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Sanctions déjà applicables en cas de survol d’une zone


du territoire interdite

Centrale nucléaire du Tricastin

L’article 5 de la loi prévoit des sanctions en cas de survol d’une zone du territoire interdite,
pour des raisons d’ordre militaire ou de sécurité publique dans des conditions fixées par
décret en Conseil d’Etat. L’emplacement et l’étendue des zones interdites sont définis par
l’autorité administrative.
Ces dispositions sont déjà directement applicables.

Exemples de sites sensibles et interdits de survol:

 Centrales nucléaires;
 Installations militaires classées et confidentielles;
 Sites industriels sensibles classés Seveso;
 Prisons et tout établissement pénitentiaire;
 Domaines présidentiels: château de Rambouillet, Fort de Bregançon, domaine de la
Lanterne à Versailles…;
 Sites privés dans lesquels peuvent séjourner ponctuellement des personnalités
considérées comme « sensibles ». Parfois, elles sont ignorées du demandeur. Seuls
les autorités préfectorales et de la police nationale ou de la gendarmerie nationale
en ont connaissance…

Leurs survols est interdit ou soumis à autorisation préalable pour les professionnels
(Article D133-10 du code de l’aviation civile et arrêté d’application du 27 juillet 2005).

A l’article 5, les sanctions maximales prévues (Art. L. 6232-12 du code des transports)
pour les contrevenants sont:

 6 mois de prison et 15 000 € d’amende, en cas de survol par maladresse ou


négligence;
 1 an de prison et 45 000 € d’amende, si le survol est intentionnel.
 En cas de mise en danger de la vie d’autrui (article 223-1 du code pénal) ou/et en
plus des sanctions mentionnées plus haut, le contrevenant encourt également la
confiscation du drone qui a servi à commettre l’infraction (Art. L. 6232-13 du
code des transports).

Des décrets d’application qui restent à paraître



 
 

La loi relative au renforcement de la sécurité de l’usage des drones civils fixe le « cap » et
les grandes lignes voulues par le législateur. Certains pans entiers de la loi restent à définir
par des décrets d’application qui doivent la compléter. Tant que des décrets prévus par les
différents articles de la loi n’ont pas été publiés, ces derniers ne sont pas applicables en
l’état. En effet, ce sont les décrets à venir qui vont donner une bonne partie de sa
substance et de sa portée à cette loi. Donc, à suivre de près…

Immatriculation et enregistrement des drones à venir


Les drones, dont la masse (poids dans le langage courant) ne dépasse pas 25 kg, peuvent
circuler sans immatriculation (à ne pas confondre avec enregistrement). En effet, un drone
immatriculé dispose d’un numéro d’identification, comme pour une voiture avec sa plaque
d’immatriculation ou comme un aéronef habité, en plus d’être enregistré auprès des
autorités (DGAC). Par contre, les drones au dessus du seuil de masse inférieur ou égal à
800 grammes (reste à définir) doivent être enregistrés par voie électronique (voir en 1. plus
bas, dans « Aspects réglementaires qui restent à définir« ). Mais, M. Marian-Jean
Marinescu (PPE, RO), vice-président et rapporteur des députés européens (Commission
des transports et du tourisme) sur le dossier a précisé: « Les aéronefs sans équipage
disposent d’un vaste potentiel…Toutefois, sans la rigueur adéquate, cela pourrait
engendrer de graves problèmes de sécurité et de sûreté. L’enregistrement et l’identification
sont des exigences de base. Tous les aéronefs sans équipage (drone) dont la masse au
décollage dépasse 250 grammes et tous les aéronefs certifiés devraient être enregistrés ».
Par conséquent, la prochaine réglementation européenne pourrait donc s’orienter vers un
seuil de 250 g pour l’enregistrement et serait donc ensuite transposée en droit national dans
l’ensemble des états membres, dont la France. La Commission européenne serait chargée
de définir les conditions spécifiques pour les diverses limites (par exemple, l’altitude,
l’exploitation dans des zones géographiques particulières comme les centrales nucléaires
ou électriques, les sites industriels, les aérodromes, etc.) et les exigences pour les
équipements supplémentaires (tels que la communication de la position, les restrictions
dans les zones critiques, l’évitement de collision).

Entrée en vigueur pour les dispositifs de sécurité


 
 

Mini tracker GPS équipé d’une carte microSIM pour la télétransmission de données

Pour les dispositifs de sécurité obligatoires (dispositifs de limitation de capacités, de


signalements sonore, lumineux, électronique ou numérique) qui doivent équiper les drones
au dessus du seuil de masse inférieur ou égal à 800 grammes (reste à définir), le législateur
prévoit dans la loi, une entrée en vigueur au 1er juillet 2018, voir à compter du 1er
janvier 2019, pour les appareils enregistrés avant le 1er juillet 2018. De plus, les drones
enregistrés avant le 1er juillet 2018 seront dispensés de dispositif de signalement
sonore.

Ces dates d’entrées en vigueur ont pour objectif de laisser le temps aux fabricants de
trouver des solutions techniques et de les mettre en oeuvre pour les nouveaux modèles qui
seront mis sur le marché. Pour les drones vendus avant le 1er juillet 2018 et qui dépassent
le seuil de masse (reste à définir), des dispositifs additionnels devraient être vendus pour
les mettre en conformité.

Les dispositifs de limitation de capacités des drones existent déjà sur une majorité des
modèles du marché de 1 à 2 kg ou plus. Il s’agit de pouvoir régler la distance horizontale et
hauteur limites de vol. Même chose, pour le signalement lumineux. Par contre, les
caractéristiques attendues de ces futurs dispositifs ne sont pas encore connues et
définies.

Lire en complément plus bas:

1. Seuil de masse et enregistrement des drones

2. Notices fabricants, importateurs ou occasions

3. Seuil de masse des drones et dispositifs de sécurité

4. Formation aéromodélisme (loisir et compétitions)

5. Survol hors vue du télépilote

1. Seuil de masse et enregistrement des drones - Article 1


Le seuil de masse des drones qui doivent être enregistrés par voie électronique reste à fixer
par voie réglementaire (décret d’application). Ce dernier ne peut être supérieur à 800
grammes. Par conséquent, il devra être inférieur ou égal à ce seuil maximum fixé par le
législateur. De plus, l’enregistrement par voie électronique était envisagé, sur un site web
dédié, comme il existe déjà aux USA, avec le Small Unmanned Aircraft System (sUAS)
registration Service de la Federal Aviation Administration (FAA), équivalent de la DGAC
en France.
2. Notices fabricants, importateurs ou occasions - Article 3
Art. L. 425-1 du code des transports:
« Les fabricants ou importateurs de drones incluent dans les emballages de leurs produits
ainsi que dans les emballages de leurs pièces détachées une notice d’information relative à
l’usage de ces aéronefs. Cette notice rappelle les principes et les règles à respecter pour
utiliser ces appareils en conformité avec la législation et la réglementation applicables… »
L’obligation s’impose aussi au vendeur (professionnel ou particulier) d’un drone
d’occasion.


 
 

Reste à préciser:
Un décret en Conseil d’Etat devra préciser les modalités d’application de ces dispositions.
3. Seuil de masse des drones et dispositifs de sécurité - Article 4
Art. L. 34-9-2 du code des transports:
« Les aéronefs circulant sans personne à bord (drone), d’une masse supérieure à un seuil
fixé par voie réglementaire (voir en 1.), qui ne peut être supérieur à 800 grammes, sont
équipés d’un dispositif de signalement lumineux et d’un dispositif de signalement
électronique ou numérique… »
Art. Art. L. 6214-4 du code des transports:
« Les aéronefs circulant sans personne à bord (drones) et d’une masse supérieure à un seuil
fixé par voie réglementaire (voir en 1.), qui ne peut être supérieur à 800 grammes, sont
équipés d’un dispositif de limitation de capacités… ».
Art. L. 6214-5 du code des transports:
« Tout aéronef circulant sans personne à bord (drone) et d’une masse supérieure à un seuil
fixé par voie réglementaire (voir en 1.)…, est équipé d’un dispositif de signalement
sonore qui se déclenche en cas de perte de contrôle des évolutions de l’appareil ou de
perte de maîtrise de la trajectoire de l’appareil par son télépilote. »
Exceptions:
Sont exemptés de ces obligations, les drones qui sont opérés dans un cadre agréé et dans
des zones identifiées à cet effet (terrains d’aéromodélisme déclarés à la DGAC par
exemple). Un décret en Conseil d’Etat doit préciser les objectifs des dispositifs mentionnés
plus haut et les conditions dans lesquelles des drones en sont exemptés.
Entrée en vigueur:
Ces obligations doivent entrer en vigueur au 1er juillet 2018. Toutefois, pour les drones
enregistrés en application de l’article L. 6111-1 du code des transports avant le 1er juillet
2018, ces obligations ne s’appliqueront qu’à compter du 1er janvier 2019. L’article L.
6214-5 du même code n’est pas applicable aux aéronefs enregistrés en application de
l’article L. 6111-1 du dit code avant le 1er juillet 2018.
4. Formation aéromodélisme (loisir et compétitions) - Article 2
Art. L. 6214-2 du code des transports:
Tout télépilote doit avoir suivi une formation visant à permettre le contrôle de l’évolution
des drones, en sécurité et dans le respect des règles et des conditions d’emploi relatives à la
navigation aérienne. Cette obligation n’est pas applicable à une utilisation de loisir, lorsque
leur masse est inférieure au seuil de masse qui devra être fixé par voie réglementaire (voir
en 1.). Ce seuil ne pourra être supérieur à 800 grammes.
Reste à préciser:
Les objectifs et les modalités de la formation, les modalités de vérification de son
assimilation ainsi que les modalités de reconnaissance par équivalence d’autres formations
seront précisés par voie réglementaire. Pour les « télépilotes loisir » (aéromodélisme), il
était envisagé une formation théorique en ligne, sur la réglementation et la sécurité. Sinon,
la formation des télépilotes professionnels est le prochaine étape réglementaire qui devrait
voir le jour au premier trimestre 2017, avec notamment un nouveau certificat d’aptitude
théorique aéronautique spécifique aux aéronefs circulant sans personne à bord (drones).
5. Survol hors vue du télépilote professionnel - Article 2
Art. L. 6214-3 du code des transports:
« Pour certaines opérations professionnelles effectuées hors vue du télépilote, ce dernier
doit être détenteur d’un titre dont les modalités de délivrance, de retrait et de suspension
seront fixées par décret en Conseil d’Etat. »
Consultez et téléchargez la loi n°2016-1428 du 24 octobre 2016 (J.O. du 25 octobre 2016),
au format PDF


 
 

Loi relative au renforcement de la sécurité de l’usage des drones civils (NOR:


DEVX1614320L)
Consultez la loi en ligne, sur Legifrance.gouv.fr.

Lien de téléchargement .PDF: 155 KBJO25102016_texte_nouvelle_loi_drones


 

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