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TURBOALTERNATEURS __________________________________________________________________________________________________________________
1. Technologie Les bornes sont situées dans un caisson étanche fixé générale-
ment sous l’alternateur (figure 1).
Afin d’assurer le fonctionnement le plus silencieux possible en
Le plan coupe de la figure 1 permet d’identifier les organes évitant de transmettre aux fondations la vibration à 4 nœuds du cir-
principaux d’un turboalternateur (dans ce traité, article Construction cuit magnétique, celui-ci est fixé dans la carcasse par l’intermédiaire
mécanique des machines électriques tournantes [D 3 780]). d’une suspension élastique (figure 1) qui, par sa flexibilité radiale,
affaiblit l’amplitude des vibrations transmises à la carcasse, tout en
conservant une rigidité tangentielle suffisante pour résister aux
1.1 Circuit magnétique couples accidentels sans déformation permanente (figure 3).
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supérieure à 8 000 g (avec g accélération due à la pesanteur). Le rotor Compte tenu des valeurs élevées de la vitesse de rotation et du
se présente donc sous forme d’un cylindre de diamètre limité environ rapport longueur/diamètre, conduisant à des vitesses critiques assez
à 1,2 m pour les unités à 2 pôles et dont la longueur est conditionnée basses (§ 2.2.2), le rotor des turboalternateurs ne peut être réalisé
par la puissance : qu’à partir d’une pièce de forge monobloc ou, à la rigueur, d’un petit
— pour un turboalternateur de 600 MW à 3 000 tr/min, cette nombre d’éléments forgés et assemblés, mais jamais à partir
longueur est de l’ordre de 6 m dans sa partie active, ce qui mène d’éléments en tôles découpées comme dans les alternateurs hydrau-
à environ 13 m avec les bouts d’arbre (11 m entre les paliers) ; liques sauf pour des puissances très petites, de l’ordre de quelques
— pour un turboalternateur d’une unité nucléaire tournant à centaines de kilovoltampères.
1 500 tr/min, le diamètre atteint 1,95 m et la longueur de rotor d’un Pour les turboalternateurs à 2 pôles, à 3 000 ou 3 600 tr/min, la
alternateur de 1 500 MW (1 700 MVA) est de l’ordre de 8 m dans sa solution monobloc est très généralement utilisée ; c’est celle qui
partie active, soit environ 15 m avec les bouts d’arbre (figure 6). conduit au niveau de vibration le plus faible. La masse de la pièce
à forger reste dans des limites courantes qui permettent d’obtenir
une pièce très saine (environ 100 t pour 1 000 MW). Les progrès
réalisés dans les méthodes de coulée, de dégazage sous vide et de
traitements thermiques permettent d’obtenir une limite d’élasticité
de l’ordre de 650 à 750 N/mm2 et une charge de rupture de 850 à
900 N/mm2 en cœur de pièce, avec un allongement de l’ordre de 10 %
et de très faibles risques d’inclusions, ainsi qu’une basse
température de transition de la résilience, à partir d’aciers alliés au
nickel-chrome-molybdène (environ 2,5 à 3,5 % Ni, 2 % Cr, 0,6 % Mo).
Pour les turboalternateurs à 4 pôles, à 1 500 ou 1 800 tr /min,
destinés aux centrales nucléaires, la pièce de forge est beaucoup
plus lourde (environ 180 t pour 1 000 MW et 230 t pour 1 500 MW) ;
elle est généralement réalisée en forgeage monobloc (figure 7) par
un nombre limité de forgerons dans le monde. Des solutions
prévoyant plusieurs blocs assemblés permettent, au prix d’une plus
grande complexité, d’élargir les sources d’approvisionnement mais,
dans la structure économique actuelle, la grande majorité des
réalisations existantes reste en solution monobloc.
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Des contraintes élevées, à caractère local, se créent également à tale entre la contrainte de rupture et la température de transition,
chaque changement de section, tel que courbe de raccordement, file- qu’il y a lieu de choisir la plus basse possible. Un critère plus récent,
tage, entaille de clavette, gorge, marque d’outil dans le forage et bien adapté aux aciers à hautes caractéristiques, est le coefficient
central, etc. La connaissance de cet accroissement local de de ténacité à la fracture K1C qui caractérise l’aptitude du métal à
contraintes, ou de concentration de contraintes, est d’un intérêt vital propager les fissures.
pour une bonne conception du rotor. La contrainte maximale dans un fût de rotor est située au centre
Pour connaître avec précision la distribution des contraintes dans ou à proximité du forage axial lorsqu’il en existe un.
les régions de forme complexe (dents, par exemple), on a beaucoup Les frettes, mises à chaud sur les extrémités du fût avec un fort
utilisé l’analyse photoélasticimétrique (dans le traité Sciences serrage à l’arrêt, sollicitées de manière anisotrope par la force
fondamentales, article Théorie de l’élasticité [A 305]) sur un modèle centrifuge des têtes de bobines, constituent l’organe le plus contraint
en matière plastique examiné en lumière polarisée. Mais du rotor. C’est pourquoi l’acier les constituant doit avoir des carac-
aujourd’hui, la méthode des éléments finis, appliquée par ordina- téristiques mécaniques supérieures à celles du fût ; la limite élas-
teur, a remplacé la photo élasticimétrie : les facteurs locaux de tique, accrue par écrouissage à froid, peut atteindre 1 150 N/mm2.
concentration de contraintes sont ainsi déterminés pour permettre Des éclatements de frettes dans les années 70-80 ont mis en évidence
de dimensionner la pièce en gardant en tout point des contraintes la sensibilité des aciers de frette à la corrosion sous tension, ce qui
inférieures à la limite d’élasticité ou à la limite de fatigue en cas de a amené dans les années 80 la mise au point d’aciers à 18 % de
contraintes alternées. chrome et 18 % de manganèse insensibles à cette corrosion sous
Les accidents qui se produisent sur des rotors sont, le plus souvent, tension.
dus à la fatigue du matériau, laquelle est presque toujours influencée Des contraintes moins directement liées à la force centrifuge
par l’existence d’une concentration de contraintes due soit à une existent dans un rotor ; ce sont les contraintes dues à la dilatation
forme peu judicieuse, soit à une hétérogénéité dans le métal créant relative du cuivre de l’inducteur par rapport à l’arbre. La différence
un effet d’entaille ; la rupture part de cette zone de concentration de coefficient de dilatation entre le cuivre et l’acier ainsi que la
d’efforts, avec un mécanisme de propagation plus ou moins rapide température plus élevée de l’inducteur créent une tendance à la
dans certaines conditions particulières de fonctionnement. dilatation de l’inducteur qui, si aucune précaution technologique
Un critère d’importance vitale, permettant de juger la tendance spéciale n’est prise pour réduire le frottement, est contrariée par la
à la rupture fragile d’un rotor lorsqu’un concentrateur de contraintes force centrifuge et transformée en contrainte de compression
est présent dans la masse, est la température de transition de la pouvant dépasser la limite élastique du cuivre. La répétition de ce
résilience (dans le traité Matériaux métalliques, articles L’état métal- phénomène à chaque cycle thermique entraîne, au cours des années,
lique [M30] [M35] [M40] [M45], et Essais mécaniques des métaux. un allongement permanent progressif du cuivre (phénomène de
Détermination des lois de comportement [M 120]), température pour reptation). Ce phénomène peut être évité ou limité en utilisant pour
laquelle l’aspect de la cassure d’une éprouvette de résilience n’est l’inducteur un cuivre très légèrement allié d’argent et aussi écroui,
fibreuse que sur la moitié de sa section, l’autre moitié étant dont la limite élastique et la température d’adoucissement sont ainsi
constituée de cristaux clivés. On a constaté une relation expérimen- relevées.
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2.2.2 Vitesses critiques et vibrations du rotor Pour les alternateurs à 4 pôles, la déformation à 8 nœuds du circuit
magnétique est plus faible et n’exige généralement pas de sus-
La sensibilité d’un rotor au déséquilibre dépend dans une large pension élastique.
mesure de l’écart existant entre sa vitesse de fonctionnement et diffé-
rentes vitesses critiques, vitesses pour lesquelles se produisent des
résonances vibratoires de différents types (dans le traité Génie 2.2.4 Efforts sur l’enroulement
mécanique, article Dynamique des rotors en flexion [B 5 110]). Pour
les turboalternateurs, ce sont les première et deuxième vitesses L’intensité de courant par encoche devient très grande pour les
critiques de flexion qui sont le plus souvent à considérer, car elles puissances de 600 à 1 500 MW (20 000 à 30 000 A), de beaucoup
sont les plus proches de la vitesse synchrone. supérieure à celle des plus grands alternateurs hydrauliques (5 000
Pour les alternateurs bipolaires, la première vitesse critique de à 10 000 A). Les efforts électrodynamiques, proportionnels au carré
du courant, sont donc considérables en marche normale, et naturel-
flexion N C1 se situe au-dessous de la vitesse synchrone, allant lement encore plus en court-circuit où le courant peut atteindre 4
d’environ 2 000 tr/min pour des unités moyennes à 600 tr/min pour à 6 fois sa valeur nominale.
de très grandes unités.
Les incidents dus à ces efforts se divisent en deux classes :
La deuxième vitesse critique de flexion N C2 peut être maintenue — les incidents dus à des phénomènes de fatigue ou d’usure par
au-dessus de la survitesse jusqu’à environ 300 à 500 MW ; au-delà frottement au courant nominal, entraînant soit un claquage diélec-
de cette puissance, elle se situe au-dessous de la vitesse synchrone. trique par usure de l’isolation due à la vibration relative d’un calage,
soit la rupture de conducteurs ou de connexions électriques ou
À titre d’exemple, pour un turboalternateur de 600 MW, à hydrauliques par contrainte alternée ;
3 000 tr/min, on peut avoir : — les incidents survenant lors d’un régime transitoire occasionnel
N C1 = 700 tr min N C2 = 2 400 tr min où le courant est sévèrement accru momentanément (court-circuit
ou faux couplage) ; si le calage prévu par le constructeur est insuf-
fisant ou a pris du jeu, il peut y avoir déformation de l’enroulement
Il est donc nécessaire de franchir une ou deux vitesses critiques entraînant un accident diélectrique.
lors de l’ équilibrage en casemate d’un turboalternateur ; les
méthodes modernes d’équilibrage prévoient la compensation
progressive du balourd statique correspondant à la déformée 2.2.5 Contraintes sur les fusées
d’ordre 1 de la première vitesse critique par des masses disposées
d’un même côté de l’axe le long du fût, puis du balourd dynamique
en cas de court-circuit
correspondant à la déformée d’ordre 2 de la deuxième vitesse
critique par des masses disposées en couple sur des rayons opposés Il apparaît en cas de court-circuit un couple pulsatoire au niveau
aux deux extrémités, ensuite du balourd dynamique correspondant de l’entrefer, dont l’amplitude atteint plusieurs fois le couple
à la déformée d’ordre 3 de la troisième vitesse critique, etc. (dans nominal ; ce couple se transmet au rotor au prorata des inerties entre
le traité Génie mécanique, article Équilibrage des rotors rigides et turbine et alternateur et en fonction de l’élasticité de la liaison
flexibles [BM 5 130]). L’équilibrage se fait jusqu’au mode 3 ou 4 mécanique entre les deux.
suivant que l’on passe une ou deux vitesses critiques. La position Contrairement aux groupes hydroélectriques où la part essentielle
des vitesses critiques dépend beaucoup de la flexibilité des paliers de l’inertie est dans le rotor de l’alternateur, la turbine des groupes
et des fondations, qu’il importe donc de bien connaître. thermiques et nucléaires présente toujours une inertie plusieurs fois
Les vibrations des paliers sont surveillées en service par des supérieure à celle de l’alternateur ; le couple accidentel transmis à
capteurs qui signalent l’apparition d’un niveau de vibration la turbine est donc très important.
inhabituel. Cette apparition exige la recherche de la cause, qui peut Le problème essentiel ne réside pas dans l’accouplement que l’on
être mécanique (affaissement de certains paliers sur la ligne parvient généralement à dimensionner sans obstacle majeur, mais
d’arbres), électrique (court-circuit entre spires inductrices) ou dans la fusée qui est la partie la plus étranglée de l’arbre et dont
thermique (courbure thermique du fût due à l’obturation de certains le diamètre constitue un compromis qui tient compte des conditions
canaux de ventilation) (dans le traité Mesures et Contrôle, article de graissage et de la contrainte de torsion en court-circuit.
Vibrations des structures industrielles [R 3 140]). Le niveau de vibra-
tion est généralement considéré comme acceptable lorsqu’il est infé-
rieur à 25 µm crête à crête sur les paliers.
2.3 Caractéristiques particulières
2.2.3 Vibrations du stator
Nota : le lecteur pourra se reporter, dans ce traité, à l’article Machines synchrones.
Fonctionnement en régime permanent [D 480].
Le circuit magnétique de tous les stators d’alternateurs est soumis
à une attraction magnétique radiale pulsant à la fréquence 2 f, f étant
la fréquence du réseau. 2.3.1 Rotor lisse. Paramètres de dimensionnement
Les turboalternateurs à 2 pôles présentent la particularité d’une
déformation elliptique à 4 nœuds du circuit magnétique sous cette Contrairement aux alternateurs hydrauliques qui sont à pôles
attraction bipolaire. Cette déformation elliptique est celle qui, pour saillants, les turboalternateurs dont l’entrefer est constant (cylin-
une densité d’effort par unité de surface donnée, entraîne la plus drique) ne présentent pas de grande différence de réluctance entre
grande déformation. Par ailleurs, les dimensions des circuits magné- l’axe direct et l’axe transversal ; on peut alors caractériser le
tiques des grands turboalternateurs conduisent à une fréquence fonctionnement synchrone en utilisant une seule réactance
propre de vibration à 4 nœuds en ellipse, pas très éloignée de 2 f. synchrone X d et non pas deux, X d et X q , comme dans les alterna-
Il y a donc lieu d’éviter une résonance possible et de prédéterminer teurs hydrauliques. Le diagramme de Potier s’applique donc directe-
l’amplitude de l’oscillation forcée qui, de toute manière, reste appré- ment à ces machines.
ciable et exige l’interposition d’une suspension élastique entre le
En toute rigueur, la différence d’encochage du rotor entre les axes
circuit magnétique et la carcasse pour les alternateurs de grandes
polaire et interpolaire crée une très légère différence de réluctance
puissances.
entre les deux axes, de l’ordre de quelques pour-cent.
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Les paramètres conditionnant le dimensionnement d’un turbo- Les réactances transitoire et subtransitoire des turboalternateurs
alternateur sont moins nombreux que ceux définissant un alterna- ont subi un accroissement continu au cours des dernières décennies,
teur hydraulique ; on distingue principalement la puissance, la car l’accroissement de puissance unitaire s’est fait en grande partie
vitesse, le facteur de puissance, la tension et le rapport de par un accroissement de la densité linéique en courant (A/m)
court-circuit. accompagnant l’amélioration des procédés de refroidissement. Or,
toutes les réactances sont proportionnelles à cette densité linéique.
■ La puissance active (MW) est généralement choisie au niveau de La réactance transitoire X d′ de quelques machines du réseau français
la tranche complète de la centrale, souvent normalisée. Ainsi, en est donnée ci-après : (0)
France, les puissances standardisées en thermique à combustible
fossile ont successivement été 125 MW, 250 MW et 600 MW.
Pour les groupes thermiques à combustible nucléaire, les paliers 125 MW 250 MW 600 MW 1 000 MW 1 500 MW
de puissance sont de 1 000 MW, 1 300 MW (dont l’alternateur a une X d′ 0,22 0,31 0,33 0,37 0,45
capacité de pointe de 1 485 MW) et 1 500 MW (dont l’alternateur a
une capacité de pointe de 1 530 MW, record mondial en 1985). Pour
ces très grandes puissances unitaires, il a été possible de conserver Cet accroissement n’a pas constitué, jusqu’à maintenant, une gêne
à la fois les techniques de refroidissement utilisées aux niveaux véritable pour la stabilité dynamique, car les temps d’élimination des
précédents (eau pour le stator, hydrogène comprimé pour le rotor) défauts ont été réduits au cours de la même période et les perfor-
ainsi que la méthode de transport de la pièce la plus lourde, mances des régulateurs de vitesse et de tension ont été grandement
c’est-à-dire le stator, par chemin de fer en pièce monobloc. améliorées.
■ La vitesse est fixée par la fréquence du réseau, soit 3 000 tr/min
à 50 Hz et 3 600 tr/min à 60 Hz, sauf pour les alternateurs nucléaires 2.3.3 Caractéristiques particulières
qui sont à 1 500 et 1 800 tr/min.
en fonctionnement anormal
■ Le facteur de puissance cos ϕ est généralement fixé de manière
conventionnelle, adaptée à l’économie de la répartition de puissance Le fonctionnement est considéré comme anormal lorsqu’un para-
réactive sur le réseau à une époque donnée. En France, le cos ϕ nomi- mètre sort de la tolérance définie autour de sa valeur habituelle.
nal des turboalternateurs est actuellement de 0,9. Les grands alternateurs actuels sont plus sensibles aux fonctionne-
■ La tension est quelquefois standardisée (20 kV assez fréquem- ments anormaux que les anciens alternateurs largement dimen-
ment pour les grandes puissances) ou bien laissée au choix du sionnés, du fait des densités élevées de courant et de flux utilisées
constructeur. en régime normal qui permettent moins d’écarts. Les principaux
fonctionnements anormaux sont décrits ci-après.
■ Le rapport de court-circuit minimal varie légèrement d’un pays à
l’autre ; 0,5 est une valeur assez fréquente. Ce paramètre n’a plus de 2.3.3.1 Tension anormale
signification pour la qualité de réglage de tension depuis l’appari-
tion des régulateurs rapides ; il caractérise maintenant la possibilité C’est le fonctionnement en dehors de la tolérance de tension
d’absorption de puissance réactive en heures creuses. définie (généralement ± 5 %) ; le cas le plus critique est le fonctionne-
ment en surtension à vide, dangereux en premier lieu pour les grands
Il n’existe pas d’autres paramètres de dimensionnement, car la transformateurs, et aussi pour les grands alternateurs, à cause des
survitesse est conventionnellement choisie à 1,2 et l’inertie n’est phénomènes accompagnant la saturation des circuits magnétiques
jamais imposée. et l’existence des courants harmoniques conséquents. On ne tolère
généralement pas de dépasser 1,1 U n pour les unités les plus puis-
santes, U n étant la tension nominale.
2.3.2 Caractéristiques particulières
en fonctionnement synchrone
2.3.3.2 Surcharge en courant
Les turboalternateurs se caractérisent par un rapport faible de C’est surtout au rotor que la surcharge en courant peut atteindre
court-circuit r cc , de l’ordre de 0,4 à 0,55. des valeurs importantes, lors de l’application du plafond d’excitation
(de l’ordre de 1,5 à 2 fois la tension d’excitation en charge) ; cette
Cette faible valeur est retenue afin d’obtenir une plus grande puis-
surexcitation est limitée à une durée de 3 à 10 secondes, temps
sance pour le diamètre limite du rotor. Elle limite certes la possibilité
largement suffisant pour renforcer temporairement le flux de l’alter-
d’absorption de puissance réactive mais les centrales thermiques
nateur pendant la durée d’élimination d’un défaut sur le réseau et
étant généralement implantées assez proches des zones de
suffisamment court pour limiter le suréchauffement de l’enroule-
consommation, cette limitation ne constitue pas un handicap.
ment inducteur.
Au stator, des surcharges de durée plus longue, mais d’amplitude
Les centrales hydrauliques plus éloignées ont des alternateurs plus faible, sont acceptées en cas de baisse de tension (par exemple
à r cc élevé (généralement supérieur à 1). 10 à 15 % pendant 3 minutes).
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2.3.3.4 Fonctionnement asynchrone temporaire combiné, où les gaz chauds d’échappement servent à réchauffer
l’eau d’alimentation d’une turbine à vapeur, améliorant le rendement
Il peut survenir soit par une perte de courant d’excitation, auquel
thermodynamique de l’ensemble qui atteint des valeurs dépassant
cas la machine est alors généralement séparée du réseau, soit par
50 %. La puissance unitaire des turbines à combustion est couram-
une perturbation momentanée mais profonde de tension, auquel cas
ment de quelques dizaines de mégawatts et peut atteindre environ
on cherche à donner une chance de resynchronisation au
200 à 230 MW au stade actuel du développement. La vitesse de la
turboalternateur lors du rétablissement de la tension. Il est alors utile
turbine à combustion, qui est très élevée pour des puissances de
que l’alternateur puisse supporter le fonctionnement asynchrone
quelques mégawatts utilisées pour des propulsions, reste supérieure
pendant la durée de la resynchronisation naturelle. Il n’y a générale-
à la vitesse synchrone dans la zone 10 à 40 MW (environ 5 000
ment pas de difficulté à cet égard, les turboalternateurs pouvant
à 6 000 tr/min à la turbine pour 3 000 tr/min à l’alternateur). Pour des
supporter pendant quelques minutes une marche asynchrone, à
puissances de l’ordre de 100 à 200 MW, l’impossibilité de réaliser
condition de réduire la puissance de la turbine. Mais la baisse de
un réducteur de vitesse convenable impose l’accouplement direct
tension provoquée par cette marche asynchrone perturbe les
à des alternateurs à 50 ou 60 Hz, la turbine tournant alors à 3 000
moteurs auxiliaires de la centrale et cette possibilité est en fait rare-
ou 3 600 tr/min.
ment utilisée.
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Les caractéristiques électriques des cryoalternateurs différeraient Les recherches sur ce sujet ont diminué depuis le début des
essentiellement de celles des turboalternateurs classiques par un années quatre-vingts, par suite de la crise économique et de la
abaissement du niveau de la réactance synchrone, ce qui serait favo- stagnation des puissances unitaires. Mais ces recherches restent
rable à l’exploitation, et par un allongement considérable de la encore assez actives chez la plupart des grands constructeurs
constante de temps de l’inducteur. La puissance d’excitation en mondiaux ; le premier prototype d’un cryoalternateur de 20 kVA a
régime permanent serait très faible, mais il serait nécessaire de été réalisé et essayé en France en 1990. Cependant, la décade
dimensionner le système d’excitation avec un plafond de tension 1990-2000 ne laisse pas présager d’augmentation des puissances
suffisant pour contrôler les régimes transitoires. Le rendement d’un unitaires nécessitant l’usage de la cryoélectricité, ni de valorisation
cryoalternateur devrait être supérieur d’environ 0,4 % à celui d’un suffisante du rendement permettant de justifier économiquement
turboalternateur classique qui, pour ces très grandes puissances, est l’usage de cryoalternateurs dans la gamme des puissances
déjà de l’ordre de 98,9 %. Une part importante de l’intérêt écono- actuellement couverte par les alternateurs classiques. L’avénement
mique éventuel des cryoalternateurs est liée à ce gain de rendement. industriel de cette filière ne saurait donc se produire, en tout état
de cause, avant le XXIe siècle.
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