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« Le caractère que présente notre guerre contre la Russie doit exclure toute forme chevaleresque.
Il s’agit d’une lutte entre deux idéologies, entre deux conceptions raciales.
Il importe donc de la mener avec une rigueur sans précédent. Je sais que l’obligation où nous sommes d’adopter cette
façon de faire la guerre vous échappe, mais je tiens absolument à ce que mes ordres soient obéis sans discussion. L’idéologie
soviétique est aux antipodes de celle qui régit le national-socialisme. Par conséquent, les soviets doivent être liquidés. Les
soldats allemands coupables de contrevenir aux lois internationales de la guerre seront innocentés.»
« 13 septembre. Les Russes se battent avec un désespoir de bêtes féroces et ne se rendent pas : ils nous laissent
approcher et nous arrosent de grenades.
18 septembre. Le combat se poursuit depuis trois jours à l'intérieur d'un silo à blé. Le chef de bataillon nous a dit :
"Les commissaires politiques russes ont donné l'ordre aux défenseurs de l'édifice de résister jusqu'à la mort". Si
toutes les maisons de Stalingrad sont défendues de cette façon, aucun de nos soldats ne rentrera [...]
22 octobre. Notre régiment n'a pas réussi à pénétrer dans l'usine que nous attaquons depuis trois semaines. Nous
avons perdu beaucoup d'hommes. On se heurte à chaque pas à des cadavres [...].
27 octobre. Nos troupes se sont enfin emparées de toute l'usine << Barricades », mais nous ne parvenons pas à
atteindre la Volga [...]
10 novembre. En Allemagne, on est convaincu que la ville de Stalingrad est entièrement entre nos mains. Quelle
terrible erreur !
29 novembre. Nous sommes encerclés(1). [...]
14 décembre. Nous sommes tous torturés par la faim.
28 décembre. On a mangé tous les chevaux. Je suis prêt à manger de la viande de chat [...]. Les soldats sont
devenus semblables à des cadavres ou à des fous, ils ne cherchent qu'un aliment quelconque à se mettre sous la
dent. Ils ne se terrent plus devant les obus russes. On n'a plus la force de marcher, de se coucher. Qu'elle soit
maudite cette guerre. >>
Journal d'un soldat allemand, 1942 (publié dans Paris-Match, 23 janvier 1965).
1 - L'Armée rouge encercle la ville, prenant au piège l'armée allemande de Von Paulus qui capitule fin janvier 1943.
«Les rives de la Volga étaient envahies de civils qui tentaient d'y creuser des trous afin de se protéger des balles et
des éclats d'obus. Dès qu'il faisait jour, des avions allemands tournaient au-dessus de la Volga laissant tomber des
bombes et nous mitraillant. Ils ouvraient le feu sur des femmes et des enfants sans défense et choisissaient leurs
cibles afin d'exterminer le maximum de personnes.»
K. S. Bogdanova, août 1942, cité par J. Bastable dans Paroles de combattants,Stalingrad, 2008.