Les intervenants

Prototype 2017-2018 – De la musique pour la danse à la danse pour la musique

Dans l’ordre des interventions

Pierre-Yves Macé compositeur & Hervé Robbe chorégraphe et directeur artistique du

Programme recherche et composition chorégraphiques – audition stagiaires et tuteurs
Aurélien Richard compositeur et chorégraphe – atelier-conférence
Shlomi Tuizer chorégraphe – atelier-training
Andréa Cera compositeur & Hervé Robbe chorégraphe et directeur artistique du
Programme recherche et composition chorégraphiques – atelier de recherche
Maud Le Pladec chorégraphe & Pete Harden compositeur – atelier de recherche
Pierre-Yves Macé compositeur, Hervé Robbe chorégraphe et directeur artistique du
Programme recherche et composition chorégraphiques & Jean-Christophe Paré directeur
pédagogique Conservatoire national de musique et de danse de Paris – relation auteur-
interprète
DD Dorvillier chorégraphe & Sébastien Roux compositeur – atelier de recherche
Alban Richard chorégraphe, Brigitte Lesne directrice musicale de Discantus & Erwan
Keravec musicien
Conférence-atelier
Par Aurélien Richard – compositeur et chorégraphe

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Aurélien RICHARD est pianiste, compositeur et chorégraphe
Élève d’Eliane Richepin, de Charles Rosen, conseillé par Florent Boffard et Roger Muraro, il a reçu les plus prestigieuses
récompenses dont le Prix Yvonne Loriod-Messiaen et le Prix de la SACEM. Son expérience de chef de chant à l’Opéra National
de Paris et au théâtre musical du Châtelet l'amène à travailler avec William Forsythe, Jiri Kylian et Maurice Béjart, ainsi
qu’avec les Arts Florissants, William Christie et Robert Carsen. Il accompagne les chanteurs les plus prestigieux tels Natalie
Dessay, Renée Fleming, Susan Graham, Claire Lefilliâtre, Jennifer Borghi, Mathias Vidal, Alain Buet, Marc Mauillon... Il donne
également de nombreux récitals et concerts de musique de chambre à travers la France et à l’étranger et se produit dans les
festivals, à la radio et à la télévision. Il crée de nombreuses compositions comme celles de Chrystel Marchand, Oscar
Strasnoy, Miroslav Srnka, Vincent Manac’h, Anthony Girard ou Valery Arzoumanov. Il collabore aux projets chorégraphiques
de Maud Le Pladec, Mié Coquempot, Julia Cima, David Wampach, Mickaël Phelippeau, Gaël Sesboüé, Jonathan Capdevielle,
Cecilia Bengolea et François Chaignaud, et travaille avec le metteur en scène Benjamin Lazar. Compositeur, il remporte le prix
de la meilleure création sonore et musicale du 14e Festival de cinéma Côté Court de Pantin en 2005. Il écrit principalement
pour la danse, tout en composant un cycle d’Études pour piano dédié à Vanessa Wagner et Florent Boffard et un opéra sur
Medeamaterial de Heiner Müller. Récemment, il a entamé une collaboration avec Vanessa Wagner en duo de pianos, et
travaille également avec le Quatuor Diotima, 2E2M, les Cris de Paris et les Siècles. Par ailleurs, il écrit ses propres spectacles
et performances. Les projets Hoketus, Limen et Lamento ont été créés au Printemps de Septembre à Toulouse, à la
Ménagerie de verre à Paris et au festival A domicile à Guissény. Le dernier, Noces/quatuor, a été donné en première au
festival DansFabrik au Quartz de Brest et au Centre national de la danse.

Atelier-training
Par Shlomi Tuizer - chorégraphe

L’enseignement proposé par Shlomi Tuizer tend à relier la prise de conscience des structures du corps au
mouvement dansé. Un travail approfondi dans le rapport au sol, au poids et aux appuis se conjugue à une constante
recherche de la verticalité et l’utilisation des forces opposées. Les variations de détente et de tonicité, les qualités
du geste, la gestion du temps et la projection spatiale sont des notions essentielles. Favorisant le sens du
mouvement, l’accent est mis sur un travail organique, fluide, proche des sensations, proposant à l’interprète des
chemins progressifs vers un corps dynamique et engagé dans l’espace.
Le travail chorégraphique de Shlomi Tuizer, en collaboration avec Edmond Russo au sein de la compagnie Affari
Esteri est imprégné par les nombreux dialogues avec une multitude de styles de musique. Que cela soit une
interrogation première ou un contexte sous-jacent, la musique et l’environnement sonore sont toujours des
matières qui interfèrent dans la dialectique du corps, inhérente à chaque pièce chorégraphique. On nommera la
longue complicité avec le compositeur contemporain Andrea Cera (Airports, Les Avenants, Inside #####, Lings,
MotherTongue, Temperaments), aussi bien que la collaboration fructueuse avec le groupe Rock New Yorkais Elysian
Fields (embrace, Guerrieri e Amorosi, The State). D’autres créations ont fait naviguer l’univers chorégraphique de
la compagnie à travers des œuvres de Ravel (Raveling Hands), Ligeti (Kammerkonzert), ou plus récemment Louis
Andriessen dans The State, pièce créée en 2017 et dans laquelle l’œuvre d’Andriessen De Staat est mise en relation
avec une création musicale du groupe Elysian Fields.
Le rapport entre la danse et la musique est questionné selon le cas de figure. Les dialogues entre les deux arts
varient et appellent à redéfinir les enjeux et les désirs.
Dans le cadre du prototype 5, la pratique physique du matin se prolongera vers une interrogation sur le rapport du
corps et du mouvement chorégraphique à la musique et à la musicalité. A travers des ateliers de recherche et de
composition, plusieurs approches pourraient être proposées, pour questionner l’alliance ou la friction génératrice
entre la danse et l’environnement sonore.

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Shlomi TUIZER – danseur, chorégraphe
Né en Israël, Shlomi Tuizer reçoit sa formation principale à l’école de Bat-Dor à Tel-Aviv.
En 1992 il intègre La Batsheva Dance Company, sous la direction d’Ohad Naharin, où il interprète ses pièces, ainsi qu’un
répertoire plus large incluant des pièces de William Forsythe, Angelin Preljocaj, Jiri Kylian, Russel Maliphant, etc…
Il collabore avec le chorégraphe français Hervé Robbe de 1994 à 2002 en tant qu’interprète sur plusieurs créations, et l’assiste
en remontant plusieurs de ses pièces pour des compagnies et structures pédagogiques en France et à l’étranger. Parallèlement,
il interprète des pièces de Lionel Hoche, Muriel Piqué, et du chorégraphe américain Wally Cardona.
Il entame une recherche personnelle en répondant aux invitations de l’Art Tower Mito au Japon pour créer et interpréter les
duos How soon is now ? en 2002 et B-side en 2003. Il s’associe à Edmond Russo et interprète Stuttering Piece pour ensuite
crée, en collaboration avec lui, leur propre compagnie Affari Esteri en 2004.
En même temps, il poursuit son parcours d’interprète et collabore avec la chorégraphe australienne Joanne Leighton, en
Belgique. Il danse plusieurs de ses pièces jusqu’à 2009.
Au sein de sa compagnie, il réalise le projet « tenses » entre 2005 et 2007 avec ses volets Airports (tenses 1) et Les Avenants
(tenses 2-3). En 2008 il répond à l’invitation du groupe Tenerife DanzaLab en Espagne pour créer les pièces Materia Prima et
Dry Water.
La même année, il collabore à nouveau avec Lionel Hoche, et répond à l’invitation de la SACD pour une création avec Fabrice
Lambert dans le cadre du Vif du Sujet, l’année suivante.
Au sein d’Affari Esteri et en collaboration avec Edmond Russo il crée, aussi en 2009, inside #####, pour 5 interprètes, aux
Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. Lings, une pièce d’Affari Esteri/ Edmond Russo et Shlomi
Tuizer, pour 6 interprètes, est créée au Festival Météores au Havre en mai 2010. Le duo embrace, chorégraphié et interpreté
par Edmond Russo et Shlomi Tuizer, a été créé lors de l’édition 2012 du Festival Faits d’hiver à Paris. En 2014, il crée
Tempéraments dont les premières ont eu lieu à Dijon pendant le festival Art Danse Bourgogne et à Paris au Centre National de
la Danse à Pantin. En 2015, Guerrieri e Amorosi, nouvelle création d'Affari Esteri, est présentée dans le cadre du festival Art
Danse Bourgogne et du festival Faits d’Hiver à Paris.
Shlomi Tuizer est souvent sollicité pour ses qualités de pédagogue et intervient régulièrement dans des nombreuses structures
d’enseignement de la danse en France et à l’étranger.

Collaborer et communiquer.
Atelier de recherche
Par Andrea Cera – compositeur et Hervé Robbe – chorégraphe

Comment "parler de sons" dans un cadre de collaboration multidisciplinaire ?

À partir du début des années 2000, dans le cadre de mes collaborations avec les compagnies de danse, jusqu'à ma
récente activité de sound-designer industriel, je me suis souvent confronté à cette question. À chaque occasion
(une discussion pendant la fabrication d'une performance dansée ou une réunion de briefing sur une nouvelle
fonction à sonifier), il s'agit d'ouvrir un dialogue avec des personnes évidemment animées par un intérêt pour le
son et pour la musique, mais qui ne possèdent pas le vocabulaire technique, ni le ear-training nécessaire pour
pouvoir échanger d'une façon efficace.
Quelles méthodes utiliser pour faciliter une discussion ? Certains utilisent leur voix pour imiter un son souhaité.
D’autres créent un système d'images, ou de mots.
Et aussi: qu'est-ce que c'est qu'une maquette pour un musicien ? Et pour un chorégraphe ? Quand est-il trop tôt
pour faire écouter une esquisse ? Quand est-il trop tard ? Comment peut-on mener une démarche pédagogique
sans tuer la curiosité de nos partners, tout en leur permettant de traverser la complexité de la matière sonore ?
Comment comprendre quel statut nos collaborateurs accordent au son ?
Celles-ci sont quelques-unes des questions dont j'aimerais discuter.
Andrea Cera

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Andrea CERA - compositeur
Né en 1969 à Vicenza en Italie, Andrea Cera est compositeur, designer sonore et auteur d'installations sonores. Après la
conclusion de ses études de piano et de composition au conservatoire de Padoue, il a suivi en 1997/1998 le "Cursus annuel de
composition et d'informatique musicale" de l'Ircam.
Il a collaboré avec plusieurs chorégraphes et metteurs en scène, parmi lesquels Hervé Robbe, le duo ricci/forte, Edmond Russo
et Shlomi Tuizer, Jean-Christophe Maillot, Pascal Montrouge, Vincent Mantsoe, Francesca Foscarini.
En 2004 et en 2005, il a été professeur invité au Fresnoy-studio national des arts contemporains à Tourcoing où il a produit
"NightRun", installation interactive dont la matière sonore est construite à partir des hurlements des visiteurs, et "Reactive
Ambient Music", installation basée sur l'analyse en temps réel du paysage sonore, qui a été reprise en plusieurs occasions les
années suivantes (la dernière en 2012, à la Villa Arson de Nice pour l'exposition "Les Archives Sauvages")
Parmi ses compositions, il faut rappeler "Deliverance" (1998) pour saxophone et électronique, créé pour le Cursus IRCAM; sa
collaboration avec la Nouvelle Cuisine Big Band de Vienne, avec "The Spleen Sunsplash" (1999), "Murder in the MIDIfreaks
Farm" (2001) et "MIDIfreaks Corridor Catapulte" (2004); "Dueling Zombies" (2007) pour ensemble et ordinateur; "Zoom Up"
(2010) pour deux claviers en réseau.
Entre 2010 et 2017 il a collaboré avec l'équipe IMTR de l'IRCAM et Phonotonic pour le projet Urban Musical Game; avec
l'Université de Genova pour une série de recherches sur la sonification du mouvement dansé; et avec l'équipe Perception et
Design Sonores de l'IRCAM et Renault pour de différents projets de sound design liés aux prochaines générations de voitures
électriques.

Atelier de recherche
Par Maud Le Pladec – chorégraphe & Pete Harden – compositeur

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Maud LE PLADEC – danseuse, chorégraphe
Après avoir suivi la formation Ex.e.r.ce au CCN de Montpellier, Maud Le Pladec est interprète pour plusieurs chorégraphes
comme Georges Appaix, Emmanuelle Vo-Dinh, Loïc Touzé, Mathilde Monnier, Herman Diephuis, Mette Ingvartsen ou encore
Boris Charmatz.. Depuis 2010, elle créé ses propres projets, dans lesquels elle traverse les différents types de rapports
entretenus entre un corps et une musique. Elle a notamment créé en 2010 et 2011 deux pièces - Professor et Poetry – qui
forment un diptyque autour de l’œuvre de Fausto Romitelli. En 2012, elle initie « To Bang on a can », projet de recherche et
de création déclinant trois pièces et divers chantiers artistiques sur quatre ans (2012-2015). Ominous Funk et Demo, autour et
à partir de l’oeuvre musicale des compositeurs David Lang et Julia Wolfe, seront le point de départ de ce chantier au long cours.
En 2013, Maud Le Pladec est lauréate du programme Hors les Murs de l’Institut français et effectue dans ce cadre une
recherche à New York sur le courant de la musique post-minimaliste américaine. De cette recherche naissent la création
DEMOCRATY, pièce pour cinq danseurs et quatre batteries (Ensemble TaCtuS) et CONCRETE (2015), projet pour cinq danseurs
et neuf musiciens de l’Ensemble Ictus. En 2015, Maud Le Pladec est invitée par l’Opéra de Lille à collaborer à la création de
l’Opéra Xerse (Cavalli / Lully, mise en scène Guy Cassiers, direction musicale Emmanuelle Haim et Concert d’Astrée). Cette
même année, elle initie un nouveau cycle de créations autour de la parole donnée aux femmes en co-créant Hunted avec la
performeuse New Yorkaise Okwui Okpokwasilli. En 2016, elle travaille à l’Opéra National de Paris sur Eliogabalo (Francesco
Cavalli) avec le metteur en scène Thomas Jolly et sous la direction musicale de Leonardo Garcia Alarcon. Parallèlement, Maud
Le Pladec est artiste associée à La Briqueterie – CDC du Val-de-Marne et continue à danser dans les pièces de Boris Charmatz
(Levée des conflits, Enfant, Manger, 10000 gestes). Depuis janvier 2017, elle succède à Josef Nadj et dirige le Centre
chorégraphique national d’Orléans et a déjà créé 3 pièces dont Borderline en collaboration avec le metteur en scène Guy
Cassiers, présenté au Festival d’Avignon 2017.

Pete HARDEN – composer and guitarist

Pete Harden (UK, 1979) is a composer and performer based in the Netherlands. Moving there in 2000 to pursue composition
studies at the Royal Conservatoire, in The Hague, he studied with Louis Andriessen, Gilius van Bergeijk and Richard Ayres. In
2000 he won the Pro-Arte Guitar Trio Composition Competition, was a winner at the 2004 Apeldoorn Young Composers
Meeting, and has had work featured in the Gaudeamus Music Week. In October 2011 his work ʻforming a petal from a piece
of metalʼ was performed in New York during the SONiC Festival, a celebration of some of the most interesting music written
by composers under the age of 40.
He has worked on a number of large-scale music-theatre pieces, including Carnation (2005), a work for large ensemble and
four cars. Recent works have pursued an interest in information aesthetics, exploring the beauty of data and its representation.
Following a period of research in 2011 most pieces have embraced Just Intonation tuning, including Beating Patterns I and
Beating Patterns II.
He is a founding member of Ensemble Klang, for whom he both plays guitar and organizes the artistic direction of the group.
With the ensemble he has performed across the Netherlands, and in France, Germany, Switzerland, Spain, Belgium, the Czech
Republic, the United Kingdom and the United States.
La relation entre l’auteur et l’interprète
Conférences-ateliers
Successivement par Pierre-Yves Macé – compositeur | Hervé Robbe – chorégraphe | Jean-Christophe Paré –
pédagogue

Tant pour mes travaux pour la danse que pour mes œuvres musicales autonomes, je compose une musique dite
« mixte », associant écriture instrumentale et travail électroacoustique. Cela implique un feedback permanent
entre deux méthodes bien distinctes : d’une part la conception, l’idée, l’écriture musicale au sens traditionnel,
d’autre part, l’enregistrement, le montage, l’édition, la post-production.
Ainsi l’interprète intervient à des moments divers du processus créatif : en amont lorsqu’il s’agit d’étudier les
possibilités d’un instrument ou d’une combinaison instrumentale, en aval lorsque la pièce prend la forme d’une
partition de concert, ou bien au cœur de l’écriture, à travers des stratégies diverses de production de matériau
(consignes, improvisations, partitions graphiques…).
Au terme d’une présentation de mon travail à cette aune, j’inviterai les stagiaires compositeurs à préciser les
modalités de leur future collaboration avec les musiciens de Prototype.
Pierre-Yves Macé

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Pierre-Yves MACE – compositeur
Né en 1980, Pierre-Yves Macé fait partie de cette nouvelle génération de compositeurs à la culture panoramique, manifestant
une même curiosité pour la création « savante » que pour les formes les plus expérimentales du rock et de la musique
électronique, ainsi que pour les autres disciplines artistiques.
Sa culture musicale est avant tout une culture du son : dans le sillage d’un Fausto Romitelli par exemple, son intérêt pour la «
production » et le travail de studio déborde et enrichit le cadre de la composition stricto sensu. Depuis 2002 et la parution de
Faux-Jumeaux, son œuvre s’est développée dans les domaines de la musique instrumentale, de la musique « mixte » et du
travail sur différents supports. Dans Segments et Apostilles, Pierre-Yves Macé prolonge la technique expérimentée avec
Circulations (2003) : des parties solistes ont été d’abord enregistrées et retraitées pour être ensuite diffusées et intégrées à
l’écriture – les instrumentistes nouant ainsi, en quelque sorte, un dialogue avec eux-mêmes. Cette manière dialectique de
rendre le son tangible se retrouve également dans Song Recycle pour piano et bande mono : ici, c’est un travail sur le recyclage
de la voix a cappella – en l’occurrence, les voix, glanées sur YouTube, d’anonymes interprétant leur chanson favorite, de Gabriel
Fauré à Madonna. Un matériau « pauvre » par son origine, mais riche de surprises, que le compositeur altère puis accompagne
au piano. Poussant plus avant cette confrontation, Song Recital, nouvelle œuvre pour ensemble instrumental et chanteuse,
consiste en l’arrangement de certaines chansons de la partie précédente. La voix reproduit ici la transformation
électroacoustique du matériau premier, fidèle au moindre de ses détails, de la respiration à la « fausse note », du chuintement
au timbre voilé.
Parallèlement à ces œuvres « purement » musicales, il collabore avec les artistes Hippolyte Hentgen, les écrivains Mathieu
Larnaudie, Philippe Vasset, Pierre Senges, Julien d’Abrigeon, compose la musique pour les spectacles de Sylvain Creuzevault,
Christophe Fiat, Joris Lacoste, Anne Collod, Fabrice Ramalingom, Marinette Dozeville, Marianne Baillot, Louis-Do de
Lencquesaing. Entre 2007 et 2017, il collabore régulièrement aux activités du collectif pluridisciplinaire l’Encyclopédie de la
parole et vient de créer dans ce cadre Suite n°3 « Europe » pour deux chanteurs et un pianiste.

Hervé ROBBE – chorégraphe (1961 – France)

Depuis plus d’une trentaine d’année, Hervé Robbe (chorégraphe danseur né en 1961 à Lille, FR), est l’acteur et le témoin
curieux d’un foisonnement créatif de la danse.
Parallèlement à des études d’architecture, il a été formé à Mudra, l’école de Maurice Béjart à Bruxelles. Sa carrière d’interprète
a débuté en dansant le répertoire classique et néoclassique. C’est dans un contexte qui porte un regard neuf sur la danse et
autorise des gestes inédits, de nouvelles représentations des corps, qu’il a commencé Sa production chorégraphique en 1987,
au sein d’une première compagnie Le Marietta Secret. Sa démarche artistique s’est nourrie et a questionné les enjeux corporels
et esthétiques de la modernité et de la postmodernité en danse, et s’est enrichie de confrontations culturelles, lors de séjours
d’échanges et de créations en particulier aux Etats-Unis et au Japon.
En 1999 il est nommé directeur artistique du Centre Chorégraphique National du Havre Haute-Normandie. Durant treize
années au sein de cette structure, de nombreuses expériences artistiques et de multiples échanges se sont partagés avec des
individus, des publics, des artistes et des partenaires. Il fait le choix en janvier 2012 de quitter cette institution et de continuer
son aventure d’artiste et de pédagogue au sein d’une nouvelle structure de production nommée TRAVELLING & CO. Au fil des
années, son travail s’est sophistiqué, associant à la présence chorégraphique, des univers ou des dispositifs architecturaux,
plastiques, vidéographiques, sonores et technologiques. À ce jour il a créé plus de quarante-huit spectacles chorégraphiques,
qui ont été diffusés dans l’ensemble du territoire français et à l’international.
Hervé Robbe, tout en poursuivant son travail personnel au sein de sa compagnie TRAVELLING & CO, a pris ses fonctions de
directeur artistique du Programme Recherche et Composition Chorégraphiques à la Fondation Royaumont en avril 2013 et a
initié deux nouveaux programmes de formation : Prototype et Dialogues. Depuis la rentrée 2017 et pour trois ans, il est artiste
associé au CNDC d’Angers.

Jean-Christophe PARE – danseur-pédagogue (1957 – France)

À 18 ans il intègre le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et suit parallèlement les cours de Serge
Golovine et Raymond Franchetti. Il entre au Ballet de l'Opéra national de Paris en 1976 où il est nommé premier danseur en
1984. Membre du GRCOP de 1981 à 1988, sous la direction de Jacques Garnier, il danse des oeuvres de Dominique Bagouet,
Carolyn Carlson, Lucinda Childs, Merce Cunningham ou Régine Chopinot, et commence à s'intéresser à la danse baroque,
notamment auprès de Francine Lancelot. Son interprétation est particulièrement remarquée dans le rôle du Sommeil d’Atys
(William Christie, Jean-Marie Villégier et Francine Lancelot, Théâtre national de l'Opéra-Comique, 1987). En 1991, il
démissionne de l'Opéra de Paris et rejoint des compagnies de danse contemporaine dirigées par Jean Guizerix et Wilfride
Piollet, Daniel Larrieu, François Raffinot, François Verret ou Andy Degroat. Prix d'interprétation au Concours de Bagnolet 1978,
il devient inspecteur de la danse au Ministère de la culture en 2000, puis prend la direction de l'école supérieure de danse de
Marseille en 2007. En mars 2014, il est nommé à la direction des études chorégraphiques du Conservatoire national supérieur
de musique et de danse de Paris.

Split-screen et Algorithme
Atelier de recherche
Par DD Dorvillier – chorégraphe & Sébastien Leroux – compositeur

Nous concevons des spectacles où danse et musique sont construites de manière autonome mais à partir des
mêmes consignes, et où, à l'image d'un split-screen cinématographique, les mêmes séquences sont données à
voir plusieurs fois selon des associations ou à partir de points de vue différents. Nous cherchons à composer les
règles du jeu et non pas ses résultats. Nous proposons aux membres de l'atelier de travailler avec nous sur ces
thématiques. A savoir imaginer puis mettre en œuvre des partitions, des "algorithmes" pouvant se décliner sous
la forme de danses ou de musiques.

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DD DORDILLIER – chorégraphe, interprète, enseignante, directrice artistique.
Du travail de DD Dorvillier surgissent des questions concernant les relations complexes entre l’abstraction, la corporalité, le
langage, la perception, le sens. Sa pratique est à la fois conceptuelle et physique, et s’appuie souvent sur des sources externes
pour construire ses partitions, et matériaux chorégraphiques. La recherche sur la relation (ou non-relation) musique/danse,
ainsi que le travail avec la lumière en tant que matière artistique sont souvent moteurs pour ses œuvres.
Le parcours artistique de DD Dorvillier commence à New York en 1989. À partir de 1991, elle vit et travaille à Brooklyn, à la
Matzoh Factory, une ancienne usine convertie en lieu de création, de spectacles et de fêtes, avec la chorégraphe Jennifer
Monson. En 2010, elle s’installe en France. Son travail de création et d’interprétation est primé par des Bessie Awards.
Au fil de ses créations, une démarche importante autour des relations son, lumière, et mouvement est développé, avec
« Nottthing Is Importanttt » (2007) suite de trois pièces autonomes – une danse, un film, et une installation sonore ; « CPAU,
Get Ready! » (2009) tryptique qui se confronte à l’impossibilité de comprendre la chorégraphie en termes linguistiques et
« Danza Permanente » (2012), un quatuor à cordes transposé en mouvement par quatre danseurs. Ces trois pièces sont créées
en collaboration avec la compositrice Zeena Parkins et le créateur lumière Thomas Dunn. Elles sont présentées à New York
dans des lieux comme The Kitchen ou New York Live Arts mais aussi en France (Atelier de Paris / Carolyn Carlson, Rencontres
Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis), Belgique (Playground Festival/STUK, Kaaitheater, DeSingel), Autriche
(Impusltanz), Allemagne (Künstlerhaus Mousonturm, Hebbel am Ufer).Sa dernière création « Extra Shapes (2015),
collaboration avec le compositeur Sébastien Roux et le créateur lumière Thomas Dunn, programmée au Festival Les Musiques
2016, au Centre Pompidou en 2017, tourne à l’international.
Sébastien ROUX – compositeur
Né en 1977, Sébastien Roux compose de la musique expérimentale qu’il donne à entendre sous la forme de disques, de
séances d’écoute, d’installations ou parcours sonores, d’œuvres radiophoniques. Il travaille autour des questions de l’écoute,
de l’espace sonore et de la composition à partir de contraintes formelles.
Depuis 2011, il développe une approche basée sur le principe de traduction sonore, qui consiste à utiliser une œuvre pré-
existante (visuelle, musicale, littéraire) comme partition pour une nouvelle pièce sonore.
Ce procédé a donné lieu à « Quatuor », d’après le 10ème Quatuor de Beethoven et « Nouvelle », pièce radiophonique basée
sur «  La légende de Saint Julien l’Hospitalier » de Flaubert.
Le développement le plus récent de ce processus de traduction est « Inevitable Music », dont la démarche vise à utiliser les
règles et les techniques des dessins muraux de Sol LeWitt à des fins sonores. En parallèle, Roux collabore régulièrement avec
des artistes issus de différentes disciplines. Il travaille avec l’auteure Célia Houdart et le scénographe Olivier Vadrot sur des
projets transdisciplinaires et in situ. Il a également réalisé l’environnement sonore de plusieurs pièces chorégraphiques de
DD Dorvillier, Sylvain Prunenec et Rémy Héritier.
Il a bénéficié de commandes et de résidences de la part de EMPAC (USA), de Deutschland-radio Kultur, de la WDR
(Westdeutscher Rundfunk), du ZKM (Zentrum für Kunst und Medientechnologie), de la RSR (Radio Suisse Romande), du GRM
(Groupe de Recherches Musicales), de la Scène Nationale de Montbéliard, de La Muse en Circuit – Centre National de
Création Musicale, de CESARE et du gmem–CNCM-marseille. Il a été lauréat de la Villa Médicis hors-les-murs (USA, 2012) et
du concours d’art radiophonique de La Muse en Circuit. Il a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome pour la saison 2015-
2016.

TRESSER
Atelier de recherche
Par Alban Richard – chorégraphe, Brigitte Lesne – chanteuse et directrice artistique de l’ensemble Alla francesca
et Discantus – et Erwan Keravec – sonneur de cornemuse

Tresser c’est entrelacer des matériaux pour construire un objet. Lors de cet atelier de recherche, je vous proposerai
de partager les questions que je pose dans mes pièces chorégraphiques. Comment tresser les corps des interprètes
et une œuvre musicale? Quels choix opérer en fonction des matériaux choisis, des œuvres, de l’histoire des
formes ?
Nous échangerons avec Brigitte Lesne autour des musiques médiévales, avec Erwan Keravec autour des musiques
improvisées Nous partagerons certainement un temps sur les notions de durée, et de pulsation. Nous
questionnerons les rapports possibles aux formes musicales, aux structures, à la partition, aux procédés d’écriture,
aux processus de composition… Ce sera surtout l’occasion de vous proposer des pistes de réflexions et de curiosités
sur ce médium qui me met toujours en mouvement : la musique.

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Alban RICHARD – danseur, chorégraphe
Parallèlement à des études musicales et littéraires Alban Richard rencontre la danse contemporaine. Il sera interprète entre
autre pour Odile Duboc, Christine Gaigg, Olga de Soto et Rosalind Crisp.
Il fonde l’ensemble l’Abrupt en 2000 et crée un répertoire d’une trentaine d’œuvres. Son écriture est processuelle, tramée de
plusieurs partitions – pour la danse, la musique, la lumière et les costumes.
Depuis sa création, l’ensemble l’Abrupt a été en résidence au Théâtre de Vanves, au Centre National de la Danse de Pantin, au
Forum du Blanc-Mesnil, au Théâtre Louis Aragon de Tremblay-en-France, à la Scène Nationale d’Orléans, au Prisme centre de
développement artistique de Saint-Quentin-en-Yvelines, au Théâtre National de Chaillot, au Théâtre Paul Eluard (tpe) à Bezons
puis au Théâtre 71, scène nationale de Malakoff.
En lien avec le monde musical, il collabore avec l’ensemble Alla francesca, les Talens Lyriques, les Percussions de Strasbourg,
les ensembles Instant Donné, Alternance, l’IRCAM, et les compositeurs Laurent Perrier, Raphaël Cendo, Jérôme Combier, Robin
Leduc…
Alban Richard est également un artiste de commandes. Depuis quelques années des installations-performances ont été
déposées au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, au Musée du Louvre, au Musée du Quai Branly, au Musée Guimet, à la
Abu Dhabi Art Fair…
En septembre 2015, Alban Richard prend la direction du centre chorégraphique national de Caen en Normandie.
Brigitte LESNE – chanteuse et directrice artistique d’ensembles
Après des études musicales aux conservatoires de Pantin et Bobigny, Brigitte Lesne se tourne vers l'étude des musiques les
plus anciennes à la schola cantorum de Bâle. Elle se perfectionne également en chant grégorien et paléographie auprès de la
musicologue Marie-Noël Colette et poursuit sa formation en intégrant toute jeune les ensembles Alia musica (Italie), puis Gilles
Binchois (France) avec lequel elle se produit entre le milieu des années 80 et 90. Simultanément, elle poursuit des études de
lettres hispaniques, et consacre son mémoire de maîtrise au "misteri d'Elx", exceptionnel témoignage musical du théâtre
religieux médiéval. Très tôt elle est appelée à transmettre ses connaissances, et s'investit fortement dans les activités du Centre
de musique médiévale de Paris, où elle propose régulièrement des ateliers thématiques et pratiques ouverts aux
professionnels et aux amateurs.
Au début des années 90 elle cofonde l'ensemble Alla francesca, qu'elle codirige aujourd'hui avec le flûtiste Pierre Hamon.
Simultanément, elle fonde l'ensemble de voix de femmes Discantus qu'elle dirige depuis sa création. Pour ces deux ensembles,
outre son travail de soliste et de direction musicale, elle conçoit des programmes, effectue les transcriptions, réalise des
arrangements… Elle se produit aussi dans différentes formules en récital : – En solo, ressuscitant l'univers des chansons de
femmes et des langues romanes anciennes, d'abord avec un premier CD, Ave Eva, puis avec un nouveau programme, La lyrique
romane, miroir de la femme, où elle intègre aussi le "dire" ; – En duos ou en trios avec ses amis musiciens passionnés comme
elle par les musiques du Moyen Âge. Sensible aux rencontres et aux passerelles artistiques, elle intègre volontiers certaines
musiques traditionnelles ou créations contemporaines dans ses programmes. Des compositeurs comme Philippe Schoeller ou
Jérôme Combier ont écrit pour elle. En 2016 : parution d'un nouveau CD Discantus, création de plusieurs programmes Alla
francesca ou Discantus, première expérience scénique avec la danse contemporaine…

Erwan Keravec – sonneur de cornemuse

Musicien traditionnel breton, Erwan Keravec est un sonneur de cornemuse écossaise au parcours éclectique. Du couple
traditionnel avec Guénole Keravec à l’improvisation libre avec Mats Gustafsson, Beñat Achiary, il compose, joue, improvise
pour la danse de Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh, Gaëlle Bourges, Mickaël Phelippeau, Alban Richard…
Il mène Urban Pipes, projet présentant son travail d’improvisateur et de compositeur sur une envie de cornemuse éloignée de
sa culture d’origine.
Il est dédicataire d’œuvres de musique contemporaine pour cornemuse solo de Bernard Cavanna, Philippe Leroux, François
Rossé, Benjamin de la Fuente, Xavier Garcia et Susumu Yoshida ; il a aussi créé celles de François Sarhan, Sébastien Béranger
et Zad Moultaka. Il développe le programme VOX pour cornemuse et voix avec Oscar Bianchi, Oscar Strasnoy, José-Manuel
Lopez Lopez et Philippe Leroux, et ainsi que le programme SONNEURS pour quatre sonneurs et électronique avec Wolfgang
Mitterer, Samuel Sighicelli et Susumu Yoshida.
Erwan a été artiste associé au Quartz, scène nationale de Brest de 2014 à 2017 ainsi qu’au Théâtre de Cornouaille, scène
nationale de Quimper de 2011 à 2015. Il est à présent en résidence au Théâtre d’Orléans, scène nationale d’Orléans et au
Théâtre de Vanves, scène conventionnée de Vanves pour la saison 17/18 ainsi qu’au Parvis, scène nationale de Tarbes pour
l’année 2018.