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LES FOCUS

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RELEVER LES DÉFIS DU GRAND DÉBAT

NATIONAL
METTRE EN ŒUVRE LA CONCERTATION ET LA MÉDIATION

FÉVRIER - 2019
 SOMMAIRE

Avant-propos p 2

Actualité : p 3
Concertation et médiation : les défis du Grand Débat National

Fiche WEKA : p 6
Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser

Fiche WEKA : p 14
Concevoir un processus de concertation

Fiche WEKA : p 21
Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation

Fiche WEKA : p 29
Recourir à la médiation

Pour en savoir plus p 35

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 AVANT-PROPOS

Médiation et consensus : de précieux biens communs

La médiation comme le consensus sont des biens communs que les hommes s'efforcent de cultiver pour
faire société. En France pourtant, le consensus et la médiation semblent comme être tombés en jachère,
ce qui pourrait en partie expliquer la force et la violence des soubresauts de ces derniers mois. Car si
une recherche de consensus avait eu lieu en amont, la situation actuelle serait certainement fort différente.

Le plus souvent, un conflit ne fait tout simplement pas l'objet d'un traitement. On espère généralement
qu'il  s'éteigne. Les  parties prenantes, individus ou  groupes, ne  trouvent alors aucune  occasion
de s'exprimer, de débattre ou tout simplement d'être écoutées et entendues. Rien n'étant mis en place
pour absorber les tensions et les traiter, la douleur, la frustration, l'absence de reconnaissance restent
vives, le temps et le silence ne faisant que les exacerber.

Ne soyons toutefois pas angéliques, le  conflit est aussi le  ferment de  l'humanité, mais à la  manière
dont le décrit Michel Wieviorka (1) : « Une société n'est pas faite d'atomes tous identiques, elle est faite
d'individus différents, de groupes sociaux, culturels, religieux distincts, ce n'est pas un tout homogène,
même si bien des catégories que nous utilisons pourraient le donner à penser – nation, peuple, république
par exemple. Nous ne sommes pas seulement des Français, des citoyens ou des individus libres et égaux
en droit, nous sommes aussi des personnes singulières pouvant avoir des points de vue différents,
contradictoires, opposés, des intérêts divergents, des identités distinctes. La société est une et multiple ».

Alors, tirons profit de cette analyse et formons-nous à la méthodologie et aux pratiques de la concertation

(p. 6-34), emboîtons le pas à Hervé Chavas et Isabelle Ruisseau qui nous invitent, grâce à la médiation
et au consensus, à privilégier l'échange, la controverse, la recherche de compromis et à les considérer
comme autant de précieux trésors (p. 3). Ce n’est qu'ainsi que nous parviendrons à sublimer ces « intérêts
divergents » et ces  « identités distinctes » pour  mieux en  atténuer les  effets les  plus pernicieux, dont
la violence n’est pas le moindre.

Hugues Perinel

Réseau Service Public

(1) Colloque du 20e anniversaire de la médiation, 9 octobre 2018 – ministère de l'Enseignement supérieur

et de la Recherche

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CONCERTATION ET MÉDIATION : LES DÉFIS DU GRAND DÉBAT
NATIONAL
Le Grand Débat National s'engage sur fond de tensions et d'invectives et il est loin de faire l’unanimité. L’art
de la concertation et de la médiation sera d’en faire une opportunité pour retisser le lien social.
Ronds-points et croisée des chemins
La crise des gilets jaunes s'est inscrite dans un contexte qui
en portait tous les  germes  : crise du  politique, montée de
l'individualisme et fragilisation du  lien social, défiance vis-à-vis
des  corps intermédiaires, remise en  cause du  contrat social
fondé sur la solidarité, exacerbation des intérêts contradictoires,
contestation voire rejet de toute pensée argumentée au bénéfice
de « vérités alternatives ».
Pourtant, le terrain d'expression de cette crise a surpris tous
les observateurs, analystes et  décideurs. C'est au  moment
où les  «  gilets jaunes  » ont entamé les  différents «  actes  »
de  leur  mobilisation qu'ils  ont fait des ronds-points le  nœud
de leur action. Et ces ronds-points sont particulièrement riches
en images et en symboles. Ils témoignent du caractère à la fois
homogène et hétérogène du mouvement  : homogène par
ses symboles (jaune, périphérie des agglomérations en zone
urbanisée et à proximité des grandes surfaces, le  bitume,
la  solidarité,  etc.) mais hétérogène par les  groupes semblant
le constituer (origines sociale et culturelle, positionnement
politique ou syndical,  etc.) et par  le fait qu'aucun rond-point
ne ressemble évidemment à un autre.
Si l'on en juge par les informations que nous lisons, regardons
et écoutons, ces ronds-points sont aussi le terrain d'expression
d'une  parole réduite à peu de mots, relayant pourtant
des  revendications radicales, mais faiblement construites ou
argumentées, sans que l'on sache s'il s'agit d'un marqueur social
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ACTUALITÉ
important ou si ce sont les journalistes qui, se devant d'agir dans
l'urgence, n'ont pas le temps d'accoucher d'une pensée.
Surtout, les ronds-points représentent un puissant symbole  :
tout automobiliste sait combien il est difficile de  s'y engager
(à qui la  priorité ?), on peut littéralement y tourner en  rond à
la recherche de la bonne sortie, mais aussi y voir un lieu contraint
n'offrant que quelques échappatoires et  aucun chemin de
traverse. Sans compter le fait qu'il est extrêmement dangereux
pour un piéton de s'y aventurer.
Il n'est pas banal de penser que ce sont précisément de roboratifs
ronds-points qui placent aujourd'hui les  élus à  la  croisée
des  chemins dans un climat souvent empreint d'extrêmes
tensions, sans oublier les violences qui secouent les différentes
manifestations dans tout le  pays. Car  il  ne s'agit rien moins,
avec le Grand Débat National, que de refonder le contrat passé
avec les  citoyens, obligeant à  inventer de  nouveaux espaces
démocratiques qui soient le lieu d'échanges, de confrontations
et de  controverses, où  se  pratique la  coopération entre
les citoyens eux-mêmes et où s'élaborent aussi des consensus.
La concertation mais aussi la médiation sont l'une des clés
de la  réussite de ce Grand Débat, car il est inconcevable
d'attendre des  participants qu'ils laissent leurs ressentiments
et leur virulence aux vestiaires. Et il reviendra aux animateurs et
médiateurs d'aider les parties prenantes à passer de l'invective
à la confrontation voire au compromis.
La concertation, la médiation, ça marche !
La concertation mais aussi le dialogue citoyen, pratiqués d’ores
et déjà dans de multiples collectivités locales en France comme
à l’étranger, donnent des résultats extrêmement encourageants,
attestés par les  témoignages des multiples parties prenantes.
C’est pourquoi il  n’est pas exagéré de  dire que «  ça  marche »,
pour autant qu’on encourage l’écoute de  l’autre afin d’initier
un  dialogue, qu’on  parie sur la  communication non violente,
qu’on  ose produire des  controverses pour mieux nourrir
les délibérations. De multiples parties prenantes s’engagent ainsi
à participer à un processus qui ne produira pas une décision mais
qui vise à la nourrir et à la préparer. Il y a donc là une impérieuse
nécessité que les  décideurs in  fine prennent en  compte et
3

examinent les propositions issues de la concertation et fassent
retour aux  parties prenantes de  leurs  choix, notamment pour
les expliciter.
S’il représente pour les élus un saut dans l’inconnu, le Grand Débat
National est donc en soi un immense terrain d’expérimentation
et  d’innovation. À  la  condition toutefois que  l’expression soit
celle de toutes les parties prenantes et non d’une catégorie ou
d’un groupe et que les animateurs des rencontres et des débats
soient en mesure de maîtriser une expression citoyenne souvent
exacerbée.
C’est là que la concertation se double forcément d’un  travail
de  médiation pour  réconcilier les  extrêmes  : les  français face
à  leurs  élus, Paris et les  autres territoires français, les  élites
contre les  «  petites gens  », les  gilets jaunes face à  ceux qui
ne  s’identifient pas à  eux ou ne  partagent pas leurs  points
de  vue. Tout  comme la  concertation, la  médiation ça  marche,
nombre de médiateurs disent même que c’est « magique », tant
il est possible de réconcilier, sans grands efforts et patiemment,
des individus et des  groupes dont certains ont même essayé
de  s’entretuer verbalement ou physiquement. La  magie
de  la  médiation, c’est aller chercher la  part bonne de  tout
homme pour aider les parties en conflit ou en tension à s’aider
mutuellement. Les aider, c’est avant tout leur donner la parole,
car c’est la  seule chose à  faire quand des  personnes sont
confrontées à  leurs  émotions et à  leurs  actes, souvent violents
et  non maîtrisés. Il  est donc impératif d’aménager un  espace
où  l’on  donne la  parole aux  souffrances et aux  tensions pour
dépasser le  vécu et  ouvrir des  perspectives. L’enjeu est donc
de  faire de  ces  multiples rencontres du  Grand Débat de  tels
espaces.
Ça marche, mais pas tout seul
Mais de tels processus ne supportent pas d’approximations,
ils  requièrent de  mettre en  place un  cadre et des  règles très
précises, sans pour autant que la méthode soit entravante.
En  d’autres termes, l’exercice de la concertation et de
la médiation suppose de solides apprentissages pour éviter non
seulement des erreurs mais aussi des catastrophes. Car il serait
plus que  dangereux qu’un  manquement dans les  méthodes
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ACTUALITÉ
de concertation n’exacerbe la défiance des gilets jaunes. Si bien
des  expériences de  dialogue citoyen et de  concertation sont
produites chaque  année dans les  territoires, elles  sont loin
de former un corpus solide et référencé qui donnerait la bonne
formule. Elles  éclairent en  revanche sur les  erreurs les  plus
fréquentes. En  tête, le  fait que les  groupes ont tendance à
se  jeter sur  l’élaboration de  solutions sans le  moindre détour
sur le  diagnostic ou sur la  mise en  perspective. Dans  le  cas
qui nous  occupe, la  recherche de  solutions n’est assurément
pas l’enjeu des débats, quoi qu’on en dise. L’important est que
les  Français se  parlent et qu’une  pensée collective s’élabore
patiemment.
C’est sur ce terrain que les guides méthodologiques, à
la  manière des  livres blancs, sont particulièrement précieux,
car en quelques traits, ils introduisent une matière et en livrent
les clés.
Au titre de la concertation, les fiches proposées mettent
en exergue des recommandations cruciales tout en répondant
aux  principales interrogations. Parmi ces  recommandations,
nous en retiendrons trois majeures :
1. Quelles questions convient-il de se poser préalablement
à toute concertation et, surtout, pourquoi est-il essentiel
de se  les  poser, pour  bien préparer une  démarche
de concertation alors même qu’on pourrait penser que tout
cela coule de  source et ne  fait pas débat ? Sur  ce  terrain,
il convient évidemment de se méfier des évidences (Fiche
Préparer une démarche de  concertation  : les  questions à
se poser) ;
2. Quelles seront les différentes étapes de la  concertation,
du  lancement à  l’évaluation du  processus car il  importe
de  donner un  cadre pour  rassurer toutes les  parties
prenantes et  asseoir l’autorité des  animateurs ? (Fiche
Concevoir un processus de concertation) ;
3. Quel dispositif imaginer et quel processus aménager
pour identifier et mobiliser les parties prenantes dès lors que
la réussite d’une démarche de concertation tient à la qualité
de  la  participation et à  la  diversité des contributions et
l’on sait combien les publics sont disparates dans de telles
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 ACTUALITÉ

assemblées et combien il est difficile de faire émerger une dans les  collectivités locales comme à  leur  périphérie, aider
pensée collective (Fiche Identifier et  mobiliser les  parties à l’élaboration de nouveaux savoirs, voilà autant de challenges
prenantes d’une démarche de concertation) que le  Grand Débat National va  assurément faire naître et  sur
lesquels il conviendra d’investir sans détour.

Pour sa part, la médiation est de nature à apporter un supplément
d’âme aux  débats, car elle  parie sur le  formidable potentiel
d’énergie et  d’imagination des  personnes et des  groupes,
notamment lorsqu’ils  sont confrontés à  des  projets ou
des  tensions qui  semblent les  dépasser ou les  dominer. Car,
contrairement à  d’autres ressources, la  ressource humaine
est inépuisable ; encore faut-il la  cultiver, l’enrichir, et  surtout
la  préserver. Le  médiateur se  pose en  tiers réflexif auprès
des personnes et des groupes pour activer ou restaurer leurs
capacités d’analyse. Il se fonde sur l’écoute, la  verbalisation,
le silence, la mise à distance, l’étonnement, et même le doute,
pour mieux recourir à l’art du questionnement. Un  tel
cheminement réflexif libère la pensée, favorise l’imagination et
permet de lever bien des obstacles, ce qui permet de s’emparer
de projets ambitieux et de traiter les situations les plus délicates
(Fiche Recourir à la médiation).
Hervé CHAVAS, Médiateur, consultant et formateur, Maître
de conférences associé à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas,
Médiateur près la Cour d’Appel de Paris
Isabelle RUISSEAU, Avocate au Barreau de Paris et Médiatrice,
formée aux différents modes alternatifs de règlement
des différends auprès de l’EIMA (École internationale
des modes alternatifs de règlement des litiges) du Barreau
de Paris, de l’IFOMENE et du CEDR (Centre for Effective
Dispute Resolution), Londres.
Ils sont tous deux membres de Réseau Service Public.

Et si une porte s’ouvrait

Le risque couru avec le Grand Débat National est qu’il se résume

à une consultation, engagée une fois et une seule sur un temps
résolument trop court. Car d’évidence trois mois ne suffiront pas
à  nourrir une  controverse suffisamment solide pour permettre
l’élaboration d’un  nouveau compromis et  donner aux  citoyens
les moyens de redevenir acteurs de la démocratie.

En revanche, vu sous un autre angle, cet exercice de début 2019

constitue un véritable pari et ouvre de formidables opportunités,
car  l’apprentissage de  l’échange, la  culture de  la  controverse
comme la  recherche de  consensus vont constituer
de  précieux biens communs qu’il  s’agira de cultiver, d’enrichir
et  d’approfondir tout au long des  prochaines années. Il  en va
de même pour la  médiation, dont la  philosophie et les  leçons
innerverons à l’évidence tout le tissu social.

Acquérir des connaissances, élargir le réseau des professionnels

de la concertation et des  professionnels de  la  médiation

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 FICHE WEKA

Préparer une démarche de concertation : Référence Internet

les questions à se poser 9834

Saisissez la Référence Internet 9834 dans le moteur

de recherche du site www.weka.fr pour accéder à cette fiche

Depuis une dizaine d’années, les collectivités locales ont fortement déve-
loppé leurs pratiques participatives. Elles ont été pour cela poussées par le
développement du cadre juridique mais également par un double mouvement
paradoxal :
• la baisse continue de la participation électorale ;
• la hausse de la demande de participation comme en témoignent toutes les
études depuis plusieurs années.
Mais si cette demande est là, elle est aussi accompagnée d’un fort sentiment
de défiance sur la sincérité des processus de débats. Ainsi, 76 % des Français
souhaitent le développement des démarches de démocratie participative, mais
58 % de ceux qui ont déjà participé à des débats disent avoir eu le sentiment
que «  les décisions étaient déjà prises avant la réunion  » (Baromètre de la
concertation et de la décision publique, 2014).
Si l’on ne peut ignorer qu’une partie des démarches mises en œuvre sont
insincères, la grande majorité d’entre elles souffrent avant tout d’un manque
de méthode : en la matière, la bonne volonté (politique) ne suffit pas.

En pratique les choix qu’ils accomplissent. Il leur est

parfaitement loisible de ne pas suivre l’avis
des citoyens consultés, encore faut-il qu’ils
C Étape 1 justifient leur choix. Ils doivent motiver leur
Pourquoi concerte-t-on ? décision. » (Le Nouvel Esprit de la démocratie :
Définir les objectifs et les finalités actualité de la démocratie, Éditions du Seuil,
de la démarche de concertation coll. « La République des idées », 2008).

Définition
Définition
Selon le politiste Loïc Blondiaux, la
démocratie participative – ce que nous
appelons « concertation » dans cette
fiche – « propose une nouvelle approche
de la décision publique et de l’exercice du
pouvoir en démocratie. Elle commande que
chaque décision importante fasse l’objet
d’une discussion préalable avec ceux qu’elle
affecte. Le pouvoir reste in fineentre les
mains des représentants élus, mais ceux-ci
ont l’obligation de rendre des comptes sur
On peut attendre de la concertation :
• des avis sur des éléments déjà décidés ;
• des propositions pour nourrir le projet ;
• une co-élaboration de certaines dimen-
sions du projet ;
• un état des consensus et dissensus qui
viendront éclairer la décision…
Les objectifs peuvent être différents selon
les acteurs (élus, techniciens, maîtrise
d’œuvre, partenaires…) au départ de la
démarche. Mais il est essentiel au moment
du lancement de la démarche de pouvoir

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Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser
s’appuyer sur un consensus entre ceux
qui initient la concertation sur ses objectifs
et sur la manière dont elle va se dérouler.
A noter
A noter
Organisez des temps d’échange avec
l’ensemble des acteurs de la collectivité
concernés par la démarche :
• le service en charge du sujet ;
• les élus référents ;
• le maire ;
• le service de la communication et du
protocole ;
• le cabinet…
Il arrive souvent que des désaccords sur le
projet viennent perturber la concertation,
mais il est tout à fait possible d’obtenir
un accord sur la démarche en rappelant
que les décisions relèvent des élus et que
ces décisions seront prises à l’issue du
processus de concertation.
C Étape 2
Quel est le planning projet/
concertation ? Accorder Tirer les enseignements des étapes
la démarche à la marche
générale du projet
Il est souvent reproché à la concer-
tation de ralentir les projets. Mais ce
reproche est en réalité le résultat d’un
manque très fréquent de planification
des démarches et d’articulation entre
le calendrier du projet et celui de la
discussion.
Le planning dépend de l’objet qui est
mis en discussion et des objectifs de la
concertation, mais on peut retenir une
règle commune à toutes les démarches  :
on concerte pour nourrir les décisions
publiques, donc le temps des débats est
celui qui précède la décision.
Il faut également tenir compte du temps
de préparation de la démarche de
concertation :
• délais de convocation/invitation ;
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• délais techniques de préparation ;
• délais des comptes rendus ;
• délais de l’exploitation du contenu des
débats…
Il faut enfin s’accorder à la temporalité
politique en veillant notamment à antici-
per les périodes de réserves électorales.
A savoir
A savoir
Un délai minimal de deux mois est
généralement nécessaire entre le moment où
l’on décide d’engager le débat et la première
rencontre.
Le non-respect de ce délai de préparation
est une des causes fréquentes d’échec des
démarches de concertation.
C Étape 3
Dans quel contexte
se déroule cette concertation ?
Tirer les enseignements
des étapes précédentes
et anticiper les risques
préalables
Les gens ont de la mémoire, ils se sou-
viennent toujours des démarches de
concertation antérieures surtout s’ils en
ont conçu de la frustration. Il est donc
essentiel, avant d’engager un nouveau
débat, de tirer les enseignements des
étapes préalables, voire de démarches
connexes au projet :
• Qu’a-t-on mis en discussion ?
• Qui était présent ?
• Qui manquait ?
• Comment se sont passés les débats ?
• Y a-t-il eu des difficultés particulières ?
• A-t-on restitué aux participants le résul-
tat de ces étapes préalables ?
• Si le temps a passé, les a-t-on tenus au
courant des raisons de ces délais ?
• Le projet a-t-il évolué depuis ?
• Les gens sont-ils informés de ces
évolutions ?…
7

Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser
Anticiper les risques
Toute démarche de dialogue avec la popu-
lation est une démarche risquée, en cela
qu’elle se déroule « en direct », que l’on ne
sait pas toujours qui sera présent, que l’on
ne maîtrise pas toujours ce que vont dire
les intervenants, que l’on discutera souvent
d’un projet qui rencontre des oppositions…
Lors de la phase préparatoire, il convient
d’identifier l’ensemble de ces risques :
• politiques (par exemple des désaccords
entre les élus de la majorité) ;
• historiques (une phase antérieure qui
s’est mal déroulée) ;
• juridiques (si la démarche s’inscrit dans
des obligations réglementaires) ;
• calendaires (du fait d’un temps dédié à
la discussion que l’on sait trop court) ;
• logistiques (faiblesse des moyens alloués
à la démarche)…
A savoir
A savoir
D’autres risques apparaissent aujourd’hui : la
constitution de groupes de pression (collectif,
zadistes…), qui peuvent ou non représenter
un point de vue majoritaire dans la population,
qui ne « jouent pas le jeu » de la concertation
et choisissent des formes d’expression plus
directes (occupations de sites, recours au
juridique, manifestations…).
C Étape 4
Qu’est-ce qui va être mis possible en leur communiquant le mandat
en débat ? Identifier de concertation :
les invariants et les « variants » • ce qui est déjà décidé (les invariants)
du projet et les communiquer
Il s’agit d’une des clefs de la réussite de
la démarche  ; que souhaite-t-on savoir  ?
Sur quels éléments l’éclairage des parties
prenantes sera-t-il utile à la décision ?
C’est une constante de toutes les
démarches de concertation, les maîtrises
d’ouvrages (et souvent également les maî-
trises d’œuvres) sous-estiment toujours
les marges de manœuvre des projets et
peinent à trouver du «  grain à moudre  »
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FICHE WEKA
pour le débat. De ce fait, ils s’inquiètent
du risque de frustration des participants
ou, surtout, du risque que ceux-ci peuvent
faire porter sur l’équilibre général (notam-
ment financier) du projet.
Commentaire
Commentaire
Cette réaction est parfaitement
compréhensible, il peut être très difficile pour
celui qui a préparé le projet, qui l’a nourri
de son expertise pour en faire le « meilleur
projet possible », de concevoir que des non-
spécialistes peuvent apporter des contenus
utiles au projet. Mais c’est aussi une
constante, ces marges de manœuvre existent
bel et bien (sinon il ne faut pas engager une
concertation, mais simplement informer la
population).
L’exercice consiste donc à lister :
• les décisions déjà prises, les «  coups
partis », les invariants qui ne feront pas
l’objet de débat mais dont il conviendra
d’informer les participants ;
• les éléments du projet qui sont encore
suffisamment souples pour bénéficier
des enseignements de la concertation.
Il s’agit en quelque sorte de négocier ces
marges de manœuvre avec les respon-
sables du projet en passant en revue point
par point toutes les dimensions du projet.
L’étape suivante consiste à en informer
les participants de la façon la plus claire
et sur lequel ils pourront apporter un
avis, mais sans possibilité de modifier
la décision ;
• ce qui n’est pas encore décidé (les
variants) et qui pourra se nourrir de leurs
contributions.
L’expérience montre que les citoyens
attendent cette transparence. Ils se
méfient, à raison, des débats où «  les
choses sont décidées d’avance  » et ont
besoin de savoir à quoi va réellement ser-
vir leur participation.
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 FICHE WEKA

Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser

Présentation aux participants des variants et des invariants d’un projet d’aménagement
en phase avant concours d’urbanisme
Ce qui est décidé Ce dont il faut débattre
Aménager ce nouveau quartier
Les usages du parc, son aménagement, les activités
Réaliser un parc d’au moins 15 hectares
que l’on souhaite y réaliser
Desservir le quartier par un tram
La destination des logements, leur forme, leur insertion
Favoriser les déplacements doux
dans l’environnement…
Conserver la mémoire du site
Les abords du tram et les déplacements doux
Accueillir des activités culturelles
L’ambiance, les espaces publics…
Réaliser des logements (4 000 au maximum), dont
Le lien avec l’avenue et les autres quartiers
des logements étudiants
Le lien entre les différents usages du quartier : parc,
Connecter et ouvrir le site sur les autres quartiers
habitat, activité, commerces…
Ouvrir le parc sur l’avenue (qui sera à terme aussi
La dimension culturelle et la mémoire du site
réaménagée)
La façon dont les différentes générations vivront ou
Accueillir les équipements suivants…
viendront dans ce quartier : enfants, jeunes, familles,
Accueillir des activités économiques et des
seniors…
commerces de proximité
…
Disposer de bassins de rétention de 40 000 m3

Une fois posés les contours de la dis-

cussion, il s’agit de définir la «  matière à
débat  », c’est-à-dire les éléments d’in-
formation qui seront communiqués pour
permettre aux participants de contribuer
de façon éclairée. Cette matière doit être
appréhensible par tous les participants à
la concertation. Pour cela, il convient de
travailler en deux temps :
• dans un premier temps, les respon-
sables techniques du projet rédigent une
présentation ;
• dans un deuxième temps, des agents
« béotiens », c’est-à-dire non impliqués
dans le projet et ne disposant pas de
compétences spécialisées en la matière,
doivent reprendre la présentation pour
trouver les formulations qui permettront
à chacun de la comprendre.
Important
Important
Si on veut se faire comprendre du
grand public, on ne dit pas « résoudre la
discontinuité du réseau viaire » mais « créer
des liens entre les rues, les trottoirs pour
faciliter les déplacements ».
C Étape 5
Avec qui va-t-on discuter ?
Identifier et mobiliser
les parties prenantes du débat
On entend souvent les élus se plaindre
du manque d’affluence dans les réunions
publiques où l’on ne retrouve souvent que
des habitués ayant souvent dépassé l’âge
de la retraite. Cette faiblesse de la parti-
cipation n’est pas seulement regrettable,
elle constitue une menace réelle pour la
légitimité et l’utilité de la concertation.
Exemples  : comment prétendre débattre
de l’usage des espaces publics exclusi-
vement avec des participants de plus de
60  ans  ? Comment évoquer un projet de
nouveau quartier avec uniquement des
riverains et sans les futurs habitants ?
Les participants aux débats ne sont pas
des représentants de la population (ce
sont les élus qui le sont), mais leur diver-
sité et une condition pour que la concerta-
tion tende vers l’intérêt général. Il est de la
responsabilité des collectivités de prendre
en main la mobilisation.

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Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser
Cartographier
La première étape consiste à « cartogra-
phier  » les parties prenantes du débat
en identifiant tous les acteurs susceptibles
d’avoir un intérêt pour le sujet mis en
débat. Que l’on choisisse ou non de dis-
cuter avec toutes ces parties prenantes,
ce premier travail doit viser l’exhaustivité.
A savoir
A savoir
On appelle « parties prenantes » les acteurs
de la concertation. Ils ont un intérêt commun
à ce qui fait l’objet de la concertation. Ils
expriment cet intérêt de façon convergente ou
divergente.
Identifier
La liste établie, il convient ensuite de
repérer leur position/opinion vis-à-vis
de l’objet de la concertation, les marges
de négociation, les alliances avérées ou
potentielles… Cela peut nécessiter des
entretiens préalables qu’il est souvent pré-
férable de confier à un tiers afin de ne pas
influencer le point de vue de l’interlocuteur.
Exemple  : les questions à se poser pour
identifier les parties prenantes d’un projet
d’aménagement :
Qui veut-on mobiliser  ? S’agit-il exclu-
sivement des riverains  ? Souhaite-t-on
également mobiliser les habitants plus
largement  ? les usagers  ? les salariés  ?
les commerçants  ? Parmi les habitants
quelles cibles particulières sont visées  ?
(les jeunes  ?…) Comment les structures
permanentes (conseils de quartiers…)
seront-elles associées au projet ?
Mobiliser
Enfin, une fois que l’on a identifié les par-
ties prenantes que l’on souhaite associer
au débat, il s’agit de les mobiliser en
veillant à adapter les moyens à l’objectif.
Ainsi, il faudra déployer des moyens bien
plus importants pour mobiliser des jeunes
ou des jeunes actifs que pour convier des
personnes retraitées.
Si l’on veut assurer une bonne diversité de
participation, il conviendra de multiplier
les modes de mobilisation :
LES FOCUS
WEKA
FICHE WEKA
• affichage et médias institutionnels ;
• sollicitation des instances permanentes ;
• mobilisation dans l’espace public ;
• partenariat avec des structures (notam-
ment d’enseignement) ;
• tirage au sort sur les listes électorales
ou d’usagers…
C Étape 6
Selon quelles modalités
de discussion ? Adapter
les méthodes au sujet
et aux parties prenantes
Les méthodes de débat de visu ou en
ligne dédiées à la concertation sont
nombreuses :
• réunions publiques ;
• ateliers thématiques ou sectoriels grand
public/acteurs/jeunes ;
• cafés débat ;
• conférences de citoyens ;
• forums ouverts ;
• format cabaret ;
• séminaires de projet ;
• concertation en marchant ;
• animations de terrain ;
• outils en ligne…
On peut toutefois retenir deux principes
de qualité :
• ne pas se contenter du jeu de questions-
réponses de la traditionnelle réunion
publique, mais donner du temps aux
échanges avec et entre les parties pre-
nantes du débat ;
• structurer le débat autour de questions
qui n’ont pas pour objet de brider
la parole, mais bien de permettre la
construction de contributions collectives
directement utiles aux futures décisions.
Important
Important
Ce qui compte avant tout, c’est de ne pas
sacrifier le fond à la forme. En matière d’outils
de débats, il existe aussi des modes mais,
avant d’y céder, il faut réfléchir à l’objet de
la concertation et à ceux avec qui on va en
10

Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser
discuter, puis choisir la méthode la plus
adaptée.
C Étape 7
Avec quels livrables ? Définir le
mode de restitution des débats
C’est la dernière étape d’une démarche de
concertation, mais il est indispensable de
l’anticiper le plus en amont possible. En la
matière, il y a une règle absolue : il ne peut
y avoir de démarche de concertation sans
restitution aux participants.
A retenir
A retenir
Cette restitution est la clef de la création de
confiance et constitue un réel exercice de
pédagogie de la démocratie. Il s’agit de dire
clairement aux participants ce que l’on a fait
de leurs contributions, et plus largement de
communiquer à l’ensemble de la population le
résultat de la démarche.
Pour cela, la forme la plus adaptée est
la réunion publique au cours de laquelle
les élus expliquent aux participants, et ce
de la façon la plus transparente possible,
la manière dont le projet mis en débat a
évolué :
• contributions qui ont été reprises ;
• contributions mises à l’étude ;
• contributions qui n’ont pas été retenues
en présentant les raisons qui ont présidé
à cet arbitrage.
D’autres formes peuvent ou doivent venir
compléter cette réunion de restitution :
• bilan réglementaire ;
• cahier de concertation ;
• film de la concertation ;
• adjonction du bilan de la concertation
au cahier des charges d’une prestation
à venir (maîtrise d’œuvre)…
La réalisation de ce livrable nécessite un
travail minutieux d’analyse des résultats
de la concertation, qui doit être mené avec
LES FOCUS
WEKA
FICHE WEKA
les experts (services, maîtrise d’œuvre),
les élus, et le cas échéant les prestataires
qui ont animé la concertation. Toutes les
contributions doivent être étudiées pour
déterminer leur devenir et ainsi élabo-
rer la présentation qui en sera faite à la
population.
Notre conseil
Établissez la « check-list » d’avant
concertation
Listez tout ce que vous devez avoir
défini en amont :
• les objectifs ;
• les résultats attendus ;
• les sujets qui seront mis en discussion ;
• l’information qui sera délivrée ;
• les parties prenantes et la manière dont
on va les mobiliser ;
• les outils de débats ;
• les modalités de communication ;
• le planning précis de la démarche ;
• les modalités de restitution.
Évitez les erreurs
Ne sous-estimez pas les moyens
dédiés à la mobilisation
Très souvent, lorsque les collectivi-
tés s’engagent dans une démarche de
concertation, elles évaluent les moyens
qui seront nécessaires à l’organisation, à
l’animation et au bilan des débats – que
la démarche soit réalisée en interne ou
confiée à un prestataire externe. Mais
les moyens dédiés à la mobilisation sont
la plupart du temps sous-estimés alors
que la qualité de la participation et la
diversité de ceux qui prendront part aux
débats constituent une des conditions
principales du succès ou de l’échec d’une
concertation.
N’attendez pas pour associer tous les
services concernés
Il n’est pas rare que les services sup-
ports, et notamment la communication,
ne soient associés à la démarche qu’en
fin de réflexion. Il leur est alors demandé
11

Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser
de mettre en place dans des délais trop
courts des moyens au service d’un pro-
cessus élaboré sans leur concours. Pour
se donner les meilleures chances de
réussir, il convient au contraire de réunir
dès les premières réflexions l’ensemble
des services qui auront à intervenir dans
la démarche.
Foire aux questions
Faut-il concerter sur tout ?
Non ! Il ne peut y avoir de démarche de
concertation que si le projet est encore
suffisamment souple pour bénéficier
de l’apport des contributions des par-
ticipants. Si tout est déjà décidé, on
optera pour une réunion d’information
où il s’agira de recueillir les réactions,
et non plus de nourrir le projet avant la
décision.
Y a-t-il un «  bon  » moment pour
concerter ?
Plus la concertation arrive tôt, et plus les
marges de manœuvre sont nombreuses.
Cette lapalissade est pourtant souvent
oubliée et on voit nombre de démarches
intervenir trop tardivement dans la marche
du projet. On retiendra ici qu’il faut iden-
tifier les différentes étapes de décision,
puis positionner la concertation en amont
de ces décisions en identifiant soigneuse-
ment et en communiquant aux participants
les marges de discussion.
Pour aller + loin
Références juridiques
• Loi n° 85-729 du 18 juillet 1985 relative
à la définition et à la mise en œuvre de
principes d’aménagement
• Loi n°  92-125 du 6  février 1992 rela-
tive à l’administration territoriale de la
République
LES FOCUS
WEKA
FICHE WEKA
• Loi n°  95-101 du 2  février 1995 relative
à la protection de l’environnement, dite
loi Barnier
• Loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000
relative à la solidarité et au renouvelle-
ment urbains, dite loi SRU
• Loi n° 2002-276 du 27 février 2002 rela-
tive à la démocratie de proximité
• Loi n°  2010-788 du 12  juillet 2010 por-
tant engagement national pour l’environ-
nement, dite loi Grenelle
• Loi n° 2012-1460 du 27 décembre 2012
relative à la mise en œuvre du principe
de participation du public défini à l’ar-
ticle 7 de la Charte de l’environnement
• Ordonnance n° 2013-714 du 5 août 2013
relative à la mise en œuvre du principe
de participation du public défini à l’ar-
ticle 7 de la Charte de l’environnement
• Circulaire du 15 décembre 1992 relative
à la conduite des grands projets natio-
naux d’infrastructures
Bibliographie
• Le Nouvel Esprit de la démocratie  :
actualité de la démocratie participative,
Loïc Blondiaux, Éditions du Seuil, coll.
« La République des idées », 2008
• La Démocratie participative  : histoire
et généalogie, Marie-Hélène Bacqué et
Yves Sintomer (dir.), La Découverte, coll.
« Recherches », 2011
Sites Internet
think-tank.fnh.org  : site de la fondation
Nicolas Hulot pour la nature et l’homme,
où vous pouvez télécharger l’étude Démo-
cratie participative : guide des outils pour
agir (2013), à la rubrique Publications
www.respublica-conseil.fr  : site de la
société de conseil Respublica, où vous
pouvez consulter les résultats 2014 de
la troisième édition du Baromètre de la
concertation et de la décision publique,
réalisé avec Harris Interactive (aux
rubriques À propos > Les baromètres)
12
 FICHE WEKA

Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser

Saisissez la Référence Internet 9834 dans le

Les plus Internet moteur de recherche du site www.weka.fr pour
accéder aux mises à jour de cette fiche ainsi que la
Réf. Internet des rubriques suivantes :

E Fiches associées
• 9833 – Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation
• 9835 – Concevoir un processus de concertation

E Références aux textes officiels rattachés à cette fiche

• Loi n° 85-729 du 18 juillet 1985
• Loi n° 92-125 du 6 février 1992
• Loi n° 95-101 du 2 février 1995
• Loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000
• Loi n° 2002-276 du 27 février 2002
• Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010
• Loi n° 2012-1460 du 27 décembre 2012
• Ordonnance n° 2013-714 du 5 août 2013
• Circulaire du 15 décembre 1992

E Le forum des acteurs publics

Posez toutes vos questions et partagez votre expérience sur le forum. Nos experts et
vos confrères vous répondent sur www.weka.fr/forum/.

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13
 FICHE WEKA

Référence Internet
Concevoir un processus de concertation 9835

Saisissez la Référence Internet 9835 dans le moteur

de recherche du site www.weka.fr pour accéder à cette fiche

Si de très nombreuses collectivités locales engagent des concertations sur

toutes sortes de sujets, on constate que ces démarches manquent parfois
d’anticipation et de cohérence, ce qui contribue à entretenir une certaine
défiance, au sein de la population, sur la sincérité des intentions de l’initiateur
du débat.
En réalité, le processus de concertation, quel que soit le sujet sur lequel il
porte, est un projet comme un autre, avec un début, un développement et une
fin. Et, comme tous les projets, il doit répondre à des règles de management
de projet :
• voir très tôt très loin en planifiant la démarche ;
• faire preuve d’adaptation pour tenir compte des réalités du terrain ;
• assurer la cohérence des apports et la bonne coordination entre les inter-
venants ;
• procéder systématiquement à une évaluation des actions mises en œuvre…
Vous trouverez dans cette fiche les quatre actes du processus de concertation
qui permettront de sécuriser la démarche et d’en améliorer les résultats.
• lancer la démarche et poser le « mandat de concertation » ;
• mettre le projet en débat ;
• restituer les résultats et les décisions ;
• évaluer le processus.

réunion publique ou cours de laquelle le

En pratique
projet et les règles du jeu de sa mise en
débat sont présentés.
C Étape 1 A noter
A noter
Lancer la démarche et poser
le mandat de concertation Il peut arriver que des projets affectent
fortement certaines parties prenantes (on
Organiser une réunion publique pense par exemple aux habitants d’un
La démarche a fait l’objet d’une phase de immeuble devant être démoli, ou encore à
préparation [Réf. Internet : 9834] qui a permis des agents dont les missions pourront être
d’identifier notamment ce que l’on souhai- affectées par les décisions qui seront prises
tait mettre en débat, les parties prenantes à l’issue de la concertation). Ces personnes
sont mobilisées [Réf. Internet  : 9833]… Le doivent être réunies en amont de la réunion
moment est donc venu de la première ren- de lancement pour recevoir une information
contre avec les participants. Elle s’orga- les concernant directement.
nise le plus souvent sous la forme d’une

LES FOCUS

WEKA
14

Concevoir un processus de concertation
Présenter le projet…
Cette présentation doit être particulière-
ment soignée. Il s’agit :
• d’une part d’en présenter les objectifs,
les contours, le calendrier ;
• d’autre part de distinguer le plus claire-
ment possible les invariants (les déci-
sions déjà prises et les contraintes qui
vont constituer le cadre dans lequel le
débat va se dérouler) et les « variants »
(les marges de manœuvre du projet,
les éléments non encore figés et qui
pourront bénéficier des apports de la
concertation) du projet.
Il est tout à fait possible, et même souhai-
table, d’inclure dans les invariants le cadre
budgétaire du projet.
Cet exposé doit être court et le plus
compréhensible possible par les parti-
cipants. Ainsi, on évitera tous les termes
techniques, ou ils feront pour le moins
systématiquement l’objet d’une définition.
Une relecture de la présentation par des
personnes non impliquées dans le projet
est indispensable avant la réunion.
PowerPoint
PowerPoint ou pas ? ou pas ?
On se demande parfois si la présentation
PowerPoint est adaptée à une présentation
grand public. Elle peut tout à fait l’être, à trois
conditions :
• s’assurer que celui qui présente le projet
sait utiliser un PowerPoint (ne pas lire, ne
pas regarder l’écran plutôt que le public…) ;
• s’assurer que les contenus soient
compréhensibles par tous ;
• s’assurer que la projection soit visible de
tous les participants…
… et la démarche
Le deuxième aspect de cette présentation
porte sur la démarche elle-même :
• Comment sera mis en débat le projet ?
• Avec qui ?
• Selon quelles modalités pratiques ?
• Dans quel calendrier ?
• Avec quels livrables ?
LES FOCUS
WEKA
FICHE WEKA
Il s’agit également de présenter les règles
du jeu de cette démarche et d’en rappeler
les objectifs : la finalité de la concertation
n’est pas la codécision, mais l’améliora-
tion de la qualité de la décision par sa mise
en débat avec les parties prenantes qu’elle
concerne. Ce sont les élus qui, in fine,
prendront la décision. Mais ils s’engagent,
à l’issue de la démarche, à venir expliquer
ces décisions.
Organiser les échanges
avec le public
La manière dont sont organisés les
échanges lors de la première réunion est
cruciale, parce qu’elle donne aux parti-
cipants un signal fort sur la façon dont
les organisateurs en conçoivent l’intérêt.
Plusieurs formes d’animation existent,
mais on retiendra ici deux principes qui
s’appliquent à l’étape de lancement mais
aussi à l’étape suivante :
• ne pas se contenter du jeu de questions-
réponses de la traditionnelle réunion
publique, mais donner du temps aux
échanges avec et entre les parties
prenantes du débat ;
• structurer le débat autour de questions
qui n’ont pas pour objet de brider
la parole, mais bien de permettre la
construction de contributions collec-
tives directement utiles aux futures déci-
sions. Pour cela il est souhaitable, dès la
première réunion, de penser l’installation
de la salle pour éviter la traditionnelle
confrontation salle/tribune.
Lors de la réunion de lancement, plusieurs
questions peuvent structurer le débat :
• ce que les participants pensent du projet
présenté ;
• ce qui leur apparaît positif ou non ;
• ce qu’ils souhaiteraient explorer lors de
l’étape suivante ;
• les critères qui selon eux feraient du pro-
jet un « bon » ou un « mauvais » projet…
Les participants peuvent apporter leurs
contributions en direct lors d’un échange
dans et avec la salle, mais il est souhai-
table de prévoir dès la première réunion un
temps de travail des participants entre
eux afin qu’ils échangent leurs points de
15

Concevoir un processus de concertation
vue avant de les restituer et d’engager une
discussion en plénière.
Ici l’essentiel est d’éviter la séance des
questions avec réponses immédiates des
intervenants. Cette forme d’échange est
appropriée pour une réunion d’informa-
tion, mais pas pour une étape de concer-
tation. La concertation exige les échanges
entre toutes parties prenantes afin de
pouvoir dégager ensemble les conditions
de l’intérêt général. Il faut donc organiser
cet échange.
A savoir
A savoir
La répartition des différents temps d’une
réunion dépend de la phase dans laquelle on
se situe.
Lors de la réunion de lancement, on
comptera un tiers du temps pour l’exposé et
deux tiers pour les échanges.
En phase d’approfondissement, l’exposé ne
devra pas dépasser le quart du temps prévu.
Enfin, lors des restitutions, l’exposé
constituera les deux tiers du temps de réunion.
La réunion de lancement pose donc le
« mandat de concertation », c’est-à-dire
le champ de ce qui est mis en débat et la
manière dont ce débat va se dérouler et
sera conclu.
C Étape 2
Mettre le projet en débat
Choisir la méthode
En matière d’outils de mise en débats,
il existe aussi des modes mais, avant
d’y céder, il faut réfléchir à l’objet de la
concertation et à ceux avec qui on va
en discuter, puis choisir la méthode la
plus adaptée. Ici, ce qui compte avant
tout, c’est de ne pas sacrifier le fond à
la forme.
Le choix des méthodes dépend à la fois de
l’objet du débat et des parties prenantes
avec qui on veut en discuter. On sait ainsi
qu’il est difficile de rassembler toutes les
catégories de parties prenantes au sein
LES FOCUS
WEKA
FICHE WEKA
d’une seule séance de discussion. Il est
souvent nécessaire de prévoir des temps
particuliers par exemple pour les jeunes,
pour les acteurs économiques, mais aussi
pour les agents…
Il est également important de coupler des
temps relativement formels (des ateliers) et
des temps plus informels (concertation en
marchant, échanges dans l’espace public)
pour s’assurer de la contribution de tous
les publics.
@ Exemple de déroulé d’un processus
de concertation sur un projet
d’aménagement phase plan guide à
consulter sur votre fiche en ligne.
Déterminer la place des instances
permanentes de concertation
La place des instances permanentes
de concertation (conseils de quartier,
conseils citoyens…) doit également être
déterminée. Si ces instances sont peu
représentatives de la diversité de la popu-
lation (ce qui est très souvent le cas), on
évitera de circonscrire la discussion à
leurs seules enceintes tout en veillant à
respecter leur engagement. On prévoira
par exemple de leur présenter la démarche
en amont mais sans engager le débat sur
le fond pour ne pas créer d’inégalité entre
les participants.
Et le numérique ?
Sans être incontournable, l’utilisation
du numérique constitue aujourd’hui un
média très utile pour la mise en débat des
projets. Il permet notamment de mobili-
ser des populations plus jeunes, même
s’il est souvent plus efficace auprès des
jeunes actifs (les 25-45  ans) que des
moins de 25  ans. Il nécessite l’usage
d’outils éprouvés et ergonomiques (dont
certains sont libres de droit) et doit
répondre aux mêmes critères que les
débats de visu :
• préciser le mandat de concertation ;
• structurer le débat autour de questions ;
• restituer.
Ainsi, dans le processus de discussion du
projet, on pourra prévoir après la réunion
de lancement :
16

Concevoir un processus de concertation
• un diagnostic en marchant (si le sujet
s’y prête) ;
• des ateliers pour élaborer puis approfon-
dir des scénarios ;
• une discussion avec les jeunes ;
• des échanges informels dans l’espace
public ;
• un travail spécifique avec certaines par-
ties prenantes ;
• un débat ou une consultation en ligne ;
• un séminaire de projet pour recollec-
ter les différentes contributions et les
prioriser…
A noter
A noter
Il n’est pas toujours facile, au regard des
délais de mise en œuvre et de validation, de
réaliser et diffuser des comptes rendus de
chacun des débats. En réalité ces comptes
rendus ne sont pas toujours indispensables,
on peut leur préférer un dispositif
combinant :
• une rapide synthèse publique accompagnée
des documents présentés en séance ;
• un compte rendu à visée interne et
permettant d’étudier chemin faisant la
pertinence et la faisabilité de l’intégration
des propositions de la concertation dans le
projet ;
• un bilan final qui doit, lui, être largement
diffusé.
C Étape 3
Restituer le bilan Internet… afin que chacun sache que le
et les décisions
C’est peut-être l’indice qui permet le
mieux de distinguer le bon grain de la
concertation de l’ivraie de l’alibi partici-
patif. Aux termes des débats, le décideur
doit revenir devant les participants lors
d’une réunion de restitution pour leur dire
ce qu’il a retenu de leurs contributions. Il
s’agit à ce moment d’exposer de façon
précise ce qui a été repris dans la décision
et ce qui ne l’a pas été en expliquant ces
choix.
LES FOCUS
WEKA
FICHE WEKA
A savoir
A savoir
L’étape de restitution vise également à éviter
le travers de la concertation en boucle en
activant l’effet cliquet selon lequel on ne
remet pas en discussion un sujet déjà discuté
et sur lequel les décisions ont été prises.
Il est donc nécessaire de réaliser un bilan
de la concertation, y compris si celui-ci
n’est pas réglementairement obligatoire.
Ce bilan rappelle le processus et présente
une synthèse analytique des différentes
contributions. Il est souhaitable que soient
versées en annexe toutes les synthèses
des débats.
On invite, pour cette dernière étape, tous
ceux qui ont participé au débat et, plus
largement, la population. Ne s’agissant
plus de concertation, la séance peut se
dérouler selon le format classique de la
réunion publique. Il s’agit de :
• rappeler aux participants le « mandat de
concertation » (le projet initial, ce qui a
été mis en débat et les règles du jeu) ;
• d’exposer la synthèse des contributions
(voilà ce que vous avez dit) ;
• de passer ces contributions en expli-
quant ce qui a été repris, mis à l’étude ou
non repris en apportant des explications
sur les raisons de ces choix ;
• de présenter le projet finalisé.
La restitution doit également donner lieu à
une communication à l’adresse de toute
la population via les canaux habituels
d’information : presse institutionnelle, site
projet a fait l’objet d’un débat et connaisse
la façon dont ce débat l’a fait évoluer.
A noter
A noter
On s’inquiète parfois de la réaction des
participants lorsqu’il s’agit de leur dire que
certaines de leurs propositions n’ont pas été
retenues. En réalité, et à condition d’avoir
bien précisé les finalités de la concertation
(nourrir la décision), les participants savent
très bien que toutes les contributions ne
17

Concevoir un processus de concertation
peuvent être reprises, ils attendent avant tout
que les initiateurs des débats fassent preuve
d’honnêteté en montrant qu’ils ont étudié de
façon sérieuse toutes leurs suggestions, puis
en expliquant de la façon la plus transparente
possible ce qui a été fait de ces contributions.
C Étape 4
Évaluer le processus communication permet de poursuivre la
de concertation
C’est une des clefs d’amélioration des
dispositifs de concertation pourtant très
rarement actionnée.
Cette évaluation doit permettre de mesu-
rer l’efficacité et l’efficience des actions
mises en œuvre :
• Quelles parties prenantes a-t-on réussi
à mobiliser ?
• Qui manquait ?
• A-t-on réussi à expliciter le projet ?
• Les questions du débat étaient-elles
adaptées ?
• Les formats de discussion ont-ils permis
aux différentes catégories de parties
prenantes de s’exprimer ?
• Les contributions ont-elles été utiles au
projet ?
• Les participants ont-ils été satisfaits de
la démarche ?…
Cette évaluation peut prendre une double
forme :
• la réalisation d’une enquête auprès des
participants via un questionnaire lors
de la réunion de restitution (et le cas
échéant en ligne) ;
• la tenue d’un séminaire d’évaluation
réunissant l’ensemble des organisa-
teurs et intervenants de la concertation
(tous les services et élus impliqués et
les éventuels prestataires). Lors de ce
séminaire, il s’agit de prendre connais-
sance des résultats de l’enquête et de
reprendre point par point les différentes
étapes : la préparation de la démarche,
la mobilisation des participants, la tenue
LES FOCUS
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FICHE WEKA
des débats, la restitution… pour en tirer
les enseignements qui seront utiles à
des démarches ultérieures.
Notre conseil
Communiquez pendant la concertation
On pense toujours à annoncer la démarche
via les différents médias de la collectivité,
mais il est tout aussi essentiel de tenir la
population au courant des débats. Cette
mobilisation, mais aussi de construire le
chemin conduisant à la restitution finale
et à l’annonce de la décision. On peut
pour cela utiliser des photos ou des films
des débats, mais aussi des interviews des
participants.
Attendez la restitution
pour apporter des réponses
On n’est pas obligé, lors d’un processus
de concertation, de répondre immédiate-
ment aux questions des participants, c’est
même déconseillé (sauf lorsqu’il s’agit de
mettre un coup d’arrêt à des rumeurs ou
de corriger des idées fausses qui vien-
draient polluer la suite du débat). Attendre
pour répondre, c’est pouvoir prendre le
temps de la réflexion, et c’est aussi mon-
trer aux participants que l’on prend leurs
demandes au sérieux en leur consacrant
du temps. Si on explique aux participants
ce mode d’organisation, ils n’en conçoi-
vent pas de frustrations et sont même
satisfaits de voir la collectivité s’intéresser
de façon sérieuse à leurs suggestions.
Une seule règle impérative doit être main-
tenue  : toutes les demandes doivent être
traitées lors de l’étape de restitution.
Évitez les erreurs
Ne construisez pas la structure
des débats avec le prisme
du découpage institutionnel
des compétences
On note souvent que les débats sont
organisés de façon thématique : les dépla-
cements, l’habitat, l’espace public… Ce
découpage correspond le plus souvent au
18

Concevoir un processus de concertation
découpage des services de la collectivité.
Mais il ne reflète pas la manière dont les
habitants perçoivent leur territoire. On
préférera donc une segmentation fondée
sur l’usage et on veillera à organiser au
sein des débats le croisement des dif-
férents points de vue sur le sujet mis en
discussion.
Ne négligez pas d’impliquer
la maîtrise d’œuvre
Mettre en débat un projet n’est pas une
chose aisée pour celui qui le conçoit,
qu’il s’agisse des services de la maîtrise
d’ouvrage ou de la maîtrise d’œuvre. Il
faut absolument éviter que la concertation
n’apparaisse pour ces experts comme une
contrainte supplémentaire. Pour éviter
cela, il est indispensable de travailler étroi-
tement avec ces acteurs en les associant à
l’organisation du processus dont ils seront
des acteurs majeurs.
Foire aux questions
Combien de temps doit durer une
démarche de concertation ?
Sa durée dépend naturellement du pro-
jet mis en discussion, mais elle répond
aussi à des règles d’organisation. Si le
projet s’inscrit dans le temps long, il est
important de le segmenter en différentes
étapes  : le projet global, puis les points
particuliers du projet… Une étape ne doit
en général pas excéder six mois voire un
peu moins, en prévoyant par exemple
un temps plus important entre la fin des
débats et la restitution. Il est par ailleurs
LES FOCUS
WEKA
FICHE WEKA
préférable qu’une étape ne soit pas cou-
pée par la période estivale même si l’on
peut reporter à après les vacances l’étape
de restitution.
Faut-il toujours trois actes ?
Lancement, approfondissement, restitu-
tion : on a vu qu’une concertation néces-
sitait trois étapes successives pouvant se
reproduire à différentes phases du projet.
Mais parfois le sujet peut apparaître trop
restreint pour lui consacrer trois temps de
débats. On choisira de garder le principe
des trois actes en organisant par exemple
la réunion de lancement en deux temps
bien distincts (présentation puis débat)
tout en conservant un temps de restitution
lors d’une réunion ou d’organiser deux
temps de discussion et de diffuser la res-
titution dans les médias municipaux.
Pour aller + loin
Bibliographie
• Le Nouvel Esprit de la démocratie  :
actualité de la démocratie participative,
Loïc Blondiaux, Éditions du Seuil, coll.
« La République des idées », 2008
• La Démocratie participative  : histoire
et généalogie, Marie-Hélène Bacqué et
Yves Sintomer (dir.), La Découverte, coll.
« Recherches », 2011
Site Internet
think-tank.fnh.org  : site de la fondation
Nicolas Hulot pour la nature et l’homme,
où vous pouvez télécharger l’étude Démo-
cratie participative : guide des outils pour
agir (2013), à la rubrique Publications
19
 FICHE WEKA

Concevoir un processus de concertation

Saisissez la Référence Internet 9835 dans le

Les plus Internet moteur de recherche du site www.weka.fr pour
accéder aux mises à jour de cette fiche ainsi que la
Réf. Internet des rubriques suivantes :

E Fiches associées
• 9833 – Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation
• 9834 – Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser

E Le forum des acteurs publics

Posez toutes vos questions et partagez votre expérience sur le forum. Nos experts et
vos confrères vous répondent sur www.weka.fr/forum/.

LES FOCUS

WEKA
20
 FICHE WEKA

Identifier et mobiliser les parties prenantes Référence Internet

d’une démarche de concertation 9833

3
Saisissez la Référence Internet 9833 dans le moteur outils
de recherche du site www.weka.fr pour accéder à cette fiche associés

Les démarches de concertation se développent depuis plusieurs années sous

la double pression des obligations réglementaires et de la demande du public.
Les collectivités locales multiplient les outils permanents et les débats sur leurs
projets. Mais il est un constat commun à tous ceux qui lancent des débats : la
difficulté à mobiliser le public au-delà du premier cercle d’habitués. Qui n’a
pas connu la réunion publique où les élus et agents de la collectivité étaient
plus nombreux que les « vrais gens » ? Qui ne s’est pas exclamé : « Ce sont
toujours les mêmes qui participent ? »
Le plus souvent, ce manque d’affluence ou de diversité génère un sentiment
d’impuissance chez les organisateurs, voire un jugement sévère sur une popu-
lation qui « ne joue pas le jeu ». Mais malgré ces difficultés réelles, on ne peut
se contenter de regretter l’absence des participants ou de les en tenir pour
responsables. Il est en effet de la responsabilité de celui qui initie la concerta-
tion de s’assurer de la qualité de la participation et donc de mettre en œuvre
une démarche efficace de mobilisation.
Vous trouverez dans cette fiche les 5 étapes qui, mises en œuvre, renforceront
la capacité de la collectivité à améliorer la qualité de la participation :
• se convaincre et convaincre de l’importance de la démarche de mobilisation ;
• comprendre les motivations des parties prenantes ;
• réaliser une cartographie des parties prenantes ;
• définir les modalités d’invitation des parties prenantes « grand public » ;
• évaluer l’efficience des méthodes de mobilisation.

permettront de convaincre les scep-

En pratique
tiques de la nécessité de « remettre l’ou-
vrage sur le métier ».
C Étape 1 La légitimité et l’utilité
Se convaincre et convaincre de la mobilisation
de l’importance de la démarche Le premier argument porte sur lalégitimité
de mobilisation et l’utilité de la concertation : la faiblesse
(en qualité ou en quantité) de la partici-
Lorsque l’on évoque la question de la pation n’est pas seulement regrettable
mobilisation des participants, la première en cela qu’elle dénoterait un désintérêt
réaction des interlocuteurs est souvent de la population pour la chose publique,
un soupir de résignation  : «  On a tout elle constitue une menace réelle pour la
essayé », « Les gens ne sont pas intéres- légitimité et l’utilité de la concertation, et
sés », « Seuls les habitués se déplacent »… plus largement pour la qualité des sujets
Il faut donc rassembler les arguments qui mis en discussion.

LES FOCUS

WEKA
21

Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation
En effet, si les participants ne sont pas
et ne doivent surtout pas être considérés
comme des représentants de la population
(ce sont les élus qui le sont), leur diversité
est une condition indispensable pour que la
concertation tende vers l’intérêt général.
Si l’on veut que le débat puisse réelle-
ment nourrir la décision (c’est sa finalité
première), en améliorant les projets et en
donnant aux élus une vision la plus claire
possible de l’état des consensus et dissen-
sus, il est essentiel de s’assurer que l’on a
pu recueillir le point de vue de toutes les
catégories des parties prenantes.
Exemples  : prenons un débat portant sur
l’aménagement d’une place ou sur la rési-
dentialisation d’un ensemble immobilier.
Si l’on se contente des habituels parti-
cipants  : des personnes plutôt insérées
dans la société, ayant souvent dépassé
l’âge de la retraite… comment prendra-
t-on en compte les pratiques, les attentes
des plus jeunes qui souvent sont perçues
par les plus âgés comme des facteurs de
nuisances dans l’espace public ?
Imaginons un autre débat portant sur la
réalisation d’un nouveau quartier. Sans
démarche spécifique de mobilisation, il y
a fort à parier que ne seront présents au
débat que les riverains de ce projet pour
qui il constitue, dans la grande majorité
des cas, une menace. Comment prétendre
que ces participants pourront incarner
l’intérêt de ceux qui vivront demain dans
ce quartier ?
A retenir
A retenir
C’est parce que les différents interlocuteurs
seront convaincus que l’élargissement
de la participation n’est pas simplement
souhaitable, mais réellement indispensable,
qu’il sera possible de mettre en œuvre les
dispositifs adéquats pour y parvenir.
La faisabilité de la mobilisation
Le second argument porte sur la faisabilité
de la mobilisation. Oui, il est possible de
réunir plusieurs centaines de participants
pour un débat. Oui, il est possible de
LES FOCUS
WEKA
FICHE WEKA
dépasser la riveraineté du projet. Oui, il
est enfin possible d’ouvrir la discussion
avec les plus jeunes… mais pour cela il
faut faire évoluer les pratiques et surtout
consacrer de réels moyens pour y parvenir.
C Étape 2
Comprendre les motivations
des parties prenantes
On appelle «  parties prenantes  » les
acteurs de la concertation. Ces parties
prenantes ont en commun d’avoir un
« intérêt » (convergent ou divergent) pour le
sujet mis en discussion. Leur participation
peut être motivée par différents facteurs :
• La première de ces motivations est le
fait que le projet concerne directement
la personne (sa rue, son quartier). Dans
ce cas, les participants perçoivent en
amont de la discussion l’impact que
des décisions pourraient avoir sur leur
quotidien.
• La deuxième, qui se confond souvent
avec la première, est la recherche d’in-
formation, la curiosité.
• La troisième motivation – qui se renforce
– est le souhait de contribuer au « bien
commun  ». La participation n’est plus
motivée uniquement par l’objet mis en
débat, mais par le sentiment de parti-
ciper d’une « communauté » d’intérêt.
• Enfin, la dernière motivation est la
volonté de défendre un intérêt indivi-
duel ou collectif. Dans ce dernier cas,
les participants se positionnent généra-
lement en opposition au projet.
A savoir
A savoir
Quand on demande aux Français pourquoi ils
n’ont pas participé à une démarche à laquelle
ils étaient pourtant invités, ils motivent leur
choix en premier lieu par le manque de
disponibilité.
Mais ils évoquent également leur défiance :
des démarches perçues comme insincères,
des décisions qui seraient prises avant la
discussion, des réunions inutiles…
22

Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation
Trois éléments distinguent les parties
prenantes :
• leur statut (élus, techniciens, habitants,
usagers…) ;
• la « distance » qu’elles ont par rapport à
l’objet de la concertation ;
• les connaissances qu’elles peuvent en
avoir.
A contrario, elles ont ou doivent avoir en
commun :
• l’intérêt pour l’objet mis en débat ;
• la considération du maître d’ouvrage ;
• l’équité de traitement dans l’accès à
l’information.
Attention
Attention
On parle ici d’équité en cela que si toutes les
parties prenantes doivent avoir accès à une
information sur le projet, le message doit être
adapté à chacune des catégories d’invités.
C Étape 3
Réaliser une cartographie prendre ce qui pourrait motiver leur
des parties prenantes
L’identification précise des parties pre-
nantes est indispensable pour mettre en
place les outils adaptés pour les inviter,
mais aussi pour préparer les débats.
Établir la liste des parties prenantes
Cela passe dans un premier temps par
l’établissement d’une liste la plus exhaus-
tive possible de tous ceux qui peuvent
être concernés directement ou indirecte-
ment par le sujet mis en discussion.
A noter
A noter
Il est préférable de ne pas confier
l’établissement de cette liste aux seuls
spécialistes du sujet afin de se donner les
meilleures chances de n’oublier personne.
Pour cela, la meilleure solution est d’organiser
une réunion « brainstorm » à laquelle on invite
le service et les élus en charge du sujet, mais
aussi les acteurs de la communication, de la
LES FOCUS
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FICHE WEKA
démocratie locale et de tout autre domaine
même étranger au sujet mis en discussion…
Il est important de ne pas oublier dans
cette liste les acteurs extérieurs au ter-
ritoire mais qui pourraient éventuellement
se mobiliser pour contester un projet qu’ils
jugent contraire à l’intérêt général (on
pense ici au phénomène des ZAD qui tend
à se développer).
Exemple : les parties prenantes d’un débat
sur les rythmes scolaires sont les parents,
les élèves, les enseignants, les assistants
territoriaux spécialisés des écoles mater-
nelles (Atsem), les animateurs, la méde-
cine scolaire, les associations de soutien
scolaire, les équipements culturels et
sportifs, les élus, les agents, l’inspection
académique…
Identifier leur positionnement
La liste établie, il s’agit dans un deuxième
temps d’identifier le positionnement des
différentes parties prenantes au regard
de l’objet de la concertation et de com-
participation. Pour cela, deux solutions
sont possibles :
• On peut s’appuyer sur les informations
internes à la collectivité en sachant que,
par nature, il peut être difficile pour les
services en charge du projet d’avoir le
recul suffisant pour identifier le point de
vue des parties prenantes et les poten-
tielles marges de discussion.
• On peut également réaliser une série
d’entretiens auprès d’interlocuteurs
représentatifs des différentes parties
prenantes du projet en confiant de
préférence cette mission à un tiers si
le sujet mis en discussion suscite des
oppositions importantes.
Ces entretiens visent à comprendre ce que
les interlocuteurs connaissent du projet,
les éventuelles fausses informations, les
rumeurs, les attentes et les craintes… Ils
ont également pour objet d’identifier le
point de vue que les parties prenantes
portent sur le maître d’ouvrage et ses
partenaires :
23
 FICHE WEKA

Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation

• Considèrent-ils le maître d’ouvrage légi- synthèse, et éventuellement d’une grille

time pour prendre les décisions ? d’analyse du positionnement des parties
• Ont-ils confiance dans sa capacité prenantes par rapport au projet.
à mettre en œuvre le projet dans de
bonnes conditions ? @ Positionnement et implication des
parties prenantes par rapport au
Enfin, cet exercice de cartographie per-
met également de mesurer le capital de projet à consulter sur votre fiche
confiance dans la démarche de concer- en ligne.
tation :
• Les interlocuteurs ont-ils déjà participé @ Grille d’analyse des parties prenantes
d’un projet mis en concertation [Réf.
à des débats organisés par le maître
Internet : dtou7244] à consulter sur
d’ouvrage ?
votre fiche en ligne.
• Qu’en ont-ils pensé ?
Tous ces éléments seront éminemment
Cette cartographie est d’autant plus
utiles au moment d’engager la concer-
indispensable pour des sujets suscitant
tation  : ils permettront d’adapter les
de fortes oppositions, y compris quand
modalités de mise en débat, mais aussi
il s’agit d’une nouvelle phase de débat
l’information délivrée. Ils seront également
succédant à des discussions anciennes.
précieux pour mieux anticiper les réactions
Synthétiser l’ensemble des données des participants.
récoltées
La cartographie réalisée doit donner lieu
à un livrable sous la forme d’une note de

Parties prenantes et possible positionnement au regard d’un projet d’aménagement

d’un nouveau quartier
Les parties prenantes Leurs motivations/leur potentielle participation
• Concernés par la modification de leur environnement quotidien, par les nouveaux
équipements dont ils peuvent être des usagers, par les impacts des chantiers…
Les riverains ils peuvent craindre les nouvelles constructions, l’impact sur la valeur de leurs
du projet biens, l’arrivée de nouvelles populations, une transformation trop brutale de leur
environnement.
• Leur participation est en général assurée.
• Concernés par un projet qui modifie leur ville, un quartier dont ils sont
Habitants ou pourront être les usagers (ou habitants), mais ils ne se sentent pas
non riverains nécessairement invités à la concertation.
• Ils nécessitent des modalités spécifiques de mobilisation.
• Concernés par la modification de leur environnement quotidien,
par les nouveaux équipements. Ils ont un usage spécifique des espaces.
Enfants, jeunes
• Ils n’auront une place dans les débats que si l’on met en place des dispositifs
spécifiques de mobilisation.
• Ont une difficulté à participer à des débats trop « académiques ». Ils ne se
Public « en
sentent pas toujours « compétents » pour participer à la concertation.
difficulté »
• Leur participation requiert des actions spécifiques.

LES FOCUS

WEKA
24
 FICHE WEKA

Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation

(Suite)
Les parties prenantes Leurs motivations/leur potentielle participation
Instances
• Connaissent souvent le projet pour y avoir déjà été associés. Sont rarement
permanentes
représentatifs de la diversité de la population.
de concertation
• Doivent être mobilisés de façon spécifique pour ne pas se sentir dépossédés
(conseils de
de la démarche.
quartier…)
• Sont souvent au fait des nouveaux projets. Elles peuvent se mobiliser contre
certaines dimensions du projet (grignotage des terres agricoles, artificialisation
Associations des sols…), mais peuvent aussi être des alliées pour améliorer la qualité de
environnementales durabilité du projet. Elles disposent souvent de compétences approfondies.
• Se mobilisent souvent spontanément pour participer aux débats. Il peut être
nécessaire d’avoir des temps d’échanges particuliers avec elles.
• Peuvent être directement concernés par le projet. Ils constituent un public
souvent très difficile à mobiliser et doivent faire l’objet d’une attention
Commerçants
particulière.
• Ils peuvent être mobilisés à plusieurs titres : entreprises, salariés et clientèle.
• Ce sont les « habitants de jour » des quartiers : leur point de vue est utile pour discuter
de certains aménagements (par exemple des commerces, des cheminements…).
Entreprises
• S’ils n’habitent pas le quartier, ils ne se sentiront pas mobilisés par le dispositif
et salariés
d’invitation. Il est donc nécessaire de prévoir des modalités spécifiques de
discussion.

L’invitation indifférenciée tout public

C Étape 4
Définir les modalités d’invitation • des affiches ;
des parties prenantes « grand • des flyers toutes boîtes ;
public »
L’invitation des acteurs (entreprises,
associations, partenaires institution-
nels…) ne pose habituellement pas de
difficultés. Qu’elle soit faite par courrier ou
mail, il s’agit juste de respecter les délais
et les règles habituelles d’invitation.
En revanche, il n’en est pas de même avec
la société civile non organisée, c’est-à-
dire les habitants et usagers n’apparte-
nant pas à des organisations collectives.
On distingue, s’agissant de ce «  grand
public  », plusieurs types de mobilisation
que l’on peut classer en cinq grandes
catégories, étant entendu qu’aucune
d’entre elles ne se suffit à elle-même et
qu’elles doivent être actionnées de façon
complémentaire.
Il s’agit :
• de l’annonce dans le journal de la col-
lectivité ou la presse locale ;
• de l’information sur un site Internet…
C’est la forme la plus fréquente d’invi-
tation, mais c’est aussi la moins effi-
ciente. Elle ne mobilise en général que
les habitués des débats. Mais malgré sa
faible efficacité en termes de renouvelle-
ment des publics, elle est indispensable
pour informer largement la population
de la tenue des débats et pour réassurer
les participants sur l’importance de la
démarche.
Il est important toutefois de veiller à l’effi-
cience de ce type d’invitation. On sait par
exemple que les flyers toutes boîtes, dont
la distribution est souvent sous-traitée,
arrivent rarement dans toutes les boîtes

LES FOCUS

WEKA
25

Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation
et sont souvent perçus par la population
comme un tract de plus parmi les publi-
cités qu’ils reçoivent quotidiennement. Il
est préférable de s’appuyer sur les outils
existants (journal, Internet) et de réser-
ver les nouveaux moyens pour des outils
plus efficaces.
La mobilisation proactive de terrain
Elle consiste à aller au-devant des
participants potentiels pour les inviter
aux débats. C’est une méthode souvent
très efficace qui permet de mobiliser des
publics habituellement peu participants.
On peut ainsi aller au-devant de la popu-
lation dans les lieux publics, dans les
marchés, à l’occasion d’événements…
Pas question ici de distribuer des tracts
qui n’auraient pas plus d’efficacité que
les flyers toutes boîtes, mais bien d’al-
ler au contact des gens, d’engager la
discussion en s’appuyant par exemple
sur un petit questionnaire et d’expliquer
en quoi leur participation serait utile au
projet.
L’exercice peut être délégué à un tiers,
mais il est souhaitable que ce tiers soit
accompagné des représentants de la
maîtrise d’ouvrage (techniciens et élus).
La mobilisation via les relais
C’est un mode d’invitation très utile
pour toucher des publics difficilement
mobilisables. On pense ici aux différents
équipements accueillant des publics  :
centres sociaux, équipements culturels…
mais aussi aux amicales de locataires,
conseils syndicaux de copropriétés, clubs
sportifs…
Afin d’organiser cette opération, il est
nécessaire de prévoir une réunion préa-
lable de ces relais pour leur expliquer les
grands enjeux du projet, le déroulé de la
démarche de concertation et ce que l’on
attend d’eux.
La mobilisation ciblée d’un public
« captif »
Il s’agit ici d’engager le débat avec des
groupes constitués plutôt que de cher-
cher à mobiliser les membres du groupe
individuellement. C’est la technique
recommandée notamment pour mobiliser
LES FOCUS
WEKA
FICHE WEKA
les jeunes, le plus souvent totalement
absents des démarches de concertation.
Elle consiste à s’appuyer sur les établisse-
ments scolaires (collèges, lycées, CFA…)
pour organiser une discussion avec des
élèves au sein de l’établissement. Il est
d’ailleurs tout à fait possible de réunir des
élèves de plusieurs établissements dans
l’un d’entre eux.
L’exercice peut également être mis en
œuvre auprès d’organismes de formation,
d’un club sportif ou encore d’entreprises à
l’adresse des salariés.
La mobilisation nominative via le tirage
au sort
Elle consiste à opérer un tirage au sort
sur les listes électorales (ou des listings
d’usagers), puis à adresser un courrier
nominatif aux tirés au sort les invitant à
participer au débat.
A noter
A noter
Cette procédure est autorisée par la
Commission nationale pour l’informatique
et les libertés (Cnil) et peut faire l’objet de
pondération par quartier, âge et genre.
Avec des taux de retour (nombre de per-
sonnes tirées au sort/nombre de présents)
variant de 2 à 10 %, c’est aujourd’hui une
des méthodes les plus efficientes pour
mobiliser les non-habitués. Ne concernant
pas l’ensemble de la population, elle doit
absolument intervenir en complément
d’autres méthodes.
C Étape 5
Évaluer l’efficience des méthodes
de mobilisation
C’est un exercice très rarement effectué et
pourtant totalement indispensable si l’on
veut améliorer la qualité de la participation.
Il s’agit :
• d’une part de réaliser un tableau de
bord des moyens mobilisés (méthodes
employées, nombre de participants
contactés, coûts détaillés des outils y
26

Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation
compris moyens humains, délais de
mise en œuvre…) ;
• d’autre part d’identifier par quels moyens
les participants présents aux débats ont
été invités.
Pour cela, on réalise un court ques-
tionnaire (qui peut être fusionné avec
une fiche d’émargement) dans lequel on
demande aux participants de cocher la ou
les modes d’invitation par lesquels ils ont
eu connaissance du débat. Il est souhai-
table de prévoir également une question
concernant leurs habitudes de participa-
tion afin de mesurer l’efficacité des outils
sur le renouvellement des publics. Enfin,
on ajoute à ces questions quelques élé-
ments de profils :
• âge ;
• genre ;
• quartier d’habitation ;
• voire questions relatives à leurs usages.
Le traitement de ce questionnaire permet
de mesurer l’efficacité des moyens de
mobilisation pour chaque type de publics.
Il suffit alors de rapprocher les résultats
du questionnaire du tableau de bord des
moyens employés pour en mesurer l’effi-
cience (le rapport coût/efficacité).
@ Fiche d’émargement et d’évaluation
des méthodes de mobilisation :
exemple d’une concertation sur la
restructuration d’un réseau de bus
[Réf. Internet : dtou7245] à consulter sur
votre fiche en ligne.
Notre conseil
Prévoyez une inscription préalable
On hésite souvent à demander aux
participants de s’inscrire aux débats
en pensant que cela peut constituer un
frein à la participation. En réalité, l’ex-
périence montre que l’inscription n’est
non seulement pas un frein, mais peut
constituer un motif d’intérêt : si on doit
s’inscrire, c’est qu’il s’agit de quelque
chose d’important.
Par ailleurs, l’inscription en amont permet
d’adapter les moyens logistiques à la
LES FOCUS
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FICHE WEKA
taille de l’assemblée ou le cas échéant
de renforcer en urgence les moyens de
mobilisation.
Évitez les erreurs
Ne négligez pas le temps d’explication
aux instances permanentes
de concertation sur votre volonté
d’élargir la participation
Il arrive que les conseils de quartier (et
aujourd’hui conseils citoyens), mais aussi
les associations, estiment qu’ils sont les
« représentants » des habitants et que la
concertation peut/doit se limiter à eux.
Ils peuvent alors être réticents à l’élar-
gissement de la concertation à toute la
population, a fortiori lorsque l’on choisit
d’inviter également les habitants d’autres
quartiers.
Même si l’on sait d’expérience qu’ils sont
très rarement représentatifs de la diversité
de la population, il faut ici faire preuve
de diplomatie pour ne pas les froisser et
respecter leur engagement. On prendra
alors le temps en amont de la démarche
de concertation de la leur présenter (sans
engager le débat sur le fond) de manière
à les associer à l’élargissement de la
mobilisation.
Foire aux questions
Quand faut-il inviter les participants à
un débat ?
On constate très souvent que l’invita-
tion arrive très tard (parfois moins d’une
semaine avant un débat) au motif que les
habitants invités trop tôt « oublieraient »
cette invitation. En réalité, les gens ont
de la mémoire et souvent un agenda
chargé  : emploi, activités culturelles
et sportives, enfants à faire garder… Il
apparaît que le bon délai d’invitation
tourne autour des trois semaines, surtout
quand on demande aux participants de
s’inscrire.
Combien de personnes faut-il inviter ?
On dit parfois que l’on ne débat cor-
rectement qu’avec un petit groupe de
27
 FICHE WEKA

Identifier et mobiliser les parties prenantes d’une démarche de concertation

participants. Ceci est vrai si l’on se réfère

à la traditionnelle réunion publique, mais
de nombreuses autres méthodes existent
pour permettre l’organisation d’un débat
de qualité avec un grand nombre de par-
ticipants. Il suffit de se souvenir que les
participants à une concertation ne sont
pas des représentants de la population
pour convenir de la nécessité de les réu-
nir en grand nombre. On s’assurera ainsi
d’une bonne présence de la diversité
des points de vue et on se donnera les
meilleures chances d’approcher l’intérêt
général.
Pour aller + loin
Bibliographie
• Le Nouvel Esprit de la démocratie  :
actualité de la démocratie participative,
Loïc Blondiaux, Éditions du Seuil, coll.
« La République des idées », 2008
• La Démocratie participative  : histoire
et généalogie, Marie-Hélène Bacqué et
Yves Sintomer (dir.), La Découverte, coll.
« Recherches », 2011
Site Internet
think-tank.fnh.org  : site de la fondation
Nicolas Hulot pour la nature et l’homme,
où vous pouvez télécharger l’étude Démo-
cratie participative : guide des outils pour
agir (2013), à la rubrique Publications

Saisissez la Référence Internet 9833 dans le

Les plus Internet moteur de recherche du site www.weka.fr pour
accéder aux mises à jour de cette fiche ainsi que la
Réf. Internet des rubriques suivantes :

E Outils téléchargeables
• dtou7244 – Grille d’analyse des parties prenantes d’un projet mis en concertation
• dtou7245 – Exemple de fiche d’émargement et d’évaluation des méthodes de
mobilisation

E Fiches associées
• 9834 – Préparer une démarche de concertation : les questions à se poser
• 9835 – Concevoir un processus de concertation

E Le forum des acteurs publics

Posez toutes vos questions et partagez votre expérience sur le forum. Nos experts et
vos confrères vous répondent sur www.weka.fr/forum/.

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28
 FICHE WEKA

Référence Internet
Recourir à la médiation 11127

Saisissez la Référence Internet 11127 dans le moteur

de recherche du site www.weka.fr pour accéder à cette fiche

Les articles L.  213-1 et suivants du Code de justice administrative, issus de

l’article  5 de la loi n°  2016-1547 du 18  novembre 2016 de modernisation de
la justice du xxie  siècle, et les articles R.  213-1 et suivants issus du décret
n° 2017-566 du 18 avril 2017 introduisent la possibilité en matière administrative
de recourir à la médiation soit à l’initiative des parties, soit à celle du juge.
Le médiateur accompagne les parties afin qu’elles puissent parvenir à un
accord. Le médiateur, sans pouvoir décisionnel, favorise, par des entretiens,
l’établissement de liens ou d’échanges, la prévention et le règlement des
conflits.
Quels sont les différents types de médiation auxquels les collectivités peuvent
avoir recours ? Pourquoi recourir à une médiation ? Comment s’organise une
médiation ?

• la conciliation définie par l’ancien article

Repères
L. 211-4 du Code de justice administra-
tive : « Dans les tribunaux administratifs
C Définition de la médiation et les cours administratives d’appel,
les chefs de juridiction peuvent, si les
Un dossier contentieux déposé devant
parties en sont d’accord, organiser une
un tribunal administratif sera en moyenne
mission de conciliation et désigner à cet
examiné par la juridiction dans un délai de
effet la ou les personnes qui en seront
près de deux ans.
chargées. »
En 2016, le législateur a souhaité, sous
Toutefois, ces dispositifs étaient canton-
l’impulsion de la directive européenne
nés à certains domaines et en pratique
2008/52/CE du 21  mai 2008, permettre
peu utilisés par le juge.
qu’un nombre plus important de litiges
puissent être réglés par la voie de la L’article L.  213-1 du Code de jus-
médiation afin, notamment, de désen- tice administrative définit la médiation
gorger les juridictions encombrées par la comme «  tout processus structuré,
croissance du nombre des recours. quelle qu’en soit la dénomination, par
Différents modes alternatifs de règlement lequel deux ou plusieurs parties tentent
des litiges existaient déjà dans le secteur de parvenir à un accord en vue de la
public : résolution amiable de leurs différends,
avec l’aide d’un tiers, le médiateur, choisi
• le Médiateur de la République, créé en
par elles ou désigné, avec leur accord,
1973, avec les délégués du Médiateur de
par la juridiction ».
la République dans les départements ;
• le Défenseur des droits instauré en Il existe trois types de médiation :
2011 ; • la médiation à l’initiative des parties avec
• les recours administratifs préalables ou sans l’intervention du juge ;
obligatoires ou non, comme en matière • la médiation à l’initiative du juge ;
de contentieux fiscal ; • la médiation préalable obligatoire.

LES FOCUS

WEKA
29
 FICHE WEKA

Recourir à la médiation

administratif ou de la cour administrative

C Pourquoi recourir d’appel territorialement compétent – ou
à la médiation ? une personne déléguée – de désigner le
ou les médiateurs ;
261 médiations auraient été lancées depuis
l’entrée en vigueur de la loi n° 2016-1547 • d emander au président du tribunal
du 18  novembre 2016 et 61  % d’entre administratif ou de la cour administrative
elles auraient abouti à un accord en sim- d’appel territorialement compétent – ou
une personne déléguée – d’organiser
plement trois  mois (Jean-Marc Sauvé,
la médiation et de désigner le ou les
vice-président du Conseil d’État, discours
médiateurs ; dans ce cas, il est précisé
du 13 décembre 2017).
que lorsque le président de la juridiction
Tout en offrant des garanties de confiden- choisit de confier la médiation à une
tialité et d’impartialité, la médiation vise personne extérieure à la juridiction, il
à parvenir de manière rapide et pour un détermine s’il y a lieu d’en prévoir la
coût très modéré à un accord sur mesure rémunération et en fixe le montant.
adapté à la situation. L’article L.  213-5 du Code de justice
Par rapport à une décision de justice, la administrative précise que les décisions
médiation est réparatrice et conciliatrice : prises par le président de la juridiction ou
la solution appartient aux parties et non au son délégataire ne sont pas susceptibles
juge, qui s’attache uniquement au respect de recours.
des règles juridiques qui s’imposent à lui. Les délais de recours contentieux sont
La médiation constitue une solution interrompus et les prescriptions sont
attrayante pour les parties qui privilé- suspendues à compter du jour où, après
gient la préservation ou l’amélioration de la survenance d’un différend, les parties
leur relation, qui souhaitent conserver la conviennent de recourir à la médiation ou,
maîtrise de la procédure, qui attachent à défaut d’écrit, à compter du jour de la
de l’importance à la confidentialité ou première réunion de médiation.
qui veulent aboutir à un règlement rapide Ils recommencent à courir à compter de
d’une situation amenée à terme à devenir la date à laquelle soit l’une des parties ou
conflictuelle. les deux, soit le médiateur, déclarent que
Des conventions entre chaque juridiction la médiation est terminée. Les délais de
administrative et les barreaux ont été prescription recommencent à courir pour
signées afin de promouvoir le recours une durée qui ne peut être inférieure à six
à la médiation auprès des avocats, des mois (art. L. 213-6 du CJA).
magistrats, des acteurs publics et des
justiciables. C La médiation à l’initiative
du juge
C La médiation à l’initiative L’article L.  213-7 du Code de justice
des parties administrative prévoit la possibilité pour
le juge administratif d’ordonner lui-même
L’article L.  213-5 du Code de justice
une médiation dans le cadre d’une procé-
administrative prévoit la possibilité pour
dure juridictionnelle  : «  Lorsqu’un tribunal
les parties d’organiser une mission de administratif ou une cour administrative
médiation en dehors de toute procédure d’appel est saisi d’un litige, le président de
juridictionnelle. la formation de jugement peut, après avoir
Les parties peuvent : obtenu l’accord des parties, ordonner une
• organiser elles-mêmes la médiation et médiation pour tenter de parvenir à un
désigner le ou les médiateurs ; accord entre celles-ci. »
• o rganiser elles-mêmes la médiation Lorsque la mission de médiation est
et demander au président du tribunal confiée à une personne extérieure à la

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 FICHE WEKA

Recourir à la médiation

juridiction, le juge détermine s’il y a lieu indemnités instituées par un texte légis-
d’en prévoir la rémunération et fixe le latif ou réglementaire) ;
montant de celle-ci. • les décisions de refus de détachement,
Lorsque les frais de la médiation sont à la de placement en disponibilité ou de
charge des parties, celles-ci déterminent congés sans traitement ;
librement entre elles leur répartition. • les décisions administratives indivi-
duelles défavorables relatives à la réinté-
À défaut d’accord, ces frais sont répartis à
gration à l’issue d’un détachement, d’un
parts égales, à moins que le juge n’estime
placement en disponibilité, d’un congé
qu’une telle répartition est inéquitable au
parental ou d’un congé sans traitement ;
regard de la situation économique des
parties (art. L. 213-8 du CJA). • les décisions administratives indi-
viduelles défavorables relatives au
La médiation peut être ordonnée : classement de l’agent à l’issue d’un
• dès l’enregistrement de la requête ; avancement de grade ou d’un change-
• à la réception du premier mémoire en ment de corps obtenu par promotion
défense ; interne ;
• lors de l’audience d’un référé suspension ; • les décisions administratives indivi-
• lorsque ce processus semble le plus duelles défavorables relatives à la for-
adapté au traitement du différend, y mation professionnelle tout au long de
compris au cours d’une audience avec la vie ;
réouverture de l’instruction. • les décisions administratives indi-
Si a priori aucun dossier n’est exclu de la viduelles défavorables relatives aux
médiation, certaines matières semblent mesures appropriées prises par les
peu propices à une telle démarche. C’est employeurs publics à l’égard des tra-
le cas notamment des dossiers où les vailleurs handicapés ;
questions de fait sont prédominantes ou • les décisions administratives indivi-
de ceux dans lesquels la dimension émo- duelles relatives à l’aménagement des
tionnelle est importante. conditions de travail des fonctionnaires
reconnus inaptes à l’exercice de leurs
fonctions.
C La médiation préalable
Afin de respecter le principe de libre
obligatoire
administration des collectivités territo-
À titre expérimental et à compter du riales, seules entrent dans le champ de
1er avril 2018 jusqu’au 18 novembre 2020, l’expérimentation les collectivités et éta-
les recours contentieux formés par cer- blissements qui l’ont acceptée à travers la
tains agents soumis aux dispositions de signature de la convention d’engagement
la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant avec le centre de gestion au titre des mis-
droits et obligations des fonctionnaires à sions d’assistance et de conseil juridique
l’encontre d’actes relatifs à leur situation (art.  25 de la loi n°  84-53 du 26  janvier
personnelle peuvent faire l’objet d’une 1984).
médiation préalable obligatoire. Le décret n° 2018-101 du 16 février 2018 et
Les litiges de la fonction publique entrant l’arrêté du 2 mars 2018 organisent la mise
dans le champ de l’expérimentation sont en œuvre de l’expérimentation. 42 centres
énumérés au I de l’article premier du de gestion proposent cette solution aux
décret n° 2018-101 du 16 février 2018 : collectivités territoriales et établissements
• les décisions administratives indivi- en tant que mission optionnelle dès le
duelles défavorables relatives à l’un 1er avril 2018.
des éléments de rémunération (traite- L’article R. 213-2 du Code de justice admi-
ment, indemnité de résidence, supplé- nistrative prévoit que la médiation peut
ment familial de traitement et autres être confiée à une personne physique ou

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Recourir à la médiation

à une personne morale. Si le médiateur À l’issue du processus de médiation, trois

désigné est une personne morale, son solutions sont possibles :
représentant légal désigne la ou les per- • Un accord est conclu par les parties.
sonnes physiques qui assureront, au sein Le médiateur s’assure que l’accord est
de celle-ci et en son nom, l’exécution de respectueux des règles d’ordre public.
la mission. Ainsi, des agents médiateurs Les parties s’engagent à respecter cet
des 46 centres de gestion indiqués dans accord.
l’arrêté du 2 mars 2018 sont au service des • L’une ou l’autre des parties se désiste
collectivités qui le souhaitent pour faciliter du processus de médiation. Dans ce
le traitement amiable des différends entre cas, en cas de médiation préalable obli-
les employeurs et les agents. gatoire, le délai de recours contentieux
La médiation préalable doit être exercée recommence à courir à la date de la
dans le délai de recours contentieux de deux déclaration de l’une ou l’autre des par-
mois prévu à l’article R. 421-1 du Code de ties mettant fin à la médiation.
justice administrative, auprès du médiateur. • La fin d’office de la médiation est pro-
Si le cas échéant, le juge administratif est noncée par le médiateur dans les cas
directement saisi, il rejettera la demande par suivants : rapport de force déséquilibré,
ordonnance et la transmettra au médiateur. violations de règles pénales ou d’ordre
La saisine du médiateur interrompt le délai public, éléments empêchant de garantir
de recours contentieux et suspend les délais l’impartialité et la neutralité du média-
de prescription, qui recommencent à courir teur, ignorance juridique grave d’une
à compter de la date à laquelle soit l’une partie utilisée sciemment par une autre,
des parties ou les deux, soit le médiateur, manque de diligence des parties.
déclarent, de façon non équivoque et par Le processus de médiation prend fin dès la
tout moyen permettant d’en attester la conclusion de l’accord ou le désistement
connaissance par l’ensemble des parties, de l’une des parties.
que la médiation est terminée.
Le processus de médiation à l’initiative
des parties mais sans intervention du juge
C Le déroulement n’implique aucune transmission à celui-ci
du processus de médiation d’un accord de médiation.
Aux termes de l’article L.  213-2 du Code Dans le cas où le juge est intervenu pour
de justice administrative, le médiateur organiser la mission de médiation, il doit
accomplit sa mission avec impartialité, seulement être informé de la fin de la
compétence et diligence. médiation ou de la poursuite de celle-ci
Sauf accord contraire des parties, la média- (et éventuellement de la conclusion d’un
tion est soumise au principe de confiden- accord), mais pas nécessairement du
tialité. Les constatations du médiateur et contenu de l’accord.
les déclarations recueillies au cours de Dans l’hypothèse d’une médiation à l’ini-
la médiation ne peuvent être divulguées tiative du juge, le médiateur, à l’issue du
aux tiers ni invoquées ou produites dans délai qui lui a été éventuellement imparti,
le cadre d’une instance juridictionnelle ou informe le juge de ce que les parties
arbitrale sans l’accord des parties. sont ou non parvenues à un accord (art.
Le médiateur analyse et confronte les L. 213-9 du CJA).
arguments des parties. Le médiateur peut
entendre chaque partie séparément ou Notre conseil
ensemble. Les parties peuvent saisir le
médiateur sans devoir faire appel à un avo- Engagez au sein de votre collectivité une
cat. Toutefois, elles peuvent se faire repré- réflexion sur les modes alternatifs de
senter ou assister par un tiers de leur choix à règlement des conflits. La procédure de
tous les stades du processus de médiation. médiation est souple et peu contraignante.

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Recourir à la médiation

Elle demeure subordonnée à l’accord des l’expérimentation avant le 1er  septembre

parties qui peuvent décider à tout moment 2018.
d’y mettre fin et de reprendre l’instance L’adhésion à l’expérimentation est formali-
contentieuse. sée par la signature d’une convention avec
le centre de gestion compétent.
Évitez les erreurs
Aux termes de l’article L.  213-5 du Code Pour aller + loin
de justice administrative, les parties peu- Références juridiques
vent solliciter le président de juridiction
• D irective 2008/52/CE du Parlement
« en dehors de toute procédure juridiction-
européen et du Conseil du 21 mai 2008
nelle ». Dès lors, si un contentieux a déjà
sur certains aspects de la médiation en
été porté devant le juge, elles ne peuvent
matière civile et commerciale
plus s’adresser au président de juridic-
tion  ; elles peuvent, en revanche, si elles • Code de justice administrative, articles
le souhaitent, demander au président de L. 213-1 et suivants, R. 213-1 et suivants
la formation de jugement chargée du litige et R. 421-1
d’organiser cette médiation. • L oi n°  2016-1547 du 18  novembre
2016 de modernisation de la justice du
xxie siècle, article 5
Foire aux questions • Loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant
dispositions statutaires relatives à la
Quel formalisme doit être respecté pour
fonction publique territoriale, article 25
engager une médiation à l’initiative des
parties ? • Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant
droits et obligations des fonctionnaires,
L’accord entre les parties pour organiser dite « loi Le Pors »
une médiation n’exige aucun forma- • D écret n°  2018-101 du 16  février
lisme et pourra être attesté par différents 2018 portant expérimentation d’une
moyens (convention ou protocole cosigné, procédure de médiation préalable
échange de courriers, procès-verbal de obligatoire en matière de litiges de la
réunion…). fonction publique et de litiges sociaux,
Quels sont les agents susceptibles article 1er
d’engager une démarche de médiation • Décret n°  2017-566 du 18  avril 2017
préalable obligatoire ? relatif à la médiation dans les litiges
Les agents des collectivités territoriales et relevant de la compétence du juge
des établissements publics locaux situés administratif
dans les 46  départements précisés dans • Arrêté du 2  mars 2018 relatif à l’expé-
l’arrêté du 2  mars 2018 peuvent engager rimentation d’une procédure de média-
une démarche de médiation préalable obli- tion préalable obligatoire en matière
gatoire, sous réserve que leur collectivité de litiges de la fonction publique
ou établissement employeur ait adhéré à territoriale

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Recourir à la médiation

Saisissez la Référence Internet 11127 dans le

Les plus Internet moteur de recherche du site www.weka.fr pour
accéder aux mises à jour de cette fiche ainsi que la
Réf. Internet des rubriques suivantes :

E Références aux textes officiels rattachés à cette fiche

• Arrêté du 2 mars 2018
• Code de justice administrative
• Décret n° 2017-566 du 18 avril 2017
• Décret n° 2018-101 du 16 février 2018
• Directive 2008/52/CE du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2008
• Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983
• Loi n° 84-53 du 26 janvier 1984
• Loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016

E Le forum des acteurs publics

Posez toutes vos questions et partagez votre expérience sur le forum. Nos experts et
vos confrères vous répondent sur www.weka.fr/forum/.

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 le réseau
le réseau
le réseau
service public
concevoir animer restituer

Une équipe solide au service du consensus et de la médiation

Une contribution dédiée aux terrtoires

De toutes parts et à travers tout le pays s’exprime un immense besoin
d’échanges, d’écoute et de réflexions partagées, qui forcément se nourrit de
confrontations, de controverses et, trop souvent ces temps-ci, d’affrontements.
Nous sommes convaincus que la médiation et le consensus sont une ré-
ponse tout à fait appropriée à ce besoin et à ce contexte. Non seulement
les médiateurs sont capables de gérer le conflit et de dépasser la violence
en séance, mais ils sont aussi en capacité de retisser le lien social entre les
responsables politiques et des populations ayant perdu confiance dans leurs
institutions et leurs représentants. Nos interventions visent à inventer de nou-
veaux espaces qui soient des lieux d’échange où se pratique la coopéra-
tion entre citoyens eux-mêmes et où s’élaborent aussi des consensus.

Une équipe solide autant qu’experte

Nous sommes une équipe solide de professionnels spécialistes des
relations humaines et des situations de conflits et de tensions, parfaits connais-
seurs du monde territorial et des enjeux de politiques publiques locales.
L’équipe dispose de la capacité de fédérer des énergies dans des univers
hostiles, de faire émerger des points de vue et des analyses partagées et
de synthétiser le produit de la réflexion, grâce à l’appui de spécialistes de la
rédaction.

Hervé Chavas
Isabelle Ruisseau Il est médiateur, inscrit sur la
Avocate au Barreau liste de médiateurs près la
de Paris, elle intervient Cour d’Appel de Paris, ainsi
particulièrement sur les que consultant en commu-
problématiques liées nication de crise et média-
au droit social. Formée tion. Il est par ailleurs maître
depuis de nombreuses de conférences associé
années aux modes auprès du CIFFOP de l’uni-
alternatifs de règle versité Paris 2 Panthéon-Assas, en charge des ensei-
ment des différends, elle s’est aussi qualifiée gnements de médiation. Il est docteur en sciences
auprès de l’EIMA (Ecole internationale des de gestion de l’université Paris 2 Panthéon-Assas
modes alternatifs de règlement des litiges) du et titulaire du diplôme universitaire de médiateur
Barreau de Paris et de l’IFOMENE. Elle est par de l’IFOMENE de l’université catholique de Paris.
ailleurs médiatrice auprès du CEDR (Centre Il a été cadre territorial à la ville de Lyon dans
for Effective Dispute Resolution) Londres, ce les années 80, et à ce titre il connaît parfai-
qui lui permet d’intervenir en qualité de mé- tement bien le monde local et territorial au
diatrice dans les médiations à dimension in- titre duquel il conduit de nombreuses mis-
ternationale. sions en tant que consultant et formateur.

contact

Hugues Perinel
hugues.perinel@gmail.com
06 73 88 14 64
 .media
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