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OUbs022122
OUbs023122
All rights reserved. No part of this course may be reproduced in any form by any means
without prior permission in writing from:
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Introduction v
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Ce cours est destiné aux étudiants qui ont besoin de connaissances juridiques de base mais
ne suivent pas une formation juridique proprement dite.
Ce cours présente l’essentiel de la théorie générale du contrat en droit mauricien. Son
contenu permet de se familiariser avec les règles qui forment un contrat, son exécution et
les conséquences du non-respect des obligations contractuelles.
iv
6
Le droit des contrats est une branche du droit civil mauricien qui est régi par le Code civil
mauricien (CCM). Ce code civil, aussi connu comme le Code Napoléon, est hérité du droit
français mais a fait l’objet de divers amendements au fil des années dans le but de réglementer le
droit civil dans le contexte mauricien. Un contrat est un instrument indispensable dans la vie en
société par lequel les parties s’engagent sur la base d’un consentement mutuel, par exemple, un
contrat de vente, un contrat de travail ou un contrat d’assurance.
Le terme « obligation » signifie « dette, engagement ou encore tout devoir » qui pèse sur une
personne. Au niveau juridique1, l’obligation, ou droit personnel, se définit comme le lien de droit
par lequel une ou plusieurs personnes (le ou les créanciers) peuvent exiger d’une ou de plusieurs
autres personnes, l’exécution d’une prestation de faire, de ne pas faire ou de donner ou de ne
pas donner. L’obligation de faire astreint le débiteur à exécuter un travail ou un service tandis
que l’obligation de ne pas faire astreint le débiteur à ne pas exécuter un travail ou un service.
L’obligation de donner oblige le débiteur de transférer la propriété d’une chose au créancier
tandis que l’obligation de ne pas donner astreint le débiteur à ne pas donner quelque chose (ne
pas divulguer les informations confidentielles relatives à son travail). Dans toute obligation, il y
a un devoir, mais tout devoir n’est pas une obligation. L’obligation est un lien de droit et l’on
distingue entre une obligation naturelle et une obligation civile3.
Une obligation naturelle est comme un devoir de conscience et n’est pas sanctionné par le
droit. Des devoirs de conscience peuvent être transformés en obligations naturelles. Par exemple,
la loi ne prévoit pas d’obligation alimentaire entre frères et sœurs, mais si une personne verse une
pension à un frère dans le besoin, elle ne peut pas en demander le remboursement et doit même
continuer les versements tant qu’elle a des ressources suffisantes4.
L’obligation naturelle a sa source dans la morale, la religion ou même la courtoisie et n’est pas
assortie de sanction étatique5. Le débiteur d’une obligation naturelle n’est pas juridiquement
tenu, s’il n’exécute pas son obligation, aucune action n’est possible contre lui. Une obligation
1 TERRE, F. et al. Droit civil, les obligations, 9ème édition, Précis Dalloz, 2005, p1.
2 FLOUR, J. et AUBERT, J-L., Droit civil, les obligations.1. L’acte juridique, 11ème édition, Armand Colin, 2004, p24.
3 MALAURIE, Ph. et al, Les obligations, 2ème édition, Defrénois, 2005, p1.
4 LEGIER, G., Droit civil, les obligations, 16ème édition, Dalloz, 1998, p5 ; FLOUR, J. et AUBERT, J-L., (n 2), p24.
5 LEGIER, G., (n 4), p1.
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Quant à l’obligation civile, elle constitue un lien de droit entre deux personnes qui fait de
l’une d’elles, un créancier et de l’autre, un débiteur. Dans un contrat de vente, le vendeur de la
chose sera le créancier du prix de la chose et l’acheteur de la chose sera le débiteur du prix de la
chose. Son exécution forcée peut être exigée en justice et réalisée avec l’aide de la force publique.
L’obligation juridique est tout devoir imposé par la loi, dans l’intérêt de tous, sans qu’il y ait de
créancier particulier8.
Le contrat est un acte juridique, une source d’obligation issue d’un accord valable de volontés
et constitue une manifestation de volonté dont l’objet est de produire des effets de droit. Le
contrat est une convention qui génère des obligations par lesquelles une ou plusieurs personnes
s’obligent, envers une ou plusieurs autres personnes, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque
chose9. L’obligation contractuelle peut être susceptible d’évaluation pécuniaire (une somme
d’argent par exemple) ou encore l’obligation contractuelle peut être en nature, c’est-à-dire une
obligation dont l’objet n’est pas une somme d’argent. Le contrat génère des obligations dont
l’étendue peut être prévue contractuellement. Par exemple, un contrat de prestation de services
prévoyant le prix et le type de prestation offerte.
Il suppose un accord de volonté entre deux personnes au moins, à savoir, les « parties
contractantes ». Ces parties seront en principe, les seules personnes liées par cet accord avec des
bénéfices ou des charges. Le contrat ne peut normalement pas s’imposer à des personnes qui
n’y ont pas donné leur accord de volonté. Le contrat ne lie que les parties au contrat. En règle
générale, les tiers ou d’autres personnes ne peuvent en profiter ni en souffrir car elles ne sont pas
parties au contrat. Un contrat est dépourvu d’effets, du moins d’effets directs à l’égard des tiers10.
Ainsi, le contrat est un acte juridique conventionnel alors qu’un acte juridique unilatéral provient
d’une seule volonté (par exemple, un testament). Le contrat est un accord de volonté destiné à
produire un effet de droit par exemple créer des obligations ou mettre fin à des obligations. Il n’y
a généralement pas de grande différence entre la convention et le contrat, mais la capacité de
contracter est souvent beaucoup plus stricte que celle qui est exigée pour conclure une convention
transmissive ou extinctive d’obligation.
6 FLOUR, J. et AUBERT, J-L., (n 2), p24. 11 Les quasi-contrats sont les faits purement volontaires de l’homme, dont
7 Article 205 CCM. L’article 207 CCM énonce il résulte un engagement quelconque envers un tiers, et quelquefois un
que ces obligations sont réciproques. engagement réciproque des deux parties (article 1371 CCM).
8 LEGIER, G., (n 4), p2. 12 Un délit est un fait illicite et dommageable commis volontairement. Tout
9 Article 1101 CCM. fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui
10 Article 1165 CCM. par la faute duquel il est arrivé, à le réparer (article 1382 CCM).
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Nous verrons dans ce cours, l’essentiel de la théorie générale du contrat dans le contexte local
avec les fondements et classifications des contrats, les conditions de formation du contrat, la
nullité du contrat, l’exécution du contrat et la responsabilité contractuelle.
Exercices
Résumé
Ce chapitre introductif traite brièvement de la notion d’obligation, des grandes
catégories d’obligations, des sources d’obligations ainsi que du contrat comme
source d’obligation pour les parties contractantes.
2. TERRE, F. et al. Droit civil, les Obligations, 9ème édition, Précis Dalloz, 2005,
p1-19.
13 Un quasi-délit est un fait dommageable résultant d’une négligence ou d’une imprudence (sans intention de causer un
dommage à autrui). L’on est responsable du dommage causé par sa négligence ou par son imprudence (article 1383 CCM).
14 Article 1370 CCM.
vii 9
Exercices
1. Le principe de l’effet relatif des contrats est-il toujours applicable dans la
société mauricienne?
2. « Rien n’oblige deux personnes à contracter mais lorsqu’elles contractent, elles
doivent respecter le contrat ». Qu’en pensez-vous ?
3. La loi X s’applique à tous les contrats de vente quant aux immeubles depuis
janvier 2000. M. Anthony a acheté un immeuble de trois étages depuis mars
2010. La loi nouvelle Y sur les contrats de vente quant aux immeubles a été
votée en décembre 2013. Quelle loi va s’appliquer au contrat de M. Anthony ?
4. Lisez l’arrêt suivant de la Cour suprême :
Teka c. Public Works Department (1954 MR 6)
Faites un résumé des faits, des arguments majeurs utilisés par les parties, du
problème de droit et de la solution de l’arrêt.
Résumé
2.1. C
lassifications des contrats consacrées par un article spécifique du Code
civil mauricien
29 Article 1102 et suivants CCM. civil ou de manière traditionnelle et récente) est présentée
30 Cette répartition des classifications des contrats (c’est- par plusieurs auteurs notamment, Flour et Aubert, (n 2),
à-dire, les classifications des contrats selon qu’elles sont p58-65, Légier, (n 4) p10-16, Terré et al, (n 1), p70-94.
mentionnées de manière expresse par un article du Code 31 Article 1102 CCM.
civil et selon qu’elles ne sont pas consacrées par le Code 32 Article 1103 CCM.
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Exercices
1. Que signifie une promesse de vente unilatérale et quelle est son importance?
2. Dans quelles circonstances un contrat est-il considéré comme un contrat avec
intuitus personae?
3. Un contrat de travail doit-il être à durée déterminée ou indéterminée ?
4. Un groupe de contrats peut poser des problèmes juridiques différents d’un
contrat unique. Qu’en pensez-vous?
Résumé
Ce chapitre traite des classifications des contrats selon qu’elles sont consacrées
par un article du Code civil mauricien ou selon qu’elles ne font pas l’objet de
dispositions spécifiques dans le Code civil. D’autres contrats sont plus récents et
n’ont pas de classification spécifique. L’intérêt d’effectuer de telles classifications est
également souligné dans les différentes sous-sections.
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Selon l’article 1108 CCM, quatre conditions sont essentielles pour qu’une convention soit valide.
Le consentement de la partie qui s'oblige, sa capacité de contracter, un objet certain qui forme la
matière de l'engagement et une cause licite dans l'obligation sont nécessaires. Le contrat est formé
quand les conditions essentielles de formation du contrat sont réunies, à savoir, le consentement,
la capacité, l’objet et la cause, sous réserve d’inexistence du contrat. Dans ce chapitre nous
étudierons le consentement comme condition de formation du contrat.
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3.3.1. L’erreur
Article 1110 CCM :
L’erreur n’est une cause de nullité de la convention que lorsqu’elle tombe sur la substance
même de la chose qui en est l’objet.
Elle n’est point une cause de nullité lorsqu’elle ne tombe que sur la personne avec laquelle on
a l’intention de contracter, à moins que la considération de cette personne ne soit la cause prin-
cipale de la convention.
Une des parties contractantes peut se tromper sur un élément essentiel du contrat tout en
s’engageant contractuellement. L’erreur peut provenir d’une fausse appréciation de la réalité65.
L’erreur doit porter sur un élément essentiel du contrat pour être admise. Si l’erreur est admise,
une partie peut demander la nullité du contrat.
Le Code civil mauricien prévoit que si l’erreur porte sur la substance ou les qualités substan-
tielles de la chose du contrat (l’acheteur croit acheter un tableau authentique), l’erreur est une
cause de nullité. L’erreur doit être déterminante et doit avoir influencé la partie contractante à
conclure le contrat.
Les qualités substantielles du contrat doivent avoir été convenues entre les parties ou porter
sur un élément qui est compris dans le champ du contrat en question. La victime de l’erreur doit
prouver qu’elle a eu une représentation inexacte de la réalité. Ici, ce qui était convenu entre les
parties ne correspond pas à ce que la victime de l’erreur avait compris. La qualité substantielle
63 Ibid, p133.
64 Article 1109 CCM.
65 FLOUR, J. et AUBERT, J-L., (n 2), p135.
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3.3.2. Le dol
Article 1116 CCM :
Le dol est une cause de nullité de la convention lorsque les manoeuvres pratiquées par l'une des
parties sont telles, qu’il est évident que sans ces manoeuvres l'autre partie n’aurait pas contracté.
Il ne se présume pas et doit être prouvé.
Une personne peut être amenée à contracter par des tromperies, des mises en scènes ou des
manœuvres pratiquées par l’autre partie contractante. Le dol est proche de l’erreur mais au lieu d’être
une erreur spontanée, le dol peut être une erreur provoquée par ces manœuvres ou tromperies.
L’intention de tromper doit être prouvée et ne peut pas être présumée. La preuve des manœuvres
ou tromperies doit être apportée par la victime du dol. Un dolus malus (un mensonge ou publicité
mensongère) est exigé et non un dolus bonus (une exagération par le vendeur sur les qualités d’une
crème pour traiter la chute de cheveux menant à l’achat de cette crème dans une foire).
Des mensonges ou réticences dolosives peuvent constituer un dol. Affirmer des faits contraires
à la réalité ou omettre de donner des informations essentielles pour provoquer une erreur peut
aussi être un dol.
La manœuvre dolosive doit provenir en principe de l’autre partie contractante mais peut aussi
provenir de tiers complices.
Le dol doit être déterminant amenant la victime à contracter.
66 Article 1110 alinéa 2 CCM.
67 Selon l’article 1382 CCM.
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3.3.3. La violence
Article 1111 CCM :
La violence exercée contre celui qui a contracté l’obligation est une cause de nullité, encore
qu’elle ait été exercée par un tiers autre que celui au profit duquel la convention a été faite.
La violence est une contrainte physique ou morale exercée sur une personne pour qu’elle
contracte. La violence peut affecter une personne physique ou morale. L’acte de contrainte doit
être déterminant et de nature à influencer une personne raisonnable. La violence est considérée
comme injuste et illégitime et peut inspirer à une personne la crainte d'exposer sa personne ou
sa fortune à un mal considérable et présent70. L’âge, le sexe et la condition des personnes sont
des éléments à considérer pour évaluer si l’acte de contrainte a inspiré la crainte d'exposer sa
personne ou sa fortune.
La violence est une cause de nullité du contrat, non seulement lorsqu'elle a été exercée sur
la partie contractante mais encore lorsqu'elle l'a été sur son époux ou sur son épouse, sur ses
descendants ou ses ascendants71.
Cependant la crainte révérencielle envers un ascendant doit être accompagnée de violence
pour être une cause de nullité72.
La violence peut émaner du cocontractant ou d’un tiers.
La violence est sanctionnée par la nullité relative à la demande de la victime dans les 5 ans à
dater du jour où la violence a cessé. La nullité peut être réclamée seulement pour partie, afin de
faire disparaître l’avantage excessif. Un contrat ne peut plus être attaqué pour cause de violence,
si depuis que la violence a cessé, ce contrat a été approuvé, soit expressément, soit tacitement, soit
en laissant passer le temps de la restitution fixé par la loi73.
La victime peut également intenter une action contre l’auteur de la violence (et ses
complices) pour obtenir des dommages et intérêts74. Tout fait quelconque de l’homme qui cause un
dommage à autrui, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer75. A Maurice, le délai
pour agir pour les actions personnelles76 est de 10 ans.
68 Voir en ce sens, l’arrêt Soobhee M.Y. c. St Géran Hotel 73 Article 1115 CCM.
1999 SCJ 75. 74 Voir l’arrêt Mahadeo c. Ragoobeer et autres 2009 SCJ 26.
69 Voir l’arrêt Mahadeo c. Ragoobeer et autres 2009 SCJ 26. 75 Article 1382 CCM.
76 Cette action est possible en cas de violation d’un droit
70 Article 1112 CCM.
71 Article 1113 CCM. personnel. Voir l’article 2270 CCM.
72 Article 1114 CCM.
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Résumé
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l L
a solution juridique en cas de déséquilibre de la valeur de l’objet dans certains
contrats
l L’importance de la cause comme condition de formation d’un contrat
lL
es conséquences du non-respect des règles quant à l’objet et la cause dans un
contrat
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84 LEGIER, G., (n 4), p41. 86 Voir les articles 1674 et suivants CCM.
85 La simple lésion donne lieu à la rescision en faveur du 87 Un meuble est un bien que l’on peut déplacer.
mineur non-émancipé par mariage contre toutes sortes de 88 Article 1674 CCM.
conventions (article 1305 CCM). 89 Article 1675 CCM.
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Exercices
1. Le 3 juin 2013, Pedro a hérité d’une belle villa de sa mère décédée le 5 septem-
bre 2012. Pedro a 30 ans et a eu un enfant d’une liaison secrète avec sa cousine
Lina, 23 ans. L’enfant est né le 6 mai 2006.
Santos (40 ans) voulait acheter cette villa du temps où vivait le père de Pedro mais
ce dernier a toujours refusé de vendre la villa. Le 10 décembre 2013, Santos a
découvert le secret de Pedro et de Lina par hasard. Depuis, un proche de Santos
fait continuellement des menaces de divulguer l’existence de cet enfant à la famille
de Pedro et de Lina.
Lina a tellement supplié Pedro de vendre cette villa à Santos que finalement Pedro
a cédé la villa à Santos pour la somme de Rs 1350 000.
En fait, la villa vaut Rs 4 600 000. Pedro est vraiment très peiné par tout ceci et
vous demande votre avis.
2. Quelle est l’importance de l’objet dans la formation d’un contrat ?
3. Différenciez la notion de cause de celle de l’objet dans un contrat.
4. Lisez l’arrêt suivant de la Cour suprême :
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lL
es raisons qui empêchent une personne considérée comme incapable par la loi,
de contracter
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102 Article 498 CCM. 104 Selon l’article 1595 CCM, le contrat de vente ne peut
103 Qui abroge la loi de 1906 sur l’état mental altéré ( Lunacy avoir lieu entre époux normalement, sauf dans les cas
Act) et a été proclamée par la loi numéro 5 de 1999. stipulés par le Code civil.
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Exercices
1. M Lambert, le directeur d’une entreprise fit une promesse unilatérale de vente
à M Xavier quant à l’une de ses maisons, le 1er janvier avec une option sur
l’achat de cette maison au 10 juin. M Xavier a dû économiser assez d’argent
pour pouvoir effectuer cet achat.
Le 1er mars, M Lambert fut victime de troubles mentaux intermittents et dut
prendre quelques jours de congé. Voyant que l’état de M Lambert s’était empiré
après quelques jours, sa femme l’emmena à une clinique privée où il fut admis du
5 au 12 mars. Le 15 mars M Lambert conclut un acte de vente avec M. Xavier
quant à la maison promise. La vente est-elle valable? Justifiez votre réponse.
2. L’incapacité de contracter est-elle une violation à la liberté de contracter ? Jus-
tifiez votre réponse.
3. M. Percy (67 ans) a eu une crise cardiaque l’an dernier et depuis il souffre de
paralysie. Ainsi, il a été placé dans un établissement pour personnes âgées avec
un garde-malade personnel. M. Percy possède plusieurs immeubles qu’il loue à
plusieurs locataires.
Depuis deux mois, la femme du garde-malade de M. Percy loue un apparte-
ment dans l’un des immeubles de M. Percy. Ce contrat de location est-il valide ?
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6 La nullité du contrat
Un contrat doit respecter les conditions de formation du contrat sous peine de nullité. Nous
verrons dans ce chapitre les différents types de nullité et les effets de la nullité d’un contrat.
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106 LEGIER, G., (n 4), p59. l’incapacité de ceux avec qui elles ont contracté (article
107 FLOUR, J. et AUBERT, J-L., (n 2), p242. 1124 CCM).
108 Ibid, p244. 110 FLOUR, J. et AUBERT, J-L., (n 2), p246.
109 Les personnes capables de s’engager ne peuvent opposer
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111 Article 931 CCM; Loizeau c. Jouanis 1881 MR 66; refaire valablement. Il ne court contre les héritiers de
Daruty de Grandpré c. District Board of Rivière du l’incapable que du jour du décès, s'il n'a commencé à
Rempart 1925 MR 9. courir auparavant (article 1304 CCM).
112 Dans tous les cas où l'action en nullité ou en rescision 113 LEGIER, G., (n 4), p62.
d'une convention n'est pas limité à un moindre temps 114 Article 1172 CCM.
par une loi particulière, cette action dure cinq ans. Le 115 Article 549 CCM.
temps ne court, à l’égard des actes faits par un mineur, 116 Le majeur incapable n’est tenu de restituer que ce qui a
que du jour de la majorité ou de l’émancipation par tourné à son profit (article 1312 CCM).
mariage; et à l’égard des actes faits par un majeur 117 Selon la règle « nemo auditor propriam turpitudinem
en tutelle ou en curatelle, que du jour où il a eu allegans ».
connaissance, alors qu'il était en situation de les
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Exercices
1. Quelles sont les conséquences du non-respect des conditions de formation d’un
contrat ?
2. Pourquoi distingue-t-on la nullité relative de la nullité absolue ?
3. La restitution a ses limites en cas d’annulation du contrat. Qu’en pensez-vous ?
Résumé
38
7 L’exécution du contrat
l Les règles essentielles pour interpréter une clause, un terme ou des aspects obscurs
d’un contrat
l Les recours possibles quand une partie contractante veut réviser un contrat
unilatéralement
l L’importance de bien rédiger un contrat pour éviter les problèmes d’exécution
du contrat
Le contrat doit non seulement être valablement formé mais doit aussi être exécuté selon les
termes et les conditions stipulés contractuellement. Le contrat a des effets directs à l’égard des
parties mais a un effet relatif à l’égard des tiers sauf exception. Il peut y avoir des problèmes
d’interprétation lors de l’exécution du contrat ou encore, l’une des parties peut vouloir modifier
une clause ou des conditions du contrat en cours d’exécution. Nous verrons ici, l’exécution du
contrat et ses effets, les règles permettant d’interpréter le contrat ainsi que les règles relatives à la
modification du contrat.
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118 Article 1119 CM. succession s’il n’a pas d’héritiers ou une portion de la
119 Article 1122 CCM. succession s’il y a des héritiers réservataires.
120 Les ayants cause universels ou à titre universel sont les 121 Article 1119 CCM.
héritiers ou légataires universels (héritier: membre de 122 Article 1165 CCM.
la famille du défunt ayant droit sur sa succession). Le 123 TERRE, F. et al., (n 1), p492.
légataire est un parent ou ami qui n’a aucun droit mais
à qui le testateur a décidé de donner l’ensemble de sa
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131 Article 1166 CCM. 134 Article 1161 CCM. 137 Article 1162 CCM. 140 Article 1163 CCM.
132 Article 1167 CCM. 135 Article 1157 CCM. 138 Article 1159 CCM.
133 Article 1156 CCM. 136 Article 1158 CCM. 139 Article 1160 CCM.
42
7.3.2. U
n contrat peut être révisé par les parties ou le législateur
dans certains cas
Le principe est que le contrat ne peut être modifié unilatéralement en cours d’exécution mais
les parties peuvent prévoir des clauses de révision lors de la conclusion du contrat. Ainsi, des
clauses de révision peuvent permettre le recours à des clauses de médiation, des clauses basées
sur le cours du dollar ou de l’or ou encore des clauses de révision si les circonstances écono-
miques relatives au contrat ont changé de manière drastique. Les principes relatifs aux contrats
43
Exercices
1. Un représentant de la société X a conclu un contrat de fournitures de matériel
avec Z, chef d’entreprise le 1er février (le contrat arrive à terme le 1er avril).
Après la conclusion du contrat, les deux parties contractantes n’arrivent pas à se
mettre d’accord sur l’application de plusieurs clauses qui paraissent ambiguës
ou obscures. Le représentant de la société X vient vous consulter pour savoir
comment résoudre ces conflits.
2. Deux étudiants discutent à propos de la relativité des effets d’un contrat à l’égard
des tiers. Pouvez-vous les aider ?
3. Que signifie la stipulation pour autrui?
4. Les limites à la révision d’un contrat sont-elles nécessaires ? Justifiez votre ré-
ponse.
5. Lisez l’arrêt suivant de la Cour suprême :
Ramphul c. Beau Vallon Ltd 1954 MR 55
aites un résumé des faits, des arguments majeurs utilisés par les parties, du prob-
F
lème de droit et de la solution de l’arrêt.
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Ce chapitre traite des effets du contrat à l’égard des parties et à l’égard des tiers
dans un premier temps. Les règles essentielles pour interpréter une clause, un terme
ou des aspects obscurs d’un contrat sont présentées dans un deuxième temps et les
règles relatives à la révision d’un contrat dans un troisième temps.
45
8 La responsabilité contractuelle
La responsabilité contractuelle est l’ensemble des règles relatives à une inexécution totale ou
partielle des obligations contractuelles et la réparation des préjudices causés par cette inexécution.
Nous verrons ici le non-respect des obligations contractuelles et la preuve de l’inexécution de
ces obligations, le dommage relié au non-respect du contenu d’un contrat, les recours en cas
d’inexécution des obligations contractuelles et l’exonération de la responsabilité contractuelle.
47
144 Article 1147 CCM. 147 En revanche, un gynécologue a une obligation de résultat
145 Voir l’arrêt Central Electricity Board c. Auckloo 1981 quant au résultat d’un test de grossesse d’une patiente.
MR 92. 148 LEGIER, G., (n 4), p82.
146 Article 1137 alinéa 1er CCM.
48
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154 Article 1144 CCM. la résolution avec dommages et intérêts. Article 1184
155 Article 1143 CCM. alinéa 1 et 2 CCM
156 La condition résolutoire est toujours sous-entendue 157 La résolution doit être demandée en justice, et il
dans les contrats synallagmatiques, pour le cas où l’une peut être accordé au défendeur un délai selon les
des deux parties ne satisfera point à son engagement. circonstances. Article 1184 alinéa 3 CCM.
Dans ce cas, le contrat n'est point résolu de plein droit. 158 TERRE et al, (n 1), p642.
La partie envers laquelle l'engagement n'a point été 159 Ibid.
exécuté, a le choix ou de forcer l'autre à l'exécution de 160 Ibid, p643.
la convention lorsqu’elle est possible ou d'en demander 161 Article 1142 CCM.
50
162 Article 1147 CCM. 165 Article 1153 CCM. 168 Article 1148 CCM.
163 Article 1149 CCM. 166 Article 1154 CCM.
164 Article 1152 CCM. 167 Article 1155 CCM.
51
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Exercices
1. M. Mercure a expédié des marchandises fragiles par bateau à destination d’une
île voisine le 30 mars. A leur arrivée une semaine plus tard, 40 % des marchandises
sont endommagées.
M. Mercure a pris contact avec la société de transport mais selon le représentant
de cette dernière, le contrat de transport relatif à ces marchandises stipulait que 50%
des dommages subis par les marchandises expédiées sont à la charge de l’expéditeur.
M. Mercure est consterné et vous demande conseil.
2. Quelles peuvent être les clauses que les parties peuvent inclure dans un contrat
quant à la responsabilité contractuelle ?
3. Le directeur de l’institution nationale responsable quant à la fourniture
d’électricité vient vous consulter. Pendant un cyclone en février dernier, il y a eu une
panne de deux jours dans la fourniture d’électricité qui a causé des pertes à deux
entreprises. Ces dernières n’ont pas pu honorer des commandes urgentes et ont été
poursuivies. Que pouvez-vous conseiller au directeur de l’institution nationale de
fourniture d’électricité ?
4. Un étudiant ne comprend pas la différence entre une obligation de résultat et
une obligation de moyen. Pouvez-vous lui expliquer clairement ce que signifient ces
obligations et leur importance en matière contractuelle ?
5. Votre oncle vient vous demander conseil. Il a conclu un contrat avec M. Manoj
mais ce dernier refuse d’exécuter une de ses obligations contractuelles. Quels sont
les recours possibles en cas d’inexécution d’un contrat ?
6. La responsabilité contractuelle doit-elle avoir des limites ?
7. Lisez l’arrêt suivant de la Cour suprême :
Central Electricity Board c. Auckloo 1981 MR 92
Faites un résumé des faits, des arguments majeurs utilisés par les parties, du prob-
lème de droit et de la solution de l’arrêt.
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54
Sites web
ite de la Cour suprême de Maurice- http://www1.gov.mu/scourt/home/
S
welcome.do
Site du Gouvernement mauricien- http://www.gov.mu
Sites des documents officiels français :
http: //www.legifrance.gouv.fr
http://www.courdecassation.fr
http://www.assemblee-nationale.fr
Sites professionnels :
http://www.dalloz.fr
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