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Immeuble Hausman, Suite B1, Angré 7e 


Cocody, Abidjan, Côte d’ivoire 08 BP 1239 
RCCM N°: CI-ABJ-2017-B-23125, N° CC: 1740961P 

Le Secteur 
Pétrolier en 
Côte d’ivoire  
Une revue du marché de l’or noir ivoirien 
AUTHOR:​ Hana Doukouré ; Jean Boni, M.S. 
Blitt Capital Management x Consulting 
 
 

Introduction 
Le secteur des hydrocarbures commence à prendre une place importante 
dans l’économie ivoirienne. Ce secteur est un gisement de croissance et offre 
des perspectives d’investissements. 
La Côte d'Ivoire produit du pétrole et du gaz depuis 1980, grâce au gisement 
"Bélier" découvert au large de Grand-Bassam. Plusieurs champs pétroliers ont 
été découverts par la suite. La Côte d'Ivoire dispose d'un bassin pétrolier 
essentiellement Offshore d'environ 53 000 km2. Vingt six (26) ans après 
l'exploitation du premier gisement, quelle est la situation de l'or noir ivoirien ? 

 
 
 
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Situation historique 
L’Etat a la propriété de l’ensemble des gisements et accumulations naturelles 
d’hydrocarbures dans le sol et le sous-sol de la Côte d’Ivoire, sa mer 
territoriale, sa zone économique exclusive et son plateau continental. Les 
opérations pétrolières sur le territoire national peuvent être entreprises par 
l’Etat lui-même (notamment via la société pétrolière étatique PETROCI) ou 
par des sociétés ou entités communes ayant conclu un contrat pétrolier à cet 
effet avec l’Etat. ​Le Code Pétrolier ne prévoit pas de procédure d’appel 
d’offres, laissant un pouvoir discrétionnaire au Gouvernement pour l’octroi 
des autorisations et contrats pétroliers. 

I. Les Contrats Pétroliers 

Les autorisations et contrats pétroliers peuvent être attribués à des sociétés 


ayant un établissement stable en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire constituées en 
vertu du droit ivoirien ou ayant établi une succursale dans le pays. Il convient 
toutefois de noter que le droit des sociétés OHADA requiert que les 
succursales soient transférées à une entité locale dans les deux ans de son 
immatriculation. Les sociétés éligibles doivent également être en mesure de 
justifier d’une capacité technique, financière et juridique suffisante pour 
entreprendre des opérations pétrolières. Les contrats d’association et 
d’exploitation commune portant sur les opérations pétrolières, ainsi que les 
contrats d’exploitation, doivent être notifiés au, et approuvés par le 
Gouvernement. De plus, l’entité désignée en tant qu’opérateur doit pouvoir 
justifier d’une expérience passée satisfaisante en tant qu’opérateur dans des 
zones et conditions similaires. 

 

 
 
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II. Société Ivoirienne De Raffinage (SIR) 

Présentation de la société 
La  SIR,  Société  Ivoirienne  de  Raffinage,  a  été  créée  le  03  Octobre  1962  par  le 
gouvernement  ivoirien avec le concours de groupes pétroliers internationaux. 
Elle  assure  le  raffinage  du  pétrole  brut  et  la  distribution  de  produits 
pétroliers ​en Côte d'Ivoire et dans le reste du monde. 

D'une  superficie  initiale  de  40  ha,  elle  s'est  agrandie  au  fil  de  l'accroissement 
de  ses  capacités  pour  atteindre  80  ha.  De  nouvelles  unités  installées  après  le 
démarrage  de  la  première  en  1965  en  fonction  de  la  demande,  ont  permis 
d'augmenter le volume de production. 

Grâce  à  la  haute  technicité  et  aux  performances  de  ses  installations  -  la  Côte 
d'Ivoire  est  l'un  des  rares  pays  du  continent  à  posséder un hydrocraqueur - la 
SIR  a  progressivement  étendu  son  rayon  d'intervention  hors  de  la  zone  de 
desserte  initiale  (Côte  d'Ivoire,  Mali,  Burkina  Faso),  à  toute  la  sous-région puis 
à l'ensemble du continent et au-delà.

Atouts techniques et commerciaux  


Équipée  de  deux  unités  de  distillation  atmosphérique de 75.000 barils/jour et 
d'un  hydrocraqueur  de  ​18.000  barils/jour​,  la  SIR  traite  aujourd'hui  ​3.8 
millions de tonnes par an​, contre 700.000 tonnes en 1965. 

Deux  postes  en  mer  pour  des  cargaisons  respectivement  de  80.000  et  de 
250.000  tonnes  alimentent la raffinerie en brut. Concernant les expéditions, la 
SIR dispose de 3 appontements pour des cargaisons de 1500 à 30.000 tonnes. 

La  SIR  a  une  situation  géographique  qui  en  fait  un  carrefour  stratégique  par 
rapport à ses marchés, ce qui favorise la commercialisation des ses produits. 

 

 
 
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III. PETROCI et les Sociétés Pétrolières  

Historique 

Dans sa volonté de relancer les activités pétrolières, le gouvernement va 


élaborer un code pétrolier incitatif qui va permettre à la S
​ ociété Nationale 
d’Opérations Pétrolières​ d’assurer depuis 1975​ la promotion du bassin 
sédimentaire ivoirien​ et l​ a valorisation de ses ressources pétrolières et 
gazières p
​ ar l’exploration des gisements de pétrole et de gaz de Côte d’Ivoire. 
PETROCI constitue dès lors la clé de voûte du développement de l’industrie 
pétrolière en Côte d’Ivoire. 

En cette qualité et conformément au contexte, les gouvernements successifs 


ont tenté d’adapter l’entreprise à leur projet de développement économique 
et à leur vision. Ainsi en 1997, afin de mener une campagne de promotion 
fructueuse, le gouvernement d’alors a estimé nécessaire de l’éclater en 
quatre sociétés distinctes : 

● Pétroci exploration production 


● Pétroci gaz 
● Pétroci industrie service 
● Pétroci holding 

Malheureusement,  cette  forme  d’organisation  ne  s’est  pas  avérée  une 


réussite.  Aussi  a-t-il  été  décidé  à  partir  de  l’an  2000  de  réintégrer  toutes  ses 
activités et de revenir à une organisation plus proche de l’initiale. 

 

 
 
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Dates Clées 

Les  dates  ci-dessous  retracent  les  débuts  de  l’activité  pétrolière  et la création 
de PETROCI. 

1941-1943 

Découverte  des  sables  bitumeux  d'Eboïnda  qui  marque  le  début  des 
recherches  pétrolières  en  Côte  d'Ivoire  avec  le  forage  de  plus de 300 puits de 
20  m  de  profondeur  en  vue  de  la  recherche  et  de  l'exploitation  de  sables 
bitumeux. Les  productions de sables bitumeux atteindront 10 tonnes par jour 
- Ce qui vient confirmer l'existence de pétrole et de gaz en Côte d'Ivoire. 

1952-1963 

Après  des  travaux  géophysiques,  la  ​SAP  (Société  Africaine  de  Pétrole) 
exécute, des forages de 10 puits, sans succès éclatant. 

La Côte d'Ivoire est alors déclarée stérile en matière d'hydrocarbures. 

Décembre 1974: ​Découverte du premier gisement d'hydrocarbures offshore, 


dénommé Bélier. 

03  Mars  1976:  ​PETROCI  crée  la  S.M.B  (Société  Multinationale  de  Bitumes)  et 
procède à son inauguration en Octobre 1978. 

02  Août  1978:  ​PETROCI  inaugure  les  deux appontements de Vridi Canal pour 


l'approvisionnement  en  brut  par  oléoducs  de  la  SIR  (Société  Ivoirienne  de 
Raffinage) et la SMB pour le transfert des produits finis. 

1978  -  1979:  ​PETROCI  fore  ses  3  premiers  puits  offshore  :  Attoutou,  Tiéné  et 
Grand-Lahou. 

 

 
 
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1979:  ​Découverte  du  champ  "Espoir"  au  large  de  Jacqueville  par  le  groupe 
PPCO, AGIP, SEDCO et PETROCI. 

1981: ​Découverte du champ gazier "Foxtrot" dans le bloc B1. 

1er Juin 1983: 1​ ère augmentation du capital social de 5 à 15,5 milliards de Fcfa. 

14  Septembre  1983:  ​PETROCI  crée  la GESTOCI (Société de Gestion des Stocks 


Pétroliers de Côte d'Ivoire). 

8  Mai  1985:  ​2ème  augmentation  du  capital  social  de  15,5  à  20  milliards  de 
Fcfa. 

1988: ​PETROCI fore son 1er puits offshore (Gazelle 1) dans le bloc APE 2. 

1990: ​PETROCI fore son second puits dans le bloc B1. 

1993:  ​Démarrage  des  activités  de  distribution  de  gaz  butane  en  conditionné 
et en vrac. 

28 Avril 1995: M
​ ise en production du champ "Lion" 

● STATION IVOIRE PETROLEUM 


● IVOIRE PETROLEUM 
● AFRICAN PETROLEUM 
● SIMAM-CI (SIMAM CÔTE D'IVOIRE) 
● VIOCO PETROLEUM 
● TULLOW COTE D'IVOIRE EXPLORATION LIMITED 

III. Niveau de production du pétrole 


En 2015, le britannique Ophir annonçait le démarrage des travaux de forage 
du puits en eau profonde d’Ayamé. Débutés le 29 avril 2015, ces activités qui 
devaient atteindre une profondeur de plus de 5 000 mètres visent des 
réserves estimées à 200 millions de barils de pétrole. En hausse de 55% en 
2015 par rapport à 2014 avec 29 411 barils par jour (b/j), contre 26 000, la 

 

 
 
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production de pétrole ivoirien a atteint les 42 000 barils en 2016, soit une 
augmentation de 42,80% rapportant à la Côte d’ivoire un peu plus de 73,5 
milliards de francs CFA.  

Ces résultats encourageaient les autorités ivoiriennes à multiplier les 


initiatives de forage du puits en eau profonde A
​ yamé-1X​. L’objectif étant 
d’augmenter la production et la porter graduellement à 100 000 b/j, puis à 
200 000 en 2020 puisés dans les réserves. Les travaux du forage d’Ayamé, 
pilotés par les britanniques ​Ophir Energy (45%) et African Petroleum (45%​), et 
la compagnie nationale P
​ etroci (10%)​, atteignent une profondeur de 5 459 
mètres, visant à exploiter des réserves comprises entre 200 et 240 millions de 
barils de pétrole par an . 

Cependant, la production en 2017 de pétrole brut fut, en moyenne, à


​ 34 084 
barils par jour; une baisse de 19% par rapport à 2016​. Cette baisse est due 
essentiellement aux périodes de maintenance sur les champs pétroliers selon 
le gouvernement. Le prix moyen du baril est passé de 41,92 USD en 2016 à 
53,15 USD en 2017. En conséquence, malgré une réduction de la production, 
les revenus issus de la vente du brut sont en hausse de 2,24%. 

La Côte d’Ivoire prévoit la construction d’un dépôt pétrolier, ainsi qu’un 


réseau de pipelines en cours d’élaboration. Le pays occupe l​ e 3è rang des 
pays producteurs de pétrole en Afrique de l’ouest​, derrière le Nigeria, qui 
produit 27% du brut africain avec 2,3 millions de barils (1er en Afrique), et le 
Ghana (103 000 b/j). 

 

 
 
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L’Univers Juridique Pétrolier 


Le secteur pétrolier et gazier ivoirien est régi par la​ Loi no. 96-669 du 29 août 
1996​ telle qu’amendée par l​ ’Ordonnance no. 2012-369 en date du 18 avril 2012 
(le Code Pétrolier​) ainsi que le D
​ écret no. 96-733 du 19 septembre 1996 relatif 
aux modalités d’application du Code Pétrolier​ (​le Décret d’Application​). Le 
Code Pétrolier s’est avéré être un outil efficace au service des investisseurs, 
offrant une certaine flexibilité et contenant de nombreuses dispositions 
pouvant faire l’objet de négociations dans le cadre des contrats pétroliers 
applicables. 

Vous verrez ci-joint le code pétrolier: 


http://www.cepici.gouv.ci/web/docs/code-petrolier-96.pdf 

I. La Réglementation du Transport Terrestre des 


Hydrocarbures 
La Côte d’ivoire est régie par plusieurs accords internationaux et nationaux en 
matière pétrolières, qui sont : 

● Codes pétroliers 
● des arrêtés ou décrets 

traitants de tous les aspects depuis la recherche jusqu'à la commercialisation 


en passant par le transport de ces produits dangereux. 

Le transport terrestre des hydrocarbures en Côte d’ivoire est effectué selon la 
norme internationale. Il n’existe pas de dispositions nationales qui régissent 
l’organisation du transport terrestres des hydrocarbures. 

 

 
 
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Le code pétrolier ivoirien autorise tous les titulaires de contrats pétroliers ou 
chacun de leur co-titulaires, le droit, pendant la validité du contrat et dans les 
conditions fixées par le titre 40 de l’article, de transporter dans leurs propres 
installations 

● à l'intérieur du territoire de la république de Côte d’Ivoire , 


● sa mer territoriale, 
● sa zone économique exclusive 
● son plateau continental 

ou de faire transporter tout en conservant la propriété, les produits résultant 


de leurs activités d’exploitation ou leur part desdits produits vers les points de 
collecte, de traitement, de stockage, de chargement ou de grosse 
consommation. Cependant, en son article 43, les textes stipulent que : le tracé 
et les caractéristiques des canalisations et installations doivent être établis de 
manière à assurer la collecte, le transport et l’évacuation des produits extraits 
des gisements d’hydrocarbures dans les meilleures conditions techniques, 
écologiques et économiques. 

II. Conflit pétrolier avec le Ghana 


La première découverte d’un gisement date de 2007 sur le champ pétrolifère 
offshore de Jubilee. L’exploitation a pu démarrer en un temps record (42 
mois) dès la fin 2010. Mais l'exploration pétrolière a subi un coup d'arrêt il y a 
trois ans, quand la Côte d'Ivoire a accusé le Ghana de mener des forages 
offshore empiétant sur ses eaux territoriales. Après d’ infructueuses 
négociations, l'affaire a été portée devant le​ ​Tribunal international du droit de 
la mer​ (TIDM). 

 

 
 
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Voici ci dessous un article expliquant en long et en large le fond de ce conflit 


pétrolier ivoiro ghanéen. 

http://www.linfodrome.com/economie/36313-differend-frontalier-avec-le-gha
na-pourquoi-la-cote-d-ivoire-a-perdu-la-bataille-judiciaire 

A la suite de ce conflit un procès a été engagé devant le Tribunal 


international du droit de la mer. La Côte d’Ivoire et le Ghana se sont engagés 
le 24 septembre à respecter la décision du Tribunal international du droit de 
la mer (TIDM) sur un différend au sujet de leur frontière maritime.« La Côte 
d’Ivoire et le Ghana acceptent cette décision rendue conformément au statut 
du TIDM », selon un communiqué conjoint lu à la télévision ivoirienne (RTI). 

Transport et distribution   
Les produits pétroliers sont des sources d’énergie indispensables pour le 
développement économiques d’un pays et pour le bien être d’une 
population. Cependant, les hydrocarbures sont des substances à composés 
chimiques dangereux à cause de leur inflammabilité et de leur toxicité. Un tel 
transport de produits est régi par des réglementations pour atteindre les 
zones de transformation et de consommation. Le transport se fait : 

● par voie maritime d


​ esservi par des navires pétroliers; 
● par un réseau de pipelines p
​ ermettant d’écouler avec efficacité les 
frets pétroliers 
● et enfin l​ e transport terrestre​, principal circuit de distribution pour 
atteindre toutes les contrées nationales et les pays limitrophes fournis 
en produits pétroliers par la Côte d’Ivoire. 

 

 
 
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Ce dernier circuit de distribution utilise ​les wagons​ et ​les camions citernes​ qui 
sont souvent l’objet d’accident d’où la notion de sécurité et de sûreté dans le 
transport pour une gestion durable de l’environnement. 

I. L’approvisionnement en Produits Pétroliers 

En principe le transport du pétrole se fait sur deux grandes voies en tenant 


compte de la distance. Peu importe la distance, l’on utilise des navires 
pétroliers (voix maritimes) et/ou des pipelines (Tuyau servant au transport à 
grande distance et en grande quantité de fluides (pétrole, gaz naturel…). 

En cas d’exportations et d’importations de produits pétroliers et pour des 


trajets plus ou moins courts ,des voies terrestres( routier ou chemin de fer ) 
sont empruntés. 

Le transport par voie maritime 

Le trafic (importe-export ) du bout et du gaz occupe une place importante 


dans le transport maritime,et est assuré par les navires pétroliers .Les voies 
maritimes sont les principales voies d'entrées des produits de l'extérieur.Ces 
voies maritimes permettent au Port Autonome d’Abidjan d’approvisionner 
ses unités de transformation en pétrole brut. Ces voies maritimes favorisent 
les échanges entre les pays à travers des ports qui sont des terminaux pour le 
commerce . 

Les entrées des pétroliers au Port d’Abidjan représentent plus de 13% des 
navires par rapport au nombre de navire total accostant au port d’abidjan 
(​selon Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n° 2, 2014 © 
(EDUCI), 2014). ​Ces pétroliers ou tankers transportaient environ 9 millions 

 
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tonnes de produits pétroliers en 2006 ​(Rapport du PAA, 2006)​. Ces navires 


sont de vrais poids lourd de plus de 300 000 tonnes. Un accident de tels 
pétroliers, est une catastrophe et engendrerait une pollution de grande 
envergure dont les impacts au niveau marin seraient incalculables.. 

Le transport par pipelines 

Des pipes sont utilisés soit pour le transport du pétrole brut pour la mise à la 
disposition des raffineries soit des produits raffinés pour le ravitaillement des 
dépôts intermédiaires au départ des raffineries. 

L’industrie ivoirienne de pétrole dispose pour ces raisons d’un réseau de 
pipelines actuellement en service tant pour le transport de pétrole brut et de 
produits que pour le transport du gaz naturel. Ses o
​ léoducs et gazoducs 
relient les différents terminaux pour les produits déjà transformés. Les 
canalisations assurent ensuite le transport des produits finis de la SIR aux 
dépôts de première classes( Gestoci, MSTT, AOT) dont les conduites ne sont 
pas sous marine. 

Le pipeline pourra transporter tous les produits en même temps grâce à un 
système de raclage entre chaque transfert de produit. La capacité du pipeline 
est de​ 1 600 000 m3 /an​ pour couvrir les besoins de la Côte d’Ivoire et des 
pays frères Mali et Burkina Faso. En dehors de ces canalisations, l’industrie 
pétrolière possède des pipelines d’acheminement de produits bruts depuis 
les plates formes de production aux appontements du port d’Abidjan et/ou 
de la SIR. Il s’agit plus précisément des pipelines reliant la SIR aux installations 
de réception de chargement et de déchargement des pétroliers. Ces pipes 
interviennent dans le trafic import (brut et gaz naturel), export (brut et 
produits finis). La canalisation entre la SIR et les sociétés de production : 

 
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FOXTROT (dispose du plus grand réseau de pipes : gazoducs), CNR, OCEAN 


ENERGIE acheminent ainsi des produits brut (du gaz naturel : méthane et du 
pétrole brut) vers la raffinerie pour transformation.  

Transport terrestre d’hydrocarbures 

Ce type de transport est le fait des camions et wagons citernes​( voir photo 1 
dans le document )​ qui assurent le trafic des produits pétroliers entre les 
différents dépôts ivoiriens (Abidjan-Yamoussoukro-Bouaké). Aussi, le circuit 
de distribution des produits pétroliers à l’intérieur du pays et vers les pays 
limitrophes comme le Mali, le Burkina-Faso, le Niger et le Ghana. 

Des chargements de produits raffinés prêts à être utilisés sont envoyés dans 
des camions citernes vers des stations de service à partir des dépôts de 
premières classes à l’intérieur du pays. 

II. Le flux pétrolier en Côte D’Ivoire 

Ces produits importés proviennent de plusieurs pays du monde qui sont des 
pays fournisseurs de produits pétroliers de la Côte d’Ivoire. Il s’agit des 
marchés africains (Angola, Cameroun, Egypte, Nigeria et Sénégal), européens 
et l’amérique latine (les caraïbes et le Venezuela). Il faut noter que les trafics 
pétroliers maritimes sont la conjugaison de trafic régulier avec les principaux 
clients du pays et irréguliers avec une faible sollicitation dans l’année. La SIR 
raffine davantage le brut de la sous-région. ​Le Nigeria est le principal 
fournisseur de la Côte d’Ivoire en pétrole brut​. Les tonnages importés de ce 
pays représentent les ¾ de brut raffiné à la SIR. Ainsi donc, le processus 
d’approvisionnement du PAA en frets pétroliers est fait de produits provenant 

 
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de l’extérieur et de l’intérieur ​(voir schéma des Principales sources 


d’approvisionnements du PAA en produits pétroliers sur Fig. 2) 

Une partie du brut ivoirien arrive au port pour son exportation vers les pays 
occidentaux et une autre partie est utilisée dans le raffinage du pétrole lourd 
provenant du Venezuela ou de contrées diverses. L’enregistrement des 
tankers au PAA permet d’apprécier le rythme d’approvisionnement des 
unités industrielles ivoiriennes en frets pétroliers. Ces produits transformés 
sont des produits semi-finis et finis en provenance des raffinages de la côte 
africaine (Sénégal, Togo, Nigeria, Angola…). Ce flux important d’import-export 
de produits pétroliers nous amène à nous interroger sur la sécurité du 
transport de ces substances dangereuses que sont les hydrocarbures. 

III. La Sécurité Dans Le Transport Des Hydrocarbures 

Le transport des hydrocarbures nécessite plusieurs dispositions. Elles vont 


des conditions de mise en circulation à travers des prises de mesure le 
ravitaillement du pays en produits pétroliers et leur contrôle par la SICTA 
dans le cas du transport terrestre d’hydrocarbure. Outre cette surveillance, la 
filière pétrolière nationale fait l’objet de contrôle par différentes entités 
étatiques et privées dans la mesure d’une politique de la protection de 
l’environnement. 

Les conditions de mise en circulation 

Plusieurs organes publics et privés sont institués pour une meilleure 


organisation des différentes activités de l’exploitation en passant par la 
transformation, le transport et la commercialisation. Les activités pétrolières 
sont sous la tutelle de plusieurs ministères dont celui de l’Economie et des 

 
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finances, du ministère de l’énergie et des mines et des ministères du 


commerce et de l’industrie. Concernant le ministère de tutelle qu’est le 
ministère des mines et de l’énergie, il dispose de 3 organes essentiels pour la 
survie des activités: 

● la ​Direction Générale des Hydrocarbures 


● la ​PETROCI 
● le S
​ CPPM,​(Service de Contrôle de produits pétroliers et miniers) 

Les deux premières structures( la direction des hydrocarbures et la PETROCI) 


ont pour rôle de veiller à un approvisionnement national continu en 
hydrocarbures du pays. Elles détiennent des structures spécialisées pour le 
contrôle des activités de transformation, de transport, de stockage et de 
distribution des produits pétroliers au plan national. Précisément, les services 
de la direction des hydrocarbures contrôlent et autorisent l’implantation des 
sites de vente et dépôts de consommation. Ils vérifient quotidiennement la 
qualité du produit vendu depuis l’usine jusqu’aux sites de vente. 

Quant au SCPPM (Service de Contrôle de produits pétroliers et miniers) il a 


pour rôle : 

● De contrôler la qualité des produits pétroliers 


● de veiller au respect scrupuleux et au maintien du stock de sécurité 
dans les dépôts de la GESTOCI 
● de pallier aux réseaux parallèles 

Au-delà des structures étatiques de contrôle de la qualité ,l’activité de 


jaugeage de la​ SICTA ​consiste à vérifier: 

● les éléments de sécurité tels que l’état extérieur de la citerne, 

 
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● les cloisons (les compartiments) 


● les vannes de dépotage 
● la sécurité et l’étanchéité des clapets de pieds 
● l’étanchéité des joints des citernes 
● la conformité des bornes de mise à la terre des engins comme les 
camions citernes et les citernes des wagons 

Par la suite, un certificat de jaugeage est délivré au transport d’hydrocarbures 


pour une durée de trois (3) ans, si ses engins respectent les normes de 
sécurité de la SITCA. Quant à l’état de sécurité des engins, surtout des 
véhicules, la SICTA vérifie l’état mécanique des véhicules, opération appelée 
«opération de visite à visite». Elle consiste à: 

● contrôler la dimension et la compatibilité des roues de secours 


● le freinage 
● l’état de sellette 
● la propriété 
● la peinture et l’état de la carrosserie 
● les phares 
● les clignotants 
● les feux stop 
● le démarreur 
● le fonctionnement du frein à main 
● l’étanchéité du circuit d’air 
● la disponibilité de l’outillage de dépannage 
● la position de l’échappement 
● les ceintures de sécurité et la présence de passerelle. 

 
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Tous ces contrôles se font dans le but d’éviter des accidents d’engins 
transportant des hydrocarbures sur les routes dont les conséquences sont 
préjudiciables à la circulation, à l’homme et à son environnement. 

Outre, les engins et le produit contrôlés, une fiche de sécurité est établie pour 
le transport en citerne de liquides, de gaz comprimés liquéfiés ou dissous ou 
de matières solides transportées à l’état fondu. Elle donne la nature du 
produit et des dangers présentés par la matière ainsi que des informations 
sur les mesures de sécurité dont le transporteur et les services de la 
protection civile pourraient avoir besoin en vue d’une intervention efficace et 
efficiente en cas d’accident. Il s’agit des dispositions protectrices à prendre ou 
à observer en cas de contamination, d’incendies ou d’épandage du produit 
dans l’eau, sur le sol ou sa diffusion dans l’air. 

Toutes ces conditions réunies, les engins sont autorisés à emprunter la voie 
terrestre pour la circulation. Cependant, sur toutes routes nationales, 
départementales ou les voies de communications à l’intérieur des 
agglomérations, sauf sous réserve des pouvoirs dévolus au représentant de 
l’Etat dans un département pour les routes à grande circulation que doivent 
prendre ces engins, les maires exercent la police de circulation qui est: ​“ Ils 
peuvent interdire le passage de poids lourds transportant des matières 
dangereuses sur sa commune, dans un objectif de sécurité public confère 
l’​Article L 2213-4 du CGCT​.” 

Par ailleurs, des dispositions réglementaires générales interdisent: 

● les véhicules transportant des matières dangereuses de circuler sur 


l’ensemble des routes les samedis et les jours fériés à partir de midi 

 
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● Ces véhicules sont autorisés à reprendre la route qu’à partir de minuit 


ces jours cités plus haut. 

Cependant, des dérogations peuvent être prises par les préfets 


départementaux pour l’approvisionnement des stations services, des 
hôpitaux ou certains services et unités de productions. Une dérogation 
spéciale peut-être prise pour la livraison de gaz et pétrole liquéfiés (GPL) à 
usage domestique et d’hydrocarbures les samedis et les veilles de jours fériés 
de 12h00 à 20h00. Cependant, lors de leur circulation, ces engins ne doivent 
être stationnés en n’importe quel endroit et doivent faire l’objet de 
surveillance pour éviter des collisions avec d’autres véhicules. 

Stationnement et surveillance des engins de transport 

Le stationnement des engins transportant des matières dangereuses en 


occurrence les hydrocarbures doit être effectué dans une cour, un dépôt ou 
dans les dépendances d’une usine offrant toute les garanties de sécurité. 
Lorsque ces conditions ne s’offrent aucunement, les engins précisément les 
camions citernes peuvent stationner dans un parc de stationnement 
surveillé. Ces engins peuvent faire l’objet de stationnement dans des parcs 
publics ou privés dans lesquels parcs l’engin ne sera pas exposé à un risque 
d’endommagement, ou à défaut le stationnement peut aussi se faire sur un 
espace libre approprié situé à l’écart des grandes routes et des lieux 
d’habitation. 

Par ailleurs, ces véhicules transportant des matières dangereuses de toutes 


classes, à l’exception de quelques unes, doivent faire d’office d’une 
surveillance en cours de stationnement. En ce qui concerne les matières 
nucléaires et les matières explosives, il convient de préciser qu’elles doivent 

 
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être en constante surveillance. Cette surveillance accrue est destinée à 


prévenir tout acte de malveillance et à alerter le conducteur et l’autorité en 
cas de vol ou d’incendie. Les responsabilités incombent souvent au 
transporteur et à l’expéditeur en cas d’accident si ceux-ci ne prennent pas 
des mesures nécessaires qui leur aient imputables. 

IV. Les Responsabilités De L’expéditeur Et Du 


Transporteur 

Les principaux responsables du transport d’un produit dangereux sont 


l’expéditeur et le transporteur. 

● Le premier( l'expéditeur) doit identifier la marchandise à travers les 


caractéristiques physiques et chimiques ainsi que les dangers qu’elle 
présente. Ces données sont nécessaires pour procéder ou faire 
procéder à une éventuelle assimilation ou classement. 
● l'expéditeur doit connaître l’appellation technique et exacte de son 
produit, sa classe et son numéro de groupe. 
● L'expéditeur se doit obligatoirement de respecter les précautions à 
prendre pour le transport en citernes des hydrocarbures. 

Quant au transporteur, avant même d’accepter le déplacement des 


marchandises dangereuses qui lui sont confiées, il doit recueillir auprès de 
l’expéditeur tous les renseignements nécessaires. Ces informations sont 
relatives à la nature du produit à savoir: 

● le nom 
● la classe 
● le numéro de groupe 

 
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● les précautions à observer 


● le type de matériel à mettre à disposition afin de pouvoir respecter en 
toute connaissance de cause les prescriptions réglementaires 
applicables. 

Il se doit impérativement de respecter les différentes prescriptions relatives à 


la réparation et à l’utilisation des véhicules réglementées, notamment celles 
en rapport avec l’autorisation de mise en circulation, aux visites et épreuves 
périodiques ainsi qu’aux degrés de remplissage, aux matières autorisées pour 
le transport. 

Il doit vérifier que les véhicules transportant des matières dangereuses soient 
équipés d’un système de sécurité approprié : 

● appareil électrique spécial, 


● des extincteurs, 
● des équipements divers (limiteurs de vitesse, tuyauterie de 
transvasement, coffres à détonateurs) 

Toutes ces précautions visent à limiter les impacts dus à un déversement 


d’hydrocarbures conséquence d’une pollution de l’environnement. 

V. Impacts et gestion durable de l’environnement liée 


au transport pétrolier 

Le risque du transport de matières dangereuses est lié à l’accident pouvant 


survenir et engendrer des conséquences graves pour l’homme, les biens et / 
ou l’environnement, principalement au travers d’un incendie, un 
dégagement de nuage toxique, une explosion ou une pollution du sol et/ou 

 
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des eaux, étant donnée la toxicité et la réactivité des marchandises 


concernées. 

Le Transport de Marchandises Dangereuses (TMD) regroupe aussi bien le 


transport par route, voie ferrée, avion, voie fluviale et maritime, canal. Ainsi, le 
risque de pollution touche-t-il tous aspects de l’environnement humain, 
aquatique et bien d’autres. Ces raisons doivent pousser, les autorités à mettre 
un accent sur la sécurité et la sûreté du transport des matières dangereuses 
et en particulier des hydrocarbures à travers une gestion stricte du transport 
en général. 

Impacts du transport des hydrocarbures sur l’homme 

La pollution devient nuisance que lorsqu’elle provoque une gène ou une 


atteinte au confort et au bien être, et affecte la santé de l’homme. La 
pollution de l’air par les rejets de polluants (gaz) issus des hydrocarbures dans 
l’atmosphère et la dégradation des eaux ivoiriennes et des sols par le pétrole 
à travers des accidents de transport de camions et/ou wagons-citernes et de 
tankers en plus des effluents industriels entraînent un impact préjudiciable 
(diarrhée, vomissement, infection cutanée etc.) à l’environnement humain. 

Impact sur l’environnement 

Par ailleurs, la composition du sol constitue un bon filtre pour le pétrole 


déversé. Il laisse infiltrer l’eau polluée par les hydrocarbures solides (boulette 
ou résidus) par lessivage qui tombe à la surface ou par simple ruissellement 
vers les eaux de surface comme les eaux continentales, les lagunes et voire la 
mer. La première remarque qui est faite, lorsque des déchets chimiques 
toxiques et/ou pétroliers sont déposés sur un sol ou dans l’eau qui recouvre le 

 
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sol, c’est d’abord le sol et les organismes qui y vivent qui sont affectés. La 
présence de tels déchets sur un sol ou dans un sol pendant une longue 
période prolongée est une nuisance pour les plantes qui y poussent car ces 
déchets toxiques contiennent le plus souvent des teneurs élevées de métaux 
lourds comme le plomb (Pb) qui peuvent s’accumuler dans les plantes. Des 
cultures maraîchères, qui se développent sur le littoral ivoirien (plus 
précisément dans le secteur du district d’Abidjan), véritable réceptacle de 
tous les effluents chimiques, sont cultivées sur des sols pollués ou irrigués 
avec de l’eau polluée accumulant les métaux lourds nuisibles 

Impact sur le trafic maritime 

Concernant le trafic maritime pétrolier, les accidents majeurs de transport 


d’hydrocarbures en Côte d’Ivoire sont issus pour la plupart de chargement et 
de déchargement de pétrole en mer, des déballastages sauvages, le 
nettoyage des cales des navires etc. Ces opérations entraînent l’immersion 
des résidus d’hydrocarbures dans la mer et dans les lagunes provoquant une 
pollution des espèces aquatiques. Il n’a jamais été signalé un accident de 
navires au large des côtes ivoiriennes provoquant un déversement 
d’hydrocarbures. Cependant, une source de pollution moins évidente 
associée au trafic maritime en général concerne les animaux ou les plantes 
accidentellement transportés dans les eaux de ballast d’un navire, d’une 
partie du monde à l’autre. Les organismes exotiques peuvent se reproduire 
rapidement dans de nouvelles conditions environnementales et peuvent 
devenir des fléaux écologiques (ICES, 1994) 

  

 
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Pour plus de détails voici ci joint un document Pdf ,détaillant le circuit de 
distribution du pétrole en Côte d’Ivoire . 

http://revue-geotrope.com/update/root_revue/2014 1222/9-transport-anoh.pd 

Conclusion 
La Côte d'Ivoire est en train de diversifier ses sources de revenus, et le pétrole 
semble désormais occuper une place de choix. Le pays a doublé sa 
production pétrolière pour atteindre 4
​ 5.000 barils/jour​. 
«L
​ e succès de ce pays repose sur l'agriculture​ », que martelait le président 
Félix Houphouët-Boigny​ lors des années glorieuses du miracle ivoirien 
semble désormais céder la place à d'autres produits d'exportation.​ Bruno 
Nabagné Koné​, ministre de l'Économie numérique a révélé que la production 
pétrolière de la Côte d'Ivoire est passée du simple au double. De même, 
l'exploitation du gaz naturel s'est accrue de 4,20% avec 235 MSCF/jour 
(millions de pieds cubiques jour). 
L'accroissement de la production de cette énergie fossile tient du fait de la « 
production de nouveaux puits sur les champs Baobab (CI-40), Espoir (CI-26) 
et Marlin (CI-27) ». Aussi, la capacité de production des champs offshores près 
du Ghana laisse envisager que l'économie ivoirienne va encore prendre 
davantage d'ampleur jusqu'à 200.000 barils/jour d'ici à 2020, permettant de 
réaliser l'​émergence 2020​ tant recherchée par le président Alassane Ouattara. 
Toutefois, d'aucuns espèrent que les retombées de toutes ces performances 
économiques se répercutent sur la population. 

 
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