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Ustor Endre. Le développement progressif du droit commercial international. Un nouveau programme juridique de 1'O.N.U. In:
Annuaire français de droit international, volume 13, 1967. pp. 289-306;
doi : https://doi.org/10.3406/afdi.1967.1933
https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1967_num_13_1_1933
DEVELOPPEMENT PROGRESSIF
DU DROIT COMMERCIAL INTERNATIONAL :
UN NOUVEAU PROGRAMME JURIDIQUE DE L'ONU
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290 ORGANISATION DES NATIONS UNIES
La CNUDCI et l'UNCTAD
Conférence n'a cependant aucun organe traitant des questions juridiques, et son
mandat (v. le paragraphe 23 de la résolution en question) souligne notamment
que, lors de la création d'organes subsidiaires, il est souhaitable d'éviter les
doubles emplois et les chevauchements de responsabilités.
« C'est pourquoi ma délégation est d'avis que la Sixième Commission, qui
représente la conscience juridique des Nations Unies, est l'organe habilité pour
décider des mesures à prendre en vue du développement progressif du commerce
international. »
La tache de la CNUDCI
Quelle est la tâche de cet organe nouveau des Nations Unies, à quel but
sert sa constitution ?
(22) P.e-, les Conventions de Genève de 1930 et 1931 sur l'unification du droit relatif
aux lettres de change et aux chèques.
(23) Voir, p.e., l'article II de la Convention de La Haye de 1964 sur la vente
internationale de marchandises.
(24) « Gezielte und gewachsene Rechtsvereinheitlichung », 3, Zeitschrift fur Rechtsverglei-
chung, Vienne 1963, p. 136.
(25) Cité par G. Eôrsi : La question de l'unification du droit relatif à la vente de
marchandises, particulièrement en vue de l'unification des règles de conflit. Allant es Jogtudomâny
(Science politique et droit), t. VII, 1964, p. 285 (en hongrois).
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(26) A/6396/Add.l, p. 10. Un examen détaillé de ce problème est donné par Eôrsi, op. cit.,
p. 292 et seq.
(27) Une exception notable est la Tchécoslovaquie, où un Code de commerce international
comprenant 726 articles a été adopté en 1963 (loi n° 101 de l'an 1963).
LA COMMISSION DU DROIT COMMERCIAL INTERNATIONAL 299
La solution de tels conflits peut être trouvée par des moyens divers
dans les domaines nationaux des Etats, et elle dépendra des gouvernements
de décider lesquels des intérêts opposés coïncident avec les intérêts de la
nation (pourvu que les gouvernements, en établissant les lois, veuillent et
puissent trouver les moyens qui servent l'intérêt public et non des intérêts
particuliers) .
De telles décisions gouvernementales joueront un rôle important dans
le processus d'unification et d'harmonisation du droit commercial
international. Des avis opposés peuvent se manifester entre pays agricoles et pays
industriels, entre ceux dont les exportations sont composées, en grande partie
ou exclusivement, de matières premières et ceux qui achètent ces
marchandises et vendent des produits industriels, p.e. des machines. Cet exemple
est pris dans le domaine de la vente internationale de marchandises, mais
divers intérêts peuvent se présenter aussi dans d'autres domaines du droit
commercial international.
Le but de la création d'un droit commercial uniforme pour les
transactions internationales est, entre autres choses, d'établir un équilibre propre
entre les intérêts opposés et de trouver un compromis entre le ius strictum
qui, d'une manière très générale, répond mieux aux intérêts de la partie
mieux organisée, plus avancée, et les règles moins rigoureuses qui, également
d'une manière très générale, sont plus sympathiques à un pays ayant une
organisation peu consistante ou une agriculture, une industrie et un commerce
moins développés.
Tout cela prouve assez clairement que, même si le droit commercial
international semble se prêter particulièrement à ce but, l'unification du
droit n'est pas une tâche facile. C'est une tâche superbe qui vaut bien des
efforts, mais les moyens de la CNUDCI sont limités : la commission ne peut
pas contraindre, mais elle peut convaincre. Les membres de la commission,
« personnes possédant une compétence reconnue dans le domaine du droit
commercial international », auront à employer leur habileté et leur finesse
d'esprit pour formuler des recommandations acceptables à l'entière
communauté internationale.
La commission peut recommander, le cas échéant, l'unification du droit
positif ou du droit international privé, des règles de conflit. Elle peut
recommander une combinaison des deux. Il peut cependant arriver qu'au lieu de
l'unification, une certaine méthode d'harmonisation s'avère plus appropriée.
Quelle sorte de droit peut occasionner l'exigence de l'harmonisation,
la pratique de la CNUDCI nous le montrera. Que la possibilité en existe, on
peut le voir au Traité instituant la Communauté économique européenne; un
chapitre sur le « rapprochement des législations » stipule que les mesures
nécessaires seront prises au cas où « une disparité existant entre les
dispositions législatives, réglementaires ou administratives des Etats mem-
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(31) Perfectionnements pouvant être apportés aux pratiques et aux institutions juridiques
du commerce international en vue de contribuer à l'amélioration des conditions du commerce
extérieur des pays en voie de développement. E/CONF .46/24.
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(33) A/6633.
(34) Annuaire de la Commission du droit international (1958), vol. II, p. 114.
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