférieur et supérieur) ont pour rôle de former une structure
annulaire pour les assemblages, minimiser la fuite des neutrons
et limiter l’irradiation sur la cuve.
 Température en service : 500 à 1200°C (suivant l’emplacement)
 Durée de vie : 6 à 30 ans

Les blocs réflecteurs latéraux permanents réfléchissent les neutrons


vers le cœur, limitent le flux sur les structures métalliques.
 Température en service : 500°C
 Durée de vie : 60 ans

Les structures de support de cœur assurent la fonction de support du cœur et du


réflecteur latéral permanent
 Température en service : 500°C
 Durée de vie : 60 ans
16/17

Problèmes rencontrés

 Irradiation

L’irradiation a un rôle important sur :


 Les variations dimensionnelles du graphite
 Les propriétés thermiques du graphite
 Les propriétés mécaniques du graphite

Matériaux disponibles

Les graphites pouvant être utilisés dans les réacteurs VHTR sont des graphites
polycristallins fabriqués à partir de coke de pétrole ou de brai de houille. On
distingue trois grandes familles :
 Les graphites anisotropes
 Les graphites quasi-isotropes
 Les graphites isotropes
17/17

Graphites anisotropes
Fabriqués à partir de coke de pétrole mélangé avec du braide houille. Faible coefficient de
dilatation thermique, bonne conductivité thermique, s’usinent facilement. Gonflent très vite
à forte fluence. A priori, ne seront pas utilisés pour les VHTR.

Graphites quasi-isotropes
Fabriqués à partir de coke de pétrole ou des cokes de brai de houille. Coefficient de dilatation
thermique moyen, conductivité thermique moyenne, s’usinent difficilement. Faible vitesse de
gonflement à forte fluence. Ces graphites sont d’un coût plutôt avantageux.

Graphites isotropes
Fabriqués à partir de coke de pétrole. Fort coefficient de dilatation, conductivité thermique
moyenne, très bonnes propriétés mécaniques, s’usinent assez facilement. Possèdent, sous
irradiation, une très bonne stabilité (comparée aux autres graphites). En général, ces graphites
sont très chers.
Conclusions
Un réacteur nucléaire constitue pour les matériaux un milieu particulièrement
éprouvant : environnement, irradiation, durée de vie…

La majorité des problèmes a été constatée en cours d’utilisation et a


pu être résolue au fur et à mesure
Actuellement, on dispose en France de plusieurs centaines d’années cumulées
d’expériences (et dans le monde de plusieurs milliers) permettant une compréhension
précise des mécanismes de vieillissement des matériaux

La 3ème génération (EPR) bénéficie directement de cette expérience :


meilleure fiabilité, durée de vie augmentée, coût d’utilisation réduit

Les réacteurs de 4ème génération seront de conceptions différentes


(milieux primaires, températures, etc.) et exigeront de nouveaux matériaux…

Il en sera de même des futurs réacteurs de fusion qui succéderont à ITER

Études poussées sur le comportement des matériaux indispensables

Formation de spécialistes scientifiques


(cadres, techniciens, ingénieurs)

Figaro, 4 juillet 2013 115


Annexe :
Les moyens expérimentaux d’études des matériaux nucléaires

1 – Les réacteurs nucléaires d’études

Les réacteurs à faisceaux de neutrons


études des matériaux par diffusion et diffraction de neutrons
•RHF (Institut Laue-Langevin Grenoble)
•ORPHEE (CEA - Saclay )

Les réacteurs d’irradiation des matériaux


•OSIRIS (1966-2015)(CEA Saclay)

Les réacteurs d’études (maquettes : physique des réacteurs)


•EOLE (spectre REP et REB)
•MINERVE (tous spectres) CEA - Cadarache (France)
•MASURCA (spectre rapide)
•BR1 (Belgique)

Les réacteurs de sureté


•Phebus (fusion de cœur des REP) CEA - Cadarache (France)
•CABRI (étude sur le combustible)
SILOE (35 MW) 1963 - 2005

OSIRIS (1966 – 2015)

pile piscine de 70 MWth (Saclay)


destinée :
•à l’étude des matériaux sous irradiation
•à la production de radio-isotopes médicaux (Tc99)

Sera remplacée à partir de


2014 par le réacteur JH
(« Jules Horowitz »)
en construction à Cadarache
Réacteur « Jules Horowitz » (Cadarache)

Pile piscine de 100 MW


Mise en service : 2014
durée de vie prévue : 50 ans

Coût : 500 M€
•50% CEA
•20% EDF
•10% AREVA
•20% autres (UE)

- Irradiation des matériaux


- production de radio-isotopes
Autres réacteurs d’études en Europe

•BR2 (Mol, Belgique) 60 MW


•HPF (Petten, Pays Bas) 45 MW
réacteurs anciens : •HRF (Halden, Norvège) 19 MW
•R2 (Studsvik, Suède) arrêt en 2005
•LVR15 (Řež, Tchequie) 10 MW

•SM2, MIR M1 Dimitrovgrad (Oulyanovsk, Russie)

•La plupart de ces réacteurs seront prochainement mis à l’arrêt


•les réacteurs de Dimitrovgrad sont utilisés par EDF et le CEA

projets en cours de réalisation :

•MYRRHA (Mol, Belgique) neutrons rapides (2012)


•PALLAS (Petten, pays Bas) radio-isotopes médicaux
•PIK (Russie) 100 MW (2011)
•ASTRID (2025, France) prototype de réacteur de 4ème génération (RNR)
2 – Les moyens expérimentaux

Matériaux irradiés (« chauds » Matériaux non-irradiés (« froids »

•expertise après incidents


•combustible usagé
•matériaux expérimentaux

Laboratoires matériaux
Etudes en cellules chaudes classiques
Instruments blindés
- CEA (Saclay, Cadarache, Marcoule…)
- EDF (Les Renardières, Chinon)
- AREVA
- Laboratoires universitaires
et « Grandes Ecoles »

•Laboratoires du CEA
•Laboratoires chauds EDF (CEIDRE, Chinon)
Les moyens expérimentaux

1 – Les essais mécaniques (et/ou chimiques)


-Essais de traction (limite d’élasticité, résistance à la rupture…)
-Essais de résilience (résistance aux chocs, transition ductile-fragile)
-Essais de ténacité (propagation de fissure)
-Essais de fatigue (sollicitations répétées)
-Essais de fluage (sollicitations faible mais de longue durée, à T élevée)
-Essais de corrosion (sans et avec contraintes)

2 – Les techniques d’observation

Microscopie optique montrant l’interface


d’une gaine de combustible en cours de
- Microscopie optique transformation :
la partie épaisse en Zircalloy2 montre
des grains beaucoup plus petits que la
partie mince externe en zircalloy peu allié

- Microscopie électronique par balayage (MEB)

Permet d’observer à fort grandissement ( de x10 à


x100.000) des échantillons massifs avec une très
grande profondeur de champ…
Microscope électronique à balayage

- Microscopie électronique en transmission (TEM-STEM)

Permet d’observer à très fort grandissement ( jusqu’à


x1.000.000) des échantillons minces (structure, diffraction..)

dislocations

cliché de diffraction

Microscope électronique en transmission


- Microscopie en champ proche (tunnel, AFM)

Microscope à
force atomique (AFM)

résolution atomique possible

atomes de Ge
Surface d’aluminium

- Sonde atomique tomographique

Visualisation après reconstruction


d’un petit volume de matière montrant
la distribution des atomes

Ségrégations atomiques
le long d’un joint de grains
3 – Les techniques d’analyse

a) L’analyse chimique globale

•l’analyse chimique
•la spectrométrie de fluorescence X
•les spectrométries d’émission et d’absorption…

b) L’analyse chimique localisée

•Microanalyse X par sonde électronique (EPMA, MEB-EDS)


•Microanalyse par spectrométrie d’émission ionique secondaire (SIMS)

Microsonde Caméca SX100


Spectromètre ionique Caméca IMS3F
Distribution du Si et du Nb dans un acier
obtenues par microanalyse X
On peut observer les ségrégations de
ces éléments aux joints de grains
Zone imagée : 1mmx1mm

Spectre d’émission X d’une


inclusion dans un acier
(volume excité : 1 µm3)

Distribution du bore dans un acier austénitique


Observation des ségrégations aux joints
de grains par spectrométrie d’émission
ionique secondaire
4 – La simulation numérique
Echelle atomique :
simulation de la formation d’agrégats
atomiques après irradiation aux
neutrons dans un acier de cuve.
•dimensions : qq 10 nm
•durée : 10-12 sec

Echelle mésoscopique :
Simulation de la création et de la
propagation de dislocations lors d’un Echelle macroscopie
essai d’indentation par éléments finis

Distribution des contraintes


dans une soudure

Etude de la résistance aux séismes


Codes de comportement etc… du bâtiment réacteur de l’EPR

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