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RABAT
COURS DE PHARMACOLOGIE
Présenté par :
Pr My El Abbes FAOUZI
Le diagnostic des maladies est une étape importante dans les soins.
La prescription et la délivrance des médicaments sont des gestes qu’il faut contrôler afin d’en
L’utilisation des médicaments chez les malades a un double effet, un effet positif : le
Les médicaments les plus chers ne sont pas obligatoirement les plus efficaces.
DEFINITIONS
Un médicament peut être défini comme toute substance ou composition présentés comme
animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l’homme ou l’animal, en vue
On peut désigner le médicament sous le nom de drogue à ne pas confondre avec les
substances toxicomanogènes.
PHARMACOLOGIE
PHARMACOCINETIQUE
Discipline qui a pour objet l’étude descriptive et quantitative du devenir du médicament dans
l’organisme auquel il est administré.
ORIGINE DES MEDICAMENTS
I- Drogues naturelles :
Pendant longtemps on a utilisé des produits naturels sans en connaître le principe actif. Ces
Elles peuvent être représenté par la plante entière ou par une partie seulement (graines,
ont été isolés à partir des drogues naturelles utilisées empiriquement jusqu’alors.
Ces PA sont soit purifiés, soit modifiés chimiquement pour obtenir des drogues plus actives
Des alcaloïdes : substances azotées, basiques, d’origine naturelle douées en général, d’une
Des hétérosides ou glucosides caractérisés par l’union de plusieurs oses et d’un groupement
2- Origine synthétique :
A partir d’un noyau plus au moins complexe, divers radicaux sont fixés dans le but de
Lés médicaments de nature protéinique tels que l’insuline, l’hormone de croissance les
médicaments sont fabriqués par des bactéries et des levures dans lesquelles on insère les
gènes correspondants.
Ils sont administrés au sujet sain, en vue de le protéger contre une maladie future (vaccins) ou
Ils pallient une carence de l’organisme, qui peut être d’origine exogène (alimentaire,
malade. Ce traitement n’est actuellement possible que pour les maladies infectieuses et
parasitaires. Les substance actives entraînent soit la mort de l’agent responsable (produits
Ils sont administrés pour atténuer les symptômes qui résultent d’un état pathologiques
celui-ci.
Ils atténuent, stimulent ou inhibe le fonctionnent d’un organe. L’administration des ces
médicaments doit être prolongée aussi longtemps que la cause n’est pas éliminées.
hypertenseurs etc…)
I- Dénomination scientifique :
Afin de pallier aux inconvénients respectifs présentés par les dénominations scientifiques et
commerciales, l’OMS adopta des directives générales pour l’attribution des Dénominations
La DCI permet d’attribuer à chaque principe actif utilisé en thérapeutique un nom simple et
utilisable dans tous les pays, elle permet également de reconnaître la famille à laquelle
appartient le médicament.
La délivrance des médicaments par les pharmaciens obéit à un certain nombre de règles selon
De nombreux médicaments sont doués d’une toxicité non négligeable. Pour prévenir ces
accidents et empêcher des utilisions criminelles et abusives, leurs prescriptions ont été
1- Tableau B
Il regroupe les substances dites (toxiques) qui peuvent par surdosage ou mauvaise utilisation
entraîner des accidents graves d’une façon rapide ou lente comme les corticoïdes, les
Il comprend les substance dites (dangereuses) de toxicité généralement plus faible : procaïne
ETAPES DU DEVELOPPEMENT
DES NOUVEAUX MEDICAMENTS
PHARMACO PHARMACO
INDUSTRIE COMMERCIALISATION
PRE-CLINIQUE CLINIQUE
A.M.M.
(ADSP)
Le développement d’un médicament est une épreuve de longue haleine avant qu’il n’arrive
Elle peut être le fait du hasard, du screening systématique de molécules obtenues par synthèse
chimique ou, souvent par recherche dirigée à partir d’un médicament déjà connu ou d’une
substance naturelle.
2- Etudes toxicologiques :
Ces études permettent de définir la dose létale 50% (DL50), ainsi que les organes de toxicité
prédictible.
3- Etude pharmacologique :
Ces études se font sur l’animal entier et sur des organes isolés ? ces études permettent de
4- Etudes pharmacocinétiques :
L’expérimentation animale ayant fourni les informations nécessaires, il faut alors franchir le
1- Phase I :
Le premier objectif de cette phase est de déterminer la dose qui peut être administré sans
danger. Pour cette phase (sauf le cas d’étude de médicament anticancereux), il est fait appel
au volontaire sain
Les premières doses administrées sont très faibles. Si la première dose est bien tolérée par 2
ou 3 sujets, il sera administré une dose légèrement plus élevée à d’autres sujets.
Ils convient d’arriver à trouver quelle dose pourra être administrée à l’homme malade sans
danger.
La phase I est aussi celle de la pharmacocinétique qui permettra de déterminer les différents
Ces études initiales chez l’homme devront se dérouler dans des structures ayant reçu
2-Phase II
C’est la phase qui doit permettre la détermination des conditions d’efficacité thérapeutique du
Ces études sont effectuées sur un petit nombre de malades sur lesquels il convient de trouver
pharmacocinétiques.
Il s’agit de l’essai clinique contrôlé, comparatif qui implique un nombre important de sujets
dont le nombre est calculé à priori, il s’agit de répondre aux questions suivantes :
- le médicament est-il aussi efficace, plus efficace ou moins efficace qu’un médicament de
référence.
4- Phase IV (Pharmacovigilance)
Elle est destinée à étudier le médicament dans les conditions (naturelles) de prescription.
Els visent à :
- adapter la posologie pour des cas particuliers non prix en compte lors des études
précédentes.
C’est la voie indirecte où le médicament est administré par application sur la peau, par
inhalation pulmonaire, par voie orale ou rectale.
Voie orale : (forme de traitement local )
(Médicaments bucco-pharayngées)
Définition :
Traitement médicamenteux locaux de la bouche ou du pharynx,
Formes utilisées : bains de bouches, gargarismes, pulvérisations, soins de bouche, pastilles à
sucer, comprimés.
Quand la choisir :
Action locale médicamenteuses ou désinfectante sur les muqueuses :
Sans avoir d’effets généraux systémiques.
Précautions :
Administration à distance des repas.
Hygiène de la bouche.
Voie orale (formes liquides ou diluées avant emplois)
Définition :
A ingérer une forme galénique solide ou liquide par la bouche vers le tube digestif :
Désagrégation puis dissolution.
Médicaments mis en solution arrive dans l’estomac déjà dissous ce qui accélère la résorption.
Formes utilisées : Sirops, gouttes, solutés, suspensions, sachets, comprimés effervescents,
granulés pour sirop.
Quand la choisir :
Formes solides sont difficilement utilisables : enfants, personnes âgées, malades souffrant de
troubles psychiques.
Formes solides sont responsables de toxicité digestive.
Contre indications :
Médicaments destinés à une action systémique mais peu ou pas résorbés par le tube digestif.
Malade ne pouvant pas déglutir (comateux)
COURS DE PHARMACOLOGIE – Pr My A. Faouzi
Avec quoi :
Instrument de mesure : cuillères, compte goutte
Comment et précautions :
Position adéquate : debout ou assis,
S’allonger après ingestion
Ne pas laisser à la porté d’enfants ou malades psychiques.
Evaluer le rapport :
Facilités d’administration / Risques de surdosages
Commentaires
D’ordre pharmacocinétique :
Avantage : transit oesophagien accéléré (résorption rapide par rapport à une forme solide)
D’ordre général :
Réduit le risque d’oesophagite.
Quand la choisir
Effet très rapide est recherché
Effet de premier passage important est redouté au niveau digestif ou hépatique.
Contre indications
Médicaments oraux non étudiés pour cette utilisation
Malades ne pouvant pas déglutir (sujets comateux)
Maladies dont la sécrétion salivaire est très diminuée.
Comment et précautions :
Voie sublinguale et perlinguale : comprimé placé sous la langue et gardé ainsi jusqu'à ce qu’il
soit complètement fondu,
Comprimé à mâcher.
Délitement des comprimés dans la bouche peut être retardé en cas de sécheresse de la bouche
(xérostomie)
Commentaire
D’ordre pharmacocinétique :
Résorption très favorable, épithélium mince, vascularisation importante, pH faible
Voie rectale :
Définition :
Administration des médicaments solides ou liquides par voie rectale, ayant une action
générale et /ou locale.
Formes utilisées
VOIE PERCUTANEE
Une diffusion passive donc un effet général du produit après application sur la peau peut se
faire, bien que de façon très lente, à travers la couche cornée ou par l’intermédiaire des
glandes sudoripares et de l’appareil pilosébacé.
L’action peut être locale (sans administration systémique ou générale (diffusion).
L’absorption est irrégulière donc la posologie impossible à préciser.
A visée locale
On cherche ici la dissémination systémique
1- Voie cutanée :
Le médicament est appliqué sur le revêtement cutané dans un but exclusivement local (cas de
pommades, lotions, liniments).
Le risque allergique est particulièrement développé ici.
2- Voie oculaire :
Elle concerne essentiellement les collyres (malgré leur mauvaise conservation) ex :
antibiotiques, antiseptiques, anti inflammatoires, cicatrisant) ou des pommades ophtalmiques.
3- Voie auriculaire :
Sous formes de gouttes auriculaires, le médicament est prescrit en cas d’infection (otite).
4- Voie nasale
C’est l’administration du médicament sous forme de gouttes ou aérosols dans le nez du
patient.
Les formes utilisées : gouttes, aérosols, pommades.
Quand la choisir :
Affection strictement nasale
Affection des sinus (sinusite)
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Quels médicaments
Décongestionnant
Anesthésiques locaux
Anti-inflammatoires (corticoïdes)
Hémostatiques
5- Voie vaginale :
Les ovules, les comprimés ou les mousses gynécologiques sont principalement utilisés en cas
d’infection (trichomanoses, candidas), d’atrophie vaginale ou dans le cadre d’une
contraception (gelée spermicide).
Une dissémination systémique peut s’observer dans certains cas.
6- Voie bronchopulmonaire :
Un effet local peut être recherché par cette voie, ex (fludifiant,, expectorant)
7- Voie vesicuuréthale :
Cette voie est utilisée lors d’un lavage de vessie par exemple.
A- Vois vasculaires :
Le médicament est tout de suite dans la circulation systémique, la résorption est donc de
100% et la biodisponibilité est absolue.
1- VOIE INTRAVEINEUSE
Elle est la seule voie qui permet une introduction rapide et instantanée d’une dose donnée
dans la circulation sanguine.
B- VOIES EXTRAVASCULAIRES :
1- VOIE INTRAMUSCULAIRES :
Injecter dans l’épaisseur du tissu musculaire qui possède de nombreux vaisseaux sanguins
et peu de terminaisons nerveuses.
Quand la choisir :
- Administration : suspensions aqueuses, solutions huileuses, médicaments n’existant
pas de forme orale.
- Médicaments à des malades inconscients ou incapables d’avaler
Par rapport à la voie IV elle présente l’avantage d’être plus facile mais son coût est
partiellement élevé. Elles est plus douloureuse et peut se compliquer sous forme
d’infection (abcès) ou de lésions (du sciatique).
3- VOIE INTRACARDIAQUE
C’est l’exception, Exemple : injection d’un sympathomimétique β en cas d’arrêt
cardiaque.
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4- VOI INTRARACHIDIENNE : IR
Elle est utilisée pour l’injection de produits opaques, pour la réalisation d’une anesthésie
loco-régionale ou pour traiter certaines méningites.
5- AUTRES :
D’autres voies d’administration peuvent être utilisées pour des traitements locaux
(intradermiques, péritonéale, intra articulaire…)
DEFINITION
Discipline qui a pour objet l’étude descriptive et quantitative du devenir du médicament dans
l’organisme auquel il est administré.
C’est donc l’itinéraire que va suivre le médicament depuis l’instant où le médicament est
ingéré par le malade jusqu’au moment où il est totalement éliminé de l’organisme.
BUT
C’est concevoir un schéma thérapeutique : doses à administrer et le rythme.
L’objectif c’est réaliser un schéma pour atteindre et maintenir les concentrations efficaces non
toxiques du médicament au niveau du site d’action pharmacologique : BIOPHASE
Il existe plusieurs étapes : prenons le cas d’un médicament administré par voie orale.
2ème étape :
Le médicament se trouve dans la circulation générale, il va donc répartir dans l’organisme :
c’est la phase de distribution.
Cette distribution peut se faire :
1- au niveau des différents constituants sanguins.
a- érythrocytes
b- Protéines plasmatiques (albumine)
La fixation protéique est importante à connaître, seule la forme libre du médicament étant la
forme active pharmacologiquement.
4ème étape :
Le médicament va donc s’éliminer de l’organisme par différents mécanismes.
Pour étudier toutes ces étapes, on dosera le médicament à échéances de temps répétées, puis
on pourra essayer de quantifier tous ces phénomènes par le calcul des paramètres
pharmacocinétiques.
Chez l’animal tout sera facilité par le fait que l’on pourra mesurer la quantité de principe actif
dans n’importe quel organe, à n’importe quel instant.
Au contraire chez l’homme, il faudra se contenter de dosages sanguins et urinaires.
La pharmacocinétique clinique dans le dossier d’AMM (ADSP) va donc se situer au cours des
4 phases des essais du médicament.
Essais de Phase I
But général : détecter les effets indésirables ou toxiques qui apparaissent en fonction de la
dose.
A ce moment seul les résultats chez l’animal sont disponibles, les essais de phase I constitue
la première évaluation chez l ‘homme
On va commencer par une posologie très faible (1/100 de la dose donnant des effets toxiques
chez l’espèce animale la plus sensible) et augmenter très progressivement cette dose, en
s’arrêtant à la première qui donne un effet indésirable.
Ces effets seront fait chez le sujet sain en général (sauf pour les produits très toxiques :
cytostatiques.
A chaque dose une étude pharmacocinétique sera faite et on recherchera :
En dose unique :
→ déterminer les principaux paramètres pharmacocinétiques (demi-vie, Vd…) et identifier les
métabolites.
→ de voir si au cours de l’escalade des doses, il n’y a pas de modification des paramètres
pharmacocinétiques : la demi-vie elle est la même
→ existe t-il un métabolisme saturable et à quelle dose survient t il.
La pharmacocinétique sera reliée à la survenue des effets indésirables.
Elle conditionne en fonction des résultats cliniques qui suivent : quelles posologies, quel
rythme d’administration, quelles voies d’administration.
Phase II :
But général : Recherche de l’efficacité thérapeutique, et du meilleurs mode d’administration
chez l’homme.
Elle s’effectue chez un nombre restreint de patient, sur une durée limitée dans le temps.
La posologie utilisées sera en fonction des résultats de phase I.
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On utilise des doses réitérées
Recherche de l’efficacité thérapeutique : choix de la posologie adéquate (dose, rythme), →
intervalle thérapeutique.
Choix du meilleur mode d’administration, → choix de la voie et surtout de la meilleur forme
galénique qui assure la meilleure biodisponibilité
Phase IV :
Ces essais sont effectués après commercialisation sur une vaste échelle (essais multicentrique)
dans des conditions normales d’utilisation notamment pour mettre en évidence et élucider les
effets indésirables non reconnus dans les essais cliniques de durée limitée.
La pharmacocinétique permettra de comprendre ces effets indésirables (exemple : mauvaise
élimination d’un PA chez un type de patients).
I - Facteurs gastro-intestinaux :
1- Site d’absorption :
Intestin grêle > estomac > colon
C’est le lieu privilégié de la résorption des médicaments ceci pour 4 raisons :
- l’importance de la surface d’échange
- débit sanguin
- la bile : les sels biliaires et les phospholipides agissent comme des surfactifs
participant à l’absorption des substances très liposolubles.
- Les transporteurs : ils sont localisés essentiellement dans l’intestin .
2-Motilité gastro-intestinale :
- Temps de contact : (ex : diarrhée)
- Vitesse de vidange de l’estomac
La diminution de la vidange entraîne une diminution de l’absorption des
médicaments et vice-versa
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La vidange est accélérée par :
→ La faim
→ L’exercice physique
→ Le volume : la vidange est proportionnelle au volume intragastrique d’où
prise conseillée d ‘un grand verre d’eau : aide à la dissolution mais accélération du
transit vers l’intestin
→ Certains médicaments (Primpéran)
La vidange est diminuée par :
→ l’émotion
→ la douleur
→ les repas chaux en particulier ceux riches en lipides.
→ Certains médicaments :morphiniques, amphétamine
3 - pH de l’estomac ou de l’intestin :
Le rôle de l’estomac est de digérer les protides par l’intermédiaire de la pepsine qui nécessite
un milieu acide,
pH = 1.5 à jeun jusqu’à 3.5 au moment des repas.
Ce pH favorise l’absorption des acides faibles puisqu’il favorise la forme non ionisée, mais il
est aussi un facteur qui nuit à la dissolution des formes galéniques solide.
4-Débit sanguin
Le débit sanguin est de l’ordre de 250 ml/min au niveau de l’estomac , et aux environs de
1000 ml/min au niveau de l’intestin chez l’homme au repos.
5- Mucine
Elle donne une consistance visqueuse aux sucs intestinaux.
Elle possède un rôle protecteur pour la muqueuse intestinale.
La sécrétion est faible à jeun et est stimulée lors des repas.
La teneur en mucine st augmentée notamment par la présence de substances irritantes
contenues dans l’alimentation (ou dans les médiaments). Il peut en résulter une diminution
de résorption de quelques PA..
6- Enzymes intestinales :
7- Bactéries intestinales :
Peuvent soient activer ou inactiver l’absorption.
8- Sels biliaires :
Au moment des repas , la décharge se fait dans l’intestin toutes les 30 minutes pendant 2 à
3 heures.
Une forte sécrétion biliaire prolonge le transit intestinal et permet de favoriser la
dissolution se certains molécules.
La sécrétion biliaire est en mesure de complexer certains médicaments, neutralisant ainsi
leurs résorption.
9 – Régime
10- Maladies intestinales.
2-Concentration du médicament :
Plus la concentration du médicament est importante plus l’absorption augmente si c’est un
phénomène de diffusion.
REACTIONS METABOLIQUE
BIOTRANSFORMATIONS
I -PHASE I : OXYDATION
La phase I comporte les biostransformations dont le mécanisme réactionnel implique une
oxydation sans que celle-ci soit toujours apparente dans le produit final.
Elle comporte de réactions d’hydroxylation :
(R → ROH, R pouvant être aliphatique ou aromatique)
Un très grand nombre de réactions d’oxydation sont catalysées par le cytochrome P-450.
La glucuronoconjugaison constitue le mécanisme principal. Elle est catalysée par des UDP-
glucuronyl-transférases qui favorisent la fixation de l’acide glucuronique sur un atome
d’oxygène, d’azote, ou de soufre d’une molécule.
L’isoniazide est l’exemple le plus connu de médicament inactivé par acétylation. Mais il en
existe d’autre.
D’une manière générale, la conjugaison conduit à des produits moins actifs que le
médicament initial, mais il existe des exceptions illustrées par l’exemple de la morphine. La
morphine comporte deux groupes OH. Le métabolite obtenu par glycuronoconjugaison du
OH en position 6 est un agoniste actif, alors que le métabolite résultant de la conjugaison de
l’OH en 3 est un antagoniste.
1- Inhibition enzymatique :
L’inhibition peut être recherchée ou fortuite, et dans ce cas elle est souvent indésirable.
Lorsqu’elle est recherché, on l’obtient par la prise d’un inhibiteur enzymatique : par
exemple un inhibiteur de la mono-amino-oxydase.
Lorsqu’elle est fortuite, elle survient lors de la prise de médicaments non utilisés comme
inhibiteur enzymatique mais qui peuvent cependant avoir une action inhibitrice. Il en existe
de nombreux exemples.
- Le valproate de sodium inhibe l’hydroxylation du phénobarbital.
- La cimétidine inhibe l’hydroxylation de plusieurs autres médicaments tels que la
warfarine.
- Les macrolides comme l’érythromycine inhibent le catabolisme d’autres médicaments
comme la théophylline, la carbamazépine.
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L’inhibition du catabolisme d’un médicament par un autre peut, dans des conditions
particulières, être utilisée en thérapeutique, par exemple pour réduire la posologie d’un
médicament coûteux.
2- Induction enzymatique :
L’induction a été mise en évidence initialement chez l’animal. On a constaté que des souris ou
des rats qui avaient reçu quelques jours auparavant du phénobarbital devenaient insensibles à
son effet hypnotique lors d’une administration ultérieure. On a montré que cette perte
d’activité provenait essentiellement d’une métabolisation plus rapide du phénobarbital.
La première administration avait déclenché une synthèse accrue des enzymes d’oxydation,
cytochromes P-450, responsables de l’hydroxylation accélérée du phénobarbital lors d’une
administration ultérieure.
Les principaux médicaments inducteurs sont les barbituriques (phénobarbital), l’équanil, la
carbamazépine…
ELIMINATION
A- Elimination rénale :
1- Filtrations glomérulaires :
Le glomérule se comporte comme un filtre non sélectif qui laisse passer toutes les
substances dont le PM < 65000.
2- Sécrétion tubulaire :
La sécrétion tubulaire s’effectue au niveau du tube proximal est un processus actif.
En général cette secrétion est indépendante de la liaison du médicament aux protéines.
3-Réabsorption tubulaire :
L’élimination rénale est réduite au cours de l’insuffisance rénale et s’altère avec l’âge.
B- Excrétion biliaire :
Le médicament véhiculé par la bile, se retrouvera dans le duodénum et sera éliminé par les
fécès (matière fécale) ou réabsorbé, ce qui occasionnera un cycle entéro-hépatique.
C- Elimination pulmonaire :
Cette voie ne concerne que très peu de médicaments. Il s’agit de produits volatils comme
certains anesthésiques généraux (l’halothane : 60% est éliminé dans l’air expiré) et les
antiseptiques pulmonaires comme l’eucalyptol.
L’élimination de l’alcool par voie pulmonaire est mise à profit pour en déduire la
concentration plasmatique correspondante (alcootest).
Elimination lactée :
L’excrétion des médicaments dans le lait ne constitue qu’une voie accessoire d’élimination
pour les femmes, mais peut constituer un danger pour le nouveau-né.
Prescrire les médicaments à la mère : Problème est de savoir s’il faut interrompre
l’allaitement d’une manière transitoire ou définitive.
La sueur peut contenir des traces de substances telles que : l’iode, le brome, acide
salicylique, des sulfamides, des oligo-éléments mais on ne dispose pas de données
quantitatives, mais elle est nécessaire par rapport à l’élimination rénale, hépatique et
pulmonaire.
En cas d’intoxication
a) le lavage gastrique
b) la diarrhée provoquée, ou lavement : quand le toxique est présent en grande quantité
dans l’intestin : bismuth.
Deux façons :
La pharmacologie étudie les modifications des fonctions d’organismes vivants induites par
des substances exogènes, comme les médicaments et les toxines , ou endogènes comme les
neuromédiateurs et les hormones.
La première étape de l’action d’une substance endogène ou exogène sur l’organisme
correspond très souvent à sa liaison à une macromolécule biologique réceptrice.
2-GENERALITES – DEFINITIONS
Récepteur : les récepteurs sont des composantes cellulaires (macromolécules protéiques,
acides nucléiques ou complexes protéo-phospholipides) qui interagissent de façon spécifique
ou non spécifique avec des substances endogènes (neuromédiateur, hormone…) ou exogènes
(médicament) et qui initient une série d’événement biochimique conduisant à la production
d‘un effet.
Agoniste : toute substance capable de se lier à un récepteur, qu’il s’agit d’un neuromédiateur,
d’une hormone ou d’un médicament.
Elle devient le stimulus pour la réponse biologique. Un agoniste ou un médicament (M) en
présence d’un récepteur (R) spécifique ou non spécifique forme le complexe (MR) qui génère
un effet biologique.
Antagoniste : Toute substance qui se lie à un récepteur sans pour autant l’activer donc sans
produire d’effet biologique et du même coup empêche l’agoniste de se lier au récepteur.
Antagoniste non compétitif : Il ne déplace pas la courbe vers la droite : il diminue l’effet
maximum, ceci peut être due à une élimination, une déformation des récepteurs par les
antagonistes non compétitifs, cette réaction peut être irréversible.
Affinité des agonistes : c’est le degré ou la capacité de liaison d’un agoniste avec son
récepteur. C’est la concentration effective de l’agoniste qui produit 50% de l’effet
maximal.
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La constante de dissociation KD du complexe ligand-récepteur représente l’affinité du
ligand marqué pour son récepteur. Elle peut être définie comme la concentration du
médicament qui occupe la moitié des récepteurs.
AFFINITE ACTIVITE
BIOLOGIQUE
1- Agoniste complet ++ ++
2- Agoniste partiel ++ +/-
3- Antagoniste ++ -
4- Substance inerte - -
Après des stimulations répétées pendant une longue période, il arrive que le tissu ne
répond plus ou répond peu à un médicament (ou à une hormone). Ceci est synonyme de
tolérance, tachiphylaxie ou désensibilisation médicamenteuse. Elle serait due à une perte,
ou une destruction des récepteurs dans la cellule.
Exemple :
Administration prolongée d’antidépresseurs : ils agissent via le blocage de la recapture de
la NA par la terminaison nerveuse, augmentant ainsi sa concentration. La NA bombardent
les récepteurs adrénergiques au niveau du cerveau. Après plusieurs semaines de thérapie
aux antidépresseurs, le nombre de récepteurs β-adrénergiques diminue de 50%.
a) Index thérapeutique :
Permet de comparer les substances entre elles au niveau de leurs effets thérapeutiques et
toxiques.
b) Marge de sécurité :
Est définie comme le ratio de la dose requise pour causer une toxicité sérieuse chez un %
très faible d’individus (DT1) à la dose requise pour améliorer un état (comme par
exemple : le mal de tête) dans une proportion très large de sujets (DE99).
Marge de sécurité : Dose toxique 1% / Dose effective 99%
Plus la valeur est grande, plus la différence entre DT50 et DE50 est grande, et moins
importants sont les risques de toxicité.