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Application 1. QCM, p. 41
1. Les enclosures ont pour effet :
de séparer les villages les uns des autres.
d’obliger les paysans pauvres à gagner les villes.
de favoriser le développement du chemin de fer.
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Chapitre 1 – Histoire des faits économiques et sociaux © Nathan
5. En France, le salaire minimum date de :
1906.
1920.
1945.
1950.
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Chapitre 1 – Histoire des faits économiques et sociaux © Nathan
Application 2. Pic de pollution en Chine, p. 42
1. Quelles sont les causes des hauts niveaux de pollution
atmosphérique en Chine ?
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Chapitre 1 – Histoire des faits économiques et sociaux © Nathan
allocation optimale des ressources. Les externalités environnementales
résultent de l’utilisation des biens collectifs (air, eau, espace…). Ce sont des
biens qui n’ont pas de prix car ils échappent au marché. Contrairement à un
bien privé, un bien collectif fait l’objet d’une consommation collective.
Indivisible, ce bien est non rival : les quantités consommées par les uns ne
réduisent pas celles que les autres peuvent consommer. Il est en outre non
exclusif : on ne peut interdire l’utilisation de ce bien à une personne, même
si cette personne n’a pas participé à son financement.
Sans incitations, les entreprises ne sont donc pas enclines à réduire ces
externalités car elles supporteraient seules les coûts de cet engagement alors
qu’il bénéficierait à tous. Agir contre les externalités négatives (la pollution)
suppose donc l’intervention de l’État.
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Chapitre 1 – Histoire des faits économiques et sociaux © Nathan
Certains économistes proposent de définir des biens de propriété. Selon eux,
la tragédie des biens communs vient du fait que cette richesse en accès libre
appartient à tout le monde et que donc personne ne se sent responsable. Pour
responsabiliser les acteurs, il est suggéré de privatiser cette richesse en
accordant des droits de propriété. Les agents géreront cette ressource
comme un patrimoine qu’il faut préserver et fructifier.
D’autres économistes, pour inciter les entreprises à réduire leurs émissions
de CO 2 , proposent de définir à un marché des droits à polluer. Pour qu’il en
soit ainsi, il convient de définir un droit de propriété sur la substance
polluante et de répartir à chaque firme des quotas, qui pourront être
échangés sur le marché. Les firmes les plus avancées en matière de
dépollution pourront revendre les quotas non utilisés. Les firmes très
polluantes seront incitées soit à engager des efforts de dépollution, soit à
arrêter de produire (donc de dépolluer) pour revendre les quotas octroyés.
Avec ce principe, l’État (les institutions compétentes) ont donné un prix à
un bien qui n’en avait pas : le carbone émis dans l’atmosphère. Les
entreprises sont incitées à réduire leurs émissions polluantes tant que le prix
des émissions, c’est-à-dire la taxe ou le prix des droits, est plus élevé que
l’avantage économique qu’elles leur procurent.
C’est dans cet esprit que ce sont développés les quotas individuels de pêche
transférables. Un quota de capture, fixé par l’État (institut de recherche
marine), est attribué en début d’année à chaque propriétaire de navire.
Celui-ci peut utiliser ses quotas, mais aussi les vendre ou en acheter sur le
marché des quotas.
La pollution, sous toutes ses formes, a un coût humain important mais
difficilement mesurable (maladies cardio-vasculaires, augmentation du taux
de mortalité, stress…). Ce coût se traduit, par exemple en France, par un
creusement du déficit de la Sécurité sociale (soins et médicaments). Toutes
ces conséquences ont un impact à la fois sur la compétitivité des entreprises
(absentéisme, affaiblissement de la productivité du travail et de l’innovation,
coûts de transport suite aux effets de congestion) mais aussi sur l’attractivité
industrielle et résidentielle des territoires dégradés.
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Chapitre 1 – Histoire des faits économiques et sociaux © Nathan
Certes, ces mesures visant à protéger l’environnement constituent un coût,
mais à charge à l’entreprise de faire valoir sa différence. Le fait de se
positionner dans une démarche environnementale permet à l’entreprise, par
le bais de signes distinctifs (labels), de construire ou renforcer son avantage
compétitif hors-coût.
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Chapitre 1 – Histoire des faits économiques et sociaux © Nathan
Chapitre 2
Application 1. QCM, p. 68
1. Les principaux représentants de l’école classique sont :
J.M. Keynes.
L. Walras.
A. Smith.
R. Malthus.
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Chapitre 2 – Histoire de la pensée économique © Nathan
5. L’armée industrielle de réserve chez Marx permet de :
renforcer les forces militaires du pays.
faire pression à la baisse sur les salaires.
restaurer le taux de profit.
utile.
non reproductible.
destiné à être vendu.
l’incertitude.
l’optimum économique.
la demande anticipée.
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Chapitre 2 – Histoire de la pensée économique © Nathan
11. Le modèle IS-LM est un modèle :
keynésien.
néoclassique.
né de la synthèse entre néoclassiques et keynésiens.
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Chapitre 2 – Histoire de la pensée économique © Nathan
Les BNT comprennent d’une part les barrières quantitatives et, d’autre part,
les barrières plus qualitatives dont certaines peuvent être qualifiées de
furtives.
Les restrictions quantitatives prennent la forme de prohibitions
commerciales (interdiction de certaines importations pour des raisons
stratégiques ou sanitaires) ou de contingentements (quotas) donnant lieu à
l’attribution de licences spécifiant les produits, les quantités et les pays de
destination. L’OMC (Organisation mondiale du commerce), qui succède au
GATT en 1995, condamne fermement ces pratiques : selon cette
organisation internationale, il est « interdit d’interdire ». Afin d’échapper
aux foudres de l’OMC, certains États recourent aux restrictions volontaires
aux exportations, qui sont des accords d’autolimitation des exportations
entre le pays importateur et le pays exportateur.
Parmi les barrières qualitatives, les BNT techniques ou réglementaires sont
les plus courantes. On y trouve, par exemple, les normes techniques,
sanitaires ou de sécurité ou encore les labels, signes distinctifs
officiellement destinés à garantir la qualité des fabrications et la sécurité des
utilisateurs. À ces réglementations s’ajoutent toutes les tracasseries
administratives dont les coûts de transaction peuvent dissuader nombre
d’entreprises à exporter. Ces BNT constituent une sorte
de « protectionnisme furtif » parce que difficile à repérer et à évaluer.
On peut aussi souligner l’existence d’un protectionnisme monétaire via une
dévaluation compétitive. En effet, une baisse de la valeur de la monnaie
nationale a des effets similaires à la mise en place d’un droit de douane ad
valorem sur les importations et, simultanément, à une subvention aux
exportations.
On se rend vite compte qu’il est impossible de lister toutes les formes de
protectionnisme. En fait, le non-protectionnisme n’existe pas. La raison en
est que le monde est différencié : fiscalité, réglementation
environnementale, nationalisme économique, droit du travail, etc.
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Chapitre 2 – Histoire de la pensée économique © Nathan
2. Quels peuvent être les objectifs recherchés ?
Les barrières tarifaires et non tarifaires sont censées répondre à un objectif
de protection offensive ou défensive.
La protection offensive vise à modifier le réseau des échanges
internationaux en construisant un nouvel avantage comparatif (passer d’un
avantage comparatif naturel à un avantage comparatif construit). Dans cette
optique, on distingue le protectionnisme régional, dont l’objet est de
promouvoir l’édification d’un espace supranational cohérent sur le plan
commercial, industriel ou politique (Union européenne, Mercosur…). Un
droit de douane crée une distorsion entre le prix interne et le prix mondial. Il
décourage les achats de produits importés puisque les consommateurs sont
contraints d’accepter un prix majoré du montant du droit de douane. Le prix
interne est ainsi maintenu élevé, parce qu’à l’abri de la barrière tarifaire.
Cette protection tarifaire peut donc inciter les entreprises à augmenter la
production du bien protégé.
Le protectionnisme permet d’attirer les investisseurs étrangers. Ceux-ci
créent ou acquièrent une filiale de production afin de dépasser les barrières
protectionnistes. Ils peuvent ensuite bénéficier d’un marché captif, car
protégé, et ainsi capter une rente de situation. Le protectionnisme accroît
ainsi l’attractivité de certaines économies.
L’analyse de List (1789-1846) entre dans cet objectif de protection
offensive. En effet, les industries « dans l’enfance » ne peuvent lutter à
armes égales avec celles des pays développés. Pour cet économiste, cette
protection éducative a vocation à être sélective, temporaire et dégressive. En
effet, dès que les industries acquièrent un avantage compétitif suite aux
économies d’échelle, les barrières protectionnistes doivent être
progressivement levées.
Certains économistes contemporains tels que P. Krugman (prix Nobel
d’économie en 2008) considèrent que le protectionnisme peut se justifier en
situation de concurrence imparfaite. L’existence de rendements croissants
mène, selon lui, à une situation de monopole sur le marché, créant ainsi des
barrières à l’entrée. En présence de fortes barrières à l’entrée dans un
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Chapitre 2 – Histoire de la pensée économique © Nathan
secteur d’activité, les aides gouvernementales (subventions) aux entreprises
nationales peuvent s’avérer déterminantes (cas d’Airbus par rapport à
Boeing). Ainsi, le protectionnisme est un outil à la disposition de l’État.
Celui-ci peut orienter différemment la spécialisation industrielle nationale
et positionner l’économie sur une trajectoire de développement. Le pays
bénéficiera alors d’un avantage comparatif « construit ».
La protection défensive, quant à elle, vise à enrayer le déclin d’activités
menacées. Il s’agit ici d’accompagner les restructurations industrielles
considérées comme inéluctables. Il est alors possible de passer un cap
difficile en ménageant une progressivité. Le recours au protectionnisme peut
aussi se justifier dans un objectif de lutte contre les pratiques de dumping
social, contre la concurrence déloyale des pays à bas salaires.
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Chapitre 2 – Histoire de la pensée économique © Nathan
profit. L’augmentation des profits permet ainsi d’accroître l’accumulation
du capital (investissements) et ainsi la demande de travail. Selon lui,
l’abolition des Corn Law est donc vitale pour assurer la pérennité du
système socioéconomique. Le 15 mai 1846, le Parlement britannique vote la
suppression des droits de douane sur les importations de blé. Selon Ricardo,
le commerce international fondé sur la loi des avantages comparatifs est un
jeu à somme positive où tous les participants sont gagnants à l’échange.
L’abolition des Corn Law fut aussi un moyen de remettre en cause le
pouvoir de l’aristocratie foncière.
Par-delà les recommandations de Ricardo, rappelons que la construction de
la suprématie économique et financière de l’Angleterre a eu lieu dans un
cadre très protectionniste. Si l’agriculture anglaise était protégée, l’industrie
l’était tout autant. Durant cette période, un tarif moyen de 40 % était
appliqué sur les produits manufacturés, ce qui a fourni à l’État d’abondantes
recettes avec lesquelles il a pu financer certaines infrastructures essentielles
à la croissance économique. Nous étions donc encore, lors de la révolution
industrielle, dans un cadre réglementaire très mercantiliste, d’autant plus
que les ouvriers anglais n’étaient pas autorisés à travailler à l’étranger et que
les entreprises n’avaient pas le droit d’exporter de biens d’équipement.
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Chapitre 2 – Histoire de la pensée économique © Nathan
Chapitre 3
Application 1. QCM, p. 93
Choisissez la ou les bonnes réponses.
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
4. Parmi les organismes suivants, lesquels font partie des APU ?
Les caisses de Sécurité sociale.
Les collectivités locales.
La SNCF.
Les partis politiques.
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
9. Quelles dépenses font partie de la consommation effective des ménages ?
L’achat d’un logement.
L’achat d’une action d’une entreprise cotée en Bourse.
L’achat d’une voiture.
Des soins médicaux.
Le paiement de l’impôt sur le revenu.
13. Parmi les opérations suivantes, lesquelles font partie des opérations de répartition
primaire du revenu ?
Les honoraires d’un chirurgien.
Les loyers reçus par les propriétaires de logements.
Les retraites.
Les intérêts et dividendes reçus par les propriétaires de capital.
Le RSA.
Les cotisations sociales.
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
14. Le PIB de la France est d'environ :
2 000 milliards d'euros.
3 000 milliards d'euros.
4 000 milliards d'euros.
5 000 milliards d'euros.
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
2. Complétez le schéma (circuit) des opérations sur produits en
indiquant les différentes opérations des acteurs.
MÉNAGES ENTREPRISES
I
C Marchés des biens et
services P
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
Salaires (a)
MÉNAGES ENTREPRISES
I
C Marchés des biens et Impôts
services P indirects et
Impôts Salaires et
prestations cotisations
directs
sociales (c) M sociales (b)
(d)
Impôts indirects versés 500 Salaires et prestations sociales versés par les
administrations 1 300
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
Dépense publique 900 Impôts indirects et cotisations sociales versés par les
entreprises 1 600
Salaires et prestations sociales versés aux ménages Impôts directs versés par les ménages 500
1 300
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
Application 4. Le tableau des entrées intermédiaires dans le
TES, p. 96
1. Complétez le tableau.
Total des
consommations Consommation
Agriculture Industrie Services
intermédiaires finale
en produits
CI en produits
50 150 75 275 300
agricoles
CI en produits
90 250 200 540 800
industriels
Total des
consommations
215 500 495 1 210
intermédiaires des
branches
Production de la
500 1 400 1 200
branche
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
Agriculture Industrie Services
ENTRAÎNEMENT À L’EXAMEN, p. 97
1. Étude de document, p. 97
1. Quel nom donnez-vous à la grandeur de 333,5 milliards
d’euros ? Pourquoi ?
Il s’agit de la « consommation individualisable des administrations
publiques » car, par définition, c’est ce qui complète la dépense de
consommation des ménages pour obtenir la consommation effective, celle
dont disposent réellement les ménages.
2. Quelle est la part de la consommation effective des ménages
dans l’ensemble des emplois finals ? Quelle part de la
consommation effective des ménages n’est pas financée
directement par eux ?
La consommation effective des ménages représente 54,5 % des emplois
finals. On fait le rapport : 1 516,8 / 2 783,5.
La part non financée par les ménages de leur consommation effective est la
partie individualisable de la consommation collective des administrations,
celle dont on peut identifier les bénéficiaires. Cette part est de 22 % (333,5 /
1 516,8).
3. Comparez le dynamisme de la consommation et celui de la
demande extérieure (exportations).
La demande extérieure est plus vigoureuse que la demande intérieure : on
observe en effet que les exportations augmentent de 2,4 % alors que, dans le
même temps, la consommation n'a progressé que 0,9 %. Ce sont donc
essentiellement les exportations qui expliquent la (faible) croissance
française.
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
4. Mettez en évidence les informations essentielles qui peuvent
être retirées de ce tableau synthétique des comptes de la nation
et analysez-les.
Ce tableau, fourni chaque année par l’INSEE dans le rapport sur les
Comptes de la nation, présente l’équilibre des ressources et des emplois en
biens et services. Le tableau des emplois – ressources de 2014 fait apparaître
les différentes grandeurs en valeur, c’est-à-dire à prix courants (au prix de
l’année), ainsi qu’en volume, de manière à comparer l’évolution de chaque
grandeur entre 2013 et 2014.
L’équilibre qui est en toile de fond de ce document est l’égalité : PIB
+ importations = consommation finale + investissement + exportations
+ variation des stocks.
La partie supérieure du tableau est consacrée aux ressources. Le PIB
français a atteint 2 132,4 milliards d’euros en 2014, en hausse réelle de
0,2 % par rapport à l’année précédente. La croissance française est ainsi très
faible en 2014. Nous traiterons plus loin des importations en discutant le
solde commercial.
Côté emplois, la grandeur principale tient à la consommation finale des
ménages, que la comptabilité nationale nomme « consommation effective
des ménages ». Cet emploi pèse à lui seul presque 55 % du total des
emplois : c’est dire si la consommation est un acte économique essentiel. Si
les ménages financent presque 80 % de ce qu’ils consomment, les 22 %
restants sont financés par la collectivité (via les APU). Cette consommation
finale augmente de 0,9 % en volume entre 2013 et 2014, soit davantage que
la consommation directement à la charge des ménages. On peut noter
également que la consommation finale des APU est également assez
soutenue (0,8 %), en dépit de la volonté politique de réduire les dépenses
publiques.
L’investissement (FBCF) constitue une grandeur déterminante représentant
presque un tiers de la consommation finale, mais aussi 17 % des emplois
finals. Il est en hausse de 1,2 %, signe de la reprise de confiance des
entreprises quant à l'évolution de la conjoncture.
Enfin, le solde commercial reste négatif cette année encore (– 39,3 milliards
d’euros), et on observe des croissances très largement supérieures à celles
de grandeurs purement nationales : 3,8 % pour les importations et 2,4 %
pour les exportations. Ces dernières représentent d’ailleurs 22 % du total des
emplois.
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
2. Question, p. 97
La comptabilité nationale : rôle et instruments d’analyse.
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
Surtout, le tableau des entrées-sorties (TES) de la comptabilité nationale
permet de représenter très globalement l’équilibre des opérations sur biens
et services pour chacune des branches de l’économie nationale. Il permet de
montrer la contribution de chacune des branches à la production nationale.
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Chapitre 3 – Le circuit économique : acteurs, opérations et interactions © Nathan
Chapitre 4
1. L’utilité :
est propre à un individu.
est comparable entre individus.
est définie pour une groupe d’individus similaires.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
5. Selon la théorie du consommateur, lorsque celui-ci ordonne des paniers
de biens en fonction de ses préférences :
il tient compte du prix de ces paniers.
il ne tient pas compte du prix de ces paniers.
la réponse à cette question varie selon le type de bien.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
12. Une isoquante est définie comme :
l’ensemble des combinaisons de facteurs travail et capital permettant
d’obtenir un même niveau de production.
l’ensemble des combinaisons de facteurs travail et capital pouvant être
achetées pour un coût total donné.
la production supplémentaire provenant de l’achat supplémentaire de
capital ou de travail.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
Application 3. L’équilibre du consommateur, p. 130
1. Qu’est-ce que l’utilité marginale ? Comment la calcule-t-on ?
Par quoi peut-elle être approximée ? Complétez la colonne
« Utilité marginale » du tableau.
L’utilité marginale est la satisfaction supplémentaire retirée de la
consommation d’une unité additionnelle de bien.
On la calcule de la manière suivante : Variation d’utilité / Variation de
quantité consommée.
Dans le cas présent, quand on augmente sa consommation de fromage de 1 à
2 unités, l’utilité passe de 6 à 12. L’utilité marginale est donc égale à : (12 –
6) / (2 – 1) = 6.
Nombre de parts de
Utilité totale Utilité marginale
fromage
1 6
6
2 12
4
3 16
3
4 19
2
5 21
1
6 22
0
7 22
–4
8 18
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
Au-delà de cette huitième part, l’utilité décroît, ce qui n’est pas conforme à
l’hypothèse de non-satiété. En revanche, son utilité marginale est bien
décroissante sur l’ensemble des données communiquées.
3. Supposons que l’individu accompagne son fromage d’un verre
de vin. L’utilité marginale apportée par un verre de vin est de 6
et le prix du verre de vin est de 3 €. Dans la mesure où l’individu
cherche à maximiser sa satisfaction, combien de parts de
fromage va-t-il manger s’il boit un verre de vin ?
S’il boit un verre de vin, l’individu va choisir le nombre de parts de fromage
de manière à égaliser le rapport des prix avec son rapport d’utilité marginale
pour maximiser son utilité.
Soit : 3 / 2 = 6 / Um f Um f = 4.
Pour obtenir cette égalité, il faut que l’utilité marginale du fromage soit
égale à 4. Or, la troisième unité consommée rapporte 4 d’utilité marginale.
L’individu va donc consommer 3 parts de fromage.
Chips
20
40 Sodas
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
2. Expliquez comment, à partir de cette droite de budget, le
consommateur va trouver la combinaison de chips et de sodas
qui va permettre de maximiser son utilité.
Le consommateur va choisir la combinaison chips/sodas qui maximise sa
satisfaction étant donné son budget. Sa combinaison optimale se situera
donc sur cette droite de budget. Pour tenir compte des goûts du
consommateur, il faudra placer sur un même graphique ses courbes
d’indifférence ; la tangence entre la plus haute courbe d’indifférence et la
droite de budget indiquera la combinaison optimale.
3. Supposons que le prix du soda passe de 1,50 € à 2 €. Donnez
l’équation de la nouvelle droite de budget et tracez-la. Comment
a-t-elle évolué ? Expliquez. Indiquez précisément les différents
effets qu’aura cette modification du prix du soda sur le nouvel
équilibre du consommateur.
Si le prix du soda passe de 1,50 € à 2 €, on a alors : 3Q c = 60 – 2Q S ; Qc
= 20 – 2/3Q S
Cette modification de prix
entraînera deux effets :
– l’effet revenu : la hausse
de prix entraîne une perte de
Chips pouvoir d’achat : désormais,
moins de combinaisons de
20 biens sont accessibles ;
– l’effet de substitution :
relativement au soda, les
chips deviennent moins
chères et donc plus
attractives pour ce
30 40 Sodas consommateur.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
Expliquez. Indiquez les effets qu’aura cette modification du
revenu sur le nouvel équilibre du consommateur.
Dans ce cas, le rapport des prix n’est pas modifié, la pente de la droite de
revenu ne change pas, mais le revenu est plus faible. La droite de budget se
déplace vers le bas. Il n’y a alors qu’un effet revenu.
Q c = 50 / 3 – 1/2Q S
Chips
20
50/3
100/3 40 Sodas
Le panier de biens optimal ne sera plus accessible, et il va devoir baisser les
quantités consommées de chaque bien.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
3. Le prix du cours de tennis est fixé à 40 € l’heure et celui du
cours de danse à 20 €. Écrivez la contrainte budgétaire
d’Isabelle.
Soit T le nombre de cours de tennis et D le nombre de cours de danse, la
contrainte budgétaire s’écrit : 120 = 40T + 20D.
4. À partir des éléments fournis, trouvez graphiquement le choix
optimal d’Isabelle en justifiant votre raisonnement.
On peut réécrire la contrainte budgétaire comme : 3 – 0,5D = T. Avec les
cours de tennis en ordonnée, la pente de la contrainte budgétaire est égale à
–0,5. Si on trace cette droite dans le même plan que la courbe
d’indifférence, on observe que celle-ci est tangente à la CB au point E ;
donc, E est l’optimum d’Isabelle.
5. À votre avis, si le prix du cours de tennis diminue, la
satisfaction d’Isabelle va-t-elle augmenter ou diminuer ?
Justifiez votre réponse (sans tracer la nouvelle droite de budget).
Si le prix du cours de tennis diminue, Isabelle va disposer d’un pouvoir
d’achat plus important. Elle pourra participer à plus de cours de danse et
plus de cours de tennis. Autrement dit, elle pourra atteindre une courbe
d’indifférence plus élevée. Sa satisfaction va donc augmenter.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
Prix
Kg de pain
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
Application 7. Technologie de production, p. 131
1. Tracez les courbes de coût total et de coût moyen
correspondant aux deux méthodes de production.
100 Comparaison des coûts totaux
de production
Méthode A
Méthode B
0
0 5 10 15 20
10
0
0 5 10 15 20
Coût moyen A
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
4. Si le prix du marché est de 4 € par unité, à partir de quels
niveaux de production (unités indivisibles) chaque méthode
permet-elle de dégager des profits ?
Quantité CT CT
produite Méthode A Méthode B Profit A Profit B
1 12 21 –8 – 17
2 14 22 –6 – 14
3 16 23 –4 – 11
4 18 24 –2 –8
5 20 25 0 –5
6 22 26 2 –2
7 24 27 4 1
8 26 28 6 4
9 28 29 8 7
10 30 30 10 10
- 40 -
Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
On calcule la productivité marginale de la manière suivante :
Productivité marginale = Variation de la production / Variation de la
quantité de facteur
Tableau complété :
Nombre de Nombre de Productivité Nombre Nombre Productivité
personnels clients marginale d’automates de clients marginale
de caisse (L) (Q L ) (Pm L ) (K) (Q K ) (Pm K )
1 16 1 10
14 9
2 30 2 19
12 8
3 42 3 27
10 7
4 52 4 34
8 6
5 60 5 40
6 5
6 66 6 45
4 4
7 70 7 49
2 3
8 72 8 52
0 2
9 72 9 54
–2 1
10 70 10 55
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
a. Trois combinaisons (L;K) permettent de faire passer 70 clients
par heure. Quelles sont-elles ?
Les trois combinaisons sont les suivantes : (1;9) (2;5) (5;1).
b. Dans un graphique, quel est le nom de la courbe qui relie ces
trois combinaisons ?
La courbe d’un graphique reliant ces trois combinaisons est l’isoquante
(même production).
c. Quel est le coût de chacune de ces combinaisons ? Quelle
recommandation feriez-vous à la direction de ce supermarché ?
Coût de chacune des combinaisons :
CT(1;9) = 8 × 1 + 9 × 4 = 44.
CT(2;5) = 8 × 2 + 5 × 4 = 36.
CT(5;1) = 8 × 5 + 1 × 4 = 44.
La deuxième combinaison permet de minimiser le coût et d’atteindre le
même niveau que les deux autres : elle est donc à recommander.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
sous-tendent ce raisonnement ? Comment la formulation mathématique de
ces hypothèses se traduit-elle en termes de comportement des agents ?
II. La rationalité économique à l’épreuve des faits
A. L’individu est-il toujours aussi rationnel que dans la théorie
standard ?
– L’homme « animal social » : l’individu interagit au sein d’un groupe,
d’une société. Le regard des autres, la compétition entre individus vient
tempérer cette hypothèse d’agent rationnel.
– Les émotions s’invitent dans le raisonnement économique : référence aux
esprits animaux (Keynes, Akerlof).
– L’hypothèse de non-satiété de l’individu est difficilement tenable avec les
biens alimentaires.
– La question de la cohérence des préférences dans le temps
– Comment expliquer l’altruisme, le mécénat, dans ce cadre ?
B. L’agent maximisateur : un modèle de comportement plutôt qu’un
comportement réel – L’utilisation des modèles en économie : intérêt et
limites
C. L’économie multiple
– La critique de l’économie standard : les théories hétérodoxes.
– Le développement de l’économie expérimentale
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
disponibilité de ce bien. L’économie ne s’intéresse qu’aux biens rares au
sens où elle étudie les biens disponibles pour lesquels ils existent une
demande.
– Cette confrontation entre offre et demande se fait par le biais du marché.
Nécessité de bien comprendre comment fonctionne les marchés, pour
ensuite juger du niveau de prix que fixent ces marchés.
I. Le fonctionnement du marché
A. Les fonctions d’offre et de demande
Comment sont construites les fonctions, comment réagissent-elles à des
variations exogènes ?
B. Formation du prix sur le marché
C. Formation des prix hors marché (marché noir, biens publics et
externalités…)
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
2. Étude de document, p. 133
1. Définissez l’élasticité-prix et l’élasticité-revenu.
L’élasticité-prix de la demande mesure la variation de la quantité demandée
consécutive à une variation de prix. L’élasticité-revenu compare
l’accroissement relatif de la quantité consommée d’un bien par rapport à
l’accroissement relatif du revenu.
2. Une élasticité prix de la demande est toujours négative,
pourquoi ?
Une fonction de demande est décroissante c’est-à-dire qu’une augmentation
de prix entraîne une baisse de la demande. Ainsi, lorsqu’on calcule une
élasticité prix, on compare deux points d’une fonction de demande. Si, entre
ces deux points, la variation de prix est négative, alors nécessairement la
variation de quantités demandées sera positive, et inversement. L’élasticité
prix de la demande fait le rapport entre la variation de quantité et la
variation de prix. Or, ces deux variations sont forcément de signe opposé, de
sorte que le rapport de ces deux variations est toujours négatif.
3. Comment interprétez-vous le chiffre – 1,70 de l’élasticité prix
des produits laitiers ?
La demande pour les produits laitiers est donc très élastique : une
augmentation de prix de 100 % entraîne une baisse des quantités demandées
de 170 %. La demande est donc très sensible au prix.
4. Qu’entend-on par une demande faiblement élastique ? Quels
sont les biens dont la demande est faiblement élastique d’après
ce document ?
Une demande faiblement élastique est une demande qui est peu sensible au
prix. Une hausse de prix entraînera une baisse des quantités demandées de
moindre ampleur que la hausse de prix. On considère qu’une élasticité prix
est faible quand elle est comprise entre ]–1;0]. Les biens de première
nécessité (nourriture, logement, énergie…) sont généralement peu
élastiques, ce que l’on retrouve bien dans le document de l’Insee.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
5. Quelles sont les différentes catégories de biens que l’on peut
distinguer en fonction de leur élasticité-revenu ? Classer les
biens selon cette typologie. Quels sont les biens de luxe d’après ce
document ? Commenter.
(Voir le tableau 4.1 à la page 108 du manuel.)
Lecture du tableau ci-dessous : biens inférieurs Er < 0 en italique ; biens
prioritaires 1 ≤ Er ≤ 0 soulignés ; les autres sont les biens de luxe Er > 1.
Alimentation 0,35
Produits à base de céréales 0,37
Viandes 0,42
Poissons 0,25
Produits laitiers 0,68
Corps gras 0,04
Fruits et légumes – 0,27
Café, thé 0,54
Autres produits alimentaires 1,20
Boissons non alcoolisées 0,57
Boissons alcoolisées – 0,18
Habillement 0,19
Logement, énergie 1,28
Logement 1,15
Énergie 1,33
Équipement du logement 1,29
Santé 1,72
Transports et communication 1,41
Achats de véhicules individuels 1,30
Utilisation de véhicules individuels 1,65
Transports collectifs 0,94
Loisirs, culture 1,29
Appareils et accessoires 2,29
Services de loisirs, spectacles 0,68
Livres, quotidiens, périodiques 1,11
Biens et services divers 0,96
Hôtels, cafés, restaurants, cantines 0,90
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
Lancet montre que la crise de 2008 aurait entraîné 500 000 morts par
cancer. Les auteurs expliquent cette surmortalité du fait de retards de
diagnostic et de retards de prise en charge.
Lors d’une diminution de revenu, les individus retardent les dépenses qui ne
leur semblent pas indispensables immédiatement. Le prix du logement en
France étant également très cher, il est logique de retrouver ce type de
dépenses en dépenses de luxe. Une baisse de revenu entraîne une diminution
plus que proportionnelle des dépenses de logement.
3. Question, p. 134
Quel est le lien entre le coût marginal d’une entreprise et sa
fonction d’offre ?
Une entreprise maximise son profit en égalisant son coût marginal au prix
de marché. Cette condition détermine la quantité produite par l’entreprise en
fonction du prix.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
En effet, si le prix est inférieur au CVM, alors l’entreprise ferme et son offre
est donc nulle.
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Chapitre 4 – Le comportement des acteurs © Nathan
Chapitre 5
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
5. Selon l’approche de dynamique des marchés, le marché s’équilibre par :
l’intervention d’un « commissaire-priseur ».
l’existence de « forces naturelles ».
un ajustement des quantités par les entreprises pour satisfaire la demande
des consommateurs.
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
– dans l’équation de demande (QD), afin d’obtenir la quantité demandée par
les consommateurs ;
– dans l’équation d’offre (QO), afin d’obtenir la quantité offerte par les
producteurs.
En principe, on doit retrouver le même résultat (sinon, il y a eu une erreur de
calcul).
Ainsi en reportant P* dans QD : QD = –2 × 3 + 24 QD* = 18
Et en reportant P* dans QO : QO = 4 × 3 + 6 QO* = 18
En conclusion, la quantité échangée à l’équilibre est de 18 unités de produit,
c’est-à-dire que pour un prix de 3 €, les consommateurs sont prêts à acheter
18 unités et les producteurs sont prêts à produire 18 unités également. On
retrouve la définition de l’équilibre : pour un prix donné, l’offre est égale à
la demande.
3. Supposons que l’État veuille imposer sur ce marché un prix
plafond de 2 € pour satisfaire les consommateurs. Déterminez la
quantité que les consommateurs seront prêts à acheter et celle
que les producteurs seront prêts à produire. Que se passera-t-il
sur ce marché ?
Il faut introduire le prix annoncé dans les équations d’offre et de demande :
– en reportant dans QD : QD = –2 × 2 + 24 QD = 20
– et en reportant dans QO : QO = 4 × 2 + 6 QO = 14.
Sur ce marché, il y a un déséquilibre : pour un prix de 2 €, la quantité
demandée (20 unités) est supérieure à la quantité offerte (14 unités). Sur un
marché sans intervention de l’État, ce déséquilibre (surplus de la demande
ou déficit de l’offre) conduirait à une hausse de prix jusqu’à atteindre
l’équilibre décrit précédemment. Le prix plafond empêche ce mouvement et
on ne peut que constater un déficit de l’offre.
4. Supposons que l’État veuille imposer sur ce marché un prix
plancher de 5 € pour satisfaire les producteurs. Déterminez la
quantité que les consommateurs seront prêts à acheter et celle
que les producteurs seront prêts à produire. Que se passera-t-il
sur ce marché ?
Il faut introduire le prix annoncé dans les équations d’offre et de demande :
– en reportant dans QD : QD = –2 × 5 + 24 QD = 14
– et en reportant dans QO : QO = 4 × 5 + 6 QO = 26
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
Sur ce marché, il y a un déséquilibre : pour un prix de 5 €, la quantité
demandée (14 unités) est inférieure à la quantité offerte (26 unités). Sur un
marché sans intervention de l’État, ce déséquilibre (déficit de la demande ou
surplus de l’offre) conduirait à une baisse de prix jusqu’à atteindre
l’équilibre décrit précédemment. Le prix plancher empêche ce mouvement
et on ne peut que constater un surplus de l’offre.
5. Qu’en déduisez-vous sur l’intervention de l’État dans un
marché de concurrence parfaite ?
L’intervention de l’État conduit à des situations qui ne sont pas à l’équilibre
naturel. Le prix plafond (prix au-dessus duquel on ne peut aller) établit un
prix bas conduisant à un déficit d’offre (offre inférieure à la demande), et le
prix plancher (prix en-dessous duquel on ne peut aller) établit un prix haut
conduisant à surplus d’offre (offre supérieure à la demande). Dans le
premier cas, l’objectif est de proposer aux consommateurs un prix auquel ils
ont accès (exemple : habitation à loyer modéré). Le problème est que l’offre
est plus faible que la demande, ce qui induit des listes d’attente et
potentiellement des effets négatifs (corruption, marché noir). Dans le second
cas, l’objectif est d’améliorer les conditions des producteurs en les
rémunérant mieux. Le problème est qu’une partie de la production ne trouve
pas d’acquéreur. Ainsi, l’État doit trouver une solution pour cet excédent
(rachat et destruction, stockage, stimulation de la demande).
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
QD = – 4 × 0,5 + 21 QD = –2 + 21 QD = 19.
Pour un prix de 50 centimes, les consommateurs sont prêts à acheter 19
unités du bien concerné. Il y a sur ce marché et pour ce prix (50 centimes)
un excédent de demande par rapport à l’offre. Cela devrait conduire
mécaniquement à une hausse du prix jusqu’à l’équilibre (P* = 2).
3. Supposons que les producteurs sur ce marché produisent 4
unités. Comment l’équilibre sera-t-il atteint ? Déterminez la
quantité et le prix d’équilibre.
Si les producteurs produisent 4 unités, il faut savoir quel prix les
consommateurs sont prêts à payer pour cette offre. Remplaçons QD par 4
dans l’équation de demande :
4 = – 4 × P + 21 4 × P = 21 – 4 4 × P = 17 P = 17 / 4 = 4,25.
Si l’offre est de 4 unités, les consommateurs sont prêts à payer 4,25 € par
unité. Pour vérifier si ce prix est un prix d’équilibre, voyons quelle est
l’offre pour ce prix en reportant ce prix dans l’équation d’offre :
QO = 2 × 4,25 + 9 = 8,5 + 9 = 17,5.
Pour un prix de 4,25 €, les producteurs sont prêts à offrir 17,5 unités et non
plus 4.
Mais on observe que pour ce prix, la demande est seulement de 4 unités.
Ainsi, pour un prix de 4,25 €, l’offre est supérieure à la demande (excédent
de l’offre) : le prix devra donc diminuer jusqu’à ce que l’offre soit égale à la
demande (P* = 2).
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
Dans ce cadre, la matrice des dommages causés par les par les différentes
entreprises (E) à chaque habitation (H) est la suivante :
E
A B C D E Total
H
1 0 0 0 0 0 0
2 12 0 0 0 0 12
3 12 12 0 0 0 24
4 12 12 12 0 0 36
5 12 12 12 12 0 48
Total 48 36 24 12 0 120
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
– participer aux projets collectifs de financement de filtres pour les
entreprises A et B avec les habitations 2, 3 et 4 d’une part, et avec les
habitations 3 et 4 d’autre part. Elle paierait un quart de la somme pour
l’entreprise A (6,25 unités) et un tiers de la somme pour l’entreprise B (8,33
unités), soit une dépense de 14,6 unités. Dans ce cadre, elle subit encore la
pollution des entreprises C et D, soit une disposition à payer égale à 24
unités. Son surplus dans ce cadre est de 9,4 unités monétaires.
Son surplus étant plus important avec la participation au financement des
filtres, elle aurait intérêt à choisir ce projet, mais elle doit toujours se
baigner dans une eau polluée…
Il est cependant peu probable que les habitants acceptent de financer la
dépollution. L’idée que les victimes de la pollution paient des filtres aux
pollueurs se heurterait vraisemblablement à une grande résistance
psychologique.
2. À votre avis, que peut faire l’État ?
L’État dispose de plusieurs solutions :
– contraindre les entreprises pollueuses à installer des filtres (par exemple
en les taxant au niveau du dommage subi par les habitations) ; cela
augmentera leurs coûts de production ;
– taxer les habitations pour financer les filtres des entreprises ;
– subventionner l’achat de piscines par les habitations.
On pourra discuter des avantages et des inconvénients de chacune de ses
solutions, ainsi que des préoccupations qui sont celles de l’État dans
chaque situation.
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
d’achat des vaches (prix unitaire d’une vache multiplié par le nombre de
vaches).
La maximisation de cette fonction conduit à annuler sa dérivée première par
rapport à c. Le profit sera maximal lorsque f’(c) = a, c’est-à-dire lorsque le
produit marginal d’une vache sera égal à son coût. Si le produit marginal
d’une vache est supérieur à a, il est intéressant de faire paître une vache
supplémentaire sur le pré. Par contre, s’il est inférieur à a, il est intéressant
d’en retirer une. On obtient cette solution dans le cas où le pré est la
propriété d’une personne susceptible d’en limiter l’accès. Le propriétaire du
pré achètera en effet le nombre de vaches qui maximise son profit.
On suppose à présent que le pré est commun. Dans cette situation, chaque
villageois décide individuellement d’utiliser ou non le pré commun. Chacun
a le choix entre faire paître ou non une vache, et il est profitable de faire
paître une vache aussi longtemps que son output est supérieur à son coût.
Supposons qu’il y ait déjà c vaches sur le pré. L’output actuel par vache (le
produit moyen) est égal à : f(c) / c. Si un villageois ajoute une vache,
l’output total devient : f(c +1), et le nombre total de vaches est égal à : c +
1. Le revenu de cette vache pour le villageois est par conséquent égal à : f(c
+ 1) / (c + 1). Il doit comparer le revenu obtenu au coût de la vache. Si f(c +
1) / (c + 1) > a, il est préférable d’ajouter une vache puisque la valeur de
son output est supérieure au coût. Les villageois choisiront dès lors de faire
paître des vaches jusqu’à ce que le produit moyen d’une vache soit égal à a.
Le nombre total de vaches sera c*, avec : f(c*) / c* = a.
En résumé, en cas d’entrée libre, les villageois achèteront des vaches
supplémentaires s’il est profitable de faire paître une vache supplémentaire
sur le pré commun. Ils ne cesseront d’ajouter des vaches que lorsque les
profits seront nuls : f(c*) – ac* = 0.
Quand un villageois décide d’acheter ou non une vache, il regarde le revenu
supplémentaire qu’il peut obtenir : f(c) / c, et le compare au coût de la
vache. C’est parfait pour lui, mais ce calcul ne tient pas compte du fait que
sa vache supplémentaire va réduire la production de lait de toutes les autres
vaches. Il est en effet légitime de penser que l’output par vache diminue à
mesure que le nombre de vaches qui paissent sur le pré commun augmente.
La productivité moyenne est donc décroissante. Puisque le villageois ignore
le coût social de son achat, il y aura trop de vaches sur le pré commun.
La propriété privée est en fait un système qui permet de limiter l’usage du
pré. Dans ce cas, il n’y a pas d’externalités. La solution de marché aboutit à
une solution optimale.
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
Il ne peut exister des inefficacités que dans des situations où il n’est pas
possible d’empêcher les autres personnes d’utiliser quelque chose.
La propriété privée n’est cependant pas le seul système qui favorise une
utilisation efficace des ressources. On pourrait, par exemple, définir des
règles fixant le nombre de vaches qui peuvent paître sur le pré et envisager
de mettre en place un dispositif légal pour appliquer ces règles.
Lorsque de telles règles ou de telles lois sont inexistantes ou ambiguës, la
tragédie des communs peut aisément se produire. La surexploitation des
eaux internationales à des fins de pêche ou l’extermination de plusieurs
espèces d’animaux sont de tristes exemples de ce phénomène.
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
A. Les marchés en concurrence pure et parfaite
– Proposer une description des mécanismes standard d’un marché en
concurrence pure et parfaite à travers les relations entre l’offre et la
demande, qui doivent aboutir à un équilibre.
– Préciser les conditions d’existence de ce type de marché.
B. Les marchés imparfaits
– Dans la mesure où les conditions de la concurrence pure et parfaite ne sont
pas toujours –voire jamais – respectées, identifier les différents types de
marchés existants, notamment en fonction du nombre d’acteurs présents et
de la présence ou non de barrières à l’entrée de ces marchés.
– Donner des exemples à travers les monopoles et oligopoles, notamment.
– Montrer les raisons pour lesquelles l’État pourrait vouloir intervenir dans
ces marchés.
C. Les externalités
– Définir ce que sont les externalités et dans quelles mesures elles peuvent
être ou non prises en considération par le marché.
– Aborder les problèmes qu’elles posent ainsi que les opportunités qu’elles
représentent.
– Montrer les raisons pour lesquelles l’État pourrait vouloir intervenir dans
ces situations.
L’État va intervenir sur les marchés ou dans des situations non prises en
compte par les marchés en vue d’obtenir une répartition des richesses qui
n’est pas celle à laquelle on aboutit « naturellement », afin de protéger une
partie des acteurs (qu’ils soient producteurs ou acheteurs) ou pour tenir
compte de conditions environnementales spécifiques.
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
B. La fixation des prix
Afin de favoriser un groupe d’acteurs, l’État peut fixer des prix au-dessus du
prix d’équilibre (prix-plancher, prix en dessous duquel on ne peut pas
descendre) ou des prix en dessous du prix d’équilibre (prix plafond, prix au-
dessus duquel on ne peut pas monter). Cela génère des déficits d’offre ou de
demande, qui nécessiteront d’être régulés.
C. Réglementations
Pour éviter les effets pervers (effets externes négatifs, ententes dans les
oligopoles, barrières à l’entrée), l’État va réglementer les marchés,
établissant ainsi les modalités de fonctionnement. Il peut aussi interdire
totalement certains marchés (drogue) ou les rendre par principe gratuits afin
que tout le monde y accède (éducation, santé).
Conclusion
Faire la synthèse de ce qui a été évoqué ; ouvrir la discussion sur les raisons
et méthodes des objectifs de politique économique qui guident les décisions
prises sur tel ou tel marché.
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
C’est le cas, par exemple, de la position des constructeurs automobiles par
rapport à leurs fournisseurs.
2. Pour quelles raisons une institution telle que l’Autorité de la
concurrence existe-t-elle ?
Si le pouvoir de marché est concentré entre les mains d’un petit nombre de
personnes ou qu’il risque de l’être, il existe un risque d’entente entre ces
acteurs pour faire pression sur ceux qui sont en plus grand nombre (les
demandeurs dans le cas d’un oligopole, ou les offreurs dans le cas d’un
oligopsone). L’Autorité de la concurrence existe pour empêcher ou prévenir
les abus liés à de forts pouvoirs de marchés, dans le cas d’atteintes portées à
la concurrence. Elle peut agir dans le cadre d’une coalition avérée, d’une
entente, mais aussi lors d’une fusion d’entreprises dans le cas où cette fusion
donnerait à la nouvelle entité un pouvoir important, voire de type
monopolistique sur un marché. Elle peut poursuivre les structures
incriminées ou demander des garanties de protection dans le cadre d’une
fusion, voire interdire la fusion.
3. Quels sont les avantages et inconvénients anticipés de la fusion
entre Orange et Bouygues ?
Les avantages présentés d’une fusion sont notamment des économies
d’échelle, qui peuvent favoriser des prix bas, mais plus encore la montée en
puissance des capacités en recherche-développement et ainsi en innovation,
dans des domaines où cela est coûteux. Les fusions permettent également de
positionner les entreprises au-delà de leur territoire, au niveau international.
Cela est vrai lorsque le risque d’une concurrence continue d’être crédible
(exemple avec la théorie des « marchés contestables »).
Les inconvénients sont une perte de pouvoir de négociation, ici du côté du
consommateur, qui perdra en choix mais qui peut également être confronté à
une hausse des prix contre laquelle il ne peut rien. Un autre risque est qu’en
l’absence de concurrents crédibles, l’entreprise fusionnée perde sa
dynamique et s’endorme, notamment en termes d’innovation.
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
3. Question, p. 152
Quelles sont les conséquences de la prise en considération de la
non-rivalité sur un marché ?
La non-rivalité d’un bien (ou service) signifie que celui-ci est indivisible et
que sa consommation par un individu ne détériore pas la possibilité de
consommation par un autre. A contrario, un bien rival est un bien qui,
lorsqu’il est consommé par une personne, ne peut pas être consommé par
une autre (il a été détruit par la première ; par exemple : une pomme).
L’éclairage public est un exemple de bien non-rival. Le fait qu’une personne
soit éclairée n’empêche pas les autres de l’être. Le problème est dans ce cas
de savoir quel est le prix à payer pour l’éclairage public, c’est-à-dire pour un
bien non rival. Généralement, cela se résout par la collecte d’impôts qui
serviront au financement de cet équipement.
Néanmoins, le caractère plus ou moins marchant d’un bien non rival va
dépendre de son caractère exclusif. Si on ne peut exclure personne de son
bénéfice, alors il s’agit d’un bien public pur ou d’un bien collectif pur (non-
rivalité et non-exclusivité). Ces biens sont généralement pris en charge par
l’État ou par les collectivités publiques.
Mais il peut être possible d’avoir un bien non rival et exclusif, comme par
exemple dans un stade. Toutes les personnes présentes dans le stade
bénéficient du même spectacle, mais les personnes à l’extérieur en sont
exclues. On parle dans ce cadre de « biens de club » ou de « biens à péage ».
Le prix du bien est établi comme sur un marché traditionnel.
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Chapitre 5 – Construction des marchés et formation des prix © Nathan
Chapitre 6
La consommation, l’épargne et
l’investissement
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Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
4. Pour les ménages, l’épargne financière est constituée :
des seuls placements faits en Bourse.
de toute l’épargne non liée au logement.
Celle qui est liée au logement est dite « non financière ».
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Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
9. Selon Duesenberry, la consommation dépend :
de l'effet de démonstration ou effet d'imitation.
du revenu absolu des individus.
de l'effet de mode.
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Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
13. Pour M. Friedman, à quoi correspond le revenu permanent ?
c’est le revenu auquel les individus s’attendent, en fonction de leurs
revenus passés et anticipés.
c'est un revenu transitoire.
c'est une partie exceptionnelle du revenu de l'individu.
c'est le revenu non prévu par l'individu.
- 65 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
La marge est le solde du compte d’exploitation des sociétés ; c’est donc la
valeur ajoutée moins la rémunération des salariés et les impôts liés à la
production (nets de subventions). À cette marge, on retire les revenus de la
propriété versés et reçus (intérêts et dividendes) et l’impôt sur les bénéfices
pour obtenir l’épargne brute. Autrement dit, une marge importante permet
aux entreprises de dégager plus d’épargne, et inversement, la baisse de la
marge fait courir le risque d’une baisse de l’épargne. En revanche, à un
niveau de marge donné, les fluctuations des revenus de la propriété, liés à la
rémunération des actionnaires et/ou des prêteurs, peuvent également faire
varier l’épargne. Ainsi, si le taux de marge des sociétés augmente mais que
le taux d’épargne est stable, cela signifie que les revenus de la propriété
versés aux apporteurs de capitaux ont augmenté. À ce moment-là, la
décision stratégique de rémunérer plus fortement les actionnaires (par
exemple) est prise au détriment de l’épargne et, éventuellement, de
l’investissement futur.
Les liens entre taux d’épargne, taux d’investissement et taux
d’autofinancement proviennent des modalités de financement de
l’investissement.
Les débats entre théoriciens à propos de l’égalité de I (investissement) et de
S (épargne) montrent que l’on peut tout autant considérer qu’un taux
d’épargne élevé entraîne un fort taux d’investissement ou qu’un fort taux
d’investissement incite les entreprises à pousser leur épargne à la hausse. Si
on résume les positions des uns et des autres, on dira que les libéraux
considèrent que l’épargne explique l’investissement et qu’ils privilégient
donc ce sens de la causalité : S entraîne I. Les keynésiens privilégient la
causalité inverse : l’investissement prime et détermine ensuite le niveau
d’épargne.
Ce qui est sûr, c’est que si les deux taux sont proches, le financement de
l’investissement pose peu de problèmes. L’égalité stricte entre épargne et
investissement permet un autofinancement total de l’opération
d’investissement. Un excès d’épargne dégage une capacité de financement
(taux d’autofinancement supérieur à 100 %), tandis qu’un déficit d’épargne
par rapport à l’investissement nécessite un recours à un financement
externe : banques ou marchés financiers (taux d’autofinancement inférieur à
100 %).
- 66 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
2. Analysez le tableau.
Le tableau à étudier émane de l’Insee et présente les quatre principaux ratios
des sociétés non financières de 1960 à 2014. Chaque ratio est exprimé en
pourcentage.
Le taux de marge des sociétés non financières se situe autour d’une
moyenne de 30 % sur l’ensemble de la période. Le niveau de marge des
entreprises leur permet de constituer une épargne Ainsi, lorsque le taux de
margé est élevé (1990, 200 et 2005), le taux d’épargne l’est également
(respectivement 17, 20 et 18 % pour ces trois années). Les années où le taux
de marge est particulièrement faible, comme en 1980, le taux d’épargne est
également en nette baisse, à 10 %.
Le taux d’autofinancement suit évidemment l’évolution du taux d’épargne
puisque c’est l’épargne des entreprises qui permet l’autofinancement. Ainsi,
avec un taux d’épargne de presque 20 % en 2000, on constate que les
entreprises autofinancent à presque 90 % leurs projets d’investissement.
Inversement, avec un taux d’épargne de 10 % en 1980, le taux
d’autofinancement des entreprises n’est que de 45 %. On peut constater
cependant une forte variabilité du taux d’autofinancement des sociétés non
financières, entre 45 % en 1980 et 89 % en 2005, puisqu’il dépend
également du poids des investissements réalisés.
Le taux d’investissement est quant à lui relativement stable sur la période
considérée, entre 20,9 % et 24,6 % de la valeur ajoutée. Il n’est pas
forcément corrélé au taux d’autofinancement, puisque la décision d’investir
ne dépend pas seulement des conditions de financement, mais également, et
surtout, des perspectives de la demande et de la conjoncture anticipée par les
entrepreneurs.
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Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
2. En quoi l’investissement peut-il être un moteur de la
croissance ?
L’investissement est moteur de croissance puisqu’il conditionne aussi bien
le dynamisme de l’offre en améliorant les capacités productives que celui de
la demande par la demande de biens d’équipement. Ce dernier effet est
illustré par l’effet multiplicateur de Keynes. Toute demande (ici
d’investissement) adressée à une entreprise est source de revenus puis de
dépenses pour d’autres agents.
Du côté de l’offre, l’investissement permet l’augmentation des capacités de
production et, en ce sens, contribue à accroître la production. De plus,
l’investissement permet l’introduction du progrès technique, facteur de
productivité.
En permettant l’introduction du progrès technique dans le capital productif,
l’investissement est facteur de productivité, et facteur de croissance
intensive pour l’économie.
3. L’économie européenne peut-elle actuellement compter sur
l’investissement pour retrouver la croissance ? Vous
répondrez en une vingtaine de lignes.
Malgré des conditions de financement très favorables, avec un taux
directeur historiquement bas (0,05 %), l’investissement reste timide en
raison des anticipations des entreprises de la demande future. En effet, des
taux faibles permettent de financer les investissements à bas coût et sont un
déterminant de l’investissement. Mais ce déterminant est largement
insuffisant. Aucune entreprise n’investira si elle n’anticipe pas une hausse
de la demande qui s’adressera à elle. La confiance dans l’économie (et ses
perspectives) doit être forte. Keynes avait mis en évidence le rôle de la
confiance : une confiance faible peut générer un blocage de
l’investissement, même si les taux d’intérêt sont très faibles.
Or, la conjoncture morose et le climat de défiance freine les projets
d’investissement. De plus, le taux d’utilisation des capacités de production
des entreprises françaises est relativement faible, ce qui signifie que les
entreprises, industrielles notamment, peuvent augmenter leur production
avec leurs capacités de production actuelles sans investir.
Si les mesures prises par la BCE et la Commission européenne tentent de
restaurer la confiance des ménages et des entreprises en mettant en œuvre
des politiques de relance soutenues, il faut espérer que cela suffira pour
inverser la tendance à la baisse de l’investissement.
- 68 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
D’autant qu’au niveau des dépenses publiques d’investissement, les
difficultés budgétaires auxquelles font face la majorité des États européens
freinent leurs possibilités d’investissement. Les budgets publics sont
aujourd’hui largement contraints par les critères de Maastricht (déficit
public inférieur à 3 % du PIB et dette publique inférieure à 60 % du PIB).
Introduction
Selon l’Insee, en novembre 2015, les dépenses de consommation des
ménages en biens diminuent de nouveau : elles baissent de 1,1 % en
volume, soit leur plus forte contraction depuis janvier 2014, après un léger
recul en octobre (– 0,2 %).
La consommation des ménages est une variable à laquelle on porte une
attention particulière car elle est déterminante pour la croissance
économique. Si la consommation peut se définir comme l’opération
économique consistant à acquérir des biens destinés à être détruits
immédiatement ou progressivement à travers leur utilisation, la
consommation qui émane des seuls ménages est mesurée par la comptabilité
nationale par l’agrégat de consommation effective des ménages qui
comprend tous les biens et services acquis pour la satisfaction directe des
besoins humains, tant individuels que collectifs. Elle comprend ainsi leurs
consommations individuelles mais également celles qui sont collectives et
non marchandes, et qui sont malgré tout individualisables. Lorsque la
croissance économique est trop faible, les pouvoir publics peuvent souhaiter
stimuler la consommation pour relancer l’activité. Parmi les leviers
disponibles, le plus utilisé est l’augmentation des revenus des ménages, que
ce soit le revenu direct, comme le salaire minimum, ou les revenus de
transfert comme les allocations familiales ou les pensions de retraite.
- 69 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
C’est en effet le revenu disponible, c’est-à-dire le revenu dont dispose un
ménage après les prélèvements obligatoires et la perception des revenus de
transfert, qui fondera sa décision en termes de consommation et d’épargne.
Si le revenu disponible détermine très largement la consommation des
ménages, en est-il vraiment le seul facteur explicatif ? L’observation de ces
dernières années montre qu’il n’y a pas toujours une corrélation entre
l’évolution de ces deux variables. Quelles sont alors les conditions de
réussite et les limites des politiques visant à relancer la consommation en
agissant sur le niveau des revenus ?
Après avoir montré le rôle déterminant du revenu sur la consommation, on
montrera les limites des seules politiques de revenus sur la consommation et
l’influence que peuvent avoir d’autres facteurs d’ordre économique et
sociologique.
- 70 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
B. Les conditions de réussite d’une politique active de revenus
Keynes a montré que la propension marginale à consommer est décroissante
par rapport au revenu : la part du revenu affectée à la consommation décroît
lorsque le revenu augmente. Cela vient du fait que, lorsque le revenu
augmente, les besoins primaires sont satisfaits et les personnes commencent
à épargner une partie de plus en plus grande de leur revenu.
En conséquence, la propension marginale à consommer est plus forte chez
les agents à bas revenus que chez les agents disposant de revenus élevés.
Ainsi, une politique active de revenus doit viser en priorité les ménages les
plus modestes qui n’ont pas encore satisfait la totalité de leurs besoins
primaires. Une hausse de leurs revenus, par un coup de pouce au Smic, aux
minimas sociaux (RSA, minimum vieillesse) ou à certaines allocations
destinées aux plus démunis, permettra de relancer la consommation. Par
contre, une augmentation du revenu des plus aisés, par une baisse de la
fiscalité notamment, aura moins d’effets sur la consommation à court terme,
puisque cette population aura tendance à épargner ce supplément de revenu
disponible.
- 71 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
Le jeune va en effet anticiper une augmentation de revenu dans les années à
venir et ne va pas craindre de consommer, voire de s’endetter pour
consommer, alors que la personne plus âgée va anticiper la baisse de son
revenu lors de sa retraite et va avoir tendance à épargner davantage, pour
des motifs de précaution.
Aussi, l’efficacité des politiques de revenus dépendra des anticipations des
agents sur leur situation future, et en fonction du contexte
macroéconomique. J.-F. Muth, en 1961, mais surtout Robert Lucas, en
1972, ont montré le rôle des anticipations, dites rationnelles, des agents qui
prévoient les conséquences futures des politiques économiques. Ainsi, à
l’annonce d’une relance budgétaire keynésienne, ils peuvent anticiper une
hausse future des impôts et épargner le supplément de revenu en prévision
de ces dépenses futures, neutralisant de ce fait les effets de la relance sur la
consommation. Ces anticipations dépendront bien sûr de l’état de la
conjoncture et de la confiance des ménages dans l’avenir.
- 72 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
La relation entre le taux d’intérêt et la consommation n’est donc pas
mécanique : son résultat dépend de la force relative de ces deux effets
opposés. On peut simplement faire remarquer que ce seront les ménages à
hauts revenus qui bénéficieront le plus de l’effet revenu ; or, ils ont une
propension marginale à consommer relativement faible. Rien ne dit
d’ailleurs que le revenu global augmentera car la hausse du taux d’intérêt
peut ralentir la croissance économique et exercer une pression à la baisse
des revenus du travail.
Enfin, la consommation n’est pas qu’un acte économique ; c’est aussi un
acte social qui va, en tant que tel, être influencé par des facteurs sociaux :
les choix de consommation ne sont pas toujours libres et rationnels, ils
dépendent des revenus mais également de déterminants psychologiques et
sociaux. Pour Pierre Bourdieu, la consommation est dictée par des normes
sociales, les habitus, qui dépendent du revenu, ou plutôt du capital
économique, mais aussi du capital social et du capital culturel. Ainsi, la
consommation va être un moyen à la fois de se distinguer des autres et de
montrer son appartenance à un groupe. Duesenberry (1949) affirme
également, par son effet de démonstration ou d’imitation, que les agents
d’un groupe social donné auront tendance à imiter la consommation d’un
groupe au revenu supérieur auquel ils s’identifient, en voulant faire une
démonstration de leur statut social, et donc auront une propension à
consommer plus forte. Ici encore, les politiques visant à stimuler les bas
revenus semblent plus favorables à la consommation.
Conclusion
Le revenu explique en grande partie le niveau de la consommation, surtout
lorsque les besoins primaires ne sont pas tous satisfaits, ce qui est le cas
dans de nombreux pays en développement. Aussi, les politiques actives de
revenus peuvent avoir un effet très positif sur la consommation, notamment
chez les ménages peu aisés, qui ont une forte propension à consommer.
Cependant, leur efficacité peut être limitée par les anticipations des agents
ou par un plus grand recours aux importations. Les politiques menées à
compter des années 1980 ont vu leur efficacité considérablement diminuée
par l’ouverture croissante des économies. De même, le niveau de l’inflation
et des taux d’intérêt comme la prise en compte de facteurs sociaux peuvent
limiter ou renforcer l’effet induit par une hausse des revenus sur la
consommation.
- 73 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
Le doute quant à l’intérêt de ce type de politique a accompagné une grande
partie des deux dernières décennies, générant deux attitudes possibles : soit
considérer que ce nouveau contexte sonnait le glas des politiques de relance
traditionnelles fondées sur l’action sur les revenus, dans la mesure où la
hausse des revenus stimulait surtout la production des pays partenaires, soit
suggérer une action concertée entre pays partenaires, au niveau européen par
exemple, pour synchroniser les relances menées et retrouver ainsi une plus
grande efficacité malgré l’ouverture des frontières. On observe ainsi que
l’action par les revenus fait toujours partie de l’arsenal utilisé par les
pouvoirs publics.
- 74 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
Enfin, le contexte macroéconomique et le degré d’incertitude peuvent
influencer le partage entre épargne et consommation. Une conjoncture
morose peut avoir pour conséquence une hausse de l’épargne de précaution,
et une baisse de la consommation.
Si le pouvoir d’achat mesure la capacité d’acheter avec un revenu donné, il
dépend des revenus et de l’indice des prix à la consommation qui permet de
mesurer l’inflation. À revenu constant, plus les prix augmentent, plus le
pouvoir d’achat de ce revenu diminue.
Entre 2005 et 2007, la dépense de consommation des ménages en volume (à
prix constants) croit à un rythme annuel soutenu et régulier compris entre
2,1 % et 2,4 %. Par contre, la crise de 2007-2008 a eu pour conséquence son
net ralentissement : + 0,1 % en 2009. En effet, la moindre augmentation du
pouvoir d’achat des ménages (+ 0,3 % seulement en 2008) ralentit la
demande. Ce qui confirme la théorie keynésienne : le niveau de
consommation des ménages dépend principalement de leur niveau de
revenu.
2. Mettez en évidence les informations essentielles pouvant être
retirées du tableau et analysez-les.
Entre 2005 et 2007, la dépense de consommation des ménages en volume (à
prix constants) croit à un rythme annuel soutenu et régulier compris entre
2,1 % et 2,4 %.
En 2007, la consommation augmente significativement (+ 2,4 % en
volume), davantage que les prix, mais moins que le pouvoir d’achat, ce qui
se traduit par une hausse du taux d’épargne.
Le taux d’épargne mesure la part du revenu qui est épargné. Le dynamisme
de la dépense de consommation, lorsqu’il est associé à une évolution
modérée du revenu disponible brut, se traduit par une baisse du taux
d’épargne (2005). En effet, l’épargne est la part du revenu non consommée.
Si la consommation augmente plus que le pouvoir d’achat, c’est au
détriment de l’épargne. Au contraire, lorsque le pouvoir d’achat augmente
davantage que la dépense de consommation, c’est que les ménages ont
épargné une part plus importante de leur revenu : avec le regain de leur
pouvoir d’achat en 2006 et en 2007, les ménages ont maintenu la croissance
de leur consommation tout en relevant leur épargne.
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Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
L’année 2008 est exceptionnelle puisque l'ensemble des indicateurs se
détériorent : l’inflation augmente (2,8 %), la consommation augmente
nettement moins que dans la période précédente (+ 0,5 %) et le taux
d'épargne se rétracte par rapport à 2007.
La crise de 2008 a eu des conséquences sur le pouvoir d’achat qui augmente
peu, la consommation ralentit nettement, ce qui se traduit par une
stabilisation du taux d’épargne, et même une hausse en 2009 à 16,2 % en
raison de l’attentisme des agents devant l’incertitude quant à la conjoncture.
2010 est une année de reprise de la consommation (+ 1,7 %), mais qui
s’essouffle à nouveau depuis 2011.
En 2013, la dépense de consommation des ménages se stabilise (+ 0,4 % en
volume), après son repli en 2012 (– 0,3 %).
Dans un contexte de moindre inflation (nulle en 2014, + 0,8 % en 2013
après + 1,4 % en 2012), le pouvoir d’achat augmente à nouveau en 2014
après un net recul en 2012. Cela signifie que les revenus ont augmenté dans
des proportions supérieures à l’inflation. La reprise du pouvoir d’achat et de
la consommation a pour conséquence une stabilité du taux d’épargne à
15,1 % en 2014.
3. Questions, p. 180
1. Comment fonctionne le multiplicateur d'investissement
keynésien ? Quelles en sont les limites ?
Dans sa Théorie générale, en 1936, Keynes consacre des développements
importants à l’analyse des effets induits par l’investissement dans toute
l’économie. Le principe du multiplicateur d’investissement établit une
relation entre augmentation de l’investissement (ou des dépenses publiques)
et revenu national.
En effet, un supplément d’investissement génère une distribution de revenus
et ainsi un supplément de dépenses. Il est "multiplicateur" car une variation
de l’investissement entraîne une variation plus que proportionnelle du
revenu national, en fonction du niveau de la propension marginale à
consommer : plus les ménages consacrent à la consommation une fraction
importante de leur supplément de revenu, plus l’effet multiplicateur sera
important.
- 76 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
Supposons l’exemple d’un supplément d’investissement de 100 dans
l’économie. Il donnera lieu à un achat de biens de production ou de services
du même montant, qui va accroître le revenu d’un autre agent économique
du même montant. Ce revenu sera à son tour utilisé en dépense ou en
épargne, en fonction de la propension à consommer de ce dernier agent. Si
sa propension à consommer est de 80 %, les 100 d’investissement initial
vont générer une nouvelle dépense de (100 – 20) = 80. Cette somme va à
nouveau accroître le revenu d’un autre agent auprès duquel il sera dépensé,
qui pourra également – après avoir épargné 20 % – dépenser (80 – 16), soit
64, et ainsi de suite jusqu’à épuisement de l’effet : les sommes redistribuées
à chaque stade s’amenuisent pour tendre vers zéro. Au bout du compte, on
constate qu’un investissement de 100 provoque un accroissement du revenu
national plus important que la dépense initiale. Le montant de cet
accroissement étant calculé par la formule = 100 × (1 / (1 – 0,8) = 500.
Du fait de l’existence de cet effet multiplicateur de la dépense, toute
stimulation de l’investissement exerce un effet positif plus que
proportionnel sur l’économie. L’investissement détermine donc en partie le
revenu national, et l’emploi nécessaire.
Le multiplicateur d’investissement justifie ainsi les politiques
d’investissement publics destinées à soutenir l’activité économique. Il s’est
montré très efficace pour lutter contre la crise des années 1930 (politique de
grands travaux du New Deal). Il a aussi stimulé l’augmentation de la
croissance des Trente Glorieuses.
Il existe deux principales limites au fonctionnement du multiplicateur :
– l’effet multiplicateur est plus faible en économie ouverte du fait de la fuite
d’une partie du revenu dans la demande de produits d’importation. L’effet
multiplicateur sera donc également fonction de la propension marginale à
importer. Keynes raisonnait en effet en économie fermée : l’investissement
ne donnait lieu qu’à une demande interne ;
– le multiplicateur peut être source d’inflation si la demande due à la hausse
des revenus ne trouve pas d’offre pour y répondre (si par exemple il n’existe
pas de capacités de production inutilisées). Il ne faut donc pas que
l’économie soit en situation de plein emploi des facteurs de production.
- 77 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
2. Expliquez les notions d’élasticité de la demande par rapport
au revenu, et d’élasticité de la demande par rapport au prix.
Donnez des exemples. (Extrait du sujet d’examen, session 2010.)
De façon générale, l’élasticité mesure la variation relative d’une variable par
rapport à la variation relative d’une autre variable.
L’élasticité de la demande par rapport au revenu mesure la variation relative
de la demande d’un bien par rapport à la variation relative du revenu des
agents. Elle mesure l’impact d’une variation du revenu d’un consommateur
sur sa demande pour un bien particulier.
Elle se calcule ainsi : e D/R = (ΔD/D) / (ΔR/R)
En principe, l’élasticité revenu est positive. En effet, plus le revenu
augmente, plus la consommation augmente.
Cependant, il existe une diversité de situations selon la nature des biens
considérés :
– lorsque l’élasticité est comprise entre 0 et 1, signe d’une élasticité
relativement faible, l’augmentation du revenu entraîne une augmentation
moins que proportionnelle de la consommation. Il s’agit de biens dits
inférieurs ou biens de première nécessité (alimentation de base par
exemple) ;
– lorsque l’élasticité est égale à 1, la demande est dite iso-élastique, ce qui
signifie qu’une augmentation de revenu entraîne une augmentation
proportionnelle de la consommation. Il s’agit de biens dits normaux
(dépenses de logement par exemple) ;
– lorsque l'élasticité est supérieure à 1, signe d’une forte élasticité,
l’augmentation du revenu entraîne une augmentation plus que
proportionnelle de la consommation. Il s’agit alors de biens dits supérieurs
(santé ou loisirs).
Par exception, on peut avoir une élasticité négative. C’est le cas lorsqu’une
baisse du revenu entraîne une hausse de la consommation de certains biens,
biens de première nécessité par exemple (pain, margarine, pâtes).
L’élasticité de la demande par rapport au prix mesure la variation relative de
la demande d’un bien par rapport à la variation relative de son prix. Elle se
calcule ainsi : D/P = (ΔD/D) / (ΔP/P). Ce rapport est généralement négatif
car, lorsque le prix augmente, la demande diminue, et réciproquement.
Cependant, on peut également rencontrer divers types de biens :
– des biens faiblement élastiques (élasticité comprise entre –1 et 0) : une
augmentation du prix entraîne une faible diminution de la demande.
- 78 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
C’est le cas des produits de première nécessité car il existe peu de biens de
substitution (ex. : le pétrole) ;
– des biens élastiques (élasticité inférieure à –1) : un petit changement de
prix entraîne un grand changement de demande. C’est le cas des produits
substituables ou des produits de mode dont les ventes s’effondrent en
période de crise et décuplent en période de croissance.
Par exception, certains biens ont une élasticité positive. La consommation
de ces biens augmente malgré l’augmentation de leur prix. On distingue ici
les biens de Giffen (biens de première nécessité comme le pain) et les biens
de Veblen (biens de luxe, qui, lorsqu’ils ne sont pas assez chers, ne reflètent
pas leur positionnement haut de gamme et voient la demande baisser).
- 79 -
Chapitre 6 – La consommation, l’épargne et l’investissement © Nathan
Chapitre 7
Croissance et cycles
2. Le PIB était de 2 132,4 milliards d’euros en 2014, aux prix courants (Insee).
Il s’agit du montant annuel du PIB en valeur.
Il s’agit du montant annuel du PIB en volume.
- 80 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
6. Pour R. Solow, le progrès technique exogène :
n’intervient pas dans la croissance.
est facteur de croissance à long terme.
- 81 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
3. Quelles sont celles qui la freinent ?
Les variables qui freinent la croissance française de par leur relative
faiblesse sont la FBCF (investissement), qui baisse de 0,3 %, et la relative
faiblesse de la consommation effective des administrations publiques dans
le cadre de l’objectif de réduction des dépenses publiques.
- 82 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
De même, on obtient :
Indice des prix 2013 = 2 116,9 × 100 = 102,9
2057,2
Indice des prix 2014 = 2 132,4 × 100 = 103,47
2 060,9
- 83 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
– le rapport Meadows (1972) par le Club de Rome ;
– le concept de développement durable (rapport Bruntland, 1987) ;
– la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi sur la mesure du progrès social :
présenté en septembre 2009, le rapport de la commission Stiglitz (sur les
nouveaux indicateurs de mesure de la performance économique et sociale
d’une nation) propose notamment de mesurer la croissance en s’appuyant
sur le concept d’épargne ajustée nette ;
– la loi Sas (avril 2015), qui institue la remise d’un rapport du
gouvernement qui devra présenter l’évolution d’indicateurs d’inégalités, de
qualité de vie et de développement durable ;
– la proposition d’indicateurs par France Stratégie (institution d’expertise
créée en 2013 – Commissariat général à la stratégie et à la prospective) et
par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) : dans sa note
d’analyse de juin 2015, France Stratégie a proposé une série d’indicateurs
répondant à la définition du développement durable avec trois séries
d’indicateurs : économique (taux d’emploi, patrimoine productif, tec.),
social (espérance de vie, écart de revenus, etc.) et environnemental
(consommation carbone, recyclage des déchets, etc.).
- 84 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
Pour la relancer, il est possible d’agir sur les conditions de la demande, et
notamment une de ses composantes, l’investissement, mais également sur
les conditions de l’offre des entreprises, dont l’investissement fait partie. Si
on peut définir l’investissement comme une opération d’accumulation de
capital menée par les entreprises, c’est également l’engagement d’une
dépense immédiate en vue de recettes futures ou d’économies de coût. Au
sens de la comptabilité nationale, on parle de formation brute de capital fixe
(FBCF).
La faiblesse du niveau d’investissement en France laisse transparaître un
certain nombre de difficultés quant à son déploiement dans l’économie ; son
redémarrage semble pour beaucoup être une condition nécessaire du retour
de la croissance. L’investissement intervenant aussi bien sur le bloc
« demande » que sur le bloc « offre » de l’économie, la question de sa place
et de son rôle est posée. On peut dès lors s’interroger sur les mécanismes et
les conditions par lesquelles l’investissement est générateur de croissance, et
ainsi sur les difficultés auxquelles la France est actuellement confrontée
pour stimuler l’investissement tant public que privé.
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Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
– Un investissement autonome provoqué par l’État (grands travaux par
exemple) va entraîner un accroissement de l’activité économique
inversement proportionnel à la propension marginale à épargner. La dépense
initiale va multiplier le revenu engendré. C’est la théorie du multiplicateur
keynésien.
– L’accroissement de la demande en biens de consommation induit de
nouveaux investissements en équipements quand les capacités de production
ne suffisent plus. C’est la théorie de la demande effective de Keynes.
Condition : la pleine utilisation des capacités de production.
- 86 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
– L’amélioration de la productivité permise par les investissements de
productivité permet à l’entreprise d’être plus compétitive (baisse des prix et
hausse des parts de marché). C'est le modèle de Solow.
– Plus encore, pour les théories modernes de la croissance, le progrès
technique ne tombe pas du ciel, il est le produit d'investissements
spécifiques, lesquels sont à l'origine d'enchaînements cumulatifs : par
exemple, les investissements en recherche et développement (R&D)
entraînent la croissance, qui dégage des ressources supplémentaires pour
l'investissement et la recherche.
Ainsi, les théoriciens de la croissance endogène (Lucas, Barro, Becker)
montrent qu’un investissement en recherche, en capital humain ou dans des
infrastructures favorise l’innovation et une amélioration de la qualité du
travail nécessaires à la compétitivité des entreprises, donc à la croissance.
Les investissements immatériels accélèrent la diffusion du progrès
technique et des connaissances scientifiques.
L’investissement public améliore les infrastructures et le niveau de
formation de la population, sources de productivité et donc de croissance.
- 87 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
– Par ailleurs, les investissements en recherche ne sont pas toujours
couronnés de succès et, s’ils le sont, c’est à très long terme. Mais
aujourd’hui, les entreprises des pays anciennement industrialisés n’ont pas
le choix, la recherche est nécessaire pour assurer leur pérennité.
– Les limites au multiplicateur keynésien : l’ouverture extérieure limite les
effets des politiques de relance.
– Les risques de rendements décroissants. Selon cette loi, pour un niveau de
main-d’œuvre donné, l'efficacité des investissements diminue à mesure que
le volume de capital utilisé augmente. De manière générale, au début du
processus de croissance, quand le stock de capital est faible, l'investissement
accroît considérablement la productivité du travail. Mais, une fois la main-
d’œuvre suffisamment équipée en capital, l'augmentation du stock de capital
par travailleur devient inutile. L'investissement est d'ailleurs dissuadé par la
diminution de son rendement, donc des profits qu'il permet d'obtenir.
D'extensive, fondée sur l'accumulation du capital et la mobilisation du
travail, la croissance doit devenir intensive.
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Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
C’est le principe de la demande effective énoncée par Keynes (ou demande
future anticipée), qui met en avant le fait que les décisions d’investissement
sont conditionnées par la confiance en l’avenir (débouchés anticipés,
l’anticipation dépendant de la confiance). Keynes avait mis en évidence le
rôle de la confiance en conditionnant l’investissement des entreprises à la
supériorité de l’efficacité marginale du capital (taux de rendement espéré
des investissements, donc en lien avec la confiance en l’avenir) face aux
taux d’intérêt. Une confiance faible peut générer un blocage de
l’investissement, même si les taux d’intérêt sont très faibles.
C. La nécessaire correction des déséquilibres par les pouvoirs publics
– Les investissements de productivité ont des conséquences négatives sur
l’emploi à court terme en favorisant la substitution du capital au travail :
risque de perte d’emplois, de déqualifications… L’État doit ainsi
accompagner les restructurations et les reconversions industrielles.
– L’investissement, s’il est mal orienté, peut générer un accroissement de
l’endettement sans résultats évidents. Les investissements doivent donc être
orientés avec stratégie et dans une perspective tournée vers l’avenir et vers
la concurrence internationale.
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Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
Cela nous renvoie aux analyses des économistes sur le rôle de l’innovation
dans la croissance économique, mais également sur la manière dont les
pouvoirs publics peuvent agir pour favoriser cette innovation.
Nous analyserons dans un premier temps le rôle de l’innovation dans la
croissance économique avant de nous interroger sur le renouveau de
l’intervention de l’État dans ce domaine.
I. L’innovation, moteur de la croissance économique
A. Le rôle central de l’innovation chez J. Schumpeter
L’économiste autrichien Joseph Schumpeter a décrit le processus qui va de
l’innovation à la croissance économique. Selon lui, les fluctuations de long
terme de l’économie s’expliquent par les phases d’innovation. Il distingue
cinq types d’innovations, qui sont initiées par les chefs d’entreprise, mus par
l’espérance de gains retirés par l’exploitation avant les autres d’une
innovation, situation qualifiée de « monopole provisoire ».
B. Le modèle de R. Solow : innovation et progrès technique « tombés du
ciel »
La théorie de la croissance connaît un nouvel essor avec le modèle de
R. Solow, initié en 1956 (six ans après la mort de J. Schumpeter). Ce
modèle aboutit au principe selon lequel c’est le progrès technique qui
provoque la croissance à long terme. Paradoxalement, ce progrès technique
est considéré comme totalement exogène : c’est une manne tombée du ciel
qui est inexpliquée.
C. L’innovation source de croissance à long terme : la croissance
endogène
Il faut attendre les années 1980 pour voir les théoriciens se pencher à
nouveau sur les sources de l’innovation, qui explique selon eux la
croissance économique à long terme. L’investissement dans des activités de
recherche et développement ou dans l’éducation et la formation stimule
l’innovation. Le progrès technique est endogène. Ces innovations
influencent la croissance économique à long terme.
II. Le rôle de l’État réinventé
A. L’État, gestionnaire des externalités
Dans les modèles de croissance endogène, les investissements (recherche et
développement, éducation…) sont porteurs d’externalités : les nouvelles
connaissances et les innovations qui en découlent bénéficient à l’ensemble
de l’économie.
- 90 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
Les agents individuels, en prenant leurs décisions, ne tiennent pas compte
du bénéfice social. Le libre jeu du marché aboutit donc à un état sous-
optimal. Il se libère alors une place pour les pouvoirs publics dans
l’orientation de l’économie.
B. L’État, soutien à la recherche
Selon les théories de la croissance endogène, les activités de recherche et
développement sont caractérisées par la non-rivalité de leur découverte
(l’utilisation d’un logiciel par une firme n’empêche pas son utilisation par
une autre) et par des rendements croissants (un logiciel coûte très cher à
mettre au point, mais une fois produit il ne coûte presque rien de le
dupliquer). Dès lors, l’État a un rôle dans la protection des innovations
issues de ces recherches : un laboratoire risque de ne pas engager
d’investissements pour découvrir un nouveau vaccin s’il sait qu’une fois
découvert, il sera utilisé et reproduit par tous ses concurrents. C’est
pourquoi l’État met en place des droits de propriété intellectuelle et autres
copyrights ou brevets pour garantir aux inventeurs les bénéfices de leurs
inventions.
C. L’État et la recherche fondamentale
Dans le cadre de ces nouvelles avancées initiées par les théories de la
croissance endogène, une place est également dévolue à l’État dans le
financement de la recherche fondamentale, c’est-à-dire la recherche qui n’a
pas d’application économique directe. Ce type de recherche est très coûteux
et par nature très incertain quant aux résultats futurs. Pourtant, cela peut
parfois aboutir à des découvertes très importantes qui auront des retombées
à long terme sur tous les secteurs de l’économie et donc sur la croissance.
L’intervention de l’État est alors plus que légitime.
Conclusion
Nous avons montré que le lien entre innovation et croissance économique
est à ce point complexe qu’il appelle à des formes particulières
d’intervention publique, dans le domaine du financement de la recherche
fondamentale ou de celui de la garantie d’appropriation des bénéfices issus
d’une invention. Les années 1970, qui avaient vu le retour des penseurs
libéraux sur le devant de la scène, ont donc fait place aux années 1980-1990,
qui ont ramené le rôle de l’État comme intervention nécessaire au
fonctionnement de l’économie et au soutien de la croissance par des formes
bien précises mises au jour par des théories nouvelles, théories de la
croissance endogène.
- 91 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
La plupart des pays du monde, y compris certains pays émergents, ont bien
compris l’enjeu qui se cache derrière ces problèmes d’innovation et de
croissance : les États-Unis attirent les meilleurs étudiants du monde dans
leurs prestigieuses universités, la Chine cherche par tous les moyens à
apprendre à ses ingénieurs les techniques des pays développés… L’Europe,
quant à elle, semble éprouver des difficultés à favoriser les activités
génératrices d’innovations, que ce soit la recherche fondamentale publique
(problèmes liés aux déficits budgétaires dans le cadre de l’Union
européenne) ou dans la recherche et développement privée (firmes
européennes qui peinent à s’imposer sur le plan des dépôts de brevets). On
le comprend, les interventions publiques que nous avons analysées
nécessitent une mobilisation politique afin de faire entrer un pays ou un
groupe de pays dans cette réelle course à la connaissance, qui mène sur la
route de la croissance…
À partir des années 1950, la France connait une période d’une vingtaine
d’années de croissance forte, autour d’une moyenne de 5 % (en volume),
avec des périodes de ralentissement relativement limitées. Ce sont les Trente
Glorieuses, qui, dans la dynamique de la reconstruction d’après-guerre,
s’appuient sur des grains de productivité élevés, une consommation et un
investissement soutenus. Mais l’inflation tend à augmenter ; ce qui explique
le fort différentiel entre la croissance mesurée en valeur et en volume
pendant cette période.
- 92 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
La France connaît ensuite une croissance en moyenne plus faible. Elle subit
d’abord une récession en 1974 suite au choc pétrolier de 1973, puis jusqu’au
début des années 1980 une période de croissance réduite en volume mais
avec une inflation qui ne recule pas (période dite de stagflation).
Dans les années 1980, la désinflation s’accompagne d’une certaine reprise
de la croissance jusqu’au début des années 1990, où un ralentissement de la
croissance mondiale après l’éclatement de bulles financières débouche sur la
récession de 1993. Ensuite, la situation économique de la France s’inscrit
jusqu’en 2007 dans une forte croissance mondiale. Il n’y a pas de récession
mais des ralentissements et une croissance en moyenne plus faible que dans
les années de l’après-guerre et insuffisante pour revenir au plein emploi.
Depuis cette période, l’inflation reste contenue entre 1 et 2 %.
En 2008, la crise financière de 2007 se transforme en crise économique et
en récession mondiale. La récession de 2009 en France a été la conséquence
directe de cette crise. L’année 2010 marque une certaine reprise de la
croissance économique mais celle-ci ne se confirme pas : les années
suivantes marquent un nouveau fléchissement de la croissance, en raison de
la crise de la dette en Europe et du ralentissement que connaissent
l’ensemble des pays du monde et les pays émergents notamment.
Depuis les années de forte croissance caractéristiques des Trente Glorieuses,
la croissance de la France peut être qualifiée de « molle », autour d’une
moyenne de 2 %.
3. Question, p. 204
Le PIB : intérêt et limites de l’agrégat de mesure de richesse.
Pour mesurer la croissance économique, on retient comme indicateur de la
production le produit intérieur brut (PIB). Il mesure l’ensemble des
richesses produites par la nation durant une année. Le PIB peut être calculé
à partir des valeurs ajoutées des secteurs institutionnels résidents (approche
par la production), à partir des composantes de la demande finale (ou
emplois finals : approche par la demande) où à partir des revenus distribués
aux agents à l’occasion de la production (approche par les revenus).
Le critère retenu ici est donc celui de la territorialité.
Le taux de variation du PIB en volume, évalué d’une année sur l’autre, est
l’indicateur privilégié de mesure de la croissance économique.
Le suivi du PIB permet à la fois des comparaisons dans le temps et dans
l’espace.
- 93 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
Cependant, cet agrégat purement quantitatif présente plusieurs limites :
– il ne comptabilise pas certaines activités économiques : absence
d’enregistrement de la production domestique (services rendus par les
femmes au foyer, éducation et soin aux enfants, etc.), dans la mesure où
celle-ci ne donne pas lieu à un échange monétaire ; non-prise en compte de
l’économie parallèle (ou économie souterraine) : on évalue actuellement en
France à environ 10 % le poids de ces activités (travail clandestin,
pourboires, trafics illégaux, etc.) ;
– certaines productions sont sous-évaluées : la production des
administrations est en effet évaluée au coût de production et non au prix du
marché parfois plus élevé (éducation, santé, etc.) ; sous-évaluation au sein
du PIB de toutes les productions dont les prix relatifs baissent,
indépendamment de l’utilité de ces productions ;
– le PIB par tête constitue une moyenne et ne renseigne pas sur les
disparités à l’intérieur d’un pays ;
– le PIB comptabilise toutes les productions, mêmes celles qui sont nocives
(externalités négatives : pollution, bruits, coûts sociaux). Le PIB enregistre
des activités qu’il faudrait plutôt soustraire si l’on cherchait à mesurer le
progrès social : les nuisances ne sont pas comptabilisées négativement dans
le PIB (ex. : pollution), elles contribuent même à l’augmenter dans certains
cas (activités de dépollution) ; de même pour les dépenses de santé liées au
tabac et à l’alcool. De même, le coût social de la croissance n’est pas pris en
compte (stress, surmenage, insécurité).
Ainsi, le PIB n’est pas un indicateur de bien-être ou de qualité de vie
(niveau de santé, éducation, conditions de vie des travailleurs, niveau de
démocratie, de sécurité, etc.).
- 94 -
Chapitre 7 – Croissance et cycles © Nathan
Chapitre 8
L’analyse de la conjoncture
- 95 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
5. Au niveau européen, l’évolution des prix est mesurée par :
l’IPCH.
l’IPC.
l’ISJ.
- 96 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
– le commerce extérieur, avec l’indication des importations et des
exportations ;
– l’emploi, avec l’analyse des créations d’emplois, de l’évolution de la
population active ainsi que du taux de chômage ;
– le financement de l’économie, sur la base de l’évolution des taux d’intérêt
et du taux de marge des entreprises françaises.
3. Quelles sont les trois composantes de la demande ? Décrivez
leurs évolutions respectives.
Les composantes de la demande sont :
– la consommation, modérée en 2012, puis en croissance plus nette en 2013
et 2014 où elle augmente de presque 1 %, serait en repli en 2015 ;
– l’investissement : en baisse croissante en 2013 et 2014, notamment en
raison de la contraction forte des investissements publics et de
l’investissement immobilier des ménages. Seul l’investissement des
entreprises non financières, en outre principaux acteurs de l’investissement,
augmente nettement jusqu’en 2015.
– les exportations, qui confortent leur relatif dynamisme, autour de 2 % de
croissance annuelle entre 2012 et 2014.
4. Citez les déterminants de la consommation d’une part, et de
l’investissement d’autre part, mentionnés dans la note de
conjoncture.
Les déterminants de la consommation mentionnés dans la note de
conjoncture sont le revenu (théorie keynésienne) et l’évolution de l’indice
des prix qui impacte le pouvoir d’achat des agents économiques. Dans un
contexte d’inflation faible, avec un prix du pétrole historiquement bas, le
pouvoir d’achat des ménages continue d’augmenter en 2015 (+ 1,7 %) en
raison de la hausse des revenus du patrimoine et de la modération de la
fiscalité, associées à une stabilité des revenus du travail. Cependant, la
consommation est en repli fin 2015 face à la forte incertitude sur la
conjoncture qui a une influence négative sur la confiance des ménages. De
son côté, le niveau d’investissement est déterminé par les anticipations faites
par les entrepreneurs sur leurs débouchés futurs (théorie de la demande
effective de Keynes) et les conditions de son financement (soit le niveau des
taux d’intérêt et la solvabilité des banques). L’investissement des entreprises
progresse nettement en 2015 en raison de bonnes anticipations sur la
demande tant nationale qu’étrangère.
- 97 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
Les entreprises ayant restauré leurs taux de marge peuvent plus facilement
investir dans ce contexte, d’autant que les taux d’intérêt sont historiquement
bas. Enfin, la politique fiscale incite à l’investissement (le CICE, par
exemple).
5. Quels sont les facteurs explicatifs de la reprise de l’activité
européenne qui survient courant 2015 ?
La reprise de 2015 est certes modeste (+1,1 %) mais serait confortée en
2016 selon les analystes de la conjoncture. Cette reprise s’appuie sur un
euro faible, qui permet d’améliorer la compétitivité des produits européens
et la hausse du pouvoir d’achat des ménages (faible inflation, croissance des
revenus, de la propriété notamment) qui conforte la demande. Du côté des
ménages, si la consommation a été stable en 2015, l’investissement
immobilier des ménages a cessé de diminuer. Mais c’est surtout du côté des
entreprises que les indicateurs sont favorables : redressement des profits,
croissance des investissements stimulés par les perspectives de croissance,
la faiblesse des taux d’intérêt et les diverses mesures fiscales encourageant
l’investissement.
6. Expliquez les raisons de la hausse de l’investissement des
entreprises françaises en 2015.
Ce sont essentiellement les bonnes anticipations des entrepreneurs sur la
demande interne et externe qui expliquent la progression de l’investissement
en 2015. C’est la théorie de la demande effective de Keynes qui indique que
les entreprises n’investissent que si elles anticipent une augmentation de la
demande future qui s’adressera à elles.
De plus, le taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie a
atteint un niveau record depuis 2008, favorisant la reprise de
l’investissement.
Au niveau financier, les conditions de financement sont optimales : crédit
peu cher, hausse des marges des entreprises et aides publiques à
l’investissement.
7. Quels arguments laissent présager une amélioration de la
situation économique de la France pour 2016 ? ou, au
contraire, une dégradation de la conjoncture ?
La reprise des exportations, le soutien des institutions monétaires
maintenant les taux d’intérêt à un niveau très faible, la dépréciation de
l’euro, la poursuite de la baisse du coût du pétrole et le maintien de l’emploi
fin 2015 grâce à la fois à l’amélioration de la conjoncture mais également
- 98 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
aux politiques de l’emploi mises en place, permettent de croire à une
amélioration de la situation économique à moyen terme.
En revanche, les tensions sur les marchés financiers suite à la crise grecque
et à l’endettement excessif de certains États sont des facteurs alarmants pour
la conjoncture. Surtout, les contraintes budgétaires de l’État, qui limitent ses
possibilités d’action, ainsi que les tensions géopolitiques conjuguées aux
attentats de Paris peuvent entamer la confiance des ménages, et ainsi freiner
la reprise.
- 99 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
C’est pourquoi, dans une première partie, nous étudierons les principaux
moteurs de la croissance économique, et dans une seconde partie, les
entraves à cette croissance.
- 100 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
B. Les politiques économiques favorables à la croissance
– Une politique économique expansionniste en cas de ralentissement de
l’activité, et notamment en faveur des ménages à faibles revenus (plus forte
propension marginale à consommer selon Keynes) : plans de relance par la
demande (prime à la casse, prêt à taux zéro pour l’accession à la propriété),
politique de revenus, baisse de la fiscalité, etc.
– Une politique monétaire de taux d’intérêt faible (taux directeur de la BCE
à 0,05 % depuis 2015) facilitant l’accès au crédit pour les ménages
(consommation) et les entreprises (investissement).
– Soutien de l’activité par l’investissement public (politique de grands
travaux d’inspiration keynésienne) et soutien aux entreprises (aides à la
recherche et à l’investissement avec la mise en place par exemple du CICE,
aides à l’embauche avec le plan « zéro charges »). Notion d’externalité
positive.
- 101 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
– entrave aux anticipations des agents économiques qui favorise
l’attentisme ;
– diminution de la compétitivité extérieure de la production nationale
(renchérit le prix des produits exportés).
3. Le poids de la dette publique et les difficultés de financement
– Les contraintes budgétaires limitent les marges de manœuvre des États en
terme de politiques de relance, bornée notamment pour les pays de l’Union
économique et monétaire (UEM) par les critères du Pacte de stabilité et de
croissance (Maastricht).
– Exemples : la plupart des pays membres de l’UEM réduisent leurs
dépenses publiques afin de réduire leurs déficits, et ainsi leur dette.
– Dans la zone euro, la dégradation de la situation économique, perceptible
à partir de l’été 2011, s’est accompagnée de tensions croissantes sur le
financement des dettes publiques, notamment en Grèce, en Italie et en
Espagne. Ces tensions se sont ensuite étendues au système financier, malgré
les interventions musclées des banques centrales pour alimenter le système
bancaire en liquidités.
B. Les entraves structurelles
1. L’inadaptation de la population active
– Une insuffisance de formation ou une mauvaise adaptation des
qualifications aux postes à pourvoir aboutit à des pénuries de main-d’œuvre
dans certains secteurs.
– Le refus de mobilité sectorielle ou géographique.
– Des efforts de formation insuffisants peuvent limiter les perspectives
d’innovation.
2. Une réglementation trop contraignante
– Les rigidités sur le marché du travail (salaire minimum, formalités
d’embauche, contrats, conditions de licenciement).
– Le renforcement de règles et de normes à respecter dans tous les domaines
(création d’entreprises, sécurité, hygiène, environnement, etc.).
3. Les problèmes environnementaux
– La nécessaire prise en compte des difficultés environnementales
(épuisement des ressources et réchauffement climatique) conduit à mettre en
place des normes ou taxes (taxe carbone) qui peuvent grever la croissance.
– Impact sur les modes de consommation et de production.
- 102 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
Conclusion
- 103 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
2. Comment évolue l’opinion des ménages sur leur
environnement économique et sur les différents aspects de
leur situation économique personnelle ?
L’opinion des ménages en novembre 2015 sur leur situation personnelle
concerne :
– leur situation financière : en novembre, le solde d’opinion des ménages
sur leur situation financière personnelle passée est identique à celui
d’octobre, mais inférieur à leur moyenne de longue période. La proportion
de ménages considérant comme opportun de faire des achats importants
recule de nouveau : il se situe cependant à son niveau de longue période. Il
semble que la prudence reste de mise dans un environnement économique
très incertain ;
– leur capacité d’épargne : le solde d’opinion s’améliore légèrement
(+ 2 points pour la capacité d’épargne actuelle, + 1 point pour la capacité
d’épargne future) ; cette dernière se maintient au-dessus de sa moyenne de
longue période pour le troisième mois consécutif. La part de ménages
estimant qu’il est opportun d’épargner diminue de 2 points et s’éloigne un
peu plus de sa moyenne de long terme.
L’opinion des ménages sur l’évolution de leur environnement économique
concerne :
– le niveau de vie en France : en novembre, l’opinion des ménages sur le
niveau de vie en France au cours des derniers mois est quasiment stable
(+ 1 point). Les perspectives d’évolution sont stables. Ces deux soldes
restent largement en dessous de leur moyenne de longue période,
témoignant du ressenti des ménages face à une conjoncture morose ;
– le chômage : les craintes des ménages concernant le chômage diminuent
fortement, après avoir augmenté le mois précédent : le solde correspondant
baisse de 24 points et atteint son plus bas niveau depuis juin 2011. Il se
rapproche ainsi de sa moyenne de long terme ;
– l’inflation : autant de ménages que le mois précédent considèrent que les
prix ont augmenté au cours des douze derniers mois ; c’est également le cas
pour les perspectives d’inflation au cours des douze prochains mois
(+ 1 point pour chacun des soldes). Ces deux soldes sont nettement au-
dessous de leur moyenne de long terme.
Ainsi, en novembre 2015, la confiance des ménages est stable par rapport au
mois d’octobre (indice de 96), à un niveau tout de même inférieur à la
moyenne des années 1987 à 2014 (indice 100).
- 104 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
Les difficultés économiques, notamment la persistance d’un chômage élevé,
incitent les ménages à la prudence.
3. Question, p. 220
L’analyse de la conjoncture : objectifs et moyens
L’activité économique connaît des fluctuations, variables selon les périodes,
que les économistes tentent d’analyser et de prévoir en utilisant différents
outils d’information économique. La conjoncture désigne l’ensemble des
variations à court terme (dans le présent, passé et futur proche) affectant
l’activité économique. Le suivi et l’appréhension de ces tendances de court
terme est dénommé « analyse conjoncturelle ». Elle regroupe les éléments
constitutifs de la situation économique d’un secteur, d’une branche, d’une
région ou d’une nation à un moment donné. Elle désigne les changements
économiques ou ce qui est susceptible d’évoluer dans la courte période.
L’analyse conjoncturelle désigne ainsi la démarche et les différents outils
d’analyse de la conjoncture.
Enjeu majeur pour la prise de décision des différents acteurs de l’économie
et pour la mise en œuvre des politiques économiques, l’analyse de la
conjoncture repose sur différents outils et sur une démarche d’analyse
spécifique. Pendant longtemps, ce suivi a principalement consisté à suivre le
cycle des affaires et à positionner l’économie sur ce cycle. L’analyse était
donc très passive, ne cherchant pas à fournir d’éléments explicatifs, ce
qu’Alfred Sauvy va dénoncer dès 1938. À cette période, en effet, arrive un
nouvel acteur dans l’économie, l’État, qui est demandeur d’un diagnostic
conjoncturel dans un but très opérationnel : construire des politiques
correctrices. A. Sauvy assigne alors trois fonctions à l’analyse
conjoncturelle : décrire, expliquer et prévoir.
Pour les entreprises, l’analyse conjoncturelle sera précieuse pour envisager
les choix d’investissement, de recrutement, de prêts.
Les outils de l’analyse conjoncturelle sont divers. Les enquêtes de
conjoncture sont des enquêtes qualitatives sur l’opinion des décideurs
différents acteurs économiques quant à la relative à la situation
conjoncturelle économique actuelle et future. La plupart sont réalisées par
l’Insee, mais d’autres organismes comme la Banque de France en produisent
également. En collaboration avec la Commission européenne, l’Insee publie
également des enquêtes de conjoncture européennes.
- 105 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
Elles touchent bien sûr les chefs d’entreprise, au travers de l’enquête
mensuelle ou trimestrielle de conjoncture dans l’industrie ou dans le
commerce de détail. Mais elles touchent également les ménages en tant que
consommateurs et employés. Ces enquêtes ont trois fonctions : devancer et
compléter la statistique, connaître le jugement des agents sur leur propre
situation, et fournir des prévisions des agents eux-mêmes.
Divers organismes nationaux et internationaux fournissent par ailleurs
périodiquement différents indicateurs conjoncturels : suivi de l’activité dans
l’industrie (indice de la production industrielle, établi par l’Insee à partir de
150 enquêtes de branche), suivi de l’emploi et du marché du travail
(chômage), suivi des prix (IPC), etc.
Il existe aussi d’autres outils comme les études sectorielles et les indicateurs
avancés, qui permettent de corréler différentes variables entre elles et de
mieux anticiper les retournements de conjoncture.
- 106 -
Chapitre 8 – L’analyse de la conjoncture © Nathan
Chapitre 9
2. Parmi ces trois actifs, lequel est considéré comme le plus liquide ?
Un bien immobilier.
Un plan épargne logement.
La monnaie.
- 107 -
Chapitre 9 – Économie monétaire et économie financière © Nathan
5. Parmi ces trois économistes, qui est le fondateur du monétarisme ?
M. Friedman.
J.M. Keynes.
P. Samuelson.
9. Qui est le président de la Banque centrale européenne depuis le 1er novembre 2011 ?
Jean-Claude Trichet.
Mario Draghi
Wim Duisemberg.
10. Quelle est l’institution qui émet les bons du Trésor au nom de l’État français ?
L’Agence France Trésor.
Obligation de France.
Le Trésor public.
- 108 -
Chapitre 9 – Économie monétaire et économie financière © Nathan
2. Comment se fixe le Libor et à quoi sert-il ?
Le taux Libor est fixé ainsi : tous les jours à 11 heures, les 16 grandes
banques internationales annoncent sans se concerter le taux auquel elles
estiment pouvoir emprunter aux autres banques. Après un traitement
statistique, la société Thomson Reuter se charge ensuite de publier un taux
qui est rendu public.
- 109 -
Chapitre 9 – Économie monétaire et économie financière © Nathan
ENTRAÎNEMENT À L'EXAMEN, p. 245
1. Dissertation, p. 245
- 110 -
Chapitre 9 – Économie monétaire et économie financière © Nathan
Dans une seconde partie, nous montrerons que depuis le choc pétrolier de
1973 et l’échec des politiques de relance d’inspiration keynésienne, la lutte
contre l’inflation est apparue comme un préalable nécessaire à une
croissance durable. Enfin, dans une troisième partie, nous analyserons
pourquoi aujourd’hui, dans le contexte d’après-crise des subprimes marqué
par le marasme économique, certains économistes critiquent les effets
pervers sur la croissance des politiques de lutte systématique contre
l’inflation.
- 111 -
Chapitre 9 – Économie monétaire et économie financière © Nathan
C’est pourquoi l’inflation n’était pas perçue par les dirigeants politiques
comme un « mal en soi ».
L’inflation était le signe d’une pleine utilisation des facteurs de production,
d’une forte consommation des ménages, et du plein emploi. C’est dans ce
contexte qu’il faut comprendre l’affirmation de Georges Pompidou :
« Mieux vaut l’inflation que le chômage » : on retrouve implicitement cet
arbitrage inflation/chômage décrit précédemment.
Les politiques de stop and go mises en place en Grande-Bretagne ou la
« new economics » de l’administration américaine sous Kennedy et Johnson
sont des exemples qui montrent bien que l’inflation n’était non seulement
pas perçue comme un frein à la croissance, mais au contraire plutôt comme
un catalyseur.
Par ailleurs, les théories de régulation (Boyer, Orlean ou Aglietta)
expliquent pourquoi l’inflation des Trente Glorieuses était intimement liée
au mode de production fordiste. L’inflation est un révélateur du rapport de
force pour le partage de la valeur ajoutée entre salaire et profits. L’inflation
est un signe d’un rapport de force favorable au salarié au détriment des
propriétaires des moyens de production.
Néanmoins, la fin des Trente Glorieuses et l’avènement des deux chocs
pétroliers attestent d’un revirement théorique et politique : l’inflation doit
être combattue car elle est désormais perçue comme un frein à la croissance
économique.
II. La lutte contre l’inflation devient une priorité à partir des années
1980 afin de retrouver les chemins d’une croissance durable
- 112 -
Chapitre 9 – Économie monétaire et économie financière © Nathan
Pour Friedman, une politique de relance keynésienne ne permet pas de
stimuler durablement la croissance. En effet, ce type de relance provoque à
court terme une « illusion monétaire » de richesse (augmentation du revenu
nominal pour les consommateurs par exemple) qui se dissipe très vite par
l’effet de l’inflation qui vient modifier les anticipations des agents
économiques (théorie du revenu permanent de Friedman).
On comprend pourquoi les monétaristes font de la lutte contre l’inflation
une priorité de la politique monétaire. Fidèles à l’enseignement de
l’équation de Fisher, la lutte contre l’inflation passe par une création
monétaire limitée qui doit suivre le rythme de la croissance économique.
L’inflation est considérée comme un frein à la croissance car elle entraîne
une perte de compétitivité préjudiciable en économie ouverte.
Par ailleurs, elle entraîne aussi une faible rentabilité du facteur capital car
les taux d’intérêt réels (taux d’intérêt nominal moins l’inflation) sont faibles,
ce qui n’incite pas à l’épargne. Enfin, la boucle inflation-salaire oblige les
entreprises à diminuer leurs profits et apparaît comme un frein à
l’innovation et plus généralement dans le dynamisme de l’offre.
Dans quelle mesure ce revirement théorique se traduit-il dans les politiques
monétaires ?
- 113 -
Chapitre 9 – Économie monétaire et économie financière © Nathan
Enfin, la construction européenne obligera les pays membres, tout au long
des années 1980 et 1990, à suivre la rigueur monétaire de la Buba (la
Bundesbank), en proposant des taux directeurs très élevés pour respecter les
bandes de fluctuation du SME et les critères de convergence de Maastricht
(notamment ceux imposant une faible inflation et de faibles taux d’intérêt à
long terme).
Cette lutte contre l’inflation a été une constante au sein des pays développés
à économie de marché (PDEM) tout au long de ces deux décennies.
Néanmoins, depuis l’avènement de la crise des subprimes, le recours massif
aux politiques monétaires expansionnistes nous oblige à réfléchir sur les
vertus attendues de ces politiques inflationnistes sur la croissance.
- 114 -
Chapitre 9 – Économie monétaire et économie financière © Nathan
Le pragmatisme de la FED était alors salué lorsqu’Alan Greenspan laissa
« filer » l’inflation après le « e-krach » de 2000 afin de relancer la
croissance américaine (idem après le krach de 1987).
Dans quelle mesure peut-on soutenir que les politiques monétaires mises en
place depuis 2008 montrent que l’inflation peut être perçue comme un
moyen de relancer la croissance ?
3. Question, p. 245
- 117 -
Chapitre 9 – Économie monétaire et économie financière © Nathan
Chapitre 10
- 118 -
Chapitre 10 – Les échanges internationaux © Nathan
4. Quelle est la part des services dans le volume global des échanges internationaux de
biens et services ?
50 %.
5 %.
20 %.
5. L’ALENA est :
une zone de libre-échange.
une union douanière.
une union économique et monétaire.
- 119 -
Chapitre 10 – Les échanges internationaux © Nathan
atteindre un record de – 900 milliards de dollars.
Depuis, ce déficit se résorbe mais reste très fort (– 700 milliards de dollars).
- 120 -
Chapitre 10 – Les échanges internationaux © Nathan
Application 5. Les stratégies d’optimisation de la
multinationale Google, p. 275
- 121 -
Chapitre 10 – Les échanges internationaux © Nathan
La mondialisation est un processus d’interdépendance croissante des
économies nationales amenant le développement d’un espace économique
mondial de moins en moins cloisonné d’un point de vue des échanges de
biens, de services ou de capitaux.
Les deux notions semblent consubstantielles dans la mesure où les FMN
sont, par définition, mondialisées. Réciproquement, l’acteur clé de cette
mondialisation semble être de moins en moins l’État, mais la FMN.
Pourquoi les grandes firmes nationales ont-elles ressenti le besoin ou la
nécessité de se développer à l’international ? Comment se sont-elles
adaptées à la mondialisation en termes de baisse des coûts de production ou
de conquêtes de nouveaux marchés ? Dans quelle mesure la globalisation
financière permet-elle aux FMN d’accroître leurs stratégies
d’investissements directs à l’étranger (IDE) ? Pourquoi cette globalisation
facilite-t-elle la mise en place de stratégies d’optimisation fiscale des FMN ?
Nous aborderons dans une première partie les stratégies des FMN visant à
profiter de la mondialisation pour abaisser les coûts de production. Nous
étudierons ensuite les stratégies des FMN visant à profiter de cette
mondialisation pour accroître les débouchés commerciaux. Enfin, nous
montrerons que ces dernières ont également profité de la globalisation
financière pour élargir leurs stratégies d’investissement et d’optimisation
fiscale.
- 122 -
Chapitre 10 – Les échanges internationaux © Nathan
B. Le développement généralisée de la sous-traitance
La mondialisation permet le recours généralisé à la sous-traitance
internationale. Aujourd’hui, une entreprise comme Apple ne fabrique aucun
téléphone, aucun ordinateur et aucune tablette tactile : l’intégralité de sa
production est sous-traitée à des entreprises asiatiques comme l’entreprise
taiwanaise Foxconn, qui elle-même assemble en Chine les produits
développés par Apple, Sony-Ericsson, Microsoft, ou Nintendo. D’où la
fameuse phrase apposée sur chaque i-Pod : « Designed by Apple in
California. Assembled in China ».
C. La montée du commerce intra-firme et l’accentuation de la DIPP
La décomposition du processus de production (DIPP) permet à une FMN de
diviser la production d’un produit complexe entre différents pays. Par
exemple, la firme Airbus a décidé de produire les ailes du nouvel A380 en
Angleterre, le fuselage arrière en Allemagne et la partie centrale et
l’assemblage en France. La mondialisation accroît donc le commerce intra-
firme à l’intérieur des différentes filiale d’une même FMN.
Notons que la délocalisation de la production peut aussi être motivée par
une volonté de profiter d’une dynamique de recherche et développement liée
aux nouvelles technologies, comme la Silicon Valley aux États-Unis ou
Bangalore en Inde.
- 124 -
Chapitre 10 – Les échanges internationaux © Nathan
La première composante était constituée des flux « Nord-Sud », c’est-à-dire
des IDE provenant des FMN des pays développés vers les pays en
développement.
Que l’on pense à la construction du canal du Suez en Égypte entre 1859 et
1869 par la Compagnie universelle du canal maritime de Suez ou aux
investissements de l’industrie pétrolière dans les pays du Golfe de l’après-
Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours, on retrouve ce schéma Nord-
Sud.
La deuxième composante des flux d’IDE, qui n’a cessé de se développer
après 1945, comprend les flux « Nord-Nord ». On pense bien sûr
principalement à l’implantation des FMN américaines comme General
Motors, Coca-Cola ou McDonald’s sur le sol européen. Aujourd’hui, ces
flux sont toujours importants, comme en atteste la prise de contrôle du
japonais Nissan par le constructeur automobile français Renault en 1999, ou
l’OPA hostile du canadien Alcan en 2003 sur l’ancien leader français de
l’aluminium Péchiney.
B. La nouvelle géographie des IDE
Depuis vingt ans, les IDE proviennent de plus en plus des NPI ou des PVD.
La première composante est constituée des flux « Sud-Nord ». L’exemple
qui a fait couler le plus d’encre en France est l’OPA hostile lancée en 2006
par l’indien Mittal Steel sur l’ancien leader français de la sidérurgie Arcelor.
Ce genre de prise de contrôle est encore plus fréquent dans le monde anglo-
saxon, avec par exemple la prise de contrôle des deux fleurons de l’industrie
anglaise Jaguar et Land Rover par le constructeur indien Tata.
Plus récemment aussi, les flux « Sud-Sud » se sont développés. La Chine,
par exemple, s’intéresse de plus en plus aux potentiels miniers de l’Afrique.
Cette stratégie, appelée « Chinafrique », consiste à proposer aux pays
africains de construire des infrastructures (routes, hôpitaux, stades,
aéroports, etc.) contre l’obtention de concessions minières qui étaient
auparavant octroyées à des entreprises européennes.
Cette nouvelle géographie des IDE attestent que la concurrence entre les
FMN des pays développés et celles des pays émergents est de plus en plus
exacerbée. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer le classement de
référence du Financial Times.
C. L’utilisation des paradis fiscaux par les FMN
Les FMN ont également su tirer parti de la mondialisation et de la
globalisation financière pour optimiser la fiscalité.
- 125 -
Chapitre 10 – Les échanges internationaux © Nathan
Pour cela, une FMN crée une filiales dans un paradis fiscal (ou dans un pays
à faible pression fiscale) afin d’y transférer une partie de ses bénéfices. Du
même coup, cette stratégie permet de réduire les bénéfices réalisés dans des
pays où ils seraient fortement imposés, comme aux États-Unis ou en Europe
par exemple. L’application 7 montre comment la firme Google a su
diminuer son taux d’imposition en créant une filiale dans les îles Bermudes
pour toucher les royalties des brevets technologiques de l’ensemble de ses
filiales dans le monde.
D’une manière générale, comme l’atteste une étude publiée dans la revue
Alternatives économiques, les entreprises du CAC40 auraient créé
« 1 500 filiales offshore, réparties sur près d’une trentaine de territoires, des
Bermudes à la Suisse en passant par Malte ou Panama » (Christian
Chavagneux, « Les entreprises françaises aiment les paradis fiscaux », avril
2009). Cette stratégie des FMN soulève la relative impuissance des États à
affirmer leur souveraineté face à des firmes multinationales qui élaborent
des montages financiers visant à contourner la pression fiscale des pays dans
lesquels ils réalisent des bénéfices.
Le scandale des « Panama Papers » révélé en 2016 montre à quel point
l’utilisation des paradis fiscaux est devenue une pratique courante des
grandes entreprises pour optimiser leur fiscalité.
Conclusion
Contrairement à l’opinion publique, les FMN n’ont pas considéré la
mondialisation comme une menace mais au contraire comme une
opportunité et s’y sont adaptées de différentes façons. Elles ont profité de ce
processus pour délocaliser afin d’abaisser leur coût de production. Elles
essayent aussi, autant que faire se peut, de s’implanter dans les pays
émergents pour trouver de nouveaux débouchés à leur production. Enfin,
elles utilisent les potentialités de la globalisation financière pour diminuer
au maximum la pression fiscale. Néanmoins, dans le contexte actuel de
crise, les aspirations au protectionnisme sont de plus en plus fortes et
pourraient marquer un arrêt ou un ralentissement du processus de
globalisation des échanges.
- 126 -
Chapitre 10 – Les échanges internationaux © Nathan
2. Étude de document, p. 276
3. Question, p. 276
- 128 -
Chapitre 10 – Les échanges internationaux © Nathan
Chapitre 11
- 129 -
Chapitre 11 – Le système monétaire et financier international © Nathan
5. Quelle est la condition des élasticités critiques pour réussir une
dévaluation ?
l’élasticité de la demande nationale doit être supérieure à l’élasticité de la
demande étrangère.
La somme des deux élasticités doit être égale à 1.
La somme des deux élasticités doit être supérieure à 1.
- 130 -
Chapitre 11 – Le système monétaire et financier international © Nathan
Le dollar est surreprésenté dans les échanges internationaux. C’est l’inverse
pour l’euro, qui ne représente que 15,7 % des encours de crédits bancaires
en 2010 ;
– dans le domaine monétaire, comme instrument de réserve internationale,
on observe aussi que, depuis 1973, la part du dollar reste remarquablement
stable, autour de 65 %. On observe cependant une progression de l’euro, qui
passe de 18,8 % en 2000 à 26,6 % en 2015, mais cette progression n’est pas
une substitution euro-dollar, la part du dollar n’étant pas affectée ;
– c’est dans le domaine financier que le rôle de l’euro paraît plus actif, si
l’on observe l’encours des obligations internationales, avec une part de
31,4 % en 2010. Ceci tient à la protection contre le risque de change que
l’euro fort présente pour les prêteurs.
2. Comment expliquez-vous le poids international dominant du
dollar ?
Quatre raisons principales expliquent la confiance internationale dans le
dollar et sa position internationale dominante :
– en premier lieu, le dollar reflète la puissance économique nationale et
internationale de l’économie des États-Unis ;
– en second lieu, le dollar est utilisé pour environ 70 % de la facturation du
commerce mondial ;
– le poids des firmes et banques multinationales américaines contribue et
facilite l’ampleur des investissements directs à l’étranger (IDE) hors des
États-Unis ;
– enfin, l’importance des en-cours internationaux de crédits bancaires et
d’obligations explique également cette confiance.
À noter que l’ensemble de ces raisons permet de comprendre le poids du
dollar dans les réserves des banques centrales dans le monde.
3. À partir de vos réponses aux questions précédentes et de vos
connaissances, répondez à la question suivante : « En quoi la
comparaison des rôles respectifs du dollar et de l’euro dans les
différents types de transactions nous renseigne-t-elle sur le statut
international des deux monnaies ? »
L’euro n’a pas réussi sa tentative de concurrencer le dollar comme monnaie
internationale, et cela même avant la crise de la zone euro qui a débuté en
mai 2010 avec la crise grecque. Le dollar demeure la monnaie internationale
de référence, tandis que l’euro est plus actif dans le domaine financier.
- 131 -
Chapitre 11 – Le système monétaire et financier international © Nathan
Pour l’instant, il reste fondamentalement une monnaie pour favoriser
l’intégration économique européenne.
- 133 -
Chapitre 11 – Le système monétaire et financier international © Nathan
libellés en dollar, entraînant une forte demande d’euros et sa hausse par
rapport au dollar.
À l’inverse, la politique de la FED favorise l’offre de dollars par rapport à
l’euro. À noter que, dès 2008, les initiatives de la BCE pour contrer les
effets de la crise financière des subprimes, et en particulier les mesures non
conventionnelles qu’elle va mettre en place, vont contribuer à orienter
progressivement l’euro à la baisse, une baisse qui deviendra franche dès
août 2013. Dans la même période, les États-Unis optent pour une politique
monétaire plus stricte en relevant leur taux d’intérêt, ce qui amorce le
retournement des taux de change observés.
3. Répondez à la question : « Une monnaie forte est-elle toujours
un avantage pour le pays ? ».
Proposition de corrigé :
Introduction
Durant les années précédant le passage à l’euro, la politique économique
française avait pour objectif un franc fort, ce qui consistait à maintenir le
taux de change du franc dans un rapport constant avec le mark allemand.
Aujourd’hui, la hausse de l’euro par rapport au dollar conduit à parler d’un
euro fort. Dans les deux cas, les controverses ont été et restent vives entre
partisans et adversaires d’une monnaie forte. Pour éclairer le débat, il faut
d’abord préciser le contenu de l’expression « monnaie forte », puis examiner
ses avantages et inconvénients sur le plan économique interne.
I. Qu’est-ce qu’une monnaie forte ? une monnaie faible ?
Que signifie l’expression « monnaie forte » ? Dans l’esprit du grand public,
cette expression a deux significations : d’une part, une monnaie « qui monte
», comme l’euro qui vaut de plus en plus de dollars, et d’autre part, une
image positive puisque le terme « fort » est plus valorisé que le terme «
faible » qui, dans le domaine monétaire, évoque la dépréciation des
monnaies, l’inflation ou la fuite des capitaux.
Sur un plan plus technique, on peut cependant discerner plusieurs approches
de la monnaie forte. La première tient au mouvement à la hausse de la
monnaie elle-même par rapport aux monnaies étrangères. Ce mouvement à
la hausse tient au fait que, sur le marché des changes, cette monnaie est plus
demandée que vendue, et ce pour des raisons commerciales (solde des
transactions courantes positif), financières (entrées de capitaux) et
spéculatives (anticipations quant aux évolutions futures). Ces différentes
raisons ne sont pas nécessairement convergentes, elles peuvent aller en sens
inverse ; les aspects financiers et spéculatifs prennent aujourd’hui le dessus.
- 134 -
Chapitre 11 – Le système monétaire et financier international © Nathan
La deuxième approche tient au niveau en termes réels : le taux effectif réel.
Si la hausse des prix d’un pays est moins forte que celles de ses concurrents,
en termes réels, la monnaie est sous-évaluée, ce qui peut représenter un
avantage. En sens inverse, si le pays connaît une inflation plus forte que
celle de ses partenaires, sa monnaie est surévaluée, le taux de change étant
trop fort par rapport aux niveaux d’équilibre.
Aussi ne faut-il pas confondre :
– monnaie surévaluée (taux réel < taux nominal) et monnaie forte : une
monnaie surévaluée affaiblit la compétitivité-prix du pays ; elle est menacée
par les anticipations des marchés financiers qui s’attendent à une
dévaluation ou à une dépréciation et qui, pour se protéger, peuvent exiger
des taux d’intérêt élevés ;
– monnaie sous-évaluée (taux réel > taux nominal) et monnaie faible : au
contraire, une monnaie sous-évaluée renforce la compétitivité-prix du pays.
Les marchés financiers n’exigent pas des taux d’intérêt élevés. Ainsi, les
États-Unis estiment que le yuan chinois est sous-évalué et permet ainsi aux
exportations chinoises de pénétrer plus facilement le marché américain.
Il existe des degrés de force de la monnaie. On pourra dire qu’une monnaie
forte est une monnaie qui renforce la compétitivité-prix et la compétitivité
structurelle d’un pays, qui inspire confiance aux marchés et donne de
l’autonomie à la politique économique d’un pays. De ce fait, elle correspond
à la réalisation complète du triangle de Mundell en taux de change fixes. En
taux de change flottants et avec libre circulation des capitaux, le pays peut
atteindre le taux de change qui concilie ses objectifs internes et externes. Ici,
le triangle de Mundell n’est plus d’une grande utilité car il correspond à un
idéal de taux de change fixes, alors que les grandes monnaies mondiales
flottent. Le triangle approprié est : autonomie de la politique (monétaire et
budgétaire), fixation d’un taux de change désiré, confiance des marchés
financiers.
Les cas de monnaie complètement forte sont rares : l’Allemagne en taux
fixes avant la réunification, le Royaume-Uni après 1992 et la sortie du
système monétaire européen. Les cas les plus fréquents sont ceux de
monnaie incomplètement forte. Le dollar est une monnaie forte en dépit de
sa baisse face à l’euro, mais les autorités américaines ne sont pas satisfaites
des taux de change par rapport au yuan chinois et au yen japonais.
II. Avantages et inconvénients d’une monnaie forte
Les avantages et les inconvénients d’une monnaie forte touchent de manière
sélective les acteurs d’une économie : il y a des perdants et des gagnants,
mais cela dépend aussi de la définition que l’on adopte de la monnaie forte.
- 135 -
Chapitre 11 – Le système monétaire et financier international © Nathan
Du point de vue commercial, en termes de compétitivité, il faut d’abord
souligner que les effets d’une monnaie forte (ou faible) dépendent des
élasticités des demandes nationales et étrangères aux variations du taux de
change : la somme des deux élasticités doit être supérieure à 1 ; c’est la
condition des élasticités critiques ou condition Marshall-Lerner-Robinson.
En termes de flux commerciaux, les effets de la monnaie forte sont
complexes. Les volumes d’exportations et d’importations sont affectés.
Mais, alors que les exportateurs sont pénalisés, les importateurs sont
avantagés dans une optique de compétitivité-prix. Cependant, deux autres
aspects viennent se greffer sur ces aspects mécaniques. D’une part, une
monnaie forte qui s’apprécie freine les effets de la hausse des prix des
matières premières. Ainsi, la hausse des prix pétroliers depuis 2005 a été
atténuée et, de ce fait, les coûts de production de la zone euro ont progressé
moins rapidement.
Mais, d’autre part, la monnaie forte peut avoir des effets très différents selon
le type de compétitivité que privilégie le pays. Si le pays a une
compétitivité-prix, il s’efforce de concurrencer les produits étrangers
similaires en termes de coûts de production ; une monnaie qui s’apprécie
sera alors pénalisante. Si le pays a une compétitivité structurelle, il est
spécialisé dans des produits différenciés et technologiquement avancés ;
l’appréciation de la monnaie est alors un avantage car la demande est moins
sensible aux prix.
Du point de vue de la politique monétaire, la monnaie forte peut favoriser
les politiques de désinflation compétitive et faire baisser les taux d’intérêt
grâce aux entrées de capitaux. Cependant, cette approche globale doit être
nuancée car la maîtrise de la politique économique peut être altérée. Les
entrées de capitaux trop massives peuvent affecter la politique monétaire.
D’abord en donnant davantage de liquidités aux banques et en faisant
baisser les taux d’intérêt à un niveau trop bas ou, en sens inverse, pour
retenir les capitaux, en maintenant un taux d’intérêt trop élevé par rapport
aux besoins de l’économie. Le premier cas (trop de liquidités et taux
d’intérêt trop bas) a été expérimenté à plusieurs reprises par l’Allemagne
quand le mark est devenu une monnaie de placement refuge lors des crises
du dollar. L’Allemagne, soucieuse de lutter contre l’inflation, souhaitait
freiner la création monétaire, mais les entrées de capitaux conduisent à une
augmentation de la quantité de monnaie et à une baisse des taux d’intérêt.
Le second cas (taux d’intérêt trop élevé) est celui qu’a connu la France à la
suite de la réunification allemande. Pour maintenir le taux de change du
franc par rapport au mark, la France a dû suivre la montée des taux d’intérêt
allemands à un niveau totalement inapproprié pour elle.
- 136 -
Chapitre 11 – Le système monétaire et financier international © Nathan
Conclusion
En conclusion, on peut dire qu’il existe des cercles vertueux et des cercles
vicieux de la monnaie forte.
3. Question, p. 301
Analysez les liens entre développement des marchés financiers et
multiplication des crises financières internationales.
Le développement rapide des marchés financiers, appelé également
« globalisation financière », a fortement contribué à renforcer l’intégration
des économies nationales, ce qui a favorisé une meilleure coordination
internationale entre épargne et emprunts, capacité et besoins de financement
des firmes. Il a dans le même temps accéléré l’interdépendance généralisée
des économies et l’affaiblissement des politiques nationales de régulation
économique. Avec pour conséquences une plus grande instabilité
économique et une exposition plus forte des économies à la volatilité
financière et aux chocs exogènes.
La multiplication et la gravité des crises financières depuis les années 1990
atteste de cette instabilité : crise mexicaine en 1994, crise asiatique en 1997,
crise Internet en 2000, crise argentine en 2001, crise des subprimes en 2007.
Dans tous les cas de figure, ces crises financières affichent un scénario
systémique commun : modification de la politique monétaire d’un pays
dominant, mouvements de capitaux importants et rapides vers de nouveaux
domaines ou zones de rentabilité financière à court terme, bulles
spéculatives qui déstabilisent brutalement les économies nationales,
effondrement financier de ces dernières, qui se prolonge en crise
économique, sociale et politique et se diffuse internationalement.
- 137 -
Chapitre 11 – Le système monétaire et financier international © Nathan
Chapitre 12
1. Un État se définit :
par un territoire et des frontières, par une population de citoyens et par
une souveraineté nationale.
par un système politique.
- 138 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
4. La politique mixte d’un pays concerne :
la combinaison de la politique conjoncturelle et de la politique
structurelle.
la combinaison de la politique budgétaire et de la politique monétaire.
- 139 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
10. Dans la zone euro, les chocs exogènes symétriques sont amortis par :
le Pacte de stabilité et de croissance.
la Banque centrale européenne.
- 140 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
Application 2. La loi de Wagner, p. 338
Après avoir rappelé les principes de la loi de Wagner, vous vous
demanderez si elle est toujours d’actualité.
L’origine de toute intervention économique ou sociale de l’État peut être
située dans le constat que les seuls mécanismes de marché ne sont pas aptes,
en toutes circonstances, à assurer l’équilibre économique et l’intérêt général.
Un tel constat vise à souligner qu’ils doivent être épaulés par une régulation
complémentaire de l’État portant sur les domaines de défaillance du marché
et certains domaines de compétence du marché.
L’économiste allemand A. Wagner (1835-1917) fut l’un des premiers à
observer une relation de cause à effet entre le développement d’un pays et la
croissance des interventions économiques de l’État. Plus précisément, il
constate une croissance des dépenses de l’État plus rapide que la croissance
de la production. Il montre que cette régularité, qu’il qualifie de « loi de
l’extension croissante de l’activité publique » (ou loi de Wagner), est rendue
nécessaire par l’urbanisation croissante et la division accrue du travail, qui
nécessitent la multiplication de services publics – dépenses d’éducation,
éclairage public, sécurité, distribution de l’eau, transports… – dont la
production incombe aux pouvoirs publics. Parallèlement, l’extension des
marchés permet à certaines entreprises de réaliser des économies d’échelle
et de se retrouver en situation de monopole, ce qui appelle le contrôle de
l’État. Wagner met donc en évidence une tendance séculaire au
développement d’actions de l’État dans différents registres.
Les faits ont largement confirmé cette loi, comme le montre la croissance
continue des dépenses publiques aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en
France et en Allemagne depuis la fin du XIXe siècle et durant le XXe siècle,
mais également actuellement dans les pays émergents (Chine, Inde…).
Toutefois, les évolutions plus libérales concernant le resserrement des
dépenses publiques (équilibre budgétaire, réduction des prélèvements
obligatoires…) des trente dernières années dans nombre de PDEM
permettent de nuancer quelque peu l’actualité de cette loi. Cependant, le
poids des dépenses publiques reste très important dans tous les pays
développés et, dans les faits, la tendance actuelle est davantage au
déplacement des interventions publiques qu’à leur mise en cause.
- 141 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
Une approche plus théorique de l’actualité de la loi de Wagner peut
également être proposée. Par exemple, en établissant une liaison avec
certains « bureaux » de la typologie des fonctions économiques de l’État
développée par Musgrave, ou avec certaines théories modernes de la
dépense publique montrant que les investissements publics sont non
seulement indispensables (proposition de Wagner) mais qu’ils peuvent
également contribuer à l’augmentation du rendement des investissements
privés (théorie de Barro).
- 142 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
3. Donnez trois exemples d’interventions de l’État pour
motif de défaillance des marchés.
– La tarification pour les biens publics, afin de contourner le risque de
comportements de « passager clandestin », pour profiter de biens publics
sans en payer le coût (ex. : l’éclairage public).
– Les externalités positives sont source d’avantages pour l’ensemble de la
collectivité. Elles doivent dont être stimulées par les pouvoirs publics au
moyen de subventions ou de dégrèvements fiscaux (ex. : les entreprises qui
contribuent à la transition énergétique en développant des énergies
propres…). En revanche, les externalités négatives doivent être taxées par
les pouvoirs publics afin de dédommager les usagers qui subissent les
nuisances de certaines productions (principe du pollueur/payeur pour les
activités ayant des rejets nocifs).
– L’essentiel de la production d’électricité en France est réalisée par
l’entreprise EDF, qui est en situation de monopole naturel. Elle est donc
sous contrôle public (statut d’entreprise publique) aussi bien pour la
production que pour la fixation du prix du KWh par tarification pour les
particuliers et entreprises.
- 143 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
À noter le cas particulier de la politique agricole qui était sous compétence
européenne jusqu’en 2009, avant de passer sous compétence nationale.
Introduction
Depuis plusieurs décennies, les pouvoirs publics français ont engagé deux
transformations majeures de l’économie nationale – l’ouverture
internationale et la décentralisation des pouvoirs –, dont l’engagement
européen et les Actes I, II et III de la décentralisation constituent les points
forts.
À l’origine, ces évolutions ont pour objectif de contrer les limites d’un
régime de croissance en perte de vitesse : inefficacité de la planification
indicative, interdépendance croissante des économies, développement
rapide des marchés, initiatives croissantes des acteurs de l’économie et des
citoyens.
Nous montrerons que ce double mouvement résulte également de
contraintes externes et internes qui se sont imposées à l’économie française
(I) et qu’il a largement contribué à la modernisation de l’économie française
et de l’action publique (II).
Développement
I. Des évolutions dictées par des facteurs externes et internes
A. Les facteurs externes
B. Les facteurs internes
II. Des évolutions qui ont structurellement modifié l’intervention
économique des pouvoirs publics
A. Une économie moins dirigiste et plus ouverte
- 144 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
B. Une économie moins centralisée
Conclusion
Les deux mouvements d’élargissement à l’Europe et de décentralisation
traduisent la nécessité d’adapter l’économie française aux nouvelles
contraintes internationales et aux exigences d’un fonctionnement interne
moins dirigiste.
Il en a résulté des transformations majeures dans le choix, la conduite et
l’évaluation des politiques publiques. De très dirigiste et jacobine,
l’économie française est devenue ouverte et plus décentralisée. Ce qui s’est
traduit par une place plus importante pour les marchés et ses acteurs, et un
partage des pouvoirs décisionnels entre État et administrations publiques
locales.
Ces deux mouvements, loin d’être contradictoires, sont en réalité les deux
volets d’une même tendance de long terme d’ajustement et de
modernisation du fonctionnement de l’État.
- 145 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
3. reste en deçà de la décentralisation d’autres pays de l’UE.
Le poids démographique des trois régions les plus peuplées d’Allemagne
reste sensiblement plus important que celui des trois régions les plus
peuplées de la France, alors que les principales régions françaises et
italiennes sont désormais proches démographiquement.
En revanche, les budgets des régions françaises restent très inférieurs à ceux
des régions allemandes et italiennes : le budget la Bavière est 14 fois plus
élevé que celui de l’Ile-de-France et celui de la Lombardie est 5 fois plus
élevé.
Autrement dit, un processus de décentralisation est réellement engagé en
France mais il n’a pas pour autant détrôné le centralisme.
3. Question, p. 340
Montrez en quoi les mesures économiques et monétaires de la
nouvelle gouvernance européenne, depuis 2008, traduisent un
changement de cap de la politique économique de l’UE.
Les difficultés économiques et sociales de l’UE s’expliquent par le choc de
la crise financière de 2007-2008, mais également par des choix internes à
l’UE, qui a durablement favorisé des politiques restrictives visant à garantir
l’objectif prioritaire de stabilité des prix, avec pour conséquences un faible
taux de croissance et un chômage élevé dans plusieurs pays membres.
Face à ces difficultés persistantes, l’orientation des choix économiques et
financiers de la nouvelle gouvernance européenne traduit clairement un
changement de cap.
En premier lieu, la priorité des priorités jusqu’ici attribuée à la lutte contre
l’inflation est abandonnée, et ce pour deux raisons : d’une part le risque de
déflation, d’autre part la nécessité de relancer la croissance et l’emploi.
Concrètement, cela s’est traduit par une évolution de la politique monétaire
de la BCE :
– refinancement des États en difficulté ;
– politique de taux d’intérêt bas ;
– rachat des titres nocifs détenus par de nombreuses banques commerciales
et renforcement du contrôle des institutions financières et bancaires.
Le mécanisme de supervision unique (MSU 2013), qui est un dispositif de
supervision des grandes banques de la zone euro par la BCE, est l’outil
privilégié de cette évolution.
- 146 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
En second lieu, les autorités des pays membres se sont engagées à renforcer
la discipline budgétaire entre États membres et à mieux coordonner leurs
politiques publiques respectives.
Le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG 2013) –
ou Pacte budgétaire européen – correspond au point d’orgue de ces
engagements.
- 147 -
Chapitre 12 – Les différents niveaux institutionnels de l’intervention publique © Nathan
Chapitre 13
- 151 -
Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
© Nathan
Il renseigne partiellement sur le niveau de formation et de qualification
acquis par l’individu qui le présente et permet de réduire l’incertitude quant
à ses compétences.
Lorsqu’une personne postule à un emploi, elle peut avancer un certain
nombre de qualités concernant son engagement professionnel futur que
l’employeur n’est pas en mesure de vérifier. Il y a, dans ce cas, une
asymétrie d’information que l’employeur cherche à corriger ou à réduire. Le
diplôme constitue l’un des moyens dont il dispose pour réduire cette
asymétrie d’information. Toutefois, cette analyse doit être nuancée : le
diplôme remplit d’autant mieux son rôle de signal auprès des employeurs
qu’il correspond aux domaines porteurs de l’activité économique et aux
services professionnels recherchés par les entreprises. En ce sens, l’action
des pouvoirs publics peut contribuer à réduire, d’une part, l’inadéquation
entre l’offre et la demande d’emploi et, d’autre part, le chômage des jeunes
en favorisant les formations délivrant des diplômes dans des branches
d’activité en forte croissance.
4. Qu’est-ce qui distingue les politiques keynésiennes et libérales
de l’emploi ?
Plusieurs critères permettent de distinguer les politiques keynésiennes et les
politiques libérales de l’emploi :
– le chômage keynésien peut être un chômage involontaire alors qu’il est
généralement volontaire pour les libéraux. Cela modifie radicalement les
politiques à mettre en œuvre ;
– selon Keynes, les marchés peuvent être sous-optimaux alors qu’ils ne le
sont pas pour les néoclassiques. Cela pose également la question de
l’intervention économique et sociale de l’État dans des termes différents ;
– selon Keynes, les marchés sont interdépendants, ce qui implique de lutter
contre l’équilibre de sous-emploi en agissant sur le marché des biens et
services et sur le marché monétaire. Pour les néoclassiques, les politiques de
l’emploi doivent se concentrer sur le marché du travail et en particulier sur
le coût du travail ;
– pour Keynes, le travail n’est pas une marchandise, ce qui signifie que les
politiques de l’emploi ne peuvent relever de la seule logique de marché,
contrairement à l’approche libérale ;
- 152 -
Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
© Nathan
– pour les libéraux, il existe un taux de chômage naturel correspondant au
chômage qui n’entraîne pas la reprise de l’inflation, alors que dans la
logique keynésienne, le plein emploi correspond au chômage frictionnel ou
incompressible ;
– enfin, la politique keynésienne de l’emploi nécessite une importante
intervention économique de l’État, alors que pour les libéraux, l’intervention
économique de l’État perturbe le marché et favorise le chômage.
- 153 -
Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
© Nathan
Autrement dit, une politique de répartition peut se traduire par une variation
de la consommation finale des ménages et/ou par une variation de la
formation brute de capital selon qu’elle avantage les salaires ou les profits.
Pour en juger, il convient de s’interroger sur la façon dont une politique de
répartition déforme le partage initial de la valeur ajoutée dans un pays ou
dans une branche d’activité.
D’une manière générale, les politiques de redistribution répondent à deux
motifs, souvent conjugués. Le motif économique correspond à l’utilisation
des politiques de redistribution comme élément d’une politique plus large de
relance économique. Ces dernières sont donc directement reliées à un
objectif de croissance économique. Les politiques keynésiennes menées en
France durant la période des Trente Glorieuses illustrent assez bien de telles
politiques. L’action publique sur les faibles revenus permet de relancer la
consommation finale du fait de la forte propension à consommer des
personnes disposant de revenus modestes, cette consommation additionnelle
se traduisant en demandes supplémentaires pour les entreprises, donc en
nouveaux investissements et emplois pour y répondre, lesquels entraîneront,
à leur tour, des consommations supplémentaires… Les politiques de
répartition peuvent donc contribuer à enclencher des effets multiplicateurs
favorables à la relance à court terme de la croissance économique. Dans ce
cas, elles combinent des effets sociaux et de relance de l’activité. Dans
d’autres cas, les politiques de répartition peuvent se donner pour objectif de
relancer la croissance par l’augmentation de l’épargne (par exemple, en
diminuant la pression fiscale). Dans ce cas précis, la politique de
redistribution menée par les pouvoirs publics est moins prononcée
puisqu’elle avantage les agents économiques détenteurs d’épargne et soumis
à l’impôt sur le revenu. Les gains de croissance économique consécutifs à
ces politiques de redistribution peuvent même creuser les inégalités sociales
dans un premier temps, mais les réduire à terme du fait des retombées de la
croissance. Leur logique est donc plus libérale.
3. Peut-on dire que la fiscalité directe est plus « juste » que la
fiscalité indirecte en France ?
La fiscalité directe française est une fiscalité sur l’activité économique et la
production.
Elle est progressive, c’est-à-dire que l’impôt à payer par les personnes est
d’autant plus élevé que leurs revenus le sont ; c’est en ce sens que l’on parle
de justice sociale.
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Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
© Nathan
La fiscalité indirecte française est principalement une fiscalité sur la
consommation. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est l’impôt le plus
représentatif de cette fiscalité. Elle n’est pas progressive car elle est incluse
dans le prix de vente des biens et services, qui est le même pour tous les
acheteurs, indépendamment de leurs revenus. Autrement dit, la TVA incluse
dans le prix d’un produit (par exemple, un CD ou une place de cinéma) n’est
pas modulable d’un individu à l’autre.
Dans la dernière période, l’impôt sur le revenu a connu divers mouvements
contradictoires. D’abord, un allègement de la pression fiscale pour les plus
favorisés avec la défiscalisation des successions et le bouclier fiscal (2008)
qui a contribué à rendre la fiscalité directe moins juste, puis des mesures
fiscales en faveur des plus modestes et des ménages à partir de 2015 :
première tranche à 14 % (contre 5,5 %), allègement de 2 milliards d’euros
bénéficiant à 8 millions de ménages. En 2016, le seuil de revenu à partir
duquel un individu est assujetti à l’impôt sur le revenu des personnes
physiques est de 9 700 € (contre 5 963 € auparavant).
Il reste que, par-delà ces mesures fiscales liées aux cycles politiques, la
fiscalité directe est plus juste que la fiscalité indirecte, du fait de la
progressivité de l’impôt et parce que les faibles revenus ne sont pas soumis
au paiement de l’impôt.
4. Quelles sont les caractéristiques du financement de la
protection sociale en France ?
En France, la protection sociale est assurée par des organismes sociaux qui
protègent les individus contre les risques sociaux (vieillesse, maladie,
famille, chômage…). Ces organismes sont gérés par les partenaires sociaux,
c’est-à-dire les syndicats de travailleurs et le patronat, selon un principe de
mutualisation des risques.
Le financement de la protection sociale se fonde principalement sur le
couple cotisations sociales / prestations sociales. Les cotisations payées par
les individus ouvrent leurs droits d’assurés sociaux. Ces cotisations perçues
par les organismes sociaux sont alors redistribuées sous forme de prestations
ou de pensions à des bénéficiaires qui en ont besoin à un moment précis de
leur vie (pension de retraite) ou imprévu (maladie, chômage…). Les
prestations sociales perçues par les individus constituent des revenus
indirects ou de transfert. Toutefois, l’importance des déficits sociaux depuis
les années 1990 a nécessité des financements complémentaires.
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Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
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L’État a donc mis en place des impôts spécifiques, dont la contribution
sociale généralisée (CSG) constitue un exemple marquant. Actuellement, les
ressources de la protection sociale sont en progression constante afin de
faire face à la croissance des dépenses dans ce domaine.
Trois grandes catégories de ressources de financement coexistent : les
cotisations sociales, les « impôts et taxes affectés », les contributions
publiques de l’État. Dans la dernière période, on assiste à une diminution du
poids des cotisations sociales, qui restent quand même la première source de
financement, et à une augmentation de la part des ressources fiscales, liée
notamment à la montée en puissance de la CSG. Cette évolution répond à la
nécessité de ne pas faire peser le financement de la protection sociale sur les
seuls revenus d’activité et de distinguer le financement des prestations
relevant de la solidarité nationale de celles relevant de l’assurance.
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Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
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C’est la raison pour laquelle l’OMC a mis au point un Organe de règlement
des différends (ORD) pour arbitrer les cas où la concurrence reste trop
fortement marquée par des pratiques protectionnistes.
Le mercantilisme moderne, en favorisant les exportations, y compris parfois
en subventionnant les producteurs nationaux et en freinant les importations
par des politiques restrictives, illustre assez bien de telles situations
concurrentielles mitigées. Une politique de la concurrence peut donc inclure
une certaine dose de protectionnisme.
2. Citez un exemple de politique commerciale stratégique qui
oppose les États-Unis et l’Europe.
La Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne et la politique
agricole des États-Unis avec le Farm Bill constituent des exemples très
représentatifs de politiques commerciales stratégiques qui opposent
l’Europe et les États-Unis. On peut également citer la concurrence
aéronautique à laquelle se livrent l’Europe et les États-Unis par
l’intermédiaire des firmes Airbus et Boeing, un exemple de duopole
stratégique.
Une politique commerciale se définit par le fait que l’État soutient
activement certaines entreprises afin de leur procurer un avantage
concurrentiel international dans un contexte de concurrence imparfaite. Les
moyens employés peuvent être ceux de la politique des changes pour
faciliter les exportations, des taxes à l’importation pour compliquer l’entrée
des produits étrangers, des subventions directes ou indirectes pour renforcer
les avantages compétitifs des firmes ou des champions nationaux.
Le terme « stratégique » signifie que les mesures prises par les pouvoirs
publics sont fonction de celles des entreprises concurrentes visées. Deux
objectifs peuvent être recherchés : d’une part, veiller à ce que les formes de
protection mises en œuvre ne fassent pas perdre le marché disputé au profit
d’autres concurrents potentiels ; d’autre part, faire en sorte de favoriser au
maximum les gains des producteurs nationaux.
3. La Politique agricole commune (PAC) confirme-t-elle les
orientations dominantes de la politique de concurrence de
l’Union européenne ?
Tout dépend de la période retenue. À ses débuts, la construction européenne
se fait à partir d’une union douanière et d’une politique de la concurrence
dont le tarif extérieur commun et la préférence communautaire en matière
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Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
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de commerce international constituent les éléments décisifs. Dans cette
optique, la Politique agricole commune (PAC), mise en œuvre en 1962, se
fixe pour objectifs de permettre à l’Europe d’accéder à l’indépendance
alimentaire et de disposer d’une agriculture modernisée, performante et
productive, grâce à de fortes protections communautaires. Il est donc
possible d’avancer que la PAC est assez représentative des finalités
relativement protectionnistes de la politique de la concurrence des débuts de
l’Europe. Toutefois, la situation a nettement changé depuis, et le commerce
international préconisé par la politique de la concurrence européenne est
maintenant bien plus libre-échangiste, qu’il s’agisse des échanges intra- ou
extracommunautaires.
Dans ce contexte, les orientations de la PAC ont été durablement
protectionnistes, voire parmi les politiques agricoles les plus
protectionnistes du monde avec celle des États-Unis. Cela est d’ailleurs à
l’origine des échecs des négociations commerciales multilatérales de
Cancun et de Hong Kong en 2003 et 2005.
Depuis la réforme de 2013, la situation s’est modifiée et le protectionnisme
de la PAC est en recul :
– le montant des aides allouées à la PAC par le budget européen a été réduit
de 12 % (373 milliards) pour la période 2014-2020 et représente aujourd’hui
38 % (contre 70 % dans les périodes antérieures) ;
– la PAC n’est plus une compétence exclusive de l’Union mais est
désormais une compétence partagée avec les États membres, qui peuvent
adapter leur agriculture aux contraintes de la concurrence internationale ;
– les subventions accordées, moins orientées vers le productivisme, sont
désormais soumises à des contraintes écologiques et environnementales ;
– enfin, rompant avec le système précédent où 80 % des subventions étaient
allouées à 20 % des exploitations, la nouvelle PAC prévoit une
redistribution plus équilibrée entre pays membres (convergence externe) et
entre exploitants dans chaque État membre (convergence interne).
La tendance actuelle est donc à la réduction du protectionnisme de la PAC.
Il reste que même si elle s’en rapproche un peu, la politique agricole
européenne demeure assez éloignée des orientations très ouvertes de la
politique de la concurrence européenne.
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Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
© Nathan
4. En quoi l’hétérogénéité sociale et fiscale des pays membres de
l’Union européenne peut-elle contrecarrer les objectifs de la
politique de la concurrence européenne ?
L’Europe sociale n’a pas entamé significativement l’hétérogénéité des
systèmes sociaux et fiscaux des pays membres. Cette hétérogénéité s’est
encore renforcée avec les pays qui ont rejoint l’Union entre 2004 et 2013.
Dans ces pays, le PIB par habitant est encore environ deux fois plus faible
que le PIB moyen par habitant de l’Europe des Quinze, et le chômage et la
pauvreté y sont plus préoccupants. La productivité du travail y est encore
très faible, atteignant à peine 50 % de la productivité moyenne du travail de
l’Europe des Quinze.
Or, l’hétérogénéité sociale et fiscale des pays de l’Union européenne
présente des risques susceptibles de mettre en cause certains principes
fondateurs de la concurrence européenne. Le dumping social et fiscal
représente la cheville ouvrière de cette dynamique contraire. Le dumping se
définit comme l’ensemble des pratiques d’entreprises ou d’États permettant
la vente à l’extérieur des biens et services en dessous de leur prix de marché
dans le but de gagner des parts de marché et/ou d’acquérir une position
dominante. À l’intérieur d’un ensemble régional, les pratiques de dumping
social peuvent être définies comme des stratégies non coopératives afin de
bénéficier d’avantages nationaux – exportations pour les entreprises,
attractivité du territoire pour les investissements directs étrangers,
emplois… – qui n’auraient pu être atteints dans le cadre du jeu politique
commun. En conséquence, l’insuffisance d’harmonisation en matière sociale
et fiscale constitue une condition d’apparition de pratiques de dumping. Les
entreprises nationales et étrangères sont alors incitées à faire usage des
retards sociaux et de différences fiscales pour améliorer leur position
concurrentielle. Dès lors, le risque grandit de voir s’étendre une conception
mercantiliste et agressive du commerce intracommunautaire, à l’exact
opposé des objectifs de concurrence non faussée entre pays membres.
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Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
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ENTRAÎNEMENT À L’EXAMEN, p. 376
1. Dissertation, p. 376
Une économie sans répartition est-elle concevable ?
Introduction
L’échelle du sujet est macroéconomique, le vocable « économie » de
l’intitulé s’adresse donc à l’économie d’un pays qu’on suppose
démocratique. La répartition évoquée concerne la redistribution des revenus.
La question posée interroge sur la soutenabilité politique d’une économie
nationale qui fonctionnerait sans justice sociale (I), mais également sur
l’efficacité présente et future d’une telle économie, privée des facteurs de
croissance inhérents à la solidarité sociale et à l’intervention sociale des
pouvoirs publics (II).
Plan de développement :
I. La justice sociale, une composante politique inséparable des
économies modernes
A. La justice sociale aux fondements des droits et capacités des acteurs
économiques
B. Justice sociale et bien-être social
II. Justice sociale, intervention sociale de l’État et efficacité économique
A. Justice sociale et externalités positives de croissance
B. Intervention sociale des pouvoirs publics et efficacité économique
présente et intergénérationnelle
Conclusion
Une économie sans répartition est inconcevable :
– elle priverait la plupart des individus des droits fondamentaux d’une
démocratie et, partant, de la possibilité et de la volonté, pour ces derniers, de
mettre en œuvre leurs initiatives économiques ;
– elle priverait la société des effets externes positifs de la justice sociale sur
l’économie ;
– elle ne permettrait pas de garantir les conditions intergénérationnelles de
la croissance de long terme.
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Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
© Nathan
2. Étude de documents, p. 376
À partir des documents et de vos connaissances, indiquez : les
secteurs les plus concernés par le développement du e-
commerce ; les types de distribution touchés par la concurrence
du e-commerce ; les interventions de la politique de concurrence
pour règlementer cette nouvelle forme concurrentielle.
Comme l’indique le premier graphique du document, les dépenses
moyennes des acheteurs en ligne sont en progression constante depuis 2007.
Pour autant, cette croissance ne touche pas l’ensemble des secteurs avec la
même intensité. Le deuxième document indique au contraire de nettes
différences : parmi les secteurs les plus concernés par le développement du
e-commerce, le tourisme se détache nettement, avec plus de 30 % du chiffre
d’affaires devant l’habillement/textile (10 % du chiffre d’affaires).
De manière générale, les formes de distribution les plus sensibles au
développement du e-commerce sont celles liés aux services, du fait de leur
adaptation plus facile aux progrès de la numérisation et des coûts moindres
liés à leur caractère intangible.
Inversement, la distribution traditionnelle doit se moderniser en intégrant
dans les relations B to C (relations entreprises – consommateurs) des formes
adaptées au commerce en ligne.
Le niveau de commerce en ligne devient de plus en plus un élément clé de la
concurrence intra-branche et une source de croissance économique. Il
importe donc que les pouvoirs publics, via la politique de concurrence,
règlementent les innovations du e-commerce : d’une part, pour favoriser une
diffusion loyale du e-commerce entre concurrents ; d’autre part, en
sécurisant les achats des consommateurs (délais, qualité des produits,
sécurité financière…).
3. Question, p. 276
Distinguez politiques actives et politiques passives de l’emploi.
De manière générale, les politiques de l’emploi visent à mettre en œuvre des
actions publiques afin de réduire le chômage ou de le prévenir. Elles
s’adressent plus particulièrement à la population active inoccupée et aux
populations exerçant des emplois fragilisés.
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Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
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Les politiques actives de l’emploi consistent en initiatives dont la finalité est
à la fois d’apporter une aide financière aux personnes touchées par le
chômage et de créer les conditions de leur réinsertion professionnelle.
Les politiques passives de l’emploi ont pour objectif un traitement social du
chômage, soit par des aides financières aux personnes en situation de
chômage mais non assorties de programme de réinsertion, soit par sortie de
la vie active, donc des statistiques du chômage.
Les politiques actives de l’emploi sont donc des politiques visant à corriger
des déséquilibres structurels du marché du travail. Les politiques passives de
l’emploi sont des politiques d’indemnisation du chômage et/ou de réduction
de la population active inoccupée.
Les formations qualifiantes visant à réduire l’inadéquation entre emplois
recherchés et emplois offerts et à améliorer l’employabilité des personnes
sont des exemples de politiques actives de l’emploi. Les préretraites, les
incitations à rester au foyer pour les femmes ou encore l’allongement du
temps de scolarité sont des exemples de politiques passives de l’emploi. Le
RSA est un exemple de politique de l’emploi qui articule des éléments de
politique active et passive de l’emploi.
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Chapitre 13 – Les politiques publiques de l’emploi, de la répartition et de la concurrence
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