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A LA VEILLE DU 95ème

me ANNIVERSAIRE DE LA REPUBLIQUE DE TURQUIE


UN BREF APERÇU DES PREMIERS BILLETS DE BANQUE DE LA REPUBLIQUE
ET LEUR RECIT JUSQU’A NOS JOURS

Présenté par Salih Bozok

Octobre 2018

L
ess premiers billets de banque sous le sceau de la République
République furent imprimés en 1927 alors
que la frappe des premières
res pi
pièces de monnaie date de 1924.LaLa réforme de l’alphabet étant
postérieure à ces dates, leses billets et pièces
pi ces portent les marques de l’ancienne
l’ancien écriture
“ottomane”,, avec également des insc
inscriptions en français, et les moyens de payement de l’empire
déchu restèrent toutefois longtemps en circulation en dépit de l’instauration du nouveau syst
système
monétaire.

Spécimens des billets de banque ottomans (1915-1918)

V
ers fin 1925,, une loi portant
portan sur “la substitution des nouvaux ux moyens de payement aux
anciens” fut promulgée et une commission, composée des représentants de toutes les
banques agissant sur le territoire de la République fut constituée sous l’égide du Ministère
Minist
des Financess en vue de mettre en oeuvre la réforme. Au bout de neuf mois de travaux, la
commission présidée par Abdülhalik Renda Renda, ministre des finances de l’époque, décida de
l’impression d’une première re série de coupures de 5, 10, 50, 100, 500 et 1.000 livres, confiées à
l’imprimerie anglaise Thomass De La Rue Rue,, en l’absence d’équipement nécessaire en Turquie, à cette
époque. Notons que les derniers billets ottomans étaient également imprimés en Angleterre. Il
faudra attendre la fin des années 50 et le dé
débuts
buts des années 60 pour la mise en place de l’imprimerie
nationale dédiée à cette activité dans le cadre de la Banque Centrale de la République.
Du point de vue numismatique, ces billets sont très
tr s rares, et le nombre de personnes détenant
actuellement la coupure de 1000 ayant la plus forte valeur de la série, est estimé à 6 ou 7
collectionneurs uniquement!

Les premiers billets de la République – 1927


Spécimen
Spécimens des premières pièces de monnaie

10 kuruş (piastres) -1924

Pièce de 1934
Bref aperçu historique des billets de banque de la République
(D’après le quotidien “Cumhuriyet” d’İstanbul – 17 Octobre 2011)

L’utilisation de divers objets tels que coquillages ou métaux précieux depuis les temps immémoriaux, en tant que moyens d’échange,
avant l’apparition de la monnaie, est chose connue. Les recherches historiques font remonter à l’an 118 avant notre ère l’utilisation
de la monnaie-peau de cuir par les Chinois, et l’apparition de la monnaie-papier en Chine à partir de l’an 806 de notre ère, alors
que les billets de banque de la République de Turquie ont une Histoire de 84 ans seulement.

L’émission en Occident des premiers billets de banque date de la fin du 17e, et le mérite revient à l’Administration de Massachussets
en Amérique en 1690 et aux “Goldsmiths” en Angleterre, avant la généralisation progressive de ce type d’émission avec la fondation
de la Banque d’Angleterre en 1694, suivie d’autres banques centrales.

L’Histoire de la monnaie qui porte les marques socio-économiques de son temps, a la particularité de témoigner également de son
Histoire économique. Dans ce contexte, les billets de banque de la République sont également impregnés de leur temps et portent des
messages importants par leurs motifs, dessins et figures. Nous rappellerons que les premières coupures furent imprimées en 1927, et
le premier billet conçu en alphabet latin turc fut mis en circulation le 15 Octobre 1937 sous la forme d’une coupure de 5 livres.

Emission en 1937 de la deuxième série de billets et leur substitution aux coupures de la première série

La deuxième série composée de coupures de 1, 2½, 5, 10, 50, 100, 500 et 1.000, comportait en nouveauté celle de 2½.
La monnaie métallique en circulation consistait en pièces de 1, 5, 10, 25 et 50 “kuruş”. Une monnaie d’une valeur faciale d’une
livre, frappée sous forme d’une pièce en argent, fut substituée à la coupure de même valeur et les billets d’1 livre préparés en
spécimens ne virent jamais le jour.

Suite à la mort d’Atatürk en 1938 et la mise en circulation en 1937 et 1938 de la nouvelle série de 5, 10, 50 et 100, des modifications
intervinrent dans le programme d’émission. Une partie des billets de 500 et de 1000 mis en circulation en 1939 avec l’effigie
d’Atatürk furent remplacés par des coupures de même format portant l’effigie d’İnönü élu Président de la République en successeur
d’Atatürk.

Années de guerre et besoins en petites coupures

1939 senesi Eylül ayında Avrupa'da patlak veren savaşın genişlemesi ve daha ileri boyutlara varması ihtimalinin uzak olmadığını
değerlendiren Merkez Bankası, hükümete başvurarak banknot mevcutları ve ihtiyatları üzerinde hazırlık yapılması ve bozuk para
ihtiyacını gidermek için ufak kupür basılması için izin istedi. Gelen olumlu cevap üzerine tedavülde bulunan banknotları basmış olan
Thomas De La Rue'dan telgrafla bir teklif istendi ve matbaaya sipariş verildi.

La guerre ayant éclaté en Europe courant 1939, la Banque Centrale demanda l’autorisation du Gouvernement pour une nouvelle
émission de petites coupures et de pièces en pévision de besoins. Le changement de l’éffigie du Président exigait des modifications de
filigranne et de dessins sur les modèles existants, ainsi que la conception de nouvelles pièces.Les billets furent commandés à
l’imprimerie Thomas De La Rue qui avait imprimé les séries précédentes, et pour les pièces de 50 piastres (kuruş), la firme anglaise
Bradbury Wilkinson fut contactée. Du fait de retards accumulés, la livraison ne pouvait se faire avant début 1941.

Réimpressions du fait de naufrages en série....

La France et l’Italie étant en guerre, la Méditerranée s’enfonça dans l’insécurité du point de vue du transport maritime. En outre, les
imprimeries prévues se trouvaient désormais en zone de guerre. Les étabissements Thomas de la Rue, cibles de bombardements
allemands sur Londres, furent sérieusement endommagés. Dans ces conditions, des coupures de 500 et 1000, à l’effigie d’İnönü,
d’une valeur totale de 100 millions de livres, furent embarquées à bord d’un navire le 30 juillet 1940 et livrées à destination dans le
port d’Istanbul par la voie maritime de Suez. Par la suite, 5 millions de coupures de 1 livres, 200 millions de 200 et 25 millions de 50
piastres furent embarqués sur deux navires à destination de la Turquie en octobre 1940.

Le cargo “Fabian” chargé des nouvelles coupures d’1 livre coula dès son appareillage. Le navire“City of Roubais”transportant les
billets de 100 livres et de 50 piastres à l’effigie d’İnönü, sombra à son tour, après 5 mois de trajet, suite à un accident survenu lors de
l’escale dans le port du Pirée en Grèce.

Par la suite, un lot de 7 millions de coupures d’une livre réimprimés à la place de celles perdues dans le naufrage de “fabian”, ainsi
que 15 millions en solde de nouvelles coupures de 50 piastres et de 194 millions de coupures de la précédente série İnönü de 50
livres furent expédiés à Istanbul. Or, ces lots de 50 livres et de 50 piastres, arrivés à destination, ne purent jamais être mis en
circulation pour la bonne raison que la première partie des 126 mille coupures de 50 livres était perdue lors de l’incendie de
l’imprimerie après le bombardement, et il n’était pas possible d’utiliser le restant en quantité insuffisante.

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Les billets de 50 piastres ne pouvaient être non plus mis en circulation, car les coupures de l’autre partie étaient en grande partie
“récupérée” par la population locale après l’accident du port du Pirée. Le gouvernement d’Ankara, informé de l’incident par cable,
s’empressa de déclarer son intention de renoncer à sa décision de mise en circulation de ces moyens de payement. Les autorités
grecques remirent aux représentants du Gouvernement turc, les faibles quantités de billets qu’elles purent récupérer.

Les problèmes survenus lors de l’impression et la livraison des billets et la dépendance de l’étranger de ce fait, orientèrent le
Gouvernement vers la recherche de solutions dans le pays. Tout en considérant souhaitable l’impression des coupures en Turquie, le
pouvoir reporta ce projet dans une période de guerre où les retraits d’argent des banques atteignaient des montants importants, par
crainte de perte de confiance en la monnaie et de risques d’introduction frauduleuse de coupures à travers les frontièes.

La Turquie, tout en poursuivant une politique de neutralité, traversait une période difficile du fait de la guerre qui faisait rage
autour, et le besoin en monnaie croissait. La possibilité d’impression en Allemagne furent mises en valeur au lieu et en place des pays
nécessitant un transport par voie maritime,et des coupures de 10 et 100 livres, suivies de billets de 50 piastres furent commandées et
imprimées àl’mprimerie Reichsdruckerei de Berlin.

Séries mises en circulation à l’insu de la Banque Centrale

Au cours de cette période survint un fait digne d’intérêt. Les 9 millions de coupures de 100 livres commandés à Berlin et livrées en 4
séries. A,B,C et D, furent mises en circulation le 15 août 1942. Quelques années plus tard, des coupures de séries E,F,G,H et J
affluèrent en quantité à l’insu de la Banque Centrale qui dut les retirer de la circulation par une intervention rapide en 1946 .
Aucune commande ne fut passée à l’imprimerie allemande suite à cet incident. La grande partie des billets de série 3 de la période
1946-1948 et la totalité des coupures de la séries 4 furent imprimées dans les établissements d’ American Banknote Company

Par décision du Gouvernement en date du14 mars 1947, les coupures ottomanes toujours en circulation furent reprises, échangées
contre de l’or dans une période d’un an. Ainsi furent-ils définitivement retirés de la circulation les derniers billets ottomans hérités
par la République, au 25e anniversaire de sa proclamation.

Billet d’1 million en 1995

Par suite de l’émission de la série 7, la Turquie connut successivement des billets de 5.000, 10.000, 20.000, 50.000, 100.000,
250.000,et 500.000 livres, et la coupure d’un million fit son apparition en 1995, tandis que la pièce de 1000 livres n’existait déjà
plus. Dans les années de forte inflation, des billets de 5, 10 et 20 millions se succédèrent. A l’entrée du nouveau “millenium”, la
nouvelle unité de monnaie en Turquie était donc le million!

Dès le début des années 2000, une réforme monétaire fut mise en application en deux étapes, afin de mettre fin au chaos suscité par
la multiplication des zéros. Dans un premier temps, et en vertu de la loi promulguée le 28 janvier 2004, une série de billets de 5, 10,
20, “nouvelles livres”, de même conception grafique que les billets en circulation pour faciliter l’adaptation, mais “délestés” de
leurs six zéros, ainsi que de coupures de 50 et 100 de conception nouvelle furent mis en circulation en janvier 2005.

Cette réforme, conçue comme un signe de détermination dans la recherche de stabilité économique et monétaire fut présentée comme
un ”projet national” et donna lieu à ce titre à une intense campagne de sensibilisation dans les média.

A l’étape suivante, les billets de”nouvelles livres turque”(YTL) de série 8 furent retirés de la circulation et remplacés par des
coupures de conception nouvelle émis en janvier 2009, par le retour à la “livre turque” (TL) nouvelle version, toujours en
circulation. Cette dernière série est composée de coupures de 5, 10, 20, 50, 100 et 200 livres.

L’ensemble de la “billetterie turque”, depuis les débuts de la République jusqu’à nos jours, est composée de 24 coupures différentes
mises en circulation en 9 séries d’émission et de 126 modèles, hormis les “bons ottomans” utilisés comme moyens de payement
jusqu’en 1928 et les billet de “Banque Ottomane” en circulation jusqu’en 1948.

La marque du temps

Les billets de la République, du fait de leurs dessins, motifs et figures imprimés dessus, portent les marques de leur temps. Ainsi voit-
on sur les coupures d’1 livre de la prémière série, un paysan, considéré par Atatürk comme le “maitre de la nation” labourant la
terre, et le batiment de l’Assemblée nationale au dos. Les coupures de 5 et de 10 portent toutes les deux le “loup gris” en face, en
tant que symbole du nationalisme turc, et au dos, respectivement le batiment de l’Assemblée et la forteresse d’Ankara. Le rail,
considéré comme une des entreprises majeures de la République, orne ainsi le billet de 1000 émis en 1927.

Les billets de la série 2 mettaient en exergue les monuments, en faisant également référence à la capitale Ankara avec sa forteresse et
ses célères chèvres. La série 3, tournant le dos aux batiments, donna la priorité aux paysans, au raisin qui était l’un des principeaux
produits d’exportation de l’époque, aux élèves des écoles professionnelles travaillant devant des machines en tant que symboles
d’industrialisation, ainsi que les scouts très actifs dès les premières années de la République.

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Dans les séries suivantes, les coupurent furent ornées des lieux historiques, bâtiments publiques, personnalités célèbres,ainsi que des
réalisations importantes comme le pont sur le Bosphore, la centrale thermique d’Afşin à Elbistan et le barrage Atatürk de Şanlıurfa
dans le sud-est du pays.

Mille pièces d’or à l’effigie du Sultan Reşat (Mehmet V) pour mille billets ottomans

Güçlü Kayral, membre de directoire de la Société Turque de Numismatique, déclara récemmant que le billet de 1000 livres de la
première série, datant de 1927, était actuellement la coupure à plus forte valeur parmi les billets émis jusqu’à nos jours et équivalait
à 1000 livres ottomanes valant mille pièces d’or de l’époque Mehmet V. “ A son époque, dit-il, ce billet avait un tel pouvoir d’achat
qu’on pourrait acheter nombre de maisons, auberges et hammams avec. ” İl continua en ces termes : “ İl fut imprimé en très petite
quantité,autour de 16.000 exemplaires. On dit qu’il en reste 23 exemplaires non remis à la Banque Centrale . D’autres disent 16. On
en connait 6 ou 7 en fin de compte. Aux enchères, un exemplaire a récemment trouvé acheteur à250 mille livres, mais finalement il
n’a pas été cédé. D’après les rumeurr, il a été vendu sous le manteau..”

Des spécimens de la série 1937 à l’effigie d’Atatürk et une pièce métallique

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Séries historiques “İnönü” des années 1940

7
Séries 1952 - 1957

Années “millions” 1990 - 2000

8
M
es mots de la fin concerne
concernent les fluctuations de la monnaie turque et sa dépréciation
au fil du temps.
1dollar
ollar US s’échangeait en 1933 contre 2 livres. Gr Grâce à une politique monétaire
austère, et en dépit des difficultés et privations des années de guerre, la livre garda sa
valeur tant bien que mal.

La Turquie, fidèle à la devise d’Atatürk, fondateur de la République


République “ Paix dans le pays, paix dans
le monde” réussit à préserver sa neutralité tout en maintenant l’équilibre et de bonnes relations
diplomatiques et économiques entre les parties, ainsi
ains que de solides liens d’amitié avec ses voisins.
En 1946, année de l’institution du syst
système à pluripartis, le dollar, monnaie de la superpuissance
émergente, valait 2.80 TL, et en 1961, après les années du pouvoir du Parti Démocrrate (1950-1960),
il cȏtait à 9 TL. Au cours du proceessus d’ouverture à l’économie du marché et dee développement
des échanges avec les marchés exttérieurs se poursuivant dans le cadre de la glo obalisation et de
l’intégration à l’économie mondialee, la perte de valeur de la monnaie nationale s’aaccéléra de façon
brutale, notamment dans les années 1990 de forte inflation.

Le dollar qui s’échangeait en 1980 à 80 TL, grimpait en 2001 à 1 milyon 650 millle TL et trouvait
acheteur à 1.80 “nouvelle livre” (Y YTL) de 2005, “délestée” de 6 zéros.... Sa paarité actuelle est
située autour de 6 TL suite à des flucctuations importantes au cours des derniers moiss.

L’aventure de la livre turque se pourrsuit donc...et nul ne peut présager de son aveniir.

Salih Bozok 21 Octobre 2018

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