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Permanent Mission of Burundi to the United Nations

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Discours de S.E.M. PAmbassadeur Albert SHINGIRO, Reprÿsentant Permanent du Burundi


aupr6s de I'ONU lots du briefing du Conseil de S6eurit6 sur la situation au Burundi, New York, le
24 mai 2018

Madame Ja Pr6sidente,

!) Je souhaite dÿs l'entame de mon propos vous f61iciter ainsi que votre pays la Pologne pour
l'accession ÿ la pr6sidence tournante de ce Conseil pour le mois de mai. Vous pouvez tout
naturellement compter sur le plein soutien et l'entiÿre coop6ration de ma d61ÿgation pour le reste
de votre mandat.

2) Permettez-moi 6galement de remercier ÿ travers vous Madame la Pr6sidente, les autres


membres du Conseil qui ont toujours soutenu le respect des principes et valeurs de la charte des
Nations Unies dans le traitement de la situation au Burundi par ce Conseil.

3) Qu'il me soit permis aussi de remercier l'Ambassadeur Jurg Lauber, Pr6sident de la


configuration-Burundi de la Commission de consolidation de la paix pour son r61e positif et de
plus en plus grandissant darts le processus de consolidation de la paix au Burundi.

4) L'objet de mon intervention consiste/ÿ partager avec ce conseil les derniers d6veloppements au
Burundi depuis le demier briefing du Conseil sur la situation au Burundi il y a 3 mois dans cette
m6me salle.

5) Sur le plan politique, le Burundi vient de clgturer avec succÿs retentissant le r6f6rendum
constitutionnel qui a eu lieu le 17 mai 2018. Selon les r6sultats provisoires au niveau national
proclam6s le lundi 21 mai 2018 par la Commission Electorale Nationale Ind6pendante (CENI), le
oui ÿ la nouvelle constitution du Burundi a largement gagn6 avec 73,26% avec un taux
participation record de 96,24%. Par ce scrutin, le peuple Burundais vient de prouver /ÿ la
communaut6 internationale sa maturit6 politique et ses capacit6s d'organiser des 61ections
d6mocratiques, libres, transparentes et apais6es avec un budget ! 00% national.

6) Le r6f6rendum du 17 mai 2018 et la campagne de deux semaines qui l'a pr6c6d6 se sont d6roul6s
dans de trÿs bonnes conditions dans tout le pays et au sein de la diaspora. Aucun incident majeur
n'a 6t6 rapport6 it la CENI durant tout le processus jusqu'au jour J. La campagne a 6t6 trÿs
anim6e, plurielle, multicolore et inclusive. Au total, outre le parti au pouvoir, 25 partis politiques
et coalitions de l'opposition ont particip6 il la campagne 61ectorale qui s'est d6roul6e paisiblement
dans le tout le pays avec un sens 61ev6 de tol6rance politique entre les partisans du oui et du non it
la r6vision constitutionnelle.

7) Madame la Pr6sidente, en votant fi 73,26% en faveur de la nouvelle constitution avec un taux


record de participation de 96,24%, le peuple Burundais vient de r6affirmer sa souverainet6, son
Unit6 dans la diversit6, sa coh6sion sociale, sa tol6rance politique, son patriotisme, sa bravoure
ainsi que sa volont6 de s'approprier d6finitivement de la gouvernance politique, 6conomique et
culturelle du Burundi. Le 17 mai 2018 restera un jour inoubliable qui sera toujours grav6 en
lettres d'or dons !'histoire politique du Burundi.

8) Ma d616gation rappelle au passage que la r6forme constitutionnelle qui vient de s'achever avec
succÿs est le rÿsultat de larges consultations menses durant plus d'une ann6e auprÿs de la
population burundaise dons route sa diversit6. I1 s'agit d'un exercice qui vise la stabilit6 it long
terme du pays notamment par la sortie de la p6riode transitoire sous la Constitution de 2005.

9) Au niveau substantiel, la nouvelle constitution respecte pleinement l'accord d'Arusha de 2000


auquet le Gouvernement du Burundi attache une grande importance. Tousles articles substantiels
de l'accord d'Arusha garantissant les principes d6mocratiques, la souverainet6, la cohesion
sociale, la stabilit6 politique, l'unit6 nationale, la justice sociale, la protection des minorit6s, les
quotas ethniques et de genre dons les institutions, la limitation des mandats et la protection des
droits de l'homme ont 6t6 maintenus ou renforc6s. Ce qui se dit sur un soi-disant non-respect de
l'accord d'Arusha relive de la manipulation de l'opinion et de la volont6 de certains acteurs
exogÿnes /ÿ vouloir d6stabiliser le Burundi. Ce comportement qui s'est manifest6 depuis 2015
n'est pus mort et enterr6. Nous en sommes trÿs conscients ! Le peuple reste trÿs vigilant pour
sauvegarder son unitÿ et sa coh6sion. Le degrÿ du patriotisme qui s'est d6velopp6 depuis 2015
chez les Burundais ne laissera aucune fissure/t aucune tentative de d6stabilisation du pays/ÿ partir
de 1 etranr, er.

10) Madame la pr6sidente, jusqu'fi pr6sent, un seul acteur politique, chef d'une coalkion des
ind6pendants d6nomm6e Amizero y'abarundi sur les 26 partis ayant particip6 au scrutin, a
contest6, sans convaincre, l'issue des 61ections r6f6rendaires du 17 mai 2018. Cela a 6t6 fait avant
m6me que les rdsultats officiels provisoires ne soient proclam6s par l'organe comp6tent qui est le
Commission Electorale Nationale Ind6pendante. I1 convient de rappeler que cet acteur politique
n'a jamais reconnu aucun r6sultat 61ectoral depuis qu'il est en politique. I1 s'agit d'une r6cidive
dons la ndgation des r6sultats de toutes les 61ections auxquelles il a particip6. Au cos oÿ cet acteur
r6cidiviste ne retirerait pus sa contestation sans fondement, la sagesse et l'6tat de droit l'obligent
de se conformer au code 61ectoral en saisissant les m6canismes juridiques comp6tents pour g6rer
les litiges 61ectoraux.

11) Pour ce qui est de la couverture m6diatique du r6f6rendum du 17 mai 21118, ma d616gation
salue le travail remarquable de la synergie des m6dias publics et priv6s. En effet, dbs l'ouverture
des bureaux de vote, 15 radios publiques et priv6es ont assur6 en direct la couverture du scrutin
en temps r6el dons les quatre lmlgues les plus parl6es au Burundi. Cette pr6sence m6diatique
permanente a renforc6 le degr6 de trausparence du Scrutin en plus de la forte pr6sence des
mandataires politiques de chaque patti et coalition politique dons tousles bureaux de vote, dot6s
du droit de contresigner les procÿs-verbaux des op6rations de vote aprÿs ddpouillement.

12) Parlant des m6dias, il ne serait pus superflu de rappeler que le Burundi a 6t6 r6cemlnent
injustement et pr6matur6ment condamn6 par certains de ses partenaires pour avoir pris une
mesure de suspension temporaire de deux 6missions de BBC et de VOA pour cause de violation
flagrante des r+gles de d6ontologie journalistique. Au terne d'une rigoureuse investigation, BBC
World service, dans sa lettre du 11 mai 2018 adress6e au Pr6sident du Conseil National de la
Communication du Burundi, a reconnu que les joumalistes impliqu6s dans l'organisation et Ia
conduite de l'6mission << invit6 de la semaine >> avec un invit6 proche de l'opposition radicale
burundaise, ont agi en violation de la d6ontologie professionnelle et des rbgles rigoureuses en
vigueur au sein de BBC.

13) Aprÿs la reconnaissance des faits, la direction de la BBC a alors prdsent6 ses excuses officielles
au Conseil national de la Communication dans sa lettre du 11 mai 2018. Par la mÿme lettre, BBC
s'est engag6e de ne m6nager aucun effort afin que de tels manquements A la d6ontologie du
m6tier de journaliste ne se reproduisent plus dans l'avenir. Le Conseil national de la
communication (CNC) du Burundi a bien accueilli les excuses de la BBC et attend la suite/ÿ
donner au droit de r6ponse que cette radio a promis au Gouvernement du Burundi pour cl6turer
rapidement cette question dans un esprit constructif. Ma d616gation encourage la voix
o d'Am6rique qui a reconnu dons sa lettre du 18 mai 2018 d'avoir diffus6 une information
d6s6quilibr6e sur le Burundi ÿ faire de mÿme.

14) En ee qui eoneerne le dialogue comme moyen de r6solution pacifique des diff6rends politiques
et de consolidation de la paix, le Burundi r6itbre son engament fi consolider la paix, l'unit6, la
stabilit6, la coh6sion sociale, la concorde nationale, l'6tat de droit ainsi que l'ordre d6mocratique
en cours it travers un dialogue permanent.

15) En ee qui eoncerne la situation s&uritaire, le Burundi reste tr& engag6 sur la voie de la paix,
de la stabilit6 et de la r6conciliation nationale. La situation s6curitaire est globalement bonne sur
tout le territoire burundais. En t6moigne l'organisation avec succÿs d'un r6fdrendum
constitutionnel libre, transparent, d6mocratique et apais6 ainsi que l'organisation, du 22 au 23 mai
de la 72ÿme session du Comit6 Ex6cutif de l'Union Parlementaire Africaine (UPA). Au terme de sa
session, I'UPA s'est rdjouie de l'ÿvolution positive de la situation politique, s&uritaire et sociale
au Burundi. Elle estime que cette normalisation de la situation g6n6rate dans le pays devrait
pousser I'UE it normaliser ses relations avec le Burundi en levant les sanctions 6conomiques qui
rnettent en difficultÿs, de fagon injuste, le peuple Burundais. L'UPA a aussi regrett6 la mauvaise
compr6hension et appr6ciation de la situation politique, sociale et s6curitaire au Burundi suite f
. des campagnes de d6sinformation qui inondent la communaut6 internationale. Lors de sa
d6claration it la presse, le pr6sident de I'UPA a dit entre autres etje cite en substance << Ce que se
dit sur le Burundi et ce qu'on voit sur le terrain est diffdrent. Nous avons trouvd un Burundi
viable, paisible, un pays qui a besoin d'Otre appuyO clans ses efforts de rdconciliation et de
ddveloppement ÿ2

16) Pour ce qui est de la coop6ration bilat6rale, le Burundi renouvelle son engament/ÿ renforcer ses
relations d'amiti6s et de coop6ration mutuellement bdn6fiques avec ses partenaires aussi bien
traditionnels et non traditionnels dans un esprit constructif et de respect mutuel. Ensemble, nous
devons fermer la page 2015 et nous projeter vers l'avenir du Burundi, un Burundi tel que nous le
voulons, un Burundi paisible, stable, prospÿre et vivant en harmonie avec ses voisins et les autres
nations du monde.
17) En matiÿre des droits de Phomme, le Burundi poursuit ses efforts en vue de la promotion et la
protection des droits de l'homme aussi bien au point de vue normatif qu'institutionnel. Nous
r6affirmons notre entiÿre cooperation avec la communautÿ internationale dans la protection et
promotion des droits de l'homme suivant les rÿgles de jeu trac&s par la Charte des Nations
Unies.

18) En ce qui concerne le retour des rÿfugi6s, le mouvement de rapatriement volontaire qui a
commencÿ en 2016 se poursuit it un rythme satisfaisant avec I'arriv& de plusieurs milliers de
o citoyens qui s'ÿtaient rÿfugiÿs en Tanzanie notamment. Depuis 2016 i la date d'aujourd'hui plus
de 200.000 Burundais sont dÿjiÿ de retour au pays sur une base volontaire. Et pour 2018, le
Burundi attend 72.000 rapatriÿs en provenance de Yanzanie principalement pour la pÿriode allant
jusqu'au 31 dÿcembre 2018.

19) Dans le domMne de l'humanitMre, le Burundi souhaite que tont appui de la part de la
communautÿ internationale soit orientÿ principalement aux efforts de d&eloppement en cours
dans le pays. L'aide humanitaire devrait se limiter uniquement aux personnes se trouvant en
situation d'urgence.

20) Madame la prÿsidente, je ne saurais terminer mon propos sans rÿitdrer notre demande pressante
de retirer le Burundi de l'agenda du Conseil de S6curit& I1 n'y a aucun critÿre objectif qui justifie
le maintien du Burundi sur l'agenda de ce conseil conform6ment aux prescrits de la Charte des
Nations Unies. Nous ne demandons pas un traitement de faveur, nous demandons que le Burundi
soit traitÿ ÿquitablement comme les Etats membres confonnÿment it la Charte des Nations Unies.

21) La situation qui pr6vaut au Burundi est loin de constituer une menace it la paix et fi la s&uritÿ
internationale, mission principale du Conseil de Sÿcurit& Au contraire, le Burundi participe

o
activement et brillamment aux missions de maintien de la paix dans le monde avec plus de 6
mille hommes et femmes dÿployÿs principalement en Somalie et en Centrafrique. Notre
participation aux missions de paix est un retour d'ascenseur/ÿ la communautÿ internationale qui
est restÿe aux c6tÿs des Burundais durant les moments sombres de son histoire avant la
renaissance de la dÿmocratie en 2005. Le temps et l'ÿnergie allouÿs au Burundi devraient ÿtre
orientals vers d'autres zones de conflits et tensions qui sont de plus en plus nombreuses. Je
demande g ce prestigieux conseil de nous ÿcouter et de prendre en consideration notre appel, dmls
le cas contraire, l'histoire retiendra que le Burundi a ÿtÿ maintenu sur son agenda en dehors des
critÿres dtablis par la Charte des Nations Unies et cela risque de cr6er un precedent dangereux.

Je vous remereie !

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